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Messages - Enothis/Emaneth

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Le métro et la gare / Re : La loi de Murphy [ Pv ~ Lissandre Verrières]
« le: mercredi 24 février 2021, 14:50:15 »
Enothis vivait dans son propre monde en cet instant. La drogue qu’elle avait consommée bien malgré elle, puissante, terrible, avait pour but de la désinhiber et bon dieu que cela avait eut de l’effet. La jeune femme ne ressentait plus que cela, de la lubricité, du désir, du besoin, mais ce n’était pas vraiment ce qui avait prit le plus de place en son esprit. Effectivement, elle avait autre chose en tête, un autre besoin qui s’exprimait en cette soirée pourrie pour laquelle elle avait déjà bien trop subie : Celui de reprendre le contrôle des événements ! Elle était excitée ? Eh bien oui elle l’était, de toutes façons à cause d’Emaneth et de sa propre stupidité, elle ne ressentait plus la douleur, si bien qu’elle avait le corps en feu depuis que l’autre saloperie à tête verte lui avait rempli son intimité de son jus de petit con sans honneur ! Sans parler de la drogue encore une fois ! Mais franchement, toutes ces méthodes lui passait au dessus. Maintenant elle n’avait que ça, le droit de choisir, de reprendre sa destinée en main, et si elle devait pour cela se plonger dans toutes les dépravations possibles parce qu’elle était déjà au comble de la lubricité et que ce monde semblait vouloir lui en mettre encore un peu plus à chaque pas, alors au moins elle le fera volontairement, avec le sourire, et selon SA façon de voir les choses ! Et là, dans l’instant présent, alors qu’elle reprenait à ses yeux la main mise sur ce qu’elle aurait toujours dû posséder, à savoir le droit de son corps et de SES envies, il n’y avait qu’une seule personne qui l’intéressait, qu’elle convoitait avec les plus sombres des émotions : Lissandre.

Elle ne s’était guère laissée allée à quelques simulacres. Plus elle était directe, et plus elle prouvait par son honnêteté qu’elle n’avait rien à cacher dans ses actions, dans les mesures drastiques qu’elle prenait contre ce putain d’univers qui voulait lui retourner la tête et la faire se sentir coupable. Elle s’était dirigée vers son amie du soir, l’esprit embrumé, et elle avait prit ce qu’elle souhaitait, à savoir les lèvres de la française. Ce n’avait absolument aucune autre vertu que celle d’étancher, un tant soit peu, la soif sexuelle qui s’était emparée d’elle, et qui continuait de grimper en intensité à mesure que les secondes passaient, mais il y avait aussi, dans le fond, cette volonté d’apaiser la peine et les craintes de sa compagne d’infortune. Alors, malgré le fait que ses pensées étaient embrumées, elle pouvait imaginer un peu ce qu’il se passait dans l’esprit plus sain de Lissandre : Le doute, la peur de la vision des autres, la confusion face à ces événements, la tentation qu’elle lui apportait sur un plateau d’argent, avec ses fantasmes… Tant de choses qui pouvaient sûrement paralyser une personne qui n’était pas foncièrement bien dans sa carafe, à moins que tout cela n’ait plutôt l’effet d’un éléctro-choc, court-circuit soudain qui permettait, d’ici peu, de gagner le coeur et l’esprit de la belle, la lavait de la mélasse sordide dans laquelle elle s’était empêtrée à cause du comportement ignoble de la gente masculine. Mais ce genre de choses, aussi importantes pouvaient-elles être, ne parvenaient pas à rester longtemps dans l’esprit de la lycéenne en plein trip d’excitants pour éléphants. Non, elle ne voyait pas plus loin que ses désirs… et les réponses qu’elle obtenait de son amie.

Des réponses aussi charnelles que la question implicite qu’elle lui avait posée par son baiser, et exprimé de ses termes confus, presque enfantins. Ce n’était pas sa faute, elle aurait voulue être plus claire, moins maladroite, plus… Aguichante dans ses termes ? Mais le fait était que ses mots étaient aussi confus et instantanés que son esprit, et en ce sens elle ne parvenait pas à construire un propos complet sans même avoir la maladresse de se perdre en chemin. En revanche, elle pouvait répondre aux gestes de sa compagne : Elle lui plaça ses mains sur ses joues avec tendresse, alors elle lui enserra la taille de ses bras, aussi légers qu’ils étaient, aussi faibles aussi ils pouvaient être. Quand elle s’approcha à nouveau de ses lèvres, alors elle vint à clore ses mirettes, se laissant emporter dans le geste délicat de son aîné, venant alors accueillir le souffle de la belle étrangère, et y répondre d’un soupir d’aise. Et si les mains de Lissandre partirent en balade légère, prude, curieuse sur son corps à la peau délicatement halée, ce ne fut point pour y connaître un mouvement de recul ou un refus, Enothis tendant sa chair à sa compagne pour qu’elle puisse s’abandonner à ce traitement qu’elle lui intimait par ses avances. Confuses, elles l’étaient toutes les deux, et pas de la même manière, mais la situation était suffisamment complexe pour que chacune puisse malgré tout voir, dans l’action de l’autre, quelques aveux secrets, quelques besoins de reprendre le contrôle de la situation. Et tant pis pour le grand-père qui devait avoir tellement mal au manche d’observer ce spectacle qu’il serait sûrement capable de se la couper pour abréger ses souffrances. Enothis n’avait d’yeux que pour une personne, et c’était la jeune femme dont elle souhaitait voir et retrouver le radieux sourire, celui avec lequel elle l’avait tiré de l’embarras quand elles s’étaient rencontrées !

Mais peut-être qu’il y avait encore bien des choses à régler, des choses que l’esprit confus et frissonnant de l’égyptienne n’avait sut concevoir ? Car les caresses, les baisers, les douceurs qu’elles s’offraient chacune semblèrent trouver soudainement une limite aux yeux de Lissandre. Pourtant sa main était déjà allée si bas, elle avait chercher à cueillir ce qu’il y avait de si précieux chez la jeune femme… Du moins jusqu’au soudain mouvement de recul de la française, ce regain de conscience aussi soudain qu’imprévisible aux yeux d’Enothis. Elle ne put comprendre en l’instant. Incohérence absolue, manque total de logique à ses yeux, elle se retrouva à constater la brutale séparation opérée par  sa camarade du soir accompagné de son soudain refus, si grave à ses yeux ! Pourquoi ? La question occupa immédiatement l’ensemble de sa pensée, le tout lui semblait tellement improbable, tellement inacceptable, surtout alors qu’elle avait enfin le droit de posséder et de contrôler ses choix et ses désirs ! Puis elle ramena son regard embrumé en direction de celle qui éveillait en elle une telle flamme, celle qui mêlait désarroi et colère, besoin et passion. La colère ne dura pas longtemps, surtout quand elle remarqua la culpabilité sourde qui était né sur les traits de son amie. Quelque soit ses raisons, elles n’étaient pas de malheureuses natures, ou de tristes origines. La justesse morale, la droiture, quelques concepts avaient prit d’assaut la pensée de Lissandre et l’éloignaient d’elle. Et aussi compréhensible cela pouvait-il être de la part de quiconque avec un peu de jugeote, Enothis n’avait tout simplement pas la possibilité d’y réfléchir pour l’instant. En revanche, elle avait assez d’affection et de bons sentiments pour pouvoir y réagir sainement, avec … ce qu’elle avait de tendresse et de passions honnêtes :

« Je ne dois pas faire ça. Je ne peux pas te faire ça ! Ce n’est pas bien. C’est- On ne peut- Ce n’est pas bien…
- Lissandre … Ma belle Lissandre … »

Elle s’approcha doucement. De petits pas nus sur le sol de béton froid. Suffisant dans le silence pour être entendu, et interrompus par un râle désagréable de la part du vieil homme qui se trouvait à l’autre bout de la pièce. Ce qui fut d’ailleurs amplement suffisant pour que l’égyptienne se détourne un instant de sa merveilleuse compagne pour lui apporter un regard plein de haine. Un de ces regards noirs et impérieux qu’elle avait longtemps dû arborés devant ses sujets, capable de foudroyer sur place la moindre forme de réaction, des plus justes aux moins valables. Elle l’intimait au silence, et au vu de la situation, sans parler de ce qu’il s’était passé plus tôt, le vieil homme perçu sûrement une certaine forme de menace qui l’amena … à obtempérer. Ceci fait Enothis se retourna devant la forme confuse de sa camarade. Un peu repliée sur elle-même, ses doigts aux abords de ses lèvres roses et un brin tremblantes, comme si une peine ou un doute étaient en train de les animer en une moue craintive … Sûrement la jeune femme avait-elle peur de ce qu’elle pouvait désirer, de ce qu’elle pouvait faire maintenant qu’elle avait été attirée sur le chemin dangereux de cette lubricité volontaire et assumée. Avait-elle peur de se comparer avec ceux qui, plus tôt s’en était prit à elle, avec les plus horribles actions, mais étrangement les même motifs ? Encore une fois, Enothis n’avait pas les capacités pour réfléchir à cela plus longtemps qu’une demi-seconde. Tout ce qu’elle possédait était son naturel, un naturel aussi instinctif qu’empli de bonne volonté… Et c’est ainsi qu’elle vint lentement raccourcir la distance que Lissandre avait mit entre elle, en parlant doucement :

« Lissandre, je… Pardon je t’ai fais peur. Mais je te veux et … tu me veux, non ? »

Enothis était dans un état second, mais elle n’était pas non plus insensible, et la soudaine réaction de son amie du soir lui avait jeté un sacré froid. Pas assez pour la bloquer dans ses besoins, mais largement suffisant pour qu’elle se retrouve à ne plus se laisser porter par l’euphorie qui l’avait caractérisée un peu plus tôt. Alors elle approchait doucement, mesurait ses gestes quand elle observait Lissandre avoir un mouvement de recul, s’assurait de paraître aussi inoffensive que possible, de peur de la voir fuir, en panique. Et cela, elle n’aurait sut s’en remettre. En revanche, elle fut à portée bien vite, et c’est alors que sa réaction fut simple : elle prit doucement la main tremblante de son amie et la tira délicatement à elle, suffisamment pour que les deux s’écrasent l’une contre l’autre avec la chaleur de deux demoiselles aussi perdues que désireuse d’un tel contact. Du réconfort, de la quiétude, et une paix durable, dans une prison à la peau bronzée qui pouvait la relâcher à la moindre demande qu’elle lui aurait exprimée. Alors seulement elle reprit la parole avec ce ton si délicat, si mesuré, et ce malgré l’air absent qu’elle pouvait avoir, ce regard presque vide, mais qui restait éclairé de cette lueur de désir dévorant, cet appel au plaisir qu’elle souhaitait, encore et toujours, lui communiquer :

« Je n’en peux plus Lissandre. Ces connards, ces salauds, ils font bien ce qu’ils veulent, alors pourquoi n’aurions nous pas le droiiiiit ? Tu as le droit, j’ai le droit, nous avons le droit de le vouloir. Qu’est-ce qui t’arrêtes ma belle et si importante amie ? Fais moi gémir, fais moi trembler. Je veux jouir de tes attentions, je veux te faire sourire. On leur dit merde et on profite. Toi, moi, ensemble. Jusqu’au bout de la nuit même, si je dois rester dans cet état malgré moi. Je m’en fous tant que je suis avec toi. Je m’en fous tant qu’on peux se donner le droit de le faire. »

Et elle l’embrassa. Férocement et amoureusement, avide de ses lèvres.

« A partir d’ici, tant pis si il nous arrive encore je ne sais quelle merde. Que je sois obligée de sucer un clochard en pleine rue, je passerais outre mais … mais avant je veux être à toi Lissandre. Alors prends moi je t’en prie. »

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One Shot / Re : Une proie pour en chasser une autre { Pv ~ Setyhs/Tetyhs }
« le: mercredi 24 février 2021, 14:46:59 »
Décidément, la soeurette avait de quoi revendre en terme d’énergie, Belphégor n’ayant guère imaginée qu’elle puisse trouver en face d’elle une personnalité suffisamment endurante pour chercher à la poursuivre, encore et encore, malgré une première déculottée. L’attaque que cette première avait produite alors qu’elle était encore bloquée dans le cul-de-sac avait été bien trop précipitée, et la différence de luminosité lui avait permise de se rendre compte de son approche, ce qui l’avait aidée dans son esquive. Mais maintenant qu’elle se dirigeait sur les toits, elle savait que la brillante jeune femme allait avoir un peu plus de chance pour s’attaquer à elle, notamment grâce à la vive lumière du soleil couchant. Ce n’était pas grave, elle saurait s’y faire, et ce n’était pas parce qu’elle avait encore un fardeau sur les épaules qu’elle allait laisser quelqu’un la prendre de vitesse, encore plus cette petite chose fragile qui semble s’évertuer à lui répéter les mêmes propos, encore et encore, sans même réfléchir à l’idiotie de ceux-ci. Sitôt le pied sur les toits de tuiles noires ou ôcres, la mercenaire s’élançait en pas vif et rapide, cherchant à se diriger le plus directement vers son objectif, dans une ligne droite qu’elle espérait être sans cahots. Cet espoir qu’elle savait aussi inutile que stupide étant donné qu’elle avait une mignonnette à ses trousses et que cette dernière ne semblait pas avoir du tout envie de la laisser tranquille. Ah, les affres de la jeunesse, l’inconscience face à l’évidence même de sa propre impuissance. Belphégor pouvait jurer de cette réalité : la moindre idiote parvient à vous mettre un coup de couteau et elle se prend déjà pour une foudre de guerre !

« Laisses tomber! Tu ne seras jamais aussi rapide que moi! Je ne sais pas ni qui tu es, ni ce que tu veux à ma soeur, mais tu ne partiras pas avec elle! Je te le répètes une nouvelle fois, je ne laisserais pas faire de mal aux personne que... »

Causes toujours. Le fait que la demoiselle coupe sa phrase laissait entendre qu’elle avait à nouveau utilisée sa technique pour se dématérialiser, et commencer à utiliser ses déplacements les plus vifs. Finalement, cela pouvait ressembler à sa propre accélération avec ses jambes, avec quelques étapes en plus, que la dame aux cheveux de sang s’amusait à décortiquer au fur et à mesure de l’affrontement. La première : à son instar, la forme dématérialisée de son adversaire lui permettait une accélération soudaine dans une distance plus ou moins longiligne, et les changements soudains de direction semblaient être relativement complexe une fois entamés. Deuxièmement, il y avait dans cette forme une incapacité pour la demoiselle d’agir de manière coordonnée avec tout autre élément vivant, étant donné qu’elle semblait devoir absolument se rematérialiser à chaque fois qu’elle voulait lui porter un coup. Ce point était important car cela donnait à la combattante l’information suivante : Elle n’avait pas besoin de s’inquiéter de son temps de réactions étant donné qu’on lui en offrait un à chacun des assauts auxquels elle se devait d’esquiver ou de riposter. En contre-partie, cela l’informait aussi qu’elle n’était pas capable de la toucher tant qu’elle était sous son autre forme, ce qui lui permettait de rapidement écarter la possibilité d’une riposte, à moins que la gamine ait le malheur de ne pas changer immédiatement de forme dès lors son attaque accomplie. Est-ce que pour autant Belphégor miserait sur cette erreur pour se donner un peu plus de temps ? Elle en jugerait sûrement sur l’instant !

Puis, la lumière au dessus de sa tête. Eut-être était-ce le moment de quérir à nouveau quelques informations ? Belphégor fit un large bond de côté, préventif, pour atterrir sur un autre toit, et elle eut l’incroyable surprise de voir la jeune demoiselle sans forme se détourner de sa direction première pour venir se positionner sur son chemin. Bon eh bien… tout au réflexe :

« … J’aime !
Ta gueule ! »

Encore sur son appui, la femme bondit au même instant que la jeune demoiselle fit son attaque. Les deux lames solaires qui visaient à nouveau son buste plongèrent droit tandis que la Tekhane avait déjà surélevée son corps, et avancée sa jambes repliée vers l’avant. Les deux lames scintillantes et ardentes entamèrent le métal constituant son mollet, mais l’instant d’après le genoux de cette démoniaque combattante vint frapper son adversaire à la gorge, cruellement, le but étant non pas de lui rompre l’appareil respiratoire mais de la mettre hors-service pour quelques instants supplémentaires. Ainsi de face, elle ne pouvait pas mettre un impact important de toutes manières, juste une gêne momentanée mais handicapante pour un adversaire qui cherchait encore à poursuivre un affrontement inégal. Profitant alors de cet élan, et du fait que la demoiselle aux oreilles de renard soit encore matérielle, ainsi que troublée par son action réflexe, Belphégor lui attrapa le sommet de la tête et s’en servit comme support pour lui passer au-dessus, avant d’appuyer plus fortement pour l’envoyer en arrière, espérant que le fait de se retrouver à manger les tuiles qui leur servait de sol ne la rende encore un peu plus confuse. Puis elle retrouva ses appuis, et reprit son chemin sans mot dire, sérieuse, non sans entendre les grésillements qui s’échappaient de sa jambe mécanique droite. Bon, plus aucune chance désormais qu’elle puisse repasser en forme active, mais au moins pouvait-elle finir sa course sans avoir de perte d’équilibre ou de maniabilité lors de ses déplacements. A force, elle parvenait à limiter ses choix d’action la gamine. Décidément, les terranides et leurs pouvoirs, quelle plaie ! Même les plus infimes d’entre eux pouvaient être doté de dons complètement ahurissant sans jamais savoir s’en servir !

Un nouveau bond, puis un second, elle passait de toits en toits avec une vitesse qui aurait put faire pâlir d’envie certains coureurs olympiques. Le tout était de ne pas perdre de rythme, et la professionnelle n’en avait nullement l’intention, enchaînant les enjambées à bonne allure, ne laissant même pas les écarts entre les toitures de la zone résidentielle l’empêcher de poursuivre sa mission. Pourtant, dix minutes de répit furent les seuls instants tranquilles qu’elle connue : A l’occasion d’une nouvelle lancée entre deux beaux amas de tuiles, la voilà à devoir répéter une acrobatie soudaine pour éviter un assaut meurtrier : Une orbe lumineuse, rapide, filante comme le trait d’une flèche, vint riper contre son épaule en laissant une belle trace carbonisée sur son passage.  Concentrée, la dame aux cheveux de sang se réceptionne par la suite dans un mouvement dynamique, reprenant sa course en pestant. N’allait-elle jamais la lâcher, cette sœur aux discours de séries mièvres ? Cela devenait épuisant. Deux fois qu’elle la mettait à terre, et deux fois qu’elle se redressait pour se remettre sur son chemin, c’était à n’y rien comprendre. Peut-être qu’elle aurait simplement dû la tuer, ou l’incapaciter ? Un bon coup de tronçonneuse dans les jambes, pour maintenir la fauteuse de trouble au sol ? Elle aurait pu à un moment, mais il était trop tard de toutes manières : Non seulement elle avait rangée K’leir dans son soutien, mais surtout elle avait un paquet à transporter, et ne comptait pas accorder du temps au moucheron qui commençait à enchaîner les attaques à distance.

De plus, malgré la luminosité décroissante, son adversaire restait encore trop discret pour qu’elle en cherche la position. Au moins, ses boules lumineuses tirées à longue portée ne pouvaient pas lui faire réellement du mal, elle les voyait venir maintenant qu’elle était vigilante, et même si elle se retrouvait à produire quelques esquives en urgence, ce n’était jamais trop tard pour qu’elle puisse subir un nouveau coup. Elle se plaignait juste intérieurement de l’état de sa jambe, qu’elle allait devoir réviser le temps venu. Rien d’impossible, mais juste une longue attente qui se profilait à l’horizon. Enfin, après un énième mouvement soudain pour se glisser sous l’assaut lumineux qui la visait, la mercenaire Tekhane observa un court instant les lieux et quitta enfin les hauteurs de la ville, s’éclipsant dès lors dans l’un des sombres ruelles bordant la zone industrielle de Seïkusu. A cette heure, les saoulards ne sont pas encore de sortie, et les employés ont déjà quittés les lieux, ce qui semble donc parfait pour pouvoir profiter des ténèbres au sol afin de s’assurer de percevoir en avance les flash lumineux provoqués par la petite renarde. Plus que cinq petites minutes, et elle se trouvera à portée de sa voie de sortie, elle voit déjà de sa position la forme triste et inachevée du bâtiment en construction. Le chantier autour étant bien mal protégé, y entra ne sera que l’affaire d’un bond, puis en monter les escaliers ne devrait guère prendre de temps. Un dernier face-à-face lui sera sûrement nécessaire au vu de la mobilité de son adversaire, mais rien qui ne l’empêchera d’atteindre son but.

« Allez petite renarde, je t’attends, on va bien rire. »

Enfin, la palissade de tôle était devant elle. Un saut pour passer au-dessus, et la voilà qui s’engouffre dans les ténèbres du bâtiment. Cette course allait prendre fin.

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Prélude / Re : Elemiah, une ange au service de votre succès
« le: mardi 23 février 2021, 13:54:51 »
Mille merci pour ces doux mots, et pour Le commentaire sur la fiche ^^ J'en ai plein faut pas hésiter à aller zyeuter (oui, c'est l'instant pub ^^)

*sert le café et retourne écrire*

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Prélude / Re : Elemiah, une ange au service de votre succés
« le: lundi 22 février 2021, 23:37:40 »
Eh bien eh bien, bienvenue à toi et bravo pour avoir réussi à produire ta fiche et nous la présenter ^^ !
Profite de ce court temps avant la validation pour bien t'installer, prends une boisson chaude dans la salle de repos, ça va venir vite ne t'en fais pas !

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Le coin du chalant / Re : Walk like an egyptian
« le: lundi 08 février 2021, 10:43:45 »
Nouveaux petit up pour annoncer qu'avec l'accord de la personne possédant le compte en premier lieu ...

Je récupère les activités du compte :

Dextra-Senestra: Un frère et une soeur, tout ce qu'il y a de plus humains. L'une est relativement antipathique et mauvaise, envers son frère comme le reste du monde, tandis que le jeune homme a le coeur sur la main, et est prêt à la tendre en toute occasion.

N'hésitez donc pas à laissez un petit message ici ou à m'envoyer un message privé si quelques comptes vous intéresse o/ !

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Petit pourceau arrogant, face de mouche, pustule irritable sur sa bonne conscience, le fonctionnaire qui lui faisait face avait été le pire des hommes qu’elle n’avait jamais eut l’occasion de rencontrer. Ce rat à la mine fine et au teint pâle n’avait jamais cesser de l’ignorer, quelque soit son entreprise, ses propos, et quand l’égyptienne était parvenue à lui tirer plus de deux mots sur le cas de son dossier, c’était à peine si il n’avait pas jouer d’orgueil, la prenant de haut depuis son petit guichet de merde pour lui annoncer l’impossibilité d’action absolue dont il était l’objet. Elle voulait l’étrangler. Non pire, elle voulait absolument contacter Emaneth, que la Djinn jette sur lui quelques malédictions provenant des plus anciens temps, afin que cette erreur de la nature se réveille les prochaines nuits avec l’impression que quelques charançons lui dévorent les entrailles ! Premier problème, faire cela n’arrangerait rien, et même pire, cela pouvait rendre sa présence relativement suspecte pour tout les curieux qui ont à coeur de la retrouver, mais surtout … Elle ne pouvait guère communiquer avec l’ancestral esprit du désert, pour la toute simple et bonne raison que la dame, fatiguée de quelques exploits récents, étaient encore en phase de récupération au creux de son être. La lycéenne à la peau de bronze n’avait donc rien de plus que son faciès empourpré par la colère pour exprimer son mécontentement, récupérer les papiers qu’on lui tendait, puis de partir en direction de quelques sièges pour souffler un grand coup avant d’exploser. Bon sang, dire que les choses étaient si bien parties à l’origine, mais non, il fallait que ça se casse la gueule à un moment n’est-ce-pas ?

En tout cas, s’élançant d’un pas vif dans les couloirs menant aux demandes d’aides en relation avec le milieu scolaire et universitaire, qu’elle aurait d’ailleurs aimée ne jamais ré-emprunter, Enothis se remémora la situation qui l’avait amenée, ce vendredi matin, à s’occuper d’autant de paperasses. Elle avait reçue hier quelques informations particulièrement délicates par e-mail, à savoir le fait que sa demande de bourse, pourtant effective depuis maintenant deux mois, avait soudainement rencontrée une erreur qui l’empêchait de la toucher ce mois-ci, et ce faisant, qui grillait plus ou moins sa couverture monétaire. Ce n’était pas vraiment que la jeune fille était dépensière, ni sans le sou, mais elle avait cachée une bonne partie du patrimoine qui lui avait été alloué par les Choeurs du Créateur afin de dissimuler son existence dans une ville ou une autre, et se contentait majoritairement des ressources qu’elle obtenait via les bourses pour faire ses courses ou ses petits achats. Les excédents de sa vie d’étudiante cloîtrée dans son appartement à étudier étaient aussi infimes que rares, si bien qu’elle parvenait encore à ne pas se faire remarquer à piocher trop souvent dans l’argent détourné du culte, mais si elle n’obtenait pas sa couverture naturelle, c’était la porte ouverte aux abus, et donc à l’indiscrétion. Voilà pourquoi elle avait prévenue son lycée de son indisponibilité soudaine dès le matin, prétextant une vilaine grippe qui l’avait mis dans un état déplorable, et qu’elle s’était élancée, documents en mains, jusqu’à ce bâtiment où chaque intervenant qu’elle rencontrait manquait de lui rire au nez. Dieu que les adultes sont stupides…

Enfin, une nouvelle case présentation plus tard, avec une guichetière qui manqua lui dire qu’elle n’était pas dans le bon service avant d’effectivement lire son dossier, l’égyptienne se retrouva à attendre dans une salle aussi terne que le visage des employés. Trop énervée pour s’asseoir et se détendre, elle se dirigea tout naturellement vers la seule chose qui pouvait lui faire envie en cet instant, à savoir le distributeur de boissons et confiseries qui avait été installé là pour permettre aux plus impatients de donner un peu plus d’argent à l’État sans plus réfléchir à leur consommation. Ces connards savent bien que plus les gens ont les nerfs et plus ils sont capables d’agir avec irrationalité, ce qui fait que même en cette matinée de la semaine, une partie des denrées disponibles à l’achat s’étaient déjà évaporés dans quelques estomacs sûrement aussi impatient que le sien. Enothis jura en regardant les boissons, tira sa carte magnétique, puis vint presser sur les boutons « B », « 1 » et « 5 » afin que la machine lui serve une limonade japonaise au goût extrêmement chimique de Teriyaki. Le paiement accompli, elle récupéra sa boisson en grommelant, puis alla se trouver une chaise vide, s’éloignant au plus que possible des autres malheureux qui faisaient les cent pas dans la salle d’attente, puis alla s’écraser sur un de ces sièges en fer peint aussi confortable qu’un plot de signalisation. Elle aurait appréciée ne jamais avoir à venir ici, dans ces foutus murs blancs, de devoir attendre qu’ils se bougent un peu les fesses pour accueillir dans leur bureaux ceux qui l’avaient précédés, ce qui allait être une sacrée épreuve. Toutefois, alors qu’elle ouvrait tout juste sa bouteille de boisson gazeuse radioactive, elle manqua sursauter en entendant quelqu’un s’adresser à elle :

« Ils avaient l'air durs avec toi, au bureau. Ca va ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
Que… Je…. Euh ouais, ça va, ne vous en faites pas. On les subit tous, faut juste que je m’y habitue. »

Tournant la tête pour observer son interlocuteur, le jeune homme aux traits fins qui l’observait ne manqua pas de la surprendre un peu par sa présence en ces lieux. Bien habillé, un peu plus vieux qu’elle, il lui donnait l’impression d’avoir l’âge d’être masterant, ce qui semblait un brin illogique vu que, généralement, à ce niveau d’étude la majorité des élèves sont employés de diverses manières. Enfin, il ne faut pas juger quelqu’un à sa couverture, peut-être faisait-il plus jeune qu’il ne l’était, et en ce cas faisait partie des bureaux qui la rendait folle, soit faisait-il plus vieux, et en ce cas le pauvre était un camarade d’infortune capable de comprendre son actuelle disgrâce. Une certaine hésitation la taraudait du coup, mûe par son habitude de garder le secret sur ses soucis, de peur que la moindre information ne viennent à produire quelques contre-coups surprenant sur son identité réelle… Mais elle avait besoin de lâcher un peu de lest, de se permettre de grogner, de pester, de gronder contre ceux qui, depuis maintenant plus d’une demi-heure, s’étaient permit de la faire tourner en rond sans qu’elle n’ai jamais plus d’occasions que cela de sortir une phrase, voire un mot, qui ne soit écouté. Aussi se retourna-t-elle, se permit une grande gorgée tellement sucrée qu’elle manqua se demander si elle n’avalait pas du miel, seul le goût tout à fait indescriptible permettant de sauver la boisson, puis referma-t-elle la bouteille avant de reprendre la discussion, s’exprimant de manière assez honnête pour une fois, espérant avoir trouvée quelqu’un avec qui échanger un peu sans risque de recevoir un retour de bâton par la suite :

« J’ai juste un problème de bourse. Une erreur dans le dossier qu’ils disent. Pourtant, jusqu’ici, tout se passait excellemment bien, donc je ne vois pas ce qui aurait changé cet état de fait. Résultat je me retrouve ici à demander un rendez-vous d’urgence tandis que ces connards de l’accueil me regarde à peine et sont à la limite de me traiter de crétine quand je me tente à quelques explications. Le genre de moment où on comprends la vitre plastique autour d’eux, l’envie de cogner a tendance à apparaître au bout de quelques temps à se faire prendre pour une abrutie. »

Elle regarda le siège à côté d’elle, puis vint la tapoter de la main dans un signe invitant :

« Vous voulez vous asseoir pour discuter ? Ce sera peut-être plus agréable que de vous tenir debout derrière moi, non ? … Z’êtes là pour la même raison que moi ? Ou peut-être que je parle déjà à la personne qui va m’annoncer que je risques de ne plus voir la moindre trace de ma bourse pour les mois à venir ? Je dois vous avouer que je ne préférerais pas. J’ai besoin de ces thunes, bon sang. »

Elle rouspétait encore, mais au moins la consommation d’un peu de sucre adoucissait son caractère. Ce n’était pas que la jeune égyptienne soit tout particulièrement une amatrice de douceurs et de sodas, mais ça avait le don de calmer un peu le feu impétueux qui était né dans son estomac suite à la situation de plus tôt. Elle en reprit d’ailleurs une gorgée en attendant la réponse de cet homme, espérant bien qu’il ne lui annoncerait pas qu’elle avait raison avec sa taquinerie. Il faut dire qu’elle l’avait sortie de manière un peu abrupte, et elle espérait ne pas avoir vexé le seul interlocuteur raisonnable qui était venu échanger avec elle. Elle avait un espèce de super-pouvoir où elle parlait spécifiquement mal avec les gens qui voulaient être agréable avec elle, elle n’avait jamais sut comprendre pourquoi ? Peut-être tout simplement l’habitude d’avoir été considérée comme une divinité pendant tant d’années qu’elle n’arrivait pas à concevoir la sympathie comme un acquis dans les relations, mais une récompense pour qui se trouverait suffisamment valeureux à ses yeux ? Oui, c’était possible que cela soit la véritable raison derrière son manque d’empathie. Au moins l’analysait-elle et produisait-elle les quelques efforts pour lutter contre, quand elle en avait conscience.

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Le temple Shinto / Re : Aux prières d'une nuit enneigée { Pv ~ Klaus }
« le: dimanche 07 février 2021, 18:27:00 »
Visiblement, et ce malgré le danger qu’elle et le kroxigor représentaient, ils allaient tout deux pouvoir discuter sans trop de souci, la bête en face de la Djinn et du corps d’Enothis n’ayant visiblement pas la moindre forme de sauvagerie naturelle en lui. Ou peut-être en possédait-il, mais cette nature était actuellement supplantée par autre chose, à savoir une piété que la femme reconnaissait dûment comme un respect envers le sacré et le divin qui semblait cher au peuple de cet étranger venu d’un autre monde. C’était le genre de choses que bien du monde saurait ignorer, ou alors chercherait à utiliser, mais ici, ce n’était pas du tout la volonté de l’esprit du désert. Non seulement parce qu’elle appréciait cette dévotion aux esprits, quelque chose que la société humaine avait perdue depuis longtemps, et qui la satisfaisait particulièrement de retrouver, même si ce fut dans la forme titanesque d’un saurien gonflé aux stéroïdes, mais surtout parce qu’elle comprenait au travers de cela que sa protégée ne risquait rien avec cette bête. Il y avait plus de respect et de considération dans son regard que chez n’importe quel être humain appartenant au moindre clergé que ce monde connaît. Et le constater était un bonheur. C’était non seulement ce qui l’avait amenée à descendre, mais surtout à écouter encore un peu plus les réactions du crocodile humanoïde, cherchant à ne pas se perdre dans ses propos, et de bien en comprendre les nuances, la nature direct et un peu simple de son langage pouvant mener à des erreurs d’interprétations, malgré tout ses efforts de traduction magique :

« Ankthi to sograr ErakToratoli. Itoka Ykajtoli Lossato Kada Iko Ank ?
- Iko Ank ik Tarsha, O Ykajtoli Lossato ik Rekoshotok. Ank kada eto Ank Hashar. Ank hashar eto Toratoli Hashar »*

Un aveu simple mais qui avait son importance : Elle exprimait par cette phrase que la seule chose qui l’empêchait d’agir était les risques qu’encouraient Enothis si elle ne parvenait pas à les tirer d’affaires. En somme, que la seule faiblesse de la Djinn était le corps qu’elle habitait, et surtout … qu’elle ne pouvait pas faire autre chose qu’y vivre, par la même occasion. Elle n’était pas seulement un esprit en dehors de la jeune égyptienne, elle … eh bien était une partie de la jeune femme désormais, et le moindre risque qu’elle pouvait encourir était un risque pour les deux. Si aujourd’hui elle pouvait être aussi active, même si elle ne l’expliqua pas au puissant saurien, c’est bien parce qu’il était seul à contempler ses pouvoirs et ses capacités. Si elles s’étaient retrouvées face à une troupe de Kroxigor, il aurait fallut réussir à s’en cacher pour que la Djinn utilise ses dons et puisse s’enfuir en prenant le contrôle du corps de la jeune femme. Car plus elle a de spectateurs, et plus ses miracles, ses dons, l’étrangeté qu’elle est s’imprime dans la conscience de ses spectateurs, et il s’agit là de ce qui draine ses forces et pouvoirs. Du moins depuis qu’elle a quittée son milieu naturel. Sûrement serait-elle plus à même d’influencer des cités entières si elle se trouvait en Egypte, mais de l’autre côté du globe, elle n’avait plus le même lien avec le monde environnant, et ainsi se trouvait sans dons particuliers à user de manière instinctive et naturelle. Toute une histoire, qu’elle pourrait tenter de lui expliquer si il insiste à comprendre ses dons, mais pour l’instant l’être écailleux avait d’autres questions :

« Itoka Lekta Ako Inko Ik ?
- Ik Hesha Ako. »**

Elle avait été directe, elle n’avait pas cherchée à lui mentir, de toutes manières la bête ne semblait pas vraiment être certaine de leur implication dans son apparition en ce monde. Mais cette question fut suffisante pour qu’elle se mette à réfléchir, car effectivement, si la présence de cette puissante entité non-humaine était déjà singulière et anormale, cela n’était qu’une partie du mystère, et comprendre les raisons de son apparition au temple allait être nécessaire. Elle observa les lieux, les traces d’eau sur le sol là où Kromcota vo Sharleko s’était effondré plus tôt, celle-ci allant même jusqu’à dépasser les battants de l’entrée pour aller en direction du plancher extérieur, quasiment à ciel ouvert. Visiblement, il venait de plus loin, n’était pas apparut directement dans le temple, et Enothis avait créé le feu pour le réchauffer alors qu’il devait être en sommeil. Mais il n’était pas blessé, ni rompu par quelques formes de fatigue, son corps et sa puissance physique en aurait démontré l’existence autrement. Donc quelque chose l’avait poussé au sommeil, et seul le froid l’expliquait. La neige n’aurait pas été suffisante en soi pour l’avoir ainsi vaincu, à moins qu’il n’ait marché des heures dans la neige, et elle en doutait. Pas de traces de gêlures sur son corps, tout particulièrement sur ses pattes, qui auraient démontrées la terrible morsure du froid si il avait tant perdu de temps au dehors. Finalement, le plus simple plan qui lui vint en tête fut de s’approcher de l’immense saurien, afin de montrer qu’elle n’était plus sur la défensive, et les deux grands yeux d’émeraude d’Emaneth allèrent se glisser au creux des mirettes de ce puissant invité, laissant la désagréable impression de sonder son âme.

« To Ako Ikke »***

Puis Emaneth se mit en chemin vers la sortie. Ouvrant les portes en grand afin de permettre à la bête de sortir à sa suite, elle s’avança lentement en direction du jardin zen qui se trouvait au devant de la pièce principale, et en observa l’apparence enneigée. Rien d’étrange à première vue, à part ce bassin qui se trouvait un peu plus loin, au milieu duquel trônait cette haute stèle au dessus de laquelle trônait une pagode. La Djinn fronça ses sourcils, puis se tourna vers l’intérieur de la pièce observant derrière Kromcota vo Sharleko la forme puissante et dans une posture relativement combative de la statue. Et si … Et si il ne s’agissait guère d’une divinité nippone ? Et si il y avait eut là, quelques centaines d’années plus tôt, une confusion entre ce qui est de l’ordre du spirituel et ce qui est tout à fait commun, même s’il ne s’agit pas d’une existence à proprement parler « terrienne » ? Et si ce qui avait été prié ans ce temple n’était rien d’autre qu’une espèce, une forme de vie qui n’avait jamais existée sur Terre, et qui, comme le Kroxigor, s’était retrouvée en ce monde après s’être perdue, ou avoir atteint un espèce de passage entre les mondes ? Cela paraissait plus probable que ça en avait l’air, surtout qu’Emaneth avait pleinement conscience que les mondes existaient en multitude, et que ceux-ci pouvaient s’entremêler parfois de la plus étrange des manières. Elle n’avait plus qu’à vérifier, aussi fit-elle un nouveau pas, allant donc doucement marcher dans la neige, pied nue, ce qui ne manqua pas d’affoler la petite prêtresse en elle. Elle n’allait pas y rester longtemps de toutes manières, aussi se permit-elle de parler tout en s’approchant de la zone aqueuse. La neige battant son corps et le vent faisant virevolter sa tenue, laissant à son corps dévoilé de s’endurcir face à ce terrible affront nivéen.

« To Eto Ako Kashala, Ik Hesha Ishkosha ? »****

Elle s’approcha doucement du rebord, sous la tempête hivernale, se moquant complètement des effets du froid et de la neige pour observer les tréfonds de ce bassin. Elle avait besoin de réponses, aussi fit-elle ce qu’elle avait de plus évident et efficace. Creusant rapidement la neige de ses doigts, elle récupéra un petit caillou, qu’elle chargea de son propre don afin de le tracer. Dès lors, elle l’amena près de la surface de ce point d’eau pure, malgré son manque de contact avec la moindre forme d’évacuation ou de cours d’eau voisin, et vint taper doucement son outil sur la partie gelée, celle-ci se fendant d’elle même alors pour libérer l’accès vers les profondeurs. Ah le bonheur de pouvoir s’amuser un peu devant quelqu’un d’autre qu’Enothis était très agréable dans le fond ! Elle pouvait juste faire le minimum, et avec un peu de chance elle impressionnerait le saurien de ses capacités non-naturelle, aussi bête pouvaient-elles être ! Elle vérifierait cela juste après. En attendant, elle plaça sa main au-dessus de la surface, et lâcha son petit leste à l’intérieur de l’eau, celui-ci tombant droit en direction du bassin malgré le vent tourbillonnant qui les entourait en permanence. Il s’enfonça alors lentement, la Djinn ayant fermée les yeux pour mieux visualiser la présence de l’objet. Un mètre sous la surface, puis deux mètres, puis quatre. Déjà, cette profondeur était anormale pour un bassin de la sorte, mais surtout… quand sa pierre se retrouva à plus d’une dizaine de mètre de profondeur, l’esprit du désert ressentit un écho étrange lui parvenir. Une forme magique étrange, puissante, anormale…

Et deux mètres encore plus tard, elle eut un tournis terrible alors qu’elle ressentit, au travers de son outil tout juste créé, la différence de distance soudaine qui les sépara. Manquant vomir sur le coup, ce qui était fort désagréable en considérant le fait qu’il ne s’agissait pas du tout de son corps, elle rompit d’elle-même le lien pour ne pas subir plus longtemps les effets de cette téléportation forcée. Instinctivement alors, elle se retourna et bondit, d’un saut gracile et tout simplement olympique en terme de prouesse, afin de se poser de nouveau sur le plancher qui séparait la pièce chauffée et la terrible zone enneigée. Elle se sentait extrêmement malade, mais ça allait passer, ce n’était qu’un effet du choc soudain, elle saurait s’en remettre, tout au plus put-elle se permettre un propos auprès du Kroxigor, avant d’aller se réinstaller près du feu, visiblement affectée :

« Oko Rekoshotok ato Iko Kashala. Ko Shar Heshatelo Ekosha. »*****


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* « La petite prêtresse me possède, et les traîtres veulent mon pouvoir. Une prêtresse blessée est une prêtresse fragile. Une prêtresse fragile est un Esprit fragile. »
** « Je ne t’ai pas fait venir. »
*** « Suis-moi. »
**** « Tu es venue de l’eau froide, je me trompe ? »
***** « Un puissant pouvoir dans la petite eau froide. Pour nager entre des mondes différents. »

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Le métro et la gare / Re : La loi de Murphy [ Pv ~ Lissandre Verrières]
« le: dimanche 07 février 2021, 18:22:31 »
L’air lentement de plus en plus absente, elle eut même lors d’un instant le plus grand des mal à se rappeler ce qu’elle faisait ici. Lissandre, sa chère ami, et elle-même, se trouvait actuellement dans un garage, c’était un fait, mais pour quelles raisons, elle commençait à avoir du mal à s’en rappeler, les choses se mélangeant dans sa petite tête avec de plus en plus de perfidie. Elle se souvenait qu’elle avait rencontrée la belle étrangère plus tôt, mais ne comprenait plus non plus pourquoi elle s’entendait si bien avec elle, pourquoi elle était devenue si vite si précieuse à ses yeux. Un véritable fouillis qui ne manqua pas de se complexifier quand elle tourna son regard flou en direction du visage de l’homme qui blablatait à leur côté. Ce vieux bonhomme était tant et tant affable que c’était même à se demander si il était capable de cesser de parler, cette pensée seule manquant donner envie à la demoiselle de rire sans qu’elle ne sache pourquoi. Elle était juste dans un état second, et son état physique déplorable n’était même plus suffisamment important pour qu’elle y perde quelques instant à s’en enquérir. Le pire ? Quand elle se sentait gênée, dérangée par l’excitation que sa chair exprimait de la plus honnête des manières, elle avait tendance à bouger un peu son corps, à le frotter presque sur le fauteuil comme pour tenter de satisfaire ce besoin, ayant juste alors le malheur de le rendre plus vif, plus insidieux, plus invitant encore. Elle ne maîtrisait plus rien, vivait ces événements de manière si lointaine qu’elle ne parvenait plus à en attraper la substance… Tout au plus observait-elle son amie, tout en essayait de comprendre un peu ce qu’il se jouait.

Elle avait l’impression qu’elle avait peur. Il ne faut pas avoir peur Lissandre, les choses se passent … étrangement c’est vrai, mais Enothis était là, et elle était prête à faire ce qu’il faut pour s’assurer que tout se passe bien, non ? D’ailleurs pourquoi les choses se passeraient mal, hein ? Est-ce que quelque chose s’était déjà mal passé ? Elle tentait de se souvenir mais ne parvenait pas à se remettre en tête le début de la soirée, comme si soudainement tout ce qu’il s’était précédemment passé était tombé dans un gouffre profond. Mais visiblement, les choses se passaient pas encore comme il faut ici, son amie à la tenue rose étant en train de … de se battre avec le vieux monsieur ? Non ce n’était pas vraiment ça, est-ce qu’ils étaient en train de s’engueuler ? Rah, elle ne comprenait pas, mais elle avait chaud, et ne parvenait pas à faire autre chose que haleter, comme si tout son corps avait besoin d’un peu de fraîcheur, d’un peu de calme, d’un peu moins de bruit et de confusion. C’est d’ailleurs à ce moment que la jeune femme entendit le vrombissement étrange du mur du fond, et qu’elle tourna un œil perdu, fiévreux et hagard en direction de l’ouverture qui se fit dans les profondeurs du garage. Est-ce qu’elle le rêvait ? Est-ce qu’elle hallucinait ? L’égyptienne regarda autour d’elle pour finalement remarquer que Lissandre observait aussi les lieux avec un air fort dégoûté, suffisamment pour que la lycéenne se tourne à nouveau en direction de cette zone secrète en cherchant ce qui pouvait rendre son amie aussi craintive. Sûrement la grosse chaise molletonnée d’un cuir marron vieillot au milieu de la pièce. Qu’il était laid ce fauteuil, franchement, une horreur ! On aurait dit la dernière assise d’un condamné à mort, le genre de chose sur lequel l’on ne veux jamais avoir à poser ses fesses.

Pourtant, elle sentit sa chère amie la prendre contre elle, et l’aider à se déplacer en direction de la-dite assise. Boarf, comme si ce gros morceau de cuir dégueu méritait qu’elle s’y attarde, tout ce qui comptait dans le cas présent était Lissandre. Elle était fraîche, elle était douce, elle sentait bon dans le fond, même si elle semblait trembler un peu. Est-ce que sa chère amie avait froid ? Elle aimerait sincèrement la réchauffer, la tenir contre elle, peut-être même que… L’égyptienne leva son regard sur les lèvres fines et roses de son amie de la soirée, et ne manqua pas d’en souligner la ligne charnel de son regard. En fait elle en avait envie oui, de l’embrasser. Elle ne savait pas pourquoi Lissandre la portait, ni même comment elle avait devinée qu’elle avait les jambes trop faibles là de suite pour se déplacer d’elle-même, mais tout ce qui occupait son esprit était le visage délicat mais blessé de sa compagne. Enothis n’avait plus d’yeux que pour elle dans le fond, elle oubliait quasiment la présence du vieil homme, qui continuait pourtant d’énumérer des saloperies tandis que la belle française déposait sa compagne de la soirée dans le vilain fauteuil. Autant être assise lui plaisait, autant elle n’était toujours pas bien fan de cette horrible support sur lequel Lissandre venait de l’installer, si bien qu’elle se mit à hésiter. Est-ce qu’elle refusait de rester sagement assise ? Après tout elle avait le droit de dire non, même si celle qui l’avait installée était sa précieuse camarade. Mais en même temps elle n’avait pas vraiment envie de blesser la demoiselle à la tenue rose, cette demoiselle qu’elle appréciait tant dans sa présence et sa volonté de prendre soin d’elle, de l’aider. Puis étrangement, elle comprit enfin quelques mots au milieu du bourbier absolu de bruit que sa petite tête créait, imaginait, mélangeait :

« Voilà ce que je vous propose. Chacun fait plaisir à un autre. Je filme tout. Parce que, vous savez, à mon âge, la mémoire ce n’est plus trop ça, hein ! »

Hein ? Faire plaisir ? Filmer ? Cela éveillait quelques chose chez elle mais …. mais rien qu’elle ne parvenait à expliciter avec quelque chose de clair, de continu. Sa mémoire lui provoquait quelques flashs de situation qui lui semblaient étrangères, lointaines, et elle commença à avoir…. Sacrément mal au crâne. Ouille sa tête ! Non, ce n’était pas agréable du tout, elle en avait marre et elle voulait, elle voulait …. Elle voulait reprendre les choses en main ! Qu’est-ce qu’elle désirait, qu’est-ce qu’elle avait envie de faire dans la situation actuelle ? Ne pas être sur ce putain de fauteuil déjà ! Elle était une ancienne prêtresse louée de tous, ce n’était pas pour se retrouver sur un cuir rêche et désagréable ! Et puis elle voulait embrasser Lissandre bon sang, elle voulait qu’elle soit heureuse, qu’elle puisse être bien, pas qu’elle ait l’air apeurée ou triste. Comme ce qu’elle était maintenant quoi ! Parce qu’elle voyait bien que son amie n’allait pas bien ! Se mettre debout ? Ça allait être une première étape nécessaire franchement, mais l’égyptienne savait bien qu’elle allait avoir le plus grand mal à le faire ! Tant pis, elle s’en sortira avec détermination et désir ! Désir pour sa belle Lissandre qui méritait du réconfort. Un réconfort qu’elle seule pourrait lui apporter, elle en était certaine, ce n’était pas comme si elle ne pouvait pas lui … lui … lui faire du bien non ? Après tout elle en avait tellement envie, tellement envie, elle en avait marre d’avoir si chaud en elle, elle n’en pouvait juste plus, Enothis avait besoin de sauter sur l’occasion. Cela demandait juste un peu d’honnêteté, un peu d’assurance. Alors elle se releva d’un coup, tellement sec qu’elle tituba un court instant, alors même que leur hôte finissait de parler :

« Tu n’as plus l’air de savoir comment t’exprimer. Probablement l’admiration de ma vitrine. A moins que ça la peur de quelques électrochocs de plus ? Donc, voilà un plan possible. Tu t’occupes de ta copine en éteignant son feu intime de ta langue. Elle, elle s’occupe de la raideur douloureuse dans mon slip. Et moi, moi, je viens tremper ma belle moustache dans ton jus de demoiselle. C’est un bon plan, non ?
- Oooooooooh ta gueule le vieux hein !? Tu saoûles ! J’te jure tu saoûles. Bla bla bla bla bla tu dis que des bêtises. Trop de bêtises. »

Elle regarda les deux occupants de la pièce, bouches-bée, incapable de réagir à ce soudain éclat de la jeune fille qui était encore un instant plus tôt tellement perdue dans ses pensées qu’elle semblait quasiment éteinte, sans la moindre réaction. Maintenant, elle campait debout au milieu de la pièce, quasiment drapée dans sa fierté, et vu qu’elle avait obtenue le silence de la part du vieil homme, elle ne manqua pas d’acquiescer du chef comme pour signaler qu’elle était contente avec ce résultat. Bon cela n’ôtait en rien l’air perdu d’Enothis, ni même ses joues écarlates des effets de la drogue. En revanche, elle semblait avoir tant regagné du poil de la bête qu’on pouvait presque lui accorder autre chose que le statut de poupée de chiffon, celui-là même qu’elle avait gagnée avec les effets de la canette trafiquée. Alors, toujours sans qu’elle ne soit capable de raccorder un fil de sa pensée à un autre, elle se tourna vers le vieil homme abasourdi, puis vers Lissandre, de laquelle elle s’approcha alors vivement pour la prendre dans ses bras avec grande tendresse.

« Oh Lissandre, pardonnes moi ! Je suis désolé de t’avoir fait peur. Hé hé je comprends pas grand-chose mais je vais bien, regardes. Ne sois pas triste ma belle Lissandre, là, là, regarde-moi. »

Elle parlait instinctivement d’abord, mais surtout, elle parvint assis à amener son amie à baisser un peu le menton vers elle, qui se trouvait un brin plus petite que sa camarade de la soirée. Et quand elle amena son visage à bon niveau, c’est sans la moindre forme de honte et de gêne qu’Enothis se mit sur la pointe des pieds, embrassant alors son amie sans la plus petite once de doute. Elle l’embrassa longuement, amoureusement même si l’on puis estimer d’un point de vue extérieur ce qu’il se passait. Car une main derrière la tête de l’anglaise, et l’autre dans le creux de son dos, c’est avec un désir qui ne demandait qu’à être assouvi que la jeune femme se permit ce baiser fou qu’elle offrait à son amie, comme pour lui communiquer l’ensemble de son bien-être, et peut-être un brin de sa confusion. Elle voulut aller chercher sa langue un instant, comme pour l’emporter dans ce fougueux instant, puis soudain se décrocha du souffle de la belle demoiselle entre ses bras, l’observant avec ce ton de malice étrangement perturbant dans le regard. Était-ce là la fin de cet assaut soudain ? Sûrement pas, la petite égyptienne rougissant de toute son âme juste après, malgré un sourire béat, et comme si elle ne pouvait soudainement plus faire face à l’acte qu’elle venait d’accomplir, elle s’écrasa entre les seins de son amie, comme pour se cacher, tout en riant bêtement :

« Aaaaaaaaaaah j’ai embrassée Lissandre, j’ai embrassée Lissandre. Mouuuuuh au secours, que la honte me submeeeeerge j’ai été vilaine. Hé hé hé hé hé ! »

D’une joie à toute épreuve, elle se redressa doucement, encore nichée tout contre le torse de son amie, et l’observa de cet air doux et perdu, terriblement à l’ouest dans le fond mais aussi particulièrement déterminée envers les quelques sursauts de logiques qui pouvaient atteindre son esprit embrumé :

« J’ai chaud tu sais ? Si chaud que j’ai des envies … aaaah terribles. Je peux pas te dire, c’est siiiiii… Oh mon dieu si dépravéééé, comme j’ai honte ! Aaaaah… aaaaah je peux peut-être le chuchoter ? »

Elle reprit alors, tout bas :

« J’ai envie de t’avoir, touuuuute à moi, rieeeeeeen qu’à moi, ma belle Lissandre »

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Comment ne pas comprendre que le jeune homme était terrorisé par la présence en face de lui. En même temps, Emaneth ne parvenait jamais à contenir sa nature quand elle était en colère, et comme certains bédouins pouvaient le dire dans le pays natale de l’esprit du désert : « Ce qu’il y a de terrible avec le sable, c’est qu’il peut être aussi doux que trompeur. En revanche, une fois que la tempête naît au coeur du désert, rien ne saurait l’arrêter, et l’homme ne peux que subir son ire jusqu’à ce qu’elle se soit lassée. ». Ici, la tempête était dans une telle furie que bien peu de choses sauraient d’ailleurs la ramener à la raison. Même la voix d’Enothis, en son coeur, ne parvenait à toucher son esprit, la Djinn n’ayant à offrir dans l’instant que fureur et désirs meurtriers, même si elle n’aurait sut se permettre d’atteindre de telles extrémités. Non, plus que tout cela, plus que l’envie d’attraper la forme frêle et tremblotante devant elle et d’aller la clouer au plafond avant de le laisser crever dans le béton dont était fait le bâtiment, elle savait qu’elle se devait de comprendre le danger qui l’avait affectée, et par extension, Enothis. Alors, forcément, malgré la débauche d’effets ésotériques en tout genre qui se manifestaient autour d’eux, l’esprit des sables se contentait de se poster devant lui, dans toute sa rage la plus mystique, et l’intimait à la clarté la plus franche si il ne voulait pas finir entre ses griffes, à couiner comme la souris malchanceuse qui aurait finie sous la patte d’un chat trop joueur. Et visiblement, pour l’instant, elle n’avait que réussie à le faire disjoncter, le pauvre jeune homme semblant s’évertuer à parler de quelques sujets divers, sauf celui qui l’intéressait :

« Je ... je te reconnais. Je t'ai vu ... cette nuit. Je ... j'ai voulu t'aider mais on m'en a empêché. Je t'ai vu souffrir et je n'ai rien pu faire! J'étais prisonnier de ce cauchemar!! »

A part lui confirmer qu’il était bien dans le rêve, qu’il était conscient, et donc qu’il avait pleine capacité à estimer, observer, et agir dans celui-ci, difficile de sortir quoi que ce soit d’autre dans son blabla inopérant et manquant tristement de sincérité à ses yeux. Emaneth ne pouvait tout simplement pas y voir la moindre forme d’intérêt. En même temps, aveuglée par la rage qui la caractérisait en cet instant, elle n’avait pas vraiment l’esprit à offrir quelques formes d’empathie envers le jeune homme paniqué. Non, tout ce dont elle avait besoin, c’était d’obtenir les réponses à ses questions, et il les évitait. D’ailleurs, les lieux ne manquaient pas de répondre à son impatience, le capharnaüm des casiers ne manquant pas de s’amplifier à mesure que Kaïto déblatérait ses idioties. Dire qu’en quelques anciennes époques, elle n’aurait guère donnée autant de chances à quelqu’un, qu’elle l’aurait tout simplement fait éviscérer sur place et qu’elle aurait choisie une autre personne au hasard pour répondre à ses interrogations. Finalement, le fait de devoir côtoyer et protéger Enothis l’avait sûrement adoucie, malgré tout ce qu’elle pouvait en penser. Elle hésita d’ailleurs un instant à lâcher le téléphone et tordre le cou de cet innommable petit morceau de bouse de doryphore, mais elle ne le fit pas. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il reprit la parole, se permettant un petit instant de respiration, peut-être même la Djinn pouvait-elle parler ici d’audace, et elle fut tant surprise que cela la cloua sur place :

« Tu as fait disparaitre Enothis!! Où est-elle? Si tu lui fais mal, je te tuerai !!
- Que ! Tu... »

Peut-être voulait-il mourir en faite ? Parce que là, oser l’attaquer, oser prétendre qu’il serait en mesure de lui faire du mal, de s’en prendre à sa divine personne, et tout cela sous le postulat tout simplement insupportable qu’elle aurait été la source des malheur d’Enothis, c’était le genre d’affront qu’elle ne devrait jamais laisser impuni ! L’égorger aurait été trop long et salissant, mais de lui rompre le cou ne saurait être un châtiment assez lourd pour sa bêtise et son manque de réflexion. Elle devrait … quoi ? Lui faire bouffer du sable jusqu’à ce que sa panse explose ? L’emporter dans quelques tristes lieux et le faire cuire sous un soleil de plomb ? En fait, des idées de torture, de châtiment, elle pouvait en avoir tant, et des plus imaginatifs, qu’elle se perdait à en trouver un qui soit adéquat pour le comportement tout simplement stupide de son interlocuteur humain. Elle restait figée dans sa posture de domination absolue, et laissait son esprit virevolter entre les idées les plus violentes et les plus sadiques, s’assurant de choisir exactement le moyen de tirer de ce petit abruti les plaintes les plus pénibles et satisfaisantes qu’elle saurait ouïr d’une oreille attentive. Sauf que pour l’instant, elle ne l’était pas, attentives, et l’ignorant complètement quand il parla de sa beauté, elle ne fut tirer à nouveau de ses pensées qu’une fois que le jeune homme se permit enfin de jouer au jeu dont ELLE avait édicté les règles. Assez simplement, elle entendit le mot qui l’intéressait, le « smartphone », et cela ramena immédiatement son attention sur le jeune homme pour boire l’ensemble de son propos, la plus petite forme d’explication, tandis que ses yeux d’émeraude étaient plongés dans les siens :

« ...Je n'ai rien fait avec. Personne ne m'appelle à part mes parents et ... je ... je navigue un peu sur internet. J'ai installé une appli hier soir d'une société qui prodigue des services bizarres. Ça m'a parut étrange mais quand je l'ai lancée, rien ne s'est passé. C'est la dernière qui apparaît sur mon deuxième screen, faut juste faire glisser l'écran. »

Une application ? Elle fronça les sourcils, puis alluma le téléphone sans aucuns soucis pour répondre aux informations qui avaient été données par le damoiseau. Elle allait avoir ses réponses, enfin, et peut-être qu’avec un minimum de chance elle allait le laisser en paix si elle y trouvait ce qu’elle cherchait. A la place, le pauvre Kaïto eut encore le malheur de parler un peu trop, sur un sujet qui était … Bien trop tendancieux pour que la Djinn accepte encore quelques propos de ce genre :

« Rend moi Enothis, t'as pas le droit de lui faire mal …
- FERME-LA ! Enothis ne serait même pas ici, en ces lieux, si je n’existais pas. Alors tu fermes bien TA GRANDE GUEULE si tu ne souhaites pas que j’abrège définitivement ta petite vie de salopiot accroc au sexe. Je suis le seul rempart qui existe entre Enothis et l’ensemble des problèmes qu’elle peut connaître, alors la prochaine fois que tu t’avises, ne serait-ce qu’un instant, de prétendre connaître cette demoiselle, ou même de vouloir la protéger, je vais te faire comprendre de la manière LA PLUS SANGLANTE pourquoi JE suis la solution à sa vie. »

Une fois qu’elle s’était assurée de parfaitement avoir fait passer son message, elle observa l’outil du jeun homme avec un intérêt certain, atteignant l’application dont il lui parlait en un instant passablement court. Au moins rangeait-il bien son téléphone contrairement à Enothis, ce qui faisait qu’il ne possédait que deux pages d’applications, dont chacune avait sa propre place dans un petit dossier correspondant. Finalement, Enothis pourrait apprendre beaucoup de cet idiot, elle qui collectionnait les logiciels sans utilités, les jeux bidons aussi, mais qui surtout n’avaient jamais mis une seule fois de l’ordre dans ses affaires, laissant l’ensemble devenir un chaos insupportable de plus de 6 pages et donc la Djinn ne voulait normalement jamais s’y mêler. Enfin, l’esprit du désert vint à appuyer de son doigt sur l’icône qui semblait avoir été installée en dernière, et à l’instant même où elle produisit cette action, un horrible frisson la traversa de part en part, résultante ignoble d’une sensation qui manqua même la faire vomir. Dès que l’application s’était lancée, et que la petite page de garde représentant un chapiteau laissait entrevoir un petit visage pixelisé ressemblant étrangement à Enothis était apparu, l’appareil purement technologique de l’étudiant s’était mit à exhaler une épaisse fumée ôcre rempli d’une malveillance évidente. Visiblement, cet effet était tout à fait imperceptible pour l’humain, qui n’avait pas eut la moindre réaction, mais la Djinn, elle, y voyait une influence qui n’était pas DU TOUT bienveillante, l’obligeant alors à faire un choix drastique. Le téléphone était devenu le relais d’une influence sombre et malicieuse, il n’était tout simplement pas envisageable de l’en libérer d’ailleurs, alors Emaneth… Allait tout simplement régler cela par la force.

« Je ne sais pas qui est le crétin qui a put te donner ceci, ni même comment il en a fait l’acquisition. Mais tu sais quoi ? Il t’a prit pour un sacré blaireau. Il n’y a que maléfice pour catégoriser ce que produit cette application. Et vu que je suis plutôt grande seigneur, je m’en vais régler le problème et t’éviter quelques terribles malédictions à venir. »

Les portes des casiers claquèrent à l’unisson quand la Djinn jeta le téléphone en l’air. Ce qui s’ensuivit se déroula extrêmement vite en revanche. L’ensemble de l’ambiance lourde et sombre se calma, tandis qu’Emaneth perçut quelques ombres derrière la porte des vestiaires. Des personnes s’apprêtaient à rentrer, et elle n’avait plus que quelques instants pour agir, la moindre présence supplémentaire rendant sûrement ses pouvoirs inefficaces au vu de son état de fatigue quasi-permanent au Japon. Sûrement que le claquement des casiers fit hésiter ces soudaines intrus, et cela donna à la Djinn le peu de temps dont elle avait besoin pour agir, et prévenir sa chère protégée. Amenant ses deux poignets l’un vers l’autre, Emaneth vint écraser le téléphone en station dans les airs entre ces derniers, le broyant en petits morceaux ridicules de technologie inopérante. Puis, elle se rabattit en toute urgence dans le corps de sa protégée, se réduisant à un petit rien discret tout en laissant soudainement la demoiselle aux yeux d’ors revenir à l’avant de la scène. Tout ce qu’elle put faire avant fut de prévenir Enothis de ce qu’il se passait à l’entrée : Quelques quatre jeunes femmes se tenaient à l’orée, semblant agitées, et elle s’apprêtaient à rentrer dans la pièce à vive allure.

Soudainement de retour et un peu perturbée par la violence du changement, l’égyptienne ne fit pas dans la dentelle, et fit le choix de la solution la plus rapide et évidemment… la plus discrète pour l’instant. Elle attrapa l’étudiant par le bras et se jeta en direction du plus proche casier qu’elle pouvait ouvrir, ce qui n’était guère un problème vu l’action précédente de sa consœur. Puis elle se cacha dedans avec le jeune homme, et en referma la porte avant même que quiconque n’ait eut le temps de tourner la poignée des vestiaires. Ainsi, la situation changea du tout au tout, la petite demoiselle et le jeune homme se retrouvant coincés, dans ce lieu étroit, à regarder comme il le pouvait par les fentes à la hauteur du regard d’Enothis afin de gagner le plus petit brin d’informations.

*
*   *

La porte s’ouvrit d’un coup, sans le moindre souci, Hirashi sautant dans la pièce avec un balai-brosse entre les mains :

« QUI EST LÀ !? »

 Rien. Pas la moindre réponse. Les lieux étaient parfaitement vides, et la lycéenne, accompagnée de ses trois amies, se regardèrent de manière un peu circonspectes, incapable d’imaginer qu’elle venaient d’imaginer ce qu’elles avaient entendues. Pourtant, depuis le couloir, la cacophonie ambiante était telle qu’elles avaient sincèrement crûe que quelques idiots avaient eut la mauvaise idée de fouiller les casier des femmes pour aller y piquer tout ce qui pouvait y traîner. En même temps, les hommes du complexe scolaire étaient tous des gros idiots lubriques, et cela n’aurait pas été la première fois que des disparitions seraient survenues. Mais là, les quatre femmes avaient eut l’espoir de prendre les criminels juvéniles la main dans le sac, afin de tous les envoyer à la direction et de leur faire connaître un véritable et bon jugement. À la place, elles se trouvaient là, presque stupides d’avoir agit avec autant de véhémence, et contemplaient les lieux vides de vie avec un gros froncement de sourcil. Et si la première commença à progresser dans les vestiaires en observant partout autour d’elle, ce fut seulement pour faire un signe à ses amies de la suivre, les quatre engageant leur progression curieuse et observatrice :

« C’est quoi ce merdier Hirashi ?
- J’sais pas … Bon, on vérifie rapidement les casiers et on ferme la sortie. Faut quand même qu’on se change et j’veux pas de mauvaises surprises. J’te jure, le club de théâtre a vraiment besoin de réparer ses vestiaires, ça devient l’enfer de se balader dans le lycée à chaque fois. »

Lentement, Hirashi alla fermer la sortie vers le terre-plein qui servait aux cours de sport, laissant le soin à Jima, Koruha et Machiko de faire le tour de la pièce. Tout ça était vraiment étrange, mais bon, si elles ne trouvaient rien, elles n’allaient pas plus se prendre la tête.

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Le temple Shinto / Re : Aux prières d'une nuit enneigée { Pv ~ Klaus }
« le: dimanche 31 janvier 2021, 16:19:24 »
L’esprit haut perchée était clairement dans une posture de défense, mais elle était capable de bien plus selon le comportement de l’étranger Terran. Très honnêtement, ils étaient tout les deux seuls dans cette nuit de tempête, ce qui permettait à la Djinn d’user de ses dons sans qu’elle ne risque un seul instant de s’épuiser, et parmi ses nombreux pouvoirs altérant le monde, nombreux étaient de ceux que cette bête n’aurait sûrement aucune chance de contrer. De toutes manières, dès qu’elle eut le temps de l’observer, l’esprit du désert au regard d’émeraude avait longuement observée l’essence de cet être, et n’y percevait pas de formes de magie de quelques sortes. En sommes, outre son incroyable nature physique, le puissant et titanesque saurien ne pourraient pas avoir l’occasion de se tirer de ses griffes si elle devenait sérieuse, et ce genre de constat eut en premier lieu le don de la rassurer. Ne restait donc qu’à voir son comportement et de réagir selon. Il était visiblement bien plus tendu maintenant qu’il l’avait vue capable d’accomplir quelques prouesses physiques dont la logique ne pouvait qu’échapper à la conscience humaine, et sa posture laissait entendre qu’il était prêt à en découdre si le besoin s’en faisait sentir, rendant le spectacle relativement… intrigant d’un point de vue extérieur : Le puissant et musculeux crocodile humanoïde prêt à fondre sur la forme ridicule mais terrible de la prêtresse en proie à une véritable perte de pudeur. Une scène digne d’un film, où étrangement David et Goliath auraient subitement changés de place !

Pourtant, l’affrontement ne vint jamais, notamment grâce aux propos d’Emaneth. En fait, elle ne parlait même pas la même langue que son interlocuteur. Si le puissant guerrier kroxigor y faisait attention, le mouvement des lèvres de cette femme habitée par l’esprit ancestral ne collait pas du tout avec les sons qu’il percevait. Ce dont la Djinn faisait usage était un parlé chanteur, ancien, un souffle que l’on pouvait entendre dans les vents ondulants du désert, et qu’elle réutilisait ici en le chargeait de ses pouvoirs pour  le rendre intelligible. En somme, elle produisait une suite de sifflements et de stridulations qui, une fois chargés de ses dons, lui permettait de convoyer images et paroles compréhensibles pour ceux et celles à qui elle dédiait son expression verbale. Un procédé un peu complexe, mais n’ayant guère la connaissance du langage de cet énorme saurien, ni même de son vocabulaire ou de ses représentations culturelles, elle avait besoin de faire usage de ce genre de tour de passe-passe pour réussir à échanger avec lui. Et il sembla la comprendre comme elle le désirait, la posture et le comportement de cette bête changeant soudainement quand il se mit à l’entendre parler sa langue. Sûrement la surprise était en train de prendre le dessus sur la méfiance, étant donné qu’Enothis était normalement incapable de comprendre son langage ou de le parler comme elle venait de le faire. En revanche elle lisait dans le regard du saurien qu’il restait calme, qu’il ne prenait pas plus peur que cela face à ces changements. Était-il si preux que les risques d’une rencontre face à une entité spirituelle lui paraissait bien maigre ? Ou avait-il simplement déjà observé ce genre d’événements ? Sûrement quelque chose qu’elle se devra de lui demander ensuite.

« Ik Eto Kromcota vo SharLeko . Ik Eto Sograko Da Cota tol. Tol Da Shankhti Ankikoshor. Ik Tarsha Shar Ankla Da Ashar Kal, Hoshtol, Ko Akoto Shankhti Ankikoshor. »

De la même manière qu’elle lui parlait par le biais de quelques vibrations ésotériques dans l’air, elle avait commencée à créer dans l’air un fin tissage d’une magie élémentaire, comme les Djinns savent si bien utiliser, afin de créer l’effet inverse de ses propres pouvoirs : traduire les paroles de la bête étrangère pour qu’elle en comprenne les sens. Ainsi, quand la bête lui parlait, elle le voyait bouger sa mâchoire de manière relativement archaïque, mais les vibrations sonores qui s’en échappaient flottaient un instant dans les airs, avant de repartir jusqu’à son ouïe sous une forme traductible. Et honnêtement, Emaneth ne savait trop comment réagir. C’était bien la première fois que lors d’une de ses apparitions elle n’était pas prise pour une monstruosité, ou au contraire à la légère de la part de son interlocuteur. Même si c’était triste, les humains étaient de telles erreurs de la nature en terme d’instinct et de réflexion logique qu’ils ne voyaient jamais en elle autre chose qu’un danger terrible, ou simplement une lycéenne qui avait pété les plombs, ce qui avait toujours tendance à grandement compliquer ses échanges. Là ? Kromcota vo Sharleko restait à une juste distance, prudent, mais ne la fuyait pas. Il lui répondait respectueusement, et ne cherchait pas à tourner autour du pot, lui livrant les réponses qu’elle attendait de lui, malgré une logique de pensée qui restait, à ses yeux, étrangère et un peu sauvage. Une conception du monde très imagée en somme, même si cela ne rendait pas l’intellect de cette bête inférieur à celui d’un être humain. Ce n’était juste pas la même sensibilité au monde. Enfin, elle était donc … positivement surprise et touchée, si bien qu’elle était grandement … intéressée !

« O to ? Doka Eto to ? Itoka Tarsha Iko Ank Kal ? »

Et en plus, contrairement à mille autre personnes qui auraient eut le don de passer à côté de cette information, lui, le saurien d’un autre monde, avait déjà comprit qu’elle était simplement autre chose que la prêtresse. Il avait donc clairement déjà vu un cas de possession, et établissait une claire différence entre la petite prêtresse au grand coeur, et ce qui lui faisait désormais face depuis les hauteurs du plafond. Non seulement cela allait lui simplifier la vie, mais surtout elle allait pouvoir se permettre d’échanger de manière claire avec cette chose qui ne montrait décidément pas de forme d’agressivité. Elle allait sûrement débuter par quelques excuses pour son comportement un peu alarmiste d’ailleurs, non pas qu’elle ne s’en veuille, mais elle avait bien le devoir de lui offrir un propos sincère après avoir manquée le traiter comme le plus grand des dangers de ces lieux. Se détendant donc, elle quitta son perchoir invisible d’un mouvement agile, se laissant tomber au sol avec grâce, même si encore une fois la tenue des plus légères de la prêtresse ne manqua pas de se faire bien traître, voletant légèrement dans les airs pour laisser pleine vue sur la peau sombre et la chair délicate de la jeune femme. Enothis gloussa de honte au coeur de sa propre enveloppe, mais c’était toujours la Djinn qui était aux commandes, et elle s’en moquait qu’un être masculin ait vision sur quelques morceaux de peaux. En tout cas, une fois rattrapée au sol, elle se redressa tout en venant chercher de son regard lumineux celui du Kroxigor, puis elle se mit à parler, laissant ses arts ésotériques faire le reste :

« Ik eto Emaneth, Enothis Sograrotoli. Ik eto erak shanktitoratoli, eto ota ekosha erak. »*

Le parler Kroxigor avait cela de brutal qu’il était difficile de le conjuguer, ou de lui donner des nuances particulières, ce qui n’était pas vraiment dans la nature de la Djinn. Elle aimait blablater, dire des choses pour ne rien dire, et dans l’ensemble de ses élucubrations, elle se retrouvait à avoir un langage particulièrement chargé, qui ne convenait pas à la façon de voir et de procéder de ces énormes sauriens. Lui annonçant donc qu’elle provenait d’un monde fait de sable pour évoquer le désert dont elle avait normalement l’habitude, elle se doutait que la puissante bête allait commencer à se poser des questions, surtout que les lieux environnant n’avaient guère l’apparence de zone désertique. Comment allait-elle expliquer en revanche le fait qu’elle usait du corps d’Emaneth, cela allait être autrement plus compliqué, et il était désormais temps qu’elle le rassure quand à sa prise de pouvoir sur la chair de la jeune femme humaine. Elle s’essaya donc à une explication un peu plus profonde de leur environnement, un moyen de lui permettre de se faire une légère carte mentale de ce monde et donc de l’endroit où il était arrivé :

« Ik Enothis tarsha kal ko sograro shekta kadavotoli. Ekosha erak yakjtoli eto kadavotoli. Ik o Enothis otaka, shoko ankikoshor da Japon. Iko shoko da oko ekosha. »**

L’esprit s’arrêta un instant, puis reprit du même ton pour ensuite lui expliquer la question du langage, et de pourquoi ils parvenaient à se comprendre malgré le manque absolu de connaissance des deux dans les paroles de l’autre :

« Ik rekoshotok eto oko. Heshatelo ishkato aketo telo ishkato. »***

Plus qu’à lui laisser digérer tout cela.

* « Je suis Emaneth, la protectrice d’Enothis. Je suis un esprit sacré des sable, provenant du désert »
** « Je prends possession d’Enothis pour la protéger de ceux qui blessent. Les traîtres du désert sont de ceux qui blessent. Nous sommes venues ici, l’île du Japon. Petite terre d’un grand monde. »
*** « Mes pouvoirs sont grands. Changeant les langages différents en même langage. »

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One Shot / Re : Une proie pour en chasser une autre { Pv ~ Setyhs/Tetyhs }
« le: dimanche 31 janvier 2021, 16:15:38 »
La mercenaire n’avait plus aucune envie de jouer, ou de donner quelques formes de sympathie à ce duo de demoiselles à la nature bien peu prudente. Les deux longues fentes encore grésillantes dans son estomac lui avaient été bien suffisantes pour comprendre que celle qu’elle venait de sortir du combat momentanément était relativement dangereuse, et elle ne voulait pas lui donner d’autres occasions de lui porter le moindre petit coup. Par chance, ou par le sort cruel du destin, elle n’était pas sa cible, sa sœur seulement l’était, et elle allait donc juste résumer son comportement aux actions les plus professionnelles : récupération, neutralisation, extradition. En ce sens, elle avait à la fois réveillée ses jambes mécaniques pour les intimider, mais surtout pour donner un ultime message à ces deux jeunes gens : ils ne sauraient pas la distancer. Elle était une combattante qui faisait dans l’agilité et la vitesse, point la puissance brute, et elle allait désormais révéler son plein potentiel à leurs yeux, malgré le léger manque de discrétion que cela impliquait.

Elle observa autour d’elle. Pas de réactions de la part de sa cible. Soit elle ne l’avait pas entendue en ayant prit la poudre d’escampette, soit elle faisait comme si de rien n’était. Ce n’était pas une solution, et en d’autres circonstances, ce genre d’action aurait eut tôt fait d’être critique, étant donné que Belphegor aurait tout aussi bien put se diriger vers la petite renarde au sol et lui faire sauter la tête des épaules pour s’assurer de ne plus être dérangée. Décidément, ces deux enfants avaient bien de la chance qu’elle n’avait pas la main trop lourde, et surtout qu’elle ne voulait pas perdre inutilement du temps à achever une personne qui était déjà à terre. Non, à la place, elle enclencha lentement la tension de ses jambes, et s’élança en avant, filant en quatre enjambées surpuissantes jusqu’à la zone la plus élevée du terrain vague, afin de prendre un peu de hauteur et d’observer les environs silencieusement. C’est là qu’elle la vit. Setyhs était en train de fuir. Elle avait atteint la sortie opposée du terrain vague le temps que la Tekhane projette sa jumelle dans les choux, et elle semblait vouloir se diriger vers un milieu plus habité, peut-être dans l’espoir d’y trouver une personne capable de l’aider. C’était … gênant. La mercenaire n’avait tout simplement aucune envie de voir qui que ce soit être mêlé à sa présence, et les humains avaient la mauvaise tendance d’être trop curieux. Ajoutons que dans ce monde, la majeure partie des forces de l’ordre étaient masculines, et la simple idée d’avoir une armada de saloperies masculines à ses trousses manqua lui donner l’envie de vomir. Elle n’allait pas avoir beaucoup de temps, mais elle allait devoir gérer la fuyarde avant qu’elle n’appelle à l’aide.

La mercenaire aux cheveux de sang se plia en avant, amenant ses mains aux sol avant d’étendre la mécanique de ses membres inférieurs en arrière, prenant un appui ferme pour se préparer à un départ détonant. Elle avait elle-même fait les plans pour ces nouveaux outils qu’on lui avait installé après avoir perdue ses jambes, et elle s’était assurée d’en faire un support idéal pour la vitesse et la maniabilité. Couplées à ses armes, elle avait obtenue là un équipement de chasse tout simplement inégalé, et Setyhs allait malheureusement en faire les frais. Elle souffla profondément, puis inspira jusqu’à en gonfler à bloc ses poumons. Les pistons s’enclenchèrent, les tendeurs vinrent lentement trouver leur point de tension maximale, et soudainement… Elle relâcha l’ensemble de cette mécanique, s’élançant tel l’éclair en ligne droite en direction de Setyhs. Le mur sur le chemin ne fit pas long feu face à la puissance accumulée par le corps de Belphégor, l’ensemble volant sur la route dans un superbe éclat de béton qui vint s’écraser sur le bitume, juste avant que la mercenaire plante son arme dans le sol pour s’en servir de pivot. Elle recalibra l’angle de sa course, quelques degrés dût au court instant qui séparait son départ et la position estimée de sa cible, et ne perdit ainsi que le minimum de temps avant que son prochain pas ne vienne écraser la surface grise et lisse de la rue, pour ensuite la briser quand elle se projeta à nouveau vers l’avant. La seconde d’après, elle atteignait la pauvre fuyarde, qui put voir l’arme de la folle furieuse lui passer juste à côté. Avait-elle loupée son coup ? Nullement :

K’leir se planta à nouveau dans le sol, permettant alors à la mercenaire de cesser immédiatement son accélération frontale pour pouvoir pivoter à 360°. Étendant immédiatement sa jambe, elle fauche directement les appuis de Setyhs avant même que celle-ci ne puisse comprendre que le danger qu’elle fuyait l’a rattrapée, la pauvre s’échouant au sol dans la foulée. Et Belphégor ne s’arrêta pas là. La pauvre demoiselle désormais au sol, la mercenaire aux cheveux de sang vint à aboutir son freinage soudain en campant de nouveau les extrémités mécanique de son corps dans le bitume, les enfonçant pour ne plus se laisser emporter dans la vélocité de ses mouvements, puis elle abattit le manche de son arme en direction du crâne de Setyhs. Frappant entre les deux oreilles de l’étrange terranide illusionniste, elle assura de ne pas y mettre l’ensemble de ses forces pour ne pas lui réduire le cerveau en charpie avec les os qu’elle briserait par la-même occasion, mais frappa d’un coup suffisamment sec pour que le choc la court-circuite instantanément. En un instant, où la jeune demoiselle aux oreilles de renard n’avait peut-être même pas eut l’occasion de comprendre ce qu’il se passait, elle se retrouvait au sol, assommée, et Belphégor put enfin relâcher tout l’air qu’elle avait conservée dans ses poumons pour accomplir ce soudain surplus d’activité. Voilà, elle avait sa proie. La rue passante était à quelques mètres, et elle ne pouvait pas risquer que qui que ce soit observe cet étrange spectacle, aussi attrapa-t-elle son colis humain d’une main preste et la jeta-t-elle nonchalamment sur son épaule, avant de passer à l’étape suivante : Son retour au monde Tekhan. Elle se devait de se diriger vers le portail le plus proche, et dans cette extrémité de la ville, elle n’avait d’autre choix… Que de se renfoncer dans les zones résidentielles afin d’atteindre le point T.

« J’arriverai au beau milieu des steppes arides de Tekhos, mais tant pis. Au pire, ce n’est pas comme si je débarquais dans les montagnes… Je devrais pouvoir m’en sortir. »

Renforçant sa prise sur la demoiselle et rangeant K’leir rapidement pour pouvoir s’assurer de bien garder la jeune endormie sur elle et son équilibre au passage, elle s’élança dans les airs, et vint se rattraper élégamment sur un des toits proche. Si elle voulait éviter les regards, passer un maximum par les sommets de la cité était le meilleur choix. Elle prit cependant le temps de ranger ses jambes en repassant rapidement ses doigts sur les capteurs au niveau de son cou, ne voyant plus que défauts à l’idée de conserver cette apparence, puis se mit à courir, sa petite passagère rebondissant sur son épaule à mesure que la femme bondissait de tuiles en tuiles pour s’élancer en direction du portail le plus proche menant à Tekhos. Dans le fond, à force de voyages, elle en connaissait d’autres, plus proches, mais la majorité l’emporterait en direction de divers lieux de Terra relativement lointain de Tekhos Metropolis, et elle avait sincèrement besoin de réduire son trajet au maximum une fois rentrée, la femme espérant sincèrement pouvoir déposer son paquet le plus rapidement possible, et si possible alors que la renarde se trouvait encore dans les vapes.

En tout cas, elle atteignit la zone qui l’intéressait quelques vingt minutes plus tard. Point de risques encourut sur le chemin, elle n’eut qu’une fois à se cacher derrière quelques cheminées poussiéreuses tandis qu’un groupe de passant cheminait dans la rue, tout en ronchonnant qu’ils avaient enfin finit leur dernier travail et qu’ils se devaient de fêter ça. Combien aurait-elle aimée pouvoir fêter sa victoire elle aussi, mais le temps lui manquait encore bien trop, la sécurité aussi. Quand elle débarqua donc dans le cul-de-sac miteux où se trouvait sa voie de sortie, elle manqua soupirer d’aise, avant de foncer droit vers le mur du fond, puis de profiter de son élan pour sauter en direction d’une vieille rambarde, d’y prendre pied, et de s’élancer vers les hauteurs, à quatre bon mètres du sol. Elle s’apprêta à ressentir le changement brusque de réalité, avec la violence cognitive que cela impliquait… Mais il n’en fut rien. Elle atteignit le point final de sa course, resta un instant dans les airs… puis se mit à chuter, sans traverser le moindre passage saugrenu trans-dimensionnel. En panique, elle reprit plus ou moins son équilibre et se rattrapa sur ses jambes avec plus ou moins de grâce, son paquet encore sur l’épaule, mais surtout… Un air profondément dégoûté sur le visage. PUTAIN ! Sa voie de sortie s’était fermée, sans prévenir, sans même qu’il n’y ait eut la moindre indication de cela. Décidément on ne pouvait faire confiance à la magie, et elle ne pouvait tout simplement pas emprunter le portail artificiel produit par la famille Mueller… Elle débarquerait au beau milieu des bureaux de ses tantes, c’était un coup à déclencher un vent de panique !

Pas le choix, elle allait dev… Instinctivement, Belphégor esquiva l’assaut qui lui tomba dessus depuis le ciel, évitant la puissante décharge d’énergie qui s’échoua dans son dos, carbonisant le sol à l’endroit où elle s’était tenue plus tôt. Merde, voilà que la jumelle était de retour en plus !

« Tu ne m’avais pas manquée ma petite furie ! Mais désolé, je n’ai pas de raisons de jouer avec toi. »

Elle aurait put se retrouver coincée dans cette impasse, mais il ne lui fallut que quelques enjambées pour retourner sur les toits, dans une zone où elle avait autrement plus d’espace et de visibilités. Elle avait parlée fort, à haute voix, pour que son adversaire l’entende, mais pour autant elle n’avait pas encore put la retrouver du regard. Est-ce que cet être avait choisit de changer de tactique, de ne pas se risquer au contact après avoir prit sa charge d’épaule ? Peut-être, en tout cas elle se retrouvait à reprendre sa course dans une fuite aléatoire, ses sens en éveil pour débusquer le moindre assaut qui pouvait lui être envoyé. Son objectif ? Désormais, elle ne voyait qu’un portail lui permettant d’assumer une sortie prudente et propre, aussi se devait-elle d’y filer le plus rapidement possible tout en évitant sa poursuivante présumée. Pour l’instant, le soleil était encore debout, mais tandis que ce dernier s’écrasait à l’horizon, sa brillance l’empêchait encore de voir les déplacement du lumineux personnage et de ses techniques relativement chatoyantes. Elle avait besoin de la nuit, celle qui allait arriver d’ici plus ou moins une demi-heure. Le temps qu’elle atteigne le bâtiment en construction se trouvant dans les quartiers industriels de la ville. Décidément, elle ne s’était peut-être pas attendue à une partie de plaisir, mais là cet affrontement battait tout les records d’étrangetés. Des gamins avec des pouvoirs phénoménaux, une fuite sur les toits d’une ville où le moindre spectateur serait le témoin gênant de son inhumanité… Et surtout, le fait qu’elle allait devoir accomplir un saut de l’ange d’ici peu de temps pour atteindre un portail à vingt mètres au dessus du sol pour s’enfuir. Franchement, elle allait le mériter son paiement !

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Enothis ne fit pas mine de se poser plus de questions quand elle alla se reposer. Elle se dévêtit en jetant absolument tout ce qui se trouvait encore sur sa peau de bronze, puis attrapa au mieux une culotte propre dont elle vint se couvrir les hanches avant de se jeter dans ses couettes. Tout était fermé de toutes manières, rien ni personne n’entrerait ! Emaneth ronflait déjà tel le matou heureux, son léger ronronnement interne étant la pire des berceuses pour Enothis qui ne s’en sentait que plus fatiguée, mais elle eut au moins le don de prendre ses couvertures et de s’enrouler dedans, une méthode bien peu élégante il est vrai, mais terriblement efficace pour se maintenir dans le meilleur des états pour dormir. Il faut dire, le Japon était froid, et l’égyptienne avait eut l’habitude de se reposer dans des chaleurs bien plus conséquentes ! En tout cas, sitôt son opération « sushi » aboutie, elle commença à plonger dans un lourd et intense sommeil de plomb, étant tout simplement exténuée par les événements de la journée, et sa veillée tardive alors qu’elle tentait tant bien que mal de réviser encore un peu. Rapidement donc, les songes prirent place dans sa petite tête, et elle n’eut plus aucune raison de garder le moindre petit brin de conscience, glissant vers le plus reposant des sommeils, s’abandonnant à la torpeur. La nuit se promettait un véritable bonheur, encore plus avec la grasse matinée qui devait y être rattachée, alors elle était sereine. La plus heureuse et la plus calme des petite égyptienne aux yeux clos, si seulement elle se doutait du triste destin qui approchait.

Pourtant son esprit sensibilisé à certaines formes de magies sembla vouloir lui confier une information, un message. Puissant dans les dons possédés par la Djinn, il y eut en son être une espèce de réaction face au danger ambiant qui parcourait le plancher de son appartement, tant et si bien que ses songes se muèrent doucement en une mise en garde. D’abord elle vit une ombre. Elle était perdue dans le désert, seule, les sables voletant dans un vent chaud et léger, mais tout ce qu’elle voyait était cette drôle de forme obscure, inquiétante, qui se glissait sur les dunes en sa direction, tel un serpent. Nul besoin de se croire ophiologue pour se douter qu’un être serpentin dans le désert est une présence dangereuse, mais tandis que la petite égyptienne prenait ses jambes à son cou, elle avait l’impression de ne jamais lui échapper, ou tout du moins de ne jamais réussir à le distancer. Cette forme s’approchait, et prenait lentement des contours plus concrets, plus évidents, celle d’un chat aux crocs scintillants. Encore une fois, le rêve ne la laissait pas agir, malgré l’ensemble de sa curiosité. Elle tenta d’appeler Emaneth à l’aide, sa voix se répercutant au milieu des hautes dunes avant de disparaître dans le vide. Et elle sentait son souffle dans son dos, celui de cette chose qui s’approchait d’elle. Un peu paniquée, elle tenta de comprendre ce qui n’allait pas, on peut même dire qu’elle chercha à se réveiller, comprenant qu’elle cauchemardait. Mais rien n’y fit, elle resta figée, incapable de produire la moindre action pour se dépêtrer de cette terrible influence qui venait couvrir son corps de son voile ombrée…

La peur lui fit ouvrir les yeux un instant. Encore assoupie, elle ne comprenait pas trop ce qu’il se passait, mais elle avait surtout froid. Froid à sa jambe. Alors elle se retourna mollement et se rendormie quasiment instantanément, comme si son retour à la conscience lui fut suffisant pour alléger son coeur face au terrible pressentiment que ses songes avaient instillé en elle. Elle tomba dans une torpeur tout ce qu’il y avait d’anormal, étant donné qu’elle ne put ni rêver, ni même réagir, alors que le temps semblaient pourtant s’écouler, long et insupportable. Elle qui avait souhaitée passer une bonne nuit, c’était définitivement râpé, elle n’aura eut ni les beaux rêves, ni le plein repos, et la frustration de ce constat endormi ne l’aida guère à accomplir la fin de sa nuit. Elle était mécontente. Pourquoi son repos n’était-il pas normal, elle qui pourtant avait eut tant sommeil. Et même, comment parvenait-elle encore à réagir à ses états si elle était sensée dormir ? Ça n’avait décidément pas de sens, mais elle ne pouvait pas encore le comprendre, tout au plus restait-elle inerte sans savoir qu’on l’avait droguée pour s’assurer de son déplacement aisé et rapide dans un autre lieu plus discret. Rien ne sembla la déranger sur le trajets, son corps alourdi et muet ne voulant plus lui communiquer la moindre information. Même quand elle se retrouva dans une position tout à fait inacceptable et douloureuse, sa conscience ne fit pas mine de vouloir retourner à la surface, peut-être par une quelconque volonté de ne pas lui faire subir la dramatique situation dans laquelle elle se trouvait désormais. Enfin, tout du moins jusqu’à ce que la main du jeune homme vienne tapoter doucement sur le coin de sa figure, la rappelant lentement à elle, ce qui était somme toute bien cruel.

« ...antillon de ta magie moi !
- Huuun … ? Hein .. ? Quoi mais qu’est-ce qu… Qu’est-ce qui se passe !? HEY ! »

Forcément, avec le réveil vint la panique. Dès qu’elle voulut se mouvoir, elle entendit le crissement des chaînes qui maintenaient ses poignets vers le plafond, et sa tentative de faire un pas fut sensiblement de même acabit, étant donné qu’elle entendit un frottement métallique accompagnant sa perte d’équilibre. Elle se rattrapa comme elle put, son visage se tournant dans tout les sens pour pouvoir observer ce qui se trouvait autour d’elle, mais rien ne sembla vouloir atteindre ses mirettes ! On… On lui avait bandé les yeux, merde ! Oh putain putain putain c’était quoi cette merde !? Les membres du culte l’avait donc bien retrouvée ? Comment pouvaient-ils se permettre d’agir ainsi envers elle ? Non, peut-être même qu’il ne s’agissait que des chiens de l’enflure qui servait de chef à cette organisation religieuse de merde, et qu’ils ne faisaient que suivre les ordres de son esprit détraqué ? Elle ne devait pas paraître faible, elle ne devait pas craquer dans ce genre de moment, la fierté et la supériorité étant les deux seules choses qui pouvait lui permettre de s’en sortir quand elle avait à faire avec ses anciens croyants ! Alors avant de se louper et de repartir à nouveau vers l’avant, elle se redressa, sentant le carrelage froid sous ses pieds, et l’air gelé qui se glissait dans son dos, signe d’un mauvais courant d’air qui envahissait la pièce où elle se trouvait. Ces fils de putes l’avaient sûrement emmenée quelques part loin de tout problèmes… Mais elle avait encore Emaneth, et assez de ressources pour tenter de s’en sortir, la première étape … Étant de gueuler asse fort pour que sa compagne de vie l’entende dans sa propre récupération de force :

« QUOI ? VOUS ÊTES QUI ? ENCORE DES SALAUDS À LA BOTTE DE CE FILS DE PUTE D’ISHAR ? LAISSEZ NOUS TRANQUILLE ! ISHAR EST UN SALAUD QUI TROMPE LES CHOEURS DU CRÉATEUR ! NI L’ESPRIT DIVIN NI MOI NE VOULONS SERVIR SES DESSEINS ! »

Le terme esprit divin n’était certes pas vrai, mais il avait le don de marcher chez les membres du culte, ce qui pouvait peut-être déstabiliser ses assaillants. Du moins l’espérait-elle, parce que sa panique commençait à la faire trembler, et ce malgré sa volonté de paraître toujours aussi puissante et fière. En son coeur, elle commençant à entendre les grommellements d’Emaneth qui se tirait de son sommeil, mais elle était lente, sûrement encore faible de l’énergie qu’elle avait dépensée durant la journée précédente. Pourtant, elles avaient toutes les deux urgemment besoin de sa présence. Elle ne savait pas qui était le salopard, ou les salopards qui l’avaient enlevée, mais elle avait vraiment besoin que la Djinn face le ménage au milieu de tout cela ! À la place, elle l’entendait miauler doucement, tandis qu’elle se réactivait à son petit rythme habituel, comme si elle n’avait pas entendue la voix d’Enothis ou même la panique qui y régnait en maître. Si elle n’étaient pas des alliées de longue date, Enothis aurait presque put croire qu’elle était de mèche avec ses ravisseurs ! Mais non, elle n’eut pas ce mouvement de paranoïa, à la place elle chercha simplement à faire les dernières vérifications de son état actuel. Elle était donc accrochée, par les poignets, et maintenue debout. Si elle était parfaitement droite, elle devait se tenir en partie sur la pointe des pieds pour ne pas perdre l’équilibre, et bien malheureusement pour elle, son ou ses ravisseurs n’avaient guère eut l’intelligence de la vêtir, sa poitrine étant rondement présentée à l’air libre tandis que son dessous avait déjà en partie glissé de ses fesses. Une position pitoyable, où seules quelques vives lumières parvenaient à filtrer au travers du bandeau, sans même lui donner la moindre information supplémentaire d’où elle se trouvait. Quelle merde !

« RELÂCHEZ MOI DONC, BANDE DE MERDEUX INFÂMES. VOUS SAVEZ QUEL COURROUX ELLE PEUT VOUS FAIRE CONNAÎTRE POURTANT ! »

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Blabla / Re : Horloge parlante
« le: mardi 26 janvier 2021, 23:03:34 »
Allons belle plante, il ne faut pas du tout complexer en écrivant. Tous ici feront de leur mieux pour produire un texte de qualité, et en ce sens, nous sommes tous au même niveau.

23:03, le dodo approche à grand pas.

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Ses affaires sous les bras, la jeune femme fit son retour à la maison sans le moindre problème. Elle transportait ses affaires au milieu du métro bondé sans trop de difficultés, et même quand elle eut enfin à sortir des transports en commun pour entamer une courte marche jusqu’à ses appartements, ce ne fut guère avec grande difficultés, la demoiselle ayant bien gagné en force et en muscles depuis son arrivée à Seïkusu. Après tout, elle avait du prendre l’habitude d’enchaîner au moins une heure et demi de marche tout les jours, se devait de porter ses propres affaires plutôt que de les voir être apportée sur ses ordres, et surtout, elle vivait une vie bien plus active, oscillant entre les études et les sorties en ville quelquefois, non sans dénoter les quelques balades auxquelles elle s’adonnait en compagnie d’Emaneth pour simplement profiter de ce monde extérieur qu’elle savourait enfin. Aussi, même avec les bras chargés de ses courses, elle parvenait étrangement à s’en sortir, allait au milieux des rues à bon pas sans s’essouffler, pensant encore au bon repas qu’elle allait se préparer ce soir avant de se mettre à ses tardives révisions. De toutes façons, même si elle traînait un petit peu, il s’agissait du vendredi, elle n’avait pas cours le lendemain, aussi elle avait peut-être même le droit de s’arroger un petit temps confort et observer une émission bête à la télé avant d’aller se lover sous les couettes ! Ce serait un véritable bonheur, et elle en avait drôlement envie désormais, mais avant cela, elle devait finir son petit trajet.

Pendant tout ce temps là, Emaneth était restée particulièrement vigilante, laissant ainsi le soin à sa comparse de divaguer, de rêvasser, de s’abandonner à un peu de calme et de tranquillité. Il faut dire, la charge mentale de se savoir toujours cherchée par quelques déplorables pourceaux n’était guère simple pour une jeune femme, et malgré son audace et son orgueil, Enothis ne manquait pas à la règle. Elle avait besoin de souffler, de respirer un peu, et la présence de la Djinn était la seule chose qui pouvait lui permettre ce genre de détente, de temps de paix. Aussi, lorsque la conscience de l’esprit du désert restait active pour pouvoir garder un œil complet sur les environs, celle-ci mettait un point d’honneur à ne pas oublier le moindre détail, buisson un peu suspect, poubelle un peu mal placée, forme de vie X ou Y qui traversait la rue plus loin et tentait de rejoindre l’allée la plus proche en cachant dans ses bras on ne saura quel paquet. Il en revenait de son devoir et de son honneur d’être la vigilante entité qui gardait un œil bienveillant sur la demoiselle à la peau de bronze qui lui servait d’hôte. Aussi, rien n’échappait à sa conscience, et elle en gardait une mémoire particulièrement vive, comme si l’ensemble s’inscrivait en elle, flots de souvenirs tellement précis qu’elle pourrait réciter l’ensemble de son observation avec le moindre détail. Enfin, tant que la dépense énergétique n’était pas trop importante. Elle restait très dépendante de certains facteurs, et dès que ses batteries étaient vides, elle devait puiser dans l’énergie de sa comparse… Ce qui leur provoquait parfois de grandes crises d’hypersomnie.

En tout cas, ses observations de ce soir n’étaient pas trop pesantes pour la simple raison que les vendredis étaient de ces jours où les travailleurs et autres riverains préféraient bien souvent rejoindre le coeur commercial et actif de Seïkusu plutôt que de filer trouver un repos bien mérité à leurs pénates. Aussi, il n’y avait guère de monde dans les rues, et quand Enothis parvint aux orées de son immeuble, ce fut sans le moindre problème, et sans même que la Djinn ne remarque une seule fois la présence douteuse qui les avait amenées à se trouver si suspicieuses et alertes. Comme quoi, peut-être s’agissait-il tout simplement d’une erreur de leur part, et qu’elles avaient juste eut le malheur de faire un excès de zèle au vu de leur position ? Cela semblait plus logique qu’autre chose, et tandis qu’Emaneth lui expliquait cet état de fait, l’égyptienne rentra dans son logis, monta les escaliers jusqu’au troisième étage, puis atteint enfin son palier, où elle ouvrit la porte et se faufila enfin dans son logis, heureuse d’être enfin dans ce lieu qu’elle jugeait sûr et bien caché. Elle n’eut plus qu’à ranger ses courses, déposer ses affaires, et commencer à faire sa petite vie de chaque soir, commençant tout d’abord par allumer la télé afin de s’offrir un fond sonore décent, puis commençant à faire le minimum de nettoyage de ce qu’elle avait put laisser traîner au matin, avant de finalement entamer les diverses préparations, celle du repas et de ses révisions. Aussi, elle eut à peine finit son train-train habituel qu’Emaneth s’exprima avec un intérêt taquin :

« Tu m’y fais penser, mais depuis le temps que nous sommes ici, combien de jeunes hommes as-tu croisés qui en avait après tes jolies petites fesses ? Il paraît que les étrangères sont bien côtées au Japon mais tout de même, quel tableau de chasse !
- OH ! Je ! Bon sang Emaneth, ne sors pas des idioties pareilles !
- Allons, regarde, rien que celui que tu as bousculée dans le couloir plus tôt, il devait être ravi de chuter pour voir ces jolies jambes que tu as.
- Oh arrêtes ! On dirait une vieille perverse qui cherche à marier sa nièce, c’est terrible ! Je n’en ai rien à faire. Puis je sais même pas qui c’était ce petit gars que j’ai bousculé. Il avait pas l’air d’être nippon, mais alors de là à savoir si c’est un étudiant, un lycéen, ou je ne sais quoi encore, je ne pourrais pas dire. J’ai autre chose à faire franchement ! »

Les taquineries allèrent bon train. Il était courant que les deux échangent simplement comme elles le faisaient là, profitant de pouvoir passer du temps entre elles pour enfin enchaînés les échanges et les blagues, les deux ayant réellement créées un lien depuis l’époque où elles avaient été liées, et se trouvant parfaitement heureuse de cette forme de dialogue un peu absurde qu’elles entretenaient. Une espèce de relation entre une très grande sœur et une très jeune sœur, qui malgré les siècles d’existences qui les séparaient parvenaient à se comprendre et à se parler à coeur ouvert, à défaut de pouvoir s’offrir une étreinte sincère, ou quelques contacts rassurants. Elles se permirent donc de parler simplement, même si d’un point de vue extérieur la jeune femme semblerait monologuer, et l’une et l’autre s’occupèrent des différentes tâches de la soirée d’Enothis à tour de rôle. L’égyptienne coupa légumes et viande bon marché, puis Emaneth fut celle qui s’occupa de la cuisson avec ses dons, tandis que la demoiselle en possession du corps regardait la poêle se déplacer d’elle-même pour faire sauter la préparation. A la télévision passait un sentaï dont elle n’avait cure, aussi avait-elle sortie son carnet de vocabulaire et tentait de réviser les différents mots qu’elle se devait de retenir pour la journée, puis quand elle put s’attaquer au repas, elle vint remplir son ventre vide depuis bien trop longtemps avec une avidité vorace. Bon dieu qu’elle avait faim le soir, c’était difficile de consommer assez de nutriments pour deux entités. En parlant de cela :

« Tiens, d’ailleurs, désolé de te poser la question Emaneth, mais quand tu manges avec mon corps, ça te nourrit ou ça me nourrit ? Enfin oui je sais que la question est un peu idiote, je sais comment ça marche mais … En gros, si tu manges ces petites confiseries que je t’ai acheté en utilisant mon corps pour le faire, est-ce que ça te nourrit mieux que quand tu puises dans mes réserves ?
- Malheureusement non, tout au plus je profite du goût, mais dans le fond ça reste ton corps, c’est lui qui est entretenu.
- Fais chier. J’te jure, ça serait tellement plus simple que nous préparions un peu plus de bouffe et que tu puisses te refaire tes batteries avec. Parce que même là … bwwaaaaah… Je sens déjà la fatigue me tomber sur le coin de la figure, c’est chaud.
- On ne peux pas trop faire autrement. A part dans certains cadres d’époques, de lieux et de dispositions stellaires, je ne peux guère avoir ma propre énergie tant que je suis dans ton corps. Et avouons le nous, je ne pourrait guère partir tant que tu seras vivante.
- … Dans le fond ça ne me gêne pas, de vivre toujours avec toi… Peut-être plus quand j’aurais un copain, mais ça c’est pas vu, je reste trop bizarre. Et non ne me ressort pas ce que tu as dis tout à l’heure, je veux pas l’entendre ! »

Elle était exténuée, mais elle avait encore un peu de travail à faire. Observant l’horloge, qui affichait déjà un bon vingt-deux heure, elle s’affaira à étudier encore un petit moment, les yeux lentement éteints par le besoin de sommeil. Pendant ce temps là, la vaisselle se lavait et se rangeait d’elle-même sous l’effet des dons d’Emaneth, tant et si bien que plus d’une heure plus tard, tout les lieux étaient propre et rangés, laissant la petite demoiselle finir son dernier bout de révision avant de sentir qu’elle était à bout de force, et de ne pas demander son reste. Elle se redressa, alla doucement à la baie vitrée pour observer à l’extérieur, toute ensommeillée, puis tira lentement les rideaux et abaissa le store mécanique un minimum, jugeant cela bien suffisant une fois à mi-hauteur pour que la lumières n’envahisse pas la pièce de bon matin. Puis elle se traîna dans sa chambre mollement, se désapa de la plus hâtive des manières, et se roula dans ses couettes afin de passer une bonne nuit. Elle bossera demain, et de toute façons, elle comme Emaneth étaient trop à sec d’énergie pour faire quoi que ce soit de plus aujourd’hui.

En tout cas, elle ne pouvaient plus rien faire pour ce soir, sans se douter du proche danger.

60
Elle ne savait plus quoi faire. En fait, peut-être que sa patience atteignait ses limites. Alors qu’elle se trouvait jusqu’ici bien installée à l’arrière du véhicule, contemplant les événements d’un œil malin, elle avait eut jusqu’ici le don de se laisser balader, ne forçant qu’à peine sa présence et essayant de procéder avec simplicité pour expliquer à ce trublion qui elle était. Mais il continuait à faire la forte tête. Il ne l’écoutait qu’à peine, il ne se permettait pas de lui accorder le demi-gramme de respect qui lui incombait et surtout, même quand elle agissait avec un peu de prescience, il se permettait d’être désagréable. Et cela l’offusquait, cela la mettait même dans des états plus qu’indisposé au vue de ce qu’elle était en train de faire pour lui sauver la mise, à lui et à sa petite tête vide. Non, sincèrement, qu’est-ce qui lui permettait à lui, ce grand enfant qui se la jouait nouveaux caïd dans les rues de Seïkusu, de lui parler sur ce ton, de se permettre tout les propos les plus condescendants sans jamais se remettre un brin en question ? Sa mère ne lui avait pas apprit que la première chose à faire quand on te donne un véritable coup de main est de remercier ? Sincèrement, ses griffes la démangeait à nouveau, elle avait envie de réduire ce petit morceau de crottes de hareng en charpie, mais encore une fois son esprit l’intimait au calme, à la douceur : Elle avait eut le désir de s’occuper de lui ce soir, c’était peut-être aussi son erreur d’avoir choisit un tel crétin… Alors on ne tue personne, on se calme, et on réfléchit tranquillement :

« Je tiens pas à crever comme une merde ici, alors évite de me déconcentrer, okay ? J'sais pas d'où tu sors mais ici c'est chacun pour sa gueule. Si quelqu'un vient te dire qu'il veut t'aider c'est juste pour mieux te la faire à l'envers dans la foulée. Et il y a pas marqué couillon sur mon front.
- Non, mais il y a visiblement écrit gamin stupide. Tu t’es foutu volontairement dans la merde et voilà que quand quelqu’un se propose pour t’aider à t’en sortir, tu n’as pas la moindre marque de respect et d’écoutes ? »

Elle était en colère, c’était un fait, mais elle savait que tant qu’elle ne lui prouvait pas par A+B qu’elle n’était pas une petite chose fragile en plein mauvais trip, elle allait avoir tout le mal du monde à lui rentrer le moindre truc dans le crâne. Alors elle observa les lieux, les chausses-trappes, les points qui étaient visiblement fait pour que les conducteurs peu chevronnés face un vol plané de tout les diables et finissent dans le décor, sous le regard amusé de la bande de badauds qui se cachaient derrière leurs caméras. Eux, les quelques raclures du dimanche qui se satisfaisaient de ce genre d’ignobles actes, tels quelques anciens romains appréciaient la fosse au lion et les jeux cruels du cirque, voulaient un peu d’émotion fortes ? Et son petit damoiseau à l’esprit emplie par la thune et le besoin d’argent étaient en train de vouloir mettre sa vie sur la ligne pour quelques piécettes qui lui permettraient de s’acheter une bouteille de whisky et de coca light pour abreuver sa pitoyable vie ? Très bien, elle allait satisfaire tout le monde, et dans la foulée régler son propre problèmes avec Souta. Au vu de la vitesse du véhicule, elle voyait parfaitement comment elle allait pouvoir s’en sortir, comment elle allait procéder, aussi attendit-elle avec la plus grande impatience qu’il fasse son écart logique sur la droite afin de s’aligner avec la voiture qui se trouvait devant lui, puis se mit à parler, avec un ton qui ne présageaient absolument rien de bon au vue de la rancoeur qui s’y était niché :

« Tu sais quoi ? Vous voulez tous des émotions fortes ? Eh bien soit, payons nous une bonne tranche de divertissement ! On va jouer ensemble ! »

Elle tendit un doigt depuis la banquette arrière, pointant alors le volant du pauvre conducteur qui allait sûrement avoir la plus grosse frayeur de sa vie… Et fit un geste sur la droite, emportant ainsi avec elle le mécanisme de la voiture. Quelque soit la force du damoiseau, qui pourtant présentait une excellente musculature, le volant tourna de lui-même tout en emportant ses mains, et les roues suivirent, les deux alors braquées sur la droite, emportant le véhicule droit vers un tremplin improvisé dont la seule existence était source de malheur et de crainte pour quiconque l’emprunterait. Peut-être que le gamin hurla, ou vociféra, mais tout ce qu’il aura durant les quelques instants où ils prirent cet angle hasardeux pour décoller du sol et s’élancer dans les airs était un sourire franc et narquois d’Emaneth, la Djinn étant tout simplement ravi de son tour. Alors les roues vibrèrent, et le bolide partit de son support pour commencer une superbe parabole aérienne, et ce fut l’instant pour que l’esprit du désert se mette enfin en activité : Usant de ses dons les plus évidents, les plus spectaculaires, la femme gêla lentement le temps. Ce qui semblait être l’affaire de quelques secondes s’allongea, et s’allongea, et s’allongea, tant et si bien que la voiture s’arrêta à mi-hauteur, avant même qu’elle n’ait entamée son déclin et se figea dans les airs. Plus un bruit, ni sur la piste, ni aux alentours, les speakers étaient muet, et les voitures qui étaient visible, plus bas, avaient cessée d’avancer, même si l’on pouvait voir au niveau des roues quelques crépitements figés dans le temps.

« Bon ! On peut dire que j’ai de la chance d’être au top de ma forme ce soir, ce genre de tour demande quand même un certain coût en terme de ressources personnelles. Mais visiblement il te fallait un peu plus pour comprendre les événements... »

Quittant la banquette arrière, elle louvoie entre les deux sièges avants, et vient caresser délicatement le volant, comme pour signifier encore un peu plus qu’elle est celle qui l’avait tourné plus tôt afin de les emporter dans cet instant. Souta ne devait pas être affecté par ses dons, mais il était plus que logique qu’il en ai quelque chose à dire, que son esprit logique vienne même peut-être lutter contre ce qu’il était en train de se passer, et elle pouvait honnêtement le comprendre. Sauf qu’elle avait plus important en tête, et vu que cela occupait SA pensée, cela avait plus d’importance que toutes les jérémiades et toutes les autres formes de réponses que cet enfant aurait l’occasion de lui soumettre. Non, elle s’en moquait, elle vint simplement finir son mouvement et s’asseoir sur le tableau de bord, étendant ses jambes dans le cockpit, l’une sur le siège passager, l’autre sur la cuisse du voyou, appuyant légèrement son pied dessus pour sous-entendre une position de force, de supériorité. Puis, avec l’ensemble de son égo, et ce même si la vitre de la voiture l’obligeait à se coucher en avant sur ses propres cuisses, elle tourna la tête de manière à plonger de manière très clairs les deux émeraudes qui lui servaient d’yeux dans les siens, captant immédiatement son attention pour entamer son monologue :

« Tout d’abord, sache que j’ai tout mon temps. La puissance de mes œuvres dépend principalement du nombre de personnes pouvant le constater, et l’avantage de l’arrêt du temps, c’est que personne autre que toi et moi ne l’observons. J’espère, ou du moins je souhaites de toute mon âme que tu as enfin ouvert tes oreilles et connectés tes deux neurones, parce que si tu as encore la tendance à te foutre de ma gueule après ce genre d’actions, je crois que je vais être la plus exécrables des choses qui te soient arrivés durant ta courte vie, c’est clair ? »

Si une chose était évidente en cet instant, c’était la colère sourde qui habitait l’esprit. Même si elle habitait le corps d’Enothis pour pouvoir profiter du monde des vivants, elle n’avait pas franchement à coeur d’être considérée comme tel, surtout par une personne qu’elle avait gracieusement choisit de soutenir dans sa triste entreprise de gagner quelques piècettes. Alors elle continua, commençant à énumérer les points qui ne la satisfaisait pas, mais surtout en cherchant à être le plus clair possible sur ses intentions. Il fallait qu’elle arrive à traversé l’armure en acier trempée de logique de rue de ce jeune garçon, et si pour cela elle devait lui marteler ses idées en cognant directement son front, elle le ferait :

« Vois-tu, donc, j’ai eut la gracieuse envie de prendre soin d’un jeune homme qui m’a intéressé. Quel mal m’a prit de croire que ce gamin aurait le brin de jugeote pour m’écouter, te voilà, devant moi, capable de me sortir que je serais une quelconque toxicomane, ou une hallucinée. Ça m’as mit dans une telle colère, tu ne peux pas savoir. Mais je décide de faire des efforts, après tout je pourrais bien t’abandonner à ton triste sort, mais vois-tu, mes élans de gentillesse me pousse plus loin que la raison ne le devrait ! »

Elle se rapprochait, lentement, glissait presque dans les airs, comme si seul son visage se rapprochait de celui du jeune homme. Ce genre d’effet d’optique était assez commun chez la djinn, qui dans l’expression de ses émotions pouvaient parfois avoir une légère perte de contrôle sur l’ésotérisme qu’elle pouvait instiller dans l’air, cette espèce de présence magique et non-naturelle. Là, pour le coup, on pouvait presque rapprocher cela à une forme d’intimidation, ses deux grands yeux étant là pour quasiment hypnotiser la forme de vie capable de comprendre sa dangerosité et de la craindre. Rien ne dit que Souta serait de ce genre, après tout des tentatives d’intimidations il avait dut en connaître, mais allez savoir, parfois il es tout particulièrement déstabilisant de se retrouver en otage, dans une voiture de courses, à quelques quatre mètres de hauteur, sans savoir si le retour au sol allait bien se passer ! Enfin, dans ce mélange d’émotions et de paroles, la Djinn entama de calmer ses ardeurs, de les contenir, d’y offrir à la place un nouveau départ, et ce de la plus belle des manières :

« Alors je me permets de te proposer ceci : on fait table rase des événements précédents, et nous reprenons tout depuis le début. Je m’appelle Emaneth, et veut faire de toi mon champion pour la soirée. Si mon champion est suffisamment capable, je le protégerais des tricheries de ses vilains concurrents. Si mon champion est vainqueur, je peux même choisir de le récompenser gracieusement. Si mon champion accepte les règles de mon jeu, je suis même capable d’accorder une première faveur, tant que mon champion n’est pas trop gourmand. »

Elle le regarde, droit dans les yeux, et est désormais quasiment sur son corps, le souffle sur son cou, le fins tissus glissant légèrement sur la peau du voyou. La main d’Emaneth, de manière bien audacieuse et réfléchie, est désormais appuyée sur le siège, pile à l’entre-jambe de la forte-tête en face d’elle.

« Alors, comment s’appelle mon champion ? Et es-tu prêt à reprendre ta course ? »

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