Depuis des années, Nell gérait une petite sœur très arrogante, prétentieuse, et potentiellement narcissique. Autrement dit, elle pouvait gérer l’arrogance de Nô, qui faisait preuve, à son égard, d’une impolitesse bien plus grande que ce que Nell aurait pu faire. Mais soit, la femme savait se sacrifier pour l’intérêt familial, et, quand elle disait qu’elle tenait énormément à Jane, ce n’était pas faux. Certes, sa petite-sœur était une peste, mais... Et bien, c’était sa sœur. Rien que pour ça, Nell serait toujours avec elle. Et, jouant la patronne, Nô vint leur expliqua tous les choix qui étaient disponibles, en prenant des poses presque comiques, mais qui eurent, au moins, pour effet de valoriser la taille, très agréable, de sa poitrine.
La première option fut rejetée d’emblée. Lui filer du pognon ?
*LOL !* aurait-elle eu envie de dire, à défaut de pouvoir préciser quelque chose de plus complet pour signifier l’absurdité de cette demande.
Ce qui l’amena à se demander si Nô avait fait de l’humour ou pas...
*Honnêtement, c’est difficile à dire...*
La deuxième option était un peu plus intéressante, déjà. Une « punition », ce qui amena Jane à rougir légèrement, en se rappelant quand elle s’était réveillée, attachée à une croix de Saint-André.
La troisième option ne l’emballa guère, par conviction personnelle. Nell ne signait rien sans lire ce à quoi elle s’engageait, c’était la base. Quand elle avait fait ses études, elle avait fait un stage, une fois, à Public Citizen, une association américaine de défens des consommateurs, où elle avait été effarée, lors des permanences, de voir la bêtise des gens, qui s’engageaient fréquemment dans des trucs qui puaient l’arnaque, et signaient sans se poser de questions. Alors, certes, ce n’était pas de la consommation, mais c’était une philosophie de vie : on ne signait pas sans lire !
La quatrième option suscita davantage son intérêt, en ce qu’elle avait clairement plus, comme la seconde, des sous-entendus sexuels. Nell avait bien saisi, cette fois, les allusions, mais elle se demandait vraiment si ceci plairait à Nô. D’un autre côté, Nell ne ratait jamais l’occasion de coucher avec sa sœur. Ensemble, les deux filles avaient une relation très fusionnelle, incestueuse, qu’elles n’avaient, toutefois, pas l’habitude d’étaler devant les autres. Mais Nell estimait qu’on pouvait faire confiance à Nô.
*Même si je pourrais le regretter...*
En tout cas, cette idée ne manqua pas de déclencher en elle un certain frisson, qui remonta joyeusement le long de son échine.
Enfin, la cinquième et dernière option fut un peu trop nébuleuse pour elle. Un « partage à sens unique » ? Kézako ? Et puis... Elle avait rapidement décidé de cantonner sa décision, soit à la deuxième option, soit à la quatrième, mais... Et bien, Nell n’était pas suicidaire au point d’offrir son corps à une inconnue lunatique, qui avait visiblement l’air d’avoir du sang sur les mains.
*Mais, d’un autre côté, si j’opte pour le quatrième choix, et que je me vautre...*
On pouvait la sentir hésiter, fébrile. Se mordillant les lèvres, elle décida finalement de se lancer à l’eau, et regarda la femme, avant de hocher la tête, comme pour signifier qu’elle venait de prendre sa décision :
« Je pense que le meilleur moyen, pour réparer mon affront, est de vous offrir mon corps, et j’accepte donc votre punition... »
En espérant qu’elle ne se plantait pas sur ce que cette « punition » impliquait !