Witcher 1 OST - CatacombesCela faisait maintenant huit heures que Zenobia arpentait les antiques ruines elfiques et elle commençait à se demander si cela avait été une bonne idée d'être venue ici.
Tout avait commencé il y a environ une semaine quand, arpentant l'un des marchés de Nexus, elle était tombée sur l'échoppe d'un bouquiniste qui vendait des livres anciens ; l'un d'eux avait retenu son attention, non pas que l'ouvrage en question soit des plus passionnants - un traité sur la chasse - mais parce qu'elle avait repéré, coincé entre deux pages une vieille carte couverte d'inscriptions elfiques. Toute excitée, elle avait acheté le bouquin et avait soigneusement étudié le document, à tête reposée, de retour chez elle.
La carte mentionnait donc l'existence de ruines elfiques situées à environ une semaine de marche de Nexus, dans les Terres Sauvages, un endroit qu'elle connaissait peu mais dont elle avait déjà entendu parler. Mue par la curiosité, elle avait décidé de s'y rendre. Après quelques jours d'un voyage sans histoires - elle avait soigneusement évité les villages primitifs, tous peuplés de crétins congénitaux - elle était arrivée en vue des ruines en question.
Malgré le passage du temps, les vestiges de la civilisation elfique gardaient malgré tout une certaine splendeur : le marbre des murs et des statues restait d'un blanc immaculé, les mauvaises herbes évitaient l'endroit comme si elles respectaient la beauté des lieux et même les charognards et la vermine se tenaient à l'écart.
Mais ce n'étaient pas l'extérieur qui intéressait l'Elfe mais l'intérieur : selon la carte, un fabuleux artefact ou trésor (la partie de la carte était quelque peu illisible à ce passage là) était caché dans les souterrains de la cité. Restait à trouver comment y accéder. Au bout de plusieurs heures de recherches durant lesquelles elle avait visité la quasi-totalité des bâtiments de la ville, elle n'avait rien trouvé et le soleil allait bientôt se coucher (non pas que ce soit gênant vu qu'elle avait, comme tous les Elfes, une vision nocturne).
Elle se demandait si elle n'allait pas continuer ses recherches le lendemain quand elle sentit le sol se dérober sous ses pieds. Elle poussa un cri de surprise et de peur mêlés tandis qu'elle chutait dans les ténèbres. Cela dura quelques secondes et Zenobia crut que sa dernière heure était arrivée. Au lieu de rencontrer le sol dur, elle tomba contre quelque chose de moelleux, comme une sorte de matelas. Cela était également gluant mais sur le coup elle ne s'en préoccupa pas.
Ce ne fut que quand elle ajusta sa vision, qu'elle se rendit qu'elle avait atterri sur une gigantesque toile d'araignée. La matière était souple, solide et résistante et elle eut toutes les peines du monde à se mouvoir.
Jetant un œil aux alentours, elle vit que se trouvait dans une sorte de réseau de cavernes. En contrebas, le sol et les parois rocheuses étaient couvertes de toiles épaisses.
- Vu leur taille, celle de l'araignée doit être conséquente... dit-elle à voix haute, frissonnant malgré elle. Sans dire qu'elle n'aimait pas les araignées - et en cela elle divergeait des autres Elfes - elle n'avait pas envie de tomber sur le spécimen (voire les spécimen) en question...
Elle poussa un juron : son épée, Doombringer, n'était plus dans son fourreau. Elle avait dû la perdre durant sa chute et se trouvait pour ainsi dire désarmée. Bon, elle avait toujours son arc mais les flèches n'étaient pas ce qu'il y avait de plus efficace contre les gros insectes. Un éclat métallique plus bas attira son attention : son arme se trouvait au sol, enchevêtrée dans un fouillis de toiles.
Elle décida d'aller la récupérer, priant les Dieux qu'elle arrivât à temps avant que la "maîtresse des lieux" ne pointe le bout de son nez.
- Ça colle cette merde ! pesta-t-elle, tandis qu'elle entamait la longue descente...