Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - The Dark Idol

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"Oups! Hey! interdit de gâcher la moindre goutte!!!"

Mizuho se précipite pour laper d'un coup de langue râpeux la grosse queue sur toute sa longueur afin d'en prélever tout ce qui en coule. Elle marmonne un truc pas compréhensible et déglutit.

"A partir d'aujourd'hui, tu n'as pas le droit de gicler ailleurs que dans ma bouche ou sur mon visage d'accord?"

Le visage contre le sexe d'Akira, la goule s'imbibe de tout ce qui l'excite: la grosseur d'une belle bite, sa capacité à délivrer un max de sperme et à terme, jusqu'où elle pourra s'enfoncer dans sa gorge.

"Y'a pas de mal, n'hésite pas."

Akira venait de lui saisir la tête et s'agitait contre elle. Elle le laissa faire, qu'il prenne confiance et surtout que ça puisse durer le plus longtemps possible. Elle levait les yeux vers lui pour capter son regard et ne plus le lâcher. Qu'il était loin le petit dur qui se la jouait sur le terrain du campus. Il pouvait tenir tête sans problème à trois élèves plus âgés que lui et là, il n'en menait pas large face à une simple fille. Mizuho glissa ses mains sous la chemise du garçon et les remonta haut pour malmener ses tétons. Elle faisait des ravages avec sa langue qui paraissait interminable. Autant elle s'activait à la glisser pour écarter les lèvres du prépuce, autant elle s'enroulait autour du manche pour le râper sans merci.

C'est à ce moment-là que la porte des toilettes s'ouvrit à la volée et qu'une personne vint s'installer dans la cabine à côté de la leur. Mizuho posa son index sur ses lèvres et intima le silence à Akira. Ce n'était normalement pas nécessaire mais aux vues de l'état du garçon, un petit rappel était de mise. Ils entendirent un froissement de vêtement, puis un pet et le bruissement pressé d'un long jet d'urine. Mizuho sut mettre à profit la pétrification subite d'Akira en pressant ses lèvres autour du gland du garçon. C'était chaud et dégageait les effluves de la journée. La jeune salope s'en délecta en soupirant et le pompa avec application. Elle n'avait pas besoin d'appliquer une fellation magistrale, elle sentait bien que sa victime ne pourrait pas tenir longtemps. Aussi, elle s'appliqua à déguster la protubérance sans lui laisser le temps de récupération dont Akira avait fatalement besoin.

A côté, l'utilisatrice avait fini et quitta les lieux après avoir tiré la chasse d'eau. La pipe de Mizuho se fit plus pressante, plus affamée et entre deux aspirations, elle cajolaient cette queue contre son visage comme une petite fille à sa poupée. Les succions devinrent obscène et si Akira essayait de bouger, elle l'enlaçait de ses bras pour le garder au contact de sa bouche.

Une alarme lança un bip d'avertissement et sans cesser de sucer, Mizuho regarda sa montre. elle mâcha littéralement le gland tourmenté quand elle lui dit.

"Il va falloir que tu retournes en cours."

Du coup, elle le branla en douceur des deux mains, juste devant sa bouche grande ouverte, langue tirée. Il était temps qu'elle se nourrisse.


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"Oh ? Vraiment? J'en ai entendu parler mais n'avait pas pris le temps de m'y intéresser. Le concept est ... moderne."
Elle ne voulait surtout pas dire que ce genre d'endroits un peu high society où les influençeurs se bousculaient pour ensuite faire part de leur émerveillement à leurs followers la saoulait un peu. Elle avait grandi dans un milieu normal où l'argent avait une valeur réelle. Ses parents étaient très terre à terre et lui avaient inculqué le même état d'esprit. Les établissements qui fleurissaient un peu partout et qui offraient des curiosités comme celle de dîner dans le noir étaient un concept qui la dépassait un peu. Qu'avait-on besoin d'inventer des trucs pareils? On créait un besoin superficiel pour une société qui le devenait.

Bien entendu, l'attention de Kanda était délicate et elle n'allait pas refuser. Dans tous les cas, avec lui, elle savait qu'elle ne s'ennuierait pas. Elle se pencha donc vers les sièges avant et demanda à Tama de les y emmener ... mais en tournant un peu avant ... Elle avait pris appui sur la cuise de son agent pour se pencher et produit un joli rire de gorge pour répondre à sa petite provocation. Sa dévotion éternelle? Qu'est-ce que ça voulait dire? C'était une drôle de phrase dont elle cherchait le sens mais l'idée l'avait amusée. Elle se renfonça de son côté de la banquette offrant à Kanda un profil à le faire fondre. Bien entendu, la lanière tombée le long de son bras y resta.

Saïki était d'humeur joyeuse. Le stress intense de ces derniers jours avait disparu maintenant qu'elle avait franchi l'étape de la confrontation et que l'émission surprise était terminée. Tama augmenta d'ailleurs le son de la radio, on parlait déjà d'eux en flash info. Incroyable! Les speakers employaient des termes élogieux et on devinait de quel côté leur préférence penchait. Excellent!

L'idole était aux anges et ce, grâce à l'intervention d'un homme qu'elle venait à peine de rencontrer. Leur relation était déjà nouée solidement bien que lui ait l'avantage de bien la connaitre alors qu'elle ne savait rien de lui. Elle était bien et le mouvement souple de la grosse berline la berçait. Une douce chaleur baignait son ventre et remontait par sa poitrine jusqu'à son cou. En revanche, sans qu'elle sache pourquoi, son bas-ventre s'embrasait sous l'effet d'une envie soudaine de ... ne pas être sérieuse. Instinctivement, elle se cambra en sifflant un gémissement discret. Le sexe, dans sa vie, n'était pas sa priorité et elle n'avait pas pris soin d'elle en ce domaine depuis un moment.

Saïki tint une minute avant d'onduler comme une vouivre. heureusement, il faisait sombre à l'extérieur et ses mouvements ne devaient pas être perceptible.

"C'est une bien étrange proposition que tu me fais."

Le tutoiement leur était venu naturellement, brisant la barrière traditionnelle de la déférence nippone.

"Ma dévotion éternelle? Tu t'en voudrais au bout d'une semaine de m'avoir à tes ordres. Je serais la pire de tes erreurs et tu ne pourrais pas te débarrasser de moi. Tu serais condamné."

Elle ajouta mutine.

"Et puis ... je ne suis peut être pas ton genre."

Elle pressa son avant-bras, signe qu'elle s'amusait elle aussi à le taquiner et peu après Tama leur indiqua qu'ils arrivaient.

Devant le restaurant, ils provoquèrent une émeute. Il n'y avait pas d'accès VIP et malgré l'intervention du service d'ordre, ils furent rapidement encerclés par une foule de fans hurlants. Saïki faisait bonne figure et incarnant pleinement sa résurrection, elle liquéfia le quota masculin présent en jouant ce qu'elle et Kanda avaient planifiés quand à sa manière de se montrer. certaines photos seraient vendues le soi-même à la presse et demain les journaux spécialisés pareraient leurs pages de suggestions très avantageuses. Le patron de l'établissement sortit les accueillir et après quelques selfies et autographes, ils réussirent à entrer. Effectivement, tout était sombre et chacun fut accompagné dans la salle du restaurant où il faisait un noir d'encre. On les installa, le menu était unique. C'était un espace commun et Saïki entendit des voix chuchotées, toutes proches.  Elle tendit ses mains pour découvrir son environnement, identifia vaisselles, verres et cherchait les mains de Kanda.

"Où es tu?"

Comme tout le monde, elle baissait la voix, pas impressionnée mais il y a toujours dans l'obscurité des choses que les enfants ne veulent pas réveiller. Et la noirceur de ce concept rappelait justement ces méfiances de l'enfance.

Elle trouva enfin la présence de Kanda et lui toucha les doigts en y laissant la main. Le contact rassure dans l'inconnu. Un serveur - comment voyait-il?- vint prendre la commande de l'apéritif, le seul moment où ils auraient le choix et Saïki opta pour un Bloody Mary. c'était un grand jour alors autant fêter ça. Mais auparavant ...

"Excuse moi, il faut que je vérifie si je suis toujours belle ..."

Elle se leva,  perdue, et un garçon se précipita pour lui indiquer les toilettes. Allez tout droit sans dévier. Au mur, tournez à droite et vous verrez une petite lumière verte. vraiment curieux le truc. Elle avançait à l'aveuglette au milieu d'autres tables, elle le sentait. Les mains tendues devant elle, elle n'avait aucune notion de distance. c'était perturbant ... et excitant. Dans son imaginaire, tout pouvait arriver: un bel homme pouvait venir lui sertir la taille de ses bras puissant ... une rencontre fortuite pouvait terminer en ... non non non arrête ça Saïki. Son bas-ventre reprenait ses contractions d'envie et elle ne put vraiment respirer que quand elle poussa la porte des toilettes. Là, heureusement, il y avait de la lumière et elle put prendre le temps de se calmer.

Le retour fut tout aussi chaotique et elle s'assit à une autre table que la sienne. Elle provoqua le rire des quatre hommes qui y siégeaient. Ils se seraient étranglés s'ils savaient à qui ils parlaient. Enfin, elle put s'asseoir face à Kanda.

"J'ai failli ne jamais te retrouver."

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Pour elle, c'était un scénario déjà vécu un nombre incalculable de fois. Le garçon arrivait dans tous ses états. Il portait les stigmates d'une longue rumination teintée d'incertitude et présentait une personnalité toute autre que celle habituellement affichée. Que ce soit un sportif arrogant, un intellectuel encore plus arrogant, un jeune ou un vieux, tous réagissaient de la même manière. Mizuho faisait perdre leurs moyens aux hommes. Elle n'en surjouait pas et s'en moquait en réalité, la seule chose qui comptait était ce qui pendait entre leurs cuisses. Elle n'avait pas vraiment de petit copain. Elle préférait certains types à d'autres mais le nombre ahurissant de gars devant qui elle s'agenouillait ne lui permettait pas de jeter son dévolu sur l'un plutôt que d'autres ... beaucoup beaucoup d'autres. Akira ne faisait pas exception à la règle. il était là parce qu'elle avait remarqué qu'il était bien foutu.

Elle avait failli éclater de rire quand il avait poussé la porte. Ce geste héroïque précédait sa question prononcée surement pour se rassurer lui-même qu'être sûr qu'elle soit bien là. Il avait la mine de celui qui voit une apparition divine alors qu'il ne croit pas en Dieu. Elle s'était retenue et avait simplement sourit en constatant qu'une fois de plus, la règle du type hébété était de mise. heureusement, il ne transpirait pas à grosses gouttes. Ça ... ça viendrait peut être après.

Comme frappé de stupeur, il venait de faire un pas en arrière et elle lança un bras en avant pour le rattraper et le tirer dans la cabine qu'elle referma à l'aide du loquet. ils étaient proches l'un de l'autre, très proches. La poitrine de la jeune femme pressait contre le haut du torse du garçon. Elle était plus grande que lui et pouvait sentir son souffle précipité contre son cou. Dans un autre monde, Mizuho aurait été une succube ais là, elle était bien humaine et elle savait ce qu'elle voulait. Akira n'était pas parvenu à cacher sa trique et c'était un bon point. D'office, la première fois qu'elle l'avait vu, elle lui avait attribué un 10/10 avec mention très gros.

"Oui, je voulais te voir."

Elle se collait à lui et venait de lui attraper la queue qu'elle masturbait doucement à travers le tissu de son pantalon. Elle était ravie! Le membre dur qui grossissait était prometteur. Espérons qu'il était aussi endurant.

"Tu crois que je n'ai pas remarqué que tu me mates tout le temps? Tu es un pervers Akira! Tu as la trique dès que tu me regardes. Je t'ai vu à la piscine, ton maillot ne cachait rien."

Elle s'excitait elle-même à l'allumer mais elle voulait rester maitresse du jeu. Elle lui lécha la joue et y laissa une longue trainée brillante. Il avait le goût un peu salé du lycéen qui avait pris sa douche la veille au soir et pas le matin avant de venir au bahut.

"Tu ... l'as déjà fait avec une fille?"

Elle lui mordilla le cou avant de continuer.

"Non ... je suis sûre que non ..."

Elle s'assit à nouveau sur le bord de la cuvette et s'attaqua à la ceinture du pantalon.

"Montre moi ta queu.... OOOHHHH!"

L'expression de surprise était bien réelle. L'engin qui venait de jaillir devant son nez était hors-normes. Muette de surprise, elle louchait devant et tendit un index curieux pour donner une pichenette au gland gonflé.

"C'est ... pas ... croyable!"

La note passa aussitôt de 10 à 15/10 mention inhumain. Elle releva les yeux sur le garçon.

"Pourquoi tu m'as caché ça vilain pervers?"

Elle huma la délicieuse odeur qui émanait du sexe tendu et s'y frotta le visage toute heureuse.

"Et même sucer? Tu t'es jamais fait sucer par une fille?"

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"Mizuho? Hey Mizuho? Qu'est ce que tu regardes?"

Juchée en haut de l'escalier B menant aux salles de cours, la fille interpellée par sa camarade de classe ne répondit pas tout de suite. Avec un sourire un coin, elle regardait le garçon,  un étage plus bas qui venait de tourner vivement la tête. Il la matait, elle le savait. Il la dévorait du regard dès qu'il pouvait. il y avait de quoi. Mizuho était la senpai de dernière année que tous ses cadets  rêvaient de fourrer dans leur lit. Elle était de taille moyenne, très bien proportionnée sans tomber dans l'archétype de la bimbo mais dégageait une présence qui intimidait les garçons. Ses pupilles noisettes accordées à ses cheveux courts lui donnaient un air mutin surtout quand elle plissait les yeux d'amusement. Mais ce qui faisaient fantasmer toute la populace estudiantine et masculine du lycée étaient ses lèvres. On lui donnait tout un tas de surnoms et tous avaient un rapport avec ses talents de fellatrice. Il y avait beaucoup de on-dit mais personne ne s'était enorgueillit réellement de l'avoir eut agenouillé entre les cuisses.

Bien évidemment, cette réputation était avérée mais tous ses partenaires étaient des universitaires plus âgés. La fellation, c'était toute la vie de Mizuho. Elle était une experte dans ce domaine et ne s'avouait satisfaite que gorgée ou recouverte de sperme. Bien entendu, son père avec qui elle vivait n'en savait rien ... Il était horriblement protecteur et avait démoli une fois le seul petit copain qu'elle avait osé ramené à la maison.

"Rien, je ne regarde rien, que disais-tu?"

Elle portait aujourd'hui l'uniforme règlementaire de l'école: une chemise blanche  à manches longues boutonnée jusqu'au cou et fermé par un joli nœud couleur or, une jupe brune à bretelle (bien plus courte que celle des autres étudiantes) dévoilant une petite culotte rose, et des bas sombres tirés jusqu'à mi-cuisses. Les talons étant interdits au lycée, elle avait chaussé des mocassins en cuir à boucle unique.

Elle connaissait de vue se garçon qui n'avait pas raté le spectacle de son exhibition volontaire. il s'appelait Akira et leurs deux classes partageaient une fois par semaine le créneau sport de monsieur Tano. Ce jeune lycéen, elle devait avoir deux ou trois ans de plus que lui, était la terreur de l'établissement. Lui et sa bande tyrannisait les bandes adverses ou les élèves qui ne s'écartaient pas assez vite devant eux et avaient même une fois insultés un professeur. Akira jouait les durs et ça faisait sourire Mizuho car dès qu'elle était proche de lui, il perdait ses moyens. Elle l'avait effleuré une fois à la piscine et il était tombé à l'eau, au bord de l'évanouissement. C'est cette fois là d'ailleurs qu'elle avait remarqué ... qu'il était membré comme un taureau. Elle aussi avait manqué un battement de cœur mais ça ne s'était pas vu. Elle avait lorgné sur le maillot trop serré du garçon durant tout le cours, et les suivants aussi d'ailleurs. Depuis elle s'imaginait sucer cette queue prometteuse assez fréquemment. Cette envie n'était que physique, ils n'avaient jamais parlé et ne faisait rien ensemble à part le sport. Akira n'était pas de reste et elle le surprenait souvent à la regarder en douce. Est-ce qu'il se masturbait en pensant à elle. Cette pensée l'émoustillait et aujourd'hui, elle allait tester les limites du garçon.

C'était l'interclasse et Akira devait passé par son casier récupérer ses affaires avant d'aller en classe. Elle venait d'y glisser un petit mot "Rejoins moi dans les toilettes pour filles du premier étage à 10H30. Mizuho" et sur le papier qu'elle avait prit soin de plier, elle avait précisé Ne lis ce message que quand tu seras en classe." Son écriture était très féminine et elle avait frotté le papier entre ses seins pour l'embaumer de ses effluves.

La sonnerie résonna et tous les étudiants se hâtèrent de rejoindre les cours. La discipline régnait dans ce lycée de Seikusu, seulement perturbée par la bande d'Akira. Akira ... elle était sûre qu'il était puceau. Il jouait les durs mais ne connaissait pas les joies du sexe, c'était certain. Son regard admiratif et envieux l'avait trahi et rien n'échappait à la prédatrice qu'était la jeune fille.

Mizuho n'alla pas en cours. Le professeur de biologie ne lui dirait rien, elle et lui s'attardaient parfois ensemble en salle de classe le vendredi après l'étude, quand ils étaient seuls. Elle se dirigea vers les toilettes des filles du premier étage et y entra. C'était propre mais ce n'était qu'un détail. Elle alla s'asseoir sur le bord de la cuvette des WC de la cabine du fond et attendit patiemment 10H30.

A l'heure dite, la porte s'ouvrit et ce n'est pas le pas léger d'un mocassin de fille qui claqua sur le carrelage.

"Je suis là, au fond! Tu viens?" Sa voix était sereine avec un timbre de légèreté.

Elle avait défait le nœud doré de son col et avait déboutonné les trois boutons du haut de sa chemise. Son décolleté offrait une vue plongeante sur sa poitrine confinée dans un soutien gorge sexy assorti à sa culotte.

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Saïki se dit qu'il lui faudrait absolument recruter l maquilleuse qui avait fait d'elle la perle de cette soirée. Elle s'observait discrètement dans l'écran géant qui diffusait pour le public le plus éloigné les détails de l'interview et elle y paraissait absolument sereine et parfaite. En elle, c'était tout autre. Son cœur battait la chamade et elle avait chaud. Elle se sentait trembler, ne pas maitriser ses réactions physionomiques mais en réalité, elle offrait une présence calme et sure d'elle. Sa peau restait belle et aucune goutte de sueur ne perçait un pore pour venir gâcher cet ensemble. Il fallait à tout prix résister à passer sa main sur son visage, ce qui ôterait la fine couche de poudre matifiante et révèlerait son véritable état.

Reika était un monstre et le ton qu'elle employait pour assener ses questions était tellement naturel qu'il incitait immédiatement à une remise en question des faits. Elle continuait de lancer ses piques adroites et l'ambiance de la salle se chargeait de phéromones masculines irritées. Jusqu'à présent, deux forces s'opposaient, l'une mielleuse et offensive, l'autre, sur la défensive tout en dénouant toute tentative d'intrigues. A ce petit jeu, Kanda en sortit comme un tribun, éloquent et moralisateur écouté. Heureusement qu'il vint au secours de Saïki, s'adressant à Reika comme complémentaire de l'idole, paternel, protecteur, excellent agent somme toute. Il ne lui fallut que deux courtes phrases pour recadrer la journaliste et seuls Saïki et le régisseur  comprirent qu'un message codé venait de passer. Les pupilles de Reika se dilatèrent et elle palie en baissant la tête trop rapidement pour lire ses notes. Le petit doigt de sa main droite tremblait et elle dut serrer le poing pour que cela cesse.

Oh? Moins fière à présent? Kanda venait d'assener une attaque qui avait fait mouche. L'idole n'en avait pas saisi le sens et préféra ne pas insister non plus. D'autant plus que l'attitude de la journaliste changea du tout au tout comme si la phase de test se terminait. Le public aussi se métamorphosa et l'amour des fans pour Saïki submergea par instants le job des chauffeurs de salle. La chanteuse adressait des petits signes de la main à ses supporters, mimait un câlin ou dévoilait une épaule dans un haussement naturellement hyper sexy. Les questions suivantes  portèrent sur les suites de sa carrière, les choix envisagés et un peu aussi sur les aspects production. Qui allait-elle choisir pour ce renouveau? Saïki répondit suffisamment pour satisfaire la curiosité du commun de la populace mais pas assez pour ceux qui ouvraient leurs bourses. En régie, l'audimat grimpait en flèche et les hashtags sur les réseaux de la chaine se multipliaient, principalement focalisés sur #TheDarkPhoenix #SoSexy #GyaruQueen #CrazyBody et tout un tas d'autres dont certains furent bannis.

Une heure après, le public venait de quitter la salle, encadré par la sécurité du studio. Le régisseur félicita les intervenants et glissa sa carte à Kanda avec un sourire entendu. Il savait qu'il devrait payer pour revoir Saïki une nouvelle fois dans son studio mais il avait déjà reçu les félicitations de la direction de la chaine donc ...

Reika salua ses deux interlocuteurs et après avoir jeté un regard inquiet à Kanda, elle s'excusa puis quitta les lieux. L'agent et sa star prirent la direction des couloirs pour sortir et un personnel du studio tendit en rougissant son manteau à Saïki. La chanteuse l'enfila et prit le bras de son agent qui dénotait de sa confiance habituelle pour une attitude guillerette. Il lui avait pris les mains, elle, le bras. C'était leur deuxième contact prolongé et pas le dernier.

"Avec plaisir! Cette  interview m'a plus fatiguée qu'un concert. J'ai eu du mal à me défaire de la tension du début."

Elle s'arrêta pour se pencher contre son sauveur et déposa un baiser mutin sur sa joue, rompant la distance traditionnelle de la société nippone Un petit courant électrique d'opportunité lui picota la lèvre supérieure et elle rit de cette audace exagérée. Elle était bien là, contre lui. Elle se sentait en mesure de déplacer des montagnes avec son aide.

"Où est-ce que tu m'emmènes?"

Elle allait continuer quand ils recroisèrent à l'angle d'un couloir les deux jeunes gothiques de tout à l'heure. A nouveau , l'un d'eux la fixa de ses étranges prunelles roses et elle ressentit cette montée de chaleur dans son bas-ventre, comme précédemment. Elle serra les cuisses, par réflexe, pour tenter de contenir l'embrasement et enfonça ses ongles involontairement dans le bras de son tuteur. Elle avait le souffle court, surprise de cette réaction incontrôlée.

"Ils sont vraiment étrange ces deux là tu ne trouves pas? J'ai l'impression que c'est après moi qu'ils en ont."

Ils s'éloignèrent pour atteindre l'entrée et s'engouffrèrent dans la limousine de Saïki dont Tama, son garde du corps, avait ouvert la portière en les attendant. Cet homme de confiance était d'une discrétion et d'une efficacité parfaite. Il prit ensuite place derrière le volant et attendit les instructions.  Saïki se lova sur la banquette. Sa robe de stretch remontait très haut sur ses cuisses et une lanière avait glissé sur son épaule sans qu'elle s'en rende compte. Dans l'habitacle intimiste de la voiture, elle put enfin souffler.

"On passe chez moi pour que je me change où tu accepterais d'être accompagné par ... " elle pianota sur son smartphone pour voir les résumés de l'interview "... par #CrazyBody?"

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Une dernière grande inspiration, un dernier calage cérébral, un ultime tic nerveux d'une paupière papillonnant à tout rompre et Saïki était prête à s'engager dans le renouveau de sa carrière. Elle hochait la tête, attentive au moindre conseil sortant des lèvres de Kanda. bonne élève, elle assimilait les messages et les conséquences de ce que serait les ignorer. Tout allait très vite. Son indépendance d'esprit n'était plus. L'afflux massif d'informations filtrait par son agent et c'est à lui uniquement qu'elle devait se tenir. C'était le job de cet homme de ne pas se louper sur la tournure à prendre quoiqu'il arrive et jusqu'à présent, il n'avait fait aucun faux pas. Saïki était forte, avec un gros caractère, mais quand venait l'heure d'être professionnelle, elle savait aussi rester à sa place. La moindre erreur pouvait être fatale, comme venait de le prouver la misérable petite chose de Toshiro qui devait errer, abandonnée sur un trottoir comme une malpropre.

Le contact physique de son agent l'apaisa et elle y répondit par une petite pression amicale sur le poignet de l'homme. Ils étaient très proches l'un de l'autre, comme si cette proximité pouvait éviter à la star une dernière hésitation. Tout allait très vite autour d'eux et l'activité du studio n'arrangeait pas le stress montant. Saïki était en ébullition mais présentait une expression sereine. Seuls les mouvements incessants de ses yeux indiquaient une certaine nervosité. Mais là encore, l'effluve masculine de l'homme qui la coachait prit l'ascendant sur tous ses sentiments négatifs.

"Ok! Je suis prête! On y va!"

Et même quand le régisseur leur donna le dernier timing et qu'elle se pétrifia l'espace d'un instant, c'est elle qui fit le premier pas pour rejoindre le plateau. Là où ne serait-ce que deux semaines avant, elle serait apparue mécaniquement adapté à son rôle d'idole, elle opta pour une approche sexy sans être langoureuse. Présenter un profil mutin, s'asseoir de manière à offrir à la caméra un angle sur la courbe pleine d'un sein, ne pas croiser les jambes pour éviter une image réfractaire à l'interview mais plutôt les visser l'une à l'autre sur un angle subjectif. Bien sûr, garder le dos bien droit  et les épaules en arrière. Pointer le menton sans être provocatrice mais bien faire comprendre qu'elle ne se laisserait pas bouffer et enfin, présenter ses mains sagement sans qu'elles tremblent et les utiliser démonstrativement avec parcimonie.

Un regard à Kanda l'assura de son soutien indéfectible, c'est ce qu'elle lut dans l'attitude de l'homme et elle afficha le masque de celle qu'on attendait spécialement à ce moment-là.

Un écran en arrière plan diffusait le générique de l'émission et en présentait l'objet. C'était salé, mortel pour les victimes du show business nippon. on ne se relevait pas d'une présentation pareille, au contraire, il ne restait plus à Toshiro et sa pouliche qu'acheter une pioche pour aller terminer de s'enterrer. Elle ne rit pas ni ne s'en amusa. Elle laissait cette faiblesse à d'autres.

C'était parti. Reika se lançait. Elle aussi tâtonnait et ne produit pas le meilleur d'elle même avec sa première tirade. Qu'importe! Le public réait bien, ce qui reflétait certainement l'état d'esprit des millions de téléspectateurs avides de bassesses.

Par chance, ce fut Kanda qui exprima le premier ses remerciements. D'entendre sa voix ferme et sûre ôta le dernier voile de doute qui aurait pu recouvrir les interrogations de la jeune femme. Une douce chaleur s'insinua dans le cœur de Saïki quand le public l'acclama. Il répondait présent pour elle et même si certains individus lui clamèrent leur amour de manière un peu simpliste, elle répondit par un sourire éclatant et porta son index manucuré à sa gorge comme si elle retenait ce que tous rêveraient d'entendre. Le commentaire discret de Kanda allait lui aussi dans ce sens et elle lui coula un regard de goule satisfaite. Reika continua sur sa lancée après avoir offert les secondes nécessaires à l'assistance pour s'exprimer.

"Saïki bonsoir! Vous êtes ici ce soir alors que ni vous ni nous ne nous attendions à cet entretien. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi et ce qui a causé notre changement de programme?"

Ah! Saleté! C'était à toi de le dire mais que c'est croustillant de vendre un règlement de compte en direct!
L'idole sourit de toute ses dents et opta pour l'affichage du traditionnel respect nippon.

"Bonsoir Reika (pas de suffixe à la télé), je vous remercie d'avoir insister auprès de mon agent pour pouvoir me recevoir."

Bing! D'une pierre deux coups! On prend l'ascendant dans l'esprit des spectateurs en assurant sa position et on rappelle à l'ordre la journaliste en lui conseillant d'éviter les coups tordus. Néanmoins il fallait, il est vrai, justifier de sa présence en ces lieux.

"La raison de ma présence est simple. J'ai fait l'objet d'une profonde injustice qui visait à priver mes fans de ma présence et de mes chansons. J'ai identifié mon ancien agent comme étant celui qui voulait ma perte et je suis venue lui demander ce qui l'avait poussé à faire cela. C'est en entrant dans sa loge que j'ai compris pourquoi et votre présentation graphique était très claire à ce sujet."

Saïki changea de position sans pour autant briser sa présentation et s'autorisa un regard malicieux qui signifiait tout ce qu'elle ne dirait pas. Kanda l'avait briefé: être honnête mais sans s'étaler.

Reika l'écouta et dû attendre un instant que certains énergumènes outrés du public se calment. Pour les fans masculins, l'idée que leur idole puisse être souillée par ce vil morpion de Toshiro était inacceptable.

La journaliste fit mine de lire ses notes et reprit non sans savoir dans quoi elle s'engageait. Elle aimait bien Saïki mais le contrat avec la régie intégrait toujours une part de sensationnel.

"Oui en effet, votre réaction a été admirable. Je résume pour nos téléspectateurs qui nous rejoignent. Votre ancien agent a été surpris dans une position très intime avec sa nouvelle protégée que nous devions recevoir en premier lieu. Mais un rapprochement de ce genre entre un agent et son idole peut arriver non? D'ailleurs peut-on parler de la manière rapide dont vous avez rencontrer M.Kanda pour remplacer Toshiro dont nous nous souvenons tous?"

Salope! Tu veux dire quoi par là? Qu'on baise ensemble nous aussi? La formulation est mal posée.

"M. Kanda, qui est un homme d'une rare honnêteté, a vu en moi l'idole attristée et s'est proposé pour une relation qui profitera à tous ceux qui aiment ce que je fais."
 

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La répulsion qu'inspirait ce spectacle pathétique à Saïki se reflétait sur les traits de son visage. Sa bouche était contractée sur un rictus de dégoût et toute le mépris du monde se lisait dans son regard. Toshiro faisait quelques centimètres de moins qu'elle et cela ajoutait à la domination écrasante de l'idole sur son délateur. Elle était surement campée face à lui tandis que l'agent se tenait misérable, cachant ce qui avait été sa virilité. Ces quelques secondes d'affrontement silencieux se soldèrent par l'abandon de l'ex agent dont les yeux se remplirent de larmes. Il tendit la main vers son bourreau comme s'il la suppliait de li rendre sa vie mais elle l'ignora en se détournant. Il n'existait plus pour elle. L'affront était lavé, la revanche consommée.
L'instant d'après, le studio bouillait d'animation. L'équipe rebondissait et chacun savait ce qu'il avait à faire. Kanda termina de plomber Toshiro et les pleurs de la starlette déchue, cachée derrière son paravent furent étouffés par le brouhaha de la mise en place de la nouvelle émission.


"Merci Wakyu-dono."


Saïki accepta le bras que l'homme lui tendait et s'y pressa, offrant à l'agent l'accord d'une nouvelle complicité en plus du suffixe volontairement exagéré qu'elle employa pour marquer le coup. Un caméraman les filmait toujours, le manager général, fin stratège,  voulait tous les détails de ce retournement de situation. Un documentaire suivrait peut être très vite. Il s'agissait de noyer la masse populaire sous un flot d'informations permanent pour s'attirer un audimat avide de nouvelles croustillantes sur un sujet bien précis. Ce mouvement servait Saïki et même si le direct à venir l'avait pris par surprise elle aussi, c'était une aubaine dont il fallait profité.

The Dark Phoenix. L'idée était géniale et elle serra le bras de son protecteur alors que son cerveau tournait à plein régime. Ils quittèrent la pièce du crime, superbe vainqueurs d'un combat trop facile à gagner. Une maquilleuse se présenta et s'empressa de les guider dans une loge toute proche. Derrière eux, deux types de la sécurité s'occupaient déjà à virer la gamine et l'agent au chômage sans trop de ménagement.

Il fallait faire vite. Se présenter sur un plateau d'enregistrement nécessitait une préparation particulière. Le maquillage devait être adapté à l'intensité de l'éclat des projecteurs et seuls les pros savaient comment jouer avec  les particularités de chaque invité. Heureusement, la maquilleuse en était une, de pro. Prise par le temps, elle ne s'embarrassa pas de politesses inutiles. Elle ne prit qu'un instant pour analyser le look de Saïki et tout le bénéfice qu'elle voulait en tirer.

"On reste sur une approche sexy et volontairement suggestive, c'est bien ça?"



"C'est exactement ça."


Assise face à un grand miroir, l'idole obéissait aux injonctions de la femme qui précisa le contour de ce qui devait être mit en valeur, appuya sur l'aspect ténébreux donné par des fards et poudres foncées, souligna d'autres traits de lignes claires pour en faire ressortir la tonalité. En rien de temps, Saïki passa de superbe à beauté fatale. Ses longs cheveux furent lissés, éclatants sur sa peau bronzée.  Debout, elle laissa la femme arranger sa tenue. A l'aide d'une épingle à nourrice savamment cachée, elle remonta la robe de quelques millimètres sur les cuisses fuselées. Le décolleté fut accentué par l'utilisation d'une bombe dont la femme pulvérisa une lotion lustrante pour souligner et augmenter l'effet visuel de volume de ce qui était déjà adorable. Tout était jeu d'illusion et art  de mise en forme. Le modèle d'origine était certes déjà parfait mais la spécialiste y ajouta la touche qui ferait craquer des millions d'hommes faibles.


Je ressemble à une salope ...


C'est ce que pensa Saïki. Elle était bien sûr habituée à s'exhiber mais là, elle franchissait une limite qu'elle ne connaissait pas. Le résultat dans le miroir était ultra provoquant sans être vulgaire pour autant.

L'apparence fait quasiment tout le travail mais pour le public qui arrive encore à réfléchir quand elle se présente, encore faut-il éviter de sortir une absurdité qui coutera cher. Saïki est armée pour les interviews et autres présentations mais là, il s'agit du prélude au lancement de la nouvelle star. Va t'elle ménager les effets classiques des idoles tant dans le comportement, les mimiques et les réponses presque stéréotypées où alors va t'il falloir qu'elle enfonce les codes de la société japonaises?


"Wakyu-shi, il faut me briefer!"


Dans le couloir, le chef-évènements passe en braillant. Plus que cinq minutes!

23
Reika Murakami poireautait depuis un moment dans les coulisses des studios KenzoWood. Journaliste de la première heure à suivre la fulgurante ascension de la mode des idoles, elle était une personnalité  reconnue et écoutée dans le milieu très complexe de cette industrie. Toujours à l'affût de scoops exceptionnels, elle savait flairer les bonnes occasions de se démarquer de la concurrence par des papiers précis et révélateurs des dessous répugnants de la vie des starlettes japonaises tout comme elle était capable d'encenser une carrière. L'affaire de Saïki Nakamura l'avait surprise.  La décision de son agent de la quitter lui avait paru puérile tant la situation de l'idole était encore confortable. La journaliste avait déjà interviewé The Dark Idol et savait qu'elle était une jeune femme pleine de ressources et au caractère bien trempé. Reika n'avait pas été peiné de cette nouvelle mais s'était dit que si elle pourrait rattraper ce gâchis, elle n'hésiterait pas.

Aussi, quand l'un de ses assistants qui fumait à l'extérieur des bâtiments l'avait appelé pour lui dire que Saïki Nakamura déboulait dans les locaux, elle avait pressenti un évènement qui arquerait les pages des journaux pendant un moment. Elle avait abordé l'idole accompagnée de son caméraman au moment ou elle s'entretenait avec un homme discret dont le sourire et l'air entendu signifiait qu'il était au courant de quelque chose. Elle ne le connaissait pas mais l'idole semblait lui faire confiance. Reika décela l'homme d'importance dans ce comportement, l'appui nécessaire à toute célébrité pour avancer sereinement. Quelles étaient les dessous de cette histoire? Saïki ne semblait pas du tout être abattue, elle venait au carton.

"Bonjour Saïki! Reika Murakami pour Star Mag! La presse spécialisée vous condamne à une chute rapide du podium des idoles mais il me semble que vous avez l'air très déterminée à ...."

La tornade ne fit pas attention à elle et se détourna pour foncer vers les loges. La journaliste s'élança avec son technicien derrière elle et peina à suivre le rythme imposé par les longues jambes  de la star.

"Monsieur! Monsieur?"

L'homme élégant non plus ne répondit pas. Reika voulait avoir la primeur de l'information le concernant. Si Saïki avait choisi un nouvel agent, elle l'aurait fait avec un soin très particulier. Mais tout d'abord, ne surtout pas les perdre dans les méandres des couloirs! La course prit fin un peu plus loin et la journaliste faillit s'écraser contre le dos de l'inconnu quand il s'arrêta net. Le dénouement? Elle fit un signe à son caméraman pour qu'il commence déjà à filmer. L'homme, professionnel, avait déjà en boite toute la scène, depuis le début.

Saïki avait foncé vers son objectif, sans perdre de son magnétisme malgré cette attitude volontaire qui menaçait de faire déraper son sex-appeal. Elle avait maintenu sa grâce dans ses longues foulées, et garder les épaules bien droites, se sachant captée par l'oeil de la caméra. Elle avait bien reconnu Reika, une journaliste qu'elle appréciait mais sa priorité était devant. Kanda la suivait de près, tout comme une horde de personnes avides de scandales, d'infos où tout simplement, désireuses d'éviter qu'une guerre médiatique ne ternisse l'image du studio. Beaucoup ne parlaient plus, essouflés. Elle était sûre d'elle et la présence de son nouvel agent qu'elle sentait tout proche la mettait encore plus en confiance. 16 ... 17 ... juste avant le dix-huitième loge, elle aperçut un couple adossé au mur. Les jeunes gens s'écartèrent promptement à son passage mais elle frôla l'un d'eux du dos de la main. Elle pila. Une violente crampe de désir lui serra l'entre cuisse et elle faillit avoir besoin d'un soutien pour ne pas tomber à genoux. Elle eut un mal fou à se contrôler mais même si ce ne fut qu'une brève seconde, elle en humidifia sa culotte. Ses pupilles s'agrandirent follement et elle fit un pas en arrière, heurtant Kanda. Interdite, elle observa les gosses, enfin ... qui auraient presque pu avoir le même âge qu'elle ... Une apparence sombre, ils pourraient être ses fans, son public comptait beaucoup de gothiques et autres néo-cultures tendance dark side. Ils avaient mis le paquet dans le look et le rose de leurs yeux brillaient dans ce couloir moins bien éclairé que d'autres. Ou était-ce une impression? Elle les observa curieusement, ils étaient indéniablement attirants, peut être androgynes, peut être au contraire sexuellement très déliés, elle ne savait pas, mais quand ils firent un pas pour s'écarter encore plus, la sensation de délice se dissipa et même si Saïki chercha à accrocher leur regard, ils parurent soudainement gênés et baissèrent la tête comme s'inclinant. Revenue à sa réalité, l'idole les délaissa pour ouvrir la porte de la loge sans plus hésiter. La lumière, et l'odeur, inondèrent ses sens. Elle entra néanmoins et crispa les mâchoires devant le spectacle qui s'offrait elle. C'était sale. Toshiro tringlait la gamine comme un animal et la jeunette en bavait de plaisir en râlant stupidement. Saïki ne fut pas vraiment surprise. Toshiro l'avait largué comme une merde alors il pouvait être capable de tout. Pourtant, il n'avait jamais fait allusion à ce genre de choses avec elle, ni même tenter d'aborder le sujet. Et là, à peine une semaine après son abandon, il sautait déjà sa cliente. La jeune femme fut ... vexée? C'était possible. En rage? Maintenant, c'était certain.

"Oh... merde..."


"Ouais, c'est le terme! Salut Toshiro! Tu t'éclates? T'arrête pas, tu permets que je m'asseye hein?"


Saïki prit le parti de s'installer dans un fauteuil club et laissa Kanda gérer le reste. Elle n'avait pas l'expérience nécessaire pour gérer un scandale et se reposait sur l'agent pour adopter la meilleure des suites à donner avec le troupeau massé dans le corridor.

La petite partenaire de Tosh piaillait tout ce qu'elle pouvait, les cheveux collés au front, de la salive plein les joues et le menton. Son regard avait perdu l'étincelle de luxure qui l'animait pour une panique viscérale. Toshiro était pétrifié, ancré en elle, ses doigts fermement accrochés à la taille fine de la gosse. Il s'étranglait ...

"Saï ..."


"Oui? Un truc à dire? "
Plus glaciale, tu crèves ...

Il passait par toutes les couleurs et quand enfin il se retira du corps qu'il défonçait, la petite se redressa comme un ressort et fonça, en larmes, se planquer derrière un paravent. Le jeune homme mit plusieurs secondes avant de happer une serviette pour cacher sa virilité tombante. Son regard perdu, balayait la pièce, de Saïki à la porte, comprenant difficilement  que sa carrière se terminait devant l'œil des caméras.

"Saï ..."


"Tu te répètes ... et, tu n'as plus le droit de m'appeler comme ça."


Elle croisa ses longues jambes, haut sur ses cuisses et prit le temps de le laisser mariner en jouant avec une de ses longues mèches qu'elle tortillait autour d'un doigt.


"Je venais régler mes comptes avec toi mais en fait, ce n'est plus nécessaire. je crois que tu t'es sabordé tout seul. Je m'étais trompée sur ton compte et te faisais confiance. Heureusement que tu es parti au final, j'ignorais que tu aimais autant les petites filles ... Non, non, reste là. Je te présente mon nouvel agent, un homme honnête en qui j'ai découvert des qualités que tu n'auras jamais."


L'autre se liquéfiait, détruit, sa vie s'émiettant sous les yeux durs de son ancienne amie. Il se prit le visage à deux mains et sanglota avant de se recroqueviller sur lui-même, pathétique.


"Oh Toshiro ... misérable petit ver de terre. Quelle erreur tu as faite ..."


Elle allait continuer mais fut interrompue par le manager général du studio qui fit irruption dans la pièce. C'était un homme câblé, très pro qui savait rebondir à la seconde.

"Mais que se passe t'il ici??"

Malgré son expérience, la pilule fut difficile à avaler. Il comprit très vite, par la présence des occupants de la pièce, se qu'il se passait. La colère le défigura et il cracha une injure à l'attention d'on ne sait qui. Reika s'approcha pour lui glisser un mot à l'oreille et il acquiesça immédiatement. Il donna des ordres brefs aux assistants qui le suivaient.

"On annule le programme. Direct dans quinze minutes avec une nouvel invitée, The Dark Idol et son nouvel agent. Interview par Reika  Murakami. Titre :  ..."

Il se tourna vers Kanda.

"C'est vous le nouvel agent? On trouve quoi comme titre?"

Toshiro et sa star étaient déjà oubliés. Il faisait d'une pierre deux scoops et sentait déjà les primes tomber.

De son côté, Saïki baignait dans la satisfaction. Elle n'avait pas eu à trop s'impliquer dans une démarche agressive qui aurait pu nuire à son image. Les faits avaient parlé d'eux-mêmes et elle n'avait eu qu'à pousser un peu la tête de Toshiro sous l'eau. L'autre starlette était un dommage collatéral malheureux mais du coup, elle écartait aussi une future concurrente. Pour l'instant, les jeux étaient faits. L'idole adressa un sourire à Kanda. Sa carrière continuait et avec l'interview surprise qu'il était hors de question de refuser, l'agent avait déjà du pain sur la planche.




24
En deux simples rencontres, Saïki avait appris à anticiper les réponses de l'agent. C'était cela aussi, sa force, de pouvoir ne pas être surprise de la même manière, deux fois de suite. Kanda ne s'aventurait pas en terrain conquis et préférait avancer prudemment, surement, placer ses pions et ne pas vendre de vent pour rien. Non, ce n'était pas de la prudence mais plutôt du calcul en vue de l'obtention d'une seule chose, son objectif final. Qui du coup, était également le sien, bien à elle. C'était une attitude mature et hautement professionnelle mais qui indiquait aussi que sous ses airs respectueux, Kanda était une Bête affamée qu'il ne fallait pas avoir comme adversaire. Saîki venait de passer en revue tout ce qui pourrait comporter un point nocif dans l'établissement de leur relation mais n'en trouva aucun. Elle n'était pas engagée auprès de lui pour l'instant et les premiers bénéfices de leur entreprise semblaient prometteurs. Il maitrisait son discours et l'aiguillait poliment sur les meilleures pistes à aborder et le sujet hautement sensible qu'il venait de soulever avec ménagement prouvait son sens des priorités.

L'idole se raidit à l'évocation du nom de son ancien agent. Un rien de nostalgie fut balayé par une vague de colère trop longtemps contenue. Oui, Kanda avait raison et abondait d'ailleurs en son sens. Le pustule que représentait la trahison de Toshiro devait être éradiqué. Les échéances importantes de Saïki approchaient et elle ne voulait pas prendre le risque de voir cette ex relation toxique perturber ses projets. Ce soir? C'était court mais mieux valait ne pas perdre de temps que repousser ce qui DEVAIT être fait. Elle grinça des dents, le visage figé sur un rictus qui n'augurait pas vraiment du bon. Elle avait du tempérament et son caractère  coriace était connu dans le milieu. Elle avait subi une déconvenue qui annonçait sa chute selon de nombreux médias. Elle allait prouver le contraire.

L'agent lui donna l'adresse du studio où se déroulerait les différents jeux d'interview de la starlette montante et de son héros fraichement disponible. Plusieurs équipes de médias se succèderaient pour obtenir du jeune duo des informations croustillantes qu'elles monnaieraient après négociations. Ce serait filmé principalement, le plateau étant divisé en quatre parties décorées différemment. Les équipes seraient en place et le couple n'aurait qu'à changer de fauteuils pour passer à l'interview suivant. Comme de coutume et conformément à la télé réalité, des caméramans mobiles suivraient les mouvements des stars en coulisse pour le making-of qui serait diffuser sur les sites web. Ce studio n'en était qu'un parmi d'autres dans le gigantesque complexe qui les abritait. Saïki n'aurait aucun problème pour y entrer.

"C'est une excellente idée Wakyu-shi. Retrouvons nous là-bas pour 18 heures, un peu avant le début de l'émission. J'aurais une petite ... discussion, oui ... avec cet homme."


Elle fit quelques pas puis se retourna en lui tendant la main. C'était leur premier contact. il avait la main douce, chaude et la poigne ferme de l'homme qui ne cède pas. Elle prolongea cette intimité pour marquer son respect et le remercia comme il se devait. Elle salua ensuite encore une fois les professionnels qui patientaient en silence dans le salon et leur promit à chacun de donner le meilleur d'elle-même pour les honorer.

Elle était seule chez elle à présent et son appartement vide lui parut bien trop ... vide. L'activité qui l'avait animé jusque là était positive et annihilait la solitude des derniers jours. Elle voulait se donner et travailler à fond pour se prouver qu'elle pouvait tout faire. La douche qu'elle pris fut expédiée et la fin de la matinée passa assez vite. Elle prit comme toujours un repas léger mais riche en nutriments essentiels et importants. L'après midi, elle ne prépara aucun discours, son impulsivité ferait tout une fois sur place. En revanche, elle passa un long moment à choisir sa tenue et le style qui la représenterait. Elle s'apprêtait à conquérir un nouveau public, plus mature, plus âgé, plus ... masculin. Elle était déjà le fantasme vivant de toute une horde d'ados en manque d'expérience mais là, elle savait déjà qu'elle allait devoir utiliser les atouts que la nature lui avait donné. Ce n'était pas vendre son corps au diable mais juste une évolution de son marketing.

L'ensemble qu'elle décida de porter reflétait son état d'esprit. les parents des ados suffoqueraient à sa vue sur les réseaux sociaux mais en secret, les pères soucieux du développement de leurs bambins reviendraient surement mater ses images en douce quand toute la famille serait couchée. la robe était courte, remontant haut sur les cuisses et dévoilant un décolleté absolument prodigieux. Elle était faite dans un stretch qui épousait ses formes comme un gant et un jeu de lanière laissait suggérer des dessous outranciers.  Les bas résilles asymétriques étaient retenus par des boucles de jambes en cuir et chaine qui terminaient de donner au tout un look très néo-gothique. Pour allonger sa silhouette qui n'en avait nullement besoin, Saïki chaussa des cuissardes en cuir qui montaient jusqu'à mi-cuisse. Juchée sur des talons interminables, elle s'admira dans la glace, satisfaite du résultat ultra provoquant et sexy.  Ongles noirs, maquillage outrageusement ténébreux, cheveux déliés et lissés très bas sous les fesses, elle n'avait plus rien de kawaii. Sa peau bronzée très exposée sous la cascade d'or de ses cheveux, elle allait faire des ravages.

A 17 heures 30, Tama, son garde du corps lui ouvrit la portière de sa berline. Sa patronne était enveloppée dans un long manteau en cuir léger qui cachait tout de sa plastique. Direction les studios KenzoWood où Saîki fit une arrivée remarquée. Elle savait où aller et ses talons claquèrent dans les couloirs carrelés tandis que deux réceptionnistes lui couraient après en piaillant au téléphone. L'ambiance devint plus feutrée , les moquettes épaisses et les lumières savamment orchestrées. Elle longeait un corridor plein à craquer d'une foule de techniciens, managers et autres employés qui s'écartaient sur son passage. Le responsable du studio s'accrochait presque à elle, cherchant à connaitre l'objet de sa visite. Au bout de ce couloir ouvert sur le plateau attendait Kanda. Elle sourit en le voyant, divinement belle, déboutonna son manteau et d'un geste d'épaules, le laissa glisser à terre , l'abandonnant superbement. Elle était grande et plus d'un homme baissa les yeux en rougissant à son passage.

Elle ne dit qu'un mot à son agent.

"Où?"

25
Saïki avait récupéré un carnet et grattait le papier de la pointe d'un stylo de grande marque qui lui avait été offert par un homme d'affaires qui n'avait pas réussi à la glisser dans son lit. Les pages noircissaient sous l'écriture fine de l'idole alors qu'elle notait les noms et professions des personnes que Kanda lui présentait. Elle n'en laissait rien paraitre mais était impressionnée par le groupe que l'agent avait monté. Il s'agissait de professionnels réputés dont les qualités n'était plus à prouver. Qu'ils soient rassemblés dans cette pièce, pour elle, plaçait la valeur du représentant artistique à un niveau encore supérieur. Il était l'homme dont elle avait besoin, c'était à présent une certitude.

Mais plus elle  réfléchissait, plus ses mains étaient moites. Chaque point positif amenait son lot d'interrogations. Son entreprise? C'était agréable à imaginer mais difficile à concevoir. Saïki s'offrait les services d'un avocat compétent mais il allait falloir contractualiser toutes ces personnes, définir des échéances précises et des objectifs réalisables. Le coût du lancement de ce projet, dont elle n'avait aucune idée, serait surement onéreux et il faudrait rapidement remplir les caisses de la jeune société. La fortune personnelle de l'idole était conséquente mais fondrait rapidement si elle devait investir de sa poche. Les questions financières étaient les plus importantes et elle n'y comprenait pas grand chose dès qu'on entrait dans le détail. Elle savait négocier bien sûr, mais à un degré personnel, pas pour une entité morale amenée à s'étendre.

C'est là que l'enjeu du rendez-vous avec Akira Taito prenait toute sa dimension. Commencé sous financement de DSD prods était la solution mais elle ne voulait pas s'endetter de quelque manière que ce soit, ni être redevable. L'idéal était d'utiliser cette boîte mère comme tremplin et de s'en détacher petit à petit ... ou alors de trouver des accords acceptables. Mais ils n'en étaient pas là.

Saïki posa ses mains bien à plat sur la table. Sa gêne passagère l'avait quitté e l'incongruité de sa tenue alors qu'elle jouait son avenir n'avait plus d'importance. Il fallait faire les choses proprement, progressivement. Elle questionna un à un les acteurs artistiques, leur demanda des détails pointus sur leur vision du montage de l'entreprise. Elle parla de son image, de ce qu'attendait la société, le public, les fans. Devait-elle changer ou au contraire accentuer son côté qui faisait son succès. Elle poussa loin ses interrogations quand à l'aspect technique de sa profession, attendit des réponses tout aussi précises et fut satisfaite de ce qu'on lui répondit. Avant tout, c'était son image, son apparence physique et sa voix qui transportait ses followers. Fallait-il qu'elle se découvre plus puisque la société actuelle se régalait des atouts visuels de tout un chacun?

Que de travail en perspective ... C'était réconfortant et tout aussi effrayant. Mais elle était prête. Elle s'était élevée à force de travail et volonté et cette nouvelle aventure l'emballait.

Elle  sourit à ses interlocuteurs et les remercia en utilisant les formules de politesse les plus honnêtes. Puis elle leur demanda de bien vouloir patienter à côté tandis qu'elle avait besoin de s'entretenir avec Kanda. Ils obéirent avec promptitude. Tant de servilité était quand même surprenant. L'agent semblait avoir une grande maitrise de l'esprit d'équipe et de la discipline. Encore un point pour lui.

Quand ils furent seuls, et maintenant qu'elle et lui avaient déjà parlé très franchement, elle se laissa un peu aller. Elle s'épongea le visage, but quelques gorgées d'eau et se leva pour faire quelques pas. S'appuyant au dossier d'une chaise, elle s'étira les jambes. Elle s'était vraiment donnée ce matin.

"Wakyu-shi, je vous suis redevable de vos efforts. Vous m'impressionnez et j'imagine que les quelques jours qui viennent de passer ont été moins fatiguant pour moi que pour vous. Mais faisons les choses proprement. J'apprécie votre intervention mais le départ de Toshiro m'a échaudé. J'accepte que nous collaborions pour le projet que vous imaginez. Ce sera un renouveau pour moi et je met ma confiance entre vos mains expertes. Néanmoins, je souhaite que mon avocat produise un contrat très précis nous liant. Vous n'avez parlé que de moi, qu'en est-il de vos attentes? Quelle est votre proposition, à combien évaluez-vous vos services?"


Son quadriceps droit tirait un peu et elle saisit sa cheville pur souplement ramener son pied haut derrière une fesse.

"J'ai de l'argent mais je n'ai aucune idée sur comment monter une rémunération pour vos employés. Combien valent-ils? Quel est leur statut? Je n'en sais rien. Ma boite mail pro croule sous les messages et j'ai besoin d'aide pour les traiter ... En fait, je m'en remet à vous, heureusement que vous me prouvez votre valeur car je n'ai pas vraiment le choix."

Elle souriait clairement, pas par provocation, elle disait juste ce qu'il en était. Il était la lumière qui venait illuminer le tunnel dans lequel Toshiro l'avait poussée.

"Je le redis, faisons les choses proprement, Broadway peut attendre un peu. Et ... j'ai une revanche à prendre ici, au Japon ..."

Elle était d'attaque.

"Par quoi et qui commence t'on avant Akira Taito?"



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Prélude / Re : Ce qu'on ferait pas pour la famille [Vanéalidé !]
« le: dimanche 06 février 2022, 11:58:55 »
Bienvenue monsieur le professeur!  :)

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Saïki resta imperturbable jusqu'au bout. Elle ne voulait surtout pas que l'agent pense qu'elle cèderait si opportunément à son offre. Elle avait des faiblesses bien sûr mais détestait les exposer. L'idole appréciait le style discret mais assuré de Kanda. Il possédait de belles qualités d'élocution et de savoir-être, était un bon acteur et ne dévoilait pas ses cartes comme des atouts imparables. Il mettait en confiance sans toutefois promettre monts et merveilles. S'il l'avait fait, elle l'aurait poliment éconduit. Alors qu'elle l'observait à l'abri derrière ses verres teintés, elle ne put s'empêcher de le comparer à Toshiro:  la fougue de la jeunesse contre la sagesse et l'expérience des années, le style néo-occidental avec une coupe de cheveux en pétard contre l'élégance fine de celui qui apprécie la précision de l'art, et enfin c'était vrai maintenant qu'elle avait un très gros grief contre son ancien agent, une grande gueule prétentieuse contre une politesse dédiée toute à sa personne. Elle sursauta à cette pensée qui ne la représentait pas vraiment. Cet accès de colère qui l'avait contrainte à formuler cette idée n'était pas dans ses habitudes mais curieusement, l'image de Kanda prit une ampleur toute nouvelle pour venir se superposer puis dominer celle de Toshiro. Si vite? Non ... rien n'était fait. Elle s'offrit une diversion en trempant finalement ses lèvres dans le verre offert. Elle avait hocher la tête à chaque réponse de l'homme, confirmant ce que les deux savaient et attendaient. il n'était pas nécessaire d'en ajouter lus puisque tout était dit. Cette limpidité dans leur échange amenait à une proximité naturelle puisqu'ils parlaient à nu.

Inconsciemment, le choix de l'idole de s'en remettre à cet inconnu était fait. Même si elle n'allait pas se jeter à ses pieds en remerciant les dieux, elle fut soulagée par la surprise de cet entretien et voulut lui exprimer sa reconnaissance . Il lui coupa l'herbe sous les pieds et après une dernière recommandation, il prit les devants et s'éclipsa aussi vite qu'il était apparut.

"Mais ..."

Elle tendit la main vers lui, inutilement alors qu'il lui tournait le dos. Elle n'avait même pas pu s'excuser pour son attitude odieuse, bien qu'il eut parfaitement compris la manœuvre.

Wakyu Kanda, agent artistique ...

Saïki resta encore un petit moment à s'imprégner de la vie du pub tout en réfléchissant. Elle était rassurée après l'abandon brutal de Toshiro. Il avait fait son choix et elle devait faire sans lui maintenant. Elle avait perdu un soutien important mais avait peut être gagné un appui bien plus solide au change. Elle arrangea sa casquette, laissa un pourboire honnête et quitta l'établissement avec un petit geste gentil à l'attention du serveur comblé qui se plia en deux. Son garde du corps l'attendait à la voiture et elle lui demanda de la ramener chez elle.

Une fois dans son appartement, elle se posa dans un large sofa en cuir blanc après s'être servie un énorme bol de thé vert. Elle habitait dans l'une de ses tours qui font la fierté du maire de la ville. Des constructions modernes dessinées par des architectes de renom et occupées par des personnes qui ont beaucoup d'argent à dépenser. Le domaine de Saïki était vaste et aéré. L'agence immobilière, trop heureuse d'avoir pour cliente un nom aussi réputé, s'était donné les moyens de satisfaire l'idole: cinq chambres dont deux suite, un salon réception immense, une salle à manger de ministre une terrasse à la superficie hallucinante arrangée à l'image d'un jardin japonais avec un prime un jacuzzi high-tech, deux salles de bain, une salle d'eau, une cuisine à rendre jaloux un chef français, et tout un tas d'ajouts nécessaires au confort de l'occupante. Bien qu'attachée aux traditions, Saïki aimait la modernité et avait équipée l'appartement de tout ce qui faisait technologiquement de mieux aujourd'hui. Connectés, les lieux répondaient aux moindres désirs de leur maitresse et elle avait choisi des tons blancs, gris et bleus clairs pour la décoration.

Sans perdre de temps, elle saisit son macbook, ouvrit son navigateur et tapa le nom de Wakyu Kanda. Le moteur de recherche l'orienta sur divers sites allant des news people à des sujets beaucoup plus sérieux.

"Je remercie Wakyu-sensei .... Je n'aurais rien pu faire sans lui ... Je lui dois beaucoup ..."


Les commentaires étaient éloquents et provenaient de personnes qui n'avaient plus rien à prouver à la société. Un site attira en particulier l'attention de Saïki mais elle ne put l'ouvrir. Il s'agissait peut être de la page personnelle de l'agent, sobre sans vraiment l'être, ni sans proposer de lien d'enregistrement ou autre. La curiosité de l'idole fut piquée au vif et toutes ses tentatives d'exploration se soldèrent par un échec. Bah ... elle lui demanderait quand elle le verrait ...

Les jours suivants passèrent vite. L'agenda établit par Toshiro étant toujours valide, elle se présenta à chaque rendez-vous, sourire aux lèvres, éludant les questions quand à l'absence de l'agent auprès des photographes, designers et autres producteurs. Elle avait eu à gérer immédiatement  l'officialisation du départ de Toshiro qui s'affichait avec sa nouvelle star. Les médias les avaient couvert d'éloges, et s'étaient aussi délectés à imaginer la chute prochaine de Saïki. Ses haters s'étaient montrés ultra virulents et elle avait décidé de suivre les conseils de Kanda. Elle laissa filer, se réfugiant dans les commentaires des millions de fans qui la supportait toujours. Elle avait répondu à de nombreux appels de professionnels qui s'inquiétaient pour des projets communs et les avait assuré de son bon état esprit et qu'elle allait rebondir sans problèmes. Le scandale Red Passion battait son plein et tout un chacun s'inquiétait de ses petites finances ...

Seulement, elle n'eut plus de nouvelles de Kanda et commença à douter naturellement de l'avenir de leur relation. Au soir du quatrième jour, elle passa plusieurs heures à consulter les sites spécialisés à la recherche d'agents disponibles mais aucun ne lui parut sérieux. Elle se débrouillait seule pour assurer la suite, se couchait tard après avoir conclu des accords, répondu à des tonnes de mails, mis à jour ses comptes sociaux. L'expérience était formatrice mais elle ne pouvait pas s'occuper de cette masse de travail seule. Le cinquième jour, elle stressa au matin et décida de sortir courir. Tama, son garde du corps, l'accompagnait et il reconnut en riant, au retour, qu'elle l'avait épuisé. Elle le libéra pour la journée et il attendit qu'elle passe l'entrée sécurisée de sa tour pour s'en aller. Le hall était vaste et luxueux, elle salua les deux agents de sécurité et se dirigea vers les ascenseurs pour monter jusqu'au dernier étage, le sien, qu'elle partageait avec un millionnaire qui était souvent absent.

Elle venait à peine d'entrer chez elle que l'on sonna à sa porte. Oh? le voisin surement ... Sinon la sécurité l'aurait appelé pour la prévenir d'une visite. Le protocole d'accès à la tour était strict, des personnes riches et connues y habitant. Saïki ouvrit, se dévoilant trempée dans son legging court et en brassière de sport, s'épongeant le visage avec une petite serviette. Sa queue de cheval battait son dos et elle écarquilla les yeux devant l'attroupement qui occupait son palier. Au milieu d'une demi-douzaine de japonais inclinés comme ils le ferait devant l'empereur se tenait Wakyu Kanda, souriant, tel qu'il s'était présenté la première fois.

"Nakamura-shi ! Désolé d'interrompre votre routine matinale, mais j'ai de très bonnes nouvelles pour vous !"

"Ah euh ... bonjour Wakyu-shi. Je ... Oui merci, entrez."


Elle n'allait bien évidemment pas leur claquer sa porte au nez. Elle se sentit bête, toute mouillée et surprise dans son naturel. Elle les amena à la salle à manger où la table était suffisamment grande pour bien plus de convives. Ils s'installèrent en silence, Kanda ordonnançant la mise en place efficacement. Ces hommes s'affairaient, affables, aucuns gestes n'étaient superflus. Ils posaient sur elle des regards soutenus sans être désagréables. En revanche, chaque injonction de l'agent principal les plongeaient dans une frénésie professionnelle surprenante. Bon point supplémentaire pour Kanda, il savait diriger une équipe sans avoir à recruter un manager.

En l'absence de madame Iba, sa vieille intendante, cuisinière, femme de ménage et ... confidente, Saïki proposa de l'eau et des jus avant de s'asseoir à  table, en face de l'agent. Elle ne lui dit pas à quel point elle était soulagée de le voir mais maintenant qu'elle ne portait pas de lunettes, il pouvait constater en lisant dans les yeux de la jeune femme qu'un gros poids venait de s'évaporer.

"Avant de vous écouter, je tiens à vous remercier Wakyu-shi pour vous être soucié de moi. Je suis ... heureuse ... de vous voir."

Elle jeta un regard interrogateur vers les hommes présents.

"Je suis toute à vous maintenant, que m'amenez-vous?"

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Un professionnel, assurément. Les détails de cette sordide histoire n'étaient pas à la portée du premier présomptueux désireux d'exhiber tout son savoir. L'homme suivit la voie qu'elle avait ouverte sur le même ton et en suivant les mêmes règles. Feindre, se découvrir pour aiguiller l'intérêt, dire et surtout ne pas dire, sous-entendre. Il était apparemment rompu à ce type d'exercice et jouait de ses expressions corporelles comme de son langage. Tout était calculé et rien n'était innocent. Son assurance confortait, c'était certain et sa connaissance du staff de la grosse boite de prod incitait à vouloir en découvrir plus. Mais se jeter dans l'inconnu sans assurances n'était pas dans la nature de Saïki. Elle était aventureuse, douée pour maitriser un nouvel environnement dans des délais brefs, n'hésitait pas à briser les codes de la scène japonaise pour s'assurer une réputation, mais en aucun cas n'aurait foncée tête baissée dans une situation hasardeuse dictée par la nécessité.

Elle sourit à nouveau à son interlocuteur, un vrai sourire d'idole, et le remercia pour sa démonstration. Elle n'avait pas touché au verre qu'il avait posé devant elle et réfléchissait à toute allure, pesant le pour ou le contre d'un résultat tangible de cette rencontre particulière. l'homme avait beau être le candidat parfait, elle ne se sortait pas de l'esprit l'idée qu'il y avait quelque chose de louche et peut être même loufoque derrière cette opportunité.

Ta journée commence bien, te plonge ensuite dans un pétrin sans nom, avant qu'un prince idéal vienne t'en sortir. Et ce, en moins de trente minutes ...

Une fois encore, Saîki jeta un coup d'œil dans la travée pour s'assurer qu'il ne s'agissait pas d'une blague. Auquel cas, elle se mettrait en colère comme jamais. Mais rien ne vint perturber leur dialogue.

Elle se cala sur son assise  plus confortablement. Le scénario évoqué par l'agent était une perspective intéressante à laquelle Toshiro, ni elle-même d'ailleurs n'avaient vraiment songé. L'autonomie, l'indépendance signifiait certes un épanouissement assuré en cas de réussite, mais aussi une quantité massive de travail supplémentaires, ce qui signifiait changer complètement ses méthodes de productivité. Concentrée sur l'aspect artistique de son travail, il lui faudrait une personne calée pour assurer ... tout le reste. Une personne d'expérience, qu'un agent jeune comme Toshiro ne pouvait tout simplement pas avoir accumulée, était primordiale. Toshiro était bon mais sa carrière était courte et fatalement il ferait une erreur d'appréciation à un moment. Etait-ce une petite vengeance que de l'imaginer foirer un projet à présent? Peut être ... peut être parce que la voix apaisante et assurée de Kanda Wakyu l'orientait sur de telles pensées.

Il avait une vision intéressante et novatrice de la gestion d'une star. Il était vrai qu'au Japon, l'encadrement des stars par des hordes de goules à succès était institutionnel. Malgré sa différence exacerbée, Saïki vivait ce cloisonnement elle aussi. Décider par elle-même, tenter, s'essayer à autre chose, se libérer des liens de l'instrumentalisation de son image était alléchant.

Elle accorda donc à cet inconnu le point de la première manche. Elle lui offrit une petite courbette.

"Wakyu-shi, vos idées font honneur à un grand sens de l'interprétation artistique et je vous suis redevable de votre franchise. L'ouverture d'esprit dont vous faites preuve me plait et je serais ravie qu'une collaboration se noue entre votre personne et la mienne."

Elle appuya son propos d'une moue adorable avant de la changer du tout au tout, soudain très sérieuse. Elle tenta une approche plus provocatrice, bien différente, affreusement occidentale.

"Bon ben voilà ... J'aime bien ce que tu me présentes mais je ne peux pas m'empêcher de croire qu'il y a un truc pas net. J'ai un problème et tu déboules avec une solution parfaite. Donc si tu veux qu'on bosse ensemble, il va falloir jouer franc jeu. Je ne connais pas ton nom mais je suis sûre que tu connais bien des choses sur moi."

Elle se vautra sur la table, vulgairement appuyée sur ses coudes, et repoussa la bière d'un geste volontairement négligent.

"Je peux être chiante, vulgaire, désagréable, ingérable et  bordélique. Une vraie petite emmerdeuse. Tu gérerais comment une branleuse qui te foutrait la honte devant des pontes de l'industrie?"

Elle se moquait du sens de ses paroles. Elle voulait juste le déstabiliser, voir sa réaction face cette volte face qui ferait fuir n'importe quel japonais conditionné selon le code moral du pays. Bien évidemment, elle n'était en rien tout ce qu'elle venait d'énoncer, bien au contraire.

C'était pratique de porter des lunettes. Elle ne laissait transparaitre aucune émotion à l'écouter lui répondre. Il savait rebondir et elle s'excuserait pour cet horrible test, plus tard . Après avoir repris son rôle d'idole trop souriante, elle voulut aborder quelque chose de plus concret.

"Impressionnez moi, j'ai le temps. Vous avez l'air d'avoir un solide carnet d'adresse. Décrochez moi un contrat qui en vaille la peine. Je vous observe travailler."

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Prélude / Re : The Eminence in Shadow [Vanéalidé !]
« le: samedi 22 janvier 2022, 12:33:17 »
Bienvenue à toi  :)

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Tout allait très vite. Il fallait faire le point. Emballé par l'afflux d'alcool inhabituel, le cerveau de Saïki se livrait à un exercice de gestion de l'évènement ... complètement désordonné. L'information transmise par les sens de l'idole arrivait dans ce désordre et était traitée avec un temps de retard. Aussi, quand un nouveau verre glissa sous son nez, c'est son corps qui eut le réflexe de réagir. Encore un admirateur qui l'avait reconnu? Elle afficha un superbe sourire télévisuel et se redressa, le dos bien droit.

"Oh, bonjour!"

Elle pinça ses lèvres, plissa les yeux et inclina sa tête en une mimique très  professionnelle et s'apprêtait à formuler une réponse toute prête quand un détail réussit à doubler la file des informations encombrées dans son esprit. Nakamura-shi? C'était peu fréquent qu'on l'appelle ainsi. Le voile vitreux qui couvrait ses jolis yeux clairs s'effaça et Saïki réajusta ses lunettes. L'homme assis en face d'elle faisait preuve d'une politesse extrême et lui tendait une carte. On était loin de l'attitude surexcitée ou bien timide de ses fans habituels, ou alors était-ce vraiment un grand timide même s'il n'en avait pas le profil. Elle saisit la carte du bout des doigts et la sensation vaporeuse qui lui embrumait l'esprit fut aussitôt chassée par une montée d'adrénaline. La façade de l'idole disparut pour laisser placer à celle de la businesswoman. Scan rapide du personnage ... un japonais comme des millions d'autres, qui ne lui ferait pas tourner la tête si elle le croisait dans la rue. La quarantaine, un visage quelconque mais quand il se redresse, elle lit dans ses yeux une assurance certaine. Il est élégant, aurait sa place dans n'importe quel cercle dirigeant de cadres supérieurs. Il s'exprime avec déférence et joue le jeu de la politesse la plus poussée. Il n'y aucune raison pour Saïki qu'elle le repousse et puis de toute manière, que risque t'elle à perdre quelques minutes?

Néanmoins, elle se méfie de cette irruption particulièrement opportune pour lui. Elle se penche dans la travée et cherche à deviner si c'est un coup prévoyant de Toshiro, s'il y a une caméra cachée ou une équipe de prod planquée à proximité, mais non ... rien. Elle reporte son attention sur l'homme qui attend. C'est quand même étrange que ce bon samaritain survienne au moment où elle en aurait le plus besoin. Il est peu probable que ce soit le fruit du hasard qui l'amène comme une solution miracle à son problème actuel. Elle décide donc de rester neutre et polie, tout comme lui.

"Wakyu-shi, je suis honorée de l'intérêt que vous me portez."

Et si après tout, c'était bien le hasard qui était à l'œuvre? S'il était là, il aurait pu entendre leur conversation et profiter de cette opportunité. N'importe quel professionnel aurait fait de même. Elle continua sur le ton de la conversation.

"La semaine dernière, Eiko Tashimara a décroché un contrat publicitaire pour la marque Red Passion, vous vous souvenez des termes du contrat?"


Eiko était une idole connue sous le nom de scène de Tiny Puppet mais n'était pas l'une des plus grandes stars en vogue en ce moment. Elle baignait dans le vivier supérieur de cette industrie mais sans trop briller non plus. Saïki avait elle-même refusé ce contrat, tout comme les stars de son niveau. Red Passion appartenait à Shiro Corp. dont le PDG allait bientôt devoir rendre des comptes à la justice pour abus sexuels sur mineures. Toshiro avait déniché l'info à temps pour éviter une catastrophe médiatique. Seuls les plus débrouillards des agents de star étaient au courant et ne diffusaient pas l'information pour éviter tout problèmes avec la justice.

Elle faisait tourner la carte de l'homme entre ses doigts en l'écoutant. Simple, efficace, élégante, tout comme lui.

"Et en parlant de contrat, comment négocieriez-vous le mien  à venir avec Dark Soul Devil Prods?"


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