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« le: mercredi 28 mars 2012, 20:24:38 »
Malon eut un sourire triste. Malgré ses précédents cauchemars, il ne se privait pas de continuer à être la pire crapule qui soit. Soit, il en serait ainsi, mais Malon n'avait pas dit son dernier mot quand à la leçon qu'elle devait lui donner: le monde des rêves était parfait pour tous les coups bas, dont Belgrif en était rendu maître, mais cette fois c'est Malon qui pouvait s'en charger. Sachant très bien les limites de son pouvoir dans son intégrité du moins.
" Cela sonne très beau... Je dois vous avertir néanmoins: la dernière fois, vous étiez dans mon rêve, où j'en avais le pouvoir total. Ici, dans votre rêve, je ne peux pas tout gérer. Il faudra vous attendre à des choses...Hors de mon contrôle. Il faudra m'en excuser pour ça, comme toute chose mon pouvoir as des limites. "
Les mains chaudes de Malon prirent les pattes de Belgrif, avant de pousser un petit soupir et fermer les yeux.
" Enfin... Ainsi soit-il, Maître du monde. "
A ces mots, le ciel devint noir et le sol se déchira. Le décor habituellement paisible devint une atmosphère d'apocalypse, la terre se sécha et devint comme craquelée, avant que des flammes ne sortent du sol pour réchauffer la terre et des vagues de métal en fusion frôler le chat sans le brûler. Des orages violent se mirent à éclater, la robe de Malon volait dans tous les sens alors qu'elle restait placide, les mains tenant fermement celle de Belgrif pendant que la genèse faisait son travail. Un dernier craquement, et l'armageddon s'arrêta... Tout était revenu au calme.
Le ciel noir était toujours présent. En face d'eux se tenait un château dont on n'apercevait ni le haut, ni les côtés. Il brillait tant qu'il fallait se couvrir les yeux en permanence si on ne voulait pas être aveuglé. Des draperies des tissus les plus chers étendaient les sigles et blasons de Belgrif, des drapeaux flottaient glorieusement au vent. Du ciel ne restaient que des nuages sombres et inquiétant, parfois éclairci d'un éclair, dont les rayons d'un soleil puissant peinaient à traverser. Le chateau donnait l'impression d'être la demeure de Dracula, le seigneur des ténèbres.
" Ainsi naquit votre domaine infini, Seigneur. "
Sourit-elle en montrant le château, avant d'avancer.
" Allons donc visiter votre nouvelle demeure. "
Deux servantes attendaient à l'entrée. Une impression familière émanaient d'elle, avant que Belgrif ne remarque que, comme la horde d'autres servantes faisant une haie d'honneur en s'inclinant poliment, partagaient le même visage que Malon, ne changeant que la chevelure et les mensurations, convenant de manière à ce que Belgrif se sente plus grand qu'elles, à l'inverse de la vraie. Des larges statues à l'image du chat donnaient une impression de puissance et de gloire, mais aussi ne pouvait empêcher le chat de ressentir de l'inquiétude et de la peur en les admirant.
" Ces statues sont grandes. Et très belles aussi. Ca me rappelle mon temple... "
Elle dit cette dernière phrase un peu plus bas, ne se parlant qu'à elle-même. Elle continua la visite, les servantes suivant docilement le chat et prêtes à répondre au moindre désir, ne faisant aucun bruit en se déplacant, tels des spectres qui n'apparaissaient qu'à l'appel de leur maître.
" Allons voir votre peuple, il doit être impatient de voir leur dieu. "
Elle sourit encore et le guida par la main jusqu'à un énorme balcon où siégait un trône, duquel quiconque s'asseyait pouvait être vu par toute la population en bas, qui s'étendaient jusqu'à l'horizon et plus loin encore, tous scandant le nom de Belgrif avec des révérence et de l'adoration... Mais en écoutant leur clameurs, on pouvait sentir une forme d'hostilité... Et plus on écoutait, plus on avait cette impression, alors qu'on avait strictement aucun signe d'une quelconque hostilité sur les visages ou sur leur gestuelle, ni même dans la voix.
" Cela vous plaît ? Ils sont tous là pour vous. A présent, allez vous divertir dans votre cirque... "
D'un geste de main le trône tourna et passa à travers le mur, sans même obéir à quelconque loi de la physique, faisant "passer" simplement la personne assise à travers l'or et les pierres précieuses du mur. Ils se trouvaient dans une sorte d'arène, où en bas des terranides étaient exposés telles des bêtes, obligées de se battre pour survivre tandis que les femelles se faisaient abuser et humilier des manières les plus abjectes alors qu'elles suppliaient d'arrêter. Pour Belgrif, le spectacle semblait normal et même jouissif, si ce n'était cette désagréable impression de voir son propre visage sur chacune des tête des terranides présent en bas. Pourtant, chaque fois qu'il essayait de voir de plus près, ce visage était tout à fait normal, faisant passer cela comme un simple tour de son esprit.
" Alors, comment appréciez vous votre demeure si dûment acquise ? "
Elle croisa les bras dans son dos en souriant gentiment, geste qu'imitèrent l'armée de servantes partageant son visage, donnant un spectacle un peu dérangeant pour un inhabitué.