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« le: mardi 04 février 2014, 00:54:11 »
Fuir n'était pas ce que je préférais. Cependant, j'étais peut-être butée, mais pas suicidaire. J'avais un minimum de logique. A deux contre cette armée de vampires, nous ne faisions pas le poids. Je préférais alors fuir plutôt que de mourir bêtement, en compagnie d'un homme que je ne connaissais pas.
J'ai juste eu le temps de raccrocher l'une de mes armes à ma ceinture. Peu après, dans un mouvement réflexe, je réceptionnais ma faux avec grâce. Et je me mis à courir. Je suivais le flic. Et quand la voiture déboula, je ne m'attardais pas non plus. Je courais. Haletant légèrement, et la faux à la main, je ne vis même pas mon compagnon de fortune disparaître. Je continuais à courir, droit devant. Un certain film d'animation me vient alors en tête. Une histoire de poisson. L'un d'eux, un bleu et jaune, n'arrêtait pas de chanter "Nages droit d'vant toi, nages droit d'vant toi...".
Et bien sûr, c'est cette phrase qui hante mon esprit en ce moment.
Avisant un conteneur sur le côté, je sautais. Leste, je grimpais sur la benne. Je m'aperçus alors que Nathan avait disparu.
Putain merde, il est où ?
Je n'ai pas le temps de chercher. Tandis que la voiture freinait brusquement, faisant crisser les pneus sur l'asphalte, j'escaladais les failles du mur de la rue pour me jucher sur le toit. Au loin, des silhouettes semblait flotter. Puis s'évanouir dans la nuit.
Satanés suceurs de sang...
Ma faux à la main, je repris alors ma cours sur les toits, en sens inverse, pour tenter de voir où est-ce que j'avais perdu de vu mon coéquipier improvisé.
Je fauchais un vampire un peu inconscient, aussi facilement que d'habitude.
Mais un autre arriva. Un autre putain de ninja.
Et, sur les toits, un autre duel s'engagea.
Je ne comprends pas pourquoi les autres forment un cercle autour de nous, et nous regardent. Ils pourraient tout simplement se jeter sur moi et me tuer, n'est-ce pas ? Alors, pourquoi faire durer le combat ?
Je crie quand une griffe se plante entre mes cotes. Pas d'organes touchés, je pense, mais c'était la blessure de tout à l'heure déjà. Du manche de la faux, je repousse la sangsue avec difficulté.
Très bien, puisqu'ils veulent jouer comme ça, allons-y.
Essayant d'oublier la douleur qui irradie sur mon flanc, je décapite brusquement mon adversaire. Un autre se présente. Je le fais basculer dans la rue, plus bas, avant qu'il n'ait eu le temps de m'attaquer. Puis je sors mon taser. C'est de l'électricité. Ça doit agir un peu comme le feu, non ?
Dans le doute, j'essaie sur le suivant.
Tazzzzz !
« Crèves, monstre ! »
Et en contrebas, le moteur de la Toyota rugit à nouveau.