Les alentours de la ville / Comment arriver à vivre à nouveau ? [PV Lelouch]
« le: vendredi 16 juillet 2010, 15:26:24 »La voix, d’abord inquiète, devint vite agacée. Kairi sortit soudain de sa torpeur et jeta un regard à la cliente qui l’interpellait.
« Pardon. Excusez-moi ? Vous désirez quelque chose, madame ? »
La cliente haussa les sourcils et lui montra un chemisier pourpre.
« Vous auriez le même en taille 38 ? »
La jeune femme prit le chemiser et hocha la tête.
« Je vais voir à la réserve ce qu’il en est madame. Si vous voulez bien attendre quelques instants »
La femme acquiesça et Kairi s’en alla vers les escaliers en fer qui descendaient en spirale vers la réserve. Elle avança alors vers l’endroit où les chemisiers étaient entreposés et se mit à fouiller d’un air absent.
Elle n’avait pas vraiment la tête au travail. En fait, elle n’avait pas la tête à grand-chose. Elle avait l’impression d’être totalement vide à l’intérieur comme si on lui avait arraché son âme. Elle ne vivait plus, elle survivait tout juste. Plus rien n’avait d’importance autour d’elle depuis la disparition de son amour, Hirano. Chaque jour, elle souffrait de devoir se réveiller et vivre sans lui. C’était horrible et tellement cruel.
La seule chose qui restait du jeune homme qu’elle avait tant aimé était le petit démon qui l’accompagnait tout le temps, Grendel. Celui-ci aurait pu rester avec le livre mais, libéré, il avait choisit de rester auprès d’elle comme s’il voulait la réconforter et pour tenir une promesse faite au jeune homme, celle de veiller sur sa bien-aimée. Malheureusement, même la présence et les tentatives du petit démon pour la réconforter, Kairi n’arrivait pas à se remettre de la mort d’Hirano. Elle n’avait plus aucune envie de vivre, elle voulait juste retrouver celui qu’elle aimait. Elle avait plusieurs fois attentée à ses jours mais le démon l’avait toujours empêché d’aller jusqu’au bout lui rappelant à chaque fois qu’Hirano ne voudrait pas la voir mourir mais vivre. Les paroles avaient toujours fait mouche mais pour combien de temps encore. Plus les jours passaient, plus elle se sentait seule et abandonnée. A quoi est-ce que ça servait de vivre dans ces cas là ?
Au bout de dix minutes, Kairi se rendit compte qu’elle cherchait dans le vide. Revenant à la réalité, elle trouva le chemisier voulu et remonta vers la boutique.
« Eh bien ! Vous en avez mis du temps, mademoiselle ! »
La cliente fulminait et en regardant l’horloge, la jeune femme constata que ça faisait plus d’un quart d’heure qu’elle était descendue.
« Veuillez m’excuser, madame. Voilà le chemisier »
Elle lui tendit la pièce d’étoffe qui redonna un léger sourire à la cliente ce qui n’était pas le cas de la jeune vendeuse.
« Très bien, je le prends ! »
Kairi passa alors derrière le comptoir et enregistra la vente mécaniquement. La cliente paya la somme demandée et sortit faisant retentir la clochette de la porte d’entrée. Kairi se sentait oppressée, elle alla ouvrir la porte et se tint sur son pas en respirant l’air frais et humide. Il pleuvait, à torrent même, mais elle n’en faisait aucun cas. Bien qu’elle soit en partie protégée par l’entrée, le devant de sa robe fut en partie mouillé. Elle portait sa robe mauve pâle, une des préférées d’Hirano. C’était une robe toute simple qui lui arrivait juste en dessous des genoux et qui se boutonnait sur le devant. Elle disposait de petites manches courtes car malgré la pluie, il faisait plutôt lourd. Au bout d’un moment, elle finit par retourner dans le magasin. Elle jeta un coup d’œil à l’horloge : 18h45. Encore quinze minutes et elle pourrait fermer le magasin et rentrer chez elle où l’attendait Grendel. La jeune femme blonde préférait le voir rester chez elle plutôt que de sortir avec elle. Bien sûr, il n’était visible que par elle mais il avait une fâcheuse tendance à parler à tort et à travers et elle avait toujours peur qu’on la voit parler toute seule. Elle soupira et commença à faire les comptes de la journée pour rentrer le plus vite possible à son appartement.