Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Voir les derniers messages - Charis Trident

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Voir les derniers messages

Cette section vous permet de consulter les contributions (messages, sujets et fichiers joints) d'un utilisateur. Vous ne pourrez voir que les contributions des zones auxquelles vous avez accès.


Messages - Charis Trident

Pages: [1] 2 3 ... 5
1
Les contrées du Chaos / Re : Souveraineté violée. [Stephen Connor]
« le: vendredi 13 novembre 2015, 23:35:35 »
Elle qui n’avait pas l’habitude des rituels de reproductions, ou qu’importe comment les gens considéraient les accouplements, elle était servie. Immergée directement dans le grand bain, sans brassards pour se retenir si elle coulait. Le meilleur moyen d’apprendre, sûrement. L’on dit bien que c’est en forgeant que l’on devient forgeron, après tout. Ce serait donc en se soumettant aux exigences charnelles du démon que Charis deviendrait femme. Et contre toute attente, une partie d’elle-même appréciait cela. Une partie de son être, de son essence pourtant divine, attendait avec impatience la suite des événements, frissonnant à l’entente de ses paroles crues. Une partie, aussi, trouvait cela indigne d’une déesse de s’abaisser de la sorte, à copuler avec un démon, si puissant soit-il. Mais cette partie se faisait littéralement noyer sous les sensations inconnues qui envahissaient le corps de la déesse.

Un tressaillement agita ses muscles quand les grandes mains du Lord se posèrent sur sa cuisse. Puis ce fut un frémissement qui prit le relais, alors que les lèvres charnues du mâle se posaient à leur tour sur sa peau nue. Appuyée sur les coudes, la déesse observait, ressentait et se prenait même à désirer plus, plus vite. Mais il prenait son temps, remontant doucement vers l’antre qui s’humidifiait un peu plus à chaque baiser, à chaque coup de langue. Et la chaleur montait, irradiant le corps de la guerrière depuis un point situé au creux de ses reins. Ses joues rosissaient, délicatement, à mesure qu’il se rapprochait du point sensible. Une douce langueur la poussa à laisser glisser ses coudes, à s’adosser complètement sur la surface plane du bureau, tandis que ses yeux brillaient étrangement, s’adaptant à ces nouvelles sensations. Il prenait son temps, faisant languir la beauté enflammée, comme pour la préparer à la suite des événements. Pour la préparer à devenir une femme, à apprécier les choses de la chair.

Quand il darda enfin un premier coup de langue sur son intimité offerte, Charis ne put retenir un gémissement sourd. Un fourmillement, presque électrique, remontait son corps, trouvant sa source à l’endroit exacte où le démon avait apposé sa première caresse intime. Si jusqu’ici, sa respiration s’était faite un peu plus précipitée, un peu plus lourde, les choses s’accéléraient. Chaque coup de langue, chaque souffle, chaque baiser provoquait chez elle un maelstrom d’émotions inédites. Elle s’était faite plaisir seule, quelques fois, pour essayer. Mais jamais les sensations n’avaient été si puissantes. C’était une pâle copie de ce qu’elle avait déjà ressenti. A peine une lointaine cousine des tourments qui l’agitaient à présent. Elle découvrait le plaisir, mais aussi l’impatience et l’envie. Et sa perle, gonflée et rouge, semblait n’attendre que le bon vouloir du mâle. Pourtant, chaque fois qu’il la frôlait sans vraiment la happer, la frustration naissait et enflait. Cette petite perle, très peu exploitée, semblait prendre tout à coup une importance énorme. Elle devenait plus sensible encore que tout ce qu’aurait pu imaginer la déesse, plus réceptive à la moindre caresse qu’elle ne l’avait jamais été.

Sous le joug de cette émotion intense, la guerrière contractait parfois ses muscles, cherchant à resserrer ses cuisses autour de l’homme pour l’inciter à y aller franchement. Mais des mains puissantes maintenaient ces dernières, et la rousse ne pouvait qu’onduler son corps, impuissante et vulnérable. Plus que moite, Charis n’était pas loin d’être trempée à présent, à mesure que son premier amant lui faisait découvrir les affres du désir, de la sensualité. Elle se prenait à rêver qu’il cesse sa torture pour lui prendre -enfin- sa virginité. Qu’il arrête ses coups de langues pour venir la perforer profondément de cette lance de chair épaisse à laquelle elle avait goûté peu auparavant.

Finalement, il mit fin à ses supplices. En quelques sortes. Sans se relever pour l’enfourcher et l’enfourner comme ses pensées, fort peu chastes, l’imaginaient, il cessa toutefois sa délicieuse torture pour enfin offrir à son clitoris ces sensations qu’elle ne faisait qu’effleurer. Un halètement échappa à la rousse alors qu’elle arquait le bassin pour profiter plus encore de cette audace qu’elle appréciait. Les paroles tendrement avilissantes de celui qu’elle devait à présent considérer comme son mari, ou quelque chose approchant, aiguisait plus encore cette sensation d’abandon qui s’emparait du corps de la déesse. Les minutes suivantes ne furent guère plus reposantes, alors qu’il approfondissait sa torture, libérant en Charis cette sensuelle femme qui sommeillait. Elle s’offrait volontiers à ses caresses, à présent, bombant le buste pour qu’il puisse mieux apprécier la fermeté de sa poitrine, creusant les reins pour profiter de cette bouche qui ne lui laissait pas de répit.

Les yeux fermés, pour mieux se laisser porter par le désir et le plaisir qui la faisaient chavirer, la déesse répondit instinctivement à ses sollicitations digitales, aspirant sans se faire prier les phalanges qu’il lui présentait. Sa langue n’était pas en reste, non plus, se plaisant à savourer la pulpe des doigts à sa portée, à agacer les contours des ongles comme elle l’avait fait avec le gland sensible peu avant. Elle respirait lourdement, noyée dans ces tendres et électriques attentions, tandis que ses lèvres se resserraient par moment autour des doigts glissés entre ses lèvres, tandis qu’elle s’en occupait comme s’il s’agissait du membre turgescent de Seigneur Démon.

Il se redressa finalement, coupant court, pour un moment, à cette chaleur qui enflait au sein de Charis. Elle releva les yeux, un peu désorientée, les joues rosies et le regard brillant, pour braquer ses prunelles d’argent sur les traits du mâle. Elle se redressa légèrement, à peine chancelante, sur ses coudes. Un frisson d’appréhension lui parcourut la colonne vertébrale. Non pas à cause de ses paroles, qui la firent au contraire frissonner de délice, mais à l’idée de devenir enfin une femme. Pourtant, elle ne montra aucun signe de son trouble. Aucun signe de cette peur soudaine. Un gémissement lui échappa même, quand la grande main du démon gifla tendrement sa joue.

« Oui, souffla-t-elle, perdue entre les sensations qui animaient encore son corps brûlant et la crainte de la suite des événements. Oui… »

Elle humecta rapidement ses lèvres, rougies autant par ses dents qui les mordillaient que par l’action des doigts du mâle qui les avaient investies, et se frotta doucement contre l’épaisseur raidie qui se pressaient contre ses lèvres trempées. Elle se redressa plus encore, s’appuyant sur la paume d’une main tandis que son bras libre venait effleurer la longueur veinée qui allait faire d’elle une vraie femme, dans tous les sens du terme. Ses doigts s’enroulèrent autour et le guidèrent, peu à peu, entre ses chairs étroites et moites. Si au début, elle ne rencontra guère plus de résistance que la naturelle exiguïté de son intimité, que des frémissements semblaient partir de cette zone pour se propager dans tout son corps, elle finit par buter contre cette membrane de chair qui garantissait sa virginité. Assouplie, cependant, par les efforts constants de la belle, par ses muscles travaillés et son entraînement incessant à l’art de combattre, cette virginale barrière céda rapidement, sans vraiment de douleur, tandis que la rousse avançait le bassin d’un coup sec, presque féroce, pour s’empaler sur la masse de chair roide.

Un hoquet de surprise franchit ses lèvres, et se termina en un soupir de plaisir alors que le gland turgescent écartait fermement les parois de son vagin, se frayant une place de choix comme s’il était naturellement à sa place. Des frissons naquirent, un peu partout, sur le corps de la déesse. Cette union charnel, cet emboîtement intime, lui donnait l’impression confuse de se sentir complète, de se sentir elle-même. Elle resta un instant, les paupières mi-closes, à savourer la présence du démon en elle, à profiter de ces élancements de plaisir, de désir, qui parcouraient son corps en partant de son intimité.

Et, alors qu’elle s’apprêtait à bouger, à onduler ses reins en se soulevant légèrement du bureau, les paroles du diable flottèrent dans son esprit. Cillant rapidement, la rousse leva ses prunelles claires vers lui, indécise et perdue au milieu de ces sensations plaisantes.

« Dois-je… Dois-je attendre d’autres mh… D’autres directives ? »

Un soupçon de malice se glissait dans sa voix de velours alors que ses doigts agiles flattaient le bas-ventre d’Helel, courant sur la peau brûlante en remontant vers ses abdominaux.

2
Les contrées du Chaos / Re : Fury & Rage [Charis Tradent]
« le: dimanche 26 juillet 2015, 16:47:41 »
Que Zachiam s’agenouille face à elle gêna un peu Charis. Mais, consciente du regard des siens sur elle et sur le nécromancien, elle eut la sagesse de n’en rien montrer. C’était une marque de respect, elle le voyait bien. Un fin sourire s’installa d’ailleurs sur les lèvres. Un sourire charmant, plein de gratitude. Les guerriers l’encensèrent encore un peu avant de reprendre leur sérieux. La déesse fit alors signe à Zachiam de se relever, presser sa main avec chaleur.

« Votre dévouement vous honore, Zachiam, et me donne confiance en l’avenir. »

Elle se tourna de nouveau vers les guerriers, une détermination nouvelle au fond de ses iris d’argent.

« Nous allons vaincre ce Baram, mes amis. Je vais aller, de ce pas, prévenir les autres clans. Il est vital que nous nous unissions. Restés ainsi éparpillés ne fera que nous diviser, nous affaiblir. Je reviendrais, avec des renforts. Je vous en fait le serment. »

Son poing se serra et se leva haut vers le ciel, en même temps que les clameurs de ses sujets. Avec un sourire, la rousse prit le bras de Zachiam.

« Tenez-vous prêt, nous y allons. »

Elle ferma les yeux et, un instant plus tard, leurs cellules s’éparpillèrent dans le temps et l’espace, guidées par la volonté farouche de Charis. Ils ne mirent que quelques secondes à réapparaître à l’endroit visé par la déesse. Ils se trouvaient à présent dans l’enceinte du clan des Loups. Un clan hargneux, qui défendaient férocement leurs territoires et les leurs. Niché au creux d’un bois, le campement était à l’image de ces fiers guerriers. Sauvage. Pratique. Indétectable. On pouvait apercevoir, si on cherchait bien, la tanière de ces loups. Dans un buisson, près d’un arbre, sous une grotte. Les habitations étaient disséminées un peu partout, soigneusement dissimulées aux regards non-avertis.

Mais dès que la rousse et son compagnon apparurent au centre de la place principale, cette dernière entendit le son des arcs qu’on bandait, des épées que l’on tirait au clair. Elle était consciente des dizaines de regards qui se portaient sur elle et sur Zachiam. De l’animosité omniprésente qui saturait l’air de décharges électriques pour quelqu’un qui était sensible aux émotions d’autrui. Elle s’empressa alors de lever les mains, haut, et de laisser transparaître son pouvoir. L’énergie gagnée précédemment illumina ses paumes et se répandit dans le camp permettant aux guerriers de l’identifier comme leur déesse. Ce pouvoir apaisa aussi les tensions qu’ils ressentaient, et ils baissèrent les armes en sortant des fourrés, un à un ; hommes, femmes et enfants.

Charis s’avança alors, au centre du cercle qu’ils créaient autour d’elle et du nécromancien. Baissant les bras, elle les planta plutôt sur ses hanches, incarnations de la vigueur et de la fibre guerrière des clans.

« Mes amis. Il me faut vous parler d’une menace. Sans doute avez-vous déjà eu vent des rumeurs qui courent. Un guerrier, qui se fait appeler Baram, cherche à fédérer les nôtres autour de lui. Mais ce n’est pas l’unique souci. Certes, il disperse nos amis, nos frères et nos sœurs. Ce qu’il y a de plus grave, c’est qu’il ne laisse qu’un funeste choix aux clans qu’il visite. Le rejoindre, ou mourir. »

Elle fit une pause, évaluant l’attention des siens en les parcourant tous du regard.

« Ce qu’il veut vous faire croire, c’est qu’il est plus puissant que moi, que Crom, que tous nos dieux. Supercherie ? Bien sûr. Mais il espère qu’en affaiblissant votre foi en moi, en vos dieux, vous allez nous affaiblir. Et c’est vrai. Les dieux sont peut-être tout-puissants, mais ils dépendent de vos croyances, de votre foi et de votre dévotion. Je ne pourrais pas vous protéger si vous ne croyez plus en moi. Si vous n’espérez plus rien de notre culture, de nos traditions. »

Elle tourna un peu sur elle-même, jetant un discret regard vers son compagnon.

« Mais nous ne sommes pas seuls dans cette lutte. Zachiam, ici présent, nous aide. Ses compagnons aussi œuvrent à la chute de Baram. Non seulement parce que ce guerrier représente le mal, mais parce qu’il sert une puissance redoutable. Terrifiante. Lâcher prise voudrait dire condamner Terra. Et je peux vous assurer que vous ne souhaitez pas le sort qu’il réserve aux plus faibles et aux indisciplinés. Vous ne le souhaiteriez même pas à votre pire ennemi. Baram retire toute dignité aux guerriers. Tout honneur, et toute décence. Mais je vous laisse juger par vous-même, au travers des vestiges qu’il a laissé derrière lui, au travers des visions de ce qui s’est produit que mon ami Zachiam va à présent vous montrer. »

Pour l’instant, les guerriers étaient restés silencieux. Tel des loups, ils évaluaient la menace. Charis s’écarta alors d’un pas pour que le nécromancien puisse partager la vision d’horreur qu’avait laissé Baram derrière lui. Elle croisa les bras, digne et fière, encourageant son compagnon d’un regard empli de foi et de courage. Elle croyait en son peuple. Mais elle croyait également en lui, cet étranger qu’elle n’avait rencontré que peu avant. Elle avait sondé son âme, sans même le vouloir, et elle avait trouvé plus que la volonté de simplement anéantir Baram et ceux qui étaient derrière lui. Malgré son esprit et sa magie résolument solitaire, elle avait lu entre les lignes, et le savait digne de sa confiance, de son amitié.

3
Le quartier de la Toussaint / Re : Pas si vulnérable [Jonathan Saints]
« le: dimanche 26 juillet 2015, 16:47:31 »
Elle n’aimait pas blesser les personnes qu’elle appréciait. Savoir qu’elle avait fait quelque chose qui avait fait mal à Jonathan, même si ce n’était pas intentionnel, elle ne se le pardonnait pas. Très dure envers elle-même, elle savait pourtant qu’elle n’était pas au point concernant les relations avec les autres, qu’elle n’était ainsi coupable que d’ignorance. Par ailleurs, les coutumes barbares n’étaient pas tout à fait les mêmes, alors elle avait du mal à changer son comportement. Pour autant, elle ne s’attendait pas à ce que l’homme sorte finalement de sa fourgonnette. Encore moins à ce qu’il la suive pour lui donner une tape sur la tête. C’est pourquoi à l’instant où il fit se geste, elle banda tous ses muscles comme pour parer une attaque. On ne l’avait pas par surprise. Néanmoins, elle reconnut la fragrance qu’il dégageait, aussi réprima-t-elle un mouvement défensif-offensif, se contentant de se raidir un instant avant de détendre tous ses muscles.

Un léger sourire s’imprima sur ses lèvres gourmandes, et la rousse tourna la tête vers son compagnon, ses prunelles d’argent exprimant encore la riposte qu’elle s’apprêtait à donner. C’était une guerrière dans l’âme, elle ne pouvait pas lutter contre sa nature, seulement la dompter, la réprimer. Ses yeux ne tardèrent d’ailleurs pas à exprimer son soulagement de le voir finalement près d’elle. Un pétillement malicieux parcourut ses iris nacrés alors qu’elle écoutait sagement les paroles qu’il laissait échapper de ses lèvres. Tout son corps se détendit finalement, alors qu’une expression proche de la sérénité remplaçait la tension de ses traits. Elle tourna même la joue pour mieux sentir ses lèvres s’y appuyer quand il l’embrassa, et son sourire s’élargit.

Elle ne put s’empêcher de pouffer à la suite. C’est vrai qu’elle avait été plutôt idiote, sur ce coup. Mais elle n’avait pas réussi à interpréter autrement sa froideur suite à ses questions. Elle avait réellement cru qu’il se renfermait sur lui-même, peut-être parce qu’il croyait qu’elle se faisait de fausses idées. Pour sa défense, elle n’avait pas fréquenté beaucoup d’hommes, et il était courant à son époque, chez les barbares, de s’embrasser comme il l’avait fait sous le coup d’une émotion forte, sans pour autant ressentir du désir pour la personne. C’était un acte irréfléchi, purement instinctif. Savourer sa joie, et la faire partager à ses proches. Elle ressentit également un contentement sans pareil quand il lui avoua qu’il l’avait embrassée, plus tôt dans la soirée, parce qu’il éprouvait bien quelque chose pour elle. Ou en tout cas, qu’il ne l’aurait pas fait si jamais il n’avait pas ressenti un truc à son encontre. Elle accrocha d’ailleurs sa main, pour la presser affectueusement, alors qu’il terminait sa tirade en rappelant qu’elle avait parlé d’un dernier verre. Ses lèvres s’étirèrent, en un sourire ravi, et dévoilèrent ses dents blanches avant qu’elle ne finisse par hocher la tête.

« Absolument, tu as une bonne mémoire ! »

Elle finit de déverrouiller la porte, et l’invita à entrer dans le hall. Elle poursuivit en le guidant jusqu’à l’ascenseur, dissimulé derrière un groupe de boîtes aux lettres, et appuya sur le numéro 3, l’étage auquel elle s’arrêtait. Quand les portes de l’environnement clos s’ouvrirent, elle esquissa un sourire à son compagnon, et lui prit la main pour le mener au bout du couloir, face à une petite porte qui ne payait pas de mine. Sortant les clés de son sac, la déesse déverrouilla la porte et l’invita à entrer. L’espace dans lequel elle vivait était sobre. Un hall d’entrée, avec une porte sur la droite pour un cagibi/porte-manteaux, qui donnait ensuite une un séjour meublé sommairement. Une table, deux chaises, un placard pour la vaisselle et une bibliothèque avec quelques livres. Simple, mais pratique. A gauche du séjour, il y avait le salon. Une autre bibliothèque, un canapé, une table de salon, une télé qui ne payait pas de mine, quelques poufs, et quelques étagères avec des draps ou du linge de maison. Une porte, à gauche de l’entrée du salon, donnait sur une salle de bain et une chambre.

A droite du séjour, il y avait la cuisine, équipée de façon moderne, et des toilettes. Il y en avait déjà dans la salle de bain, mais il y en avait d’autres ici. Une petite porte donnait aussi sur une autre pièce que Charis avait aménagée en bureau. Elle y rangeait tout ce qui avait trait à son emploi sur Terre, et y gardait aussi une bibliothèque remplie d’ouvrages venant de Terra et de quelques artefacts issus du même monde.

Elle précéda Jonathan dans le séjour, et lui indiqua le salon d’un petit geste de la main alors qu’elle prenait deux verres à apéritifs dans le vaisselier.

« Que veux-tu boire ? J’ai des bières, du bourbon, du vin… Un peu de tout en fait. »

Pour sa part, Charis sortait déjà la bouteille de bourbon. Elle adressa un sourire franc à son compagnon, attendant sa réponse.

4
Les contrées du Chaos / Re : Souveraineté violée. [Stephen Connor]
« le: dimanche 26 juillet 2015, 16:47:09 »
C’était nouveau pour elle. Cette sensation confuse de plaisir, cet instinct qui l’incitait à aspirer le membre rigide entre ces lèvres, cette impression de presque infériorité face au démon… Elle n’aurait jamais cru avoir à plier devant qui que ce soit. Mais le sort de son peuple était dans la balance, aussi avait-elle agi dans son intérêt. Elle devait reconnaître, également, que le mâle dont elle s’occupait de façon intime était puissant. Il était séduisant aussi. Depuis son ascension au rang de déesse, elle n’avait jamais vraiment ressenti de l’attirance envers un homme. Il faut dire qu’elle était comme certains de ces humains qu’elle voyait, sur Terre, qui se consacraient plus à leur job qu’à leur propre vie. Elle avait passé un temps fou à apprendre à maîtriser ses pouvoirs, à améliorer son aisance au combat. Elle avait également passé une grande partie de son temps à protéger son peuple. Les tribus comptaient sur elle, et elle ne voulait pas les décevoir. Elle ne voulait pas faillir à sa mission.

Par ailleurs, Charis se surprenait à apprécier la rigidité entre ses lèvres, à aimer laisser ses mains courir le long de la verge, sa langue caresser la chair tendre et sensible. La voix de ce diable d’homme était également délicieuse à entendre, malgré la vulgarité qu’il aimait distiller au gré de ses paroles. Elle résonnait étrangement en elle, chatouillant quelque chose au creux de ses reins. Un désir latent qui n’attendait qu’une occasion d’être libéré. Quand il la bloqua soudain, violant plus profondément l’écrin de sa gorge, la déesse paniqua un instant. Mais elle réussit à se calmer bien vite, constatant qu’il ne faisait que forcer le passage pour mieux y revenir, encore et encore. Et malgré la sensation d’étouffement qui la saisit, une impression plus qu’humaine puisqu’un être divin ne pouvait pas mourir par manque d’air, elle se surprenait de nouveau à aimer ce traitement qu’il lui faisait subir. Ses prunelles d’argent se relevèrent sur le démon, piquées d’un soupçon de ce désir qui commençait à l’envahir.

Ses lèvres se resserrèrent autour de la virilité qui franchissait la barrière de ses lèvres à un rythme presque brutal, alors que sa langue s’employait continuer son exploration, glissant sur la peau veinée avec douceur, contrastant ainsi avec la brusquerie du mâle. Et il s’arrêta finalement, sans doute pour ne pas se laisser aller de cette façon, pour faire durer ses jeux plus longtemps, laissant ainsi un instant de répit à Charis, qui en profita pour rejeter ses boucles d’or roux en arrière. Elle se releva doucement, alors qu’il dégageait son bureau des affaires qui y étaient posées avant de lui ordonner la suite des réjouissances.

C’est avec curiosité, et une certaine docilité, que la guerrière se rendit près de ce meuble, se débarrassant en même temps du reste de ses vêtements. Ses gestes, bien que toujours un peu hésitants, prenaient de l’assurance. Elle marchait avec la grâce d’une reine, la prestance d’une déesse, et la séduction innée d’un succube. Bien vite, elle rejoignit le mobilier libéré de ce qui l’encombrait auparavant, et laissa glisser son fessier rebondi sur le cuir étonnamment confortable, légèrement matelassé, pour s’y asseoir délicatement. Si la jeune déesse était innocente physiquement, elle connaissait assez de théorie pour savoir ce qu’il entendait par « la goûter ». Aussi, presque comme une femme faite, Charis écarta largement les cuisses pour lui offrir la vue de son intimité qui luisait doucement, devenue légèrement moite après ce prélude. Elle s’allongea doucement sur le bureau, ses mains quittant la fermeté de ses cuisses alors qu’elle posait les coudes sur le cuir confortable. Elle n’était pas complètement le dos sur la surface plate. Légèrement relevée, elle observa le démon avec une curiosité à peine masquée, et la chaleur du désir faisait rougir ses joues et briller ses prunelles. Ses boucles rousses reposaient sagement dans son dos, bien que certaines fussent restées à cascader par-dessus ses épaules, couvrant en partie la poitrine haute et ferme de la déesse. Les rondeurs féminines de son buste ne laissaient pas de doute sur les sentiments qui agitaient à présent la jeune femme. La pointe rosée en était légèrement tendue, et ce n’était pas à cause du froid.

Dans son regard, outre la curiosité et le désir, on pouvait y lire une certaine transformation. En un sens, elle devenait réellement femme sous la coupe du démon, et elle en tirait satisfaction. Même si le sort de son peuple la préoccupait toujours autant, elle s’autorisait une pause, une sorte de break, le temps d’apprendre ce que signifiait réellement le mot « féminité ».

5
Les contrées du Chaos / Re : Souveraineté violée. [Stephen Connor]
« le: mercredi 13 mai 2015, 14:31:32 »
Hors du contexte des batailles, Charis se révélait être aussi ignorante qu’une gamine de quatorze ans. Elle ignorait tout du déroulement des relations humaines hors des clans. Et encore, cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas été proche de quelqu’un… Elle connaissait ses fidèles. Elle appréciait leur dévouement, et s’attardait volontiers pour parler un peu. Mais jamais elle n’évoquait de sujets intimes. Jamais elle ne s’était posée de question. Elle connaissait vaguement la théorie. Elle aurait pu être un peu plus expérimentée, mais son père était intervenu à cet instant, gâchant sa chance de connaître le plaisir charnel lors de sa vie de mortelle.

Et elle se retrouvait à présent devant un démon en pleine possession de ses moyens, aussi démunie qu’une jeune fille. Vulnérable, qui plus est, en tenue d’Eve. Elle venait de lui confier sa faiblesse. Elle craignait qu’il n’en joue. Mais ses premières paroles furent encourageantes. Il affirma même, peu après, qu’elle était une reine. Un fin sourire commençait à se dessiner sur les lèvres de la guerrière alors qu’il rajouta un « Mais ». Cette fois-ci, ce fut à son tour de hausser un sourcil. Que pouvait-il bien ajouter d’autre ? Mais… Mais quoi ?

Elle ne tarda pas à avoir la réponse à sa question, alors qu’il commençait à maltraiter sa poitrine découverte d’une main. Elle devait lever la tête pour l’observer. Il était grand, et elle pas tellement. Son regard de cristal se plongea dans celui du démon alors qu’elle réalisait qu’elle n’avait aucune idée de la situation dans laquelle elle s’était mise. Certes, c’était pour sauver son peuple. Mais, elle avait sa dignité malgré tout, et les yeux du Lord Belmont semblaient lui promettre qu’elle n’allait pas la garder longtemps, sa fierté.

Machinalement, presqu’instinctivement, la rousse lâcha un soupir discret alors que le mâle venait embrasser sa peau tendre. Elle déglutit par la suite, alors qu’il continuait ses explications. Frémissant, quand il annonça la suite, la déesse sentit ses joues s’enflammer. Elle s’était souvent imaginée sa première fois, lorsqu’elle était mortelle. Elle avait rêvé d’un puissant guerrier qui l’enlèverait à son clan, l’emmenant dans un refuge où il lui ferait ensuite l’amour avec passion. Elle avait rêvé de ce que ça ferait, de ne plus être vierge, et de savoir se donner avec talent à un homme. Et ce moment était enfin arrivé. Pas tout à fait comme dans ses rêves. Elle prit pleinement conscience de la vérité cachée dans le dicton « Les rêves ne reflètent pas la réalité ». Les doigts chauds du démon sur son corps provoquaient en elle des sensations troublantes, et ses mots crus venaient amplifier cette confusion. En d’autres circonstances, Charis se serait violemment hérissée contre celui qui aurait eu l’impudence de lui jeter ces paroles presque dégradantes. Mais voilà qu’elle se découvrait… Curieuse.

Ce qui aurait dû la rendre furieuse déclenchait un nœud dans son ventre. Comme des… Comme des papillons. La voix grave du mâle n’y était pas étrangère, non plus. La douceur dont il avait fait preuve peu avant contrastait à présent avec la fermeté qu’il déployait pour palper son corps et se l’approprier. La guerrière se sentait démunie. Elle était en infériorité. Il connaissait assurément bien ce domaine charnel, alors qu’elle découvrait ces sensations pour la première fois. Ses paroles éveillaient en elle des instincts qu’elle ignorait avoir alors qu’elle aurait dû se montrer offensée.

Un autre soupir quitta ses lèvres quand le démon vint déposer les siennes autour de la pointe de l’un de ses seins nus. Elle ne sentit pas la pointe de son téton se redresser, pointer fièrement contre les lèvres du mâle, son esprit étant encore en train d’analyser ce qui se passait, ce qu’elle ressentait. Les dernières paroles qu’il lança firent qu’elle rouvrit les yeux, troublée. Elle n’avait même pas remarqué les avoir fermés.

Ses mains bougèrent toute seule, alors qu’elle prenait place face à lui, étrangement docile. Son regard quitta celui du Lord pour descendre le long de son torse encore couvert de tissu, et s’arrêta au niveau de son entrejambe. Elle faillit écarquiller les yeux en voyant la bosse qui déformait le pantalon, mais elle se retint à temps. Elle avait déjà vu des hommes nus, en érection. Mais la dernière fois qu’elle avait posé le regard sur un organe masculin raidi de la sorte, ça remontait à bien longtemps. Du temps de sa vie de mortelle, si ses souvenirs étaient bons.

Ses mains se levèrent pour venir attraper les rebords du vêtement qui couvrait encore cette érection. Elle les fit glisser vers le bas, avec douceur, dévoilant sans gêne aucune la virilité qui se tendait fièrement vers elle, vers le haut. Elle avait l’impression d’être une simple femme, sans aucun pouvoir, à côté du démon. Son corps lui semblait tout à coup bien fragile, alors qu’elle savait qu’elle pouvait supporter beaucoup. Son innocence se fendillait, alors que ses lèvres s’entrouvraient. Sa main droite entoura la base du sexe érigé, guidant le gland violacé vers sa bouche, franchissant bientôt la barrière de ses lèvres pulpeuses. Sa main gauche vagabonda timidement contre les hanches du mâle, ne tardant pas à effleurer de la pulpe des doigts la peau douce des bourses qui soulignaient l’érection.

Concentrée, comme dans un état second, la déesse aspira un peu plus le sexe rigide entre ses lèvres, laissant sa langue découvrir la peau tendre, douce et striée de veines apparentes. Elle laissa ses dents effleurer la chair tendue, mordiller délicatement, comme pour tester la rigidité, pour tester les limites. Elle commença à faire coulisser le sexe entre ses lèvres, lentement, pour le découvrir dans toute sa largeur, dans toute sa longueur. Sa main droite se serrait à la base, massant la chair, le muscle. Charis essaya de le faire pénétrer entièrement entre ses lèvres, mais le gland buta contre sa luette alors que ses lèvres n’étaient plus qu’à quelques centimètres de ses doigts serrés. Elle réitéra alors l’expérience, respirant par le nez, enduisant de sa salive l’épaisse verge qui glissait jusqu’au fond de sa gorge.

Prodiguer ces quelques attentions, dont elle n’avait jusqu’alors connu que l’aspect théorique, remua quelque chose en elle. Ces mêmes papillons au creux de ses reins semblèrent s’intensifier. Elle était nue, mais elle avait chaud pourtant, et ses joues s’enflammèrent doucement à mesure qu’elle prenait un peu d’assurance.

6
Le quartier de la Toussaint / Re : Pas si vulnérable [Jonathan Saints]
« le: mercredi 13 mai 2015, 14:31:11 »
Charis était perdue. Il devait sans doute le lire dans ses yeux. Elle avait beau être une femme forte, et pleine d’assurance, dès qu’il s’agissait de relations humaines elle perdait ses moyens. Elle était une déesse, une guerrière, une professeur d’art martiaux, et pourtant, elle se retrouvait aussi démunie qu’une collégienne dès lors que l’on parlait de sentiments et de relations. Debout, le regard perdu, la rousse n’était pas convaincue par le sourire qu’esquissais l’homme en face d’elle. Elle fronça les sourcils, mais ne rajouta rien. Rien pour l’instant, en tout cas.

Il déclina poliment son invitation à rester une fois qu’il l’aurait ramenée, et elle ne savait plus quoi faire. La soirée avait pourtant bien démarré ! Elle s’était fait plaisir lors de l’entraînement. Et puis il l’avait embrassée. Elle n’avait pas su comment réagir sur l’instant, mais dire qu’elle n’avait pas apprécié était faux. Ses mains se joignirent entre elles alors qu’elle repensait à la suite. Ils avaient commandé à manger, et ils s’étaient installés ici. Tout était bien, non ? Alors qu’avait-elle pu faire, ou dire, qui l’ait vexé ?

Peut-être n’aurait-elle pas dû se renseigner sur sa vie amoureuse. Oui, c’était sûrement ça qui l’avait gêné. Elle le suivit jusque dans le camion, s’installant côté passager, en ruminant l’erreur qu’elle avait commise. Elle n’aurait pas dû se montrer aussi indiscrète. Il était peut-être mal à l’aise à cause de sa curiosité mal placée, maintenant.

« Oh, oui. Bien sûr. C’est… C’est à droite au stop. »

Ruminant le désastre qu’elle avait réussis à créer, la rousse indiquait machinalement la route à son compagnon. Elle ne disait rien d’autre, gênée de s’être montrée impolie. Mais lorsqu’il se gara enfin devant chez elle, son regard se plongea dans celui de l’homme.

« Ecoute je… Je suis sincèrement désolée si ma question à propos de ta vie privée t’a mis mal à l’aise. C’est que… Les relations humaines ne sont pas vraiment mon truc. Dès que ça devient plus profond qu’une simple relation maître-élève ou connaissances, je perds mes moyens. J’ignore tout à fait quoi faire dans ces cas-là. Alors…. Voilà. Je suis désolée. J’espère que ça ne t’empêchera pas de revenir en cours, et que nous pourrons reprendre comme s’il ne s’était rien passé. »

Elle ouvrit alors la portière et descendit du véhicule d’un petit bond. Mais avant de fermer, elle reprit la parole.

« Si tu veux, on peut oublier ma question, et reprendre où on en était. Je suis désolée d’avoir pensé que j’étais à ton goût, alors que probablement pas. Je suis navrée d’être aussi maladroite avec les relations humaines. Et si tu veux, ma proposition tient toujours. Tu peux venir prendre un verre avant de rentrer… »

Elle lâcha finalement la portière, et la rabattit en se détournant. Elle se sentait penaude. Déplacée. Finalement, c’était peut-être pour cela aussi qu’elle était restée innocente si longtemps, avant sa rencontre avec Helel. C’était sûrement à cause de sa maladresse dans les relations. Soupirant, elle s’avança vers l’entrée de l’immeuble où elle séjournait. Elle avait tout gâché, avec son compagnon. Bravo Charis, quelle grande fille tu fais !

7
Avait-elle fait quelque chose de mal ? Charis s’interrogea tout à coup, comme le ton de son compagnon n’était plus aussi chaleureux et enjoué que précédemment. Elle n’était pas une grande habituée des relations humaines. Elle ne connaissait pas les codes, et tout ça. Pis encore, elle ne connaissait pratiquement rien à la façon dont se comprenaient les gens de la Terre. Autrefois, quand elle était humaine, rien n’était pareil. Elle a vécu dans une époque et dans une civilisation où le sens des mots était clair, où il n’y avait pas besoin d’élaborer mille et une stratégie pour parler de quelque chose.

Mordillant la paille entre ses lèvres, la déesse laissait son regard évaluer son élève. Elle comprenait son raisonnement également, mais une part d’elle-même n’était pas contre mettre une bonne branlée à des emmerdeurs pour avoir la paix. Leur montrer, une fois pour toute, qui était le plus fort. Qui était le maître. Un sourire étira doucement ses lèvres, alors qu’elle ramenait ses deux mains autour du gobelet qu’elle maltraitait.

Elle avait bien remarqué qu’il avait enlevé sa main, qu’il esquivait son contact. Un peu attristée, car ignorante de ce qu’elle avait bien pu faire, la rousse réagit à retardement à sa dernière phrase. Levant soudainement les yeux, elle planta son regard dans celui de son opposé.

« Chez moi… Oui… C’est vrai que tu dois être fatigué par nos entraînement, lâcha-t-elle doucement. »

Elle traînait à se lever, et ajouta d’une voix douce :

« Est-ce que j’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? »

Elle était un peu naïve par certains côtés. Elle pouvait mettre les pieds dans le plat et passer du coq à l’âne sans se rendre compte de l’opportunité qu’elle avait loupé. Jetant distraitement le gobelet vide dans le sac des déchets, elle redressa le buste, et passa une jambe par-dessus le banc pour se relever.

« Tu pourrais rester prendre un verre, chez moi, si tu veux, proposa-t-elle d’une voix chaude. Bien sûr, je comprendrais que tu ne veuilles pas. Tu es sûrement épuisé, et tu as sans doute plein d’autres choses à faire. Mais je serais vraiment contente de prolonger un peu cette soirée en ta compagnie. »

Il n’y avait ni duperie, ni mensonge dans la vie de Charis. Elle s’efforçait d’être aussi honnête qu’elle le pouvait sans toutefois révéler des secrets qui n’étaient pas connus ici. Elle avait à cœur les intérêts de son clan, et ne supporterait pas une invasion de ces gens de la Terre (dont elle avait vu les multiples exploits meurtriers à la télé et sur l’internet) qui viendraient pour détruire et façonner Terra à leur manière.

Cela étant, certaines personnes n’étaient pas comme ça. Elle brûlait d’envie de raconter ses souvenirs à l’homme face à elle, de lui révéler d’où elle venait, et qui elle était. Elle sentait qu’il aurait fait un bon guerrier des clans, et qu’il aurait pu se faire accepter parmi eux. Elle aurait tant aimé lui présenter certains des meilleurs guerriers, pour qu’il puisse parfaire son entraînement avec eux… Et puis, elle ne va pas se mentir non plus, mais elle aimerait bien devenir un peu plus intime avec lui. Le baiser qu’il lui a offert, ou volé selon le point de vue, avait éveillé certaines choses en elle.

8
Les contrées du Chaos / Re : Souveraineté violée. [Stephen Connor]
« le: lundi 11 mai 2015, 20:43:00 »
Face à ses conditions, le démon ne parut pas trop gêné. Il prit un air offensé, mais ses paroles démentaient vite cette impression. Elle attendait la fin de sa phrase quand il claqua des doigts. A sa grande surprise, un soupçon de pouvoir l’enveloppa. La plume ardente se retrouva blanche comme neige. Sa tenue guerrière, déchirée par la lame tout à l’heure, se modifia, s’adaptant à son corps. Ce n’était plus une tenue de guerre, même si le cuir restait présent avec la jupe. C’était un tout autre ensemble, plus utile lors d’une visite diplomatique, ou d’une soirée.

Le regard de la déesse avis aussi le changement de tenue qui s’effectua sur son adversaire. Que voulait-il donc faire, ainsi ? Lui montrer qu’il pouvait avoir une garde-robe illimitée ? C’était sympa, elle ne le niait pas, mais elle voyait moins le rapport avec ce qu’ils étaient en train de faire. Il acheva enfin sa phrase, et les yeux de la rousse s’écarquillèrent légèrement. Elle n’aurait jamais vu cet acte de reddition ainsi. Mais, à choisir, elle préférait en effet ce terme à celui de soumission complète.

Secouant la tête, elle revint au contrat face à elle, et y inscrivit soigneusement son nom en bas de page ainsi que le demandait le démon. Maintenant qu’il avait parlé de cette affaire sous un autre angle, elle ne ressentit pas ce goût amère de la défaite. Aurait-elle pu gagner cet affrontement ? Sans doute pas. Pas sans perdre une grande partie du clan prisonnier du démon. C’était la meilleure solution, qu’elle avait pris. Oui, c’était la meilleure, souffla une petite voix en elle. Et elle la crut.

Lâchant la plume, qui s’évapora, et le contrat, qui retomba souplement sur le sol, la déesse se sentit tout à coup attirée vers le diable. Un étrange pouvoir la faisait se rapprocher, sans qu’elle ne l’ait décidé. Elle ne s’arrêta que lorsqu’elle fut proche du démon. Si proche de lui, qu’elle aurait pu le tuer sans même faire un geste. Mais ce n’était pas à l’ordre du jour. Non, ça ne l’était plus en tout cas. Le son de sa voix résonna dans son être, alors qu’il lui demandait de se déshabiller. De danser pour lui.

Ses doigts commencèrent alors à s’affairer sur le corsage lacé qui couvrait son buste. Un peu maladroitement. Mais avec bonne volonté. Le regard de la déesse couva un instant le démon, bien loin de l’être qu’elle imaginait. Quand elle avait appris le massacre de son peuple, elle avait pensé qu’il s’agissait d’un monstre. Pourtant, son apparence en était loin, et ça troubla la rousse. Doucement, son corps commença à onduler, comme au rythme des tambours qui annonçaient la charge. Il pensait qu’elle savait comment réveiller le désir d’un mâle. Mais elle se rendait soudain compte qu’elle était bien loin du portrait qu’il devait se faire d’elle.

Elle ne protesta pas, cela dit, et ferma doucement les yeux pour laisser la musique imaginaire la porter. Peu à peu, les laçages du corset cédèrent, et le vêtement glissa contre sa peau. D’un petit coup de hanche, la sensuelle guerrière fit tomber le tissu au sol après qu’il se soit attardé contre la ceinture de la jupe. Sa poitrine exposée à l’air libre réagit immédiatement. La pointe de ses tétons se tendit quand l’air les frôla. Elle passa machinalement ses mains contre ses mamelons, avant de faire glisser ses doigts le long de son ventre plat. Accrochant la jupe au niveau des hanches, Charis ondula, un peu comme une danse du ventre, et fit glisser le cuir au fur et à mesure, jusqu’à ce qu’il se coule de lui-même contre la peau nue de ses jambes.

Ouvrant les yeux, fixant ses prunelles troublées dans celle du mâle, elle hésita à faire son aveu. Il la prendrait assurément moins au sérieux qu’il ne le faisait à présent. Nue, vulnérable, il pourrait se dire qu’il avait été trompé. Mordillant sa lèvre inférieure, Charis se pencha malgré tout vers lui, ses mains prenant appui sur les accoudoirs du siège qu’il occupait. Sans qu’elle ne l’eut réellement décidé, ses lèvres happèrent le lobe de l’oreille du démon. Elle n’avait jamais vraiment effectué ces gestes avant. A part peut-être une fois, juste avant que son père ne débarque dans la tente. Le jeune guerrier à qui elle s’apprêtait à s’offrir s’était enfui la queue entre les jambes, et elle n’avait jamais réitéré l’expérience.

« Contrairement à ce que tu dois penser, c’est la première fois que je fais ce genre de chose… Je suis plus à l’aise avec une épée dans le sang de mes ennemis. »

Elle se redressa par la suite, et s’écarta de quelques pas. Ses mains se posèrent sur ses hanches alors qu’elle ajoutait rapidement, comme si elle craignait qu’il ne change d’avis sur leur marché :

« Mais je vaux plus qu’une simple catin, n’est-ce pas ? »

Et gare à lui s’il répondait que non. Charis n’allait pas se faire insulter non plus.

9
Si elle mangeait son repas avec faim, son compagnon n’était pas en reste. Il n’y avait plus que le silence, et le bruit de la nourriture ingurgitée. Quand elle eut rassasié son appétit, la déesse barbare a posé une petite question à son compagnon. C’est vrai, ça faisait quelques mois qu’ils s’entraînaient ensemble, et elle n’avait jamais su s’il avait quelqu’un. Certes, le baiser de tout à l’heure aurait pu l’aiguiller, mais dans cette société un peu étrange, on pouvait s’attendre à tout. C’était peut-être juste l’expression de son plaisir.

Cela dit, il n’avait personne, et de façon incompréhensible, ça rassura la déesse. Finissant complètement son repas, la belle esquissa un sourire un peu amusé à la vue des joues rougies de son élève.

« Je préférais m’en assurer, sourit-elle en sirotant sa boisson. »

Ses doigts vinrent pianoter doucement sur la table, non loin des mains de l’homme. Elle avait un regard légèrement troublé. Après ces longs mois d’entraînement, elle s’était attachée à Johnny. Elle aimait ses répliques, elle appréciait sa volonté de fer et son ambition. Il aurait fait un parfait barbare, s’il était né dans les clans. Mais ce n’était pas le cas. Elle était sur Terre ici, par sur Terra.

Par ailleurs, elle devrait repartir sous peu, certainement, histoire de s’assurer du bien-être de son peuple. Il faudrait faire une pause dans ses entraînements. Elle ignorait d’ailleurs comment aborder le sujet. Peut-être plus tard. Quelques jours avant son départ. Ou quelques semaines plutôt.

« Tu as fait de gros progrès, en tout cas. Je suis fière de toi. Tu aurais fait un guerrier digne de ce nom, pendant l’antiquité. Tu apprends vite, et tu retiens bien. »

Elle avouait à demi-mot qu’elle n’enseignait pas que les arts martiaux. Un petit clin d’œil salua d’ailleurs sa phrase, tandis qu’elle finissait son gobelet. Sa main libre se posa sur celle de l’homme, caressante.

« Les voyous qui t’ont ennuyés au départ ont-ils réessayé ? »

Si oui, elle espérait qu’il leur avait mis une bonne branlée. Rien ne lui plaisait autant que les batailles. Voir le regard de l’ennemi alors qu’il comprenait sa défaite. Anéantir ses espoirs de conquête en lui collant des bâtons dans les roues. Charis était une déesse barbare. Jeune, mais quand même. Son grand-père s’occupait bien de son éducation, lorsqu’elle revenait le voir. Même si elle était parfois impuissante contre certains êtres, elle savourait sa supériorité sur les autres. Johnny aurait fait un grand barbare, elle en était sûre. Il lui rappelait un peu l’un de ses compagnons, du temps où elle n’était qu’une simple humaine.

10
Les contrées du Chaos / Re : Fury & Rage [Charis Tradent]
« le: lundi 11 mai 2015, 20:42:21 »
Oh oui, Charis était une jeune déesse. Elle avait encore cette compassion qui caractérisait les humains. Elle n’avait pas vécu suffisamment pour devenir aigri, cruelle ou même juste impassible. Elle ressentait leur peur, comme elle ressentait leurs désirs. Elle ne voulait pas les punir pour ce manque de foi, parce qu’elle songeait intérieurement que c’était une réaction normale. Son grand-père l’aurait sûrement comprise, mais il l’aurait incitée à se montrer plus ferme. Plus insensible. Car c’était ainsi qu’un dieu régnait, selon lui. Surtout un dieu barbare. Mais la rousse ne voulait pas envenimer les choses. Quand elle se tourna vers le nécromancien, elle espérait sincèrement qu’il puisse les convaincre.

Elle ressentit la portée de ses mots dès qu’il commença à parler. Même les plus rétifs des barbares se calmèrent un peu, le temps de l’écouter. Ils n’étaient pas sûrs de ce qu’ils devaient faire. Quand il commença à montrer les visions, Charis les partagea. Elle voyait aussi ses scènes qui lui nouèrent l’estomac. Baram se montrait terrifiant. Le clan de la Neige n’avait eu aucune chance face à lui. Il les avait purement et simplement exterminés. Hommes, femmes, enfants. La tristesse serra le cœur de la déesse en revoyant ces terribles images, ces scènes poignantes. Elle pouvait sentir que chacun des guerriers dans la place avait les mêmes sentiments. Horreur. Chagrin. Rage. Mais elle lisait aussi de l’hésitation, sur le visage de certains. Quand Zachiam termina son petit discours, leur demandant d’avoir foi en elle, la déesse cru lire du mépris sur le visage de quelques-uns.

Fronçant les sourcils, elle décida alors d’intervenir, appliquant en partie les conseils de son grand-père. Elle blinda son cœur, essayant de ne pas penser à ce qu’ils venaient de voir.

« N’avez-vous donc aucune confiance en moi ? En Crom ? C’est lui qui m’a demandé d’être votre protectrice. C’est lui qui m’a incitée à rester le plus possible sur Terra pour venir voir chacun de vous. Et quand je ne suis pas là, que je m’entraîne dur pour être à la hauteur de ma tâche, un géant intervient, et sème la panique parmi vous. N’avez-vous donc aucune foi, pour être déstabilisé si rapidement ? Votre clan est-il donc un clan de lâches ? »

Elle sentait que ses paroles portaient, et atteignaient le cœur de chacun. Continuant sur sa lancée, elle ajouta :

« Comme moi, vous avez pu voir ce qui est arrivé au clan de la Neige. Zachiam a pu nous montrer leurs derniers instants. Les avez-vous vu flancher ? Ils chargeaient cette troupe ennemi avec rage, mais avec la foi aussi. Ils sont morts en guerriers, et non en pleutres. C’est leur souffrance, leurs appels incessant qui ont réussi à m’atteindre, même dans ce refuge où je m’entraîne avec mon grand-père. C’est leur foi qui m’a permis de venir ici, pour vous aider avant qu’il ne soit trop tard. Sont-ils donc mort pour rien ? Parce que si vous reniez vos croyances pour vous ranger aux côtés de Baram, c’est bien ce qui arrivera. Si vous n’avez plus foi en moi, vous trahirez leur mémoire aussi sûrement que si vous passiez à l’ennemi. N’avez-vous donc aucun honneur ? »

Ses phrases étaient jetées avec conviction. Sa voix portait dans toute la place, atteignant les oreilles de tous, gagnant les cœurs de chacun. Elle pouvait sentir un engouement se créer. Une voix, dans le fond, hurla un « Non » retentissant, suivi de son nom. Bientôt, d’autres suivirent. Les guerriers se décidaient, et peu à peu, ils scandèrent avec force et conviction le nom de leur déesse.

La rousse ferma les yeux en relevant la tête légèrement, savourant ce regain d’énergie qu’ils lui transmettaient. Une aura brillante se forma autour de son corps, alors que leur foi reprenait de la force. Bientôt, même les plus récalcitrants hurlaient le nom de Charis, et réclamaient vengeance pour le clan de la neige.

Par-dessus les cris de ses guerriers, Charis parla. Sa voix était amplifiée par cette énergie nouvelle.

« Alors unissons-nous ! Unissons les clans pour une grande bataille. Resserrons les alliances des clans, et allons mettre une raclée à ce Baram qui se croit tout permis ! Vengeance, mes amis. Vengeance pour le clan de la Neige. Ensemble, nous le vaincrons ! »

Des cris vengeurs retentissaient toujours, saluant les paroles de la déesse. Un sourire s’installa sur ses lèvres. Un sourire quelque peu cruel, quand elle pensait à ce que ses guerriers  et elle pourraient faire contre Baram. Ensembles, les clans seraient une force non négligeable. Ils seraient une puissante armée, et après la défaite de Baram, ceux qui l’ont envoyés y réfléchiront peut-être à deux fois avant d’attaquer de nouveau les barbares aussi impunément.

Charis se tourna vers le nécromancien, le remerciant de son intervention avec un large sourire. Penchant la tête vers lui, toujours entourée de cette aura brillante, elle lui souffla quelques mots à l’oreille.

« Si tous les clans réagissent ainsi, on va vite mettre un terme à l’avancée de Baram. Vous continuez avec moi ? »

Le prochain clan serait sûrement celui des Lions. Farouches guerriers, ils étaient normalement de fervents croyants en la déesse. Si le massacre du clan de la Neige n’avait pas ébranlé leurs croyances, ils ne devraient pas en avoir pour longtemps à les convaincre d’unifier les clans.

11
« Je n’en attendais pas moins. Je ne suis pas fan de leur MacDo au soja… »

Eh oui, c’était toujours une barbare malgré tout. De la viande, de la graisse et tout ira mieux après. Elle le laissa poser les sacs dans la fourgonnette, un sourire aux lèvres, avant de monter côté passager. Quand il lui proposa de conduire, elle refusa. Elle ne conduisait jamais. Elle n’avait même pas le permis. Avec la téléportation, ce n’était pas la peine d’apprendre à piloter.

Mais elle savait quand même où se trouvait le plus proche MacDo purement américain dans le coin. Elle le guida, tout en discutant, jusqu’à ce qu’ils arrivent à destination. Réfléchissant rapidement, la rousse finit par opter pour prendre à emporter.

« Prenons à emporter. L’idée d’un pique-nique de nuit me tente beaucoup ! »

Elle commanda un bon hamburger, avec un deux steaks, et une boîte de neuf nuggets. Avec un coca pour faire passer le tout. Un sourire flottait sur ses lèvres tandis qu’il ajoutait qu’il l’inviterait vraiment au resto, plus tard.

« Je suis toujours partante pour un bon steak, répondit-elle avec malice. »

Elle se radossa au siège, attendant qu’il commande à son tour et allait sortir quelques billets de son porte-monnaie quand il paya le tout. Elle le remercia chaleureusement, pressant même son bras avec l’une de ses mains. Elle le laissa la conduire à ce petit parc qu’il avait mentionné, et esquissa un petit sourire ravi en voyant l’endroit. Prenant les sachets de nourriture, elle descendit agilement du véhicule et fit quelques pas dans l’air nocturne. Le parc était désert, mis à part les deux qui venaient d’arriver. Plus tranquille, elle ne voyait pas. Allant poser ses fesses sur le banc, à côté d’une table de pique-nique, la déesse déposa les sachets sur la table.

« Eh bien, merci pour le repas, et bon appétit alors ! »

Ses doigts agiles défaisaient l’enveloppe de son burger, et elle prit une grande bouchée avec plaisir, savourant la graisse et les conservateurs ajoutés dans ces viandes de restauration rapide. Sa morphologie ne changeait pas. Son métabolisme de déesse lui permettant de garder la ligne, qu’importait ce qu’elle ingurgitait.

Elle discuta un peu plus avec son élève pendant le repas, parlant parfois la bouche pleine avant de rire en s’en rendant compte. Elle partageait un moment très agréable avec lui, se sentait plus complice que jamais.

« Dis-moi, tu as quelqu'un dans ta vie, au fait ? »

Indélicate ? Peut-être, mais elle se montrait curieuse malgré tout. Elle connaissait certaines facettes de lui, mais elle sentait qu'il lui cachait certaines choses quand même. Cela dit, chacun avait le droit à son jardin secret, elle ne le blâmerait pas pour ça.

12
Les contrées du Chaos / Re : Souveraineté violée. [Stephen Connor]
« le: jeudi 02 avril 2015, 18:57:20 »
Oui, Charis n’avait que son peuple à la bouche. C’était normal, elle était leur déesse protectrice. Sa fonction, c’était ça. Les protéger. Des dangers extérieurs, bien sûr, mais également d’eux-mêmes. Comment voulait-il qu’elle pense autrement ? Pinçant les lèvres d’un air méfiant, la rousse se demandait ce qu’il préparait. Ses projets pour elle ? Vraiment ? Elle ne voyait pas ce qu’il voulait dire. Par certains aspects, elle était encore la naïve fille du Chef qui voulait grandir trop vite. Elle avait passé beaucoup de temps avec son grand-père au cours de ces dernières années. Beaucoup de temps également avec les guerriers des clans. Elle n’était pas vraiment sociable, autrement. Elle n’avait pas peur, bien sûr, des autres civilisations. Mais elle ne voyait pas vraiment ce qu’elle avait à gagner en les côtoyant plus que nécessaire. Sur Terra en tout cas.

Parce que sur Terre, c’était différent. Les gens étaient différents d’ici. Il y avait beaucoup de cultures différentes, comme sur Terra, mais… Charis ne savait pas comment l’expliquer. Ce n’était pas la même chose. Les personnes qu’elle avait côtoyées sur Terre étaient essentiellement humaines. Elle n’avait pas vu un seul terranide. Elle n’avait pas vu d’autres dieux, ou des démons, ou encore des créatures de la nuit. Parmi ces humains, il y en avait de différentes couleurs, comme partout sur Terra, et d’autres qui possédaient quelques dons en matière de sorcellerie, mais, dans l’essentiel, ils étaient d’une banalité terrifiante comparé à la population hétéroclite de ces contrées. Elle n’avait pas vraiment côtoyé, par ailleurs, de criminels à proprement parler. Les idées qui agitaient l’esprit du démon face à elle ne l’auraient, pour la plupart, même pas effleurée.

Elle baissa cependant sa garde, méfiante, attendant qu’il s’explique. Elle avait peu d’espoir quant à son affirmation selon laquelle son idée leur conviendrait à tous les deux. Mais elle le laissait s’expliquer. Elle aurait bien le temps de reprendre la bataille après, si ça ne l’arrangeait pas.

Il lui confirma qu’une grande majorité du clan était en vie, et en bonne santé. Elle les sentait, dans son esprit. Surtout des femmes, et un peu d’enfants. Pas de guerriers hommes en âge de se battre, cependant. Elle ressentait leur terreur, mais leur fierté aussi. Elle savait qu’ils ne s’étaient pas laissé capturer sans combattre. Les femmes des clans, contrairement aux civilisations extérieures des étendues désertiques de leurs territoires, étaient de vraies tigresses. Elles valaient bien les soldats d’Ashnard ou de Nexus. Une femme des clans équivalaient même à deux -ou plus- hommes d’armée, pour les meilleures. Et bien souvent, elles surprenaient ainsi leurs adversaires. Même terrifiées, elles pouvaient défaire nombres d’ennemis.

Le regard cristallin de la déesse observa la plume qui venait d’apparaître dans la main du démon. Et le parchemin. Sa méfiance s’accentua, mais elle ne l’interrompit pas. Elle posa sa main libre sur sa hanche, scrutant les yeux du démon, son expression, sa posture. Il semblait terriblement calme. Sûr de lui. Et il déroulait son idée, d’une voix posée. Si bien que, même si elle entendit les mots, elle mit un certain temps avant d’en comprendre le sens. Quand la signification de ces sons lui parvint, elle écarquilla les yeux. Il la voulait, elle, comme une esclave ? Il pensait vraiment qu’une déesse s’abaisserait à ce marché ?

Mais elle retint bien vite son indignation. En échange, son peuple serait libre. Les prisonniers seraient relâchés, et perpétueraient les traditions du clan. Elle se mordit la lèvre en réfléchissant. Ce n’était là même pas un dixième de la population qu’elle protégeait. Il faudrait qu’il déploie un certain nombre d’hommes, s’il voulait protéger tout son peuple. Une idée germa alors dans son esprit. Elle pouvait peut-être négocier.

Attrapant le parchemin et la plume qu’il tendait, rangeant de ce fait ses armes dans les fourreaux adéquats, elle ne signa pas tout de suite. Son regard relisait les lignes qu’il avait écrites. Elle devait convenir qu’il ne tentait pas de l’entourlouper, sur ce coup. Pourtant, quand elle releva les yeux, elle ne fit pas mine de vouloir apposer sa signature.

« J’aimerais modifier légèrement les termes du contrat. Que je respecterais, bien entendu. Tu as ma parole, démon. Et la parole d’une déesse n’est pas à prendre à la légère. »

Elle fit quelques pas devant lui, la plume venant agacer la pointe de son menton machinalement. Si elle était corrosive, Charis ne sentait rien, en tout cas.

« Les guerriers des clans sont plus nombreux que ce que tu ne pourrais imaginer, et disséminés un peu partout sur le continent. Clairement, il faudra déployer un nombre considérable de troupes pour parvenir à tous les protéger. Et il existe des ennemis très puissants. Ce que je souhaiterais modifier, dans ce que tu me propose, c’est la chose suivante : Je reste leur protectrice, à part entière. Je reste libre d’aller et venir où je le désire. En retour, je m’engage à revenir sitôt que tu m’appelle. Je ne suis pas très encline à être sous les ordres de quelqu’un, cependant, je veux bien faire cette concession, pour le bien de mon peuple. »

Elle faisait les cents pas devant lui, ses hanches ondulant de façon charmante sous son armure légère.

« Je veux bien faire tout ce que tu me demande, tant que ça ne nuit pas à ma mission de Protectrice des clans, si j’ai la possibilité d’avoir ma liberté de mouvement en dehors de ces moments où je devrais faire ce qu’il te plaît. Je ne signerais qu’à cette condition. »

Elle s’immobilisa alors devant lui, agitant doucement le parchemin et la plume, et conclut :

« Si tu refuses, je te tuerais. Et si je dois perdre un petit pourcentage de mon peuple pour en sauvegarder le maximum, et bien soit. Ma mission prime sur tout le reste. On est d’accord ? »

Ses lèvres s’étirèrent en un semblant de sourire. Elle disait vrai. S’il pouvait déceler le mensonge dans les paroles des gens, il n’en trouverait nulle trace avec Charis. Elle s’engageait à exécuter le moindre de ses désirs en échange de sa liberté de mouvement. Elle rappliquerait dès qu’il l’appellerait. La téléportation était bien pratique pour arriver en quelques secondes. Mais elle tenait vraiment à garder son droit d’arpenter la Terre et Terra comme bon lui semblait.

13
Les contrées du Chaos / Re : Souveraineté violée. [Stephen Connor]
« le: jeudi 05 février 2015, 18:59:06 »
La déesse eut la satisfaction de voir que son premier coup avait porté. Elle ne pensait pas y arriver, mais en fait, un démon, ça saignait, comme un mortel. Bien que, après avoir vu le sang goutter à terre, elle en venait à se demander si blesser le démon ne revenait pas à lui donner plus d’arme contre elle. Le sang fumait, formait des bulles qui éclataient de façon menaçante.

Elle réussit néanmoins à lui porter quelques coups, qu’il évita avec agilité. Elle devait lui reconnaître ça. Il savait aussi bien se battre qu’elle. Par ailleurs, il continuait de se montrer aussi arrogant qu’un coq de basse-cour. Alors même qu’elle l’avait blessé. Elle ne le comprenait pas. Pour elle, dans un combat, on n’entend que le rugissement des adversaires et le tintement des lames. On n’entend que le craquement des os, et le sang qui s’écoule sur la terre meuble. On ne parle pas. On ne provoque pas inutilement, une fois la joute lancée.

Mais elle était encore jeune, comme déesse, et les barbares ne se battaient pas comme les démons. Il profita de cet instant où elle était déstabilisée pour venir crocheter ses doigts autour du cou gracile de Charis. La vague de vent magique n’avait même pas fait frémir cet être maléfique. Son pouvoir n’était-il pas assez puissant pour venir à bout du mâle qui serrait à présent son cou ?

Soulevée du sol par sa poigne féroce, la rousse ne put que se raccrocher au poignet de l’homme. Elle fut obligée de lâcher la lourde épée qu’Héphaïstos lui avait forgée pour se retenir et ne pas finir étouffée. Elle frémit quand, de son autre main, il s’attaqua à sa poitrine. Elle s’attendait à ce qu’il la maltraite, qu’il la blesse. Au lieu de quoi, même s’il serrait assez fort son sein, il finit par la relâcher.

Un peu essoufflée, la déesse secoua cependant la tête.

« Je n’abandonne jamais, démon… »

Mais elle était perturbée. Pourquoi la relâchait-il, alors qu’il la tenait à sa merci ? Elle ne comprenait pas son raisonnement. Voulait-il la faire prisonnière ? Mais dans quel but ? Elle n’appartenait plus à aucun clan, à présent. Et en même temps, elle appartenait à tous les clans. Aucun ne paierait de rançon, cela dit. Car en tant que déesse, Charis devait pouvoir s’en sortir seule.

Alors pourquoi la relâcher ? Elle ne renoncerait pas à se battre, elle ne comprenait pas.

Oubliant de ramasser son arme, qui était tombée, elle s’empara d’une des dagues qu’elle portait. Elle la brandit, avec un désarroi criant.

« Tu aurais pu me tuer. Tu dois sentir que je ne me rends pas, démon. Et pourtant, tu m’as relâchée. Pourquoi ?

Elle se massa le cou, essayant d’être discrète, pour oublier la poigne qui l’avait retenue précédemment. Elle avait l’impression de le sentir encore tenir sa gorge.

« Je suis ici pour venger mon peuple. Pour te tuer. Comment peux-tu te montrer aussi… Aussi… Sûr de toi, alors ? »

Et comme pour lui montrer son erreur, elle se fendit, et pointa sa lame vers l’abdomen du Grand Duc. Agressive. Désespérée aussi.

14
Le quartier de la Toussaint / Re : Pas si vulnérable [Jonathan Saints]
« le: jeudi 05 février 2015, 18:56:13 »
Qu’il soit si heureux qu’elle ait accepté de venir dîner avec lui étonna la déesse. Elle finit sa douche avec le sourire aux lèvres, retrouvant le bien-être qu’elle ressentait autrefois lorsqu’elle était avec ses proches amis.

Elle entendait ses exclamations de joie avec un petit sourire, et finit par couper l’eau de la douche comme il faisait de même. Elle ne tarda pas à se changer, enfilant un jean noir, moulant, d’aspect huilé, et un bustier noirs aux surpiqûres rouges. Après avoir enfilé ses bottes, noires également, elle fit quelques pas dans le vestiaire, avant de revenir en arrière. Le bruit de ses talons aiguilles claquant contre le carrelage résonna sans la pièce alors qu’elle revenait prendre sa veste de cuir noir, style motarde, et son sac. Glissant ses bras dans les manches, elle éteignit les lumières partout, vérifia chaque pièce du gymnase, et finit par sortir, verrouillant les portes avec soin.

Quand elle se retourna, elle eut la surprise de voir son élève venir l’embrasser. Enfin, c’était un bien grand mot. Disons plutôt baiser ses lèvres avec délicatesses. Mais elle n’en resta pas moins surprise. Elle n’avait plus l’habitude de ce genre d’attentions, si jamais elle en avait eu l’habitude un jour.

Elle se reprit cependant, quand il parla, et secoua la tête en souriant.

« Ce n’est rien. C’est… Flatteur ! »

La déesse resta un instant immobile, le regard plongé dans celui de l’homme. Puis, comme en se rappelant la question posée un peu plus tôt, elle réfléchit.

« Je crains que la plupart des restaurants soient fermés. Il ne doit rester plus que les fast-foods d’ouverts, à cette heure-ci. Malgré tout, j’ai faim. Alors si ça te tente, on peut se faire une de ces enseignes de restauration rapide. »

Elle pensait notamment à ces McDonalds qu’elle avait vus l’autre fois, en flânant en ville. Elle ne savait pas si c’était bon. Ce serait une première pour elle, que d’aller y manger.

« Et on pourrait se faire un restaurant digne de ce nom un autre jour… »

Elle sourit, et rajusta son sac sur son épaule, attendant la réponse de son interlocuteur.

15
Les contrées du Chaos / Re : Fury & Rage [Charis Tradent]
« le: jeudi 05 février 2015, 18:53:53 »
La déesse hocha la tête, satisfaite. Elle offrit un sourire bienveillant à la guerrière qui lui avait fait face. Elle sentait les doutes de la jeune femme après ses paroles. Et elle-même ressentait des doutes sur sa capacité à affronter Baram. Elle n’était pas réfugiée par peur, chez son grand-père, mais pour parfaire son entraînement. Elle était une déesse novice, après tout, et malgré l’assurance qu’elle déployait, elle doutait d’elle-même, et de ses forces. Elle s’était bien faite tuée, par un étranger, quand elle était humaine. Cela prouvait qu’elle n’était pas encore infaillible.

« Puisse Crom veiller sur vous pendant mon absence. »

Puis elle se détourna, et posa sa main sur le bras de Zachiam qui était à ses côtés. Ils disparurent, dans un tourbillon de poussière, laissant Knaël seule avec Alena et le reste du clan.

De leur côté, la déesse et le nécromancien reparurent à la lisière du village du clan de l’Ours. Immédiatement, la rousse capta de la peur. Elle s’empressa d’entrer dans le camp, qu’elle trouva désert. En se concentrant un peu, elle sentit les guerriers tous réunis au même endroit, tandis que les enfants et les anciens étaient réfugiés dans les tentes qui composaient le village. D’un pas vif, la déesse se dirigea vers la grande tente dans laquelle les guerriers tenaient conseils.

« […] Sont pas que de simples rumeurs ! J’ai vu un de ces réfugiés. Il était terrorisé. C’était un bon guerrier, avant cela. Farouche et indomptable. Et je l’ai retrouvé tremblant comme une feuille, blanc comme un linge. Ce Baram, qui qu’il soit, sème la terreur et la désolation parmi les nôtres. Et que font nos dieux ? Ils demeurent absents, sourds à nos prières. A quoi ça sert de continuer à attendre leur aide ? Nous devons organiser notre défense maintenant !
Tu t’égares, Nolan. Les dieux n’ont pas que ça à faire, de s’occuper de nous. Ils ont leurs propres problèmes également.
Mais ce n’est pas une raison de nous ignorer ! Cette Charis, qui se dit protectrice des clans, elle est où, hein ? Je ne m’égare pas, Jolan. Je suis réaliste !
»

Ayant entendu ses paroles alors qu’elle s’était arrêtée près de l’ouverture de la tente, Charis se décida alors à entrer.

« Je suis là. »

Elle avait parlé d’une voix forte. Autoritaire. C’était pour mieux masquer son trouble. Elle ne pensait pas que les clans étaient aussi désunis. Ils commençaient à se désolidariser des dieux.

« Et voici Zachiam, un nécromancien venu nous épauler dans cette lutte. »

S’avançant un peu plus dans la tente, jusqu’à ce placer au centre du cercle formé par le conseil des guerriers, la rousse tourna lentement sur elle-même, fixant les hommes rassemblés ici de son regard clair comme l’acier.

« S’il y a tant de doutes dans ton cœur, Nolan, alors pourquoi continue-tu à prier mon grand-père, chaque soir et chaque matin ? »

Elle n’attendit pas de réponse. En fait, elle enchaîna pratiquement aussitôt :

« Je sais que Baram fait des ravages. Je suis là pour vous convaincre de tous aller au Refuge. Vous êtes de braves guerriers, mais Baram l’est tout autant. Il a pour lui une absence totale de morale, et désire anéantir vos croyances. Des clans sont déjà tombés sous ses assauts. Et d’autre tomberont si vous restez ici.
Pourquoi devrions-nous abandonner nos terres ? Vous êtes la déesse, réduisez-le en poussière avec un éclair de foudre, où que sais-je encore ?
Parce que je ne peux pas me concentrer pour lui foutre une raclée si d’autres meurent encore. Je ressens chacune de vos blessures, chacune de vos morts. Je ne peux pas être la déesse que vous voulez que je sois si vous vous entêtez à garder vos positions.
Mais qu’est-ce qui rends Baram si fort ? C’est encore un de vos conflits entre divinités ? Qui est-ce qui le contrôle ? Un Olympien ?
Je l’ignore encore, malheureusement. Mais ce n’est pas une rivalité entre les dieux. C’est bien plus que ça. Cet homme, ce Baram, désire anéantir vos croyances. Il désire prendre le contrôle de ces lieux, de vos terres. Il ne vit que pour la guerre et la destruction. Et vous lui facilitez la tâche en restant ici.
— On ne quittera pas nos terres !
Intervint alors un autre guerrier. »

Elle s’écarta finalement du cercle des guerriers pour faire signe à Zachiam de s’approcher.

« Zachiam. Dites-moi. Pouvez-vous faire voir à ces hommes ce que vous m’avez montré tantôt ? »

Elle se disait que, peut-être, en voyant la force inhumaine de Baram, et ses monstres de soldats insensibles à la douleur, le clan de l’Ours pourrait revenir à la raison.

Pages: [1] 2 3 ... 5