Les landes dévastées / Re : L'embuscade [PV: Mylène]
« le: dimanche 20 février 2011, 21:51:40 »Sans compter qu'elle avait déjà accumulé un peu de retard. Mais heureusement que Nexus approchait, ses tours en pierre visibles dans le paysage. La terranide sourit et appuya sur le frein avec un peu d'avance, parce qu'elle savait très bien que le mécanisme avait un peu de retard au fil du temps. Malgré ça, elle ne s'en inquiétait pas trop, comme d'habitude. Elle réparerait au moment où plus rien ne marcherait. Ou ne réparerait pas du tout et freinerait avec le pied, ça pouvait être drôle.
Juste avant la grande route qu'il fallait emprunter pour arriver à Nexus, pleine de caillou et poussiéreuse avec un arbre tous les kilomètres, il y avait une minuscule clairière où les monstres ne venaient pas d'habitude. Mylène posa sa moto sans grande attention de l'endroit. Elle n'avait pas à se soucier de la valeur de la marchandise qu'elle trimballait puisque celle-ci n'était pas sur le véhicule. Elle était assez petite pour être transporté par un humain, et pourtant, paraitrait-il qu'elle valait des millions de pièces d'or. La ushi la sortit de l'endroit où elle était caché et l'observa à travers les quelques rayons de soleil qui traversaient la cime des arbres. Emballé dans du papier kraft, serré par une ficelle blanche, elle avait bien quelques petites idées de la nature de ce bien, mais après tout, elle s'en fichait pas mal vu que l'argent ne l'intéressait pas. C'était d'ailleurs pour ça qu'on l'avait recommandé pour cette livraison.
- ...vais dit qu'elle devait venir dans quatres heures, Claudus !
La voix grave surprit Mylène qui sursauta et observa la direction d'où provenait le son. C'était une voix d'homme, pour sûr. La terranide rangea le paquet et s'avança vers les fourrés pour observer discrètement ce qui se tramait au-dehors. Sur la route, elle aperçut une troupe d'hommes habillés assez simplement, comme de simples ouvriers, mais à la vue des objets précieux qui ornaient leur vêtements et au sac que l'un d'eux portait et d'où sortait des ustensiles brillants, il s'agissait de brigands, et expérimentés en plus. Elle soupira et sortit du buisson, mais en allant prendre sa moto, une idée lui vint et éclaira son visage d'un sourire aussi large que celui du chat du Cheshire. Elle se placa sur sa moto et sortit doucement de la clairière...
Regroupé sur la terre brûlée de la route, le dénommé Claudus soupira bruyamment. Ils étaient au nombre de huit, et ils n'avaient pas été foutus de remarquer ne serait-ce qu'un simple nuage de fumée qui signalerait un moyen de locomotion quelconque. Son chef continuait à l'engueuler avec ferveur et il se justifia simplement :
- Elle n'est peut-être pas encore arrivé... ou il lui ait peut-être arrivé un truc en chemin... avec ces monstres, même nous ne pouvons pas passer de l'autre côté de la route.
- Sauf qu'elle n'est pas à pied, rétorqua son chef d'un air dédaigneux qui lui était propre, et ça va faire cinq heures qu'on est là, alors si ce que tu me dis est vrai, je vois pas pourquoi on continuerait d'att-"
"HIYYYAAAAA !!!!"
Un cri aigu et puissant sortit tout droit des fourrés de la clairière, projetant quelques feuilles en l'air, et les hommes se retournèrent par réflexe, mais avant de comprendre ce qui se passait, l'un d'eux hurla de douleur et sauta en l'air, portant ses mains à ses fesses qui venaient de se prendre une décharge de gros sel qui ne devait vraiment pas faire du bien. Là-dessus, une petite moto apparut au milieu des voleurs, et sa conductrice, trop fière d'avoir super bien visé cette fois-ci, prit le temps d'enlever ses lunettes de protection pour regarder la scène et en rire de bon cœur. Mais évidemment, comme on ne pouvait pas tout faire à la fois, elle ne s'aperçut pas que la moto fonçait droit sur un des brigands, qui se la prit de plein fouet, mais qui avait une masse assez lourde pour stopper le véhicule dans sa chute et envoyer valser Mylène dans la terre avec sa victime. Elle n'eut pas le temps de se relever que déjà, on tirait ses bras vers l'arrière et on la bloquait contre un torse appartenant à une autre armoire à glace, la privant de toute autre attaque que ses pieds. Elle se débattit avant qu'un de ses os ne craque, la priant de rester tranquille même si elle ne sentait rien. D'ailleurs, quelqu'un lui envoya une baffe qui ne fit rien d'autre que projeter sa tête d'un côté et laisser une bonne marque sur sa joue. Elle adressa au chef de la troupe un regard de dégout tandis que celui-ci lui souriait de toutes ses dents, pourries ou non. Elle compta quand même deux dents en or.
- Bon alors pitchounette, où t'as planqué le butin ?
"Mmmh ? Qu'esss tu me dis, toi ?"
- Comme si tu savais pas de quoi on parle... fouillez le sac, messieurs.
En regardant les baraqués fouiller son gros sac en toile, la terranide eut du mal à réprimer un sourire. Elle n'eut plus aucun mal par contre quand elle s'aperçut que le chef du gang la détaillait de haut en bas, tout comme ses gros bras à l'arrière-plan. Certains rigolaient déjà bêtement, perdus dans leurs fantasmes, probablement, et elle se sentit l'envie de flanquer un bon coup de pieds à leurs parties, histoire de les rendre inutilisables pendant un bon moment.
- Y a que des saloperies dans le sac, chef. Même pas une petite bourse.
Le dénommé Claudius cilla, mais se détendit en recherchant activement du regard où pourrait se cacher ce paquet.
- Très bien, alors, où tu l'as fourré, sale peste ?
"Oh, est-ce que je vous demande ce que vous avez fourré, vous ? Lâchez-moi un peu, je vois pas de quoi vous parlez !"
- Tu ferais mieux de ne pas te payer ma tête longtemps. Au cas où tu ne l'aurais pas vu, tu es en situation d'infériorité, en ce moment.
"Eh bah, vous connaissez un mot pareil ? La vache, je suis impressionnée !"
Elle ponctua sa remarque d'un sifflement moqueur qui acheva le gros bras de perdre patience. Ses poings tremblèrent et ses yeux s'injectèrent de sang.
- Dans ton soutien-gorge, peut-être ? Même s'il n'y a pas beaucoup de place... JE PARIE QUE C'EST ÇA !
Sa grosse main gantée fondit sur la poitrine de Mylène et se logea dans son soutien-gorge, en profitant pour malaxer la peau en même temps que sa recherche. La jeune femme n'attendait que ce signal-là pour réagir et sa botte de cuir alla dire bonjour au menton de l'homme qui tomba en arrière dans le choc et faillit lui arracher son soutif. Il n'y avait plus rien d'amusé dans le regard de la terranide, juste de la haine envers cet hypocrite qui se releva assez vite et claqua des doigts pour signifier à ses acolytes qu'ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient d'elle à présent. Il s'éloigna, laissant les sept autres brutes se rapprocher de la ushi, qui recommençait à se débattre et en profita pour hurler de colère en gigotant comme une diablesse.