Les terres sauvages / Re : La singularité du mage de Locmirail [Warda]
« le: dimanche 02 juillet 2017, 19:36:04 »Il s'assit de nouveau sur le lit, dos à la terrienne, cette fois. L'adolescente, ayant retiré sa robe, avait glissé sous la couverture.
« Non, ça serait étrange que ça me gêne, après… ça » répondit Lemme, sans beaucoup de sérieux.
Il baissa les yeux sur son pantalon. Le vêtement ne valait plus rien du tout, et il souhaitait bien du courage à celui qui serait chargé de le recoudre. Il jugea stupide d'être serré dans un habit aussi inutile. Il entreprit alors de se déchausser, puis de défaire sa ceinture, à laquelle pendait son arme. Il la posa délicatement par terre, puis se débarrassa finalement son bas. Après une hésitation, il fit passer son tee-shirt par-dessus ses épaules, se retrouvant nu à son tour. Il souleva la couverture juste assez pour se coucher dessous. Il gardait une distance raisonnable avec Warda, ne voulant pas l'effrayer.
« Bon, j'espère que Mixedec ne nous a pas réservé d'autres surprises. Je n'ai pas envie de recommencer à me masturber en plein milieu de la nuit » plaisanta-t-il. « …même si je m'en sens capable. Je n'ai jamais ressenti ça de toute ma vie. »
Son excitation n'avait pas disparu, à l'évidence : jamais il n'aurait employé directement le terme masturbation, ou n'aurait ajouté qu'il était toujours en état de la pratiquer en temps normal. Pour l'heure, il gardait simplement sa libido sous contrôle. Il priait pour trouver le sommeil avant qu'elle n'ait l'occasion de croître de nouveau, même s'il ne savait pas si cela arriverait.
« Dors le temps qu'il te faut, on est pas pressés » furent ces derniers mots avant que l'obscurité gagne la pièce et son esprit, ce qui heureusement ne tarda pas.
Au dehors, une nuit noire et particulièrement fraîche s'installait. Elle était complètement silencieuse, à l'exception du cri de quelques oiseaux nocturnes qui, à cette heure crépusculaire, devaient chasser.
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Hélas pour les voyageurs, le repos fut de courte durée. Ils n'étaient pas couchés depuis plus de quatre heures que plusieurs « AU FEU ! » vinrent déchirer la tranquillité des ténèbres. Lemme ouvrit les yeux, encore somnolent. Cependant, l'alerte et la forte odeur de brûlé qui agressa ses narines lui firent prendre conscience à toute vitesse du danger. Il se redressa, l'organisme soudainement saturé d’adrénaline. Au plus profond de la nuit, tout était d'une obscurité absolue. Même ses yeux de terranides, un peu plus aptes à voir dans le noir que ceux des humains, ne lui permettaient pas de distinguer quoi que ce soit à plus de dix centimètres.
À tâtons, il chercha le corps de l'adolescente à côté de lui, et posa rapidement les mains sur elle. Dans la panique, il ne chercha même pas à savoir où : une fois une prise trouvée, il la secoua vivement. Il n'avait pas de temps à perdre, la cécité n'allait pas aider.
« Warda, réveille toi, il faut qu'on bouge, vite. »
La température de la pièce avait augmenté de plusieurs degrés, et l'air semblait déjà considérablement plus lourd. L'incendie avait probablement débuté à l'étage inférieur, mais il ne tarderait pas à embrasser tout entier l'auberge qui était partiellement en bois. Mais bien avant cela, des fumées noires auraient sans doute envahi la chambre, asphyxiant toute personne trop lente pour s'enfuir à temps.