Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Archie

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La satisfaction se mêlait à une certaine consternation. Archie ne s'était pas trompé : à peine arrivé, son interlocuteur commençait déjà à accepter les grands principes du lycée, c'est-à-dire qu'il s'interrogeait déjà sur la possibilité et les intérêts de coucher. Il avait cependant été encore plus rapide à s'adapter qu'il ne l'avait prévu. C'était probablement la faute des explications condensées et brutales que lui avaient fournies l'adolescent, qui avaient accéléré le processus. Quand le jeune garçon avait conseillé au surveillant de faire son travail et de congédier l'intruse, il s'agissait principalement pour lui de tester sa réaction face à une situation assez commune dans l'établissement. A moins que ce ne soit simplement de l'espièglerie.

Quand Squall toqua à la porte, l'adolescent se déporta furtivement sur le côté, de manière à sortir du champ de vision des occupants de la chambre. Il n'avait pas besoin de ses yeux pour suivre la scène, scanner les pensées des acteurs lui permettait d'en avoir une aussi bonne idée que s'il la voyait directement. La réaction de ces derniers ne l'étonna pas, en réalité, ils n'avaient même pas compris tout de suite qu'ils ne se trouvaient pas en présence d'un autre élève. Frustrés d'avoir été interrompus, ils n'en auraient néanmoins vraisemblablement pas tenu rigueur au surveillant, et auraient même facilement accepté qu'il se joigne à eux, pour peu qu'il se montre un peu patient. La colère monta rapidement lorsqu'ils comprirent que cet inconnu était venu jouer les rabats-joies. Mais ils furent extrêmement surpris par la brusque agression du surveillant. Archie grimaça. Il attendit le retour de son compère et lui glissa, pédagogue :

-Je suis pas sûr que tu leur as fais bonne impression... Il ne s'attendait pas à ce que tu le frappes aussi facilement. Ils respectent la violence, mais comme ça, c'est pas vraiment dans les mœurs d'ici. Je crois que tu leur a plus donné envie de se venger que de te respecter. Avec un peu de chance, ils auront trop peur pour s'attaquer à toi face à face, et ils y réfléchiront avant de t'insulter directement. Enfin, ils risquent quand même de colporter la rumeur que t'es un sale con maintenant. Et ici, c'est aussi fort qu'un coup de poing, une rumeur.

Il était clair que Squall était originaire d'un autre milieu, où les règles étaient différentes ; malheureusement, c'était aussi assez évident pour le groupe qu'il avait humilié à l'instant. Là d'où il venait, son refus net de se laisser traiter de vieux aurait sans doute été perçu comme une force. Ici, si de telles personnes pouvaient engendrer la crainte auprès des élèves, elle avait aussi tendance à fédérer une masse d'ennemis sournois. Ils tenteraient sans doute de tirer parti de la nouveauté du surveillant pour lui rendre l'appareil.

-Y'a plusieurs comportements qui les énerveraient moins, je pense. Qu'après avoir frappé, tu ailles t'amuser la fille, si tu veux faire dans la force, par exemple. Là, ils comprendraient mieux la violence. Oh, et, c'est pas évident, mais tu sais, je pense qu'elle n'en avait rien à faire d'être prise pour un objet. Elles mettent leur cerveau sur OFF dans ces moments là. Encore, elle restait plutôt digne, là, par rapport à certaines fois... Ce qui est à la mode en ce moment, ce sont les cordes.

Haussant les épaules, Archie se rendit bien compte qu'il en demandait trop à son interlocuteur. Il prit un air compatissant, et lui frappa amicalement l'épaule, ce qui l'obligeait à lever le bras un peu plus que la normale. Ce n'était pas un geste très naturel, pour lui, mais il savait qu'il était habituel pour exprimer la fraternité.

-Bah, tu t'y fera. Si t'as besoin d'info sur certains trucs théoriques, je peux toujours t'aider.

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Sans télépathie, Archie aurait déjà pu déduire bien des choses de la gêne assez perceptible de son interlocuteur en matière de sexualité. Mais de plus, les mauvaises habitudes avaient la vie dure, et sans vraiment s'en rendre compte, il avait recommencé, un bref instant, à analyser les pensées de son interlocuteur. Le jeune garçon, quoi-qu’agacé par sa lecture d'esprit compulsive, considéra qu'il était aisé de croire qu'il l'avait deviné rien qu'à sa manière d'en parler. Il eut un sourire compréhensif :

-T'inquiète pas, les gens qui sont ici le restent rarement longtemps.

Bien sûr, son propre principe ne s'appliquait pas à lui-même. Depuis plusieurs mois qu'il était ici, il avait eu bien des occasions, sans jamais en saisir aucune. Il n'était certes pas très populaire, avec ses airs de gamin même pas encore pubère, ses six classes d'avances, et son goût pour la lecture et les mathématiques qui le faisaient à coup sûr passer pour un intello vaniteux. Sans son pouvoir, il aurait été le stéréotype parfait de la victime.

Toutefois cette capacité psychique changeait tout, poussait, au besoin, les gens à se désintéresser de lui, à le considérer sous un meilleur jour. Il aurait même pu se permettre d'influencer positivement les sentiments d'une demoiselle pas trop farouche à son égard, et accomplir sans réelle difficulté l'acte que beaucoup attendaient avec impatience. Mais Archie avait lu tant et si bien les souvenirs des saillis dans la tête de ses camarades que la perspective ne l'attirait pas vraiment. Lorsqu'il y réfléchissait, il avait déjà l'impression de tout connaître ; l'expérimenter lui aurait semblé une perte de temps. Bien sûr, parfois, émotions et hormones prenaient le dessus, sans avoir d'effet suffisamment durable pour générer autre chose qu'un geste solitaire.

-Oui, bien sûr. C'est une opération chirurgicale assez intéressante d'ailleurs. Disant cela, il suggéra mentalement, très discrètement, quelques images du procédé, pour bien se faire comprendre. Squall aurait sans doute l'impression de les avoir imaginées seul. Certaines sont aussi nées avec, je pense. Peut-être des manipulations génétiques... qui sait ?

Outre les matières classiques, le jeune garçon n'avait rien contre la médecine. Il en avait en fait une plutôt bonne connaissance, pour une raison principale : il en était issu, et avait donc considéré comme élémentaire de s'y intéresser. En effet, il était le fruit d'une multitude de transgenèses, et avait subi, alors qu'il n'était qu'un embryon, des implants nerveux lourds. Il cumulait les deux manières de procéder qu'il avait cité dans un même temps. Il avait bien une idée quant à une troisième provenance potentielle des anomalies anatomiques de certaines élèves. Il jugea cependant que c'était pousser trop loin l'explication, et que parler d'une hypothétique dimension parallèle, cette fameuse Terra, rendrait d'un coup tout le reste le son discours impossible à croire.

-Les surveillants de nuit ont des chambres, ouais, en bout de couloir. Tu devrais pouvoir déposer tes affaires là-bas. Archie revint cependant rapidement vers un sujet moins banal : si tu n'es pas convaincu, c'est pas difficile de te le montrer.

Exécutant un scanner télépathique des dortoirs masculins, il repéra aussitôt pas moins de deux chambres où des élèves forniquaient. S'il avait du s'y prendre autrement, cela aurait été moins discret et plus long, mais le résultat aurait été sensiblement le même. Il fit signe de la tête au nouveau venu de le suivre, et fit mine de plaquer son oreille contre plusieurs portes, en choisissant volontairement des vides, avant d'arriver à l'une de celles qu'il avait détecté. Et en effet, en se collant contre le bois, on pouvait entendre de petits gémissements. Les plus aigus étaient vraisemblablement féminins, alors que ceux du genre opposé semblaient varier sur différents tons. L'adolescent chuchota, sans pour autant paraître particulièrement intimidé par la situation.

-Ils sont au moins trois garçons, avec une fille. Les filles n'ont rien à faire dans ce dortoir, tu devrais peut-être faire ton boulot et lui demander de partir.

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Il n'était pas rare qu'Archie reste plusieurs heures après la fin des cours, dans la bibliothèque du lycée. En fait, c'était presque systématique. Il n'avait pas d'autre maison que l'établissement scolaire, personne ne l'attendait dans un appartement douillet, personne ne se souciait qu'il mange ou dorme correctement. A peine considéré comme mineur -il suivait les mêmes cours que les élèves de cinq ans plus âgés-  et connaissant bien le surveillant des dortoirs, qui pouvait se rapprocher d'un ami, il aurait même eu le loisir de rentrer à l'heure qu'il voulait. Pendant que les autres étudiants étaient hâtivement rentrés chez-eux, faisaient la fête, jouaient aux jeux vidéos, lui lisait des traités de physique quantique et de mathématiques appliquées. Et il était très heureux comme ça : il n'aimait pas beaucoup les foules noctambules.

Pourtant, même une taupe avait parfois besoin de sortir de temps en temps son nez à la surface. Il s'était donc lui-même convaincu de s'offrir quelques heures de détente. Au programme, un corpus choisi de films suédois, la plupart muets, du début du 20e siècle jusqu'aux années 40, suivi d'un documentaire sur la vie et l’œuvre de Victor Sjöström. Voilà, lui semblait-il, un sujet qui méritait qu'on s'y intéresse, pour peu qu'on consacre le reste de sa journée à des activités plus sérieuses. C'est pourquoi, ce soir, il quittait plus tôt que d'habitude les méandres opaques de la bibliothèque, de vieilles VHS sous le bras. A croire que personne n'avait trouvé utile de les numériser. Heureusement, il avait lui-même, à titre d'exercice, réparé un magnétoscope trouvé par hasard à côté d'une poubelle deux semaines avant. Il l'avait laissé dans la salle d'électronique, certain qu'on ne trouverait pas d'intérêt à lui voler une telle antiquité.

L'adolescent montait alors, presque joyeusement, des escaliers que personne, à par lui, ne devrait emprunter à cette heure, en théorie. En théorie seulement, puisque à peine eut-il gravit quelques marches qu'il entendit des pas rapides retentissant sur le sol. Considérant le son et le rythme de la course, Archie pouvait conjecturer qu'il s'agissait d'un individu, assez léger, mais dont les souliers frappaient le plancher avec une certaine ardeur. Il se figea, restant au coin des marches, bien décidé à ne pas croiser qui que ce soit. Hélas, quand le bruit d'une chute lui parvint, il ne réussi pas à refréner un comportement altruiste. Squall, le gardien des dortoirs, en avait fait de même pour lui, il devait prendre exemple. L'inconnu avait peut-être besoin d'assistance.

En s'approchant, le jeune garçon se rendit vite compte que l'inconnu était en réalité une inconnue. Cela renforça encore sa méfiance. Les femmes, dans ce lycée, étaient à ses yeux particulièrement dangereuses, et cela n'avait rien à voir avec du sexisme. Nombre d'entre-elles étaient affiliées au Cercle, un club agressif, dont malgré sa télépathie, il peinait encore à déterminer l'influence. Il n'était sûr que d'une chose : celle-ci était colossale. Qu'il ne réussisse pas à enquêter efficacement sur ce gang, dont la plus nuisible des activités principales était le viol de masse, le rendait très inquiétant.

Entendant la fille qui venait de tomber rugir, s'énerver contre il ne savait quoi, le destin sans doute, Archie fronça les sourcils. Non, il la reconnaissait. Il ne lui avait jamais parlé directement, ni même discuté d'elle, ou s'y être intéressé d'une quelconque façon. Néanmoins, les bruits de l'école, qu'il entendait malgré lui sans physiquement pouvoir les oublier, faisaient le travail de recherche pour lui. Et il était à peu près certain d'une chose, c'est que les membres du Cercle n'étaient pas, dans leur vie publique, des marginales. Elles étaient souvent du genre populaires, bien maniérées et appréciées, tout l'inverse de celle qui se trouvait devant lui. Ou du moins, de ce que sa réputation véhiculait à son sujet, et qu'elle semblait vouloir confirmer sa fureur. L'adolescent, étrangement légèrement apaisé par ce comportement pourtant violent, n'en restait pas moins suspicieux. Sous une pseudo-folie pouvait se cacher des talents surnaturels. Il n'aurait pas été étonné de découvrir une loup-garou débarquée d'on ne savait où.

Le jeune garçon, pour être bien sûr qu'elle ne constituait pas un danger, pénétra dans ses pensées superficielles... et ne découvrit que le chaos. Elle ne donnait pas l'impression de réfléchir de manière linéaire, et lui renvoyait des signaux confus, parfois contradictoires. Rien de simple à interpréter, et pourtant, l'anarchie de son esprit lui rappelait les rares moment où, lui-même, perdait le contrôle de ses implants, de son pouvoir. Dans son propre cas, tenter une interaction n'aurait servi à rien. Il n'était pas impossible qu'il en soit de même pour l'étudiante en crise, cependant n'avait-elle pas, elle, presque un kilogramme de composés métalliques intégré à son cerveau. Il ne coûtait pas grand-chose de tenter de l'aider.

Il s'approcha, un pas après l'autre, tendant une main un peu hésitante pour l'inviter à se relever.

-Amaluna, tout va bien. La lumière ne te veut aucun mal, elle ne veut de mal à personne. Le monde n'est pas contre toi. Mais essaye de te calmer, s'il te plaît, fit-il, jouant la sérénité et puisant dans les rares idées vaguement cohérentes qu'il avait pu capter.

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Le quartier de la Toussaint / Re : Le Coup de Pistolet [Sentinel]
« le: dimanche 23 septembre 2012, 23:51:32 »
Le soldat soupira. Comme tous les commandos, il avait suivi une formation de sniper, il avait même été tireur d'élite pendant quelques années. Il n'en avait néanmoins nul besoin pour ce qu'il s'apprêtait à faire. Il n'en prit pas moins son temps pour viser. Sa cible paraissait vouloir continuer à parler. Il ne l'écoutait même plus. Stabilisant son bras, il fut précédé de quelques centièmes de seconde par son partenaire, qui cherchait à atteindre la tête. Lui préférait viser le cœur. Certains voyaient cela comme un manque de confiance, mais il savait que même en cas d'imprécision, il était sûr de faire du dégât. Il ne laisserait rien au hasard juste par orgueil. Il appuya sur la gâchette avant que la balle de son coéquipier n'atteigne l'importune.

Guère difficile, puisqu'aucun des deux projectiles ne la toucha. Personne ne pouvait être aussi rapide, et pourtant, même lorsqu'elle s'envola, Siridov fut à peine surpris. Au moment précis où la jeune femme s'était remise à parler, il avait su qu'elle serait un problème. Une personne normale, même vindicative, aurait depuis longtemps arrêté de protester. N'importe qui de sensé aurait compris que la situation n'était pas prompte à la négociation. Quel genre de malchance s’abattait sur lui ? Quelle était la probabilité qu'un tel individu vienne l'empêcher de mener sa mission à bien ? Le militaire chassa sans mal le sentiment d'injustice qui aurait pu l'abattre. Là aussi, il n'ignorait pas qu'il s'agissait de considérations inutiles.

Il ne cessa cependant pas de tirer. Si sa cible évitait les balles, cela impliquait tout de même qu'elle les craignait, dans une certaine mesure. Au moins, un tel parage de plomb l'empêcherait peut-être d'approcher. Il ne comprit pas pourquoi, quelques secondes plus tard son collègue s'effondra, tout juste avait-il vu un projectile fuser. Pourtant, la jeune femme ne semblait pas armée. Il grogna et fit deux pas en arrière, accueillant avec un soulagement relatif l'arrivée de la Nissan Kix grise. Le véhicule transportait pas moins de quatre gars, surentraînés, comme les autres. Il ne lui fallu pas plus d'une phrase dans leur langue natale pour les avertir du danger. Un dialecte efficace, pratique, tout l'inverse du jobelin nippon, songea-t-il brièvement. Hélas, ici aussi, toutes les précautions prises se révélèrent inutiles.

Siridov ne perdit pas de temps, et se rua vers le coffre du 4x4. Il ne s'étonna même plus en entendant le chaos et les plaintes de ses hommes. Les moyens conventionnels ne fonctionnaient pas, alors il fallait trouver autre-chose. Surprendre l'ennemi lui semblait être sa seule chance de victoire. Il se jura que s'il survivait à cet affrontement, il formerait ses troupes à ce genre de situation. Soulevant un drap noir, ses mains s'enroulèrent autour de ce qu'il cherchait. L'objet était un long tube de métal, dont une extrémité se terminait par une sorte d'énorme rosace ouverte. Le tout pesait dans les 60kg. Il le souleva sans difficulté apparente, et le hissa sur son épaule.

L'adversaire était peut-être rapide, mais le rayon d'impact d'une telle arme n'avait rien à voir. Issu d'une technologie de pointe, le PERKUN avait été prévu dans le cas où ils n'auraient pas réussi à injecter le FS6 à ARCHIE. Ce modèle n'était pas réglé pour être immédiatement létal (le but n'était pas de capturer un cadavre), mais n'en était pas moins extrêmement incapacitant. Conçu pour contrôler les foules de densité moyenne, il ionisait un large faisceau d'oxygène et il y faisait ensuite passer une puissante onde électromagnétique. Jusqu'à 90 mètres, les brûlures qu'il provoquait étaient insupportables. A la distance où la jeune femme se trouvait, ses vêtements allaient très certainement s'embraser, puis ce serait peut-être le tour de sa peau. Entre-temps, ses nerfs devraient être saturés de douleur, il y avait même une chance que le processus la tétanise totalement, difficile de le dire, d'aussi près. Il aurait aussi du rendre les implants de l’adolescent inopérants.

Froidement, sans même répondre à la proposition de l'intruse, Siridov le pointa sur elle et enclencha la pièce d'artillerie. Un bourdonnement sourd emplit les environs, alors que l'air devant lui s'illuminait et commençait à vibrer. La voiture derrière laquelle l'intruse se trouvait ne pourrait absorber l'intégralité du rayonnement. La soldat lança un rapide coup d’œil à celui qu'il était venu capturer. Avec difficulté, Archie s'était relevé, et avait tenté d'enlever le sac qu'il avait sur la tête, avant de se rendre compte que le nœud était placé à l'arrière de son crâne, de façon à ce qu'il lui soit presque impossible de l'enlever seul. Aveugle, sans doute toujours sonné, il n'avait pas réussi à faire plus d'un pas maladroit. Il était encore loin de pouvoir s'enfuir.

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Au moins, le nouveau surveillant n'était pas effrayé, et n'avait pas refusé de le croire. Archie était même surpris d'avoir aussi bien réussi à le convaincre. Il se demanda un instant s'il n'avait pas inconsciemment utilisé sa télépathie pour faciliter le processus. Mais en plus d'assimiler visiblement sans trop de mal les analyses de l'adolescent, Squall redemandait des détails, semblant prendre très au sérieux la situation. C'était une bonne chose aux yeux du jeune garçon, qui respectait plus que tout l'efficacité.

-La directrice ?

Ah ! Pour sûr, Archie en avait bien des histoire à raconter, sur la directrice. Pourtant, tout en ayant la ferme impression, la certitude même, de connaître des éléments très importants sur la femme, il était incapable de les retrouver dans ses souvenirs, pourtant presque inaltérables. Il fronça les sourcils, et fouilla dans les méandres de sa mémoire photographique. Il n'identifiait pas de nette zone d'ombre, cependant, il sentait que certaines choses n'étaient pas cohérentes, les raccords sonnaient faux, comme un film mal monté. Cette recherche fit monter en lui une tension inhabituelle, et des maux de tête commencèrent à poindre. Un bref flash, suivi d'un vertige léger intervint quelques secondes plus tard, et le firent renoncer.

-Parlons d'autre chose, proposa-t-il sur un ton sans appel.

Oui, les autres questions étaient beaucoup plus pertinentes ! L'adolescent trouvait leur réponse sans aucun mal, un véritable plaisir. L'homme, quoique grave, paraissait très sûr de lui. Il n'avait sans doute, en effet, pas de quoi sans faire dans la plupart des autres villes du monde. A Seikusu, malheureusement, tout n'était pas aussi simple, et un excès de confiance pouvait se transformer en drame.

-Écoute, il se passe des choses pas très normales dans ce lycée. Évite de te fier aux apparences. Il y a des choses beaucoup plus dangereuses que ce que tu as probablement rencontré jusqu'ici. En fait, si un individu te semble menaçant, c'est souvent qu'il en a les moyens. Si tu veux pas avoir d'ennuis, fais profil bas, laisse les petits caïds faire leurs lois. Et s'ils te font chier, assure toi de bien savoir contre qui tu te défends avant de rendre les coups.

Dans tout son discours, Archie avait l'impression de ne dire que du mal du lycée, qui était quand même un endroit formidable pour de nombreuses personnes. Il essaya de mettre en avant les bons côtés du lieu.

-Mais si t'arrive à te faire respecter, avec tout ce que je t'ai dis, tu dois bien te rendre compte qu'il y a moyen de passer du bon temps. Personne n'ira te reprocher de coucher avec des élèves, si ça te tente. En fait, ça pourrait même être un moyen de te faire respecter.

Il hésitait à repousser la proposition de Squall. D'après l'adolescent, il était bien plus susceptible de le protéger que l'inverse. Néanmoins faire cela exigerait des explications, et il n'était pas prêt à en donner. Il fallait donc qu'il joue encore une fois le rôle d'un enfant discret et féodé au système.

-Merci. Je m'en sors pas trop mal en me faisant tout petit. Vu ma taille, c'est pas très difficile.

En vrac, Archie s'apprêta à donner d'autres conseils. Il aurait pu parler des jours durants des anomalies et autres particularité du lycée. Il tenta ainsi d'aller à l'essentiel. Ils ne tarderaient pas à arriver à destination.

-Méfie toi de tout. Les paranoïaques sont ceux qui subissent le moins ici. A part les filles et les profs, l'autre gros risque, c'est les étrangers. L'école est un vrai moulin. N'importe qui peut rentrer et faire ce qu'il veut, ou presque. Quelqu'un a vérifié ton identité depuis que t'es ici ? Tu pourrais être n'importe quoi, ça serait pareil. Sinon, pour pas que tu sois surpris, y'a pas mal de filles avec des verges. Je sais pas trop d'où elles sortent ça. Enfin, t'es prévenu, tu penseras à serrer les fesses.

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-Archie Belkine. Moi non plus, je suis pas d'ici. Je suis arrivé il y a moins d'un an. Le bureau est par là.

L'homme souriait gentiment. Il était rare, songea l'adolescent, de trouver des personnes aussi serviables et simples. Hélas, celles qui arrivaient au lycée en cet état en sortaient souvent changées. Moyennant un certain nombre de bizutages et d'expériences désagréables infligés par les élèves. Et le personnel n'y échappait pas. Il y avait un bon nombre de gens qui n'avaient rien à faire dans un lieu d'étude, au grand damne du jeune garçon. Lui s'en était toujours prévenu, grâce à un usage précis de sa télépathie, il faisait passer aux gêneurs l'envie de l’embêter. Il passait ainsi sa scolarité avec tranquillité. Archie hésita quelques secondes. Apporter des conseils trop poussés au nouveau venu pourrait lui causer des problèmes, mais dans le même temps, ne pas lui donner un minimum d'éléments de survie serait ingrat.

-Gardien de dortoir ? Pas de bol. C'est l'un des postes les plus risqués. Les élèves te respectent pas et les dortoirs sont très sensibles. Pourquoi est-ce que tu crois qu'ils en cherchaient un depuis si longtemps ?

Il avait dit cela sur le ton de la conversation, tout en marchant, pour ne pas attirer l'attention. Il n'y avait pas de sécheresse dans sa voix, juste une teneur formelle. Comme s'il récitait un morceau de dictionnaire. Les yeux baissés sur les, beaucoup moins nombreux qu’auparavant, livres qu'il tenait dans les bras, il tenta lui aussi de sourire. Le rendu n'était pas très naturel, et ressemblait à une grimace gênée. Il reprit donc très vite une expression neutre.

-Fais attention aux filles, ce sont les plus dangereuses, statistiquement. A cause du Cercle. Une sorte de club, ou de secte, fondé sur le kidnapping sexuel. Elles sont violentes et n'ont aucun scrupule à s'attaquer au personnel. Mais évite de raconter ça partout, tu pourrais attirer leur attention. Le mieux, c'est de ne jamais adresser la parole à une fille, même si elle a l'air innocente. Enfin, tu fais comme tu veux. Les garçons sont généralement moins agressifs, en tous cas, ils agissent plus souvent seuls. Ah, et ne fais jamais confiance aux professeurs aussi. La moitié au moins sont des violeurs, parfois de façon chronique. T'inquiète pas, toi ça te concerne pas trop. Généralement, ils sont exclusivement pédophiles.

Peu de sentiments transparaissaient dans son élocution. Il la savait malheureusement difficile à croire pour un nouvel arrivant. Tant pis, au moins, il aurait essayé.

-Si tu penses que je te mens... tu verras bien toi-même. Mais à ta place, je garderai un truc pour me défendre à portée de main. Tant qu'un élève meurt pas, personne ne s'inquiète de ce que tu peux lui faire. L'administration couvre tout. Mentalité japonaise.

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Calmement, Archie saisit le livre sur sa tête, avant de s'aider, imperturbable, de son autre main pour se relever. Il avait les genoux égratignés malgré son pantalon et son front le piquait. Fouillant dans ses poches, il sortit un mouchoir froissé, le lissa avec ses doigts et essuya le peu de sang qui avait perlé de sa peau râpée. Enfin seulement, il s'intéressa à l'homme qui s'était inquiété de son état et avait déjà commencé à ramasser les ouvrages tombés au sol. Il commença par lui répondre, reconnaissant :

-Merci, mes jours ne sont pas en danger, je crois.

Pendant les quelques secondes qui suivirent, l'adolescent le fixa, s'arrêtant même de réunir ses affaires. Il analysa un instant les éléments qu'il pouvait observer, un de ses exercices favoris. L'individu devant lui était un jeune adulte, il avait atteint un âge où la plupart des personnes avaient déjà commencé à travailler depuis plusieurs années, et avaient en tous cas cessés d'étudier au lycée. Ses yeux bleus ne le rattachaient guère à la communauté japonaise, mais il parlait sans accent la langue du pays, ce qui n'était pas aisé et laissait à penser qu'il y avait passé son enfance, ou du moins qu'il s'agissait du dialecte de ses parents. La cicatrice entre ses yeux ne révélait pas grand-chose, elle pouvait tout aussi bien avoir été causée par une mauvaise chute que par une blessure d'arme blanche. Sa position rendait son origine chirurgicale improbable. Tout juste Archie pouvait-il conjecturer une tendance sportive.

Il y avait une chose qui était néanmoins pour lui plus riche en information. Il ne l'avait jamais vu auparavant, jamais croisé dans un couloir, ou dans un hall. Hors, c'était presque certain, s'il avait été au lycée avant, l'adolescent l'aurait repéré, et aurait retenu son visage. Il retenait tous les visages. L'homme était donc sans doute nouveau, hypothèse que venait confirmer son sac plein d'affaires diverses. Il venait s'installer, peut-être. Jeune professeur, personnel de surveillance ? Il ne paraissait pas avoir de gros cahiers, de manuels qui caractérisaient les érudits. Surveillant, donc. Archie pouvait ainsi lui parler avec un ton légèrement plus relâché.

-C'est vrai, c'est trop lourd pour moi, consentit-il avec un petit pincement. Tu viens d'arriver. Tu en portes quelques uns et je te fais visiter ? Tu cherches un endroit en particulier ?

S'il avait été seul, il aurait pu très simplement les soulever tous grâce à sa télépathie. Il était soucieux cependant d'être le plus discret possible à cet égard. Même s'il ne s'agissait qu'augmenter un peu sa force, un observateur attentif aurait pu avoir des doutes. C'était aussi pour cela qu'il n'allait pas chercher directement les réponses à ses questions dans les pensées de ses interlocuteurs. Il avait en suite parfois du mal à distinguer les informations qui lui venaient de conversations anodines de celles en provenance d'une inspection télépathique. Il recommença à ramasser quelques thèses, les calant sous son bras.

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Si l'on exceptait les problèmes qu'il avait eu récemment avec ses implants, et qui lui avaient coûté des punitions longues et répétitives, Archie adorait le lycée. C'était l'un des lieux les plus merveilleux qu'il avait fréquenté, quand bien même il était resté cloîtré 15 ans de sa vie : un endroit entièrement dédié à l'acquisition de connaissances. Il aimait particulièrement la bibliothèque, qu'il avait rejointe alors même que la plupart des autres élèves étaient encore endormis. Il n'y avait pas à dire, calculer les états d'énergie quantique de différents atomes soumis à des faisceaux de photons, -la densité de probabilité de présence de leurs électrons- était extrêmement relaxant. Le soleil s'étant levé, l'adolescent avait, après plusieurs heures de divers loisirs intellectuels et d'études aussi acharnées que stimulantes, concédé une pause. Il n'avait pas cours, aujourd'hui, mais avait prévu d'aller assister à une conférence sur la géométrie non-euclidienne dans un campus de sciences.

Sa sacoche pleine de livres épais sur le sujet, en tenant plusieurs autres, qui, plus lourds encore, n'était pas rentrés, il avait une démarche en conséquence assez gauche, instable. Il ne lui manquait plus que de petites lunettes rondes et un habit moins décontracté que le sweat-shirt à capuche qu'il portait pour être une incarnation irréprochable de l'intello. Au lieu de cela, il ressemblait juste à un jeune garçon que le savoir faisait dangereusement tanguer de droite à gauche. Ses bras avaient tout juste la force de porter tous les pesants ouvrages, mais tous étaient si intéressants qu'il n'avait su faire de choix. La manière la plus efficace lui semblait être de les porter, en plateau, devant lui, ainsi pouvait-il utiliser au mieux ses rares muscles.

Hélas, une telle position, quoique physiquement optimale, ne lui assurait pas une très bonne vision de ce qui se trouvait devant lui, la pile de manuels s'interposant. Cela n'aurait pas du être un problème, car Archie connaissait parfaitement le lycée, de façon absolue. Il aurait presque pu donner la dimension de chaque pièce, de chaque couloir où il avait pénétré, s'il s'y était attardé. Du reste, il ne heurtait pas les autres élèves, les détectant par télépathie avant de risquer une collision. La théorie, malheureusement, ne correspondait pas toujours à la pratique. En effet, l'adolescent n'aurait pas eu le moindre accroc, si quelqu'un n'avait pas laissé traîner un chariot à roulette  (servant sans doute, ironiquement, à transporter des livres) vide au milieu du hall. Au moment même où le jeune garçon se prit les pieds dans la carriole, il sut qu'il allait tomber.

Et comme souvent, son analyse se révéla juste. Déséquilibré, il s'affala en avant, précédé par une colonne compacte de traités et de thèses mathématiques qui se dispersèrent pêle-mêle autour de lui. A force de travailler avec l’infiniment petit, on avait tendance à oublier les lois de la mécanique classique. Pour exemple la gravité.

-Yebat' ! jura Archie dans sa langue natale, encore à terre, un volume traitant du disque de Poincaré paresseusement posé sur son crâne.

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Le quartier de la Toussaint / Re : Le Coup de Pistolet [Sentinel]
« le: mardi 18 septembre 2012, 00:04:01 »

A 46 ans, Stanislav Siridov commençait à se faire vieux. Cela faisait maintenant presque 30 ans qu'il était au service de son pays. Il avait commencé en bas de l'échelle, conscrit volontaire pendant la guerre d’Afghanistan, avant de rapidement prendre du galon. Ses promotions, il était persuadé de ne pas les devoir à la chance, ou à de quelconques pistons. En fait, il n'y avait que deux choses qu'il pouvait remercier : sa patrie et lui-même. Et pour la première, il aurait sans hésité sacrifié la deuxième. Après une décennie d'expérience, encore jeune, il avait rejoint un commando d'élite. Le genre de groupuscule, qui, par nécessité, agissait vite et bien. A trente-huit ans, là où la plupart des militaires de son grade prenaient une semi-retraite paisible par le biais d'un confortable statut d'officier, lui n'avait pas voulu s'arrêter. Les défaites de l'armée, les crises politiques, les guerres civiles, rien ne l'avait fait dévier, ne serait-ce qu'un peu, de sa voie, de sa raison d'être. S'il avait survécu à tant de grands événements, ce n'était pas la loi d'une nation lointaine, et encore moins la présence d'une jeune femme, qui allaient l'entraver.

-Le kidnapping d'humain mademoiselle, fit-il courtoisement. Un japonais aurait détecté dans sa manière de parler un accent d'Europe de l'Est assez marqué, pour quelqu'un dont ce n'était pas la langue maternelle, le trait était moins évident. Hors, contrairement aux apparences, il ne s'agit que d'un monstre. Un monstre qui nous appartient. Nous nous assurons simplement qu'il ne cause pas de dégât à votre belle île du soleil levant. Sa voix grave savourait chaque mot de cette dernière phrase, comme s'il venait de déclamer un vers particulièrement recherché. Vous devriez nous en être reconnaissante.

Cependant, le soldat avait appris à ne pas sous estimer ses adversaires potentiels. Sa sacoche en travers de sa poitrine plus que plantureuse, son jean d'étudiante, elle n'avait rien de menaçant, malgré son origine certainement pas nippone. Et pourtant. Il avait lu soigneusement les dossiers sur la ville de Seikusu, et savait qu'elle concentrait tout le crime du pays. Sans que cela n'explique la multitude d'éléments étranges qui s'y déroulaient. De nombreuses disparitions, même de personnages importants, étaient restées insolvables. Dans un sens, cela lui était favorable. Personnage ne se soucierait de l'enlèvement d'un garçon qui n'était même pas inscrit sur les registres administratifs. Mais le mystère impliquait la prudence. Et Siridov n'avait aucune raison de prendre un risque en laissant la jeune femme libre de ses mouvements. Un signe bref de la main, sans desserrer l'étreinte qu'il exerçait sur sa proie, et son partenaire fut fixé. Il avait ordre de neutraliser l'intruse. Ce qu'il fit.

Ce qu'il tenta de faire. Même s'il n'était pas arrivé avec un angle favorable, comme c'était le cas, l'officier n'aurait pas parié une seconde sur la victoire de l'étudiante. Il connaissait ses hommes, la plupart, quoique jeunes, étaient sous son commandement depuis longtemps. C'était des gars efficaces, loyaux, pas du genre à se laisser casser la gueule par une pépé. En tous cas, pas en mission. Il n'y avait malheureusement pas d'autre terme pour décrire ce qu'y était arrivé à son sergent, il s'était tout simplement fait démolir par la poigne de son opposante. Siridov n'avait pas repéré dans son mouvement de faiblesse, et bien qu'il se savait faillible, et que l'obscurité n'aidait pas, il envisageait une explication prioritaire. Aussi incroyable que cela puisse paraître, la jeune femme était sans doute plus forte que son assaillant.

Une goutte de sueur perla sur son front dégarni, mais il lui en fallait plus pour lui faire perdre son sang froid. D'abord, il devait garantir l'extradition d'ARCHIE, et ensuite seulement, assurer la sécurité de ses hommes. L'otage possible que l’intruse détenait ne l'intéressait pas, pas plus que ses menaces ne l'effrayaient. Dégainant d'une main le pistolet à son flanc, il donna un violent coup de crosse sur la tête de l'adolescent, qui poussa un gémissement de douleur et tomba à genou. Puis, imité par son partenaire, il pointa son arme sur l'étudiante. Par morale, il n'avait jusqu'alors pas prévu de la tuer, pour autant, il n'avait reçu aucune consigne sur d'éventuels dégâts collatéraux. A cette distance, il n'avait aucune chance de la rater.

-Je crains de devoir vous menacer à mon tour, mademoiselle. Nous n'avons pas pour objectif principal de vous blesser, je vous conseille donc de vous reculer calmement et de continuer votre chemin en faisant un petit détour. Il marqua une pause. N'allez pas gâcher votre vie pour quelque chose qui n'est même pas humain. Son sort ne vous concerne pas.

Si elle n'obéissait pas dans les prochaines secondes, ou si elle faisait un seul pas dans leur direction, le commando n'aurait pas la moindre hésitation. Dans le cas improbable où elle continuerait de constituer un problème, il savait pouvoir compter pleinement sur les renforts qui arriveraient dans moins d'une minute.

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Le quartier de la Toussaint / Le Coup de Pistolet [Sentinel]
« le: samedi 15 septembre 2012, 01:45:59 »
Avide de renforcer sa culture, qu'il trouvait encore trop réduite, Archie était allé, sur le conseil de son professeur de mathématiques, à une conférence à propos de la géométrie non-euclidienne. Ayant reçu une éducation scientifique solide, mais relativement classique, et adorant aller au fond des raisonnements, ce sujet semblait fait pour lui. Là où la plupart des étudiants seraient morts d'ennuis, ou simplement incapables d'appréhender la chose, son cerveau hyperactif, en ébullition, prenait un véritable plaisir à aborder le parallélisme sous un angle nouveau. Le long congrès passa à ses yeux bien trop vite. Il en ressortit songeur et ravi, la tête pleines d'idées, de projets, et de questions aussi. Avec une pointe de nostalgie, le jeune garçon se rappela qu'il n'avait cependant personne avec qui en discuter. Les gens de son âge ne s'intéressaient hélas guère aux pseudosphères et aux flots géodésiques... Depuis qu'il s'était évadé du centre, il n'avait jamais rencontré d'individus à la fois aussi accessibles et instruits que les chercheurs s'occupant de lui.

La nuit était tombée, et l'adolescent ne trouvait plus aucun taxi qui ne fut déjà occupé. Haussant les épaules, il se dit que ça n'avait qu'une importance moindre, le lycée où il couchait n'était qu'à une trentaine de minutes. Il devait pour cela couper par le quartier de la Toussaint. Tout en pénétrant dans les enchevêtrements de rues crasseuses et sombres, bordées de buildings insalubres, il se remémora à toute vitesse ce qu'il avait entendu sur l'endroit. Les informations ne tardèrent pas à se bousculer. Du peu qu'il regardait les infos à la télévision, il y avait presque tous les jours des agressions dans le secteur, souvent avec leur lot de morts. Les journalistes ne se délaissaient ces dossiers faciles que lorsqu'un événement de plus grande ampleur venait temporairement les occulter. C'était une source infinie de drames. D'après les fichiers qu'avaient lus Archie peu après s'être installé, le taux de criminalité incroyablement haut venait confirmer la triste réputation du district.

Pour autant, il ne s'inquiétait pas. Il se savait tout à fait capable de se débarrasser de n'importe quelle bande de voyous susceptibles de vouloir le racketter ; en expédier un dans les airs, se dit-il, suffirait probablement à effrayer tous les autres. C'est donc le pas léger et l'esprit vagabond qu'il marchait là où les lampadaires n'étaient plus allumés depuis longtemps. Jusqu’à ce qu'à la lumière des étoiles, il repère une ombre suspecte au coin d'un croisement. Prudent, il chercha à identifier la présence en focalisant son psyché sur la zone hors de vue. Sans difficulté particulière, le jeune garçon localisa et capta les pensées d'un homme. L'individu semblait se répéter mentalement la même phrase :

-Tu es facile à piéger, sujet ARCHIE.

L'adolescent eut à peine le temps de réaliser ce que la formule impliquait qu'il sentit comme une piqûre de guêpe à l'arrière du cou. Portant la main à sa nuque, il rétablit sa surveillance mystique normale, et constata que pendant qu'il était en train d'analyser avec précision l'espace devant lui, deux autres inconnus en avaient profité pour se glisser derrière lui. Ils portaient des pistolets mitrailleurs à la ceinture, et l'un d'entre-eux avait encore à la main un lance-fléchettes. Mais le pire était que peu à peu, les hommes devenaient indétectables pour son esprit. Leur trace psychique s'estompait à toute vitesse, pour ne plus devenir que des souffles de conscience incertains.

-Vos chances de victoires sont faibles, les avertit froidement l'enfant-cyborg. Malgré votre camouflage psychique.

Non, comprit-il alors, avec effroi. Il se trompait. Il avait été trompé. Les mystérieuses ombres ne devenaient pas invisibles pour sa télépathie, c'était sa télépathie qui devenait inefficiente. Paniqué, il essaya de repousser à la force de sa volonté l'un des individus. Ce dernier s'arrêta brièvement, évoluant un instant comme dans un liquide visqueux, puis reprit une démarche normale. La vague mentale aurait du l'envoyer voler à plusieurs mètres, et en lieu et place, il n'avait même pas l'air surpris. Archie se mordit la lèvre.

-Pas de ça avec nous, lança l'homme qui était sorti de sa cachette dans l'angle de la rue. Et surtout, pas de ça avec une bonne dose de FS6. Retour à la maison.

Disant cela, il s'avança et ceintura immédiatement le jeune garçon qui avait commencé à courir vers l'autre chaussée, et qui ne pouvait opposer de réelle résistance à sa force physique. Un de ses complice sorti un sac de toile noire, l'enfila sur la tête de l'adolescent, et serra l'élastique. Le dernier des agents, son téléphone à l'oreille, passa un coup de fil à ses partenaires, dont la voiture banalisée n'allait pas tarder à débarquer.

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Prélude / Re : Supériorité de l'esprit, Archie
« le: vendredi 14 septembre 2012, 17:47:37 »
Silence > Merci, tu m'as fais penser qu'il fallait que je lui ajoute un nom d'empreint.

Yuri > Même si c'est grâce à une manipulation de son génome, Archie est aussi né avec des pouvoirs psychiques. Ils seraient simplement beaucoup moins puissants sans ses implants ! Mais on pourra en discuter à l'occasion d'un RP, si tu veux. :)

Merci, en vrac.

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Prélude / Re : Supériorité de l'esprit, Archie
« le: vendredi 14 septembre 2012, 16:04:18 »
Merci tout le monde.

Ah, cher Hypocras, tu as eu la fourberie de leur donner des idées pour retarder mon entrée en jeu, malheur à toi !

Oui, cette "zone d'ombre" n'est pas (que) le reflet de ma paresse, elle est laissée floue par dessein. Parce qu'Archie ne connait lui-même pas la nature de cet être, parce qu'il y a bien assez de créatures surnaturelles dans les environs de Seikusu ces derniers temps pour justifier que sa présence se confonde avec d'autres, et aussi parce que je n'avais pas d'idée particulière. Il pourrait s'agir d'une divinité mineure, d'un sorcier, d'un génie, d'un extraterr@stre... Inutile d'écarter les nombreuses possibilités, et qui sait, peut-être un PJ se reconnaîtra dans cette description.

Donc à moins que vous y teniez vraiment, j'aimerais laisser le passage comme il est.  :)

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Prélude / Supériorité de l'esprit, Archie (Valithé)
« le: vendredi 14 septembre 2012, 01:18:11 »
Prénom :
Par antonomase, les scientifiques le désignaient grâce à l'acronyme de son projet, ARCHIE (Altération et Remaniement du Corps Humain par Implantation Embryonnaire). Inscrit sur les listes sous le patronyme d'Archie Belkine.

Âge :
15 ans, dont deux ans passés à l'état d'embryon puis de fœtus en cuve.

Sexe :
Phénotype masculin.

Race :
Humain génétiquement modifié et cyborg.

Orientation sexuelle :
Estime être naturellement attiré par les femmes, mais se questionne.

Description physique :
C'est un euphémisme de dire qu'Archie ne fait pas vieux. S'il a quitté l'enfance et sa rondeur candide, il n'a pas encore tout-à-fait rejoint l'adolescence disgracieuse. Il ne mesure guère plus d'un mètre-cinquante, et est particulièrement maigre. Ses implants consomment pour fonctionner une grande partie de son énergie, et même s'il mange énormément, ses muscles sont peu développés, et il n'a aucune réserve de graisse. La voix du jeune garçon commence tout juste à muer, il est pratiquement imberbe, aussi bien de corps que de visage. S'il paraît un peu maladif, c'est surtout à cause de l'extrême pâleur de sa peau, constellée d'éphélides qui sont en conséquence particulièrement mises en valeur. A l'image du reste de son anatomie, la face d'Archie est légère et gracile, le nez en trompette et le menton fin. Ses yeux, rehaussés de sourcils délicats, sont d'un bleu très clair et trop luisants pour être parfaitement naturel. Raides, ses cheveux consistent en une masse corbeau informe, lui retombant sur le visage sans ordre. De petites plaques de métal courent le long de sa colonne vertébrale. Sa garde-robe s'adapte à la situation, uniforme au lycée, vêtements plus branchés, survêtements, jeans, basket, en dehors.

Caractère :
Il y a beaucoup de culture, de perspicacité, et une curiosité maladive dans le jeune garçon. Malheureusement, son éducation a été assez traumatisante, n'ayant été élevé que comme un simple sujet d'étude, longtemps coupé du monde, puis pourchassé. Ses réactions sont donc assez imprévisibles et parfois à côté, malgré son intelligence. D'un point de vu moral, il est perdu, indécis, ne sait pas trancher sans avis extérieur dès que l'éthique entre en compte, ne penche naturellement ni vers la bonté ni vers le sadisme. Les concepts abstraits le dépassent, il ne comprend pas l'art, bégaie avec les concepts philosophiques. Il a tendance à renvoyer l'appareil à ses interlocuteurs, faisant de lui un miroir efficace : ouvert et sympathique face à une personne bienveillante à son égard, cassant et froid quand on cherche à l’agacer. En règle générale, Archie est plutôt distant et timide, quoiqu'il puisse facilement faire preuve d'enthousiasme. Même s'il essaie d'y travailler, engager une conversation est pour lui un véritable exploit. Il reste un adolescent, partageant silencieusement, les préoccupations des autres jeunes.

Les implants cérébraux qu'on lui a posé ne sont pas parfaits. Ils provoquent régulièrement des crises d'épilepsie, d'autisme, des faiblesses physiques, lui donnent régulièrement de sévères céphalées... Leur défaut le plus terrible est qu'ils peuvent surcharger, de façon pratiquement impossibles à prévoir, généralement sous le coup d'un sentiment puissant, d'une trop grande tension, d'une sur-exploitation de ses capacités psychiques. Ce dysfonctionnement envoie des signaux confus à son cerveau, l'empêchant de réfléchir, et débridant sa puissance latente. Il n'obéit plus qu'à des émotions primaires, n'analyse son environnement que de façon sommaire, ce qui peut le rendre extrêmement dangereux. L'événement dure d'une à dix minutes, et il ne le sent arriver qu'une poignée de secondes avant qu'il se déclenche.

Histoire :
De tous les domaines qu'a exploré l'Homme, c'est certainement dans la guerre qu'il a dépensé le plus d'effort. Que l'Homme domine la nature et éléments pour qu'il se tourne enfin vers le seul adversaire éternellement à sa taille, lui-même. En ces temps modernes, le budget des états dédié aux recherches militaire est encore monstrueux. Et c'est grâce à ses fonds intarissable qu'est né le projet ARCHIE, posé sur une île de l'océan pacifique, visant une fois encore à créer un surhomme, à partir d'expériences menées par des nazis sur des mystiques tziganes enceintes.

Quoique secret, il impliquait pas moins de dix-sept groupes importants, et plus de six-cent cinquante chercheurs, qui pour la plupart n'en avaient pas une connaissance complète. Des cellules-œuf mutées par quelques uns donnaient, une fois confiés à d'autres scientifiques, des embryons flottant dans un utérus artificiel développés par une autre entreprise. Leur croissance était ralentie, sans être entravée par un procédé élaboré à part, ce qui donnait tout le temps pour les vrais cerveaux du projet de mener leurs expérimentations. Le but premier était de tester des implants renforçant les facultés psychiques qu'on retrouvait dans une toute petite partie de la population humaine.

La première génération d'enfants fut un échec, la plupart des fœtus ne supportant même pas la lourde greffe. La seconde ne donna pas de résultats vraiment probants, car tous les sujets décédèrent, le dispositif semblant empêcher la croissance de leur cerveau et de certains autres organes. Enfin, la troisième vague donna des résultats. Six enfants en sortirent vivants, mais s'ils disposaient, d'après les analyses, d'un potentiel télépathique et télékinésique, ils étaient atteint d'un autisme profond qui les coupaient du monde et les empêchaient d'en faire usage. Ils furent placés en observation dans un asile, et ne donnèrent à ce jour aucun signe encourageant. Quant au quatrième essai, presque tout les sujets survécurent, avec cependant des capacités psychiques très inférieures à ce qui était attendu. Le projet menaçait de s'arrêter lorsque le responsable prit la décision de lancer une cinquième et dernière génération d'embryons. Un seul et unique enfant atteint l'âge de trois ans.

Choyé, la première vraie réussite d'ARCHIE reçu l'acronyme pour prénom. Hélas, sa particularité le rendait trop précieux, les investissements avaient été trop importants, et les scientifiques ne pouvaient se permettre de le confier à une famille. Il devint ainsi une abomination éthique, un humain qui n'était qu'un simple sujet d'étude. Il n'avait pas le droit de sortir, et n'avait aucune compagnie que celle du personnel. Ceux-ci s'occupèrent du mieux qu'ils le purent du jeune garçon aux qualités intellectuelles évidentes, tout en évitant soigneusement de lui révéler quoi que ce soit sur le monde extérieur. Il apprit à une vitesse stupéfiante à lire, et se montrait plus rapide en calcul mental que les cerveaux les plus brillants du projet. Les normes de sécurité furent encore renforcée lors qu’à l'occasion d'une crise, le sujet blessa gravement les deux femmes en charge de son instruction.

Dès sa neuvième année, néanmoins, Archie apprit spontanément à lire dans l'esprit des gens qu'il côtoyait. Au début, timoré, il ne comprit guère ce qui se passait, et en parlait aux scientifiques, qui tentèrent de le rassurer. Mais leur manipulation fut bientôt trop grossière. L'adolescent, confiant dans ses capacités, mit en place un plan pour s'enfuir du laboratoire où il résidait depuis si longtemps. Il choisi d'agir de nuit. Avec un accès aux pensées du personnel, il connaissait les codes d'accès, et n'eut aucun mal à accéder à l’héliport. Il s'empara d'un appareil, et décolla. Après plusieurs heures de vol, il arriva sur une petite île japonaise, où il entreprit de se cacher. Archie fut finalement repérée par un être plus surnaturel encore que lui. Il l'invita à briser sa solitude en rejoignant le lycée de Seikusu, où il pourrait être pris sous son aile protectrice, et enfin découvrir ce monde... et bien d'autres.

Situation de départ :
Vierge, aucune pratique, il possède cependant dans le domaine une connaissance théorique supérieure à beaucoup.

Autres :
Son cerveau possède une force psychique surnaturelle, ayant d'abord été optimisé par des manipulations génétiques, avant d'être renforcé par des implants cybernétiques. Il dispose ainsi de capacités exceptionnelles en se concentrant de façon intense. Son potentiel est formidable, mais il n'en maîtrise d'une partie très superficielle.

En se focalisant sur un individu, Archie est capable de lire ses pensées immédiates. Si la personne est consentante et détendue, ou inconsciente, il lui est possible de fouiller dans sa mémoire plus profonde. Il peut aussi influencer ses émotions, ses envies, son bien-être de façon non-coercitive, communiquer par télépathie, et causer des migraines.
En crise, sans effort apparent, il manipule totalement l'esprit de toute une foule, remodèle les souvenirs, appelle une douleur inimaginable, rend fou...

La deuxième application de sa puissance mystique est la télékinésie, qu'il sait mieux utiliser. Soulever jusqu'à trois hommes adultes, manipuler la gravité d'une pièce, créer un bouclier résistant aux balles, démultiplier sa force, se projeter dans les airs, est en son pouvoir.
Mais ce n'est rien comparé à sa capacité débridée, dont la capacité se chiffre en dizaines, voire en centaines de tonnes.

Enfin, il agit comme un superordinateur, exécutant en un instant des calculs extrêmement complexes, comprenant avec une facilité accrue les technologies les plus avancées, n'oubliant jamais aucun détail de sa vie.


Comment avez vous connu le forum : Oui !

Avez vous des moyens de faire connaître le site autour de vous ? Si oui lesquels:   Non !

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