Centre-ville de Seikusu / Re : Esotérisme, c koi?... érotisme en plus malsain? [PV DAMIEN]
« le: jeudi 28 janvier 2021, 10:22:30 »Mais il devait faire bonne figure pour l'assistance...
Au moins, la compagnie qu'il s'était trouvée était des plus intéressantes ; et il ne pensait pas seulement à la robe excessivement provocante qu'elle avait sélectionné pour l'occasion, et qui ne manquait pas de mettre en exergue le meilleur de son héritage métissé et de sa discipline quotidienne. En vérité, Chloé Reynard se révéla vite être une fine courtisane. De par son héritage démoniaque, Damien voyait en elle les divers vices qui la touchaient : luxure et orgueil, en premier lieu ; gourmandise, aussi, quoique surtout en matière de possessions matérielles. C'était le genre de personne que l'enfant du Diable affectionnait tout particulièrement : le genre à aimer les défis et à délaisser les complications.
Et, passée l'intervention absolument minable du journaliste ringard et vieux-jeu les ayant coupé avec aplomb, intervention qui n'avait reçu des deux intéressés qu'une ignorance pesante et dédaigneuse, la première remarque de la belle n'avait pas manqué de titiller immédiatement l'esprit de l'engeance démoniaque. Il lui adressa un sourire bienveillant, mais ses yeux, rieurs, étaient malicieux et complices.
" Et malgré le temps, la passion reste entière. "
Il y avait entre eux un truc, une connexion motivée, sans nul doute, par leur ennui et leurs appétits réciproques. Damien n'était pas dupe, il savait cerner les mortels d'après leurs vices, et il comprenait bien la position de Chloé, et lui fit comprendre que la sienne était égale en s'avançant d'un pas vers elle pour lui offrir son bras comme elle avançait sa main. Et au milieu de l'assistance, il n'avait d'attention que pour elle, laissant passer par ses mimiques et son regard le sens réel de ses pensées une fois qu'il eut compris qu'elle était versée dans l'art de la mise en scène.
Bon, bien sûr, sa question lui tira un ricanement un brin gêné -le thème était bien plus difficile à appuyer qu'on le lui avait exposé-, mais elle eut la décence, dans sa maladresse, de le délivrer en parlant... affaires. Et elle s'empêtrait, dans la foulée, en lâchant une belle insulte à l'adresse du journaliste déchaîné qui se faisait alors sortir manu militari. Un social faux-pas pour la jolie rose qu'il couvrit sans hésitation de son enthousiasme et de son soutien, bien trop content de ne pas avoir à s'exprimer publiquement pour, contre ou, encore pire sûrement, sans avis sur l'occultisme.
" Une transition redoutable ! Bien sûr, Thorn Industries s'est engagée au Japon et est totalement ouverte à ses partenaires nippons. " Et il parlait de vive voix autant pour l'assistance que pour elle, laissant dans ses mots un double-sens qu'elle saurait percer sans mal. " La soirée n'est pas fini, mais notre planète doit toujours rester dans un coin de nos têtes. M'en direz-vous plus si je vous accompagne pour un tour de la collection ? "
Durant le discours, l'exposition elle-même avait été largement fermée au public. Ne restait que la salle principale où se massait la compagnie pour profiter des derniers petits fours et vider le champagne avant de laisser un chèque à la sortie. Sous des airs affairistes, il l'invitait à s'éclipser de cet enfer sur terre. Il ne doutait pas qu'elle accepterait, et qu'elle était aussi résolue que lui à retrouver son naturel pour parler à vices ouverts à son richissime hôte.