Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Jane Watson

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[HRP – C’est normal que j’en parle, Jane est une apprentie-sorcière ^^]

Jane avait été légèrement surprise en voyant le contenu de la garde-robe de Shion. Ses vêtements lui avaient donné l’impression d’avoir une femme qui soit à la fois romantique et perverse... Ou uniquement perverse. Quand on avait un sous-vêtement avec une fente au niveau de l’intimité, le doute n’était pas permis, tout comme la robe moulante. Le côté romantique, en revanche, semblait venir de cette robe, mais Jane savait que certains réalisateurs de films pornographiques aimaient bien placer comme scène un mariage. Il était toutefois aussi possible que Shion ait jadis eu un fiancé, et qu’elle ait été sur le point de se marier, avant que tout n’échoue. Ceci expliquait peut-être sa curiosité maladive. Jane ne ressentait nullement de pitié pour elle, estimant que, de toute façon, se marier pour amour était stupide. Elle ôta toutefois ces pensées de son esprit quand Shion vint les voir, et ne pensa plus qu’à une chose : lui faire l’amour. Dans sa tenue de maid, Shion était terriblement sexy, d’une beauté incroyable. L’homme avec qui elle avait été tentée de se marier jadis ne savait probablement ce qu’il avait raté en l’abandonnant.

Elle eut droit à deux longs baisers de la part des sœurs, délicieux et onctueux, qui amenèrent Shion, non seulement à rougir encore plus, mais également à se remuer un peu. L’une de ses mains vint ainsi caresser la cuisse de la belle Californienne, qui sentit un frémissement la parcourir, avant que Shion ne s’écarte. Le sexe avait ce pouvoir sacré de détruire les barrières qu’on se fixait, d’annihiler la timidité. Il n’y avait quasiment rien de mieux que de voir une timide succomber progressivement aux voies de la luxure, comme Shion semblait être en train de le faire. Prise entre les deux femmes, elle entreprit ainsi de s’écarter d’elles, et se recula vers les oreillers, frottant ses jambes les unes contre les autres. Ses bas se caressaient, et Jane sentit sa gorge se dessécher, avant de voir, sous les mouvements de sa jupe, un aperçu de sa culotte. Sa langue passa brièvement sur ses lèvres, tandis que Shion se replia sur les oreillers, près des deux sœurs, qui ne dirent pas un mot en l’observant. Elles étaient sous le charme, tout simplement. Une nouvelle facette de Shion semblait se dévoiler.

*Je me demande si ça ne vient pas de sa tenue... Je suis bien placée pour savoir que, sous une tenue différente, on peut devenir totalement différent.*

C’était la grande théorie des comics. Sous le masque, Peter Parker l’introverti, le paumé, le raté, devenait un super-héros balançant des blagues à la vitesse d’une mitraillette, et capable de prouesses incroyables. Une tenue, ça pouvait réveiller en vous des capacités que vous pensiez ne pas avoir. Jane et Nell continuaient à l’observer, et virent la bouche de Shion se transformer, ses lèvres semblant devenir un peu plus humides. Shion alla même jusqu’à les aguicher avec sa langue, léchant ses doigts, une lueur de malice dans les yeux. C’était particulièrement excitant, un mélange de sensualité et de timidité, car elle était toujours rouge. Jane et Nell se regardèrent à nouveau.

« Je crois qu’elle veut nous exciter...
 -  Elle s’y prend plutôt bien.
 -  Tu comprends ce que ça signifie ? »

Jane ne répondit pas à cette question, connaissant déjà la réponse, et s’approcha lentement de Shion, Nell faisant la même chose. Chacune s’attaqua à l’une des jambes de Shion, et Jane vint embrasser son bas, à l’emplacement de son pied, optant pour un peu de fétichisme. Elle posa l’une de ses mains sur l’arrière de la jambe de Shion, caressant son bas, et fourra sa langue entre ses doigts de pied, appuyant sur le bas, avant d’embrasser ce tissu, de le mordiller, puis de tourner son pied, en léchant la plante, l’embrassant. Nell faisait la même chose, les deux sœurs agissant de concert à la perfection. Jane prit son temps, et remontait progressivement le long de la jambe de la femme, jusqu’à retourner ensuite sur son visage, passant de ses bas à ses lèvres. Elle embrassa ses lèvres pendant un certain temps, s’affalant sur elle, tandis que, de son côté, Nell vint désormais suçoter les doigts gantés de Shion, attrapant ainsi l’une de ses mains.

L’apprentie-sorcière constata que les lèvres de Shion étaient bien plus humides, bien plus délicieuses, et elle continua assez longuement son baiser, gémissant de plaisir, avant de rompre brièvement le baiser, frottant le nez de Shion contre le sien.

« Ma belle petite Shion... Je n’aurais jamais imaginé que tu puisses être aussi excitante... »

Jane retourna l’embrasser, avant que Nell ne se réveille, et ne la pousse.

« Laisse-moi profiter un peu... »

Souriant légèrement, Jane s’écarta, et Nell vint à son tourt embrasser Shion, s’allongeant sur elle, tandis que Jane, de son côté, s’attaqua à l’autre main de Shion. Les deux sœurs enfermaient la maid dans une espèce de cocon de douceur et de sexe. Jane s’amusa à lécher consciencieusement chacun des doigts de leur hôte, les fourrant dans sa bouche, embrassant ensuite sa paume. Nell caressait, quant à elle, les cheveux de Shion, écartant proprement les mèches de cheveux de son visage, les glissant dans le creux de son oreille, rompant son baiser pour mieux le reprendre. Nell termina ensuite son baiser, et posa un doigt sur les lèvres de Shion, les caressant délicatement.

« Oui... Je crois que nous sommes contagieuses... »

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Shion accepta l’offre de Jane, celle de mettre une tenue de maid. Cette demande la fit furieusement rougir, ce qui était assez difficile à concevoir, puisqu’elle était déjà toute rouge. Une véritable usine à sang ! Elle se releva, et fila lentement. Les deux sœurs se regardèrent, et Nell s’allongea à côté de Jane, lui caressant la joue opposée à la sienne, tout en la plaquant lentement contre la couverture.

« Une tenue de maid, hein ? rigola cette dernière.
 -  Ben quoi ? Ça m’a toujours excité… » avoua-t-elle.

Cet aveu fit sourire Nell, qui embrassa Jane sur les lèvres. Un délicieux baiser, qui ne choquait nullement l’apprentie-sorcière, qui avait après tout perdu sa virginité avec elle. Leurs nez se caressèrent, et elle répondit ainsi à son bref baiser, avant que Nell ne retire ses lèvres.

« Et pourtant, tu n’as jamais voulu que je t’en achète une...
 -  Tu m’imagines vraiment, en tenue de maid ?
 -  Hum... C’est vrai que ça porte à réflexion... »

Jane fronça légèrement les sourcils, et se retourna, avant de se relever, sentant son dos craquer délicieusement. Elle poussa un léger soupir.

« En tout cas, ce lit est superbe...
 -  Ta camarade dissimule bien des surprises, n’est-ce pas ? »

Il fallait bien le reconnaître. L’apprentie-sorcière regarda autour d’elle, et fit ce qu’elle savait faire de mieux : fouiner. Elle se redressa, et ouvrit les tiroirs, regardant les affaires de Shion, tandis que Nell restait allongée sur le lit, posant sa tête sur l’oreiller, savourant ce contact.

« Je me verrais bien dormir ici, moi...
 -  Hey, elle nous doit bien tout ça, après avoir vidé ton compte...
 -  Putain, la vache, c’est vrai qu’elle me coûte chère, ta copine !
 -  C’est pas ma copine !
 -  N’empêche que tu as quand même prévu de lui faire un long câlin nocturne avec toi... Alors, si c’est pas quelque chose qu’on appellerait une copine, je vois pas trop ce que ça pourrait être... »

Jane sourit. Nell avait raison. Après avoir terminé sa petite visite, elle retourna sur le lit, savourant ce contact, et s’étira. Nell avait encore raison, le lit était très bon. Il était grand, et assez confortable, dur et propre. Elles entendirent des bruits de pas, et Shion ne tarda pas à revenir. Les deux femmes l’observèrent avec envie se présenter devant le lit. Jane ne s’était pas trompée non plus. La femme était terriblement mignonne ! Sa tenue de maid lui allait à ravir ! Elle avait de longs gants blancs fin et délicieux, une belle robe, des collants... Elle était superbe, tout simplement. Nell fut la première à se redresser, attrapant l’une des mains de Shion, et l’embrassa à nouveau sur les lèvres. Les deux femmes avaient des robes assez sexys, tandis que Shion optait pour une tenue plus complète, et très intéressante.

« Tu es une véritable beauté, Shion... Si j’avais plus d’argent, je t’aurais embauché comme servante chez moi... »

Nell l’embrassa une nouvelle fois, et l’amena à se rallonger sur le lit, relevant un peu sa robe. Jane tendit l’une de ses mains, caressant ainsi ses longs collants.

« N’est-ce pas qu’elle est belle, Jane, hein ?
 -  Une vraie beauté, oui... »

L’apprentie-sorcière l’embrassa sur les lèvres, caressant la robe de la femme.

« Tu es très jolie dans cette tenue, Shion... Je suis sûre que tu dois aimer être dans cette tenue, non ? Elle te va tellement bien... »

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Les alentours de la ville / Re : Vodka Cola [Jane Watson]
« le: vendredi 25 janvier 2013, 16:00:11 »
« C’est possible oui, un peu. Est-ce que cela vous dérange ? »

Elle haussa les épaules, constatant le trouble dans lequel Alexeï était plongé, ce qui ne l’empêcha pas de répondre, avec un léger sourire :

« Ai-je l’air dérangé ? »

Agissant en parfait homme, Alexeï, après avoir visiblement manqué de s’étouffer avec son café, décida de changer de sujet, revenant sur la limousine, plus particulièrement sur son chauffeur, Fuku, qui semblait, à l’entendre, être un ancien chauffeur de taxi new-yorkais. Elle arriverait dans cinq minutes, ce qui laissait assez peu de temps pour se préciser. Jane regarda sa montre, et envisagea pendant un bref moment d’envoyer un SMS à Nell, ne serait-ce que pour la narguer. Les deux sœurs avaient déjà fait des virées en limousine ensemble, faisant volontiers l’amour à l’intérieur, sur les beaux sièges en cuir, sous les yeux bluffés et très excités des hommes à côté. Deux lesbiennes, ça excitait toujours les mecs, alors, quand elles étaient sœurs, c’était le jackpot gagnant. Le puritanisme américain connaissait de très fortes limites.

Alexeï buvait rapidement, tout en continuant à lui parler de son chauffeur, lui laissant entendre qu’ils risquaient de faire une petite virée dans la ville. A ce train-là, Jane aurait préféré le faire dans une Jaguar, ou une Lamborghini. La limousine, ce n’était pas spécialement conçu pour aller vite, mais plutôt pour se la péter. Plus elle était lente, et mieux c’était, car on pouvait voir les visages des pécores. C’était toujours amusant.

« Dans l’uniforme... Vous faites davantage anglaise qu’américaine en fait » finit-il par dire.

Elle sourit lentement, et répliqua rapidement, en penchant la tête :

« La limousine est un bon argument pour séduire une Californienne... Mais me comparer à une Anglaise frigide, en revanche... »

Son sourire attestait qu’elle plaisantait (à moitié). Certes, les Anglais et les Américains étaient copains comme cochons, mais les Américains s’étaient construits en formant une guerre d’indépendance contre les Anglais.

« Anyway. Si j’avais le choix, je ne viendrais pas en uniforme au Japon, car je trouve ça terriblement useless… Les Japonais sont tellement rigides sur certains points que c’en est frustrant… »

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La petite Shion semblait toute gênée, ce qui, à vrai dire, pouvait se comprise. Prise en tenaille entre Jane et Nell, elle était piégée, vaincue. Il n’y avait rien à faire, elle était prise, et, à moins d’un miracle, les trois dormiraient ensemble dans ce lit, toutes nues. Shion ne savait plus où donner de la tête, amusant les deux sœurs, qui s’amusaient à lui caresser son corps. Jane écrasait ses seins contre le dos de la femme, savourant ce contact. Au lycée, elle n’aurait jamais cru que Shion puisse être aussi belle, aussi intéressante. Comme quoi, l’aperçu qu’on donnait de soi était parfois très éloigné de la réalité. Elle en était un bon exemple, cette petite Shion. Si belle dans sa tenue de maid... Il était dommage qu’elle ne l’ait pas sur le corps. Sa tenue lui allait plutôt bien, mais, en maid... Il n’y avait pas à dire, ce serait bien plus sexy ! Jane lui embrassait la nuque, avant que Shion ne leur avoue, à voix basse, n’avoir jamais pu le faire avec les femmes. Nell, qui la regardait, lui fit un délicieux sourire, et caressa sa joue chaude et bouillante. Qu’est-ce qu’elle pouvait être mignonne, quand elle était timide comme ça !

« Il n’est jamais trop tard pour commencer, ma petite Shion. »

Nell et Shion se regardaient silencieusement, et la tentation était de plus en plus forte d’aller l’embrasser, mais Shion, à sa surprise, se retourna lentement, et vint d’elle-même embrasser Jane. Surprise, cette dernière accueillit toutefois le baiser, savourant ce contact. Shion avait de magnifiques lèvres, et l’embrasser était un vrai régal. Elle était nerveuse et timide, mais ça ne la rendait, aux yeux de Jane, que plus attirante. Leur baiser fut agréable, et Shion, comme si elle avait peur de rendre Nell jalouse, se retourna vers elle, et l’embrassa à son tour. Les sœurs ne purent le constater, car c’était un peu trop pointilleux, mais le baiser de Shion sur Nell fut un peu plus appuyé, et cette dernière posa l’une de ses mains sur le crâne de la femme, répondant à son baiser. Shion lui mordilla la lèvre inférieure, et elle fit de même, échangeant ainsi de longs baisers, qui ne se résumaient pas qu’à de simples glissements de lèvres. Leurs nez se frottaient, et son autre main vint caresser le haut de sa jambe.

C’était un baiser qui dura plus longuement que celui avec Jane. Soit Shion préférait Nell, soit son baiser avec Jane lui avait ouvert l’appétit. Le baiser continuait avec de délicats gémissements, et Nell finit par s’allonger sur le dos, amenant Shion sur son ventre, où elle continua à l’embrasser, offrant une belle vue de son baiser à Jane, qui se rapprocha d’elles, et embrassa Shion sur la joue, avant de lui caresser le dos.

« Elle embrasse bien, non ?
 -  Mhhhhhmm... » répondit Nell.

Elle interrompit son baiser avec Shion, avant de le reprendre encore, continuant à lui caresser la nuque. Jane se redressa un peu, et s’imagina la belle femme en maid... Oui, cette tenue lui irait bien plus, vu sa timidité. Elle était rouge comme une pivoine, affreusement gênée, une petite timide qui n’avait encore jamais fait l’amour avec une femme. Elle agissait presque comme une espèce de vierge, et Jane, en réalité, se demanda si elle ne l’était pas réellement. Elle avait précisé qu’elle ne l’avait jamais fait avec des femmes, ce qui, inversement, signifiait qu’elle avait déjà du coucher avec des hommes. Les hommes aussi aimaient les femmes timides, c’était une valeur ajoutée assez délectable.

Leur baiser finit par s’arrêter, et Nell frotta son nez contre celui de Shion, puis l’amena à s’allonger à nouveau sur le lit, contraignant Jane à s’écarter légèrement. Les deux femmes vinrent alors successivement l’embrasser, l’une après l’autre, optant pour des baisers un peu plus rapides.

« Tu es un bel hôte, Shion... Mais tu serais tellement plus belle dans ta tenue de maid. »

Nell sourit, et hocha la tête.

« C’est une bonne idée, en effet. Aurais-tu une tenue de maid, Shion ? Une belle tenue à enfiler ? C’est vrai que tu es plutôt sexy, dans cet uniforme... »

Les deux femmes lui caressaient le corps, allongées de part et d’autre de son corps, et Nell caressait les lèvres de la jeune femme avec son doigt, les faisant glisser dessus.

« Alors... En aurais-tu envie ? »

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Les alentours de la ville / Re : Vodka Cola [Jane Watson]
« le: mercredi 23 janvier 2013, 08:47:26 »
Le regard que l’homme lui coula en prenant son portable faisait penser à une espèce d’amoureux transi invitant une fille pour un dîner romantique, et qui lui jetait un regard expressif, l’air de dire : Ce que tu viens de me dire est excellent, ma belle, je suis absolument fan de toi. C’était du moins comme ça que Jane l’interprétait. L’homme lui répondit par la négative, affirmant ne pas savoir conduire. Jane hocha la tête, se rappelant que, contrairement aux Etats-Unis, le permis de conduire pouvait être, selon les États, difficile à obtenir. Aux Etats-Unis, obtenir le permis était presque une formalité de passage. Il lui affirma toutefois, après avoir parlé des transports en commun, pouvoir disposer de limousines. C’est vrai qu’entre un bus et une limousine, l’amalgame pouvait se faire... Jane aurait pu jouer la socialiste indignée devant cet étalage de richesse, mais elle venait d’une famille d’aristocrates californiens. Elle n’avait pas cette mentalité socialiste qui consistait à voir en tous les riches de vilains capitalistes profiteurs. Elle trouvait ça plutôt classe. Des tours en limousine, Jane en avait déjà fait. Elle avait même fait l’amour dans une limousine... C’était la grande époque de la Californie, où tous ses amis avaient des carrières brillantes tracées dans les universités de l’Ivy League, et passaient leurs soirées à se droguer en fumant des joints, et en faisant l’amour avec les filles.

Bien qu’elle ne soit pas parfaite, cette époque évoquait quand même en elle un sentiment de nostalgie. Heureusement qu’elle avait toujours Nell, sa légendaire et merveilleuse grande sœur. Que ferait-elle sans elle ? Pas grand-chose, assurément. Malheureusement, les deux n’avaient pas de limousines. L’homme parlait au téléphone avec une certaine Hina, et demanda si on pouvait venir le chercher. Fronçant les sourcils, Jane se demandait s’il était sérieux.

« De quelle couleur, la limousine ? » lui demanda-t-il alors.

Seriously ? Jane cligna à nouveau des yeux, et répondit assez rapidement.

« Noire. »

Une limousine noire, c’était ce qu’il y avait de mieux, pour elle. Blanc faisait trop solennel, donnant l’impression qu’on allait à un enterrement, ou voir le Parrain d’une mafia locale. Inversement, les autres couleurs faisaient un peu trop folklorique. Le noir, c’était un bon compromis, le juste milieu. Jane en déduisit aussi que l’homme devait s’adresser à une entreprise de location de limousines. Jane savait qu’il en existait, car c’était ce que plusieurs mecs faisaient en Californie, ceux précisément avec qui elle s’envoyait en l’air dans la limousine. Jane était une fervente adepte du fantasme de la limousine.

L’apprentie-sorcière attendit que l’homme ait terminé et raccroche son portable pour agir.

« Chercherais-tu à me séduire ? »

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il s’y prenait plutôt bien.

156
[HRP – Aucun problème.]

Jane et Nell se tenaient ensemble près d’un lit royal. Seriously, à quoi fallait-il s’attendre ? Elles se regardaient brièvement, la même idée les traversant. Il n’y en avait pas une pour rattraper l’autre, tout simplement. La seule question qui les faisait encore hésiter, c’était la participation de Shion à ce jeu. En d’autres termes, la petite timide était-elle suffisamment candide et naïve pour inviter deux filles dans sa chambre sans arrière-pensée ? Hum... En temps normal, Jane aurait d’emblée su quoi répondre, mais il fallait bien dire que Shion la perturbait. Aussi renfermée que le cul d’une nonne en cours, elle était serveuse le soir, un métier qui supposait d’être un minimum ouverte aux autres. Et elle avait avalé de quoi nourrir toute une caserne... Cette fille n’était pas normale, aux yeux de Jane. Aux yeux de la faune de Seikusu, la conception de la normalité avait bien des interprétations.

Jane réfléchissait à la manière d’inviter Shion dans son lit, lorsque cette dernière poussa un cri paniqué. Les deux Américaines sursautèrent, légèrement surprises, avant que Shion ne leur présente une petite boule blanche avec de longues oreilles. Un lapin ! Sous le coup, elles étaient tombées toutes les deux sur le lit, clignant des yeux en se redressant.

*Ma parole, cette fille vit à cent à l’heure...*

Weiss. Son lapin. Soit. Jane cligna lentement des yeux, regardant le petit lapin. Elle ne saurait dire s’il était mignon ou non, elle préférait les chats. Une sorcière qui n’aimait pas les chats, après tout, ce n’était pas vraiment une sorcière. Elle vit Shion reposer le lapin, réalisant alors qu’elle avait fait tomber ses deus invitées. Ses joues se teintèrent à nouveau de rouge, et Jane et Nell, encore une fois, se regardèrent, communiquant ainsi, sans avoir besoin de parler. Il y avait un espace vide entre elles, un petit creux dans lequel une femme aurait volontiers la place. Jane se redressa alors un peu, et attrapa la main gauche de Shion. Nell fit de même, l’attrapant par la main droite, et, sans rien dire, les deux femmes tirèrent, et Shion tomba entre elles, s’étalant sur son lit.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce lit était très confortable. Shion finit entre elles, et se tourna sur le flanc, devant Nell, qui lui fit un sourire en posant une main sur sa joue. Leurs seins se rapprochaient, et Nell planta son regard dans celui de Shion, afin de s’assurer qu’elle captait bien toute son attention. Aucun son ne s’échappa de ses lèvres pendant quelques secondes, tandis que Jane se rapprochait également, ses mains se posant sur les hanches de la jeune femme.

« Pourquoi être si nerveuse, Shion ? Tu es chez toi... Ne me dis pas que nous t’impressionnons...
 -  En tout cas, rajouta Jane, tu as un lit très confortable. Il me tarde de l’essayer. »

Le doute n’était désormais plus vraiment permis sur les motivations des jeunes femmes.

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Les alentours de la ville / Re : Réveil... || PV Jane Watson
« le: mercredi 23 janvier 2013, 08:19:11 »
L’homme n’allait visiblement pas très bien. Était-ce simplement lié à l’alcool ? Jane n’aurait su le dire, mais elle avait déjà vu des cuites. Généralement, un individu ivre mort n’était pas dans cet état. Oh, il finissait généralement affalé sur le sol, à baigner dans son vomi, mais il était légèrement euphorique... Et, surtout, il ne saignait pas, ni n’avait de vêtements ressemblant à un homme échappé du Moyen-Âge. Jane vit ce dernier s’écrouler mollement sur le sol, et pesta.

*Fuck ! Pourquoi ça tombe sur moi ?*

Il allait de soi que, de toutes les femmes de Seikusu, il avait fallu qu’un type se blesse au front devant elle ! Jane hésita un peu. Si elle partait, il y avait non-assistance à personne en danger, et, bien que l’endroit semblait désert, il n’était pas exclu qu’on l’observe. Elle hésita un peu, se rapprochant de l’homme... Il n’avait pas l’haleine d’un alcoolique, et semblait plutôt en train de sombrer dans le coma que de cuver son vin en rotant et en pétant. Jane se pinça les lèvres, comprenant son erreur, et s’empressa de sortir son portable, jurant à voix basse, multipliant les « Fuck », tel Joe Pesci. Elle composa le numéro des urgences, et demanda une ambulance. Elle balança l’adresse, fermant les yeux pour s’en rappeler. Il n’y avait pas de nom de rue au Japon, seulement une série de chiffres. La standardiste lui demanda de ne pas quitter, lui assurant qu’une ambulance était en route, tout en lui demandant des informations complémentaires.

« Respire-t-il ?
 -  Oui…
 -  Okay… Et est-il dans une position qui pourrait nuire à sa respiration ?
 -  Hein ?!
 -  Est-ce qu’il est couché sur le ventre, ou sur le dos ? »

Jane se retint de lui dire qu’elle était conne, car, puisqu’elle l’avait vu respirer, c’était bien la preuve qu’il était couché sur le dos. Elle se calma, et lui répondit, évitant soigneusement de toucher l’homme. Il fallut à l’ambulance cinq à dix minutes pour arriver, les gyrophares résonnant. Entre-temps, des badauds s’étaient rapprochés, d’autres résidents, qui lui posaient des questions stupides et saugrenues. Qui est-ce ? Vous avez appelé les urgences ? Que lui arrive-t-il ? Vous le connaissez ? Même les Japonais pouvaient être cons, parfois....

Entre-temps, l’opératrice lui expliqua que la police allait également venir, pour une enquête de routine. Puisqu’elle avait été la première personne à voir l’homme, ou, en tout cas, à appeler les urgences, la police lui demanderait une déposition. C’était la procédure classique quand on était hospitalisé pour coups et blessures. Jane ne dit rien, espérant surtout que ça irait vite. L’ambulance arriva en marche arrière, et les ambulanciers emportèrent l’homme.

« Putain, la vache, y pèse son poids ! s’exclama un infirmier.
 -  Oh, le bestiau , bordel ! »

Plusieurs badauds se proposèrent, mais les infirmiers les écartèrent. A trois, ils réussirent à soulever l’homme, le balançant sur une civière, tandis qu’un infirmier venait s’adresser à Jane, lui répétant ce que l’opératrice lui avait demandé, avant de s’éloigner. En les voyant partir, Jane lut sur le flanc de l’ambulance le nom de l’hôpital : le grand hôpital central. Rien de bien surprenant, les urgentistes étaient là. Jane resta sur le parking, jusqu’à ce qu’un policier arrive, et lui expliqua ce qu’elle avait vu. Non, elle ne savait pas qui était ce gus. Elle revenait tranquillement chez elle. Le policier consigna tout a, et lui expliqua qu’une déposition n’était pour le moment pas nécessaire. En revanche, elle était susceptible, si l’enquête se prolongeait, de recevoir un courrier lui demandant d’aller au commissariat pour faire un procès-verbal.

Le policier s’en alla ensuite, et Jane soupira. Voilà ce qui s’appelait perdre du temps. L’apprentie-sorcière était toutefois loin de se douter que ses ennuis avec cet homme ne faisaient que commencer.

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Les alentours de la ville / Re : Vodka Cola [Jane Watson]
« le: dimanche 20 janvier 2013, 12:56:36 »
*’Bon à interner...*

Les deux semblaient être dans une espèce de dialogue de sourds, chacun sortant des références que l’autre, visiblement, ne comprenait pas. En d’autres circonstances, Jane aurait sans doute pu trouver ça drôle, mais elle sentait surtout ses nerfs se mettre à vif. Jane n’était franchement pas réputée pour sa légendaire patience, comme sa sœur le savait, et comme Alexeï allait bientôt le réaliser. Visiblement, ce dernier n’avait pas saisi la référence de Jane, et il en allait probablement de même pour Jane. Il s’empourpra, se mettant à boire rapidement, et Jane cligna des yeux, se demandant pourquoi elle perdait son temps ici, alors qu’elle aurait pu travailler ses glyphes et ses sceaux. Il finit par lui répondre, en affirmant qu’il n’était pas « homosexuel », et Jane, pendant un bref moment, se demanda si, dans le fond, il n’avait pas compris que cette phrase venait, non pas d’elle, mais d’un pilote pédophile s’amusant à sortir des phrases tendancieuses à un gamin venant dans la cabine de pilotage.

*Peut-être qu’il me fait son propre remake du film...*

Après tout, la base de Y-a-t-il un pilote dans l’avion ? était de voir des acteurs d’apparence sérieux débiter tout un tas de conneries tout le long du film, dans une ambiance parodique et tellement délirante qu’on ne pouvait s’empêcher de sourire. En ayant cette idée en veine, lui parler de portails et de voies de garage pouvait sembler assez apprécié. Qu’y-a-t-il de pire qu’un Russe se saoulant à la vodka ? Probablement un Russe qui avait avalé un clown.

« Excusez-moi, je crois que je parle trop, et que parfois je dis n’importe quoi. J’ai envie d’entendre votre voix. Tenez, parlez-moi... je ne sais pas, de quelque personne, contre qui vous voudriez médire, des parfums que vous revêtez… Attendez, laissez-moi deviner. Attraction de Lancôme. »

Jane sourit légèrement.

« Ça, malheureusement, c’est confidentiel. Si je te le dis, je serais dans l’obligation de te supprimer pour éviter que tu ne colportes le secret de ma beauté. »

Non... Le pire, c’était peut-être quand une Américaine le mangeait, le clown. Elle secoua lentement la tête, redevenant plus sérieuse. Il voulait l’entendre parler ? Il est vrai que, de manière générale, c’était plutôt le mec qui était saoulé par la fille, et non le contraire. Le bavardage était généralement admis comme étant l’apanage de la gent féminine. Jane, naturellement, ne pouvait pas dire à Alexeï qu’elle était une apprentie-sorcière, et décida donc d’opter pour quelques généralités :

« En Californie, je vivais dans une belle maison, avec plusieurs garages et un beau portail... Je crois que vous l’auriez adoré, il était luxueux, et les grilles s’ouvraient sans aucun problème quand une voiture approchait. Il y en avait de toutes les apparences qui passaient : des petits bolides, de belles limousines qui vous donnaient envie de vous envoler pour un rodéo romantique le long de la Côte Ouest, de grosses voitures de sport bling-bling qu’on voit dans les clips de rap US... Mes parents sont très riches. »

Se doutait-elle du double sens profond de ses paroles ? Peut-être... Ou peut-être pas. Une fille se devait bien d’être mystérieuse.

« Tu as une voiture, Alexeï ? » demanda-t-elle alors.

159
Les alentours de la ville / Re : Vodka Cola [Jane Watson]
« le: samedi 19 janvier 2013, 11:07:42 »
« Moi, adorer les portails ? Absolument, je voudrais en faire collection. »

What the... ? Qu’est-ce qu’il voulait dire par là ? Jane n’y comprenait plus rien. Est-ce qu’il se payait sa tête ? Si c’était le cas, il devait probablement s’agir d’humour russe, car Jane, pour être honnête, n’y comprenait rien. Elle clignait donc des yeux, indécise, n’arrivant pas à comprendre pourquoi Alexeï venait lui parler de portails. Un silence plus ou moins long s’instaura entre les deux. Jane n’osait rien dire, de peur que l’autre ne lui sorte une autre réflexion incompréhensible. Ce fut donc lui qui reprit, devant l’incrédulité de Jane. Elle comprenait mieux pourquoi les Russes étaient si bizarres. Si le communisme avait fleuré chez eux, ce n’était pas pour rien. Il suffisait de voir leur sens de l’humour pour le comprendre.

« Plus sérieusement, je ne pense pas pouvoir dire que je les « adore », mais quelques-uns sont certainement plus intéressants à franchir que d’autres. Vous avez un portail chez vous ? »

Voilà qu’il recommençait à lui parler de portails ! C’est dingue, ça ! Il fallait croire que Jane attirait tous les cinglés de cette planète !  Ne sachant pas s’il était sérieux, ou si c’était une autre forme de plaisanterie qui aurait pour but de la ridiculiser, ce que Jane n’aimait pas vraiment. Elle ferma lentement les yeux, et continua à boire un peu de son Coca, avant de se décider à répondre sur le même ton.

« Non, je n’en fais pas vraiment collection... »

Jane se racla lentement la gorge, et enchaîna :

« Et, sinon, tu aimes les films de gladiateurs ? »

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Shion leur recommanda un sorbet, qui, effectivement, était très bon. Jane et Nell l’avalèrent avec appétit, et la joie de Nell fut éphémère, s’évanouissant un peu quand on lui offrit l’addition. Elle cilla en voyant la note, mais réussit assez rapidement à masquer sa surprise, de manière à ce que Shion ne se sente pas trop coupable. Dans tous les cas de figure, elles ne retourneraient pas au restaurant de sitôt. Shion avait du engloutir la moitié de la cuisine. Nell paya avec sa carte de crédit, et le trio sortit ensuite hors du restaurant.

« La prochaine fois qu’on tombe sur une de tes copines au restaurant, glissa Nell en aparté à Jane, assure-toi qu’elle n’ait pas un trou noir dans l’estomac. »

Jane ne répondit rien, toujours un peu surprise. Shion avait avalé de quoi caler un sumo, et, pourtant, elle marchait très bien. Soit c’était une blague, soit ça sentait la magie. Étant une apprentie-sorcière, Jane en savait un peu sur le monde obscur de la magie, et savait que tout, ou presque, était possible dans le monde de la magie. Il y avait certes des règles à respecter, mais ces règles n’interdisaient pas d’accomplir l’impossible. Était-il possible que Shion soit aussi une magicienne ? Jane maudit son incompétence dans ce domaine. La magie était vraiment quelque chose de difficile... C’était un monde fermé, hostile, et elle avait énormément de mal à s’imposer, à réussir ses formules. Elle s’attendait intuitivement à détecter quelque chose chez les autres sorciers, quelque chose qui, indubitablement, lui dirait que ce type en face d’elle avait la Force, mais elle n’était pas une Jedi. Et elle n’avait jamais lu que les sorcières détectaient intuitivement la magie. Peut-être manquait-elle encore d’expérience dans ce domaine...

Le trio rejoignit l’immeuble dans lequel vivait Shion, au cœur de la ville. Un long building à l’occidental, avec une vingtaine d’étages, un peu similaire au leur. Curieusement, Jane et Shion vivaient d’ailleurs dans le même quartier, presque dans le même bloc. Au Japon, on ne se repérait pas en fonction du nom des rues, car les rues n’avaient pas de noms, mais en fonction de chiffres délimitant des secteurs géographiques, chaque immeuble ayant un numéro précis. C’était bizarre, mais, honnêtement, qu’est-ce qui n’était pas bizarre, venant du Japon ? Les trois femmes montèrent par le biais d’un confortable ascenseur, qui les amena dans le petit appartement de Shion.

Tout en étant petit, cet appartement était néanmoins assez confortable pour une seule personne. Les trois femmes en firent rapidement le tour, se retrouvant dans la chambre de Shion. Pour le coup, Shion ne s’était pas privée, car elle avait un lit « King Size », le genre de lit énorme où ne pouvait en voir le bout. Là où la taille standard d’un lit deux places était de 140*200cm, le lit King Size faisait au minimum 180*200cm.

« Et ben... siffla Nell. Pour une jeune fille qui n’a pas de quoi se payer le restaurant, tu as un très bel appartement ! »

Jane ressentit une pointe de jalousie. Même elle n’avait pas un lit King Size ! Elle avait sa propre chambre, certes, avec un lit 2 places, mais Jane était ce genre de personnes qui enviait volontiers ce que les autres avaient, et que elle n’avait pas. Elle tendit sa main vers le rebord du lit, le caressant avec ses doigts, puis regarda Shion.

« Et tu dors toute seule dans un lit comme ça ? Je suis sûre qu’on pourrait toutes les trois dormir dedans sans aucun problème ! »

Le lit était en effet assez grand, et sa dernière remarqua amena Nell à tourner la tête vers elle :

« Tu as envie d’essayer ? » suggéra-t-elle, sur un ton qui semblait à mi-chemin entre le sérieux et l’humour.

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Les alentours de la ville / Re : Vodka Cola [Jane Watson]
« le: mardi 15 janvier 2013, 20:56:01 »
« Je voudrais bien le savoir moi-même. Je n’exclue pas tout-à-fait d’investir en bourse, ni d’investir dans des plans moins aléatoires. Le commerce peut-être. »

Investir en bourse... Encore un peu, et ils allaient discuter de la valeur des sociétés, et des choix d’investissement. Jane se demandait si un mineur pouvait investir en bourse... Sûrement que non. Elle continua à boire son Coca, savourant cette boisson. Normalement, à cette heure-là, elle serait déjà chez elle, à essayer de compléter son sceau de canalisation magique, un exercice particulièrement difficile et épuisant. Elle était plongée dans ses pensées, revenant à sa magie. Les deux réfléchissaient silencieusement, et Jane se demandait ce qu’elle allait faire ce soir. Elle allait probablement continuer son sceau, en faisant ses recherches à partir de son livre. Il n’existait aucun schéma-type de sceau, car le traçage des lignes dépendait énormément du contexte magique.

Alexeï finit par rompre le silence.

« Si je vous dis portails, vous me dites ? »

Portails ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Jane cligna des yeux, surprise. A quoi rimait donc cette question ? Elle s’humecta les lèvres, et répondit assez rapidement, lâchant la première chose qui lui venait à l’esprit :

« Garages... »

Portail, garage… Pourquoi donc lui poser une telle question ? Jane n’arrivait pas vraiment à comprendre où il voulait en venir. Était-ce une forme d’interrogatoire russe ? Elle était perplexe, ce qui se lisait volontiers dans ses yeux. L’apprentie-sorcière remua sa langue sur ses lèvres, indécise.

« Pourquoi cette question ? Vous adorez les portails ? »

Jane n’était pas au courant de cette petite subtilité propre à Seikusu.

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Les alentours de la ville / Re : Réveil... || PV Jane Watson
« le: dimanche 13 janvier 2013, 16:24:47 »
L’une des premières grandes leçons qu’il y avait à tirer dans ce monde, c’était de ne jamais faire confiance à sa sœur aînée, surtout quand elle vous proposait quelque chose dans lequel elle n’y connaissait rien.

« On a reçu dans notre boîte aux lettres une publicité pour un magasin qui fait dans le surnaturel... Tenu par un vieux Chinois, apparemment. Tu y trouveras peut-être quelque chose ? »

Nell savait que sa sœur n’avançait pas vraiment dans sa quête ésotérique de la magie. Contrairement à ce que disait Rowling, il ne suffisait pas d’avoir une baguette et de prononcer quelques mots pour qu’un sortilège fonctionne. La magie était capricieuse, difficile, instable, et retorse. En maîtriser les arcanes demandait de l’effort, du talent, et beaucoup d’investissement. Jane l’avait plutôt bien compris, et, têtue, passait plusieurs heures par jour à travailler ses sorts, à réguler sa concentration, son rythme cardiaque... Tant de choses qui étaient indispensables pour faire des sorts. Malheureusement, tout ce qu’elle arrivait à faire, pour l’heure, c’était des sorts de Lévitation. Pas terrible. Et ça ne durait pas très longtemps, en plus. Du coup, quand Nell avait vu cette annonce, une publicité, elle avait proposé à Jane d’y aller.

Réticente, Jane avait fini par se décider. On était Samedi, en plein après-midi, et il faisait beau dehors. La jeune femme avait trouvé le magasin, une sorte de bric-à-brac, où elle avait rapidement qu’elle perdait son temps. L’Antre de Wong était un magasin qui n’avait rien de magique... Du moins, pas au sens où Jane l’entendait. Elle n’avait vu que des artifices, des articles de basse qualité, tout juste bons à faire des blagues, à tourner en ridicule cette chose sacrée qui était pour elle la magie. Elle en était donc repartie assez irritée, lassée au plus haut point par l’allure prétendument mystique de M. Wong, le vendeur, un vieil homme qui était un cliché vivant à lui tout seul. Jane était donc rentrée chez elle, avec pour objectif de se replonger dans le livre familial. Il était poussiéreux, mystérieux, mais était, lui, vraiment un livre magique. Ce n’était pas parce qu’on était à Seikusu qu’on ne trouvait pas les mêmes comiques que dans un quartier chinois d’une ville américaine. L’Antre de Wong était une véritable cause d’irritation pour Jane.

Elle reprit le métro, puis marcha pendant une dizaine de minutes, rentrant chez elle. L’immeuble dans lequel elle vivait avait plusieurs entrées, et elle prit celle à l’arrière, le long d’une rue silencieuse, privée, pour voir un homme qui était affalé devant la porte vitrée. Il portait de curieux vêtements, le faisant ressembler à une espèce d’hippie sortie tout droit d’un festival médiéval, et tapait faiblement contre la porte, espérant probablement qu’on lui ouvrirait.

*Et merde ! Encore un drogué...*

Fuck ! C’était bien sa veine, aujourd’hui ! D’abord, un vieux cinglé se faisant passer pour un sage, et, maintenant, un type qui avait du passer sa matinée la tête dans le cul au fond d’une poubelle, à baigner dans son vomi, avant de se mettre à errer dans la ville. De dos, elle se rapprocha lentement, méfiante. En temps normal, elle serait probablement passée par une autre entrée, mais, en l’état actuel des choses, elle ne pouvait pas contourner. Jane se rapprocha rapidement.

« Hey, vous ! Allez squatter ailleurs ! »

L’homme, visiblement, ne l’entendait pas, peinant à rester debout, et Jane sentit sa patience la quitter. Il baragouinait, mais elle ne comprit rien, et vit que du sang coulait de son front.

« Allez cuver votre vin ailleurs, tas de vinasse, ou j’appelle les flics ! » réitéra Jane, on ne peut plus sérieuse.

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Les alentours de la ville / Re : Vodka Cola [Jane Watson]
« le: dimanche 13 janvier 2013, 12:01:07 »
« Depuis que je suis ici j’ai eu dix déclarations d’amour. En moins d’un an. Je dois vraiment être un type exceptionnel. L’une d’entre elles m’a même écrit tout un lot de poèmes ; plutôt chouettes d’ailleurs. Deux autres se sont battues pour moi. Elles se sont occupées de mon éducation sexuelle » expliqua-t-il.

Se battre pour lui ? Jane était surprise. Elle imaginait bien les raisons qui avaient pu pousser ces jeunes femmes à se rapprocher de lui. Alexeï n’était pas laid, certes, mais avec son costume et ses manières, il ne ressemblait pas vraiment au genre de mec cool et branché qu’on aimait inviter aux fêtes du Samedi soir. Non, il avait plutôt le look de l’étudiant coincé. Elle le verrait bien en droit. Ils étaient tous comme ça. A se lever à cinq heures du matin pour avoir le temps de réviser pour un Oral ayant lieu à 10h. Jane, du reste, n’était pas spécialement surprise d’apprendre que l’homme avait reçu son éducation sexuelle de la part de ces belles dames. Seikusu était un lieu où, étrangement, la virginité était très rare. Jane avait pu le consulter ; Mishima, l’un des principaux lycées de la ville, avait la réputation d’être l’un des plus sulfureux, ce qui amenait les habitants à avoir deux opinions : y voir un lieu de débauche, ou un lieu à rejoindre à tout prix. Jane savait que Mishima avait essuyé plusieurs scandales, des plaintes d’associations de parents d’élèves, mais jamais aucune n’avait aboutie. Seikusu était un endroit hors normes.

« Et vous ? J’imagine qu’une jolie dame comme vous a aussi droit à son lot de... courtisans. »

Elle sourit devant ce compliment poli et aimable. Au moins, il était franc et direct, ce qui, pour elle, était une qualité. Elle but un peu de son Coca, et s’humecta les lèvres, avant d’hausser les épaules.

« Sans doute... Mais je ne suis pas venue à Seikusu pour trouver un petit copain. »

Elle avait déjà Nell, sa sœur, et ça lui faisait amplement. L’amour avec d’autres, ce n’était pas pour elle. Les mecs étaient tous des boulets. Dès qu’on s’engageait dans une relation sentimentale, ils devenaient collants, rasoirs, et barbants, faisant preuve d’une jalousie primaire, persuadés d’être le centre de votre monde. Jane était une célibataire endurcie, qui n’aimait véritablement qu’une seule femme : sa sœur. Elle ne sortait que par intérêt, mais, à Seikusu, elle n’avait aucun intérêt particulier à accomplir. A moins de tomber sur un sorcier, elle ne voyait aucune raison de séduire des mecs.

Jane but un peu de son Coca, puis développa un peu ce qu’elle dit, afin que le Russe n’y voit pas une sorte de critique implicite.

« Ça ne veut pas dire que je suis contre un coup de temps en temps, mais je suis ce genre de femmes qui aime rester libre. »

C’était suffisamment explicite, selon elle, pour qu’elle s’abstienne de faire un développement. Elle continua à boire son Coca, savourant cette boisson gazeuse, vivifiante et sucrée. Elle revint alors à leur précédent sujet de conversation :

« Si tu ne comptes pas investir en bourse, que comptes-tu faire de toute ta fortune ? » s’enquit-elle.

C’était assez curieux de tomber sur un lycéen fortuné qui venait dans un lycée public. Mais, après tout, Jane n’était pas non plus vraiment pauvre, donc, si c’était curieux, ce n’était pas surprenant. Elle se demandait néanmoins pourquoi cet homme était venu à Mishima. Elle y était venue parce que le lycée avait une réputation d’être l’épicentre des évènements surnaturels ayant lieu dans cette ville, construit là où les vieilles cartes de son grimoire indiquaient un puits magique. Ce n’était pas plus compliqué que ça, en somme.

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Le cours allait commencer, et Jane était intriguée. Elle avait encore en tête la conversation qu’elle avait eu avec Nell, sa sœur, hier soir, quand elle lui avait fait part de ses recherches au moment du souper.

« Tu sais, Jane, tu ne devrais pas trop t’attacher à ce lycée pour tes espoirs...
 -  Qu’est-ce que ça veut dire ?
 -  Disons qu’à la fac’, Mishima apparaît comme un lycée d’excentriques et d’incompétents. Ce que je veux dire, Jane, c’est que ce n’est probablement pas dans un tel établissement que tu trouveras un mage. »


Jane faisait attention à l’avis de sa sœur, mais, pour l’heure, elle ne pensait pas que cette dernière avait raison. Elle s’était renseignée sur un professeur qui venait d’arriver au lycée, Eikichi Onizuka. Grâce à l’aide d’autres lycéens spécialisés en informatique, elle avait obtenu quelques informations assez troublantes sur ce dernier. Un professeur assez atypique, particulier. Jane savait que Seikusu était une ville spéciale, et elle espérait tomber sur un mage, ou un sorcier, afin de lui apprendre les arcanes de la magie et de la sorcellerie. Jane avait en effet des dons de sorcellerie, mais ils n’étaient pas très perfectionnés. Concrètement, elle avait bien du mal à avancer dans la maîtrise de la magie, et avoir un instructeur ne serait pas pour lui déplaire.

Elle avait notamment appris qu’Onizuka avait survécu à la chute d’un immeuble, et avait réalisé d’autres exploits qui étaient tout simplement surhumains. Elle avait besoin de se renseigner sur lui, d’en savoir plus sur cet homme, afin de déterminer s’il était un sorcier, un bouffon qui avait une chance insolente, ou un surhumain. Naturellement, seul le premier cas de figure l’intéressait. Nell lui avait certifié que c’était une perte de temps, et qu’elle ferait mieux de lire leurs livres, plutôt que chercher la solution de la facilité en se cherchant un instructeur. Ce n’était pourtant pas faute de les lire, mais Jane n’arrivait pas à reproduire fidèlement les sceaux qu’une invocation demandait, ni à obtenir le degré de concentration requis. Utiliser des sorts était bien trop épuisant, et elle finissait toujours en sueur.

Maintenant, Jane était dans la salle de cours, attendant la venue du professeur, tout en écrivant quelques glyphes magiques sur son cahier, essayant de les interpréter. La magie avait de nombreuses langues, de nombreux signes, et il était nécessaire de les connaître par cœur, ce qui était très épuisant. Les cours au lycée étant passablement inintéressants, elle s’amusait à apprendre ses glyphes, à les comprendre, et à les interpréter... Le tout en attendant que le prof’ débarque.

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Les alentours de la ville / Re : Vodka Cola [Jane Watson]
« le: jeudi 10 janvier 2013, 18:03:37 »
Une serveuse ne tarda pas à venir. Jane demanda un simple Coca, n’ayant pas particulièrement faim. Alexeï, le mystérieux Russe se présenta ensuite. Il se décrivit comme un enfant ayant du sang bleu, soit, si Jane se rappelait l’expression, un enfant de la noblesse. Impressionnant... Un Russe noble au Japon ? Elle l’aurait plutôt imaginé dans l’un des palais de Russie, mais n’essaya pas d’en savoir trop. Avec la montée du communisme et l’URSS, il n’était pas exclu que quelques nobles russes aient décidé de s’exiler en arrière, utilisant leurs fortunes pour acheter des possessions ailleurs. Il précisa avoir un « début de fortune » faisant office d’argent de poche, un euphémisme pour dire qu’il devait être assez fortuné. Ceci ne tarda pas à se confirmer lorsqu’il lui posa une question qui la fit sourire :

« Et vous, qu’en feriez-vous, d’une petite armée de sous toute à vous ? Vous investissez ? Vous épargnez ? Vous donnez aux pauvres ? »

Donner aux pauvres... L’idée avait franchement de quoi la faire rigoler, mais elle n’eut pas le temps de répondre. La serveuse ramenait un verre rempli d’une substance noirâtre, ainsi que le café, et l’addition. Jane attrapa son verre, et but avec une paille, avalant quelques gorgées, sentant sa gorge se vivifier. Ah, c’était tellement bon !

« Je viens d’une famille de conservateurs américains, et mon père a sa carte d’adhérent à la NRA. Donner de l’argent aux pauvres, ce n’est pas vraiment dans l’état d’esprit d’une républicaine. »

Jane n’avait pas vraiment l’âme d’une militante, à vrai dire. La politique ne l’intéressait que fort peu, simplement par curiosité personnelle. Elle était une fervente adhérente du capitalisme, et considérait que la crise des subrpimes n’était principalement due qu’à l’imbécillité de ses concitoyens, qui avaient pensé pouvoir vivre largement au-dessus de leurs moyens sans s’attendre un jour à ce qu’il y ait un retour du boomerang. La charité aux pauvres, c’était, pour elle, une manière de légitimer la connerie humaine. Les philanthropes n’étaient que des gens voulant avoir une bonne image auprès du public, comme les religieux. Ce n’était pas du cynisme, pas pour Jane, en tout cas, c’était une question de réalisme. Les gens étaient par principe des idiots faciles à manipuler. Si ce n’était pas le cas, il n’y aurait pas des super-riches et des super-pauvres. Tout ce que les gens savaient faire, c’était se plaindre contre tout et n’importe quoi, en espérant que quelqu’un d’autre agirait à leur place.

L’esprit de Jane s’égarait de la question d’Alexeï, et elle but encore un peu de son Coca., avant de finalement hausser les épaules.

« Je suppose que je m’en servirais pour acheter ce qui me fait envie, et éviter de me retrouver à la rue... Les placements en bourse, c’est un peu comme la roue de la fortune. La roue tourne, et, parfois, on touche le jackpot, mais on peut aussi se retrouver dans la merde. »

Elle se paierait surtout une sorcière pour lui apprendre à maîtriser la magie, car, avec ses grimoires, force était d’admettre que Jane n’avançait que peu. En tout cas, cette révélation sur Alexeï expliquait bien des choses sur son comportement réservé, et respectueux. Typique de la noblesse... Quand elle ne vous prenait pas de haut.

« Tu es un homme plein de surprises, en tout cas... J’imagine qu’un homme fortuné doit avoir quantité de femmes autour de lui. »

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