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« le: lundi 05 mai 2014, 00:07:13 »
Presque effrayé, Marcus recule sont visage d'autant que Koya avance le sien... Un visage qu'elle ne lui avait jamais fait... Les oreilles couchées en arrière, agacée, courroucée, énervée...
Ne dis plus rien !
Telle une gifle, Ces mots lui claquèrent aux oreilles. Bouche bée, le jeune homme ne répondit rien, comme s'il venait de ravaler sa langue...
Ses yeux grand ouvert, il la regarde intensément comme si enfin il se décidait à la voir avec ses organes et non ses souvenirs. Elle avait tant changé. Pas spécialement physiquement, quoi que il semble percevoir un léger changement. Une alimentation plus équilibrée serait-elle à l'origine des traits qui lui semble plus ronds que dans ses souvenirs. Pas qu'elle ai particulièrement grossis mais que son niveaux de vie l'aurait physiquement assagie. Mais le changement est plus affectif. Quelque chose la rend plus malheureuse encore que dans sa mémoire. Comme une forte envie d'être ailleurs. Plus forte envie encore que simplement ne pas être ici. L'espoir de retrouver sa vie... ou quelqu'un ?
C'est vrai que le jeune héritier s'était évidement imaginé la belle neko en fuite rattrapée par les chasseurs de son père. Mais peut-être que les circonstances de la re capture ne furent pas celle là ?
Marcus soupire en appuyant sa tête contre les barreaux, le regard perdu vers la ruelle où avait disparu le premier convoyeur. Il reste là à attendre. Ses pensées brouillées.
Soudain, Marcus est sorti de sa rêverie par un petit craquement bref accompagné d'un bruit mouillé. À la suite, il reçoit un inattendu jet gluant sur le visage. Étonné, machinalement il passe sa main sur son front. Il y recueil quelque chose de spongieux et rougeâtre. Qu'est ce que ?
C'est alors qu'il voit le convoyeur, le crane défoncé par un objet, se pencher lentement sur le côté pour s'effondrer inerte sur le pavé de la ruelle.
Tout va alors très vite. Ce signal donné, des hommes sortent de l'ombre des embrasures des portes d'entrée, des porches ou encore des ruelles perpendiculaires.
Un homme en particulier, grand, la peau foncée et les cheveux blancs, se dirige vers le chariot d'un pas décidé. Marcus a bien évidemment compris la gravité de la situation. Pire, son épée est restée accrochée à la selle de son cheval. Suivant le mouvement du triste sir, le jeune homme se redresse a sa hauteur et s'interposer devant Koya pour la protéger, lorsque celui-ci introduit la clef dans la serrure de la cage.
Marcus sent la moutarde lui monter au nez.
Faisant comme chez lui, l'étranger ouvre la cage mais sans prévenir Marcus lui décoches un direct du droit dans la mâchoire. Malgré la naissance d'un filet de sang à la commissure de ses lèvres l'albinos encaisse le coup sans broncher. Merde c'est un dur. Cet échec est immédiatement suivit, d'une forte douleur au poignet.
En réaction derrière lui, Koya souffle sa désapprobation.
Grimaçant et plié en deux sur son poignet, Marcus se sent obligé de répondre avec dérision.
Ben quoi? Je n'ai rien dit !
Deuxièmes erreurs, ainsi, l'elfe noir n'a plus qu'à saisir le col de Marcus pour d'un simple geste l'envoyer dire bonjour aux pavés tête la première hors du cachot ambulant.
Heureusement ou malheureusement, tout n'est qu'une question de point de vue, c'est de la boue qui l'accueil amortissant la chute... mais pas le choc qui lui coupe le souffle. Maintenant, c'est certain, dans l'immédiat il ne dira plus rien.
Désorienté par la douleur, le jeune homme se redresse péniblement à quatres pattes. Il a momentanément perdus le bénéfice de l'un de ses sens. En effet, un filet de boue lui masque la vue.
L'air ? Ou est passé l'air ? Est ce l'air qui refuse d'entrer dans sa bouche grande ouverte ou ses poumons qui n'ont plus de place pour l'accueillir ? Néanmoins, il ressent le goût rêche et chaud du mélange de terre et de sang. Il entend aussi un ordre sec suivis de nombreux pas qui se précipitent vers lui. Enfin, l'odeur du danger et son sixième sens tirent toutes les cloches d'alarme. Il faut respirer et réagir !
Mais Marcus n'a pas le temps de recouvrer la vue que des masses noirs et floues s'abattent cruellement sur son corps. Il roule sur le côté protégeant son visage pendant que des coups de pieds fusent de toute part. La tête, le ventre, les cuisses, les bras, tout y passe.
Au bout d'un moment, il ne ressent plus la douleur. En effet, pour sa propre sauvegarde, son métabolisme l'a auto anesthésié. Sans plus aucun repère, tous ses sens se sont mi en mode off. Il perd aussi la notion du temps. Il ne sait combien dure ce passage à tabac. 10 secondes ? 5 minutes ? 1 heure ?
Lorsque son corps lui rend, un par un, l'usage de ses sens, c'est pour se sentir maintenu à genoux par deux forts gaillards, les bras tendu dans son dos.
A travers un léger voile rouge sang, il recouvre une partie de sa vue. L'air est de retour. Marcus respire. Il est vivant. Enfin, ce qu'il en reste...
Sans pour le rassurer, tout devient plus calme un instant. Quelque chose de dramatique se prépare. Il tourne ta tête pour comprendre. Et là, juste à côté de lui, en contre plongée et en contre jour, il voit un géant noir brandir une hache dont l'axe de frappe n'est rien d'autre que son propre cou ! Pourquoi ? Pourquoi lui ?
Tout s'accélère à nouveau, mais cette fois dans sa tête. Son esprit perturbe, se sachant en danger d'extinction, lui diffuse tous le stock d'image de sa mémoire depuis son enfance. Il voit, entre autre,.. ses parents lui sourire,.. une dispute avec ses sœurs,.. des esclaves torturés pour leur éducation,.. sa belle Rachel dormir paisiblement,.. il ré entend le doux son d'un ronronnement de chatte,.. le visage sinistre du sadique baron Corchetti,... Mais? ... Oui... C'est Corchetti qui est derrière tout cela, qui sinon avait plus de raison de le haïr que ce gros porc ? Lui, étant responsable de la perte de sa plus belle esclave, Kõya... Persuadé d'avoir découvert qui est le sinistre commanditaire de cet assassina, il doit quand même se résoudre à subir la suite des événements... Va t'il mourir en martyr dans l'ignorance absolue de ce monde ignoble ?
Les yeux fermés, Marcus attend le coup fatidique et libérateur de l'angoisse qui le paralyse. Coup qui ne vient désespérément pas. Il ouvre un œil ? Suis je mort ?
La force des clefs de bras qui le maintiennent prostré disparaît soudain. Libéré, Épuisé et au prix d'efforts surhumain, le riche héritier se redresse péniblement, d'abord sur un pied puis s'aidant du chariot, chancelant il récupère la stature normal de l'homosapiens.
Sa poitrine se soulève au rythme des bouffées salvatrices d'air qu'il aspire enfin. Marcus n'en croit pas ses yeux, tous les malfrats qui un instant au paravant allaient l'oxire définitivement étaient couchés sur le sol avec de nombreuses flèches herissonnantes de leurs corps inertes.
L'elfe noir s'est volatilisé. Terrorisée au fond de sa cage Kõya n'a pas bougé de place. Quel bonheur de la savoir sauve.
Toujours accroche au chariot, il discerne maintenant leurs sauveurs qui venu des toits environnant ont du massacrer ces assassins sans leurs laisser une seule chance. Marcus avait presque pitié d'eux. Un homme s'avance vers lui, il porte fièrement les insignes de la garde royal.
Comment vous sentez vous messire ?
Le jeune homme le regarde à travers ses longs cheveux boueux et ensanglantés... Essayé de faire bonne figure... Prend sa respiration... Et répond d'une voix qui trahi son état d'extrême faiblesse...
Très... Très bien capitaine,.. Il... Hhhh... N'était... Nul besoin... Hhhh... D'intervenir... Je tenais la situation... Hhhh... bien en mains...
Ce fut ses dernières paroles ironiques de la journée. Marcus tire sa révérence en perdant connaissance aux pieds du soldat.