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Sujets - Dionysia Laodice Sergotim

Pages: [1]
1
Blabla / Vos Track-ID !
« le: lundi 29 avril 2024, 16:11:06 »
Le ceoncept est simple, vous devez cité une chanson ou un titre selon vos propres critères. Votre chanson préféré ? Celle de votre enfance ? Celle que votre voisine chante tout le temps sous la douche ? C'est vous qui décidez ! Cela peut-être, une, deux, trois ou milles questions, vous déterminez vous même ce qui vous semble pertinent et où vous vous arrétez !

Pour exemple, voici la mienne :)

"Le premier album acheté de ta poche ? Aftershöck de Motorhead
Ta chanson quand tu étais gosse ? Tourne violons de Goldman https://www.youtube.com/watch?v=-eR6v2zcy4c
Une chanson marquante de tes années ado ? Breaking the habit de Linking Park https://www.youtube.com/watch?v=v2H4l9RpkwM
Une chanson pour te reposer ? La bavure de Pop Hip de Stupeflip https://www.youtube.com/watch?v=4icN4u9lp_I
Un morceau pour vider la piste ?  transamorem transmortem de Eliane Radigue https://www.youtube.com/watch?v=s8Tn0JN-pzM
Le dernier album acheté ? L'odyssée d'Hippo de Hippocampe Fou
Le morceau que j'écoute le plus en ce moment ? Royalty de Egzod & Maestro Chives https://www.youtube.com/watch?v=lW9ep22YmlM
La meilleur bande son (film ou jv ?) ? Legend of Martial    artist de Yoshihisa Hirano https://www.youtube.com/watch?v=QF5RedxgHKA
La chanson que tu ferais écouté au gouvernement ? Y'a urgence de Keny Arkana https://www.youtube.com/watch?v=8ICeN8CK-wE&list=RD8ICeN8CK-wE&start_radio=1
La chanson qui t'a le plus émue  ? Le Dragon de La Canaille https://www.youtube.com/watch?v=uPWgM9bv1zU
La chanson pour faire un slow ? Desire de Perturbator https://www.youtube.com/watch?v=SY-SWpmhB_c
Mon guity Pleasure ? Coronavirus de Renaud (meilleur spot prévention contre l'alcool)  https://www.youtube.com/watch?v=RK3J2sDEQ1M
La chanson qui me définie le plus ? Je Procrastine de La Canaille https://www.youtube.com/watch?v=X0gE4JZ9oz0
La chanson a gueuler en manif ? A bas l'état policier de Dominique Grange https://www.youtube.com/watch?v=ztcFUB-2Jug
Le morceau que tu enverrais aux aliens ? 1917 de Soviet Suprem https://www.youtube.com/watch?v=vQwCD0n9SzM
La chanson pour te calmer ? Billie Bossa Nova de Billie Eilich https://www.youtube.com/watch?v=4tZ969oc-yI
Une performance qui ta marqué ? Permanent Holyday de Mike Love https://www.youtube.com/watch?v=fU7hZ3smj0g
La meilleur chanson pour faire l'amour ? En fonction de l'ambiance Hantun de Samarana https://www.youtube.com/watch?v=nKw0EKMAJWY
Le morceau de ton mariage ? Killing in the name de Rage Against the machine parceque pourquoi pas https://www.youtube.com/watch?v=bWXazVhlyxQ
La chanson quand j'ai pas le moral ? Les gens qui doute de Marc Nammour et Loic Lantoine https://www.youtube.com/watch?v=q1j9v8zxmzs&list=OLAK5uy_nifLUp_rceRDl6V9Wvtwsc141Q1x1Ktng&index=5
La chanson pour faire le ménage ? Debout la d'dans de M.A.P https://www.youtube.com/watch?v=Ong_Qgo-0Ng "

A vous ! :D

2


Tout était une question de rythme. Les effluves retrouvaient petit à petit un état stable. C'était par le souffle et les incantations de contrôle de base que la magicienne parvenait à maintenir une forme qui, bien que pitoyable, avait l'avantage de conserver son corps et son esprit sans séquelles. Assise en tailleur, elle marmonnait entre deux expirations les formules d'apaisements, tout en luttant contre sa migraine et l'inconfort que lui procurait sa cellule miteuse et la saleté qui couvrait sa personne. Pourtant très silencieuse, les paroles intangibles de Dionysia résonnaient dans la prison du château.

« Hé ! Hééééééééé ! Copine ! »

La sollicitation de son voisin de cachot n'avait pas suffi à perturber la médiocre transe de la magicienne. Couvert de crasse, une barbe de plusieurs mois et une tenue dépareillée, il regardait sa comparse avec un fort intérêt. Alors il changea de tactique en lui lança plusieurs petits cailloux.

« Hééééééééééééééé ! Copine ! »

« Grumph... » Abandonna sa partenaire. « Qwaaaaaaaaa ? »

« C'est quoi que tu racontes ? J'entends pas ! »

« Des incantations. » Grogna-t-elle.

« Ha ! Tu vas te téléporter ? Faire exploser les murs ? Je peux v'nir avec toi ? »

Si seulement elle pouvait faire ça...non. Sa méditation servait à remettre sur bon pied son coeur de cristal devenu complètement dysfonctionnel. Heureusement qu'elle avait peaufiné avec son Maitre plusieurs runes pour se mettre en sécurité en cas de force majeur.

« Et t'as fais quoi pour v'nir ici copine ? »

« Des bêtises, je crois. »

Sa mémoire était encore trop amoché pour rationaliser les évènements de la veille. Elle devait alors déduire les déroulements de ces douze dernières heures par des indices extérieurs. Déjà, à la vue de la lumière provenant de sa maigre fenêtre, c'était le matin. Elle était dans une prison, d'un château, il semblerait. Son diagnostic vital indiquait une forte migraine, une intense nausée, un cœur au ralentis et vidé de son énergie. Ses derniers souvenirs remontaient à un début de soirée, et tous ces éléments réunis lui suffisait pour tracer des contours grossiers de la suite de ses aventures.

« Dis, ‘copain', on est où là ? »

« Bah au château de la duchesse Myrella ! »

« Ah. »

Ce nom lui disait vaguement quelque chose. Elle voulut reprendre sa méditation lorsqu'une porte s'ouvrit, et que des humains en tenue de soldat s'approchaient de sa cellule. Trois hommes, dont l'un semblait par sa tenue montrer qu'il était au dessus d'un point de vue hiérarchique. Ce dernier pris la parole en premier.

« La voilà. Amenez là à la salle du trône sur le champ. »

« Alors c'est elle...Elle n'a pas l'air terrible. » Reprit celui à sa gauche.

« Méfiez-vous, elle ne paraît de rien comme ça, mais je vous confirme que c'est elle qui a causé tout ce maelström. »


Cela se précise, se dit-elle. Donc elle avait bien fait des bêtises. Les deux soldats rentrèrent dans sa cellule, et elle eu juste le temps pour saisir un seau vide, qui lui avait été déposé sans doute pour ses besoins naturels. Elle n'avait pas eu l'occasion de s'en servir, mais elle l'aggripait avec ténacité, alors que ses ravisseurs tentèrent de lui faire lâcher l'objet et de la relever.

« Raah, mais lâchez ça ! »

« Naaaaaaaaaaaaaan ! Z'en ai b'soooooooooooin ! » Rouspéta leur détenue.

« Nous n'avons pas le temps pour ces enfantillages ! Soulevez là et ramenez là avec ce seau. »

Mal à l'aise sur la manière de traiter avec cette étrange prisonnière crasseuse, ils la soulevèrent et la forcèrent à les suivre, alors qu'elle tenait fermement son seau sur son buste. Dionysia luttait toujours intérieurement pour ne pas sombrer dans le coma, ou pire. Ces brutes ne la ménageaient pas, et la tractaient comme si c'était un sac d'ordure. Trop concentré sur son subconscient, elle fit peu d'effort pour apprécier l'architecture intérieure du domaine où elle se trouvait. Une énorme porte s'ouvrit et voilà qu'ils étaient dans une grande salle. La lumière du jour, bien plus forte que dans sa prison, la dérangea et l'empêcha d'ouvrir les yeux pleinement. On continua à la trainer, et cette fois ci, à travers le son de leurs pas, Dionysia distinguait quelqu'un entrain de parler avec beaucoup de vivacité.

« ...granges incendiés, dont l'un contenant une partie des récoltes de la dernière moisson, provoqué une tornade saccageant un champ récemment ensemencé. Les premiers soldats l'ayant poursuivis ont été transformé en poule et en cochon ! »

Cela s'annonçait mal. Du genre vraiment très mal. On le jeta par terre et des mains la saisirent sur les épaules pour la bloquer à genoux avec douleur. On essaya de lui mettre les mains dans le dos, mais elle gardait son seau dans ses bras avec fermeté.

« Elle gela même une partie du ruisseau de la ferme du vieux Hugh, ce qui cassa certaines pales de son moulin ! Cela s'ajoute la panique qu'elle a générée auprès de ses bêtes ! Il est clair, ma duchesse, que nous avons affaire ici à une dangereuse sorcière, sans doute envoyé par Ashnard.»

« Méh ! Faut pas abuser non plus ! »

« Silence sorcière ! » Les restrictions sur ces épaules se firent plus intenses, ce qui la fit sortir un petit cri de douleur.

Dionysia avait encore du mal à ouvrir complètement les yeux, mais elle comprit qu'elle était dans ce qui semblerait une salle du trône. Il y avait une silhouette féminine assise en face d'elle, et un homme, un conseiller ou de ce genre là, à coté d'elle. C'était lui qui parlait depuis tout ce temps.

« Les coûts des réparations sont encore en chiffrage, ma duchesse. Par chance, et grâce au courage de nos soldats, nous ne comptons aucune victime. Ils purent neutraliser cette sorcière durant un de ses moments de faiblesse. Parle dorénavant, sorcière ! Qui es-tu ? Quel maléfice as-tu tramé chez la duchesse Myrella Cyrelle Talle Aeslingr ? »

Elle qui pensait que sa famille avait des noms pompeux...Bon, ça lui disait quelque chose, cette énumération de syllabe de bourgeois. Le soleil continuait à l'obliger à garder ses yeux mi-clos alors qu'une montée nauséeuse fit son apparition.

« Hem...B'jour m'dame la dudesse...Euh...Je sais que...-Burps- tout porte à croire que je suis une vilaine sorcière. Mais sachez que j'ai une bonne excuse de ce que quoi que qu'on m'accuse... »

Elle se stoppa, ressentant une mauvaise nouvelle. Dans une déglution résonnant dans toutes les pièces, elle régurgita ses remontées acides dans le seau qu'elle tenait avec férocité. Reprenant sa respiration, dans cette situation humiliante et indigne d'une salle du trône, elle ressuya des restes de ses excrétions sur ses lèvres avant de reprendre la parole.

« Je...j'étais bourré. Désolé. »

3
Inspiration. L'air chaud et humide de ce climat tropical emplit ses poumons, et poser son attention sur cette sensation lui fit oublier l'espace d'un instant celui de son coeur de cristal qui grondait, mue par sa nervosité. Cela faisait bien trois minutes qu'elle était là, devant la porte de la roulotte. Elle avait fait une route de plus de trois semaines, et c'était notamment pour le moment à venir. Un moustique se posa sur sa joue et par réflexe, elle se gifla. Fichu lieu, comme la nuit arrivait, ils se manifestaient de plus en plus, ces insectes volants. Cela faisait à peine trois jours qu'elle était arrivé au camp, et déjà elle s'énervait.

Ce camp, c'était celui mené par Iméric Galaven, un bourgeois de Nexus qui avait entreprit de fonder une colonie au porte de la jungle luxuriante appelé Xio'petes par les peuplades environnantes. Iméric avait comme projet de développer son empire commerciale dans l'exploitation des bois exotiques, des gisements d'ambres qui foisonnent dans les marais et par l'exploration des cités antiques qui, disait-on, se trouvait au sein même de cette jungle. Les premiers mois, c'était surtout des artisans et des gardes de caravane qui avaient été dépêchés. Puis un magicien du nom de Finn Romora avait répondu à l'appel. C'était un maitre réputé dans les arts élémentaires, et Dionysia y voyait ici une opportunité d'intégrer le tutorat d'un maitre des éléments en dehors de la ville.

Finn avait conclu un accord avec Iméric, ce dernier allait l'aider à retrouver un tombeau perdu dans la jungle, et il allait assurer la sécurité magique de la colonie. Alors, elle devait retrouver son calme. Dionysia se secoua le visage vivement pour se donner du courage, et s'apprétât à toquer, lorsqu'une voix retentit à peine après que son poing ait pris de l'élan pour la frappe.

« Entrez. »

Fichu magicien. Maintenant elle comprit pourquoi la gargouille taillée sur la porte lui donnait des frissons. Il était sans doute enchanté par un sortilège de vision, rapportant à son lanceur ce qu'il était possible de voir à travers les yeux de cette statue de bois taillant la grimace. Cela débutait bien, se dit-elle. Alors, timidement, elle ouvrit la porte. L'intérieur était sommaire, impeccable, avec une quantité astronomique et soigneusement rangé, empilé sur des étagères, de livre en tout genre. A coté d'une couchette rustique, un homme s'épanchait sur son bureau à griffonner des symboles ésotériques sur un parchemin. Cet personne était Finn Romora. Grand mage de l'école des quatre vents. Plongé dans ses écrits, il ne prit pas la peine de se tourner accueillir son invité. D'une voix sèche, il initia la conversation.

« Cela fait presque quatre minutes que vous stagnez devant ma roulotte. Dites-moi ce que vous voulez et partez. J'avais expressément dis aux gardes des caravanes de me déranger uniquement en cas de force majeure. »

« Je...bien sûr, monsieur, veuillez m'excusez. Je me nomme…Eurice Mikonia. J'ai rejoint la colonie depuis peu. Je suis moi aussi une magicienne, et je souhaiterais vous assister dans votre quête. »

L'utilisation de pseudonyme se justifiait sur le fait que le magicien en face d'elle était un savant réputé de la capitale. Nul doute que le nom de Sergotim allait le faire tiquer. La respiration de l'ingénue était forte, et son cœur vibrait sous l'anxiété. Toujours sans lever la tête, son interlocuteur continua ses écrits pendant sa réponse.

« Posez vos lettres de recommandations sur la table à votre droite, je les lirais et vous ferez un retour d'ici peu. »

Aïe. En effet, les règles et coutumes du compagnonnage dans les écoles arcaniques de Nexus sont précises. Les apprentis assistent leurs supérieurs pendant une durée déterminée. A la fin, si son tuteur juge son élève compétent, il lui donne une lettre de recommandation, louant les capacités de son pupille. Hélas, Dionysia n'était pas vraiment sujette à ce genre de procédé.

« C'est que...Je suis certes une Nexusienne, mais j'ai appris la magie...en dehors des écoles. Monsieur. Je n'ai...pas de lettre de recommandation. Monsieur. »

Elle se mordit les lèvres alors que pour une fois, l'homme assis cessa de griffonner son parchemin. Se retournant pour la première fois pour l'observer en levant le sourcil gauche. Elle dut lutter de toute ses forces pour ne pas que son cœur s'emballent dans une réaction exothermique, alors qu'elle passait une analyse inquisitrice. Au final, le magicien concéda un soupir, posa son fusain et tourna sa chaise vers elle. Croisant les jambes et les mains en la regardant.

« Soit. Je suis de bon humeur, alors prenons quelques minutes pour un entretien. Je ne suis pas fermé pour les cas marginaux. Expliquez-moi comment avez-vous put apprendre la magie, mademoiselle 'Mikonia'. »

Il semblait prendre un ton mielleux quand il articulait les syllabes de son faux nom, ce qui la tiqua un peu, mais elle ne se déconcentra point.

« J'ai pu étudier les deux premières strates pendant mon enfance, d'un proche adepte de la magie. Par...manque de soutien financier, je n'ai pas pu intégrer les écoles. Mais j'ai pu, par un concours de circonstance, devenir l'élève de Maitre Bourmfin. Magicien runiste de renom. »

« Je suis un élémentaliste, mademoiselle. Les arts des runes ne sont pas de mon expertise. Avez-vous atteint des strates supérieures par la suite ? »

« Je...n'ai pas pu passer les concours. Vous savez, l'argent...Mais je pense me positionner au quatrième strate sur la manipulation élémentaire. »

« Vous pensez...Le quatrième strate est bon pour les élèves de deuxième année. Même si ce que vous dites est vrai, comme vous n'avez pas validé vos strates je n'en suis pas certains, je n'ai pas le temps pour initier quelqu'un qui ne maîtrise pas les incantations basiques. »

« Mais...Même si je n'ai pas validé les strates, je… »

« Pouvez-vous me citer les cinq attaches de l'Orbe de Winfield ? »

Elle fut arrêtée en plein élan. Elle avait déjà entendu parler de ces derniers termes. Il s'agissait des incantations que l'on étudiait durant le quatrième strate. Sauf qu'elle n'a pas apprise tous ces sorts. A la vue du mutisme de son invité, l'homme à la peau d'ébène continua.

« La formulation littéraire du Faisceau de Romulus ? Les trois stades de la Paume de Wong'do ? Le point d'appel du Tirant de Joshua ? »

Cet entretien était entrain de tourner au vinaigre. Naturellement que non, elle n'avait pas bachoté des nuits et des nuits à réviser des sorts tout fait par des types plus félés les uns que les autres. Elle n'avait pas eu la même approche de cet art. Dionysia vivait grâce à cette énergie mystique, sa manipulation ne se cantonnait pas à répéter des incantions toutes faites ! Elle devait lui dire ça, mais la situation fit qu'elle resta muette, ne sachant pas comment répondre. Finn Romora eut un haussement des épaules et dans un rictus, il se retourna lentement, la fixant avec un air désabusé.

« C'est bien ce que je pensais. J'ai beaucoup à faire mademoiselle. Vous connaissez la sortie. »

Et il reprit ses écrits, laissant son invité stagner sur place. Intérieurement en colère, elle sentait la situation particulièrement injuste.

« J'ai...pris part au dernier corps expéditionnaire dans l'unique intention de vous rejoindre, Monsieur. »

« C'était une perte de temps totale pour vous, il semblerait. Au revoir. »

Ces deux derniers mots exprimaient clairement sa volonté de clore définitivement la discussion. Retenant ses larmes, Dionysia quitta la roulotte pour rejoindre le coin où elle avait posé sa tente, à plusieurs pieds de là, traversant le camp qui s'activait de manière chaotique autour d'elle. Arrivé sur place, avec sa tente qui partait en lambeau elle généra un dôme de magie autour d'elle. Un léger, juste assez pour empêcher ces fichus moustiques de troubler son repos. Elle s'allongea sur l'herbe dans un soupir de frustration.

« J'en ai marre...pourquoi c'est si dur, la vie ? »

A côté d'elle, un bruit de frottement résonnait. C'était son golem d'argile, assis en attente, qu'elle avait bricolé ces premiers jours. Elle espérait montrer ses talents à son futur maitre, mais elle n'avait pas réussi à faire ce qu'elle voulait. Son golem mesurait à peine un mètre cinquante, et avait un mal évident à se déplacer. Mais surtoutà réagir aux injonctions. Il venait juste de tourner la tête d'un quart de tour, qui signifiait selon les runes qu'elle avait placé en lui un signe qu'il n'avait pas compris l'ordre qu'elle lui donnait.

« Mais non, je ne te donne pas d'ordre ! Je rouspète contre moi même ! »

Il la fixa de son unique gemme enfoncée sur le globe de terre qui lui servait de crâne. La pierre précieuse était infusée de runes lui offrant des capacités oculaires. Puis, il pencha une nouvelle fois la tête pour manifester son incompréhension. Dionysia soupira de défaite, en observant les coudes et genoux de sa création.

« Tes articulations sont entrain de partir en lambeau...L'argile ici n'est pas là même que dans les montagnes de maitre Bourmfin. »

Il était vrai que l'argile local, formée à partir de roche mère plus basique comme le basalte, ne se manipulait pas de la même façon que celui de granite. Si la petite magicienne avait continué son apprentissage, elle aurait pu mieux façonner son golem. Dionysia se leva, retroussa ses manches, et entonna une légère incantation en plongeant ses mains dans le buste de sa créature pour en extraire son cœur. Un globe de terre dense parcouru de runes. La gemme blanche sur la tête du golem cessa de briller, et il retomba brusquement les bras, redevenant un tas de terre et de boue inerte.

Autour d'elle le camp s'activait. Dressé à la lisière de la jungle, entouré par un muret fait de tronc taillé comme protection, il y avait déjà certaines maisons qui avaient été montées par les premiers colons, des camps de chasse, des entrepôts pour expédier les essences de bois, une forge, une scierie...le lieu commençait à prendre de la vie. Il y avait aussi foule de mercenaire, il faut dire que les dangers ne manquaient pas, dans cette zone si inhospitalière.

Comme pour souligner cet état, un cri d'alarme retenti, et la cloche signalant un danger sonna. Alerte, Dionysia cessa son projet, empoigna son bâton et fonça en direction du signal. C'était en direction de la porte sud, soit celle orientée face à la jungle. Sa tente avait été posée non loin de là. Arrivé sur place, elle put admirer avec effroi la porte forcée, complètement détruite, parcourue par trois immense créature insectoïde. Déjà, trois gardes étaient à terre, et quatre autres tenait en joue ces monstres. Leurs exosquelettes semblait robuste au vue du peu de dégât que causaient leur lance. A l'arrière, Dio entonna une incantation, ses yeux brillèrent alors qu'elle se mit à léviter d'une dizaine de centimètre. Un rayon d'énergie fut propulsé sur celui le plus avancé, et elle généra deux dômes de bouclier au dessus des gardes, les protégeant partiellement des attaques de ces bestioles. L'idée était de repousser un temps soit peu leurs ennemis, le temps que les renforts arrivèrent. Le soutien de la jeune magicienne était le bienvenue, malgré le fait que son attaque n'avait put que destabiliser l'insecte géant. Reprenant son souffle, elle commença une nouvelle incantation, lorsque, prise par surprise, un ver géant sortit de sous terre à une dizaine de mètre d'elle. Il se jeta sur elle. Au dépourvu, elle ne put trouver le temps de se protéger, et ne put lancer qu'un hoquet de surprise.

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« La mer a ses humeurs, ma petite dame. Parfois elle est gentille, joyeuse, heureuse de sentir votre gros bateau caresser son petit minois flottant. Des fois elle est boudeuse. Elle ne veux pas de vous, et souffle d’un vent contraire. Et parfois, elle est encore plus foudroyante que ma grosse quand elle a ses ragougnasses. Ouais, c’est une bonne...comment on dit, déjà...paraphrase ? »

« Périphrase » Soupira Dionysia en levant un sourcil, les bras croisés. « Et dans ce cas là, on dit métaphore. »

« Ouais c’est ça ! Une putain de métaphore ! Nan parce que vous savez, vous les pisseuses, parfois vous... »

« Allons au vif. Pouvez vous m’amener sur l’ile de Tricail ? »

« Patience madame ! Avec le vieux Hug, toute aventure commence par une bonne histoire ! »


Mais son interlocutrice n’avait pas envie d’écouter une histoire, là. Encore moins dans cette taverne portuaire qui sentait le poisson pas frais. Elle était en quête d’explorer les ruines de la tour d’ivoire d’un archimage elfe des mers, au sein d’un île perdue et réputée inatteignable. On disait que par moment, elle « disparaissait ». Sans doute le magicien qui avait posé ses bagages sur ce lieu voulait assurer sa tranquillité, même après sa mort. Mais le vieux marin avec qui elle conversait prétendait avoir trouvé un moyen d’atteindre l’ile. Sauf que pour l’instant, a part siroter son rhum et raconter des fadaises teintées de blagues salaces, il ne montrait pas vraiment ses capacités à savoir comment atteindre l’objectif de la magicienne.

« Y a banc de thon et banc de thon. Vous voyez ce que je veux dire ? Y a ceux qu’on des comportement normaux. Ils bouffent dans les eaux froides, et après file baiser pour faire des petiots dans les eaux chaudes. Normal quoi. Et y en a des étranges. Ils font des petits tours, des rondes et des mouvements pas normal, pas de saison. Avec le vieux Hug, y a pas besoin de carte ou de boussole pour voir des trucs qui fonctionne pas rond. Donc il a enquêté ! Et ouaip, a travers la brume et les tempêtes de la mer septentrional, et bah il peut retrouver l’ile ! Enfin...il peut s’approcher de l’ile. Car après, bobo ! »

« Comment ça ? »

« Y a pas que le fait que la mer s’agite plus que d’habitude autour de l’île. Y a une sorte de...je sais pas. Une sorte de mur invisible. »

« C’est une protection magique. Je saurais la percer. »


En vérité, elle n’en savait rien. Mais elle devait essayer. Si elle pouvait atteindre cette tour et les travaux de l’archimage, elle deviendrait la magicienne la plus crainte de la région !  Le fixant droit dans les yeux, frissonnante, elle lui dit avec ferveur.

« Emmenez moi là bas. »

Sans doute amusez par sa nouvelle partenaire, il souria, descendant une bonne rasade avant de lui répondre.

« Demain, à 4 heure, la marée sera clémente. Je vous attends au port. »

Entre gens déraisonnables, le courant avait bien passé entre eux. Cette incongrue mésalliance leur avait permis de se retrouver ensemble, au petit matin, à braver les eaux de la mer du nord. Le vent frais et les effluves salés ravivaient les sens de Dionysia. Leur bateau ne payait pas de mine. Hug entretenait une sloop avec à bord, en plus de eux deux, trois matelots. Brod, son « counsin germain par alliance », Barek à trois doigts, et celui qui grogne tout le temps, « on l’appelle juste Grognard ». Ils étaient parti depuis au moins 6 heures, et ils purent au moins profiter d’une mer plutôt calme. Mais sur le pont, leur invité semblait perdre patience.

« Dites, j’y connais peu, en navigation. Mais j’ai un compas. Et il m’indique que l’on tourne en rond depuis aux moins deux heures ! »

Son interlocuteur, à la barre, ricana en ouvrant sa gourde.

« Patience, ma p’tite dame ! Je vous l’ai dis, les poissons ne mentent jamais ! »

Elle jeta un œil plus bas, et il y avait effectivement un banc de poisson. C’était ça qu’il suivait depuis tout à l’heure ?

« Vous les pisseuses, toujours pressées, hein ? Je vous ai déjà raconté la blague de la ménagère qui a plus de dents ? »

« Au moins quinze fois ! »

« C’est moins que trente ! Alors c’est une ménagère, et elle a plus de dents. Et là... »


Un coup de tonnerre retentit. Étrange, car il n’y avait pas de nuage. Mais en observant le ciel, elle put sentir qu’il s’assombrissait. Littéralement. La lumière semblait se ternir d’une manière non naturelle. Le vieux Hug et ses gars commencèrent à être aux aguets.

« Coup de foudre. C’est le premier avertissement. »

Il sortit une bourse ou se trouvait des sortes de petites éponges de mer, taillé en forme de dés. Tous s’en enfilèrent dans les oreilles, et Hug en tendit à sa nouvelle partenaire, qui fit la moue en les observant.

« C’est pour les sirènes ! » Lui répondit-il. « Y en a dans le coin ! Cela vous protégeras de leur chant ! »

« Des sirènes ? Pourquoi vous ne m’en avez pas parlé plus tôt ? »

« Quoi ? »


Visiblement, la communication allait être un peu plus difficile. Forcément, leur échanges allait être ralentit. Elle soupira en saisissant les morceaux d’éponge alors que le vent se mit à se faire plus intense, et que des vagues de plus en plus hautes les menaçaient de chavirer.

« On fonce sur l’île ! Les courants marins ne sont pas naturels, mais j’ai remarqué que l’un forme une allée ! Si on l’emprunte, on pourra s’y diriger ! » Cria la marin à la barre.

« Quoi ? » Lui répondit Dio, des éponges dans les oreilles.


Déjà, des vagues cognèrent fortement contre leur petit navire, et Hug pointa son index en direction de la proue. Dio se tourna, et vit ce qui semblait dessiner le contour de immense tour. Et plus important, dans l’air se formait les signes avant coureur d’une protection magique. Il y avait bel et bien un dome de magie qui entourait l’ile. C’était là qu’elle intervenait. Peinant à garder son équilibre dans cette mer en furie, elle avança et leva son bâton, lançant son incantation. Un rayon d’énergie fut propulser et toucha les fameuses parois qui allait bientôt bloquer leurs avancées. Car le navire s’approchait progressivement de l’île. La magicienne dut intensifier ses pouvoirs, sentant que l’effort que demandait cette protection allait être intense. Déja, elle sentait son coeur artificielle chauffer, du à la quantité d’énergie que cela lui demandait.

Mais ses efforts furent récompensé, car une ouverture autour du rayon de mana commença à se former. Elle était entrain de percer la protection magique. Souriant, elle lança une nouvelle charge, ses yeux se mirent à briller et ses veines furent parcourue d’un étrange fluide violacé, changeant la teinte de ses rivières de sang. Sa concentration fut telle qu’elle se mit à ignorer l’environnement menaçant. Grave erreur, car le danger n’était pas vraiment devant eux, mais autour d’eux. Une énorme vague se forma, et sembla comme muée par une conscience propre. Car elle prit de l’ampleur pour se positionner en direction de la magicienne, puis déversa tout son flot sur elle, la faisant perdre pied. Surprise, elle ne put trouver le temps de se protéger, et fut emporter par dessus bord, dans cette mer en furie. Son bâton encore en main, elle tenta de crier à l’aide, mais ne réussit qu’à faire échapper des bulles d’air si précieux lorsque l’on est immergé.

Dionysia Laodice Sergotim savait-elle nager ? La réponse était bloup.

Agitant ses bras dans tous les sens, espérant ainsi déchiffrer l’art de la natation, elle ne put que constater son échec alors que son corps s’enfonçait dans les ténèbres glaçantes de la mer du nord. Seul une lueur d’intelligence lui était parvenu, l’incitant à tenter de lancer un sort. Mais son esprit, bien trop en panique, ne lui faisait que générer une aura de magie à la fois destructice et nécrotique, diffusant des ondes électriques et des flots d’énergie verdâtre. Un infime moment de clarté lui permit de se concentrer pour générer avec son bâton, encore en main, une lumière bleutée intense, qu’elle propulsa sous la forme de sonar dans l’océan. Espérant permettre au vieux Hug de la retrouver pour la récupérer. Mas déjà, sa conscience commença à lâcher et elle ne tarda pas à s’évanouir, la laissant ainsi continuer sa route vers les tréfonds des eaux agitées.

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L’univers regorgeait de mystère dont la majorité des êtres disposant de conscience ignoraient, et même ne cherchaient pas à percer. La démarche de la jeune magicienne était bien entendue différente. Sa soif de savoir était incommensurable, et seul celle de la recherche de la vérité pouvait désaltérer son esprit. La plupart des aristocrates de Nexus le faisaient en passant les différentes strates des écoles de magie Nexusienne, ce qu’elle ne fit pas, depuis qu’elle eut été bannie de sa famille. Alors la voilà sur les routes. C’était un cheminement de pensée audacieux venant de cette handicapée qui avait peur du moindre effort, mais depuis son opération, elle se sentait pousser des ailes.

L’une de ses premières quêtes fut celle de la recherche du jardin éternel. L’académicien Grimoald Adaric Ludwig fut le premier a compiler dans son manuscrit « Traité des cultes de la Dame Nature » un recensement des peuples de toutes races ayant fondé un mysticisme autour d’une déesse rattaché à la nature. Plus étonnant, des similitudes fortes ont été noté dans des ethnie à la culture pourtant fortement opposée. De cette analyse fut relevé une particularité bien mystique. L’accès vers le domaine de la mère nature elle même. Sauf erreur de sa part, aucun mage de la ville n’avait entreprit d’accéder à cet univers.

Mais que fussent les motivations réelles de Dionysia à s’engager ainsi dans une telle expédition ? Les plus évidentes étaient l’orgueil et la fierté. Elle aussi pourra sortir un manuscrit « Manifestation du périple vers le plan de la Mère Nature » signé en son nom, qui sera partagé et étudié dans les hautes sphères. Elle sera invité aux conférences des académies de magie les plus prestigieuse, témoignera de ses exploits, et laissera ses frères et sœurs bouche bée. Son père validera son courage et pour une fois, la regardera comme il se doit. C’était une lubie fantasque, elle le sentait au plus profond d’elle. Mais hélas, les inspiration humaine de la haute nexusienne sont souvent déraisonnable. Fut-ce donc par fierté que l’on entreprenait les quêtes vers la vérité ?

Son voyage l’amena en premier au sein des G’Wadogou, un peuple humanoïde des marais ayant du sang reptiliens dans une jungle profonde. De là elle put s’entretenir avec le chaman. Elle avait put étudié quelque concept de leur étrange dialecte, mais à l’aide de geste et de symbole écrit, elle put faire entendre son but. Ce dernier accepta de l’aider. Il lui confia un sac de graines. « Donne lui ça, sinon toi risquer Tchouk-tchouk. » Elle n’était pas sur d’avoir bien saisit la traduction de ce dernier terme. Mais elle qui était venu pour plus de renseignement, on ne pouvait pas dire que ce fut une réussite. Alors la deuxième étape se situait dans des montagnes verdoyantes, auprès des Aarakocra de Tridavalie. Ce peuple d’homme ailée, bien que méfiant envers les humains, finirent par accepter leur étrange invité.

Après une série de test, où on jugeait, semblerait-il, sa morale, elle put traiter avec Sourrarrk le Mystagogue. « Une seule question » lui avait-on imposé.


« Comment rejoindre le monde de la Mère Nature ? »

La créature au visage de faucon se caressa le museau, et lui répondit d’un air tonitruant, faisant crépiter de flammes bleus un ensemble de bougie autour de lui.

« Rend toi chez les Elfes sylvains de Nevalune, de là tu devra être béni du savoir du grand Hemowen, l’érudit ! »

Ponctuant sa phrase en levant les deux bras en l’air, dans un style grandiloquent. Puis les flammes se turent, et il redescendit d’un ton en tendant la main.

« Cela fera 10 pièce d’or. C’est que, bon...on a une affaire à faire tourner nous. »

Elle grommela en vidant sa bourse dans sa main, lui donnant même une gemme car elle n’avais plus de sous. On la laissa repartir après lui avoir offert une étrange fiole au liquide verdâtre. Et voilà qu’avec un peu moins d’espoir, elle reprit la route pour Nevalune, à quelques mois de voyage. La ville elfique était assez grande, et visiblement, le nom de Hemowen l’érudit ne leur disait rien. Elle demanda à toutes les portes de la ville, rien. Dépité, ce fut au détour d’une ruelle qu’un vulgaire et étrange vieillard crotteux aux oreilles pointues la héla.

« Qui demande une audience auprès du grand Hemowen l’érudit ? »

Cet itinérant, habillé de braies lamentable, à la barbe et aux cheveux grisonnants et disgracieux, à l’odeur de purin faisait particulièrement tâche dans cette ville. Celui que l’on surnommait simplement « le vieux fou de la basse ville » se présentait comme étant l’homme qu’elle cherchait. Dionysia eut un certain mal à lui faire confiance. Mais dépité, elle accepta de converser avec lui.

« La mère nature ? Ouaip, je sais où ce que c’est de comment que quoi qui faut la voir ! »

Même la crédule magicienne leva un sourcil en écoutant sa réponse, alors qu’il arborait un sourire aux dents jaunies et cassés.

« Soit, admettons. Et je peux la voir comment ? »

Il répondit en tendant sa main, et exigeant en retour un lot de tabac à pipe issu de l’herboriste de la haute ville. Grognante, Dionysia le prit par le col et lui ordonna de ne pas se moquer d’elle. En panique, son interlocuteur se confondit en explication avec le sourire, expliquant qu’il en a besoin pour lui dire où la retrouver. Elle aurait pu tout abandonner maintenant. Et personne ne l’aurait blâmé pour ça. Mais avec un soupir, elle se rechigna à accepter sa demande. Les herbes violacées qu’il demandait lui avait coûtées le reste de ses gemmes. Lorsqu’elle lui apporta, il lui arracha le tout de ses mains, s’empressa de sortir une pipe étrange, pour s’intoxiquer avec une odeur particulièrement dérangeante, puis se contenta de s’allonger avec un sourire, savourant les effluves que cela lui apporta.

La magicienne commença à perdre patience. L’impression de s’être faite roulé tout du long de son périple devenait très intense. Elle insista pour avoir ses réponses, et après un moment, l’itinérant sortit un vieux parchemin, un fusain et commença à tracer des lignes entortillés, ponctué de petit symbole, de dessin de pierre et d’arbre.

« Alors, là tu va d’abord dans cette clairière là, à gauche. Enfin à gauche, au sud quoi. Ha bah non par rapport à nous c’est à l’ouest...bref, là tu marche un peu vers le gros tronc en forme de fessier, tu le contourne pour aller vers le sorte de petit marais là, et... »

Il continua ses tergiversations mystique et plus que douteuse, et finit par lui confier un plan qui ressemblait plus à torchon. Dépité, elle le reprit avec une moue boudeuse.

« Passe le bonjour de ma part à la m’dame ! Ça fait bien 300 ans que je l’ai pas vu ! »

Dionysia repartit alors, avec un manque de courage évident. Mais une minuscule flamme de désir en elle suffisait encore à la pousser à continuer son histoire. Elle refusait d’avoir fait tout cela pour rien. Voyager dans cette forêt, seule, avec un plan minable, était particulièrement dangereux. Elle manqua de mourir plus d’une fois, fuyant des hordes de creatures sylvestres, manquant de tomber dans des ravins, se faire aspirer dans des marais...Sauf que, étrangement, même si se repérer dans cette « carte » était difficile, elle retrouvait les différents éléments dont il lui avait parlé. Et au bout de plusieurs semaines, elle débarqua devant une étrange arche faite de lierre, dans une clairière particulièrement paisible. L’arche ne semblait mené à rien, mais au pied, on pouvait y voir une tablette de granite gravé avec à coté une minuscule plante qui pénait à se développer. C’était gravé de rune sylvestre antique. Dio le déchiffra par « Nourrissez moi pour traverser. » Elle tenta de l’arroser, rien. Lui donner plus de soleil ? Rien. Et si...elle prit la fiole que les  Aarakocra lui avait offert, et lui déposa une goutte. La plante réagit, et l’arche se mit à vibrer le temps de quelques secondes. Avec certitude, elle y vida le flacon, alors que devant elle, l’espace contournée de lierre se mit à vibrer d’énergie, et que les signes d’un portail dimensionnel se dessinait. Elle souri de soulagement, sentant pour une fois que son périple avait un sens. Prenant tout son courage, elle traversa le portail.

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Le coin du chalant / Pérégrinations arcaniques
« le: lundi 15 avril 2024, 10:01:42 »
Bonjour à tous !
Je pense garder ce "chalant" (quelle étrange expression !) et le développer pour éventuellement d'autres personnages, à réflechir. Merci de plutôt m'envoyer un message privé ou sur le Discord (Holly - Dionysia) plutôt que de répondre ici.

Ma fiche : https://lgj.forum-rpg.net/index.php?topic=26318.0
Résumé : Dio est une apprenti magicienne itinérante encore très inexpérimenté, mais qui a cependant une particularité. Son cœur est artificielle, faite d'un ensemble de gemme éveillé avec des runes arcanique. Ce qui fait d'elle un être composé d'une source de magie extrêmement importante. Elle peut pour l'instant se trouver uniquement sur Nexus ou dans les contrées du Chaos. Etant dans la tourmente sur son destin et le sens de la vie, vos personnages seront une source d'inspiration sur ses choix à venir. Actuellement, on peut la considéré comme étant d'un alignement plutôt bon. Mais du fait de sa rage contre sa famille, et de sa source de pouvoir, il est possible de la motiver à prendre un parcours différents de la bonne morale.

Voici quelques idées à étoffer.

A la recherche d'un mentor
Vous êtes un ou une magicienne tout du moins confirmé. Si l'envie peut vous prendre de tutorer une jeune lanceuse de sort prometteuse, alors elle sera à vos cotés. Son éducation peut prendre plusieurs tournure et même développer une relation que l'on pourrait qualifier de déviante. Vous trouverez des détails sur ses particularité dans sa fiche, et il est possible d'éveiller ses pouvoirs de bien des manières.

Une partenaire
Son errance va l'amener à rejoindre des groupes de mercenaire ou bien d'être engagé tout simplement comme garde de caravane. J'ai quelques idées d'expédition  ou de mission. Il pourra alors naitre une relation entre nos deux personnages.

Virée en solo
Dio est partie à la recherche de savoirs anciens ou autre dans des ruines et autres joyeuseté abandonné dans la pampa. Autres aventuriers, grand méchant ou habitant, une rencontre fortuite s'impose.

Mauvaise passe
Aventure pour des personnages d'alignement plutôt mauvais. Une rencontre qui se solde par une défaite amère pour notre protagoniste. Elle deviendra votre prisonnière. Vous pourriez développer plusieurs raison pour la garder avec vous, décelant peut-être le potentiel qu'elle peut avoir. Une autre relation malsaine pourra naitre si vous vous y prenez bien.

Pour ce qui concerne les passages pour adulte
Les évolutions affectives et érotiques sont fortement appréciés, mais avec Dio il y a des règles à respecter. Pour une romance, elle aura tendance à bloquer ses sentiments et émotions. Vous pourrez revoir dans sa fiche que c'est une bombe de magie émotive, et qu'elle a déjà blessé l'un de ses frères à cause d'un manque de contrôle. Depuis, elle a développé une carapace psychologique. Ne vous attendez pas à ce qu'elle s'offre à vous facilement, il faudra la mettre en confiance et l'accompagner dans ses passions.
Un ou une mentor pourra lui argumenter que l'apprentissage de ses désirs constituerait un excellente exercice pour contrôler ses pouvoirs. De cette base pourrait naitre un échange basé sur son initiation.
Concernant ses désirs les plus enfouis, je ne détaillerais pas trop, préférant la laisser les découvrir, mais il y a une évidence que la soumission y tient une place importante. Nous pourrons aussi échanger sur les limites strictes. Il y en a peu, je dirais que la saleté, les excréments, le morbide et les jeu autour des panards ne sont pas de mon ressort.

A vos claviers !

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Dionysia Laodice Sergotim


Introduction

Hello ! La joueuse qui écrit ce texte s'apelle Holly. Je suis une roliste depuis...pfiou, Sarkozy ? J’étais passée depuis à Discord, mais mon amour des lettres me donnait envie de revenir au forum. Mais j’ai l’impression que ça existe plus :( Je connaissais LGJ avant mais comme j’étais pas trop porté sur le Hentai, ça m’intéressait peu. Mais depuis discord, je me suis un peu...libéré. Hâte de commencer !

Prénom : Dionysia Laodice

Nom : Sergotim

Age : 21 ans

Sexe : Féminin

Race : Humaine

Origine : Nexus

Particularité

Dionysia est née avec un cœur fragile, et subira par la suite une opération consistant à le remplacer par un organe artificielle faite de cinq gemme pure, le détail dans l’histoire plus bas. De ce fait, elle dispose d’une source de mana incommensurable, mais qui se traduit par une instabilité féroce. Ayant encore trop peu apprivoiser son état, elle à encore besoin de soutien et de maîtrise pour s’exprimer à sa pleine puissance. Cette transformation implique cependant quelques spécificité supplémentaires.

Tout d’abord, elle n’ingurgite plus de la nourriture pour sustenter comme avant, mais elle est devenue géophage. En effet, son cœur artificielle a alterner aussi le fonctionnement de son intestin. Elle doit s’alimenter en pierre, charbon voir cristaux. En général, elle les broie et les concasse avant de les manger. Bien sur, tous les minéraux ne lui procure pas la même satiété ou ne réponde pas tous à ses besoins énergétiques. L’argile est une valeur sur, bien que ne lui apporte pas énormément d’énergie. Les cristaux, plus pures soient ils, plus forts sera son énergie. De quoi rendre fou un joaillier, quand ils voient une jeune femme acheter ses trésors pour les détruire et les mettre dans sa bouche.

Ensuite, ses émotions sont différents vecteurs d’expression de sa magie. Car le mana qui s’écoule en elle peut altérer d’état, et ainsi la manière de la contrôler diffère, ce qui rend l’exercice bien plus compliqué. Un fort état de tristesse rend son mana telle que raffiné par les illusionniste, générant autour d’elle des modifications visuelle et sonores. La colère le rend destructrice, la joie source de magie blanche. Le pire qu’elle put expérimenter fut la peur. Tirant un mana issu d’une magie noire, la plus ténébreuse que seul d’avide nécromanciens purent contempler. Garder son calme lui permet de garder son mana à un état stable, et ainsi de pouvoir le manipuler et le raffiner dans une des écoles de magies selon le besoin du moment.

On pourrait alors penser que le besoin de garder un mental calme est un besoin stricte pour elle si elle veut lancer des sorts. C’est un argument valable, mais des théoriciens de magie peuvent suggérer une autre approche. Car transformer la magie pure à un des différents états des écoles de magie, l’illusion, la destruction, la divination...Demande en soit aussi de passer par un process, qui demande alors pour le lanceur de sort du temps et de l’énergie. Si Dionysia apprenait à non plus bloquer ses émotions, mais les accompagner tout en y gardant le contrôle, elle pourrait sublimer son art et devenir une des plus puissante utilisatrice de la magie. Elle est encore trop inexpérimenté pour savoir où elle va s’orienter sur ce sujet.


Physique


La jeune magicienne a bien changé depuis ses « années faibles ». On a tendance a voir une personne qui sait se tenir droit et fière, la démarche assuré. Elle a encore un visage juvénile, à la forme ovale, des lèvres pulpeuse, un nez légèrement proéminent et de petits yeux verts. Elle a un certains charme, bien qu’elle le mette peu en valeur. Ce n’est pas du genre à passer du temps à faire sa toilette. Quand à ses longs cheveux bruns lui arrivant à l’épaule, souvent crépus, ils sont aussi des marques d’un manque de coquetterie. Souvent mal ou pas peigné, emmêlé dans quelques tresses. Les coiffeur-visagiste pourraient trouver cela bien dommage, car elle à un fort potentiel pour se mettre en valeur, en réaffirmant son style de coiffure.

Elle porte des vêtements amples. Sa robe de voyage, sa cape sans symbole marqueur d’une appartenance à un ordre. Et bien sur, son chapeau pointu traditionnel des hauts mages de Nexus. Tout l’attrait des magiciens itinérants. Elle a choisi le violet, la couleur de l’école des runistes, car c’est la branche pour laquelle elle se définit le plus. Et surtout, cela la démarque du rouge bordeaux, couleur du blason de sa famille, les Sergotim. Sans doute Dionysia cherche à se trouver et se faire sa propre identité en refusant les marqueurs esthétique de ses origines. Le reste fait partie de la panoplie de la voyageuse, son sac à dos, sacoche, botte de cuir, mais on rajoute à cela son bâton au cristal polie, qui lui sert la plupart du temps de focalisateur pour sa magie.

Pour l’instant, un seul à sa connaissance a put la contempler de ses plus simples appareil depuis ses transformations, son ancien maître, qui a dirigé son opération. Il faut dire que sa pudeur la joint à ne pas s’exposer, mais aussi ses complexes. Car depuis son opération, certaines de ses veines, les plus proche de son cœur synthétique, sont parcourues de veine à la couleur violette. Témoin de la concentration de magie qui parcours son corps. Mais si on fais abstraction de cet étrange détail, elle reste une jeune femme au corps très plaisant pour la plupart des amateurs de belle forme. Une petite poitrine mais dressée, une taille fine des cuisses légèrement large et une paire de fesse ferme bien rebondie.

Caractère

Grandir sans amour paternel et sans mère ne participe pas au bonne épanouissement de l’enfant, vous dira t’on. Heureusement, naître de famille aisé aide un peu. Elle put tout de même avoir des tantes, nourrices, des grands frères et grandes sœurs qui purent participer à son bien être. Mais bien sure, être née fragile, avec peu de capacité à manipuler la magie au sein d’une famille d’aristocrate des arts arcaniques, cela n’aide pas. Elle développé un fort besoin de s’affirmer, et de reconnaissance. Et même malgré son exil, tout ce qu’elle entreprend est motivé par le fait de revenir chez elle est de prouver sa vrais valeur.

Elle est mue par une colère. Contre elle même d’avoir causé ce fâcheux incident, contre sa famille de ne pas lui avoir apporter cet amour dont elle avait besoin, contre la société Nexusienne, de prôner la supériorité et la force. Mais il faut avoir l’œil et l’oreille pour le savoir, car elle intériorise beaucoup. Se montre très prude, courtoise et pudique. C’est une façade de calme, qui ponctue ses phrases par des petits traits d’humour, pour masquer son mal-être. Et il le faut, garder son calme. Car c’est dorénavant une machine organique parcouru par une quantité abyssal de magie. Le manque de contrôle de ses émotions peut avoir de graves conséquences, pour un déferlement de surplus d’énergie arcanique, comme il y a eu auparavant. C’est pourquoi utiliser son bâton pour lancer ses sorts est très important pour elle. Elle dirige en premier sa magie sur son cristal pour mieux le contrôler. En vérité, cela bride son potentiel, mais lui permet un meilleur maintien et d’éviter d’avoir des réactions entropiques lors de ses incantations.

Studieuse, et dorénavant plus consciencieuse et prudente, c’est une excellente apprentie, et autodidacte par la même. Sa motivation la poussant à en savoir et en maîtriser de plus en plus. Socialement, elle est une bonne camarade. Rieuse, souriante, elle put même se défouler un peu par moment en fête, depuis que sa santé le lui permette, bien qu’elle ne puis se substanter comme avant. Ses amours ont été rare, limité. De ce fait c’est encore une ingénue sur plusieurs points. Sa renaissance participe aussi à redévelopper une certaine libido, qu’elle peine à comprendre et à savoir comment maîtriser. Car comme pour le reste des émotions, un trop fort désir la rend particulièrement instable en proie à un afflux de magie émanant d’elle. Pour cela, elle bloque volontairement ses désirs, craignant une réaction catastrophique.

Concernant sa vision de l’éthique et de la morale, l’ingénue à encore du mal à discerner le bien et le mal. Son éducation de la haute nexusienne la poussé à idolâtrer la grande ville, et à détester Ashnard. Et à bien des égards, il peut il y avoir du vrais en cela, si on étudie les comportements de la dite dictature. Mais son maître runiste, Bourmfin lui apprit à affiner son esprit critique. Pour l’instant, elle passe que les lois sont nécessaires et qu’une élite de personne sage doivent diriger pour permettre une gestion opérationnelle de la société. Mais elle sent que son voyage initiatique, au contact des plsu démunis, vont changer son regard sur le monde.

Histoire

Dionysia Laodice Sergotim naquit un jour d’hiver pluvieux, d’une mère affaiblie par une maladie incurable. Cette dernière décéda à sa naissance. Fût-ce la raison pour laquelle Ibentus Malakaï Sergotim, son père, archimage de l’école de l’œil véritable, eut-il toujours montré une hostilité pour sa fille ? Dure à dire. Il avait toujours été sévère envers ses enfants, et avait toujours récompensé les plus compétents.

Car oui, Dionysia eut en tout huit frères et sœurs à sa naissance, pas tous de la même mère. Et elle en eut encore trois autres après elle. Car son père n’avait pas perdu de temps. Mais il fallait précisé qu’il passait peu de temps avec sa grande famille. Ils vécurent dans un des palace de la haute ville de Nexus, et ne manquaient de rien. Elle grandit alors avec un certains soins, du fait de sa santé. Entouré des plus grands médecins et utilisateurs de magie blanche pour elle.

La fragilité de son cœur ne lui permettait pas de faire d’efforts intense. Ne pas trop courir, pas d’athlétisme, pas de bagarre. Et par la suite...pas de magie. Les plus ignares pensèrent que la magie consistait à réciter des phrases en langues incompréhensibles et que cela ne demandait pas d’effort. Mais non, celle de la famille des Sergotim puisait dans l’énergie environnante, mais aussi interne. Et dès son plus jeune age, alors qu’ils avaient tous dans sa famille des cours sur les arts des arcanes, la moindre tentative de former une petite étincelle faisait souffrir son cœur, tellement c’était intense. Donc elle fut dispensé de cours.

Comment regardait-on une membre d’une famille ou tous son magicien, alors qu’on ne put à peine faire une petite flamme ? Avec des sourires compatissants pour les plus altruiste, avec des petits rires moqueurs pour les plus vicelards. Par de l’ignorance pure et dure par son père. Un exemple fort fut à ses douze ans, lors d’un récurrent repas mensuel familiale. Car une fois par mois seulement, leur paternel rentrait à la maison lors d’un souper pour échanger avec l’ensemble de ses enfants sur leurs progrès et réalisations, cela afin de voir où ils vont les recommander, chez quel maître des arcanes, ou pour ceux ayant déjà atteint l’age de jeune adulte comment se passait leur carrière.

La coutume voulait que lors de l’entrée, on fasse un tour de table pour présenté ces dernières notes, bulletin et projet d’avenir. Il fallait imaginer une énorme table rectangulaire, avec leur père au bout. Et lorsque fut arivé le tour de Dyonisia, avant même qu’elle put ouvrir la bouche, son père demanda à sa sœur à coté d’elle de poursuivre. Il venait alors tout juste de passer son tour, montrant clairement qu’il n’avait que faire d’une progéniture ayant aucun dons pour le savoir familiale. Cela marqua fortement notre protagoniste.

Les mois qui suivirent, elle n’alla même plus au repas. Et personne ne venait lui demandait pourquoi, personne ne venait la réprimander de ne pas venir, car c’était devenu clair. Elle n’a pas sa place ici. La cadette alors se renferma dans la bibliothèque familiale, se réfugiant dans les livres et savoir anciens. Cela lui procurait au moins une distraction. Elle tenta bien des activités pour tenter de trouver ses talents. L’alchimie ? La manipulation de certains produits sont trop dangereux pour elle. L’artisanat ? Trop physique aussi. Même sortir à des températures trop élevé ou trop basse était dangereux pour elle. Sans doute de part sa condition, elle commença très tôt à apprendre la médecine et l’anatomie.

Mais dans ses livres, elle découvrit un savoir arcanique tout autre. La magie runique. Non apprise par sa famille. Cette magie consiste à infuser du mana au sein d’objet et de matière inerte pour en insuffler une vie synthétique, arcanique. C’était un savoir très différent de celle de la famille des Ergotim. Les plus puissants mages runistes vivaient au loin, au sein des montagnes. Les nains.

En en apprenant toujours plus, elle découvrit que la gravure des runes nécessite des compétences bien particulière. Du linguisme, de la mathématique, de la cryptographie, mais aussi du dessin, de la forge. Et surtout une connaissance en magie pure et théorique. Et si c’était une piètre lanceuse de sort, elle était cependant excellente sur le domaine des connaissance théorique. A ses 16 ans, un notable vint à elle pour lui proposer de continuer ses études autres des maîtres comptables de la ville. Le message que portait son père à travers cet homme immonde était clair. Tu n’as pas ta place en tant que mage, alors devient gratte-papier.

Elle refusa, et à la place, se renseigna sur les mages runistes qui accepterait de faire d’elle leur apprentie. Ceux de la ville refusèrent. Accepter la fille fragile du célèbre archimage Ibentus en cachette ? Trop dangereux. Mais cependant, on lui confia le contact d’un maître nain, loin de la vile, par delà l’océan. Cela lui paraissait inatteignable.

Mais elle tenta. Dans une longue lettre, elle confessa son être entièrement, devenant presque un exercice de confession. Se mettant à nue sur son état de santé, ses craintes, ses volontés, sa passion pour les runes et son besoin de prouver sa valeur. Elle envoya la lettre sans grand espoir. Peut être espérait-elle juste d’avoir un correspondant avec qui partager ses problèmes. Mais à sa plus grande surprise, un mois plus tard, on lui répondit. Le maitre runiste Bourmfin dit le boiteux l’invita à le rejoindre dans trois lunes pour commencer son apprentissage.

Elle quitta alors le cocon familiale à 17 ans. Seul au revoir, une lettre où elle expliqua avoir besoin de voir ailleurs et de ne pas la poursuivre. Sans grande surprise, son père ne tenta pas de la rechercher. Le voyage en bateau fut pour elle la plus grande aventure de sa vie. Son cœur menaçait de lâcher à chaque vague tonnante, et seul son courage et sa rage lui permit de tenir bon. Elle se présenta à son futur maître, dans les profondeurs des montagnes, essoufflée et avec une mauvaise mine. Celui ci lui servit un remontant qu’elle manqua de recracher tellement il était fort, sous son hilarité de la réaction qu’elle avait. Elle se mit alors elle aussi à rire. Pour une fois, elle se sentait acceptée.

Le nain adapta son apprentissage par sa condition physique. Il commença à lui apprendre l’inscription des runes au mirettes et ébaudoirs de gravure. Dionysia était d’une minutie chirurgicale. Puis il lui apprit l’art d’animer des petits blocs d’argiles, créant de mini golem, avant d’aller encore plus loin. Il ne put lui apprendre la forge, car trop physique pour elle, mais il témoigna que c’était sa meilleure élève en ces cinquante ans de vie de tuteur.

Elle dévora aussi la bibliothèque, et en vérité, elle cherchait quelque chose. Un savoir perdu. Elle ressentait que le magie runique pouvait faire d’elle quelqu’un d’autre. Avec ses connaissance en médecine, elle éluda une première ébauche de son projet. Qu’elle montra, hésitante, à son maître. Celui ci resta de marbre, comprenant très bien ce qu’elle voulait faire. Ce moment allait être crucial. Elle avait besoin de lui pour ça. Et à son grand soulagement, après qu’il ait posé le pour et le contre, il accepta.
Ce projet, c’était de remplacer le cœur dysfonctionnel de son apprentie, par un synthétique forgé à partir de cinq gemme de pouvoir. Il forgea l’ensemble, et elle se contenta de graver les runes, sous sa supervision. C’était important que ce soit Dyionisia qui s’occupait des gravures. Et une nuit de solstice, le maitre runiste fit parvenir chez lui les plus grands médecins et runiste de la région. Il allait procéder au remplacement de son cœur.

Le procédé allait être long, douloureux, dangereux et incertain. Avez vous déjà essayer d’implanter un réservoir de magie pure au sein d’une jeune fille qui se mord les dents de douleurs, car on lui à enlevé son cœur, la faisant survivre par des procédé de magie blanche, et que l’intégration de ce cœur artificielle dépendait alors du contrôle de ces runes ? L’opération avait une probabilité très importante que tous finisse mort dans une magnifique explosion.

Mais Dionysia est encore debout aujourd’hui, et tous les nains qui étaient là durant l’opération purent à la fin souffler un bon coup, s’éponger le front et sortir les choppes. L’humaine vivait. Ils venaient de réaliser l’impensable. Elle sentait une nouvelle énergie en elle. Elle pouvait dorénavant courir, sauter, bondir, faire la fête...vivre. Mais elle et son maître avait une vague idée du contre coups. Oui, elle était devenue plus vivante, mais aussi plus dangereuse. Elle dut apprendre à apprivoiser encore pendant un an son état avant de repartir.

C’est le cœur serré, si on puis le dire, qu’elle quitta les nains, promettant de revenir un jours. Eux qui sont pourtant si bourru n’arrivèrent pas à cacher leur sanglot à son départ. Car elle sentait que son destin n’était pas ici. Lorsque le bateau s’éloignait, son maître eut du mal à détacher le regard, perdue dans ses réflexions. Et si il avait fait une erreur ? Il venait de créer un être au potentiel incommensurable, il le sentait. Et si...elle tournait mal ? Non, c’était impossible, pas vrais ?

De retour chez elle, ce fut avec une immense fierté qu’elle s’organisa pour réapparaître chez elle pile pendant le repas mensuel de la famille. Bien que très nerveuse, elle s’avala deux rubis précieux afin de s’assurer de pouvoir leur en mettre plein la vue. Ainsi la Sergotim ouvrit les portes du salon avec force, voulant apparaître comme changée. Et cela fit son effet, sa famille la regarda comme si c’était une revenante. Elle se pressa de raconter qu’elle était transformé, qu’elle avait eut une opération, et qu’elle était prête à prouver sa valeur sur le champs.

Mais alors qu’ils étaient au dessert, son père, bien que curieux, se contenta de se ressuyer la bouche et d’annoncer qu’il va voir avec sa secrétaire pour caler un entretien dans le mois à venir. Blessé de ce peu d‘attention, la jeune magicienne insista pour leur montrer tout de suite ce qu’elle savait faire. Et sans attendre de réponse, elle psalmodia ses incantations. Son but était juste de générer un champs de force autour d’elle et de léviter devant eux, histoire d’impressionner un peu sans trop de fioritures.

Cela fonctionna, au début. Tous reculèrent un peu de la table, car poussé par un vent magique alors que leur sœur s’élevait des airs de quelques mètres et qu’un tourbillon bleuâtre se formait autour de sa personne. Seul Ibentus resta assis, silencieux, la regardant avec inquisition. Hélas, alors que Dyonisia voulut s’élever encore, son cœur artificielle battant la chamade libéra un surplus d’énergie qu’elle manqua de contrôler. De violentes projections de magie pur éclatèrent, et seul la réactivité de son père, générant un dôme de protection au dessus de ses enfants, permirent d’éviter le drame. Sauf que l’un d’entre eux étaient trop loin pour bénéficier de cette protection. Rapidement, il reçut une décharge sur la figure, le brûlant intensément.

Trop tard pour la jeune ingénue, elle termina ses psaumes et bloqua son énergie pour redescendre, constatant ses erreurs. Elle voulut s’approcher de son petit frère, mais déjà les autres membres firent barrage de leur corps. Elle se confondait en excuse, et tout ce qu’elle eut comme réponse fut les injonctions de celui qui la mit au monde. Il la pointa du doigt et cria d’un air accusateur.

« Comment ose tu jeter l’opprobre sur ma famille ? Dans ma propre maison ! Fille indigne ! Je te répudie de mon domaine ! Ne reviens jamais ici, ou tu sera jeté en cellule ! »

Ce fut en sanglot que Dyonisa quitta les lieux. Humiliée, confondu en honte et en chagrin, et seule. Ainsi, la voilà perdue sur les routes, essayant de trouver un sens et une nouvelle vie.

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