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Messages - Damien Thorn

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La jolie rose qu'il avait repéré ne manquait pas de lui réserver des surprises. Si seulement, se dit-il tout de suite, si seulement il avait pu la rencontrer dans d'autres circonstances ! La pression de la presse et de l'assistance autour des deux jeunes enfants dorés était déjà assez lourde sans la prestation brutale et ostentatoire du complément de sécurité. Qui étaient ces guignols qui ressemblaient plus à des videurs qu'à des professionnels ? Il allait devoir toucher quelques mots à l'équipe d'organisation : ils avaient les moyens de payer autre chose que des sumotoris recalés boostés aux stéroïdes, quitte à ramener leurs vieux partenaires d'Amérique ; et quoi qu'en disent les locaux. Il préférait largement une polémique discrète mais circonscrite à un risque de scandale en cas de dérapage.
Mais il devait faire bonne figure pour l'assistance...

Au moins, la compagnie qu'il s'était trouvée était des plus intéressantes ; et il ne pensait pas seulement à la robe excessivement provocante qu'elle avait sélectionné pour l'occasion, et qui ne manquait pas de mettre en exergue le meilleur de son héritage métissé et de sa discipline quotidienne. En vérité, Chloé Reynard se révéla vite être une fine courtisane. De par son héritage démoniaque, Damien voyait en elle les divers vices qui la touchaient : luxure et orgueil, en premier lieu ; gourmandise, aussi, quoique surtout en matière de possessions matérielles. C'était le genre de personne que l'enfant du Diable affectionnait tout particulièrement : le genre à aimer les défis et à délaisser les complications.
Et, passée l'intervention absolument minable du journaliste ringard et vieux-jeu les ayant coupé avec aplomb, intervention qui n'avait reçu des deux intéressés qu'une ignorance pesante et dédaigneuse, la première remarque de la belle n'avait pas manqué de titiller immédiatement l'esprit de l'engeance démoniaque. Il lui adressa un sourire bienveillant, mais ses yeux, rieurs, étaient malicieux et complices.

" Et malgré le temps, la passion reste entière. "

Il y avait entre eux un truc, une connexion motivée, sans nul doute, par leur ennui et leurs appétits réciproques. Damien n'était pas dupe, il savait cerner les mortels d'après leurs vices, et il comprenait bien la position de Chloé, et lui fit comprendre que la sienne était égale en s'avançant d'un pas vers elle pour lui offrir son bras comme elle avançait sa main. Et au milieu de l'assistance, il n'avait d'attention que pour elle, laissant passer par ses mimiques et son regard le sens réel de ses pensées une fois qu'il eut compris qu'elle était versée dans l'art de la mise en scène.
Bon, bien sûr, sa question lui tira un ricanement un brin gêné -le thème était bien plus difficile à appuyer qu'on le lui avait exposé-, mais elle eut la décence, dans sa maladresse, de le délivrer en parlant... affaires. Et elle s'empêtrait, dans la foulée, en lâchant une belle insulte à l'adresse du journaliste déchaîné qui se faisait alors sortir manu militari. Un social faux-pas pour la jolie rose qu'il couvrit sans hésitation de son enthousiasme et de son soutien, bien trop content de ne pas avoir à s'exprimer publiquement pour, contre ou, encore pire sûrement, sans avis sur l'occultisme.

" Une transition redoutable ! Bien sûr, Thorn Industries s'est engagée au Japon et est totalement ouverte à ses partenaires nippons. " Et il parlait de vive voix autant pour l'assistance que pour elle, laissant dans ses mots un double-sens qu'elle saurait percer sans mal. " La soirée n'est pas fini, mais notre planète doit toujours rester dans un coin de nos têtes. M'en direz-vous plus si je vous accompagne pour un tour de la collection ? "

Durant le discours, l'exposition elle-même avait été largement fermée au public. Ne restait que la salle principale où se massait la compagnie pour profiter des derniers petits fours et vider le champagne avant de laisser un chèque à la sortie. Sous des airs affairistes, il l'invitait à s'éclipser de cet enfer sur terre. Il ne doutait pas qu'elle accepterait, et qu'elle était aussi résolue que lui à retrouver son naturel pour parler à vices ouverts à son richissime hôte.

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Centre-ville de Seikusu / Re : Dans une jungle d'épines | Damien, Kara
« le: jeudi 28 janvier 2021, 03:34:19 »
C'était bien dommage ! Il avait vraiment souhaité faire ça autrement, mais le côté gaillard de Kara s'était révélé bien trop incompatible avec le genre d'obéissance qu'il attendait -non, exigeait- d'elle. Il n'avait pas pu laisser passer l'affront alcoolisé ou elle n'aurait plus jamais pris ses injonctions sérieusement. Il pouvait sentir la peur infuser en elle comme un poison lent et pernicieux, et cela rendait le jeu beaucoup moins intuitif : ses barrières levées et son instinct de survie engagé, il allait falloir jouer de ses talents surnaturels pour la convaincre assez rapidement qu'il était dans son intérêt de se laisser aller, et de marcher dans les clous avec lui. L'ambition simple de Kara était toujours là : elle espérait toujours avoir de quoi gagner sa vie, et il pouvait décemment lui promettre de faire plus que cela.
Il aurait pu la briser tout de suite et en faire une servante dénuée d'esprit de préservation, comme il l'avait fait avec ses nounous, avec sa tante et avec bien d'autres, mais ça n'aurait pas été drôle. Il n'en était pas là ; pas encore, sans doute. Et puis, les lieux soigneusement choisis ne l'avaient pas été au hasard et ils étaient tranquilles ici.

" C'est très bien, " la complimenta-t-il quand elle eut fini d'obéir, lâchant ses cheveux mais gardant la main fermement dans sa nuque, lui refusant la liberté. " Tu as mérité de te rafraîchir. "

Avant toute chose, il devait se montrer sévère, mais généreux envers elle. Elle n'accepterait pas de suivre ses ordres sans être préalablement brisée si elle ne songeait pas à y trouver un bénéfice pour elle-même, et un meilleur traitement était un premier pas. Damien relâcha l'aura de peur qu'il avait instillé en elle et retrouva à ses yeux l'allure affable du jeune premier de la classe et de l'héritier de Thorn Industries.
Mais tout d'abord, il fallait lui accorder sa demande ; seulement, elle ne le ferait pas comme elle l'entendait, car elle avait été arrogante et ça ne seyait pas à une bonne petite soumise. Se relevant, il glissa sa main le long de son bras et l'agrippa pour la conduire jusqu'aux toilettes près du bar. Ils entrèrent dans le côté femmes sans un mot de protestation : la mixité s'était de toute façon déjà imposée, et les couples d'un instant se rhabillant étaient vite remplacés par les suivants d'un côté comme de l'autre. Conduisant la Japonaise jusqu'au lavabo, Damien adressa un regard enveloppant à l'assistance, qui interrompit ses activités et fit place rase au plus vite, discrètement, alors que la brune avait le loisir de se passer de l'eau sur le visage, l'Américain près d'elle, la fixant avec un léger sourire.

" Tu dois comprendre, " dit-il enfin, " que, même si tu me plais, je ne fais pas de faveurs gratuites. Avoue que ça t'a plu d'être remarquée par le petit patron, de partir en soirée dans une voiture de sport et de boire à l'œil. Et avoue aussi que tu espérais me faire bonne impression pour assurer ta place. Je le sais déjà, alors ne mens pas. "

Il se glissa derrière elle et croisa son regard dans le miroir en passant les mains autour de ses hanches.

" Je peux te donner la place que tu convoites, et même celle de ton chef vu ton talent. Est-ce que la soirée se passait si mal tant que tu suivais et obéissais à mes caprices ? Est-ce que ma compagnie est si terrible quand je suis satisfait ? "

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Damien avait trouvé que la soirée était une mauvaise idée. Monter une exposition privée sur les visages de l'ésotérisme, pour le faire voir sous un jour séduisant, au profit d'une association promouvant ouvertement le satanisme ? Ils y allaient un peu fort, les Disciples... Mais on l'avait assuré que tout serait bien contrôlé : personne ne lisait les petits caractères des bons d'invitation, car on ne s'intéressait qu'à l'assistance et à s'en faire voir et apprécier. Leurs amis aux médias donneraient à l'exposition la couverture qu'il fallait, consensuelle, acceptable et à but caritatif : personne ne trouverait à redire.
L'Antéchrist pouvait avoir beaucoup de pouvoir, il restait un semi-mortel de 19 ans qui avait encore des choses à apprendre, et son cercle proche ne se privait pas de le reprendre, de l'informer, de le conseiller voire de l'ennuyer au besoin. Dans l'ensemble, il en avait profité, dépassant son attachement humain pour Mark et évitant de fait la trahison que son cousin et son oncle planifiaient contre lui. Il ne niait pas que les Disciples faisaient un travail extraordinaire en son nom et il acceptait donc leur expertise, même quand elle lui paraissait farfelue.

Il se plia donc à leurs plans et, le soir venu, il avait revêtu l'affligeant exemplaire de mode pseudo-gothique qui avait été choisi pour lui. Certes, les matières étaient nobles et la coupe était sympathique, et ça changeait effectivement de l'image sage et policée qu'il était forcé d'adopter en toutes circonstances en temps normal.
Alors, il se plia au jeu, bon gré mal gré. Et ce vernissage fut interminable.
Pour Damien, jouer avec l'ésotérique avec tant de frivolité était malaisant. Il comprenait l'idée, mais il avait l'impression de se foutre de son Père chaque fois qu'il serrait des pinces et que des blagues sur l'occulte fusaient, le poussant à joindre le mouvement pour rire des voyants, exorcistes du dimanche et autres wiccans. Il jouait le jeune premier classique qui n'y connaissait rien, et se moquait de ce qu'il ne comprenait pas pour bien le mettre à sa place, celle de ce qui n'a aucun intérêt et ne devrait surtout pas être défendu devant lui.
Il rongeait son frein avec colère, enchainant les verres dans l'espoir que le Diable lui jouerait un tour pour se venger et lui permettrait d'avoir son premier delirium tremens alcoolisé. Bien sûr, il n'en fut rien, et il marina dans son jus sans pitié.

Heureusement, il y avait des gens qui avaient la fibre occulte ou doutaient avec crainte. Ceux-là lui permirent de tenir le coup en attendant le moment où il pourrait s'extirper de la foule pour faire son discours, après quoi il était libre de disparaître s'il le voulait. Les bureaux de la filiale de Seikusu n'étaient pas gigantesques, mais bien assez grands pour qu'on puisse s'y perdre au besoin en pleine nuit. Les salles annexes de l'exposition seraient d'ailleurs bientôt fermées au public ; l'occasion de revoir les artefacts dans le calme.
Et quand le moment tant attendu arriva, il était si soulagé qu'il était parfaitement souriant et détendu en montant sur scène, accueilli par l'orchestre.

" Merci à tous d'être venus pour nous apporter votre soutien. Chez Thorn Industries, nous attachons une grande importance à nos amitiés. Nous sommes aussi attachés à l'humain et à ce qu'il a de fascinant. La magie est un objet de fascination depuis l'époque où nous vivions dans des grottes... "

Le discours était assez creux, très corporate, tout ce qu'il fallait pour amuser la galerie sans s'engager nulle part. On souriait, on applaudissait pendant les pauses champagne, peut-être en se demandant quand Thorn Jr. allait boire de travers ou commencer à bafouiller.
Mais Damien fut sorti de la superficialité du moment lorsqu'il croisa le regard rose étrange d'une créature magnifique adossée à un pilier. Au milieu de l'assistance, elle sortait du lot à plus d'un titre. Ayant mémorisé les mots par cœur, il pouvait les déblatérer en se concentrant sur elle, sur sa tenue provocante sur ses formes hyperféminines, sur son regard ennuyé qui courait en retour sur lui. Il n'avait rien de prévu après ça ; en tout cas jusqu'à présent.

" Alors faites-moi plaisir : donnez à Satan ! Et n'oubliez pas de sacrifier votre bébé avant de partir ! "

L'assistance rit à la référence et applaudit tandis qu'il quittait la scène, couvert par l'orchestre. En contrebas, on l'attendait pour quelques ultimes poignées de mains et promesses de dons. Il abrégea au plus pressé pour se frayer un passage vers la colonne et vers l'inconnue qui lui avait tapé dans l'œil. Il voulait moins connaître son nom et savoir ce qu'elle faisait ici que pouvoir la tirer de son ennui et voir en quoi elle pourrait redresser le bilan de cette soirée.

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Centre-ville de Seikusu / Re : Dans une jungle d'épines | Damien, Kara
« le: dimanche 03 janvier 2021, 23:40:52 »
Oh ! Cette partie d'elle encore vaguement consciente avait bien voulu l'envoyer paître, ce gosse trop riche aux manières de rustre, lorsqu'il avait fourré ses doigts dans son corsage. Il l'avait vu, une seconde, cet élan de colère et de fierté qui se serait bien jeté à sa gorge pour lui faire ravaler ses gestes et ses paroles, et lui apprendre comment on traitait une femme et qu'on ne joue pas avec les sentiments des gens. Mais sa consigne, ferme, autoritaire, elle, l'avait arrêté net, et il sentit les instincts vicieux de la Japonaise s'animer et lui dicter la marche à suivre. L'instant si bref d'hésitation n'avait pas manqué d'exploser comme un feu d'artifices dans ses iris clairs, écarquillés par la surprise, tandis qu'il ne la lâchait pas d'un poil.
Nerveuse, elle voulait s'en extirper, de la prise à la fois littérale et figurative de l'Américain sur elle, et elle le fit, une fois de plus, par l'humour et l'évasion des réalités. Or son hilarité avait bien du mal à cacher le trouble qu'elle ressentait et l'excitation qui couvait en elle. Le fils du Diable, lui, connaissait les vices et les péchés des gens, et il savait bien ce qu'elle ressentait maintenant. Il en tirait lui-même une excitation palpable, qui chauffait son sang semi-mortel et appelait à un acte approprié.
Il savait qu'elle se moquait pour remettre en question l'autorité qui avait réussi à prendre sur elle, et que, pour que celle-ci soit réaffirmée et acceptée, il allait devoir monter d'un cran dans sa démonstration. Alors, la laissant rire un instant, le visage fermé, il reposa son verre et prit une profonde inspiration.

Tout arriva en un éclair pour la jeune femme ivre. Damien avait quitté son tabouret et s'était porté vers elle. La main avait quitta son corsage pour agripper les cheveux à l'arrière de sa tête et lui tirer le visage en l'air, sans violence particulière mais sans ménagement. Il se colla à elle, imposant sa prise sur elle par sa présence et, usant de ses pouvoirs à petite dose, il renforça son aura de puissance, donnant à la Japonaise une impression supplémentaire de force et de pouvoir à son égard. Et, d'un geste assuré, il prit le verre de ses doigts pour le porter près de ses lèvres, laissant l'odeur forte de la liqueur lui attaquer les narines.
Quand il reprit la parole, sa voix était un peu plus grave et profonde ; juste de quoi renforcer le choc de son acte et de ses ordres.

" Parce que tu me plais, je vais être gentil et te donner une chance. Tu vas boire ce verre et dire : Merci, Monsieur Thorn. Ensuite, tu me demanderas pardon. D'accord ? "

Lentement, il pressa le shooter contre son menton, puis contre ses lèvres, sans faire mine de s'arrêter.

" Ouvre. "

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Les alentours de la ville / Re : Le Diable s'habille en chasuble | Damien, Leah
« le: dimanche 03 janvier 2021, 22:29:22 »
Damien n'avait pas connaissance de la présence de ce démon ; et ça paraissait logique. Pour que les Disciples ne le repèrent pas, il devait être doué dans ce qu'il faisait, et faire ça depuis un moment. Depuis combien de temps avait-il pris possession de cette nonne ? Lors de son noviciat ? Avant, encore ? Il semblait fou de voir un rejeton des Limbes se tenir dans ces lieux autrefois sacrés, aujourd'hui si ternis qu'ils laissaient entrer l'Antéchrist sans mal ; pourtant, le fait accompli était bien là. Il pouvait sentir son aura méphitique et familière comme elle prononçait le rituel de la messe et s'avançait vers les fidèles pour leur offrir l'absolution.
De loin, Damien observait son manège avec curiosité. Si on parvenait à ignorer son style très loin des conventions, et la petite paroisse japonaise n'en avait peut-être qu'une idée très limitée, elle avait tout l'air d'une prêtresse bienveillante apportant Dieu à ses ouailles. Elle manipulait le chapelet sans ressentir la moindre gêne, ce qui était, là aussi, extraordinaire. Il y réfléchit et en vint à la conclusion que le démon avait dominé la jeune femme sans la briser, et qu'elle existait comme la marionnette de l'intrus ayant abusé de sa faiblesse. C'était une tactique risquée, mais peut-être avait-il trouvé le secret d'une intrusion durable et réussie dans le monde mortel ?

Il aurait trouvé cet être fascinant si celui-ci ne semblait pas lui vouer une dénégation totale. Comme la procession approchait de lui, Damien observait avec un intérêt feint, acquiesçant aux bénédictions et mimant des Amen silencieux sous le regard d'un photographe discret présent pour l'occasion. Mais il était aussi de plus en plus inquiet, inquiétude confirmée lorsque Mère Leah lui fit finalement face pour tendre le chapelet sous ses yeux, faisant danser la croix sous son regard. Il fixa son regard malicieux de ses yeux arrondis. Enfant, il avait frappé et mordu pour moins, et aujourd'hui encore il était mal à l'aise, tendu, terrifié même. Certes, il avait appris à se dominer, et puisqu'il était à moitié homme il ne pourrait pas être brûlé par la croix et par l'eau bénite comme une possédé classique ; mais l'insulte était vive et mordante, son sang bouillait et il dut serrer les dents pour ne pas lui cracher en pleine figure et la couvrir de noms d'oiseaux.
Il fallait qu'il respire. *Pense aux Dagues de Megiddo. Elles sont les seules à pouvoir t'occire, et elles sont bien cachées. Cette croix ne peut rien te faire. Elle ne peut rien te faire. La peur est une réaction irraisonnée à ce qu'on craint, mais tu n'as rien à craindre.*
Et, tant bien que mal, il parvint à reprendre assez de contenance pour parler ; et il semblait honnêtement abattu par sa confession en prenant la parole, plus sincère que ce qu'il aurait jamais pu feindre.

" J'ai commis bien des péchés et je ne me suis pas confessé. Parce que les êtres qui m'étaient chers m'ont été enlevés, j'ai tourné le dos au Père sans vouloir l'avouer. Mais Il sait qu'il vit en moi et que je l'accepte, et je demande son Pardon. "

Il reprit son souffle en tombant à genoux sur le banc de prière sous les regards de l'assistance, sûrement étonnée de voir un étranger à l'allure riche et puissante faire contrition dans la maison de Dieu. Il rouvrit les yeux après les avoir fermé sous le coup de l'effort, croisa le regard de Leah et sourit avec un arrière-goût malicieux. Il était prêt à encaisser ; qu'elle vienne donc servir son coup de com' !

" Bénissez-moi, ma Mère. "

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Centre-ville de Seikusu / Re : Une autorité à affirmer | Damien, Anouvanh
« le: dimanche 03 janvier 2021, 22:05:27 »
On l'avait prévenu que la chienne infernale avait son caractère. C'est bien pour ça qu'il avait choisi un cadre aussi sécurisé pour l'invoquer. Les renforts et obstacles de titane comme les pouvoirs de Damien suffiraient à faire des lieux une cellule à l'épreuve des démons le temps de leurs petits jeux.
Et, fidèle à sa réputation, Anouvanh sortit les crocs et exigea être laissée en paix, tirant à l'Antéchrist une moue sidérée suivie d'un ricanement amusé. Il la fixa, à moitié cachée dans son drap noir translucide, espérant probablement une entrée princière en la matière. Les jeux de lumière mettaient sa silhouette en évidence et faisaient légèrement scintiller la surface polie de ses piercings. Il la détailla et se laissa remarquer comme les Enfers faisaient bien les choses : elle était absolument magnifique, un jouet de choix pour les êtres capables de l'enserrer entre leurs griffes crochues ; et il comptait bien être un de ceux-là.
Elle cracha à ses pieds et se recula. Fort bien ! Si c'était ainsi qu'elle lançait les hostilités... Damien lui lança un sourire malicieux et laissa ses pouvoirs mentaux s'exprimer, les dirigeant vers elle, poussant suggestion, peur et fatigue mentale contre elle, cherchant à voir si ses défenses démoniaques supporteraient le traitement ou finiraient elles aussi par céder lentement.

" Tu es gonflée, salope, " se moqua-t-il presque. " Tu as été faite pour servir et, de mon point de vue, tu n'es guère plus qu'un joli jouet sur lequel j'ai mes droits. Alors commence par revoir ton attitude ! Ou ça ne sera que plus difficile pour toi. "

Il se faisait sévère et menaçant, laissant entendre qu'il ne bluffait pas et ne comptait pas s'exécuter à sa demande. Par ailleurs, il n'avait pas connaissance, de toute façon, de la possibilité de la renvoyer chez elle avant d'en avoir fini. Or, elle semblait penser que c'était possible ? Damien avait fait nombre de recherches sur les forces magiques qu'il avait senti à Seikusu, mais n'avait pas trouvé grand chose sinon des cas de disparition ou la venue mystérieuse d'étrangers très bizarres retrouvés dans la région. La chose flottait dans sa tête dans le même temps.

" D'ailleurs, bien essayé ! Mais j'aurais bien du mal à te renvoyer en Enfer sans créer un passage vers celui-ci. Oh ! Mais tu sais peut-être comment on fait ça ? Ca te dirait ? De m'expliquer ? Ou tu vas rendre les choses compliquées pour ça aussi ? "

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Centre-ville de Seikusu / Re : Dans une jungle d'épines | Damien, Kara
« le: dimanche 03 janvier 2021, 21:44:19 »
Il a frappé fort ; un direct du droit métaphorique pile dans les protections molles de la Japonaise. Le coup d'arrêt comme la réaction excessive étaient le signal d'un coup réussi. Elle avait été touchée et se mettrait maintenant à riposter pour tenter de défendre son opinion écœurée d'elle-même dans le seul but de voir l'Américain la contredire encore et vexer son malheur un peu plus. Il n'avait pas besoin d'être télépathe pour savoir qu'elle l'invitait à la toucher encore, à faire tomber ses barrières à coups d'alcool et de compliments, et que cette soirée qu'elle ne désirait pas, dont elle avait une opinion si défavorable, était devenue ce qui lui était arrivé de mieux depuis qu'elle avait commencé à s'enfoncer dans les abimes de la solitude du chômeur.

Et elle l'invitait à tambours battants !
Elle conspuait son corps et tout le malheur qu'il lui avait causé depuis que les autres autour d'elle avaient pris conscience qu'elle était femme. Bien sûr, elle s'opposait à lui sans savoir, l'invitant à la contredire, à oser dire que lui aussi pouvait être misérable.
Après tout, que faisait-il avec une ratée comme elle ? Lui qui était théoriquement riche à milliards aurait dû traîner avec des top models et de vieux barons du capitalisme.
De toute façon, cette boîte-là, c'était pas ce qu'elle cherchait. Elle voulait du vrai, et en appelait là à des actes plus vrais comme elle remplissait leurs verres sans attendre, hâtive de recevoir le prochain coup.
Il croisait son regard avec une humilité apparente, mais au fond il jubilait en lisant entre ses paupières plissées, derrière ses lèvres gourdes, dans ses gestes sûrs qui les rapprochait inexorablement, la demande qu'elle lui adressait avec envie, qu'il ne la lâche pas, qu'il persiste et signe. Et elle ne pouvait pas être plus en demande qu'en lui confiant qu'elle serait prête à se laisser avoir s'il parvenait à lui faire accepter ce qu'il avouait encore une fois, ou deux, mais juste pour la forme.

Quand elle eut fini sa démonstration, conservant l'apparence de l'ivresse et de sa gaucherie, Damien se pencha vers elle à son tour, les amenant à une proximité encore inédite et clairement du domaine de l'intime. Leurs visages se tenaient près l'un de l'autre sans que leurs yeux se quittent, et il pinça les lèvres et fit mine d'hésiter avant de lui répondre enfin :

" Je ne suis pas PDG, mais c'est tout comme. " Et c'était en partie vrai, car sa tante Ann, en bonne disciple, obéissait à ses ordres et à son agenda, comme le CA qui n'était plus constitué que d'hommes de pailles. " Et tu sais quoi ? Tu as raison ! Tu mérites sûrement mieux que toute cette galère ; mais on ne te laisse pas ta chance ! Tu peux tout déchirer dans les bonnes circonstances, c'est bien c'que j'dis ! Alors, tu sais quoi ? "

Récupérant son verre, il l'invitait à faire de même pour trinquer à nouveau, comme un jeu psychologique. De sa main libre, il attrapa l'échancrure de son tailleur, plongeant les doigts dessous, pressant la poitrine comprimée pour se mettre en valeur sans la moindre hésitation, et il la tint près de lui ainsi, sans forcer mais avec autorité.

" Arrête de me tutoyer après ce verre et je pourrais bien songer à te trouver ce qu'il te faut. "

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Prélude / Re : Okiko, terranide hippocampe
« le: dimanche 03 janvier 2021, 01:08:32 »
Bienvenue chez nous la jument des mers !

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Centre-ville de Seikusu / Re : Dans une jungle d'épines | Damien, Kara
« le: samedi 02 janvier 2021, 01:08:54 »
Kara n'était pas fan, mais elle n'était pas déçue. Plus que cela : elle continuait de se détendre, et l'avenance de Damien comme le premier coup de fouet de l'alcool avaient certainement aidé à cela. Il réalisait qu'elle se foutait en fait bien de l'endroit ou des circonstances tant qu'elle se retrouvait dans une compagnie qui lui fasse oublier, un instant, sa solitude et la morne monotonie de son existence. Elle souriait de toutes ses dents entre ses lèvres fines, ses yeux fins s'étirant en deux lignes brillantes, et il pouvait en déduire qu'elle était séduite. Non, il ne se sentait pas déjà vainqueur et en terrain conquis, mais elle était résolument séduite par la situation et la compagnie. La journée avait été dure, le moral avait été au plus bas, et la voilà dans un lieu qu'elle n'aurait probablement jamais connu sans cela à boire à l'œil avec un gars certes plus jeune qu'elle, mais probablement intriguant.
En parlant de boire, il avait fait exprès de ne pas s'empresser de trinquer une deuxième fois, même en constatant, au regard de la belle, que la musique ne l'attirait pas particulièrement. Se montrer trop pressé de la faire boire ce deuxième verre aurait été suffisant pour jeter un doute quant à ses intentions, mais jusque là il avait pris soin de ne pas bouger les verres qu'il avait rechargé. C'était calculé, bien entendu : il voulait laisser Kara trinquer à son rythme, au moins une fois sur deux, pour qu'elle garde un contrôle sur la situation, même illusoire ; et à voir son air de défi à la vue du remplissage, il s'attendait à des résultats rapides, qui ne se firent effectivement par attendre. Le petit verre tinta entre ses doigts. Il soutint son regard et sourit malicieusement, la laissant s'avancer selon ses termes. Il était ravi de la voir se détendre, oser le fixer et se mettre à l'aise. Elle ne tarderait probablement pas à devenir vraiment très intéressante.

" Et si tu trinquais à la chance et aux verres gratuits, pendant que je trinque aux charmantes compagnies ? "

Il ricana avant de faire disparaître son visage derrière son coude relevé, poussant Kara et son esprit de compétition maintenant bien établi à ne pas se laisser distancer. Il l'avait tutoyée et comptait bien voir si elle en profitait pour causer une incartade, ce qui justifierait un autre levier ascendant sur elle. Les verres rejoignirent le comptoir l'un après l'autre dans des exclamations brûlantes et, sans attendre, Damien les remplit à nouveau. Il plissa légèrement des yeux pétillants, laissant paraître que l'alcool commençait à doucement lui monter à la tête et, cette fois, il prit les devants, croisant leurs bras, les rapprochant plus encore qu'ils ne l'étaient, et passant le shooter de Kara dans sa main.

" Vraiment, Desco, tu vas me faire croire que tu t'en fous du boulot avec un caractère comme le tien ? T'es une battante, ça se voit ! Et jolie avec ça ! Tu te rends pas compte ! Allez ! Kanpai ! "

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Centre-ville de Seikusu / Re : Dans une jungle d'épines | Damien, Kara
« le: vendredi 01 janvier 2021, 23:30:24 »
Damien ricana en retour à l'élan compétitif de Kara : quand elle prenait de l'aise, elle révélait des aspects d'elle nouveaux, et il avait bien fait de la mettre à l'aise. La compétition était saine quand elle était raisonnable, mais il soupçonnait son caractère flamboyant de s'en mêler lorsqu'elle se mettait à parier, et quand l'orgueil se mêlait à l'affaire, les choses pouvaient aller bien plus loin que nécessaire. Incapable d'être intoxiqué ou empoisonné, Damien pouvait feindre l'ivresse et la mener plus loin qu'elle ne l'aurait dû. Mais cela devrait attendre que les choses se soient bien engagées.
Pour le moment, il prenait la route du club mystérieux, ne faisant pas de folies dans les rues tranquilles et s'éloignant rapidement des bureaux et de la zone d'activité pour entrer en ville. L'endroit où ils allaient était très discret, et on y trouvait son chemin par le bouche-à-oreille ou par erreur. Le quartier dans lequel il amena Kara n'était, en soi, en rien remarquable : c'était dans la vieille ville, légèrement excentré. Il y avait surtout des immeubles de ville, de petits bars et restaurants et des commerces en train de fermer. Les rues étaient tranquilles, l'activité à l'arrêt, et rien ne laissait penser que le lieu promis se trouvait tout près. Quand Damen se gara dans une rue aux luminaires vieillissants, il put lire le doute sur le visage de Kara, mais il s'en amusa tout en sortant pour venir lui ouvrir.

" Un peu de foi ! "

Lui rendant son bras, verrouillant la voiture, il marcha avec elle sans destination apparente en vue, mais s'arrêta pourtant après moins de dix mètres, devant la porte banale d'un immeuble banal, sans marque particulière. Damien sonna, un sourire aux lèvres, puis attendit patiemment, sans un mot. La porte s'ouvrit sur un grand balèze à l'air peu commode et à la coupe en brosse, habillé en uniforme noir d'agent de sécurité. Mais qui avait un agent de sécurité aux allures de catcheur sous stéroïdes pour gardien d'immeuble, demandez-vous ? Et bien, Kara n'allait pas tarder à le savoir. Après que le bonhomme les ait laissé passer sans un mot après un bref regard au jeune Américain, soudainement docile et déférent, celui-ci entraîna la Japonaise au bout du couloir d'entrée jusqu'à une porte aveugle au fond de celui-ci.
Il toqua et, quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit. C'est cette fois une hôtesse au maquillage noir et en bustier de latex rouge qui leur ouvrit avec un sourire, leur faisant signe de la suivre dans un escalier étroit qui descendait dans la pénombre. Et, comme encerclant l'espace confiné, un rythme lourd s'alourdissait à mesure qu'ils descendaient. La porte se ferma derrière eux, une autre finit par s'ouvrir, dévoilant rapidement aux visiteurs une salle sombre balayée par les faisceaux blancs et les projecteurs rouges. Une masse de gens non identifiables s'agitait devant une piste où un DJ mixait un morceau électronique puissant et deux danseuses excitaient l'assistance en se trémoussant ou en exécutant des prestations pyrotechniques.
Tranquillement, Damien amena Kara le long du fond de la salle jusqu'à ce qu'elle bute sur le bar. La surface vitrée était rétroéclairée de blanc et de rouge et une liste de boissons se répétait en-dessous. A l'arrière du bar, des bouteilles, des verres et des enseignes lumineuses, tant familières du Japon que d'importation. L'Antéchrist en habits sages avait déjà fait signe au barman.

" Une bouteille de Jäger et deux shooters ! "

Le type fit un signe de tête, disparut derrière le comptoir et réapparut quelques secondes plus tard en ouvrant devant eux une bouteille verte et de poser deux shooters de la même couleur. Il servit les premiers avant de laisser la bouteille sur place et de repartir. Sans hésiter, Damien prit un shooter, tendit l'autre à Kara et trinqua avec elle. Cul sec ! Il fit disparaître l'alcool au fond de sa gorge et reposa le verre dans une exclamation satisfaite.

" Alors ? " lança-t-il à son invitée, " Est-ce que c'est minable et bidon, ou ça passe ? "

Il lui fit un grand sourire avant de remplir leurs verres à nouveau, mais sans trinquer immédiatement.

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Centre-ville de Seikusu / Re : Dans une jungle d'épines | Damien, Kara
« le: vendredi 01 janvier 2021, 22:10:55 »
Damien leva un sourcil circonspect quand elle le supplia avec humour de ne pas l'amener dans un rade pourri, jouant de cynisme et de second degré, mais il ne dit rien. Il voulait la laisser prendre ses aises et imaginer avoir du contrôle sur la situation, et il trouvait absolument délicieuse la manière dont elle s'amusait des règles qu'il souhaitait poser. Très bien ! Qu'elle le prenne avec amusement et se pense à l'abri de toute situation problématique. Il ne serait que plus simple de refermer les filets sur une proie qui ne se doutait de rien et nageait tranquillement dans ses eaux familières.
Il lui faudrait juste tâcher de désamorcer ce tempérament légèrement flamboyant qu'il soupçonnait derrière le vernis de timidité de Kara, mais cela viendrait en temps et en heure. Il lui fallait trouver la bonne manière de la prendre véritablement en défaut et de la forcer à assimiler colère et révolte avec malheur. Tout viendrait en son temps. Pour l'instant, il fallait amadouer la jeune femme et lui faire croire qu'elle s'en tirait à bon compte, et passait une bonne soirée inattendue avec une personne inattendue. Il lui accorda un sourire en coin pincé en lui tendant son bras à nouveau.

" Bien, vous appliquez la première règle par vous-même. Ne l'oubliez pas : c'est Monsieur Thorn. "

Il jouait lui aussi avec le ton de l'humour léger, mais il ne plaisantait pas vraiment. Par jeu, il comptait bien la faire aller progressivement plus loin jusqu'à ce qu'elle n'arrive plus à pouvoir faire marche arrière. Et alors, le véritable amusement commencerait...
La réceptionniste, Himiko, était en train de ranger son plan de travail quand ils traversèrent le hall vers la sortie, et son petit nuage éclata sous elle comme elle ne mit à fusiller du regard l'inconnue qui filait au bras du richissime jeune homme.

Le parking était pratiquement vide, et il ne restait que les véhicules d'un gardien et de la réceptionniste, et bien sûr celui de Damien, une sportive allemande à motorisation électrique dont il ouvrit la porte passager pour convier la Japonaise à s'y installer. Un instant plus tard, ils étaient en route, le son d'une chanson rock flottant doucement au-dessus du bruit des pneus sur l'asphalte.

" Si vous avez une adresse en tête, entrez-la dans le GPS. Sinon, je connais un bar atypique qui devrait au moins vous sortir de l'ordinaire. Au fait : verre payé, verre consommé. J'espère que vous n'avez pas peur de vous défriser ? "

Lui aussi pouvait piquer, et il lui adressa un sourire malicieux avant de remettre les yeux sur la route.

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Centre-ville de Seikusu / Plus la lumière est forte... | Damien, Ethys
« le: vendredi 01 janvier 2021, 21:49:59 »
Plus la lumière est forte...
Damien Thorn | Ethys Inoru

Damien se pliait parfois aux rituels de son groupe du moment dans la société mortelle. Chez les étudiants japonais, il y avait une hâte toute particulière à profiter de la vie à tous les niveaux entre les années rigides du secondaire et le reste de leurs vies, et il appréciait cette fuite désespérée vers l'inconnu et le petit vice. Il les trouvait touchants.
Il y a peu, il sortait ainsi avec une bande d'étudiants de son groupe, en partance pour la gare et pour Tokyo, quand une fille avait absolument voulu faire escale dans une petite boutique de pierres aux propriétés vraiment magiques. Il avait suivi, sans trop d'illusions, pour se retrouver au milieu d'un local rempli de cristaux vibrant d'une énergie que Damien, avec ses connaissances limitées de semi-mortel, ne pouvait que qualifier de miraculeuse, sans en ressentir les effets néfastes caractéristiques au fond de lui. Il avait examiné, écouté et finalement acheté un des objets, censé accorder une grande vitalité.
La soirée avait avancé, la nuit de fiesta était passée et l'after orgiaque avait fini par s'arrêter au profit du retour à Seikusu. Damien n'avait pas arrêté de penser à ce qu'il avait acheté, et il l'avait testé sur un de ses disciples. C'était extraordinaire ! Il connaissait, bien sûr, l'existence des démons, des anges et d'autres créatures, mais une telle magie... Seikusu était, décidément, bien riche en surprises ! Il était retourné discrètement à la boutique, une autre fois, avec des amis, et avait cette fois prêté attention à la propriétaire. Quelle surprise de se rendre enfin compte qu'elle n'était pas humaine ! Il émanait d'elle une aura de pouvoir lumineuse qui, malgré tout, ne le repoussait pas plus que ses produits, d'où le fait qu'il n'ait pas accordé d'importance à la kitsune en premier lieu.

Bien sûr, qui disait lumière chatoyante et bonheur disait aussi ombre profonde et malheur en vue. Le fils du Diable passa le reste du jour à songer à ce dont il avait été témoin et à réfléchir à ce qu'il devait faire de tout cela. Clairement, son Père lui aurait intimé de faire ce pour quoi il était sur Terre : ruiner l'espoir et la beauté. Mais comment ? Il y songea pendant la semaine suivante, mettant peu à peu un plan en marche.
Enfin, Ethys reçut une commande importante à faire livrer et, comme elle se mettait en chemin en début de soirée, une camionnette blanche la suivit à bonne distance. Elle approchait de sa destination, une maison solitaire dans un lotissement très isolé, quand la camionnette avait subitement accéléré, fermant la distance, et s'arrêtant brutalement. Des hommes cagoulés étaient sortis par la porte latérale et s'étaient saisis d'elle. Un large bâillon de latex s'était refermé sur sa bouche comme elle avait essayé de crier, et un sac opaque l'avait privée de la vue. Elle avait été soulevée, disposée comme un sac de patates à bord du véhicule qui avait redémarré aussi sec. Elle avait sûrement tenté de se débattre, en vain : les hommes ne lui avaient pas donné d'autre choix, sans la frapper, que de se retrouver attachée et entravée pour le reste du chemin.
Sans pouvoir voir, elle put quand même sentir qu'on la sortit en la soulevant par ses liens une fois le véhicule arrêté. Ils avaient marché un moment, mais, privée de certains sens, paniquée, le temps devenait certainement relatif.

Trois hommes entrèrent dans la chambre sombre, à la literie noir et acier brossé et à la fenêtre aveugle et barrée, où Damien attendait, assis, en fumant un narguilé d'allure industrielle. Il avait choisi cette piaule particulièrement froide et austère pour ne pas laisser à Ethys l'occasion de songer même que les circonstances puissent être moins terribles qu'elle puisse le penser. Ils posèrent le corps cagoulé et saucissonné à ses pieds, entre son fauteuil et le lit, avant de s'éclipser sans un mot ni un regard, fermant la lourde porte, capitonnée comme le reste des surfaces et d'allure carcérale, les séparant du monde extérieur.
L'Antéchrist sourit. Il était enfin dans son petit monde avec sa petite victime. D'abord, il n'émit aucun bruit, ne fit aucun son ; puis il tira doucement sur la pipe et souffla tranquillement de la fumée, faisant savoir aux oreilles de la renarde qu'elle n'était pas seule.

" J'ai beaucoup pensé à toi, " dit-il finalement avec calme. " Je me demandais comment répondre à ta seule existence. Et puis, j'ai compris ! Mais... Tu veux peut-être voir ? Ne bouge pas. "

Délaissant le fumoir, il se baissa près d'elle et desserra la cordelette serrant la cagoule noire. Il l'en débarrassa sans précipitation, mais sans ménagement particulier.

" Je vais t'enlever le bâillon, aussi. Crier ne sert à rien, personne ne t'entendra. Je te fais confiance pour m'appeler Maître et être sage. D'accord ? "

Il feignait la magnanimité mais n'avait aucune intention délicate envers elle. Il défit la ceinture du bâillon et le tira à lui avant de se réinstaller sur le fauteuil.

" Est-ce que tu sais qui je suis ? "

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Le coin du chalant / Re : On ne s'ennuie pas à Seikusu ![CHLOÉ]
« le: vendredi 01 janvier 2021, 21:08:07 »
Salut Chloé ! Partante pour un numéro 2 ou un numéro 5 ? :)

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Centre-ville de Seikusu / Re : Dans une jungle d'épines | Damien, Kara
« le: vendredi 01 janvier 2021, 21:04:24 »
Clairement, elle n'aimait pas du tout cette idée et elle aimait clairement encore moins le fait de s'y sentir forcée. Mais elle avait au fond d'elle un soupçon d'espoir, le même qui la faisait tenir, jour après jour, et elle pensait peut-être encore pouvoir rattraper le coup. Et bien ! Si elle se laissait pousser des ailes malgré son défaitisme, il n'hésiterait pas à s'en servir. Il se focalisa sur ce léger miroitement de lumière en elle et se promit de ne pas le lâcher des yeux. S'il y avait bien une faille absolue en elle, c'était cet espoir, ce fil accroché à la vie que chaque mortel entretenait avec terreur et appréhension. Il ne comptait pas le couper, mais s'en servir tel un marionnettiste. Qui sait ? Il s'était attaché à son cousin Mark, autrefois, et il avait parfois un faible, même vicieux, pour certains mortels particuliers. Il pourrait bien avoir envie de la faire ramer un moment...

Il se décrispa à ses excuses, mais conserva un masque de légère déception pour entretenir chez elle le sentiment de l'avoir affecté et d'avoir quelque chose à réparer. La pardonner tout de suite eut été bien trop contre-productif, il devait absolument faire de sa culpabilité maladive un instrument. Elle qui se sentait sûrement déjà coupable de respirer par moments ne devrait pas avoir de mal à se plier en quatre pour chercher l'absolution.
Dans tous les cas, il ne pouvait pas la laisser filer. Il fallait battre le faire tant qu'il était chaud. Tant qu'elle n'était pas vraiment prête à revenir à lui sans sourciller, il ne devait pas la lâcher.

" Vous êtes très bien. Je pensais que les Japonais appréciaient de s'amuser entre le travail et le retour chez eux, mais j'ai pu mal comprendre ou interpréter votre culture ? "

Il haussa les épaules. La méprise était possible, encore qu'à voir les groupes de travail quittant le travail pour s'enivrer jusqu'à l'évanouissement chaque fin de semaine, symptôme du surmenage et de la discipline écrasante généralisées dans le pays, il ne pensait pas vraiment se tromper.

" Quoi qu'il en soit, je vous invite, alors je fixe les règles. Un soucis avec ça ? "

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Centre-ville de Seikusu / Re : Dans une jungle d'épines | Damien, Kara
« le: vendredi 01 janvier 2021, 17:40:37 »
Miss Desco n'était pas des plus stables ; mais, une fois encore, il ne l'avait pas choisie pour sa stabilité. Comme elle se lâchait doucement, il s'émerveillait de son désenchantement et de sa désillusion. Il se doutait maintenant qu'elle serait assez facile à duper, à condition d'y aller doucement bien sûr. Elle avait tant de morosité dans sa vie, et surtout contre elle-même, que la première personne prête à lui pardonner et lui apporter un peu de positivité serait accueillie à bras ouverts. Il voyait dans son passé une série d'histoires devenues trop vite trop sérieuses et l'ayant chaque fois dévastée lorsqu'elles se brisaient, soudainement d'apparence mais, en réalité, après une longue série de signaux sans équivoque.
Il aurait aimé qu'elle dépasse les bornes, et une fois de plus elle fit preuve d'une extrême diligence à le contenter. Il se fichait pas mal qu'on critique les produits de la Thorn, ses détracteurs étaient nombreux et cette filiale en particulier ne vendait, à ce stade, que des promesses et un rêve, mais il pouvait user de ça pour la faire culpabiliser et obtenir ce qu'il voulait d'elle. Quand elle s'arrêta et le lâcha, il s'arrêta à son tour et tourna vers elle un regard vexé et un peu peiné. Il la laissa s'excuser et chercher à se débiner, ne dit rien, la fit patienter quelques secondes tête baissée ; puis il inspira profondément.

" Je me suis peut-être trompé. Comment vendre un produit quand on n'y croit pas du tout ? "

Il laissa planer un autre silence déçu avant de soupirer.

" Mais, bien sûr, on ne travaille pas pour la gloire. C'est idiot de penser ça. Vous m'avez blessé, mais vous n'avez pas vraiment tort. Je vais vous laisser sortir... si vous acceptez une invitation à boire un verre. Ce soir, si vous n'avez rien de prévu ; et je me doute que vous n'avez rien de mieux à faire, je me trompe ? "

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