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Messages - Paladin Vesa

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Ville-Etat de Nexus / Re : La Chasse Sauvage [Maud de Rehen]
« le: lundi 25 juin 2018, 00:50:03 »
La prudence était de mise après ce qui venait de se passer. Ce n’était clairement pas Vesa qui allait reprocher à Maud de veiller à leur sécurité, même si, selon elle, un simple verrouillage de la porte de leur chambre était insuffisant. Elle sourit tout de même, et sortit de ses affaires un cristal, qu’elle posa sur le sol. C’était un cristal de perception, un objet indispensable lors des quêtes et des campagnes. Quand les paladins devaient dormir dehors, il était obligatoire d’en poser un. Ce cristal s’illuminait quand quelqu’un passait à l’intérieur, et diffusait une onde qui réveillait les paladins endormis à l’intérieur. Vesa le configura pour qu’i s’illumine à toute approche du palier de la porte, de manière à ne pas être réveillées à cause de simples gardes. Avec la mort du baron, la ville était évidemment perturbée, mais, au moins, il n’y avait pas d’émeutes, ni de règlements de comptes. Au-delà de l’enquête sur les circonstances troublantes entourant le décès de Montferrat, il fallait au moins se féliciter que la ville n’ait pas sombré dans le chaos.

« Après ce que nous avons vécu, Maud, il faut être prudente, confirma Vesa. Je ne vais donc pas te reprocher cela, bien au contraire. »

Le cristal en position, Vesa se dirigea vers la fenêtre, cherchant des angles d’ouverture. Maud avait choisi une belle chambre à l’angle, et, en bas, il n’y avait que l’eau. Aucune prise d’accès visible. Dehors, il faisait nuit, et quelques chandelles brûlaient encore, surtout à hauteur de l’auberge. Vesa avait cru comprendre que les gens allaient se réunir pour une conversation nocturne autour des notables du village. Elle avait hésité à y participer, avant de craindre que sa présence n’énerve les individus présents. Plutôt que de risquer un affrontement, elle préféra donc se retourner vers Maud.

Maud... Elles avaient finalement pu s’entendre, toutes les deux, et, même après cette folle journée, Vesa n’oubliait pas le moment intime qu’elles avaient partagé ensemble, les caresses et les baisers. Elles s’étaient intimement rapprochées. Ce n’était pas interdit par la déontologie d’Haven, même s’il était recommandé de ne pas trop s’attacher, sentimentalement parlant.

« Bon... On ne va pas dormir avec nos armures, n’est-ce pas ? »

Vesa se déshabilla donc. La chambre était belle, avec un petit vantail pour se changer. Elle y alla donc, et ressortit ensuite, en ayant une simple nuisette, sans excès, sans motif ni sans haute couture. Vesa sourit ensuite à Maud, puis la laissa se changer. Une fois Maud prête également, Vesa commença à noter sur un carnet le récit de leurs aventures. Il était important de tout consigner, car cet écrit resterait ensuite. Ses notes seraient reprises par les moines et les scribes de l’ordre, qui se chargeraient d’en faire un superbe récit. Autant dire que Vesa avait de quoi raconter, et ces réflexions et investigations intéresseraient sûrement aussi les enquêteurs royaux qui viendrait investiguer sur le meurtre de Montferrat.

Trempant la plume dans un encrier, elle remplit donc ses carnets, à la lueur des chandelles.

« En tout cas, je ne pensais pas qu’il nous arriverait tant de choses... Et nous n’avons même pas encore rencontré la Chasse Sauvage, Maud ! »

Autant dire que leur folle aventure promettait sûrement encore de très belles surprises !

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Ville-Etat de Nexus / Re : La Chasse Sauvage [Maud de Rehen]
« le: lundi 18 juin 2018, 00:30:27 »
« Tout cela confirme ce que je pense, Maud... Il ne s’agit pas d’une simple fraude fiscale, d’un simple arrangement avec un seigneur local et des bandits de passage. »

Hélas, ce genre de choses faisaient partie des infractions fréquentes dont les seigneurs étaient jugés. La Couronne avait depuis des siècles cherché à étendre son influence sur ses vassaux, à légiférer et à fédérer son système féodal. Selon ce système, le royaume était organisé en circonscriptions administratives très autonomes, les seigneuries. Nexus avait longtemps fonctionné sur ce système, avant de commencer à progressivement tout structurer, afin que l’autorité centrale ne soit plus celle du seigneur. Par le biais des conflits successoraux, de la nécessité de protéger les gens, de lutter contre les guerres privées, la Couronne avait progressivement réussi à instaurer l’idée d’une hiérarchie des pouvoirs publics, passant à travers les titres de noblesse. La seigneurie était devenue une circonscription administrative dépendant d’un plus grand ensemble, et ainsi de suite, jusqu’au plus gros pouvoir, la Couronne, l’État. Tout ça avait mis des siècles à se faire, et avait nécessité des raisonnements politiques et philosophiques. Nexus était à l’origine du concept central, fondamental, de souveraineté. À travers ce concept découlait celui de l’État, et c’était à Nexus qu’on devait le développement de ce concept à travers tout Terra.

Tout comme les penseurs de la France médiévale, les penseurs nexusiens avaient développé l’idée qu’un État existait dès lors que trois critères étaient réunis : une population, un territoire, et une nation souveraine. Tout cela pour dire que la justice royale pouvait juger les seigneurs quand leurs comportements constituaient des manquements à leurs obligations seigneuriales. Et, ce que Maud et Vesa venaient de découvrir rentrait tout à fait dans ce domaine-là.

En plus du trafic d’esclave, Montferrat agissait aussi comme convoyeur de fonds. Il n’y avait qu’une seule explication logique à cela, que Vesa développa :

« Montferrat devait transférer l’argent de la Salamandre à quelqu’un d’autre... Un relais efficace et plus discret que dans la capitale. »

Les détails figuraient dans les manuscrits et les livres de comptabilité. Montferrat devait sûrement avoir des complices.

« Il faudrait éplucher les registres, interroger les agents seigneuriaux qui travaillaient avec Montferrat... Nous ne résoudrons pas l’enquête, Maud. Il va falloir attendre que les renforts arrivent. La Couronne diligentera elle-même les investigations, tout ça est trop gros pour nos maigres ressources. »

Et ce d’autant plus qu’à l’origine, elles n’étaient même pas là pour s’occuper de ça ! Leur quête initiale restait la Chasse Sauvage, et, pour l’heure, Vesa ne voyait aucun lien apparent entre les agissements délictuels de Montferrat et la présence de la Chasse Sauvage. C’est à ce moment que Maud se mit à bâiller, manquant de s’affaler sur les registres de comptabilité. Vesa sourit alors, et revint à des préoccupations plus classiques.

Sa main caressa alors doucement les cheveux de la femme, et Vesa acquiesça.

« Oui, il est temps de se reposer... Mais on devrait emmener ces documents avec nous, je ne pense pas qu’il soit très prudent de les laisser là. »

Après tout, on ne pouvait faire confiance à personne dans cette ville !

« Et je pense aussi qu’il serait sage que nous dormions dans la même chambre... Au cas où. »

Vesa ne se sentait nullement en lieu sûr ici...

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Ville-Etat de Nexus / Re : La Chasse Sauvage [Maud de Rehen]
« le: lundi 11 juin 2018, 00:35:32 »
Tandis que Maud épluchait les comptes, Vesa, elle, passa du temps avec la population, et avec les conseillers et les locaux, afin de s’organiser sur la régence le temps que les renforts arrivent. Avec la menace de la Chasse Sauvage, les tensions étaient palpables, et Vesa voulait éviter que les choses ne dégénèrent. Le village étant petit, il n’y avait pas beaucoup d’officiels à part le seigneur local. Il n’existait par exemple pas de prévôt, mais un prêtre. En ces temps confus, la religion avait toujours permis de soulager le peuple, et, d’ailleurs, Vesa demanda au prêtre d’organiser une messe exceptionnelle, tout en s’entretenant avec les autres. Si certains villageois accusaient encore le choc, d’autres n’étaient pas foncièrement surpris. Leur seigneur, Guillaume de Montferrat, passait souvent du temps hors du village. Vesa essaya aussi de se renseigner auprès de ses rencontres, notamment sur un certain Professeur, mais n’obtint aucun élément concret. Montferrat était au moins suffisamment intelligent pour organiser des rencontres à l’extérieur, mais, en revanche, depuis quelques mois, il était fréquent que des étrangers ne se rendent dans l’auberge. Rien de perturbant en soi, si ce n’est que ces étranges appartenaient à une même bande, et avaient le don d’inquiéter les gens.

Vesa parvint à confier la gestion provisoire du village à quelques-uns des paysans les plus influents : l’aubergiste, le tanneur, le meunier... C’était la meilleure chose à faire, et, elle continua ensuite son enquête. Maud épluchait les livres de compte, et elle allait sans doute trouver l’existence d’une double comptabilité. Dans l’écrasante majorité des cas, les aristocrates et les seigneurs étaient jugés pour fraude fiscale. Ils tenaient en effet deux registres fiscaux différents, le premier destiné à la Couronne ou à son suzerain,et comprenant des recettes bien moins élevées que le second. La fraude fiscale était très courante à Nexus. Outre cela, il y avait aussi le mécanisme de double imposition, où les vassaux taxaient leurs serfs par des taxes indues. Plus généralement, le droit fiscal était très compliqué à Nexus, et faisait l’objet de multiples Codes, et autant de jurisprudence. C’était un combat de tous les instants, l’expression financière du pouvoir de la Couronne sur le reste du pays. Elle s’attendait donc à ce que Maud trouve un système de fraude fiscale.

De son côté, la paladine inspecta d’autres éléments. Elle se rendit à la conservation immobilière, un bureau très important et obligatoire. Il y a des générations, la Couronne avait décidé de cartographier très précisément le royaume, en créant le cadastre, un système visant à avoir une cartographie unique et administrative du royaume, permettant une meilleure contribution foncière en listant plus précisément les parcelles. Une vaste organisation qui avait duré des années, et englouti beaucoup d’argent, mais avait permis de moderniser Nexus. Depuis lors, chaque village avait l’obligation de conserver une partie des plans cadastraux de son domaine, avec les titres de propriété y afférent. Pour en assurer la conversation, la Couronne avait ordonné que chaque titre de propriété fasse l’objet d’une copie certifiée conforme, et transmise aux archives royales à Nexus. Les copies étaient réalisées par des moines copistes sous la gouvernance d’Huissiers de justice, qui se chargeaient ensuite d’assurer le transfert de ces copies.

Vesa consulta donc les titres de propriété de Guillaume de Montferrat, et, grâce aux références cadastrales contenues dans les actes, put ainsi identifier une mystérieuse ferme reprise par Montferrat à l’orée de la ville.

*C’est curieux, ça... À quoi peut bien correspondre cette ferme ?*

Elle consulta l’origine de propriété figurant à l’acte. Le bien avait été en déshérence après la mort de son propriétaire. Il avait visiblement un héritier, mais les recherches héréditaires n’avaient pas permis de le retrouver, de sorte que le bien avait été récupéré par le domaine local... Sans être revendu. Vesa voyait mal Montferrat devenir fermier, et elle se déplaça donc sur place.

Grâce à son cheval, la femme rejoignit la ferme abandonnée au bout d’une demie-heure. Celle-ci était à l’orée de la ville, entourée par une palissade en bois, et elle entra à l’intérieur. Il y avait un antique puits au centre, et la femme inspecta les lieux. Elle alla dans la maison principale, vide, ne comprenant plus que quelques meubles détruits et moisis, et se rendit ensuite dans la grange. C’est là que Vesa rencontra des choses plus intéressantes. Le long des poutres, il y avait de multiples chaînes. Elle les inspecta, et réalisa vite qu’elles n’étaient pas rouillées, signe qu’elles étaient plutôt récentes. Il y avait aussi des traces de griffure le long des poutres, comme si des ongles s’étaient enfoncées là.

*Cette grange a été utilisée...*

Vesa ne pouvait s’empêcher de repenser à la scène de crime, à ce tatouage sanguin situé au plafond. Le Roi Cramoisi, la Salamandre... Elle avait l’intime conviction que tout ça n’était pas que de la fraude fiscale, ou du trafic illégal avec des criminels. Il arrivait aussi que les suzerains autorisent des narcotrafiquants, par exemple. Cette ferme aurait été l’exemple parfait pour permettre à des bandits de faire pousser du fisstech, une drogue illégale mais très en vogue dans les rues de Nexus. Las, il n’y avait rien ici.

*Dans quoi Montferrat s’est retrouvé impliqué ?*

Maud ne lui apporterait pas la réponse, mais lui confirmerait en tout cas, grâce aux véritables recettes fiscales, que ce trafic rapportait.

« Je crois que Montferrat se livrait à du trafic d’esclaves, Maud, expliqua Vesa à son retour, et en confrontant ses informations avec celles de sa camarade. De la traite organisée par la Salamandre en utilisant divers biens abandonnés comme points de chute. Mais à quelle fin ? »

Ça, elle n’en savait rien... Tout ce qu’elle savait, c’est que le mystérieux Professeur était devenu davantage une cible de premier choix pour elle.

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Ville-Etat de Nexus / Re : La Chasse Sauvage [Maud de Rehen]
« le: lundi 04 juin 2018, 00:54:47 »
Le Roi Cramoisi... Vesa se rappelait ses cours d’Histoire. Ce vocable désignait un ancien Empereur ashnardien dément, un démon arachnéen si cruel qu’il avait déclenché une guerre civile au sein de l’Empire, entre les loyalistes et les rebelles. Les actes de cruauté du Roi avaient très largement contribué à la réputation sanglante et terrible qui tournait depuis des siècles autour de l’Empire. Cependant, de ce qu’elle en savait, les rebelles avaient remporté ce conflit, et avaient permis l’exil du Roi Cramoisi. Il serait mort lors de cet exil.

*Visiblement, les rumeurs sur sa mort sont quelque peu exagérées...*

Comme Maud le pensait, Vesa doutait en effet d’obtenir des informations sur les activités illégales du baron, ou sur ses accointances avec le Roi Cramoisi, dans des fiches comptables. Et tout cela allait nécessiter une enquête de longue haleine. Vesa et Maud n’en avaient, ni le temps, ni les moyens. Leur priorité était d’enquêter sur la Chasse Sauvage, et sur le Professeur. Vesa se dépêcha donc de rédiger un courrier pour ordonner qu’une enquête soit organisée le plus rapidement possible. Dehors, c’était l’émoi, et les rumeurs allaient bon train. Vesa savait que les gens aimaient la stabilité et l’ordre. C’était normal, et elle-même fonctionnait aussi comme ça. Or, lorsque la rumeur de la mort du baron se propagerait, le soutien qu’elles avaient réussi à amasser auprès de la foule risquait fort de disparaître. Vesa, pour le dire simplement, commençait à prendre conscience que les deux paladines se trouvaient dans une panade sans nom.

« Je crains fort que nous allons devoir rester ici quelques jours, Maud... Au moins le temps d’organiser une régence transitoire. »

Les paladins n’étaient pas supposés faire de la politique, mais il rentrait après tout dans leurs obligations d’assister les pouvoirs publics. L’Ordre du Griffon, auquel les deux femmes appartenaient, était autant un ordre temporel que séculier, puisque, tout en relevant des instances de l’Ordre Immaculé, il avait été fondé par la Couronne de Nexus pour aider les Nexusiens contre les menaces surnaturelles, les monstres, et les Ashnardiens. Leur rôle était donc de garantir l’ordre, de promouvoir la paix et la stabilité. Elles ne pouvaient pas donc juste tourner le dos à un village au bord du chaos. Ce serait irresponsable, et immoral.

Vesa écrivit donc le courrier, et alla ensuite avec Maud dehors. La foule semblait avoir grossi, et elle demanda le silence, avant d’expliquer que le baron local avait été assassiné. Elle garda pour elle-même la mystérieuse trace sanguine repérée sur le plafond, et annonça la suite :

« Nous allons prévenir la Couronne, nos supérieurs, ainsi que le duc local. C’est à lui qu’il reviendra de dépêcher sur place un administrateur provisoire. »

Pour le reste, il y aurait une enquête, menée par les services du duché, mais aussi par des inspecteurs royaux, puisqu’un noble avait été tué. Vesa se retourna ensuite vers Maud, et poursuivit ensuite sur leur planning :

« On va devoir rester là le temps que les agents du duc n’arrivent, je crains... »

Autrement dit, elles allaient perdre plusieurs jours à attendre, mais c’était ce que le devoir exigeait...

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Ville-Etat de Nexus / Re : La Chasse Sauvage [Maud de Rehen]
« le: lundi 28 mai 2018, 20:10:22 »
Les paladins d’Haven se devaient d’être éclectiques, d’avoir plusieurs cordes à leur arc. Ayant pour but de rendre la justice, ils apprenaient le droit, mais aussi les techniques d’investigation policière. Sur ce point, les Nexusiens avaient des années de retard par rapport à Tekhos, qui avait fait de la police scientifique une avancée très importante. Les Nexusiens s’en étaient inspirés, notamment dans le cadre de la médecine légale. Les autopsies étaient couramment pratiquées. Tandis que Maud s’énervait, et renvoyait un garde, Vesa se rapprocha du corps, et l’examina silencieusement, évitant de le toucher. La coupure était propre et nette, et, vu la projection sanguine sur le sol, le coup avait été porté alors que le baron était agenouillé. Est-ce qu’il priait ? Ou est-ce qu’il implorait le pardon de son bourreau ? Vesa se releva alors.

*Le tueur a dû fuir par la terrasse...*

Vesa sentit alors le contact d’une goutte sur son épaule, et leva les yeux... Puis fronça les sourcils.

« Euh... Maud ? »

L’intéressée n’avait qu’à voir le regard de Vesa pour savoir où lever sa tête... Et voir, sur le plafond, un sinistre spectacle, tracé au sang, avec quelques gouttelettes pourpres qui tombaient. Un œil sanguinolent les observait, avec une inscription des plus sinistres autour :


« Tous s’agenouillent devant le Roi Cramoisi... » commenta Vesa.

Silencieuse, elle observait ce sinistre spectacle, sentant de la magie autour, ce qui avait probablement permis d’écrire au sang ce message de sinistre augure. Sans trop pouvoir se l’expliquer, Vesa eut un léger frisson, et se dirigea machinalement vers le balcon. Celle-ci donnait sur une série de toits. Impossible de voir quoi que ce soit, évidemment. Le tueur devait être un sacré acrobate. Vesa repensa aux sombres alliances du baron avec la Salamandre. La Salamandre restait le principal suspect, mais il était tout à fait possible qu’il y ait quelque chose de plus gros derrière cette simple organisation.

Vesa retourna ensuite dans la chambre. Il allait y avoir une enquête, bien sûr, mais, en l’état, elle commençait à comprendre que le baron s’était allié avec des forces redoutables, et que tout cela avait fini par le dépasser.

« Si tu veux mon avis, Maud, je pense que notre défunt baron s’est associé avec des individus qui le dépassent. La Salamandre reste notre meilleur indice pour comprendre ce qui se trame ici... Et ce que le baron a vraiment fait avec eux. »

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Ville-Etat de Nexus / Re : La Chasse Sauvage [Maud de Rehen]
« le: lundi 21 mai 2018, 02:25:31 »
« Il suffit ! Nous ne saurons tolérer une telle agitation ! Gardes ! Emparez-vous de ces provocateurs ! »

Il fallait bien s’attendre à ce que ça coince. Vesa vit deux hallebardiers se rapprocher, et brandit brusquement son épée, en se mettant en position de combat. Elle fronça les sourcils, et tendit brusquement sa main, envoyant une onde d’Air qui renversa les deux gardes.

« Vous osez vous en prendre à des paladins d’Haven ? Tout le monde a vu Maud de Rehen ! Elle a terrassé le Spectre de Midi ! Vos actes relèvent de la haute trahison ! »

Les murmures s’intensifièrent, un grondement remonta dans la foule. L’Ordre Immaculé était très puissant à Nexus, et les paladins l’étaient tout autant. De plus, tout le monde avait entendu parler des exploits de Maud, et, même si elle essayait de dire que c’était grâce à eux que le Spectre de Midi avait été vaincu, les gens avaient vu la vérité. Les autres gardes hésitaient nerveusement, et le crieur se pinça les lèvres. Il n’était qu’un simple page annonçant les nouvelles. Dans des domaines plus grands, cette responsabilité était confiée à des Huissiers et à leurs clercs, mais, ici, dans un village reculé, le crieur ne devait être qu’un simple sous-fifre. Il serra ses doigts sur les jointures de son pupitre.

Vesa, de son côté, brandit son épée, et sa lame s’illumina brusquement, tout comme son armure, qui se mit à étinceler.

« Nous sommes... Des... PALADINS D’HAVEN ! »

Elle planta sa lame sur le sol, déclenchant une onde de choc qui repoussa les gardes... Il y eut un léger flottement, une légère hésitation... Puis l’un des gardes s’agenouilla brusquement, après un cliquètement métallique en laissant tomber son épée. Surpris, les autres gardes le regardèrent, et s’agenouillèrent ensuite à leur tour, les uns après les autres. Vesa cligna des yeux en les voyant, et les habitants s’agenouillèrent ensuite. Un geste respectueux, naturel. Même le crieur s’était tu, et Vesa les observa silencieusement, impressionnante, menaçante, puis s’avança vers le manoir. Si le seigneur local refusait de venir à elles, Vesa n’allait pas se faire prier.

Elle rejoignit la grande porte du manoir, et l’ouvrit d’un coup magique, suivie par Maud. Vesa s’avança ensuite. Il n’y avait personne dans le hall, mis à part des pages et des gardes, qui se regardèrent nerveusement. Vesa se rapprocha par la suite de l’escalier menant à la chambre du seigneur. Elle le grimpa rapidement, et constata que la porte était fermée.

« C’est fini, Baron ! N’espérez pas pouvoir vous cacher indéfiniment ! »

Vesa força rapidement la porte, qui s’ouvrit dans un grincement... Main sur la poignée de son épée, elle sursauta en voyant... Du sang. Beaucoup de sang. Et un corps décapité, avec une tête qui trônait au milieu de l’épaisse flaque pourpre.

La tête du baron. Arrachée du reste de son corps. Vesa considéra silencieusement le corps pendant quelques secondes, surprise, et se tourna finalement vers Maud, confuse.

« Je crois que... Que nous arrivons trop tard. »

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Ville-Etat de Nexus / Re : La Chasse Sauvage [Maud de Rehen]
« le: dimanche 13 mai 2018, 20:55:30 »
Vesa n’avait pas senti le ton boudeur de Maud. Elle avait agi naturellement, sans se douter que sa position aurait pu gêner Maud. Après ce qu’elles avaient fait au lac, elle n’avait d’ailleurs aucune raison de croire que Maud puisse bouder. Comme quoi, chassez le naturel... Quoi qu’il en soit, Vesa avait d’autres projets en tête, à savoir neutraliser le baron. Et, là-dessus, maud était également impatiente d’agir. La paladine réfléchit pendant quelques secondes, alors que Maud se lançait en plein duel avec un chien, et glissa finalement ce qu’elle avait en tête :

« Si je me souviens bien... À onze heures, il y a foule devant le manoir, c’est là que le baron diffuse les annonces légales quotidiennes. »

C’était en effet à cette heure que le crieur public se rendait sur une estrade devant le manoir seigneurial pour annoncer au public toutes les annonces administratives : les hausses d’impôts, les décisions de justice, les acquisitions de propriété, etc... C’était donc l’occasion idéale pour confondre le baron, car il y aurait du monde. Pour elle, c’était le meilleur moyen d’agir. En attendant, il fallait mieux se montrer discrètes, pour éviter d’attirer la garde...



« Oyez, oyez ! »

Il y avait inhabituellement du monde ce matin autour du crieur public. Soit le charretier avait diffusé l’annonce, soit ils venaient ici suite au récent combat contre le Spectre du Midi. La défaite du spectre avait été largement répandue, avec la perspective de pouvoir récupérer la ferme. Les agriculteurs étaient donc là. Ils étaient régulièrement confrontés aux attaques de monstres, d’animaux sauvages, et savaient combien la garde publique était souvent peu apte à les défendre. Ils étaient donc naturellement intrigués de savoir ce qui s’était passé.

Le crieur se racla la gorge, et ouvrit son parchemin, avant de commencer par les évènements exceptionnels :

« Comme vous le savez sûrement déjà, le Spectre de Midi qui avait envahi la ferme de Tom Ollander a finalement été vaincue grâce à un effort exceptionnel de nos soldats. Nous tenons chaleureusement à les remercier pour cet exploit, et précisons qu’un Huissier de Justice a été mandaté pour déterminer précisément l’état de la ferme, afin de pouvoir reprendre la succession de feu Monsieur Ollander... »

Il y eut un certain brouhaha dans la foule. Pas un mot sur la paladine qui était intervenue ? Tous savaient pourtant que c’était elle qui avait vaincu le Spectre de Midi... Mais, entre les rumeurs et les racontars, ce genre de mensonges étaient fréquents. Le crieur se racla la gorge, et tourna la page, comptant passer aux autres annonces... Quand une voix forte résonna soudain à l’intérieur de la foule :

« MENSONGE !
 -  Le baron a contresigné hier l’acte d’acquisition du terrain de Monsieur Josselin au profit de la coopérative agricole locale, pour le prix de...
 -  MENSONGE !! » répéta la voix.

Deux silhouettes encapuchonnées arrivèrent alors devant les marches du manoir. Surpris, le crieur cligna des yeux en levant la tête de ses parchemins. Les gardes devant le manoir se regardèrent brièvement entre eux, observant les deux silhouettes. Elles portaient chacune un long manteau sombre avec une capuche.

« Vous n’avez pas à déranger une annonce publique, voyageurs, et je... »

Les manteaux tombèrent alors, et, sous les yeux surpris de l’assemblée, Maud et Vesa apparurent, dans leurs armures scintillantes.

« Nous agissons au nom de l’Ordre du Griffon et de la Couronne royale de Nexus ! Votre baron est accusé d’être un criminel, une crapule doublée d’un fieffé menteur ! Nous lui ordonnons de se rendre aux autorités sans délai et de répondre de ses actes devant un procès équitable ! »

Les gardes allaient-ils les laisser faire ? Une certaine agitation régnait dans la foule, mais certains reconnaissaient Maud, et murmuraient entre eux.

« C’est elle qui a vaincu le Spectre...
 -  Des paladins... »

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Vesa papillonnait des yeux, confuse, très gênée. Que se passait-il ? Elle venait de retrouver sa sœur, elle avait l’impression de flotter dans un rêve. Sa sœur... Elle la cherchait depuis des années ! C’était d’ailleurs son seul objectif dans la vie. Vesa n’avait jamais pu pardonner à ses parents d’avoir vendu Jinx à Lucifer, à tel point qu’elle avait choisi de renier son héritage, de se concentrer entièrement à sa quête de paladine, et ce dans l’unique but de retrouver Jinx. Ses parents avaient perdu leurs terres, mais il restait encore le manoir familial, abandonné. Ils ne l’avaient pas mis en faute, et, légalement, Vesa en restait l’héritière. Le titre de propriété était conservé dans l’un des coffres d’une étude notariale de Nexus, dans l’attente que Vesa prenne sa décision, ou, à défaut, que la Couronne ne décrète le bien comme « res nullius », et ne se l’approprie. La procédure en la matière était toutefois très particulière, d’autant plus que Vesa, seule héritière légale, disposait d’un allongement de son délai de réflexion du fait de sa carrière de paladine. Et, alors que Jinx retourna l’embrasser, Vesa s’imagina revenir au manoir, avec elle, et dormir dans le lit avec sa sœur... Une image fugace, un fantasme qu’elle chassa en papillonnant des yeux, tout en rougissant furieusement.

*Non, ce n’est pas bien...*

Des sœurs ne devraient pas faire ça ! Jinx l’embrassait longuement, après l’avoir délicatement caressé. Chacune de ses caresses lui arrachait des frissons, et, quand Vesa l’avait vu se mettre à califourchon sur elle, elle avait pensé à n’importe quoi qui puisse être susceptible de ne pas penser à ça ! Elle avait donc pensé à la maison familiale, puis Jinx venait de l’embrasser. Vesa écarquilla les yeux pendant quelques secondes, s’attendant à ce que Jinx ne rompe le baiser... Mais, au lieu de ça, sa sœur se pressa davantage contre elle, et... Prolongea le baiser ! Les joues de Vesa s’empourprèrent sur place, et elle plissa les yeux, soupirant lentement. Elle aurait pourtant pu la repousser, elle voyait d’ailleurs plus d’une dizaine de façons de le faire, mais aucune énergie ne venait en elle. C’était comme si son corps était anesthésié, comme si ce dernier la trahissait. Elle n’arrivait pas à repousser Jinx, car, même si une voix dans sa tête lui disait de le faire, elle ne pouvait empêcher le reste de son être d’apprécier ce baiser, ce baiser qui se prolongea bien trop longuement pour n’être qu’une simple erreur. Non, Jinx le faisait sciemment, et Vesa s’écroula sur place.

Elle soupira donc, sentant encore les lèvres de Jinx contre elle. Ses joues restaient chaudes, cramoisies, non seulement par gêne, mais aussi... Par plaisir.

*Non, non !!
Ses lèvres sont si délicieuses...
Non !!
*

Et, tout en l’embrassant, Jinx caressa encore son corps. Ses joues, ses épaules... Elle sentait les mains de Jinx filer doucement sur sa peau, la réveillant, et les mains de Vesa se relevèrent un peu, empoignant les côtes de la femme. Dans sa tête, l’idée était de la repousser, mais Vesa se crispa surtout à sa tenue, serrant le corps de Jinx... Qui rompit finalement le baiser. Un mince filet de salive relia leurs lèvres pendant quelques secondes.

« J-Jinx... » déglutit faiblement Vesa.

Celle-ci l’embrassa sur la pointe de son nez, la faisant encore rougir. La femme avait la gorge sèche, et ses yeux se voilèrent légèrement quand Jinx lui avoua que son corps ne mentait pas. Effectivement, les seins de Vesa commençaient à lui faire mal, et tout son corps lui semblait être inhabituellement chaud. De plus, ses lèvres la piquaient doucement, se rappelant le long baiser de sa sœur... Mais Jinx était sa sœur ! Et elle ne plaisantait nullement sur ses intentions ! Là, sur elle, elle la dominait. Vesa soupira encore. Oui, oui, évidemment qu’elle avait envie d’elle, mais...

Jinx l’embrassa alors dans le creux du cou, et Vesa gémit encore.

« J-Jinx, n-noon, haaa... Ce... Hmmm... Non... »

Elle le disait sans aucune conviction, car, tout ce qu’elle voulait vraiment, c’était que Jinx continue... Mais elle n’osait pas encore l’admettre !

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Ville-Etat de Nexus / Re : La Chasse Sauvage [Maud de Rehen]
« le: dimanche 06 mai 2018, 22:22:55 »
« Il y a une procédure particulière en matière de destitution, confirma Vesa. Il faudra évidemment en informer les gens. »

Elles allaient rester à Blanchefleur plusieurs jours le temps que la transition se passe. Nexus n’était pas un État démocratique, mais il existait une séparation des pouvoirs. Le pouvoir séculier n’avait pas à prendre place sur le pouvoir temporel. Autrement dit, les paladines d’Haven ne pourraient pas se substituer au baron. Elles pouvaient le destituer et le mettre aux arrêts, dans l’attente d’un procès pour décider de sa culpabilité et sur sa condamnation. De leur côté, Vesa et Maud devraient prévenir un certain nombre de personnes : leur ordre, le supérieur hiérarchique du baron, la Couronne en personne. L’État désignerait un régent en attendant que le procès ait lieu, mais Vesa et Maud allaient devoir rester sur place le temps que des renforts arrivent. Autrement dit, leur traque de la Chasse Sauvage serait mise en parenthèse, mais c’était là ce que leur devoir imposait.

Maud avait obtenu plusieurs renseignements de la part du charretier. Le baron avait deux filles qu’il avait envoyé ailleurs, très probablement à Nexus. Rien de très anormal ici, il était fréquent que les notables de province dépensent une partie de leur fortune pour offrir à leur progéniture une éducation à Nexus... Ou pour s’assurer qu’ils n’engrossent pas des paysannes locales, ou ne soient engrossées par des paysans locaux. Vesa ne s’en faisait donc pas trop pour elles, même s’il y aurait évidemment une enquête les concernant. La priorité actuelle, c’était de s’occuper du baron local, de le mettre derrière les barreaux.

Et, en la matière, peut-être bien que ce brave charretier allait pouvoir les aider... Du moins, c’est ce que Vesa se disait. Elle se pencha vers lui, et se racla doucement la gorge :

« Nous allons appréhender le baron.
 -  Hein ?! »

Vesa lui résuma la situation, et le charretier papillonna des yeux, médusé.

« Mais...
 -  Nous aurions besoin que vous réunissiez tous les gens disponibles sur la grand-place de Blanchefleur.
 -  Mais enfin, arrêter le Baron ?! »

L’homme, un simple serf, avait évidemment du mal à y croire. Dans le servage, on ne se révoltait pas contre son seigneur, mais, à Nexus, le droit seigneurial était strictement encadré. Les paysans l’ignoraient, mais les abus seigneuriaux n’étaient pas, sur le principe, tolérés. Las, ils étaient trop rarement sanctionnés, car les baillis étaient souvent corrompus, ou trop terrorisés pour remonter les éventuelles plaintes aux autorités compétentes.

« Le baron est une crapule qui s’acoquine avec des criminels, et je suis convaincue que, quand nous observerons sa comptabilité, nous verrons que la plupart des impôts prélevés sur ses serfs ne servent pas à leur finalité première. »

De tout temps, les contrôles fiscaux faisaient mal, et c’était encore plus vrai à Nexus, où les différents Ivory successifs avaient adopté des ordonnances fiscales depuis la guerre contre Ashnard pour mieux contrôler l’extraordinaire complexité du système fiscal féodal. En tout cas, le chariot finit par rejoindre Blanchefleur, et, un peu nerveux, le charretier s’acquitta auprès des gardes du droit de passage, puis rejoignit l’auberge.

Avant de se séparer de lui, Vesa posa sa main sur son épaule :

« Vous avez bien compris ce que nous attendons de vous ?
 -  Oui, mais... Euh... La moitié des gardes de Blanchefleur sont des brutes, vous... Vous comptez les neutraliser à vous deux ? »

Vesa observa brièvement Maud, puis sourit malicieusement en croisant les bras :

« Vous avez affaire à des paladines de l’ordre d’Haven, mon brave ! Ces lascars n’ont aucune chance contre nous ! »

Et ils allaient même clairement regretter ce qu’ils leur avaient fait en traître...

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Ville-Etat de Nexus / Re : La Chasse Sauvage [Maud de Rehen]
« le: lundi 30 avril 2018, 00:48:01 »
Vesa était sincère. Elle aussi, elle avait envie de réclamer justice pour le baron de Locbourg, mais... Techniquement, ça n’était pas leur mission. D’un autre côté, il était quand même difficile de faire l’impasse sur les manquements et les infractions du baron. Il avait séquestré deux paladins, et participait visiblement à un trafic d’esclavage avec des criminels. Certes, l’esclavage était légal à Nexus, mais la pratique en était encadrée. Il n’était pas possible d’asservir n’importe qui, et sûrement pas des paladins. Ne pas agir contre le baron, c’était donc prendre le risque de voir la réputation des paladins se détériorer, et l’injustice gagner. Maud n’hésita donc pas, et Vesa, après le plaidoyer de sa consœur, esquissa un léger sourire.

« Eh bien, pour être honnête, j’espérais que tu dirais ça. Moi aussi, j’ai envie de lui faire comprendre ce qu’il arrive aux salauds dans son genre, mais... Je ne voulais pas t’influencer ! »

Le Professeur pouvait bien se geler les miches à Locbourg, la justice était l’une des obligations des paladins. Leurs obligations déontologiques étaient claires. Peu importe la mission ou la quête sainte entreprise, dès lors qu’ils constataient une injustice, ils se devaient d’intervenir. Vesa était donc ravie de voir que Maud était sur la même ligne qu’elle. Les deux femmes sortirent donc de la cabane, pour rapidement se confronter à un problème logistique. Tous les chevaux étaient partis. Vesa haussa donc les épaules. Blanchefleur était assez éloignée, mais la route n’était pas loin. Qui sait ? Peut-être trouveront-elles une caravane en route ?

Vesa se mit donc en marche, et rejoignit le sentier au bout de quelques minutes. C’était le petit matin, et il n’y avait personne.

« Allons-y. »

Les deux femmes marchèrent donc, et il fallut bien attendre une dizaine de minutes avant qu’un bruit de chariot ne se fasse entendre. Les deux femmes tournèrent la tête, et aperçurent un charretier qui approchait, portant avec lui une série de tonneaux. Vesa arrêta son attelage, et l’homme les regarda, méfiant.

« Qu’est-ce que vous me voulez ?!
 -  Nous sommes des paladins d’Haven, brave homme, et nous cherchons à rejoindre Blanchefleur. Auriez-vous l’amabilité de nous prendre comme passagères ? »

L’homme les regarda toutes les deux, se demandant probablement ce qui amenait deux jeunes paladines à voyager sans cheval, mais, en même temps, leurs armures parlaient pour elles, et, en ces temps difficiles, il était plus prudent de voyager avec deux femmes en armures. Vesa acheva enfin de le convaincre en indiquant qu’elle voyageait en compagnie de Maud de Rehen, qui avait vaincu le Spectre de Midi, exploit dont le fermier avait entendu parler. Elles grimpèrent donc à l’arrière, et le chariot reprit. L’homme expliqua venir d’une exploitation viticole, et venait chaque matin renflouer le stock des auberges avec lesquelles l’exploitation était en contrat. Vesa l’écoutait silencieusement, sans trop savoir quoi dire, évitant de mentionner à haute voix qu’elles venaient arrêter le seigneur local.

Finalement, le chariot approcha de Blanchefleur. En chemin, leur guide avait naturellement demandé à Maud comment elle avait fait pour terrasser le Spectre de Midi.

« Les exploitations sont attaquées par de plus en plus de monstres... Si vous voulez nettoyer les campagnes, vous êtes la bienvenue, Madame. »

Vesa sourit, et la taquina doucement, en se penchant vers elle :

« Tu as trouvé un plan de reconversion, dis-moi... » glissa-t-elle.

Elle savait que ce n’était pas le genre de sujets avec lequel on pouvait plaisanter... Mais, après tout ce qu’elles avaient vécu, c’était plus l’expression d’une forme de complicité et de profonde camaraderie qu’autre chose.

41
Ville-Etat de Nexus / Re : La Chasse Sauvage [Maud de Rehen]
« le: lundi 23 avril 2018, 00:38:58 »
Qui aurait cru que Vesa, d’habitude timide et effacée, puisse avoir une partie si dominante en elle ? Car, somme toute, c’était bien cela qui s’était exprimé devant ce lac : une situation de domination. Vesa  avait ordonné à Maud de la faire jouir, et cet orgasme... Cet orgasme lui avait fait du bien, tout simplement ! Elle papillonna des yeux, en voyant ensuite Maud se relever, tout en lui demandant ce qu’elles devaient faire. Vesa ne répondit pas sur le coup, préférant plutôt observer la belle paladine se relever. Avec l’eau ruisselant sur son corps, Maud était vraiment magnifique. Vesa avait une belle vue sur sa lourde poitrine, sur son corps de poupée. Elle en rougit légèrement, mais la jeune femme était désormais soulagée, et Vesa lui sourit donc, avant de se relever à son tour.

« Eh bien... Déjà, on récupère nos affaires, Maud, je ne compte pas me balader nue non plus. Et, même si j’adorerais aussi rester des heures dans tes bras, le devoir nous appelle. »

Ensuite ? Vesa avait quelques coups à vouloir rendre. Le baron, le Professeur... Ce n’était pas les options qui manquaient. Elle savait que leurs ravisseurs étaient partis vers l’un des villages attaqués par la Chasse Sauvage, mais il fallait aussi rendre justice auprès du baron, qui soutenait et appuyait des criminels. Capturer des paladins et les torturer comme le baron l’avait fait était un crime passible de la peine capitale, voire pire encore, d’un internement à la Prison Eternum. Vesa hésitait entre les deux options.

Les deux femmes retournèrent pour l’heure à la cabane dévastée. Le cadavre du basilic était toujours là, tout comme la cabane, à moitié dévastée. À l’intérieur, elles purent se changer, sans croiser, fort heureusement, qui que ce soit. En enfilant sa tenue, puis son armure, Vesa dut quand même admettre qu’elle se sentait mieux... Même si l’orgasme qu’elle venait d’avoir y était pour beaucoup aussi. Détendue et sereine, elle observa ensuite brièvement la carcasse du basilic.

« Je dirais que nous avons deux options, Maud... »

Il y avait une carte dans la cabane, qu’elle étala sur une table, repoussant quelques débris dessus pour pouvoir mieux la lire. Son doigt se pointa sur un village au nord :

« Première option : nous poursuivons le Professeur et ses hommes. Ils se sont rendus visiblement ici, à Locbourg, là où un village a été attaqué par la Chasse Sauvage. »

Son doigt se déplaça ensuite, et s’appuya sur un village au sud de la carte : Blanchefleur. Là où elles avaient affronté un dragon et où Maud avait défié un Spectre de Midi.

« Deuxième option : nous retournons à Blanchefleur rendre justice auprès du baron local pour nous avoir enlevé et séquestré. Ce faisant, nous pourrons aussi obtenir des informations sur l’organisation de ce Professeur, et pouvoir ainsi coordonner son démantèlement... »

À la base, elles étaient surtout venues à Velen pour se renseigner sur la présence de la Chasse Sauvage, mais la justice était l’un des devoirs sacrés que les paladins se devaient de rendre.

« Qu’est-ce que tu en penses, Maud ? »

42
Ville-Etat de Nexus / Re : La Chasse Sauvage [Maud de Rehen]
« le: lundi 16 avril 2018, 00:52:23 »
Vesa avait pourtant suivi des entraînements destinés à préparer son corps contre les envoûtements sexuels. Elle ne s’en sortait d’ailleurs plutôt pas mal, mais là... Là, c’était différent. Elle était consentante, et ne savait pas trop si Maud faisait exprès, ou non, de la titiller ainsi. Quoi qu’il en soit, son ire agit comme un coup de fouet, rappelant à Maud que la jeune femme était encore vierge, et qu’elle n’avait toujours pas joui ! Et, vu l’état dans lequel Vesa se trouvait en ce moment, jouir devenait, justement, une priorité ! Elle se dandinait donc sur place, et soupira en sentant la bouche de Maud s’attaquer de nouveau à son sein, mordillant le téton, jouant avec comme pour tenter d’en faire sortir du lait. Son autre main palpa l’autre sein, satisfaisant encore Vesa... Tout en la frustrant également. Sa propre main se posa sur les cheveux de Maud, et elle couina encore, peinant à trouver son plaisir, avant de finalement sentir la délivrance approcher lorsque les doigts de Maud filèrent contre son intimité.

« Haaaa... M-Maud, hmmm... »

Elle ferma les yeux, et gémit encore en sentant les doigts de Maud s’enfoncer en elle, la faisant frémir sur place. Oh, que c’était bon ! Fermant les yeux, elle laissa Maud continuer à s’occuper d’elle, et crispa ses mains sur le corps de la femme. Sa consœur allait maintenant la pousser à bout, dans ses derniers retranchements.

« Mmmhm... ! »

Vesa soupirait longuement, le plaisir continuant à croître. Elle se tortillait sur place, la mouille affluant en elle, expression de tout son désir. La paladine soupira encore longuement, et, quand Maud glissa un troisième doigt en elle, Vesa commença à gémir longuement.

« Haaaaaannn... !! »

Et, effectivement, comme Maud le pressentait, Vesa finit par avoir un puissant orgasme. Tout son corps se contracta, et elle se relâcha brusquement, relâchant sa mouille contre le corps de la femme. Vesa reprit ses esprits ensuite, et rouvrit les yeux, souriant tendrement à Maud, puis l’embrassa sur le front.

« Voilà, Maud, comme ça, oui... Merci, ma belle... »

Elle sourit donc, heureuse, et terriblement soulagée. Vesa venait de jouir, et... Et ça faisait du bien !

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Ville-Etat de Nexus / Re : La Chasse Sauvage [Maud de Rehen]
« le: mardi 03 avril 2018, 01:02:05 »
Vesa se pinça doucement les lèvres en observant le comportement sensuel et très agréable de Maud. La jeune paladine savait comment lui parler, employer les mots justes. Pour autant, Vesa n’avait jamais vraiment versé dans la domination. En fait, elle ne comprenait pas trop ce qui se passait. La raison semblait l’avoir quitté, et elle agissait impulsivement, en répondant à ses propres aspirations, et en se laissant porter. Maud se remit à la vouvoyer, mais Vesa, elle, commençait surtout à avoir soif, très soif ! Elle avait de plus en plus envie d’atteindre le plaisir suprême, de jouir… Mais Maud ne semblait pas décidée à la satisfaire comme il se doit ! En effet, Maud la complimentait certes, mais… Elle n’agissait pas beaucoup ! Et ce au risque de frustrer Vesa… Enfin, risque… C’était déjà le cas !

Se tortillant sur place, Vesa avait chaud, très chaud, et elle tremblait sur place. Elle avait beau se forcer, tenter de se calmer, elle ne pouvait pas empêcher les frissons de traverser son corps. Elle se dandinait donc en sentant Maud remuer contre elle. Sa camarade continuait à louvoyer, indiquant qu’elle comptait bien prendre son temps, savourer son corps, sa peau, ses formes… De quoi agacer la jeune femme !

« M-Maud, haaaa… »

La jeune paladine rougit encore lorsqu’elle sentit les lèvres de Maud venir palper ses seins. Exquises sensations. Horrible ressenti. Vesa couina encore, et sa main se crispa sur la peau de la femme. L’eau sur son corps contribuait certes aussi à la faire frémir, mais, en l’état, elle pensait surtout à ce feu qui pulsait en elle.

*Est-ce qu’elle le fait exprès de me narguer ? Oui, c’est sûrement ça.*

Vesa soupira longuement, et pinça même le corps de Maud, comme pour témoigner de son impatience :

« M-Maud… »

Elle se pinça les lèvres, gémit une nouvelle fois… Puis se lâcha finalement, ne pouvant plus retenir le plaisir qui croissait en elle :

« PUTAIN, MAIS FAIS-MOI JOUIR !! »

44
Ville-Etat de Nexus / Re : La Chasse Sauvage [Maud de Rehen]
« le: dimanche 25 mars 2018, 20:40:44 »
Plus Vesa prenait de l’aplomb, et plus Maud semblait se laisser faire. Le changement de rôles était fascinant à voir, et Vesa se régalait de cette situation, tout simplement. Maud était une femme exquise, et Vesa aimait la voir se cramponner à ses doigts, les suçant sans réagir, avalant sa propre mouille. Elles étaient sorties de l’eau, mais restaient allongées juste à côté, dans l’herbe. Retirant finalement ses doigts, Vesa embrassa à nouveau Maud, et sentit petit à petit les mains de cette dernière caresser son corps, l’une de ses mains s’approchant de son bourgeon, l’autre palpant l’un de ses seins. Maud faisait ce qu’elle pouvait, essayant de nier la situation actuelle, ce qui, en réalité, ne fit qu’amuser davantage Vesa. Le sourire de la femme s’accentua à cette idée, et elle continua à remuer, frissonnant légèrement. Tout ça manquait toutefois de conviction, que ce soit dans les paroles ou dans la façon dont Maud agissait... Mais Vesa avait été formelle : elle avait envie de jouir ! C’était sûrement une pensée impure, indigne d’une glorieuse paladine, mais c’é&tait ce que son corps ressentait.

Vesa se décala alors d’elle-même, et emmena Maud avec elle, retournant la situation. Que Maud le veuille ou non, elle se retrouva ainsi au-dessus, et Vesa posa son dos sur l’herbe, sentant le corps de Maud contre le sien. Leurs jambes s’entremêlèrent, se caressèrent mutuellement, et elle esquissa un nouveau sourire, tout en se mordillant délicieusement les lèvres.

« Allez, ma Maud, tu ne vas pas t’en sortir si facilement... Occupe-toi de mon corps ! » lui intima-t-elle.

Retournant ses propres mots contre elle, Vesa avait une main posée sur la nuque de son amante, et glissa l’autre le long de son dos, grattant sa peau, la caressant, jusqu’à rejoindre ses fesses. Elle les caressa alors, crispant doucement ses doigts sur la chair qui se trouvait là. Vesa se pinça doucement les lèvres à ce contact, et déplaça son autre main, pour la poser à son tour sur les fesses de Maud, et malaxa ainsi son postérieur.

Une telle situation l’amena à rougir de plaisir, et à la titiller, à sa manière :

« Tu as... Un très beau cul, tu sais ! »

Elle la laissait maintenant agir, lui offrant son corps, ses cuisses, ses seins, ses lèvres... Pour le dire autrement, Maud n’avait plus que l’embarras du choix ! En tout cas, Vesa, elle, continuait à la motiver, à sa manière, en jouant avec son derrière...

45
Ville-Etat de Nexus / Re : La Chasse Sauvage [Maud de Rehen]
« le: lundi 19 mars 2018, 00:47:43 »
Après leur folle nuit, pleine de danger, pour finir par un combat acharné contre un basilic, Vesa estimait qu’elles avaient bien droit à une pause. Une élégante pause, longue et agréable, très sensuelle et érotique. Vesa était peu à peu en train de prendre les devants. Ironiquement, celle qui avait dirigé les choses se retrouvait maintenant presque dans une situation inversée. La scène était des plus cocasses, et, tandis que Maud s’efforçait d’agir, Vesa, tout en l’embrassant, retourna caresser son sexe. Elle sentit peu à peu la jeune Maud s’effondrer doucement, ce qui, pour Vesa, confirmait que, comme elle, Maud manquait de relations sociales.

« Douce Maud, tu sombres encore... » la taquina Vesa.

Vesa se mordilla doucement les lèvres, et les deux femmes se retrouvèrent à nouveau couchées sur le sol, leurs corps trempés se frottant sur les racines. De quoi les salir encore, mais, fort heureusement, l’eau du lac se trouvait juste à côté ! Vesa s’activa donc, glissant ses doigts en elle. Se pinçant les lèvres, elle entendit Maud gémir encore, soupirant de plaisir. La paladine se tortillait sous elle, bien incapable de repousser son plaisir, et ce fut donc avec un grand plaisir, et même un léger gloussement, que Vesa sentit son amante jouir devant elle. Tout son corps se relâcha une nouvelle fois, et Maud s’affala sur le sol.

Sur le visage de Maud, Vesa lut une joie profonde, un bonheur sincère et immense, qui ne demandait qu’à se développer. Une expression magique, tout simplement, qui fit sourire une nouvelle fois Vesa. L’intéressée l’observa donc, et caressa le visage de Maud, puis fourra dans la bouche de son amante ses doigts, imbibés de la cyprine de la belle De Rehen, et tortilla ses doigts en elle, un sourire supplémentaire venant se dessiner sur ses lèvres.

« Là, voilà, ma chérie... Je ne dois pas être si nulle que ça, à la réflexion, si je ne cesse de te faire jouir... Ou alors, c’est que tu es vraiment en manque. »

Joueuse, Vesa se moquait tout simplement d’elle. Elle retira ses doigts, et embrassa la jeune femme sur les lèvres.

« Mais je n’ose imaginer que la puissante et si ravissante Maud de Rehen puisse être... En manque. »

Vesa se pinça de nouveau les lèvres, et alla embrasser la femme dans le creux du cou, mordillant sa peau, appuyant son corps contre le sien, continuant à savourer la chaleur de sa peau, la courbure agréable et magnifique de son corps...

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