Marie-Ange inclina la tête. Elle était très ponctuelle. Il valait mieux, parce que pour exécuter un contrat, chaque seconde comptait. Elle le suivit docilement, ayant "confiance" en cet homme d'église. Quoique confiance est un mot trop fort. Rare sont ceux qui méritent sa confiance. Nous dirons qu'elle n'a pas de crainte face à cet homme, tout simplement. Elle leva les yeux, observant quelques anges gardiens veiller sur leurs protégés, et se dit qu'elle apprécierait en avoir un. Avec la profession qu'elle exerçait, quelqu'un pour couvrir ses arrières serait pas mal. Mais elle doutait que le vieux barbu là-haut tolère ce qu'elle faisait.
La blonde se demandait où est-ce que le prêtre la guidait, mais elle ne dit mot. Elle le suivait sans broncher, descendant les escaliers avec élégance, le bruit de ses talons aiguille claquant sur la pierre des marches. Elle attendait presque avec impatience de savoir ce que le prêtre lui avait réservé comme surprise. Et son attente silencieuse fut récompensée.
Elle observa avec une admiration non feinte ce sanctuaire préservé, sentant le surnaturel qui hantait la pièce. Elle ressentait les fantômes des chrétiens qui s'y réunissaient, la puissance de leur foi... Elle en frissonna. Et lorsqu'elle s'approcha du conteneur en or posé sur l'autel, elle en frémit carrément. La puissance de la relique qu'elle contenait interpellait tout ses sens. Elle qui était particulièrement sensible à l'invisible, elle était servie.
Elle s'en éloigna alors, revenant vers le prêtre.
- Vous avez ma parole mon père. Rien de ce qui est ici ne sera sujet à bavardage de ma part.Elle faillit ajouter que c'était un miracle que ça soit aussi bien conservé, mais elle n'en souffla pas un mot.
Elle refusa aussi poliment le verre de vin, troublée de voir un prêtre s'adonner à ce petit plaisir, et ôta son pardessus -le posant sur le placard que le prêtre venait de refermer- pour ensuite aller s'agenouiller sur le prie-dieu devant l'autel.
- Merci de m'accorder cette chance de me repentir, mon père.} ~ * ~ {
Elle resta ainsi un long moment, récitant à vous basse les prières qu'elle avait apprit étant plus jeune, puis se tut, priant silencieusement. Ses lèvres remuaient légèrement, et un léger souffle d'air passait entre. Mais elle respectait la sainteté du lieu.
La présence de la relique lui donna l'impression de sentir le Christ lui-même près d'elle. Elle ressentit aussi sa douleur, lorsque les clous ont percé sa chair. Elle en oubliait presque le saint père qui se trouvait également dans la pièce.