One Shot / Re : Un voyage pour des chimères [Pv ~ Maud de Rehen]
« le: dimanche 15 janvier 2017, 18:28:25 »« Bordel… On a plus rien… Que fait-on… ? »
Le bruit, soudain, dans les rues, fut une réponse plus ou moins adéquat à la paladine, et qui ne manqua pas de laisser à Valérie un goût si amer dans la bouche qu'elle ne tarda pas à se permettre un propos des plus pessimistes, dans une situation qui n'avait sûrement pas grand besoin d'une telle touche d'humeur pour les rassurer... Ou plutôt détruire un peu plus un moral qui n'était déjà pas au beau fixe en l'état actuel des choses :
« Ce qu'on fait ? Je crois qu'on vas devoir tenter de survivre, du mieux que possible. »
La cité semblait s'être réveillées d'un coup d'une torpeur millénaire, et il n'était à n'en pas douter que si les êtres s'étaient pour l'instant contentés de les observer, c'était sûrement pour se préparer à cette instant de désespoir, où elle comme sa camarade se retrouvaient dans l'un des pièges les plus sophistiqués qu'elle n'avait jamais eut l'occasion de voir. Non en fait elle se moquait surtout d'elles pour l'occasion, ce genre d'assaut était des plus bêtes, des plus saugrenues, elles avaient juste été assez sotte pour se faire avoir de la manière la plus stupide qui soit, car bien loin de se sentir en danger dans les lieux à cause de l'apparente passivité de leurs ennemis, elles avaient commencées à se sentir incapable de perdre face à une bande de gelées, et celle-ci leur avait vite fait comprendre leur erreur. Quoi de pire dans une situations dangereuse que de se sentir invincible ? Eh bien découvrir que le domaine qu'elles traversaient avait été bien assez intelligent pour préparer ce genre de comportement, et ainsi induire en erreur ceux qui auraient la mauvais idée de s'y plonger sans informations... Informations qu'elles ne pouvaient avoir étant donné que ce piège si bien mis en place était justement mis en place pour s'assurer de la défaite quasi-immédiate de ceux qui s'y laissaient prendre. Un piège bêta, une première protection indétectable à cause des slimes, mais qui les laissaient désormais dénuées de toutes protections face à une armée, dont les pas lents, mais lourds, résonnaient dans les lieux comme autant de promesses d'une mort imminente, à laquelle la paladine mit moins de temps à réagir que Valérie, plongeant pour récupérer sa lance, avant de se placée devant son alliée avec tout le courage du monde pour la défendre :
« Chut ! Cache toi derrière moi… J’ai encore ma lance ici… Je crois que ses maudits monstres n’attendaient que ça… Ça… Ça y est. Ils approchent… »
Que d'aplomb, que de courage, Valérie y aurait été sûrement sensibles si la perte de ses atours n'avait pas produit chez elle une sorte d'élan pessimiste, sa fierté ayant été tristement blessée à l'occasion par le fait d'avoir été bêtement piégée comme l'on piège un morveux, lui offrant sur un plateau le chemin à suivre, et elle y fonçant comme la plus grande des demeurées, comme prête à s'offrir toute entière à la gueule d'une bête trompeuse et titanesque. Elle pestait, ronchonnait contre elle-même, n'avait même pas envie de protester face à son amie, surtout après qu'elle lui ai dit de se taire au vue de son comportement dépressif, et si il ne tenait qu'à elle, elle mériterait bien cette mort qui marchait à pas lent vers elles, mais apparemment c'était loin d'être le cas de Maud, qui loin de se préoccuper de la perte de ses valeurs matérielles, se préparait déjà à accueillir les ennemis avec une lance fièrement dressée vers le ciel, signe ultime de son absence totale d'abandon face à cette adversité ! Pour autant, elle dut faire face à la triste vérité quand l'armée de mort-vivant approcha : entre la forme des archers nécromantiques et la forme plus imposante des agrégats, ces êtres mélanges de chairs et de magies noires semblables à de puissants colosses, il n'y avait pas vraiment de possibilité de gagner, surtout dans l'état dans lequel elles se trouvaient ! Non elles n'avaient qu'une solution, et Valérie ne savaient pas vraiment comment elles pourraient la mettre en place, la moindre rue annexe devant déjà grouiller d'adversaires pour leur couper la moindre retraite envisageable... Mais loin de ce genre de questionnement, la guerrière se retourna vers elle et l'attrapa d'une main ferme, avant de plonger directement dans un élan aussi impressionnant que désespéré :
« Vient !!! Faut qu’on fonce vers la source magique !!! Les monstres approchent, on a aucune chance sans rien !
- Mais... Mais où comptes-tu... »
Elle ne put continuer sa phrase, ni même répondre, car emporter dans le mouvement de son alliée, Valérie n'eut que le choix de poursuivre cette course de toutes ses forces, y perdant bien rapidement le souffle, mais ne cherchant finalement qu'à maintenir son effort assez longtemps pour ne jamais se trouver distancer par cette chère jeune femme qui avait fait le choix de l'accompagner dans cette mission, qui se révélait désormais n'être autre qu'un odieux suicide ! Elles fuyaient, avec la force de ce désespoir qui avait laissé, un peu plus tôt, l'archimage inerte, et si toutes deux ne pouvaient dans le fond rien faire de plus que maintenir leur allure avec le mince espoir que leurs ennemis ne puissent se mettre à leur trousse à cause de l'aspect aléatoire de leur retraite, rien n'ôtait pour autant le danger croissant qu'elles rencontraient, quelques rebuts de deux fois née apparaissant de manière complètement surprenante au détour d'une rue, ne manquant pas de laisser plus d'une blessure à celle qui ouvrait la marche. Et pourtant, qu'elle ne fut pas leur soulagement quand, enfin, après un long moment à se perdre dans la noirceur des lieux, à s'échapper avec la peur au ventre entre les différentes ruelles dérobées et sales, elles purent enfin s'arrêter, découvrant à nouveau le long silence des lieux, et le manque complet d'adversités, où qu'elles posent leur regard. Silencieuse, la mage au visage déformé par l'épuisement vint à s'écrouler à moitié contre le mur le plus proche, haletante, la bouche grande ouverte pour tenter de reprendre son souffle, mais surtout incapable de dire combien de temps elle venait de courir.
Et devant elle, Maud se régénérait avec difficulté, tout en continuant de se perdre en de bien nombreux pardons, incapable d'accepter le fait qu'elles venaient toutes deux de se faire piégée comme des débutantes, et qu'ainsi elle n'avait pas à se rejeter la faute sur ses frêles épaules.
« Chuuuuut... Calmes toi Maud, tu n'y es pour rien... nous avons toutes les deux merdées pour le coup... Ah bon dieu j'ai crue que mon cœur allait lâcher avant qu'on soit en sûreté ! »
Que cela ait été efficace ou non, au moins Maud sembla cesser ses excuses, si bien que la femme eut toute l'occasion de réfléchir à nouveau à la situation, et donc si elle était encore capable de mesuré le lieux où s'était trouvé à l'origine le point de première défense, espérant malgré elle qu'elle ne puisses par le reconnaître à nouveau magiquement, ce qui laisseraient entendre que la force qui les avaient attaquées n'était pas le système défensif. Mais pas bonheur, non seulement l'énergie qu'elle avait précédemment ressentie était en effet les nombreux mort-vivants qui leur était tombé dessus plus tôt, mais elle était aussi encore capable de faire le chemin mentalement dans sa tête, et donc d'estimer à peu près le lieu vers lequel elles se dirigeaient à l'origine. Elles n'étaient pas bien loin dans le fond, elles avaient juste à aller à droite de leur position, le plus prudemment possible ce coup-ci, et ce devrait être bon. Enfin, elle voulut le dire à son alliée pour la rassurée, mais le temps qu'elle fasse la vérification, Maud avait placée ses mains sur son corps sans la moindre gêne, et commençait déjà à palper son corps sans la moindre hésitation, se mettant à ausculter ses cuisses, ses hanches, et ses bras avec un contact aussi rassurant que gênant, faisant instantanément monter le rouge aux joues de Valérie ! Et si la surprise fut suffisante pour qu'elle ne vienne pas résister à son emprise sur l'instant, ce ne fut pas le cas quand elle eut le temps de reprendre un peu ses esprits, fuyant dés lors instantanément l'emprise de son amie pour se retrouver quelques mètres en arrière, et s'exprimer hâtivement, poussée par la gêne de ce genre d'événements :
« Stoooop ! Stop ! Pas toucher ! C'est bon je vais bien voyons, ne t'en fais pas ! Je n'ai pas été blessée ! D'ailleurs ce serait plutôt à moi de m'inquiéter, même si tu récupères vite de tes blessures, il n'empêche que tu es en mauvaise état ! »
Enfin …. Elle se calma bien vite et soupira rapidement avant de s'exprimer sur sa découverte, un demi-ton plus bas, et surtout en énonçant clairement qu'elle se devait d'être rapide :
« Bon, j'ai une bonne nouvelle. Nous n'avons pas beaucoup déviée de notre trajectoire finalement, et vu qu'il nous est proprement impossible de retourner en arrière, je penses qu'il vas falloir qu'on aille encore plus loin. Je suis désolée de t'entraîner là-dedans Maud, mais on vas devoir continuer vers la source d'énergie, c'est notre seule chance... On vas vite trouver l'entrée des lieux, et là-bas je nous jetterais un sort de camouflage, ce ne devrait pas être trop complexe. Et à partir de là, on fonce. Tu me dis quand tu as assez récupérée, et on y vas d'accord ? »