One Shot / Re : Les Chroniques de Mobius, acte 5
« le: mardi 06 novembre 2018, 22:46:34 »Mélodie finit de retirer le bas de Timothée, avant de se relever pour appuyer rapidement sur un des contenus. L'application n'avait pas de secret pour elle.
– C'est la fin du gars que t'as vu tout à l'heure. Dommage pour lui il était bien parti. Mais le public l'aimait pas, et c'est ça le plus important à la fin.
La vidéo commençait par le même titre que pour le jeu – mais on avait ajouté une trace de sang frais sur le fond sombre. Elle masquait légèrement les lettres. L'image fondit au noir, avant qu'un spot blanc ne vienne brusquement former un V de lumière au milieu de l'écran. Elle éclairait le cerf qui avait été le premier à perdre dans l'épreuve précédente. L'hybride était nu, les mains attachées en arrière à un poteau. Puis des diodes plus diffuses constituèrent autour de lui, sur le sol, un cercle plus large. Les autres candidats se tenaient debout à l'extérieur du rond, à demi-éclairés, libres de leurs mouvements.
La caméra filma par terre, sur lequel un texte lumineux apparut dans la police habituelle. Il était visible aussi bien des spectateurs que des prisonniers (même si ceux libres devaient le lire à l'envers).
« Détenu. Vous avez échoué.
Vous êtes le neuvième perdant de la saison 7.
Dans la défaite, vous n'êtes plus qu'un animal.
C'est à vos bienfaiteurs de disposer de vous.
L'abattoir ou la souillure.
L'humiliation ou la mort. »
Dans No Limit, on ne sortait jamais indemne d'une défaite. Les candidats pouvaient revenir dans le jeu s'ils n’écopaient que de l'humiliation. Certains, cependant, ressortaient trop marqués par l'expérience pour avoir une chance de briller par la suite. Ils perdaient alors de nouveau et on leur faisait rarement la faveur de les épargner une seconde fois.
Le jeu laissa un long moment de suspense, filmant le visage des participants en gros plan. Le cerf semblait déjà un peu résigné. Peut-être en avait-il assez de cet enfer. Sourire sur le visage du rat, inconfort sur celui du renard. Enfin, les lumières passèrent en un instant au rouge vif, alors que s'inscrivait sur le sol :
« LA MORT.
Le boucher a été désigné.
Il est le tueur aux mains d'acier.
L'araignée tragique. Le médecin fou.
L'artiste de la douleur. L'ange de l'agonie.
Entre… »
Mélodie avait commencé à masturber Timothée. Le shampoing n'incitant pas à la patience, elle avait entreprit presque immédiatement de prendre son pénis en bouche. Une de ses mains tenait fermement la base de son sexe, pendant que les ongles de son autre main s'enfonçait dans la chair d'une de ses fesses.
« SAMBA. »
Contre-plongée sur le robot dont le souriceau ne pouvait que se souvenir. Mis en scène, il était encore plus effrayant. Ses deux yeux superposés, les détails de la lumière rouge qui se reflétait sur ses articulations de métal étaient macabres. Pour l'occasion, une de ses pinces avait été remplacée par une scie circulaire. Il l'enclencha, juste pour le terrible son qu'elle produisait.
Ce n'était pas la première fois que Samba apparaissait dans le show. Les spectateurs le connaissaient, et les candidats aussi. D'ailleurs, le cerf perdit aussitôt l'indifférence qui ne l'avait pourtant même pas quittée au moment de l'annonce de la sentence. Ses yeux s'emplirent de terreur alors qu'il lâchait « merde, non » paniqué. Le robot n'était en effet pas réputé pour prodiguer les exécutions les plus brèves du jeu… ce qui expliquait son succès. Quand il était proposé par la production (ce qui n'arrivait heureusement que de temps en temps), il était choisi presque systématiquement par les votants.
Timothée allait le voir – il pouvait presque s'estimer heureux du traitement qui lui avait été réservé. Samba prenait soin de découper ses victimes morceau par morceau. Si nécessaire, il posait un garrot pour éviter une perte de sang. Quand le prisonnier menaçait de perdre conscience, il lui injectait une dose d'adrénaline. Pour le cerf, il commença par scier les bois. Puis, avec une précision chirurgicale, il découpa les paupières de l'hybride, lui interdisant à jamais de fermer les yeux. Oreilles, langue, sexe, testicules, membres, et enfin yeux – presque tout serait démonté sur le candidat encore vivant. C'était son numéro classique.
– Tu me baises ? demanda Mélodie, moins captivée que Timothée par une vidéo qu'elle avait déjà vue. Je peux aussi appeler Will s'tuv. Il adore les plans à trois.