Les terres sauvages / La Cage de la Shaman [The xXx Gang]
« le: jeudi 07 août 2014, 22:02:13 »Les rires et les cris donnaient de l'ambiance à la jungle environnante où l'on ne devinait pas que, malgré l'apparent relâchement, quelques sentinelles scrutaient de leur vision de nyctalope les alentours, pour vérifier que personne n'était sur le point de s'attaquer aux villages qui atteignaient, avec toutes ces festivités, une vulnérabilité à son seuil maximum.
Orbrea leur avait laissé sa place, ce soir-là.
La shaman avait beau être la gardienne des différentes tribus terranides de cette partie du continent et, par conséquent, passer moins de temps à bavarder avec elles qu'à les protéger, il n'empêchait qu'il y avait toujours une bande de terranides qui la croisaient peu de temps avant ce genre de fête et qui ne pouvaient s'empêcher de l'inviter à venir s'amuser avec eux. C'était devenu une activité que la jeune elfe s'accordait de temps à autre, pour éviter que sa discipline naturelle ne lui apporte trop de frustration. Il était important de rechercher un certain équilibre pour ne pas devenir définitivement aussi aimable qu'un ours des montagnes.
Ce fut donc avec plaisir, sachant ses tâches déléguées sur d'autres personnes, que la shaman participait au jeu du qui boira le plus, sous les yeux amusés d'une invité un peu spéciale, en directe provenance de Zon'da, la capitale des terranides.
Luciole était une amie proche de Orbrea. Plus jeune qu'elle, il s'agissait d'une shaman encore en apprentissage qui était envoyée par leurs maîtres de Zon'da jusqu'ici, pour servir de messagère et vérifier que tout allait bien. C'était une élève assez douée malgré le handicap qu'elle partageait avec Orbrea - ses origines de créature maléfique entravaient son apprentissage de la magie blanche, mais elle était assez maligne pour se concentrer sur d'autres domaines.
Elle finirait sûrement ici dés la fin de ses études... et ce n'était pas pour déplaire à son aînée, qui l'accueillait chaque année à la même date, et partageait un peu de bon temps avec quelqu'un de semblable à elle, qui pouvait la comprendre.
Le concours terminé - et remporté par la Gardienne haut la main qui salua les applaudissement à son égard d'un geste maladroit, Luciole entreprit de faire quitter la table à son amie, qui la suivit sans vraiment comprendre où elles allaient.
Une des huttes libres servit de réponse, alors que l'ambiance festive cédait sa place au calme et au silence du lieu. Jetant un regard interrogateur à sa compagne, Luciole ne manqua pas de pousser doucement son amie sur les couchettes à ras-le-sol, puis de lui tomber dessus pour éviter toute tentative de fuite. Un sourire éclaira les traits de la shaman, et ses mains tombèrent directement sur les fesses de la plus jeune. Celle-ci ne put s'empêcher de rougir, mais ne se dégagea pas.
"Quel affront, Gardienne, souffla-elle doucement. Et dire que je pourrais te dénoncer directement aux maîtres de la Caste... tu ne fais pas bien ton travail, après tout, ajouta-elle en souriant.
"Tu ne crois pas que c'est parce que tu me déconcentres un peu ?"
A cette réponse, s'ajouta une cabriole qui retourna les deux elfes et une main lascive qui se glissa sous le kimono de Luciole. Celle-ci gémit avec douceur. Les deux partenaires échangèrent vite un baiser, tout en s'offrant une étreinte qui n'était après tout qu'annuelle. Elle ne se voyaient que rarement, étaient incapables de placer des mots sur leurs sentiments respectifs. Mais chacune souhaitait le bonheur de l'autre, et elles étaient prêtes à se protéger mutuellement.
Les lèvres brunes d'Orbrea plongèrent rapidement dans le cou, puis le décolleté de sa partenaire, qui inclinait la tête en arrière, les yeux mi-clos. La plus jeune fut la première à être dévêtue par l'expertise de sa partenaire, pourtant pas forcément habituée aux plaisirs sexuels, vue son quotidien de semi-ermite. Mais l'alcool et la connaissance presque complète de ce corps et de ses désirs aidant un peu, Orbrea se retrouva vite à goûter aux lèvres basses de Luciole, déjà presque trempées.
Ces préliminaires avaient en plus un petit quelque chose de très excitant : l'idée que n'importe qui puisse soulever les plans de la tente pour les voir. Chacune se disait que, comme chaque année, ce qu'elles étaient sur le point de s'offrir l'une à l'autre résulterait sur une fin de soirée qui les contenterait toutes les deux.
C'était sans compter un brusque revirement de situation : l'arrêt de l'orchestre de percussions, et plusieurs cris qui firent relever la tête de la shaman, plongée entre les cuisses de sa compagne. Celle-ci, à moitié déshabillée, sortit aussi de sa transe pour jeter un regard interrogatif vers l'entrée de l'habitation.
"Que..."
"Tais-toi, grommela son amante, déjà consciente de ce qui s'était passée. Tiens, prends ça."
En quelques secondes, sa main dénicha une fine lame coincée entre sa ceinture et la lança à Luciole qui l'attrapa au passage. Les cris d'effroi avaient accueillis ceux de colère, au fur et à mesure que la situation se précisait. Si les sentinelles avaient été neutralisés, on pouvait s'attendre à des scénarios plutôt inquiétants...
Mais pendant qu'Orbrea essayait d'observer, au travers des pans de tissu de l'entrée, ce qui se passait, il y eut un bruit sourd qui les firent toutes deux sursauter. Le toit de paille venait d'être arraché, et ses fondations de bois brisées faillirent leur tomber dessus.
Se protégeant le visage de ses bras bruns, le regard de la Gardienne se retrouva vite sur la source de tout ce remue-ménage... pour peu qu'il n'y ait qu'une seule source à déclarer.