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Messages - Damien Thorn

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Le coin du chalant / Re : Johnny est moins con qu'il en a l'air
« le: lundi 05 juillet 2021, 17:07:39 »
*Enfile sa tenue de Johnny.*

Hello Enmomo ! Merci d'avoir pensé à moi !
Par contre, je place le zoo dans mes limites infranchissables, et dans le cas de ton personnage on y est clairement. Je me dois donc de décliner la proposition, mais je te souhaite une très bonne prospection !

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Le coin du chalant / Re : Un rp tarifé ?
« le: jeudi 01 juillet 2021, 02:41:07 »
J'ai deux propositions potentielles pour toi.

La première implique un jeune Damien Thorn tout à fait capable de la payer, mais dont le pouvoir maléfique aura son effet sur l'expérience. S'attendre à une dose de sadisme, à une influence psychique et potentiellement à un petit trauma. On peut discuter des détails si tu le veux.

La seconde implique un Johnny Paso pas du tout capable de la payer, mais totalement nymphomane et résolument décidé à se la faire, sans savoir son métier. Chez lui, pas de pouvoirs, mais des dimensions au-delà du normal ne se limitant pas qu'à ses biscotos. Peut-être Kagome considérera-t-elle un échantillon gratuit ?

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Bienvenue chez nous !

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Chloé semblait particulièrement intimidée par tout ce qu'elle voyait — et ressentait — en ces lieux. Pendant une seconde, Damien songea qu'il avait peut-être mal choisi, mais non : il avait bien senti le pouvoir de la luxure en elle et pouvait jurer qu'elle était emplie de désirs inavouables. Si elle était aussi assaillie par les énergies démoniaques imprégnant ces artefacts et baignant les lieux en conséquence, c'était parce que ses vices étaient si puissants qu'elle ne pouvait qu'attirer l'attention des forces démoniaques de toute part. Elle était probablement toujours accompagnée d'un ou deux esprits se nourrissant de son stupre, mais ici elle pouvait les ressentir comme elle ne les avait probablement jamais ressentis. La frontière entre le physique et le spirituel était ténue ici, et il y avait encore plus d'invités que d'habitude attirés par sa présence — et par ce que sa présence près de cet autel voué à la luxure pouvait provoquer —.
L'Antéchrist laissa faire le pouvoir des démons éthérés qui sévissaient autour d'elle, et il laissa son propre pouvoir, devenu identifiable et palpable à proximité de tant d'objets chargés en pouvoir démoniaque, s'exprimer, un sourire malicieux s'étirant sur son visage. Il pouvait presque entendre les pensées que Chloé n'exprimait pas en paroles, mais il se tut, la laissant se focaliser sur ces petites choses qu'elle sentait et voyait, sur ce qui ne tarderait pas à la faire flancher.
Et il put sentir l'instant où sa volonté s'effondra face à ses vices. Il croisa son regard et sut qu'il était temps de se servir avant qu'elle ne se pose contre l'autel en le déshabillant du regard.
On va bien s'amuser.
Doucement, il défit les boutons de sa chemise en s'approchant d'elle. De son côté, Chloé pouvait presque sentir les doigts invisibles qui se faufilèrent autour de ses hanches et le long de ses courbes. Il y en avait bien plus qu'une paire, et les boucles fermant sa robe commencèrent à lâcher et à se défaire, à tel point qu'en arrivant à elle Damien n'avait qu'à glisser les mains entre ses genoux et à les écarter pour que ses jambes obéissent en congédiant l'étreinte de la jupe crayon qui les fermait.
Il se glissa entre elles sans un mot, mais il aurait tout aussi bien pu allumer Chloé de mille noms cochons au vu de son regard. Il aurait aussi bien déjà pu être en train de la baiser. Mais au lieu de la prendre tout de suite, une de ses mains glissa dans le creux de ses reins et l'autre entre ses cuisses, et il la serra contre lui tandis qu'il se mettait à la caresser avec intensité, n'hésitant pas à écarter ses lèvres intimes de ses doigts pour s'attaquer à sa vulve dans son entièreté.

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Si on avait dit à Damien que Chloé était une sorte de cousine éloignée, la descendante d'une entité imprégnée du vice de la Luxure, il aurait accepté l'annonce sans sourciller. Il ignorait ce qui emballait le plus Chloé dans cette affaire, exactement : la richesse de Damien, son assurance ou la simple perspective de la jouissance qu'elle pourrait ressentir. Il sentait tout cela et plus en elle tandis qu'elle débordait du cadre de la première photo et prenait ses libertés avec lui, écrasant sa poitrine volumineuse contre lui, immortalisant la proximité et l'attirance obscène entre eux. Il ne la canalisait pas et la laissait s'exprimer, car rien ne le rendait plus joyeux et entreprenant que d'être environné des pulsions les plus primaires de l'être humain, et Chloé en débordait littéralement.
La seule chose qui rendait Chloé potentiellement dangereuse était son empathie manifeste. Elle renvoyait simplement à Damien les désirs qu'elle sentait en lui, décuplés, mais il pouvait sentir une curiosité en elle, un soupçon d'interrogation. Elle sentait qu'il n'était pas normal. D'une façon étrange, elle le savait. Mais Damien ne se faisait pas de soucis : il maintenait l'apparence du jeune héritier pervers et collectionneur d'aventures aux passions obscures et se satisfaisait plutôt de l'ouverture de son esprit sur le monde. Un esprit ouvert était une forteresse aux herses levées et dénuée de gardes. Peu importait les entités qui suintaient dans leur réalité à travers le pouvoir infusé dans ces artefacts maudits, elles trouveraient dans les pulsions de Chloé un repas fameux, et sans doute s'amuseraient-elles à les amplifier, pour peu que le besoin se fasse sentir.
Juste retour d'ascenseur. Tu m'as sorti du pétrin, tu te souviens ?
Il lui sourit en soutenant son regard mutin de son propre regard malicieux. Il laissait s'écouler à travers ses prunelles le genre de pensées obscènes qu'il pouvait nourrir et ne laissait pas la belle douter de la réciprocité de leur attirance. Ils étaient seuls ici et ils étaient bien libres de faire ce que bon leur semblait, comme il leur semblait. Et si Chloé avait vu une ombre et se pensait suivie, il ne s'agissait en tout cas pas d'une personne.
Tu as raison, répondit-il à son invitation. Celui-là n'est pas du meilleur goût. Mais je crois savoir ce qui pourrait nous inspirer. Vas-y, je te guide.
Et la voilà qui accourait à la recherche du meilleur cadre pour s'abandonner à ses envies les plus lubriques. La promesse de Damien n'avait fait que la stimuler plus encore, semblait-il, et comme il la guidait à travers l'exposition lui aussi sentit finalement la curiosité de plusieurs entités sur leur passage. Et ce n'étaient pas que les talons des cuissardes de Chloé et les bijoux qui tintaient sous sa couette rose qui les réveillaient.
Finalement, Damien la fit arrêter dans une salle plongé presque entièrement dans les ténèbres. Quelques artefacts étaient exposés et illuminés, mais la pièce maîtresse attirait tout de suite l'œil. Au fond de l'espace, dans un halo lumineux, un immense tableau de maître trônait, et devant lui, massif mais semblait bien petit en comparaison, trônait un autel d'un type bien particulier. Ils s'approchèrent et purent d'abord examiner l'autel, gravé de silhouettes entremêlées qui semblaient informes à première vue mais, à bien y regarder, faisaient penser à une version partouze du kama sutra. La moitié du volume était, surtout, matelassée, confortable et douce. Et, une fois à l'autel, les détails du tableau se révélaient. C'était un paysage infernal relativement classique à première vue, le genre d'œuvre de pécheurs suppliciés classique dans l'iconographie chrétienne, mais ici les punitions des damnés étaient bien différentes. De la chevauchée sauvage d'une succube au supplice bondage le plus graphique qui soit, les silhouettes n'étaient occupées qu'à forniquer, et le couple n'y était pas une norme. Entre les deux extrêmes, bien des représentations de saillies obscènes et acrobatiques occupaient l'espace, et la seule expression visible sur les visages était celle de la jouissance absolue.
Une œuvre anonyme, évidemment, commenta Damien. L'autel aussi. Et je conviens qu'on ne pourra pas faire tout ça, et certains plus par manque de matériel qu'autre chose, mais j'y vois largement de quoi se laisser inspirer. Pas toi ?

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La confrontation avec cette entité infernale promettait d'être une première pour Damien. Ses soupçons lui avaient déjà laissé savoir qu'il ou elle n'était pas un démon chanceux ayant trouvé la perle rare. Il faisait face à un être puissant. Il le sut en voyant le premier portail s'ouvrir. C'en était la confirmation édifiante. Il avait beau vouloir lui faire croire qu'il était bien moins puissant qu'il n'y paraissait, Damien devait prendre garde. Déjà, le crucifix jeté vers lui avait marqué le dos de sa main gauche de rouge lorsqu'il l'avait dévié. La bestiole était maligne et avait de la ressource.
Était-ce le sang de son Père qui lui soufflait tout ça ? Damien était encore jeune et n'avait pas vraiment d'idée de l'étendue totale de ses pouvoirs. Il en apprenait presque chaque semaine, encore. Et s'il possédait quelque connaissance des enseignements infernaux, verrouillée profondément dans sa tête ? Et pourquoi pas ?
Quoi qu'il en soit, si le démon pensait lui faire peur, c'était loupé. Malgré son meilleur raisonnement, Damien était stimulé par cette confrontation. C'était sa première rencontre démoniaque vraiment intéressante.
Okay, pétasse, on y va, susurra-t-il presque en direction du plafond.
Mais Damien ne se pressait pas. Il restait prudent. Qui savait quel genre de piège le démon avait installé ? Il suffisait d'un bol d'eau bénite en équilibre sur une étagère et d'une vibration lourde. Damien gravit les marches silencieusement et prudemment, pas intimidé par les hurlements et les pleurs continuant de vibrer à travers la sacristie. Ces lieux n'avaient rien de sacré, et ces bruits non plus. Il était donc dans son élément.
Tu peux ricaner autant que tu veux, mais tu n'es qu'un invité sur Terre. Moi, je suis de la race des maîtres de ce monde.
Satan n'était pas idiot. Il avait probablement singé Dieu en produisant une engeance, et qu'elle soit humaine, partiellement humaine ou partiellement démoniaque, ou les deux à la fois, n'avait guère d'importance : Damien portait en lui le pouvoir de son Père, il en était convaincu, et son incarnation l'ancrait à ce monde, alors que celui qui possédait Sœur Leah n'était là que tant que les oiseaux de bénitier le laisseraient vivre.
Malgré le pouvoir de l'entité, Damien se sentait avantagé. Et en arrivant à la porte, vérifiant que la poignée n'était pas enduite d'eau bénite, brûlante ou autre saloperie du genre, il était déterminé à affronter l'être vicieux qui espérait le faire douter.
Prête ou pas !
Et, d'un coup sec, il poussa la porte et entra dans la chambre.

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Centre-ville de Seikusu / Re : Dans une jungle d'épines | Damien, Kara
« le: dimanche 20 juin 2021, 00:11:31 »
On pouvait compter sur les gens d'ici pour l'accueillir dignement. Ici, on se fichait de l'apparence, du sexe, du style... Toute nouvelle personne était prise et respectée telle qu'elle était. On pouvait se dire que c'était étrange pour une communauté qui, si elle ne l'affichait pas, avait sombré, au contact de Damien, dans le satanisme le plus fervent qui soit, mais ça ne l'était pas. Les choses terrestres étaient belles à leur façon et chaque individu était beau à sa façon. Le fait de ne pas être dans la norme ne devait pas empêcher de jouir du monde, aussi difficile soit-il. Il y avait là toutes sortes de personnes et toutes laissaient libre cours à leurs envies sans se soucier des étiquettes de l'autre. C'était normal que Kara, que personne ne connaissait encore, soit ainsi sondée et intégrée. On ne s'éloignait pas parce qu'elle n'était pas intéressante, mais parce que c'était un rituel auquel chacun avait son tour.
Aussi, ils ne restaient pas car ils savaient qu'elle avait été amenée ici. Et ils savaient qui l'avait amenée. Le mot avait très vite fait le tour de la foule après leur arrivée.

Mais son initiateur n'était plus à sa place. Quand elle se retourna enfin vers le coin où elle l'avait laissée, après de longues minutes d'abandon à ses plaisirs, elle ne l'y retrouva pas. Et le cercle qui s'était formé autour d'elle ne s'était pas vraiment formé autour d'elle. Dans son dos, silencieux, un sourire narquois sur le visage, Damien la regardait le chercher du regard, surprise sans doute, apeurée peut-être. Il resta là quelques secondes à l'observer, puis il combla la distance entre eux et il l'attrapa par la nuque. Il ne serra pas, mais il la fit pencher, face vers le sol, et la maintint là, pliée en deux en regardant ses pieds.
Tu as raté une rencontre très intéressante, Poupée, la sermonna-t-il sur un ton pourtant détaché.
Lui en voulait-il ? Non. Pourquoi lui en voudrait-il ? Il se doutait bien de l'évolution qu'aurait son aventure au centre de la piste, elle qui se sentait nulle et indésirable dans ses draps usés constellés de miettes en temps normal, soudain projetée dans un monde où on voulait la voir, la sentir, la toucher, la goûter. Quoi de plus improbable, de plus perturbant, de plus enivrant ? Il savait bien que son attention s'évanouirait. C'est bien pour ça qu'il l'avait envoyée, à dire vrai. Il avait besoin d'un levier supplémentaire. La culpabilité était un levier exécrable, mais tellement facile !
Qu'est-ce que je dois faire de toi, Poupée ? Allons, viens, je vais y réfléchir en marchant.
Il relâcha sa nuque et la laissa se redresser. Passant devant elle, il lui fit signe de le suivre et fendit la foule, qui dansait toujours, en direction du sofa victorien. Ils y arrivèrent vite ; bien vite pour trouver une sentence appropriée, et c'était l'idée, même si Damien avait toujours quelque plan vicieux en tête. Se rasseyant, il posa son regard sur elle. Jambes croisées, bras écartés sur le dossier, il semblait peser ses options.
Dis-moi, Poupée, quelle punition te paraîtrait appropriée ? Ne sois pas timide. Je t'écoute.

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Centre-ville de Seikusu / Re : Invocation maison | Damien, Vicky
« le: samedi 19 juin 2021, 13:56:35 »
Ca avait été si simple ! Beaucoup plus qu'il l'aurait pensé, pour tout dire. C'était curieux, mais il acceptait la chance qu'il pensait avoir eu. Et les succubes semblaient toutes différentes, mais toutes aussi bandantes. Face à lui se tenait une délicieuse créature qui, outre ses ailes dignes d'une représentation classique de vampire, avait tous les attributs d'une jeune bombe sexuelle. La silhouette svelte et presque athlétique, les hanches marquées, une poitrine lourde et ferme, et, en toute honnêteté, une tonicité surnaturelle qui ne trompait pas sur sa nature. Sa tenue la mettait tout naturellement en valeur.
Avec son jean au look passé très à la mode et sa chemise noire au col large et ouvert, il donnait le change avec peine mais, au moins, il ne passait pas pour le dernier des ploucs. Il se savait, lui aussi, séduisant, physiquement agréable et également trop bien soigné pour avoir l'air tout à fait réel. Il faisait toujours un certain effet. Parfois, on ne le prenait pas au sérieux, c'est vrai, il faisait plus jeune avec sa peau toute lisse, mais il savait donner le change.
Elle lui donna en tout cas son nom sans hésiter. Était-ce le vrai ? Un démon pouvait être conjuré, renvoyé en Enfer avec son nom. Vicky... Il se concentra sur elle, examina les vagues à la surface de ses pensées mais ne repéra aucune onde suspecte. Vicky ce serait.
Damien, répondit-il finalement. Tu es une succube, pas vrai ? Question rhétorique. Ca tombe bien, Vicky, parce que c'est vrai que je suis un pervers.
Lentement, il s'approcha, tourna autour du cercle en la détaillant des pieds à la tête, de face, de profil comme de dos. Il ne se gênait pas. Il avait eu une mauvaise expérience, mais les succubes n'avaient-elles pas été faites pour le vice de la Luxure ?
Convaincu de sa prise, ou du moins de ce qu'il pensait être sa prise, il foula le cercle du pied, sans le briser pour l'instant.
Si j'ouvre ce cercle, on va s'amuser ?

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Quand Enothis parvint — enfin — à l'université, il était pratiquement midi. Allons ! Il lui accordait qu'elle arrivait à l'heure, malgré le fait qu'elle ne soit absolument pas prête à se présenter. Vu l'heure où elle s'était réveillée, forcée par la sonnerie de son téléphone, ce n'était pas étonnant. En tout cas, Damien pouvait tirer une croix sur la solution douce et pouvait se préparer à une petite bataille des nerfs et d'égos pour faire passer à Enothis l'envie d'affirmer son indépendance et de défendre son honneur. Elle n'avait toujours pas compris, colérique qu'elle était. Il allait déjà falloir que Damien lui fasse comprendre les choses, alors. Elle avait choisi de faire sa scène au milieu du hall — ce qui était un peu sa faute à lui, lui qui s'était mis là — et ce n'était pas idéal, mais il pouvait trouver un moyen de la convaincre de le suivre sans susciter l'intérêt et la curiosité de la moitié des étudiants.
La première chose était de laisser passer son sermon hostile dans le calme le plus total. Damien avait fait face à la mort des mains de sa propre famille dès sa plus tendre enfance et les protestations d'une possédée de Pétaouchnok ne l'intimidaient pas. Il soutint son regard, affecta la lassitude la plus profonde et leva son poignet entre eux pour consulter l'heure sur son téléphone, avant de le ranger à sa place.
Midi pile. Il était l'heure.
Enothis... Ce serait dommage d'arrêter déjà. Je n'ai pas vraiment hâte d'expliquer aux types de chez Turich ce que tu fais ici.
Il avait lâché l'information innocemment, comme s'il parlait d'un groupe ou d'une école européenne spéciale, mais Damien savait que ce nom n'allait pas aller dans l'oreille d'une sourde et qu'Enothis ferait le lien, enfin. Et comme il avait maintenant son attention, Damien lui fit signe de la tête pour qu'elle le suive et s'engagea en direction de coins peu fréquentés du bâtiment.
Vois-tu, j'ai bien examiné ton dossier et je sais quel est le problème. Tu n'existes pas. Pas vraiment. Pas dans les registres d'état civil, en tout cas. Parce que tu n'es devenue une personne que depuis peu. Je dois continuer ou tu as compris que je sais ce que tu ne veux pas qu'on sache ? Bon, on dirait que tu ne veux pas parler tout de suite...
Arrivés là où ils s'étaient rencontrés la vieille, en toute ironie, Damien s'arrêta et se planta face à elle. Son regard, impassible, impérieux, se planta dans le sien à nouveau. Cette fois, il ne feignait pas l'empathie.
Tu as déjà été dans ce rôle alors ça devrait être simple pour toi : tu vas t'exécuter jusqu'à ce que tout soit fini ou que je me lasse. Et si tu fais tout ce que je dis, ton dossier passera sans problème la prochaine fois. Est-ce que tu me comprends bien ? Voyons si tu as compris : je t'avais dit de venir sans culotte. Les toilettes sont juste là.
Il avisa son sac et la porte des toilettes non loin, et attendit de voir sa réaction.

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Centre-ville de Seikusu / Invocation maison | Damien, Vicky
« le: jeudi 29 avril 2021, 22:10:17 »
Invocation maison
Damien Thorn | Vicky McCreedy

Depuis l'invocation d'Anouvanh, Damien s'était senti pousser des ailes. Il en était certain : l'Enfer était accessible. Que ce soit par un portail ou par le biais de quelque sortilège, il lui était possible d'accéder au monde de son père et d'y découvrir davantage sur sa nature et ses pouvoirs. Il était déjà un être puissant s'étant taillé une belle place dans le monde mortel, mais il rêvait de plus. Il voulait pouvoir s'entraîner plutôt que deviner ses capacités, peaufiner ses résultats, devenir le chancre sataniste du monde plutôt que le héraut blasphémateur qui dirigerait l'humanité à l'aube de l'Apocalypse avant d'être vaincu. Il voulait vivre ! Et pour toujours ! Mais, pour le moment, il en était réduit à expérimenter, encore.

Invoquer un démon n'était, semble-t-il, pas si compliqué que cela. En recoupant les sources des Disciples Gardiens avec l'expérimentation précédemment réussie, Damien avait commencé à coucher sur le papier certaines règles et à les essayer. Certaines choses semblaient accessoires, mais d'autres, d'apparence futiles, étaient importantes. Et c'est pour ça qu'il s'était installé une fois de plus dans la chambre d'invités. Par chambre d'invités, pensez plutôt à une cellule ou, si c'est à votre goût, à une salle de jeux. Ambiance feutrée, cuir et velours, baldaquin et coffres à jouets résumaient bien les lieux. Il ne l'avait pas réalisé en l'installant là, mais elle surplombait le croisement de deux rues et était donc idéale pour un rituel d'invocation démoniaque.
Il n'avait aucune idée de ce qui se passerait lorsqu'il aurait terminé son affaire. Cinq plantes aux vertus magiques brûlaient doucement dans des coupes aux cinq extrémités d'un pentagramme de sel, censé protéger non seulement les mondes de leur interaction soudaine, mais aussi l'invocateur de l'invoqué jusqu'à ce qu'un accord soit trouvé ou que le sort soit annulé. Il terminait son rituel quand, pour la première fois, il y eut une réaction. Il cligna des yeux, et, en les rouvrant, il découvrit une invité au centre du pentacle.
Ca a marché ! se félicita-t-il, réjoui. Quel est ton nom ?

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Centre-ville de Seikusu / Re : Dans une jungle d'épines | Damien, Kara
« le: jeudi 29 avril 2021, 16:36:41 »
Il n'était pas nécessaire de venir ici aussi souvent qu'elle puisse le penser pour que les gens agissent selon ses attentes. Ce petit club discret n'était même pas à lui, techniquement, mais, dans un sens, il possédait toutes les personnes à l'intérieur. C'était un lieu de rassemblement pour de nombreux Disciples, possédé par un Disciple et teinté des énergies obscures des pensées, pouvoirs et rituels exprimés ici à l'abri des convenances. Et si, en apparence, l'endroit avait tout l'air de votre club clandestin moyen, il n'en était pas moins important pour les bonnes personnes.
Poupée elle-même était affectée par son aura, son pouvoir, mais aussi par l'ambiance permissive des lieux. L'abandon semblait avoir éveillé la part d'elle qu'elle réfrénait ardemment depuis leur rencontre et qu'elle devait réprimer au quotidien, sinon avec une poignée d'hommes capables de la traiter comme elle l'attendait sans vouloir se l'avouer. Damien avait vu son lot de Kara, probes et sans histoires en apparence, réclamant l'histoire la plus mièvre et facile du monde, mais ennuyées et poussées par leurs instincts à la défiance dès lors qu'elles trouvaient leur prince charmant. Car, au fond d'elles, elles désiraient un homme qui fasse d'elles leur objet — même si beaucoup d'entre elles l'ignoraient, au fond —.

Robe enfilée, revers repassés, souffle retrouvé, doigts nettoyés, il était temps d'amener Poupée en soirée. Elle s'était assagie, bien qu'en paroles seulement. La petite récompense qu'il lui avait donnée avait fait son effet. La frustration pouvait être un puissant remède à l'inhibition. On ne savait à quel point quelque chose nous manque que quand la chose en question nous était enlevée. Sensible aux émanations des vices des autres, Damien sentait les vapeurs de la luxure flotter autour d'elle. C'était d'ailleurs bien pour cela qu'il savait qu'elle serait un véritable aimant au milieu de la piste. Les mortels ne pouvaient pas sentir ce qu'il sentait, mais ils y étaient tout aussi sensibles que lui, sans le savoir. Damien n'avait pour avantage que la conscience de leur existence.
Gentille Poupée. Avec moi.
Il lui tendit son bras sans un mot et attendit qu'elle l'attrape. Dès que ce fut fait, il ouvrit la porte de la petite loge où ils s'étaient tellement rapprochés et revint sur leurs pas. Passant à côté de la table où Poupée avait choisi ses habits, il récupéra la bouteille de Jägermeister qu'il avait abandonné derrière eux. Personne n'avait daigné la toucher. Ce n'est pas que Damien aurait puni qui que ce soit qui l'aurait fait. Elle était à lui et ses possessions étaient hors limites. Comment songer qu'on toucherait Poupée, alors ? Le secret était le consentement. Et comme ils resurgissaient dans la salle par la petite porte noire, ils se trouvaient une fois de plus baignés dans la musique et entourés de gens buvant, riant, dansant ou s'embrassant sans la moindre pudeur. Damien alla jusqu'à une table libre, immaculée même, comme si un panneau et une barrière invisibles avaient tenu tout le reste à l'écart, et il s'installa dans le sofa en bois de style victorien, rembourré de cuir, qui y faisait office de banquette (exemple). Il prit place contre le dossier haut et fit asseoir Poupée à côté de lui. Il remplit un bouchon d'alcool à son intention et le tendit à ses lèvres.
Bois, Poupée.
Il lui donna presque la becquée et lui caressa la joue affectueusement lorsqu'elle eut obéi.
Maintenant, va t'amuser.
Il la laissa quitta le sofa et, une fois partie, il allongea une jambe nonchalante sur l'assise et prit place dans le coin du dossier. Il se servit un bouchon, à lui aussi, et suivit des yeux la jolie brune en longue robe noire fendue, sa Poupée, qui s'avançait sur la piste de danse. Les danseurs l'observèrent s'avancer vers eux et adressèrent un regard à Damien, qui ne donna aucune réponse visible mais sembla leur avoir donné l'autorisation de la traiter comme une des leurs.

Un instant après qu'elle soit entrée sur la piste, Kara put ainsi sentir des regards sur elle. Hommes et femmes l'observaient en chien de faïence, avec une fascination voilée. Une jeune femme au maquillage et aux cheveux rouges fut la première à oser la toucher, posant ses mains sur ses bras le temps d'un court duo très rapproché avant de se retirer en riant. Derrière elle, un homme aux cheveux ras et à la carrure de militaire glissa ses mains sur ses hanches et se colla à son dos en suivant son rythme. Ce ne furent que les deux premiers d'une série qui allait se poursuivre.
Et, pendant ce temps, Damien vaquait à ses occupations, recevant des gens que Kara ne connaissait pas le temps de quelques mots et d'un verre, ne tournant son attention vers elle que brièvement, de temps en temps, lui rappelant toujours qu'il se rappelait bien qu'elle était là.

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Centre-ville de Seikusu / Re : Dans une jungle d'épines | Damien, Kara
« le: dimanche 04 avril 2021, 16:31:45 »
Était-ce l'influence démoniaque de l'Antéchrist ou son inclination naturelle qui s'exprimait à cet instant, au profit de l'ivresse et de la désinhibition cumulée qui l'influençait ? C'était difficile à dire. Damien l'avait remise à sa place, tout à l'heure, et il ignorait si cet acte d'autorité avait eu un impact si fort sur elle. Les tendances de Poupée ne lui étaient pas inconnues, mais leur expression aurait pu réclamer plus d'efforts que ceux auxquels il avait consenti. Le mystère planait sur les raisons qui la poussaient à se soumettre à genoux entre ses jambes, mais il sentait qu'elle le faisait avec plaisir, et cette perspective l'excitait lui aussi. Nombreuses étaient celles à lui offrir leur obéissance absolue simplement pour qui il était, parmi ses disciples. Le fait de ne pas connaître les raisons profondes de Poupée pour lui obéir apportait un soupçon de piquant à leur relation.
Damien avait promis à Poupée une récompense bien méritée, et il s'en tenait à sa parole. La première règle, avec une personne prête à se soumettre à soi, était de ne jamais mentir sur ses intentions, et de ne jamais abuser de son pouvoir pour nuire — qu'on comprenne : au-delà de ce que la soumise aimait et acceptait. Il la fit attendre un peu, voyant comme l'anticipation l'affectait et cherchant à voir si elle franchirait la ligne entre eux et se comporterait comme une princesse gâtée. A son grand plaisir, et bien qu'il ait vu la tentation dans son regard, elle ne dépassa pas les limites implicites entre eux. Elle méritait vraiment une récompense.
Sans un mot, il finit par se pencher sur elle. Il déposa un baiser sur sa joue et remonta vers son oreille, la suçota un instant, et redescendit sur sa joue, le long des lignes de sa mâchoire. Il l'embrassa jusqu'au menton et monta sur sa lèvre inférieure, suçotant le fin relief charnu sans vraiment l'embrasser. Les baisers s'interrompirent et il resta là, ses lèvres à un centimètre des siennes, leurs souffles mêlés en un seul les joignant sans se toucher. Il gardait ses yeux inflexibles rivés dans les siens.
Desserre les jambes, chuchota-t-il finalement.
Et, la laissant s'exécuter, il abaissa la main entre eux jusqu'à pratiquement toucher le sol, et sans un bruit, sans se presser, la remonta pour venir la poser entre ses cuisses, enveloppant sa vulve. Il la caressa, l'explora sans jamais faire mine de quoi que ce soit entre leurs yeux figés, et ses doigts, fins et habiles, la touchèrent avec une expertise inattendue pour un garçon de son âge. Il excita son clitoris sans empressement, parcourut les plis sensibles de ses lèvres intimes, ne toucha jamais à l'entrée de son vagin. Il la laissa monter en pression et s'exciter doucement, sans lui faire sentir la moindre pression, témoignant de la douceur et du respect qu'il pouvait accorder à la Poupée obéissante. Bien sûr, il était capable de la traiter bien autrement, mais il voulait la rendre fidèle en lui donnant le goût de l'obéissance — sers-moi sans résister et tu te sentiras comme une reine, pourrait-on formuler.
Après un moment où le temps et l'espace semblaient s'être figés et rétrécis à leur seule intimité, il s'interrompit graduellement, la laissant, frissonnante, à l'aune de la jouissance, excitée mais pas rassasiée. Cela, elle devrait le mériter. Il restait quelques étapes à passer pour considérer leur relation comme une chose viable.
Habille-toi, maintenant.
Il s'était exprimé de manière douce, mais le ton était celui d'un ordre. Le moment était terminé et ils allaient passer à autre chose.
Tandis que Poupée se ressaisissait et enfilait la robe, Damien laissa retomber son rythme cardiaque, affecté par l'intensité de la tension sexuelle du moment. Une bosse proéminente trahissait, tout de même, son appréciation du moment. Il se concentra pour la faire décroître tout en rafraîchissant sa tenue. Puis, quand ils furent prêts, il expliqua la suite du programme :
Tu vas m'accompagner au milieu du club. On va danser. On va vouloir te toucher, danser avec toi — crois-moi, je connais mes gens — et je veux que tu laisses faire, que tu joues le jeu, mais que tu sois toujours prête à me rejoindre. Si je te fais signe, tu reviendras vers moi sans délai. Est-ce que tu m'as compris ?
L'idée de l'exercice était plutôt simple : une fois dans la mêlée, elle serait libre de s'amuser et de se laisser aller à l'ambiance. Elle pourrait s'éloigner, jouer, se mêler à qui elle voudrait, et le simple fait qu'elle soit sienne attirerait les danseurs de tous les sexes à elle. Par contre, elle devrait toujours avoir Damien dans un coin de son esprit et au coin de l'œil, et être prête à bondir. Il la laisserait s'amuser un bon moment, lui donnerait l'occasion de s'éloigner autant qu'elle le voudrait. Le but était de voir si elle oublierait la laisse invisible qui la liait à lui. Si elle l'oubliait, elle serait punie. Si elle accourait à son signe, il allait considérer l'idée de la ramener chez lui — ou bien, plus révoltant encore, de l'accompagner chez elle.

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Le coin du chalant / Re : Le chalant des délices ! [Permanent][Ouvert]
« le: samedi 03 avril 2021, 16:41:52 »
Salut Vicky !
Que dirais-tu de croiser la route de l'Antéchrist ?

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Le dossier entier en mains, Damien était surtout retourné à ses affaires. Il avait un cours tardif et une courte réunion avec ses disciples. Le poids de la liasse de papiers se laissait sentir dans son cartable, comme si leur importance pesait plus lourd qu'eux. Enothis ne s'était pas laissée l'occasion de mieux connaître son mystérieux bienfaiteur. Elle n'en avait simplement pas le temps, ou du moins le pensait-elle. Le véritable nœud du problème, à dire vrai, c'était le fait que l'administration avait été avertie de certaines irrégularités. Ca n'avait pas suffi pour révoquer son titre de séjour, mais l'on avait préféré suspendre ses droits jusqu'à ce que la chose soit tirée au clair.
Autant dire tout de suite que l'administration universitaire incompétente de Seikusu ne trouverait aucune réponse, et que la chose trainerait, advienne que pourra, pendant des mois, jusqu'à ce que les lamentations d'Enothis ne les convainquent de la rétablir dans ses droits, par pur ennui, ou que sa disparition ne règle le problème comme par magie.
La solution rapide était de trouver quelqu'un capable de débloquer la chose en un claquement de doigts. Damien était cette personne, mais ses services n'étaient jamais gratuits, et dans ce cas précis il avait œuvré à dessein pour en arriver là.

La soirée se termina sans accroc. Damien se prépara à manger devant les informations business, comme d'accoutumée, et se laissa aller à inviter — ou plutôt à convoquer — une de ses servantes préférées pour un massage intégral avant de s'endormir sur ses deux oreilles.
Tout s'était bien passé. Ca avait été une très bonne journée. Demain pourrait être encore meilleur.

Le lendemain matin, debout de très bonne heure, Damien exécuta une demi-heure d'exercices physiques et se délassa dans la douche avant de se préparer un de ses petits-déjeuners préférés devant les informations politiques. En mangeant, il ne faisait jamais rien de distrayant, préférant réfléchir en silence tout en profitant lentement de son repas. Damien était un déviant, mais c'était aussi un bourgeois, élevé dans le respect de sa propre santé. Le fait que son corps soit techniquement insensible aux maladies, aux poisons et, potentiellement, à la dégénérescence cancéreuse des cellules, ne l'empêchait pas de faire attention à son alimentation, à son activité et à son niveau de stress. A quoi servirait-il d'être invulnérable si c'était pour vivre dans l'inconfort et l'angoisse ?
La femme de ménage se faufila dans l'appartement alors qu'il finissait son repas, commençant par la cuisine où elle rangea ustensiles et casseroles sans un mot. Damien laissa glisser un regard sur elle, et elle le lui rendit de biais avec incertitude. Il ne connaissait pas son nom mais il la connaissait déjà intimement. Très jolie, elle était un livre ouvert et facile à convaincre de céder à la tentation sans le moindre mot. Elle pensait vivre une relation profonde et fort compliquée avec lui, relation qu'elle devait cacher à son fiancé adorable, alors qu'en vérité Damien ne faisait que se servir d'elle.
Son repas terminé, il la rejoignit dans la cuisine et, agenouillée contre le plan de travail, elle avala ses assauts avec une joie malsaine.

Il enfila son uniforme de respectabilité une fois nettoyé et prêt et se prépara à démarrer sa journée. La femme de ménage lui succéda dans la salle de bains pour ranger, son fard dégoulinant témoignant des émotions conflictuelles que l'influence de l'Antéchrist lui infligeait, conflits qui ne tarderaient pas à la briser et à la rendre soit totalement dévouée, soit totalement inutile. Il ne lui adressa pas la moindre attention.
Au pied de l'immeuble, son chauffeur était arrivé. Damien descendit, son cartable à la main, et s'engouffra à l'arrière de la grande berline noire. Une fois installé, il s'accorda une minute de méditation avant de se saisir de son téléphone et de composer le numéro d'Enothis.
Une, deux, trois, quatre sonneries... La voix ensuquée de l'Egyptienne grésilla enfin à son oreille. Damien vérifia l'heure en fronçant les sourcils mais ne fit pas de remarque.
— Enothis ! C'est Damien ! Désolé de te réveiller, mais j'ai trouvé ce qui cloche et je crois pouvoir régler ton problème.
Il laissa à la jeune femme étourdie par le sommeil le temps de digérer l'information avant d'enchaîner :
— Je t'expliquerai. Tu as cours aujourd'hui ? On peut se retrouver dans le hall à midi. Je vais avoir besoin de toi. Quand tu t'habilleras, il va falloir que tu te mettes en jupe, et sans culotte. D'accord ? A tout à l'heure.
Il raccrocha sans hésitation et avec un sourire narquois. Elle allait sûrement cogiter dur sur ce qui venait de se passer mais, vu l'heure, elle n'avait pas beaucoup de temps à accorder à tout cela. Si elle était encore endormie, elle avait peu de temps devant elle pour être toute apprêtée avant de prendre le chemin de l'université.

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Avec curiosité, Damien observa la prêtresse possédée ingurgiter le corps réincarné du Christ sans sourciller. Un sourcil étonné s'arqua en notant l'absence totale de réaction, pas même un tressaillement perceptible sous ses robes bien trop élégantes. Elle vint ensuite le provoquer, et cette fois il put sentir nettement la présence démoniaque au fond de sa gorge. Quel était ce phénomène ? Il avait gagné du temps et ne serait plus l'objet de ses maudites attentions à présent, pourtant il se prenait à vouloir en savoir plus. Au fil des derniers psaumes, l'Antéchrist se perdait en conjectures, mais une seule possibilité lui paraissait vraiment logique. Il la garda en tête tout en attendant la fin de la messe, qui ne tarda pas. Mélopée de l'orgue artificiel diffusé depuis les hauts-parleurs. Tout le monde dehors ! Le prochain nettoyage spirituel aurait lieu dans une semaine. Même jour, même heure, pour toujours. Gentilles brebis.
Damien aurait dû sortir parmi les premiers, se faire voir une dernière fois, mais, cela, les gens n'en savaient rien. Le photographe lui adressa des regards insistants avant de comprendre que le jeune héritier ne partirait pas, et il s'effaça avec les derniers. L'Antéchrist ferma la marche et, sans empressement, referma les portes devant lui, isolant le temple de la foule déjà pressée de rentrer chez elle. Lorsqu'il se retourna, il braqua ses yeux, rouges de colère, sur Leah. Toute apparence bonimenteuse avait disparu, faisant place au visage réel de la malice et du vice, toujours souriant mais au regard vénéneux. Il frotta son front, rageusement.
— Espèce de pute ! Salope ! Je vais te crever les yeux et te donner à bouffer aux porcs !
Il avait rugi ce qu'il gardait en lui depuis qu'elle avait commencé à le torturer, et l'élan d'invectives suffit à le calmer quelque peu, lui donnant l'énergie d'avancer lentement en direction de l'autel, d'où elle le fixait non moins malicieusement que lui-même.
— Cette bombe qui te sert d'enveloppe, elle avait prononcé ses vœux quand tu l'as possédée, c'est ça ? Pourtant, à ma connaissance, aucun Démon n'a pu le faire ou faire consacrer son enveloppe après la possession, alors... Tu es soit rudement chanceuse, soit foutrement douée.
Rien ne l'empêchait de reconnaître la possibilité que le possesseur fusse plus érudit que lui. Ca faisait mal à son égo, mais il était prêt à l'accepter. Il restait cependant persuadé que, par quelque cheminement complexe, il était parvenu à la posséder en toute discrétion alors qu'elle était déjà nonne.
Il continuait d'approcher de l'autel et montait les marches pour la rejoindre, et lui faire face de l'autre côté de la table des rituels.
— Je devrais t'éclater, là, maintenant, pour cet affront. Mais ce serait dommage. Je crois que je vais faire plutôt rabattre ce caquet et faire de toi ma chienne.

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