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« le: mardi 12 juin 2012, 07:44:06 »
Les New-Yorkais étaient habitués à ce que leur jolie ville se transforme en champ de bataille du jour au lendemain. On pouvait se lever de bon matin, venir chercher ses croissants et son pain frais à la boulangerie, si celle-ci était encore intacte, et repartir chez soit déguster son petit-déjeuner tout en laissant les supers régler leurs différents entre eux. Il n’y aurait plus qu’à reconstruire… Encore… En attendant la prochaine tempête.
Mais lorsque un super-vilain typiquement New-yorkais se retrouvait au Japon pour semer la panique, la situation était tout autre. Cela n’avait rien avoir avec les tsunamis et tremblement de terre du pays, non. C’était quelque chose de plus terrible, violent et dévastateur. Les questions que l’on se posaient alors étaient : Mais où sont Spider-Man et les autres super-héros ? Allaient-ils s’intéresser à la pauvre petite ville ravager de de Seikusu lorsque celle-ci ne faisait pas partie des Etats-Unis d’Amérique ?
« Ici Akisada Akimoto qui vous parle en direct de Seikusu ! Les rues se vident rapidement de leurs occupants et les voitures s’entassent en masse le long des routes ! Personne n’est à l’abri nul part et je vous avoue moi-même me demander ce que je fais encore ici ! Le rhino continue de faire des ravages sans qu’il ne soit possible de l’arrêter pour le moment ! Nous avons perdu toute trace de lui mais nous l’entendons errer, tout proche, détruisant et broyant tout ce qui lui tombe sous la main sans réels objectifs ! Le rhino est tout simplement enragé et l’armée ne devrait pas tarder à… »
Le présentateur dont les cheveux frisaient la calvitie se tut lorsque une ombre grandissante se mit à l’englober doucement, lui et son cameram. La seconde d’après, une gros camion s’écrasait lourdement sur une série de deux voitures, tandis que les sirènes vibraient dans l’air. Le reporter, vaincu par la peur, poussa un hurlement aigu et jeta son micro à terre avant de s’enfuir, accompagné du cameraman qui, lui, refusait de détruire des images inédites de l’attaque.
Depuis les hauteurs d’un des plus grands bâtiments de Seikusu, un groupe d’hommes en costume noir et cravate rouge n’avaient rien perdu de ce qu’il se passait en contrebas. Au travers une fumée noire et les flammes ardentes de véhicules en feu, ils parvenaient à distinguer clairement l’ombre massive d’une bête énorme. Un rugissement terrifiant, au milieu du vacarme urbain, vibra dans l’air. Equipé de leurs jumelles, ils purent distinctement apercevoir la plupart des vitrines encore intactes exploser en mille éclats transparents et coupant. Ce rhino avait une force prodigieuse… pire encore maintenant qu’il s’attaquait à tout et à n’importe quoi sans se soucier des détails.
— Le mouchard est toujours en place ? demanda l’un des deux hommes en lunettes noires.
Le second se frotta le nez puis s’empara d’un petit écran plat posé à ses côtés. Appuyant sur un bouton, il fit apparaître une représentation schématisée de Seikusu, ce dédalle chaotique de rues et de couloirs serpentins.
— Oui, elle n’a pas quitté le parking sous le quartier de la Toussaint.
Sur ces mots, l’homme à l’écran désigna un petit point rouge clignotant sous lequel s’affichait le prénom Melodie. Le rhino, quand à lui, était un carré énorme qui bougeait à une vitesse extraordinaire. Soudain, un vrombissement terrible les assourdit tandis qu’un hélicoptère de combat passait juste au-dessus de leur tête. L’homme aux jumelles se pourlécha les lèvres, épaté par la situation.
— On pourra leur dire que les résultats sont au-dessus des espérances. Un peu trop même. Les sujets ne font aucune distinction entre amis et ennemis et pourraient éventuellement être amenés à se retourner contre leurs alliés.
— Il manque le stabilisateur.
L’homme aux jumelles se tourna vers son compagnon qui fixait intensivement l’écran, tandis que le bruit d’une explosion retentissait en bas, soulevant une colonne sombre de fumée.
— Tu crois qu’on pourra réellement le faire sauter en cas de soucis ?
— Oui, il n’y a pas de soucis. Il faut juste espérer que le monstre ne traverse pas le bitume et tombe malencontreusement dans le parking souterrain.
Un problème inquiétant, car le rhino se trouvait dangereusement de la proche de la cible. Il n’y avait plus qu’à espérer que la diversion soit suffisamment efficace pour que les flics et l’armée s’intéressent pas d’un groupe d’individus étranges kidnappant et emmenant une jeune femme de leur fourgon.
Dans le vacarme du chaos, tandis que la silhouette titanesque du rhino se dressait au travers un barrage de flammes, on ne pu entendre qu’avec peine le bruit d’une moto qui se rapprochait du champ de bataille.