Dictature d'Ashnard / Re : Est ce grave docteur ? [Prima Cadenza]
« le: vendredi 03 avril 2015, 21:23:36 »Bien sûr, la propriétaire du domaine n'avait pas choisi Perle par hasard. On trouvait rarement des domestiques plus dévouées que les siennes, et on trouvait tout aussi rarement des maîtresses qui tenaient à témoigner une certaine gratitude. Dans le cas présent, cette servante était la seule pour laquelle cette équation ne fonctionnait pas.
Perle était le fruit d'une des expériences de la démone. Un jour, une succube avait eu le malheur de se frotter au mari de la démone rousse - littéralement. Et en plein dans le manoir, pour ne pas arranger les choses. Autant dire que la colère de Cadenza n'avait pas tardé à se faire voir. En fuyant sa rage, la succube avait eu la malchance d'arpenter les terres du domaine en pleine tempête et de s'écraser contre un rocher. Elle serait morte, si ça n'avait été la présence de la comtesse. Celle-ci s'était montré opportuniste et avait entraîné son don de manipulation des âmes, coinçant cette chipie dans le corps d'une simple humaine - et la forçant à entrer à son service.
Quel pire sort pour un de ces anges de la luxure, que de se retrouver emprisonnée sur des terres où la première source de testostérone se trouvait à des kilomètres de là ? Oh, bien sûr, il y avait les autres servantes. Mais Cadenza leur avait innocemment confié que Perle contractait les pires maladies vénériennes, et il ne se trouvait que bien peu de personnes pour vouloir la toucher ; ceux qui s'y risquaient subissaient à leur tour la colère de la Dame. Elle était très au courant des petites sauteries qui pouvaient se dérouler entre ses propres murs.
Du coup, le bien-être de cette petite succube travestie en humaine en prenait un sacré coup. Et c'était facile à ressentir. Ses mains qui glissaient sur les bras de Marcus, délimitant du bout des doigts les muscles naissant sous la peau encore résistance aux caprices de l'aventure, pour finalement aller se poser dans ses cheveux mi-longs. Sa langue experte glissait dans sa bouche, et ses cuisses qui se frottaient entre elles pour contenir la preuve d'un désir ardent. Oui, Perle était proche du désespoir, mais avec la présence de ce mâle entre ses bras... Monsieur avait intérêt à être à la hauteur, cela valait sans dire, pensa-elle en interrompant le baiser et en se redressant, de telle sorte que le visage du brun fut vite bloqué entre le léger renflement de ses seins. A ce stade, la demoiselle ne put s'empêcher d'étouffer un gémissement aigu.
- M... Messire... navré de vous presser, mais nous avons peu de temps pour nous deux... avant que la Maîtresse ne revienne.
Une phrase qui laissait sous-entendre que cette douce altercation ne serait pas bien vue par la comtesse. Celle-ci, pourtant, était au courant, et Perle pariait même que cette femme qu'elle servait maintenant depuis plus de cinquante ans contre sa volonté lui aurait ri au nez en voyant la scène. Cette idée l'énerva et l'excita en même temps, et Marcus put sentir un autre tremblement de la part de la jeune femme qu'il tenait entre ses bras.