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Ville-Etat de Nexus / Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
« le: vendredi 05 août 2011, 16:05:22 »
-Heureux que nous ayons trouvé un terrain d’entente, déclara joyeusement Belgrif.

Sa curiosité venait d’être captée par les lunettes de soleil. C’était un objet inconnu pour lui mais il ne tarda pas à en deviner l’utilité. A quoi ressemblait l’autre monde d’où venait Malon ? Il commença à se le demander. Décidément, il n’allait pas s’ennuyer avec cette jeune femme. Elle était si différente des autres. Il se réjouissait qu’elle soit venue à lui. Peut-être fallait-il y voir un signe ?

-Si vous voulez en apprendre plus sur Terra, alors vous trouverez de quoi satisfaire votre curiosité dans la bibliothèque du manoir. Géographies, histoires, économie… mon travail me pousser à amasser beaucoup d’informations.

Pour se protéger du soleil, le chat du porter sa main en visière. C’était quelque peu inconfortable. Aussi changea-t-il de direction sitôt que le labyrinthe lui en offrit l’occasion. Le plus drôle, c’étiat qu’il ne faisait pas attention au chemin qu’il empruntait, bien trop absorbé dans la discussion. Et il ne connaissait pas vraiment le labyrinthe. Il ne l’avait pratiquement jamais exploré. Retrouver la sortie allait être un peu délicat mais chaque chose en son temps.

-L’existence des portails est effectivement une rumeur, mais une solide rumeur. De plus, leur existence ne me semble pas si improbable que ça. J’ignore si en votre monde la magie existe. Ici, sur Terra, elle est presque omniprésente.

Malon n’était-elle pas en train de parler à un homme-chat ? Les Terranides étaient déjà l’une des merveilles de ce monde et il en existait beaucoup d’autres.

-La rumeur est là, assez présente pour représenter une piste sérieuse. J’orienterais les recherches dans ce sens. Si les portails existent vraiment, je les trouverais. S’il y a bien un moyen que vous retourniez chez vous, alors vous y retournerez. Ce n’est qu’une question de temps.

Et du temps, curieusement, les recherches allaient en prendre. Belgrif, poussé ne serait-ce que par sa curiosité, avait vraiment l’intention d’entreprendre des recherches sérieuses. Seulement, si jamais il trouvait quelque chose trop vite, il le garderait pour lui. Parce qu’il voulait garder Malon à ses côtés.

-En attendant, considérez ma maison comme la votre. Il n’y a guère que mon bureau qui vous sera interdit d’accès. Comprenez que je gère des affaires parfois sensibles, que certains documents ont vocations à rester à l’abri de tous regards. Et temps que j’aborde mon travail, j’en profite pour vous avertir que je serais, hélas, souvent absent ou que je recevrais ici des visites d’ordre professionnel.

Il marqua une brève pause, puis reprit, presque malicieux.

-Mais mon temps libre, je vous le consacre volontiers. Elles sont si rare les distractions dignes de ce nom, les présences dignes d’intérêt. Oui, je suis heureux que vous soyez là.

Il eut son sourire plain de mystère. Belgrif, peut-être parce qu’il était important ou qu’il exerçait un sombre métier, à moins que ce ne soit qu’à cause de son pelage couleur d’ombre, était entouré d’une intrigante aura.

-Le carrosse nous attend. La balade en ville vous intéresse-t-elle toujours ? Cela sera aussi l’occasion que je vous offre une garde-robe qui vous conviendra. Vos habits actuels risquent de trop attirer l’attention sur vous et j’aimerais autant éviter, ne serait-ce pour votre sécurité. Mais n’ayez crainte, je sais ce qui pourrais vous déranger en la matière. On trouvera ce qui faut pour que vous n’ayez aucun souci.

Il évoquait la malformation de Malon et voulait agir avec délicatesse. Seulement, plus bas, pour lui-même, il ne put retenir une remarque.

-Vous au moins, vous pouvez le cacher.

Effectivement, il était bien plus simple de dissimuler une malformation que de cacher un corps entier.


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Ville-Etat de Nexus / Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
« le: vendredi 05 août 2011, 10:42:29 »
En voilà des constatations intéressantes ! Ainsi, elle aimait les parcs, les jardins, elle aimait la lecture aussi. Déjà, au milieu des arbres, des bosquets, des fleures, elle se déridait. Belgrif en éprouva une satisfaction certaine. Il avait peut-être fait un pas de plus vers son but. En attendant, il choisit cet instant d’émerveillement pour répondre aux questions de la demoiselle.

-Vous pouvez m’apporter la paix, Malon. Vous avez vu les tourments qui agitent mes songes. Vous savez aussi que mes richesses, que mon pouvoir, ne me satisfont pas. Voyez, j’en viens même à ignorer ce lieu si beau. Et ce n’est que parce que vous êtes là qu’il me plait à nouveau de le parcourir. J’ai envie de vous le montrer, je suis tout d’un coup fier de le posséder.

Ce qui lui manquait vraiment, il l’avait juste sous-entendu. La « paix », c’était ne plus se sentir seul, ne plus avoir de remord. Il ne laissait pas entendre qu’il voulait changer pour obtenir cette paix, car ce n’est pas son intention. S’il y avait des efforts à fournir, ce serait envers Malon et uniquement Malon.

Il entraina son invitée plus loin dans les allées. Celles-ci se firent plus étroites à mesure que le manoir s’éloignait. Deux jardiniers apparurent au détour d’une haie. Dès qu’ils aperçurent le maitre, ils s’inclinèrent. Belgrif les gratifia d’un regard satisfait, il n’en distribuait pas souvent, puis s’éloigna d’eux, soucieux de n’être entendu que de sa seule invitée. A présent, tous deux allaient se perdre dans un véritable labyrinthe de verdure. Il était vaste, assez pour se perdre. Les haies, hautes de plus de trois mètres, en formaient les murs.

-Dans le manoir, il y a une bibliothèque. Si j’avais sut que vous aimiez lire, je vous l’aurais montré. Toute fois, elle n’est pas très grande et je doute un peu que les ouvrages qui s’y trouvent attiseront votre intérêt. Mais ce n’est pas un problème. Si vous aimez lire, vous aurez de quoi lire. Nous profiterons de notre visite en ville pour acheter ce qu’il faut.

Il commençait à aborder la contrepartie promise. Il lui était aisé d’en accorder une, il avait tant d’argent qu’il ne savait plus qu’en faire. En s’enfonçant dans le labyrinthe, il poursuivit. Le carrosse devait déjà être prêt mais peu lui importait. S’il fallait que ses serviteurs attendent une heure ou même plus, et bien ils attendraient.
 
-Vous vous trompez Malon. La richesse et la puissance peuvent vous permettre de rentrer chez vous. Les portails entre votre monde et le mien existent, c’est quasiment une certitude. Il me suffit d’envoyer mes hommes à leur recherche. On finira forcément par en trouver un ou tout du moins trouver quelqu’un qui sait comment y accéder. Peut-être que des écrits en parlent. Peut-être arriverons-nous à élucider le mystère qui vous a conduit ici. Et vous, pendant ce temps, vous n’aurez qu’à profiter de la vie. Cette nuit, vous m’avez offert un monde merveilleux. Je peux faire de même dans la réalité.

Il s’immobilisa au croisement de plusieurs chemins dans le labyrinthe, puis se tourna vers son invitée.

-Faisons-nous affaire, Malon ?


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Ville-Etat de Nexus / Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
« le: jeudi 04 août 2011, 22:25:54 »
-Allons, chassez donc vos idées noires !

Belgrif s’était dirigée vers la porte du petit salon et invitait Malon à le suivre.

-Voyez le bon côté de la situation. La moitié des habitants de Nexus aimerait être à votre place. Je suis l’un des personnages les plus influents, les plus puissants de la cité… et vous m’intéressez. Certes, vous devez avoir l’impression que je désire vous utiliser…

Le chat avait posé la main sur la poignée mais il n’ouvrit pas la porte. Il se retourna tout d’un coup, fixant son invité.

-…et je ne vais pas le nier. Vous êtes bien placer pour savoir ce qui me manque. Je crois me souvenir qu’on en a discuté dans ce fameux rêve.

Il s’efforçait de ne pas perdre le peu de souvenirs qui lui restait du songe qu’il avait fait avec Malon. Ce dernier était devenu trop précieux.

-Ce qui me manque, vous pouvez me l’offrir. Et vous êtes l’une des seules, si ce n’est la seule, à pouvoir le faire. Vous m’êtes précieuses, Malon. Mais en ce monde, tout comme dans les autres, j’en suis sûr, rien n’est gratuit. Je suis prêt à vous offrir une appréciable contrepartie. Vous me rendez service, je vous rend service, il ne peut pas y avoir échange plus saint, n’est-il pas ?

Il avait volontairement évité la partie « je pourrais aussi vous forcer », question de diplomatie. L’intimidation n’était, pour l’instant, plus de mise. Il ouvrit la porte et fit signe à la demoiselle de le suivre dans les couloirs, dans l’escalier… Il appela, d’une voix très ferme, l’un de ses serviteurs pour lui ordonner de préparer le carrosse. En attendant que cela soit fait, il mena Malon dans les jardins du manoir. Le temps était radieux en cette matinée. L’édifice d’une remarquable architecture, était entouré par un vaste parc où la nature y avait été domestiqué qu’une fort belle manière. De part et d’autre des allées dallées s’épanouissaient en massif des fleures par milliers. Des arbres majestueux s’alignaient. Des haies taillées comme des mures, formaient de véritables dédales. Ici et là, des fontaines dominées par des statues à la gloire du maitre des lieux. Le domaine de Belgrif offrait déjà en lui-même de magnifiques promenades. Mais autours de la propriété, les murs étaient hauts et bien gardés.

-Cela fait à peine un an que je mène cette vie et j’en viens déjà à m’en lasser. Ce parc m’a coûté une fortune… je ne le regarde même plus. Mais puisque je veux vous le montrer, c’est comme si je le redécouvrait. Il est beau n’est-ce pas ? J’ai laissez plusieurs artistes s’exprimer. Je leur est donné carte blanche.

Le petit seigneur marchait au côté de son invité sur l’une des allée principale. Il semblait heureux de montrer son petit royaume à quelqu’un qui n’était pas lié à ses affaires. Et pour le coup, ce n’était pas totalement un jeu d’acteur.


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Ville-Etat de Nexus / Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
« le: jeudi 04 août 2011, 17:14:51 »
-Une dimension parallèle… un autre plan… oui, maintenant que vous me le dite, j’ai entendu des rumeurs à ce sujet. Il y aurait des portails permettant de passer d’un monde à l’autre. Certaines personnes auraient même prit l’habitude de les franchir fréquemment.

Belgrif, vida sa coupe et s’attaqua à… autre chose. En fait, il y prêtait si peu d’attention qu’il aurait été incapable de dire ce qu’il mangeait. Mais il mangeait et pas qu’un peu. L’accroissement de ses moyens financiers avaient rendu ses repas plus copieux et son appétit plus large. Lui qui, un an plus tôt, était presque maigre, s’approchait à présent de l’embonpoint. Mais il n’y avait encore rien d’alarment. Il était peut-être bien en chair mais conservait sa grâce féline.

Son esprit, entièrement tourné vers les paroles de son invité, sa curiosité attisée au plus haut point, il se demandait déjà de quelle façon il allait pouvoir tirer un profit maximal de cette situation. Pour guider ses choix, il avait besoin d’en connaitre un maximum sur le don de Malon. Peut-être était-il utile, à présent, de lui être agréable. La manipulation (ou la persuasion) était son terrain de prédilection.

-Votre aisance à manipuler l’onirique a certainement dut ouvrir l’un de ces fameux portails. C’est fascinent… oui, fascinent. Vous ne mangez pas ? Ho, je comprends, la situation est embarrassante pour vous. Et puis je dois vous mettre mal à l’aise. Après tout, vous me connaissez fort bien à présent. Vous savez de quoi je suis capable si on me déplais…

Ayant englouti le truc dont il s’était emparé, il se lécha les doigts pour en gober les miettes.

-Cela m’épargnera les mises en gardes. Et puis vous avez de la chance dans votre malheur. Vous êtes bien la première personne qui m’intrigue depuis… allez, deux mois… peut-être trois. Avec vous, je sens que je peux me distraire. Briser la monotonie de mon travail m’enthousiasme !

On le sentait joyeux, presque comme un enfant à présent. Et puis, on viendrait presque à l’oublier, Belgrif restait très jeune pour quelqu’un de sa fonction et pour cause, on pouvait à peine le considérer comme un adulte.

-Ainsi… vous venez de débarquez dans une nouvelle dimension. Et vous devez vous demander comment rentrer chez vous. Il n’est pas impossible que je vous aide à y parvenir si, de votre côté, vous vous efforcé de m’être agréable. D’une façon plus général, je crois que nous y gagnerions à… être amis.

Il adressa à son invité un large sourire plain de sincérité. Evidement, tout ceci n’était que de la comédie. Le félin s’essuya avec sa serviette brodée. Puis il se leva, il avait achevé son petit déjeuné.

-Que diriez-vous d’une visite de Nexus. C’est la ville qui s’étend par delà les portes de ce manoir. Vous verrez, c’est un endroit charment.


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Ville-Etat de Nexus / Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
« le: jeudi 04 août 2011, 10:55:07 »
-Mais c’est l’intention qui compte, ma belle, répliqua Belgrif, plus glacial que jamais.

Le message était clair, sans équivoque, le chat n’était pas du genre à tolérer le moindre acte déplaisant à son égard et ce que ce soit réel ou imaginaire. On le sentait prêt à mettre en œuvre d’effroyables sanctions. Là, il n’avait pour ainsi dire rien fait ou si peu. Une baffe, venant de lui, c’était une broutille ! On pouvait même supposer que selon toutes logiques, il allait y avoir autre chose, il ne pouvait pas en rester là.

Seulement, en un clin d’œil, toute hostilité paru disparaitre de sa féline face. Il bondit hors du lit et, affable, reprit la parole. Il avait à présent le comportement qu’il avait eu au tout début du rêve. L’ennui c’était qu’il devenait évident qu’il cachait toujours son jeu. Maintenant que Malon ne pouvait plus lire en lui, elle ne povuait plus savoir à quoi s’attendre du fourbe personnage. Alors le doute, tant qu’elle serait en sa compagnie, allait persister.

-Voilà. Ceci étant fait, nous allons pouvoir repartir sur de bonnes bases. Allez, quittez donc ce lit. Si vous demeurer au manoir, vous aurez le votre, n’en doutez point.

Un bruit de pas rapide et un cliquetis de métal se fit entendre venant de l’extérieur. Tout d’un coup, quelqu’un ouvrit la porte de la chambre. Dans l’embrasure se dessina une silhouette en arme.

-Tout va bien, seigneur, j’ai entendu des bruits suspects et…

Le garde s’interrompit. Il venait d’apercevoir la demoiselle toujours sur le lit de son maitre. Belgrif se tourna vers son employé.

-Vous n’êtes pas du genre rapide. S’il y avait eu un danger ici, j’aurais eu mille fois le temps de trépacer avant que vous ne daignez vous montrer. J’ose espérer que cela changera à l’avenir.

Le ton était sec, sévère. Voilà Belgrif dans son rôle de saigneur. Il aimait tant être au-dessus des autres.

-Mes excuses, monsieur.
-Passons, pour cette fois uniquement. Voici Malon. Il désigna la jeune femme. C’est une… invité surprise.
-Mais comment est-elle…
-Peut importe. Elle est là, c’est ce qui compte. Et donc, c’est mon invité. Vous la traiterez avec gentillesse.
-Bien monsieur.
-Elle va prendre le petit déjeuné avec moi. Que tout soit prêt à notre arrivé.
-A vous ordres.

L’homme s’inclina et, en n’oubliant pas de refermer la porte, il s’en alla avertir les cuisines. Le maitre des lieux refit face à Malon.

-Allons, suivez-moi. Nous bavarderons plus agréablement autour de quoi manger, n’est-ce pas ?

Quelques instants plus tard, le chat et son invité était installés dans le petit salon situé au même étage. Malon, en parcourant quelque peu le manoir, put se rendre compte que ce dernier n’était qu’un étalage de richesse et d’excentricité. Les gardes et les serviteurs étaient nombreux. Si jamais l’idée de s’enfuir lui venait à l’esprit, elle n’irait pas loin. Il serait d’ailleurs judicieux d’éviter d’être confronté aux brutes qu’embauchaient Belgrif. Le petit déjeuné fut servit dans de la vaisselle en or. Au menu : que des bonnes choses. C’était assez copieux et les plats avaient de quoi éveiller la gourmandise  de quiconque. Mais le chat y était tant habitué qu’il ne paraissait même plus apprécier. De toute façon, il ne faisait attention qu’à Malon. Tout en buvant une coupe de lait, il se mit à la questionner, toujours très aimablement.

-Alors, ainsi, vous avez le don d’influer sur les rêves ? Comment se fait-il que vous m’aillez suivi jusqu’ici ? Vous n’aviez pas l’air de vous y attendre. Et où se trouve votre maison ?


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Ville-Etat de Nexus / Re : Une alliance profiteuse ... [PV: Belgrif]
« le: jeudi 04 août 2011, 10:01:42 »
-Non, c’est… c’est impossible…

Belgrif avait été tout aussi surpris que ses soldats. Il assista, passif, à l’effondrement de son plan qu’il pensait pourtant si parfait. En plus d’un an, il avait si peu connu l’échec qu’il peinait à croire ce qu’il voyait. Pourquoi fallait-il qu’il échoue maintenant alors que l’instant était aussi crucial ? Ce n’était pas juste ! Non, ce ne l’était pas ! Et en plus, des soldats, faisaient preuve d’une incroyable incompétence ! Maudit personnel ! Il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre ! Comment faire du bon travail quand on était si mal entouré ?

A trop en vouloir, le chat allait-il tout perdre ? Sa fierté, sa cupidité, sa soif de pouvoir était telle qu’en cet instant critique, il s’inquiéta d’avantage de se voir priver de ses richesses et de sa place plutôt que de trépasser. Heureusement, il avait sut se rendre indispensable. Hiro, malgré sa fureur qu’on ne pouvait que supposer car elle n’était en rien visible, ne le tua pas. Il lui annonça même qu’il ne perdrait rien de ce qu’il avait acquis. Mais évidement, il allait y avoir sanction et celle-ci allait prendre la forme de la torture. Que dire à cela ? Ce serait « juste » un mauvais, très mauvais moment à passer. Mais évidement, le félin ne pouvait pas aller jusqu’à s’en réjouir. Peu de temps plus tôt, il espérait devenir le prince des marchands. Maintenant, il était promis à la souffrance. Il garda le silence, l’air contrarié, énervé. S’il devait éprouver de la peur, ce serait peut-être lorsque viendrait la sanction.

Avant qu’on ne l’emporte, toute fois, il s’adressa à Hiro. Il avait une question à lui poser, quelque chose à éclaircir. Il avait aussi une requête à formuler. Si elle lui était accordée, il pourrait être un peu plus tranquille.

-Je présume que mes excuses ne changeront rien et puis vous me connaissez assez pour savoir que je ne regrette rien. Je suis certains, également, que vous saviez que j’agirais ainsi tôt ou tard. Pourquoi attendre ? Pourquoi ne pas m’en avoir dissuadé avant ? Nous aurions évité ce gâchis. Si vous m’aviez avoué votre immortalité, je n’aurais rien tenté.

Mensonge ! Il aurait agit autrement. Hiro aurait peut-être terminé enfermé à jamais dans les oubliettes profondes du manoir où nul ne l’aurait jamais entendu.

-Enfin, je dis gâchis… je m’en suis pris à vous, pas à votre image. Aux yeux de la plèbe, votre grandeur est intacte. Alors, de grâce, faites de même pour moi.  Que tout ceci reste privé, ne soit pas exhibé en place public. Ce serait vous affaiblir que de me décrédibiliser.


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Ville-Etat de Nexus / Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
« le: mercredi 03 août 2011, 23:56:30 »
Silencieux, paisible, tout du moins en apparence, Belgrif écoutait et observait, toujours son sourire plain de malice aux lèvres. Quand Malon eut terminé de parler, il hocha la tête l’air navré.

-Bienvenue dans MA réalité. C’est peut-être plus juste ainsi mais passons sur ce détail insignifiant. Il faut que je vous avoue quelque chose, Malon.

Disant cela, le chat se mit à quatre pattes sur le lit, s’approchant lentement de la jeune femme. Il y avait, dans on attitude, quelque chose de malsain. Son regard d’émeraude brillait d’un inquiétant intérêt. Il poursuivit. Ce côté malfaisant se retrouvait à présent dans sa voix également mais elle restait très aimable.

-Ce monde fait de merveilles et de richesse était… extraordinaire ! Je n’ai jamais rêvé chose plus belle, plus excitante ! J’ai presque envie d’y retourner ! A côté de cela, mon manoir va me paraitre si terne, si banal, si triste.

A présent, Belgrif était pratiquement contre Malon, il n’arrêta pas de s’approcher pour autant. Son regard était visé dans le sien.

-Et puis cette cage était si étroite, si inconfortable. Si ma mémoire ne me trompe pas, vous avez poussé le vice jusqu’à me priver de mes habits ! Non, franchement vous êtes douée !

Il était nez à nez avec la demoiselle au sens propre du terme. Elle pouvait sentir son odeur, plutôt agréable dit en passant. Les moustaches du chat lui chatouillaient presque le visage. Tout d’un coup, le félin se recula légèrement, se mit à genoux, et éclata de rire, de bon cœur. Enfin, c’est ce qu’on pouvait croire. Avait-il bien prit la seconde partie du rêve, cette leçon donnée par Malon ? L’espace d’un instant, on aurait put le croire. Mais c’était mal le connaitre. Sans prévenir, sans vraiment s’arrêter de rire, il gifla Malon avec le dos de sa main. Ce fut surtout sa chevalière qui fit mal. Pour un peu, il aurait put lui imprimer son symbole sur la joue mais son geste, bien que violent, fut tout de même un peu retenu.

-Juste histoire de recadrer les choses, fit-il, soudainement plus froidement. J’ai tué pour moins que ça, vous savez. Et pour que nous soyons pratiquement quitte, j’aimerais entendre des excuses sortir de votre jolie bouge pas plus tard que tout de suite.

Il s’il n’obtenait pas ses excuses, Belgrif pourrait se montrer beaucoup plus persuasif. Mais déjà, il avait fait une jolie démonstration de sa « sympathie ».


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Ville-Etat de Nexus / Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]
« le: mercredi 03 août 2011, 19:31:30 »
Au début, Belgrif fut prit au dépourvu. Les souvenirs qu’il avait de la jeune femme ne l’avaient pas préparé à pareille réaction. Dans son rêve, Malon contrôlait tout et était désespérément imperturbable. Là, c’était plus ou moins tout le contraire. Quelle histoire étrange. L’avait-il vraiment rencontrer dans ses songes ? Les brumes du sommeil s’était éloignées, la lucidité diurne commençant à s’imposer, le félin pouvait en douter. Mais les fait étaient là. Cette demoiselle, était bel et bien devant lui en ce moment même. Et il pouvait donc en déduire que cette rencontre onirique avait réellement eu lieu. Incroyable…

Le chat se mit à ricaner. Il était ici chez lui. C’était LUI qui contrôlait tout. Les rôles s’inversaient. Et à en jugée par la réaction quasi hystérique de Malon, il pouvait espérer que ses étranges dons sur les rêves se limitaient effectivement aux rêves.

-Non, ce n’est pas maman… se plut-il à reprendre, même si la demoiselle l’avait déjà reconnu.

Celle-ci s’était dissimulée dans le lit, elle ne le regardait plus. Et puis au fond, même si elle le regardait, peu lui importait. D’après ses souvenirs, elle avait déjà tout vu de lui. Alors, sans faire de façon, il déposa son costume sur une table basse, se déshabilla et entreprit d’enfiler le costume. Il agit avec calme et méthode même si une bonne partie de son attention était tournée vers l’invitée surprise. Une fois vêtu et après avoir ajuster soigneusement les luxueuses étoffes, il refit face au lit. Belgrif avait l’air d’un petit seigneur, rien à voir avec l’apparence qu’il avait dans le rêve. Le grand chapeau et la veste rouge, c’était sa tenue d’avant, quand n’était pas encore devenu puissant. Il était d’ailleurs curieux qu’il se retrouvait toujours accoutré de la sorte dans ses songes. Un signe, sans doute, il n’acceptait pas tout à fait cette richesse acquise sur l’esclavage de ses semblables.

-Bienvenue dans la réalité, Malon, reprit-il, d’un ton mielleux, aussi aimable qu’inquiétant.

Dans un geste élégant, il s’empara de sa rapière, richement décorée, et la plaça à son côté. Puis, il saisit sa chemise de nuit, ainsi que l’oreiller qu’on lui avait jeté et les remplaça sur les couettes avant de s’assoir sur le lit. Il fixait Malon ou en tout cas le relief qu’elle provoquait en se cachant.

-Alors tout ceci est vraiment arrivé, n’est-ce pas ? demanda-t-il.

Mais ce n’était pas vraiment une question. Il était persuadé que oui.


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Ville-Etat de Nexus / Dans les griffes de Belgrif [Malon]
« le: mercredi 03 août 2011, 16:53:09 »
Belgrif ouvrit les yeux. Dans sa vaste chambre, l’obscurité régnait encore. Tout juste un rai de lumière s’infiltrait dans la pièce en passant entre les épais volets de bois sculpté. L’ombre épaisse était accompagnée par un silence presque total. Seul le régulier tic tac d’une horloge venait le rythmer, tempo obsèdent qui rappelait au chat que le temps était de l’argent. Le terranide baya et s’étira de tout son long ce qui lui procura un bien fou, assez pour le faire ronronner. La nuit lui avait laissé d’étranges souvenirs. Assurément, il avait fait un songe étrange. Il n’arrivait pas vraiment à savoir s’il s’agissait d’un rêve ou d’un cauchemar. Il revoyait un monde merveilleux fait de richesse, un monde qu’il avait aimé. Il revoyait aussi une cage étroite, lui, nu, à l’intérieur, tourmenté. Il revoyait enfin une demoiselle étrange qu’il savait être la maitresse de ce songe. Mais tout ceci était devenu si flou, si lointain. Dans quelques minutes, avec les dernières brumes du sommeil, ses souvenirs allaient s’évanouir. Une journée chargée l’attendait. Aussi était-ll judicieux de ne pas trainer au lit même s’il en avait envie.

Avec regret, il s’extirpa des couvertures douillettes et mit pied à terre. A tâtons, il rechercha sa table de chevet qu’il trouva sans mal. Il y trouva un chandelier en argent. Il l’alluma. Au dehors, il faisait déjà grand jour, il pouvait le deviner. Pour éclairer la pièce, il lui aurait suffit d’ouvrir les volets. Mais voilà, tous bons félins qui se respectaient devaient être flémards, n’est-ce pas ? Et puis, il fallait bien donner du travail aux serviteurs qu’il embauchait. Enfin, et surtout, la belle lueur des bougies étaient plus agréables pour un réveil en douceur.

Le chat, toujours perdu dans ses pensées, se gratta machinalement l’oreille. Il se dirigea vers sa grande penderie en bois massif où l’attendaient ses costumes tous plus magnifiques les uns que les autres. Il l’ouvrit et se demanda lequel il allait enfiler en ce jour. Pour l’instant, il portait juste une chemise de nuit très légère et d’un blanc immaculé. La finesse de sa coupe en disait déjà long sur les moyens financiers du félin. A son doigt se trouvait une chevalière en argent frappée d’un symbole : une griffe recourbée. Le chat porta son choix sur un costume assez sombre et brodé d’or. Il le décrocha et se retourna pour faire face à la grande glace qui couvrait le mur opposé. A cet instant, il eut un sursaut, il en lâcha même son costume qui s’étala sur le riche tapis couvrant le plancher. Là, sur son grand lit, il y avait quelqu’un, une jeune femme. Il y avait de la place au moins pour trois dans ce lit, c’était pourquoi Belgrif n’avait pas remarqué l’inconnue lors de son réveil. Elle paraissait encore dormir. Il ramassa son costume et, plus curieux qu’autre chose, il s’approcha lentement. Et là, nouvelle surprise.

-Malon, s’exclama-t-il.


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Ville-Etat de Nexus / Re : Une alliance profiteuse ... [PV: Belgrif]
« le: mercredi 03 août 2011, 10:44:48 »
Belgrif, nonchalant, déposa sa coupe de cristal après y avoir prit une dernière gorgée de vin. Hiro et sa sœur s’étaient effondrés, ils agonisaient. Le glacial félin était resté de marbre face à l’effroyable spectacle. Ce n’était, au fond, qu’une ignominie de plus à son actif. Il n’était plus à deux morts près. Un fourbe sourire aux lèvres, il se leva et, l’air très décontracté, il alla jusqu’au corps convulsionné de son patron. Il savait que ce dernier pouvait encore l’entendre. Il était grand temps de lui délivrer un ultime message. Le chat se pencha sur lui et prit la parole, toujours aussi aimable.

-Vous vous en doutiez, n’est-ce pas ? Tout ceci est tellement logique après tout. Qui pouvons-nous ? Ce sont les règles du jeu. Vous m’êtes devenu dispensable alors je vous écarte à jamais et je prends seul la tête de notre empire. N’ayez crainte, je le ferais prospérer. Et un jour, j’en suis certain, je finirais comme vous, évincé par quelqu’un de plus fort, de plus rusé que moi. Adieu Hiro.

Belgrif se redressa. Il jeta un regard neutre à Inu puis se détourna. Il frappa deux fois dans ses mains, appelant un soldat. Ce dernier s’avança silencieusement dans la salle à magnée quelque peu chahutée. Le spectacle qui s’y trouvait le laissait sans réaction. Il s’y attendait.

-Monsieur ?
-Emmenez ailleurs ces cadavres, ils salissent mon parquet. Taillez-les en pièces, qu’on ne puisse plus les identifier et donnez-les à manger à mes chiens de chasse.
-Bien monsieur.

Le soldat s’inclina et fit demi-tour. Il allait chercher trois de ses collègues pour exécuter la tâche demandée. Pendant son absence Belgrif refit face à Hiro. Ce ne fut qu’à cet instant où son rire méchant retentit. En son esprit, il faisait le compte de tout ce qu’il allait gagner juste grâce à une petite fiole de poison.

-Décidément, c’est presque trop facile ! Suis-je donc si doué que ça ? Le futur prince des marchands, c’est MOI. Et après, qui sait, peut-être m’amuserais-je à m’emparer de Nexus. Une couronne sur la tête… oui, ça me plairait bien…

Disant cela, il reprit place à table et recommença à manger comme si de rien n’était. Dans peu de temps, les soldats seraient de retour.


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-Ce que j’en pense ? Ce que j’en pense ? hoqueta Belgrif d’une voix vacillante.

Son regard humide, de plus en plus empli de détresse, ne savait pas où se poser. Il avait ouvert les yeux, pour éviter que la cage ne descende d’avantage. Il avait trop peur d’être attrapé par les ombres de la fausses. Mais fixer les miroirs, fixer ces images affreuses de lui-même, devenait trop dur. Fixer les spectre, il en était incapable. Fixer Malon, c’était peut-être le plus simple. Alors, quand il se fut tourné dans la bonne direction et que la cage avait cessé de tournoyer, c’est ce qu’il fit. Il faisait peine à voir à présent. Il se sentait si mal, il était si triste…

Des images remontaient en lui, des images venues de loin. Seul, il ‘avait toujours été. Sa mère était morte en le mettant au monde, son père était un illustre inconnu. On l’avait adopté, mais pas vraiment aimé. Dans le village, déjà, il restait seul. Il jalousais les autres enfants qui s’amusaient en groupes. Ils n’avaient pas voulu de lui, il ne savait pas pourquoi. Alors, au bout d’un moment, il s’était fait une raison, il s’était passé des autres. Tout était parti de là… sans doute… Seul, il l’était encore dans son manoir. Riche et puissant, ceux qui tournaient autour de lui le faisait par intérêt alors que beaucoup d’autres le haïssaient. Tout cela, il pouvait le supporter. Mais être heureux, ça, non. En paix avec lui-même, c’était quelque chose qu’il n’avait jamais connu.

-Ce que j’en pense c’est que je suis ce que le monde a fait de moi ! C’est vrai, je suis seul, je l’ai toujours été et je le resterais toujours ! Ils n’ont pas voulu de moi ! Il évoquait les enfants de son village. J’étais pas assez bien pour eux, enfin j’imagine… Mais c’est pas ma faute, je voulais tant avoir des amis…

Il tomba dans le silence, il rumina sa peine. De grosses larmes coulèrent le long de ses joues. Puis, sans prévenir, n’arrivant plus à se contenir, il éclata en sanglots. Il se mit à cogner du poing sur le plancher de sa cage et à brayer.

-Je veux pas rester seul ! J’en ai assez de cette solitude ! Elle me tue a petit feu ! Je ferais n’importe quoi pour que cela cesse !

Il marqua une brève pause, juste pour retrouver un peu de souffle.

-J’ai, j’ai eu de mauvaises pensées pour vous… c’était injustifié… pardon… Je m’excuse. Voilà, vous êtes constante ? Je m’excuse ! Laissez-moi une autre chance ! Pitié ! J’en ai assez de tout ça, de cette cage ! Arrêtez ou je vais devenir fou…


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Il aurait dû se taire. Dans l’autre cauchemar, la force de l’habitude pouvait le protéger. Là, ce n’était pas le cas. Rien que cette petite cage, cette sensation d’étroitesse, le mettait mal à l’aise. Il ne pouvait se redresser, il le pouvait être debout comme un homme, il était forcé de rester plié en deux, à quatre pattes comme un animal. Cette position rendait plus vive sa honte. Et ses images, horribles, ces miroirs, ses vices ! Il les fixait, le regard exorbité. Et ces spectres, ceux de ses pires songes. Il les entendait, il avait peur qu’il monte le chercher. Il n’osait même pas les regarder.

-Je ne suis pas un monstre ! vociféra-t-il. Vous mentez ! Je, j’ai juste respecté les règles du jeu ! J’ai été plus malin que les autres ! Ce n’est pas ma faute si je suis intelligent ! Ce n’est pas ma faute…

Il se tournait, dans tout les sens, il cherchait une échappatoire. Plus il bougeait, plus il devenait dingue. Il en vint à essayer de briser la cage, il y mit toutes ses forces… sans résultat.

-C’est pas ma faute ! répéta-t-il. C’est Hiro qui m’a payé ! C’est lui qui a fait de moi un marchant d’esclaves ! Je n’ai fais que prendre la main tendu ! Ce n’est pas ma faute ! Tout le monde aurait fait comme moi !

Il n’insultait plus, il essayait de se justifier. Mais c’était difficile. Lui-même se savait coupable. Il ne s’en voulait pas tant que ça. Il avait certes beaucoup de remords. Il n’osait pas penser au regard que devait à présent porter sur lui sa tribu natale. Mais il pouvait supporter tout ça. Au fond de lui, il était solitaire. Il était un monstre ? Et bien c’était dur mais il assumait. D’ailleurs, à bout, il le dit lui-même en une sorte de rugissement dément.

-Et puis merde à la fin ! Je suis ce que je suis ! C’est très bien comme ça !

Il en avait presque les larmes aux yeux, on voyait à son visage qu’il était effrayé, fatigué, usé, mais, et c’était assez remarquable, il tenait bond, il s’accrochait encore. La persévérance de Belgrif était presque héroïque. C’était si triste que cet atout serve à un monstre.

Dans un dernier geste, le chat se recroquevilla sur lui-même, se roulant presque en boucle. Il ferma les yeux et se boucha les oreilles. Voilà, il ne voyait plus les miroirs, il n’entendait plus les spectres.

-Vous craquerez avant moi, sorcière !

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Enfin, les masques tombaient. Malon s’était dévoilée et Belgrif n’en fut guère surpris. Il l’avait déjà trop soupçonnée. Mais le voilà tombé dans un piège. Alors, ce fut à son tour de se dévoiler complètement. Bien sûr, la demoiselle se retrouvait face à ce qu’elle avait déjà lu dans l’esprit du méprisable personnage. Se jetant contre les barreaux, le chat vomit sa rage.

-Fourbe, traitresse ! Malon, à la seconde même où vous tomberez sous ma griffe, je vous taillerais en pièces ! Je vous couperais votre langue de vipère pour vous la faire bouffer ! Je vous crèverais les yeux, vous arracherais les oreilles et les dents une à une !

Il aurait continué longtemps ainsi mais la cage fut jetée dans la mer, l’emportait, lui et ses menaces, dans l’obscurité. Quand cette dernière se dissipa, il se retrouva chez lui, dans ses propres cachots. Le voilà donc devenu un esclave, à cause de cette sorcière ! Il allait l’étriper, enfin, s’il le pouvait ! En attendant, il se retrouvait dévêtu et en fut humilié. Non, ce n’était pas qu’une question de pudeur, c’était plus fort, plus profond que cela. Belgrif avait honte de ses origines, de son corps bestial. C’était bien pour cette raison qu’il le cachait par des habits aussi amples que possible ! Autour de lui, dans la pénombre et l’humidité, d’autres infortunés esclaves étaient présent, maigres, maladifs, laids. Le félin bondit à l’écart, heureux dans son malheur que les barreaux de sa cellule le protégeaient.

-Arrière vermines ! Vous méritez votre sort ! Ce n’est pas ma faute si je suis intelligent et que vous êtes stupides ! C’est les règles du jeu ! J’étais comme vous, à ma grande honte, j’ai sut m’élever, et pour cela fallait que je vous piétine ! Je ne regrette RIEN ! RIEN vous entendez Malon !

Il s’était tourné vers elle, trouvant finalement normal qu’elle soit encore là, à le fixer. Il essaya de lui cracher dessus. Son regard exprimait une fureur si intense que cela en devenait effrayant. Pourtant, nu, petit, malingre, il n’aurait pas même impressionné une souris.

-Je vous exècre sorcière ! Vous êtes à l’image de votre intimité, monstrueuse ! Il faisait évidement référence, directement cette fois, au sexe masculin. Mais vous ne me ferez pas ployer ainsi ! Je ne vous offrirais JAMAIS cette satisfaction ! Ce genre de cauchemar, je l’ai fais des dizaines, des centaines, des milliers de fois ! Je me vengerais, tôt ou tard, je me vengerais !

Il parlait, il se forçait à parler. Il n’avait plus que ça pour se battre. La torture psychologique que lui imposait les dons de la demoiselle l’éprouva, évidement, mais pas en apparence. Belgrif était peut-être une ordure, mais une ordure coriace.


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Décidément, chaque voyage était différent en ce lieu fait de richesses et de merveilles. Après la rivière de lapis, voilà le… rien. Belgrif en était resté sans voix. Le paysage, comme s’il s’était trouvé tracté par une force invisible, avait tout bonnement défilé. Vint les montages, puis la mer et enfin… ce fameux temple de « Lui ». Se remettant sans mal de cette dernière surprise, le matou observa le lieu toujours aussi fastueux mais de loin le plus vaste aperçu jusqu’à présent.

-Alors c’est donc là ? fit-il, l’air plus déterminé que jamais.

Son regard tomba sur la dizaine de statues, puis sur la silhouette lumineuse avant de revenir à Malon. En son fort intérieur, le Terrainide était en proie à un nouveau dilemme. Etait-ce un piège ? Devait-il demander à la jeune femme, dont il doutait toujours évidement, de l’accompagner ou de le laisser seul ? Une chose était sûr, il le tolérerait plus la moindre moquerie à son égard !

-Fort bien, je vais apprendre les bonnes manières à ce « lui » de malheur. Il a des excuses à m’adresser et il serait bon, à l’avenir, qu’il laisse les innocents visiteurs en paix.

Lui, un innocent visiteur ? Oui, il croyait encore pouvoir passer pour un saint. En attendant, bien décidé à ne pas perdre la face, il commença à s’avancer d’un pas conquérant dans l’allée bordée de statues. Mais, très vite, il s’immobilisa. Faisant face à Malon, il s’adressa de nouveau à elle, un sourire narquois aux lèvres.

-Puisque vous semblez bien connaitre « lui », en tout cas mieux que moi, m’accorderiez-vous votre aide pour lui donner une bonne leçon ? Je vous en serais très reconnaissant.

Oui, ce serait bête de se passer d’aide surtout quand y’en a à portée de la main. Et puis, il préférait garder la demoiselle non loin de lui, question de prudence. Il pourrait toujours ainsi s’en prendre à elle si les choses tournaient mal.


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-« Lui », vous dite ?

Que penser de ce nouveau personnage ? Etait-ce là un mensonge, une pure invention de la demoiselle afin de brouiller les pistes ; ou bien disait-elle vraie ? Tout en y réfléchissant, sans trop le faire voir, le chat fixa la robe de Malon, cherchant à discerner un relief dans les remous du tissu noir. Peut-être arriverait-il à deviner la curiosité remarqué sur la statue.

Le temps s’était calmé, comme par hasard pensa le chat. Il se redressa et bondit hors du lit.

-Oui, effectivement, c’est beau. C’est une invitation à reprendre la visite. Alors ne nous attardons pas d’avantage en ce lieu, aussi remarquable soit-il. J’ai soif de nouveauté. Menez-moi en un autre endroit. Vous êtes une guide si remarquable.

Il eut de nouveau son sourire malicieux. Inutile de préciser à quel point il était hypocrite. Il s’avança, franchit les colonnes, et se retourna vers la demoiselle.

-Et parlez-moi d’avantage de ce « lui ». Cela m’intéresse. J’ai comme un compte à régler avec ce personnage. Je ne laisserais personne me marcher sur les pieds et il faudra bien qu’il le comprenne ! Je suis quelqu’un d’important, j’ai droit à du respect !

Il conclut en adoptant une pause fière. Il doutait de l’existence de « lui » mais au moins, c’était une piste ou tout du moins un sujet de conversation.


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