Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Voir les derniers messages - Irys Flivya

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Voir les derniers messages

Cette section vous permet de consulter les contributions (messages, sujets et fichiers joints) d'un utilisateur. Vous ne pourrez voir que les contributions des zones auxquelles vous avez accès.


Messages - Irys Flivya

Pages: 1 ... 3 4 [5] 6 7 ... 11
61
Les terres de glace / Re : Soucis divers en hiver... [Shad]
« le: vendredi 06 septembre 2013, 22:54:16 »
L'inconnu parla, et Irys corrigea : l'inconnue. Ainsi donc, elle avait affaire à une femme. Sans aucun doute, ce devait être une personnalité forte, il fallait au moins ça pour s'aventurer dans ces terres gelées. La mercenaire loua le ciel de ne pas être tombée sur quelqu'un qui aurait voulu profiter de sa faiblesse. Non seulement elle ne pouvait pas se mettre debout et combattre efficacement, mais de plus sa jambe constituait un point faible trop facilement exploitable. En revanche, que cette personne veuille bien l'aider, cela lui ôtait une épine du pied.

" Je veux bien. J'ai quelque pouvoir m'aidant à guérir, mais dans la situation présente, leur efficacité est trop limitée. Il ne serai pas exagéré de dire que tu me sauves la vie. "

Irys parla de pouvoirs, mais sans s'étendre sur la nature de ceux-ci, préférant laisser planer le doute. De toute façon, diminuée comme elle l'était, même si sa nature devait être percée, elle ne présentait pas la moindre menace. La semi-démone laissa ces pensées négatives de coté, et regarda plutôt la femme s'activer à appliquer les premiers soins à sa jambe. Elle semblait savoir ce qu'elle faisait, et Irys l'avait vue examiner les parois de la crevasse. La mercenaire mettrait sa main à couper qu'elle a trouvé une voie continuant sous terre. Si cette femme l'aidait à sortir de là, Irys serait son obligée, et ne la remercierait jamais assez de son aide.

62
Les landes dévastées / Re : Une coopération bienvenue [Asceltys]
« le: vendredi 06 septembre 2013, 22:52:43 »
L'ange qui faisait face à Irys ne manifestait aucune intention hostile. Au contraire, elle regardait la mercenaire avec un sourire béat, presque niait du point de vue de cette dernière. La créature céleste ne bougeait pas de où elle s'était posée, et restait derrière le feu, à distance. Elle lança une remarque sur l'état d'Irys, ajoutant qu'un combat serait à prescrire et qu'elle pouvait la soigner. Irys souffla.
Elle connaissait son corps mieux que quiconque. Certes elle était blessée, mais quand on la regardait, on voyait son corps d'humaine, sans se douter de la puissance qui se cachait derrière. Et cette puissance la rendait bien plus dangereuse qu'on pourrait le penser. Sans compter que dès le lendemain, ses blessures auraient toutes disparues, et cela grâce à cette même puissance. Cela étant, puisque l'étrangère ne manifestait pas d'agressivité, Irys baissa son arme.

" Tant que tu ne t'en prends pas à moi, je n'ai pas de raisons de m'en prendre à toi. Tu peux profiter du feu autant que tu le désires, mais c'est à tout ce que je peux t'offrir. "

Et la semi-démone se rassit, reprenant son repas. Dans ces terres, un feu en pleine nuit était comme une oasis en plein désert. Lumière, chaleur et compagnons pour la nuit étaient recherchés par les voyageurs égarés, c'était un gage de sécurité. Bien sur, il y avait les vrais voyageurs, et les coupe-jarrets qui cherchaient une victime à détrousser. Irys connaissait la chanson, et restait méfiante en toute circonstance. Mais elle faisait suffisamment confiance à ses sens pour la prévenir si quelque-chose devait mal tourner.

63
Les contrées du Chaos / Re : Garde très raprochée [PV : Tinuviel Lastrim]
« le: dimanche 01 septembre 2013, 23:34:11 »
Le repas se fit dans un cadre des plus calmes. Le petit tour d'Irys avait douché à froid l'assemblée, et si les conversations avaient reprit leur cours, l'ambiance était maintenant beaucoup plus posée. L'elfe et la semi-démone mangeaient dans un silence parfait, ce qui n'était pas pour déplaire à cette dernière. Elle ressassait tout ce que sa fraiche employeuse lui avait dit.
En toute honnêteté, Lastrim n'est pas son genre de femme. En revanche, ce que lui offre Lastrim, c'est la réalisation de son souhait le plus cher. Donc, si Irys allait avec Lastrim, elle pourrait enfin gouter à la sérénité et la stabilité. Et de savoir ça lui jouait sur les nerfs. Du coup, la mercenaire s'abandonnait dans sa mission afin de garder la tête froide. Ayant fini la première, Lastrim alla régler le repas, avant de revenir lui signifier que l'heure était venue de prendre la route. Irys préféra ne pas réagir aux commentaires de l'elfe, histoire de s'épargner du stress supplémentaire. Elle rejoignit Lastrim, et les deux femmes prirent la route.


Irys suivait Lastrim. Elle marchait derrière l'elfe, pour plusieurs raisons. Déjà, Lastrim savait où elle voulait aller, Irys non. Ensuite, c'était la meilleure place pour un garde du corps. Beaucoup de gardes du corps pensaient qu'être devant la personne à protéger permettait de faire bouclier de son corps le plus efficacement, pour voir après coup leur employeur bêtement assassiné d'un coup de poignard dans le dos. En étant derrière Lastrim, Irys sécurisait ainsi ses arrières, tout en surveillant ses avants. Et bien sur, ses sens scrutaient les environs, à la recherche d'eventuels agresseurs. Il faut fire qu'elles traversaient un sous-bois, et que ce genre de terrain est particulièrement propice aux embuscades. C'est ainsi qu'Irys entendit le craquement d'un arc que l'on tend. Elle eut juste le temps de se jeter sur Lastrim avant qu'une flèche ne les frôle.

" Bien joué poupée ! "

La voix rauque fut suivie par un concert de ricanements gras. Puis leurs propriétaires se sortirent du couvert des arbres. Irys les identifia rapidement : c'était les cinq trappeurs de l'auberge. Vêtus d'ensembles faits d'un mélange de cuir et fourrure, tenant des couteaux de chasse de fort belle taille, ils regardaient la mercenaire étalée sur l'elfe, une lueur malsaine dans l'oeil. Irys de redressa et aida Lastrim à de remettre debout, guettant la réaction de leurs agresseurs. L'un explicita leur but.

" Et alors, mes jolies, vous croyez qu'vous pouvez circuler comme ça ? Nan nan nan, si vous voulez passer par ce ch'min, y'a un droit d'passage, vous savez ? Alors, soit vous êtes mignonnes et vous payez gentillement la taxe, soit vous êtes pas mignonnes et on ira se servir.
-Et y'aura un supplément pour la peine ! "


À nouveau des rires gras. Lentement mais sûrement, les trappeurs se décalaient pour les encercler. La main d'Irys glissa jusqu'à son fourreau, mais la mercenaire n'était pas une tête brulée : elle attendait de voir la réaction de Lastrim au lieu de charger bêtement.

64
Sa beauté ? Irys eut un sourire un peu acide. Si elle n'était pas moche, à coté de l'elfe elle faisait pale figure. Lastrim avait plus de formes que la mercenaire, et son armure en écailles rouges minimaliste la rendait bien plus visible que la tenue de voyage de son escorte, faite pour être pratique et non esthétique. De plus, ce nouveau sous-entendu de la part de sa commanditaire commençait à éveiller des soupçons chez elle. Pas qu'elle suspectait Lastrim de lui préparer un coup fourré, mais plus sur ce qui pourrait de passer lors des temps calmes de cette mission, et notamment les nuits. Irys avait reçu quelques remarques déjà, trop pour que ce soit parfaitement innocent. Elle allait devoir être sur ses gardes en permanence, à ce rythme...
Laissant Lastrim s'installer, la mercenaire retourna voir la carte et passer commande. D'ordinaire, elle visait dans le simple et nourrissant, par pragmatisme, mais cette fois, elle choisit une pièce de gibier en sauce aux baies. Autant éviter à l'elfe le ragout de bœuf, avec son aspect repoussant de bouillasse brunâtre... Irys retourna ensuite s'assoir à la table, et se faisant, se pencha un peu au dessus de celle-ci, vers Lastrim. La semi-démone fut complètement prise au dépourvu en sentant soudainement les mains de l'elfe sur ses joues, puis ses lèvres sur les siennes. Elle resta ainsi figée, interdite, avant de bondir en arrière. Lastrim venait de l'embrasser.

Dans la salle, personne n'avait loupé la scène, et maintenant tout le monde se déchainait. Les sifflements, applaudissement, commentaires grivois et salaces fusaient dans toutes les directions. Irys se redressa et fixa tour à tour chaque homme de la salle. Elle se sentait énervée, en colère, face à ce qui venait de se produire, et cela attisait sa part démoniaque. Bouillonnant sous la surface, son énergie pulsait, et cela lui donnait une aura oppressante. Un à un, tous se turent sous l'oeil glacé d'Irys. La mercenaire reporta son attention sur Lastrim.
Ce n'était pas la première fois qu'elle embrassait une femme, et de loin. Mais qu'une femme l'embrasse ainsi, à brule-pourpoint, c'était inédit. D'autant plus que cette femme n'était ni plus ni moins que l'elfe qu'elle était censée escorter et protéger. La mercenaire se rassit brutalement, et les bruits de sa chaise résonnèrent dans le silence de plomb.

" Dame Lastrim... Je ne veux pas connaitre les motivations derrière vos actions, inutile de vous justifier. Par contre, sachez que je ne mélange pas mon travail avec le reste. Je suis votre garde du corps, pas une dame de compagnie. Point. "

La droiture, une des caractéristiques d'Irys la mercenaire. Elle avait énoncé les choses clairement, quoiqu'un peu sèchement. Ceci fait, elle se cala dans son dossier, attendant que les plats arrivent.

65
Les terres de glace / Re : Soucis divers en hiver... [Shad]
« le: mardi 27 août 2013, 15:11:05 »
Irys se concentrait, voulant à tout prix guérir de cette blessure. Le problème, ce n'était pas simple du tout. Dans sa situation présente, le froid monopolisait une bonne partie de son énergie, pour qu'elle puisse y résister, mais cela se faisait au détriment de sa guérison. La semi-démone était réaliste : dans ces conditions, elle n'arriverait jamais à la soigner parfaitement. À la place, elle tentait de la cicatriser suffisamment pour qu'elle puisse reprendre sa marche et gagner la ville ou le village le plus proche.
C'est alors qu'Irys entendit des bruits au dessus de sa tête. En levant les yeux, elle fit une corde être jetée par l'ouverture du gouffre. Ça alors, quelqu'un qui pourrait l'aider ? Puis vint le rugissement caractéristique d'un ours, et la cible de son intérêt se retrouva projetée dans la crevasse à son tour. L'inconnu eut plus de chance que la mercenaire, puisqu'il ne termina pas sa chute empalé comme la mercenaire. Une fois remit de ses émotions, il récupéra son sac, qui avait été entrainé dans sa chute, puis fixa Irys, l'air méfiant. Celle-ci cru distinguer, malgré la lourbe capuche, des traits féminins. La semi-démone entama la conversation.

" Qui que tu sois, tu n'as rien à craindre de moi. Avec une jambe dans cet état, c'est à peine si j'arrive à tenir debout. "

66
Les landes dévastées / Re : Une coopération bienvenue [Asceltys]
« le: mardi 27 août 2013, 14:49:02 »
Irys mangeait sa pitance, un brouet fait à partit de rations séchées. Ce n'était pas très alléchant ni à l'oeil, ni au nez, ni au palais, mais c'était consistant et nourrissant. Et tout en mangeant, la semi-démone sondait l'obscurité naissante, tentant de repérer d'eventuels signes qui pourraient trahir une présence hostile. Les combats l'avaient épuisée, sans compter les coups reçus. Maintenant que l'adrénaline était retombée, tout cela venait prélever son du.

Irys s'interrompit en entendant un son inhabituel. C'était un battement d'ailes, donc quelque-chose de volant approchait. Ce n'était pas un claquement, plus un bruissement, donc des ailes faites de plumes, et non une membrane de cuir. De plus, la fréquence était lente, donc des ailes de grandes dimensions, soit une grande créature. À la connaissance de la mercenaire, aucune espèce volante à plumes de la région n'avait la paille requise pour correspondre à ce battement.
La réponse vint quand une ange se posa non loin du feu. Irys distinguait clairement les deux ailes blanches dans son dos, mais la tenue capurait son attention. L'ange portait une robe faite de tissus, ceux-ci allaient dans tout les sens, si bien qu'on avait l'impression que tout allait lâcher faute de ne pouvoir supporter son propre poids. De plus, l'apparence vaporeuse de la tenue laissait peu de marge à l'imagination pour savoir ce qui se cachait en dessous.
Irys resta en garde, épée au poing. Un ange, même vêtu de façon presque indescente, pour un semi-démon, n'était jamais une bonne nouvelle. D'autant plus que si elle se présentait de manière calme et proposait son aide à la mercenaire, celle-ci savait que la sympathie spontanée cachait toujours quelque-chose.

" Et qui es-tu au juste ? Ce serait la moindre des choses de te présenter. "

Irys s'était rassise, mais son épée n'avait pas regagné son fourreau. Si l'ange tentait quoi que ce soit, la semi-démone l'attendait de pied ferme.

67
Irys avait envisagé moult réactions possibles de la part de Lastrim, mais celle que l'elfe eut la prit complètement au dépourvu. Celle-ci ce leva et prit la mercenaire dans ses bras, d'une manière très affective, presque maternelle. Elle s'excusa de sa curiosité, avant d'ajouter qu'elle savait de quoi la semi-démone parlait, par expérience. Quand Irys fut relâchée, elle était complètement perdue et ne savait quoi penser. Depuis sa mère, personne ne lui avait vraiment témoigné de l'affection. Aucun homme ne l'avait aimé, ni aucune femme. Cet élan affectif de Lastrim avait remué bien plus de choses qu'il en avait apaisé, mais l'heure n'était plus au sentimentalisme.

" Bien.
Quoi qu'il en soit, à partir de maintenant mes actions seront fonction des vôtres. Je puis vous suggérer cependant de prendre un souper. S'il y a des nécessités à prévoir pour nos déplacements, je peux également les prendre en charge.
"


Retour en mode professionnel. Un bon moyen de reprendre pied.
Irys se leva de sa chaise et se tourna vers la salle de l'auberge. Elle n'y avait pas fait attention jusque là, mais la salle s'était remplie entre temps. Les villageois, leur journée de labeur finie, venaient prendre un verre bien merité. Et beaucoup regardaient les deux étrangères. La mercenaire identifia les habituels quatre types de regard. Le regard curieux, de celui qui se demande qui sont ces étranges personnages. Le regard lubrique, qui se dit qu'il découcherait bien cette nuit-ci. Le regard méfiant, de celui qui essaye de deviner les intentions des étrangers, et si elles vont lui être préjudiciables. Et enfin le regard hostile. C'était le plus problématique, car il appartient aux villageois les plus agressifs, ceux qui sont les plus susceptibles de causer des troubles.
Et en l'occurence, Irys voyait, dans un coin de la salle, une table de cinq hommes à l'apparence rustique et sauvage. Des trappeurs. Des hommes assez courageux pour s'aventurer dans les terres sauvages et en ramener de la viande, des plantes, et autres denrées rares. Ceux-ci lançaient des œillades appuyées à l'elfe et la semi-démone, et cette dernière reconsidéra la probabilité d'avoir des ennuis au cours de cette escorte.

68
Irys se savait à la croisée des chemins. Deux options s'offraient à elle, aucune vraiment satisfaisante. Soit elle assouvrissait ses pulsions envers Camélia, l'infectant avec sa part démoniaque, soit elle résistait, au risque d'en souffrir en les refoulant. L'esclave, de son coté, agissait comme pour conforter la mercenaire dans le premier choix. Elle était devenue plus aguicheuse, presque provocatrice, incitant Irys à aller jusqu'au bout de ses pensées.
La semi-démone, sensible à ce genre de jeu, réagit au quart de tour. Sa main fusa, rapide et précise, et se glissa entre le tissu de la robe et la peau de Camélia, atteignant son jardin secret. Les doigts prirent le relai, et d'un mouvement de phalange en forcèrent l'entrée.

" Ne me tente pas, Camélia. Ne me tente surtout pas. "

La voix de la mercenaire était devenue différente, plus rauque, plus bestiale.
Irys bougea ses doigts à l'intérieur de Camélia, vivement, avant de les retirer pour les porter en bouche. Puis elle se redressa, et arracha son cache-œil. Immédiatement, l'énergie afflua, et des arabesques se formèrent sur le corps de la mercenaire, pendant que ses canines laissaient place à des crocs, et ses ongles s'aiguisaient.
Sa transformation achevée, la semi-démone replongea sur Camélia. Avec la proximité, l'esclave devait sentir l'énergie démoniaque parcourant le corps d'Irys, cette impression de se tenir tout près d'un brasier, mêlée à un sentiment d'inquiétude et d'oppression. La mercenaire fixa l'esclave de ses yeux aux teintes si opposées.

" Ne me force pas à t'imposer ce fardeau. Ceci est quelque-chose qui pourrait te tuer. Ne me tente pas. "

Irys était dans une voix sans issue, et elle le savait. Elle ne faisait que retarder le dénouement, dans un sens ou dans l'autre, de cette situation. À un moment, il faudra choisir.

69
Les landes dévastées / Une coopération bienvenue [Asceltys]
« le: lundi 12 août 2013, 13:14:33 »
La bête émit un râle sourd, chancelante sur ses pattes. Du sang coulait de sa blessure au flanc, rouge et épais. Plusieurs autres coupures couvraient le corps de l'animal, et avaient enfin raison de lui. La créature poussa un dernier mugissement, fixant son opposant, et s'écroula au sol, morte. Haletante, Irys resta quelques secondes sur ses gardes, vérifiant si la bête était bien morte, avant de se laisser aller au sol elle aussi. De là, elle fixa le bestiporc.

Les bestiporcs. Une des nombreuses créatures féroces et abjectes qui pullulaient dans les contrées du chaos. Si on voulait les décrire, on commencerait par dire que c'est un sanglier, de la taille d'un cheval. Une titanesque masse d'os, de muscles, de graisse et de cuir. Leur poids se chiffrait en quintaux, et leur vitesse de course surpassait largement celle des humains. Avec leurs défenses acérées, leur crâne surépais et leur dos solide, la charge d'un de ces monstres était instoppable, et laissait un sillage de mort et de désolation.

En raison de leur tendances à débouler de nul part et à tout détruire sur leur passage, les bestiporcs étaient régulièrement la cible de campagnes de contrôle et régulation des espèces dangereuses, un nom ampoulé pour désigner une grande chasse à la bête. L'ordre de mission était simple : abattre à vue tout spécimen de l'espèce désignée. Pourtant, en dépit de la rémunération généreuse, peu se risquaient à l'aventure. Après tout, le taux de mortalité de ces campagnes avait de quoi refroidir même les plus motivés. Irys comptait parmi les rares téméraires à oser s'y risquer, plus par désœuvrement qu'autre chose.

Jusque là, la semi-démone avait croisé trois bestiporcs, qu'elle avait tous vaincu. Pour autant, une telle prouesse n'avait pas été sans grandes difficultés. La férocité sauvage et le cuir épais des monstres lui avaient donné beaucoup de fil à retordre, et alors qu'elle prélevait la queue de l'animal, l'habituel trophée qui servait également de preuve, elle se dit que ça serait bien de prendre une bonne pause. La fatigue et les coups reçus au cours des affrontements prélevaient maintenant leurs dus, et la mercenaire ne de sentait pas apte à assurer une quatrième fois. De plus, la nuit arrivait.

Irys marchât encore un peu, avant de s'installer au pied d'un amas rocheux, et commença par allumer un feu avec le bois qu'elle trouva. Les précautions élémentaires : un obstacle pour ne pas être prise à revers, et une source de lumière pour voir ce qui arrive. La mercenaire installa ensuite son bivouac, et se prépara son souper. La journée avait été rude, et la suivante s'annonçait pareille...

70
Les terres de glace / Soucis divers en hiver... [Shad]
« le: lundi 12 août 2013, 00:40:33 »
Irys pestait. Contre la neige, contre le gel, contre le vent, contre le froid. Elle pestait abondamment, bien que ça ne serve à rien, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. Quelle idée saugrenue elle avait eu de vouloir se rendre en territoire terranide en cette saison !
La mercenaire semi-démone en était arrivée à cette décision face au manque de travail. En ce moment, c'était la période morte dans le mercenariat. Étrangement, si les pics d'activités correspondaient aux campagnes lancées par tel ou tel pays, ville ou guilde, le creux ne suivaient aucune règle fixe. Ils allaient et venaient comme ça, sans régularité et sans prévenir. Du coup, et faute de mieux à faire, Irys avait décidé d'aller visiter la capitale terranide, un choix dont la conséquence est d'être présentement en train de lutter contre le vent des toundras des terres gelées.

Irys était une habituée des territoires inhospitaliers. En tant que mercenaire, elle avait eu des missions impliquant jungles, marécages, montagnes, et les célèbres terres chaotiques d'Ashnard, mais là, un nouveau palier venait d'être franchi. En dépit des nombreuses couches de vêtements qu'elle portait, et des breuvages ingurgités sensés aider à lutter contre le froid, la mercenaire avait l'impression de geler jusque dans la moelle de ses os. Cerise sur le gâteau, elle avait hier échappé de justesse à une tempête de neige, et maintenant déambulait dans un paysage uniformément blanc. C'est ainsi qu'elle ne vit pas le piège.

Le danger d'évoluer ainsi dans de la neige arrivant aux genoux, c'est que l'on ne voit pas où l'on met les pieds. Du coup, la moindre saillie ou dépression dans le sol est sujet à accidents. Alors que dire d'une crevasse d'une demi-douzaine de metres de profondeur ?
Quand Irys sentit le manteau neigeux céder sous son poids, c'etait déjà trop tard. La mercenaire traversa la couche de neige et chuta, prise par surprise et incapable de de rattraper à quelque-chose. La chute fut rude et dure, mais heureusement de la neige couvrait le fond du gouffre, amortissant l'atterrissage d'Irys et lui évitant le pire.

Quand le semi-démone eu reprit ses esprits, elle entreprit de de relever, mais une violente douleur dans la jambe la renvoya au sol. Baissant le regard, elle prit conscience de la vraie situation.
Les stalagmites. Dans les cavités rocheuses, la condensation de l'eau sur les parois entraine la formation de goutes, celles-ci tombant au petit bonheur la chance. Mais quand ces goutes, chargées de sédiments minéraux, tombent régulièrement au même endroit, l'accumulation de sédiments finit par former une bosse, puis un cône, et enfin une stalagmite.
Une stalagmite, en fonction de son âge, peut former un éperon rocheux acéré. Tomber dessus ne vaut donc pas mieux que de tomber sur un pieu, est c'est exactement ce qui vient d'arriver à Irys : sa chute c'est finie sur une stalagmite, laquelle lui a perforé la cuisse.

Immédiatement après ce constat, la mercenaire ne perdit pas une seconde. De ses vêtements inférieurs, elle déchira une bande de tissu qu'elle noua solidement à l'aine. C'était douloureux, certes, mais face à la perspective de mourir d'une hémorragie, le choix est vite fait. Irys s'installa aussi confortablement que possible étant donné le milieu, et se concentra. L'energie démoniaque qui l'habite renforce son métabolisme, lui offrant une régénération accrue. En ce concentrant et en ciblant l'action de cette énergie, Irys pouvait récupérer de blessures graves jusqu'à cinq fois plus rapidement qu'un humain normal. Et quand son sceau était retiré, elle guérissait alors à vue d'oeil. Le problème, si elle retirait son sceau en étant déjà blessée, la libération soudaine d'energie démoniaque dans son corps aggravait la blessure avant de la soigner. Et dans sa situation actuelle, Irys ne voulait prendre aucun risque. La semi-démone espérait donc pouvoir réussir à guérir cette blessure afin de quitter ce lieu. Elle ne croyait pas trop à la possibilité de recevoir de l'aide : personne ou presque ne traverse ces terres, et personne ne l'entendrait ou ne verrait la faille.

71
Irys ne se rendit compte des actions de Camélia que quand celle-ci la prit dans ses bras. Dans un sens, c'était mieux que la mercenaire ne l'ai pas perçu plus tôt, ou elle aurait pu avoir un geste malheureux. Maintenant, l'esclave serrait la semi-démone, lui parlant dans le creux de l'oreille. Irys ne comprenait pas le sens de ses paroles, son esprit encore prisonnier du tourbillon d'émotions qui la traversait. Mais quand Camélia lui mordit l'oreille, le résultat fut immédiat.
Un frisson traversa la mercenaire de haut en bas. Elle reprit brutalement pleine conscience de son environnement. La table qu'elle avait brisée, l'eau du bain sur le parquet, elle nue tenue par Camélia. Elle sentait sur sa peau les tissus de la tenue de l'esclave, et sa peau là où elle n'était pas couverte. Elle sentait la caresse de ses cheveux, et la douceur de son odeur parvenait jusqu'à ses narines. D'un mouvement, elle se dégagea de la prise de l'esclave, se redressa, et la regarda du coin de l'oeil. Camélia lui revoyait son regard, et Irys s'abandonna un temps dans ces yeux si doux.

La semi-démone prit sa décision, et écouta ses instincts au lieu de sa raison.
Elle fondit sur Camélia, la prit par les bras, et la jeta sur le lit. L'esclave n'avait pas fini de rebondir sur le matelas qu'Irys l'avait déjà rejointe, et se tenait maintenant au dessus d'elle. La semi-démone fixait intensément Camélia,et sa respiration s'était alourdie. D'une main, elle fit sauter le haut du vêtement de l'esclave, révélant sa gorge immaculée. Irys approcha son visage, et embrassa la douce peau de Camélia. Elle remonta ainsi sa gorge, puis son cou, et s'arrêta le long de sa mâchoire. Leurs lèvres étaient maintenant si proches qu'Irys sentait le souffle de Camélia.
Pourtant, la semi-démone hésitait à poursuivre. Elle se souvenait des pouvoirs de l'esclave, et ne voulait pas prendre le risque de l'infecter avec son énergie démoniaque. Pour autant, elle voulait poursuivre, elle voulait gouter aux lèvres de Camélia...

72
Des capacités surprenantes ? Irys avait déjà eu moult fois eu affaire à ce genre de remarque. L'hybride avait un métabolisme et un corps qui lui permettaient des prouesses au delà des possibilités de simples humains. Si sur le champ de bataille, il y avait d'autres préoccupations plus importantes que de connaître les raisons exactes de telles capacités, au calme la semi-démone savait qu'elle devait éviter le sujet, quitte à disparaître de la circulation. Encore que, dans la situation présente, elle n'avait pas à recourir à de pareilles mesures, elle avait d'autres cartes à jouer avant.

" Oh, mes compétences ? Les récits de batailles sont souvent enjolivés, la réalité est souvent en dessous de ce que l'on entend. "

Heureusement pour la mercenaire, Lastrim n'insista pas sur ce sujet, pour à la place aborder le sujet de la famille. Irys eu une absence momentanée quand l'elfe lui demanda si elle lui manquait, et passa ses doigts sur son pendentif. Le pendentif de sa mère.
Ses parents n'étaient pas fait pour se rencontrer. Son père, un puissant démon, sa mère, une simple humaine. Qui pourrait croire qu'un jour, deux êtres si opposés pouvaient se rencontrer, tomber amoureux, et fonder une famille ? Le monde n'était pas préparé à une telle révolution... Et Irys ne du sa survie qu'au sacrifice de ses parents. Elle s'abandonna un peu dans le passé, avant de répondre.

" Ma famille... Comme je vous l'ai dit, je n'ai d'attaches nul part... Je pense que vous comprenez la portée de mes dires... "

D'un point de vue professionnel, Irys ne pouvait pas dire à son employeur de se taire, ou au moins d'arrêter de parler d'un sujet, et ce même si ça la mettait mal à l'aise ou réveillait de pénibles souvenirs. La mercenaire priait donc intérieurement pour que Lastrim cesse de l'interroger, ou qu'un événement arrive pour faire diversion.

73
Irys retomba sur le lit. Elle maudissait le sort qui avait privé la ravissante femme de sa composante la plus précieuse : son identité. Elle était triste, et en colère. Triste pour Camélia, et en colère envers elle-même. En colère d'avoir cédé à la facilité. En quelque sorte, elle récoltait ce qu'elle avait semé, non ?
Après la houle sentimentale, vient la lassitude. La mercenaire se sentait vidée. Elle fixait le plafond, inerte et silencieuse. Elle avait été idiote. De A à Z. Elle avait fière allure, la mercenaire, maintenant ! Elle avait envie de crier, de laisser sortir cette frustration. Elle bondit soudainement du lit, et frappa du poing sur la table. Irys n'avait pas cherché à juguler sa part démoniaque, et le bois se brisa comme si la table avait été faite de verre.

Pour la première fois depuis sa longue existence, la semi-démone était en proie à un violent conflit émotionnel. Fracasser la table ne l'avait en rien calmée, et elle serrait maintenant les poings et les dents. Une boule s'était formée dans sa gorge, qu'elle retenait à grand-peine. De fait, elle laissait s'échapper des sons trahissant son état interne, pendant que des larmes se formaient dans ses yeux.
Elle s'en voulait. Elle s'en voulait énormément. Elle était tombée sous le charme de Camélia, et l'avait profondément blessée. Quelle abrutie elle faisait ! Si elle avait été en face d'elle, elle se serait passée à tabac pour avoir été une telle incapable. Au lieu de ça, elle faisait tout son possible pour ne pas se saisir d'Etherilian et dévaster toute l'auberge.

74
Étant donné que Belphy était  maintenant à approximativement  trois mètres plus loin et deux mètres plus haut de sa position précédente, Irys estima avoir fait le bon choix. Surtout que, le moment de surprise passé, sa camarade ne montra pas la moindre agressivité ou crainte, mais simplement de la curiosité. Vu les réactions habituelles auxquelles elle devait faire face, la semi-démone était ravie de voir comment Belphy prenait la chose. Elle fut quand même surprise quand la jeune fille lui réinstalla son cache-oeil, le plus naturellement du monde. Voilà une personne en qui je peux avoir vraiment confiance, pensait Irys. Puis Belphy partit devant, tout en entamant la discussion su les sujets du travail en groupe et les ruses des brigands.

" Tout à fait d'accord, d'ailleurs tu vas perdre ta jambe dans un instant. "

Belphy, qui allait faire un pas de plus, stoppa à mi-chemin, le pied en l'air, sous le regard amusé d'Irys.

" Je plaisante. Par contre, je souligne le fait que tu agis de manière légèrement inconsidérée. Nous sommes en territoire ennemi, eux connaissent le terrain, nous non. Ils pourraient facilement nous tendre une embuscade, ou nous attirer dans un piège. Comme par exemple... "

La semi-démone ramassa un caillou, qu'elle lança sur un stalactite particulièrement imposant. Celui-ci se détacha sur le coup, et se fracassa au sol.

" Des saignées avaient été pratiquées à sa base pour la fragiliser. Un simple carreau d'arbalète tiré à vingts mètres, hors de ton champ de vision, et ton épaule est brisée avant même que tu n'ai pu comprendre ce qu'il se passait.
Une grotte, comme tout milieu fermé, est propice à ce genre de piège, car tu ne peux pas manœuvrer librement : tu es obligé de passer par certains points, et tu peux être certain qu'ils auront été  piégés. Et vu le niveau de celui-ci, ce ne sont pas des amateurs en face, la partie s'annonce serrée.
"

75
Sans le savoir, l'elfe avait visé on-ne-peut-plus juste. Irys pensait effectivement de plus en plus souvent à raccrocher, du moins temporairement. Mais sa nature lui compliquait grandement la tache. Être à moitié démone est bien en cas de combat, mais pour ce qui est des relations sociales une fois que ça se sait, sans parler de l'idée de fonder un foyer... Pas que la mercenaire envisage cette option, mais quand même. Son vécu lui a prouvé qu'être hybride lui interdisait pas mal de choses.
Du coup, elle repensa à la proposition de Dame Lastrim, énoncée plus tôt dans la soirée. En toute honnêteté, si elle lui offrait vraiment cette chance, Irys ne se sentirait pas capable de la refuser. Cela étant, elle ne se sentait pas non plus capable de déposer définitivement les armes, mais prendre un repos durable dans un lieu stable... Ça, elle pourrait dire oui. Plus encore si sa nature et son lignage étaient acceptés.
Puis Lastrim aborda la question de la magie, et la mercenaire ne put retenir un sourir. Elle qui avait bâti sa réputation à la seule force de sa lame, on lui demandait ses talents magiques. À croire que l'elfe n'avait pas cherché à savoir qui elle était. Ou alors, et Irys changea de jugement pour celui-ci, Lastrim envisage toutes les possibilités, comme l'éventualité que la mercenaire conserve des compétences magiques comme atout caché.

" Votre question à deux sens, et je répondrai aux deux.
Je sais identifier un sort ou un type de magie. Si, par exemple, on utilisait un charme ou un envoutement sur un garde, je pourrai en déceler les symptômes. Cela étant, ce sont là des connaissances empiriques, donc je vous précise de suite que mon jugement n'est pas garanti ni totalement fiable. Quant à mes capacités magiques, c'est bien simple, je n'en ai pas. Je ne pratique pas du tout la magie, juste l'art de l'épée.
"


La mercenaire pensa soudainement à son cache-oeil. Le sceau qu'il renferme est normalement dissimulé, pour ne pas attirer l'attention d'éventuels mages, et éviter les questions gênantes. Mais avec une telle proximité, Irys commençait à nourrir des appréhensions sur la possibilité que Latrim le remarque et commence à s'interroger.

Pages: 1 ... 3 4 [5] 6 7 ... 11