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Messages - Jane Watson

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Salles de cours et bibliothèque / Re : Le grimoire magique [Sayaka Kamatachi]
« le: mercredi 17 juillet 2013, 18:47:26 »
Jane n’avait pas de temps à perdre. Elle oublia totalement de réserver son livre, car elle ne voulait qu’une chose : rentrer chez elle, et faire ses petites expériences. Ce qu’elle regrettait surtout, avec ses expériences, c’était de ne pas avoir de cobaye pour essayer ses potions... Et, depuis sa tentative avec Alexeï Dayinski, elle ne tenait pas à réitérer ce risque. Elle espérait que les indications contenues dans ce grimoire lui permettraient de stabiliser des formules, de les affiner. Impatiente, Jane était donc sortie de la bibliothèque, sans que personne ne cherche à la retenir. Elle s’engageait dans le couloir, se rapprochant de l’escalier, quand une hystérique l’interpella

«  Hé, toi ! s’exclama une femme, amenant Jane à se retourner. Tu compte faire quoi exactement avec ça ? T'as pas suffisamment de monde à tes pieds encore ? Tu veux quoi, dominer l'univers peut être ? »

C’était qui, cette folle ? Jane la regarda, interloquée. De quel droit est-ce qu’elle osait lui parler, déjà ? Jane Watson la regarda en clignant des yeux, peinant à croire qu’on osait ainsi lui parler. Jane ignorait alors totalement que cette nana était celle qui avait tenu le livre, car elle n’avait même pas regardé son visage. Jane Watson fonctionnait ainsi. Elle se moquait totalement des autres, et prenait ce qu’elle voulait. Nell était la seule exception dans le petit monde égocentrique et arrogant de Jane Watson. Sa grande sœur était réellement pour Jane sa seule famille, la seule qui se soit jamais occupée d’elle, la seule devant laquelle elle se permettait de pleurer, d’avouer ses faiblesses, et d’obtenir un réconfort sincère. Le reste du monde n’était qu’hypocrisie, faux-semblants et politesse cordiale. On disait de Jane qu’elle était insupportable, mordante, une véritable peste, mais elle estimait juste être honnête et sincère. Elle avait son petit tempérament, oui, mais elle disait volontiers ce qu’elle pense.

Pour l’heure, Jane voyait une camarade de classe qui l’ennuyait, et la mémoire lui revint rapidement. Kamatachi... L’une des pointures du lycée, qui bataillait pour le podium, aux côtés d’une autre tête à claques, Shii. Une pauvre cloche sans intérêt qui croyait encore que la réussite sociale passait par l’obtention de belles notes et d’un joli dossier scolaire. Jane était bien placée pour savoir que, dans ce monde de faux-semblants et de mensonge, seul l’argent comptait. C’est ce que disait La Fontaine, et c’était vrai. C’était triste, mais c’était ainsi. Peu importe votre niveau de culture, votre diplôme, tout dépendait de l’épaisseur de votre compte en banque. La reconnaissance sociale se limitait aux vêtements qu’on portait, au cash qu’on pouvait allonger, et aux faveurs qu’on pouvait accorder. Le monde des affaires, fondamentalement, se résumait à ça : des faveurs entre hommes d’affaires, des sièges qu’on achetait pour les sénateurs et autres parlementaires, afin qu’ils appuient des lois allant dans le sens de la dérèglementation des finances, et l’abaissement des degrés de protection auxquels les masses ignares pensaient pouvoir prétendre. C’était une tromperie, un immense jeu de dupes. Les notes, la réussite scolaire, le concept même de méritocratie, c’était le nouvel opium du peuple. Une manière de dire aux gens qu’il était possible de rectifier le tir, que des gueux arrivaient à gravir l’échelle sociale, mais, sur une population de 10 000 bouseux et culs-terreux, seulement 1 ou 2 arriveraient un jour à sortir dans un costume trois-pièces flambant neuf.

« Mais qu’est-ce que tu me veux, là ? s’exclama alors Jane. D’où tu me parles, comme ça, là, la gueuse ? Retourne bosser tes maths’, et fous-moi la putain de paix ! »

C’était direct et honnête. Jane se retourna, et reprit sa marche. Elle avait l’impression que tout le monde s’y mettait, aujourd’hui.

*C’est la journée des cons ou quoi ? Qu’est-ce qu’ils ont tous à me faire chier ?*

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Les alentours de la ville / Re : Réveil... || PV Jane Watson
« le: mercredi 17 juillet 2013, 18:47:11 »
L’homme lui sortit le regard de Chuck Norris pour intimer à Jane le silence... Mais c’était visiblement mal connaître Jane Watson. Elle avait toujours trouvé que Chuck Norris était un pouilleux, et que son regard de tueur faisait tellement cliché qu’il donnait plutôt envie de rire qu’autre chose. Elle continuait donc à protester et à copieusement injurier l’homme, qui courait à toute allure dans la rue. Fort heureusement, l’hôpital était dans les hauteurs de Seikusu, un choix stratégique, qui permettait de rapidement accéder à l’autoroute urbaine, et donc de rejoindre en quelques minutes le cœur de la ville, en évitant les embouteillages le long des boulevards.

« Hey, attention ! s’exclamait un piéton paniqué en manquant tomber au sol pour éviter le psychopathe.
 -  Au secours, on me kidnappe ! hurlait Jane à l’attention des patients.
 -  Appelez la police !
 -  Mais il est fou, ce type!
 -  Remuez-vous, bande d’handicapés mentaux, sortez-vous les doigts du cul, et appelez les flics, ce taré va me violer !! »

Mais ces cons de piétons ne réagissaient pas. L’homme courut au milieu de la route, faisant piler et klaxonner plusieurs voitures. À dire vrai, certains piétons avaient été plus attirés par la vue de la culotte de Jane qu’autre chose. Le mercenaire fila entre les arbres, s’enfonçant dans la forêt entourant Seikusu, et finit par la relâcher. Jane tomba les fesses sur le sol, en poussant un petit cri, et resta à terre, furieuse, en relevant la tête.

Ce type était une vraie montagne, costaud, avec un air de serial killer sur le visage. Une vilaine cicatrice courait le long de son œil gauche, et elle l’imaginait volontiers en tueur en série, torturant des dizaines de femmes en poussant un rire gras et en violant leurs cadavres. Pauvre Jane, elle n’avait vraiment pas de chance ! Voilà qu’elle était tombée sur un cinglé qui avait décidé de la capturer. Ses chances de survie étaient minces, et Jane allait devoir ravaler sa colère pour qu’il ne lui brise pas les cervicales. Cependant, sa colère était la manière avec laquelle elle exprimait sa peur. Si seulement elle maîtrisait un peu mieux la magie, elle aurait pu se défendre bien plus facilement contre ce monstre... Elle entreprit de lentement se réveiller, époussetant ses vêtements, tandis que l’homme lui avoua qu’il ignorait totalement où il était.

*À coup sûr, il s’est échappé d’un asile... Cette ville regorge de tarés et de psychopathes, de toute manière... J’aurais du rester en Californie, c’est bien mieux là-bas, on bouffe comme des vaches, on roule en limousine, et les flics ne sont pas des peigne-culs payés à rien branler de la journée.*

Un avis largement biaisé, mais Jane avait peur. Elle s’écarta un petit peu, résistant à l’envie primaire, et typiquement humaine, de fuir. Ce connard le retrouverait, mais une femme moderne avait d’autres tours dans son sac. Elle avait toujours son portable, et devait se débrouiller pour l’allumer. Quand Nell saurait qu’on l’avait enlevé, elle s’adresserait à l’ambassade, et on utiliserait la géolocalisation pour identifier les signaux de son portable. Elle savait que ça existait, pas parce qu’elle l’avait vu à la télé, mais parce que Nell le lui avait dit. Nell était à la fac’, et elle avait comme ami un type qui faisait du droit, et qui lui avait parlé d’une histoire où la police avait utilisé une géolocalisation par téléphone portable. Et ça, ben, c’était la classe !

« Ben... On est... À Seikusu, vous savez ? La ville des cinglés et des trucs bizarres... Dans la préfecture de Kyoto... Au Japon... »

Elle avait l’impression de lui parler chinois. Mais c’était qui, ce mec ? Il était aussi costaud que trois agents du SWAT réunis en un seul corps, aussi rapide que cinq coureurs olympiques, et il avait l’air de débarquer d’un autre monde. Est-ce que son coup sur la tête avait été plus fort que ce que Jane pensait ?

« En Asie... La Terre... Nan, ça vous dit rien ? »

Rien, visiblement.

« Vous savez, ce n’est pas parce que vous êtes amnésique que ça vous donne le droit de kidnapper de jeunes filles innocentes et de tuer des gens. C’est mal ! »

Bon, Jane n’était sans doute pas la personne la mieux placée pour parler de moralité, mais il fallait bien que quelqu’un le fasse, après tout.

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Salles de cours et bibliothèque / Le grimoire magique [Sayaka Kamatachi]
« le: mardi 16 juillet 2013, 13:19:50 »
« Naaan... Ouais, ouais, Nell, mais... Hey, mais merde quoi, tu m’as pris pour qui ? »

Jane avançait le long des rangées de la bibliothèque du lycée Mishima, discutant au téléphone avec sa sœur aînée, Nell Watson. On était Mercredi après-midi, et, comme tous les Mercredis après-midi, les lycéens n’avaient pas cours. Du moins, théoriquement... En réalité, le système éducatif japonais était tellement élitiste qu’on voyait rarement les lycéens dehors. Ils préparaient les concours d’admission aux universités, extrêmement difficiles. Comparé au système éducatif occidental, le système éducatif japonais était un tout autre monde, assez effrayant. La bibliothèque était donc remplie d’élèves nerveux, qui bossaient à fond, révisant leurs cours, mais préparant aussi leurs concours. Jane, quant à elle, discutait joyeusement au téléphone. Nell était à la fac’, et voulait que Jane rentre rapidement, afin de faire le ménage, ce à quoi Jane s’opposait. Elle tenait en effet à réserver un livre qui n’avait pas été disponible pendant une semaine, à cause d’une petite greluche qui l’avait pris pour elle.

C’était un livre qui, d’après ses informations, comprenait des informations sur l’alchimie, un domaine dans lequel Jane essayait de s’améliorer. Elle voulait confectionner des fioles et des potions magiques susceptibles d’influer sur le comportement des autres, et, après ses premiers essais, plutôt concluants, elle aspirait à se perfectionner dans ce domaine. La magie était comme un arbre avec de nombreuses sous-disciplines, et elle ne se voyait pas se lancer dans les sorts, bien trop complexes selon elle. Les potions, ça lui parlait plus.

Irrité, un élève leva la tête vers elle.

« Est-ce que tu peux baisser le ton ? »

La réponse de Jane fut assez rapide. Un joli doigt d’honneur dressé pour le plouc qui venait la déranger, tandis qu’elle avançait le long d’une allée. Elle écarta sommairement une femme qui la gênait. Cette dernière protesta, et Jane rétorqua rapidement :

« T’as qu’à bouger ton gros cul au lieu d’encombrer le chemin ! »

Jane se rendit vers le rayon où, d’après le catalogue, il y aurait le bouquin, mais ne le trouva pas. Elle pesta, raccrocha au nez de Nell, écartant les livres, mais ne le vit pas.

« Fuck ! jura-t-elle, mécontente. Mais où est ce putain de livre de merde ?! »

Elle regarda à la rangée du dessous, ne vit rien, puis releva la tête, saisie d’une intuition. Elle se rendit vers les tables et les bureaux de lecture, et se rapprocha des lycéens, attrapant sans ménagement leurs livres, avant de les balancer sur la table en constatant que ce n’était pas celui qu’elle recherchait.

« Hey !
 -  Mais je bosse, moi ! protestèrent les studieux élèves.
 -  Va te faire sodomiser par un gorille », répliquait distraitement Jane, avec son tact naturel.

Elle continuait son petit tour, et finit par arracher un livre d’une fille avec de longs cheveux, et sourit en constatant que c’était le bouquin qu’elle recherchait.

« Ah, enfin, je te retrouve ! »

Sans plus de cérémonie, elle l’attrapa, et s’écarta. Elle ignorait qui l’avait pris, mais c’était sans grande importance. Jane commença à le feuilleter, voyant une série de schémas, de fioles, et d’équations. Voilà des mots qui lui parlaient !

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Se farcir Jane n’était pas une mince affaire, et la plupart des surveillants avaient abandonné l’idée. Quand ils voyaient Jane en train de faire une bêtise, ils effectuaient ce que la procédure recommandait : un mot, une heure de colle, et basta. À quoi bon s’énerver ? Jane était intouchable, et ils le savaient. Le conseil d’administration n’excluait jamais, par peur que les représentants légaux d’un élève exclu aillent saisir une commission disciplinaire afin de contester cette expulsion. Plus que tout, l’administration de Mishima craignait que la société civile ne s’intéresse de trop près au lycée. Mishima tenait à éviter la multiplication de scandales sexuels. Que le lycée ne soit pas déjà fermé tenait, en soi, du miracle. Et, vu le côté casse-bonbons de Mlle Watson, il était certain qu’elle n’hésiterait pas à saisir la justice. On appliquait donc simplement la procédure. Les heures de colle ne servaient à rien, ni les mots, vu qu’ils étaient lus et signés par Nell Watson, qui avait déjà couché avec plusieurs des surveillants, ces derniers étant généralement des étudiants finançant leurs études à l’aide de ce boulot. Or, Nell était une étudiante frivole, qui passait la plupart de ses soirées en boîte, ou dans des clubs où les téléphones portables étaient laissés à l’entrée.

Malheureusement, il avait fallu que Jane tombe sur la Texane. Ils étaient hargneux, les Texans. À force de manger du bœuf et d’aller chercher des puits de pétrole, ils avaient appris à savoir se battre bec et ongles, à montrer les dents. Cette pionne était têtue, et n’allait pas la laisser tomber. Non, elle avait trouvé son os à ronger, et elle allait s’y cramponner. Foutus Texans !

« T'as déjà pensé à faire de la politique ? Tu ferais fureur lui recommanda-t-elle.
 -  Si c’est pour serrer la main des cons, je préfère m’abstenir, j’en vois déjà assez comme ça » rétorqua, du tic-au-tac, Jane.

Non, elle préférait faire quelque chose qui importait vraiment. Elle ne tenait pas à être une populiste à la Sarah Palin, un faiseur de promesses à la Barack Obama, elle voulait un boulot intéressant, où elle pouvait avoir une certaine influence : richissime femme d’affaires, trader, ou une sorcière surpuissante... Elle serait la secrétaire du Président, et contrôlerait ce dernier à distance, à l’aide de ses filtres d’amour, et prendrait ensuite le pouvoir. Et on lui lécherait les pieds. Elle y tenait.

La carte de la moralisation ne fonctionnant pas, Marlène changea de cartouche, et opta pour la menace... En menaçant Jane d’aller saisir la police pour trafic de stups’. Jane fut, pour le coup, surprise. C’était... C’était totalement inattendu ! Elle cligna des yeux, hébétée, ne sachant pas quoi répondre sur le coup. Marlène se permit de sourire, persuadée, probablement en voyant la surprise dans les yeux de Jane, d’avoir de l’ascendant psychologique sur elle.

*Elle ne peut parler que de mes fioles...*

Quand elle était en colle, Jane sortait ses cahiers, et en profitait pour réviser ses formules magiques. La magie, en effet, était un art extrêmement pointilleux, une science particulière, avec ses règles. La magie était exigeante et difficile, et les fioles qu’elle avait étaient des fioles magiques, qu’elle améliorait et renforçait, et amenait avec elle, par habitude, profitant des pauses pour les étudier.

« Est-ce des menaces ? demanda lentement Jane Watson, la respiration lourde. Tu sais ce qui est arrivé au dernier qui m’a menacé ? Il est à l’infirmerie, là, et on essaie de sauver ses couilles, ou le peu qu’il en reste. Tu crois qu’on peut me menacer impunément ? Mais tu te prends pour qui, toi, hein ?! T’es qu’un putain de pion de merde ! »

Jane s’emportait, les joues légèrement rouges. La prendre de front, c’était s’assurer de la voir s’énerver. Pour elle, Marlène n’était qu’une simple surveillante, qui se permettait, comble du culot, de la menacer ! Est-ce qu’elle se rendait compte seulement à qui elle s’adressait ?! Elle était Jane Watson !

« Tes menaces, je me torche le cul avec. Je me dope pas, okay ! Et je refourgue pas de cette merde. Je suis pas Eito, moi, okay ?! Mes fioles ne sont pas des drogues, c’est... C’est autre chose. Mais la loi ne m’oblige pas à dire ce que c’est à une petite surveillante qui a mal baisé hier soir, et qui défoule sa frustration sexuelle sur moi. Ils sont loin, les cow-boy texans et les rodéos dans les granges, hein ?! »

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C’était si bon, cette sensation de domination ! Là, au-dessus de cet homme, de ce gros connard, avec la foule à ses pieds... Voilà pourquoi elle voulait être une sorcière ! Qu’on l’adule, qu’on la vénère, qu’elle soit une Déesse parmi les hommes ! Elle les voulait à ses pieds, qu’ils la voient comme une femme faiseuse de miracles, qu’on prie pour elle le soir avant de manger, qu’on rêve de son corps, qu’on jouisse en pensant à elle ! Jane n’avait aucune honte à l’avouer, et ne comprenait d’ailleurs pas ceux qui, comme elle, ne rêvaient pas d’arriver au sommet. Quels étaient leurs buts dans la vie ? Rester des larves ? Des boulets qui végéteraient en se contentant de profiter des allocations sociales, de boire des bières le Dimanche en regardant les Yankees affronter les Red Sox, avant d’engrosser sa grosse ? Elle n’avait que mépris pour eux. Elle voulait être respectée, adulée, vénérée, disposer sur les autres d’un pouvoir qui la rendrait indispensable aux yeux de la société. Eito n’était rien face à elle, un minable, un ridicule et misérable tocard. Elle se fantasmait en s’imaginant changer le monde, transformer la démocratie en un régime oligarchique dirigée par elle, la sorcière Jane Watson. Elle siégerait dans son immense temple d’albâtre, un nouvel Olympe, et les gueux et les serfs se prosterneraient à ses pieds en implorant ses services.

Force est d’admettre que, pour l’heure, elle n’était même pas capable de réussir le moindre petit sort... Mais ça ne l’empêchait pas de mater les caïds. Elle trônait sur le corps de cet homme lorsqu’on l’arracha à sa gloire. Une main ferme et autoritaire la saisit, et libéra Eito, qui partit la queue entre les jambes. Jane reconnut Marlène, une compatriote.  Une belle blonde qui, d’après ce qu’elle savait, venait du Texas, ce pays où on fumait des gros cigares dans des ranches en accueillant les fanatiques du Tea Party chez soi.

« Hey ! Lâche-moi !! » protestait Jane.

Marlène avait beau ressembler à une lycéenne, elle avait une poigne d’enfer ! Elle serrait fermement Jane, qui ne pouvait rien faire d’autre que subir. Ce n’était pas la première fois que les deux Américaines se heurtaient. Il y a seulement quelques semaines, Marlène avait interrompu Jane, alors qu’elle invectivait un lycéen qui avait été racketté par quelqu’un d’autre. Marlène l’avait envoyé à la vie scolaire, mais Jane n’avait pas grand-chose à craindre de l’administration. Elle avait des heures de colle, qu’elle mettait à profit pour faire des recherches magiques. Le lycée pouvait toujours l’exclure, mais le conseil d’administration excluait rarement les élèves. Mishima était loin d’être un lycée exemplaire.

Marlène choisit de conduire Jane devant le bureau de la directrice, et elles arrivèrent dans le couloir, devant la porte fermée, où Marlène se mit enfin à lui parler. Jane s’assit sur la chaise, et croisa les jambes, e se malaxant le poignet. Cette fille avait plus de muscles dans les bras que ce qu’on pouvait croire. L’écoutant d’une oreille distraite, Jane espérait surtout qu’elle aurait son mot, et que c’en serait terminé. Nell, qui était sa responsable légale, le signerait, et c’en serait réglé. Elle trouverait que sa sœur avait bien fait. Les connards, il fallait les frapper là où ça fait mal, il n’y a que comme ça qu’ils apprenaient à respecter les femmes. Jane se moquait totalement que Marlène lui fasse la morale, et aurait presque bâillé devant elle.

« Qu'est-ce qui s'est passé ? » finit-elle par demander.

Jane décroisa les jambes, releva la tête, et entreprit de lui répondre :

« Je lui ai appris le respect, c’est tout. Je ne vois pas ce qui te choque là-dedans. Tu es Américaine, comme moi. Tu sais que certains lourdauds ne comprennent pas les choses quand on leur explique gentiment. Je n’aime pas qu’on me marche sur les pieds, tout simplement. Il m’a provoqué, je lui ai foutu une branlée. Et, pour le reste... »

Elle haussa les épaules, se rappelant la litanie d’exemples que Marlène lui avait fourni en lui disant qu’elle n’aimait pas qu’on humilie des gens :

« Si je n’aime pas une nana, je ne vais pas lui piquer son mec. Si elle a des goûts de chiotte, son mec doit forcément être moche. Je me contenterais de lui dire qu’elle est conne... Mais peut-être que tu parles par expérience ? Et, d’ailleurs... Tu as le droit de m’applaudir, j’aime ça. »

Oui, il n’y avait que Jane Watson pour narguer l’autorité, même quand elle l’avait sous le nez. Elle était ainsi, tout simplement. Déterminée, provocante, sincère et explosive. Elle partait au quart de tour, et il fallait savoir la manœuvrer, car son arrogance naturelle faisait qu’elle ne se refusait rien.

« Alors, maintenant que tu as fait ton petit cirque, tu peux me laisser y aller ? La directrice se moque totalement de ce genre d’histoires, et elle t’enverra chier en me félicitant. Eito est un sale con, il n’a eu que ce qu’il mérite. Dans un sens, j’ai fait le boulot à ta place. Il martyrise et rackette les lycéens depuis des mois, et je ne t’ai jamais vu remuer ton joli cul pour l’en dissuader... Ou alors, simplement en lui donnant des mots dans son carnet. Moi, je lui ai fait comprendre ce qui se passe quand on fait chier. En fait... »

Et elle sourit malicieusement en la regardant :

« ...Tu devrais me remercier, darling. »

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Complexe d'études secondaires et supérieures / American Style [Marlène]
« le: dimanche 14 juillet 2013, 18:20:54 »
« Hey, l’Américaine ! Bouge ton gros cul ! »

Des rires gras accueillirent cette assertion, et Jane sut qu’on s’adressait à elle. Celui qui venait de lui parler de si bonne heure s’appelait Eita Hozora. À Mishima, il était une espèce de terreur, de petite brute qui aimait voler les goûters des autres lycéens, les rackettait, et affirmait traîner avec une bande de gangsters et de soudards le soir, qui fumaient des pétards, et vandalisaient des voitures. Vrai ou non, Eito était un chieur pur, dans tout l’art et la manière. Il était gros, mais de cette obésité qui ne vous donnait pas envie de le plaindre... Si tant est que Jane puisse un jour arriver à plaindre quelqu’un. Eito était obséquieux, injurieux, séchait les cours, et ne venait visiblement au lycée que pour deux choses : faire des avances sexuelles envers les filles, et refiler sa dope. Un cassos, futur chômeur, qui, à sa manière, militerait pour la stérilisation forcée de la population.

Jane était devant son casier, à ranger ses affaires, quand Eito l’avait invectivé. Les types qui l’accompagnaient se mirent à rire, trouvant visiblement très amusant de dire à une femme qu’elle avait de grosses fesses... D’autant plus que Jane était loin d’avoir un gros cul. Elle ne répondit pas sur le coup, sentant la moutarde lui monter au nez, et attrapa son livre de sciences naturelles, le cours qu’elle avait sous peu.

« Hey, la salope, t’as entendu ? Tu bouges le passage, dégage de là ! »

Jane soupira en fermant les yeux. Face à des petites frappes, le bon sens commun imposait de s’écraser, afin d’éviter d’avoir des ennuis. Mais Jane n’était pas n’importe qui. Si elle serait restée en Californie, elle serait actuellement dans un riche lycée privé, probablement conservateur, évidemment chrétien, voyageant en limousine et dans des voitures de sport dernier cri. Au lieu de ça, elle avait décidé de s’exiler à Mishima pour développer son héritage de sorcière, et devait donc faire quelques sacrifices... Comme aller dans un lycée public, la lie de l’humanité, regroupement d’abrutis, de dépressifs, et de futur chômeurs et autres assistés qu’on traquait aux États-Unis avec la hargne d’un contrôleur fiscal poursuivant un fraudeur.

« J’ai entendu, répliqua-t-elle alors, mais, tu sais quoi, le Mammouth ? Tu devrais peut-être penser à faire du sport, ça éviterait que tout le monde doive systématiquement s’écarter quand tu passes dans le coin. »

Eito écarquilla les yeux, ne s’attendant visiblement pas à ce qu’on lui réponde.

« Co... Comment tu m’as appelé, là ? Je crois que j’ai pas bien entendu... »

Elle soupira. Dans sa tête, une petite voix lui disait de s’arrêter, de stopper les hostilités, mais elle était comme un appel dans une gare surchargée : inaudible au milieu des trains plongés à pleine vitesse, des crissements sur les rails. Elle voyait Eito se rapprocher. Il n’était que neuf heures du matin, et on les lui brisait déjà ! En voilà un qui allait regretter d’avoir fait chier Jane Watson, foi de Californienne !

« Tu veux que je répète ? La graisse est remontée jusque dans ton cerveau, le trente-six tonnes ? »

Eito virait au rouge, serrant ses grosses paluches, ressemblant à une espèce de bœuf, comme si de la fumée s’échappait de ses narines. Il frappa contre la porte du casier de Jane, la fermant subitement, et se pencha vers elle.

« Misérable petite pute, je vais te montrer comment les femmes doivent se comporter dans un pays civilisé ! »

Jane était convaincue qu’Eito n’aurait aucune hésitation à frapper les femmes.

Fort heureusement, elle n’en avait aucune à frapper les hommes. Et elle savait que, peu importe la taille, la carrure, les muscles, ou les graisses, tous les hommes avaient un seul point faible. Sa main gauche, penchée vers le bas, se redressa soudain... Et frappa l’entrejambes d’Eito. Il poussa un couinement de surprise, tandis que Jane sentait, entre ses doigts, quelque chose de mou, d’arrondi, et de flasque. Elle serra et tira, tordant cette chose, et Eito sentit ses jambes flancher. Il tomba sur le sol, et Jane utilisa son autre poing, et le frappa au nez, à l’aide d’un uppercut bien senti.

« Là d’où je viens, j’aurais demandé à mes gardes du corps de te tabasser et de te balancer à poil dans une poubelle rien que pour poser ton regard de sale porc sur moi. Mais je crois que je vais devoir me débrouiller toute seule... Ce qui ne sera pas plus mal...
 -  Pé... Pétasse, oh putain, aaaaah... »

Il était couché sur le ventre, et ses potes ne riaient plus... Et n’osaient pas non plus s’approcher. Jane posa le bout de son pied sur son épaule, et le retourna, l’envoyant se coucher sur le dos.

« Ça fait mal, hein ? Tu souffres, hum ? »

Sans attendre sa réponse, elle leva le pied, et l’abattit en plein sur ses joyeuses. Un gros coup qui souleva le corps d’Eito. Il écarquilla les yeux, poussant un hurlement silencieux.

« Maintenant, tu as des raisons de te plaindre. »

Jane regarda ensuite autour d’elle, dans le couloir, et vit une poubelle. Elle s’y avança, les lycéens s’écartant prudemment d’elle. Il y avait comme une espèce d’attroupement muet, de murmures silencieux, et de téléphones portables prenant des photos. Jane attrapa la poubelle, puis en déversa le contenu sur la tête d’Eito.

« Je vais t’apprendre qu’il ne faut pas faire chier une Américaine sans avoir des couilles en fer, mon cher. »

Elle récupéra la poubelle, sortit le sac poubelle, balançant la poubelle, qui rebondit contre un casier, puis l’étira. Il y avait quelques tâches visqueuses à l’intérieur, ainsi qu’une odeur de mort. Elle se mit à califourchon sur Eito, qui était toujours aussi rouge.

« J’ai assez vu ta sale gueule, connard. Non... On a assez vu ta sale gueule » proclama-t-elle.

Attrapant le sac-poubelle, elle entreprit alors de le mettre sur la tête de l’homme, le faisant descendre jusqu’à son cou, puis tira dessus, et attrapa les ficelles jaunes à l’extrémité du sac, afin de former un nœud.

« Allez, Jane ! s’exclama un lycéen.
 -  Go Jane go !! » renchérit d’autres.

Eito n’était vraiment pas populaire.

Et c’était bon de se faire acclamer par la foule en délire !

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Les alentours de la ville / Re : Vodka Cola [Jane Watson]
« le: dimanche 14 juillet 2013, 18:20:01 »
Prise dans cette tornade de sexe, Jane ne sentait pas le temps passer, n’en avait pas conscience. Et, pourtant, alors que les deux amants dansaient dans leur bulle, et se perdaient à l’intérieur, l’horloge, elle, tournait, et le temps, inlassablement, continuait sa course folle. Les minutes s’enchaînaient, le seul indicateur temporel de Jane étant ses orgasmes répétés. Elle gémissait et couinait, comme une fille brisée sous les assauts fougueux de l’homme, de ce mâle qu’elle avait retourné comme une crêpe, le transformant en un amant sauvage et bestial, agressif et coléreux, une sorte d’agresseur sexuel que rien n’arrêterait. Jane avait inventé la potion ultime du viol. Si elle était un peu plus vicieuse, elle se voyait volontiers venir en soirée, et en remplir les bouteilles d’alcool de sa substance. Voilà qui promettrait des soirées intéressantes ! À moins que ce ne soit lié au fait qu’Alexeï soit Russe... Les Russes n’étaient pas tout à fait comme les gens normaux.

La limousine filait rapidement, rebondissant, roulant, et Alexeï était de plus en plus violent, dynamisant à chaque fois la belle Jane, qui poussait des hurlements de plus en plus prononcés, ses actions se divisant entre de longs et lascifs soupirs en sentant la queue de l’homme en elle, et des cris de douleur quand il se mettait à s’exciter. Ils étaient brinqueballés dans la voiture, et Jane sentit son corps revenir sur le sol, heurtant des bris de verre. Elle n’avait pas halluciné : Alexeï avait défoncé des verres en tapant dessus.

*Violent jusqu’au bout des ongles...*

Elle haletait et gémissait, sentant son corps remuer. Tout ce qu’elle essayait de faire, c’était de veiller à coller ses jambes autour de sa taille. Des morceaux de verre glissaient le long de son dos, un dos sali. Elle avait atterri sur des flaques de sueur et de mouille. Sa mouille. C’était crade. Dégueulasse, même. Mais putain, ce que c’était bon ! La froideur du Russe s’était complètement craquelée, révélant un homme chaud bouillant. Ses ongles pointus s’enfonçaient dans la chair de l’homme, et elle fermait les yeux, soupirant et gémissant, ses seins s’enfonçant contre son torse, son corps aplati contre celui de l’homme. Il était sauvage, dominateur, brutal, et Jane haletait et hurlait, insensible au monde extérieur.

Le monde extérieur, en revanche, ne fut pas insensible à eux.

Le bout de la limousine rentra en collision avec une voiture. Difficile de dire qui était en tort. Était-ce Fuku, qui roulait largement au-dessus des limitations kilométriques ? Ou cette mère de famille au volant, qui avait tourné la tête vers son enfant en passant au vert ? Le bout de sa voiture heurta la limousine, et l’airbag s’enclencha, aplatissant la mère de famille contre son siège. Le fauteuil du bébé protégea ce dernier, mais se renversa, les ceintures l’empêchant de placer le bébé dans une position mortelle. Les courses à l’arrière, dans le coffre, s’écroulèrent, et les pneus arrière de la voiture se soulevèrent pendant quelques secondes, avant que la voiture ne recule dans un crissement.

La limousine, quant à elle, fut plus résistante que cette misérable voiture, mais le choc la déstabilisa. La physique reprit ses droits. Les forces physiques agirent, avec un vecteur force très prononcé. La limousine fila sur la gauche, évita de justesse une voiture qui pila, et s’écrasa contre une voiture stationnée, terminant sa course dans un concert de klaxons et de hurlements paniqués.

Les corps soudés ne l’étaient plus. Jane avait heurté le mur sur la gauche, et roula ensuite sur le sol, avant d’heurter le mur à droite. Les bouteilles dans le minibar se renversèrent, explosant à côté d’elle, et de la vodka s’étala sur ses jambes. Sonnée, Jane resta là, inerte, avant de progressivement revenir à la réalité, en sentant quelque chose s’égoutter sur sa tête. Elle posa ses doigts sur son front, et les lécha. C’était de l’alcool. Elle rouvrit alors les yeux, et tourna la tête, avant d’éternuer.

« What the... ?! » s’étonnait-elle.

Elle cligna des yeux, essayant de comprendre comment elle avait pu se retrouver là, dans cette situation. Il y a quelques secondes avant, elle se faisait prendre comme une truie, et voilà que la limousine était encastrée dans une voiture. Elle soupira, et entreprit de se relever, sentant son dos craquer, et eut le réflexe de chercher ses vêtements. Sa main attrapa sa culotte, et elle s’empressa de la mettre, puis chercha son soutien-gorge.

*Quelle merde ! Ça pue la mort ici !*

Sonnée, Jane titubait à moitié, divaguant. Elle espérait surtout que des curieux ne se rapprocheraient pas avant qu’elle n’ait pu se rhabiller. Dehors, elle entendait des bruits de voix, mais ses oreilles sifflaient et bourdonnaient. Rien n’était clair.

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Les alentours de la ville / Re : Vodka Cola [Jane Watson]
« le: mercredi 03 juillet 2013, 22:58:23 »
Couchée sur le sol, Jane était sans défense, soumise face aux pulsions d’un homme qui tenait plus du mâle ancestral qu’autre chose. Son sexe était comme un torrent bloqué par un barrage. Il avait beau se forcer, quelque chose le bloquait, ce qui engendrait de la frustration, et le rendait encore plus violent, encore plus dominateur. Jane planait sévère. Ce pouvait être risqué, il pouvait devenir violent, en la voyant jouir comme une traînée, à maculer le sol de sa limousine, alors que lui avait le zeppelin bloqué. Le trop plein refusait de sortir, même pas une goutte. Dur ! Elle l’aurait presque plaint... Mais, si Jane Watson se mettait à plaindre les autres, c’est que le monde tournait à l’envers. Il lui agrippa les poignets, l’immobilisant sur le sol, et elle l’observa en souriant, comme si elle se moquait de lui. Son sexe était fermement planté en elle, comme une épée de chair, et il n’y arrivait pas. Rien ne voulait sortir.

*Ça pousse, ça pousse, hein ? Mais rien ne sort... Dur !*

Elle aurait bien aimé lui sortir ça, mais elle était un peu trop excitée pour arriver à dire quoi que ce soit d’autre que des mots brefs et des cris. Ce sexe lui faisait mal, il lui déchirait les entrailles, de cette douleur qui vous excitait tout le corps, qui vous enflammait comme une traînée de poudre. C’était si bon, si intense ! Ça, c’était le sexe ! Elle avait eu totalement raison de confectionner cette potion, elle était bien plus incapable que tout ce que Jane pensait. Alexeï se défoulait sur elle. Difficile, après ça, de prétendre que les Russes avaient le sang froid... Une fois qu’ils étaient lâchés, ils étaient de vrais animaux, puissants et brutaux.

La brave Jane enchaînait les orgasmes, en gémissant et en soupirant, laissant Alexeï agir avec force et efficacité. Cet homme était vraiment doué. Elle sentit alors une main se poser sur sa gorge, et rouvrit les yeux, poussant un soupir étouffé. Était-il en train de péter les plombs ? Est-ce que Jane avait été trop loin ? Elle sentit un brusque vent de panique la traverser. Il était possible qu’elle ait mit une ou deux gouttes de trop, après tout... On sous-estimait l’importance de la rigueur dans les formules magiques. Elle gémissait, partagée entre le plaisir, la douleur, et la peur. Un curieux cocktail, que seul le sexe savait procurer.

Il finit par libérer sa gorge, la souleva, la ramenant sur la banquette de la limousine. À l’image d’Alexeï, la voiture était lancée à toute allure. Une bête humaine échappant à tout contrôle. Depuis une vitre ouverte, on pouvait entendre les sifflements du vent. Ils étaient à l’opposé de la fenêtre, et Jane vit Alexeï se diriger vers la fenêtre, probablement pour obtenir de l’air frais. À voir les grosses plaques rouges sur son corps, le brave était dans un état fort de surexcitation.

*Est-ce que son sexe va exploser ?*

Elle se le demandait presque, à voir comment il se trouvait. Malheureusement, elle était incapable de dire combien de temps ce sortilège durait encore. Il dépendait de bien trop de critères. Elle espérait qu’il ne soit pas permanent. Autrement, il lui faudrait inventer un antidote, mais ça risquait d’être compliqué. L’apprentie-sorcière jouait avec le feu, et elle aimait ça. Après tout, ce n’était pas elle qui s’y brûlait, mais ses cobayes.

*C’est cool, la magie !*

Et ça l’était encore plus quand ça tombait sur les autres.

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Les alentours de la ville / Re : Réveil... || PV Jane Watson
« le: mardi 02 juillet 2013, 13:53:30 »
C’était un stupide espace entre les dalles. Elle avait heurté le rebord d’une dalle, et était tombée sur le sol. Une chute idiote, une probabilité de un sur mille pour que ça arrive... Voire même de un sur cent mille. Fuck ! Sa minijupe s’était révélée sans qu’elle le réalise. Elle secoua la tête, entreprenant de fuir. Ce type, derrière elle, était un putain de taré. Sûrement un dingue échappé d’un asile psychiatrique. Pourquoi diable fallait-il qu’elle se coltine tous les tarés de la planète ? Elle n’eut toutefois pas le temps de fuir. L’homme aux cheveux argentés bondit sur elle, et la souleva comme un sac de patates.

« Hey !! » s’exclama Jane.

Il avait une sacrée poigne, et se mit à courir. Les vigiles hésitèrent à tirer, craignant de blesser la fille, ou de ne pas respecter la procédure légale. Ceci dit, le patient était un meurtrier, qui avait tué un infirmier rien qu’avec ses doigts. Ils lui sommèrent de se rendre, tandis que Jane essayait de se débattre, abattant de manière répétée ses poings sur le dos de l’homme. La panique la faisait agir, se mélangeant à une sorte de rage, de fureur, qui formait un cocktail explosif. Elle ne comprenait pas trop ce qui se passait, mais sentit la vitre exploser.

*Il a sauté dans le vide ! Oh putain, il a sauté dans le vide !*

Son hurlement mourut dans sa poitrine, alors que l’homme atterrit sur le sol, en contrebas, visiblement sans difficulté. Les vigiles ne tardèrent pas à arriver devant la fenêtre, et appelèrent des renforts en voyant la cible décoller. Prostrée sur son épaule, Jane essayait de se débattre, invectivant son ravisseur.

« Lâche-moi, sale con, espèce de pervers ! »

Il n’était sans doute pas très judicieux d’insulter un homme qui avait tué un autre homme de sang froid, et qui avait tout d’un psychopathe, mais, dans ce genre de circonstances, Jane n’était pas vraiment une femme très judicieuse.

« Lâche-moi, merde, tu m’étouffes ! Espèce de taré, fous-moi la paix, enculé de merde ! »

Comme quoi, les femmes pouvaient avoir un langage très fleuri quand elles s’y mettaient. Jane avait noté que l’homme avait repris la dent. Il devait donc bel et bien s’agir d’un artefact magique. Mais que voulait-il faire avec elle ? Elle avait bien quelques idées, mais être violée ne la tentait nullement. Son agressivité était motivée par sa peur, par la crainte qu’il ne lui brise la nuque. Ce bruit horrible qu’elle avait entendu, les cervicales qui craquent... C’était un son insupportable, strident, qui remontait le long de vos épaules, et vous donnait la chair de poule. Elle ne voulait plus l’entendre.

En ce moment, Jane maudissait sa curiosité. Elle aurait du jeter cette dent dans la première poubelle venue, plutôt que de s’obstiner, et de suivre les conseils de Nell. Elle était maintenant l’otage d’un tordu, un pervers violent, probablement un psycho’.

Que pouvait-il lui arriver de pire ?

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Les alentours de la ville / Re : Vodka Cola [Jane Watson]
« le: dimanche 30 juin 2013, 11:39:01 »
Le Russe était doué, et avait pour lui l’avantage d’être riche, et d’avoir séduit Jane avec une limousine. C’était bien plus efficace qu’un ridicule bouquet de fleurs qu’elle aurait jeté dans la première poubelle venue... À moins de lui offrir des fleurs magiques pour ses potions et ses expériences en herbe. Pour l’heure, elle avait toutes les raisons du monde d’être contente et de bander comme une putain de vache en rut. Elle avait réussi sa première potion ! Bon, il fallait sans doute encore revoir un peu les finitions, mais, honnêtement, le résultat final était sacrément réussi ! Alexeï était devenu un mâle uniquement préoccupé par ses pulsions sexuelles fondamentales, une bête qui ne pensait qu’à faire l’amour, et qui, visiblement, n’arrivait pas pour l’heure à jouir. Était-ce lié aux effets de la potion ? Jane l’ignorait, mais elle l’espérait. Un truc comme ça, c’était vraiment vicieux ! Typique d’une sorcière aimant faire souffrir ses amants, en somme. C’est que ça avait du bon, d’être une salope.

Alexeï l’avait amené à se coucher contre le sol, mais il ne resta pas éternellement dans cette position. Leurs corps entremêlés remuèrent ensemble, Jane soupirant et gémissant, ayant bien du mal à réfléchir, à penser à autre chose que cette grosse queue qui  lui labourait le corps. L’homme ne la ménageait pas, et, tout en la remuant, elle entoura ses jambes autour de sa taille, tout en posant ses bras sur ses épaules, afin de mieux le sentir remuer en elle.

« Haaaann... Haaaaaaan, aaaaaah, ouuuuuiiiiii, haaaaaaaaaaaaa... »

Elle gémissait et soupirait en se tortillant, sentant le corps d’Alexeï s’écraser contre elle. Ses ongles s’enfonçaient instinctivement dans sa peau, alors qu’elle se sentait comme emportée par les élans de son amant. Et elle, contrairement à lui, n’était pas restreinte au niveau de son plaisir. Elle mouillait abondamment, et eut son premier orgasme, sentant le plaisir exploser. Ce rôle passif lui convenait très bien, elle n’avait rien d’autre à faire que laisser l’homme, le mâle, la défoncer. Sous ce traitement, semblable à une espèce de mer déchaînée, ses digues s’effondraient et se brisaient comme de misérables murets de sable incapables de lutter contre la montée de la mer.

Son orgasme fut fulgurant et magnifique, tout son corps semblant exploser, se recroqueviller sur le corps de l’homme .Ce fut intense et éphémère, mais quand elle se sentit redescendre de son nuage, Jane n’avait qu’une envie : retourner à nouveau caresser les nuages et les ailes des Anges. Elle maintenait donc l’homme contre son corps trempé de sueur, haletant et gémissant, tandis que sa mouille roulait le long de ses jambes, tachant la limousine. Jane aimait bien laisser ses marques.

« Ah ! gémissait-elle. Baise-moi, allez, encore, encore, encore !! »

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Les alentours de la ville / Re : Larmes de crocodile [Nô]
« le: lundi 24 juin 2013, 07:07:49 »
Ayasaka-san, qui n’était visiblement pas qu’un simple vendeur, s’était adressé à la femme à la grosse poitrine. Jane tourna la tête vers elle. Celle-là aussi, elle l’intriguait... Mais de manière différente que pour le vendeur. Il y avait... Il y avait quelque chosed’autre en elle, quelque chose que ses pouvoirs naissants de sorcière avaient du mal à percevoir, mais qu’elle devinait malgré tout. C’était comme une sorte d’intuition. Son instinct lui soufflait qu’il y avait quelque chose d’anormal avec cette femme, et qu’elle devrait s’en méfier. De plus, le fait qu’Ayasaka demande si Jane était une de ses « protégées » semblait confirmer que cette nana était autre chose qu’une femme avec de gros nichons.

« Par ailleurs, j’aimerais savoir combien de temps je dois encore attendre ce que je vous aie demandé en plus de la dette que vous avez contracté auprès des plus hauts. Votre recrue ne m’a pas donné de réponses satisfaisantes. »

Visiblement, la patience n’avait pas l’air d’être son fort... Pourtant, on disait que les Japonais étaient bien plus patients que les Occidentaux. Jane ne pouvait toutefois pas lui reprocher ça. Elle-même n’était guère patiente, et le reconnaissait sans ombrages. Cependant, cette femme, quelle qu’elle soit, n’avait pas devant elle une petite lycéenne timide et renfermée sur elle-même, mais Jane Watson, la digne héritière d’une famille ancestrale, ayant visiblement connu bon nombre de sorcières et de sorciers. Et elle avait passé toute son après-midi à se promener de boutiques en boutiques.

Ayasaka sembla ne pas se démonter devant la femme, et entreprit de lui répondre :

« Votre commande est prête, naturellement. J’y ai passé toute une nuit à m’assurer qu’elle soit prête... »

C’était quoi, ça ? Jane se demandait bien de quoi ils parlaient. Elle voulait un joint ? Une sorte de drogue spéciale ? Cependant, c’était au tour de Jane, là ! Pas à celui de la femme aux gros nibards ! Jane se mit à rougir, et se planta devant la femme, en croisant les bras.

« Hey, ma chérie, c’est pas parce que tu es roulée comme une Porsche que tu peux te permettre de sauter ma place ! Si tu crois que je vais me laisser faire parce que t’es plus vieille que moi, c’est que t’as pas bien compris le sens de la vie ! »

Oui, Jane détestait qu’on lui pique son tour. Dans la file d’un supermarché, c’était tout à fait le type de personne qui sifflait et engueulait le type qui essayait de passer devant tout le monde, et qui, par contre, n’hésitait pas à doubler la place des autres, en brandissant fièrement son doigt à celui qui lui en ferait la remarque. Jane était ainsi. Plus tard, quand elle héritera de la fortune de ses parents, elle enverra des larbins faire ses courses. Et elle les engueulerait quand ils reviendraient. Oui, ça, ça sera cool !

*Le signe de réussite sociale par excellence : avoir un larbin qui fait les courses à votre place...*

Le rêve ! Mais, pour l’heure, Jane devait s’imposer face aux autres. Et elle se moquait bien de l’identité de cette femme, en l’état.

« Alors, vous discuterez de votre drogue ou je-sais-pas-quelle-autre-merde plus tard. Pour l’heure, c’est MON tour ! Okay, cocotte ? »

Ayasaka semblait aussi surpris qu’amusé, et restait en retrait, sans rien dire. Jane, sans attendre la réponse de l’autre cliente, récupéra son parchemin contenant sa rune, puis le brandit devant l’homme :

« Je veux des livres sur la magie... Et vous avez bien du comprendre que je ne veux pas de ceux qu’on donne aux morbacs pour leurs fêtes d’anniversaires. Je veux un véritable livre de sorcellerie... Ainsi que des noms.
 -  Des noms ? s’étonna l’homme.
 -  Je cherche quelqu’un pour me former, s’expliqua Jane. Et je vous avouerai que je ne sais pas trop par où commencer... »

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Les alentours de la ville / Re : Vodka Cola [Jane Watson]
« le: samedi 15 juin 2013, 14:27:56 »
La baiserie, ce n’était pas une invention moderne. Dès les Grecs, ce genre de trucs existait. On les appelait les bacchanales, et les sorcières avaient perpétué la tradition, à travers les sabbats. À dire vrai, Jane s’imaginait bien ses ancêtres droguer ainsi des villageois pour se les taper pendant des jours... Pas étonnant que l’Église et les coincés du cul la composant aient finalement décidé de les traquer, afin de les massacrer. En tout cas, c’est ce que Jane aurait fait, à leur place. Le Russe était froid en apparence, mais, dès qu’il buvait un peu de vodka, sa langue était déliée. Avec Alexeï, la potion avait fait l’effet de la vodka, le transformant en une bête de sexe. Il grognait en la prenant, et elle ne comprenait pas ce qu’elle disait, et s’en moquait. Sentir son sexe en elle était tout ce qu’elle demandait, une belle et grosse queue gourmande, qui lui pétait la chatte, lui explosait son sexe. Blottie contre lui, elle haletait et gémissait, yeux clos, en le sentant la défoncer.

« Haaaa... Haaaa... Putain, oh putain, aaaaahhh !! »

Elle gémissait, griffait son corps sans même s’en rendre compte. Une bête, voilà ce qu’elle en avait fait. Elle frissonnait, réalisant que sa potion était une magnifique drogue du viol... Elle voyait déjà de nombreuses perspectives, alors que son amant la baisait, la baisait si fort que son dos heurtait la carlingue de la voiture, rebondissant contre cette dernière, alors qu’il continuait à la prendre, sans s’arrêter. Il grognait, comme un animal en rut, une espèce d’ours humanoïde qui serait en manque, et dans l’incapacité de se satisfaire. Putain, ce qu’elle pouvait aimer ça ! Il n’y avait tout simplement pas de mots assez forts pour décrire ça. C’était même pas du sexe, plutôt de la baise. Sans romantisme, sans fioriture. Rien d’autre qu’un homme défonçant une femme, sans se poser de questions.

Jane ne pouvait pas dire y être insensible. Elle mouillait follement en gémissant, sentant la grosse queue de l’homme la labourer sans ménagement. Il était vraiment dominateur, et la prenait, encore et encore, n’arrivant pas à jouir. Était-ce lié à sa potion ? Cette dernière était-elle assez vicieuse ? Connaissant les sorcières, Jane le pensait bien... En tout cas, c’est ce qu’elle aurait fait. Plus le mâle était frustré, et moins il arrivait à se contrôler, ressemblant plus à un animal qu’à un homme. Jane avait mal au dos, et avait l’impression que son con était en feu. Ça brûlait, à l’intérieur.

La limousine se mit à accélérer, et Jane perdit son appui contre le flanc de la limousine, tombant sur le sol, entraînant l’homme avec elle. Elle s’écrasa entre les fauteuils, indifférente aux secousses de la voiture. Quand on avait une verge dans son trou, avec un porteur surexcité, le sens des priorités était légèrement modifié. Elle était en sueur, quelque chose de terrible, et haletait, sentant l’homme s’écraser sur elle. Elle n’essayait même pas de parler, ne sachant pas trop si l’homme arriverait à l’entendre. C’était improbable, vu l’état dans lequel il était.

Mais ça ne l’empêchait pas de gémir.

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Les alentours de la ville / Re : Larmes de crocodile [Nô]
« le: jeudi 16 mai 2013, 19:07:09 »
Jane commençait à sentir la colère la gagner. Voilà qu’elle tombait sur un autre incompétent ! Elle commençait à en avoir sérieusement marre de passer son après-midi à aller de boutique en boutique, pour tomber sur des types tous plus incompétents les uns que les autres. Le vendeur était nerveux et agité, car il se trouvait face à une cliente exigeante, et ne comprenait absolument bien aux runes. Il n’était qu’un simple étudiant à la fac’, qui avait décroché ce boulot pour payer ses études, et pour satisfaire sa passion pour les jeux de rôles et les plaisirs ésotériques. Le caissier n’en menait pas large, et la mystérieuse femme aux gros seins finit par intervenir, parlant de son ton autoritaire, en conseillant au caissier d’aller chercher des gens qui s’y connaissaient. Jane se permit un rapide petit sourire, avant de se retourner vers la femme, qui lui avait posé une question.

« Ce n’est pas lié à l’ancienneté... Jadis, beaucoup de livres ‘‘magiques’’ étaient à chier. La seule différence avec maintenant, c’est que la société produit bien plus de livres, donc beaucoup plus de merdes. C’est ça, le progrès. »

Un exemple qui concernait n’importe quelle sorcière était celui du Malleus Maleficarum, un traité contre les sorcières, qui était un ramassis d’inepties, un tissu incroyable de conneries. Jane regarda la mystérieuse femme, qui lui avait honteusement refusé de lui filer ses astuces... Vieille carne décrépie ! Mais il fallait dire que la manière dont elle terrorisait le caissier... Humm, Jane en avait presque des frissons ! Elle adorait faire des trucs comme ça, elle aussi ! Se mettre face aux bouseux, et leur rappeler qu’ils n’étaient rien de plus que des péquenauds qui devaient courber l’échine devant elle ! Jane avait beau avoir perdu ses parents, rien ne pouvait altérer sa détermination naturelle d’être une femme puissante et respectée. Et elle avait toujours le sentiment que cette femme aux gros seins pouvait l’aider.

Entendant du bruit dans l’arrière-boutique, elle vit un homme en sortir. Probablement Ayasaka-san. C’était un Oriental pur souche, qui salua poliment la femme, puis se rapprocha de Jane.

« Alors, vous aviez une rune à déchiffrer ? »

Jane sentait de curieuses émanations qui sortaient de son être. C’était un individu... Étrange, différent des autres. De singuliers frissons remontaient le long du corps de l’apprentie-sorcière, alors qu’elle vit l’homme se pencher vers son morceau de papier. Il fronça lentement les sourcils, en lisant soigneusement la rune.

« Où avez-vous obtenu cette rune ? »

Jane fronça les sourcils, avant de répondre, d’un ton légèrement assuré :

« Dans... Dans un livre... répondit-elle.
 -  Un précieux livre, alors... »

L’homme hocha la tête.

« C’est une série de runes qui déclenchent un sort magique... Pas un sort particulièrement fort, mais un sort reste un sort, n’est-ce pas ? Je serais assez curieux de savoir où vous avez obtenu cet ouvrage... »

Jane secoua la tête.

« Je veux juste savoir ce qui y est écrit !
 -  Si vous ne saviez pas déjà ce qu’il y a dessus, vous ne chercheriez pas quelqu’un capable de le lire. »

Là, il marquait un point... L’homme regarda alors l’Orientale aux gros seins, avant de lui poser une simple question :

« C’est l’une de vos protégées ? »

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Les alentours de la ville / Re : Larmes de crocodile [Nô]
« le: dimanche 05 mai 2013, 00:34:45 »
La Japonaise aux gros seins refusa, ce qui, naturellement, contraria Jane. Elle fronça légèrement les sourcils, une moue boudeuse venant se pointer sur son visage. Elle n’aimait pas qu’on lui refuse des choses. Cette femme lui avait dit qu’elle ne pouvait pas lui apprendre cette méthode, mais Jane était plutôt convaincue qu’elle ne voulait pas. Ah, ce que ces Japonais pouvaient être agaçants ! Ils étaient généralement réfractaires aux étrangers, et, même si Seikusu était une ville cosmopolite, une exception au sein de l’archipel, on retrouvait toujours l’hostilité japonaise classique, cette espèce de barrière entre les étrangers, et les locaux, les habitants pure souche. Elle vit la femme s’approcher devant le caissier, ces derniers s’engageant dans une conversation énigmatique. Visiblement, la femme voulait quelque chose, et le caissier, extrêmement nerveux, lui avoua qu’il n’avait pas encore ce qu’elle cherchait. La femme s’écarta alors, et Jane la regarda, louchant encore sur ses seins.

*Conserve tes secrets si tu veux, ma chérie, je suis une sorcière, moi, de toute façon !* songeait Jane.

Le caissier semblait nerveux, et passa sa main sur son front, s’essuyant, avant de poser son regard sur Jane. « La même chose que le mois dernier »... Jane se demandait à quoi la femme faisait allusion. Avec son allure, elle avait l’air de tout, sauf d’une femme normale... Et Jane n’était pas sans ignorer que Seikusu était sous la coupe réglée des Yakuzas. La ville avait profondément souffert des effets de la Seconde Guerre Mondiale, et les Yakuzas avaient historiquement reçu un pouvoir important sur la ville, afin d’empêcher une infiltration communiste chinoise. Un phénomène qu’on avait observé dans tout l’archipel, et qui avait conduit les Américains à aller jusqu’à libérer des Yakuzas de prison, afin de les aider à contrer d’éventuelles expansions communistes en Chine. Il en avait résulté une mainmise assez prononcée de la mafia dans ce pays, et cette emprise était particulièrement notable à Seikusu.

*Non, tu te fais des idées... Les Yakuzas sont des hommes, pas des nanas.*

Pourtant, elle savait qu’il y avait eu des exceptions...

« Vous... Vous désirez ? »

La question du caissier la fit sortir de ses réflexions, et elle leva la tête vers lui.

« Oh... Oui ! J’ai recopié ce mot dans un livre que j’ai trouvé chez moi, et je voulais savoir ce qu’il voulait dire.
 -  Je... Euh... Je ne sais pas si... »

Mais Jane avait déjà sorti de son sac à dos le papier, et le déroula. Elle le mit devant l’homme, affichant les runes. Le caissier regarda les runes en fronçant les sourcils, et de nouvelles gouttes de sueur perlèrent de son front. Son regard oscilla entre Jane et la Japonaise.

« Je... Je ne sais pas... Je... Il faudrait que j’ne parle à mon patron, mais... Je ne sais pas lire les runes, Ma... Mademoiselle... »

Jane soupira. Tout ça pour rien ! Elle décida de persister :

« On m’a dit que ce magasin était versé dans les arts occultes ! Je veux savoir ce que signifie ces runes ! »

Le caissier ferma les yeux, n’ayant visiblement qu’une envie : rentrer chez lui. Mais Jane, elle, n’avait pas envie de rentrer chez elle, sans avoir obtenu ses informations. Elle regarda à nouveau la femme aux gros seins, brièvement, et eut subitement une brève pensée pour Nell... Elle devait trouver quelqu’un pour la former !

« Écoutez, je ne partirai pas d’ici avant de tomber sur quelqu’un qui ne soit pas un escroc ! Si vous ne savez pas déchiffrer cette rune, c’est que vous êtes un arnaqueur ! »

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Les alentours de la ville / Re : Larmes de crocodile [Nô]
« le: vendredi 03 mai 2013, 00:42:12 »
Une certaine morale hypocrite considérait que, du fait de l’âge avancé des vieux débris, il était interdit de les remettre en doute. Les gueux appelaient ça le « respect dû aux aînés ». Mais Jane ne voyait pas en quoi le fait d’être un vieil ancêtre irascible nécessitait du respect. C’était un truchement de langue. Plus que respect, c’était tout simplement de « pitié » dont il était question. La pitié à l’égard des vieux, des faibles, comme celle qu’on éprouvait pour les accidentés de la vie, les paralysés, les éclopés, les diminués, en somme. Malheureusement pour eux, Jane avait très peu d’empathie, et détestait qu’on lui fasse perdre inutilement son temps. Elle s’énervait donc à juste titre contre la vieille femme, qui en fut naturellement vexée, et se rapprocha rapidement d’elle, levant la main, en la foudroyant du regard. Jane s’attendait presque à se faire gifler, et à devoir se battre, quand une main ferme s’interposa. Elle vit que cette main appartenait à une Japonaise très belle, avec une poitrine énorme, et, surtout, une espèce de... Comment dire ? De fort charisme ? De prestance ? Enfin, c’était l’idée. La femme en jetait, par sa simple posture, et par la manière dont elle regardait la vieille femme, qui ne se laissa toutefois pas faire. Elle gifla alors l’Orientale.

« Lâchez-moi ! s’exclama-t-elle, furieuse. Pour qui est-ce que vous vous prenez ? Je me suis fait arnaquer, c’est mon droit de protester ! Je vous poursuivrais tous en justice, tous ! »

Elle caquetait encore, tandis que Jane pouvait lire, dans le regard de la femme, une lueur assassine et dangereuse. Un frisson de peur la parcourut, sans qu’elle ne puisse en déterminer l’origine. Ce dont elle était sûre, c’était que cette femme n’était pas comme les autres. Il y avait vraiment quelque chose de spécial en elle, de froid, de... Comment l’expliquer ? Elle ne trouvait pas le mot juste, mais sentait qu’il y avait, chez cette femme, quelque chose de spécial, de dangereux, de puissant... Et de délicieusement envoûtant. La femme remua légèrement ses doigts, et la vieille femme se tut sur le coup, avant de se mordre les lèvres. La Japonaise parla alors sur un ton froid, dur, particulièrement sec et dangereux. Quand elle relâcha la main de la femme, Jane vit une grosse marque rouge, et écarquilla des yeux.

*Ça, c’est pas normal ! C’est quoi, son secret ?!*

Les deux femmes se dévisagèrent du regard, et la vieille femme finit par partir, rapidement, tout en se tenant la main, bougonnant dans sa barbe. Sous l’esclandre, plusieurs personnes étaient déjà parties, ne laissant plus, à l’exception du caissier, que Jane, la femme, et un autre type. Ce dernier choisit toutefois de revenir plus tard, et décampa sans demander son reste. Le caissier, quant à lui, était en sueur, visiblement nerveux, et Jane comprit que ça venait de cette femme, de cette aura qu’elle dégageait, et que Jane percevait. En théorie, l’apprentie-sorcière aurait également du partir, mais quelque chose la retenait : sa curiosité dévorante. Elle resta dans le dos de la femme, et se mit rapidement à lui parler :

« Waaw, c’est quoi, ce truc que vous avez fait avec votre main ? Vous pouvez me l’apprendre ? J’aimerais bien l’utiliser contre tous les vieux qui campent aux caisses des supermarchés ! »

Il y avait, dans le monde, de grandes souffrances silencieuses. L’une d’elle était indéniablement tous ces vieux qui venaient exprès faire les courses aux heures de pointe, mettaient un temps infini à chercher, avec leurs doigts recouverts d’arthrite, les petites pièces de monnaie dans leurs portefeuilles, et discutaient naturellement avec la caissière. Jane s’était placée à côté de la femme, louchant sur sa grosse poitrine, qui avait l’air très moelleuse. D’ailleurs, sa poitrine lui arrivait environ à hauteur de la tête.

*Je suis sûre qu’elle ferait un parfait coussin...*

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