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« le: vendredi 23 décembre 2011, 17:28:10 »
La petite vache avait été brutalement sortie de son troupeau et de sa petite vie tranquille pour se retrouver dans un camion inconfortable, privée de repères. Elle se demandait où on la conduisait, pourquoi le fermier avait été si méchant avec elle et surtout ce qui allait lui arriver maintenant. La route fut longue, le vieux camion dont les suspensions étaient mortes depuis des années transmettait la moindre aspérité de la route à ses passagers. Surtout à ceux qui étaient attachés dans des cages, leur nombre avait augmenté au fil des arrêts. Au départ Chiyo était seule, puis deux autres terranides, une chatte et une renarde avaient été chargées avec elle à l'arrière du camion, elles se regardaient sans s'adresser la parole. Lorsque la vache essaya de leur adresser la parole elle fut simplement ignorée, elles n'avaient visiblement pas envie d'être dérangées.
Le voyage se déroula ainsi, dans l'inconfort et le silence, seuls les rires du chauffeur et de son collègue à l'avant rompaient parfois cette ambiance pesante. Puis les bruits de la ville se firent entendre, des bruits inconnus pour la petite vache, le camion a progressivement ralentit pour s'arrêter définitivement. Les deux autres terranides semblaient nerveuses, comme si elles savaient déjà ce qui les attendaient, Chiyo n'en savait rien elle et leur attitude ne la rassurait pas du tout. Finalement la porte du camion s'est ouverte, il faisait nuit et plusieurs hommes sont entrés, faisant glisser les lourdes cages jusqu'à l'intérieur d'un petit local. Puis on nous a laissées là, en nous recommandant de bien dormir car la journée de demain serait éprouvante, aucune de nous n'a pu fermer l’œil.
Le lendemain matin j'étais presque contente de voir quelqu'un arriver pour nous, ne pas savoir ce qui m'attendait et attendre comme ça était juste insupportable. Deux hommes ouvrirent la cage de la terranide chatte qui commença à paniquer, elle finit par être sortie de force et emmenée plus loin. Les minutes passèrent, un long moment s'écoula et finalement les hommes revinrent pour ouvrir la cage de la renarde qui se montra plus calme, ou plutôt résignée. Le soleil se leva et se fut mon tour, ayant en mémoire la façon dont la chatte fut sortie de sa cage j'ai décidé d'imiter la renarde, prenant mon courage à deux mains pour sortir seule et suivre ces hommes.
J'ai été emmenée dans une autre pièce, on m'a déshabillée de force avant de m'asperger avec un tuyau d'eau froide, savonnant ma peau de temps à autre d'une façon particulièrement déplacée. Je suis sortie de cette douche glacée et forcée avec le corps bleu et les joues rouges, d'ailleurs on ne me donna pas d'autres vêtements. Puis j'ai été attachée dans une autre cage, dorée et assez jolie celle là, avant d'être transportée là où se trouvaient les autres qui avaient dû subir la même chose. Les bruits de la ville étaient de nouveau audibles et il semblait y avoir beaucoup de monde derrière la grande porte qui nous séparaient de l'extérieur.
La porte fini par s'ouvrir révélant une grande place bourrée de monde, plusieurs estrades étaient montées sur les bords de celle-ci et sur ces estrades il y avait des hommes et des femmes enchainés. Nous avons été sorties sur l'une de ces estrades, j'essayais de cacher ma nudité comme je pouvais, terrorisée et honteuse. Un autre homme qui se tenait sur l'estrade se mit a crier :
"Lot suivant ! En provenance directe des Terres Sauvages, trois charmantes terranides. Une chatte qui a échappée à son précédent propriétaire, il n'a pas souhaité la reprendre et nous vous recommandons de l'attacher fermement. Prix de départ à 20 pièces ! 20 ici. 25 pour la dame. Ah proposition à 50 pour le monsieur au fond. Plus d'offres ? Adjugée vendue !"
La chatte fut sortie de sa cage, se débattant comme une diablesse et son nouveau maître, un homme assez massif, lui asséna une gifle monumentale avant de la trainer par les cheveux derrière lui. Puis la renarde fut retirée de l'estrade sans raisons apparentes, soupirant comme si ce n'était pas la première fois et ce fut finalement mon tour, le vendeur s'écria à nouveau :
"Bon la renarde ne sera pas mise en vente aujourd'hui, un établissement de passe requiert ses services, si vous voulez la tester elle sera au bordel d'à côté. Il reste donc la vache, en provenance directe d'une ferme laitière, elle n'est plus vierge mais n'a pas beaucoup servit, prix de départ à 100 pièces. Ah le monsieur du premier rang en offre directement 300 ! Vous la voulez vraiment n'est ce pas ?"
Le fameux monsieur du premier rang était un petit gros, richement habillé et absolument répugnant, il fixait la terranide avec ses petits yeux libidineux. Il lui faisait des signes aussi en rigolant, faisant par exemple un rond avec l'index et le pouce de sa main gauche tout en glissant le majeur de sa main droite dedans. Alors Chiyo se rappela des taureaux, voulait il lui faire subir la même chose ? Elle fixa désespérément la foule, espérant que quelqu'un lui vienne en aide alors que le marchand s’apprêtait déjà à conclure la vente.