Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Voir les derniers messages - Laura

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Voir les derniers messages

Cette section vous permet de consulter les contributions (messages, sujets et fichiers joints) d'un utilisateur. Vous ne pourrez voir que les contributions des zones auxquelles vous avez accès.


Messages - Laura

Pages: 1 [2] 3 4 ... 6
16
Les bas fonds / Re : Lorsque deux prédateurs se croisent... [ Telka ]
« le: mercredi 25 septembre 2013, 21:59:13 »
Tout pourri ? Quoi ? Sa bien aimé se dégagea de son étreinte, et Laura la fixa sans comprendre ;

- Mais ...


Elle l'avait sentit frémir sous ses doigts, soupirer sur ses lèvres... comment ça, tout pourri ?! Elle se serait presque mise en colère, mais elle était trop atterrée pour ça. Pendant ce temps la demoiselle se débarrassait de son grossier tissu : c'était sans aucun toute qu'elle souhaitait continuer ? Ou alors simplement pour se mettre à l'aise ? Tout pourri... le vêtement ? Ça devait être ça. Ouf : Telka était à nouveau dans ses bras. Laura mit un moment à se rassurer et reprendre ses marques. La soudaine brutalité de son amie l'avait quelque peu effrayée, et elle avait cru un instant avoir été rejetée pour incompétence.

L'humaine semblait bien plus volontaire en revanche, si bien qu'elle commença à triturer la robe de sa vis-à-vis avec une certaine fébrilité. Est-ce qu'elle cherchait, elle aussi, à s'introduire sous l'habit ? L'idée ne pouvait qu'émoustiller la Sirène. La jeune fille semblait maladroite, cependant, et peinait à trouver une faille par laquelle se glisser ; Par dessous, bon sang... Ça n'avait pourtant rien de compliqué ! La brune sourit, amusée par les déboires de son amie qui semblait à son tour habitée par une impétuosité aveugle.

- Non, jamais, c'est bien plus supportable ainsi...


La jeune fille avait rebroussé chemin devant la difficulté, et la voilà qui se trouvait à nouveau pendue au cou de sa corruptrice. Elle était adorable. L'air perdu... fragile malgré ses talents pour le combat rapproché. Laura lui saisit délicatement le visage des deux mains, frôlant ses joues d'un mouvement caressant des pouces tandis qu'elle la maintenait avec délicatesse. Elle la couva du regard quelques instants, sans rien dire, afin que chacune puisse lire le trouble de l'autre dans ses yeux. Les siens semblaient vouloir dévorer Telka de leurs iris marrons grand-ouverts. Elle cilla ; elle avait beau diriger l'échange, le croisement de leur regard était intimidant et la faisait se sentir vulnérable face à sa proie...

Elle lui prit à nouveau les lèvres ; ses mains descendirent sur les épaules de son amie, palpèrent la douceur de ses bras, avant d'envahir sa taille et le creux de son dos. C'était un buste mince, dur et chaud, comme Laura n'en avait jamais connu. Il avait quelque chose d'exotique ; différent de ce qu'on pouvait observer chez les Sirènes... mais tout ça avait peu d'importance, quelque part. Quoi que Laura eut trouvé sous les fripes de la jeune fille, elle l'eut gardé et cajolé. Alors qu'elle embrassait la jeune femme, le monde entier tanguait autour d'elles, comme si elles avaient été lancées toutes les deux dans une valse folle. Les mains de l'une formaient un ballet chaotique sur la peau de l'autre et le long de la bande qui lui enserrait la poitrine, cherchant à la défaire de son carcan de tissu. Elle avait conscience qu'un certain déséquilibre allait se créer, lorsque Telka serait effeuillée alors qu'elle même aurait gardé son armure d'étoffe, mais elle en jouerait... et puis son amie n'avait qu'à être plus dégourdie. Comment est-ce qu'on défait cette chose ? Par ici, par là, comme ci, comme ça ? Eurêka !

Le ruban se déroula et glissa le long du corps de plus en plus dépouillé de l'adolescente, laissant apparaitre deux seins timides. Laura s'était légèrement reculée, afin de mieux voir de quelle matière l'humaine était faite ; cette vision mit le feu à ses poudres. Elle se laissa tomber à genoux devant la guérisseuse qu'elle saisit à la croupe et déposa une séries de baisers fiévreux près de son nombril, décrivant un arc pour le contourner, de bas en haut ; le temps d'effectuer ce chemin, le pantalon avait déjà quitté sa place et gisait aux chevilles de sa propriétaire. Laura voulait la voir nue, entièrement nue. Ses deux mains délicates zigzaguèrent sur les deux jambes fines au galbe contracté par la station vertical. Seul un pauvre morceau de tissu protégeait encore la pucelle d'une nudité totale. La séductrice lui laissait un peu de répit et faisait glisser ses lèvres, caressant presque sans le toucher le ventre qui lui était offert.

- Tu es... belle...
lâcha-t-elle dans un murmure plein de dévotion.

Bien sûr qu'elle était belle, magnifique, merveilleuse, parfaite. La Sirène en ressentait une sorte de fascination. Elle était partagée entre l'envie de la souiller et la peur de la toucher ; finalement elle se contentait de la vénérer, un peu. Sans trop le montrer. La bouche entrouverte, comme captivée par le mouvement qu'elle allait elle même exécuter, elle attrapa le dernier vêtement du bout des doigts et l'abaissa, d'un geste calme et régulier.

17
Les bas fonds / Re : Lorsque deux prédateurs se croisent... [ Telka ]
« le: dimanche 22 septembre 2013, 18:57:02 »
La jeune fille semblait surprise, réellement. Il faut dire... qu'il y avait de quoi. Chez les Sirènes comme chez les humains, ce genre de comportement n'était pas courant entre deux femmes... le sourire de l'aventurière disparut, puis revint, et ce fut dans les entrailles de la Sirènes comme une chute puis une aspiration. Elle s'était mise à trembler quelque peu, ces quelques secondes d'attente s'étirant dans un cortège interminable de spéculations ; puis enfin : la joie, la peur, l'excitation, tout à la fois. Telka s'approcha, les lèvres entrouvertes, à la rencontre desquelles Laura se précipita : leurs bouches se heurtèrent avec douceur. La guérisseuse était quelque peu maladroite, tandis que son amie... l'était aussi. Celle-ci aurait voulu se montrer plus sensuelle et lui offrir un baiser plus langoureux, mais ses gestes étaient fébriles et, malgré son expérience en la matière, elle était loin de déployer un art du baiser en mesure de faire honneur à son espèce. Et puis la tête lui tournait... jamais elle ne s'était sentie ainsi. Quelque chose lui disait, au fond, qu'elle venait de trouver ce pourquoi elle avait quitté l'océan. C'était pour cette petite. Celle qui l'avait sauvée, et qui à présent semblait perdue. A la seconde où Laura avait embrassé son front, l'aventurière avait comme perdu sa contenance. C'était maintenant au tour de l'ondine de servir de guide.

Elle s’approcha encore plus, jusqu'à ce que leurs poitrines et leurs hanches se rencontrent, jusqu'à ce que Telka soit forcée de reculer et se trouve piégée, le dos collé au comptoir et le menton relevé. Laura prolongea leur joute labiale ainsi, profitant de sa taille légèrement supérieur pour assoir symboliquement son autorité bienveillante. Elle pouvait sentir la fermeté athlétique de la jeune femme tandis qu'elle se pressait contre elle. Elle tempérait ses ardeurs pour ne pas l'écraser contre l’arête du meuble, et la passion quelle ne pouvait déployer dans un écrasement mutuel de leurs enveloppes charnelles rejaillissait dans l'ardeur de ses baisers. Ceux-ci devinrent progressivement plus lents et plus doux, Laura déployant enfin ses décennies d'expériences en la matière. Elle sentait le soulèvement régulier de la poitrine de sa bien aimé contre son propre buste à chaque inspiration. Elle finit par saisir délicatement la lèvre inférieur de son amie entre ses dents et la maintint captive quelques instants, immobile, comme si elle hésitait sur le sort qu'elle allait lui réserver.

Puis, traçant son chemin par une suite de bécots humides sur la joue de sa dulcinée, elle se dirigea jusqu'à son cou, sous son oreille, pour titiller cette zone stratégique du bout des lèvres. Elle effectuait ses mouvements avec la fluidité d'un pianiste qui connait sa partition par cœur et qui se délecte de l'attention de l'auditoire ; chaque variation dans le souffle de sa captive était une récompense à ses caresses dévouées. Elle commença à descendre le long de la gorge de son amie, embrassant délicatement sa peau... lorsqu'elle perdit l'équilibre. Elle piétina sur place et agrippa le bras de la guérisseuse pour retrouver sa stabilité, et ne put retenir un rire stupide tandis qu'elle se lançait dans une nouvelle étreinte affectueuse.

"Eheh... désolée... oooh... je me sens bizarre..."

Elle fit pleuvoir un déluge de baisers passionnés et hasardeux sur le visage de l'humaine avant de l'embrasser à nouveau sur les lèvres, poussant un grognement d'aise et se blottissant de plus belle contre elle. Pendant ce temps ses mains glissaient sur les hanches et la taille de la religieuse, cherchant un chemin à travers ses vêtements. Elles ne tardèrent pas à le trouver et à faire glisser leurs doigts fins sur la peau de la jeune femme, explorant les courbes de son dos et des ses flans. Elle n'hésitait pas le moins du monde : si Telka avait accepté de l'embrasser, elle ne doutait pas que tous les gestes à venir lui plaisent.

18
Les bas fonds / Re : Lorsque deux prédateurs se croisent... [ Telka ]
« le: dimanche 15 septembre 2013, 18:36:56 »
Elle fixa d'un regard étonné les mains de Telka dans leur mime ; "zwip !". Zwip ? Comment ça ? À tout moment ? Était-ce une blague ? Après tout la jeune aventurière soignait par le simple toucher... Laura imaginait l'angoisse que ça devait représenter, de pouvoir être arrachée à tout moment à sa tranquillité et recrachée dans un endroit inconnu. Comment pouvait-elle vivre ainsi, condamnée à être ballotée de place en place ? C'était comme si elle même ne s’appartenait pas, mais dépendait du bon vouloir de son Dieu, qu'elle continuait malgré tout à juger bon... mais c'était une faiblesse typique de certains humains que d'éprouver de l'amour pour leurs maitres, quels qu'ils soient. Et pourtant cette petite avait l'air tellement différente de ses semblables...

L'anecdote du "vestaire de foot" - du quoi ? - lui fit hausser les épaules, avant qu'elle ne se souvienne de l'attrait que la nudité exerçait sur les humains...

Une femme, totalement nue, entourée d'une horde de mâles... pour une Sirène, cette situation était le pire des dangers à éviter : plus les hommes étaient nombreux, plus il était difficile de les éliminer. Certaines, plus audacieuses, attiraient parfois les marins par deux, et rapportaient à leurs consœurs que cette expérience était plus intense qu'une copulation à deux.

Toujours est-il qu'une terrienne n'avait pas à se soucier de tuer ses amants, et bien que Laura ait toujours entendu dire que les humains étaient monogames, elle pouvait supposer que la guérisseuse ait apprécié ce moment. Après tout, une femme qui disparaissait sans cesse pouvait difficilement être attachée à un homme. Elle ne pouvait s'empêcher de jouer la scène dans sa tête, tout en écoutant son amie parler ; son ventre se noua, tandis que son cœur frappait ses côtes avec ardeur. Telka, haletante, caressée par trois paires de mains, débordée et fébrile. Un mélange de d'excitation de jalousie l'emplissait toute entière : elle imaginait son ami grognant de plaisir, les cheveux collés par la sueur, alors qu'ils la prenaient à tour de rôle... rouge écarlate, sur le point de se tordre de plaisir. Encore plus rouge que Laura à cet instant.

Cette dernière piqua à nouveau vers son gobelet, comme si elle avait peur qu'on lise dans ses pensées.

- Ah, c'était ... tu... c'était pas un peu... trop ?

Elle posa cette question d'un air qu'elle voulait nonchalant, mais sa voix était trop haut perchée et ses gestes trop nerveux pour qu'elle puisse réellement faire illusion. Dans tous les cas, elle voulait en savoir plus, même si cela relevait d'un certain masochisme. Elle fit quelques pas silencieux en direction de la religieuse, jusqu'à se trouver en face d'elle, toute proche, bien plus proche qu'elle n'aurait du l'être lors d'une conversation innocente. Elle ne savait pourquoi, mais elle ressentait une sorte de vertige, comme si sa poitrine envoyait trop de sang dans ses tempes, menaçant de la faire évanouir, comme si on courant imprévisible faisait tanguer le monde autour d'elle. Et malgré ça, elle avait l'impression que tout était sous contrôle, qu'il lui suffirait de se pencher sur la demoiselle et d'y apposer ses lèvres pour lui transmettre son transport.

- Une situation gênante... haha... bien... quand je suis arrivée dans Nexus, j'ignorais ce qu'était une maison... je voyais les gens ouvrir des portes et entrer, puis sortir... j'ai essayé de faire pareil... les portes que je voulais ne s'ouvraient pas... j'ai passé plusieurs heures à tourner en rond, avant de rentrer dans une auberge. Et là je ne savais pas quoi faire. Je me suis juste assise, comme les autres, mais toute seule...

Son histoire, certes, n'avait pas de chute, mais elle avait connu peu de moments plus gênant depuis son arrivée en ville. Et elle ne pouvait pas raconter d'histoire impliquant des Sirènes... de toute façon elle n'avait répondu que pour faire plaisir à son amie qui semblait curieuse. Elle avait bien d'autres choses en tête : elle brûlait d'un désir qu'elle n'avait plus la volonté de contenir à présent ; tant pis, après tout. Elle posa son verre presque vide sur le comptoir, obligée de presque se coller à sa proie pour se faire... et une fois les deux mains libérées, se saisit délicatement de ses épaules minces mais fermes, la couvant du regard.

- Je suis perdue ici tu sais... si tu n'avais pas été là...

Elle stoppa sa phrase. Inutile de préciser ce qui serait arrivé, et de reprendre encore cette conversation. Elle allait en venir au fait, maintenant ; elle approcha doucement son visage pour déposer un baiser, tendre et légèrement humide, sur le front de la jeune femme. Elle se retire ensuite, n'osant même plus respirer et la dévisage d'un regard plein d'espoir. Nul doute qu'au moindre signe de consentement, ou même d'hésitation, elle repassera à l'attaque et dévorera son visage en entier : ses pommettes rosées, son menton si fin et même l'arrête de son nez... et bien sûr, enfin, ses lèvres tant convoitées. Tout y passera et il n'en restera rien, lorsque la faim de la Sirène sera assouvie.

19
Les bas fonds / Re : Lorsque deux prédateurs se croisent... [ Telka ]
« le: samedi 07 septembre 2013, 10:30:50 »
C'est bon, elles étaient sauvées ! Enfin, c'est le sentiment qu'eut Laura quand son amie lui répondit avec calme et la guida avec assurance dans une suite de petites rues. Avait-elle été utile à l'aventurière ?... c'était une question secondaire, mais tout de même, l'impression d'être un fardeau lui était pénible.

Les deux femmes arrivèrent finalement devant une porte surmontée d'un panneau dont la Sirène mémorisa le pictogramme sans que celui-ci n'ait plus de sens pour elle que les écritures qui le complétaient. La brune hocha la tête comme une élève attentive face aux explications de sa guide qui venait de cogner la porte, comme le commandait l'usage chez les humains - du moins pour certaines portes. Elle ignorait ce que signifiait "pieux"... ça devait être une qualité pour la jeune terrienne. Dans le silence gênant qui s'installa ensuite, elle tanguait doucement d'un pied à l'autre, balançant entre la peur de voir un garde surgir à tout moment et l'envie d'entrer à nouveau en contact physique avec la guérisseuse...

Enfin la porte s'ouvrit, laissant apparaitre un vieux mâle minuscule et dégoutant, qui portait les stigmates de
dégénérescence de la vieillesse. Une expression de dégoût à peine perceptible passa brièvement sur le visage délicat de l'ondine ; elle n'avait pu la contenir, et de toute façon l'homme, qui ne la regardait pas directement, ne l'avait certainement pas relevée. Elle avait déjà vu nombre d'humains laids et vieux, voir mal-formés, mais celui-ci l’écœurait particulièrement. Et dans le même temps elle ressentait une sorte de pitié pour cette créature au physique si ingrat. Comment pouvait-il supporter un tel état ? Ne serait-ce pas un soulagement pour lui et ceux de son espèce si l'on mettait tout simplement fin à ses jours ? La vue de cette nature disgracieuse et en incessante désagrégation était difficilement supportable pour la Sirène. Celle-ci lança un regard en coin à son ami, étant soudain étreinte par une certaine angoisse. Est-ce que cette petite humaine au visage si doux allait subir le même sort que cet édenté ventripotent ?... Elle chassa la pensée de son esprit. C'était là des considérations bien lointaines, elle avait d'autres soucis pour l'instant.

Elle se laissa entrainer à l’intérieur ; un intérieur d'auberge comme elle en avait déjà vu, où flotte une odeur qu'elle avait déjà sentie auparavant, mais qu'elle ne parvint pas à reconnaitre. Le maitre des lieux se hâta de déplacer son gras jusque derrière le comptoir afin de se saisir d'une bouteille qu'il présenta aux deux femmes. Du "jus de châtaigne"... Laura se dirigea avec son amie devant le meuble qui les séparait - et s'était très bien ainsi - du petit homme, et saisit son verre qu'elle observa avec circonspection, avant d'en humer le contenu. Une odeur assez puissante se dégageait du liquide : du coup, elle était assez curieuse de savoir à quoi ressemblaient les fameuses châtaignes dont on tirait un jus qui sentait si fort.

Elle se tourna vers Telka et lui sourit légèrement avant de répondre à sa question :

- Non, c'est la première fois que je vois du jus de châtaigne... , puis, adressant un regard timide à leur bienfaiteur si mal fagoté ; merci...

Elle porta le verre à ses lèvre et prit une toute petite gorgée qui lui fit comprendre en quoi ce breuvage était "fort" ; le liquide laissa derrière lui un goût à la fois agressif et sucré sur sa langue, ainsi qu'une sensation de chaleur dans sa gorge. Étrange. Heureusement, en tout cas, qu'elle n'avait bu qu'avec parcimonie...

Elle ne savait pas bien quoi répondre aux questions de cet inconnu dont elle peinait à cerner les intentions, aussi elle se contenta d'opiner du chef pendant que sa seule alliée en ce monde parlait pour elle, tout en sirotant sa boisson pour se donner une contenance. A son grand soulagement, l'homme finit par les laisser à nouveau seules ; son acolyte lui adressa à nouveau la parole, et Laura laissa ses lèvres s'étirer dans un arc radieux, franchement soulagée et heureuse qu'elles soient à nouveau en sécurité, délivrées de la présence oppressante d'un quelconque mâle, poursuivant ou bienveillant. Elle croisa le regard de la jeune femmes un instant puis se détourna, un peu mal à l'aise, camouflant sa fuite oculaire en reportant son attention à son verre. Elle commençait à s'habituer à cette substance, voir même à l'apprécier, non pas pour sa saveur mais pour la chaleur qui se déployait dans son œsophage et son estomac.

Elle reporta son attention sur la discution ; est-ce qu'on viendrait les chercher dans cet endroit ?

- Oui, non... je... aucune idée...


Dans ce lieu si calme, la possibilité d'être à nouveau agressée par des gardes lui paraissait bien lointaine, mais pour autant elle ne savait vraiment pas s'ils auraient l'idée de venir les débusquer ici. Elle jeta un œil au niveau de son verre ; elle en avait "déjà" avalé la moitié. "Au matin, on verra bien ce qu'on fait"... ces mots l'emplissaient de joie et la rassuraient ; elle n'allait pas se retrouver seule à nouveau.

- N'importe quel endroit me convient, du moment qu'aucun homme ne nous veut du mal... mais s'ils viennent jusque ici ?... Qu'est-ce qu'on fait ?

Sa question avait en fait plus pour but de prolonger la conversation que de palier à une réelle inquiétude. Depuis que la peur l'avait quittée, Laura ne pensait plus qu'à une chose : retourner dans les bras de la jeune femme, et peut être l'embrasser : ici, là... dans le cou, sur le visage, sur les lèvres. Elle imaginaient déjà ce visage ingénue prendre une teinte rosée, cette étreinte se faire plus passionnée... elle fit un pas en avant, comme pour s'approcher, mais eut soudain l'impression que son geste était maladroit, et elle stoppa immédiatement sa progression, replongeant le nez dans son verre et se détournant pour promener sa silhouette gracile à travers la pièce d'un air nonchalant. Elle observait tout ce qui était observable autour d'elle, maudissant sa gaucherie. C'était tellement plus facile avec les hommes... Finalement elle pivota à nouveau vers sa cible qu'elle dévisagea en pinçant les lèvres pendant quelques secondes. Elle aurait voulu trouver quelque chose d'intéressant à dire, mais elle se contenta de lancer une petite pique avec un sourire en coin :

- Ton Dieu ne te commande rien en ce qui concerne la manière de dormir, au moins ?

Après tout, Telka semblait beaucoup aimer parler de son Dieu...

20
Les bas fonds / Re : Lorsque deux prédateurs se croisent... [ Telka ]
« le: dimanche 14 juillet 2013, 16:40:38 »
Laura étreignit la jeune fille comme si elle espérait l'absorber en elle, se nourrissant de la moindre odeur, du moindre mouvement, du moindre souffle s’échappant de ses narines. Elle sentait parfois celle-ci frissonner et ne savait à quelle émotion attribuer cette réaction du corps, ne connaissant elle même pas le sens de l'expression "avoir froid" ; les Sirènes ne souffrant pas des basses températures, elle ne pouvait que constater qu'il "faisait froid", sans comprendre la gêne que cela occasionnait à son amie. Peut être celle-ci était anxieuse ? Son attitude ne le laissait pas transparaitre par ailleurs, et puis la jeune Sirène aurait été bien en peine de faire plus qu'elle ne faisait déjà pour la rassurer, n'étant elle même pas dénuée de nervosité.

Enfin Telka finit par parler ; elle semblait savoir quoi faire, et son calme redonna un peu courage à Laura, qui se laissa guider à nouveau dans le dédale des rues où elle ne reconnaissait, pour ainsi dire, plus rien. Ces maisons étaient toutes si semblables... est-ce qu'elles étaient déjà passées par tous ces endroits qu'elle croyait reconnaitre à chaque angle de rue, ou était-ce seulement son esprit qui lui jouait des tours ? Parfois sa guide lui faisait changer de direction brutalement, pour échapper, semblait-il, à une menace invisible. Il fallut un certain temps à la Sirène pour comprendre les enjeux de ces lumières qui indiquaient une lanterne et un danger potentiel. Plus le temps passait et plus l'anxiété s'emparait à nouveau d'elle. Elle la contenait, pour ne pas avoir l'air trop faible et pour ne pas déconcentrer la guérisseuse. Tous ses espoirs reposaient sur elle après tout, et si celle-ci se trouvait incapable de les mener en lieu sûr, Laura ne pourrait rien faire pour les sortir de là : elle avait la désagréable impression d'être une enfant ignorante au milieu d'un monde dont toutes les règles lui échappaient.

Elle ne prêta guère attention, tandis qu'elles avançaient en hâte, à cette prière dont le sens lui paraissait des plus obscurs. Les questions de son amie quant à elles arrivaient à un moment bien étrange... n'auraient-elles pas le temps de se poser ce genre de questions une fois qu'elles seraient à l'abri ? Fallait-il absolument parler de ça maintenant ? Le défilé des rues et des croisements, auquel elle essayait en vain de donner un sens, lui donnait le tournis. Elle répondit néanmoins, d'une voix hésitante. Elle n'était déjà pas une très bonne menteuse, alors si elle essayait en plus de réfléchir à autre chose dans le même temps...

- Je... eh bien sur mon île on apprend aux enfants à chanter très jeune... et ... bon, je suis considéré comme une très bonne chanteuse parmis les miens... il faudra que tu me montres tes chorales d'enfants. Là d'où je viens il arrive que les enfants chantent en accord certaines musiques... elles ont une voix qui... qui s'y prête bien... EH ATTEND !


Elle venait de s'arrêter brusquement, stoppant leur avancée à toutes les deux. De sa main libre elle pointait du doigt la devanture d'un commerçant ; au dessus de sa porte d'entrée pendait un panneau en bois sur lequel était représenté une... chose qui l'avait intriguée lorsqu'elle l'avait aperçue deux jours auparavant. Elle avait passé une bonne minute immobile, à tenter de comprendre ce que l'immonde gravure pouvait bien représenter - il s'agissait en fait d'une chaussure à la forme extravagante, dont la peinture verte commençait à s'écailler salement. Elle jeta son regard en tout sens pour reconnaitre l'endroit, et celui-ci lui apparu enfin clair comme lorsqu'elle y était passée, en plein jour.

- Je reconnais ça ! C'est un... un homme qui fait des chaussures dans cette euh... maison. Nous sommes dans la rue qui... qui... l'auberge du coucher de lune est à quelques minutes, par là bas... et de l'autre côté il y a des gens qui vendent des vêtements de toutes les couleurs, mais je ne sais plus à quelle distance...


Elle se tourna à nouveau vers son amie, espérant voir son visage s'illuminer, bien qu'elle n'eût pas vraiment une idée précise de la valeur de ses indications pour le moins floues.

21
Les contrées du Chaos / Re : Le Torrent [Laura]
« le: lundi 08 juillet 2013, 22:35:59 »
La mer. Laura voulait y retourner plus que tout. Ces dernières semaines avaient été maillées de mésaventures et de déceptions, et le mal du pays était soudain devenu insupportable. Elle n'en pouvait plus de ces villes faites de boîtes où on était constamment enfermé, qu'on ça soit à l’intérieur des boîtes ou entre elles, dans les "rues". Elle n'en pouvait plus non plus de marcher, que ça soit pieds nus comme maintenant, en pestant contre chaque cailloux lui agressant la plante du pied, ou dans des chaussures qui étouffaient atrocement les petons et donnaient à sa démarche une allure grossière. C'était d'ailleurs bien la différence majeur entre les humains et les Sirènes, au delà de leur habitat naturel respectif : les humain étaient grossiers. Qu'ils soient sales ou laids passerait encore ( elle le savait déjà avant de partir explorer le continent ), mais ces gens n'avaient aucun sens de l'esthétique ni de la poésie ! C'était navrant.

Où étaient donc les bâtisseurs conquérants qu'on lui avait décrits ? Quels architectes avaient donc dressé ces tours majestueuses autour et dans lesquelles des paysans crasseux s'abrutissaient d'alcool ? Même leurs femmes étaient le plus souvent de vulgaires pondeuses dénuées de toute grâce. Les jeunes filles semblaient pour une partie d'entre elle, et pour un temps, échapper à ce sort. Et puis quels que soit leurs effort, leurs âmes et leurs corps rentraient lentement dans le moule difforme de leurs ancêtres. Laura en était venue à penser que peut être il existait en réalité plusieurs races d'hommes. D'abord celle des marins grossiers mais aventureux, ensuite celle des paysans, dégénérée, et enfin celle des seigneurs, poètes, architectes, guerriers. Soit cette race avait disparue, soit elle était minoritaire et régnait sur les deux autres.

Ces spéculations la distrayaient tandis qu'elle marchait au bord de la rivière dans le sens du courant. Bientôt celle ci devrait être suffisamment profonde pour que Laura puisse s'y laisser porter sans crainte - car les Sirènes ne sont pas des truites, et le risque de se blesser sur un rocher était bien réel. Notre héroïne avait passé un léger manteau autour de ses épaules, dans le simple but de masquer sa nudité aux humains qu'elle pourrait éventuellement croiser. Un aspect bénéfique inattendu de cette toile était de permettre à sa porteuse de stocker ses aiguilles dans une poche, et ainsi pouvoir marcher les cheveux détachés, ce qu'elle trouvait plus agréable que porter un chignon serré.

Il lui sembla soudain entendre une voix à travers le brouhaha du torrent ; elle se retourna donc et balaya les environ du regard, avant d’apercevoir un jeune homme se débattant pitoyablement contre les flots qui l'emportaient. Elle pouvait le sauver aisément, à condition de plonger maintenant... bah ! Ç'aurait été cruel de regarder ce garçon périr sans bouger. Décision prise : elle laissa choir son vêtement et plongea. En quelques secondes elle avait coupé la route du maladroit et l'avait saisi à la taille pour lui maintenir la tête hors de l'eau, tandis qu'elle même pouvait se permettre de rester immergée. L'étape la plus délicate du sauvetage commençait maintenant ; elle utilisa le battement de ses jambes pour atteindre la berge opposée - la plus proche. Elle réussit à se stabiliser tant bien que mal, ses pieds raclant les galets, et à pousser son protégé à demi sur la terre ferme : celui-ci n'avait plus qu'à s'agripper à ce qu'il pourrait pour que ses jambes ne l'entrainent pas à nouveau dans l'eau. Et s'il n'y parvenait pas... tant pis pour lui. Laura quant à elle fut emportée quelques mètres plus loin, jusqu'à ce qu'elle arrive à prendre appui sur un rocher qui lui permit de s'extraire au courant et se regagner la terre ferme. Elle se redressa et essora calmement ses cheveux, tandis que l'humain, à quatre pattes, toussait comme s'il était à l'article de la mort. C'était peut être le cas, cela dit. Laura attendit quelques secondes que le rescapé reprenne ses esprit, droite comme un I, nue et pourtant dénuée de toute gêne, souriante même.

"Bonne nouvelle jeune homme : tu n'es pas un poisson."

22
Blabla / Re : J'épouse, j'esclavagise, je tue
« le: lundi 20 mai 2013, 22:33:50 »
J'épouse Siegfried pour être première dame d'Allemagne quand il aura repris son Reich en main.
J'esclavagise Lois Lane parce qu'elle est bonne.
Je tue Darthestar parce que... ben il reste que lui. Désolée o/

EDIT : Ohlala la gaffe, j'ai zoublié les noms :

Eva Crimson, Haria, Lucrezia H Nietzsche

23
Dure mais juste ! :p

Nan mais je dis ça sans méchanceté, moi aussi j'écris des trucs ratés régulièrement, mais là ça m'a empêché de jubiler devant la fiche qui était bien pensée par ailleurs, d'où le "dommage".

...

Me regardez pas comme ça je suis une gentille Sirène.

Nan laissez moi partir, nan pas la tête !

Aieuuuuh

T_T

.

24
Blabla / Re : Qu'écoutez-vous en ce moment ?
« le: dimanche 19 mai 2013, 12:55:06 »
Do you like Huey Lewis and The News? Their early work was a little too new wave for my tastes, but when Sports came out in '83, I think they really came into their own, commercially and artistically. The whole album has a clear, crisp sound, and a new sheen of consummate professionalism that really gives the songs a big boost. He's been compared to Elvis Costello, but I think Huey has a far more bitter, cynical sense of humor. In '87, Huey released this, Fore, their most accomplished album. I think their undisputed masterpiece is "Hip to be Square", a song so catchy, most people probably don't listen to the lyrics. But they should, because it's not just about the pleasures of conformity, and the importance of trends, it's also a personal statement about the band itself.

HEY PAUL !

25
Le coin du chalant / Re : drug me baby, drug me baby, drug me to hell !
« le: vendredi 17 mai 2013, 18:43:29 »
Toi tu vas avoir des problèmes :3

26
Prélude / Re : Lisa Hicks, représentante de Rêve d'un jour.
« le: jeudi 16 mai 2013, 17:04:20 »
J'trouve le principe du personnage super bien trouvé !

C'est dommage que y'ait des passages un peu ratés niveau de l'écriture genre "Après quelques questions par-ci par-là, elle le retrouva et alla le trouver. Au début, le père ne la croyait pas. Ensuite, il avait des doutes et enfin il la crut."

Et eeeuh bienvenue  o/

27
Les bas fonds / Re : Lorsque deux prédateurs se croisent... [ Telka ]
« le: mercredi 15 mai 2013, 22:01:40 »
L'esprit de Telka semblait ailleurs. Laura n'avait pas l'habitude de provoquer de telles réactions chez les femmes, mais après tout, peut être que celle-ci était sensible à la musique. Peut être même qu'il y avait là une faille à exploiter... enfin ça n'était pas le moment d'y penser, car déjà la guérisseuse était sur pieds et l'entrainait par la main à travers les couloirs et les rues. Marchant d'un pas vif dans les allées mal éclairées, la peau caressée par la fraicheur de la nuit, la Sirène avait l'impression étrange que leur escapade n'était qu'un jeu, et que finalement rien de bien dangereux ne s'était passé. Elle ne gardait aucune marque des coups qu'elle avait reçus, et ses mésaventures lui paraissaient quelques peu irréelles. Elle suivit sa complice jusque dans la ruelle que celle-ci avait élue refuge provisoire.

Le compliment de la jeune femme traça une un sourire sur son visage. Certes elle avait déjà entendu ce type d'éloges venant d'humaines, mais l'opinion de celles-ci lui importaient peu. Aujourd'hui c'était bien différent, elle était à l'affut du moindre signe d'approbation. Elle tenta de rester légère bien que les questions de la guérisseuse soient à la fois gênante et excitante. La prudence l'incitait à ne pas s'étendre, mais elle brulait d'envie de révéler sa nature. Elle en avait assez de devoir mentir. Elle répondit d'une voix presque enjouée :

-Merci, je... ça me flatte, vraiment. Si ça peut te rassurer, elle n'a de pouvoirs que sur les hommes. Tu peux l'écouter sans crainte... enfin je t'en parlerais plus amplement si tu veux, si on en trouve le temps.

Tout cela risquait bien sûr de la conduire à la question épineuse de ses origines, mais elle ne pouvait pas parler beaucoup d'elle même en évitant le sujet, et si Telka avait entendu des choses sur les Sirènes, ne serait-ce qu'en tant que créatures imaginaires, elle ne tarderait pas à faire le lien de toute façon.
 
De plus Laura était touchée par cette soudaine démonstration d'affection, et elle eut du mal à rester stoïque lorsque les mains de la jeune femme se saisirent des siennes. Tant de reconnaissance... c'était plus que tout ce qu'elle aurait pu imaginer quelques minutes auparavant. A vrai dire elle ne se souvenait pas avoir été confrontée à un tel regard au cours de ses quatre décennies. La Sirène pataugeais dans le bonheur.
 
-Oh tu sais... je ne pouvais pas te laisser là alors que tu m'avais sauvé la vie deux fois. Je ne veux pas que tu te sentes obligée envers moi.
 
Malgré la sobriété de sa réponse, elle ne pouvait empêcher sa voix de trembloter. Le cœur battant, elle avait refermé ses mains sur celles de Telka et s'était approchée alors qu'elle parlait, un peu malgré elle. Elle était maintenant trop près pour que sa position ne soit pas ambiguë, son corps à quelque centimètres de celui de la guérisseuse qui ne pouvait reculer. Elle n'avait qu'à pencher la tête pour capturer ses lèvres... son esprit répétait le mouvement sans cesse, sans que jamais son corps ne passe à l'action. Si elle avait osé, si elle avait été sûre... elle aurait dévorée l'ingénue à l'instant. Un demi pas en avant et leurs bustes seraient collés l'un à l'autre. Elle n'avait qu'un geste à faire pour passer ses mains sous la tunique de l'aventurière... elle déglutit et se reprit. Elle ne pouvait pas tenter sa chance ici et maintenant ; elles n'étaient pas en sécurité, et rien ne lui garantissait que son amie ne ressente ne serait-ce que le dixième de la passion qui l'habitait, elle. Elle se contint, au prix d'un effort presque physique et reprit d'une voix plus basse et assurée ;
 
-Je ne connais pas grand chose aux villes... tu penses qu'ils vont nous poursuivre ? Est-ce qu'on va devoir se cacher ?

28
Laura se laissa envelopper par l'étreinte de sa maitresse, et ferma les yeux. Elle ne voulait plus partir, plus jamais. Il le faudrait bien, mais pour l'instant elle préférait penser que l'Elfe la garderait entre ses bras pour l'éternité. Et puis ce qu'elle était venue chercher sur la terre ferme existait, elle le savait maintenant. Elle embrassa le visage de Tinuviel et frotta sa joue contre la sienne.

-Je reviendrais, c'est promis...

C'était peut être une promesse en l'air, elle n'en savait rien, mais elle l'avait faite sans réfléchir, et sur le moment elle se sentait sincère. Elle se serra plus encore au corps de son amante et ne dit plus rien ; il n'y avait de toute façon plus rien à dire. Elle se laissait bercer par la respiration régulière de l'Elfe, son esprit vagabondant d'une pensée à l'autre. Ce moment était parfait, et pourtant elle ne se sentait pas réellement sereine : elle avait toujours faim. Son besoin d'homme la reprenait déjà, impossible à ignorer, la narguant comme une douleur sourde qui l'empêcherait de profiter de l'instant. Laura ne dit rien, et ne bougea pas un cil ; malgré son inconfort, elle voulait garder sa maitresse contre elle le plus longtemps possible. Si elle même ne pouvait savourer leur enlacement, elle ne voulait pas briser le repos de son aimée.

Finalement, la sensation de faim se calma - elle reviendrait, comme toujours - et la Sirène se sentit apaisée. Son esprit dériva lentement et elle finit par s'endormir, blottie comme une enfant contre Tinuviel.

29
Les bas fonds / Re : Lorsque deux prédateurs se croisent... [ Telka ]
« le: samedi 11 mai 2013, 00:14:23 »
Les quelques secondes qui suivirent furent des plus troublantes pour notre héroïne. L'angoisse l'étreignait déjà, et à peine avait-elle prononcé son serment qu'elle songeait à le trahir. Une femme plus hardie n'aurait pas hésité une seule seconde et aurait porté secours à son amie, mais comprenez que chez celles de son espèce, le courage et l’abnégation sont des qualités qui font trépasser leur porteuse avant les vingts ans. Laura était ce que la plupart des terriens qualifieraient de lâche ou d'égoïste. Cependant une jeune fille aux attraits inexprimables reposait entre ses bras, semblant ne pas vouloir s'en dégager. Et la Sirène se sentait partir hors d'elle même, prête à tout pour préserver cette beauté de tout ce qui pourrait lui vouloir du mal. Pour la première fois de sa vie, quelqu'un avait besoin d'elle. Quelqu'un dont l’existence lui était précieuse avait vraiment besoin d'elle. Et malgré son angoisse, elle goutait une sorte de bonheur précaire, la joue collée aux cheveux de sa protégée.

Celle-ci finit pourtant par se soustraire à leur étreinte avant de se diriger vers le seau en lui demandant de se retourner. La Sirène resta perplexe quelques secondes avant de comprendre et de pivoter sur elle même, dégoutée. Comme si utiliser des latrines n'était pas suffisamment... elle n'avait pas de mot pour décrire la manière dont les humains étaient forcés de s'organiser avec leurs excréments. Elle eut donc droit à un spectacle sonore quelque peu gênant. Mais au moins ça n'était que de l'urine...

Laura reprenait ses esprits. Heureusement qu'elle était entrainée à faire taire son empathie, sinon elle aurait déjà agi de manière inconsidérée. C'était typiquement le genre de piège auquel les siennes devaient échapper lorsqu'elles s'unissaient à un homme. La piège de l'affection démesurée. Ici en fait, quelle différence ? Elle s’éprenait d'une femme, et elle avait failli risquer sa vie. La même erreur. Bien sur, elle n'avait pas eu l'intention de s'immoler. Ça n'était pas un sacrifice, plutôt un pari. Toujours est-il...

Elle entendit à nouveau le bruissement de la tunique de Telka et en déduisit qu'elle pouvait se retourner. Celle-ci la fixait toujours avec bienveillance. Laura détourna le visage, saisie par la culpabilité, et sa belle justification s'écroula aussi vite qu'elle avait été montée : elle n'était pas prudente ni même méchante en se rétractant au dernier moment, uniquement peureuse et méprisable. Comment pourrait-elle regarder la jeune femme dans les yeux après une telle bassesse ? S'il eut été trop tard pour se rattraper, elle se fut jetée à genoux en demandant pardon... mais elle n'avait rien encore à se faire pardonner. Et ça n'arriverait pas. Elle n'allait pas se dégonfler.

Le cœur battant, elle se précipita vers la guérisseuse et l'attrapa par le poignet pour la mener jusqu'au mur du fond de leur cellule, en face de la porte.

-Assied toi là, dit-elle simplement, d'un ton assuré malgré sa voix légèrement flageolante, ne dis rien.

Elle se dirigea elle même vers le centre de la cellule et s'y assit. Ainsi, si un garde ouvrait le volet du judas pour y jeter un œil, il verrait la silhouette de la prisonnière la plus jeune dans l'obscurité, au fond de la cellule, et distinguerait nettement la plus désirable des deux captives, de profil, éclairée par la lune.

Laura passa les bras autour de ses jambes, et ferma les yeux en se balançant doucement d'avant en arrière, comme pour se bercer elle même. Elle se contraint à respirer posément, puis se mit à fredonner un air à peine audible entre ses lèvres, qu'elle prit le temps de s'approprier. Un vieil air mélancolique que toutes les Sirènes connaissaient. Calme, elle laissa sa voix gagner en amplitude, peu à peu. Ces subtilités n'étaient évidement pas audibles par ses geôliers, mais elle avait besoin de ce rituel pour se laisser habiter par les émotions qu'elle voulait exprimer et déployer son art au maximum. Et puis elle chantait aussi un peu pour Telka. Sa récitation vibrait entre les murs dans leur cellule, douce et triste, mais de plus en plus puissante. Et plus elle gagnait en intensité, plus cette mélopée se drapait d'accents surnaturels qu'aucune gorge humaine n'aurait pu produire, comme si Laura n'avait pas besoin de hausser la voix pour que celle-ci résonne avec force. Pendant plusieurs minutes elle joua avec cette mélodie, jusqu'à ce qu'elle entende un bruit de bois glissant sur du metal : gagné. Elle ne tourna pas la tête et continua à chanter quelques instants, comme si elle ignorait qu'on l'observait de derrière la porte, patiente. Cependant celui-ci ne semblait pas disposé à entrer... elle tourna donc la tête en direction de la porte ; le judas se referma aussitôt. Interrompant son chant, elle se redressa et s'approcha pour aller frapper doucement contre le panneau de bois :

-S'il vous plait... vous êtes là ?

Le judas s'ouvrit à nouveau, laissant apparaitre le visage d'un de leurs ravisseurs. Il était bouleversé. Si son expression n'était pas si sincère, Laura en aurait ri : cette brute épaisse qui était prête à la violer un peu plus tôt semblait hésiter à admettre sa subite sensibilité.

-C'est vraiment... vraiment...
-Merci, je suis touchée.

Elle lui sourit à travers l'ouverture et, reculant d'un pas, se remit à fredonner : une mélodie bien plus sensuelle, plus insidieuse et beaucoup mieux maitrisée. Des années de pratiques dans le registre... de derrière la grille, elle pouvait voir l'expression de sa proie changer lentement. Tel un cuisinier, elle tentait de doser les émotions qui quittaient ses lèvres, craignant d'ajouter la pincée de sel qui mènerait à la catastrophe.

Soudain le garde baissa les yeux, et elle l'entendit fouiller fébrilement son trousseau de clef. Elle se força à ne pas paniquer. Écartant sans ménagement la porte de sa route, le garde s'engouffra dans la cellule. Il resta planté là, droit comme un piquet, pendant deux bonnes secondes, les yeux rivés sur la Sirène. Celle-ci n'avait pas d'idée précise de ce qu'il allait finir par faire, mais son intuition lui disait que lui même n'était pas décidé. La seule chose qu'elle craignait était qu'il décide de la prendre brutalement, auquel cas elle n'aurait pas pu l'arrêter. Elle prit alors les devant et se jeta à son cou pour l'embrasser avec toute la tendresse dont elle était capable - pas tellement envers un tel énergumène, à vrai dire. Celui-ci répondit fougueusement à son baiser en plaquant ses grosses mains dans son dos.

-Désolé, souffla-t-il, t'es innocente toi, on va te faire sortir bientôt...

Laura n'osait plus bouger, de peur de mettre par accident le feu aux poudres. Il était bienveillant pour l'instant, mais si le désir prenait le dessus...

-C'est pas grave... écoute, calmes toi... tu ne veux pas t’assoir ?


Non bien sur il ne voulait pas. Il n'allait pas la lâcher si facilement, et puis il devait encore avoir un minimum conscience de ses responsabilités. Bon. Elle enfoui son visage dans son coup comme Telka l'avait fait avec elle précédemment, et lui murmura :

-Restes un peu avec moi d'accord ?
-...je devrais pas être là...

Malgré sa faible protestation, l'hypnotisé ne fit pas un mouvement pour se dégager ; au contraire ses mains se faisaient de plus  en plus baladeuses. Alors Laura se mit lentement à fredonner air apaisant tout en tentant d'ignorer la main qui passait sous sa robe pour caresser ses fesses. Finalement, il sembla que les ardeurs de l'homme se calmaient, et celui-ci ne tarda pas à resserrer son étreinte sur la prisonnière, jusqu'à y laisser reposer une partie de son poids, tout en chuchotant des paroles insensées où il était question de maisons, d'enfants, de la mer et de couchers de soleil. Enfin, il posa son front sur l'épaule de la Sirène et sa respiration se fit plus régulière. Laura sentit alors la carrure de son geôlier peser sur elle ; elle le retint de toutes ses faibles forces, mais il s'affaissa malgré elle sur les genoux, et elle ne put que l'accompagner pour chuter avec lui dans une douceur toute relative. Enfin, il dormait, c'est tout ce qui comptait.

Elle caressa machinalement les cheveux du mâle endormi, avant de se souvenir qu'elle lui vouait une haine profonde. Alors elle s'extirpa lentement tout en chantonnant sa berceuse, pour se remettre sur pied et se retourner vers sa complice d'évasion en époussetant sa robe et ses bras. Elle aurait dû être fière de sa réussite, et pourtant elle se sentait plus ridicule qu'autre chose.

30
La jeune femme avait-elle apprécié la caresse ? Laura n'en avait pas la certitude, mais elle était plutôt optimiste. Elle hésitait à se montrer un peu plus téméraire : aurait-ce été trop rapide ? Installer un certain confort entre elles était peut être le meilleur moyen de faire tomber la guérisseuse dans ses filets. D'un autre côté, ce contact ne durerait peut être pas éternellement... Quoi qu'il en fut, les paroles de son amie bouleversèrent ses priorités ; la Sirène n'avait jamais entendu parlé d'un pouvoir si puissant auparavant. Cela allait à l'encontre de toutes les lois naturelles... mais enfin, elle pouvait le concevoir. En revanche l'idée que Telka puisse être maltraitée lui était intolérable.

Elle ne pouvait interpréter le verbe "supplicier" que d'une seule manière : c'était une tournure pudique pour exprimer ce qui avait failli leur arriver lors de leur arrestation. Laura imaginait, la gorge nouée, leurs ravisseurs promener leurs gros doigts sans tact sur le corps de la jeune femme pour en évaluer la fermeté, la rabaissant de leurs rires gras. Rien que cette pensée lui faisait serrer les dents... Et cela pouvait arriver à tout moment, avec ou sans elle. Elle se mit à craindre que les gardes ne reviennent d'un instant à l'autre pour lui arracher son amie des bras. Quelle expression prendrait le visage de cette aventurière si stoïque lorsqu'elle serait abusée par l'une de ces brutes ? Laura ne pouvait pas admettre que cela se produise. Elle devait la protéger. Elle resserra son étreinte et répondit simplement d'un voix faible :

-Non.

Elle était prête, dans son emportement, à risquer de dévoiler son identité en chantant pour amadouer leurs gardiens. La jeune fille qui venait de se blottir dans son coup ne la trahirait pas, elle en était certaine.

-Rien ne me vient... mais ça ne sera pas nécessaire. Je vais te faire sortir d'ici. Personne ne te touchera.

Elle avait parlé d'une voix légèrement tremblante. Oui, elle avait peur de ce qu'elle allait devoir faire ; les actes de bravoure n'avaient jamais été son fort. Et puis elle n'avait pas encore d'idée précise de la manière dont elle allait parvenir à ses fins. Si l'un des hommes lui résistait, qui sait ce qui pourrait lui arriver ? Elle ressentait le vertige de celui qui s'apprête à se jeter dans le vide : si elle réfléchissait avant de sauter, elle allait renoncer.

Pages: 1 [2] 3 4 ... 6