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Messages - Darthestar

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Les terres sauvages / Re : Là où dorment les immortels { Pv ~ Diamant }
« le: vendredi 28 février 2025, 15:16:52 »
Personne n'est insensible aux affres du passé. Chaque être connaît dans les méandres de sa vie d'avant les blessures qui l'ont formé, l'ont modelé, ont produit à forces d'accumulation quelques crevasses psychiques où abondent les peurs et les peines, les échos lointains des terreurs passées. Dans le cas de Darthestar, il avait eut le devoir de plonger son regard dans les abîmes de son existence il y a quelques années déjà, alors même qu'il se trouvait jugé par les hautes instances d'Ashnard pour les crimes qu'il avait commis, un devoir de réflexion personnelle qui l'avait certes malmené, mais aussi permit de reprendre ses voyages avec au coeur l'assurance de poursuivre son devoir d'abnégation. Quant à la femme qui lui faisait face, il se doutait qu'elle n'était pas de ceux qui vécurent par la dague et la félonie, bien au contraire. Elle portait les stigmates de la honte et de la souffrance, l'évocation du passé et de l'autrefois semblait la pousser dans des retranchements qu'elle ne souhaitait pas démontrer par ses gestes, mais qui malheureusement se livraient aux yeux du vampire par des mouvements inconscients. Le fin tremblement de sa chair, le regard embrumé par les souvenirs les moins cruels, le coeur serré et l'appréhension de devoir contempler ses mémoires les plus sombres. Il allait devoir y aller avec de grandes délicatesses, elle l'accueillait déjà avec le mélange d'un grand courage et d'une naturel bonté, le vampire se devait d'y répondre par la douceur de ses mots et le choix judicieux de ses termes. Le ton calme donc, s'installant bien droit sur le dossier de la chaise à la mesure du sérieux de la discussion, il entama de lui offrir les réponses qu'elle souhaitait obtenir tout en veillant à ne pas proférer le mot de trop.

« Celui qui m'a donné cette mission m'était un parfait inconnu. Lors de mes voyages, il ne m'est pas coutumier de m'arrêter longtemps au même endroit, mais quelque fois mes actions me mènent à cesser mes pas pour une poignée de jours. C'est ainsi qu'une famille m'abrita lors de mon dernier arrêt, m'amenant à côtoyer un vieil homme aux portes de la mort. Point de maladie, la simple fatigue de l'âge pesait simplement trop lourd sur ses épaules. Ernst Guillabem était son nom, je peux imaginer que vous comprenez le sens du passé employé. »

Il prit une courte pause, ramena son regard sur la forme de la dame lui ayant offert l'hospitalité. Il n'avait effectivement pas grande réponse pour ce qu'il s'agissait de l'identité de son commanditaire, le vieil homme ayant eut tout le mal du monde déjà pour l'informer de sa demande entre quelques râles et gestes tremblotants. Il n'avait put s'enquérir de ses volontés, de son passé, de son existence d'autrefois. Tout au plus le vampiroïde avait veillé sur lui jusqu'à ce que trépas s'ensuive, lui offrant le droit d'un juste repos avec l'espoir qu'un jour son présent se retrouve entre les bonnes mains. Les bonnes mains qui semblaient actuellement s'affairer au thé, chercher tant bien que mal à s'occuper pour ne pas révéler les turpitudes de l'esprit, les peines du coeur. Darthestar pourrait être plus précis sur l'état de son hôte, il pourrait laisser l'ensemble de ses sens lui convier le moindre détail, des battements de son coeur au rythme de son poul, du déplacement de l'air dû à ses tremblements aux mouvements de sa gorge évoquant la déglutition pénible et le manque d'air. Il s'en retint. Rien ne justifiait qu'il aille aussi loin pour s'assurer de son bon propos, il se devait simplement de les lui relayer sans provoquer de heurts, un travail qu'il se pensait capable de faire sans pénétrer dans l'intimité émotionnel de son hôte. Reprenant donc, il s'assura de couvrir son second questionnement, sur lequel il avait potentiellement plus de réponses :

« Ernst était très faible déjà quand je l'ai rencontré, encore plus quand il me fit la demande de livrer ce présent, sans même que je ne sache ce qui s'y trouve. Ses mots furent donc sporadiques et difficiles, mais il me confia ceci : Je devais donner cet objet à un groupe d'esclave ayant fuit une forteresse après y avoir apporter les flammes et la vengeance il y a plus de vingt ans. Que vous vous étiez enfuis vers l'ouest, mais que toutes vos traces avaient disparues entre Westfolow et Kiangür. Je vais être honnête, j'eu grande chance d'avoir vécu en ces terres en ma prime jeunesse, sinon je n'aurais pu faire le lien entre cette fuite et les légendes d'êtres féeriques habitant les profondeurs de ces forêts. Peut-être d'ailleurs cela vous rassurera d'apprendre que bien peu d'inconscients oseraient désormais s'enfoncer si loin en ces territoires, encore plus dans ces forêts. Enfin, je digresse. »

Il l'observa terminer ses préparations. Il décelait en elle un certain trouble dès lors qu'il mentionna l'assaut sur le château, non sans parler de la libération qui l'accompagna. Dans les faits, le vampiroïde ne savait guère si cette dame y avait participée de manière officielle, mais il y mettrait sa main à couper. Trop d'éléments dans son comportement dévoilaient malgré eux qu'elle n'était pas simplement une ermite de la forêt ayant accédée à la demande d'honnêtes réfugiés venus se terrer dans les profondeurs boisées. Non, il se doutait bien qu'elle avait fait partie de cette rébellion, qu'elle avait fait sa part du combat lors de l'assaut du château, qu'elle avait peut-être même joué un rôle important au vu de ce qu'il contemplait jusqu'ici, dans sa dignité et son angoisse voilée. L'on ne dissimule pas tant ses peines quand l'on peut se permettre de faillir, et entre son implication précieuse envers l'harmonie de ces bois, le fait qu'elle soit celle, au beau milieu de la nuit, qui soit allée à sa rencontre, non sans mentionner son intérêt des plus importants aux informations qu'il lui donnait, il était évident qu'elle se trouvait être une dirigeante. La cheffe de ce petit village caché de tous, peut-être, sûrement même celle qui avait, d'une façon ou d'une autre, apportée les braises de la rébellion auprès de ces gens il y a plus d'une vingtaine d'année, offrant à tous par la même occasion le droit de se libérer enfin des chaînes qui occupaient leurs poignets. Pour la première fois, la curiosité de Darthestar se porta sur le présent qu'il lui avait confié : Que pouvait donc bien contenir ce petit paquet, à la lumière désormais de leurs échanges et des révélations du passé ?

« Pour ce qu'il voulait, les raisons qui l'ont poussés à agir ainsi, je n'ai honnêtement que des conjonctures. Il est tout à fait possible que ce vieil homme, voyant sa fin approcher, se soit mis en tête de trouver un moyen de se faire pardonner, mais je ne pense pas que ce soit ici le cas. »

Le tintement des rideaux de la cuisine se font entendre alors même que son hôte la quitte, portant entre ses mains délicates un plateau contenant tasses fumantes et théière bien remplie. En d'autres occasions, le vampiroïde ne serait pas rester assis, se serrait dresser pour pouvoir la rejoindre et la décharger de son faible fardeau, ne serait-ce que par humble galanterie. Toutefois, il est d'évidence en cet instant que le mouvement pourrait être assez mal prit. Après tout, elle était celle qui l'avait convié en ces lieux, qui s'était affairée à lui proposer un abri de quelques instants afin de le remercier de cette course à l'intérieur des grandes plaines de ces terres désolées. L'empêcher de remplir son rôle serait de mauvais aloi, toutefois il quitta malgré tout son assise un court instant pour lui tirer une chaise proche de la sienne, lui libérant aussi le passage afin qu'elle puisse déposer leur boisson fumante sur la table sans le moindre obstacle sur son chemin, et reprit son propos tandis qu'elle s'asseyait. Ce bien sur tout en retournant à sa propre place, afin de ne pas la gêner outre-mesure de son comportement :

« Ses mots, lorsqu'il me donna le paquet que je vous ai apporté, étaient ceux-là même : "Donnez le lui, j'aurais dû le faire moi-même il y a si longtemps". Je n'ai guère compétences en matière de psychologie, mais si je me devais d'avancer une hypothèse plausible, il me semble qu'il ait vécu avec une culpabilité dévorante, suffisante pour que la fin de sa vie soit malgré tout teintée des remords de son passé. »

La tasse qui fut posée devant lui présenta rapidement un doux fumet dans l'air, délicatesses florales qui ne manquèrent pas de flatter l'odorat du vampiroïde. L'une de ses mains s'adressa à l'anse du contenant délicat, l'amenant au plus près de son visage pour y lire les notes de son bouquet, partition fraîche d'un printemps ensoleillé accompagnant quelques profondeurs de fruits d'été. Pensée, muguet, pêche et thé noir vibrant en harmonie, les douces fragrances qui lui étaient offertes l'amenèrent à laisser paraître à son visage un ton presque nostalgique, un sourire timide s'esquissant à la commissure de ses lèvres tandis qu'il contemplait la mixture cuivrée, s'attendant à une plaisante et sereine dégustation. Il tourna son visage en direction de son hôte tout en reposant la tasse sur la table, se permit de lui offrir un léger mouvement de tête pour la remercier de cette attention, non sans se cantonner au silence. Rouvrant la bouche une énième fois, s'apprêtant à laisser à cette sublime dame d'albâtre la mainmise de cette situation, il s'épancha en premier lieu de ses avis sur la boisson, pour alors lui offrir la finalité de son propos avec le plus sincère apaisement possible au creux de son ton :

« Le thé que vous avez préparé semble sublime, merci infiniment. Peut-être a-t-il apprécié les taquineries de plus tôt, souhaitant alors nous rendre la pareille ? Enfin... Je pense avoir couvert l'ensemble de vos questions, ils n'en restent plus qui ne puissent être répondue autrement que par l'ouverture de ce fameux présent. Rien ne vous oblige à le faire maintenant, ni même à le faire en ma compagnie. Je peux juste espérer que cela soit capable d'apaiser votre coeur d'une façon ou d'une autre. »

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Les terres sauvages / Re : Là où dorment les immortels { Pv ~ Diamant }
« le: lundi 10 février 2025, 01:24:03 »
« Vous êtes un fin observateur, Monsieur, cela est une qualité rare de nos jours… Je ne sais point si l’on peut parler de dons en l’occurrence, car je n’ai fait que partager mon savoir en l’art de m’occuper des végétations et les êtres des bois qui vivent autour de nous, veillant à m’occuper d’eux avec respect mais également en répondant à leurs besoins, en restant à l’écoute de leurs moindres joies ou douleurs, aussi en m’assurant qu’ils ne manquent de rien et que nul mal ne leur soit fait. »

Offrir de bonté et recevoir comme une vertu. C'était là exactement ce qu'elle lui présentait, un échange tout naturel, délicat et attentionné, la source même de la tendresse la plus évidente, celle que l'on offre dans le plus grand désintérêt, n'espérant découvrir que le bonheur d'autrui. Certains en étaient capable, c'était un fait, envers leurs proches ou leurs familles directes tout du moins, l'être humain ayant bien du mal à agir avec pour seul but de propager grandeurs et soins envers autrui, mais ce que défendait cette belle dame allait bien au-delà : Elle lui offrait par ses dires l'image d'un milieu paradisiaque où les vertus candides raillées dans le reste du monde trouvaient racines, sous une forme que nombreux considèreraient comme tout à fait illusoire. Faire preuve de bonté envers le monde qui l'entourait, envers la moindre forme de vie, qu'elle soit animale ou végétale, afin de créer une osmose naturelle entre l'ensemble des espèces qu'abritaient ce milieu forestier voilé du reste du pays. Le vampiroïde leva ses yeux sur la forme délicate qui venait de lui prodiguer cet aveu d'une mine fuyante, comme craignant qu'elle exprime là un fait pour le moins trop idyllique pour être crût, mais tandis qu'elle se tourna en direction de la porte de son logis, qu'elle en fit jouer la poignée afin d'en emporter le loquet, l'homme gravit la distance qui les séparait de deux pas, lui offrant une digne réponse alors qu'elle se permettait de lui présenter l'accès à sa retraite dans la plus grande des amabilités.

« Je suis navrée si ma réponse peut décevoir, car nulle magie n’est derrière tout ça, hormis celle de la vie et du vivre-ensemble…
 -  Si l'on ne peut pas parler de don, je ne sais quel autre nom donner à cette pensée. Abnégation en tiendrait un sens du sacrifice que je ne perçois pas, et innocence me paraît connoter une inconscience qui dénote avec les résultats que j'ai pût observer. Permettez moi donc de vous rassurez, nulle déception de ma part et bien sûrement beaucoup de respect de constater que vous êtes parvenue à créer, en si peu de temps, un tel Eden à la simple mesure de la vertu. »

Le propos était élogieux, il n'en pensait pas moins. Ce monde, il l'avait déjà pensé lors de ses pérégrinations, possédaient en son sein bien des êtres, et tous avaient une science particulièrement bien étudiée et appliquée : Celle de se haïr et se défier par tout les moyens. Les guerres se devaient de fleurir comme le chiendent au milieu d'un pré, le malheur comme miel d'un pollen que de merveilleuses petites abeilles appelées soldats s'adonnaient à accumuler avec grande vigueur. Trouver un havre de paix était déjà une affaire quasiment impossible, invraisemblable en Terra, tandis que la Terre, cette autre dimension, développait l'horreur sociale sous de biens différents traits, mais avec tout autant de sadisme et d'assurance dans leurs choix dégoulinants de malfaisance. Alors, outre le fait qu'il était arrivé en ces lieux en paix, prêt à simplement livrer les dernières volonté d'un vieillard endetté d'une conscience trop lourde, découvrir ainsi un milieu dont l'ensemble des apparences et des propos témoignaient de bonté et de tendresse était vraiment déstabilisant. Bienvenue, mais déstabilisant. Est-ce que cela se percevait sur son visage ? Peut-être. Peut-être qu'un court instant, à cette pensée, de nombreuses années de voyages éprouvants, marqués par le besoin de se défendre et survivre en tout instant, laissèrent passer sur le faciès de Darthestar un air tendre et apaisé, de ceux qu'un homme qui en a déjà trop vu en trop peu de temps. Des traits légèrement tirés, des yeux légèrement plissés, mais un sourire nostalgique, comme pour rappeler un court instant les bons espoirs qui animaient autrefois un cœur qui avait confiance en l'humanité. Elle l'invita à entrer dans sa demeure, il opina respectueusement avant d'y répondre positivement sous la forme de quelques pas solennels, empreints de respect.

Naturellement ses yeux s'égarèrent. Il n'était pas homme à se montrer impoli, mais la curiosité prenait de plus en plus le pas sur le reste de ses bons comportements, nourrit par le besoin de comprendre celle qui l'avait ainsi invité en son village, en sa pacifique retraite. Elle lui fit mine de s'installer en un endroit, et l'homme acquiesça certes, mais pour l'instant se contenta de poser son chapeau sur la table qui se présentait à lui, puis d'enlever le manteau qui le couvrait en permanence tout en captant les divers détails de la maisonnée. Enlevant une manche, il pointa son menton vers les bibliothèques de cette dame, captant quelques-uns des titres qui semblaient avoir envahis les rangées inférieures de ceux-ci, révélant ses études de botaniques. Se libérant du bord opposé, il tourna naturellement son regard vers le reste de la maisonnée, un petit étage se dévoilant certes, mais avec discrétion, les différents chemins de la petite bâtisse se tamisant de la pudeur de longs rideaux de perles et de verroteries, délicates structures révélant l'existence sans dévoiler les secrets. Enfin, alors même qu'il laissait lui-même percevoir ce qu'il cachait généralement, son corps vampirique où les cicatrices les plus anciennes s'étendaient encore en de nombreux points de sa chair, de l'épaule au cœur ou de la nuque au coude gauche, il pût contempler la forme délicate de son hôte se glisser par une petite ouverture de clochettes tintinnabulantes pour alors atteindre ses cuisines, forme délicate et monochrome dans cet abri pourtant chaleureux. Comme la neige près d'un feu de cheminée, elle semblait à son place mais fragile, éphémère, comme si la douceur de la maisonnée compensait encore quelques anciennes cicatrices qui ne voulaient s'apaiser.

« Souhaiteriez-vous de l’eau comme vous l’avez mentionné tout à l’heure ? Ou préférez-vous une boisson chaude comme une tisane ou un thé ? Ou bien encore une infusion fraîche ou un jus de plantes ou fruits ? »

Elle le prit au dépourvu. Perdu dans ses observations, ses spéculations aussi par ailleurs, l'homme n'avait plus en tête l'objectif premier de cette invitation. Comme quoi, il en fallut peu pour le déstabiliser, entre l'étrangeté de ce village, l'aveu de bonté de son hôte, ainsi que son abri, mélange élégant de confort et de respect de la nature environnante. Il apposa délicatement son manteau sur le dossier d'une chaise, tout en faisant mine de réfléchir. Il était de fait qu'il avait, à l'origine, eut la volonté d'accepter poliment l'invitation pour ne pas imposer un refus froid à cette dame de bien plaisante compagnie, jugeant qu'elle méritait les explications qu'elle désirait, mais désormais son propre besoin de réponse enrayait la machine. Avait-il besoin de quitter si hâtivement les lieux ? Rien ne l'empêchait de perdre un peu de temps, de poursuivre la discussion tant que celle-ci ne provoquait pas de réelles difficultés à son hôte. Le reste du village dormait paisiblement, qu'est-ce qui les empêchait, voyageurs nocturnes solitaires, de s'octroyer le droit d'un échange sincère, loin de tout les regards ? Rien, aussi c'est pour cela qu'il tira doucement la chaise où il avait installé son épais manteau, soulevant les pieds pour ne point faire gratter le bois contre le bois, tout en se permettant une réponse accompagnant un sourire sincère :

« Eh bien si vous me posez la question et m'offrez le droit de changer d'avis, je crois que je pourrais me laisser tenter à autre chose que de l'eau. Un thé ou une tisane me conviendrait parfaitement, à la mesure de ce que vous comptez vous-même vous préparer. »

Il l'aiguillait mais la laissait maîtresse du choix. En soi, il ne connaissait guère ce que le village avait à proposer, ce qu'elle-même avait à lui offrir, alors autant se laisser porter par une honnête découverte ? Par chance, il pouvait consommer autre chose que du sang, ses premières années en tant que créature ayant été tant marquée par sa première métamorphose en vampiroïde qu'il avait longtemps été incapable d'ingérer la moindre forme de sustention hormis le précieux liquide sanguin. Son corps de maintenant parvenait à gérer ces autres apports, même s'ils étaient souvent bien moins nourrissant que le liquide vermeil, aussi il bénissait sa nouvelle condition qui lui offrait enfin le droit de se permettre d'autres plaisirs. Bien entendu, il ne comptait pas rester en ces lieux suffisamment longtemps pour que son hôte découvre les limites de son régime alimentaire, aussi ne se voyait-il pas en faire la mention, s'apprêtant donc juste à se laisser surprendre par ce qu'elle allait lui présenter pour entamer leurs discussions. Tout logiquement d'ailleurs, l'homme s'installa promptement à la chaise qu'il venait de se tirer, se positionnant droit contre l'assise pour alors observer la dame lunaire opérer au charme de la préparation de leur boisson nocturne, sans dire mot. L'attente ne serait guère un problème, il se contenta d'ouïr le bruit de l'eau qui chauffe doucement pendant un temps, profiter de la chaleur délicate de l'endroit tout en contemplant les délicates intentions de celle qui l'accueillait. Il finit toutefois par briser le silence non pas par gêne, mais simplement pour lui offrir potentiellement l'ouverture nécessaire pour qu'elle puisse poser ses questions, afin d'entamer la discussion :

« Si vous le souhaitez, vous pouvez commencer à poser vos questions. Je doute que l'eau ne se fâche de ne pas posséder votre pleine attention et j'imagine que vous bouillez vous-même du désir d'en savoir plus ? »

Il marqua une pause, enveloppant son menton de ses doigts gantés, dans une position de réflexion personnelle. Puis, du même ton délicat, relança ses termes avec un petit ajout supplémentaire, moyen pour lui de porter une attention nouvelle à leurs futurs échanges.

« J'y pense, mais je peux même vous inviter à expliciter en premier lieu l'ensemble de vos questionnements. Je les couvrirai ainsi les unes après les autres, afin de brosser l'ensemble du tableau. Cela ne vous empêchera guère de demander plus amples détails, mais au moins pourrais-je couvrir le tout de vos curiosités ? »

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Les terres sauvages / Re : Là où dorment les immortels { Pv ~ Diamant }
« le: jeudi 06 février 2025, 18:42:40 »
Le vampiroïde n'avait besoin de rien. Ni remerciements, ni délicatesses, il n'était là que pour accomplir cette mission qui lui avait été confiant. Un simple courant d'air, porteur l'espace d'un souffle d'un message qui, maintenant qu'il se trouvait entre de bonnes mains, pouvait simplement retourner au silence, repartir avec le vent du soir en direction de nouvelle contrée. C'est en cette manière que l'homme rapporta à sa chevelure le couvre-chef qu'il portait toujours, qu'il s'éloigna d'un pas d'abord pour procéder à un volte-face silencieux, puis qu'il s'apprêta à faire chemin retour en direction des bois plus ténébreux. Se glisser dans les ombres et laisser derrière lui ces gens qui, de toutes manières, souhaitaient sûrement retrouver avec hâte la paix qu'il s'était offerte de leur propre main, loin de toute autre forme d'interaction avec le monde extérieur, l'écorce et les feuilles comme naturelle barrière de leur autarcie absolue. Pourtant, point trois pas n'étaient accomplies de sa part qu'un son cristallin intima son immobilisme, encourageant l'homme à passer son regard par-dessus son épaule, contemplant celle qui possédait entre ses mains la raison de sa venue. Il se figea, laissant ainsi cette dame combler l'écart qu'il avait creusé par ses premières allonges, l'amenant à ressentir le toucher hésitant de celle-ci sur son long manteau alors qu'elle semblât cueillir le courage de lui parler, non sans quelques notes hésitantes. Interdit de prime abord, il l'écouta simplement tout en lui faisant à nouveau face, politesse naturelle envers celle qui s'adressait désormais au vampiroïde sans détours.

« Je voudrais tout d’abord vous remercier d’avoir fait le chemin jusqu’ici, cela n’a pas dû être de tout repos d’arriver jusqu’à nous j'imagine… Mais, vous imaginez bien que j’ai quelques interrogations quant à celui qui vous a confié ce présent, qui est-il et quels étaient précisément ses mots… »

De fait, cette dame aux charmes lunaires précisait à ses mots une pensée naturelle, une curiosité plus importante envers le présent, cherchant à toucher ses origines et les motivations qui avaient mené à cet envoi aussi tardif qu'impromptu. Darthestar, en l'état, savait quoi répondre, avait toute possibilité de lui donner l'ensemble des informations qu'elle souhaitait, mais elle semblait ne pas avoir fini son propos. Ce n'était pas son visage à la mine froide, fermé à l'idée de confier ses secrets, mais sa gestuelle qui démarqua les turpitudes de l'esprit de cette hôte nocturne. Son regard légèrement fuyant, son besoin de couper sa vision à l'aide de ses paupières pour mieux se focaliser sur les éléments qui agitaient son coeur, le léger mouvement de côté qui anima son buste, autant de petites indications pour l'inconnu qui en comprenait quelques hésitations imprévues. Alors il conserva son plein mutisme, s'en tenant à une observation sereine, laissant par instant son regard capter les menues détails de l'apparence de son hôte, de l'ondulation légère de sa chevelure au rythme du vent, des plis évocateurs de sa robe du soir, du léger frisson qui semblait, à la fraîcheur de cette nuit automnale, animer sa chair laissée libre à la morsure vive du froid. Il coupa cette muette analyse quand elle rouvrit ses yeux, plantant dans le regard du vampire ces profondeurs cristallines aux reflets iridescents, visiblement animés d'une nouvelle émotion que le reste de son être n'avait voulu dévoiler jusqu'ici. De l'intérêt, peut-être une forme de curiosité ? L'homme ne donna pas de lui-même d'étiquette à cette réaction, mais il entendit la poursuite sincère des propos de l'elfe aux tons lunaires, lui offrant alors le droit de répondre avec son calme habituel, un ton chaleureux accompagnant ses termes.

« Puis-je vous proposer de vous offrir de quoi vous abreuver après le trajet que vous venez de faire ? Ou bien même de vous offrir le gîte et le couvert, afin de pouvoir récupérer des forces et vous reposer après ce long voyage ? J’aimerais vraiment vous remercier pour tout ce que vous avez fait Monsieur…
 -  Si vous me le proposez, je me verrai bien maladroit de refuser. Un peu d'eau sera amplement suffisant, je ne saurais m'imposer à votre village et vous-même après avoir découvert l'effort que vous avez entrepris pour vous couper du reste du monde. »

Il ne manqua pas de redresser son regard en direction des masures se profilant par-delà la barrière de bois et les troncs millénaires, observant encore en cet instant l'absence de lumières au travers des fenêtres. Il jouait de politesse, peut-être même d'un peu de zèle, ne souhaitant imposer sa présence à un peuple qui pouvait connaître l'inconfort et la peur à la venue du moindre voyageur, mais il était un fait que les profondeurs nocturnes dont il était sortie avaient depuis longtemps guidé l'ensemble de ces gens à un juste repos. Qu'il accepte une marque de respect, un remerciement poli en cet instant ne devrait être un problème, au contraire, surtout que ses yeux se posèrent peu après sur une nouvelle révérence de la digne dame l'accueillant en ces terres, l'intimant à considérer de nouveau les paroles de cette ode à la beauté qui se tenait devant lui. Voilà bien trop de déférence en sa personne, il ne pouvait juste pas s'éloigner d'une pirouette. Récupérant de nouveau son chapeau de la main droite, il l'ôta calmement, comme pour souligner qu'il semblait désormais décider à ne plus partir, puis se fendit d'un sourire délicat, traits exprimant tout naturellement la joie, alors même qu'il reprit ses dernières paroles pour mieux les exposer, à la lumière délicate de l'accueil qui lui était offert.

« Mais j'imagine que je ne blesserai personne en m'arrêtant quelques instants en votre compagnie, afin d'offrir réponses à l'ensemble de vos questions. Je vous suis madame, l'air est frais et il me semble qu'il vous intime à trouver refuge. »

Patient, il attendra qu'elle l'invite à la suivre, puis procèdera à une lente progression à l'intérieur du village en sa compagnie. Habitude d'un homme dont la méfiance fut toujours instinctive, son regard se porta à l'ensemble des structures du lieux, de celles qui furent directement creusées au coeur d'arbres ayant déjà fait leur âges comme celles qui, à l'accumulation de ressources, méritèrent une lente construction, se révélant seulement depuis peu en leur état de pleine complétion. Il était évident que le village n'était pas vieux, rares étant les tâches sur les murs de rondins, ou les traces d'usures sur la pierre des fondations. Finalement, à la manière des contes à dormir debout qui lui avaient été rapportés dans sa jeunesse, ces êtres s'étaient effectivement réfugiés en ces lieux il y a à peine plus de deux décennies. De là à comprendre que pour l'instant peu avaient sûrement commencer à remettre leurs vies sur pied, à envisager le futur avec un oeil calme et audacieux, il n'y avait qu'un pas. Le vampiroïde n'osa point le mentionner à sa guide du soir, préférant conserver un silence composé. Ses observations tenaient clairement de la conjecture, mieux valait donc que cela apparaisse au détour d'une discussion plus légère, si encore il s'avérait qu'un tel échange survienne pendant leurs futurs échanges. Toutefois, l'ensemble de ce milieu ne manquait pas de le surprendre et attiser son intérêt. Après tout, il était lui-même un apatride, autrefois par sa condition d'orphelin, depuis quelques années par sa condition de créature inhumaine. Instinctivement, il comprenait les motivations de ceux qui s'étaient réfugiés ici, et s'il ne les partageaient pas forcément, ce n'était pas pour autant qu'il contemplait ce village avec une fine empathie, imaginant les traumatismes qui se cachaient derrière les rideaux et les portes closes.

De fil en aiguille, ces questionnements généralistes se tournèrent vers celle qui le guidait au travers de ce territoire mêlant forêt et construction humaine, appliquant cette logique à cette forme sereine et diaphane au devant de ses pas. Protectrice ou soldate ? Hôte ou dirigeante ? Peut-être qu'il était en présence d'une femme qui avait simplement ouvert les bois à la présence de réfugiés rompus, mais au vu de ses comportements craintifs de leur premier contact, le vampiroïde entamait de brosser un tableau encore imprécis de celle qui l'accueillait : Une dame qui avait prit sur ses frêles épaules le poids de la fuite de tout un groupe, veillant même de nuit à la sécurité de ce petit peuple sacrifié, espérant garder ce pan de paradis intact le temps que toutes les blessures soient cicatrisées. Elle n'était pas la première créature elfique qu'il rencontrait, et leur longévité les menait souvent à occuper des postes où les responsabilités se mêlaient bien malheureusement aux devoirs, créant alors des êtres solitaires, à l'âme scarifiée. Encore une fois, pure spéculation, mais il gardera ce premier jet dans un coin de sa tête, afin de rester à l'affut de quelques détails annonciateurs d'un sens du sacrifice corrompu, tronqué. Pour l'instant, elle s'en tenait à cette figure divinement froide, cristal d'une neige qui ne connaissait pas les rayons du printemps, et dont la seule note écarlate restait si sombre qu'elle évoquait encore les profondeurs de la nuit. Il se connaissait le verbe flatteur, mais se voyait mal lui expliciter d'un ton honnête la fragilité nivéenne qu'elle lui transmettait, ni d'ailleurs la beauté opaline que ses traits sublimaient à son regard, l'obligeant à veiller à ce que la fascination ne vienne pas occulter son jugement.

Enfin, tandis qu'ils approchaient enfin de leur destination, l'homme calma ses observations silencieuses, reprit le plein contrôle de sa pensée, détacha son regard de la forme délicate de son hôte pour se permettre un nouveau propos, peut-être une première question pour ouvrir leurs futures discussions.

« Je remarque que ces terres ne vous abrite pas depuis bien longtemps. Les maisons sont neuves, l'herbe colonise encore les chemins... Pourtant toute la forêt semble vous couvrir de son feuillage, voiler votre retraite de son écorce et couvrir vos traces de ses racines. Quels dons vous ont permit de créer pareille osmose ? »

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Les terres sauvages / Re : Là où dorment les immortels { Pv ~ Diamant }
« le: mardi 04 février 2025, 21:26:01 »
Le pas du vampiroïde était léger, bondissant, comme si ce sol ne devait qu'à peine être entaché par la présence de cet homme de guerre et de violence. Non pas que Darthestar y réfléchissait réellement, mais c'était à fonction, il se glissait plus dans les airs que le long des herbes luxuriantes, traversant les bois d'un élan, amortissant ses déplacements, ne ternissant pas l'osmose de ce sanctuaire par l'affront de l'écho de ses bottes sur le bois des racines. Chacun de ses mouvements se devait d'être étouffé, non pas par discrétion mais bien par respect pour la délicatesse endormie de cette nuitée, comme si la plus infime vibration de son approche résumerait immédiatement la quiétude nocturne à l'aube soudaine et indélicate, au réveil de ceux qui ne souhaitent plus connaître l'approche de l'inconnu perturbateur. Nouvel élan de sa part, il étend la main pour quérir une branche sous l'épaisseur légère de son gant, puis se projette en avant pour quitter les abords ténébreux des bois, se rattrapant sans un bruit dans les courts abords du village, se redressant silencieusement alors qu'enfin la luminosité délicate des lieux vient baigner son visage d'un peu de chaleur, d'une once de vie. Un vent léger s'engouffre, couvre le gazouillis des oiseaux nocturnes, apporte à ce monde un ton solennel tandis qu'il redresse son visage en direction de l'entrée de ces petites maisonnées secrètes. Toute sa discrétion lui semble alors bien vaine, son regard aux tons d'ardoises ternes se posant sur la forme délicate d'une autochtone, celle-ci semblant attendre à l'orée des herbes folles sa venue. Un petit passereau semble quitter ses abords d'ailleurs, voletant plus haut dans la canopée, trouvant quiétude en l'obscurité des feuillages.

D'instinct, l'homme aux cheveux d'argent aurait l'habitude d'ausculter visuellement celle qui lui fait face, mais il se contente plutôt d'un geste bien plus courtois : Constatant qu'il était attendu, il procède à un léger pas en arrière, voûtant le haut de son corps pour saluer celle qui lui fait face de l'autre bout de cette bande herbeuse, signalant calmement que ses attentions ne sont guère belliqueuses. Sa traversée de la forêt lui avait apprit une chose, et il comptait dessus pour la suite de leurs échanges : les animaux de ce territoire ne l'avait pas fuit. Ce constat n'avait pas forcément grande importance pour bien du monde, mais pour le vampiroïde, cela pouvait témoigner d'une intelligence bien plus importante de la faune environnante, ou alors d'une confiance naturelle de ces bêtes envers les créatures humanoïdes qui traversaient ces bois. Dans un cas comme dans l'autre, il avait put observer le petit volatile qui avait quitter depuis peu la compagnie de cette interlocutrice inconnue, l'amenant à présupposé que celui-ci avait accompli son oeuvre, peut-être prévenu la dame qu'il saluait de son arrivé. Ce n'était toutefois que spéculation. Alors, une fois quelques secondes écoulées dans le silence, il se redressa, observa les quelques mètres qui le séparait de cette présence de la nuit, puis amena ses yeux sur cette dame aux tons de lune, peau d'albâtre et pupille froide, où la seule note de couleur semblait naître à ses lèvres, d'un bordeaux sombre qui peinait à raviver la beauté glaciale de sa future interlocutrice. Il éleva une voix calme, douce, un brin profonde.

" Toutes mes salutations, et pardon de paraître ainsi au coeur de la nuit. J'apparais devant vous en tant que messager d'une contrée lointaine, et souhaiterais quérir votre intérêt pour un court instant. "

Il n'était pas question d'occuper son temps, ni d'en occuper plus qu'il n'en fallait alors même que la nuit elle-même était déjà bien avancée. Ouvrant un pan de son manteau, le vampiroïde glissa l'une de ses mains dans une poche intérieur, puis en sortit avec délicatesse le petit paquet qui s'y trouvait, les feuilles de papier l'entourant étant d'ailleurs à peine froissées par le trajet. Il se permit de l'avancer au plus que possible sous la lumière lunaire, de manière à ce que celle qui lui faisait face puisse le remarquer et le discerner sans difficulté, petit cube bien protégé pour en protéger le contenu. Reprenant alors de sa voix calme, il entama de lui expliquer les raisons de sa présence.

" Un vieil homme m'a confié ceci, alors que la vie le quittait. Il semblait exprimer ses regrets et son besoin d'agir comme il aurait dû le faire bien des années plus tôt. C'est ainsi que j'ai parcouru les terres voisines à la recherche de votre retraite, atteignant alors l'orée de votre barrière. Je me suis permis de la traverser, et si jamais vous craignez de sa structure, soyez assurée que j'ai agis de façon à en préserver la totale intégrité. "

Il marqua une pause, puis reprit avec une simple question, rabaissant enfin son bras.

" Puis-je vous rejoindre afin de vous le confier, et ainsi honorer son ultime dessein ? "

Il attendit un instant, laissant la dame d'albâtre prendre sa décision, le vent comblant le silence du bruit des feuilles qu'il faisait danser à son rythme calme et lancinant. Elle avait toutes les raisons de refuser, le vampiroïde s'en doutait, mais s'il se trouvait face à un refus, il aura toute volonté de déposer le présent au sol et s'éloigner, veillant seulement de loin afin de s'assurer qu'il soit récupéré par la suite par celle qu'il venait de rencontrer. Par chance, cela se produisit autrement. Quelle que soit l'origine de la confiance de cette dame en l'étrange visiteur, elle lui offrit droit de combler la distance entre eux deux, une liberté qui permit donc au vampiroïde de reconnaître la confiance qu'elle lui offrait, d'hocher la tête rapidement dans un acquiescement poli, puis de quitter définitivement l'orée ténébreuses des bois dont il s'était tiré auparavant. Ses pas furent lent, il était de son devoir de ne jamais paraître dangereux ou agressif, le menant en tout délicatesse à parcourir ces quelques mètres de sécurité silencieuse qui jusqu'ici les avait séparé. Il n'en fit pas la mention verbale, mais durant l'ensemble de cette progression Darthestar laissa son ouïe l'informer d'un petit détail : les battements de coeur de la femme. L'accélération de son rythme cardiaque fut la barrière métaphorique de l'homme, l'amenant à cesser toute progression face à l'anxiété instinctive de l'autochtone, ne souhaitant guère l'amener dans un réel état d'inconfort, encore plus qu'il se doutait de la potentielle sensibilité de ces gens au vu de leur passé traumatique. Il s'arrêta donc à juste distance, et lui présenta d'un geste lent et inoffensif le petit paquet qu'il se devait de lui confier.

D'ailleurs, une fois à sa portée, il se permit enfin d'user de ses sens naturel pour l'observer, chose qu'il s'était tout naturellement interdit plus tôt par simple conscience et respect. Après tout, nombreux sont les gens qui n'aiment pas être analysés ou scrutés, cela tombait sous l'évidence, mais c'était chose parfois difficile pour le vampiroïde dont la vue, l'ouïe et l'odorat étaient tous poussés à des extrêmes lui permettant, à la manière de son entrée dans le dôme protecteur, de percevoir une présence humaine avec précision à plusieurs centaines de mètres de distance. Alors à quelques mètres, c'était une affaire complexe, l'obligeant assez souvent à occulter volontairement sa perception pour ne point se trouver grossier. Maintenant qu'il se trouvait en face d'elle, il se permettait de l'observer, cette beauté froide qui, peut-être, s'était trouvée sur son chemin parce qu'elle avait perçue son approche, d'une manière ou d'une autre. Délicate, élancée, l'ensemble de sa chair exprimait son ascendance elfique, cette dignité que cette espèce exultait de par leurs gestes et leur posture. Mais bien au delà de ce constat, il était aussi évident que cette beauté fine connaissait chez cette femme un nouvel aplomb, un autre extrême dans cette blancheur immaculé de sa peau et de sa chevelure, dans la finesse de ses traits, dans le gris tranchant de son regard, magnifiques silex aiguisés par l'observation d'un monde rude et impitoyable. Certains poètes offraient à la pleine lune leurs cœurs et leurs vers, mais celle qui l'accueillait à l'entrée du village en était une rivale toute trouvée, une beauté aux semblants éphémères, comme si la toucher pouvait la dissoudre dans les ténèbres de la nuit. Une observation que l'homme gardera pour lui alors que sa voix basse ponctue enfin son approche.

" Tenez madame, le présent qui revient aux membres de votre village. Je ne sais ce qu'il contient, n'ai fait que le porter jusqu'à vous. Il m'aura toutefois ramené bien proche de mon passé, aussi ce ne fut guère une peine, aussi ne vous questionnez guère sur les raisons de ma présence. Je vous remercie de la confiance que vous m'avez offert, et peut ainsi reprendre ma route. "

Retirant son chapeau dans un signe de respect, il le plaça à son coeur pour saluer cette belle dame, puis s'apprêta à faire demi-tour, non sans un ultime propos.

" En vous souhaitant une nuit aussi charmante que fut votre présence à mon arrivée. Au revoir. "

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Les terres sauvages / Là où dorment les immortels { Pv ~ Diamant }
« le: samedi 01 février 2025, 03:03:22 »
Il n'y a que peu de terres qui ne se ressemblent pas. L'on peut avoir progressé sur de longues banquises comme dans les désert les plus vastes, s'être éveillé au bord d'un volcan pour quelques mois plus tard s'endormir le long d'une faille montagneuse à l'abime imperceptible, il est une vérité absolue : nulle terre n'est unique en elle-même. Parcourant ce monde depuis de nombreuses années, Darthestar commençait à entrevoir parmi les grandes forêts millénaires et les chemins de terres battues les affres qui définissent la trace universelle de ce monde : la misère et l'exode. Les steppes glacées abritent l'errance des peuples oubliées, les grains de sables racontent chacun les pas de ceux qui ont dût fuir tyrannie et souffrance, tandis que la lave coule encore sur le passé de ceux qui ne purent que fuir les torrents incandescents de la colère tellurique. Si toute cette grandiloquence œuvre pour transformer ces observations en marches épiques, où l'on peut imaginer sans difficultés les clairons sonnants et les sonnets élogieux qui en découleront des dizaines d'années plus tard, la réalité est toute autre : Des talons saignants de marcher sur la pierre tranchante, des visages exténués où le moindre souffle semble manquer, des corps rachitiques qui tentent tant bien que mal de tenir encore quelques instants pour enfin trouver un endroit où vivre, s'abriter, nourrir les enfants et enterrer les morts. En cette heure, alors que les vents frais de l'automne battent dans la chevelure d'argent du vampiroïde, ce dernier est à la recherche d'un de ces refuges, de ces havres de paix caché dans les tréfonds de terres abandonnés. Un endroit que seuls les désœuvrés habitent, par peur de l'oppresseur.

Il observa à nouveau le petit paquet qu'il gardait bien au chaud dans l'une des poches de son épais manteau. Quelques couches de papier entourant une boîte, au vu de la forme, dont le contenu lui était parfaitement inconnu. Il pourrait s'enquérir de ce qu'il s'y trouvait, après tout une simple extension de ses sens saurait lui confier l'ensemble des informations nécessaires pour déduire la nature de cette livraison, mais il n'était pas suffisamment inconscient ou arrogant pour se donner le droit de vérifier un présent qu'on lui avait confié sur un lit de mort. Ce paquet était l'ultime demande d'un homme dont la vie touchait à sa fin après de longues souffrances, mais qui trouva dans la présence du vampiroïde une chance de pouvoir enfin confier à une personne d'importance un objet qu'il aurait dût offrir il y a bien des âges. Darthestar était alors accueilli par la famille de ce vieil homme, avait contemplé avec intérêt la demande de cet être torturé. Il resta jusqu'au dernier soupir de celui-ci, remercia sincèrement ses enfants et petits-enfants de l'avoir accueilli, puis repris sa marche sempiternel avec, en tête, les mots faiblement prononcés de ce vieil homme, tout aussi curieux que maladroit, échos lointains des remords qui l'avait rongé pendant de longues années. Des mots qui furent sa seule piste pour retrouver la future détentrice de ce paquet, la personne qui, peut-être, attendait ce présent depuis plus d'une génération, ou qui au contraire trouvera dans cette soudaine apparition un outrage suffisamment important pour s'en prendre immédiatement à l'homme aux cheveux d'argent.

" Ils se sont libérés... Il y a une vingtaine d'année. Des elfes, quelques humains... incendiant le château... puis s'éloignant à l'Ouest... Nous les avons perdus à la croisée de.. Westfolow et... Aaah Kiangür... Si vous les trouvez... Donnez-le lui... J'aurais dû le faire... moi-même... Il y a si longtemps... "

Ces indications furent donc le point de départ des recherches du vampiroïde. Des prémices du printemps, où il put traverser l'ensemble du territoire de Westfolow à la recherche d'informations, puis à l'entrée du printemps où il s'enfonça dans les terres sauvages suite à quelques pistes datant de quatre ans plus tôt, Darthestar ne s'arrêta qu'en de rares occasions, le sommeil n'étant guère source de nécessité chez lui. Les jours rayonnants d'un soleil cuisant lui permettait parfois une rencontre ou deux, meilleur moyen pour lui d'affiner son cap avec les légendes et on-dit des quelques paysans encore en œuvre au cœur de ces terres inhospitalières. Les nuits quant à elles l'amenaient à vérifier sans un bruit les différents feu de camps et lumières perdues dans la pénombre, parfois pour tendre une main salutaire, d'autre fois afin de châtier la lie qui se terrait en ces crevasses pour détrousser les inconscients et les miséreux. Puis à mesure qu'il s'avançait, difficile lui fut-il de ne pas constater que ses pas le menait en des recoins de ce pays qu'il reconnaissait, qu'il avait d'ailleurs déjà parcouru dans sa jeunesse. Originaire des profondeurs des terres sauvages, à l'époque où l'humanité était encore un acquis tout à fait commun et immuable à sa chair et ses yeux, les souvenirs de son enfance solitaire, de ses déboires adolescents alors qu'il chassait de ses maigres compétences de quoi vivre, lui revinrent avec suffisamment de vivacité pour lui évoquer une certaine mélancolie. Celle-ci dura jusqu'à ce que son propre passé lui offrit une vieille histoire qu'il aurait bien crû avoir définitivement oublié, alors même qu'il passait le long d'un vieux moulin désormais en ruine, autrefois habité par une vieille dame à qui il achetait sa farine après avoir vendu quelques peaux :

" Tu sais mon garçon, ne t'enfonces jamais trop loin dans la forêt. Ils sont nombreux à s'y être abrités, fées et démons, anges et meurtriers. Ils ne veulent plus nous voir, nous, à qui la terre appartient. Alors nous nous devons de les laisser en paix, qu'ils s'abritent dans les ténèbres de cette forêt, la lumière elle nous baignera pour les éons à venir, comme les dieux en ont décidé. Julim Bakrem, mon enfant. "

Julim Bakrem à toi vieille femme, en espérant que ta foi en Syon ne t'amène pas à défaillir en contemplant depuis le ciel la forme de ce jeune homme à qui tu vendais tes denrées durement produite. Darthestar quitta les abords du moulin dans une lenteur cérémonieuse, puis il s'enfonça dans les grand champs abandonnés de ces terres pour pénétrer plus loin encore en ces terres. L'herbe haute lui chatouillant parfois les joues, puis le lit rocailleux des montagnes sourdes qui crevaient le sol de leurs formes sempiternelles crissant sous le poids de ses bottes, l'homme parvint enfin à l'orée des grandes forêts d'Athyurie, berceau de son enfance. Voilà bien un moyen étrange de retourner à son foyer, afin de respecter la parole d'un mort, alors même que sa propre vie avait touchée à sa fin il y a de cela plusieurs années tandis qu'il parcourait une des crevasses qui délimitait l'entrée du luxuriant bassin d'émeraude couvrant les flanc de ces montagnes inconnues de tous. C'est dans ces bois qu'il avait accueillie sa soeur adoptive, elfe lunaire qu'il avait éduqué à la force de ses bras malingre, qu'il avait chassé de nombreuses années simplement pour avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Il n'avait jamais croisé la moindre créature étrangère, le moindre village en ces lieux, mais maintenant qu'il avait parcouru l'ensemble de ce monde, comprit la nature de la magie et avoir fait sien les arcanes les plus sibyllins, il se doutait des raisons de son aveuglement une fois perdu entre les troncs titanesques de cette forêt primordiale. Les sens en éveil, il pénétra ce monde d'émeraude et de saphir, s'apprêtant à le parcourir sous une autre forme, un autre nom, un nouveau but.

Il lui fallut plusieurs jours de pérégrinations agiles afin d'enfin trouver les premiers signes d'une existence en ces terres. Son enfance ne l'avait jamais mené si loin, mais son instinct l'avait tout naturellement guidé auprès des sentiers les plus curieux et étriqués de ce territoire ancestral. Il existait sur quelques vieilles cartes un bassin verdoyant au creux des montagnes, un lieu sûrement si riche que bien des êtres souhaiterait s'en octroyer la possession si ce n'était pour l'absolue incapacité de découvrir ce sanctuaire perdu dans une terre déjà bien trop inhospitalière pour le simple voyageur. Darthestar paria sur ce paradis, s'adonna à une recherche minutieuse, la moindre trace de pas ou de baies cueillies étant les prémices de sa victoire. C'est ainsi qu'il le découvrit, en pleine nuit, ce flou de pénombre naturel voilant les yeux et l'esprit, détournant la conscience des intrus pour les renvoyer dans une direction salutaire pour ceux qui s'étaient établies en ces terres à la recherche de paix et de bonheur. Un dôme gigantesque dont la magie semblait répondre à des règles strictes, régulières, où l'on pouvait sentir dans son tissage une forme d'abnégation des plus louables. L'homme s'arrêta enfin, contemplant la structure ésotérique avec calme. Il était sûrement peu compliqué pour lui de la traverser sans se faire affecter par le torrent magique, mais il ne se voyait pas agir comme le dernier des truands aux intentions belliqueuses. Aussi, il leva l'une de ses mains et incanta. Une incantation de quelques secondes, suffisante pour créer une arche au coeur de la protection éthérée, dévoilant un passage au milieu de celle-ci. Un trouble qui, il l'espérait, informerait de son arrivée proche alors qu'il reprit sa marche, empruntant le chemin qu'il venait de se créer pour alors rompre son propre sort.

Le silence de la forêt l'accueilli. Le bruit de l'eau qui s'écoulait lentement le long des galets, les sifflotements délicats des oiseaux nocturnes qui cherchaient tant bien que mal quelques insectes pour sustenter leur faim, le doux bruissement du vent au travers des feuillages millénaires. Certains troncs qu'il dépassa pourraient à eux seuls abriter un petit village, mais depuis que le vampiroïde s'était glissé au coeur du dôme, son flair avait tout naturellement définit la position d'un village, ainsi que des êtres qui y dormaient pour l'heure, sereins, loin de tout danger. Il continua son déplacement sans se presser, bondissant parfois d'une racine à l'autre, foulant d'un pas léger les herbes délicates du sol humide de ce petit paradis en d'autres instants, dérangeant même bien malgré lui une famille de hérisson à un moment.

Mais enfin, au loin devant lui se formait les signes d'une civilisation. Quelques lumières délicates, fébriles, transperçaient enfin les ténèbres de ce bois. Il atteignait sa destination.

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Les terres sauvages / Re : Le passé tel un poison { Pv ~ Freya }
« le: dimanche 23 avril 2023, 19:10:32 »
L'attente se fit avec une patience toute naturelle pour le vampiroïde. L'homme n'avait pas besoin de courir après le temps, chacun de ses voyages se faisait avec calme et tranquillité. Il avait l'avantage d'une vie particulièrement longue, les affres des âges ne le touchant plus depuis longtemps, non sans parler des capacités physique qu'il avait, lui permettant au besoin de réduire des distances en un temps record. Pour toutes ces raisons, il ne connaissait ni l'impatience, ni le désir d'activités immédiates. Prendre quelques minutes dans sa vie ne représentait rien, surtout dans ce cas ci-présent, où étrangement il se trouvait en face d'un des éléments de son passé. Elle voulait passer un peu de temps avec lui, parler d'une époque qu'ils avaient tout les deux connus ? En soi, tout cela lui paraissait justifié, alors pourquoi ne pas se permettre de lui offrir ces retrouvailles ? Aucune raisons n'étaient suffisamment importante. Bien sûr, la prudence pourrait être de mise. Surtout qu'une sorcière compétente n'est jamais une compagnie sans risque... Mais le vampiroïde passa par-dessus ce dernier état de fait.

Quand il la vit sortir de la carriole, il se permit toutefois de la détailler d'un oeil alerte. Elle n'avait pas changée. Certains s'en trouverait indigné, des femmes tout particulièrement jugerait cet avantage comme absolument odieux, produisant rumeurs et mensonges éhontés pour tenter de salir la réputation de cette femme qui ose porter outrage à leur propre vieillissement. Pour le vampire, ce n'était pas vraiment un point critique. Lui-même ne vieillissait plus, alors il aurait été de très mauvais ton de lui faire la moindre remarque. En revanche, il s'attarda bien plus sur les vents de magies, sur les auras, et les nuances ésotériques qu'il percevait autour de la dame aux cheveux violets. Visiblement, elle n'avait pas perdue de temps, que ce soit par le biais de rituels ou tout simplement au travers d'une connaissance affinée de la sorcellerie, mais il était évident que Freya avait continuée de progresser sur les voies de la magie noire et d'autres maléfices. Encore une sonnette d'alarme que beaucoup de pratiquants des arts occultes prendrait bien au sérieux. Darthestar, lui, cessa son observation pour simplement la saluer de nouveau d'un geste de la main...

... Auquel elle répondit de manière bien plus audacieuse. Attrapant le menton du vampiroïde, elle intima d'une force presque ridicule aux yeux de la monstruosité en face d'elle à ce qu'il penche son visage. Point besoin de fausse fierté, il se laissa faire et amena son faciès vers le sol, de manière à camper ses deux pupilles grises dans le regard scrutateur de la sorcière. Elle l'auscultait, c'était clair, mais il ne percevait pas non plus d'incursion magique dans son esprit et sa chair. Prudence de la part de la sublime femme en face de lui, ou simple geste curieux vis-à-vis de son apparence seule, tout cela se résuma à un simple écart de la part de cette dame une fois qu'elle sembla satisfaite, l'amenant alors à engager la conversation sur un ton délicat, presque familier. Le ton d'une connaissance que l'on a pas vu depuis de longues années.

« Tu as changé. J’ai failli ne pas te reconnaître, Darth. Il est toujours agréable de constater que tu n’es pas seulement mort, seul au fond d’un ravin.
 -  Je ne peux te renvoyer le propos, ta beauté est restée la même terreur envoûtante qu'à l'époque. J'oserai avouer que la mort est devenue une consoeur passablement envahissante, mais je ne m'en plains pas. Elle a beau me souhaiter du mal, elle n'est jamais parvenue à ses fins. »

Véritable intérêt ou taquinerie voilée, en tout cas sur ces propos les deux s'éloignèrent à pas lents de la boutique de Dame Jurpim, se glissant entre les différents véhicules et stands pour alors se retrouver sous les vives lanternes du Marchés des Arts. De sa hauteur, Darthestar avait bien du mal à voir le visage de Freya, cette femme portant toujours ces chapeaux larges et étrangement informes qui permettaient toutefois de ne pas douter de sa nature de sorcière. Ce n'était pas le cas quand il l'avait connu, il se rappelait qu'ils faisaient plus ou moins la même taille qu'elle, et cette observation était en soi assez étrange, presque troublante pour le vampiroïde. Rares étaient les rencontres de son passé, alors d'ainsi se retrouver avec une figure de comparaison l'amenait à se rendre compte des changements physiques qu'il avait subit. En revanche, si pour l'instant ils s'étaient simplement assurés de rejoindre le coeur du marché sans dire quoi que ce soit, leur balade se transformait désormais en discussion nostalgique, engagée notamment par l'apparente curiosité de sa compagne du soir.

" Ce que je suis devenu, hein ? Un fugitif, un monstre, un héros, un repris de justice... Les années ne m'ont pas épargnées, surtout avec les dons que j'ai développé. Quand j'ai engagé mes recherches avec toi, je ne comprenais pas du tout ce qui s'éveillait en moi. Avec le temps, j'ai appris certaines choses, tandis que j'en ai comprises d'autres sur le tas. "

Il voyait mal par quoi commencer. Dans les faits, il était encore quasiment humain quand ils s'étaient rencontrés, tout au plus semblait-il déployer de faibles vapeurs de sorcelleries. Il était allé chercher des réponses auprès de la sorcellerie pour tenter de découvrir ce qui l'avait mordu dans cette crevasse des landes dévastées, puis était reparti bredouille quelques mois plus tard, non sans remercier celle qui l'avait alors aidé dans ses observations. La frustration du travail abandonné l'avait amené à continuer des expérimentations sauvages tandis qu'il parcourait les routes des différents royaumes, jusqu'à ce qu'il ait commencé à changer physiquement, autant dans son aspect humanoïde que dans toute sa monstruosité intérieur. Peut-être qu'il s'agissait là du meilleur point de départ, aussi se permit-il de se tourner vers la superbe dame à ses côtés, puis obligea la femme à relever la tête en tirant légèrement sur son chapeau. Petite vengeance taquine pour l'avoir forcé à descendre son menton plus tôt, au moins étaient-ils quitte.

Une fois qu'elle regardait son visage, il amena ses doigts à sa bouche, puis l'entrouvrit au niveau de ses canines, laissant apparaître les crocs aiguisés qui s'y trouvaient.

" Apparemment, je suis une espèce de chimère magique. Visiblement, j'absorbe auprès de ceux que je rencontre une partie de leur nature raciale et magique, qui s'ajoute alors naturellement à ma propre essence. La première rencontre atypique que j'ai faite ayant été une vampire, ce fut mon changement dominant. "

Il cessa cette grimace forcée par deux de ses doigts, puis reprit la marche le long des étals en compagnie de Freya. Amenant ses bras dans son dos, se tenant droit, il n'y avait bien que quelque êtres magiques particulièrement grand de nature pour le dépasser, tant et si bien qu'à se tenir aussi raide, il en imposait visuellement. Ceux qui ne pouvait percevoir suffisamment finement l'énergie magique pouvait ne pas voir en lui une lueur de puissance, mais l'aura diffuse qu'il émettait avait de quoi englober les environs, lui servait même depuis plus de deux ans de "territoire". Dans cette zone qu'il percevait comme la sienne en chaque instant, la moindre entrée et sortie était remarquée par le vampiroïde, lui permettant non seulement de ne pas se faire surprendre, mais aussi... D'imposer une forme de supériorité naturelle, elle aussi perceptible même des créatures les moins enclines à ressentir la magie. Dans le cas de Freya, peut-être qu'elle pouvait percevoir une forme de sécurité dans l'immédiat, à moins que cette énergie envahissante lui fasse l'effet d'un nuage étouffant et pesant ?

" Mais j'ai eu l'occasion de grandir de plus en plus, d'accéder à des pouvoirs et des affinités de plus en plus importantes. Il me fallut faire du tri à une époque, que j'apprenne à reconstituer mon enveloppe et mon essence, ce ne fut pas chose simple. Toutefois, une fois cela acquis, j'ai pu épurer mon être. Désormais, il m'est très rare d'absorber l'essence des êtres à la nature mineure, mais continue de me renforcer face aux plus âpres dangers. "

Il n'en fit pas mine, mais les souvenirs des derniers affrontements qu'il avait vécu lui revinrent un instant en mémoire. Une liche ancestrale voulant régner sur les plus proches royaumes de sa nécropole, l'ombre de l'Avatar d'une divinité du carnage, ainsi que tout récemment un Diable. Les dangers qu'il affrontait empiraient, encore et toujours, pourtant cela le rendait toujours plus dangereux. S'il n'avait pas vécu une véritable période de rédemption, quel genre de tyran infâme serait-il devenu ?

" Enfin, tout cela m'amène maintenant sur les routes. Je corrige certaines de mes exactions passés, j'ai même dû me faire juger à l'empire d'Ashnard pour certains de mes crimes. Voilà, si je me dois de résumer, et toi donc Freya, tes recherches ont avancées ? Je remarque tout de même que tu ne développe plus la même présence, la sorcière en passe de devenir maître de ses premiers arts semblent avoir fait de superbes progrès ? "

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Les terres sauvages / Re : Le passé tel un poison { Pv ~ Freya }
« le: dimanche 26 février 2023, 09:53:16 »
L'homme patientait. Il savait que son hôte, aussi agréable pouvait-elle être, avait toujours besoin d'un peu de temps pour fouiller ses tiroirs et trouver les marchandises qui lui étaient demandées. Dans le cas de la demande de Darthestar, il s'agissait en plus de quelque chose de suffisamment rare et obscure pour que le temps en soit d'autant plus long. Il ne pouvait suivre par ses sens ésotériques les pratiques de la vendeuse , mais il devinait sans craintes qu'elle avait placée suffisamment de protection autours de ses produits les plus onéreux pour ne pas avoir à craindre que quelques roublards doués de manipulations magiques aient la chance de mettre la main dessus sans se faire vaporiser. Autant de barrières et de pièges qu'elle devait elle-même invalider avant de pouvoir mettre la main dessus. Aussi, le vampiroïde restait droit, dans la pièce, attendant de voir la forme maligne de la vieille sorcière réapparaître derrière le comptoir pour lui donner ce qu'elle attendait pour confirmer la transaction.

En revanche, il ne s'était pas attendu à ce que la porte s'ouvre derrière lui. La curiosité n'est plus de ses habitudes, surtout qu'ici chacun avait ses secrets à garder, aussi ne fit-il pas mine de se retourner, préférant laisser à la nouvelle-venue le droit à son anonymat. Son ouïe l'informa simplement des pas légers sur le bois craquant, tandis que son odorat lui laissa percevoir les fragrances de l'herbe séché, des onguents âcres, des décoctions sirupeuses et de la magie noire. Celle qui venait de s'enfoncer dans les ténèbres de la carriole avec assurance était à n'en pas douter une consoeur de Dame Jurpim, raison de plus pour que le vampiroïde ne réagisse pas à sa présence, même si le mélange étrange de senteurs qu'il percevait le ramenait loin en arrière, à une époque bienheureuse où les conséquences de ses actes n'avaient généralement que peu d'effets sur sa psyché. La sensation désagréable du doute ne manqua pas de lui piquer l'esprit, celui d'éventuellement avoir connu celle qui, désormais, se tenait dans son dos, même si à distance respectable. C'est la voix, enchanteresse et sinueuse, brisant le silence des lieux qui mit fin à son questionnement, l'amenant enfin à passer son regard par-dessus son épaule pour contempler la nouvelle-venue.

« Darth !
 -  ... Freya ? »

Ses yeux gris se posèrent sur la demoiselle. En soi, c'était un miracle qu'elle ait eut la capacité de le reconnaître, mais le vampiroïde ne manqua pas de se rappeler les talents de cette femme en terme de magie et d'essence. Elle ne s'était sûrement pas fiée à son physique pour savoir à qui elle avait affaire, y préférant la lecture de sa nature ésotérique, aux traces de pouvoirs qui véhiculait autour de lui. Ce fut lent, mais il se retourna d'un mouvement uni, observant alors celle qui l'avait nommé avec une facilité déconcertante. Si lui avait changé, de corps, de faciès, de nature, elle semblait quant à elle avoir quitté les affres du temps, n'ayant pas prit la moindre ride depuis l'époque où il s'était tourné vers elle pour mieux comprendre les voies de magie, ainsi que leurs turpitudes et leurs extrêmes limites. L'étrange nostalgie qui l'affectait n'en fut que plus vive : Voilà bien une personne qui l'avait connu dans ses pires époques. Pourtant, il n'en eut pas en soi de forme de rejet. Il avait accepté ses erreurs d'autrefois, s'adonnait désormais à les purger par ses actes. Freya, malgré sa nature et son évident manque de limites dès qu'il s'agissait de sorcellerie, ne pouvait en être tenue responsable.

Il était même, en un sens, redevable à cette femme de lui avoir permit d'en apprendre un peu plus alors qu'il cherchait à comprendre sa nouvelle nature, peu après son "évolution".

« Voilà bien une rencontre dont je n'aurais pu me douter. Que fais...
 -  Que dirais-tu de m’accompagner visiter le marché après ?
 -  Hum, eh bien... J'ai du temps, donc oui, pourquoi pas ?
 -  Cessez donc de roucouler chez moi. »

La voix de Dame Jurpim mit fin à l'échange avec beaucoup de sècheresse, suffisamment pour que le vampiroïde ne se questionne pas plus sur la soudaine proposition de son ancienne connaissance. Se retournant donc immédiatement, quittant du regard la sorcière aux cheveux violet, il ramena ses yeux sur le visage éternellement changeant de son hôte, qui l'observait de nouveau derrière son petit bureau. Une observation qui traduisait toute sa haine envers la créature, mais le puissant voyageur n'en avait cure. Sur le bureau se trouvait le flacon merveilleusement ouvragé contenant ce qu'il était venu chercher : le grenat. Il avait quant à lui dans son manteau la contrepartie de la vente, qu'il se permit de sortir avec un geste simple, avant de s'approcher d'un pas et de le poser devant la sorcière dimensionnelle. Une bourse lourde, dont le poids produisit ce bruit sourd et épais, celui de pièces nombreuses, mais pas seulement. Un autre objet de grande valeur s'était glissé parmi la récompense lucrative, et sa présence ne manqua pas d'enfin faire sourire l'horreur derrière son comptoir :

« J'étais pourtant certaine de t'envoyer à la mort, clébard.
 -  Vous apprendrez qu'il n'y a pas que vous pour rire face aux monstruosités les plus dangereuses de ces contrées.
 - À ma grande déception en ce qui te concerne... Prends ta fiole et quitte ma carriole. La prochaine fois, si tu en veux à nouveau, ce sera contre la même somme, ainsi que deux livres de plumes d'arguantrope.
 -  Vous vous révolutionnez de cruauté. Que la mort vous fauche avant mon retour, en espérant que votre apprentie soit capable de reprendre vos affaires.
 -  Va au diable, j'lui ai demandé de te faire une petite place au chaud quand tu crèvera. »

Sur cet échange de politesses, l'homme attrapa l'agrégat magique et le glissa dans ses affaires, avant de tourner les talons. Retrouvant immédiatement la beauté froide de Freya devant ses yeux, il se permit un léger sourire avant de se diriger vers la sortie, non sans lui laisser une simple confirmation verbale :

« Je t'attends à l'extérieur, marcher un peu ensemble ne me semble pas une mauvaise idée. À tout de suite. »

Il quitta les lieux par la suite, sans un bruit, comme une ombre glissant sur le plancher et dans l'entrouverture de la porte. Le silence revient dans la petite carriole tandis que la vendeuse et sorcière émérite ouvrit enfin la bourse que le vampiroïde avait laissé devant elle, l'amenant alors à en sortir l'objet précieux qui s'y trouvait. Maintenu en parfaite état par quelques sortilèges du puissant voyageur, elle put poser sur le bois de son bureau l'oeil gigantesque d'un Dvorak, une calamité tentaculaire douée d'un intellect redoutable, ainsi que de pouvoirs magiques désormais incompréhensibles pour une grande majorité des mages de ce monde et des autres. La simple vue de l'objet avait quelque chose d'exaltant, en témoignant le visage grimaçant de satisfaction de la vieille sorcière, alors qu'elle se tournait enfin vers celle qui venait faire sa rencontre.

« Entre donc ma puce, que puis-je faire pour toi ? Rares sont celles qui viennent encore à ma rencontre dans ton coven, je vais finir par croire que le niveau décroît. »

Elle s'arrêta, avant de se pencher un peu en avant, faisant rouler le globe oculaire sous sa paume, tel un funèbre ballon.

« Et d'où connais-tu cette infamie ambulante ? Prends garde consoeur, rien de bon ne ressort de ce pourceau, ni même de sa prétendue quête rédemptrice. Ceci en est la preuve. »

*
*   *

Darthestar attendit tranquillement à l'extérieur. Le fait de tomber sur une vieille connaissance était, en soi, assez rare pour qu'il ne se sente pas vraiment l'envie de lui faire faux-bond. Dans les faits, Freya restait la première des personnes avec laquelle il avait travaillé pour comprendre toute la nature magique qu'il développait, morsure après morsure. À l'époque, il avait crû à un don divin. Il savait désormais qu'il avait simplement été altéré, transformé par quelque chose qu'il ne connaissait pas encore, qu'il ne comprenait toujours pas, mais qui avait fait de lui ce qu'il était : Une créature extrêmement puissante, gagnant en pouvoir à chaque fois qu'il mordait quelqu'un. Afin de freiner son évolution, ses pulsions et son pendant sauvage, la monstruosité qui lui chuchotait à l'oreille en permanence, il avait cessé de mordre, ce depuis suffisamment de temps pour que sa forme physique cesse de s'altérer. Il y avait gagné une certaine stabilité, un visage reconnaissable, un corps à l'aune de ce qu'il s'y renfermait. Mais surtout, il y avait gagné la maîtrise de sa nature magique.

Pour tout cela, il se demandait encore ce que son ancienne camarade de sortilèges voulait à passer du temps avec lui. Ses buts pouvaient parfois être particulièrement tordus. En revanche... Il ne voulait pas s'adonner à la méfiance. Alors il allait simplement attendre, l'accueillir comme il se doit une fois de retour, puis... l'accompagner le long des étals du marché des Arts. Si elle avait des attentes, elle lui en parlerait en temps voulu.

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Les terres sauvages / Le passé tel un poison { Pv ~ Freya }
« le: lundi 06 février 2023, 23:13:13 »
Les terres sauvages sont une contrée de mystère et de diablerie. Un territoire hostile aux hommes, à la civilisation, ce qui fait que bon nombre de ceux qui ont besoin de se faire oublier y cherche souvent le refuge, la protection naturelle. Des villages se créent de toutes pièces par la main de ces rébus de la société, puis les âges font leurs restes, amenant lentement les vieilles histoires à se tasser, tant et si bien que les plus récents membres de ces petits hameaux n'ont plus rien à voir avec les horribles pratiques de leurs ancêtres.

Et dans les faits, Darthestar faisait partie de ces gens là, des gens nés dans de petites cahutes sans la moindre prétention, suffisante par leur toit simple et leurs murs en chaume. Il était de ceux qui ne connaissaient rien des contrées qui les entouraient, qui estimaient simplement qu'ils étaient arrivés ici pour y mourir, quand les hivers auront suffisamment rongés leurs os. Malgré tout, que ce soit son humilité ou son relativisme, le destin en voulut autrement : Frappé par un coup du sort, il avait dû quitter les grandes forêts du Sud de ces terres pour se mettre en marche. Il s'était alors crû d'un devoir divin, comme béni... Il ne comprit que bien plus tard que quelque chose lui pourrissait les veines et l'esprit, le transformant lentement en un être qui n'avait sûrement rien eut à envier aux premiers colons de ces terres sans maîtres... ni milice. Alors, malgré tout, quant il se trouvait là, comme aujourd'hui, devant les plaines escarpées du cratère d'Ourt'h, il était souvent divisé entre la nostalgie, la honte, ainsi que le dégoût :

Il y était à sa place.

Traversant donc les champs herbeux le séparant de son objectif final, il se remémorait les raisons de sa venue. Le cratère d'Ourt'h était un lieu généralement peu visité. Les créatures s'y faisaient souvent nombreuses, mauvaises aussi, tant et si bien que les non-initiés restaient souvent bien loin de ce genre de domaine, craignait d'y laisser plus que des plumes. Pour les forbans et les mages de peu de scrupules, cet espace de plus de vingt kilomètres de diamètre avait un second visage : Quand les pluies cessaient de baigner les forêts au Sud, une très grande majorité des bêtes belliqueuses s'éloignaient pour aller vivre une saison des amours bien douce dans un climat plus tempéré. Cela permettait alors, pendant trois semaines, au marché des Arts de s'installer. Pour un voyageur, ancien manipulateur et chercheur des forces magiques, ainsi que criminel réputé dans plusieurs états, Darthestar connaissait ce fameux marché dans les moindres détails, depuis de nombreuses années. En cette soirée pourtant, il s'en approchait d'un pas preste, car il n'avait pas l'intention de s'y éterniser.

La nuit fut sur place avant lui. Cela ne gênait pas le vampiroïde, l'homme n'avait pas la moindre difficulté à voir dans la pénombre, sans parler même d'avoir la nécessité qu'on le reconnaisse. Sous le couvert sombre de son manteau, son habituel chapeau noir vissé sur le crâne, il n'y avait bien que ses cheveux d'argent qui restaient reconnaissables, ainsi que sa perturbante carrure. Il ne doutait pas que les créatures qu'il rencontrerait au marché des Arts essaieront de lire en son âme plutôt que sur ses traits, aussi avait-il depuis bien longtemps masqué sa nature par le biais d'enchantements divers. Un simple avertissement en soi : ne cherchez pas à me connaître, voyez moi simplement comme un client. Un comportement que bon nombre de personnes suffisamment talentueuse dans les voies aetheryques avaient depuis longtemps adopté, notamment pour s'assurer que ni fey ni daemon ne soient attirés par des choses de valeurs bien plus importantes que l'or. Dans le cas de la monstruosité qu'il était, cela se résumait aussi à ne pas faire trembler d'effroi ses interlocuteurs. Difficile de marchander avec un Croc-d'Ambre qui manque s'uriner dessus.

L'homme mit donc un premier pied au milieu des caravanes marchandes alors que l'obscurité nocturne avait envahit l'air. Seule de tristes et sordides lanternes permettaient encore de véhiculer entre les formes blafardes qui se déplaçaient le long des étals, la luminosité grisâtre ou orangées de ces premières n'ayant pour seul avantage que d'envelopper les environs de cette ambiance sinistre qui convenait parfaitement à ce genre de milieu. Sorciers, nécromants, esprits et brigands se déplaçaient sans se regarder, la capuche tirée en avant pour couvrir leurs visages. Au moins les méthodes du vampiroïde ne tranchaient guère avec celles des autres occupants de cette ville nomade. Quelques êtres malins cherchaient déjà à faire les poches des moins prudents. L'un d'eux tenta de s'approcher des affaires de Darthestar, et fut cueillie en plein vol d'une main preste. Les voleurs avaient souvent la vie dure une fois qu'ils étaient attrapés. Dans le cas présent, l'homme aux cheveux d'argent redressa sa prise à autour de visage, découvrant la forme grimaçante d'un Noxfume, une espèce de fey alliée à la tromperie et aux mensonges. Piètre rencontre !

" Relâche-moi la brute !
 -  À tes ordres. "

Il fit passer un message aux autres malins qui seraient tentés de lui trainer autour : le pauvre Noxfume fut vidé de la majorité de son énergie, le vampiroïde lançant sans incantations un toucher vampirique qui draina le voleur en un instant. Mais il le relâcha avant que la mort ne l'emporte, laissant le petit être desséché s'écraser au sol, incapable de mouvoir ses petites ailes trouées. Maintenant, l'homme sera tranquille, nul ne le suivra. Alors il s'écarta des carioles les plus honnêtes et s'enfonça entre certaines, s'éloignant du coeur de ce commerce de l'occulte pour s'enfoncer dans sa périphérie, là où l'odeur des vents nécromantiques devenaient lourds, macabres. L'homme avait un seul objectif, comptait donc disparaître immédiatement après celui-ci accompli : Trouver un flacon de grenat. C'était un objet bien moins élégant que son nom : le grenat était un distillat magique précieux, un "mauvais ichor" comme certains l'appelait. En boire une goutte permettait généralement d'éviter les cas d'épuisement magique les plus conséquents. Dans le cas de Darthestar, cela lui permettait de vivre sans avoir à mordre à nouveau qui que ce soit pour se sustenter. Une goutte de magie noire contre le sang d'innocents, il avait fait son choix.

*
*   *

La calèche de Dame Jurpim était toujours aussi curieuse. Les guirlandes de verre coloré pouvaient paraître un signe de douceur, mais la sorcière y avait cachée bien des choses, certaines de ces surfaces scintillantes abritant esprits farceurs et démons, lui octroyant en un claquement de doigt une garde des plus meurtrière. Une garde que le vampiroïde avait déjà dû rencontrer, à l'époque où ses pouvoirs grandissant avaient alarmés certains de ses membres, les invoquant immédiatement pour faire barrage. Désormais, ces bêtes et ces horreurs ne quittaient plus leurs habitacles quand le voyageur s'approchait : la survie de leurs psychés et de leurs âmes valait plus qu'un peu de zèle. Quand à l'occupante des lieux, elle ne cherchait pas à créer la confrontation : Darthestar était devenu un client régulier, elle acceptait sa présence, même si son existence l'horripilait.

L'homme s'avança sur le perron de bois, faisant craquer les marches, puis il tendit la main et appuya sur la porte, ouvrant le sceau qui maintenait les panneaux chancelants solidement fermés. Biens des mages et non-connaisseurs de l'Aethyr considèreraient cette porte comme infranchissable... Il s'agissait simplement de la seule épreuve de la sorcière qui habitait ces lieux pour juger de la valeur des clients qui souhaitaient s'entretenir avec elle. Le vampiroïde n'avait eut de mal qu'à sa première visite, désormais, il s'agissait d'une serrure comme les autres. Passant la porte, il s'avança dans l'obscurité complète des lieux. Ni bougie, ni lumière extérieure. Le vide, une protection qui avait fait ses preuves : Quand on marche au coeur de la magie, difficile de repérer ce qui s'y terre. Pourtant, le flamboiement délicat d'une pipe à herbes lui révèle rapidement la position de son hôte, les braises éclairant le visage imprécis, malléable, éternellement changeant de Dame Jurpim. Aussi belle que laide, aussi jeune que vieille, sainte vierge et véreuse traînée.

" Daaaaarth. Bonsoir à toi fétide engeance. Le voyage ne fut pas trop rude ?
 -  Dame Jurpim. J'imagine que votre talent pour la mise en scène n'a d'égale que votre éternelle santé. Quel fut le sacrifice pour vos cent prochaines années d'existence ?
 -  Le sang de ceux que tu as égorgé pendant tes dix premières années d'existence, chien. "

Pour une fois, ils passèrent ces salutations des plus aimables fort rapidement. Ils se connaissaient suffisamment pour savoir que l'un la voyait comme une immondice sans la moindre once d'états d'âme, l'une comme un hypocrite écoeurant aux manières aussi belles que son âme était noire. Les politesses n'avaient guère besoin d'êtres plus longues :

" Tu viens toujours pour la même chose ?
 -  Oui.
 -  Alors le prix reste le même. Attends moi ici. "

La sorcière et sa pipe disparurent tout aussi rapidement dans les profondeurs noirâtres qui les englobaient. Darthestar était habitué à ce petit numéro, aussi resta-t'il à la même place, patientant tranquillement le retour de cet être nauséabond qui lui permettait de se fournir. Il en avait conscience depuis sa cinquième visite, mais l'éternellement changeante avait depuis longtemps apprit à user de ses pouvoirs pour traverser les dimensions et les différentes poches de réalités qui l'entourait. Cela demandait toujours du temps et de la précision, aussi le vampiroïde n'y trouvait pas la moindre forme d'insulte. Il se contentait de rester à sa place. Calme, détendu, il doutait être dérangé.

Oui, il n'avait qu'à attendre, puis à disparaître immédiatement une fois son flacon obtenu.

9
Prélude / Re : Les dragonnes débarquent sur Terra
« le: samedi 14 juillet 2018, 13:54:49 »
Bonjour bonjour !
Et Re-bienvenue.

Je viens fais les vérifications classiques sur la marchandise de type écailleuse.
Hummmmm... Y'as trop de seins, trop de chibres, pas assez d'humanoïdes, c'est clairement inaccepta... *se fait frapper par l'ensemble d'une communauté*

Bon bon bon ...

Globalement j'ai juste deux petits commentaires à faire :

 -  Je trouve les rapides résumés de persottes un peu court, mais dans le fond ça a aussi l'avantage d'être lu très rapidement pour donner une idée globale. Dans le fond, ce n'est pas gênant, donc je regardes ailleurs.

 -  Il serait par contre important que tu produises une petite relecture, beaucoup de fautes d'inattentions se glissent dans tes écrits, et je pense que ça n'améliorerait que ton niveau de relire te paragraphes une fois que tu les écrits. Voit cela comme un conseil d'amélioration ^^

Enfin, globalement, rien d'impactant sur la validation.
File jouer, tu es validée !

10
Prélude / Re : Tous pour une. [Darthestar]
« le: mardi 10 juillet 2018, 18:33:48 »
Je dirais que le physique n'est pas que l'apparence visible sur un avatar, mais je comprends.

Eh bien je n'ai rien d'autre à ajouter !
Tu es validée Nanika, va gambader à ton gré ^^

11
Prélude / Re : Tous pour une. [Darthestar]
« le: mardi 10 juillet 2018, 18:14:36 »
Bonjour à toi, et rebienvenue parmi nous.

Alors alors alors alors... Quel avatar élégant, j'apprécie beaucoup. Et sur cette note d'appréciation personnelle, je mets désormais ma casquette d'administrateur :

Pour l'histoire :

 -   Elle est conséquente, et on comprend très aisément la nature du personnage, ainsi que sa venue. Je suis un peu tristounet de ne pas en avoir plus du coup, de ne pouvoir découvrir comment elle a découvert les enfers, comment elle a prise conscience d'elle-même, mais ce sont des lubies de type qui aime lire des fiches de dix pages. VALIDE

Pour la description physique :

 -  Je dois avouer que je trouve cela "un brin court", je m'explique :
" ...son corps étant l'incarnation de centaines de milliers d'âmes perdues et de sentiments personnifiés. Amour, Haine, tristesse et joie, tout ceci la compose aussi bien physiquement que spirituellement. Ce concept abstrait pourrait bien donner du fil à retordre au meilleur des mentalistes, mais il est difficile voire impossible de remarquer de façon claire que Nanika est composée d'autres êtres... " -> C'est un peu plus description mentale que physique pour le coup. Du coup, la description physique pure manque un peu de contenu. Toutefois, tu peux me dire cordialement d'aller "me faire voir dans les vestiaires d'Athènes" si tu en as le désir, car c'est du pinaillage.

Pour la description mentale :

 -  C'est un peu court encore une fois. Alors tu me dira, difficile de donner la description mentale "d'une nouvelle-née" mais pour autant le personnage semble être un complexe amas d'âmes, ce qui devrait permettre de donner quelques détails supplémentaires : Ses savoirs, ce qu'elle aime ou déteste, sa vision du monde dans sa découverte, etc... Peux-tu du coup ajouter un pitit peu ?


Globalement, c'est une jolie fiche, et agréable à lire. Juste un tout petit peu de contenu supplémentaire, et je te valide tout de go.
Bon courage.

12
Bonjour, bonsoir à tous, peuplades de LGJ


En ce jour saint, à marquer d'une pierre blanche, nous vous annonçons avec grande joie que DEUX nouveaux modérateurs rejoignent notre fière équipe, afin de travailler sur la modération Discord, et sur le projet de Background, et ce jusqu'à ce que la mort nous sépare d'eux !

.... Hum hum bon n’exagérons pas non plus.


Je vous demande ainsi d'applaudir bien fort pour les deux nouvelles venues :

Keira Metz et Catalina Taylor !

Keira Metz travaillera ainsi sur le projet de Background, et d'autres éléments qui tiennent importances aux Staff, et Catalina s'occupera de la modération Discord.


Faites leur un accueil triomphal !

13
Prélude / Re : (Terminé) De la pudeur, tu dis ? [Darthestar]
« le: lundi 16 avril 2018, 20:08:14 »
Bonsoir à toi !

Et Re-bienvenue à toi d'ailleurs ^^ Je vois encore une bien charmante création, mais attaquons nous à la modération dès maintenant, j'imagine que tu souhaites rapidement la mettre sur les devants de la scène !


Alors :

Quantité rien à dire, c'est honorable et il y a suffisamment pour ne pas rester sur sa faim lors de la lecture !

Qualité de même, c'est précis et complet, il n'y a pas de questions qui restent en suspens. Elle n'a pas eut beaucoup de chance d'ailleurs, mais là elle est en train de pourrir, faut faire gaffe !
Petite note, je ne connais que deux sens à gynoïde, "androïde de type féminin" ou "forme en poire du corps chez la femme ayant subit de nombreuses grossesses", et j'imagine que ce n'est pas vraiment ce que tu exprimes, aussi si tu peux me détailler cela ?

Note globale ? Rien à redire, c'est une jolie fiche, qui est donc dès à présent validée !
Profites bien des lieux, et fais gaffe aux revanchards et aux SJW, c'est vicieux comme bestioles, dans tout les sens du terme !

14
Prélude / Re : Nomad Ufo / Akihito Osada
« le: dimanche 08 avril 2018, 23:13:23 »
*met une tape derrière la tête d'Ady*

Retourne dans ton bunker toi.

Re-Bienvenue à toi Akihito !

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Annonces du Staff / Re : Les Annonces du Staff
« le: dimanche 08 avril 2018, 22:37:26 »
Bonsoir.

Ce message se porte sur des excuses personnelles.

Pris dans la hâte, j'ai particulièrement mal agi. Non content d'offrir une annonce public sur l'éloignement d'Alice du staff avant de lui en avoir parlé en privé, je suis resté campé sur ma position avec un entêtement que je n'aurais clairement pas dû écouter.

Aussi, je m'excuse auprès d'Alice pour ces actions inconsidérées, sûrement à la limite du puéril d'ailleurs, et sur le déroulement des événements qui ont suivi. Pardon.

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