Centre-ville de Seikusu / Re : Problème de réseau, réinitialisez le système. [Ityhs Inoru]
« le: samedi 16 janvier 2021, 19:59:18 »Dans notre petit groupe avec mon frère, nous avançons prudemment sur ce chemin escarpé. Le sol était comme souvent dans la plupart des montagnes, presque fait de glaces...
Plusieurs dizaines de minutes après, nous finissons par entendre des coups de feu. Cachés, nous essayons de repérer nos ennemis, que nous éliminons rapidement un à un. Bien que nous étions peu nombreux dans notre groupe, nous avions l'avantage de très bien nous connaitre. Aussi, notre section baptisé "Les aigles de la dévastation", s'était forgé suite à une action cruciale que nous avions accomplis par le passé, en prenant à revers tout un groupe d'ennemis qui avait réussi à acculer les nôtres. De justesse, nous avions sauvé une de nos villes d'une destruction et d'un massacre certain. A compter de ce jour, notre équipe a donc été promue et depuis, nous-nous sommes davantage spécialisés dans les prises d'assaut stratégiquement sensibles. Si ma nouvelle situation me convenait, j'avais remarqué qu'elle avait finit par lentement perturber mon frère... Mais ce que j'ignorais, c'était ce qui allait réellement nous attendre par la suite...
Après plusieurs heures de tirs nourris et de commentaires grotesques sortis tout droit de la bouche de mon frère, nous finissons par arriver à l'entrée du village. En chemin, nous esquivions les cadavres ensanglantés... Comme souvent, certains avaient perdu une partie de leurs membres. Parfois la tête et une partie de leurs boyaux. Au début, j'en éprouvais du dégout. Mais aujourd'hui, peu de choses parvenaient encore à m'atteindre. Dans ma tête, j'étais convaincu de bien faire. Je servais ma nation, mon idéal. J'étais un soldat, un homme de combat...
Aussitôt que nous entrions dans le village, nous sommes de nouveau accueillis par de nouveaux tirs. Comme précédemment, nous tentons d'avancer avec prudence et de repérer nos cibles. Un groupe qui pensait nous avoir par derrière, avait même explosé sur une mine que nous avions pris soin de camoufler au sol. Il ne nous avait pas fallut beaucoup de temps, pour pouvoir parvenir à prendre ce village et à laisser de bien nombreux cadavres sur notre chemin. Encore une fois, rien ne nous résistait...
Une nouvelle fois, je commentais rien des propos usant de mon frère. Les commentaires gras et lourds qu'il avait, avait le don de me fatiguer. Le problème était qu'au fil du temps, nous-nous disputions de plus en plus souvent. Au début, ce n'était pas sur grand chose mais progressivement, tous nos points de vue et toutes nos opinions convergeaient. Seulement pour le plus grand malheur de notre groupe, il a été décidé que c'était lui qui en bénéficiait du commandement. Tôt ou tard, d'une manière ou d'une autre, je savais que ça allait mal se terminer...
Peu de temps après, alors que nous-nous étions plus ou moins séparés pour aller éliminer la dernière maigre résistance encore en place, je m'étais rapidement retrouvé de mon côté, face à un grand bâtiment. Avec prudence, alors que je poussais la lourde porte qui émettait un bruit lourd lorsque celle-ci tournait sur ses gonds, j'étais directement tombé à l'intérieur sur un groupe d'une quarantaine d'enfants. Parmi eux, il y avait deux femmes. Un instant surpris, je les avais observés grâce au faisceau lumineux de mon arme. Ils étaient tous plongés dans le noir. Tous paraissaient terrorisés. La majorité d'entre-eux pleuraient. Certains s'accroupissaient au sol en mettant leurs mains au niveau de leur tête, en me voyant braquer la lumière vers eux...
Tandis que je continuais de balayer le groupe avec mon faisceau, main sur la gâchette, j'entendais les supplications des femmes, accompagnés par les pleurs des enfants. Des victimes civiles, des dommages "collatéraux" comme je les appelais, j'en avais connus beaucoup. La guerre était ainsi faite. Les faibles mouraient au profit des forts. Tel avait toujours été ma conviction, qui se trouvait au delà de tout jugement même. Mais ce que cette scène avait eu de particulier pour moi, était de voir le nombre d'enfants entassés au même endroit. C'était la première fois de ma vie, que j'en voyais autant regroupés... Plus que jamais, j'avais alors pris conscience jusqu'à quel point un seul individu pouvait parfois faire changer un destin tout entier...
Pendant que je m'étais assoupis en début de soirée dans un de ces bars minables de cette planète, j'avais fais tombé au sol le verre d'eau qui accompagnait cette mixture dégueulasse, que les gens d'ici appellent un "café". Le verre qui s'était brisé par terre en différents éclats, le temps d'une seconde, m'avait sortis de ma torpeur. Cela faisait plusieurs jours que j'étais arrivé dans ce monde, que les gens d'ici appellent la "Terre". Et à cause du temps qui s'écoulait de manière bien différent de chez moi, je commençais à accuser la fatigue.
Et je n'avais pas non plus été aidé par tout ce putain de bazar qui en avait découlé, à peine j'avais mis pied ici. J'avais alors maintenant l'impression d'être seul. Sans repaire et sans la moindre explication... Dans de telles conditions, mon objectif principal pour servir ces imbéciles pouvait bien attendre un peu. J'avais à présent d'autres priorités plus importantes, à essayer de gérer...
Riant arrogamment, je payais la note. Je repartais faire route, sans savoir pour l'instant ce que je devais faire exactement. Cette inactivité commençait à me taper sur les neurones. Repasser en boucle dans ma tête, les derniers événements qui s'étaient déroulés commençaient à m'écoeurer...
Pendant que je marchais mains dans les poches de mon manteau, j'observais dans l'obscurité du début de cette soirée "terrienne", tous les badauds qui déambulaient. Tous ces êtres aussi insignifiants qu'un moucheron, qui semblaient comme être pressés de pouvoir renter chez eux pour aller se mettre au chaud. Loin de leurs petits tracas. Loin de leurs petits soucis quotidiens puérils...
La seule chose qui me permettait de réellement garder un repaire et de faire encore le lien avec mon histoire, mon passé, était lorsque je levais les yeux en l'air. Discrètement, je le voyais. Il était là... Fidèle. Majestueux. Il planait dans les airs et il se perchait, juste au dessus de ma tête. Lui savait toujours qui j'étais et ne m'avait pas oublié. C'était le seul dont j'avais la conviction certaine qu'il ne me laisserait jamais tomber. Quoiqu'il puisse arriver...
Mais alors que je continuais à marcher parmi cette foule fatigante, je suis alors comme pris par un nouveau mal de crâne. Seconde après seconde, celui-ci semble s'intensifier. Au point de venir par s'accompagner d'un bourdonnement insupportable à mes oreilles...
- Merde!... Ca recommence...
Sans crier gare, je me remettais comme à faire une "crise". Me calant contre un mur dans un coin discret, je ferme les yeux en grimaçant. J'attendais que mon nouveau mal de crâne aussi incompréhensible que insupportable se passe. Jusqu'à... jusqu'à ce que je vois alors en vision, une fille! Une fille qui marchait dans la rue... dans cette putain de rue juste à côté de moi!
- Merde! C'est quoi ce délire...
Me mettant à respirer fort, j'essayais de revenir sur mes pas au plus vite, sans même réfléchir. J'ignorais totalement qui était cette fille. Tout ce que je savais, c'était qu'il ne fallait surtout pas que je la perde de vue. Il fallait à tout prix que parvienne à lui mettre la main dessus. Peu importe la douleur que je pouvais ressentir, il fallait...
Pris d'un intense vertige, j'essayais de marcher en sens opposé. Plusieurs fois je bousculais des idiots sur mon passage. Certains me prenaient pour un taré ou bien m'insultait comme une vermine. Mais je me fichais de ce qu'ils pouvaient penser. Seul cette fille m'intéressait!
Tout en parvenant à contenir la douleur dans mon crâne qui était comme prêt à exploser d'un instant à l'autre, je finissais pas comme pressentir que la fille en question, avait bifurqué dans une allée sombre. La suivant tout en priant intérieurement ne pas faire fausse route, je devais régulièrement avancer tout en posant ma main sur le mur. Mes oreilles bourdonnaient affreusement. Ma vue se floutait. La sensations restait toujours à un seuil déraisonnable, bien au delà à la limite du supportable. J'avais l'impression que j'allais comme m'évanouir à chaque instant. A chaque pas que je faisais...
Déambulant comme un zombi. Marchant de façon grotesque, telle une épave sur patte complétement bourrée qui venait de s'en mettre au moins trois litres, je parvenais difficilement mais surement, à la rattraper. Par chance, elle semble comme s'immobiliser et ramasser quelque chose au sol. Je profitais de ces instants pour terminer me rapprocher d'elle. Ma respiration était difficile et mon coeur battait vite. J'espérais vraiment que ça allait s'arrêter au plus vite!
Aussi, pour ne pas la laisser éventuellement s'échapper, alors que je l'entendais me parler, je tentais de faire apparaitre mon gant. Les conditions ne me permettaient malheureusement pas d'utiliser mon pouvoir de force...
- Viens par ici... toi!...
Gant en main, j'active alors sans hésitations la version bleue. Celle-ci permettait de pouvoir neutraliser ses cibles ou bien les avoir sous contrôle, sans les tuer, ni les blesser. Du moins, normalement...
J'attrape alors la fille par l'épaule et je lui envoie directement une puissante décharge électrique. J'essayais comme je pouvais de ne pas lui envoyer trop de jus, mais mon mal de tête qui accompagnait le vertige que j'avais, ne me permettait pas de pouvoir faire en finesse...
Continuant de lui envoyer de façon continu une décharge dans son corps, je sortais de ma poche un chiffon que j'appliquais en même temps sur sa bouche. Je devais à tout prix la maitriser et la faire taire. Au moins jusqu'à ce que je reprenne correctement mes esprits.
Seconde après seconde, j'avais comme l'impression qu'elle cessait peu à peu de me résister. Si bien que je la trainais dans un coin, après avoir cessé de l'électrocuter.
Pendant une durée presque interminable, alors que je restais assis à côté d'elle, mon mal de crâne cessait enfin. Autant que les bourdonnements dans mes oreilles, accompagnés des violents vertiges que j'avais éprouvé...
Me relevant ensuite avec l'étrange sensation d'avoir comme une gueule de bois, je profitais pour examiner cette fille. Son visage ne me disait rien... Aussi je ne perdais pas un instant de plus pour la réveiller. Je lui envoyais plusieurs bonnes paires de gifles.
- Allez debout! Réveilles-toi! T'as assez dormi comme ça!...
Je ne cessais mes coups, jusqu'à ce que la petite chose arrive enfin à reprendre ses esprits. Sans attendre, je la tire par le col pour la redresser et la plaquer dos au mur.
- Ne bouge pas et ne crie pas, si tu veux vivre! Je crois que toi et moi, avons besoin d'une sérieuse discussion...
Sans réfléchir à mes propres actions, encore perturbé par ce qui s'était produit une fois de plus, je lui envoie un coup de poing dans le ventre. Avec ma main libre, j'attrape bas de son visage, en la forçant à me regarder droit dans les yeux.
- Tu vas me dire qui tu es exactement et ce que tu fais ici! J'ignore qui tu es, mais j'ai la conviction certaine que tu as des réponses à me donner! Alors tu vas me dire tout de suite ce que je veux savoir, sinon je t'explose ta tête de petite pute!
Sur un ton très menaçant, je la fixe d'un regard aussi intense que noir. J'ignorais tout de cette fille, mais je comptais bien obtenir de sa bouche, la moindre parcelle d'information qui m'aiderait à comprendre quelque chose. Y compris par tous les moyens possibles et inimaginables, s'il le fallait...