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Messages - Elena Ivory

Pages: [1] 2 3 ... 30
1
Ville-Etat de Nexus / Re : La Vraie Nexus [Luria Flowashield]
« le: vendredi 22 février 2019, 13:49:48 »
Elena se pinça doucement les lèvres en voyant Luria s’allonger devant elle. Le cœur de la jeune Reine palpait furieusement dans sa poitrine, témoignant de la bouffée d’excitation qu’elle ressentait en ce moment.  La belle Nexusienne retira certaines pièces d’armure, montrant ainsi son corps somptueux, avec ses collants moulants, ses cuissardes en cuir... Elena la trouvait vraiment très belle ! Elle se pinça les lèvres doucement en la regardant, et frémit quand Luria caressa son visage. Elles s’embrassèrent à nouveau, la gêne disparaissant progressivement, au profit d’une vague de plaisir qui croissait en elle. Elena en tremblait doucement sur place, et observa encore les magnifiques seins de sa partenaire, qui la fit alors sortir de sa douce rêverie, après leur sensuel baiser.

« Hmmm... »

La Reine sourit donc, et observa alors plus attentivement le corps de Luria. Elle était vraiment belle... Ce qui ne manqua pas de provoquer chez elle de nouvelles rougeurs, qui s’affichèrent délicatement sur sa joue.

« Je peux m’en sortir toute seule, Luria, c’est juste que... J’étais absorbée dans la contemplation de ton corps... » avoua-t-elle piteusement.

Difficile de faire preuve de second degré dans cette situation, tant elle était embarrassée... Et excitée ! Elle hocha donc la tête, et ôta son lourd pull. Ce dernier, qui masquait ses formes, tomba au sol, et, sous ce dernier, elle portait une légère chemise blanche en coton, qui mettait en valeur sa poitrine. Elena était alors à califourchon sur le corps de Luria, et, après un bref regard derrière elle, comme pour s’assurer que personne ne l’observait, elle retira la chemise à son tour. Elle portait une tenue très moderne, composée d’un soutien-gorge soutenant et dissimulant ses seins.

Se pinçant une nouvelle fois les lèvres, elle observa Luria en lui souriant, et se pencha alors en avant. Les deux femmes s’embrassèrent à nouveau, les seins d’Elena venant se heurter à la tunique rouge de sa belle guerrière, et elle prolongea volontiers le baiser, collant et serrant son corps contre le sien.

« Par contre... Je vais peut-être avoir besoin d’aide pour le pantalon, je ne suis pas habituée à en porter... »

Mentait-elle ? Retirer une ceinture n’était pas très compliqué, après tout ! Mais il était après tout encore plus excitant de sentir les mains de Luria s’attaquer à son corps...

2
Ville-Etat de Nexus / Re : La Vraie Nexus [Luria Flowashield]
« le: mardi 29 janvier 2019, 08:32:47 »
Pourquoi Adamante n’avait jamais pris la virginité d’Elena ? Pourquoi n’avait-elle jamais brisé son hymen ? La question était intéressante, et la réponse le serait tout autant... Mais, à la vérité, elle-même n’avait aucune idée des raisons l’ayant poussé à ne pas faire ce que tout un chacun pensait qu’elle avait déjà fait. Certes, elle avait initié Elena au sexe, elle lui avait appris le fonctionnement de son corps, et elle avait même pu constater que la jeune Reine ressentait un plaisir inattendu quand on s’attaquait à ses délicates fesses royales, mais elle avait préservé sa pureté virginale. Peut-être qu’inconsciemment, elle s’était dite que ce geste appartenait à quelqu’un d’autre ? Hinata Kaguya avait été l’un des principaux choix, mais, quand les deux souveraines s’étaient croisées, Hinata n’avait pas franchi le cap, même si elles avaient dormi ensemble, et s’étaient retrouvées dans une situation très intime. Alors, peut-être que se rait finalement à Luria que ce rôle échoirait... Compte tenu du statut très particulier d’Elena, qui était la dernière des Ivory, sa virginité n’avait que très peu d’intérêts lors du mariage. Elle avait déjà une liste de prétendants interminables, et le nombre ne risquait pas de s’amincir avec le temps.

Mais, pour l’heure, Elena se pinçait les lèvres en voyant Luria se rapprocher. C’était bien elle, cette femme solide et belle qui avait toujours veillé sur elle, une guerrière entraînée. Elles se retrouvèrent l’une contre l’autre, et Luria l’embrassa doucement. Un geste empreint de tendresse, de délicatesse, qui fit doucement soupirer la jeune Reine. Celle-ci se hissa sur la pointe des pieds en fermant les yeux, afin de savourer au mieux le baiser de la jeune femme.

« Hmmm... »

Les lèvres de Luria étaient effectivement très tendres, d’une ravissante douceur, et les mains d’Elena s’appuyèrent sur les épaules de la belle femme pendant toute la durée du baiser. Elles se collèrent l’une à l’autre, et la jeune Reine sentit son corps se mettre à frémir, se réveillant tout doucement, profitant joyeusement de cette délicieuse étreinte. Le baiser se termina ensuite, et Elena se mit à sourire doucement, son regard croisant celui de la jeune femme, qui lui proposa de s’allonger. Les yeux de la Reine brillaient de plaisir, et elle se mordilla tendrement les lèvres, tout en acquiesçant.

« Ça me paraît être le mieux, oui, ma Luria... »

Et elle se laissa tomber en arrière, s’asseyant sur le drap tiré et posé par Adamante. Elle s’appuya sur ses mains, et écarta ensuite ses jambes, tout en regardant Luria, un sourire coquin se dessinant progressivement sur ses lèvres. Elle pencha alors la tête sur le côté, comme pour l’inciter à venir, tout en plissant les yeux et en se mordillant à nouveau les lèvres, des signes distinctifs chez elle, des éléments montrant qu’elle commençait à être doucement excitée, et en tout cas qu’elle aimait beaucoup ce qui se passait en ce moment.

« Alors, tu viens ? J’ai envie de sentir tes lèvres et tes mains sur mon corps, ma Luria... »

Même la voix d’Elena devenait plus chaleureuse, plus sensuelle, comme si son ton se devait d’exprimer le désir qu’elle ressentait... Et c’était sans évoquer ses joues, qui avaient pris une délicieuse teinte cramoisie.

Un ravissant spectacle pour les yeux, non ?

3
Ville-Etat de Nexus / Re : La Vraie Nexus [Luria Flowashield]
« le: mardi 08 janvier 2019, 08:34:09 »
Beaucoup de gens soupçonnaient qu’Elena et Adamante étaient des amantes... Ce qui était parfois une source de moqueries. Bien que Nexus soit un pays ouvert et tolérant, l’homosexualité était souvent mal vue en public, a fortiori quand, comme Adamante, on était une magicienne parfois injustement accusée de manipuler à distance la Reine. Mais le fait est qu’elles avaient effectivement l’amour... Et ce à plusieurs reprises. Adamante ne s’en voulait nullement, car il était de son rôle de former la Reine, et de tout lui apprendre. Elena, en tout cas, rougissait doucement devant Luria, qui lui expliqua qu’il n’y avait rien de mal dans ce qu’elles voulaient faire. Du moins, c’est ce qu’Elena comprit, et elle hocha doucement la tête. Luria... Elle appréciait beaucoup sa capitaine, une femme héroïque et brave, qui s’entraînait régulièrement, mais qui n’était pas aussi paternaliste que Sire Langley. Elena savourait donc sa présence, et se pinça doucement les lèvres.

« Luria... » soupira-t-elle.

La Reine se rapprocha alors, Adamante dans son dos, qui avait pris soin de retirer son chapeau, dévoilant ainsi sa chevelure courte. Elle rejoignit Luria, et lui sourit brièvement.

« Je n’ai pas peur, Luria, mais... Je ne veux pas que tu te sentes obligée, tu sais...
 -  Et tu ne trahiras pas le serment fait à Nöly, Luria, je t’en assure. Nöly venait des Îles Mélisi, tu sais... Je ne fais qu’éduquer Elena en la matière... Mais je reconnais ne lui avoir jamais pris son hymen. Elle est toujours vierge, même si je la fais jouir à chaque fois. »

Elena rougit timidement, ce qui, en soi, ne faisait que la rendre plus belle encore. Adamante était très douée de sa langue, de ses doigts, et elles pouvaient faire longuement l’amour. Grâce à elle et à ses consignes, Elena s’épilait régulièrement, enlevant ses poils pubiens, mais la magicienne mélisaine n’avaient pas encore osé lui ravir son précieux hymen. Elle aurait sans doute pu se contenter de cela, mais ce serait mal connaître Adamante, qui avait toujours été une grande provocatrice, ce dont elle faisait à chaque fois preuve.

La magicienne rajouta ensuite :

« Enfin, elle est vierge de ce côté-ci... »

Elena frémit en rougissant plus fortement encore.

« ADAMANTE !! » la rabroua-t-elle encore.

Pour seule réponse, Adamante se contenta d’un sourire narquois. Elena déglutit à nouveau, n’ayant nullement envie de parler des détails, et de ce qu’Adamante faisait avec son corps. Au moins, la magicienne essayait de détendre un peu l’atmosphère en mettant l’accent sur d’autres scènes gênantes, même si Elena était en sueur. Son cœur bondissait nerveusement dans sa poitrine, et ses mains se saisirent de celles de Luria.

Elle la regarda alors, et cligna des yeux à plusieurs reprises... Puis se hissa sur la pointe des pieds, et ferma les yeux en embrassant la femme sur les lèvres. Un baiser bref, où les lèvres de l’une se frottèrent aux lèvres de l’autre, avant qu’Elena ne se recule encore, se pinçant encore les lèvres, nerveuse, espérant que son baiser ait plu à sa Nexusienne...

4
Blabla / Re : J'offre mon corps à....dix
« le: lundi 07 janvier 2019, 20:40:01 »
Huit, et c'est tant mieux, car j'ai besoin de ma Luria adorée pour me protéger des vils maraudeurs !

5
Ville-Etat de Nexus / Re : Le Champion et la Reine [Pv: La Reine Ivory]
« le: lundi 07 janvier 2019, 00:46:47 »
ELENA IVORY

C’était une chance qu’Elena n’ait pas été à côté du Commandant Maxime lorsqu’il fit sa tirade. Toutefois, la jeune Reine se formalisa quand on lui refusa l’accès aux blessés graves, en indiquant que cette place ne convenait pas à une jeune Reine. Le tempérament du Lion de Nexus bouillonnait alors dans ses yeux.

« Mon père s’est battu sur la ligne de front ! Ma mère l’accompagnait dans les superforts quand les Ashnardiens chargeaient ! Vous croyez que je ne sais pas à quoi ressemble une rotule brisée ? Des corps déchiquetés et lacérés ? Je ne suis pas une poupée, je suis Elena Ivory, la Reine de Nexus ! »

Elle s’énervait, avant de secouer la tête. Ce n’était pas le lieu pour ça. Il y avait ici des blessés, et elle ne voulait pas perturber les soins. Adamante posa ainsi ses mains sur les épaules d’Elena, lui demandant à voix basse de se calmer, de laisser les médecins agir. La Reine avait alors les mains trempées de sang, et resta silencieuse. Personne ne l’avait dit, mais ils la traitaient comme une « Reine de porcelaine », un surnom méprisant auquel elle avait régulièrement le droit quand elle était au Palais d’Ivoire. Entre ceux qui la dédaignaient en voyant en elle une gamine incapable au cœur tendre, élevée par des moines et ayant appris à planter des betteraves, et ceux voulant la surprotéger parce qu’elle était la dernière des Ivory, Elena était toujours considérée comme faible, ce dont elle avait par-dessus tout horreur. La vérité, c’est qu’elle avait vu des corps dans des salles d’autopsie, qu’elle avait regardé les ravages de la guerre de très près.

Personne ne la comprenait, personne sauf Adamante. Même Jamiël, sa marraine, ne savait pas ce qu’Elena pensait vraiment. Il n’y avait qu’Adamante, sa fidèle Adamante, la seule à pouvoir la calmer, et qui la guida dans une réserve, où elle utilisa une bassine d’eau avec une serviette pour nettoyer ses mains.

« Ne leur en veux pas, Elena, ils ne sont pas habitués, tu sais… Nexus n’a pas eu de Roi et de Reine depuis plus de quinze ans, et les nobliaux au Palais sont connus pour leur dédain et pour leur mépris.
 -  Je ne leur en veux pas, Adamante… Mais je ne suis pas qu’une survivante ! Je… »

Adamante fronça alors brusquement les sourcils, et tourna la tête.

« Adamante ? »

Elle venait de sentir quelque chose d’impressionnant…

…Comme une explosion de magie émanant de la forêt.




Démérios avait plus d’un tour dans son sac, et réussit l’exploit de capturer la fille de la Reine, Nizira. Il l’emmena avec l’aide de son assassin, Zork, dans son repaire, par le biais d’un Portail, tandis que Fransesca se tenait l’épaule. La Reine de Dol Blathanna ne se laissa toutefois pas intimider, et resta de marbre, comme à son habitude :

« Je crois plutôt que c’est toi qui as mal jaugé nos forces. Crois-tu que ton assassin aurait pu contourner nos sphères de perception, ou les sens aguerris de nos elfes ?
 -  J’ai entendu ce porc siffler, il respire comme un bœuf…
 -  Tu vas avoir ta réponse, Démérios… D’ici… Maintenant. »

Un Portail se forma alors, et le corps de Zork apparut, s’effondrant sur le sol, roulant à plusieurs reprises, tandis que des éclairs en sortirent. Des éclairs étincelants, très forts, qui frappèrent tout autour du groupe. Enid avait effectivement dévoilé ses tours… Mais avait sagement conservé pour elle la raison de la présence de sa fille ici, dans un campement militaire. Elle aurait en effet pu l’envoyer dans les profondes forêts de Brokilone, où la Reine dryade, Eithén, vivant dans l’arbre-monde Duén Canell, se serait fait un plaisir de la recevoir et de la protéger.

Flottant dans les airs, Nizira était entourée d’une sphère énergétique lumineuse, qui crachait de multiples éclairs autour d’elle. Une véritable tempête magique tourbillonnait autour de la jeune femme, qui était l’épicentre de cette incroyable déferlante magique. Enid s’avança alors, et ses yeux s’illuminèrent à son tour. Elle parla alors dans une voix forte, elfique :

« <Paix, ma fille ! Paix !> »

Elle répéta cette mélopée, jusqu’à ce que Nizira ne finesse à terre, et ne se blottisse dans les bras de sa mere. Fransesca, de son côté, avait bu un élixir, qui soigna sa plaie.

« Vous ne pouvez me séparer de ma fille, Commandant ashnardien. Et, par votre arrogance, les mages de Nexus ont dû percevoir les fluctuations magiques de ma fille. Nous allons devoir évacuer ce camp avant que les forces nexusiennes n’arrivent. Je n’éprouve nul désir de faire affaire avec un homme qui a menacé ma fille. »

Nizira était une Source magique, soit une fille dotée d’immenses pouvoirs magiques dès la naissance. Du moins, c’est ainsi qu’on définissait communément les Sources. Le problème est que Nizira avait bien du mal à contrôler ses pouvoirs, et que c’était en grande partie pour cela qu’Enid avait fait le voyage jusqu’ici, et qu’elle s’était assistée de l’une des magiciennes les plus puissantes de Terra, Fransesca Findabair. Elle ne comptait néanmoins guère révéler à cet Ashnardien abject cette information. Le simple fait que Nizira ait pu générer un contre-Portail suffisait à démontrer la dangerosité de la gamine.

6
Ville-Etat de Nexus / Re : Le Champion et la Reine [Pv: La Reine Ivory]
« le: lundi 17 décembre 2018, 00:41:10 »
Jhorne lui expliqua qu’il devait avant tout sa force à son mental, à son absence de peur, expliquant n’avoir jamais ressenti la peur, et faire preuve d’un courage inébranlable. Elena sourit doucement en le regardant, et haussa les épaules, répondant rapidement à cela :

« L’absence de peur, ce n’est pas du courage, Sire Jhorne, c’est de la témérité. »

Et ce n’était pas du tout la même chose. Le véritable courage, c’était de surmonter ses peurs, non de feindre l’ignorer. Mais Elena n’allait pas se lancer dans une discussion philosophique avec Jhorne. Au demeurant, elle restait sceptique sur le fait que ses pouvoirs ne viennent que de son seul courage, elle allait devoir se renseigner sur lui. Mais, pour l’heure, Elena préféra sortir de la pièce isolée où le Commandant Maxime l’avait placé, et préféra aller voir les blessés. Évidemment, la présence de la Reine de Nexus dans le hall des blessés attira bon nombre de murmures et d’élans de surprise.

Devant elle, les guérisseurs la regardèrent, surpris, et Elena les empressa de continuer.

« Je ne veux pas vous déranger, je viens juste vous soutenir ! »

De fait, Elena avait appris les soins de premiers secours au monastère, et rejoignit même plusieurs infirmières, aidant à éponger des plaies, ce qui ne manqua pas de surprendre le personnel présent.

« Majesté, voyons...
 -  C’est mon devoir, j’ai appris à panser les plaies, je vous rassure ! »

Très clairement, Elena dérogeait à cette image qu’on lui donnait, celle d’être une femme fragile réfugiée derrière sa tour d’ivoire. On pouvait encore mieux comprendre pourquoi le comportement du Commandant Maxime l’avait irrité, lui qui n’avait pas hésité à la mettre en repli, à la protéger... De manière bien trop excessive selon elle. Alors, elle faisait acte de présence, elle aidait ces soldats...

...Parce que c’était son rôle, tout simplement !



« Tu te crois en position de supériorité, Ashnardien ? »

Enid se tenait face à lui, nullement inquiète par le ton péremptoire de Démérios. Fransesca se tenait à côté d’Enid, et elle était réputée pour être une magicienne elfique aussi belle que puissante, l’une des plus puissantes magiciennes elfiques. Mais Enid disposait aussi de vifs pouvoirs magiques, sans parler des multiples elfes qui avaient pointé leurs flèches sur Démérios et sur sa troupe. Mais il fallait aussi rajouter à cela les Tréants qui remuaient lentement, les dryades et les druides commandant les animaux sauvages. Démérios était au cœur du campement, et, même si Enid ne s’expliquait pas comment il avait fait pour retrouver son camp, elle n’était pas inquiète outre mesure.

La Reine dirigeait Dol Blathanna, un royaume elfique réputé pour être une terre d’asile des espèces non-humaines à proximité de Nexus.

« Mes motivations ne te regardent pas, Ashnardien. Je t’offre cinq secondes pour relâcher ton pied du cou de Sig’nith, ou Iorveth te tranchera la gorge.
 -  Il y a une ouverture à hauteur de son cou, dans la trachée. De ma position, dh’oine, je t’atteindra l’œil fermé. »

La magie s’auréolait déjà autour de Fransesca, et le sol tremblait doucement sous Démérios et ses hommes.

« Croyez-vous pouvoir menacer la Reine de Dol Blathanna en ma présence ? L’arrogance des Ashnardiens n’a aucune limite... »

Très clairement, si Démérios était venu pour négocier, il était parti du très mauvais pied.

« Il a un mage avec lui... Il se dissimule derrière un voile d’Illusion.
 -  Ce qui implique qu’il va dévier ta flèche, Iorveth.
 -  Je hais les mages. »

Fransesca ne releva pas l’affront.

« Votre mage ne vous sauvera guère, Démérios. Vous sentez le sol trembler, n’est-ce pas ? Regardez ces arbres autour de vous, si vous les reconnaissez. Ce sont des saules centenaires, aux racines profondes et épaisses. Je n’ai qu’un geste à faire, et ces racines vous transperceront, peu importe les boucliers et les voiles de votre couard de mage. »

Le ton était donné, et il était très tendu...

7
Ville-Etat de Nexus / Re : La Vraie Nexus [Luria Flowashield]
« le: mardi 27 novembre 2018, 01:13:01 »
Le ton se faisait toujours plus coquin, plus badin, avec Adamante. Elena rougissait doucement, mais Luria n’était pas comme Adamante, et indiqua à la magicienne que, si Elena avait quelque chose à lui demander, elle pouvait le faire elle-même. La jeune Reine en rougit benoîtement, baissant timidement les yeux. Difficile, en ce moment, de voir en elle la puissante Reine de Nexus ! Avec son béret et les vêtements rembourrant sa poitrine, elle n’avait rien de très royal. Adamante sourit à nouveau, plus amusée qu’autre chose par les provocations de Luria, et répondit sur le même ton :

« Je me demande bien comment tu comptes me faire taire, Luria... »

Espiègle, Adamante aimait jouer les autres. C’était sans doute son côté de magicienne. Les académies magiques étaient très particulières, bénéficiant d’une grande autonomie à l’égard des autorités régulières. Adamante en était l’illustration typique, et, alors qu’un léger moment de flottement s’instaurait dans le trio, une horloge résonna alors. On approchait de Minuit, et Adamante sourit alors, une lueur de nouveau malicieuse dans le blanc des yeux.

« Majesté... Pourriez-vous retourner avec Luria à l’entrepôt que nous avons visité tantôt ?
 -  Mais... Pour quelle raison ?
 -  Disons que j’ai une surprise pour ma Reine ! Je n’ai pas choisi cette journée au hasard. Alors, dépêchez-vous, et retrouvons-nous là-bas.
 -  Mais qu’est-ce que tu... Hey, Adamante, ne... »

Celle-ci leur souffla un baiser en leur faisant un clin d’œil, tout en transplanant. Furieuse, Elena serra rageusement les poings, et secoua la tête de droite à gauche.

« Je déteste quand elle fait ça... » maugréa-t-elle.

Elena se retourna vers Luria, et se racla doucement la gorge, un peu gênée après leur précédente conversation.

« Enfin... Euh... On devrait y retourner, je pense. »

Luria et Elena rebroussèrent donc chemin. Elles croisèrent alors de nombreuses personnes qui, comme elles, descendaient également, rejoignant le port. Interloquée, Elena réalisa alors que cette soirée était effectivement particulière, car c’était la Fête de l’Amirauté ! Une fête assez particulière, visant à célébrer la Marine de Nexus, et commémorant une bataille navale particulièrement intense survenue il y a plusieurs siècles. À cette époque, Nexus était devenue une puissance maritime de premier plan en affrontant une autre nation dans une guerre maritime redoutable. Depuis lors, la Fête de l’Amirauté célébrait cela, et le point d’orgue était un feu d’artifice qui avait lieu à Minuit depuis plusieurs navires.

Elena ne put que se sermonner elle-même. Comment avait-elle pu oublier cette fête ?! Cette soirée l’avait visiblement bien trop perturbé pour qu’elle fasse attention à ça.

« Je suis sûre qu’Adamante prépare un truc... » soliloqua Elena.

Elles rejoignirent les entrepôts, s’éloignant de la foule venue assister au feu d’artifice. Elena et Luria rentrèrent de nouveau dans l’entrepôt, où quelques chandelles s’illuminaient sur la mezzanine en hauteur.

« Ah, vous avez mis le temps ! Approchez ! »

Elena resta silencieuse, et grimpa l’échelle en bois. Elle émit un soupir en voyant alors qu’Adamante avait aménagé les lieux, installant un tapis rembourré sur le sol, avec des chandelles à droite et à gauche.

« Mais qu’est-ce que ça veut dire, Adamante ?
 -  Luria ne t’a pas tout dit sur cet endroit, Elena... C’est ici que tes parents se sont unis pour la première fois, et c’était précisément lors de la Fête de l’Amirauté !
 -  Hein ?
 -  C’est Jamiël qui me l’a dit. À cette époque, tes parents s’étaient déjà croisés, et Liam devait assister au feu d’artifices. Il a fait le mur pour retrouver ta Maman ici, grâce à Jamiël. Et c’est là qu’ils se sont unis pour la première fois, tandis que les feux d’artifice illuminaient toute la mezzanine.
 -  Mais... Pourquoi tu me racontes tout ça ? »

Adamante soupira, comme si les questions un peu naïves d’Elena l’agaçait.

« Je me suis dit que c’était le meilleur moyen pour célébrer vos retrouvailles, entre toi et Luria. »

Elena rougit encore, et se pinça les lèvres.

« Elena t’admire trop pour oser dire qu’elle te trouve très jolie, Luria. Elle voit en toi une soldate forte et courageuse, insensible à ce genre de choses...
 -  Adamante ! protesta Elena en rougissant.
 -  Et toi, Luria, tu continues à voir Elena comme la petite fille qu’elle était encore il y a quelques années. Et moi, je suis entre les deux, et je vous connais bien... Suffisamment pour savoir que vous ressentez des choses, l’une et l’autre. »

Elena rougit encore. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le franc-parler d’Adamante était souvent des plus déstabilisants !

« Allons, Majesté, osez dire que je me trompe... »

Elena se pinça les lèvres, réfugiant le bas de son visage derrière ses poings.

« Mais, enfin, c’est gênant...
 -  Oh, tu crois ? Pourtant, tu sais que Luria nous entend batifoler quand elle monte la garde...
 -  ADAMANTE ! »

La jeune Reine pouvait se montrer très timide, mais elle ne niait pas ce qu’Adamante disait. La main de la magicienne caressa sa nuque, et elle lui sourit ensuite, posant son autre main sur son menton. Elle releva ainsi doucement le visage de la jeune Reine, et lui sourit tendrement.

« Elena, nous sommes ta famille... Tu as été privée de Luria pendant des années. Et c’est mon rôle de te conseiller et de t’assister, dans n’importe quel domaine. »

Elena hocha doucement la tête. Oui, elle était d’accord avec Adamante, bien sûr, mais... Tout ça était si soudain ! Et elle avait surtout peur que Luria ne la juge mal... Adamante n’avait, somme toute, pas tort en décrivant ainsi leurs relations !

8
Ville-Etat de Nexus / Re : Le Champion et la Reine [Pv: La Reine Ivory]
« le: lundi 26 novembre 2018, 00:41:37 »
Elena ne s’était pas attendue à tomber en plein siège lors de son séjour à Alserac. S’agissait-il d’une coïncidence ? C’était tout de même assez difficile à croire. Mais quelle preuve avait-elle que les Ashnardiens étaient bien derrière ça ? D’aucuns auraient pu accuser la Reine d’aveuglement, mais elle faisait, au contraire, preuve de lucidité. Le naufrage du yacht royal lors de sa naissance avait toujours été attribué à l’Empire, mais Elena avait des raisons de remettre en cause cette version prisée par la population. Pour elle, il y avait des éléments qui leur échappaient, et, à défaut de preuve, elle n’aimait pas accuser qui que ce soit. Restant donc isolée dans la chambre avec Maxime, elle sortit de ses songes quand Jhorne, ce colosse redoutable, apparut. Il avait des traces de sang sur le corps, signe des batailles intenses qu’il avait mené, et exposa avoir été attaqué par un elfe. Elena fronça doucement les sourcils en voyant la flèche, une preuve plus que suffisante.

« Aen Seidhe, rectifia-t-elle quand Jhorne tenta de répéter ce qu’il avait entendu. Le Sang Ancien... »

C’était un terme assez ancien, utilisé pour désigner les elfes nobles, ceux qui avaient quitté leur terre natale, et qui avaient su conserver leur pureté, avant de se mélanger aux humains. Dans la civilisation humaine, on utilisait plutôt le terme de « Hauts-Elfes » pour désigner les elfes ayant vécu en autarcie, dans leurs royaumes, et celui de « Bas-Elfes » pour désigner les elfes vivant avec les humains. Le terme « Aen Seidhe » était surtout une expression choisie par la Scoia’tael, une organisation non-humaine terroriste se composant majoritairement d’elfes et de nains.

*Un élément de plus à tenir compte, mais on dit que la Scoia’tael est secrètement financée et entraînée par l’Empire d’Ashnard.*

Était-ce bien la preuve que les Ashnardiens étaient présents ? Elena n’allait pas se voiler la face, mais il lui fallait comprendre ce qui se passait ici. Le Commandant Maxime, assez surpris, les laissa alors, indiquant qu’il avait besoin de se renseigner là-dessus. Jhorne, restant seul avec Elena, et ne sachant visiblement pas trop quoi dire, bredouilla alors être à son service, qui la fit sourire.

« La principale chose que je vous demande, Jhorne, est de ne pas répéter l’erreur de votre commandant en me cajolant comme il le fait. Je n’ai absolument rien, et je pense que cette pièce devrait être utilisée pour les soldats vraiment blessés... Comme vous, par exemple. »

Il ne fallait jamais oublier qu’Elena avait passé dix ans de son existence dans un monastère religieux, ce qui lui avait permis d’apprendre l’humilité et le dévouement pour les autres. Elle n’aimait pas l’idée de recevoir des privilèges du fait de son rang, même si le fait qu’elle était la Reine amenait à une situation particulière. En tout cas, elle observa encore Jhorne, avant de lui poser une question :

« Vous... Vous disposez de capacités surhumaines, non ? Vous avez terrassé ce dragon à vous tout seul, sans parler des Berserkers ensuite... Quel est votre secret ? »

9
Ville-Etat de Nexus / Re : Le Champion et la Reine [Pv: La Reine Ivory]
« le: mardi 13 novembre 2018, 01:13:27 »
L’elfe avait vu ce qu’il avait à voir. Le Colosse de Nexus était fidèle à sa réputation, et avait achevé les berserkers du mage noir. Une bête furieuse, sans doute le fruit de mutagènes humains, ou de quelques sinistres expériences. Mais le but de l’elfe n’était pas de le tuer. Cet homme leur serait utile dans le conflit qui se préparait à Alserac. Iorveth fit donc prudemment demi-tour, laissant ce sauvage dh’oine s’acharner vainement contre les arbres. Lui-même rejoignit les profondeurs de la forêt d’Alserac, jusqu’à retrouver le campement de la Scoia’tael qu’il commandait.

En le voyant approcher, les elfes surveillant l’entrée depuis les arbres le saluèrent. Les Terranides travaillant au camp en firent de même. Pour un elfe, Iorveth avait une carrure très impressionnante. Il fallait bien admettre qu’avec son bandeau rouge dissimulant une partie de son visage, l’elfe était très reconnaissable. Les autorités nexusiennes disaient d’Iorveth qu’il était un terroriste, un activiste elfique extrêmement dangereuse, et dont la tête était mise à prix. C’était un membre influent au sein de la Scoia’tael, une organisation non-humaine militant pour la reconnaissance des droits des races non-humaines, et considérée par les autorités des royaumes humains comme une organisation terroriste et pro-impériale, recevant le soutien de l’Empire pour déstabiliser Nexus et ses alliés dans le cadre du conflit opposant les deux royaumes.

Iorveth avait jadis collaboré avec les Ashnardiens, justement. Il s’était battu contre les Nexusiens en menant des opérations derrière la ligne de front, mais son unité avait été capturée, et enfermée à Drakenborg, un redoutable fort. Là, il avait perdu ses hommes, dont Echel Traighlethan, qui avait été pendu sous ses yeux, et lui-même avait subi des tortures horribles. Ses bourreaux avaient brûlé une partie de son visage, arraché l’une de ses oreilles, et l’avaient énuclée, lui arrachant l’un de ses yeux. Iorveth avait réussi à survivre, et, grièvement blessé, avait repris la lutte. C’était un guerrier impitoyable, redoutable dans sa manière d’être, mais dont les motivations restaient obscures. Si les Nexusiens avaient pu capturer son unité à Drakenborg, c’est parce que les Ashnardiens avaient trahi les elfes. Iorveth attendait des renforts qui n’étaient jamais venus, et avait depuis lors compris que le salut du peuple elfique ne viendrait pas de la part des Impériaux.

« Comment cela s’est passé ? s’enquit Malik, l’un de ses lieutenants.
 -  Alserac est toujours aussi bien défendue, et le Colosse de Nexus est fidèle à sa réputation. »

Malik était, comme Iorveth, un Bas-Elfe, c’est-à-dire un elfe né dans les royaumes humains. Ceci expliquait l’origine de son nom. Il avait grandi dans les faubourgs de Wyzima, la capitale de la Témérie, un royaume humain allié à Nexus. Il avait connu l’humiliation des humains, les régimes discriminatoires, des soldats cruels qui avaient saccagé sa boutique, l’avaient battu, et l’avaient accusé d’obstruction. Il avait été en prison à cause de ce racisme ambiant, et avait rejoint la Scoia’tael.

Iorveth remonta leur camp, observant les tentes, les aires d’entraînement, jusqu’à traverser le sentier menant à la partie supérieure du camp. Ny’Lan, une dryade venant tout droit de la forêt de Brokilone, montait la garde, et laissa Iorveth passer. L’elfe rejoignit ainsi une grande tente, et, alors qu’il s’approchait, entendit des gazouillements joyeux.

« Iorveth ! Tu es rentré ! »

Un léger sourire traversa le visage dur de l’elfe, qui salua la jeune Princesse héritière, Nizira. Elle se promenait dehors, et, très rapidement, Iorveth s’inclina en voyant deux femmes sortir de la tête.

« N’importune pas Iorveth, Nizira, il revient de la bataille. »

La femme qui parlait était la Reine de Dol Blathanna, un royaume elfique reconnu par Ashnard, mais actuellement en crise, Enid an Glaenna. Elle était accompagnée de sa redoutable et puissante seconde, la magicienne Francesca Findabair.

« Comment cela s’est passé ?
 -  Le dragon a été tué, répondit la magnifique Francesca. Je serais surprise que ce vermisseau de Zork ait pu survivre, mais on ne peut négliger aucune piste. »

Iorveth hocha doucement la tête.

« Le Colosse de Nexus est à la hauteur de sa réputation, il a tué le dragon, et a repoussé les Berserkers restants. »

Enid hocha la tête à son tour.

« C’était prévu. Vilgefortz va en tenir compte. Tout se déroule comme nous l’avions prévu, et il faut faire en sorte que cela dure. Nous retournerons à Dol Blathanna, Nizi’, je t’en fais la promesse.
 -  On retournera à la Vallée des Fleurs ?
 -  Évidemment, c’est notre maison ! »

Une perspective qui semblait enjouer Nizira, ce qu’Iorveth pouvait tout à fait comprendre.

Mais la route serait encore longue d’ici là…



À Alserac, Elena, elle, écoutait le Commandant Maxime lui présenter ses excuses, et lui indiquer qu’il était impensable qu’elle sorte de l’enceinte du château en ce moment. Elena ne put qu’acquiescer, tant cette attaque avait été soudaine et imprévisible.

« Je ne crois pas que cette attaque ait eu lieu également pour moi, Commandant. Je crains qu’Alserac ne fasse l’objet d’un siège. Il faudra s’assurer de prévenir les forteresses proches.
 -  Ce qui m’intrigue là-dedans, c’est qu’il n’y a aucune armée impériale à proximité, et que nos éclaireurs n’ont rien repéré. »

Elena acquiesça silencieusement. Elle le savait, elle aussi.

« Si ce n’est pas les Ashnardiens… Alors, il faut trouver qui a envoyé ce dragon et ces berserkers.
 -  Tout à fait, Majesté… Mais ceci implique aussi que vous restiez ici, en sécurité. Indépendamment de tout le reste, il est évident que notre présence ici a précipité les plans de nos ennemis, quels qu’ils soient. »

Là-dessus, Elena ne pouvait qu’être d’accord…

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Ville-Etat de Nexus / Re : Le Champion et la Reine [Pv: La Reine Ivory]
« le: lundi 05 novembre 2018, 00:39:05 »
Cette attaque imprévisible se compliquait encore avec l’arrivée de ce dragon. Fort heureusement, Adamante était vigilante, et les flammes du dragon les englobèrent pendant quelques instants, noircissant l’herbe alentour, avant que le dragon ne s’envole. Prudente, Adamante continuait à faire crépiter ses sorts, pendant que le dragon s’envolait dans les airs. Depuis les tours d’Alserac, des balistes s’armaient, et tiraient sur le dragon. Hélas, celui-ci était assez éloigné, et, la seule fois où une baliste le toucha, ce fut à un emplacement de son corps où ses écailles étaient particulièrement épaisses, de sorte que la carapace du dragon tint le coup.

« Il revient !
 -  Majesté, je… »

Adamante se préparait déjà à intervenir… Mais Jhorne se posta soudain devant elles, entre elles et le dragon, qui descendait à pic, fondant sur le groupe.

« Mais qu’est-ce que vous faites ?!
 -  Écartez-vous, sombre idiot ! »

Mais, loin de vouloir obtempérer, Jhorne leur intima au contraire de partir. Entre-temps, les Berserkers se rapprochaient dangereusement. La priorité restait de protéger la Reine, et, au même moment, Elena vit quelque chose émaner de la solide épée de Jhorne. Une sorte d’onde lumineuse, aussi éblouissante qu’un soleil, en jaillit, et frappa le dragon, l’aveuglant au passage. Déstabilisé, le dragon perdit son équilibre, et Jhorne s’élança ensuite à sa suite, laissant ainsi le champ libre pour ramener la Reine en sécurité… Ce que Luria s’empressa de faire, tandis qu’Adamante déployait ses sortilèges pour repousser les Berserkers, avant que les soldats d’Alserac ne le fassent eux-mêmes.

Elena, de son côté, se laissa transporter. Elle grimpa sur le cheval de Luria, un peu déphasée de cette situation, car elle avait encore en tête le curieux sort de Jhorne… Et l’impression tout aussi étrange qu’elle avait eu en ce moment, une sorte de vision, une sensation surprenante… Qu’elle n’avait, pour l’heure, ressenti qu’en présence d’Adamante.

« Sécurisez la Reine !
 -  La Reine est ici !
 -  Repoussez ces saloperies ! »

Une troupe de cavaliers avaient fait irruption depuis le pont-levis du fort, rejoignant Luria, Adamante, et les soldats les entourant. Mais Elena voyait tout cela de loin, repensant encore à cette image, à cette vision… Et, sans pouvoir se l’expliquer, elle revit le Judicateur Althuis, celui-là même qui lui avait expliqué que la mort de ses parents n’avait rien d’accidentelle, et qu’elle était l’héritière d’une prophétie millénaire visant à combattre un monstre dont l’origine remontait à l’aube des temps : le Roi Cramoisi. Et, pour l’aider à le vaincre, elle devait retrouver treize guerriers ancestraux, les Immortels. Sa quête progressait toutefois lentement, mais ce qu’elle avait ressenti en voyant Jhorne user de son pouvoir…

Elena sortit de ses réflexions en rejoignant la section médicale du château, où elle fut entre les mains de l’apothicaire Orlumb. Ce dernier, malgré l’âge, n’en restait pas moins un guérisseur expérimenté, mais il n’y avait pas grand-chose à soigner sur le corps d’Elena.

« Je vais bien, vous dis-je ! finit-elle par s’impatienter. Allez plutôt soigner les soldats qui affrontent les monstres ! »

La jeune Reine pouvait avoir du caractère, et elle refusait qu’on lui attribue le meilleur soigneur de la garnison alors qu’elle n’avait pas été blessée. Restant seule dans la chambre, elle réfléchit de nouveau à Jhorne.

*Se pourrait-il qu’il soit un Immortel ?*

Le Judicateur ne lui avait fourni aucune indication pour repérer les Immortels, si ce n’est de se fier à son instinct, car elle seule avait le pouvoir de sentir leur présence. Elena finit par sortir du temple médical, rejoignant l’une des cours du château. Les soldats revenaient nerveusement, emmenant avec eux les blessés. Les Berserkers avaient été neutralisés… Et, d’ores et déjà, on accusait les Ashnardiens d’avoir envoyés ces monstres, dans l’espoir de tuer la Reine. Se pouvait-il qu’il y ait un traître ayant informé les Ashnardiens que la Reine était là ? En réalité, beaucoup de gens étaient au courant des déplacements de la Reine, car celle-ci ne pouvait pas organiser de sa propre initiative une telle tournée.

*Les Ashnardiens… Je ne sais pas…*

Elena entendit alors un rugissement au loin, venant de la forêt.

*Jhorne !*

Elle ne l’avait pas vu revenir, et entendait les soldats en parler.

« Il est resté dans la forêt…
 -  Quoi ? Mais il y a des monstres partout !
 -  Le dragon a failli tuer Sa Majesté, Jhorne ne peut pas laisser passer cela. »



Le souffle du dragon fusa entre deux arbres, vaporisant les troncs. La bête se battait dans la forêt, un environnement qui n’était pas adapté à sa situation. Elle peinait à s’envoler et à se déployer, heurtant à chaque fois les troncs d’arbres. Son sang ruisselait le long de ses plaies, et cette ultime attaque fut sa dernière tentative, avant que Jhorne ne l’attaque avec son arme, bondissant sur elle pour planter l’épée dans son crâne. La puissante lame transperça la carapace du dragon, qui poussa un dernier grondement, avant de s’effondrer lourdement au sol.

Le puissant Jhorne avait réussi à abattre seul un dragon, une lutte éprouvante… Et, alors qu’il devait sans doute vouloir se reposer, panser ses plaies… Un étrange son de flûte se fit entendre. Une mélopée proche, émanant des arbres, ressemblant à un son elfique, mais qui avait aussi des consonances magiques. Et, alors que Jhorne aurait pu récupérer un élixir pour se soigner, une flèche jaillit brusquement, et transperça l’élixir.

Une flèche étrange, à pointe havekar… Un terme elfique tombant dans le droit commun, et qui désignait les humains commerçant avec les elfes, et notamment avec les organisations non-humaines comme la Scoia’tael, une faction militant pour la reconnaissance des droits elfiques, nains, terranides, et des autres espèces persécutées dans la société humaine. Les flèches à pointes havekar étaient aisément reconnaissables, car, après avoir atteint leur cible, la pointe en acier s’ouvrait en plusieurs endroits, déchiquetant et aggravant la plaie, tout en libérant parfois un redoutable poison.

« Tu es impressionnant, géant humain ! »

Une voix nasillarde, moqueuse, jaillit des profondeurs de la forêt. Impossible de l’identifier, tandis que les sons de flûte reprirent ensuite.

« Jadis, cette terre nous appartenait, dh’oine. Et, tandis que ton nom et ta forteresse disparaîtront dans l’oubli et dans la poussière, les Aen Seidhe se relèveront ! »

Quelques accords de flûte… Puis les Berserkers hurlèrent alors. La flûte avait attiré les monstres ici, et ils s’approchèrent de Jhorne, déferlant sur lui !

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Ville-Etat de Nexus / Re : La Vraie Nexus [Luria Flowashield]
« le: lundi 22 octobre 2018, 13:32:26 »
Les parents d’Elena lui manquaient cruellement, bien plus que tout le reste. Bien plus que la colère du peuple devant leur précarité. Bien plus que ses conseillers corrompus privilégiant des intérêts purement catégoriels au détriment de l’intérêt supérieur de la Nation. Bien plus que tout le reste, en réalité. La jeune Reine ne pouvait rien faire contre ça, contre ce sentiment de manque, contre ce vide en elle. Luria vint alors la serrer tendrement, en lui expliquant que tout ça était normal. Ses propos témoignaient d’une certaine maladresse, puisqu’elle suggéra que, même si Elena verrait « demain » sa mère dans la rue, elle la reconnaîtrait... Ce qui était tout simplement impossible, vu qu’elle était morte ! Elena comprenait néanmoins le fond de sa pensée, et ferma les yeux, reniflant bruyamment en tentant de se calmer, de se retenir.

Luria lui assura qu’elle veillerait sur elle, et qu’elle était, avec Adamante, un peu comme sa « grande sœur ». Cette expression fit doucement sourire Elena, qui releva la tête, et sourit doucement à la femme. La Nexusienne avait évidemment raison, et la jeune Reine se hissa sur la pointe des pieds, puis... Déposa un bref baiser sur les lèvres de Luria. Un geste aussi imprévu que doux et délicat, car ses lèvres ne s’attardèrent pas pendant longtemps sur les siennes.

« Tu as raison, Luria... Oui, toi et Adamante... Même si je regrette de t’avoir perdu de vue pendant des années. »

Elle se blottit alors contre elle, un sourire sur le coin des lèvres, frottant doucement son visage contre la poitrine de Luria.

« Tu sais, je t’admire beaucoup, Luria, je... Quand je vois la femme forte et disciplinée que tu es, tu... Enfin... C’est un exemple que j’essaie de suivre. »

Adamante, qui restait silencieuse, sourit doucement, et se rapprocha du duo. Ses mains caressèrent les épaules d’Elena, la faisant frissonner.

« Tu sais, Elena, Luria a failli être la seule Nexusienne autorisée à venir au monastère de Saint-Antoine pour veiller sur toi. C’est elle qui serai venue si je n’avais pas été là,, d’ailleurs.
 -  Oh... »

Elena savait que Luria avait été formée et éduquée pour être sa garde du corps. Elle sentit alors ses joues s’empourprer, et enlaça à nouveau Luria, sentant un indéfectible élan d’affection s’emparer d’elle, l’amenant à se presser tendrement et fortement contre elle.

« Mais je ne suis pas juste la grande sœur d’Elena, Luria... »

Des deux, Adamante était clairement la pure Mélisaine, car elle était celle avec l’esprit le plus osé, celle qui osait le plus de parallèle douteux.

« Que... Qu’est-ce que tu veux dire par là, Adamante ?
 -  Oh, rien de particulier... Si ce n’est qu’il revient à moi et à Luria de veiller à ce que tu ne manques de rien au niveau affectif, ma chérie. »

Elena rougit encore, pas sûre de comprendre les allusions d’Adamante... Ou essayant plutôt de se dire qu’elle ne les comprenait pas, alors qu’elle avait, dans le fond, parfaitement saisi ce que celle-ci voulait dire ! Mais se pouvait-il que Luria veuille autre chose de son côté ? Autre chose qu’être sa simple capitaine ?

Un peu confuse, Elena releva la tête vers Luria, et exprima sa surprise par un simple mot, qu’elle prononça à voix basse :

« Lu-Luria... »

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Le palais d'ivoire / Re : La Soirée de l'Amiral Vanberg [Georges Flemens]
« le: lundi 22 octobre 2018, 01:00:40 »
Elena était assez au courant des activités économiques de son pays. Elle ne serait pas digne d’être la Reine autrement. Elle savait donc que les situations allaient s’arranger pour les assureurs. Du fait des attaques du Commodore, les compagnies d’assurance avaient dû verser beaucoup d’indemnités, et allaient en conséquence devoir augmenter le montant de leurs primes. C’était une vaste activité lucrative, mais aussi indispensable, car la mer nexusienne était toujours agitée. Après le Commodore, il y aurait d’autres bandits, d’autres criminels, d’autres problèmes... Et la Couronne se devait de travailler activement avec ses partenaires privilégiés. En la matière, les assureurs avaient un poids immense, un pouvoir qu’il aurait été absurde et dangereux de minimiser.

Georges Flemens expliqua donc que les affaires allaient plutôt bien, et suggéra ensuite que, si les marchands et les capitaines de navire étaient de meilleurs diplomates, les choses auraient fonctionné différemment. Devant cette remarque, qui se termina avant que l’homme ne puisse la terminer, Elena haussa un sourcil interrogateur, cherchant manifestement à comprendre ce que le jeune homme avait cherché à formuler.

« Euh... De quoi voulez-vous vous excuser, Monsieur Flemens ? Je vous avoue ne pas très bien comprendre... »

Son « manque de retenue » ? Elena ne comprenait pas trop. En fait, elle n’avait pas compris ce qu’il avait voulu dire sur les navigateurs nexusiens. En quoi leur manque de diplomatie avait-il quoi que ce soit à voir avec les assauts du Commodore ? Et puis, Elena savait très bien que les marins pouvaient se montrer très bourrus quand ils le voulaient. Elena finit par hausser les épaules en buvant un peu de sa coupe, balayant rapidement le moment de gêne qui venait de s’installer.

« Bref... Je suis ravie de vous voir, en tout cas. Il est de l’intérêt de la Nation que la Couronne entretienne des liens étroits avec des individus comme vous. Les guildes et les compagnies d’assurance forment des piliers du système économique et social. »

Tout était loin d’être idyllique dans le monde des assureurs. Ceux-ci n’hésitaient pas à prévoir des clauses abusives dans leurs contrats, ou avaient un comportement d’une intransigeance extrême. Leurs conventions étaient rédigées pour être extrêmement opaques, avec des renvois à des annexes, à des chartes complémentaires, à des descriptions très précises, les assureurs prévoyant généralement d’importantes causes d’exclusions de garantie.

Elena avait conscience de tout cela, et du fait que rien n’était simple... Mais elle ne pouvait pas se permettre de s’énerver en plein public, et restait donc agréable, charmante, et souriante.

« J’espère que nous pourrons travailler efficacement ensemble, Monsieur Flemens, j’ai eu ouï-dire qu’il existait encore beaucoup de compagnies maritimes qui n’avaient pas encore été indemnisées... »

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Ville-Etat de Nexus / Re : Le Champion et la Reine [Pv: La Reine Ivory]
« le: lundi 15 octobre 2018, 00:51:40 »
Cette région était très belle, très agréable, et apaisante. Souriant doucement, Elena se laissait bercer, appréciant le calme des lieux. C’était très reposant, et paisible, si paisible... On était ici bien loin des turpitudes de Nexus, de la ville agitée et furibonde, avec une activité frénétique. La Reine ne pouvait qu’apprécier tout cela, car ce calme lui rappelait ses années de jeunesse au monastère de Saint-Antoine. Fermant les yeux, elle sentait l’air du vent caresser son visage, le doux bruissement des feuilles, en oubliant même la présence du lourd convoi militaire autour d’elle.

La réalité se rappela à elle de la plus violente des façons. Des ennemis monstrueux jaillirent brusquement, créatures à la peau marron, chauves, le corps saillant et musculeux. Elena déglutit en les voyant. Les Berserkers attaquèrent ensuite les soldats. La jeune Reine vit alors deux cavaliers se mettre à droite et à gauche d’elle, lui intimant de rester en retrait.

« Pour votre protection, Majesté !
 -  Laissez-nous faire ! »

Elena acquiesça doucement. Pendant ce temps, les Berserkers continuaient à se battre, et l’un d’eux se rua vers Elena. Ses cavaliers agirent en retour, et la Reine s’écarta prudemment. Elle s’apprêtait à partir, tandis que le chaos dégénérait, et que son cheval s’agitait... Mais on décida finalement à sa place. Un massif guerrier, Jhorne, s’élança précipitamment vers elle, et la prit dans ses bras. Elena, surprise, s’attendait à ce qu’il la rejoigne en cheval, et l’homme se mit alors à courir à bride abattue dans la forêt, cherchant à fuir les Berserkers qui le pistaient. Poussant des grondements furieux, ceux-ci s’élancèrent à sa poursuite, faisant trembler le sol avec leurs lourdes boittes.

Surprise, la Reine se mit à taper des poings sur l’épaule de Jhorne.

« Mais... Arrêtez, bon sang, mon cheval !! »

L’homme n’en eut cure, et continua à courir précipitamment, les monstres les traquant avec acharnement et férocité. Finalement, au milieu de la forêt, le duo rejoignit d’autres soldats. La région paisible d’Alserac semblait être sans dessus dessous, mais Elena eut la chance de se retrouver sur un canasson. Fort heureusement, elle savait monter à cheval, et éperonna son destrier, filant vers le château, entouré de quelques gardes, dont Luria.

« Mais d’où est-ce qu’ils viennent ?!
 -  Je ne sais pas, Majesté ! répliqua Luria. Divers Portails s’ouvrent ici et là pour les relâcher, il y en a beaucoup trop pour que ce soit une simple attaque isolée. »

Elena ne pouvait que craindre le pire.  Le groupe remontait le long de sentiers bordés de sapins et de conifères, jusqu’à entendre les sonneries d’alarme d’Alserac. La Reine serra l’encolure de son cheval, baissant la tête pour éviter une branche d’arbre, et poursuivit sur sa lancée. Elle rejoignit un chemin entre deux buttées, menant droit vers l’entrée d’Alserac... Quand un terrible rugissement se fit entendre.

« MAJESTÉ !! »

Un chevalier se précipita devant elle, lui coupant la route... Et un dragon blanc apparut alors, ses serres venant attraper le corps du chevalier, épargnant ainsi à Elena un destin tragique. Son cheval se mit à hennir de peur, et se cambra sur place. Elena en fut déstabilisée, et tomba au sol, voyant le dragon blanc s’envoler dans les airs. Il relâcha la carcasse du chevalier, qui hurla en se fracassant au sol.

Le dragon décrivit ensuite une courbe dans le ciel, et se retourna vers le groupe, en hurlant encore.

*Un dragon ? Ici ?!*

La gueule du dragon s’illumina, et un jet de flammes jaillit vers Elena et le groupe. Adamante leva alors la main, et un bouclier magique se forma alors, un dôme contre lequel les flammes se mirent à rebondir.

Depuis les tours du château, les défenseurs visaient le dragon avec leurs balistes, mais celui-ci était rapide. Et, malheureusement, d’autres Berserkers hurlaient en jaillissant à travers la forêt, continuant à cibler la jeune Reine...

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Le palais d'ivoire / Re : La Soirée de l'Amiral Vanberg [Georges Flemens]
« le: lundi 08 octobre 2018, 01:10:52 »
La belle Reine se devait de toujours garder contenance, et d’avoir une excellente mémoire. Elle ne comptait plus le nombre d’heures où, en compagnie de Jamiël, de Ronald Langley, ou même du Grand-Duc Arnaud de Meizière, elle avait dû apprendre les différentes armoiries nexusiennes, les grandes familles, les guildes bourgeoises, leur fonctionnement, leurs slogans, leurs personnalités notables... Une tâche qui avait été dévolue avant à Nöly Ivory, sa défunte mère, et qui incombait maintenant à Elena, dont la légitimité était contestée. En soi, personne ne lui contestait sa lignée, mais, après la décimation des Ivory, beaucoup de vieilles aspirations avaient refleuri. L’enlisement du conflit nexuso-ashnardien avait été une toile de fond parfaite pour donner envie d’un changement de dynastie royale. En soi, l’Histoire de Nexus avait déjà connu des putschs, des coups d’État, des tentatives de guerre civile, mais les Ivory avaient toujours réussi à maintenir leur pouvoir, notamment parce qu’ils bénéficiaient du soutien indéfectible de la population. Mais ce soutien était écorné. La guerre avait entraîné de fortes conséquences socioéconomiques. Les migrants et les réfugiés avaient considérablement augmenté la population de Nexus, et la ville faisait maintenant face à un état de surpopulation dans les bas-fonds, qui conduisait à une hausse de la paupérisation, mais aussi de la criminalité et de l’insécurité.

C’était donc une situation complexe, difficile, et qui nécessitait de savoir sur qui se fier. Elena, parfaite dans sa belle robe immaculée, s’entretenait donc avec une famille elfique. Les elfes avaient toujours été très importants à Nexus. Jadis, ils avaient fondé cette ville, et la hausse du racisme envers les elfes était un autre sujet de crispation. Elena promettait d’être la plus sévère possible, tout en veillant à préserver les intérêts des elfes. Ils n’hésitaient pas à se battre avec eux contre les Ashnardiens, et les francs-tireurs elfes étaient particulièrement redoutables.

« La Couronne apprécie toujours le soutien des familles elfiques, Sire Lorion, et j’ai conscience de la situation de précarité des elfes vivant dans les quartiers désaffectés... »

Conséquemment à la paupérisation de la ville, plusieurs quartiers populaires avaient fait l’objet d’une véritable ghettoïsation, incluant des quartiers abritant historiquement des elfes. Les elfes vivant dans les royaumes humains, surnommés péjorativement « Bas-Elfes » par les autres, étaient ainsi dédaignés. Les Bas-Elfes buvaient, fumaient, s’adonnant aux vices humains, provoquant la honte des elfes. Toutefois, il existait des clans elfiques qui continuaient à veiller sur eux, dont la maison de Lorion Nödwell. Les Nödwell venaient de la Sylve, du Bosquet, et étaient préoccupés par la situation alarmante dans les quartiers populaires. Sans faire de clientélisme, Elena devait néanmoins montrer qu’elle avait bien conscience des problèmes, même si les solutions n’étaient pas évidentes.

Tout en discutant, elle se rapprocha ainsi de Georges Flemens... Jusqu’à se retrouver face à lui.

« Monsieur Flemens. Je suis enchantée de vous voir ! »

Elena tendit sa main gantée vers lui, pour un baisemains protocolaire. Pendant ce temps, elle avait récupéré un verre de vin, qu’elle tenait dans son autre main, et en but une gorgée.

« Comment se porte votre compagnie ? Je suppose que vous devez être assez éloigné de la banqueroute, non ? »

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Le palais d'ivoire / Re : La Soirée de l'Amiral Vanberg [Georges Flemens]
« le: lundi 01 octobre 2018, 01:00:28 »
Elena se déplaçait au milieu des convives, se faisant facilement repérer dans sa robe blanche. Celle-ci avait visiblement été légèrement enchantée, car des effluves magiques s’en échappaient, permettant manifestement de faire tenir la robe sur le corps d’Elena. La Reine discutait avec différents nobles, mais également avec des marchands. Les compagnies maritimes étaient ravies de la victoire de Vanberg et de la chute du Commodore. Elena savait que Nexus était une puissance économique, et qu’il existait quantité de tensions entre les différents groupes sociaux. Il y avait ainsi une forte opposition entre les compagnies d’assurance et les guildes marchandes. Il existait un contrat particulier en matière assurantiel, le prêt à la grosse aventure. C’était une opération spéculative consistant à miser sur les chances de succès d’un navire pour accomplir sa traversée.

Ce prêt maritime se déclinait en une multitude de sous-contrats, et formaient une très importante partie des richesses nexusiennes. La Couronne avait pendant un temps envisagé d’imposer la souscription, pour les navigateurs, d’un prêt maritime, ce qui avait donné lieu à d’importants mouvements syndicaux, et à de fortes grèves. L’idée avait été abandonnée, mais elle continuait à débattre. Les prêts maritimes visaient essentiellement à garantir le risque de naufrage en offrant aux marchands des garanties. Avec la menace du Commodore et des pirates, le risque avait sensiblement évolué, et les guildes d’assurance avaient joué avec d’obscures clauses de leurs volumineux contrats pour augmenter le montant des primes mensuelles. Bien que cette augmentation ait fait l’objet de procédures, actuellement toujours pendantes, la menace de perdre leurs biens, et, partant de là, toute leur activité, avaient conduit les marchands à payer. Avec l’arrestation du Commodore et le démantèlement de sa flotte pirate, l’Amiral Vanberg avait permis d’éteindre ce contentieux où la Couronne jouait le rôle impuissant d’arbitre entre les compagnies d’assurances et les puissantes guildes marchandes.

Elena continua à marcher, en compagnie d’Adamante. Les Mélisains avaient largement soutenu Vanberg, car les Îles Mélisi avaient besoin du commerce pour vivre. Or, avec une hausse du montant des primes, les tarifs des marchands grimpaient aussi, entraînant une inflation, et n’arrangeant pas la situation économique des Mélisains. Organiser une fête était donc le moins qu’Elena puisse faire, même si, en réalité, elle était assez attristée de la tournure des évènements. La Couronne n’avait pas été en mesure de bien arbitrer les choses, ce qui énervait beaucoup Elena.

*Mes parents auraient réussi à signer un accord, un protocole pour éviter que les tensions ne croissent...*

Une augmentation des primes entraînait une augmentation des coûts. C’était un vaste système de chaînes en réactions. La finalité, c’est que les fournisseurs de sel, de farine, de sucre, augmentaient les prix, et que les épiciers, les vendeurs, les marchands de nourritures, augmentaient aussi les prix. Ainsi, la simple présence du Commodore, durable et persistante, aggravait la situation socioéconomique de la cité-État. Tout ça, Elena en avait pleinement conscience, car elle avait suivi des cours d’économie très complets.

Tandis qu’elle marchait, Adamante fronça les sourcils en reconnaissant une silhouette patibulaire.

« Ça alors... Valor Innokenti. Qu’est-ce qu’il fabrique ici ? »

Elena se retourna à son tour. Elle tenait à la main un verre de champagne, et aperçut la silhouette aisément reconnaissable d’Innokenti.

« Mais qu’est-ce qu’il fait là ? »

Des murmures se faisaient entendre. Valor Innokenti avait jadis été un garde, un chevalier proche de Liam Ivory, son père... Et, quand ses parents avaient été tués, Innokenti avait fait partie des suspects potentiels. Ronald Langley, qui était en charge de la réorganisation du personnel, avait écarté Innokenti de la liste. L’enquête n’avait pas permis de prouver sa culpabilité, mais Ronald avait toujours eu des soupçons. Innokenti, qui aurait dû faire partie de la croisière, s’en était retiré quelques jours avant la traversée. Ça, et d’autres éléments suspects... Toujours est-il qu’Elena regarda ce dernier pendant quelques secondes, avant de voir l’homme qui l’accompagnait.

Elle le reconnut, bien sûr. George Flemens. Le représentant d’une maison connue dans le monde des assurances.

« Pourquoi cette provocation ?
 -  Je ne saurais dire, Majesté... »

Tout cela était vraiment... Imprévu ! Elena se racla ensuite la gorge, un peu surprise, et se déplaça lentement, tout en se rapprochant néanmoins progressivement de Georges Flemens...

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