Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Enothis/Emaneth

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Les alentours de la ville / Re : Encore une barge ! (PV |-| Enothis/Emaneth)
« le: vendredi 08 janvier 2021, 17:34:36 »
L’être qui lui faisait face était réellement à son goût, elle ne pouvait pas dire le contraire. Le véritable problème était vraiment d’un tout autre acabit : Et de par sa jeunesse, et de par son train de vie, son interlocuteur possédait au creux de son regard cette lueur de doute naturelle qui ne fit que briller davantage à mesure qu’elle conversait. De là à comprendre qu’il allait bien assurément lui dire qu’elle se mêlait d’affaires qu’elle ne comprenait pas, voir qu’il lui balance qu’elle était une simple jeune femme qui se donnait un genre sans savoir le moins du monde de ce dont elle parlait, il n’y avait qu’un pas. Un pas assuré qu’il allait faire avec la plus éhontée des manières, elle ne s’en doutait guère. Mais pour l’instant, au moins, il l’écoutait, ce n’était pas un mauvais départ. Alors au moins elle allait finir de lui faire sa proposition sans se censurer d’une quelconque manière. Aaah, dire qu’elle avait fait tant d’efforts pour qu’il comprenne qu’elle n’avait absolument rien de naturel. La prochaine fois, elle procéderait sûrement de manière à ce qu’il la prenne réellement au sérieux, peut-être que les effets seraient bien plus important si elle apparaissait sobrement, mais qu’elle lui prouvait par A plus B qu’il s’élançait en direction d’une véritable mise à mort. Enfin, quant elle eut finit de faire sa déclaration, munie des plus sincères intentions, outre celle qu’elle faisait cela par pure envie de s’amuser, son interlocuteur aux cheveux d’argent resta silencieux un court instant. Puis il s’approcha d’elle en venant chercher son regard d’émeraude, et la Djinn au corps emprunté lui rendit sa scrutation dans la plus grande des dignités. Toutefois, il n’opéra pas plus de contact, se gardant d’une simple réaction orale avant de la dépasser, et reprendre son cheminement :

« Je sais pas ce que tu prends mais ça a l'air costaud. Tu ferais mieux de pas traîner dans le coin, surtout dans ces fringues. C'est pas les kidnappeurs et les violeurs qui manquent par ici. Sauf si c'est ton délire. Je juge pas... »

Elle ne fit pas le moindre geste, l’écouta s’éloigner sans faire mine d’opérer la plus petite action pour le rattraper, et garda encore quelque temps une mine calme et digne. Quiconque ayant déjà eut à faire avec une entité courroucée aurait put comprendre qu’il s’agissait là d’une simple retenue, un masque servant à dissimuler les véritables émotions qui s’emparaient d’elle après la réponse du damoiseau, et quand elle fut enfin sûre de ne pouvoir être entendue… Elle put sourire un court instant, avant d’hurler de rage. Élançant son bras en direction du mur le plus proche, elle le frappa de ses ongles, geste simple qui aurait put être anodin de la part d’un être humain, mais qui dans le cas présent eut une toute autre portée : Quatre énormes griffures de deux bons mètres de long balafraient désormais la structure, comme si quelque titanesque félin avait tenté de s’y limer les armes.

« Sale petit résidu de crotte de chèvre famélique ! Misérable charançon, ignoble et répugnante blatte sans cervelle ! Odieux gamin au visage encore couvert de morve comment as-tu put osé me parler ainsi après que je t’ai si gentiment tendu la main pour te moucher ! »

Son ire fut aussi turbulent que momentané. Dès lors qu’elle eut finit de proférer ses insanités, elle reprit immédiatement calme et contenance, soufflant longuement tout l’air de ses poumons pour ensuite ré-inspirer le délicieux air frais de cette cité nippone, et les délicats embruns de la zone portuaire. Eh bien, cela faisait longtemps qu’on ne l’avait pas insultée comme ça, mais ce n’était pas grave, après tout quel jeu pouvait-il y avoir si la proie ne prenait pas quelque fois l’audace de venir mordre la patte qui l’écrase contre terre, n’est-ce-pas ? Et puis il était déraisonnable qu’elle se mette dans une telle colère après qu’un petit être masculin ait eut le manque de jugeote pour l’insulter de la sorte, peut-être même ne s’était-il pas rendu compte de ce à quoi il venait d’échapper ! Dieu que les humains sont stupides dans le fond, quand ils ne savent pas reconnaître ni le danger qui leur fait fasse, ni le danger vers lequel ils se dirigent. Tant pis, elle pourrait s’arrêter là, laisser ce jeune homme se balader et se diriger vers une fin certaine, avec quelques malheureux carambolages à la clé, mais elle ne se sentait pas d’humour à faillir ses premiers instincts. Elle avait choisit sa cible, elle ne pouvait pas décemment l’abandonner, même si il avait encore bien du mal à reconnaître toute sa naturelle grandeur ! Elle respira profondément une nouvelle fois, juste pour être sûre et certaine de se libérer des dernières traces de rancoeur qui pouvaient encore gouverner sa conscience, puis elle se mit en marche. Demi-tour, direction le chemin emprunté par son damoiseau de la soirée. Elle avait un boulot d’ange-gardien à accomplir !

*
*   *

Quant elle arriva, les lieux étaient déjà en pleine effervescence. Les conducteurs commençaient à s’installer dans leurs véhicules, tandis que quelques badauds et crétines se baladaient à droite à gauche, comme pour soutenir leurs héros de la soirée par leur présence et leurs paroles. L’ensemble pouvaient sembler encore un peu chaotique, mais le degré de perfectionnement quand à la retranscription de cet événement, à savoir la batterie de petit drones qui se baladaient déjà dans les airs avec leurs vrombissements agaçants, démontrait du zèle avec lequel les organisateurs mettaient en scène la présente compétition. Enothis, elle, n’en avait cure. Elle s’approcha de la zone des participants avec un calme souverain, se dissimulant de la vue des éventuels badauds grâce à l’ouvrage de ses dons, ce passage sous une forme immatérielle qui lui permet de traverser murs et surfaces à sa guise, mais aussi de ne pas dévoiler sa forme à la foule environnante. Alors alors alors, où se trouvait l’idiot qui avait osé l’ignorer tout à l’heure? Bien sûr elle ne voulait pas lui faire de mal, elle allait juste lui apprendre avec diplomatie que l’on ne rejetait pas ses « avances » de manières aussi cavalières que ce qu’il avait put faire. Les deux premières voitures qu’elle observa ne semblaient pas abriter sa cible, mais une fois la troisième auscultée, le voilà, déjà assis dedans, en train de vérifier l’ensemble de ses rétro-viseurs. Quel précautionneux petit char… amusant personnage. Pas de griefs ma chère Emaneth, pas de griefs nous avions dit. Bon eh bien si il était à ce point concentré, elle n’allait pas le déranger. Elle était là pour s’assurer de sa survie, pas pour provoquer sa chute.

Elle s’approcha de la partie passager, et se glissa à l’intérieur sans rencontrer la moindre résistance. Disons que les vitres en verre ne sont guère un obstacle sous la forme qu’elle avait entreprit de prendre, si bien qu’elle se trouvait désormais sur le siège passager, encore bien discrètement couvert par le voile de ses dons, et l’observait désormais de près. Un charmant gamin, mais qui n’avait clairement pas comprit la différence entre courage et inconscience. Elle ne lui en voulait pas, c’était le défaut de tout les jeunes hommes que de se croire aussi attirant qu’intouchables. À moins que cela n’avait à voir avec l’autre qu’il habitait ? Même encore maintenant, la légère diffusion autour de son être, provoquée par la suspicieuse superposition de sa deuxième personnalité à la première, laissait préjuger de l’état d’alerte dans lequel il se trouvait. Qui sait, peut-être même qu’avec un minimum de chance, son alter-égo était capable de percevoir l’indicible, et devinait déjà sa présence à quelques centimètres du jeune homme ? Cela serait surprenant, et honnêtement Emaneth n’en serait que plus impressionnée par les dons latents de l’humain. En revanche, elle savait que c’était hautement improbable, et ce pour une raison toute simple : Si il était capable de la percevoir malgré son voile, l’autre entité la verrait sûrement comme un danger immédiat, et se serait sûrement éveillée. Du moins se permettait-elle cette conjecture ! Qui ne dura qu’un temps quant elle entendit les moteurs des six véhicules se mettre en route, et les badauds quitter rapidement la piste de peur de se faire faucher par quelques maladroits guignols lors de son départ.

Une balade à pleine allure, cela allait être somme tout amusant. Et vu qu’une grande partie des véhicules humains lui paraissent mollassons, on peut dire que l’idée de se retrouver à l’avant d’un véritable bolide de course avait de quoi plaire à la djinn. Il s’agissait là d’une nouvelle expérience, prometteuse, et elle allait la savourer. Une prostituée sans le moindre goût en terme d’habillage, ou du moins ce qui s’en rapprochait le plus aux yeux de la féline entité, se mit en face des voitures, drapeaux à la main, une mise en scène somme toute passablement cliché. Une légère tension montait dans l’air. D’abord un signal lumineux, puis un deuxième, elle put voir son protégé du soir se tendre un peu plus, sûrement prêt à se faire remarquer par une conduite des plus audacieuse. Troisième signal et lever de drapeaux, la pluie qui s’écroulait durement sur les pare-brise offrait en cet instant un sursaut supplémentaire de tension dramatique, l’esprit égyptien pouvant se croire dans l’un de ces films plein de clichés qu’Enothis prenait plaisir à regarder. Puis l’ultime signal, et le vrombissement tonitruant de la mécanique bien huilée qui se met en marche à l’unisson. Autant de féroce bête de métal qui s’élançaient dans la tempête alors que l’idiote de service avec ses étendards les abattaient vers le sol dans un geste inutile. Un départ en trombe dans des rues plus ou moins vides, et avec pour téléspectateurs une ignoble quantité d’affreux sans cervelle. Mais Emaneth en profitait avec une joie sauvage. Même dans le règne animal, ou spirituel, la vitesse avait ce quelque-chose d’époustouflant, de libérateur, comme une tentative vaine de suivre avec gloire la course même de la lumière… Et en cette soirée elle était servie.

Alors après un virage serré, puis un deuxième où son jeune conducteur semblait passablement concentré, l’oeil précis et l’esprit alerte, elle s’installa nonchalamment sur son propre fauteuil, et profita du spectacle. Jambes croisées dans les pieds se trouvaient sur le tableau de bord, bras relevés et mains derrière la nuque, elle s’installa confortablement, le plus confortablement possible même… Et leva les effets de ses dons, laissant son corps reprendre une pleine forme tangible, juste auprès de ce fougueux cavalier aux rênes de son puissant destrier.

« Toi, un jour, il va t’arriver quelques tristes destins. Non pas que je sois capable d’en juger par moi-même, mais je ne peux que l’humer autour de ta personne. Trop impétueux, trop audacieux. Oh et, attention, regarde devant toi ! »

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Le temple Shinto / Re : Aux prières d'une nuit enneigée { Pv ~ Klaus }
« le: vendredi 08 janvier 2021, 17:29:56 »
Enothis vivait un moment d’allégresse. Pourtant la situation aurait put être vivre de biens d’autres manières par ceux qui auraient eut l’occasion de se retrouver à sa place. Le froid mordant sur son corps, qu’elle n’avait qu’à peine couvert maintenant qu’elle s’était vêtue de sa tenue rituelle, ou encore le fait que la tempête environnante sifflait, avec engouement, son strident qui balayait la nuit de sa présence. Pourtant, l’égyptienne y trouvait exactement la meilleure des dispositions pour qu’elle exprime sa foi. Parce que malgré les réactions de son corps, cette chair de poule et ces frémissements dû à la morsure amusée du froid nippon, ou encore les tentatives malicieuses du vent et de la neige pour venir capter son attention, la jeune femme trouvait dans le feu de sa Foi l’endurance pour lutter contre ces ennemis naturels. Elle se laissait bercer par ses vœux et ses déclarations, exprimait sans honte, à haute voix, la teneur de ses prières, avant de retourner au silence pieux. Son âme était le brasier suffisant pour qu’elle ne faillisse pas dans cette épreuve, imprévue, mais qui avait alors un aspect presque rituel, comme si elle se devait de prouver que ses religieuses pensées ne pouvaient être troublées par quelques actions envoyées par une divinité courroucée. Alors elle priait avec ferveur, n’oubliait peut-être pas le froid, la neige et l’obscurité environnante, mais l’acceptait comme de justes compagnes, avec qui elle avait bon espoir de passer la nuit sans jamais faiblir.

De temps à autres elle psalmodiait ses couplets rituels, peut-être hérités d’un culte blafard et malveillant, mais dont elle gardait les traces au fond de son coeur. Non pas qu’elle puisse y attribuer une réelle consistance, mais elle espérait, par la puissance de ses paroles et de ses vœux, que celles-ci soient suffisantes pour atteindre la conscience de la divinité qu’elle louait. Elle n’était rien pour ces tout-puissants Créateurs, pour ces êtres qui, loin au-dessus d’elle, pouvaient choisir, tester, chérir les êtres humains qui avaient attirés leurs faveurs. Et si elle ne pensait pas être de ceux qui méritaient plus, ayant déjà été bénie de la présence d’Emaneth, elle ne manquait pas pour autant de leur vouer une déférence absolue et intact : Elle portait en son coeur l’amour de ces Très Grands, pur et sincère, et il n’y avait dans sa Foi aucune intention suffisamment sombre ou altière pour en entacher le sens. Tout ce qu’elle prononçait avait valeur de vérité à ses yeux, puissante, sacrée, à laquelle elle s’adonnait pleinement. Et elle ne cessait de le faire, entrecoupé de longues pauses de pleine prière :

« … Et quand, sur ses terres désormais recouvertes par les sables trompeurs, le Premier homme fit foi de sa Loi, l’Eternel se présenta à lui avec splendeur. De ses mots apparut la Vérité, et de ses termes furent créé le monde de l’Homme : Par Lieu et Mers, Ciel et Profondeur, partout où Homme se trouvera, Lui se trouvera aussi. Et que chaque pas soit fait avec humilité, car Il présentera à l’Homme épreuves et dangers, car Il cherchera à statuer de la valeur de l’Homme. Car tous devront faire cas de leur Foi, et que tous seront un jour jugé à l’aune de leurs actes. Car sous les sables trompeurs se trouvent la première terre de l’Homme, et que celle-ci se rappellera encore, après les éons, de ses premiers choix comme les derniers... »

Elle n’entendit pas, au coeur de ses prières, le bruissement de l’eau plate qui se trouvait devant elle, voilée par le froid hivernal et les pleurs gelées. Il était déjà si tard après tout, et même si elle ne faisait guère attention à l’écoulement limpide du temps, fièvreusement emportée dans ses élans de Foi, elle savait pertinemment que nul ne serait assez fou pour rejoindre si tardivement ce lieu perdu et secret par une telle nuit, ce qui l’avait amenée à ne plus faire attention à son environnement. Même Emaneth, tapie en son coeur, ne s’était pas mise sur ses gardes, et pour quelques raisons bien diverses : La première était qu’elle ne pensait pas qu’un humain puisse être aussi fou que sa fanatique de compagne, la seconde que si quelques esprits se trouvaient entre ces murs, ils ne se permettraient pas d’approcher un danger telle que celui qu’elle représentait, même pour les entités non-humaine. Le duo se pensait seul, parfaitement seul, absolument seul. Et ainsi elles se laissaient chacune allée à leur activités, la Djinn sommeillant en Enothis, et la jeune femme à la peau de bronze évoquant sa foi à mainte reprise, appelant de ses actions la preuve de sa passion religieuse. Non, ni l’une ni l’autre n’avaient put remarquer le frémissement de l’ondée, le déplacement succinct de la surface du bassin alors que la forme titanesque qui s’y trouvait cherchait à quérir quelques primes informations quant à son environnement. Honnêtement, Enothis gardant la majeure partie du temps ses yeux fermées pour se concentrer sur ses versets pieux, elle avait d’autant moins de chance de remarquer pareil détail.

En revanche, et ce malgré l’entrave passive de cette transe méditatoire qui l’avait envahie depuis plus de deux heures, elle ne put pas passer à côté de ce bruit si évident : le grincement du bois. Long, lourd, monotone, les premières planches de l’entrée grincèrent d’agonie quand quelque chose vint enfin pénétrer dans cette espace privilégié qu’elle s’était construit, tant et si bien qu’elle eut un moment de doute suffisant pour briser son état de grâce. Devait-elle ouvrir les yeux ? Devait-elle s’enquérir de l’éventuelle présence qui semblait s’approcher d’elle ? N’était-ce pas là une épreuve de plus pour tenter sa foi ? Bien sûr qu’elle ne put qu’y réfléchir dans toute la hâte possible, car l’approche d’une entité humaine pouvait la mettre dans un sacré embarras, encore plus lorsque l’on considérait la manière bien étrange dans laquelle elle était vêtue ! Mais l’hésitation s’entendait aussi, la jeune femme ne voulant guère présenter à ses Seigneurs la moindre preuve de faiblesse. Pourtant, sa sécurité prit le dessus quand elle entendit un autre de ces pas lourds s’approcher d’elle, se faire entendre à l’entrée même de la pièce où elle se trouvait. Elle ouvrit donc lentement les yeux, avec la peur de ce qu’elle pourrait découvrir, et manqua défaillir face à ce qu’elle apercevait. Une forme titanesque, dont elle se demandait même comment elle avait put se glisser par la double-porte qu’elle avait laissée ouverte sur le spectacle méditatif du jardin, lui faisait face. Si ce n’était grâce au voile qui se trouvait devant son visage, il aurait été évident qu’une véritable stupeur pourrait être observée sur ses traits. Et pétrifiée, stupéfaite, elle ne put faire le moindre geste alors que ça se rapprochait, pas à pas, lentement… peut-être péniblement ?

« Ankhti... »

Elle eut la volonté de parler, mais ne le put. De toutes manières, cette énormissime créature qu’elle ne distinguait pas encore pleinement aurait couvert sa voix, car il s’affaissa lourdement sur le sol de tout son corps, et cette chute provoqua un tel boucan qu’elle aurait put croire qu’un quelconque éclair aurait déjà zébré le ciel, avant que ce tonnerre ne vienne la cueillir dans sa stupeur. Elle eut deux pensées, la première étant qu’elle se demanda un court instant si elle ne s’était pas mise à rêver, la seconde qu’elle fut autrement rassurée de voir que cet être, en s’échouant sur le sol, n’avait pas brisé l’ensemble de la structure dans son mouvement. Seigneur dieu, qu’était-ce ?
D’une main tremblante, elle alla chercher la tiare qui se trouvait sur le sommet de son crâne, et l’ôta délicatement, comme si le fait d’agir rapidement pouvait la mettre en danger face à cette chose inconsciente. Elle ôta par la même ce voile qui floutait sa perception visuelle, et découvrit cet invité nocturne qui faisait battre son coeur à tout rompre, non d’un amour pieux comme plus tôt, mais bien d’une peur terrible, presque primale. Et quand elle posa enfin les yeux sur cette entité, elle manqua crier. Ce qui l’en empêcha ? La peur de l’éveiller. Cette chose faisait non seulement plusieurs mètres de long, ce qui laissait comprendre pourquoi le bois ancien du temple abandonné avait hurlé de douleur sous son poids, mais surtout il était si large et imposant qu’Enothis, encore agenouillée, même en posture de retrait, n’était pas assez grande pour regarder par dessus le dos de cette monstruosité. Mais surtout, SURTOUT, cette forme de vie parfaitement inhumaine avait les attributs physiques de quelques reptiles, et après une légère expertise visuelle, l’égyptienne prit l’audace même de lui attribuer une parenté incompréhensible avec les énormes crocodiles qui baignent dans les fleuves de son pays d’origine. Autant dire que le choc, désormais absolu, la tira définitivement de son cocon de foi, et qu’elle eut enfin une réaction logique en se rejetant en arrière, même si bien tard, pour se redresser comme elle le pouvait sur ses jambes. Seigneur, quelle folie que cette chose. Et surtout qu’est-ce que ça faisait ici ? Elle voulut le dire, mais s’arrêta immédiatement : Elle devait procéder par étape, et non dans l’empressement le plus incohérent :

« Que… Tu… Tu es réveillé ? »

Pas un bruit. L’énorme crocodile humanoïde avait les yeux clos, et le souffle presque absent. Elle s’approcha lentement de cette entité évanouie et l’observa avec une crainte mêlée de curiosité. Il était froid. Extrêmement froid même, et visiblement son corps était couvert d’un mélange de neige et d’eau, le tout étant lentement en train de geler avec la température environnante. Soyons honnête, elle n’était pas vétérinaire, encore moins zoologiste, mais l’état de la créature qu’elle auscultait était suffisamment poignant pour qu’elle comprenne qu’il y avait une certaine forme de gravité à la situation. Encore plus qu’ayant déjà vu plus d’un reptile dans sa contrée natale, elle savait qu’aux heures les plus froides de la nuit désertique, ces bêtes aux sang-froid fuyaient instinctivement dans quelques nids et anfractuosités plus chaleureuses. Peut-être que le cas était similaire, que cette chose, toute incompréhensible qu’elle était pour son esprit, avait eut un besoin immédiat de chaleur afin de sauver sa vie, ce qui l’avait amené à s’approcher d’un être humain comme elle ? Mais … Mais est-ce qu’elle devait le sauver ? Ce genre de bêtes sauvages sont puissantes, dangereuses, et souvent sanguinaires une fois que la faim les habite. Que risquait-elle à l’idée de le sauver, et surtout de faire tout ce qui était en son pouvoir pour le faire ?

Quant elle y pensa, elle se sentit sotte, secoua la tête de droite à gauche pour se réveiller, puis se mit son propre poing dans le front afin que la douleur lui remette les idées en place. Cette chose avait besoin d’aide, une aide qu’elle pouvait donner. De plus, toute inhumaine que cette monstruosité était, elle avait été capable de parole avant de s’écrouler dans l’inconscience, prouvant par là une intelligence telle que l’abandonner serait tout simplement la même chose que de ne pas aider un autre être humain.

Alors elle s’activa. Tout d’abord, elle alla chercher ses premières affaires, tant pis pour leur état futur, et sécha comme elle put le corps de ce puissant crocodile humain. De la tête aux pattes, elle tenta d’ôter un maximum de liquide afin que la bête ne se retrouve pas sous une épaisse couche de givre, puis ne put que se mordre la lèvre inférieure quant elle remarqua qu’une partie de la queue de l’énorme saurien se trouvait en dehors de de la protection du temple. Tant pis, elle alla chercher son sac, se posta à l’extérieur en marchant directement dans la neige, faisant fi du toucher glacé de cette couche nivéenne, puis attrapa la queue de son invité surprise pour la soulever comme elle put. Glissante, et ce encore plus avec l’eau et la neige, elle pesta durant de longues minutes avant de finalement réussir à se positionner, la queue posée contre son torse et en partie sur son épaule, puis de glisser son sac en dessous, pour enfin relâcher le lourd appendice dessus, et enfin de le couvrir du reste de ses affaires. Respirant lourdement, sa tenue détrempée et le froid commençant à l’attaquer aussi, elle n’attendit pas plus longtemps avant de rentrer immédiatement à l’abri, et de se diriger dans le couloir par lequel elle était rentrée pour aller chercher ce dont elle avait besoin. À savoir : du bois, de la vieille toile, et du bois plus épais encore. Elle attrapa le tout dans les ruines du bâtiment, quitte à arracher certains éléments des vieilles portes coulissantes, non sans s’excuser auprès de la divinité tutélaire des lieux, et ramassa le reste au sol avant de revenir dans la pièce où sommeillait dangereusement le reptile humanoïde.

C’était le dernier instant critique, le moment ultime où elle pouvait faire marche arrière. Elle ne le fit pas. Amassant sa récolte près de la bête titanesque, elle s’assura d’en faire un tas relativement large… Et l’alluma après quelques tentatives, produisant un large feu de camp. Afin de s’éviter de mauvaises surprises, elle humecta les planches alentours avec de la neige, puis ferma comme elle put les doubles portes de la pièce, considérant que l’appendice caudale de cette chose se trouvait au beau milieu, pour enfin considérer sa tentative de sauvetage comme accomplie. Elle n’eut plus qu’à aller s’installer dans un coin de la pièce, le plus éloigné possible de cette créature, et chercha à retrouver son calme. Si elle reprit ses prières au bout d’une bonne demi-heure, ce fut pour prier alors que cette bête ne soit pas agressive… et qu’elle puisse avoir la vie sauve.

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One Shot / Une proie pour en chasser une autre { Pv ~ Setyhs/Tetyhs }
« le: mardi 05 janvier 2021, 16:37:57 »
« Bonjour madame Mueller. Nous sommes ravis que vous ayez acceptés de répondre à notre demande. Je vous en prie, asseyez-vous, nous allons vous communiquer les détails sur la mission que nous souhaitons vous confier. »

Le bureau où elle se trouvait était du plus pur style tekhan. Milieu sobre et vide, les murs blancs faisait la concurrence à une moquette rase d’une couleur pâle, un bleu qui n’allait décidément pas avec le ciel que l’on pouvait entrapercevoir depuis la baie vitrée qui lui faisait face. Belphégor ne fit pas mine de se faire prier par ses commanditaires, et à l’invitation de l’hôtesse qui se trouvait à l’entrée, fit les quelques pas qui la menèrent à la table ovale qui ornait le centre de la pièce avec toujours autant d’originalité, avant de s’asseoir en son extrémité dans un mouvement simple et ordonné. En face d’elle, deux femme se trouvait de chaque coin de la table. D’abord, Amira Greysnoff, une membre éminente du bureau d’immigration de Tekhos, connue pour sa dernière purge, il y a sept années, des faubourgs de la ville, et notamment une bonne partie du quartier terranide qui s’y était formé. Finalement, la phrase la plus marquante de cette politique aux cheveux parfaitement lisse et blond malgré son âge, preuve d’une méticuleuse utilisation de la chirurgie esthétique, avait été, en vingt années de carrière : « Que notre pays et notre civilisation ne sauront s’avilir par la présence de bêtes ignorantes dans les rues de notre capitale ». De l’autre côté, Sheïd Hetournis, dirigeante d’une société dont les activités locales étaient le tourisme exotique, une autre manière de parler d’incursion hors Tekhos pour des familles fortunées en recherche de divertissement.

Cette paire improbable se côtoyait pour des raisons autrement moins commode, et il s’agissait là de la raison principale de la présence de la mercenaire aux cheveux de sang. Belphégor n’avait pas accepter ce contrat pour la prime excellente qu’elle représentait, ni même pour se mettre dans la poche deux hautes mains de la société Tekhane. Non, elle était là parce que quelques rapports, notamment parmi les forces armées, témoignaient de déplacements illégaux dans les montagnes Ouest du pays, en direction de l’Empire d’Ashnard et de ses principautés avoisinantes. Si les soldats avaient témoignés avoir été tenu au silence, de nombreux autres avaient décidés de faire remonter leurs observations aux bureaux supérieurs de répression des actes frauduleux non-scientifiques, ce qui avaient amenés à l’emploie d’une enquêtrice non-agréée par l’État : Elle. Bien sûr, elle avait acceptée cette première mission, ce qui l’amenait à cette seconde. Elle comptait participer activement aux activités de l’entreprise afin de mettre à jour les comportements illégaux de celle-ci. Et grâce aux précautions des bureaux de son premier emploi, elle n’avait pas eut à s’inquiéter que les deux dames qui lui faisaient face ait put, en quelques occasions, remonter les traces de sa précédente entrevue. Autrement dit, elle était là, blanche comme neige, prête à parler d’un boulot sûrement inquiétant, voire complètement écoeurant moralement, et qu’elle devra remplir pour paraître parfaitement honnête, ce qui lui permettra d’approcher un peu plus de son objectif premier. Ne restait plus qu’à apprendre de quoi il s’agissait.

« Bonjour madame Mueller, et merci d’être venue. Nous vous avons contacter sur le conseil de personnes pour lesquels nous avons toute confiance, et souhaitons donc vous embaucher pour une mission de prime importance. Vous comprendrez bien que l’ensemble de nos échanges, ainsi que la teneur de votre travail, devrons rester entre ses murs. La moindre information sortante sera considérée comme une rupture de contrat, et nous n’aurons alors plus besoin de vos services. Sommes nous déjà en accord sur ce point ?
Soyons parfaitement clair, je ne me déplace pas sans raison. Je suis ici pour accepter votre offre, et je connais particulièrement bien le fonctionnement des contrats d’ordre G. Peut-être vous sentez vous le besoin de le rappeler, mais j’aurais alors bonne intention de vous rappeler que je ne me tiens pas parmi les élites du mercenariat Tekhan depuis quasiment vingt années pour rien.
Hum, pardonnez donc cette digression professionnelle alors. Très bien. Madame Greysnoff, pouvez vous sortir les documents s’il-vous-plaît ? »

Que ce soit la politique qui sorte les documents l’étonnait déjà un peu plus. Elle avait déjà eut à faire avec des coups montés, ou des entreprises frauduleuses qui voulaient faire connaître de « nouvelles expériences » à leur clientèle chérie, mais de là à ce que ce soit une personne reconnue publiquement qui ait sous la main ses documents de mission, là c’était une première. Et elle n’appréciait pas vraiment cela. Si Amira Greysnoff était à l’origine de cette foire, cela allait compliquer énormément sa marge de manœuvre plus tard, et cela de manière passablement dangereuse même. Faire tomber une entreprise entière avec ses employés à Tekhos, ce n’était pas un grand mal, une nouvelle idée fleurissait le lendemain et le siège était racheté dans la foulée. Attaquer une personne d’autorité publique avec du pouvoir et des influences sur le monde Tekhan… Ce n’était pas la même affaire. Enfin, elle n’était plus en position de réfléchir au bourbier dans lequel elle s’était mise. Elle avait encore bien des connaissances dans le milieu, ainsi que le support de ses premiers employeurs, et éventuellement quelques moyens d’agir dans l’ombre. Tout allait désormais dépendre de son contrat, qui lui fut glissé sur la table. Une belle pochette grise avec un scellé automatique. Le genre d’attirail que l’on s’offre pour ranger son linge sale à l’abri des regards, la matière de la pochette étant du même acabit que celle avec laquelle on fait les tenues de l’armée. Pas un truc qui se déchire à la main en somme. Belphégor attendit que l’une de ses interlocutrices déverrouille le scellé à l’un d’un pass à empreinte qu’elle devait avoir sur elle, puis elle sortie les documents sur la table. Un paquet d’instructions, et … un résumé personnel d’une jeune femme, visiblement terranide.

« Nous souhaiterions que vous trouviez et récupéreriez cette ressortissante terranide. Les raisons de cette chasse ne vous sont pas communiquée, considérez donc qu’il s’agit là d’une action rapide. Trouver, maîtriser, livrer.
Elle ne semble pas dangereuse. Même si elle peut utiliser la magie, comme bon nombre des non-Tekhan, au vu de son âge elle ne doit guère en avoir une maîtrise particulière. Hormis le fait que ce soit une terranide, rien ne suggère une importance telle qu’elle nécessite mon emploi.
La dernière zone où elle a été vue, si.
Comment ça ?
Cette cible… Se trouve sur Terre. »

Cette mention fit tiquer la mercenaire. Relevant son regard des fiches et consignes pour alors observer le visage de ses commanditaires, elle put y lire le fait qu’elles s’étaient permises cette information en connaissance de cause, et donc qu’elles avaient pleine conscience de trois choses : La Terre existe, il existe des passages invisibles pour s’y rendre, et que Belphégor avait déjà eut l’occasion de s’y rendre. Autant d’informations qu’il ne faisait pas bon de voir mise sur la table par des personnes capable de l’engager sous un contrat d’ordre G. Au moins cela commençait effectivement à sentir le roussi, et considérant que la mercenaire aux cheveux de sang haïssait le moindre voyage sur Terre, notamment à cause de la propension d’ho.. de mâ.. d’êtres de genre masculin, cela promettait une mission en fil tendu. Au moins elle pouvait parler honnêtement sur ce genre de point, et faire-valoir ses avis sur la question… Mais rare sont les employeurs qui affectionnent ce genre de liberté de la part de « simple mercenaire ». Aussi s’arrêta-t-elle à un haussement de sourcil, puis rangea-t-elle l’ensemble des documents avant de se relever de sa chaise avec dignité, le dossier sous le bras.

« Combien de temps ?
Au plus tôt.
Ce à quoi je m’attendais. Mesdames, au revoir, je vous contacterai une fois la mission aboutie. »

*
*   *

« Tu penses vraiment que c’est une bonne idée Bel’ ? Nous aurions dût emmener K’leir.
Je passerais pour une dingue avec deux tronçonneuses au bras. Et je ne parle même pas de l’attirail que je devrais transporter pour vous cacher en me déplaçant. Non, aujourd’hui, on fait ça en duo Ter’er.
Ouaip, bah je le sens mal. Puis la moitié des gens me bousculent. »

Ter’er, son compagnon de toujours, était actuellement enfermé dans un grand sac à dos sur lequel Belphégor s’était avachie tout en réfléchissant. Seïkusu était le principal lieu accessible par portail, aussi il était difficilement imaginable qu’une cible Tekhane se trouve autre part qu’en cette cité. En revanche, la ville ne manquait pas d’être relativement grande, même si infiniment moins que Tekhos, ce qui faisait que la mercenaire savait pertinemment qu’elle allait mettre du temps à la trouver. Elle en était à trois jours d’actives recherches, et elle avait éliminée déjà deux quartiers résidentiels qu’elle avait passée au peigne fin, de jour comme de nuit. La tronçonneuse dans son sac, en revanche, commençait à être passablement fatiguée du trajet, et se mettait donc à se plaindre, à geindre, à grogner, voire à lui sortir quelques propos inacceptables dans le but de la faire sortir de ses gonds en public. Elle avait manquée rouer de coup son associée de toujours dans une ruelle quand celle-ci avait suggérée d’un ton gauguenard qu’elle devrait sucer le mec qui avait tenter de la draguer. Bienheureusement elle s’était calmée avant de passer à l’acte. Enfin, remettant le sac sur son dos, elle se mit en chemin de nouveau, et commença à se diriger vers le complexe scolaire de Seïkusu. Sur les infos, la demoiselle qu’on lui avait demandée de trouver était jeune, aussi il était potentiellement possible qu’elle la trouve parmi les étudiants, si encore elle pouvait la remarquer au milieu d’une foule de gamin ahuri et de tout sexe.

« Putain, heureusement qu’on ne fraye pas avec les pays phallocentré… Je crois que je finirai par pratiquer un bon génocide.
Femme et enfant avec ? Allons, penses à ton père, et tes demi-frè…
Ferme ta gueule Ter’er, c’pas parce que je suis diminuée de moitié sans K’leir que j’peux pas te faire ravaler tes paroles.
C’toi la chef Bel’ ! »

Il lui fallut quelques temps pour atteindre le complexe scolaire, et tout autant de temps pour trouver un lieu où elle pouvait s'installer pour s'assurer de garder dans son champ visuel l'immense sortie de cette zone. Techniquement, une autre devait exister, mais en sachant que celle qu'elle avait choisie de surveiller était celle qui permettait d'atteindre les les transports en communs, elle se doutait qu'une jeune femme l'emprunterait rapidement sans même chercher à se perdre en quelques inconvenantes balades. C'est donc du haut d'un immeuble voisin qu'elle fit son observation. C'était entre elle et sa proie, l'instant où l'une ou l'autre ne serait pas assez vigilante, et la mercenaire avait pleine conscience que nulle enfant ne saurait se croire suffisamment en danger pour établir quelques chemins prudents pour rentrer chez elle. Aussi, ce n'était qu'une épreuve de patience de sa part, tout particulièrement ardue toutefois en considérant la présence malhabile et grossière de Ter'er, dont les propos les plus outrageants avaient souvent la tendance de la faire sortir de ses gonds au pire moment. Pourtant cette dernière resta calme, sûrement la menace de plus tôt qui lui avait cloué les boulons. Alors le temps s'écoula avec la même lenteur que les derniers jours, non sans que la femme ne s'amuse parfois du comportement des gamins sortant depuis le large portail du complexe. Ce n'était pas parce qu'elle était androgyne et plus âgée qu'elle ne pouvait pas louer la fraîcheur de vivre de ces jeunes gens après tout, et le spectacle se trouvait parfois divertissant... Du moins jusqu'à ce qu'elle la remarque !

« Oh tiens, te voilà. Décidément, cela n'aura vraiment été qu'une affaire de patience. Dire que je m'attendais à camper ici les prochains jours. »

Dans la rue, au plus bas, elle observa d'un oeil fin de prédateur la forme délicate de la jeune femme. Belle de la fraîcheur de l'enfance encore sereine, au visage souriant, la mine dénuée de trouble, celle qui cachait avec une science certaine ses appendices vulpins vagabondait gaiement en dehors de son établissement, échangeant calmement avec ses amies, sans se douter de la présence belliqueuse de la mercenaire aux cheveux de sang. La prendre en filature fut chose si aisée que la tekhane manqua se demander si elle n'était pas là pour quelques activités de vacance. Elle lui emboîta le pas d'une rue de distance, et emprunta ensuite la même voie de tram qu'elle pour se retrouver assez rapidement dans le même wagon que cette drôle de demoiselle aussi délicate qu'inconsciente. En à peine trois quart d'heure, elles s'étaient toutes deux tant éloignée du coeur de la ville que Belphégor manqua se demander si elle ne le faisait pas exprès, mais elle ne chercha même plus à se poser la question une fois qu'elle la vit passer par un large terrain vague pour atteindre une autre partie de la cité. Ou elle l'avait remarquée et se pensait en mesure de la défaire de face, ou elle était décidément très loin de croire en l'existence d'un potentiel danger pour elle. Tant pis, la mercenaire n'allait pas laisser sa proie aller plus loin, le lieu où elles se trouvaient était largement trop propice à sa mission.

Elle sortie son arme, et d'un mouvement agile, puissant, trancha un pan de mur à l'entrée même du terrain vague. Sa main en attrapa le rebord, et c'est de force brute qu'elle projeta le lourd et épais morceau de béton à l'intérieur de la surface vide que traversait Setyhs. Quand celui-ci retomba, ce fut deux mètres devant la jeune renarde, tandis que la mercenaire avança lentement hors de sa cachette, se plaçant devant l'entrée, comme pour signaler à la jeune femme son impossibilité de fuir.

« Bonjour petite kitsune. Désolé pour toi mon enfant, mais je vais devoir te demander, sans autre formes de protestations, que tu m'accompagnes. Crois moi, j'aimerais éviter de faire plus amples démonstrations de mes capacités. »

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« Ça pue…
Mince Emaneth, on avait dit que tu ne t’exprimes que quand nous sommes seules !
Peut-être… Mais il y a quelque chose ou quelqu’un qui pue. »

Les deux comparses étaient encore en cours. Enothis, éternelle dernière de tout les contrôles et de toutes les évaluations, essayait encore une fois de suivre l’ensemble de ce que déblatérait le professeur sans se perdre dans quelques doutes ou errances. Et quand Emaneth parlait, elle n’avait que plus de mal à se concentrer ! Ce n’était pas que la Djinn lui était désagréable, au contraire, il s’agissait de son amie depuis longtemps maintenant, mais avoir une voix désincarnée qui vous parle directement dans l’esprit alors même que vous essayer de produire efficacement une intégrale en algèbre, c’était de l’ordre de l’impossible. De plus, elle avait du mal à ne pas lui répondre, si bien qu’elle lui chuchotait sa réponse, tout bas, un simple souffle entre ses deux lèvres, mais elle avait à chaque fois peur que la moindre petite oreille tendue ne puisse l’entendre déblatérer quelques étrangetés sans raisons, et qu’elle finisse par passer pour une folle. Déjà que l’étiquette de l’étrangère lui avait causé suffisamment de soucis, si en plus elle finissait par se construire une réputation de mauvaise relation, c’était finie, elle pouvait dire adieu à toute la normalité de sa vie de lycéenne en quête de paix. Et jamais elle ne se le pardonnerais de foutre sa scolarité en l’air. Aussi, elle eut le bon don de rappeler effectivement Emaneth à l’ordre pour l’instant, espérant attendre la cloche pour pouvoir aller échanger discrètement avec elle dans un lieu bien moins peuplé. Peut-être aurait-elle le temps de foncer aux toilettes de l’étage supérieur ? Normalement elles sont toujours vides à cette heure-là de la journée. Malheureusement, quand les cloches sonnèrent enfin, et qu’elle voulut prendre ses affaires, elle se fit arrêter :

« Mademoiselle Anekthotem. Restez je vous prie, j’ai besoin de vous parler. »

Horreur et désespoir. Elle observait donc l’ensemble des élèves quitter la salle de classe à toute vitesse, jetant leurs sacs sur leur dos avant de s’enfuir comme autant de diable en boîte, multitudes de jeunes avides d’enfin pouvoir goûter à un minimum de temps libre. Elle, au milieu de la pièce et en proie à une certaine inquiétude, ne fit qu’attendre que le professeur veuille bien s’exprimer sur les raisons de sa retenue. Malheureusement encore, celui-ci prenait son temps. Il effaçait le tableau d’abord, puis prit même le temps de ranger ses affaires d’une main légère et lente, comme si il essayait, par quelques moyens, à retarder le départ de la lycéenne venue de l’autre côté du globe. Ce fut presque si elle ne manqua pas de faire démonstration de son impatience, mais elle avait apprit depuis peu que la courtoisie et l’humilité étaient de reines valeurs dans la société japonaise, si bien qu’elle ne fit qu’une chose : Elle imita l’adulte présent dans la pièce, et rangea tranquillement ses affaires sans mots dire, du moins jusqu’à ce qu’il lui fasse signe de se rapprocher. Plaçant calmement son sac à bandoulière sur son épaule, l’égyptienne fit donc les quelques pas qui la séparait du bureau de l’enseignant, et s’y arrêta sans encore s’exprimer, cherchant le moindre indice sur le visage du cinquantenaire pour pouvoir se faire une idée de ce qu’il allait lui dire. Mais pour le coup, ce dernier était soit extrêmement fatigué, soit tout particulièrement doué pour dissimuler ses émotions derrière le masque de l’indifférence. Elle n’eut aucune première idée de ce qu’il allait pouvoir lui expliquer avant qu’il n’ait ouvert enfin la bouche, et se soit mit à lui parler avec un ton monotone :

« Je suis désolé de vous retenir, mais je suis très inquiet. Vos résultats ne brillent guère, et je suis malheureux de vous voir tant trimer sans résultats. Pourtant vous avez de quoi faire, vous ne semblez juste pas avoir le temps de produire vos travaux… Et je l’incombe à votre manque de compréhension de notre langue, écrite comme parlée. Est-ce que je me trompe ?
Eh bien non … Je… Oui j’ai encore beaucoup de mal avec le japonais, c’est vrai.
L’équipe éducative et moi-même nous en rendons bien compte vous savez ? Je ne voulais pas vous mettre en porte-à-faux, nous savons tous que vous n’êtes pas responsables de ce genre de difficulté, et que vous mériteriez un minimum de soutien supplémentaire. C’est pour cela que nous voulions vous proposer quelque-chose : des cours supplémentaires, et des travaux en salle de permanence pour continuer de vous entraîner.
Oh ce … Ce serait avec plaisir monsieur.
Très bien, du coup… Voici ton premier exercice, Mme Toshuwani souhaitait commencer par un approfondissement de la langue. Tu peux rester ici ou aller en salle B117 si tu le souhaites.
Non ce.. ce sera très bien ici, merci infiniment. Merci beaucoup monsieur. »

Quelques instants seulement, et la voilà seule dans la pièce avec ses travaux supplémentaire en main. Elle qui travaillait déjà plus que de raison n’avait pas vraiment peur de se voir ajouter une batterie d’exercices personnels, mais maintenant qu’elle observait les quelques documents couverts de textes à trous et de consignes de lecture et d’écriture, elle commençait à se demander si elle ne risquait pas de perdre tout son temps libre à s’y affairer. Ce qui était à la fois pas grand-chose et beaucoup à la fois d’ailleurs. Enfin, elle retourna s’installer à sa place, soupira doucement, puis se permit de ressortir l’ensemble de ses crayons et ustensiles de cours pour pouvoir entamer les longs paragraphes théoriques des premières pages. Surligner ce qui était important, sous-ligner les notions essentielles, et une belle vague dans une couleur voyante pour identifier ce qui était plus complexe, plus précis. C’est tout en produisant ce petit travail préparatif qu’elle prit le temps de reprendre le contact avec la Djinn habitant son corps, lui demandant enfin la raison de ses premiers propos :

« C’est bon, nous sommes seules. Du coup, expliques moi ce qu’il se passe !
Je n’en sais trop rien pour tout avouer. Quelque chose sent mauvais dans le lycée depuis peu. Et ça s’intensifie avec le temps, ce qui devient … désagréable.
Tu n’as aucune idée de ce qui provoque cela ?
Non. Je pourrais dire une personne, avec plus ou moins de certitude, mais ce ne serait qu’imprécision de ma part. Mais ça sent l’ésotérisme. Quelque chose de brut et poisseux… Comme une flaque d’huile dans l’océan paisible des flots mystiques.
Tu sais que même avec ton image, c’est dur pour moi de me le représenter.
Vrai, les humains ne sont pas fait pour comprendre la magie. Disons qu’en gros, nous devons rester sur nos gardes. Un sorcier mal-intentionné est un nid à emmerdes, même si nous ne sommes pas visées.
Hum hum… Très bien Emaneth. Dis, tu peux me rendre un service ? Tu peux me réécrire ces phrases aux tableaux, que je tente de les mémoriser ?
… Bien sûr. Mais visiblement ce que je te dis te passes au-dessus... »

Ce fut presque si Enothis n’entendit pas la Djinn soupirer alors qu’elle fit usage de ses dons pour mouvoir délicatement la craie près du tableau, et la fit vire-volter de manière à écrire vivement et rapidement les phrases demandées. S’ensuivit plus d’une bonne demi-heure de travaux répétés et affinés jusqu’à ce que la moindre virgule soit retenue par le cerveau de l’égyptienne, qui alors se mit à réviser à voix haute. Reconnaître les sons, les jeux de langage, l’empreinte même de chaque particularité de la langue. Une véritable épreuve mais qui avait son charme, et que la demoiselle à la peau de bronze ne manqua pas d’accomplir avec la plus studieuse des attitudes. Ce ne fut qu’une fois pleinement convaincue de ses capacités, de sa pleine compréhension, qu’elle attaqua le reste des exercices avec une facilité déconcertante, puis qu’elle put enfin se sentir assez à l’aise pour considérer ce travail comme accompli. Reprenant ses affaires alors, elle se permit enfin de quitter la pièce avec grand empressement, et de fermer la porte derrière elle avant de se diriger vers la vie scolaire, notamment pour leur signaler son départ, mais aussi que la pièce qu’elle occupait n’était pas encore fermée au vu de son activité précédente. Elle longea dans sa course modérée l’ensemble des salles de club, et manqua d’ailleurs de percuter un jeune homme qu’elle ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam alors qu’elle passait devant la salle du club d’astrologie. Le pauvre, un blondinet sûrement loin de chez lui, comme elle, ne manqua pas de la targuer d’une mine stupéfaite alors qu’elle vint bondir de côté, instinctivement, et de lui faire un signe de main avant de reprendre sa course :

« Toutes mes excuses, je suis pressé. Pardon. »

Une volée, et deux même, d’escaliers plus tard, elle arriva à l’entrée de l’établissement, signala ce qu’elle avait à leur présenter, puis repartit tout de go en direction de la sortie du complexe scolaire. Direction le super-marché le plus proche, elle avait des courses à faire, et déjà bien trop peu de temps pour le reste de ses activités journalières.

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Le métro et la gare / Re : La loi de Murphy [ Pv ~ Lissandre Verrières]
« le: mardi 05 janvier 2021, 16:21:26 »
Le chaos de la situation ne trouva guère de temps de repos. Les deux pauvres jeunes femmes, seules, au milieux de ces salopards qui s’en donnaient à coeur joie pour les observer alors qu’elles se faisaient bousculer, malmener, violenter et violer, étaient en train de vivre un calvaire. Physique ? Plus vraiment, et pour cela la pauvre Enothis en subissait une dose supplémentaire de culpabilité, car son propre souhait s’était retourné contre elle, et elle se trouvait ainsi à apprécier chacun des coups de reins de son tortionnaire avec honte. Mais mental, psychologique ? Bien assurément. Se faire ainsi traiter, pour des conneries monumentales, pour l’orgueil et la satisfaction de petits salopards bouffis de prétentions qui avaient besoin de s’en prendre à des lycéennes pour se sentir puissant, c’était une charge psychologique difficile à supporter. Mais elle était fière, et l’égyptienne, même alors qu’elle sentait sa poitrine se balancer au dessus de la table, même si elle ne pouvait mordre les doigts qui lui maintenaient la bouche ouverte, même si elle voyait la moitié de ces connards se palucher en l’observant se faire ramoner encore et encore, ne les laisserait pas gagner le point final sur son honneur. Elle ne les laisserait pas aller plus loin que son corps, ils ne toucheront ni son esprit ni son âme, et tant pis si cette soirée sera synonyme de cauchemar pour elle, dans le futur, elle aura au moins le pansement de ne pas les avoir laissé remporter l’ultime bataille.

Et pourtant cela allait être dur…

Car tête de gazon s’amusait, devait même être doué en cette matière. Elle commençait à vriller, et ne pouvant tout simplement taire ses gémissements répétés, elle avait la honte de s’exprimer librement face à ses agresseurs. Bouche ouverte, langue légèrement pendante à cause des doigts de l’homme qui occupaient sa bouche, chaque fois que ce dernier rentrait sa queue en elle était une horrible sensation qui traversait son corps et manquait de lui scier les jambes. Mais elle ne voulait pas paraître faible, elle ne voulait pas à un seul moment montrer un signe d’infériorité. Elle avait diriger l’ensemble d’un culte à sa seule présence, comment pouvait-elle même concevoir que quelques voyous dans un métro auraient assez de pouvoir pour la faire plier, encore plus en usant de son corps comme d’un jouet pour leur bon plaisir !? Jamais ! Alors tant pis si elle tremblait, tant pis si elle criait de plaisir, tant pis si tout son corps était saturé de plaisir à cause de son propre vœu de plus tôt, qu’elle avait exprimée avec bien trop de hâte pour son propre bien ! Mais jamais elle ne viendrait plier les jambes, jamais elle ne leur donnerait cette ultime satisfaction. Et peut-être que la pelouse humaine l’avait comprit, car il cessa de s’amuser, il cessa de jouer avec son morceau de viande du soir. Il l’attrapa brusquement, la ramena contre la table en s’écrasant sous son poids, et ce qui arriva ensuite n’était rien d’autre que pure bestialité de la part du malfrat :

Elle manqua défaillir. Ce salopard la pilonnant avec une rage qu’elle n’aurait sut quantifier, Enothis n’avait presque plus d’air pour gémir tant les assauts du jeune homme étaient répétés, vifs, et ininterrompus. Il labourait ses chairs intimes avec outrage, peut-être même essayait-il d’y laisser sa marque avant de l’abandonner à son triste sort de lycéenne à la tenue détruite et l’honneur bafoué. Et elle ne pouvait que ressentir cette saturation de plaisir charnel, ces chocs et ces vibrations qui tendaient ses muscles, qui piquaient sa cervelle, qui lui chuchotaient à l’oreille de s’abandonner au tout de cette humiliation. Il lui fallut un moral d’acier pour maintenir son code d’honneur jusqu’au moment fatidique où elle le sentit plonger au plus profond de son antre intime, où elle sut qu’il avait finit de s’en prendre à sa chair alors qu’elle ressentait cet effet si étrange d’être remplit de la matière chaude et collante que cette tête de navet n’aurait sûrement jamais voulut relâcher autre part que dans son utérus. Ses ongles griffèrent la table avec rage, mais elle ne dit rien de plus… Le moindre assaut supplémentaire l’achèverait sûrement et elle ne voulait pas en mener large alors qu’elle était aussi désavantagée, aussi affaiblie. Tout au plus couina-t-elle quand elle sentit le barreau de chair être ôté d’entre ses cuisses, et le flot épais et gluant lui couler entre les cuisses. Quelle bande d’immondes ordures. Elle saura trouver le moyen de se venger… Elle le trouvera…

« Allez, ciao mesdames, merci pour votre bon coeur, ravi de vous avoir baisée ! »

Tous partirent. Les voyous et les flics, main dans la main, tandis que les deux demoiselles étaient laissées là, dans cette petite pièce abjecte, où l’odeur du viol restait présente sous l’aspect de la sueur et des fluides odorants. Haletante, les joues rouges et le regard fiévreux, Enothis chercha tant bien que mal à reprendre le contrôle de son corps. Elle serra les dents, pour ne plus respirer ainsi, comme elle l’avait fait pendant ces longues minutes d’humiliations, et prit un instant la force de relever le tête pour venir cogner son front sur la table. Aucune douleur… Merde, elle aurait aimée avoir mal, elle aurait aimée se réveiller. Elle chercha à redresser son corps de la table, poussa sur ses bras avec maintes difficultés, et souffla longuement face à ce soudain changement de position. Son corps ne lui répondait que très mal…

« Enothis ?... Tu es là ?...  Tu vas bien ? »

La voix de Lissandre eut plus d’effet que son coup de tête dans le mobilier immonde qu’elle avait tâchée de sa salive. Elle tourna le regard vers la demoiselle à la tenue en lambeaux, et ne put s’empêcher de ressentir un frisson de honte la parcourir. Elle n’avait rien fait pour l’aider. Pire même, sa seule tentative pour la soutenir s’était soldé par un échec cuisant, et elle espérait sincèrement ne pas lui avoir fait plus de mal qu’autre chose… Puis l’égyptienne vit les larmes de la demoiselle, alors qu’elle commençait à s’excuser pour tout ce qu’il s’était passé. Non, non Lissandre non… Ne dis pas ça… Non seulement tu n’es pas coupable mais en plus c’était Enothis qui avait principalement amenée les problèmes. Elle était la première responsable, et le bon coeur de la jeune femme en tenue rose n’était pas prétexte à la moindre perfidie de sa part. L’égyptienne était pleine responsable de ces événements, et jamais elle ne pouvait accepter que sa sauveuse du début de la soirée puisse se tenir comme fautive de cette situation. Et ces larmes qui roulaient sur les joues de Lissandre, grand dieu, chacune était un coup de couteau dans le coeur de la jeune femme à la peau bronzée. Et rien qu’en cela, elle ne put vraiment contenir ses propres émotions, quelques gouttes timides perlant aux coin de ses paupières tandis qu’elle se dirigea vivement vers sa compagne de mésaventure et l’attrapa dans un grand geste, l’amenant contre son corps, la serrant avec tout ce qu’elle pouvait offrir comme douceur et tendresse :

« Arrête … Lissandre arrête. Je… Je suis la première à les avoir frapper… je suis fautive. Tu n’as fait que m’aider, et je ne t’ai amenée que plus d’ennuis… pardon Lissandre. C’est ma faute. »

Combien de temps restèrent-elles ainsi ? Elles avaient toutes les deux besoins de digérer ce qu’il venait de se passer, elles avaient toutes les deux besoins de panser leurs blessures. Aussi ni l’une ni l’autre ne firent sûrement attention aux nombreuses minutes qui passèrent tandis qu’elles se tenaient, l’une contre l’autre, à passer l’horreur de l’événement. Avec délicatesse, et sachant bien qu’il était nécessaire qu’elle le fasse ne serait-ce que pour pouvoir quitter les lieux dignement, Enothis fit un minimum de toilette à sa camarade et elle-même. Son coeur saignait toujours, mais son esprit se consolidait autour de son orgueil naturel : elle ne pouvait pas s’avouer vaincu. Alors elle prit son haut, sa chemise déjà réduite en morceaux, et entama de nettoyer leurs chairs malmenées, prenant même soin d’appuyer légèrement sur le bas-ventre de Lissandre pour libérer le jus odieux que ce salopard de flic ripou avait osé laisser en elle. L’égyptienne fit de même avec son propre corps, puis chercha tout ce qu’elle pouvait encore utiliser pour se vêtir. Elle put remettre ses sous-vêtements, mais insista pour que Lissandre prenne sa jupe, étant donné que la tenue qu’elle affectionnait et portait normalement était dans un tel état qu’elle ne pourrait jamais couvrir de nouveau son intimité autrement. Puis elle chercha dans les casiers, mais rien, pas le moindre petit bout de tenue qu’elle aurait put voler pour se couvrir. Elles allaient devoir sortir comme ça. Il se faisait tard, elle pouvait sûrement éviter la honte d’être vu ainsi… Mais forcément, l’égyptienne craignait une nouvelle mauvaise rencontre. Encore plus que …

BONG *

Elle mit un coup rageur dans l’un des casiers. Toujours aucune douleur. Autrement dit que la moindre rencontre était un risque monstrueux. Elle allait devoir trouver une solution, elle ne pouvait laisser Lissandre souffrir à nouveau. Comment pouvait-elle faire ?

« Je… Je suis désolée Lissandre, mais… Tu connais mieux Seïkusu que moi, je me doute… Tu sais où nous sommes descendues ? Il est plus de une heure du mat’, on ne devrait pas croiser grand monde mais … enfin … j’aimerais qu’on trouves rapidement un abri sûr ... »

81
Elle était un peu perdue. Encore sous la douche, laissant l’eau chaude couler le long de son corps, elle essayait de comprendre l’ensemble de la situation. Ce qu’elle avait vécue cette nuit, ce qu’elle avait fait dans ses songes, et l’état déplorable de son corps une fois qu’elle était sortie du sommeil… Rien que de repenser à cette dernière étape où la lubricité de ses rêves avaient eut une répercussion inédite sur sa chair, au point où elle avait perdue de longue minute à se débattre dans ses draps, ramenait à ses joues une couleurs des plus ardentes. Finalement elle coupa l’eau chaude pour ne plus laisser que de l’eau froide lui percuter corps et esprit, tentative vaine de se gifler métaphoriquement, de ramener un peu de bon sens au milieu des errances de sa petite tête perturbée. Dieu qu’elle avait chaud encore. Au moins, sa dernière décision vis-à-vis de l’eau lui permit de se remettre en activité, et elle se savonna rapidement, ôta de son corps, et tout particulièrement de son entre-jambe, les dernières traces de luxure qui s’y étaient agglutinées. Elle quitta alors prestement la salle de bain tout en se séchant, puis entama de ranger ses affaires tout en réfléchissant à la suite des événements. Parce que oui, elle avait rêvée, oui elle avait ressentie de la culpabilité, et outre la situation absolument … Déplorable et exquise qui s’en était ensuivi, elle comprenait malgré tout qu’elle allait devoir s’affairer à résoudre le tort qu’elle avait put causer. Il fallait qu’elle … Qu’elle… Bon dieu que c’était dur à assumer. Il fallait qu’elle prenne son courage à deux mains, et qu’elle aille parler avec l’étudiant, qu’elle s’assure ne pas lui avoir causé la moindre blessure.

Peut-être que son raisonnement était idiot, mais c’est ce qui lui restait à l’esprit désormais. Bien sûr, cela paraissait tellement stupide qu’elle ne pouvait que bien maladroitement procéder, aussi se passait-elle les différentes possibilités en tête à mesure qu’elle préparait son sac, ou qu’elle se parait de son uniforme scolaire. Aller lui parler directement était hors de question. Non seulement elle ne pouvait tout simplement pas lui faire face normalement après ce qu’il s’était passé, à la fois en classe mais aussi dans ce terrible songe qu’elle avait fait. La simple idée de se présenté naturellement à lui en pleine classe suffisait à lui évoquer cet instant où elle s’était mise à baver sur la table alors qu’elle se faisait prendre comme la plus lubrique des dépravées. Impensable donc. Elle devait donc trouver un moyen détourné d’engager la discussion, sans paraître parfaitement stupide, ou laisser la place au moindre doute qui finirait par leur créer encore plus de problèmes. Oui, à tout les deux, car si elle avait de prime abord défendue son honneur lors de la journée précédente, il était désormais question d’agir sans avoir à y sacrifier l’intégrité du jeune homme. L’idée lui vint d’écrire. Peut-être qu’un premier message, relativement honnête, avec l’invitation à une discussion X ou Y dans un lieu plus ou moins sûr était la meilleure des solutions ? Au moins c’était l’idée qui ne lui mettait pas immédiatement un phare au joue par sa simple évocation dans son esprit rompu à l’expérience nocturne qu’elle avait vécue. Alors, tout en finissant de ré-installer sa tenue sur sa peau encore frémissante du traitement qu’elle avait subie, elle prit un stylo, une feuille, et s’installa sur son canapé, devant sa table-basse :

« Bonjour Nakajima-senpaï. Je suis désolé de te contacter de la sorte, mais après les événements d’hier, j’ai l’impression, même la conviction, qu’il serait important que nous nous parlions. Je ne veux pas donner de faux espoirs, et dans le fond je pense avoir extrêmement mal agis hier.
Si tu es d’accord, j’aimerais que nous puissions nous voir plus tard dans la journée. Je sais que nous n’avons pas cours ensemble aujourd’hui, mais il me semble que les cours de sport cessent après la pause de midi, ce qui nous permettrais éventuellement de trouver un lieu pour échanger...
 »

Elle hésita un instant. Inviter un jeune homme dans le vestiaire des filles pouvait paraître audacieux, peut-être même dangereux pour le jeune homme, car la moindre personne pouvant les y remarquer aurait tôt fait de crier au scandale, ou à l’entrevue coquine, ce qui semblait être un grand et important sujet de discussion dans le complexe scolaire de Seïkusu. Pourtant, elle ne se sentait pas de faire l’inverse, à savoir d’aller le voir dan les vestiaires pour homme. La simple idée qu’elle y soit aperçue après avoir autant défendu son honneur et sa fierté le jour d’avant aurait été le pire des contre-arguments, et nul doute qu’elle aurait bientôt une foule de badauds aux fesses pour prétendre entacher sa pudeur. Bon dieu cette idée eut encore l’occasion de faire naître en elle des sentiments monstrueux et lubriques. Se secouant la tête comme pour faire évaporer cette idée stupide dans les airs, elle se reprit avec une mine boudeuse, et reposa son crayon sur la feuille avant de reprendre son écriture avec un empressement égal à sa gêne :

« … Pour échanger librement sur mes torts et les tiens. Je te propose donc que nous nous voyons tout les deux dans le vestiaire des femmes à 14h30, le temps que la majorité de nos camarades aient quittés l’établissement, et que seul les quelques occupants des clubs y soient encore, mais aux étages supérieurs.
Pardonne-moi cette conduite un peu altière, mais je pense que c’est important. Éventuellement, et même si ça me gêne de te le communiquer, j’écris en bas de page mon numéro, que tu puisses m’envoyer un message une fois que tu as vu celui-ci afin de me prévenir si tu acceptes ou non que l’on se voit.

Enothis Anekthotem
 »

C’était bon. Elle inspira un grand coup avant de finalement inscrire son numéro de téléphone en bas de page, puis plia le papier afin de pouvoir partir le plus rapidement possible, récupérant tout son matériel de cours et s’élançant vers la porte avec le plus grand des empressements. Elle ne voulait pas arriver trop tard, car elle préférait, elle espérait même, arriver avant le jeune homme au complexe scolaire, et de pouvoir ainsi disposer de son message à l’intérieur de son casier. Elle voulut parler un court instant avec Emaneth, comme à la recherche d’un conseil, mais n’eut aucun retour, si ce n’était un grognement ronchonnant, une forme de réponse très désagréable qui laissait entendre que la Djinn était dans la pire des humeurs. Ça n’allait décidément pas être facile, mais elle n’avait pas le choix.

*
*   *

Il était encore bien tôt quand elle débarqua au complexe scolaire. Quelques élèves arrivaient déjà, mais elle avait encore le bon espoir d’être la première arrivée entre elle et Kaïto, si bien qu’elle se pressa en direction du pôle étudiant, avec l’espoir d’être le moins remarquable possible en cette heure de la journée. Tout d’abord, elle passa à l’accueil, demanda si il était possible d’obtenir le numéro de casier de l’un des élèves, et face à la mine amusée de la standardiste, n’eut comme seule réaction de rougir avant de se perdre en explications diverses et variées pour tenter de sauver son honneur. Mais non bien sûr que non ce n’était pas une histoire d’amour ! C’est juste qu’ils participaient tout les deux au même cours optionnel et qu’elle se devait de lui rendre un document qu’elle lui avait emprunté. Et puis elle ne pouvait décemment pas penser à ce genre de chose à son âge ! Forcément, avec ce genre de perturbation, elle devait en plus chercher la moitié de ses mots étant donné que son langage était toujours aussi hasardeux dès qu’elle se retrouvait à l’oral, mais elle put au moins gagner la relative confiance de la femme pleine de bonhommie qui lui faisait face. Cette dernière finit par lui offrir, avec un petit sourire équivoque mais qu’Enothis s’efforça d’ignorer, le casier exact correspondant au nom de Kaïto Nakajima, et elle eut alors le droit de fouiller parmi les étagères avant d’enfin remarquer … que le dit casier se trouvait à peine à portée de bras pour elle. À mort les installations stupides de la partie université du complexe, elle se retrouva à sautiller comme une idiote au milieu du froid matinal pour tenter d’apercevoir si les chaussures de son aîné s’y trouvait déjà… Ce qu’elle put malheureusement confirmer à la cinquième tentative. Merde… et tant pis. Elle sortit son message, observa autour d’elle histoire qu’aucun spectateur ne puisse observer son ultime solution… Et grimpa deux casiers pour pouvoir glisser le message entre les chaussures du jeune homme.

Puis elle prit la fuite.

De retour dans son aile naturelle de la zone scolaire, elle soupira. Elle ne pouvait plus faire marche-arrière. Au moins elle allait se pardonner le stress de recevoir un message durant les cours, son aîné n’ayant que peu de chance de le trouver avant la pause de midi, fin de journée théorique pour les cours de l’ensemble du groupe scolaire. Elle n’avait donc qu’à attendre la fatidique réponse après avoir fait son travail de lycéenne. Retournant en classe, elle y passa les prochaines heures avec plus ou moins de sérénité, espérant que le message ne serait pas mal compris, ou qu’aucun gourgandin aurait le malheur de venir fouiller le casier de son camarade afin d’y lire le précieux texte. La dernière heure fut tout particulièrement exécrable d’ailleurs étant donné qu’elle ne put trouver la concentration suffisante pour se focaliser sur ses exercices, ayant imaginé juste avant la probabilité terrible qu’il puisse finir avant l’heure butoir, et donc avoir déjà récupéré sa lettre et lui répondre dans la foulée. Pitié Nakajima-senpaï, ne fais pas ça, je serais non seulement la plus triste des kouhaï, mais surtout mon coeur n’y survivrait pas. Mais par le plus grand des bonheur, ce ne fut effectivement pas le cas, pas la moindre vibration dans sa poche, pas la plus petite forme d’alerte de la part de son téléphone. Quand elle put enfin s’enfuir de classe pour aller s’enfermer dans un lieu de calme absolu, à savoir les toilettes à l’extrémité du second étage, tout simplement inutilisées par tout les étudiants qui ont le bonheur de pouvoir se diriger en direction de la cafétéria, elle sortit alors son téléphone et chercha à calmer sa nervosité en respirant longuement et profondément. Bon dieu, à quoi ça sert d’avoir du courage quand on se met dans des états pareils !

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Le temple Shinto / Aux prières d'une nuit enneigée { Pv ~ Klaus }
« le: mardi 05 janvier 2021, 16:17:30 »
Seïkusu sous la neige était de ces spectacles que l’on ne peut qu’apprécier. Alors certes, il fait froid, on finit généralement trempé jusqu’à la moëlle, et on ne peut se déplacer aussi facilement que d’habitudes, mais dans le fond, cela passe en arrière-plan face à la beauté du spectacle. Encore plus pour Enothis. La jeune femme ayant passée sa vie dans le désert, son premier contact avec les océans nivéens se faisait ici, et on ne pouvait pas dire qu’elle n’était pas émerveillée. Les premiers jours, elle avait manquée se geler les mains à force de jouer avec, les yeux pleins d’étoiles à mesure qu’elle façonnait le trésor gelé avec amusement. Puis elle avait apprise à se contenir un peu plus, à faire un peu main basse sur son âme d’enfant pour simplement contempler cette chute de petits diamants avec une simple mais honnête fascination. La découverte du vent froid sur ses joues, de la boisson chaude à la main, et des lourds flocons qui s’échappent des ténèbres pour glisser devant ses yeux alors qu’elle est accoudée à la rambarde devant sa fenêtre. Comme si elle était sortie de son monde pour en découvrir un nouveau, plus féerique, plus magique, peut-être quelque chose même qui se rapproche du domaine naturel d’Emaneth, même si la Djinn ne semble guère vouloir répondre à cette interrogation de la jeune égyptienne. En tout cas, elle y découvrait là une forme d’apaisement qu’elle n’avait pas connue depuis longtemps, et avec celle-ci, quelque chose d’autre fit mine de tirailler un peu son coeur, de la rappeler à quelque-chose qu’elle n’avait plus l’habitude de respecter : sa Foi.

Enothis était croyante. Ce n’était pas un secret, et même si l’attitude de sa secte, et tout particulièrement de l’erreur de la nature qui en sert de chef, n’avait guère eut l’occasion de la réconforter dans ses religieuses intentions, elle conservait en son coeur ces espérances quant à l’existence de forces supérieures. La Djinn qu’elle abritait était en soi une belle preuve de ce genre de choses, et même si la belle étrangère à la peau de bronze pouvait différencier la nature ésotérique de sa compagne de vie d’une réelle source de divinité, elle conservait toutefois son égard pour les travaux de ceux qui, Très-Haut, oeuvraient pour l’équilibre et le bien-fondé de ce monde et des prochains. C’est pour cela qu’elle ressentait que sa Foi était malmenée depuis qu’elle était arrivée au Japon, alors même que l’animisme, le shintoïsme, ou le bouddhisme possédaient des formes de croyances pouvant se rapprocher de ses propres valeurs. Alors quand l’époque des visites aux temples était arrivée, elle avait voulut essayer de se rendre dans un de ces lieux sur-peuplé, avant de rapidement déchanter. Le chaos environnant, les milliers de visiteurs journaliers, les petites démonstrations de foi un peu gadget, non sans parler des rituels qu’elle ne comprenait qu’à peine avait tôt eut fait de la faire fuir, un peu honteuse, mais surtout mal à l’aise. Elle ne pouvait pas pratiquer sa Foi ainsi, dans la foule et le manque de ferveur. Elle avait besoin d’un lieu qu’elle pouvait plus ou moins investir pour y laisser ses prières monter aux cieux. Aussi c’est ce qu’elle chercha !

Il lui fallut une petite semaine pour pouvoir enfin trouver le bon lieu. Parmi les multiples temples se trouvant à Seïkusu, plusieurs se trouvaient en bordure de ville, dans des emplacements désormais abandonnés, et dont de multiples récits sur le net représentaient comme des lieux malfamés et ouverts à la présence de mauvais esprits. Le point malfamé laissait entendre des présences sporadiques de quelques sans-le-sou, aussi devrait-elle aller faire un repérage, mais pour les mauvais esprits, elle ne craignait absolument rien : la simple présence d’Emaneth aurait tôt fait de renvoyer ces troubles-fêtes dans les quelques forêts de bambous avoisinantes d’ici à son départ. Eh bien soit, elle jeta son dévolu sur le lieu le plus éloigné, manière de réduire encore un peu plus les chances que quelques abrutis sans valeurs ne s’y trouvent, puis elle prépara ses affaires en vue d’une nuit de pleine ferveur religieuse. Une tenue digne de ce nom, quelques accessoires, notamment son vieil encensoir ainsi qu’un bloc d’encens pour aller avec, et enfin de quoi se couvrir au cas où sa seule foi ne saurait suffire face au froid mordant de l’hiver et de son monde de glace. Puis elle attendit le lendemain, et le week-end, pour pouvoir enfin retrouver un lieu de culte décent, et d’y tenter de communiquer un peu de son humilité auprès de son Seigneur.

La journée du lendemain fut d’un calme somme toute classique. Réveil, études, transports en communs et quelques simplissimes relations avec ses camarades de classe avant de rentrer chez elle, dans son petit appartement, et d’y récupérer le précieux sac. Ils annonçaient un peu de neige ce soir, rien de particulièrement monstrueux, mais elle appréciait la simple idée de pouvoir partager sa foi avec un spectacle aussi enchanteur. Elle jeta son chargement sur ses épaules, puis appela un taxi, avant de rejoindre l’extérieur et de se laisser conduire jusqu’à sa destination. Elle observa la ville défiler religieusement, puis les faubourgs, avant de finalement se laisser perdre dans les petites routes de campagnes environnant Seïkusu. Lentement, elle vit la végétation prendre sa digne place dans ce monde technologique, et Enothis ne put s’empêcher d’ouvrir la fenêtre un instant pour goûter un peu l’air frais et vivifiant de l’extérieur. Ce n’était pas ce qu’elle avait connue durant sa vie dans le désert, mais l’atmosphère humide et vivifiante lui apaisa le coeur en une bouffée. Elle était confiante, sereine, un véritable bonheur. Finalement, ils passèrent deux fois devant l’ouverture bien dissimulée par la nature du chemin qui menait à son temple, mais le conducteur eut bon coeur de ne pas lui faire payer le surplus de trajet qui en avait découlé, ce qui ne manqua pas de faire souffrir la jeune étrangère. Elle le salua avec grand respect avant de s’enfoncer dans ce mélange de construction d’un autre temps mêlée à la végétation drue, se laissant enivrer par ce changement d’univers.

Les marches envahies par le gazon et les pousses de bambous. La forêt qui filait, de part et d’autre, solide et sombre, véritable mur naturel aux soupçons de mystère. Les toriis, géants sans bustes ni têtes qui semblaient avoir conservés l’ensemble de leur superbe malgré les âges, ne se tâchant que de quelques coquetteries végétales, comme pour s’offrir une pudeur. L’ensemble des lieux, malgré le clair-obscur du crépuscule hivernal, chatoyait de ces soupçons d’ocre et d’or projeté par un soleil distant, rêveur. Dans ce tableau d’un autre monde, Enothis percevait une forme d’allégresse personnelle, de plénitude naturelle, comme incombant à un lieu aussi paisible et séparé du monde humain. Il y avait là un mysticisme curieux, induit par un décor de rêve, et quelques fées, quelques esprits, quelques formes de vies ésotériques pourraient courir le long d’une marche qu’elle n’aurait trouvé là que justesse et logique somme toute évidente. Et elle grimpait en slalomant, en serpentant entre les obstacles noueux et ligneux, cherchant du regard l’instant où elle observerait l’antique bâtisse se profiler derrière sa prude couverture des âges anciens. Elle ne fut pas déçue quant elle vit le temple sortir de terre. Il était dans l’état que les âges seuls connaissent : Ce délabrement de l’ancestral, aux couleurs passées mais encore déterminées à parer le bois d’autrefois. De larges poutres cramoisies soutenant un toit de tuiles grises, dont la mousse épaisse créait de-ci de-là une chevelure cavalière, comme héritée de quelques pièces de théâtre d’antan. Un lieu magnifique, dont elle ne put que percevoir le calme et la pureté. Le domaine que ses rêves n’auraient sut imaginer avec autant de splendeur.

Elle fit rapidement un tour des lieux, se pressant, l’ultime lumière de la journée ne pouvant durer éternellement. Elle vérifia les potentielles traces de présences désagréables, mais n’en trouva aucune. Il n’y avait qu’elle, et ce géant d’un autre âge qui la toisait de toute sa religieuse nature. C’était la perfection. Elle se ré-installa devant l’entrée de la bâtisse, et commença tout simplement par s’incliner avec respect, dans les plus pures traditions du pays, afin de témoigner son humilité face aux esprits et dieux occupant encore cet endroit.

« À vous, très grands et très saint, je témoigne respect et humilité. Je viens ici pour prier au nom de mes seigneurs, mais ne veux vous faire outrages. Entendez mes prières comme celle d’une personne honnête, qui ne cherche ni à blesser, ni à provoquer. Et si ma Foi vous paraît sincère, soyez certains que je vous offre humblement une partie de celle-ci, dans l’espoir qu’elles vous atteignent avec toute ma ferveur. Merci infiniment. »

Après ces présentations, elle se permit d’ouvrir la porte, et de se glisser dans l’ancestrale infrastructure après s’être déchaussée. Les lieux étaient clairement en mauvais état, certains des plafonds manquant de s’effondrer, laissant place à un grand vide dans lequel quelques esprits malins auraient très bien put se dissimuler. Mais l’égyptienne conserva son calme, elle était de toutes manières trop sereine pour que l’inquiétude ne perce son coeur, et l’amène à craindre pour son intégrité personnelle. Elle longea donc une série de pièces, dont les portes entamées par les années laissaient percevoir quelques ténèbres douteuses, puis atteignit l’extrémité opposée, une coudée menant à un nouveau couloir, ouvert sur l’extérieur. Quatre piliers soutenant une voûte encore solide, et en face de cela, une large étendue d’eau où se trouvait installée en son centre une pagode rituelle, qui trônait avec l’audace de défier les éons. Au vu de ce panorama emplie de plénitude religieuse, Enothis n’eut aucun doute que la prochaine double porte s’ouvre sur une pièce tout à fait excellente pour qu’elle y passe la nuit, et après quelques pas pour se trouver au parfait centre de ce couloir, elle ne fut pas déçue : ouvrant la double entrée coulissante, elle révéla le coeur du temple, quelques vieilles bougies y trônant encore sur des portoirs en fer forgé, et les tréfonds de la pièce se trouvant occupée par la forme magistrale d’une statue représentant quelque ancestral divinité, faites dans un bois inconnu. L’odeur forte de quelques essences rituelles enveloppait les lieux, et enivrèrent l’esprit de la jeune femme en un instant. Ici elle serait en paix.

« Je me permets de rentrer. »

Elle entra après une nouvelle courbure de son corps, et déposa son sac dans un coin de la pièce. Respirant profondément, elle sortit l’ensemble de son matériel, et commença par rallumer les bougies encore présente, puis y ajouta celle qu’elle avait elle-même emmenée. Une lanterne lui suffit pour avoir enfin la lumière suffisante pour la suite, lumière qu’elle vint déposer près de la statue , de manière à illuminer la divinité de ce domaine, signe qu’elle ne l’oublierait pas, malgré le fait que ses mots premiers s’adressent à d’autres seigneurs. Dehors, il se mettait à neiger, d’abord finement, puis avec plus d’ampleur. Difficile d’imaginer que quiconque désormais n’approchera des lieux, déjà bien dissimulés. Alors, avec un peu d’appréhension toute naturelle malgré tout, elle se dévêtit entièrement et vint se parer religieusement de sa tenue rituelle. Une longue toge de couleur crème, aux motifs sinueux cousus de fil pourpre, celui-ci lui parant le buste, ainsi que l’avant et l’arrière des hanches, et ce jusqu’aux genoux. Elle ajouta à ceci une tiare à laquelle se trouvait attaché un voile, lui couvrant l’avant du visage, dont le seul motif apparent cousu par-dessus était cinq yeux disposés en étoile. Ainsi, pieds nus, jambes livrées au froid, flanc offert à la morsure de l’hiver, tout comme ses bras, dont seuls les doigts étaient parés d’anneaux, elle s’agenouilla en position de prière, dos à la statue, face à la pagode qui trônait dignement au milieu de la tempête qui s’était levée. Seule, sereine, perdue dans un nouveau monde dont elle était alors l’unique représentante humaine, elle joint ses mains devant elle.

« Ô Seigneur, entend donc ma foi. Loin de tes faveurs, je reviens vers toi avec honte, celle de n’avoir encore exprimé ma déférence, et de n’avoir offert mes coupables excuses envers vôtre Grandeur. En cette nuit, entendez moi, car je vous dois ma passion, ma force et mon amour. Entendez moi, car je loue vôtre Nom. »

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Prélude / Re : Okiko, terranide hippocampe
« le: samedi 02 janvier 2021, 18:43:10 »
Bienvenue parmi nous !
Installe toi donc, prends une petite collation, et surtout profite joyeusement des lieux d'ici à l'arrivée de ta validation petite demoiselle dès océans.

(ps: je t'ai eu y'a trois jours weedy ! Voilà pour l'avatar !)

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Prélude / Re : Klaus, écailles et crocs d'acier emprisonné
« le: jeudi 31 décembre 2020, 00:24:40 »
Bienvenue à toi le croco. En Égypte nous t'aimo's bien tu sais ? Enfin... On te respecte, tu reste dangereux !

Profites bien des lieux, installes toi confortablement et boit un bon lait de chèvre en patientant pour ta validation o/

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La jeune femme ne faisait guère attention à ce qui l’entourait, surtout que l’univers dans lequel ils se trouvaient, ce rêve, semblait avoir pour objectif d’être bien plus amusant pour son senpaï que pour elle-même. Peut-être que le jeune homme faisant partie du songe, il y avait là une sorte de théâtralité dans ses réactions, comme si le reste de la pièce agissait avec lui, mais Enothis n’en avait que peu conscience, tout au plus pouvait-elle ouïr quelques sons et réactions, mais autrement rien. Ce n’était pas vraiment de son fait, c’est surtout que pour elle, ces formes inertes sur leurs chaises ressemblaient tout juste à des ombres, des amas sombres et indéfinis dont elle avait rapidement apprit à ignorer l’existence. A la place, elle ne faisait que jouer avec le seul être consistant dans la pièce, le seul qui, très clairement, n’avait qu’un seul objectif, à savoir la transformer en son petit objet de plaisir personnel, et qui avait finalement remporté sa victoire : Elle était là, acceptant « son » songe, « son » désir, et se permettant enfin d’agir sans la moindre forme de réflexion supplémentaire en se présentant, douce et offerte, presque docilement, au blondinet encore si bien et clairement tendu qu’il n’allait sûrement pas la faire patienter ! Allez, elle était même allée au point de jouer encore un peu plus de la situation, osant sous-entendre que si il ne venait pas, lui qu’elle « avait choisi », le public masculin n’aurait de grâce de la transformer en leur propre outil de plaisir avec les plus outrancier des comportements ! Et bien entendu, la réaction de Kaïto fut claire et directe, d’une honnêteté qui ne se pardonnait pas le moindre doute sur le bien-fondé de son action .

Il joua de sa chair. Venant presser ses seins ô combien charnu, il y récolta sa propre jouissance pour lui en faire consommer encore un peu plus, du bout du doigt, et elle ne fit pas mine de rebrousser chemin, obéissante. Elle lécha délicatement ce fruit du plaisir du jeune homme, et accueillit avec un frisson d’extase l’approche de ses hanches, voyant le massif objet masculin s’apprêter à la fendre d’un mouvement désireux et incontrôlable. Elle n’attendait que ça, et quand il se permit enfin de se plonger en elle dans un balancé un peu sec, ce fut pour se glisser au coeur de ses chairs intimes avec une telle hospitalité qu’Enothis le sentit venir percuter l’entrée de son utérus, l’amenant à couiner de surprise avant de s’agripper à lui en toute hâte. Il l’embrassa, et elle répondit, ses hanches encore bien ouverte pour qu’il s’installe au coeur de son être tout en s’y sentant le plus à l’aise possible. Elle s’offrait, sans la moindre forme de doute, s’abandonnait à ses caresses, le laissait s’occuper d’elle comme bien lui convenait, et effectivement, elle trouvait en ce rêve plein de fantasmes une satisfaction démentielle. Mais qu’elle perde la tête, elle n’en avait que faire, le jeune homme pouvait bien la transformer en chienne pantelante pour la nuit, elle se retrouverait le lendemain matin dans un état de quiétude naturelle, avec simplement la satisfaction d’un songe bestiale mais bienheureux. Alors elle s’abandonnait, et dès qu’elle le sentit glisser en elle, venir masser ses chairs brûlantes de désir, transformer son antre sacrée en son petit fourreau personnel, elle se mit à gémir sans répit, appuyant chacune des percussions sur l’extrémité de son vagin par un soupir d’insoupçonnable satisfaction.

« C'est ce que tu voulais Enothis? C'est ce que tu as toujours voulu? Te faire prendre en public, te faire baiser sans merci sans rien pouvoir y faire. Offrir ton corps de cochonne au premier venu? C'est ta manière à toi de te défouler, tu aimes la bite, tu aimes de faire couvrir de foutre.
 -  Vilain senpaï ! Oser dire ça de moi. Nhhh… Non je … J’accepte simplement ma punition, pour avoir été une vilaine fille. Alors baise moi, je ne suis qu’à toi, remplis moi… Haaaah… Fais moi crier. »

Etait-ce dû à la situation qui dégénéra à partir de ces aveux ? Ou tout simplement que les émotions cumulées étaient en train de faire réagir son corps endormi ? En tout cas, elle atteignait désormais un tel état de plénitude que lentement elle perdait connexion avec ce qu’il se déroulait. Son être épuisé dans le rêve était entièrement offert au jeune homme, et le plaisir qu’elle en ressentait n’avait aucune commune mesure avec ce qu’il était logique de connaître et vivre, et pourtant… Lentement son expris se déconnectait de l’ensemble de ce fantasme. Elle se sentait, manipulée, humiliée, couverte de semence, couverte de l’attention de quelques mâles dans des états proprement honteux, mais encoe une fois, le tout de cette situation devenait flou, instable, discontinu. Elle voyait Kaïto la ramonant sur la table avec la fureur de quelques démons lubriques, et s’en sentait pleinement heureuse. Elle le sentit la coucher sur le ventre et la prendre sauvagement, comme une bête, et ne put retenir sa voix quand chacun de ses assauts faisait vibrer son être de sensations tumultueuses. Et puis il allait plus fort, plus vivement, plus terriblement aussi, une véritable apogée où tout se mélangeait, où son esprit disjonctait. Son propre corps, sa peau parcouru d’une chair de poule dû uniquement aux frissons d’extase, ses seins écrasés contre la table, le bruit des claquements furieux du jeune homme contre ses fesses quand il venait percuter son cervix… Trop d’éléments, trop de sensations, un cumul tellement chaotique. Elle tremblait de tout son être, le plaisir lui faisait tourner la tête, tout son corps se tendit. Elle cria de bonheur quand une vague d’inégalable bonheur enveloppa l’intégralité de son être… Et le songe se rompu.

*
*   *

Emaneth se déplaçait dans le lycée fantasmagorique comme elle le pouvait. Ce lieu sans cohérence lui faisait mal à la tête, et elle cherchait tant bien que mal à retrouver sa chère et tendre camarade de vie. S’attendait-elle à être prise en chasse ? Non, pas le moins du monde. Après tout elle était l’entité magique supérieure ici, et même si elle s’était retrouvée piégée à cause de quelques déconvenues, dont la seul et unique origine était le fait qu’Enothis n’était pas du tout du même calibre qu’elle et donc parfaitement sensible à ce genre d’afflictions, elle n’en restait pas moins une Djinn, une être supérieure et dont les talents magiques ne savent connaître d’égales ! Elle se sentait en confiance, elle savait bien qu’elle saurait agir si besoin, le seul problème étant de trouver sa compagne et de la ramener le plus rapidement possible dans le monde des vivant, loin de cette réalité tronquée. Quelle erreur de s’être crûe toute puissante…

Quand elle passe une énième porte de classe qu’elle pensait close, voilà que celle-ci s’ouvre en un grand fracas, et avant même qu’elle ne puisse réagir, elle passe de la posture de prédatrice à celle de proie. Plusieurs membres, longs et grotesques, viennent l’enserrer pour l’attirer dans le piège monstrueux, et elle n’a de temps que pour en attraper un ou deux et les arracher avant que d’autres ne viennent et la forcent à la docilité. En moins d’une seconde, elle est dans cette pièce, loin du chemin qu’elle parcourait, et tenue dans les airs, elle ne peut que forcer pour tenter de se dépêtrer de l’emprise de cette chose qui se tient derrière elle. Quelle saloperie ! Elle force, sur ses jambes, sur ses bras, mais dès qu’elle parvient à progresser un peu sur la reprise de contrôle de son être, voilà que quelques appendices gluants se rajoutent pour l’emprisonner, pour la forcer à la soumission.

« Putain de saloperie, crois moi que je ne vais pas te laisser me becqueter ! »

Insultes inutiles, l’être grotesque ne semble pas répondre à autre choses que quelques instincts primaires. Des instincts toutefois honnêtes quand elle sentit sa tenue être arrachée pour laisser le pleine accès à sa féminité. Sa haine gonfla un peu plus, mais pas autant que ce qui approchait de ses orifices. Elle sentit les nombreux tentacules glisser en son être sans problèmes, se comprimant d’abord pour pouvoir s’installer avant de grossir pour pouvoir occuper le maximum d’espaces : La sensation était aussi terrible qu’odieuse : le plaisir sexuel le plus sauvage apparaissait, impérieux et implacable. Elle ne manqua pas de jamais se tarir d’insultes et de rage tandis que ses joues rosissait à cause de ce traitement, et visiblement cela ne plaisait pas à cette bête ésotérique : Elle la fit taire, d’un long organe poisseux qu’elle lui enfonça dans la gorge, pour y vider un liquide gluant dont les effets furent instantanés : son corps s’échauffa, sa vision se troubla, mais surtout, le coeur de son être se mit à chauffer de façon incontrôlée. Cette saloperie la préparait à accepter le traitement qui allait s’ensuivre, et c’est avec une indignation sans égale qu’Emaneth se mit à réagir : Elle claqua sa mâchoire. Cette chose était résistante, peut-être, mais pas assez pour résister à cet assaut soudain. Elle déchira la chair monstrueuse, sectionnant le tentacule avant de le recracher au sol, mais le mal était fait. Dès que le monstre se mit à faire vibrer, glisser, onduler ses tentacules dans ses chairs intimes, ce fut pour la faire vriller d’un plaisir infâme !

« [Aaaaah … Saloperie...hnnn… Je.. Haaah… Je vais te… IIIIIH… Te réduire en charpie... »

Cette chose, toute intelligente que l’on puisse la croire, sembla ne répondre que par un gargouillis sans clarté avant de s’affairer à pétrir sa chair tout en ravageant sa féminité. La douleur se mêlant au plaisir, la pauvre Djinn tentait en vain de garder les dents bien serrées, écrasées les une contre les autres pour ne pas souffler un aveu de faiblesse. Mais rien n’y faisait… Une minute, puis deux, puis cinq à lutter, et quand finalement elle eut crû avoir gagnée, la chose cessant de la maintenir dans les airs pour finalement la placer face contre le sol, elle eut la terrible réalisation de son état : Elle n’avait même plus les forces pour lutter face à l’outrage qu’on lui faisait. Elle n’avait pas la force de se tirer hors de l’emprise de ce blob à tentacules, ni celle de se traîner au sol. Et c’est là que la chose l’acheva. Ces appendices plongèrent en elle avec une puissance démultipliée maintenant qu’elle se trouvait sur un support, et les à-coups ininterrompues, inépuisables, d’une vitesse inhumaine la rendirent parfaitement folle. Elle se mit à hurler de bonheur, bouche grande ouverte, langue pendante et yeux au ciel tandis que son corps étaient en proie à une crise de plaisir telle que seul les tentacules lui permettait de rester vaguement dans sa position si humiliante, le haut du corps écrasé au sol et l’arrière relevé pour offrir pleine accessibilité à la monstruosité violeuse. Et elle se perdit dans un temps si long qu’elle aurait crûe ne jamais être libérée de cette emprise. Une éternité à se faire violer sans jamais pouvoir répondre tant l’épuisement ravageait ses forces, et le plaisir ses nerfs. Seule une chose l’en libéra, qu’elle ne put comprendre qu’une fois le fait accompli…

*
*   *

Les rayons du soleil ne se développait qu’à peine à l’horizon. Filtrant par l’interstice des rideaux, ils vinrent frapper le visage en sueur d’Enothis qui se réveilla en sursaut, se redressant de sa couche dans un mouvement instinctif, tout en avalant une grande bouffée d’air…

« Qu’est-ce qu… Nhhhh...Nhh… AAAah AAAh Haaaaaaaaaaaah. »

A peine sa conscience revenue, une sensation, quelque chose perturba son réveil alors qu’elle s’élança plus ou moins en arrière avant de se tordre dans tout les sens. Le plaisir. Délicieux poison, il reprit son droit dès qu’elle put le comprendre, et tout son être se tordit dans les draps, alors qu’elle hurlait de bonheur, qu’elle tremblait de l’ensemble de sa nuitée, qu’elle jouissait à en détremper le sommier comme si elle venait enfin de retrouver sa chair, et qu’elle la lui faisait payer. Tout son corps hurlait de ce plaisir et c’est avec une incontrôlable stupeur qu’elle put percevoir la totalité de sa chair être stimulée, encore et encore et encore et encore. Plusieurs longues minutes d’une jouissance sans pareille avant qu’enfin son corps n’abandonne, et qu’elle s’écroule mollement entre ses draps, déjà épuisée. Ce qu’il lui était arrivée ? Elle ne saurait le comprendre, le rêve lui restait en mémoire, et lui colla une belle couleur cramoisie sur le visage. Bon dieu, c’était elle qui avait fait ce genre de songe ? Elle ne savait comment le prendre, et même si l’ensemble avait finit par être délicieux, elle ne put s’empêcher de se demander par quels moyens elle avait finit par se réveiller dans un tel état. Pantelante, elle chercha plus ou moins à appeler son alliée de toujours, peut-être saurait-elle ce qu’il lui était arrivé, mais elle n’eut pour toute et simple réponse qu’un ton vexé, presque blessé même, qui répondit avec hâte avant de disparaître dans un coin de sa tête :

« Bonjour Emaneth. Tu… Tu sais ce qu’il s’est passé ?
Non. Va prendre ta douche... »

Mince, elle était de mauvais poil… Elle lui en reparlerait plus tard, tout de suite cela ne semblait pas être le bon moment. Et puis il se faisait déjà tard, et elle n’avait pas grand temps pour elle avant de devoir courir pour chopper les transports en commun l’amenant au lycée. Aussi quitta-t-elle rapidement ses couettes, tituba péniblement jusqu’à la salle de bain, et s’y glissa… Une nouvelle journée commençait.

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Les alentours de la ville / Re : Encore une barge ! (PV |-| Enothis/Emaneth)
« le: dimanche 27 décembre 2020, 23:20:44 »
Elle l’observait. Il était finalement assez jeune, ce drôle de petit garnement, et si on le regardait comme ça, on ne pouvait guère se douter de son deuxième état, de cette superposition d’humanité sur son être. C’était presque si la féline dame ne se demandait pas si son apparence ne cachait pas quelques secrets, mais finalement, à mesure qu’elle l’observait, elle comprenait bien que ce damoiseau n’avait guère quelques années de trop, et que la blancheur de sa tignasse n’était pas dû à quelques années que son beau minois savait dissimuler. Non, il était bien un mignonnet, de ceux qui en sont encore à baigner dans la violence, la démonstration de ses compétences, mais surtout, dans l’auto-destruction : Il suffisait de voir le manque de raffinement inénarrable dont il faisait preuve quand, par quelques formes d’agacement, il attrapait le pichet de boisson fraîche pour s’en tapisser le gosier. Cela n’embêtait guère la djinn, dans le fond, c’est quand ils agissent de cette manière qu’ils sont amusant à taquiner, à pousser un peu à bout. Trouver à taton les limites d’un orgueil, caresser l’outrage sans pour autant blesser l’égo, il y avait une forme de sport là-dedans, un jeu dans lequel Emaneth avait toujours sût se plaire. Et lorsque l’on va trop loin, on se laisse emporter ou non. L’esprit égyptien savait que, de toutes manières, l’être humain n’avait jamais proprement conscience de ses limites, encore plus quand on parlait du calme ou de la patience. Alors elle se délectait à l’idée d’entamer son lot de taquineries envers l’ardent jeune homme qui ronchonnait, plus bas, sur sa banquette.

Mais toutes ses réflexions se trouvèrent bien mise à mal quand un trouble-fête fit le choix de faire son entrée sur scène. Elle avait espérée voir le jeune homme s’éclipser après avoir trop bu, prêt à partir ronchonner dans les rues sombres et glauques de cette partie de la ville, mais quand le grassouillet trentenaire s’approcha de sa cible et de son collègue, il parut évident que la soirée n’allait guère se dérouler ainsi. Ils se mirent à parler, elle se mit à tendre l’oreille.

La discussion tournait autour de quelques échauffourées. Visiblement, son charmant petit damoiseau avait eut le malheur de se comporter de bien triste manière en ayant l’audace de s’en prendre à l’abri de quelques membre de la pègre. De là à comprendre qu’il faisait partie d’une bande rivale, il n’y avait qu’un pas, mais la possibilité qu’il soit un simple by-stander qui faisait sa vie en espérant que ses actions le protège de ceux d’autres collègues empêchait la djinn de sauter sur cette conclusion. Elle préféra simplement suivre le cours de la conversation : Les uns qui sont soulagés d’apprendre qu’ils ne risquent plus rien, preuve d’un peu de jeunesse inquiète qui a tout de même conscience de la cruauté de ce monde, puis les informations du trentenaire bedonnant qui leurs présente un moyen de se refaire quelques sous en poche malgré le fiasco de la soirée. Oh, intéressant, les yeux de son petit protégé du soir venaient de briller d’une lueur terrible. C’était donc cela qui le motivait, pouvoir avoir de l’argent, avoir la capacité de bien gagner sa vie ? Hum, peut-être qu’elle saurait en jouer un peu plus tard, elle gardait ça dans un coin de sa tête. Après tout, il était bon d’avoir un maximum de cartes dans sa main, ce n’était pas parce qu’elle avait des pouvoirs bien au-delà de la conscience humaine qu’elle ne pouvait pas s’amuser suffisamment avec ce que le monde des petits êtres matériels lui offrait.

En tout cas ils parlaient… De courses. Et si sa proie de la soirée aux cheveux argentés semblait cacher son engouement à cette idée, peut-être comme il le disait le fait qu’il soit aussi peu intéressé par le concours de bite mécanique, l’annonce de la facilité de gain sembla renouer son intérêt : trois parmi six pour les gains ? Soyons parfaitement honnête, la djinn entendit cela d’une toute autre manière. Personne ne fait d’offres aussi généreuses, cela revient non seulement à balancer de l’argent par la fenêtre, mais surtout, il y a dans une telle proposition un aspect d’appât grossier, comme si on cherchait à allécher quelqu’un pour mieux le transformer ensuite en l’attraction principale de l’événement. Et cela la fit froncer un peu ses sourcils. Non pas que ce gamin ait déjà de l’importance à ses yeux, il n’était après tout pour l’instant qu’un simple amusement de passage pour sa première sortie réelle depuis plus de deux mois, mais justement : Il était sa proie. Pas celle des autres, la sienne. Et en ce sens, elle n’avait pas le désir de le voir souffrir d’autres manières que sous le coup de ses taquineries. Il allait falloir changer un peu la donne, et elle savait comment s’y prendre… Elle jouait déjà les anges gardiens auprès de celle dont elle possédait actuellement le corps, alors pourquoi ne pas le faire aussi un peu pour ce délicat marmot qui s’avançait, à ses yeux, au-devant de graves problèmes ? Eh bien rien ne l’en empêchait, aussi se permit-elle d’écouter encore un peu les divagations de l’indicateur, puis se mit-elle en branle : Elle devait couper le chemin du jeune homme.

Le retour sous la pluie n’est en aucun cas un problème, de toutes manières la féline dame appréciait avec grand plaisir de pouvoir goûter à cette humidité ambiante. Elle s’éloigna du bar, et commença sa rapide observation des lieux, basée sur les informations qu’elle avait obtenue grâce au grassouillet personnage. Trouver le lieux de la course ne fut guère compliqué d’ailleurs, étant donné le cordon de gardes et autres malfrats qui s’étaient plus ou moins nonchalamment installés près d’entrepôts dont s’échappaient des vrombissements répétés. Paaaaarfait, au vu de la zone, son damoiseau allait arriver par une ruelle qui permettait d’apparaître ensuite clairement aux gardes, de façons à ne pas être considéré comme un idiot de passage, ou un magouilleur frauduleux qui mériterait un peu de plomb dans le crâne. C’est là qu’elle allait l’attendre. Elle quitta les toits pour finalement descendre en glissant lentement le long du mur. Comment allait-elle se présenter à lui, surtout qu’il ne devrait pas tarder à arriver ? Elle fit plutôt le choix de se montrer de la manière la plus surprenante possible. Après tout, quoi de mieux pour attirer l’attention ? Surtout qu’elle avait le devoir de s’assurer qu’il s’arrête, et pour cela, ce n’était pas en se comportant modestement qu’elle pourrait y parvenir. Non, elle allait lui en mettre plein la vue.

Quand elle le vit passer le coin de la rue, elle jeta devant elle une petite bille qu’elle avait formée durant son attente. L’objet, d’apparence visuelle tout à fait médiocre, vint toucher le sol pour crépiter alors d’une vive lueur, faite pour alarmer le damoiseau, et surtout le forcer à s’arrêter immédiatement, comme s’il pouvait s’imaginer en danger face à ce flash soudain. Puis la lumière se fondit en une belle lueur chaude, orangée, et celle-ci était suffisamment marquée pour permettre au jeune homme de la voir. Emaneth s’était installée en hauteur. Elle n’avait en rien modifié ses atours, si bien que les déjà diaphanes morceaux de tissus étaient désormais si bien collés à son coeur qu’une observation rigoureuse permettrait de l’observer dans toute sa nudité. Mais elle s’en moquait, elle avait surtout choisit d’attirer son attention de part sa posture : installée telle la gardienne urbaine de cette ruelle (ce qui dans le fond l’amusait beaucoup au vu du ridicule de la situation), elle était en position de gargouille, sur un fin morceau de fer qui sortait du mur de brique qui lui faisait dos. Soyons parfaitement clair, il n’existait aucune logique physique pour qu’elle puisse tenir en équilibre dessus, encore plus dans cette position, le dos un brin courbé vers l’avant, sur la pointe des pied, et les mains entre les jambes. En revanche, quant elle ajoutait à cette posture la belle lumière qu’elle avait créée, et ses beaux yeux d’émeraude scintillant dans l’obscurité, elle savait, plus que tout… Que l’intéressé de toute cette mise en scène saurait être captivé, et donc, tout à fait capable de l’écouter :

« Bonsoir petit damoiseau. Comme tu es beau. J’aurais voulu prendre le temps d’un apparition plus cordiale, mais je me sentais l’envie de te mettre en garde. »

Bondissant de son perchoir, elle se laissa choir derrière la lumière qu’elle avait produite, laissant l’élégante luminosité éclairer les perles de pluie qui glissaient le long de sa chair. Eh oui, quitte à se mettre en scène, autant y aller à fond, il n’y avait pas de raison qu’elle fasse autant d’effort pour ne pas se mettre un minimum en valeur ! En tout cas, elle ne se douta presque pas, si obnubilée qu’elle était par le fait de paraître telle une reine aux yeux du jeune humain, que son bond de quelque trois mètres sans le moindre bruit à son arrivée au sol était en soit plus effrayant que l’ensemble de son scénario. Mais elle ne se fit pas plus prier, et se rapprocha un petit peu avant d’appeler à elle la lumière au sol, celle-ci volant d’elle-même dans sa main avant d’y mourir, et de les plonger à nouveau tout deux dans l’obscurité de ce petit chemin bien caché.

« Ne cherches pas à comprendre ce qu’il vient de se passer, considère juste que je viens pour te parler. J’ai entendu ce vers quoi tu es en train de te diriger, et crois moi, cela semble trop alléchant pour être vrai. Alors je te propose de t’aider. Vois cela … comme une assurance vie. »

Elle lui offrit alors un gracieux sourire.

« Et pour le coup, je ne fais pas payer mes honoraires, n’est-ce pas une proposition alléchante ? »

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Les alentours de la ville / Re : Encore une barge ! (PV |-| Enothis/Emaneth)
« le: vendredi 18 décembre 2020, 14:51:31 »
L’astrologie n’est pas une science. Elle n’est ni exacte, ni prouvée, elle ne connaît pas de formes claires et n’importe qui peut dire n’importe quoi à son propos, le tout étant d’avoir une logique pour l’exprimer sans bavures. Mais pour certaines entité, pour certaines formes de vies, celle qui ne sont pas humaine et qui ne connaissent dans ce monde des limites qui ne sont pas celle de la chair, l’astrologie peut avoir quelques bons effets, car elle tient dans son expression quelque chose de mystique. Et parmi ce genre d’entité, perdue dans les légendes et les mythes humains, il y a les Djinns…

Emaneth se sentait revivre. Après plus de deux mois passés en Seïkusu, sans le moindre moyen pour retrouver un peu de sa gloire naturelle, l’esprit des sables trouvait enfin un peu de réconfort dans l’alignement des étoiles de cette nuitée. Les belles-du-désert, surmontant les trois scintillantes-du-vide, non sans parler de cette magnifique empourprée qui trônait haut dans la voûte céleste, l’ensemble de ces éléments permettaient à la Djinn de récupérer une grande partie de ses dons et pouvoirs, de créer en cette ville un flux d’énergie qui la sustentait enfin à foison. Elle reprenait des forces à toute vitesse. D’abord sa conscience se retira de la brume qui s’était installée depuis leur départ d’Égypte, puis lentement son être reprit le dessus, vint gagner en tangibilité, en forme mentale. Désormais elle se retrouvait, et goûtait à ce renouveau avec la joie de mille pharaons. Elle exultait.

Enothis dormait. Elle était inconsciente, la pauvre étudiante passant jour après jour des heures pour récupérer un peu de son médiocre niveau dans les matières scolaires générales. C’était là la dernière condition pour qu’Emaneth prenne le dessus, et elle ne s’en priva pas un instant. Elle avait besoin d’agir, de bouger, de profiter de ce regain de puissance et de se permettre enfin une sortie hors de l’esprit de son hôte. Non pas qu’elle ne l’aimait pas, bien sûr qu’elle l’aimait, elle ferait tout pour protéger son adorable cadette humaine … Mais parfois, la djinn avait besoin de se dégourdir, de vivre, surtout qu’après avoir été invitée dans le corps de l’égyptienne, elle ne pouvait plus se permettre ses habituelles balades dans le monde éthéré, domaine de rêves et d’esprits. Alors aujourd’hui, elle allait en profiter. Elle prit lentement possession du corps de sa chère alliée de toujours, rouvrit les yeux pour libérer ses deux belles pupilles félines serties d’émeraudes, puis se redressa avec agilité avant de s’étendre, de réveiller les muscles endormis dont elle prenait le contrôle. Quel bonheur que d’être aux commandes. Elle bondit du lit dans un mouvement qui n’avait rien d’humain, se glissa jusqu’au miroir de la chambrée et s’observa. Cette tenue, certes mignonne, ne lui allait pas du tout. Alors elle fit premier ouvrage de ses dons, et vint lentement modifier ses affaires, les transformant en des atours parfaitement typiques de son passé. Légers drapés, à la transparence audacieuse, et joyaux royaux, de jais, de jade, de cuivre et d’or. Un écho légèrement félin, mais dans le fond elle avait toujours tenu du chat dans ses apparitions, cela n’était donc que logique !

Parée donc de ses meilleures tenues, il était donc temps de quitter l’appartement. Comment allait-elle faire ? Les humains détourneraient le regard à sa présence, ce n’était pas du tout le but, elle ne voulait pas attirer l’attention. Et en même temps … Elle ne voulait pas non plus se perdre en usage de ses dons pour se dissimuler, pour se voiler aux yeux d’autrui. Non dans le fond, elle n’avait pour seul but que de jouer un peu, et se divertir, alors adieu problèmes, il fallait qu’elle reste un minimum prudente. Les murs étaient la solution, personne ne regarde les hauteurs sombres des buildings, ni les toits de ces cubes de bétons qui servent de bureaux et autres hangars. Elle sortit donc par la fenêtre, se glissa comme le serpent au dehors et se mit simplement à défier la gravité, se déplaçant sans un bruit, à l’horizontal, d’un bâtiment à un autre. Elle goûtait l’air frais avec un franc bonheur, appréciait même la fraîcheur qui faisait frémir la peau de son hôte, et lui collait une délicieuse chair de poule. Et elle ne parlait même pas de cette pluie, qui couvrait sa présence de son rideau argenté non sans dévoiler un peu plus l’aspect exquis de sa beauté et sa chair. Quelle joie que la liberté renouvelée et soudaine ! Elle se laissa ainsi balader au gré de ses envies, bondissant parfois haut dans les airs pour traverser une rue, et se rattrapant avec grâce sur la façade qu’elle visait, non sans presque s’amuser d’un « miaou » expressif, afin de ponctuer ses cabrioles félines.

Alors, dans ses errances, elle quitta lentement les quartiers résidentiels. Et avec ceux-ci, elle perdit le calme environnant pour lentement se trouver dans un milieu plus actif, plus vivant à une telle heure de la soirée. Elle ne connaissait le coin que des souvenirs de sa chère hôte, savait plus ou moins qu’elle approchait quelques quartiers curieux, un peu moins bien-vu que ceux des beaux immeubles plein à craquer de bon travailleurs, et qu’elle s’approchait ainsi de quelques domaines un peu malfamés, mais dans le fond … Que risquait-elle ? Ils étaient humains, de ceux qui sont tellement peu capable de comprendre le monde mystique que sa présence aurait plus effet d’illusion de nature alcoolisé que de véritable apparition. Et pus si l’un d’eux se tentait à quelques actions purement agressive, il risquerait simplement de découvrir qu’en ce monde, il existe quelque chose de bien plus dangereux, de bien plus capable que n’importe quelle arme à feu, ou le moindre explosif. Alors c’est parfaitement détendue que la dame du désert vint s’installer sur les toits, se déplacer, et même parfois courir avec la légèreté d’une plume, tout en observant par intermittence l’effervescence humaine en contre-bas. Elle voulait … trouver quelqu’un ? Quelque chose ? En tout cas une source de distraction suffisante, aussi commença-t-elle à se diriger vers des milieux un peu moins vivant, pour se choisir une cible privilégiée.

Un lieu où se massait force de l’Ordre et flicaille ? Elle en vit une au loin, et s’en éloignât promptement, elle n’aimait pas ces saloperies depuis la nuit de mésaventures connu par son alliée humaine. Non, elle préféra s’approcher des quartiers portuaires, plus sombres, plus refermés, moins prompt à offrir un lieu chaleureux, mais où pouvait traîner des gens plus amusant, plus facile à embêter, à corrompre et à provoquer. Elle ne cherchait pas à faire attention au temps qui passait, se donnait le droit de n’en faire qu’à sa tête, et finalement elle put percevoir une présence intrigante, une forme de vie qui la fit se retourner au milieu de ses acrobaties félines. Il y avait, quelque part près d’elle, une vie double. A son époque, les humains ne connaissaient que très mal la psychologie, on pensait tout au plus que les différentes identités d’une même personne était l’oeuvre d’une possession, d’un mauvais esprits, ou de quelques démons, comme elle-même. Ici, ce n’était pas le cas, mais elle avait bien dans son esprit cette image : un homme, dont la forme était superposée à une autre, et dont les couleurs mentales différaient. Alléchant. Elle se laissa guider vers cette lumière trouble avec un air joueur sur le visage, vint à bondir par dessus une rue en projetant son ombre sur les pavés sales de la zone portuaire. Ici les bars et autres troquets étaient légions. Sa cible était dans l’une d’elle. Elle reproduisit à nouveau cet élan, non sans apparaître un court instant aux yeux d’un poivrot passant par là. N’eut-il comme seul réponse à sa surprise que deux grands yeux d’émeraude qui luisaient dans les ténèbres ? Oui, et ce fut assez pour qu’il lâche sa bouteille pour la soirée, avant qu’elle ne disparaisse subrepticement. Et une bonne action de plus !

Enfin elle atteignait son but. Le lieu ne sentait pas particulièrement bon. La nuit sombre et le rideau de pluie rendait même l’ensemble lugubre, mais cela n’aurait jamais été suffisant pour faire craindre quelques mauvais événements à une prédatrice de sa nature. Elle ne comptait pas entrer par la grande porte, mais depuis le toit, elle observa malgré tout l’enseigne de ce bar nocturne, le « Croisement ». Sa curiosité y était, avec d’autres personnes qui l’intéressaient moins. Point grave, elle fit un nouveau bond et se posa sur le toit de la bâtisse, avant de s’approcher d’une ouverture au plafond. Elle observa au travers du vieux plexiglas terni : On ne voyait pas grand-chose à l’intérieur de ce bar, et ce bien malgré ses capacités extra-sensoriels. Sûrement la faute à l’espace fumeur qui se trouvait à l’étage, et qui couvrait l’ensemble de cette bâtisse d’une couche de cendre qui faisait barrage à ses dons naturels. Au diable la cigarette et sa démocratisation dans ce monde de plouc, rien de pire que la fumée et les particules pour les esprits mystiques. Tant pis, elle dût se glisser à l’intérieur. Usant de ses dons, se laissant devenir parfaitement intangible, elle se glissa au travers de cette ouverture vers l’intérieur pour s’allonger le long du plafond, ayant dès lors une belle vue sur l’ensemble de ce bar aux odeurs si … masculine. La dernière femme à y être entrée devait avoir vécue à Babylone au vu de l’absence de nuance au milieu de cette sueur, de l’alcool, et autres rejets divers dont les lieux avaient été peints. Mais elle n’en fit guère mauvaise mine.

Elle s’avança, à quatre pattes au plafond, s’approchant de sa proie, puis s’installa une fois celui-ci en vue. Utilisant son support comme sommier, elle s’installa confortablement, et observa le jeune homme aux cheveux d’argent. Quelques gouttes de pluie quittaient son corps, tombant au sol quelques mètres plus bas, mais cela ne sauraient trahir sa présence, étant encore parfaitement intangible, invisible aux yeux humains. Tout au plus cela aurait l’effet d’une étrangeté, si la logique humaine n’y voit pas une fuite dans le bâtiment.

En tout cas, de son poste privilégié, elle tend l’oreille et observe sa curiosité :

« Alors mon mignon, vas-tu m’amuser ? »

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Le métro et la gare / Re : La loi de Murphy [ Pv ~ Lissandre Verrières]
« le: vendredi 18 décembre 2020, 13:20:23 »
Un foutoir sans nom. Un piège immonde dans lequel elles s’étaient toutes les deux jetées comme des idiotes, et qui finalement les avait placées dans une posture monstrueusement indélicate. Et il s’agissait là d’un euphémisme. Enothis, tête contre la table, mise à nue par ses propres soins pour tenter de sauver Lissandre, tandis que cette dernière se retrouvait de nouveau agresser par cette flicaille ignoble et son manque total d’intégrité ! Ne tiendrait qu’à l’égyptienne de leur envoyer une volée d’insulte mais elle était prise par une sorte de culpabilité : Si elle se permettait pareils mots, peut-être allait-il simplement le lui faire payer ? Elle se foutait foncièrement de son propre état désormais, il s’agissait de lâches, et sa vertu personnelle ne saurait se laisser entacher par les actions de ces raclures, aussi viles soient-elles ! Mais Lissandre ? Non, elle ne voulait pas que son amie et sauveuse de plus tôt subisse plus qu’elle ne vit déjà à cause de ses objections fort peu courtoises. Elle voulait la protéger, tout ce qui comptait c’était cela, à tel point qu’encore une fois elle voulut appeler à l’aide, demander à sa consœur de chair de faire quelque chose pour les tirer de l’embarras… Mais Emaneth, que pourrait-elle faire ? Loin du désert, l’entité avait besoin d’un minimum de forces pour agir, et plus les spectateurs étaient nombreux, plus elle risquait de s’exténuer, son influence ayant à s’étendre sur l’ensemble des personnes en présence. Enothis était perdue, confuse, et en essayant de mettre de l’ordre dans sa tête, elle ne put s’empêcher d’ouïr en même temps les supplications de Lissandre, plaintives et paniquées.

« S’il vous plaît s’il vous plaît. J’ai beaucoup d’argent. Mon papa et ma maman ont beaucoup d’argent. Je vous en donne et vous nous laissez partir. Hein hein hein ?!
J’m’en fous des thunes, petiote. »

Fort content de sa position, il glissait encore et encore son membre contre les lèvres intimes de Lissandre, tout en la regardant avec ce regard dépravé. Elle était sa proie après tout, il allait pouvoir se la faire comme il le souhaitait, alors il faisait durer le plaisir, ne serait-ce qu’un peu ! Il se permit même de poursuivre, apparemment inébranlable face aux petites larmes qui semblaient naître au coin des mirettes de son dîner charnel.

« Tu crois quoi ? Que j’vais être mignon et te laisser partir juste pour un pot-de-vin ? T’as une idée d’à quel point c’est kiffant de se taper des petites salopes suppliantes ? Non, bien sûr que non ! Eh bien écoutes ma belle petite salope : J’compte te baiser jusqu’à ce que tu sois remplie de mon jus ! »

Il s’apprêtait à rentrer. Du côté d’Enothis, le scénario était sensiblement le même, tête de gazon semblant enfin avoir décidé d’ouvrir ses braies pour en sortir son outil de torture et l’adresser à son antre rose. Et dans le chaos de cette situation, l’égyptienne voyant parfaitement, malgré sa position le visage en larme de son amie, elle n’eut pas plus de force morale pour tenir, et accepta qu’elle ne pouvait rien y faire, qu’elle ne pouvait les sauver par elle-même… Qu’elle n’avait d’autre choix que de faire la demande à cette entité supérieure en elle de les aider, de leur offrir une porte de sortie. Peut-être était-ce la pire idée, mais au vu de sa posture, de sa position … elle parvint à lui parler :

« Emaneth, pitié, aide-nous.
Ils sont trop nombreux ma puce. Je ne peux ni les étourdir, ni les confondre.
Quoi que ce soit, je t’en prie. On ne peux juste pas rester comme ça.
Je… Je peux agir mais je ne crois pas que ça te plaise. Et je serais sûrement hors combat juste après tu es sûre ?
Oui, fais vite ! »

La djinn avait bien des pouvoirs. Des capacités terribles dont elle n’avait plus l’accès depuis qu’elle avait quittée le désert, mais aussi des bienfaits moins importants, même mineurs. Ce dont elle usa n’avait pas vraiment d’ampleur et ne fonctionnerait que sur les deux jeunes femmes, mais c’est bien là tout ce qu’elle avait pour les soutenir. Un don, une « bénédiction ». Tout du moins, c’est comme ça que l’on pouvait appeler ce genre de bienfaits, mais dans le fond Emaneth n’était pas assez sotte pour se dire que ça allait fondamentalement les aider : Tout au plus, cela allait leur permettre d’accepter. Parce que ce qu’elle leur attribua, ce don que certains appelaient « le don des héros », n’était finalement qu’une disparition de la douleur. Et du calme, du sang-froid, comme si il y avait une forme de résilience qui s’installait chez les deux jeunes femmes. Enothis le sentit immédiatement, cet apaisement, mais elle n’aurait sut dire si il s’agissait là de l’unique aide de sa chère Djinn. Si c’était cela, elle allait l’entendre râler la prochaine fois qu’elles pourront échanger. Mais non, elle en comprit la deuxième partie uniquement quand l’horrible punk à verdure commença à presser son bâton de chair en elle, et qu’il traversa l’ensemble de son intimité avec difficulté. Elle aurait dût avoir mal. A la place, seule les premières onces de plaisir charnel apparurent, la faisant frissonner de manière incontrôlable. Elle se sentit immédiatement bien idiote d’avoir insisté auprès d’Emaneth… Car si la simple entrée de ce misérable venait de la tendre, l’obligeant à se mordiller la lèvre pour ne pas avouer un soupçon de plaisir, elle comprenait que la suite allait être odieusement délectable.

« Eh bien, ça dit plus rien ? C’est sage désormais cette petite pute de gaïjin ? »

Elle aurait bien aimée répondre, surtout quand elle sentait cette forme large et chaude au creux de ses reins, mais le rouge de la honte lui montait au joue. A moins que ça ne soit le plaisir ? Elle ne voulait pas y penser. Elle avait été complètement stupide de ne pas demander ce que prévoyait Emaneth dans l’urgence de la situation, c’était un véritable cadeau empoisonné ! Elles n’allaient pas avoir mal certes mais … Mais dans quel état allait-elle finir ? Pire encore, comment devait se sentir Lissandre qui n’avait aucunement l’information qu’une Djinn venait de jouer avec ses sens et donc de la priver de toutes formes de douleurs ? Enothis voulut tourner la tête pour l’apercevoir, mais à la place, elle sentit les mains de l’homme lui empoigner les hanches avec une fermeté qui n’appelait qu’à plus de manque de respect de sa part… Avant qu’il ne se mette à battre les tréfonds de son antre à grands coup de hanches, sans aucune forme de retenue. L’effet fut immédiat, ce long morceau de chair qui venait écraser son intimité, qui faisait vibrer ses chairs sensibles, c’était une lance qui commençait lentement à réduire en charpie son amour propre. Frissons sur frissons, elle commençait lentement à s’échauffer, à se montrer … bien malgré elle accueillante ! Et à ce salopard d’en rajouter une couche :

« Bah alors, madame n’a plus la langue aussi pendue ? T’as plus envie de nous insulter tout à coup ? Allez réponds sale pute !
Va… Va te fai...heeeeeey ! »

Elle devrait apprendre à la fermer. Tombant les deux pieds dans le plats, menée droit dans un piège par une simple provocation de messire « j’ai frotté mes cheveux dans le premier parc du coin », elle avait ouvert la bouche, et lui en avait profité pour en attraper le bord et tirer en arrière afin qu’elle ne puisse la fermer à nouveau. Alors non seulement elle se retrouvait à se cambrer, sa poitrine pendant désormais élégamment devant la caméra du connard qui filmait leur humiliation, mais en sus … Elle ne pouvait plus cacher ses états. Quand il se remit à faire glisser son manche entre ses cuisses lustrées de plaisir, ce fut pour lui faire tirer un gémissement qu’elle ne put contenir. Et aux idiots tout autour de se marrer, de ricaner tout en se paluchant allégrement. Le roi de la pelouse quant à lui n’en sembla que plus émoustiller, si sa perversité naturelle ne suffisait pas déjà. Alors il se mit à bouger longuement, rien que pour l’entendre gémir encore et encore, en long soupirs de bonheur et en petit couinement malheureux quand il se pressait soudainement, afin de la faire craquer.

« Comme tu aimes ça petite chienne. Décidément j’savais bien que les étrangères étaient de vrais salopes. J’savais qu’on allait kiffer ça tout les deux !
Ha de fai’ fout’e !
Oh mais de suite ! »

Enfer et … Et elle ne savait plus quoi sortir. Incapable de se défendre, ou même de lutter, son corps ne répondait que par le plaisir alors que ce salopard ramonait son intimité de sa putain de queue. Et à cause de sa propre panique, c’était juste… Exquis. Alors si moralement elle avait toujours envie de leur hurler dessus, son bassin lui en revanche était en train de devenir le plus accueillant du monde, et c’est avec grande peine qu’elle se retenait de le bouger d’elle-même pour venir se planter un peu plus profondément sur ce barreau de chair qui lui tirait de si profus et expressifs couinements de plaisir. Elle devait avoir l’air d’une folle dépravée, et dans le fond elle se demandait comment Lissandre devait la voir, ainsi suante et tremblotante, beauté étrangère en train de se faire violer avec sur le visage un air de bonheur. En son coeur, elle ne savait pas pour quoi elle priait… Que son amie arrive à garder la face ? Qu’elle puisse simplement se focaliser sur le plaisir et ainsi effacer l’instant de traumatisme ? Impossible à dire, elle n’avait même pas la possibilité de tourner la tête pour la voir. Tout ce qu’elle savait, c’était que le policier s’était lui aussi peu privé pour s’attaquer à sa proie, et qu’il ne cherchait pas à faire dans la dentelle !

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Elle essayait tant bien que mal de s’excuser, de trouver les mots pour éteindre l’ire de celui qui lui faisait face, et pourtant cela ne semblait pas fonctionner. Ce n’était même pas qu’il continuait à l’avoiner de propos plus culpabilisants les uns que les autres, ou même qu’il continuait de l’attaquer physiquement. Non c’était pire que cela : Le monde rebouclait, encore et encore. En fait, elle avait bien compris qu’elle se trouvait dans ses propres rêves, qu’elle était plus ou moins emprisonnée dans son propre manque d’acceptation de ses agissements de la journée, mais elle imaginait qu’agir de la manière la plus honnête la tirerait de cet univers distordu et agressif. Non. Alors que Kaïto, ce jeune blond pourtant si doux naturellement, s’enhardissait à nouveau sous le coup d’une colère justifiable et justifiée, ils se retrouvaient tout les deux à l’emplacement même dans lequel il s’était trouvés auparavant, et revivaient les mêmes instants. Alors elle se demandait, dans cette lucidité étrange que les rêves peuvent vous offrir, ou vous suggérer, de quelle façon elle pouvait influencer cela pour qu’enfin ils avancent, pour qu’enfin elle fasse progresser son songe, et n’ai pas à nouveau à subir ces affronts, son chemisier qui vole pour libérer la volupté de son coeur, qu’elle ne ressente pas à nouveau les mains du jeune homme s’approchant de ses hanches libres et faibles. Mais rien n’y faisait, elle n’avait aucun contrôle sur la situation. Pire même, elle se retrouvait spectatrice de ses propres choix, ne pouvant qu’à peine répéter ce qu’elle avait déjà dit, comme si elle ne s’était pas suffisamment sentie sotte de craquer une première fois. Elle vivait un véritable purgatoire.

« Je suis peiné, je te le répète. Ici au Japon, le respect de l'individu prime sur tout le reste. Tu as gâché ton effet avec Kyoko par pur égoïsme. Si tu veux t'intégrer à ce pays, il va falloir y mettre du tien et avaler des couleuvres si nécessaire. Il ne me viendrait pas à l'idée en Egypte, d'aller peloter une femme pour prouver à une autre ce que je vaux ou pas. Tu as fait une grosse erreur de jugement dans un pays où les traditions sont importantes. J'en suis navré mais il va falloir que tu sois punie. Il existait une manière de punir les femmes au Japon. Agenouillées, elles devaient laisser une foule d'hommes leur jouir dessus tant qu'eux le voulaient. »

Qu’était-ce ? Une nouveauté ? Alors qu’elle s’apprêtait à revivre pour la cinquième fois l’emportement soudain du jeune homme et son attaque courroucée, se terminant par une nouvelle boucle, ce coup-ci il prononça autre chose, quelque chose qui lui empourpra les joues à un degré à peine imaginable ! C’était son esprit qui créait ÇA !? Quelle…. Quelle genre de jeune femme était-elle pour que de tels songes ne lui viennent à l’esprit ? Peut-être qu’Emaneth était en train de manipuler son rêve ? C’est qu’elle en était capable la garce en plus, s’infiltrer dans les songes d’autrui pour y souffler des idées saugrenues, parfois même persistantes ! Pour autant … Elle ne l’avait jamais fait envers elle, surtout qu’Enothis connaissant l’existence de la Djinn serait capable de la remarquer, ou du moins, de percevoir son influence. Et dans le cas présent elle ne pensait pas cela plausible. C’était … Enfin il y avait quelque chose de trop idiot, de trop… exagéré pour que ce soit de son crû. N’empêche, se faire jouir dessus par toute une assemblée quelle… Quelle drôle de manière de faire.

« Sois consciente de ma gentillesse car je vais t'éviter ce supplice.
M… Merci »

Eut-elle prévue la réaction de la pièce ? Non. Etait-elle à l’origine de cette huée qui témoignait d’une franche déception à l’occasion de cette décision de ce Kaïto presque correspondant à la réalité désormais ? Si c’était le cas, que les djinns du désert la transforme en crapaud, car elle ne saurait contenir la honte que d’être celle qui, dans les faits, serait déçue de ne pas finir en objet d’amusement pour une foule de jeune homme en rûte. Elle savait qu’elle avait honte, extrêmement honte, mais de savoir désormais si c’était à cause du rêve et de ses messages confondants, ou de sa prime culpabilité, elle ne saurait le dire. En tout cas l’étudiant devant elle fit taire ces ombres qui semblaient se délecter de ce spectacle sans l’observer, et elle eut presque un soupçon d’espoir quand à la suite des événements… Mais visiblement, c’était sans compter sur son esprit tordu, qui ne manqua pas de lui faire vivre une nouvelle surprise sous la forme des prochains mots de son camarade de classe :

« Pour avoir utiliser tes seins pour me séduire, c'est avec eux que je vais commencer alors mets y du tien et montre moi ce qu'une fille aussi belle que toi sait faire avec sa plastique.
 -  Comment ? Mais je… Je n’ai… Jamais… Enfin…. »

Mort à son esprit, mort à sa libido, mort à tout ce qui avait put créer cette situation qui la plaçait face à ce non-choix absolu qu’elle se retrouvait à suivre contre son gré ! Comment agirait-elle normalement ? Elle fuirait sûrement, loin et prestement. Mais à la place la voilà qui, pétrifiée, se retrouve à voir le garçon se déshabiller pour faire apparaître … Un gourdin. Un énorme et dense gourdin qui manque de faire un léger rebond dans les airs quand il est enfin libéré de son écrin de tissu. Elle couine d’appréhension à sa simple vue, mais bien loin de se retrouver à rompre le contact avec Kaïto, elle ne tire qu’à peine sur cette main qui lui tient le poignet avant que celui-ci ne fasse un geste opposé, et la traîne avec lui pour finalement l’amener à genoux, tandis qu’il s’est lui-même assis. Tête-à-tête avec le mandrin du jeune homme, trop proche pour ne pas le voir, pour détourner le regard de cet outil du diable. Son esprit tordu ne lui laissait pas le choix, alors quoi faire ? Suivre le flot ? Elle ne vit rien d’autre et laissa le jeune homme l’appuyer plus près de lui, la forçant bien délicatement dans le fond à englober son membre de ses deux larges orbes de chair. Elle tremblait un peu, n‘osait pas le regarder dans les yeux tant elle était gênée. Mais elle vint presser ses deux seins autour du matériel monstrueux du jeune homme, appuyant dessus un maximum, écrasant de sa chair chaude et moelleuse l’objet masculin, et se laissa… plus ou moins guidée par le damoiseau pour agir. Elle n’y connaissait rien, et elle avait honte, si honte, terriblement honte, mais… le rêve l’échauffait. Elle se sentait enfiévrée, elle avait le souffle coupée. Ses draps devaient être dans un beau état tiens, vu comment elle se sentait dans ses songes.

Elle ne savait même pas si elle faisait bien les choses. Elle avait bien les propos de Kaïto, mais bon, on remercie bien un petit chien quand il tend la tête pour être caressé. Et … Est-ce qu’elle venait vraiment de se comparer à un chien ? Mon dieu mais ça n’allait vraiment pas bien dans son esprit ! Hésitante, comme si elle voulait véritablement mettre un terme au rêve, et par là-même à l’ensemble de cette situation, elle cherchait à trouver le meilleur moyen d’accomplir sa tâche. Elle s’était presque habituée à voir ce morceau rouge et ardent monter et descendre d’entre sa poitrine, et venir lui tapoter le menton avec envie, alors …. alors autant qu’elle y aille plus vite non ? Au moins comme ça se serait finit, et adieu sa dignité déjà en lambeau ? Quitte à rejeter le tout de sa pudeur, elle fit donc ainsi, accéléra soudainement, et vit le résultat en quelques instants : Avec un grognement terrible, le jeune homme se mit à lui jouir dessus, semblant inarrêtable. Et elle, cruche et surprise, fit le pire en cette situation : Elle se recula d’un sursaut incontrôlable. Elle reçut le tout sur elle. Son visage souillé, ses seins tâchés, sa tenue ne protégeant plus rien ce fut même son ventre qui reçut les traits chauds et gluants, épais filets blanchâtre sur sa peau sombre. Et elle en tremblait. Pas de honte, d’excitation. Le souffle coupé, elle haletait en voyait ce jeune homme la couvrir de son jus, sans comprendre pourquoi son esprit s’attisait d’être ainsi souillée. Un frisson lui parcourait l’échine, et elle avait …. chaud, bien trop chaud.

L’instant d’après il lui somma de continuer et haletante, confuse, le regard fiévreux, elle se mit à obéir. Sa main sur le membre, le pressant entre ses doigts, de haut en bas. Aussi terrible était cette pensée, désormais … elle avait presque envie d’y goûter, comme si le fait qu’il s’agisse d’une punition lui était sortit de la tête. Rêve de merde, mais rêve quand même… C’était presque comme si son esprit assimilait ces informations et les enregistrait, avant de finalement les inscrire en sa chair. La situation était critique, et à ce rythme, elle allait juste perdre pied… alors quand il la fit cesser, elle le vécut à la fois comme un soulagement…. Et une déception.

« Tu t'en sors bien, bravo, mais ce n'est pas fini. J'admire tes efforts et il va falloir persévérer. »

Est-ce qu’elle en fut heureuse ? Malheureusement pour elle, oui ! Bon dieu qu’était-elle en train de devenir ?

Transportée sur la table ? Ce ne fut que l’affaire de quelques instants, et si la position n’avait absolument rien d’agréable, sûrement même déplorable si elle avait vraiment eut été dans le monde réel, ici dans le rêve cela n’eut rien de gênant. Elle se laissa simplement faire, utiliser, le nez entre les cuisses d’un jeune homme avec lequel elle n’avait jamais parlé, et pire encore, dont elle avait fait le malheur dans la journée ! Alors c’était comme ça ? Quand elle pétait les plombs, se sentait coupable, elle finissait par rêver que l’autre se vengeait en faisant d’elle son petit jouet sexuel ? Eh bien elle pourrait presque s’y faire, très honnêtement, même si elle se doute qu’il s’agit là de son esprit embrumé de plaisir qui lui parle. En revanche, à l’instant même où il s’allonge sur elle, elle manque de paniquer, ne comprenant pas la situation, avant de percevoir cette décharge qui la traverse de part en part. Quelle…. DELICE ! Vibrante d’émotion, elle se tend, gigote, essaye de ne pas balancer son bassin vers l’avant dans un geste qui exprimerait le tout de son bonheur, mais c’est à peine si elle parvient de s’en retenir. Elle gémit, d’une voix douce, d’une voix parfaitement honnête. Et heureusement qu’il ne peut pas voir son visage parce qu’il y verrait tout les aveux de son abandon absolu ! Une plastique de salope qu’elle avait dit, et une plastique de salope qu’il avait prononcé … La question n’était presque plus d’actualité quand il vint la stimuler de ses doigts, glisser dans son antre chaude et humide pour venir y tirer les aveux de son bonheur : une salope aurait peut-être plus de pudeur qu’elle n’en avait actuellement.

Électrisée, elle tente autant qu’elle peut de se mordre la lèvre pour se taire, mais quand elle se concentre sur sa bouche, se sont ses hanches qui se redressent et gigotent pour mieux s’offrir aux attentions de l’inconnu. Et quand elle n’a plus le contrôle de sa bouche pour favoriser la manipulation de son bassin, elle se met à couiner et risque à tout moment de l’appeler par son prénom, ce qu’elle se refuse. Alors elle oscille entre un aveu et l’autre, dans une lutte ridicule qui ne va que croissant.  Et ce jusqu’à ce qu’elle jouisse sous le doigté expert de son senior, qui semble avoir choisit de l’amener au bord du plus honteux des états avant de s’éloigner, et de la contempler. Elle ne peut encore se cacher, ce serait parfaitement idiot. Elle est tremblante, les jambes écartées pour offrir pleine accès à son fruit défendu, et entre ses lèvres elle est venue placer ses doigts, les mordillant en haletant lourdement. Elle tente de retrouver son souffle… C’est à peine si elle le souhaite encore d’ailleurs :

« Tu es belle Enothis. Tu as aimé? Maintenant, j'adorerai que tu t'occupes encore de moi ... s'il te plait. Offre moi ce délice et je te pardonnerai tout, je pourrai même te redevoir quelque chose si tu le voulais. »

Pour la première fois, elle le regarda dans les yeux. Tant pis, elle assumait désormais pleinement, qu’elle soit une pute ou une traînée, tant pis, les songes ne sont qu’à elle, personne ne saurait l’y trouver pour la juger. Alors quand il s’approche avec son membre en direction de son visage, elle se permet de … sourire, avant de tendre les mains par dessus son visage, les posant maladroitement sur les hanches de l’homme à peine couverte du bas de sa chemise d’étudiant… Avant de souffler dans quelques mots délicats, désireux, avide même, quelque chose qui lui trottait dans l’esprit depuis un moment :

« Oh oui… enfin. »

Va savoir si le Kaïto de son rêve l’a entendu, mais quand elle a enfin le gland entre ses lèvres, c’est pour l’englober sans la moindre gêne, ou la plus petit once de questionnement. Faire bien ou non, réfléchir à si elle agissait bien ou non…. Quelle idiotie elle avait eut ! C’était son rêve, tant pis si elle s’amusait non ? Alors de ses mains elle l’invita à avancer un peu plus, et elle vint faire passer cette chaire chaude et épaisse le long de sa langue, contre son palais, aspirant doucement tout en cherchant à taquiner les bords plus doux de son gland. Avide, elle cherchait plus ou moins à lui imprimer un mouvement, quelque invitation passive pour qu’il se fasse plaisir au creux de sa bouche, et de ses deux grands yeux d’ors elle venait l’observer, le questionner, lui suggérer son plaisir, et lui soumette le sien. Sans la moindre forme de procès toutefois, elle chercha à s’activer plus clairement, quitte à faire elle voulait y goûter, à ce jus terrible et enivrant, et tant pis si il s’agissait d’un rêve et qu’elle lui attribuait dans son manque complet de connaissance le goût d’un smoothie à la framboise ! Plus rien n’avait d’importance… Sauf ce qui s’ensuivit :

Elle aspira alors que, dans un sursaut de désir, Kaïto avait avancé ses hanches et avec ceux-ci son outil de « négociation ». En un instant elle se sentit suffoquer, incapable d’aller chercher de l’air tandis que le damoiseau se rompit le cou dans un frisson qui ne devait pas avoir grand-chose de commun vu ses précédentes réactions. Peinée, surprise, et surtout en train de perdre le contrôle de son moment de sérénité lascive, Enothis frappa avec un peu de peur les hanches du jeune homme pour lui signaler que ça n’allait pas bien mais … il n’en fit qu’à sa tête ! Alors elle le sentit attraper sa tête, et entre un instant de pleine panique et de pleine jouissance… de perte absolue de contrôle et d’excitation dû à sa position de petit objet sans force… Elle le sentit utiliser sa gorge pour son unique plaisir, vif et brutal. Elle se mit à pleurer, et à tremper comme jamais. Et jusqu’à ce qu’il se lâche en elle, elle fut tant tendue que son corps lâcha en même temps qu’il libéra sa bouche, la pauvre demoiselle reprenant de l’air comme elle put non sans recevoir quelques jets de foutre chaud au visage. Elle se laissa rouler de côté et tomber au sol, crachotant et toussant comme elle pouvait tout en récupérant un air qui lui avait tant manqué, et qui lui brûlait presque les poumons. Bon dieu, pour un rêve, elle pourrait au moins s’économiser ce genre de surprise. Mais elle se redressa, entendant malgré tout les étranges applaudissements et les propos de Kaïto. En fait, d’avoir réussi tout ça … la remettait en confiance. Alors elle s’en remettait… lécha ses doigts et essuya les larmichettes qui pendaient aux commissures de ses paupières.

Puis chercha tant bien que mal à se redresser, se plaçant comme elle put au sol. Assise, les jambes de côtés, elle n’allait pas se relever. Elle savait qu’elle ne parviendrait pas à le faire. En revanche elle pouvait parler, entre deux souffles courts, ce qu’elle fit…

« Je… Je ne sais pas pourquoi… je fais un tel rêve. Et c’est presque dommage que ce soit avec un Kaïto aussi entreprenant et pas ce mignon senpaï que je croise de temps à autre au lycée. Après… C’est pas comme si je pouvais le faire au lycée … C’est bien la première fois que je me permets ce genre de liberté de toutes manières... »

Elle ne sut pressentir si le jeune homme avait une réaction à ces mots. Après tout, elle se parlait à elle même en cet instant, plus qu’elle ne cherchait une discussion avec ce Kaïto vengeur sortit tout droit des tréfonds de sa conscience. En revanche, elle trouva la force de s’appuyer à ce bureau sur lequel elle avait été si longtemps allongée dans une bien terrible position, et s’en aida pour se relever. C’est le moment où elle choisit de regarder le garçon en face d’elle et de l’observer un court moment, puis d’observer le morceau de chair encore beau et droit. Son rêve n’était pas encore finit hein ? Alors pourquoi ne pas aller plus loin ?

Elle se déshabilla, glissa le long de son corps les restes de vêtements qui lui faisaient l’effet d’un fardeau. Puis elle fit glisser sa jupe le long de ses hanches et se déchaussa. Elle était là, nue et rougissante, le corps déjà souillée, quelques restes de spermes coulant encore lentement entre ses seins, les soulignant d’une traînée pécheresse. Alors elle s’avança lentement le long des chaises et des ombres, s’éloignant lascivement de son juste « vengeur » pour aller s’installer devant la salle de classe, sur le large bureau du professeur. Assise alors, elle écarta grand les jambes, offrant la vue de son abricot  parfaitement rasé et encore suintant de sa lubricité.

« Autant finir ce songe en beauté non ? Kaïto-senpaï ? »

Sa voix se fit invitante, langoureuse, tandis qu’elle ouvrit son antre intime de ses doigts, tout en cherchant du regard celui qu’elle assimilait à une création de son esprit vaincue par la culpabilité :

« A l’aide, Kaïto-senpaï, il faut me remplir avant que le vilain prof et les vilains élèves ne me baisent comme la salope étrangère que je suis ! »

*
*   *

Autre part, dans le même espace, une autre personnalité se balade. Emaneth, dans sa pleine splendeur de Djinn, est à la recherche de sa chère moitié, sûrement perdue quelqu’autre part dans ce monde construit de toute pièce. Elle n’avait pas eut le temps de prévenir Enothis du danger environnant que la jeune femme s’était endormie, l’emportant avec elle dans ce traquenard, et désormais elle était en train de parcourir les couloirs inquiétants d’une école sordide dont la géométrie n’avait pas le moindre sens. Elle monte un escalier ? Bienvenue au rez-de-chaussée. Elle le redescend ? La voilà sur le toit de ce lycée sans queue ni tête. Et cette impression constante d’être observée, une horreur, tout simplement le pire frisson qu’elle avait eut à ressentir depuis longtemps ! Et elle était une Djinn bordel, pas une simple petite humaine, alors allez savoir quels étaient les risques encourus par sa pauvre petite protégée dans ce monde de dingue. Bon dieu, elle trouve celui qui a osé créé pareille dimension et c’était clair, elle en ferait du hachis. Non mieux, de la purée, par le bas, histoire de bien laisser la tête pour la fin, avec quelques gargouillis sanglants. Tant pis si elle est obligée d’en faire une goule pour qu’il contemple la fin de sa vie en temps réel, elle s’épuiserait mais en revanche elle tiendrait la plus belle des revanches pour les risques qu’elle est obligée de prendre afin de sauver Enothis. Allez, elle ouvre une porte et arrive dans un réfectoire, bondé qui plus est, par des ombres aux regards indéfinis. Elle perçoit une lubricité sans borne dans ces lieux, qui sait ce qu’il pourrait arrivé si elle se laisse submerger… Donc non pas le réfectoire, allons voir ailleurs. Une porte après l’autre, elle finira bien par trouver la bonne.

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Prélude / Re : Deux pour le prix d'un (ou pas)
« le: lundi 14 décembre 2020, 10:10:14 »
Bienvenue parmi nous !

Et tiens, un autre personnage avec son ange gardien. Bon, la mienne est plus une entité mystique et le sien un dédoublement de personnalité mais bon, ça marche quand même !

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