Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Eugene Erik

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Place publique / Re : Bouc émissaire
« le: dimanche 10 mars 2024, 19:00:50 »
Surpris d’abord, tout penaud que la gourgandine lui eut intimé de se tenir ainsi à sa disposition, il avait obtempéré, l’espérant secourable tandis que son vice l’échauffait de plus belle. La brave fille, poussée dans ses retranchements, ne fit apparemment aucun chichi et s’acquitta prestement de la requête, se saisissait aussitôt de l’objet du délit qui, entre ses doigts, frétilla comme une bête sauvage rétive à se laisser si facilement dompter. Elle avait la poigne assurée et méthodique, ne transigeant pas à accorder ses si généreuses libéralités.

Sans passion ni vice, par devoir ou presque, elle le branlait machinalement ainsi qu’on apaisait un animal agité. La recette fit florès auprès de cet invité encombrant. Quelque part paniqué, car frayant avec l’inconnu tandis qu’on se joua si librement de son pal, la délicate chaleur venue crépiter tout au bas du bas-ventre d'Eugene apaisa ses craintes à mesure que la rustaude consolait ses chairs délicates. Aussi rustique qu’abrupte dans son approche, comme on put s’y attendre d’une paysanne avisée, Marguerite ne rechigna que peu à l’accomplissement d’une tâche pourtant ingrate. C’est alors sans ménagement qu’elle lui avait travaillé la trique de ses mouvements de va-et-vient rapides et suaves.
Par instants, de ses grands yeux, positionnée qu’elle se trouva à genoux devant lui, Eugene sentit qu’elle le jaugea. Érudite et assidue dans ses offices scandaleux, sans doute devinait-elle l’imminence du surgeon rien qu’aux grimaces et contorsions du mâle.

Mais lui ignorait tout de la bagatelle. Abandonné entre ses doigts fins de paysanne, il s'ene remettais aux bons soins de l’aumône débauchée qi lui fut si bien accordée, sa respiration saccadée en conséquence. Son indécente ardeur, plus tôt indomptable, se prélassait à présent sous le massage vigoureux qu’on lui prodiguait sans halte. Le sexe rendu poisseux de ses propres sucs se laissait à présent apprivoiser d’une main de maître, celle-ci coulissant avec vivacité de tout son long.

Sa tête d’abord penchée en arrière, se gargarisant de râles discrets tant il savourait impudemment des bienfaits qu’on lui accordait, Eugene bascule le chef plus en avant afin de lui trouver son regard, à cette villageoise si hospitalière. La voir ainsi, subordonnée à lui, débonnaire et pure au milieu de la licence dans laquelle elle se vautrait allègrement, titillait chez lui quelques instincts que même l’amnésie ne saurait effacer.

- Oui… fais-moi du bien,  petit fermière… C… Mmf.. continue. T’arrêtes pas, t’arrêtes pas. Lui soufflait-il alors, enhardi d’une vigueur masculine éveillée sous des doigts tendres.

Les sens tout aussi ébranlés que ne l’est son sceptre lubrique, il s’égarait vers des encouragements scandés depuis son vice. Ne se doutant pas du caractère condescendant de ce qu’il baragouinait alors,  ses mots étaient à présent moins bien choisis dès lors où elle l’avait bien en main.
L’épieu se raidît davantage, autant stimulé des caresses si vertement administrées que de ce qu’il venait de professer. N’avait-il alors pas fauté en la gratifiant ainsi de ses supplications égrillardes et complaisantes ? Le salut de sa chair s’en serait vu compromis si elle venait en tout cas à s’en courroucer.

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Place publique / Re : Bouc émissaire
« le: samedi 09 mars 2024, 14:25:24 »
- Mais... quel petit oiseau bon sang ?!

La situation était grave ; bien qu'en réalité, elle ne le fut pas tellement. Pour qui était étranger de ces choses-là, néanmoins, une réaction aussi anodine que celle qui se profila au bout de l'abdomen du couillon de service était tout un monde à elle seule.

- Parce que ça peut exploser en plus ?!

Si Marguerite prit la nouvelle - qui n'en était d'ailleurs pas une - avec tant de désinvolture, ce fut avant tout car l'enjeu était négligeable. Risible de surcroît. En maîtresse de maison bien permissive, elle l'invita même à se palucher afin qu'il se tînt tranquille. Elle savait y faire avec le bétail afin de se ménager le calme en le laissant paître au mieux.
Mais pour l'avoir entendue rire avec tant d'éclat, Eugene, bien mal au fait de ce qui se tramait réellement, la crut alors machiavélique en diable. Assez pour lui avoir jeté un sort aux conséquences pour le moins atypiques.

- Que je... mais plus je tire dessus plus ça devient raide !

Comme une démangeaison qu'il ne faisait pas bon gratter, sa protubérance lui partant des gonades se renforçait d'être mieux sollicitée.

- C'est le sort que vous m'avez lancé, ça ! Sûrement du vaudou capillaire, un truc dans le genre. Vous allez me faire le plaisir de bien vouloir le corriger, sinon je reste chez vous pour l'année qui vient !

Se sachant à présent indésirable, il s'imposa comme une monnaie de chantage, sa présence s'avérant insoutenable pour qui la subissait. Il n'aimait pas menacer quelque demoiselle que ce fut en ces termes, d'autant que celle-ci se montra hospitalière à son égard, mais il ne redouta que trop l'implosion ; à moins qu'il craignit que son organe ne prit l'envol d'un « petit oiseau ». Il la tenait dès lors pour responsable de ses heureux malheurs, espérant de celle-ci qu'elle remédia au problème dont il faisait si grand cas.

Qu'elle se coupa au beau milieu de la phrase précédemment, en lui assurant qu'il avait « envie de » ne l'avait pas rassuré. La dissimulation d'information ne l'avait en effet que mieux persuadé qu'elle lui cachait quelque chose d'important. Son cylindre vicieux prenant ainsi l'allure d'une affaire d'état.
Et quel état.


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Place publique / Re : Bouc émissaire
« le: vendredi 08 mars 2024, 19:08:14 »
Il faisait fort, le sieur Erik. Il arrivai en parfait vandale, se trouvait traité en prince, mais trouvait malgré tout la manière la plus idoine de briser les digues entre les larmes et les mirettes de son épatante hôtesse. Elle avait beau avoir un rude caractère et une mentalité de battante, trop point n'en fallait à la liste de ses malheurs. Ce malotru, il l'astreignait à la misère avec bonhomie et, à force qu'il la brima, elle ne put évidemment que craquer. Peu de larmes lui échappèrent, naturellement. C'était une paysanne, elle avait sa dignité, mais aussi ses limites.

Le cœur comme écrasé sous le poids d'une masse dont il ne devinait la provenance, Eugene balisait sans le savoir. Il avait merdé dans les grandes largeurs et dans l'allégresse qui plus est. Voilà à présent que quelque chose en lui l'intimait de se montrer plus avenant que nécessaire envers sa bienfaitrice. Aussi commença-t-il par se montrer obéissant afin qu'il ne la chagrina pas davantage. Sans qu'il ne sur mettre les mots sur les choses, la savoir pleurer lui comprimait un brin la poitrine. Plus docile, en tout cas moins impétueux, il s'était saisi de « cet endroit-là », préalablement désigné par dame Clairbois, s'en emparant d'une poigne ferme pour s'employer à le fourbir en insistant tout particulièrement. Ainsi ne dérogea-t-il en rien aux directives qui lui furent transmises.

- J'ai pas bien tout compris à tes histoires de « Tralala », de « bistouquettes » ou de « doigt dans l'œil », d'autant que ça doit faire mal[, ça... mais le reste, ça me parle ! Et même drôlement.

Enhardi par son enthousiasme, la tête tournée vers elle et ses sanglots ravalés, son lustrage ne gagna qu'en intensité, son sexe, s'épaississant entre ses doigts sans trop qu'il n'y prêta initialement attention.

- Le loquet, les repas, tout ça, je gère ! Je vais travailler pour toi jusqu'à ce que je rembourse tout. T'as plus qu'à me dire ce qu'il y a à faire. Je vais faire ta fortune, la Marguerite, tu vas voir

Il avait bien dit « les » repas, apparemment bien décidé à s'installer. Sans doute escompta-t-il loger ici le temps qu'il lui soit secourable aux champs.

- T'as pas à dire « non », t'auras juste à ordonner et j'o... j'obéirai.

Il avait marqué un instant d'hésitation, le souffle alourdi d'un je-ne-sais-quoi dont il n'aurait été foutu de situer la provenance. Interpelé de se sentir haleter, il décéléra ses mouvements de va-et-vient perpétrés machinalement de sa main pour découvrir une excroissance lubrique gonflée de s'être sentie si bien stimulée. Il s'en était fallu d'un poignet vigoureux et du souffle proche d'une malheureuse pour que la fougue lui brandît son mât.
Un brin paniqué, ne sachant trop où trouver assistance de se voir métamorphoser sans en comprendre la cause, Eugene se tourna vers celle qu'il tînt pour son employeuse, inquiet de découvrir sa propre vigueur.

- P... pourquoi ça a grossi, ça ? T'as mis quelque chose dans l'eau ?! Je fais quoi, la Marguerite ? Qu'est-ce que je fais ?!

Sa malédiction l'avait amputé des plus élémentaires informations dont un homme devait se prévaloir. C'est alors en étant plus démuni que jamais qu'il appréhendait une bête érection, ayant en plus le toupet d'exiger d'une demoiselle qu'elle fit son instruction à ce sujet. À moins qu'elle ne flaira un coup fourré qui, pourtant, n'en était pas un.
On ne pouvait en effet qu'avoir peine à croire qu'un mâle adulte fut ignorant au point de ne rien connaître de ses capacités physiologiques.


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Place publique / Re : Bouc émissaire
« le: vendredi 08 mars 2024, 17:53:32 »
Ses élans de courtoisie à présent refoulés vertement, Eugene reprend ses droits dans sa bassine, un brin étonné qu'elle se complaise ainsi dans sa crasse. Sa mémoire lourdement déficiente, il ignore jusqu'aux affres induites par une proximité excessive. Il n'avait pas pensé à mal et pour cause ; penser, Eugene, sait pas. Aussi lui tranchera-t-elle la tignasse à défaut de la gorge. Mais il se refusera catégoriquement à ôter ses lunettes de soleil. Pas par prétention, simplement car il n'a pas compris qu'il les avait sur le museau, s'imaginant sincèrement que le monde était aussi sombre qu'il le percevait derrière les verres opaques qu'il prenait pour ses yeux.

Aussi douce avec ses tifs qu'elle le fut avec son grain de peau, Eugene serra les dents et geignit le temps qu'elle lui arracha presque les cheveux sous couvert de les démêler. La potence, il l'aurait préférée ; au moins car le bourreau ne faisait pas durer son supplice.
Alors il se frotta en attendant. Sans y mettre du cœur à l'ouvrage, toutefois, encore tout endolori du traitement qu'elle lui avait réservé quelques instants auparavant.

- T'as quoi contre les bains ? Qu'il lui demande alors.

Légitimement surpris qu'elle ait fait tant de manières afin qu'il soit rutilant, et ce pour ne pas se laver en retour, le voilà qui insiste, circonspect.
À se frotter le bras du bout de la brosse à peine - il a douillé - Eugene persiste dans sa curiosité, avec une candeur qui friserait l'insolence si elle n'était pas enrobée de bêtise à l'état pure.

- C'est parce que t'es grosse ? T'as peur de pas entrer dans le baquet ? Hein ? C'est pour ça ?

La question était sincère, ce qui ne la rendait que plus vexante encore. Il sentit d'ailleurs qu'on tira plus ardemment sur sa crinière emmêlée après qu'il se soit interrogé en ces termes. Incapable toutefois d'établir le lien de cause à effet entre les deux événements, jamais il n'arrêta les frais ; onéreux ceux-ci.

- Moi, je pense qu'en tassant bien, ça entre.

Elle était pourtant plus menue que lui, avec cependant quelques modestes attributs et le corps charpenté d'une fermière assidue dans ses œuvres. Mais de l'avoir tantôt appréhendée de si près, il la considéra par l'opulence de son buste plus tôt présenté à lui sous un linge mouillé. Faussant ainsi l'image qu'il avait d'elle, il la crut plus dodue qu'elle ne l'était réellement. D'autant que la force dont elle fit preuve ne concourra qu'à l'imaginer plus ample qu'elle ne l'était ; la pénombre à peine tranchée par les flammes de la cheminée et ses lunettes n'aidant que peu à mieux apercevoir son environnement proche.

- Parce que sinon, va encore falloir faire chauffer de l'eau. Et vu que j'ai renversé celle qui avait en réserve en vidant la bassine tout à l'heure - ah oui je te l'avais pas dit, maintenant tu sais - faudra aller en chercher dehors je crois bien. Ça nous amène tard cette histoire.

Lui aussi avait sommeil, et, à mots couverts,  lui reprochait presque de retarder l'heure du dodo au prétexte qu'elle dut se laver à son tour.

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Place publique / Re : Bouc émissaire
« le: vendredi 08 mars 2024, 14:09:12 »
Avant de lui élaguer la tignasse cependant, il fallait purger le vilain bouillon qui macérait dans bassine. De l'eau, il fallut en faire chauffer davantage puis vider la précédente au dehors, et au beau milieu de la nuit qui plus est, si l'on voulut venir à bout de cette peine. C'était à croire qu'une brosse seule n'aurait suffi à venir à bout des immondices l'ayant recouvert ; qu'il aurait mieux valu jeter Eugene aux flammes.

Trop hospitalière pour virer pyromane cependant - y'avait pourtant de quoi - la bonne Marguerite briqua sec. Passées les premières couches de légumes, ce qui demeura de crasse sur l'énergumène tînt du coutumier. Il n'empêcha que la bougresse redoubla d'efforts afin qu'il brilla comme un sous neuf. Il avait au moins fallu cela pour qu'elle fit enfin partir l'odeur. Le plus gros était derrière elle, mais elle ne démérita pas dans ses efforts pour autant.
Toute gironde et grâcieuse se trouvait-elle être, elle avait dans les bras la force des rustres ; des travailleurs. Car après tout, ça n'était rien moins qu'une paysanne débonnaire et acharnée dans son ouvrage qui lava Eugene à lui en déchirer l'épiderme. Elle n'avait pas, envers lui, la patience ou la retenue qu'elle pouvait accorder à son bétail ; aussi frottait-t-elle sans faiblir.

- Aïe !

Osait encore se plaindre le fainéant qui, non content de faire irruption chez une donzelle au beau milieu de la nuit, se laissait oindre par ses soins. À la brosse, certes ; il n'empêcha toutefois que Marguerite fit preuve à son égard d'une mansuétude peu commune. Mais en ingrat qu'il était, l'inconvenant persistait à s'en plaindre. Pire encore et, comme de bien entendu, il lui compliqua la tâche plus que de rigueur en se tortillant dans tous les sens.

- Pourquoi que vous me faites du mal comme ça ? Je vous ai rien fait moAÏE !

Pourtant privilégié, capricieux qu'il était, Eugene se posa presque en martyr tandis qu'on lui récura le cuir avec une ardeur peu commune. Il ressortirait de ce bain plus propre qu'il ne l'avait jamais été de sa vie. À supposer qu'il en réchappa, car la mère Clairbois y allait très franchement. Tant et si bien qu'il eut semblé qu'elle chercha à faire autant disparaître la saleté que ce qui se trouva dessous.
Cherchant à se défendre comme il put - c'est-à-dire stupidement - Eugene agrippa l'avant-bras de son bourreau afin qu'elle stoppa ses offices. Plus petite que lui de près d'une tête et, pesant bien quinze à vingt kilos de moins que lui, sa force de paysanne supplanta pourtant aisément la sienne, aussi ne l'arrêta-t-il pas plus d'une seconde.
Mais toujours à se débattre, Eugene lui jeta à la gueule et tout autour la mélasse dans laquelle il macéraot. De quoi la rendre plus sale qu'il ne l'était à présent, bonne pour un bain elle aussi.
Sans une once de remord, il eut en plus de tout le toupet consistant à la commander.

- On fait une trêve, là, j'ai trop mal. On vide l'eau, on y remet de la plus propre, et chacun se frottera lui-même. Je vais périr autrement. L'est dingue avec sa brosse, l'autre !

Elle était à présent comptée parmi les crasseux désormais qu'il l'avait souillée de la drôle de soupe qui lui avait ruisselé le long de l'échine. L'eau avait continué à chauffer en prévision d'un deuxième bain tant il avait été sale. La deuxième brassée, maintenant que l'odeur et les résidus de saleté seraient vidés dehors, promettait de laisser derrière elle une eau plus claire.
Pour faire pénitence de l'avoir salie Eugene s'affaira lui-même à vider la bassine dehors, noyant le parterre de fleur à proximité avant qu'il ne revînt, toujours aussi nu et décomplexé, ses lunettes de soleil irrésistiblement collées sur son nez.

- Mets-y la flotte qu'on en finisse. Ordonnait-il comme s'il se fut trouvé maître de ces lieux. T'es pas trop salie, toi, ça ira vite.

La fois-ci qu'il retourna dans son bain, déjà bien plus propre qu'auparavant, Eugene prit soin de recroqueviller un peu plus ses jambes écartées afin de laisser une place conséquente dans la bassine. C'était là tout ce que sa galanterie lui permettait d'accomplir après une infraction à domicile.





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Place publique / Re : Bouc émissaire
« le: mercredi 06 mars 2024, 18:57:31 »
- Je gère, t'inquiètes !

En invité de marque ; remarquable et remarqué, Eugene, d'instinct, sut qu'il devait faire honneur à l'hospitalité qu'on lui accorda, bien que ce fut les dents serrées. Sa gestion des événements qui lui furent dictés fut ainsi à la mesure de ses capacités, c'est-à-dire désastreuse en tout point. À la recherche d'un récipient où y verser de l'eau, il remua ciel et terre, mettant la chaumière sens dessus dessous pour enfin extraire un baquet providentiel dont elle se servait comme fourre-tout et où y étaient rangés douzaines de récipients plus petits. Eugene, naturellement, se priva bien de ranger tout le foutoir qu'il occasionna lorsqu'il vida sa baignoire en bois de toutes ses babioles.
Désespérément, l'hôtesse du foyer rangeait derrière son chaos ambulatoire partout où il passa. C'était en ces termes qu'il « gérait ». Et à cela, il y eut effectivement motifs à l'inquiétude.
Après avoir poussé le récipient au travers de la pièce, l'importun ôta ses parures sales avec une si singulière prestesse qu'on le crut prodige. Encore affairé toutefois à ôter son haut dans lequel il était bloqué piteusement, le reste déjà bien en bas des chevilles, on l'entendait néanmoins scander :

- Mets-y la flotte ! Vas-y, j'arrive !

Sans doute fut elle trop outrée de le découvrir aussi à son aise, déjà à poil et sans pudeur, ignorant qu'il y avait prétexte à s'offusquer de voir un homme exposer sa nudité avec une telle désinvolture. Aussi Eugene s'affaira-t-il à soustraire l'eau chaude de l'âtre afin de l'y verser lui-même avant de se loger assis dans la grosse bassine. Pas assez longue cependant pour qu'il y étendit les jambes, celles-ci quelque peu recroquevillées.
Dans cette eau encore presque bouillante où il s'y brûla à s'y immerger le derrière, Eugene en fit aussitôt clapoter le contenu tandis qu'il s'aspergea tout le corps à grandes louchées de main. La pièce toute entière fut ainsi maculée d'eau, ainsi qu'un chien mouillé s'y serait séché furieusement. Marguerite ne fut pas en reste, ses linges nocturnes tout aussi trempés que le restant de la pièce. Il ne lui avait accordé aucun répit.

N'ayant que fait ruisseler l'eau sur sa peau, ôtant le gros du sale, mais ne décrassant pas car ignorant tout du savon et ses vertus, il s'exclama déjà, le cul dans sa bassine d'eau, après avoir levé haut les bras :

- Et voilà, tout propre !

Mais à la voir, à y regarder même dans ses yeux, le propret ne sut trop interpréter ce qu'elle eut en tête. Il devina toutefois que son hôte était, au mieux, quelque peu perplexe de sa soudaine prestation sanitaire. Voire même circonspecte, pour ne pas dire autre chose.

- Non ? Hésita-t-il ensuite d'une voix aigue, se recroquevillant à moitié dans la bassine de crainte d'avoir contrarié la malheureuse.

L'hospitalité, quand on recueillait chez soi de pareils énergumènes, tenait du vice prompt à paver la voie du calvaire.

22
Place publique / Re : Bouc émissaire
« le: mardi 05 mars 2024, 19:46:56 »
Banni du village, voilà une saine occupation. Une qui lui tombait comme un couperet, avec de quoi retravailler les perspectives derrière ses lunettes noires. Les signaux contraires s'emmêlaient dans ce qui lui faisait office de cortex, il avait des carambolages tout plein le système nerveux à l'heure-ci - tardive de surcroît. La bouche à demi-ouverte, il était resté planté là, inerte, à réfléchir à sa condition. Ses élans de propriétaires s'étaient heurtés à un mur de réalité aux briques bien dures ; il y avait de quoi y perdre ses dents, ou, en tout cas, la raison.
Son carnet, véritable Bible de poche d'un pèlerin en errance, lui avait soutenu qu'il était chez lui. Mais à bien y réfléchir, l'écriture qui le lui avait assuré jurait de beaucoup avec le reste du recueil. C'était fâcheux. Eut-il eu ce qu'il fallait d'amour-propre pour apprécier les événements à leur juste valeur, qu'il se serait senti bien con. Mais privé de sa mémoire, voguant au gré des circonstances, il était pareil à un animal. Pas un qui compta parmi les plus malins, mais un animal curieux et pas bien farouche qui ne faisait jamais le mal par intérêt ; simplement par erreur.

- Je serais pas chez moi...? Admettait-il péniblement en son for intérieur avant de sortir de ses contemplations pour s'adresser à l'hôtesse de ces lieux. Mais du coup, l'interpela-t-il avec une fraîcheur déconcertante, rompant soudain avec le tintamarre dont il fut la cause un instant plus tôt. Je peux rester ?

Il s'invitait ou presque, avec ses airs de couillons à qui on ne prêtait guère des airs de malice, mais plutôt de connerie furieuse. Innocente, la connerie. Existante, cependant ; on ne peut plus présente.

- Qu'est-ce que j'ai fait pour qu'on veuille me prendre en fait ? Il avait aussi une mauvaise audition après une semaine passé à mariner dans sa crasse au bord d'un pilori.

Presque fier de lui, avec une tête d'ahuri à lunettes noires, il se pointa de l'index avant de quémander qu'on l'instruisit davantage sur qui il était. Elle avait l'air d'en savoir long. Après tout, ce « Vous », scandé par la belle, dans l'indignation la plus outragée, laissait entendre qu'ils s'étaient connus.

- Je suis un grand bandit ? C'est ça ? Le genre qui... qui sauve les veuves des orphelins en volant aux riches ? C'est ça ?

Il se bricolait une légende sur une affaire de tarte aux pommes. Une mauvaise tarte aux pommes, qui plus est.
Toujours est-il qu'il apparut autrement moins menaçant maintenant qu'on le ravisa sur les rails de ses souvenirs oubliés. Marguerite avait toujours affaire à un doux dingue ; mais pas un qui fut franchement dangereux. Un Eugene, ça se manœuvrait facilement après tout. Un peu de bouffe et ce qu'il fallait d'imagination pour lui bricoler un passé sur mesure, il n'était point nécessaire d'en jeter davantage pour l'apprivoiser. Mais comme toutes les bêtes curieuses, on mettait le temps avant de le domestiquer ; le temps de comprendre quel drôle de bête il était vraiment.

23
Place publique / Re : Bouc émissaire
« le: lundi 04 mars 2024, 05:54:20 »
Quelle vie que la sienne. Du moins, celle qu'il usurpait par mégarde, instrument de la malice d'une demoiselle aux desseins for mal intentionnés. Une bicoque comme seul foyer, même pas de clé, même pas de serrure et, pour seul compagnonnage, une simplette pas foutu de comprendre que le maître de ces lieux s'est était retourné à la demeure. Pour peu, il regretta bien le pilori.

- C'est moi ! Assura-t-il sans que la malheureuse fut mieux rencardée. C'est Eugene, en tout cas, c'est comme ça que l'autre m'appelée. Eh pis... eh pis, d'abord, sois polie si t'es pas jolie même si je te vois pas dans noir, parce que c'est bien toi la charogne, à médire comme ça sur un honnête homme qui s'en revient chez lui. Tu parles d'une ouvrière, je te jure.

Trouvant comme seule source de lumière une âtre étouffée dans la cheminée, il s'en alla la remuer d'un coup de pied d'ici à ce que les braises ne lèchent un restant de bûche. On distingua alors mieux sa silhouette, révélant au moins ses lunettes de soleil qui faisaient sa singularité en ces lieux abonnés aux archaïsmes d'un autre âge.

- Ce que je veux qu'elle me demande...[/size[/b]] soupirait-il comme si ce fut Marguerite qui se trouva en faute. Ce que je veux, c'est dormir dans mon lit après avoir graillé copieusement. C'est pourtant pas le monde que je demande ! La dame tout a l'heure, elle a bien dit que t'étais sous mon emploi, alors mets-toi plutôt aux fourneaux avant que je dépérisse.

Après avoir insisté qu'on le nourrît, le bougre n'ayant fait pitance dernièrement que de fruits et légumes pourris qu'on lui fit pleuvoir dessus à verse, il inspecta la chaumière. Pas un escalier, pas une trappe dérobée ; tout ce qu'il avait, il le scrutait à présent à la lueur d'un feu de cheminée naissant.

- C'est ça mon lit ?! Se scandalisa-t-il d'une outrance petit-bourgeois en retroussant le nez après qu'il eut pointé du doigt la paillasse sur laquelle l'occupante des lieux se fut recroquevillée. Bah je te félicite pas. Non seulement tu dors dessus pendant que je suis de sortie, mais en plus, il est pas entretenu. Tu me feras bien le plaisir de retourner dormir dans l'étable après que mon souper sois servi. Ah la souillon celle-là ! Quelle idée j'ai bien eu de t'employer...

Quand Eugene avait une idée en tête - et jamais la bonne - il n'en démordait pas. Lynette lui avait filé le cap de son existence, aussi s'en tenait-il à son itinéraire pour ce jour. D'autant qu'à consulter le calepin qu'il avait en poche, confirmation fut établie qu'il était bien propriétaire des lieux ; la preuve, c'était écrit. C'était certes écrit de la main de Lynette, mais c'était écrit quand même. Eugene n'ayant à sa disposition que cette seule mémoire de poche, il s'y cramponnait sans en démordre. S'il considéra qu'il était ici chez lui, rien, à commencer par les preuves les plus concluantes qui furent, n'auraient pu l'en dissuader.
Voilà de quel drôle d'animal Marguerite s'était faite l'hôtesse involontaire en cette nuitée.


24
Place publique / Re : Bouc émissaire
« le: dimanche 03 mars 2024, 22:17:06 »
À la nuit tombée, tombée et assoupie, il ne se trouve plus grand monde pour aller faire son marché à la grand-place. Plus personne à dire vrai. Comme seul occupant des lieux, on retrouve toutefois un irréductible cloué là, capturé de nouveau après avoir... volé une deuxième tarte alors qu'on l'avait pourtant exilé. Eugene passe sans doute sa dernière nuit dehors ; c’est une chance. La prochaine, il la passera dans un tombeau.

Minuit passé, endormi à genoux, ses bras tirés en arrière par les courtes chaînes qui le maintiennent à son pilori, sa mémoire a été réinitialisée ; comme à chaque jour qui lui passe dessus. Et de cette dernière nuit de condamné – ignorant alors jusqu’au sort qu’il l’attend, justifiant qu’il dorme d’un sommeil si profond – voilà qu’on le réveille d’un coup de pied. Puis d’un deuxième, car Eugene a le sommeil aussi lourd que l’esprit léger.

Les habituelles questions du lever lui sortent de son intarissable réservoir à babillages : « Qui suis-je, où suis-je, en quel temps, en quelle circonstance, quand est-ce qu’on mange ». C’est une vie usante que la sienne.
Son réveil-matin, l’ayant soustrait à Morphée à grands coups de tatanes, elle porte une robe. C’est la Lynette, la mauvaise – ou la bonne selon le point de vue – elle a un carnet en mains, celui où Eugene y répertorie ses souvenirs. Naturellement, elle le lui a soustrait il y a quelques nuits de cela, le vol étant encore chez elle son moindre défaut. À l’effeuiller, elle a tout compris à l’affaire ; de l’amnésie répétitive à ce qui l’avait conduit ici en passant par son nom.

- Eh ben Eugene, qu’est-ce tu fais là ?

- Le diable si je sais ! T’es qui au fait ?

- Mais c’est moi, enfin, la Lynette, t’me r’connais point ?

Jamais ils ne s’étaient rencontrés formellement.

- Ah, mais si ! Je situe. Comment ça va ? On a un beau soleil aujourd’hui, non ? Enfin, je veux dire, pour la nuit, c’est plutôt bien ensoleillé.

Passées les banalités et élucubrations d’usage, Lynette s’empressant de l’envoyer promener, celle-ci en vînt au plus pressé. Des clés lui sortent de sous le jupon et les voilà qui entrent et crochètent opportunément les fers que lunettes noires porte aux poignets. Celles-ci, elle les avait « empruntées » à un garde qui, en sa compagnie, s’était adonné à quelques plaisantes polissonneries.

- Faut qu’tu rentres chez toi, l’est heure.

- C’est pourtant bien vrai, ça. Assura Eugene qui ignorait tout de son « chez lui » ou de l’heure.

- Tu te souviens, hein ? Ta chaumière, non loin de l’étable, tout là-bas, au bout du ch'min, à l’orée de la forêt ? Y’a ton ouvrière qui doit attendre après toi pour servir l’souper. Tiens, prends-y voir ton carnet et file-moi l’camp avant d’attraper froid.

Qu’elle était secourable cette brave Lynette à une heure si tardive. Venir en aide à un inconnu, quand bien même celui-ci avait lourdé sa pauvre mère d’une tarte aux pommes ; ç’aurait presque fait d’elle une sainte. Exception faite, bien entendu, de sa jambe légère et du berlingot hospitalier. De sa rancune, aussi.
Alors qu’elle adressait un dernier coucou à ce candide amnésique en partance pour sa demeure, ignorant tout de sa présente condition, la sournoise ricana entre ses dents.

- Cette peau de vache de Margu’rite, ça lui apprendra, tiens, à me faire une vilaine réputation.

Le piège était à sa mesure. En libérant le paria pour l’envoyer chez la douce et aimable Marguerite, elle attirait sur elle le soupçon de complicité dans l’évasion du malandrin si celle-ci venait à le dénoncer. Nul doute que cet insupportable importun, désinvolte et bruyant au possible, attirerait tôt ou tard la suspicion chez cette fermière besogneuse.
Ayant trouvé son chemin de nuit, l'intrus pénétra ainsi à grand fracas dans la chaumière désignée plus tôt, non sans omettre d’enfoncer la porte après avoir usé de son crâne comme bélier.

Sonné en entrant, ayant alarmé l’hôtesse de ces lieux, il recouvra ses esprits et trouva à dire :

- S’cuse-moi, ouïe j’ai perdu mes clés.

Il ne risquait pas de les retrouver en ce sens où jamais celles-ci n’avaient esquissé un jour la paume de ses mains.

- Fais-moi plaisir, tu veux, dit-il en pensant s’adresser à une employée comme le lui avait laissé entendre Lynette, prépare-moi un truc à bouffer. Et dis-moi où est ma chambre tant que j’y suis. C'est toi qui sent les légumes pourris comme ça ?

Fallait pas dire des cochoncetés dans le dos de la Lynette. Ça non, fallait pas.

25
Le temps qu'il lui dévora la fente, ne profanait-il alors pas ses dogmes à agir ainsi, ce fidèle ; bien obstiné à la souiller de sa bouche profane et insatiable ? Pas à en juger les clameurs langoureuses venue d’en haut, comme tombées du ciel sur un fanatique manifestement assoiffé de grâce. À force qu’il se rassasia âprement de la douce et délicate embouchure dégoulinante, la divinité, confondue en faveurs, s’était épanchée plus généreusement ; n’encourageant que mieux son adepte à persévérer dans son vice.
Une lapée d’elle, c’est un grand cru qu’on savoure ; c’est un beau cul qu’on rassasie. De brève expérience, Eugene s’en était persuadé. Qu’elle laissa si bien perler sa sève n’était en aucun cas signe d’une affliction, mais l'heureux symptôme d’un intense soulagement.

Sans qu’il n’eut rien à savoir des choses de la sensualité, il sut, à entendre glapir l'impérieuse sylphide, qu’il accomplissait le Bien chaque nouvelle fois qu’il lui lichait l’embrasure. Feulements et lamentations lascives sonnaient alors à la moindre coulure. Dégradée par la bouche même de son plus fervent séide, la dryade n'avait que mieux récompensé sa piété en lui dégouttant généreusement en bouche. Ainsi le gourmet scandaleux, son visage collé contre le sexe chaud et odorant qu'il contentait religieusement, se laissait-il oindre les lèvres et la langue, suintant à présent de ses audaces lubriques du nez au menton. Il y avait mis de la ferveur, à s’en régaler à satiété. Eugene, outre sa soif obscène, avait assouvi un rite dont il se crut gratifié d’une eau bénite en retour. Ainsi fondait-il sa piété, le groin logé entre les cuisses d’une déesse enfiévrée.

Parfumé des âcres effluves qui lui coulaient des lèvres et tout autour, il avait crispé ses mains sous le charnu, là où il les y avait logé ses pognes afin de mieux se plaquer contre elle et, ainsi, de mieux se rassasier du sillon trempé des passions éprouvées. Si proche d’elle, la langue tout contre sa perle la plus précieuse, il avait senti le fruit se mettre en émoi, annonciateur d’une éruption qu’il appelait autant de sa bouche que de ses vœux. Mais comme lorsqu’il arpenta plus tôt quelques monts affriolants, on le priva une nouvelle fois des saveurs dont on ne l’avait que trop gâté.

Le temps qu’il la vénéra comme il se dut, Marmelade eut la main mal assurée, abandonnant et glissant ses doigts sur lui, comme capitulant le temps de son calvaire exquis. Mais alors qu’elle s’échauffait au point que le plaisir culminant lui échauffait le ventre, la divinité avait retrouvé ce qu’il fallut de contenant sur elle pour repousser son zélé contempteur. Elle dut bien insister par deux fois avant que, de guerre las, le fervent serviteur se résigna à faire sa volonté divine.

Toute abandonnée à sa bouche qu’elle se trouva durant de longues minutes à gémir d’aise, elle demeurait toutefois la divine Marmelmuche. Il sembla, à force de trop avoir honoré son fidèle de ses onctions visqueuses, que celle-ci se fut donnée trop libéralement. Moins imposante à présent qu’elle s’agenouilla, elle apparaissait cependant si gracieuse et digne qu’elle ne perdit rien de sa superbe. Pourtant les cuisses trempées et ouvertes, le rouge aux joues et le souffle naissant de trop avoir geint ses plaisirs, Marmelade persistait à rayonner divinement dans les yeux de son laudateur acharné.
Ses yeux à elle n’en finissaient plus de varier de teinte violacées, ses prunelles scintillant de ses émois à trop avoir été révérée.

Tombée à genoux, mais pas en disgrâce, elle prit le temps de s’installer aussi noblement que lui permirent les circonstances. Jamais à court de bénévolence, toute Haute Dame fut-elle, sa prodigalité la conduisit cette fois à se prosterner physiquement face à son avoué. Embarrassé un instant, quoi qu’inexplicablement excité de la découvrir dans cette position, Eugene tenta bien de lui rappeler son assise, ne devant pas se rabaisser face à un subalterne, aussi dévoué fut-il.

- Dé… déesse… ! Balbutia-t-il gêné presque affolé, remettant machinalement ses lunettes de soleil sur son nez de trois coups perpétrés d’un index tremblant, vous souciez pas de mon mal, laissez-moi plutôt vous apaiser… je vous en prie, c'est mon devoir.

Agitant les mains de manière frénétique devant son visage niais et paniqué, cherchant mollement à la dissuader de sa présente dégradation alors qu’elle se tenait ainsi, il ne prit cependant ni la peine de se redresser de la position assise prise après être resté si longtemps à genoux, et encore moins de battre retraite. Vainement, avec une malice mal contenue, il l’avait même insidieusement implorée de lui rendre le fruit dont il souffrait presque de ne plus s’en pourlécher. Ce n’était cependant pas à un dévot de commander la volonté d’une déesse.
Alors qu’elle s’inquiéta faussement de la pulpe qui lui débordait le long du vit, Eugene avait admis un mal. Car il en souffrait du bas ventre ; que sa sève lui gonfla tant la vigueur sans qu’il ne comprit comment ou pourquoi.

Parfaitement ingénu, en tout cas lent la compréhension, il ne saisît trop pourquoi elle accentua sa prosternation, ignorant alors quel attrait pouvait exercer sa concupiscence sur une si généreuse femelle. Il en eut en tout cas une idée nette lorsqu’une langue chaude et goulue laissa traîner sa salive, partant de ses gonades jusqu’à ce qu’elle arriva au sommet de l’indécente vigueur. Il en avait tressailli, lâchant soudain un léger souffle honteux et languide, les dents aussitôt serrées afin qu’il conserva ce qu’il croyait être sa fierté de mâle. Il ne souhaita pas en effet que ses lamentations lascives purent être interprétées par la dryade comme un reproche. Ses plaintes, toutefois, furent si ostensiblement licencieuses, qu’elle ne laissèrent guère planer le doute quant à son état d’esprit.

Jamais il ne crut éprouver si vive et délicieuse sensation. Aussi considéra-t-il que sa déesse avait ainsi opéré de sa magie sur sa chair afin de la soulager par-delà l'entendement. Quand, arrivée au sommet de son gourdin veineux et moite de désir, elle leva les yeux vers lui, Eugene crut défaillir. Elle avait cheminé sûre d’elle le long de son jonc, le gâtant, puis le plaçant ainsi mieux sous son emprise de par l’intensité se dégageant de ses iris violacés. Bien qu’elle se fut placée dans une position subalterne et servile, Marmelade conserva alors son statut de déesse, l’avalant d’abord du regard avant que sa bouche mutine ne s’entrouvrit.

- Que… euh…  Déesse, qu’est-ce que vous f...MmmMmHhhlavache aaaaah...

Terrifié qu’elle le dévora, trop fasciné par ses yeux pour seulement trouver en lui les ressources afin de réagir, il lui avait abandonné son sexe en pâture, trop en proie au stupre qu’il fut. La divinité avait ainsi opéré sa magie de nouveau, n’en finissant alors pas de peaufiner son sortilège du bout des lippes. Se sentant affaibli à peine eut-elle les lèvres refermées autour de son épieu, Eugene se laissa presque chuter, son dos partant légèrement en arrière, il s’était aussitôt rattrapé au sol en positionnant ses mains en appui, derrière lui.
Douce et prévenante dans son approche, en maîtresse femme scrupuleuse, la plantureuse sylphide avait délicatement posé deux grandes mains ouvertes en appui sur les cuisses qui lui furent présentées. Qu’elle se campa en ces termes indiqua qu’elle compta rester rivée à cette proie gorgée de turpitudes, ne boudant apparemment pas le repas scandaleux qu’elle en faisait alors.

Une langue gourmande et divine, s’agitant dans la chaleur d’une bouche aimante, ravissait les sens d’un heureux paroissien. Heureux de l’instant présent seulement, car Eugene redoutait la manœuvre dont il faisait les frais dans les rares instants de lucidité auxquels il put accéder dans ces conditions.

- M… mais. Dé… déesse… Vous… HmMMPf… Vous me… haaaa… Vous me dévorez…! Se lamentait-il, sans trop savoir s’il s’escompta heureux qu’une divinité si vénérable à ses yeux fit ainsi bombance de sa chair.

À mesure qu’il sentit ses forces le quitter vers cette turgescence en proie à la gâterie, Eugene crut pouvoir encore interpréter le phénomène. Trop gourmand d’avoir abusé des onctions salaces dont il ne s’était que trop abreuvé, il avait aperçu, avant qu'elle ne se mit à genoux pour se repaître de sa raideur, à quel point la dryade chancela de fatigue une fois qu'elle eut privé son fidèle de son fruit. Sans doute éreintée que son dévot fut trop avide des libéralités si généreusement accordée, Marmelade avait eu besoin de retrouver force et pétulance. Aussi se goinfrait-elle à présent de l’énergie vitale d’un fervent dont le sacrifice tenait par principe de la prérogative.
Il n’y avait, entre les deux oreilles de l'amnésique, aucune autre explication possible, alors qu’elle lui ravissait l’âme le corps et l’esprit rien qu’en usant de son appétit.

Elle le tenait bien en bouche à présent, et lui branlait langoureusement de vit de sa langue comme de ses lèvres fines ; ses mains plus puissamment posées contre les cuisses de sa proie alors qu’elle accentuait sa gloutonnerie. Son système nerveux à vif, Eugene avait décroché les mâchoires, rendu à l’impuissance au point de panteler comme une bête blessée. Il ne souffrait pas, pourtant ; loin s'en faut. Peut-être, pensa-t-il, apaisait-elle les tourments de son offrande par sa magie afin qu’il se tînt plus docile tandis qu’elle le consumait. Il eut aimé se débattre, réchapper à un trépas qui, en réalité, ne serait qu’une petite mort. Cependant, la chair prit le pas sur l’esprit désormais qu’il était si onctueusement assailli par cette bouche chaude et humide. Tenu en respect par la langue méticuleuse de sa déesse, celle-ci, paisiblement, perpétrait ses offices et rassasiait sa faim en commettant ses douceurs là où la chair était la plus sensible. Eugene n’avait alors aucune chance d’en échapper
Incapable de résister à l’extase qu’elle n’en finissait plus d’attiser avec vice et méthode, la bouche coulissant sur son sexe rendu épais d’être si bien contenté, le fervent se laissait mourir nonchalamment, imbibé dans la joie et le stupre. Les gémissements honteux et lascifs lui échappaient en souffles saccadés. Pire encore ; alors qu’elle l’enhardissait de ses cajoleries buccales, prenant appui sur ses mains restées derrière lui, l'heureux sacrifice fit inconsciemment se mouvoir son bassin, comme avide qu’on le consuma plus intensément. Il ne se tortillait alors que piètrement, mais assez toutefois pour témoigner à quel point il lui était acquise.

Devant lui, comme dernier paysage avant qu’elle eut fini d'aspirer son énergie vitale d’un appétit croissant, Eugene trouvait là deux fesses cambrées qui, délurées dans le tourment de la passion venu nouer une virilité lubrique aux lèvres d’une ravissante dryade, hochaient et se dandinaient en rythme. Tantôt roulaient-elle doucement, accompagnant ainsi la dégustation lente suave de lèvres voraces et patientes puis, la croupe saillante remuait soudain plus fougueusement, alors qu’une bouche baiseuse se faisait plus goinfre et avide de l'essence l'homme dont elle raffolait et se pourléchait sans gêne aucune.

Qu’il perdit son regard sur ce sémillant derrière ou bien dans l’intensité du regard hypnotique et rougeoyant de la déesse, tout ce sur quoi Eugene fut susceptible de poser les yeux ne put que contribuer à mieux le faire chavirer tandis qu’elle le perdait par ses lippes gourmandes. Les légers remuements de bassin qu’exerçait désespérément Eugene parurent gagner quelque peu en secousses. Il sembla que le plaisir s’accentua de beaucoup en lui, au point que ce fut de trop. Le dévoué zélateur sentait que la somptueuse déesse lui aspirait jusqu’aux dernières sources de puissance ; que ses forces s’évacueraient sous peu dans l’implosion de sa raideur si bien rendue captive des lèvres d'une divinité impérieuse. Il se crut, dans cette bouche qui lui coulissait le long du mât, sur le point de quitter ce monde, sans regret toutefois. Car la divine Marmelade, dans ses offices langoureux, lui arrachait le trépas de telle sorte qu’il s’extasiait de la lui abandonner tant sa chair fut si bien ravie.

- Ah… Déesse… aaaaah… je… faites bombance de… de ma force. Ce ... GgGnNn, haaa… Ce fut un plaisiIIiir MmfF, de vous… gh… de vous servir.

Ainsi lui souffla-t-il péniblement son épitaphe alors qu’il tutoyait un orgasme dont il n’avait pas idée. Son vit frétillait à présent déraisonnablement, tremblant contre la langue qui l’avait si bien taquiné de ses délicates intentions. C’en était fini. À moins que Marmelade fut déesse miséricordieuse et qu’elle lui épargna l’implosion. Cette même implosion ultime que redoutait peut-être Eugene autant qu’il s'évertuait à l'invoquer de ses mouvements de bassin maladroits, ceux-ci commis contre un visage perdu tout contre lui à le dévorer de tendresses.

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Place publique / Re : Bouc émissaire
« le: dimanche 03 mars 2024, 09:44:40 »
L'inconsciente ; ne savait-elle pas que les animaux tenus en laisse l'étaient du fait de leur dangerosité ?  Son potentiel de nuisance, à ce drôle de zèbres aux binocles noires, il ne l'avait pas dans les croc, mais dans la caboche. Du genre dérangée, la caboche. Elle jugerait alors sur pièce.

- Z'êtes t-y bien aimable ma bonne gueuse, mais j'point b'soin d'vot' soupière. J'aiiii mon eau à moé ! Assurait-il en désignant du menton une flaque d'eau boueuse, non loin, où il avait pris l'habitude de se sustenter. Pourquoi est-ce que je parle comme ça, « moé » ?

Son empêcheuse de tourner en rond - car on ne pouvait guère que tourner en rond une fois lié de si près au pilori - avait le parler vrai des gens du cru. Toute gironde fut-elle, elle avait la rudesse involontaire d'une cambroussarde dont l'identité rustique s'affirmait à la moindre syllabe écharpée qu'elle s'en allait roucouler d'entre ses lèvres.
Pareil à une feuille blanche sur laquelle on réécrivait l'histoire à chaque jour qui vient, Eugene, à force qu'on l'imbiba dans cet accent cagneux, en prenait parfois le pli. Il sembla toutefois, à sentir son articulation fourcher si mal, que cette idiome ne seyait que peu à ses habituels et incessants bavardages.
Le fait est que la « brave fille », comme qu'on appelait les belles fleurs de sa condition, se trouvait sans doute bien déconvenue qu'un tel martyr échappa à sa générosité. Elle n'en était alors pas au bout de ses surprises et comprendrait bien assez tôt d'où provenait l'ire des passants à l'égard du zigoto.

- Et puis de quoi je me mêle ? Est-ce que j'y viens, moi, dans ton chez toi, t'en jeter de l'eau, hein ? Tu me diras... je pourrais pas vu que... les  chaînes, tout ça. N'empêche que c'est rudement malpoli !

Puis, lancé sur la route de reproches malvenus, il apostropha un passant le verbe haut.

- Tiens-y donc, v'là l'René ! Eh l'René ! T'y crois ça, qu'la galopine elle veut m'noyer dans toute sa prév'nance ! Je suis ben sûr qu'elle y vient m'voler ma mangeaille, cachée qu'elle est, tout bien à l'abri dans ses p'tites cajoleries. Ah mais, j'te l'dis comme je le pense.

L'inconvénient était qu'il ne pensait jamais avant de parler. Ni avant quoi que ce soit d'autre d'ailleurs. Son tapage, audible et abscons, lui valut une nouvelle légumineuse dans la gueule. Un poivron cette fois. Jamais les maraîchers du village n'avaient si bien écoulé leurs surplus depuis qu'Eugene fut dans les parages. « L'René », il avions point trop eu envie de lui faire la causerie, à ce gibet de potence. Il fallait dire qu'outre l'affaire de la tarte - on avait les affaires qu'on pouvait - cette propension foncièrement maladive qu'avait le captif, à faire constamment étalage de son bagou et autres jacasseries scandées si haut, n'indisposa que mieux la gueusaille à le prendre en pitié. D'autant qu'il chantait la nuit, ruinant ainsi le sommeil d'un peuple besogneux au point de l'épuiser. C'était lui qu'on clouait au pilori, et c'étaient eux qui en souffraient. Si une famine guetta le village à l'hiver prochain, faute de rendements agricoles, on en aurait alors connu la cause : Eugene Erik, fléau de son état.

- Merci ! Ne manqua pas de rétorquer l'imbécile après qu'on l'eut gratifié d'un nouveau légume. Tu vois, rajoutait-il avec un semblant d'arrogance auto-satisfaite en direction « d'la môme » comme on l'appelait parfois, j'ai tout ce que je veux ici. On me nourrit, on vient chercher mon seau, je suis au grand air. Bon... admettait-il enfin, sans qu'il ne fut besoin de le passer à la question pour au moins le reconnaître, c'est vrai que pour se gratter le nez, les genoux - et tout le reste en fait - c'est pas trop ça. Mais bon, c'est le prix à payer pour avoir un beau pilori rien qu'à soi !

Puis il alla se lover prêt de poteau d'où partaient ses chaînes, source même de son aliénation et d'un calvaire dont il fut manifestement trop idiot pour en estimer le supplice comme il se devait.

- L'est à moé, reprit-il d'un air jaloux et possessif, en imitant l'accent du coin, alternant alors d'une réplique à l'autre entre son élocution soignée et le pâteux patois qui se dégosillait ici.

Au loin, derrière, ça houspillait sec. Le René, à jurer sa gueulante, il en avait gros. La faune humaine aussi. Une dizaine de loqueteux s'étaient en effet ligués autour du bourgmestre afin de l'alpaguer virulemment. On lui assura que, s'il fut très drôle au départ d'avoir une mauvaise âme à agonir en place publique, celle-ci, à jaqueter et à chanter sans jamais fatiguer, leur pourrissait la vie mieux qu'une peste. Ils vivaient plus mal le pilori que celui-là même qui s'y trouva attaché.
En tant que plus haute autorité du village - ce qui n'était pas franchement un prestige à considérer le bouge - le bourgmestre sut qu'il fallut trancher la question. Peut-être bien littéralement. D'un pas pressé, dans une boue qui crottait aussi bien ses souliers que sa longue robe de notable, il trouva la candide auprès du réprouvé.

- T'approches-y donc pas de c'te bête là Margu'rite. L'avertissait-il. Y mord pas, mais y cause l'animal, yyyyyyyyyyyyyyyy cauuuuuuse, si bien qu'ça t'rends dingo. J'y ai causé de ça au père Yves, y m'a dit que çui ci, il avait de la satanerie qui lui sortait du fond de la gorge. Parfait'ment ! Pour ça qu'on vire tous barjo à l'entendre. D'la s'cousse... on va y couper le cou et faire l'œuvre du seigneur, ça m'paraît pour le mieux.

- Ça me paraît être la seule solution, en effet. Acquiesça Eugene qui n'avait alors rien compris à l'affaire, mais qui se sentit toutefois de participer à la conversation. Comme à chaque fois.

Les infrastructures manquaient et, les prisons, en ces lieux, n'étaient jamais que des cagibis au fond de l'hôtel de ville, occupés le temps que la collectivité noua la corde à l'arbre comme il se devait. Au moins, les dépenses carcérales n'étouffaient pas la collectivité.
Devinant bien que l'innocente gaillarde, bien que parfois rude dans ses approches, demeurait chose sensible, ce bien modeste officier d'état civil chercha à ménager sa peine. La pauvre, il est vrai, n'avait jamais eu le cœur à voir une bête souffrir.

- M'fais donc pas ces yeux là ! J'avions bien pensé à l'envoyer comme aide aux champs à la base. L'a juste chipé une tarte après tout. Et une d'la mère à la Lynette en plus ; c'est te dire si ça a dû bien lui purger la tripaille. Seul'ment v'là qu'y a pas un fermier à cinq lieues à la ronde qui veut d'une paire de bras en plus si y'a sa grosse gueule bruyante qui va avec. Comprends bien qu'j'ai les mains liées.

- Un peu comme moi ! Rebondit énergiquement Eugene, croyant à un trait d'esprit et riant de bon cœur, apparemment trop ingénu et ignorant des choses de ce monde pour seulement comprendre qu'on allait lui dresser la potence rien qu'à lui.

À le constater, d'un œil triste et dépité, se comporter si insouciamment face à une mort inéluctable, on put se demander légitimement par quel miracle un tel olibrius avait pu vivre jusqu'à ce jour.
La pauvrette avait eu beau faire de son mieux, braver l'opprobre des siens, garnir son plus beau panier, elle s'était non seulement faite remparer par celui-là même qu'elle cherchait à sauver de son sort, avant, en plus, de se voir signifier qu'on en ferait de l'engrais. Il y avait des manières de commencer sa journée sur les bonnes roues. Des bonnes, et d'autres ; comme celle-ci en l'occurrence.

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Place publique / Bouc émissaire
« le: samedi 02 mars 2024, 11:14:41 »
C'était un de ces matins comme les autres ; comme ceux dont il ne se souvenait plus. À chaque lever de paupière qui se profilait à l'aube, Eugene avait une vie entière à apprendre : la sienne. Délesté de ses souvenirs toutes les vingt-quatre heures après avoir fait les frais d'un maléfice, il s'éveillait chaque fois ignorant jusqu'à son nom, sommé de le découvrir par ses propres moyens.
Prudent, averti et, n'ayant de toute manière aucun autre choix, il consignait dans un carnet toutes les informations à même de lui être secourables. Y étaient consignées, dans ce précieux recueil, rien moins que l'intégralité de ses modestes sinon rupestres connaissances. Toutes étant écrites d'une main d'imbécile ; car le drame d'Eugene Erik, finalement, tenait moins à son affliction qu'à son imbécilité caractérisée. Expansif, léger, irréfléchi au point peut-être de ne pas pouvoir se refléter dans un miroir, il vaquait dans l'insouciance, menant à bien une quête qui, faute de sa mémoire, ne le mènerait jamais nulle part en particulier.

Aussi errait-il bêtement, en chien fou qu'il était, jusqu'à tomber sur un os. C'était son lot quotidien ; sa pénitence pour avoir offensé un dieu. Pour ce jour, il ne s'étirerait pas de bon matin dans un lit douillet. L'exercice lui eut été pénible alors qu'on lui avait mis les fers, ses mains dans le dos, les bracelets rattachés au pilori.
Privé de ses mains et dépourvu du moindre atome de bon sens, il ne put pas même compter sur l'aide de son carnet encyclopédique afin qu'il sut ce qu'il faisait là. Il y était et, de cet état de fait, il fonda son identité du jour.

S'il ne put savoir qu'il était Eugene Erik, il saurait qu'il était « Enfoiré ». C'était en tout cas le doux patronyme que lui avaient attribué la gueusaille chaque fois qu'elle passa devant lui. « Bonjour », répondait à chaque fois Eugene, tout guilleret qu'il crut qu'on le saluait tandis qu'on l'ensevelissait sous des tombereaux d'injures. « Merci », ajoutait-il lorsqu'on lui jetait un fruit passé de fraîcheur et dont il ne se privait pas de faire un repas, quitte à se trouver le groin à même le sol, réduit à devoir laper une pitance infecte et poussiéreuse. Mais pour lui qui ignorait qu'il y avait un « au-delà » à sa condition présente, sa vie ne lui était pas pénible. Elle était ainsi, et il n'en connaissait nulle autre ; aussi s'en contentait-il avec fatalité, sa crétinerie coutumière achevant de le satisfaire de son sort.

Son crime ? Il avait volé une tarte qui refroidissait sur le bord d'une fenêtre. N'ayant eu à sa disposition que ses instincts pour lui paver la voie de son aventure, c'est son appétit qui lui désigna la marche à suivre. Pourtant, une tarte aux pommes - et même pas bonne avec ça - c'est bien une aubaine quand on a faim. Ignorant toutefois quel larcin il commettait, il avait savouré le fruit de son vol assis sur le rebord même de la fenêtre d'où il s'en était saisi. La garde - appelée à grands cri - cru avoir affaire au glouton le plus insolent de l'histoire du village.
Habillé d'accoutrements qui juraient de beaucoup avec les parures archaïques de la plèbe ambiante, ses lunettes de soleil noires et son long bandana blanc achevèrent ainsi de lui attribuer un air de beau diable. Rien de tel pour galvaniser une foule rupestre, trop contente de mettre de côté ses ouvrages pour s'adonner aux infinis plaisir du lynchage. Attaché aussitôt au pilori, exhibé comme une bête de foire en place publique, on l'avait, pour l'occasion, enseveli sous tomates, courgettes et céleris, hurlant après lui tout le bien que l'on pensa des voleurs de son obédience. Eugene crut alors à une tradition locale ; une excentricité touristique sans doute. Il n'en était rien.

Le clergé lui avait intimé le repentir, ce à quoi Eugene, ingénu et autant carencé de ses souvenirs que de son intelligence, n'avait chaque fois trouvé qu'à répondre :

- Il fait faim dans votre bouge. Vous auriez rien à boulotter par hasard ? Siouplé

Cela faisait ainsi pas loin d'une semaine qu'il voisinait le pilori, ignorant à quel point ses innocentes suppliques étaient malvenues. Il s'en serait fallu d'un « Désolé d'avoir mangé la tarte m'sieurs dames les gens bien », et tout son calvaire aurait pris fin. Mais de cette tarte, il n'en avait plus l'ombre d'un souvenir en tête. Du reste, il pensait son calvaire chose commune pour sa condition, et ne trouva pas motif à s'en émouvoir.
Qu'il s'obstina à être si effronté - bien malgré lui cependant - n'intima que mieux les villageois à faire durer ses sévices. Aucun parmi eux ne trouva prétexte à le prendre en pitié, lui qui souriait benoîtement et disait « Bonjour » comme s'il ne souffrait pas de ses tourments. Quelque part auprès du bourgmestre, les menus notables que comptaient les environs dissertaient à mots couverts afin de déterminer ou non s'il fallut le torturer afin qu'il expia ses fautes.

Si personne n'eut à cœur de le sauver de sa misère, Eugene s'y laisserait ensevelir avec le sourire, ne se doutant pas de la gravité de sa condition, et encore moins des affres plus terribles encore qui pourraient prochainement lui pendre au nez..
Au nez... si ce ne fut en des endroits moins désignés.

Mais tous avaient ici le goût du lynchage et du sang des étrangers venus du lointain. À moins que. À moins que.

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Le parc et son sous-bois / Re : Si je vous dis « maquis » ? [PV Marmelade]
« le: lundi 19 février 2024, 00:07:59 »
Sanction d’abord redoutée, ensuite éprouvée à regret, l’aventureux dévot, comme première sanction à ses excès de zèle, sentit les doux et chaleureux reliefs fuguer lentement d’entre ses doigts. Bien qu’il se crut capable et ô combien disposé à s’y cramponner avec la hargne que put lui suggérer un désespoir libidineux, c’est toutefois le plus docilement du monde qu’Eugene renonça à ces indulgences galbées. N’était-elle pas la déesse, après tout ? Il s’en était en tout cas persuadé ; au point de se dédier à elle, heureux tributaire de sa volonté. Du moins, de la libre interprétation qu’il se plaisait à en faire.

Au fond, c’est un égoïsme forcené qui avait conduit et éconduit ses bienveillantes intentions jusqu’au plus inqualifiable outrage. Sous couvert de la soulager d’un mal imaginaire aperçut de nul autre que lui seul, il avait, sans le savoir, cédé à quelques honteux désirs qui lui commandaient ses instincts les plus élémentaires. Démuni du moindre souvenir, rendu ingénu au point de ne pas savoir interpréter ce qui guidait cet appétit nouveau, il avait fallu qu’il la dévore. Du bout des lèvres d’abord, jusqu’à lui effleurer son éminence rosée du bout des dents à peine. Il avait faim d’elle, Eugene, mais il ignorait tout du comment passer à table. Comme seule boussole, une concupiscence veineuse et suintante lui pointait la voie à suivre. De cet appendice gorgé de vigueur, cependant, le pèlerin parut s’en méfier, ne sachant trop quoi faire d’un mal si encombrant qu’il lui fallut l’extraire  entier de son caleçon afin qu’il le fit moins souffrir. Le feu, néanmoins, persistait à lui consumer le bas du ventre.

Sa préoccupation première, pour l’heure, venait de le modérer dans ses élans de gourmandise. Sa récente fringale, pour scandaleuse qu’elle fut, tînt du registre de la stricte profanation. Sous réserve de servir la déesse, il s’était servi – et généreusement – rendu indécent au point de se repaître d’elle. C’est à ce sacrilège qu’il crut devoir sa privation d’elle, les mains encore échauffées de tant avoir arpenté les combes laiteuses et bariolées d’encre qu’il avait pris tant de plaisir à soigner. Il le savait à présent que la raison – ou du moins quelques semblants – lui revinrent en tête, ces soins, c’était finalement à lui qu’il se les était prodigués. Sa piété en camouflage, il avait failli à ses devoirs, désormais désireux de faire pénitence pour son inconduite.

Craignant qu’elle le bannit de son ordre, la divine Crazilles, du fond de sa noblesse de cœur s’avéra toutefois déesse magnanime. À moins que ce ne fut d’ailleurs, que du fond de son cœur, qu’elle puisa sa clémence. S’ils avaient été accordés par prétexte et motivés par une saine malice, les soins, visiblement, lui avaient été profitables. Le rouge au corps, son souffle alourdi, il l’avait en effet sentie tanguer contre lui ; chavirer même, le temps qu’il se plut à la découvrir. Cambrée qu’elle fut alors, explicitement offerte à la charité qu’Eugene lui accorda de ses mains impatientes et rustres, la déesse avait enhardi son adorateur jusqu’à lui faire perdre tout sens commun. Quelle poussa le vice, cette nymphe gracieuse, jusqu’à serrer autour de lui une paire de jambes longues et engageantes, revînt à priver inconsciemment son « captif » de toute retraite, le résignant ainsi à la fuite en avant ; en avant, jusqu’à ce que ses lèvres ceignirent affectueusement le sommet d’une des hautes vallées qu’il avait palpé avec tant de piété.

S’il avait fauté, ce défroqué, ce n’était que parce que ses tendresses curieuses avaient trouvé une réponse chaleureuse et suave au bout de ses doigts. Eugene n’aurait su dire comment ou pourquoi, mais un souffle d’elle, chaque fois plus long et séraphique que le précédent, ne contribua qu’à le conforter dans ses errances. Ainsi, tout au  fond de ce cachot, la licence d’un amnésique maudit s’éprouvait à une sensualité naissant sous ses maladresses.

- Les soins ? Demanda-t-il, presque interloqué.

Les soins. Il avait oublié jusqu’à la raison même l’ayant amené à assouvir une curiosité d’homme de ses deux mains. Enivré par ce grain de sa peau dont il ne s’était que trop régalé, par la chaleur de ce corps, sans compter les délicieuses effluves sylvestres qui s’en dégageait, Eugene eut peine à s’exhiber des brumes salaces suintant de dans son esprit.

- Ah euh… oui. Oui ! Oui oui oui, même. Les soins ! Bien sûr, je situe, ça y’est. Ah bah, ils marchent bien. Très b…

Elle ne parut pas tant l’écouter, le coupant dans ses soliloques empotés et rengainant aussitôt pour lui suggérer quelques pistes médicales à explorer. Que ce fut pour la déesse ou son dévot, la question curative ne revêtait déjà plus que l’ombre d’un prétexte.
Alors, elle s’était dressée sur ses jambes, rendue soudain auguste et impérieuse par sa taille, n’affirmant que mieux une stature de haute dame. Loin d’être cette dryade qu’on cueillait comme un fruit, Marmelade se révéla dressée, nue et majestueuse comme aurait pu l’être une arborescence fabuleuse. Qu’elle le surplomba ainsi, ce fervent resté résolument assis au sol, n’intimida que mieux ce dernier. S’il eut osé, celui-ci, douter de la nature divine une seule seconde, le seul fait que la sylphide le toisa en ces termes ne put que le raviser dans l’instant.

Beauté sylvestre envoûtante, Marmelade ne devina sans doute pas à quel point sa silhouette dressée fut imposante aux yeux de son dévoué bienfaiteur. S’il conserva ses mirettes derrière une paire de binocles noires, Eugene le museau levé, alors qu’il eut peine la regarder dans son regard plongeant, demeura un instant bouche bée. Les somptueuses prunelles de la dryade prenaient alors une nouvelle teinte, oscillant du rose au violet, indicateur d’intentions qu’Eugene ne savait deviner. Jamais de sa vie d’amnésique il ne se sentit aussi impressionné, la découvrant plus déesse encore qu’il ne l’avait supputée.

Ainsi subordonné à une splendeur sur laquelle il se crut indigne de seulement poser ses yeux, la stature venue le surplomber le rendit plus malléable encore. Elle ondulait à présent doucement, avec grâce et méthode, hypnotisant presque son fervent du léger mouvement de son bassin. Inconscient qu’il fut, le bienheureux fidèle avait enfin posé ses yeux sur l’orée qu’on lui présenta si explicitement. Tandis qu’il redécouvrait ce fruit à portée de son visage, celui-ci s’avéra plus alléchant encore que la première fois où Eugene s’était trouvé émoustillé devant. Ce sillon lisse et rosé brillait à présent qu’il s’était enrobé dans sa liqueur. Luisant et moite, l’appétissant sexe de la dryade, désormais si manifestement exhibé, hurlait à Eugene quelques langoureux appels.

Resté longtemps éberlué, l’esprit comme absorbé dans la délicate embrasure qu'il scrutait avec insistance, Eugene tressaillit mollement lorsque, du bout des doigts seulement, l’impérieuse déesse l’invita à poursuivre ses offices. Sans qu’elle n’eut à forcer, elle l’engageait d’une main tendre à bien vouloir approcher. Par déférence pour la sylphide, et conduit par une saine curiosité de mâle, c’est sans se faire prier ni résignation d’aucune sorte que le binoclé se traîna plus proche d’elle. Il lui avait semblé alors que cela découlait de l’ordre des choses.

Elle était si grande, perchée au sommet de ses deux mètres, qu’il fallut à Eugene se mettre à genoux pour accorder la juste révérence due à l’auguste nymphe. Il alla alors solennellement jusqu’à ce « ici » qu’elle lui avait désigné du bout des lèvres.
Le nez désormais collé à ce soupirail de chair, il en émanait une exaltation chaude venue lui envelopper les songes. La vulve bouillante ne s’était entrouverte que timidement sans que son contemplateur ne sut de quels délices elles étaient les gardiennes. À dire vrai, Eugene ignorait tout de cette antre, mais il sut, à la fixer de si près, que la plus infinie vénération n’aurait suffi à lui faire honneur.
En explorateur aveugle, ignorant quelles contrées nouvelles il s’en allait découvrir, l’audacieux amnésique se risqua à l’échappée que réclama la déesse.

- Alors là… alors là… balbutiait-il, intimidé par le joyaux de stupre trouvé sous ses lunettes noires, faut surtout pas négliger « ici », ça c’est certain. Assurait-il en ignorant jusqu’au nom de cet « ici ».

Sans doute aurait-il pu élucubrer encore longtemps, mais en son for intérieur, il sentit que chaque nouveau mot eut été de trop ; qu’il aurait, en les prononçant, brisé le caractère solennel d’un rituel qui prenait forme. Déglutissant d’abord, car l’inconnu intimidait même les téméraires, Eugene posa prudemment ses mains sur les cuisses chaudes et ouvertes à ses incursions, poursuivant un sillage qui le conduirait inexorablement vers cet horizon que lui indiquait la splendeur sylvestre. Le tracé de ses paumes se fit langoureux, comme s’il redouta autant la destination de ses tendresses qu’il la désirait. Le festin capiteux contre lequel il fut si proche lui paraissait en effet trop appétissant pour qu’il ne céda pas aux sirènes instinctives de la ripaille.

Ça y était cependant ; il avait enfin esquissé le pourtour de ces lèvres chaudes du bout de ses doigts. Prenant d'abord une profonde inspiration, ne se régalant ainsi que mieux du sexe odorant dont il s’accaparait les senteurs sylvestres et vicieuses, Eugene fit se joindre ses doigts sur la béance humide. L’air concerné, le soigneur hasarda l’extrémité de ses index et majeurs le long de l’ouverture visqueuse, chatouillant sans le savoir une vulve chaude et délicate. Il sembla, alors qu’il tâtait un fruit scandaleux, que du jus en perla un peu plus à son contact. Surpris, il se pensa argonaute lorsqu’il comprit que la pulpe de ce fruit coulait du dedans. Écartant alors légèrement les petites lèvres sans aucune gêne, ignorant tout de l’obscénité de son geste, il s’époustoufla de révéler la partie tendre et charnue de cet abricot insolite. Les muqueuses, timides, alors qu’elles se trouvèrent révélées, laissèrent perler, comme pour se défendre d’être mises à nue, une nouvelle coulée venue couvrir et faire mieux scintiller l’embouchure du sexe éclos.   

- Je…, les mots lui manquaient, car il ne savait pas ce qu’il observait, devinant seulement la grandeur d’une telle découverte, c’est… c’est un joli rose. Très joli ; c’est bon signe.

Cela, il s’en persuada alors que son aiguillon, plus puissamment dressé que jamais, tremblait de trop retenir ses ardeurs.
Curieux, profitant qu’on ne lui interdît pas de l’être davantage, il conserva l’antre ouverte de ses index, frottant la chair rose et sensible de ses pouces. Ainsi fit-il la connaissance de cette ouverture aguichante, l’effleurant du bout des doigts, se risquant jusqu’au sommet du sillon, décelant une perle improbable. Il glissa à peine un pouce avenant à son sommet qu’il sentit le corps de sa nymphe réagir, une nouvelle dégoulinade coulant sur ses doigts.

- Déesse ! S’exclama-t-il alors. Vous perdez trop de sève !

Inquiet dans un premier temps, Eugene, dans une précipitation soudaine et malhabile, lécha sans prévenir d’un long tracé les gouttes ayant ruisselé tout du long des cuisses agiles de la vénérée Marmelade. Remontant ainsi jusqu’à la source, il apposa une bouche gourmande comme s’il eut désiré épouser les lèvres ouvertes à sa portée. Enivré par son odeur, il le fut enfin par son goût. Le goût âcre et salé des effusions qu’il s’en était allé trouver d’une langue secourable lui semblèrent plus délicieuses que s’il eut pourléché du miel. Ses mains maintenant crispées jusque sous les fesses musclées de l’impérieuse dryade, il cramponnait son visage tout contre elle afin de ne rien perdre des égouttures femelles. Le plus indécemment du monde, Eugene se régalait de la sève divine lui coulant en bouche comme une onction sylvestre. La bouche serrée contre la chair rose d’où coulait la pulpe, il cédait à la licence en aspirant le jus lubrique, multipliant par la suite les coups de langue gourmande pour lui laper la fente en longueur. L’appétit lui venait en mangeant et, le museau couvert de mouille, il en était encore réduit à la dévorer de sa soif d’elle.

À genoux à lécher l’entre-cuisse de sa déesse, il accomplissait le devoir qu’on lui commanda avec ferveur. D’abord concerné qu’elle fut si humide, il se jouait à présent du clitoris frileux en le titillant langoureusement du bout de la langue à chaque issue de ses léchouilles.
Acharné dans sa besogne, il se régalait honteusement, quoi que sans remord, du fruit qu’on lui avait servi afin qu’il loua mieux la déesse sylvestre. Affamé d’elle, il croyait qu’il s’abreuverait de son nectar salé jusqu’à ce que la source fut tarie ; ignorant par-là même qu’il fut la raison même de cette incessante sécrétion débauchée, celle-ci ruisselant dans un lent déferlement de luxure inavouée.

Sans qu’il ne fut plus maître de ses sens, sa bouche n’étant alors plus à présent que l’extension de la fente dont il se délectait, Eugene n’avait pas remarqué que, durant l’accomplissement de ses basses œuvres, celui-ci s’était obstiné, comme par un réflexe malheureux, à frotter sa raideur visqueuse contre l’un de mollets de la divinité qu’il servait si bien. À le voir ainsi, gourmand et enfiévré, on devinait que la nature en lui, par des moyens dévoyés, cherchait désespérément un exutoire au stupre qui n’en finissait plus de l’enhardir à mesure qu’il aiguisait son appétit honteux.

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Ville-Etat de Nexus / Re : L'défi d'Illusia
« le: lundi 29 janvier 2024, 10:56:11 »

Usant d’un sens du discernement qu’on lui connaissait si peu, Eugene, entre les pics assassines qui n’en finissaient pas de l’enterrer vivant, subodora comme un fond de sarcasme trempé dans les louanges qu’on lui jetait avec acrimonie. Qu’elle roula sans cesse des yeux à s’en faire sortir les globes des orbites ne concourrait que mieux à le conforter dans cette idée. Il n’osait y croire, sa serviteur avait du blasphème plein la gueule. La poursuivant alors tout le long du dédale qui les menait aux cuisines, le dieu du jour y alla de ses réprimandes.

- Dis donc euh, Léontine, ils n’avaient alors pas été présentés, aussi combla-t-il les informations lacunaires comme il put, c’est-à-dire bien mal, mécréante, tu le serais pas un tantinet sur les bords ? Je te rappelle que je suis le dieu Sherlock tout de même, faut pas… faut pas se montrer rebelle comme ça avec moi, parce que je peux faire pleuvoir des tas de calamités ! Non ?

De calamité, il ne pouvait en suggérer qu’une seule ; l’expression même de sa personnalité. Maudit d’un dieu au point de devenir lui-même une malédiction ambulante, il n’en finissait jamais de pousser le bouchon trop loin. Dieu seul savait jusqu’où celui-ci pourrait un jour atterrir.
Il tirait le diable – ou la diablesse – par la queue avec une force et une insistance qui forçait le respect. Le respect, à moins que ce ne fut la consternation. Car c’était à croire qu’il employait chaque menu moyen à sa disposition afin de la pousser à bout et cela, sans pourtant le faire exprès. Peut-être était-ce en ce sens qu’on pu le considérer pour prodigieux.

- Du respect, va falloir m’en montrer sinon, je sévis !

Puis, aussitôt sa menace proférée d’un ton grandiloquent, il croisa les bras, pencha la tête en avant en gardant ses lèvres résolument pincées. Puis, alors qu’il se redressait avec un rictus benêt, il se frotta l’arrière du crâne d’une main, l’autre étant posée sur sa hanche, avant qu’il ne réclama :

- Au fait, comme je corrige les mauvais éléments ici ? Je demande, parce que si j’utilise tout mon pouvoir quel qu’il soit, je risque de te vaporiser. Mais je veux pas en arriver là. Tu restes une bonne petite après tout.

Sa condescendance atteignit de telles strates qu’il lui tapota légèrement le sommet du crâne, à la manière qu’on félicitait un chien docile. Peut-être, à en juger ses frasques abusives, Eugene finirait-il au four à la place du canard dont il avait scandaleusement exigé qu’on le lui cuisine et ce, bien qu’il fut entré par effraction. Son effronterie était en effet telle qu’elle en recouvrait des attributs sidérants. Peut-être était-ce cela, finalement, son pouvoir divin ; accomplir le pire tapage sans en subir les conséquences.

Seulement, qu’il fut indemne, l’homme-là, ne tenait qu’à la patience de « Léontine ». Une patience qui s’élimait couche après couche pour, petit à petit, révéler son exaspération véritable. Ils étaient arrivés jusqu’aux cuisines et, à peine avaient-ils fait irruption dans les lieux que « Sherlock » - elle l’avait appelé ainsi plus tôt, aussi se figura-t-il que c’était son nom divin – persista à la pousser à bout.

- Allez, au turbin ma grande. Si mon canard est pas cuit d’ici une heure, c’est toi qui passe à la casserole.

N’ayant que peu de connaissances du fait que sa mémoire fut si rudimentaire, il ignorait le sens second de « passer à la casserole ». De quoi accentuer de beaucoup l’inimitié que lui voua sa serviteur.

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Le parc et son sous-bois / Re : Si je vous dis « maquis » ? [PV Marmelade]
« le: vendredi 26 janvier 2024, 22:33:23 »
Celle qu’il cherchait, à supposer qu’elle exista, Eugene l’avait ici trouvée, jetée à lui en pâture au fond de son terrier, à présent sujette de ses intentions et ce, quelles qu’elles furent. Dépourvu de mémoire par la voie d’un maléfice, mais aussi privé de jugeote au point de ne trop comprendre le pourquoi de ses envies à tout instant donné, les rares influx nerveux à même d’électriser la caboche d’Eugene n’étaient guère commandés que par ses inspirations charnelles les plus élémentaires. Ces influx nerveux, au demeurant, ne lui firent pas seulement palpiter le cœur et bouillir le cervelet, car à la savoir si bien en proie à ses soins, cette convalescente, son cylindre n’en finissait alors plus de se raidir dans ses linges visqueux.

Avec son seul cerveau reptilien pour le conduire, quoi que tempéré par quelques rudiments de décence afin qu’il ne s’éconduisit pas dans la sauvagerie qui lui fut dictée par ses sens, le dévot trouvé ne se rassasiait jamais assez du corps livré ainsi à son zèle. Le sang, irriguant à présent moins sa cervelle que ses attributs, l’échauffait au point de le perdre sur le sentier d’une confortable déraison. La curiosité et l’appétit lui suggérèrent l’audace dans ses approches, et cette audace-ci eut le tort de ne pas être entravée à temps pour qu’on puisse la contenir par la suite. Un torrent, à cet animal-là, lui animait l’âme jusqu’à chercher à lui déborder du corps. Or, ne pas barrer la voie du déluge quand celui-ci se trouva à son ébauche, exposait irrémédiablement à quelques débordement ultérieurs.

Ils étaient deux drôles d’animaux, ceux-là, au fond de la tanière qu’on leur avait creusée. Lui, car sa candeur amnésique l’amenait à l’indécence en suivant le chemin de son ignorance. Elle, car ses mœurs impudiques et ses origines lointaines ne la rendait que trop ingénue des esprits incombant aux mâles. C’est ainsi, sur le lit de deux malentendus conjoints, que se poursuivit la curieuse séance curative. La piété du nouveau paroissien, alors, n’en finissait pas de le mettre en émoi, bien à l’étroit dans son caleçon moite et distendu. Que marmelade se redressa sur le séant comme elle le fit à l’instant, bien que ce ne fut que pour être mieux installée, lui cria quelques nouvelles et indécentes hardiesses.
Naturellement, ses lunettes noires, après qu’il fut littéralement hypnotisé par deux mamelles en danse, lui glissèrent le long du nez pour y dévoiler un regard où mille sentiments furent mêlés dans ses prunelles. Extasié, abasourdi, le souffle à l’arrêt puis légèrement haletant, ce dont il était ainsi le bienheureux spectateur n’attisait que mieux ses altruismes thérapeutiques. Sans qu’il ne sut pourquoi ces deux excroissances bombées le stimulaient tant, il ne pouvait en décoller les yeux.

Alors que Marmelade se trouvait dorénavant assise face à son fervent, ses mains en appui sur le sol rugueux de leur geôle creusée, sa haute taille fit que son ravissant corps, ainsi qu’il se trouvait à présent exposé, exhiba les ravissantes proéminences aux mamelons rosés tout à portée des mâchoires d’un fanatique affamé d’elle.
Le temps que la raison s’extirpa du bas de son abdomen afin de lui effleurer le citron, peut-être vingt secondes de contemplation lubriques s’étaient écoulées. Troublé – et il y avait de quoi – c’est d’une main tremblante et maladroite qu’Eugene replaça ses lunettes, s’y reprenant à deux fois au moins. Son regard éberlué maintenant derrière deux carreaux noirs, il chercha péniblement à reprendre contenance sur lui-même afin que son idolâtrie put reprendre son libre cours.

- Ouuuuuuuuuu...i. Oui, oui, oui, oui, oui. Oui. Ça se prodigue couché, assis, debout, accroupis, enfin, dans tous les sens possibles quoi.

Associant l’imagerie au verbe, son esprit ne put l’empêcher de se la représenter « dans tous les sens possibles », ne faisait ainsi que mieux tressaillir la colonne de chair qui, agitée en contrebas, semblait franchement animée d’une volonté propre. La Grand Fosse, la liberté ; de ça et du reste, le captif n’aurait pu s’en foutre davantage alors que tout en lui et par-delà n’était plus à présent captivé que par la déesse sylvestre, le corps affiché comme l’autel même qui seyait à son propre culte.

- De toute manière,  hésita Eugene chez qui l’audace mutait à présent en témérité, il faut vérifier qu’absolument tout soit en ordre. Je veux dire, on peut rien laisser au hasard.

Et joignant quelques gestes obscènes à une parole faussement désintéressée, il consentit à nouveau – et volontiers – à apposer ses mains sur elle. Délicatement ; prudemment même, alors que ses instincts, afin qu’il se ménagea la somptueuse créature, l’intimèrent à ne pas la brusquer, Eugene glissa ses doigts d’abord, puis ses paumes entières tout du long des douces et musculeuses cambrures de la nymphe gracile. Bien qu’il ne manquait pas de souffle, à réitérer ainsi ses soins débauchés, sa respiration se fit cependant plus allongée, ainsi qu’il se commettait à un effort modeste. Eugene, avec révérence, laissait insinuer ses mains contre elle. Partant de l’orée d’une croupe dont il avait dessiné le pourtour, il fureta vers une trajectoire ascendante, caressant flancs et lombaires pour, insidieusement, trouver les accès d’un nouveau paradis.

La poitrine de la Crazilles, alors laissée libre, ondulait effrontément au moindre mouvement que la divinité fut à même de perpétrer. Telle ostentation, dès lors, légitima amplement que le « soigneur » se risqua à l’escalade éventuelle de pareilles éminences.
À se faire frôler sa peau, celle-ci rendue douce et tendue autant par le muscle que l’impudence d’un masseur opportun, la sylphide eut tôt fait de sentir les deux mains se rejoindre sur son abdomen, poursuivant la caresse jusque qu’en dessous de ses atouts vallonnés. La licence avait en effet conduit les gestes scrupuleux d’Eugene jusqu’à ce qu’il s’achemina sous deux nouveaux arrondis lui étant mieux révélés que les précédents. Quels mots, cette fois, aurait-il alors pu trouver pour la persuader du bien-fondé de son entreprise ? Lui-même, après tout, ignorait jusqu’au pourquoi de cette fascination qu’avait pu exercer deux seins innocents sur son esprit troublé.

- C’est pour… c’est pour…

Tandis qu’il se trouva quelques prétextes pour s’adonner à sa manœuvre, ses mains, comme prenant le pas sur ses intentions, épousèrent déjà les courbes adipeuses d’une poitrine leste. Alors qu’il s’en saisissait lentement du dessous, l’explorateur remarqua qu’elle avait le sein léger et le cœur chaud. Soulevant une des deux masses bombées d’abord, puis l’autre ensuite, ses mains s’insinuaient lentement, prenant le soin de savourer leur incursion. Eugene trouva là de quoi remplir la main d’un honnête homme et ne se priva pas de mouler la poitrine de ses doigts déployés et avides. À présent qu’il la palpait, son mât, tressaillant d’être si négligés, laissa finalement dépasser un gland rendu huileux par l’abondance de sa sève. Impatient, l’épieu échappait ainsi progressivement à son dernier rempart.

- C’est pour se sentir mieux.  N’avait-il alors trouvé qu’à ajouter, entremêlant ses œuvres de quelques Làààà, làààà, c’est très bien… pour s’enhardir autant que pour la rassurer.

Derrière la poitrine bombée qu’il travaillait avec méthode, une douce chaleur lui régalait également les pognes, ne l’encourageant que mieux à parcourir ces monts interdits. Caressant alors les chairs qu’il avait si âprement désirées, il eut semblé qu’Eugene, entre ses mains, cherchait à les faire reluire tandis qu’il n’omettait pas une parcelle de peau tout du long de son passage. Il s’en était à peine fallu de deux bombances charnues pour que le zèle exprimé à l’endroit de sa déesse tourna à la vénération.
Tandis qu’il se trouva si proche d’elle, son souffle excité caressa jusqu’aux extrémités de ce dont il s’était saisi. Voir ce buste cambré ne lui avait pas suffi ; pas plus que le humer d’ailleurs. Tout cela n’avait que contribué qu’à affermir son désir de mieux se délecter des bienfaits charnels offerts par ce corps divin. Cette poitrine, il l’avait d’abord vue, il l’avait ensuite sentie et, à présent qu’il la manipulait sans réserve d’aucune sorte, un appétit luxurieux lui venait en mangeant.

- Il faut que je… que je goûte.  Assurait-il la souffle court et la bouche à demi ouverte, se parlant plus vraisemblablement à lui-même qu’il ne s’adressait à sa divinité.

La cervelle embrumée par quelques brouillards libidineux, il ne racla pas cette fois le fond de sa boîte crânienne afin de justifier son égarement. Ce serait à elle, alors, de trouver un prétexte curatif à la débauche qui s’annonçait si elle voulut légitimer la turpitude dont elle serait l’autel.

Si proche des proéminences généreuses dont il s’était emparé et, qui plus est enivré par les délicats relents boisés dont il se sentait imprégné, Eugene, en proie à ses seuls instincts, s’en était remis à leurs bons conseils. Il n’avait alors eu qu’à pencher légèrement la tête en avant d’ici à ce que ses lèvres s’emparèrent goulûment d’un mamelon dressé à sa portée. Sans dessaisir l’étreinte de ses mains d’autour de cette poitrine qu’il n’en finissait plus d’assaillir, il aspirait savoureusement la cime galbée d’une des deux protubérance laiteuses.
Sa maladresse, d’abord, traduisit son empressement frénétique et désespéré. Il suçait à sa mamelle comme s’il eut voulu la consumer toute entière. Ses dents, par instants, tenaillaient avec douceur la pointe rosée dont il parut ne jamais être assez rassasié. Puis, après que ses mains en eurent fini de se crisper d’autour des tendres collines, il s’en retourna à des caresses plus affectueuses. Ôtant ses lèvres d’autour d’une poitrine souillée de ses mains puis de sa bouche, il plongea la tête au creux de ses seins pour en humer l’arôme, léchant ensuite d’une langue humide le pourtour d’un des deux reliefs toute entier.
Qu’il avait adoré, ainsi, mieux la connaître au travers de chacun de ses sens. Décollé enfin de cette poitrine sur laquelle il avait fondu, Eugene s’en recula à regret, conscient cependant d’être allé trop loin, sans savoir où exactement. Ses mains persistaient alors à se commettre en tendresses autour du buste captif, mais il chercha malgré tout à se commettre en excuses.

- Oh, divine Marmeluche… avait-il enfin soufflé alors qu’il reprenait le pas sur ses ardeurs indécentes. C’est… je… c’était pour voir si… si les soins fonctionnaient. Parce que ça se devine au goût ces choses-là, comprenez.

Une telle inconduite pouvait en effet convier un châtiment divin des plus sévères ; et pourtant, il n’avait guère trouvé qu’un si piteux mensonge pour s’en exonérer. Aurait-il eu beau jeu de jurer, celui-ci, qu’il n’œuvrait que pour guérir sa déesse, que le caleçon glissant alors tout du long de sa hampe, révéla comme un indice relatif à son intéressement. Du reste, de cette raideur qui le travaillait au-dessous, Eugene n’y prêta pas attention, n’ignorant que trop comment étancher une soif si scandaleusement concupiscente.

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