Les terres sauvages / Paroles de chat [PV]
« le: lundi 11 juillet 2011, 21:53:06 »Etendu verdoyante où mère nature imposait sa loi. La civilisation, si humble en ces terres immenses et paisibles, savait se montrer discrète. Les villages primitifs s’effaçaient au profit de grandioses paysages. Arbres, buissons, hautes herbes, rivière, chute d’eau… tout ceci à perte de vue. Bref, un endroit ennuyeux quoi. Heureusement que les marchants d’esclaves et autres monstres belliqueux ajoutaient un peu de piment dans cette niaiserie tribale sans quoi errer ici n’aurait vraiment pas eu l’ombre d’un intérêt. Belgrif était né dans les landes sauvages, il en connaissait une bonne partie comme sa poche et c’était justement pour cette raison que ce territoire n’avait pour lui pratiquement aucun attrait. Que pouvait-il encore découvrir ici ? Une nouvelle tribu de sauvages superstitieux ? La belle affaire ! Les grandes villes, telle Nexus, étaient tellement plus attirantes ! Quoi qu’il en soit, aujourd’hui ou, plus précisément, ce soir, le Terranide félin se trouvait ne lui en déplaise au milieu de nul-part.
Pourquoi ce retour en sa terre natale ? Avait-il renoncé à son désir de voyager, de tout voir, tout entendre, tout comprendre de Terra ? Pas du tout ! Seulement, pour voyager, il lui fallait des ressources. Et il pensait pouvoir en gagner plus facilement ici en profitant de la crédulité des tribaux. Peut-être même s’associerait-il avec des marchands d’esclaves pour les aider. L’idée lui avait traversé l’esprit mais même si pareille perspective lui plaisait, le risque de finir lui-même esclave était peut-être trop grand. Bref, il trouvait bien quelque chose. Pour l’instant, il marchait le long de ce sentier à demi effacé. Le crépuscule avait embrasé le ciel, on voyait à l’horizon un joli croissant de lune, mais le spectacle céleste n’attirait pas l’attention du chat. Il tripotait machinalement dans sa poche quelques menus objets qu’il avait dérobé le jour durant. Le plus intéressant d’entre eux était sans nul doute cette bague, plutôt jolie, à l’aspect mystique. Il avait peut-être un peu de valeur mais surtout, il était possible de faire croire qu’elle en avait énormément. Ne restait plus qu’à trouver un pigeon à qui faire gober ce mensonge. Et justement, voilà quelqu’un qui approchait. Belgrif fit halte au bord du sentier. Il réajusta son large chapeau rouge ainsi que son long manteau de la même couleur afin de paraitre aussi présentable que possible. Ainsi vêtu, il était impossible de ne pas le remarquer. Maintenant, il n’avait plus qu’à attendre et à se donner l’air mystérieux pour donner plus de poids à ses futures paroles.