Le Grand Jeu

Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Complexe d'études secondaires et supérieures => Discussion démarrée par: Alevtina le mardi 24 avril 2012, 22:23:03

Titre: Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Alevtina le mardi 24 avril 2012, 22:23:03




C'était une conférence comme une autre, pour Alevtina. Elle portait sa longue blouse banche, ses cheveux étaient détachés pour lui donner un air décontracté, et les noms " Alevtina Svetanof " étaient inscrits sur son badge. Aux yeux de tous ceux qui ne faisaient pas partie du CRCH, elle se nommait ainsi. Son pseudonyme Aza, c'était pour le Centre, et rien d'autre. La jeune femme vérifia une éniéme fois si son badge ne possédait aucune erreur - elle détestait que l'on écorche son nom - et rangea une dernière fois ses notes. De quoi parlerait-elle ... ? Des thérapies géniques, capables de guérir des maladies génétiques que l'on pensait incurables. C'était une recherche qui l'avait beaucoup aidée, lorsqu'elle avait du présenter un mémoire qui expliquait comment créer un hybride. Son MP3 dans une oreille, elle fredonnait une mélodie (http://www.youtube.com/watch?v=z5LW07FTJbI) qui avait le don de la détendre, tout en arrangeant ses cheveux. D'ici dix minutes, elle s'installerait dans une salle de conférence mal aménagée. Mais, pour le moment, elle patientait tranquillement, une cigarette entre les lèvres.

Les minutes s'égrenérent rapidement, et elle se retrouva en moins de deux dans une grande salle, face à une foule d'étudiants aussi motivés qu'une armée d'huitres. Alevtina remit ses lunettes sur son nez, pendant qu'un professeur proche de la retraite la présentait. Il lui semblait que les lieux sentaient fortement le cannabis, mais elle ignora cette idée. Sans doute le manque. Elle se jura d'y remmédier le soir-même. Alors qu'un pauvre homme tentait d'amadouer un rétroprojecteur plutôt réticent à dévoiler des images, elle tapotait des ongles sur la table. Elle portait une robe qui dévoilait ses jambes, et avait plutôt froid à celles-ci, et pensait à toutes sortes de choses désagréables : la suppression de Megaupload, son chat qui avait avalé ses écouteurs, la siréne qui vivait au Centre et qui avait des soucis cardiaques, Ayumi qui recommençait ses allergies au chocolat ... Mais abrégeons. Je ne vous expliquerais pas ce qu'elle déblatera pendant la conférence, mais sachez qu'elle y mit du coeur, et parvint à passionner 5 étudiants. En fait, elle les voyait prendre des notes pendant que les autres comataient ou envoyaient des sms. Elle espérait juste qu'ils n'étaient pas en train de dessiner. Tout cela dura deux bonnes heures, suite à quoi elle demanda si certains avaient des questions. Alevtina en profita pour regarder les personnes qui étaient ici. Et l'une d'elle l'intéressa assez. Une gamine qui semblait se foutre complétement d'être ici. Au moment même où une charmante rousse demandait si les thérapies géniques étaient encore expérimentales, la jeune russe décela quelque chose de parfaitement inhabituel chez cette fille à la chevelure ondulée qui l'intriguait tant.

... Des canines. Alevtina en eut un haut-le-coeur, et se hâta de taper une texto à Ayumi, pour la prévenir qu'une hybride était dans le coin. Avec le temps, elle était parvenue à différencier humains et créatures. Et là, face à elle, se trouvait une personne qui n'avait rien d'humaine. Elle manqua de taper des mains, jubilant d'avoir enfin trouvé une nouvelle créature, mais parvint à garder son calme et à expliquer que les thérapides géniques avaient fait leurs preuves.



Quelques minutes après la fin de cette conférence, une équipe du Centre était sur place, dans le lycée de Seikusu, prête à intervenir pour capture un nouveau sujet.
Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Mélinda Warren le mercredi 25 avril 2012, 01:50:27
Aujourd’hui était un jour « spécial » au lycée de Seikusu. Une grande conférence était organisée par une femme qui était décrite comme une pointure dans le monde pharmaceutique, ou quelque chose comme ça. Une pointure au nom imprononçable qui accordait au lycée « l’immense honneur » d’une conférence à laquelle la moitié des classes avaient été conviées. Mélinda n’avait aucun intérêt pour ce genre de choses, et, pour le coup, la plupart des étudiants aussi. Elle avait à vrai dire décidé de venir quand elle avait entendu deux des lycéennes qui officiaient à son manoir en parler : Shii (http://img72.xooimage.com/files/2/a/7/shii-32114ee.jpg) et Clara. Deux femmes complètement opposées mais qui étaient généralement inséparables. La première était une tête, qui se trouvait à chaque fois dans les premiers rangs, la seconde une rebelle, qui se trouvait à chaque fois dans la cour, en train de fumer... Du moins, avant de rencontrer Mélinda, car elle avait du abandonner le tabac. Non seulement l’odeur était infecte, mais la qualité du sang était moins bonne. Elle flânait donc dehors, et les activités cérébrales de Clara semblaient se résumer, soit à savoir comment réussir à passer l’épreuve du bar exotique dans « Monkey Island 4 », soit à trouver une nouvelle façon d’embêter Shii.

Mélinda, elle, avait décidé d’accompagner Shii à cette conférence, lorsque la lycéenne lui avait timidement demandé de l’accompagner. La vampire n’avait sur le coup pas compris, avant que Shii lui avoue que, quand elle venait seule à un tel rassemblement, des garçons n’arrêtaient pas de l’embêter. Mélinda était donc venue avec Shii, et les garçons les avaient quand même embêté. Cinq lycéens qui fumaient, bousculaient Shii, et lui volaient ses notes... Enfin, qui le faisaient, car vu l’état dans lequel Mélinda les avait mis, ils ne risquaient pas d’embêter Shii avant longtemps.

*Il est stupéfiant de voir à quel point les Terriens redoublent d’intensité pour trouver des manières de se faire chier... A croire que leur existence toute entière consiste à sans cesse renouveler un ennui perpétuel... Les cours, c’est gavant. Regarder la télé, c’est abrutissant. Et ces conférences... Putain, mais quel est l’intérêt d’écouter une femme nous dire des conneries pendant des heures ?!*

Mélinda était tentée de partir, et seule la présence de Shii l’en empêchait. Pour le coup, cette dernière avait amené un ordinateur portable, et Mélinda eut, pendant un bref et éphémère moment, l’espoir qu’elle l’avait fait pour mater des films pornos’. Au lieu de ça, elle pianotait frénétiquement, notant scrupuleusement tout ce que la conférencière disait, ou presque. Se penchant vers elle en fronçant les sourcils, Mélinda glissa quelques mots dans son oreille :

« Ôte-moi d’un doute... Tu trouves vraiment ça... Intéressant ?
 -  Intéressant ? Mais c’est passionnant, Maîtresse ! Rendez-vous compte ! Modifier un patrimoine génétique ![./b]
 -  Mouais... »

Fermant les yeux, Mélinda enfonça sa tête contre le dossier du fauteuil, et Shii, curieuse, la regarda.

« Que... Que faites-vous ?
 -  J’essaie de dormir !
 -  Je croyais que les vampires ne dormaient pas, ou peu... lâcha Shii en rehaussant ses lunettes sur son nez.
 -  File-moi tes écouteurs, alors... »

Shii rougit légèrement, et obtempéra. La musique... Un autre sujet de dispute entre Shii et Clara... Encore un. Clara préférait des musiques rythmées et brutales, et s’amusait fréquemment à subtiliser le baladeur de Shii pour modifier ses playlists, transformant sa belle musique en une musique de metal qui rugissait. Mélinda s’empara de son iPod, et tomba sur un morceau d’un groupe de rock finlandais que Shii appréciait beaucoup. Show me this life (http://www.youtube.com/watch?v=Lae1L2A4XLs). Fermant les yeux, Mélinda se perdit donc dans la musique.

La conférence avait lieu en début de soirée, après les cours. Les étudiants revenaient donc, soit de chez eux, soit du dortoir, et portaient, en conséquence, des vêtements normaux, et non les uniformes. Mélinda portait donc une longue robe, et se laissa absorber dans la musique. C’était sans doute l’une des rares choses où les Terriens excellaient par rapport aux Terrans : ils avaient des goûts musicaux bien plus développés. La conférence finit heureusement par se terminer, et Mélinda se redressa.

« On rentre ?
 -  Hum... Est-ce que je peux rester un peu ? J’aimerais m’entretenir avec mes senseïs... »

Mélinda leva les yeux au ciel.

« Si tu veux... Tu n’auras qu’à prendre le bus pour rentrer... Ou appeler au manoir pour qu’un chauffeur vienne, si tu as encore peur qu’on t’agresse... »

Shii rougit à nouveau comme une tomate, et Mélinda se retira. Elle se rendit vers un parking assez isolé, où elle avait garé sa voiture, la musique continuant à rugir dans ses oreilles. Derrière elle, plusieurs individus, lentement, la suivaient. L’un était un père de famille qui s’entretenait avec sa fille.

« Je suis heureux d’avoir assisté à cette conférence... Pas toi ?
 -  C’était génial... » répliqua la lycéenne blonde, guère convaincue.

Le père et la fille se rapprochaient de Mélinda, qui, comme elle écoutait de la musique, et semblait absorbée, marchait lentement. Elle ne pouvait pas les entendre, ni les voir, et le « père de famille » tenait dans sa poche une seringue hypodermique. Un kidnapping classique... Ils avaient des renforts, si jamais les choses devaient mal tourner, mais, pour l’instant, les choses n’avaient jamais dérapé. Rapide et précis. Un coup dans le cou, rapide et précis, et il suffisait ensuite de traîner la cible dans la voiture. Le « père de famille » se rapprocha suffisamment de Mélinda pour sortir sa seringue, la dissimulant dans la manche de sa chemise. L’aiguille glissait entre deux doigts, et il allait l’abattre dans le cou de la vampire...

... Quand cette dernière se retourna. Elle attrapa l’homme par le cou, et l’envoya se fracasser contre la porte d’un casier. Le coup fut si violent que la porte fut enfoncée. L’homme s’écroula, inanimé, sur le sol. La blonde réagit presque instantanément, tentant un coup de pied renversé. La main de Mélinda jaillit, attrapant le pied de la femme, et elle le retourna sec, provoquant un sinistre craquement quand l’os le brisa, envoyant la jeune femme sur le sol, où elle se reçut sur le cou le pied de Mélinda.

« Quand on chasse un vampire, bandes d’amateurs, on se doit de prendre en considération le fait qu’il est impossible de surprendre un vampire. »

Impossible, car un vampire avait ce sixième sens qui faisait de l’être de nuit un redoutable chasseur. Il sentait les groupes sanguins, la vitesse à laquelle le sang se propageait. Mélinda avait ainsi rapidement compris que ces deux comiques n’étaient pas un simple père de famille et une simple lycéenne. C’était à croire qu’ils n’avaient jamais chassé de vampires, mais ils en avaient clairement pour elle. Mélinda évacua ses principaux ennemis, généralement des esclavagistes qui avaient suffisamment d’expérience avec les vampires pour savoir les subtilités de cette espèce.

*Sûrement des indépendants... Une secte anti-vampirique, peut-être... Ou les Celkhanes... Non, ce n’est pas le style des Celkhanes... Et sûrement pas sur Terre...*

Enfonçant son pied sur la gorge de la femme, Mélinda poursuivit :

« J’ignore qui tu es, salope, mais cette chasse sera la dernière que vous... »

L’amatrice disparut alors sous le plancher, et Mélinda pesta. Une mutante... Une mutante qui semblait traverser la matière. Elle se retourna vers l’autre... Pour constater qu’il n’était pas aussi assommé qu’elle l’avait cru. Tendant une main vers elle, il envoya une décharge d’énergie. Mélinda poussa un hurlement de surprise, passa à travers une fenêtre, et s’écrasa en contrebas. Elle heurta violemment le sol, et se rétablit rapidement. Le coup aurait pu l’assommer, mais l’intensité était faible. Il aurait assommé un simple humain, mais elle n’était pas un simple humain...

*Ils veulent me capturer...*

L’homme jaillit à la fenêtre. Elle donnait sur une cour interne, déserte. Il y avait des graviers, et deux parterres de fleurs avec une fontaine. Il sortit un pistolet larguant des fléchettes tranquillisantes, et tira sur Mélinda. Cette dernière se mit à courir rapidement, évitant les fléchettes, et ouvrit à la volée une porte fermée, défonçant la serrure.

« Capture compromise, glissa l’homme dans le micro. La cible est en train de s’enfuir... Envoyez des renforts... »

Disant cela, l’homme sauta sur le sol. Une chute d’une dizaine de mètres, mais, alors qu’il approchait du sol, des ondes d’énergie jaillirent également de ses mains pour ralentir sa chute, lui permettant de convenablement se poser. Mélinda, de son côté, avait traversé un couloir l’amenant dans le complexe sportif du lycée. Elle atteignit ainsi la piscine du lycée, dont elle n’avait jamais compris l’utilité, dans la mesure où on préférait se rendre à la piscine municipale, qui disposait de bassins plus larges. Les portes du fond s’ouvrirent, révélant deux hommes en costumes semblant tout droit sortis d’un mauvais film. Ils pointèrent sur la vampire d’autres pistolets tranquillisants. Cette dernière sentit soudain quelque chose dans son dos. L’homme qui l’avait balancé par la fenêtre l’avait rejoint, se déplaçant en s’étant transformé en une espèce d’onde énergétique qui avait filé à travers les couloirs.

« Mais... » tenta de dire Mélinda.

Une onde la frappa à nouveau au ventre, et l’envoya s’écraser au milieu de la piscine. L’un des deux hommes tendit alors ses doigts vers la piscine, et des éclairs en jaillirent. Des arcs électriques se plongèrent dans la piscine, et Mélinda poussa d’inaudibles hurlements en sentant son corps être transpercé par des ondes intenses de douleur. Les trois affreux continuèrent, jusqu’à ce que Mélinda tombe dans le coma.

« Cible capturée », lâcha alors l’un des hommes dans son micro.

Lentement, le corps de Mélinda resta à la surface de l’eau. Elle était sonnée, dans le coma, mais, s’assurant de toutes les précautions, l’un des hommes enfonça dans son cou une seringue, répandant en elle un sédatif suffisamment fort pour endormir un éléphant.
Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Alevtina le mercredi 25 avril 2012, 12:01:34




Au CRCH, aucune opération de capture n'avait jamais échouée. Et si celle-ci avait faillie être compromise par quelques erreurs de la part de l'Equipe, le résultat était néanmoins bien là : la vampire était capturée. Une fois que le corps fut bien endormi, on installa la jeune fille sur un brancard, qu'on plaça dans une camionnette. Alevtina remplaça son badge par celui où le prénom " Aza " s'affichait, et vint s'asseoir à ses côtés dans la camionnette. Quand elle entrait dans le CRCH, elle se nommait toujours ainsi ; le prénom Alevtina étant réservé au commun des mortels. Le corps éteint temporairement de la jeune fille était noué au brancard, évitant le moindre drame. Aza remit ses cheveux en place, tentant de les nouer en une queue de cheval assez approximative, ne quittant pas du regard la vampire.

Le trajer dura peut-être une heure. Un peu moins, mais ne chipotons pas ... Le principal étant que le Centre fut atteint avant qu'elle ne puisse se réveiller, et qu'on l'installa dans une des chambres du second étage, dans cet endroit réservé aux créatures plus dangereuses que les autres. C'était une chambre assez spacieuse, où le lit était très confortable et rempli de coussins. L'endroit était tout à fait blanc, sauf quelques éléments noirs. Il était équipé d'un lit de forme ronde, d'un fauteuil et d'une petite table de chevet, et une baignoire était implantée dans le sol, tout au bout de la pièce, formant un creux de porcelaine dans le lino noir qui était par terre. La petite fut installée dans le lit, et on prit soin de nouer une de ses mains au lit. C'était une chaine recouverte d'une matière plastique noire, afin que personne ne puisse se blesser dessus. Si la jeune capturée ne se montrait pas trop agressive, sans doute l'attacherait-on seulement à la cheville, par la suite ... On verra, on verra. Une fois Melinda installée, et en attendant qu'elle se réveille, Aza quitta la pièce pour rejoindre Ayumi.

Celle-ci était en train de préparer la salle d'examen. Aza l'embrassa doucement, avant de la prendre par la taille.

- Que nous as-tu ramené ? l'interrogea Ayumi dans un sourire.
- Une vampire, je pense, répondit Aza en remettant ses lunettes.

Ayumi la regarda, un sourcil haussé.

- Tu es sûre de ne faire aucune bêtise ?
- Pourquoi en ferais-je ? C'est une créature comme une autre.
- Méfie-toi tout de même ... Ce n'est pas pour rien que nous n'avons réussit à étudier que 2 vampires, depuis l'ouverture du Centre.
- Jamais deux sans trois ! acheva Aza dans un sourire.

Ayumi roula des yeux, puis retourna installer la pièce correctement. D'ici quelques minutes, la gamine se réveillerait ... Aussi Aza se dirigea t'elle vers la chambre où elle était placée, se posant sur le fauteuil sans un bruit. Il valait mieux être présent quand elle ouvrirait les yeux.
 
Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Mélinda Warren le mercredi 25 avril 2012, 19:43:14
Du trajet en camionnette, Mélinda n’eut aucun souvenir. Elle avait l’impression de flotter en léthargie quelque part, et rêvassa à moitié. Attachée, ligotée... Elle n’avait été qu’une seule fois dans cette situation... Une seule fois, celle où on lui avait greffé un sexe...

*Elle s’est réveillée !
Endormez-là ! Vite ! Et vérifiez son taux d’hémoglobine !*

Dans sa tête, les voix, lointaines, caverneuses, revenaient. Elle avait été agressée par trois lumières blanches éblouissantes dans les yeux, avant de s’écrouler... Quand elle s’était réveillée, on avait fait pire que violer son intimité ; on avait modifié son corps, on lui avait rajouté un truc... Elle était restée plusieurs semaines dans ce laboratoire, afin d’apprendre à faire sortir son pénis. Mine de rien, c’était assez douloureux. Elle songeait fugacement à cela lorsque Mélinda finit par reprendre pied avec la réalité. Elle ouvrit faiblement et lentement ses yeux, et, instantanément, la mémoire lui revint.

Le lycée. La conférence. Shii. L’ordinateur portable. Des flashs successifs qui lui permirent de comprendre qu’elle n’était pas dans son lit. Les murs étaient blancs, nus, la pièce affreusement vide, ressemblant trait pour trait, à quelques détails près, à cette sinistre chambre où on lui avait jadis greffé un nouvel organe. Il y avait néanmoins quelques importantes différences. Pour commencer, aucune lumière aveuglante au-dessus de sa tête. Et elle n’était retenue que par un bras, sur un lit, et non sur une table d’opération transparente. Une chaîne qui avait l’air assez solide, recouverte d’un plastique noir. Suffisamment solide pour retenir un vampire ? Mélinda n’eut néanmoins pas le temps de se poser la question... Car elle n’était pas seule dans cette pièce. Elle entendait un cœur battre, et tourna la tête vers la personne qui détenait ce cœur. Ses sourcils se voilèrent légèrement en reconnaissant la conférencière.

*A quoi est-ce que tout ça rime ? Des fanatiques m’auraient déjà liquidé... Est-ce que ce sont des terroristes qui m’ont kidnappé pour exiger une rançon ?*

Mélinda retournait dans sa tête toutes les hypothèses qui lui venaient à l’esprit. Bien décidée à montrer à sa ravisseuse qui elle était, Mélinda lâcha assez rapidement :

« Vous avez environ une minute pour décliner votre identité et les motifs de ma capture. »

A l’entendre, on aurait presque pu croire qu’elle était en position de force. Elle était attachée dans un obscur local, et ignorait même si elle se trouvait sur Terre ou sur Terra. Mélinda n’était toutefois pas du genre à céder finalement aux menaces, ni à laisser sa peur s’exprimer ; son regard inébranlable en disait long sur sa détermination. Cette femme lui voulait sûrement quelque chose. Mais quoi ? Distraitement, Mélinda nota aussi que le nom de la conférencière avait changé. Sur un badge, on pouvait lire « AZA ». Un diminutif quelconque ? Non... Elle portait sans doute un nom d’emprunt à l’égard du public, conservant son véritable nom. Pourquoi ce choix ? Était-elle poursuivie ? Ou était-ce une simple lubie personnelle ? Ou une formation professionnelle, afin qu’on ne puisse pas remonter à elle ? Tout cela suggérait qu’elle n’avait pas affaire à de simples indépendants amateurs, mais plutôt à des professionnels. Probablement des professionnels terriens, vu qu’ils avaient manqué d’informations sur les vampires.

*Sauf que je ne vois aucun Terrien susceptible de vouloir me capturer... A moins qu’il ne s’agisse du gouvernement... Une espèce de groupe obscure qui capture les mutants et les autres espèces pour les étudier, et prévenir toute éventuelle invasion alien... Ou peut-être que je lis trop de ces livres que mes petites esclaves affectionnent...*

Néanmoins, elle ne voyait toujours pas trop ce qu’on pouvait bien lui vouloir, surtout des Terriens... Ce que Mélinda savait, en revanche, c’était qu’elle n’aimait pas qu’on la kidnappe et qu’on l’enchaîne, et que cette femme, qui qu’elle soit, était bien partie pour devenir le prochain casse-croûte de Mélinda.
Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Alevtina le mercredi 25 avril 2012, 21:48:34



Bon ... Alevtina aurait du se douter qu'elle ne sauterait pas de joie en sachant qu'elle était capturée, mais là, c'était assez inhabituel. Jamais Aza n'avait eut affaire à une créature aussi sûre d'elle. Son regard n'était aucunement troublé, et ce malgré les anesthésiants qu'on lui avait injecté. Habituellement, les créatures capturées par le Centre mettaient un temps fou à récupérer leurs esprits, et même à formuler des phrases correctes. Ayumi avait raison, les vampires sont dangereux. La jeune russe se maintint à distance raisonnable de Melinda. Elle n'avait pas peur, non, mais s'efforçait de rester prudente. Certains sujets étaient assez belliqueux, voir très violents. Elle gardait toujours avec elle, dans la poche de sa blouse, une seringue de tranquilisant, au cas où ... Son seul réflexe fut de tâter cette seringue, avant de constater avec soulagement qu'elle était encore là.

- Bienvenue au Centre de Recherche des Créatures et Hybrides. Je m'appelle Aza, et je suis chargée de m'occuper de vous.

Récita t'elle de manière presque mécanique. Assise sur le fauteuil, elle croisa les jambes. Cette gamine au regard inquiétant n'avait pas l'air d'être une idiote, aussi Aza se chargea t'elle de lui expliquer ce qu'était le CRCH.

- Vous êtes ici pour subir une série d'examens. Ce ne sera ni long, ni laborieux, ni douloureux, à moins que vous soyez une forte tête. Suite à quoi nous effacerons votre mémoire, et vous nous oublierez complétement.

La scientifique tapa dans ses mains, avant de regarder cette petite plus intensement, plongeant son regard dans le sien. Pas question de baisser les yeux face à elle.

- Nous manquons cruellement d'informations concernant les vampires ... C'est pour cela que nous vous avons capturé. Dites-vous que ce n'est qu'un mauvais moment à passer. 

Bon, là, Aza jouait pertinnement le jeu de la provocation, appuyant ses propos d'un sourire. Melinda se pensait forte, mais elle était ici-même en position de faiblesse, alors ... La jeune femme devait avouer qu'elle trouvait amusant d'être supérieure à une gamine qui se pensait invincible. Elle remit ses lunettes sur son nez en poussant un soupir, décroisant puis recroisant les jambes.

Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Mélinda Warren le jeudi 26 avril 2012, 00:43:52
Ironiquement, c’était Mélinda qui était sûre d’elle, et l’humaine déstabilisée. Mais Mélinda, non contente d’être une vampire arrogante, était aussi une femme d’affaires ashnardienne. Elle se contentait de fixer avec intensité cette jeune femme, qu’elle voit sa détermination. Ses yeux semblaient lire dans son âme, mais c’était son sang que Mélinda lisait. Une lecture très intéressante. De ce qu’elle pouvait voir à travers la manière dont le sang filait, Aza était... Surprise. Surprise de quoi ? Que Mélinda ne se mette pas à hurler qu’on la libère ? Qu’elle ne la supplie pas ? Qu’elle ne soit pas étonnée ?

*Elle ne connaît rien sur les vampires... réalisa Mélinda en fronçant les sourcils. Elle ne doit même pas savoir qui je suis...*

Ceci excluait l’hypothèse gouvernementale. Aza ne tarda pas à se présenter. Mélinda se trouvait dans une espèce de complexe scientifique, le... Le « Centre de Recherche des Créatures et Hybrides » ? Qu’est-ce que c’était que ce truc ?! Une blague ? Une plaisanterie de mauvais goût ? Aza lui présenta un peu plus ce complexe, comme un endroit où on faisait des tests sur des « créatures » et des « hybrides ». Une série d’examens rapides qui firent mentalement rager Mélinda. On la prenait pour une souris de laboratoire ?! Est-ce que cette jeune femme était suicidaire ? Elle lui avoua que le centre manquait d’informations sur les vampires, et un sourire mauvais éclaira Mélinda.

Avec une main attachée, elle ne tarda pas à lui répondre, choisissant soigneusement les mots à utiliser :

« Je vais simplifier votre vie en vous disant tout ce qu’il y a à savoir sur les vampires. Pour commencer, nous ne sommes, ni des « créatures », ni des « hybrides ». A vrai dire, à bien y réfléchir, nous sommes plutôt une race supérieure. Génétiquement supérieure aux humains. Vos seigneurs, en d’autres termes, ceux qui sont appelés à vous remplacer. Pour nous, vous n’êtes que du bétail. Les « hybrides », les monstres, les phénomènes de foire, c’est vous. Vous êtes à nos yeux ce que le chat est aux vôtres : un agréable animal de compagnie. »

Mélinda aborda ensuite plus spécifiquement les attributs vampiriques :

« Un vampire est un prédateur-né. Il chasse, il traque, c’est un être nocturne qui n’a pas besoin de dormir, dont le corps cicatrice rapidement, qui ne craint aucune des stupides superstitions humaines, comme le soleil, ou les croix, ou l’eau bénite. Un vampire ne sera jamais la proie de quelqu’un, il chasse. Et un vampire est encore moins un rat de laboratoire. Osez faire un seul de vos fichus examens sur moi, et votre belle tête ornera ma cheminée. »

Mélinda parlait sur un ton tranquille, et continua ses explications.

« Maintenant, si vous voulez pouvoir vous coucher dans le confort de votre lit sans craindre de vous réveiller avec un bras en moins, ou vous réveiller dans ma vierge de fer, je vous conseille de me libérer. Je vous accorde cinq minutes. Passé ce délai, considérez-vous comme un mort en sursis. »

Dans son corps, Mélinda bouillonnait d’une rage. Une stupide humaine venait lui asséner qu’elle serait un rat de laboratoire pour des examens ! Il y avait de quoi rendre furieux n’importe qui ! C’était plutôt à Mélinda de faire des tests. Comme voir jusqu’à quel point Aza résisterait à la douleur avant de se mettre à hurler et de la supplier. Mais cette rage était aussi tournée envers Mélinda. Elle avait été capturée par de stupides humains ! Quelle honte ! Si jamais les esclavagistes d’Ashnard l’apprenaient, elle serait la risée de toute la cité ! Rien que pour ça, tout ce maudit centre méritait d’être brûlé avec son personnel à l’intérieur.
Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Alevtina le jeudi 26 avril 2012, 19:12:03




... Une forte-tête, donc. Parfait. Aza roula des yeux, affichant avec succés cet air agacé qui va si bien aux professeurs exaspéraient par leurs élèves. Il y a peu, Ayumi lui avait parlé d'adopter. Et quand la jeune russe se retrouvait face à ce genre de gamine, elle remettait en question cette idée. Elle ne se sentait pas assez patiente pour supporter ce genre de genre de comportements, elle qui était si froide face à ces choses. Aza recroisa, à nouveau, les jambes, sans pour autant baisser les yeux. Cette fillette ne l'intimidait pas. Bref. Elle admit un sourire sur sa figure quand elle lui ordonna de la relâcher, sans pour autant le faire. Personne n'avait jamais donné d'ordres à Alevtina. Ses professeurs, peut-être, ses parents quand elle était môme, et ses rares supérieurs - elle était une excellente scientifique et biologiste, aussi était-elle presque à la tête du Centre - mais jamais elle n'avait reçue d'ordres des créatures qu'elle étudiait. Sans les dénigrer, elle ne les imaginait aucunement supérieurs à elle. C'était eux, les sujets, et elle, qui les étudiait. Point final. Il n'y avait pas à tergiverser.

- J'ai eu à subir les actes et paroles d'une foule de créatures bien plus effrayante que vous. Vous ne m'effrayez aucunement.

Soutint-elle, avec un ton qui était relativement autoritaire. Celui de la scientifique qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Puis elle se leva, s'approcha d'elle sans pour autant se mettre en danger.

- ... Nous verrons qui chassera l'autre.

Glissa t'elle avec un sourire ravi. Puis elle s'éloigna, ouvrant la porte doucement. Mais, avant de quitter la pièce, elle se tourna une dernière fois vers elle, pour prononcer, d'une voix mécanique, teintée d'aucune humanité :

- Vos examens commenceront d'ici quatre heures. Reposez-vous bien.

Aza quitta la pièce rapidement, ses talons claquant encore un moment dans le couloir. D'ici quatre heures, la pièce d'examen serait installée, et tout pourrait commencer. En espérant que cela cesse vite ... songea t'elle. Elle n'aimait pas les fortes têtes, et, si cela ne dépendait que d'elle, elle lui aurait injectée quelques tonnes de morphine dans le sang.




Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Mélinda Warren le jeudi 26 avril 2012, 21:06:55
Comme elle l’avait plus ou moins escompté, Aza choisit de suivre ses idées initiales. Mélinda se contenta de la fixer, et lui offrit un petit sourire quand elle se rapprocha d’elle, tout en veillant à rester éloignée. Mélinda plaignait celui qui viendrait essayer de la porter. Elle avait encore une main libre, et elle ne comptait pas leur mâcher le travail. Aza avait beau lui dire que Mélinda ne l’effrayait pas, la vampire était convaincue qu’elle ne s’approcherait jamais très près d’elle.

*Ces humains sont pathétiques...*

Aza lui avoua ensuite que tout aurait lieu dans quatre heures.

« Une vampire ne se repose pas, humaine. »

Ce fut tout ce que Mélinda avait à dire. Elle observa ensuite le plafond, toujours attachée. Elle commença par éprouver la solidité de la chaîne. Une simple chaîne faite pour des humains ne pouvait pas retenir des vampires, et elle vérifia la solidité du plastique noir recouvrant la chaîne. Sans surprise, ses doigts s’enfoncèrent dedans, mais, comme elle se doutait qu’elle était surveillée, Mélinda ne tenta pas de s’évader. Elle était sûre qu’il y avait un bataillon de gardes à proximité, et elle se voyait mal courir dans une succession de couloirs en cherchant une sortie.

*Je n’ai jamais entendu parler de ce centre...*

Peut-être aurait-elle du essayer d’en savoir plus sur la teneur des tests qu’elle allait subir... Des prises de sang ? Des expériences physiques ? Des tests de résistance à la douleur ? Mélinda n’en savait rien, et ça l’inquiétait un peu... Elle savait que les scientifiques tekhans n’hésitaient pas à utiliser des sondes exploratrices en les faisant passer par tous les orifices disponibles. Rien qu’à cette idée, elle en frissonnait...

*Si cette salope me le fait, la vierge de fer sera une période de repos par rapport à ce que je lui ferais subir...*

Elle ne savait même pas depuis combien de temps elle était endormie. Quatre heures... Si elle n’était endormie que depuis une demi-heure, le personnel du manoir n’avait pas du s’inquiéter, mais, au bout de quatre heures, les expériences commenceraient. Quant à elle, elle allait devoir se tourner les pouces pendant quatre heures... Se doutant qu’on devait la surveiller, même si elle ne parvenait pas à voir la caméra ou les micros, Mélinda se mit à parler, s’adressant à ceux qui la surveillaient.

« Si vous avez des proches, je ne vous conseille pas de les contacter. Quand j’en aurais fini avec vous, et que je tremperai vos yeux dans mes cocktails, je m’en prendrais aussi à eux. »

Mélinda bouillonnait intérieurement, et le temps défila, lentement. Néanmoins, Mélinda ne s’était pas trompée. Il fallut à vrai dire une ou deux heures au personnel de son manoir pour réaliser qu’il y avait quelque chose d’anormal. La propriétaire des lieux était réglée comme une horloge, et elle ne s’absentait jamais sans que quelqu’un au moins sache où elle est. Le métier qu’elle faisait était par nature dangereux, nécessitant bien des précautions. Lorsque Shii revint, en ayant emprunté le métro, puis un bus, et qu’on réalisa qu’elle était revenue sans Mélinda, les lycéennes et autres membres travaillant à son compte ne tardèrent pas à paniquer. Et paniquèrent encore plus quand elles virent que la voiture que Mélinda avait utilisé pour rejoindre le lycée était toujours au lycée.

« Ce n’est pas son genre... dit l’une des femmes.
 -  Bah, ce ne sera pas la première fois que notre Maîtresse s’absente... lança une autre lycéenne. Et puis, comme ça, on peut continuer à jouer sans avoir des corvées à faire ! »

Néanmoins, peu partageaient ce point de vue. Et, même si avoir une soirée sans Mélinda, c’était agréable, quand cette dernière était sur Terra, quand elle disparaissait, c’était bien plus préoccupant... Pour bien des femmes, il n’y avait que fort peu d’inconvénients à servir Mélinda. Elles lui étaient donc relativement fidèles, et voyaient Mélinda comme une espèce de capitaine qui dirigeait autoritairement leur existence. Sans elle pour les guider, elles paniquaient vite. Les esclaves que Mélinda choisissait personnellement avaient généralement un passé difficile, un manque de confiance que la vampire avait su manipuler pour qu’elles lui accordent une grande confiance.

« On devrait utiliser l’Orbe...
 -  Elle l’a interdit ! répliqua immédiatement une autre femme.
 -  Ce sont des circonstances exceptionnelles !
 -  Je n’ai pas envie de finir aux cachots ! »

L’Orbe désignait une espèce de cristal noirâtre qui permettait à Mélinda de communiquer avec son harem, ou avec d’autres personnes. Comme une espèce de téléphone magique, en somme...
Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Alevtina le vendredi 27 avril 2012, 23:19:52




Quand Aza remis les pieds dans la "salle de repos" aménagée au rez-de-chaussée, ce fut pour y trouver Ayumi, sa chére et tendre, qui feuilletait un ouvrage en écoutant une de ces musiques qu'elle appréciait tant (http://www.youtube.com/watch?v=k1uUIJPD0Nk&feature=related). Un poste de radio neuf était posé prés de la machine à café, délivrant le son. La scientifique vint s'asseoir face à elle, et sa compagne posa son livre sans dire un mot. La jeune russe entrevit le titre : " Vampires : témoignages et recherches ". Le bouquin semblait sérieux, aussi le feuilleta t'elle sans mot dire, tandis qu'Ayumi préparait deux cafés. On y parlait de plusieurs choses inquiétantes, qui firent froncer les sourcils à Aza. Pour la première fois depuis qu'elle était à Seikusu, elle avait la sensation de ne pas avoir fait entrer la bonne personne au Centre. Ayumi remarqua l'air qu'elle affichait, et vint près d'elle.

- Soucieuse ?
- Plutôt, oui ... Elle m'a l'air coriace.
- Je pense que ... Je pense qu'il ne faut pas la garder trop longtemps.
- Mais elle est précieuse !
- Le Centre aussi. En la conservant, nous nous mettons en danger.

Aza dut admettre qu'Ayumi avait raison. Aussitôt, elle s'alluma une cigarette, ne répondant même pas à la remarque d'Ayumi. Cette dernière lui caressa une dernière fois les cheveux, avant de lui indiquer où se trouvaient les objets qui aideraient à examiner " la nouvelle ". Puis elle quitta la pièce, laissant là une Aza assez désorientée. Pendant deux heures, elle bouquina, pris des notes, encaissa dans sa mémoire blindée le maximum d'informations suceptibles de l'aider. Puis elle fuma à nouveau, avant de faire le tour des bassins environnants.

Le Centre possédait un lieu nommé Les Bassins. Cet endroit étant créée, initialement, pour étudier et soigner les sirénes - qui étaient plus que présentes dans les environs de Seikusu et de Nexus - on pouvait trouver au rez-de-chaussée d'immenses bassins où se regroupaient des sirénes. L'un était ouvert sur l'océan, et certaines créatures marines venaient de leur plein gré se faire examiner. Les autres étaient fermés, et on y trouvait des hybrides en créations ou des sirénes en cours d'études. L'une d'elle, Billie, une des favorites d'Aza, était en cours de soin. Un orque avait mutilé sa queue, l'empêchant de nager correctement. Ici, on la soignait, on s'occupait d'elle du mieux qu'on le pouvait. A l'heure actuelle, elle était somnolente, maintenue dans une eau à 37°, sa queue maintenue par une armada de bras métalliques qui la soutenait, pour lui éviter le moindre effort. La scientifique vérifia si tout était au point, avant de se diriger vers la chambre de Melinda. La nouvelle. Une malette à la main, les lunettes sur le nez, elle ouvrit la porte, son visage se fendant d'un sourire. Elle s'installa à ses côtés.

- Prête ?

Avant que la vampire ne puisse répondre, Aza sortit un bocal de verre de sa malette. Bocal qu'elle ouvrit. Trois sortes de libellules argentées, au corps transparents, s'envolèrent, et tourbillonnérent autour de Melinda, avant de se poser sur une de ses jambes, son cou, le poignet non-accroché. Il ne fallut pas une seconde avant qu'elle ne pique sa peau, et à peine dix pour qu'elles puisent son sang. Car, oui, c'était ça le principe : des sortes de seringues volantes, et quasi indépendantes. Cela évitait aux agents de se mettre en danger inutilement. Dés que la mission prit fin, les "libellules" retournérent se ranger dans le bocal de verre, qu'Aza rangea soigneusement. Le plus simple est fait, songea t'elle. La suite serait plus pénible.

- Les examens sont indolores. 

Assura t'elle avant de sortir un scalpel de sa malette.

 
Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Mélinda Warren le samedi 28 avril 2012, 00:04:38
Comme le temps semblait long ! Rien que pour tuer cet ennui, Mélinda avait envie de tirer sur la chaîne, et d’aller déchiqueter le premier infirmier qui se ruerait sur elle, mais la vampire s’attendait plutôt à voir une espèce de gaz soporifique jaillir des murs pour l’étouffer. Regardant à droite et à gauche, elle finit par soupirer lentement, et se croisa les jambes, avant de les décroiser. Puisqu’elle n’avait que ça à faire, Mélinda entreprit de se caresser. Penser à une scène érotique n’était pas très dur pour elle, et la vampire se souciait bien qu’on l’observe. Sa main libre alla caresser sa fleur, et elle finit par avoir jouir, poussant de grands cris de plaisir. Apaisée, elle entendit ensuite la porte se rouvrir, et revit Aza, lui demandant si elle était… Prête. Mélinda lui fit alors un sourire édenté.

« C’est plutôt à vous d’être prête, ma chère. Moi, mes dents sont là pour se planter dans votre gorge… »

Trois petits insectes volèrent ensuite vers Mélinda, qui les regarda en fronçant les sourcils.

« Qu’est-ce que c’est que… ? »

Les libellules se posèrent alors sur son corps, et Mélinda sentit son sang être absorbée. Comment des créatures si petites pouvaient-elles absorber tout son sang ? Mélinda poussa un long rire, et lâcha, mauvaise :

« On ne baise pas avec un vampire en utilisant ses propres tours, ma chérie ! »

Ce fut néanmoins tout ce que Mélinda parvint à dire. Sa vision se brouilla, et elle sombra dans le coma. Les libellules avaient pompé une bonne partie de son sang, mais il en fallait à vrai dire un peu plus pour réellement sonner une vampire. Quand on buvait, comme Mélinda, autant de sang, on avait des réserves. Une espèce de « réservoir de secours », notamment pratique quand un vampire était blessé. Néanmoins, elle avait perdu en quelques secondes bien des litres, et, le temps que le sang revienne à nouveau, il s’écoulerait un petit moment.

*
*  *

« Comment ce truc marche ?
 -  C’est une mauvaise idée…
 -  Arrête d’être aussi trouillarde, Marj’ ! On sait ce qu’on fait ! »

Marj’, offusquée, préféra s’en aller. Clara (http://img71.xooimage.com/files/f/9/9/student-1--32114a9.jpg), la lycéenne rebelle, inspecta alors l’Orbe noir. Elle se trouvait avec une camarade dans le bureau de Mélinda, et, si la tentation était grande de fouiner, les deux esclaves préféraient se concentrer sur l’Orbe. Une espèce de gros cercle noir fait dans un matériau spécial. Elles le tâtèrent, le caressèrent, l’effleurèrent, et ce fut finalement sans qu’elles ne le comprennent que l’Orbe s’éveilla. Une espèce de brume grisâtre se répandit à l’intérieur, et l’Orbe s’ouvrit en deux. Une démone ne tarda pas à apparaître. Les deux lycéennes poussèrent un cri de frayeur en voyant la redoutable Kaileesha (http://img76.xooimage.com/files/1/a/a/kaileesha-330d23a.jpg). La démone était aussi belle et envoûtante que dangereuse, et, dans son armure, et avec ses longues ailes, elle était on ne peut plus impressionnante. Ses yeux lumineux se posèrent sur les deux lycéennes.

« De quel droit osez-vous me déranger, humaines ?
 -  Nous… Nous pensons que… Que Maîtresse a… A été enlevée
 -  Cesse de bégayer comme une gamine, humaine, et exprime-toi. »

Kaileesha parlait sur un ton fort, démoniaque, ashnardien. Dans l’Empire, elle était une démone de haut rang, une militaire de carrière qui vivait au Palais. Elle était aussi le mécène de Mélinda, protégeant cette dernière. Clara tâcha alors de tout lui expliquer, et Kaileesha ne dit rien, mais disparut. La communication s’interrompit, et un silence pensant s’installa dans la pièce.

« Et maintenant ? On fait quoi ?
 -  Vous allez me guider dans la ville. »

La voix de Kaileesha résonna dans leurs dos, et Clara poussa un hurlement terrifiant, croyant avoir une crise cardiaque. Kaileesha se contenta de la regarder avec dans le regard un mélange de pitié et de dégoût. Mélinda était son mécène. Il lui incombait de la protéger, et, effectivement, sa disparition était on ne peut plus préoccupante.

« L’une de vous devra venir avec moi pour m’indiquer le point le plus élevé de cette ville. J’essaierai de repérer notre chère petite vampire… »
Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Alevtina le lundi 30 avril 2012, 23:08:15





Elle s'était donc endormie ... Parfait. Cela éviterait des coups, des larmes, des cris inutiles qui ne servaient qu'à user la patience d'Aza. Dans ces moments-là, elle doutait réellement qu'elle puisse être une bonne mère. Sa nature faisait d'elle une personne patiente vis-à-vis de la science et des éprouvettes qu'elle manipulait si bien, mais en ce qui concernant les êtres humains ... Pitié, pense à autre chose. Cette phase là de l'étude était plutôt complexe, alors, autant ne pas s'embrouiller l'esprit. Elle avait parfois fait des erreurs inutiles, parce que, perdue dans ses pensées, elle effaçait littéralement la réalité. D'un coup de scalpel, elle piqua une mèche de cheveux, la plaça dans une éprouvette, qu'elle ferma soigneusement. Les libellules, bien gentilles, ne cillaient plus, installées confortablement dans sa mallette. La scientifique dut ensuite ouvrir délicatement la bouche de la vampire - tout en priant que cet étourdissement ne soit pas une feinte - pour y placer une pâte colorée. D'un geste, elle referma la mâchoire sur la pâte. D'un autre, elle la rouvrit, pour récupérer l'empreinte de la dentition de cette charmante enfant. Aza en profita pour prélever de la salive, et du inciser la muqueuse à l'intérieur de sa bouche pour en prendre un léger morceau. La cicatrisation serait rapide, d'après ce qu'elle avait compris. Un morceau de peau fut enlevé au niveau de son bras.

Puis elle poussa un long soupir, s'affalant sur le fauteuil. Si cette môme s'était réveillé à cause de la douleur ... Putain, n'y pense pas. Aza referma la mallette, et sortit un instant de la pièce. Elle décrocha son téléphone, soigneusement.

- Ayumi ?
- Mmh ?
- Je n'y crois pas ... Tu t'es endormie ?
- Et tu m'as réveillée. Humph, y'a un problème avec la vampire ?
- Aucun. J'ai la mallette avec les prélévements. Je la mets devant sa "chambre", tu pourras venir la chercher ?
- J'accours. Laisse-moi le temps de boire un café !
- Amène moi le scanner.
- P ... Pardon ? 
- On ne peut pas courir le risque de la déplacer jusqu'à la salle, alors amène-moi le Scanner Sommaire. Je pourrais prendre des radios de sa composition. Elle me semble fascinante.

Aza déposa soigneusement la mallette, attendant qu'Ayumi débarque. Autant vous dire que cela pris un bon dix minutes, durant lesquelles la biologiste prit le temps de s'allumer une cigarette, tout en faisant le tour des chambres. Une ESPer se reposait tranquillement, et une hybride mi-femme - mi-biche gambadait dans sa chambre spacieuse. Puis sa compagne arriva, et l'échange se fit sans problèmes. Enfin, sans problèmes ... Après quelques longs baisers, et des promesses de passer une soirée délicieuse. Si Aza n'avait pas cette conscience professionnelle inébranlable, elles se seraient permises d'emprunter une chambre pour quelques ébats.

Mais ce ne fut pas le cas, et la russe rejoignit la chambre de la vampire, le Scanner Sommaire à la main, et quelques suçons dans le cou. C'était un scanner particulier, composé de deux cercles. Accrochés aux paumes de la main par des lanières, on les plaçait au-dessus du corps du sujet. Ainsi, on pouvait photographier le corps, le squelette, les organes des personnes, et les informations étaient envoyées dans un ordinateur performant. Les résultats étaient rarement pointilleux, mais on pouvait cerner la composition d'un être grâce à cela. Grandiose, en somme. C'est donc avec ce scanner à la main qu'Aza retourna dans la chambre, priant pour que la petite vampire soit encore dans les vapes ... Mais était-ce encore le cas ?

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Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Mélinda Warren le mardi 01 mai 2012, 01:39:17
« Brrr… Il fait froid ici !
 -  Cesse de te plaindre, humaine. »

La lycéenne soupira, se massant les épaules. Elles étaient au sommet d’un immense gratte-ciel. Dehors, il faisait nuit. Une belle nuit illuminée. Du moins, illuminée vers le sol, car on ne voyait pas les étoiles. Et Clara était complètement gelée. Le froid n’avait pas l’air d’indisposer Kaileesha, qui restait assise, silencieuse et muette, depuis de longues minutes, essayant de repérer Mélinda. Clara éternua.

*C’est pas possible, je vais finir par m’enrhumer ! Mais qu’est-ce qu’elle fabrique ?!*

Kaileesha continuait à observer. Seikusu était une ville immense, et elle essayait de repérer l’esprit de Mélinda. Il fallait bien reconnaître que Mélinda avait un esprit qu’on pouvait facilement retrouver, et c’était justement à cette tâche que Kaileesha s’employait, avec plus ou moins de réussite. Elle fronçait les sourcils, yeux clos, et finit par se relever.

« Mélinda est toujours en vie… Mais je n’arrive pas à la localiser… Qu’as-tu donc à grelotter comme ça ?[/color]
 -  J’ai froid !
 -  Ah, ces humains… Vous vous habillez comme nous, les démons, mais vous oubliez que vous avez la constitution d’une souris…
 -  V-Vous… Vous allez faire quoi pour… Pour M-M-M-Mé… Mélinda ?!
 -  Je ne peux pas me permettre de perdre trop de temps à essayer de la localiser… Je vais faire ce qu’elle m’a demandé de faire dans ce genre de situations.
 -  C’est… C’est-à-dire ?!
 -  Tu poses trop de questions. Viens dans mes bras, je vais te ramener chez ta Maîtresse. En attendant qu’elle revienne, vous continuerez à entretenir ce dernier. »

Clara frissonna, et Kaileesha la prit ensuite dans ses solides bras chauds, avant de plonger dans le vide, et de laisser ses ailes se mettre en place. La démone s’envola alors dans la nuit sombre de Seikusu, planant rapidement, afin de quitter le centre ville. Si Mélinda ne pouvait être détectée, c’était sûrement parce qu’elle était entourée de dispositifs permettant de perturber les flux mentaux. Les ravisseurs n’étaient donc pas de simples Terriens, et elle allait devoir faire ce que le mécénat imposait dans ce genre de circonstances.

Ouvrir un contrat.

*
*  *

Des attouchements d’Alevtina, Mélinda n’eut qu’un souvenir lointain. Son corps était dans un état vaseux, entre le sommeil et le coma. Le sang commençait lentement à revenir dans ses veines, à circuler dans son corps, réveillant les fonctions du corps par ordre de préférence.

*Bom. Bom. Bom. Bom.*

Le cœur de Mélinda, qui fonctionnait au ralenti, s’activait rapidement, diffusant un peu plus du sang qu’il stockait. Le sang filait dans les artères pour réveiller le corps de Mélinda, pour restaurer le fonctionnement normal des poumons, puis des membres. Le sang irrigua à nouveau le cerveau de la vampire, et cette dernière se rappela. Sa peau avait déjà cicatrisé, que ce soit sur son bras ou à l’intérieur de sa bouche, mais il y avait une chose qui n’avait pas cicatrisé, une chose qui ne pourrait pas cicatriser. Elle. Avait. Osé.

Son cheveu.

On lui avait coupé un cheveu. On lui avait COUPÉ un CHEVEU ! On avait osé souiller sa beauté, on avait osé porter atteinte à ce qu’il ne fallait jamais porter atteinte, à sa magnifique et superbe chevelure, qu’elle entretenait soigneusement devant son miroir en compagnie de ses esclaves. On avait abîmé sa merveilleuse chevelure ! On avait osé abîmer sa chevelure. C’était… C’était impardonnable ! C’était un véritable sacrilège ! Une rage insondable envahissait le corps de Mélinda. Elle allait la tuer, cette hyène ! Elle allait la tuer, et elle la ressusciterait, rien que pour la tuer encore ! Elle lui ferait bouffer ses propres instincts, elle lui arracherait tous les cheveux, elle la foutrait sur sa foutue table d’opération, et lui ouvrirait le ventre avec ses griffes !

Elle sentit quelqu’un dans sa chambre. Un infirmier. Mélinda était attachée par les deux poignets, et l’homme avait un sédatif. Bien que la patiente semblait endormie, il ne fallait jamais rien négliger. On n’était jamais trop prudents, avec les vampires… L’homme, assez lentement, s’avança vers elle, vérifiant le dosage de la seringue. Il approcha la seringue du corps de la vampire. Ses mains ne tremblaient pas. Ce n’était pas la première fois qu’il faisait ça, mais ce serait sûrement la dernière…

Alors que la seringue allait s’enfoncer dans la peau de Mélinda, cette dernière ouvrit soudainement les yeux. L’infirmier sursauta, mais l’une des mains de Mélinda lui attrapa soudain la gorge, manquant le tuer. La caméra. Ne pas oublier la caméra.

« Un mot, un seul, et tu boufferas l’un de tes yeux. Ouvre grand tes oreilles, et écoute-moi… »

L’infirmier semblait complètement paniqué. Mélinda avait utilisé sa force de vampire pour arracher le poignet, et il approcha très lentement son visage. Lorsque la porte s’ouvrit sur Aza, l’infirmier était toujours là, semblant totalement inerte. Mélinda le relâcha alors, et le corps exsangue de l’homme s’écroula sur le sol, inanimé, deux trous dans la bouche.

« Son sang était délicieux… Mais il m’a à peine émoustillé… »

Mélinda bondit sur Aza, avec toute la vitesse d’un vampire, et l’attrapa à la gorge, envoyant sa tête heurter violemment le mur. Elle laissa le corps de la scientifique retomber sur le sol, et la souleva par les cheveux, avant de la balancer un peu plus loin.

« Dis-moi par quoi tu veux que je commence… Les pieds, les doigts… Tu m’as kidnappé, tu m’as drogué, tu m’as pompé mon sang, tu m’as arraché la peau, et, surtout, surtout, tu m’as… Tu… TU AS ARRACHÉ MES CHEVEUX ! glapit Mélinda, furieuse. Rien que pour ça, tu mériterais d’être émasculée en place publique, mais, à défaut, je me contenterais de te tuer. »

Mélinda s’avança alors vers elle, ses griffes sorties.
Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Alevtina le jeudi 07 juin 2012, 12:24:54




Grands dieux. Aza eut à peine le temps de réagir, que déjà elle se retrouvait balancée ici, puis là. Son corps heurta le mur et le sol, lui prodiguant quelques douleurs dont elle avait oubliée la saveur. Demain, à coup sûr, elle serait couverte d'inombrables bleus. Et elle détestait cela. En plus, elle marquait vite. Fais chier. Mais bref, ce n'était pas le sujet principal du moment ... Là, elle était en danger de mort. La scientifique étouffa une insulte en russe, et sa main, vivement, attrapa le scanner qui traînait par là. Le CRCH disposait, certes, d'un dispositif de sécurité assez bien trouvé, mais pas à cet étage du Centre. Ici, c'était des chambres de repos, où les créatures étaient la plupart du temps sous sédatif, et donc peu apte à se battre et à abattre des infirmiers. Aza se mordait les doigts de s'être montrée aussi naïve ... Les vampires étaient, de toute évidence, une race aussi dangereuse qu'efficace.

- Putain ! AYUMI !

Hurla t'elle dans une oreilette coincée sur sa boucle, tandis que ses doigts se resserraient autour du Scanner Sommaire. Tant pis si elle foutait en l'air un matériel aussi cher. Son seul réflexe fut de cacher ses yeux, et de l'allumer. Ce petit engin, au moment de scanner un corps ou un organisme, dégageait une lumière qui avait le mérite d'être aveuglante. Le bras tout contre ses paupières, recroquevillée sur le sol, elle compta les 4 secondes réglementaires qui la séparait de cette lumière dévastatrice. Aza lança le scanner en direction de Melinda, et sa main agrippa la seringue de sédatif que chaque employé avait sur lui.

Le temps que cette môme soit chamboulée, et ... 1, 2, 3, 4. La lumière se mit à jaillir, violemment, et la scientifique se jeta sur la vampire à l'aveuglette. Leurs deux corps se recontrérent, puis rencontrérent le sol. Une charmante rencontre, en vérité, qui eut le mérite de faire couiner de douleur la russe aux cheveux de charbon. Déjà, elle ouvrait les yeux, distinguant Ayumi dans l'encadrement de la porte. Puis tout alla très vite. Ayumi planta la seringue dans le cou de Melinda, qu'Aza maitrisait tant bien que mal, encaissant les coups et les mouvements de la jeune vampire. Ce ne fut qu'une fois le corps immobilisé par ce sommeil injecté qu'elle put reprendre son souffle.

- Changeons ... Pff, changeons-la de chambre, souffla Ayumi, en appuyant une main contre le mur, reprenant son souffle.
- Putain, j'ai cru y rester, avoua Aza dans une longue inspiration.
- Arrête, je ne m'en serais pas remise, avoua la japonaise dans un sourire.

Aza lui caressa les cheveux, souriant comme une enfant heureuse.

- Aucune chambre n'est libre, là-haut, continua t'elle en se relevant, recoiffant son immense chevelure noire.
- Mais y'a un cadavre, ici, soupira la compagne de la jeune russe en roulant des yeux.
- Y'a bien un lit de libre, quelque part !
- Mh, oui ... Dans les sous-sols, y'a une chambre, près des aquariums. C'est là qu'on fait dormir les futurs hybrides.
- Allons-y, alors.

Le ton d'Aza était ferme, sans équivoque ; aussi s'emparérent-elle du corps endormi de la petite vampire, pour l'emmener dans cette immense pièce. Les murs y étaient matelassés, mais pas de manière effrayante. D'un premier oeil, on croyait y voir un mur banal, puis on se rendait compte qu'il était aussi doux qu'une couette. Le sol était en lino, et un immense lit rond y trônait. C'était censé être un endroit très confortable, afin que les futurs hybrides s'y sentent à leur aise. Il y avait, dans un coin, des coussins immenses qui servaient d'assises, autour d'une tablette ronde implantée directement dans le sol. Des lampes se trouvaient, ici et là, sur le plafond, et dégageait une lumière apaisante. Un aquarium était casé dans le mur, et des poissons y nageaient tranquillement. Bref, c'était un lieu qui n'était pas vraiment approprié à une vampire. Mais un large ensemble de caméras étaient dissimulés dans la pièce, et on pouvait disperser dans l'air une fumée qui avait la capacité d'apaiser grandement la personne qui y était. Aza y squattait parfois avec Ayumi, et activait cette fumée bienfaitrice, quand elle n'allait pas très bien.

On installa Melinda sur le lit, l'attachant du mieux qu'on pouvait, puis les deux scientifiques sortirent pour rejoindre la salle de contrôle, et y signaler le décés d'un de leur collégue. Afin de surveiller le réveil de cette chère enfant. 


Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Mélinda Warren le vendredi 08 juin 2012, 02:10:15
A terre, l’arrogante humaine murmurait des phrases incompréhensibles. Peut-être une silencieuse prière... Mais aucun Dieu ne viendrait la sauver des griffes de Mélinda. Furieuse, la vampire s’approcha lentement de cette dernière, prête à la tuer. Elle prenait son temps, savourant ce moment. Elle se voyait déjà lui ouvrir le ventre, et lui arracher ses organes les uns après les autres, pour les manger devant elle, et se délecter de la terreur qui s’instaurait dans ses yeux. Elle allait commencer, quand la jeune femme tendit une espèce de télécommande vers elle.

*Qu’est-ce que... ?*

Il y eut ensuite un flash très agressif. Poussant un hurlement de surprise, Mélinda battit en arrière, et la femme en profita pour bondir sur elle. Probablement à cause des drogues qu’on lui avait injecté, ces coups étaient moins puissants qu’elle l’aurait souhaité. Et elle se sentait affaiblie aussi. Ses yeux ruisselèrent de larmes, et elle les garda fermer, grognant et éructant. Elle tomba par terre, et essaya de se débattre, mais sans y parvenir. Elle avait pourtant bu du sang, ce qui lui avait rafraîchi le corps, mais ce n’était pas suffisant. Qu’une simple humaine parvienne à la stopper était profondément blessant pour son amour-propre ! C’était comme imaginer un chat domestique tenir tête à son propriétaire !

Mélinda la griffa, frappa dans le vide, ses dents claquant près du cou et de la tête de la Russe. Elle était furieuse, folle de rage, et sa fureur lui faisait faire n’importe quoi.

« Lâche-moi ! Lâche-moi, sale pute ! »

Furieuse, Mélinda continua à se débattre, quand on la planta. Une espèce de seringue. Elle sentit alors ses forces l’abandonner, et se débattit bien plus faiblement, remuant très lentement son corps en tentant de se libérer.

« N-Non... »

Mais la drogue était trop forte. Mélinda sentit ses forces l’abandonner, et sombra à nouveau. Elle sombra pour de bon, et bien plus longtemps que précédemment.

*
*  *

Bien au-delà de Seikusu, dans une région de montagnes, le soleil se levait paresseusement. Il éclairait de quelques faibles et blafards rayons un silencieux spectacle, celui d’un impressionnant massif montagneux se perdant à perte de vue. Une série de montagnes, toutes plus hautes les unes que les autres, qui semblaient se perdre dans les hauteurs du monde, qui se perdaient dans les nuages pour les plus hauts monts. Ce massif bordait un désert qui semblait encore plus long, mais, si on prenait par le sud-ouest, si on s’éloignait du désert, on arrivait ailleurs. On arrivait à la source d’un immense fleuve, à une grande source gelée qui longeait une ville perdue en deux parties sur la montagne, avant de permettre à la végétation de pousser dans des plaines en contrebas. Plus loin encore, le fleuve se perdait dans de rapides torrents, filant sous d’énormes ponts en pierre qui permettaient de rejoindre cette solitaire ville, et continuait encore, vers d’autres contrées.

Sur Terre, et même sur une bonne partie de Terra, l’évocation du royaume de Sylvandell ne signifiait rien. Et, pour ceux qui en avaient entendu parler, sept sur dix diraient simplement que c’est une « terre de dragons ». Quelques-uns encore, surtout des nobles, pouvaient vous parler de la Princesse héritière, dont la beauté singulière avait attiré bien des gens, et suscitait bien des convoitises. Bien des nobles avaient tenté de l’épouser, de lui demander sa main, avant de déchanter, et de déchanter encore plus quand, sur ce qui apparaissait comme une lubie, elle avait choisi de se marier avec une esclave. Quelques autres personnes, essentiellement des soldats, pouvaient également parler des attaques de Sylvandell. Les marins se plaisaient, dans les auberges, à conter les charges célestes, les frappes aériennes des dragons fondant sur des flottes entières, et transformant le bois en charpie en quelques secondes. Les fantassins pouvaient également raconter comment un siège avait pu évoluer rapidement lorsque les dragons étaient intervenus, volant au-dessus des murs pour incendier les villes, pour brûler les réserves de nourriture, et désorganiser les bataillons. On pouvait donc raconter de nombreuses choses sur Sylvandell, mais, de toutes ces choses, on se devait de garder à l’esprit que le royaume détenait aussi sa propre chevalerie. Un ordre spécial, obscur, sombre, très indépendant, celui de la Commanderie Noire.

Créée par Erwan Korvander « le Premier », la Commanderie était un ordre chevaleresque typique de Sylvandell, un regroupement hétéroclite de guerriers qui portaient des armures noirâtres, d’où le nom. Des armures à base d’écailles de dragons, et des armes fabriquées dans les forges de Sylvandell, le tout enchanté avec le savoir-faire dragonique propre au royaume. Les Commandeurs étaient des êtres très indépendants, qui vouaient allégeance au royaume, et ne devaient obéir au Roi qu’en cas de guerre. Autrement, ils étaient tous indépendants, ressemblant en somme plus à des espèces de mercenaires itinérants. Ils obtenaient de l’argent comme ils le souhaitaient, et, généralement, un Commandeur avait toujours à Sylvandell un écuyer ou un subalterne, dont le rôle était de relever en chaque début de journée les primes que les aubergistes affichaient sur leurs panneaux d’affichage, ou qu’on trouvait sur la place publique. Les primes officielles.

Et une nouvelle prime officielle venait de figurer, qu’un homme lut avec vif intérêt. La prime indiquait le lieu, la récompense, et l’objectif, ainsi que des informations complémentaires. Il se dépêcha de recopier la prime sur un papier vierge, et retourna ensuite chez lui, se dépêchant. Là, il glissa le papier dans une enveloppe, la scella avec son sceau, et l’enroula autour de la patte d’un des corbeaux de sa maison, et le fit partir.

En coassant, le corbeau s’élança dans les airs, et quitta la ville de Sylvandell, descendant le long de la montagne pour se perdre dans l’une des nombreuses gorges. Il s’envola avec ses belles ailes, connaissant le chemin, et ne s’arrêta même pas pour avaler quelques insectes en chemin. Il descendit à ras du sol, et se perdit dans une forêt, filant entre les arbres jusqu’à atteindre une clairière. Son corps passa alors à travers un étrange vortex, qui le conduisit dans une ville immense. Il vola au-dessus d’un camion, évita un bus scolaire, s’engageant le long des allées de la Toussaint, mais quitta ce quartier.

Sans jamais s’arrêter, le silencieux oiseau atteignit son objectif, et se posa sur le toit d’une voiture stationnée à l’arrêt.

« Et bien, et bien... On dirait qu’on ne peut plus se passer de moi... »

Le chauffeur à l’intérieur avait ouvert sa vitre, et récupéra l’enveloppe. La décachetant, il la lut avec attention, et hocha lentement la tête.

« On dirait que les vacances sont terminées... »

Soupirant lentement, il ouvrit la boîte à gants, et y rangea le papier, puis attrapa l’appareil au-dessus de son frein à main.

« Central ? Inspecteur Hayden Stone. Je me dirige vers le lycée Mishima. »

L’inspecteur Hayden Stone, plus connu sur Terra comme le Commandeur Oberyn, démarra alors sa voiture, et se rendit vers le lycée.

*
*  *

Mélinda avait profondément dormi. Une nuit sans rêve. Elle se réveilla, et constata rapidement qu’elle n’était, ni dans son manoir, ni dans son harem. Il n’y avait en effet aucune femme nue à côté d’elle, rien d’autre que des murs blancs... Et un aquarium. Une pièce grande. Nue. La vampire étouffa un bâillement en se redressant, et regarda à droite et à gauche. La mémoire ne tarda pas à lui revenir, et elle leva la tête. Il y avait sûrement tout un tas de caméras de sécurité. Machinalement, sa main se porta à l’endroit où on l’avait piqué.

*Qu’est-ce que je fiche encore ici ?*

La vampire se releva, et fit les cent pas, avant de parler, en essayant de fixer l’une des caméras de sécurité.

« Alors, quoi ? Vous n’osez plus me parler ?! Vous comptez m’enfermer pendant combien de temps ? Si j’étais vous, j’en profiterai pour essayer de susciter ma pitié. Peut-être serais-je suffisamment de bonne humeur pour vous accorder une mort rapide. »
Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Alevtina le vendredi 08 juin 2012, 14:38:05



Les deux jeunes femmes s'étaient presques assoupies, en attendant le réveil de la vampire. La nuit avait été longue, à surveiller des sirènes. Surtout l'une. Une toute fraîche, que l'on venait d'opérer. Une nouvelle hybride, qui peinait à s'accomoder à sa queue de poisson. Passer du stade bipéde à celui de poisson, c'était relativement complexe ... Aussi Ayumi quitta t'elle Aza, qui comatait devant les écrans reliés aux caméras de surveillance, pour veiller sur cette nouvelle hybride. Elles se mirent d'accord pour rester en contact grâce à des micros reliés à leurs blouses, et la japonaise laissa là sa compagne. Qui s'endormit cinq minutes après le départ d'Ayumi.

Ce sont les cris de Melinda qui la réveillérent, brusquement. La scientifique poussa un cri vif, comme pour lui répondre, et sortit prestement de la pièce. Non, Aza n'avait aucunement peur d'elle. Ce n'était pas dans sa nature de fuir. Pas comme son frére, qui l'avait abandonnée alors qu'elle avait besoin de lui plus que jamais. La jeune russe chassa vite cette pensée, pour venir se poser face à la porte de cette chambre. Dix secondes après, elle était face à Melinda, les mains dans le dos, le visage fermé.

- Bien dormie, petite princesse ?

Grinça t'elle, dans un sourire.

- Tu seras libérée en fin de journée, après les examens. Je t'assure que ce sera ... Ce n'est qu'une question de bonne volonté. Nous avons tout ce qu'il faut, ici, pour te faire dormir pendant plus d'un mois. Par charité, par ... noblesse, ou je ne sais pas vraiment quoi, je préfére te savoir éveillée plutôt qu'assoupie. Mais si tu fais ta forte tête ...


Un soupir.

- ... Tu seras tellement gavée de sédatifs que tu ne pourras même plus remuer un muscle sans t'effondrer sur le sol.

Aza s'avança carrément dans la pièce, bien déterminée à lui montrer qu'elle ne ressentais aucune crainte. Elle en avait fini de jouer, et demeurait sûre d'elle. Et un brin arrogante.

- Il ne nous reste que des scanners à faire, petite sourie.
Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Mélinda Warren le samedi 09 juin 2012, 16:27:08
« Petite princesse », « petite souris »... C’était à croire que cette arrogante humaine la narguait délibérément afin de la forcer à attaquer. Elle s’avançait vers Mélinda avec assurance, comme pour lui montrer qu’elle ne craignait pas la vampire. Cette dernière n’était toutefois pas dupe. L’endroit devait sûrement disposer de nombreux pièges, et ressemblait à une espèce de cellule capitonnée à haute sécurité. Il y avait sûrement de nombreux dispositifs, et, si jamais elle faisait le moindre signe menaçant envers cette femme, la vampire était sûre qu’elle se recevrait de quoi sombrer dans les vapes.

Elle laissa donc l’arrogante humaine parler, lui expliquant qu’elle sera libre « d’ici ce soir », si elle acceptait de se soumettre à des scanners. Il fallait juste qu’elle fasse preuve de « bonne volonté », ce qui la fit légèrement sourire. Son sourire révéla ses canines pointues, et elle enchaîna.

« Petite princesse... C’est amusant, ce choix. C’est ainsi que mon frère m’appelait quand j’étais encore une petite humaine. Quand j’étais un bébé, il paraît que je pleurais pour un rien. Je n’ai jamais connu l’amour de mon père, qui ne voyait en moi qu’une future prostituée pour soutenir les rangs de son harem, et mon frère... Mon frère, lui, me haïssait. On m’appelait la ‘‘petite princesse’’ car j’étais capricieuse, car je pleurais beaucoup, et Bran, mon frère, ne supportait pas de m’entendre chialer... Je chialais parfois toute la nuit, d’une voix perçante et suraiguë, l’empêchant de dormir... Mais mon père s’en moquait. Bran devait un jour lui succéder à la tête de sa glorieuse entreprise, et, s’il n’était pas capable de mater une môme criarde, comment pourrait-il mater des esclaves ? »

Mélinda était lancée dans un étrange discours qui semblait n’avoir rien à voir avec les instructions de cette petite scientifique. Croisant ses mains derrière son dos, la vampire s’était rapprochée de l’aquarium, s’approchant des poissons.

« Il a compris comment me faire taire quand j’avais quatre ans. Il a compris que me frapper était la meilleure manière d’obtenir de moi le silence. Il a compris que, quand j’avais peur, je chialais et je rouspétais, mais que, quand j’étais terrifiée, je me taisais, et je lui obéissais. Et, pour me terrifier, il fallait me dompter, me dresser, me frapper. J’étais la petite princesse du harem, chiante, et qu’on dressait à coups de pieds, à coups de boucles de ceinture. J’ai toujours cru que Bran ne désirait qu’une chose : me tuer. M’étrangler dans mon sommeil pour toutes les nuits blanches que je lui ai procuré, mais, quand j’ai eu huit ans, j’ai compris qu’une autre chose de moi l’intéressait. »

L’une des mains de Mélinda caressait la surface de l’aquarium, ses griffes se mettant à crisser sur le verre, créant quelques légères fissures. Elle ne regardait toujours pas la scientifique en parlant.

« J’ai eu droit à ma première sodomie, et ce ne fut pas la dernière. Quel genre de monstre est capable de sodomiser une fillette de huit ans ? De surcroît quand elle est sa propre sœur ? Quel genre de père est capable de cautionner ça ? Quel genre de père peut, quand sa fille lui demande de le protéger après qu’on lui ait explosé le cul, ordonner aux hommes de la baiser, de la fouetter, et de s’y mêler dans la joie et la bonne humeur ? Je me souviens encore de leurs cris de joie, de leurs rugissements bestiaux quand ils me fouettaient pour que je me réveille. ‘‘Ne dors pas encore, petite Princesse !’’ ‘‘Il y a encore un second service pour vous, Votre Majesté !’’. »

Mélinda cessa alors de contempler l’aquarium, et contempla alors la femme, et lui parla sur un ton tranchant :

« Je les ai tous tués. Je les ai dévorés, je les déchiquetés, et je les ai massacrés. Je les ai torturés jusqu’au dernier pour connaître leurs proches, les noms de leurs femmes, de leurs enfants, et je les ai massacrés. Sous leurs yeux. J’ai ouvert le ventre de mon père, et je lui ai fait manger ses propres organes. Je les ai pendus avec leurs intestins, je les ai donnés à manger à des chiens affamés, je les ai enfermés dans des tombes remplies d’araignées, d’insectes... Tu vois, ma chère, je ne manque pas d’imagination pour ce qui est de la cruauté. Je n’ai pas grandi avec une cuiller en argent dans la bouche, mais avec une queue dégueulasse et un coup de fouet entre les reins. »

Continuant à parler, Mélinda se rapprochait de la femme. Elle parlait sur un ton froid, calme, solennel, dur et sérieux.

« Et je croyais savoir ce qu’était la souffrance. Peux-tu te l’imaginer ? Je croyais qu’il n’y avait rien de pire que se faire violer, et que j’avais tout vécu... Pauvre petite naïve... Tu veux savoir une chose sur les vampires ? Nous n’aimons pas dormir. Et tu sais pourquoi ? Car, à chaque fois que nous sombrons dans le sommeil, les cauchemars reviennent. Les cauchemars de notre transformation. J’ignore combien de films de vampires tu as du voir dans ton ignorante petite existence, mais une transmutation n’est ni agréable, ni courte. C’est une expérience de douleur inédite. La souffrance est si forte que je ne connais aucun mot, aucun superlatif, qui puissent être assez forts pour exprimer ce qu’on ressent. Essaie un peu de t’imaginer... Chaque parcelle de ton corps, chaque nerf, chaque veine, chaque muscle, chaque cheveu... Chaque infime partie de ton corps se mit à souffrir d’une manière intolérable, pendant des heures, des heures, et des heures... On aimerait se dire que cette souffrance inimaginable puisse se terminer, qu’on puisse s’y habituer, mais elle continue, toujours autant. Tu veux m’effrayer ? Avec tes petites piqûres et tes sédatifs ? J’ai vu la Mort, ma belle, je l’ai vu, et elle m’a pris dans ses bras... Et j’en suis ressortie. Voilà ce qu’est un vampire, ma chérie : un être supérieur, quelqu’un qui ne connaît pas la peur, car il a dominé la Mort. »

Mélinda était maintenant toute proche de la femme, et murmurait presque :

« Ces gens qui m’ont traumatisé... Ils me terrifiaient. Et tu sais quoi ? Je les haïssais plus que tout, et, dans ma haine, je les imaginais... Invincibles, immortels... Quand j’ai montré à l’un de ses hommes ses deux filles, en lui ordonnant de les enculer comme il l’avait fait avec moi, s’il ne voulait pas que je les égorge, il a chialé comme un bébé. Mon propre père s’est chié dessus, et, quand je lui ai ordonné de bouffer sa propre merde, il l’a fait. On aime tous se dire qu’on est invincibles, que notre esprit a une limite, une espèce de barrière infranchissable, un point à partir duquel on refusera de se plier aux ordres du bourreau. Mais, tu sais quoi ? Cette limite n’existe que chez les vampires, que chez ceux qui ont vu la Mort en face, et qui en sont ressortis. Fais-tu partie de cette catégorie, ma petite beauté ? Car, si ce n’est pas le cas, quand je te dirais de bouffer ta merde, tu le feras. Et quand je te laisserai le choix entre crever ou sacrifier cette fille que tu sembles apprécier pour survivre, tu choisiras de la tuer pour sauver ta peau. Tu te crois supérieure à moi ? Tu me prends pour une inoffensive souris qui braille dans le vide ? Une petite princesse à qui on doit donner la fessée pour qu’elle se calme et arrête ses caprices ? Détrompe-toi, ma beauté, je suis une saloperie de putain d’araignée. »

Mélinda recula alors légèrement sa tête, ayant presque soufflé sur la bouche de la femme ses explications.

« Maintenant... Fous le camp. »
Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Alevtina le dimanche 10 juin 2012, 15:21:09




Aza l'écouta sans broncher, conservant ses mains nouées derrière son dos. L'histoire de cette petite vampire la fit frissonner, et manqua même de la faire tressaillir. Comment cela pouvait-il être possible ? La scientifique avait entendu parler des traitements insupportables et cruels que l'on offrait à certaines créatures, sur Terra. Elle avait déjà vu des marchands d'esclaves violenter des hybrides, leur sauvant la mise en les emmenant dans ce Centre. Certes, d'aucuns diront que c'était une prison contre une autre, mais la jeune femme savait, au fond d'elle, que les hybrides qu'elle conservait ici étaient bien traités. Jusqu'à ce qu'ils soient relâchés. Mais, là, ce discours affreux, ces termes crus, cette histoire cruelle manquérent de la faire tourner de l'oeil. Ce n'est qu'en se rattachant au mur, d'une main, qu'elle put encaisser la suite de l'histoire de Melinda. Cette violence, cette folie ... Elle, qui venait des beaux quartiers de St Petersbourg, n'y avait jamais goûté autrement que grâce à des thrillers qu'elle avait parcourue, dans sa jeunesse. Ses rares frayeurs venaient de quelques types bourrés qui l'avaient suivie dans la rue, essayant de lui adresser la parole. Ou alors, quand elle partait voir son frère, qui logeait dans les ruelles glauques de la ville, et qu'elle croisait ses amis souvent bien trop crus pour elle.

Tout lui semblait si réel, maintenant. Il lui semblait que cette môme sentait le sang à mille kilométres à la ronde. La russe en eut un haut-le-coeur. Et c'est quand elle s'apprêtait à lui répondre que tout bascula ...



***


Ayumi était retournée, temporairement, dans la salle de surveillance. Elle ne prêta guère attention au discours de Melinda - le son était bien trop bas pour cela - et n'eut d'yeux que pour Aza. Aza qui ne tiquait pas quand la vampire s'approchait d'elle. La japonaise resta un moment immobile, à fixer l'écran, sans rien oser faire. Elle n'était ici que pour récupérer sa serviette, qui contenait des échantillons sanguins concernant la siréne dont elle était en train de s'occuper. Le hasard voulu qu'Ayumi soit pressée de rejoindre cette siréne - elle n'avait pas d'enfant, et traitait les hybrides et créatures du centre comme ses éventuels nourrissons, leur offrant un amour parfois démesuré et inconscient - et qu'elle ne prête pas vraiment attention à l'écran. Au moment même où Melinda s'était approchée d'Aza, cette dernière s'était reculée doucement pour prendre un appui sur le mur.

Elle avait quittée, par la même occasion, le champ de vision de la caméra, se dissimulant sans le vouloir dans un angle mort. Et Ayumi s'imagina que sa compagne était sortie. Et, comme elle craignait une nouvelle vague de colère de Melinda, elle appuya sur ce cher et tendre bouton vert. Celui qui disperse dans l'air de la pièce une de ces substances qui détend bien plus que le corps.

- Dors, et laisse-nous tranquille, murmura t'elle.

Et elle quitta les lieux.


***


Alors qu'Aza allait lui répliquer quelque chose de tout à fait navrant - que voulez-vous répondre à un tel témoignage - elle sentit sa tête lui tourner. Elle crut d'abord à un malaise ridicule, dû à cette décharge de haine et de violence, mais comprit bien vite que c'était tout autre chose qui la faisait désormais tituber. Une odeur, dans l'air. Une saveur, sur le bout de la langue. Son corps reconnut cette substance qu'elle savourait, parfois, quand elle squattait ces lieux pour y trouver un peu de repos. Non. Sa vue ne se brouillait pas, mais elle se sentit étrangement engourdie. Qui avait fait ça ? Qui avait appuyé sur ce foutu bouton ? Qui avait enclenché ce mécanisme ? Une main sur le mur, une autre sur le coeur, la scientifique toussa doucement.

- Putain ...

Murmura t'elle, visiblement perdue. Elle ignorait si Melinda réagissait comme elle, si elle aussi était étourdie par cette substance. Le corps de la jeune femme s'abattit, d'un coup, et elle tomba à genoux sur le sol, incapable de demeurer debout. Tous ses muscles exigeaient du repos, et ses esprits s'étaient envolés pour batifoler avec les étoiles. Bref, elle était vaguement ... arrachée. J'ignore si, une fois dans votre vie, vous avez senti de trop près l'odeur de l'eau écarlate, ou même celle du poppers.

Si c'est le cas, vous savez ce qu'elle ressentait, là, à cet instant précis. Si ce n'est pas le cas, essayez d'imaginer que vous êtes engourdi, incapable de penser, détendu au possible. Enfin, détendu ... Quand on est dans la même pièce qu'une vampire qui ne songe qu'à vous éventrer, c'est quelque chose d'assez complexe que de vouloir se détendre.
 
Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Mélinda Warren le dimanche 10 juin 2012, 18:38:07
Mélinda avait visiblement du porter un coup sensible. La Russe, en entendant son récit, avait semblé se décomposer. Mélinda le sentit à travers les ondulations de son sang, ces infimes mouvements qui indiquaient qu’elle ne se portait pas très bien. Vivait-elle dans une tour d’ivoire ? Une délicate ville où tout ce qu’on avait à craindre était l’assaut furieux de chats la nuit, ou la piqûre de moustiques ? La Terre n’était pas un monde exempt de violences non plus. Sans doute Alevtina était-elle surprise de constater que la « petite Princesse » n’avait pas une existence aussi angélique et innocente que la sienne. Ce qui faisait probablement la force de Mélinda dans le dressage des esclaves, c’était sans doute qu’elle savait ce qu’était la souffrance. Alevtina cherchait quoi lui dire, et Mélinda s’était écartée d’elle, contemplant ses belles griffes... Quand quelque chose jaillit du plafond.

Une espèce de gaz qui fit froncer les sourcils de Mélinda. Elle regarda immédiatement Alevtina, mais cette dernière semblait aussi surprise qu’elle. Un gaz remplit les pièces, mais il n’était pas empoisonné. Mélinda était légèrement nerveuse, essayant de comprendre ce qui se passait. Pourquoi déclencher ce gaz, alors qu’Alevtina était avec elle, et n’avait visiblement aucun matériel de protection ? Elle jura silencieusement, un murmure que les oreilles fines de Mélinda perçurent. Le gaz s’engouffra dans les narines de Mélinda, et, contrairement à ce qu’elle s’attendait, il ne la fit pas suffoquer. C’était... Curieux... Elle se sentit... Un peu plus euphorique, un peu plus... Ailleurs. Une sensation étrange. Elle se rappela alors de ces lycéens sur les bancs qui lui conseillaient de fumer des joints pour « planer ». Elle n’avait jamais vraiment compris cette expression, mais, là, elle commençait à réaliser ce que ça voulait dire, « planer ».

Alevtina sentit ses jambes l’abandonner, et tomba à genoux. L’humaine semblait moins bien supporter ce traitement que Mélinda. Clignant des yeux, Mélinda tentait de conserver son contrôle. Elle était une vampire, et les vampires étaient naturellement plus résistants que les humains. Elle ignorait ce qu’était ce gaz, mais elle résisterait contre cette torpeur qui l’envahissait, qui engourdissait ses membres, et lui donnait presque envie de dormir. Mélinda n’aimait pas le sommeil, et elle avait déjà bien trop dormi. Pestant, la petite vampire se mordilla alors la langue, mordillant fort, faisant couler son sang. La douleur, forte, fut comme un coup de fouet qui galvanisa ses forces.

Marchant alors d’un pas sûr vers Alevtina, elle la prit à la gorge, la souleva comme une plume, et la plaqua au milieu du lit, ses griffes enfoncées contre sa peau. Mélinda grogna, et approcha son visage de celui de la Russe.

« C’est quoi, ces conneries ?! Un nouveau test ? Tu cherches à me calmer avec tes petits gaz ? Ça marche peut-être sur les humains, mais le système immunitaire d’un vampire est capable d’encaisser beaucoup. Ton petit gaz m’agresse les narines. »

Sur le coup, Mélinda ignorait totalement qu’il s’agissait d’une erreur, et pensait tout simplement qu’Alevtina essayait quelque chose d’autre avec elle. Ce gaz rendait Mélinda légèrement euphorique, et, si elle ne mentait pas à Alevtina en lui disant  qu’elle avait des défenses plus développées que les humains, elle exagérait légèrement. Elle ressentait bien les effets du gaz, mais elle n’avait aucune intention de lui dire.
Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Alevtina le dimanche 10 juin 2012, 18:54:45



Aza aurait pu s'endormir. Si, si, je vous l'assure. La personne qui avait appuyé sur ce bouton - un sombre idiot, à n'en point douter - avait dû bien saquer les doses. Au point que la jeune scientifique manqua de tomber, là, assoupie, emportée par ces relents violents de drogues apaisantes. Elle en avait même oublié l'existence de Melinda, préférant se laisser planer doucement. Après tout, elle l'avait fait de nombreuses fois, avant, bien avant ... Quand elle se cachait dans le parc de sa ville pour y fumer des joints avec son frère jumeau, et qu'elle se laissait tomber à la renverse, les joues rosies par le simple plaisir que lui procurait cette cigarette magique. Mais bon, là, elle n'était pas avec son frère, mais avec une vampire sanguinaire et remontée contre elle. Et quand cette dernière l'attrapa à la gorge, Aza récupéra ses esprits.

Pour les perdre 10 secondes après, certes, mais bon. Surtout au moment où elle se retrouva plaquée sur le lit, où elle étouffa un hocquet de surprise. Remuant comme un poisson hors de l'eau, avec ce qu'il lui restait de force - c'est à dire pas grand-chose, finalement ... -  elle chercha à se défaire de cette emprise plutôt douloureuse. La jeune fille agrippa entre ses doigts les griffes de Melinda, tirant dessus comme une forcenée.

- Oui, bien sur, c'est un test, ironisa t'elle.

Diable, qu'elle se sentait envolée. Elle avait l'impression de planer à quatre mètres au-dessus du vide. C'était aussi déroutant que délicieux, d'ailleurs. Dans d'autres circonstances, elle aurait sûrement adoré savourer cet instant. Mais là ... Non, vraiment, non. Elle était bien trop inquiète pour sa survie.

Un nouveau mouvement, vif, pour se dépêtrer de l'emprise de la jeune vampire. Un échec. Sa force valait décidément bien mieux que la sienne.

- Lâche-moi !

Une de ses mains chercha sa poche, où se reposait une seringue de sédatif. Mais, quand on est sous ce genre de ... drogue, disons, les réflexes ne sont plus les mêmes. Plus du tout.


Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Mélinda Warren le dimanche 10 juin 2012, 20:57:58
Sur le lit, Aza semblait... A la fois ailleurs et présente. Vu que le gaz ambiant ne semblait pas la paniquer, il fallait croire qu’elle en avait déjà goûté, et qu’elle appréciait cette sensation... Cette sensation de fuite, ce sentiment irréel. Mélinda, elle, détestait ça. La petite vampire avait les pieds sur Terre, et, pour elle, ce gaz n’était rien de plus qu’une drogue voulant à nouveau la faire dormir. Elle n’avait jamais dormi autant jusqu’à présent ! La petite femme tentait vainement de se libérer, ne faisant qu’agacer Mélinda, et ne lui donnant envie que d’une seule chose : l’égorger pour de bon. Grognant, elle remarqua alors qu’Aza cherchait à récupérer quelque chose, près de sa poche. Le regard de Mélinda glissa des yeux de la femme à sa poche, et elle la gifla avec son autre main.

« Tiens, ça va te réveiller ! »

Elle relâcha la gorge d’Aza, et attrapa par elle-même la seringue d’Aza, avant de s’écarter d’elle, contemplant la petite aiguille. Mélinda l’observa silencieusement, puis se retourna vers Aza. Se concentrer, se concentrer, se concentrer. Diable, comme c’était difficile ! Mélinda se sentait assez mal en point. Elle n’avait pas mal, mais sa tête lui tournait. La vampire pesta, et brisa la seringue en deux, avant de la balancer sur le sol. Elle avança à nouveau vers Aza, se demandant pourquoi elle ne l’avait pas encore tué. C’était pourtant tellement tentant... Cette petite pute l’avait kidnappé pour faire des tests. Des tests sur elle ! Comme sur un vulgaire rat de laboratoire ! Ceci la rendait furieuse.

Se rapprochant d’Aza, elle fut donc à nouveau tentée de la tuer... Ou, du moins, de la torturer un peu. Mélinda soupira, et glissa de nouvelles phrases :

« Tu sais, je n’ai jamais aimé les piqûres... Et encore moins dormir... En fait, je déteste dormir, alors, si ce gaz ne s’éteint pas d’ici une minute, je te garantis que tu vas amèrement le regretter. »

Mélinda parlait sur un ton calme, et étouffa un bâillement. La vampire alla s’asseoir sur le rebord du lit, et se frotta les yeux. Dans cette position, elle ne paraissait guère dangereuse. Elle ressemblait plutôt à une petite fille sur le point de dormir, et qui n’attendait qu’une caresse de ses parents pour aller se coucher. Sa tête ne lui tournait pas vraiment, mais elle se sentait si affaiblie. Tout son corps semblait l’abandonner, ses muscles remuaient moins, et elle avait de plus en plus envie de se coucher, de s’allonger, de se reposer... Juste quelques secondes, rien que ça... C’était de plus en plus tentant, et ça ne faisait que l’enrager encore plus.
Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Alevtina le dimanche 24 juin 2012, 19:06:26



La gifle lui arracha un grand cri de surprise. Dans ces moments là, on devient complétement sensible, vous savez ? A fleur de peau. La moindre sensation prend une ampleur catastrophique, et ni le corps ni l'esprit ni peuvent quelque chose. L'être humain se métamorphose complétement, et demeure hors de contrôle. L'esprit embué, Alevtina remua une seconde fois, tout en se laissant retomber sur les draps. L'air devenait plus frais, déjà ... Les recharges de ce gaz devaient être usées. Ils ne se vidaient pas indéfiniment dans l'air, le déclencheur restant ouvert une bonne minute avant de se refermer. Mais, une bonne minute, ça vous épuise un être humain. La scientifique chercha à se redresser, sentant que, d'ici peu, la vampire récupérerait ses esprits, que l'épuisement la quitterait. Alors qu'elle, triste humaine, resterait vaporeuse pendant un long moment encore ... Mais Aza n'avait plus aucune conscience du danger. Elle pourrait crever, qu'elle s'en foutrait royalement. Son instinct de survie était au point mort.

Elle grogna cependant, cherchant à atteindre la porte, qui lui semblait beaucoup trop inaccessible. Mais elle ne fit que se heurter à Melinda, et, dés qu'elle réalisa cela, elle se recula davantage, cherchant un point de repère, une arme, quoi que ce soit de rassurant. Mais elle ne trouva rien. Cette gosse lui avait pris sa seringue.

- Putain de merde ...

Aza se frotta doucement les yeux, maintenant sa blouse contre elle, comme une arme ultime.

- Le gaz ... Il s'éteint ... Il va se dissoudre, dit-elle à la vampire.

Aprés la menace de cette dernière, elle se sentait obligée de lui indiquer cela. Et puis, entendre le son de sa propre voix la rassurait un peu, pour tout vous dire. Elle chercha à se remettre debout, récupérant le peu d'esprit qu'il lui restait, mais elle retomba lourdement en arrière. Une de ses mains trouva le mur, qu'elle tâta doucement, comme pour vérifier qu'elle était encore bien vivante.

Enfin, plus pour longtemps, si Melinda mettait ses menaces à exécution. Mais Aza était bien trop à l'ouest pour se rendre compte du danger.


Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Mélinda Warren le lundi 25 juin 2012, 04:49:34
Mélinda n’était pas une fervente partisan de la théorie du chaos, cette conception mathématique de l’univers, selon laquelle il était impossible de tout contrôler, et selon laquelle, en définitive, la plus grande loi de l’univers est le hasard, l’incertitude, le chaos. Évidemment, pour une esclavagiste, on ne pouvait pas se fier au hasard, mais il fallait bien reconnaître que, pour les humains, la théorie du chaos devait trouver à s’appliquer. Tuer Aza était particulièrement tentant, ne serait-ce que pour les humiliations qu’elle avait subi, mais Mélinda était intelligente. Ce gaz anesthésiant avait présenté l’avantage de lui mettre les idées au clair... Et elle avait maintenant un plan d’évasion. Elle n’avait que bien trop longtemps profité de l’hospitalité de ces cinglés. Le gaz commençait en effet à se dissiper, et elle n’attendit pas la phrase d’Aza pour le savoir ; elle le sentit avec ses instincts de vampire, et se tourna alors vers la femme.

La vampire frotta ses griffes contre le verre de l’aquarium, les faisant crisser, et se rapprocha de la femme. Elle planait. Elle n’arrivait même pas à se remettre debout, et Mélinda avait besoin de toute son attention.

« On se réveille, ma belle ! »

Une nouvelle gifle vint claquer l’une de ses joues, et Mélinda utilisa son autre main pour l’attraper par le cou, et la renvoya sur le lit. Elle sauta alors sur ce dernier, et se mit à califourchon sur elle. Un sourire sur les lèvres, la vampire attrapa l’un des bras d’Aza avec la main gauche, le maintenant au niveau du poignet, et le caressa avec ses griffes, un léger sourire mesquin sur les lèvres.

« Voilà une autre chose que tu pourras noter sur nous, les vampires... Nous sommes un peu des chirurgiens. Contrairement à ce qu’on pense, boire le sang d’une victime n’est pas simple. La chair est si fragile, et ces petites veines si sensibles... Si on s’enfonce d’un millimètre de trop, la veine est sectionnée, et, alors là... Hum... C’est l’hémorragie, et la mort. »

Tout en parlant, Mélinda promenait ses griffes, suivant le tracé des veines, mais en se contentant de frôler la peau de cette femme. Elle profitait du fait qu’elle était dans la léthargie pour pouvoir lui parler, et lui exposer sa situation. Elle ignorait quel était l’idiot qui avait choisi de déclencher un gaz anesthésiant dans cette chambre, mais elle le bénirait presque. Les dés étaient maintenant jetés, et Mélinda ne pouvait que se reprocher sa bêtise de ne pas avoir compris plus vite qu’elle tenait là sa porte de sortie. Elle continua à parler. Parler lui faisait du bien, aidait son corps à lutter contre les effets du gaz.

« Donc, quand on plante ses crocs dans le corps de quelqu’un, il faut faire très attention. C’est d’autant plus difficile que le sang nous enivre, et qu’on a tendance à être rapide. Partant de là, un jeune vampire s’entraîne généralement sur des mannequins, afin de savoir doser sa pénétration, de manière à effleurer très légèrement la veine. Une infime coupure, et il suffit ensuite de sucer. Mais, là encore, il faut réguler la succion, car, si on suce trop vite, les deux coupures peuvent s’élargir. En bref, ma petite humaine insouciante, être vampire, c’est tout un art. Et moi, et bien... Je suis une artiste. »

Alors, Mélinda passa aux choses sérieuses. Elle relâcha le bras d’Aza, et l’attrapa à nouveau par la gorge, la soulevant, et se glissa dans son dos. Sa main gauche se planta alors dans sa peau, la transperçant aisément, et ne tarda pas à trouver ce qu’elle cherchait. Très prudemment, Mélinda posa le bout de sa griffe contre sa trachée

« Calme-toi... Ça doit être assez inconfortable comme situation, mais ce n’est que le début. J’espère que la douleur t’a réveillé, car ta vie, pour être honnête, ne tient plus qu’à un bout d’ongle. Si tu bouges trop vite, ma griffe tranchera ta trachée, et ta voie respiratoire sera coupée. Outre une intense douleur, et du sang qui giclera partout, tu ne pourras plus respirer, et tu crèveras comme une pauvre petite merde. Si tu parles trop vite, ou si tu t’agites trop, tu meurs. Si l’un de tes larbins tente de me planter une fléchette dans le dos, tu meurs. Si tu tentes de courir, tu meurs. En fait, et pour faire simple... Si tu tentes quoi que ce soit de stupide, tu meurs. Alors, maintenant que j’ai toute ton attention, voici les règles du jeu... »

Mélinda élargit son sourire, se racla la gorge, heureuse de reprendre les rênes, et posa les règles :

« Mélinda dit de faire quelque chose, et toi et tes petits copains le faites. Et n’oublie pas qu’il me reste toujours une main, alors, si tu veux éviter de souffrir inutilement, sois sage. Tu peux parler. Mais parle lentement. Calmement. Autrement, ma griffe risque de t’envoyer rejoindre tes aïeuls. »

Mélinda l’embrassa alors sur la joue, et poursuivit :

« Mélinda a dit : ‘‘Qu’on ouvre cette foutue porte dans moins de dix secondes.’’ »
Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Alevtina le mardi 26 juin 2012, 12:35:09





Aza ne pouvait même pas espérer dissimuler sa peur. De tout son corps suintait une peur immense, immonde, qu'elle avait presque oublié. C'était cette même peur qui l'avait fait trembler, quand elle commençait tout juste à étudier les hybrides, et que les plus récalcitrants cherchaient à attenter à sa vie. Elle se souvenait parfaitement d'un griffon immense, dont les griffes s'étaient plantées dans son dos, lui laissant encore aujourd'hui quelques cicatrices que le temps estompaient de la surface de son épiderme. Mais là, quand cette petite vampire planta sa griffe dans son cou, elle aurait voulu hurler. Elle aurait souhaité se débattre comme une forcenée, se perdre en insultes et en coups, s'enfuir. Une douleur acide et piquante vint la perforer, et le goût du sang s'insinua dans sa bouche. La scientifique aurait voulu cracher, pour le faire déguerpir, mais elle se contenta de rester immobile. Son coeur battait tellement vite qu'elle avait la sensation que c'était son corps entier qui tremblait à chaque coups, menaçant cette griffe de l'égorger une bonne fois pour toutes.

Aza chercha à prendre une longue inspiration, mais elle se surprit à avoir mal. Son corps était tendu, et douloureux.

- Je ...

Et voilà qu'elle bafouillait ! Ne perds pas tes moyens !

- Personne ne vous laissera sortir, murmura t'elle, d'une voix monocorde et aussi calme que possible. Le périmétre entier est sécurisé. Et ma collègue peut arriver d'un moment à l'autre et vous ... calmer une bonne fois pour toutes.

Oui, le ton demeurait posé, en devenant presque arrogant. Aza ne montrerait jamais qu'elle perdait ses moyens ... Toujours, sa voix était calme. Jamais elle ne se mettait à hurler ou à insulter. C'était un de ses atouts.

Même si, là, elle se mettait ouvertement en danger.
Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Mélinda Warren le mardi 26 juin 2012, 23:35:33
Une honorable performance. Il fallait être honnête. Cette femme était douée. Elle lui répondit avec un aplomb qui aurait probablement désarçonné n’importe quel forcené, mais Mélinda n’était pas de cette espèce-là. Aza parlait avec un calme et une assurance qui laissaient penser qu’elle était entraînée, et nullement paniquée. Comme s’il était habituel pour elle de se faire presque égorger par des vampires hargneux.

« Tu mens très mal, ma chérie, lâcha Mélinda. Non seulement tu ne sais pas mentir, mais tu me prends pour une conne. »

Mélinda maintint sa pression, et son autre main se mit à caresser son bras.

« Je sens ta peur, ma jolie. Tout ton sang est une osmose. Si tu savais comme c’est tentant, là, dans ma position, de t’en prendre quelques litres... Nous, on adore ça, quand le sang bouge vite. Quand le sang est excité, c’est si... Aaaaaah, mais tu ne peux pas comprendre ! Et je crois, du reste, que tu es tout, sauf un putain d’employé interchangeable ! »

Il était trop tard pour reculer. Cette femme l’avait kidnappé, attaqué, lui avait prélevé ses cheveux, fait des piqûres, et Dieu sait encore quelles autres saloperies. Rien que pour tout ça, le simple fait de se retenir de ne pas lui briser le cou tout de suite relevait de l’exploit. Mélinda déplaça légèrement sa tête, pour passer sa langue sur la chaude peau de cette femme, à l’emplacement de sa nuque. L’endroit privilégié des vampires. En soi, n’importe quelle partie du corps humain faisait l’affaire, tant qu’il y avait une veine, mais un vampire affectionnait souvent la nuque, pour des raisons pratiques. Il était plus facile d’immobiliser la proie, le sang circulait plus rapidement près de la tête, et... Et bien, boire du sang, pour une créature comme Mélinda, c’était très excitant. Un vampire expérimenté pouvait donc aisément satisfaire plusieurs soifs à partir de cette position.

Elle lécha sa nuque, et ses canines pointèrent. Mélinda avait la gorge sèche. Elle ignorait depuis combien de temps elle était là, mais sentir cette femme paniquée serrer contre elle était un supplice. Sa main restée vacante remonta, et empoigna l’un des seins de la femme, le pressant au niveau du téton. Mélinda releva alors la tête, et fixa le plafond, sachant que quelqu’un devait les observer.

« Il n’y a que deux façons de sortir d’ici, ma jolie : ensemble, ou avec ta carcasse... Il n’y a que nous, ma belle. Oublie le reste, oublie tes mutants, tes gardes et tes laquais. Ils ne peuvent pas te sauver. Tu crois que je bluffe ? Que je n’hésiterais pas à te tuer ? La mort... Tu sais, il y a deux manières de mourir : rapidement, ou lentement. »

La main libre de Mélinda se faufila dans les vêtements de la femme, tirant sur ses boutons, arrachant son vêtement, et elle atteignit ainsi sa peau, qu’elle se mit à griffer sur quelques centimètres. Elle leva alors sa main aux ongles écarlates, et alla les sucer.

« Ton sang est convenable, ma jolie... Même si je crois que tu dois fumer un peu trop. On ne t’a pas dit que le tabac était mauvais pour la santé ? Beurk ! Une détestable habitude. Cet arrière-goût de cendres est insupportable ! Alors, dis-moi, comment veux-tu que ça se passe ? Soit cette porte s’ouvre, et je fous le camp, soit mes griffes mettront ton corps dans un tel état que tu pourras te reconvertir en phénomène de foire dans un cirque. »

Mélinda remonte sa main griffue près de la plaie. Elle n’avait pas griffé trop fort, et sa langue retourna lécher son cou, tandis qu’elle se mit à serrer des dents. On ne la prenait pas au sérieux... Très bien.

« HEY, VOUS, LES ABRUTIS QUI REGARDAIENT ! clama-t-elle alors. Vous préférez quoi ?! Qu’il y ait du sang partout, ou que je me contente de boire progressivement son sang ? J’avoue avoir une nette préférence pour la première option ! Maintenant... OUVREZ CETTE FOUTUE PORTE ! »

Mélinda relâcha alors la gorge de la femme, mais la maintint par le bras, avant de lâcher sur un ton sec, sévère, ses griffes s’enfonçant douloureusement dans sa peau :

« Puisqu’on ne me prend pas au sérieux, je vais te frapper, et te frapper, et te frapper encore, et ce jusqu’à ce qu’on se décide à nous ouvrir. »

*
*  *

Alevtina Svetanof... Oberyn consultait la fiche qu’il avait obtenu sur elle. Elle n’était pas très connue chez les Terriens. Même pas une page Wikipedia, diable ! Il avait du se renseigner auprès du fichier central, et faire quelques recherches sur Internet. De ce qu’il avait su capter, « Svetanof » était un patronyme russe.  Buvant son Coca dans sa voiture de fonction, ordinateur portable sur les jambes, Oberyn était garée sur le parking du lycée où, hier, une conférencière répondant au nom d’Alevtina Svetanof avait tenu une conférence sur un sujet incompréhensible.

*Ça avait du être bien chiant, mais c’est dans l’habitude des Terriens, de faire des trucs chiants.*

Quel rapport entre Svetanof, une scientifique qui avait l’air d’avoir une vie chiante au possible, et Miss Warren ? Aucun, a priori. Mais ça faisait une coïncidence un peu forte. D’après Shii, Mélinda était à la conférence, et a ensuite disparu. Et, connaissant les antécédents de la dame, il était peu probable qu’elle ait été attaquée par quelques lycéens hargneux qui l’auraient mis en déroute. Oberyn s’était donc rendu au lycée, et avait inspecté le secteur, parlant d’un kidnapping au sein de l’établissement. Il avait eu droit au Proviseur, et l’avait assuré de sa discrétion.

Seul, Oberyn avait pu mener ses recherches, en s’équipant d’un matériel de haute technologie. De ce qu’il en savait, le FBI en était encore à expérimenter le système ARI, alors que Tekhos était plus avancée sur la question. Le système ARI (« Added Reality Interface ») était dangereux pour le système nerveux, pouvant entraîner, au mieux, de simples migraines, au pire, un décès cérébral. Il se présentait comme de simples lunettes noires émettant des impulsions, et qui permettaient de repérer plus facilement des indices. Ce fut ainsi qu’Oberyn trouva, près des bris d’une fenêtre, des traces. Quelques poils qui n’appartenaient pas à des chats errants. Quelqu’un était visiblement passé par là.

De retour dans sa voiture, Oberyn avait décidé d’explorer la seule piste potable : Alvtina Svetanof. Le Proviseur lui avait dit qu’elle était une scientifique reconnue, et il n’avait pas tardé à en obtenir confirmation. Il avait ainsi appris que cette dernière travaillait dans une espèce de centre de recherche biologique tenue par une Japonaise. Obtenir l’adresse ne fut pas difficile, et le Commandeur hésita. Devait-il aller chez cette femme pour la questionner ? Ou au centre ? Consultant l’heure, il se dit qu’à cette heure, elle devait probablement se trouver au boulot.

*Ces Terriens sont réglés comme des horloges...* estima-t-il.

En route, le petit appareil tekhan qu’il avait avec lui se mit à vibrer, indiquant qu’il avait terminé d’examiner le poil. A défaut de poil, il s’agissait en fait d’un cheveu, qui appartenait à... Une certaine vampire. Perdu dans ses pensées, l’homme roula à travers la ville.
Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Alevtina le mercredi 20 février 2013, 16:57:14





Mourir. Là. Maintenant. Putain, jamais. Aza encaissait relativement bien la douleur. Sous ses assauts, elle avait grimacé, certes, parce que des griffes qui lacèrent, c'est jamais une partie de plaisir. Mais elle ne s'était pas agitée comme une cinglée. Putain, que faisait Ayumi ? La jeune russe expira violemment. Ne pas s'emmêler les nerfs. C'était ce que son frère lui avait appris, avant de quitter la demeure familiale, en proie à ses idéaux faramineux. Lui soulageait ses nerfs à l'absinthe. Et là, à cet instant même de sa petite vie, Aza aurait tué pour un verre d'absinthe. Elle était désormais bien éveillée, et son pouls tambourinait sous son épiderme. Un nouveau petit coup de griffe lui arracha une douce larme, sans qu'elle ne crache une ondée d'insultes. Ce serait mal connaître Alevtina, celle qui cache si bien la moindre de ses émotions. Même les plus douloureuses. Surtout les plus douloureuses. Mais il fallait bien qu'elle agisse, qu'elle fasse quelque chose. D'ici peu, elle allait finir mutilée, défigurée, explosée sur tous les murs.

- Si ...

Elle déglutit dans un soupir.

- Si personne ne répond, c'est que personne n'est là. On ne prendrait pas le risque de me laisser mourir.

Aza hocha la tête. Sa respiration était haletante.

- ... Et, crois-moi, ça me fait autant chier que toi.

Ses yeux roulèrent dans ses orbites, trahissant son agacement. Elle indiqua, d'un mouvement de la tête, la poche de sa blouse à Melinda. Dedans, il y avait une sorte de talkie-walkie, un appareil que tout le monde possédait ici. Si, jusque là, elle l'avait caché, c'était pour maintenir Melinda ici. Désormais, elle s'en calait. Elle voulait juste rester en vie.

- Mon ... appareil. Tu peux joindre quelqu'un du service. Ma compag ... Ma collègue. Vas-y. Je parlerais. Tu sortiras.

Prononça t'elle à regret. Perdre un si beau spécimen serait un scandale




Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Mélinda Warren le mercredi 20 février 2013, 19:58:27
Être coincée par des scientifiques cinglés dans un mystérieux complexe semblant sorti tout droit d’un mauvais film tekhan, ce n’était vraiment pas le pied. On disait que les petits étaient souvent teigneux. C’était vrai avec Mélinda. Être kidnappée, séquestrée, et servir de cobaye de laboratoire, c’était un truc qu’on faisait sur les Terranides, pas sur les vampires ! Elle maintenait la curieuse scientifique contre elle, les griffes légèrement enfoncées dans sa gorge, admirant le sang-froid de la femme. Il fallait croire qu’elle était habituée à ce genre de réactions. Mélinda imaginait une armée de tueurs derrière la porte, prêts à bondir dès qu’elle commettrait une erreur, à lui balancer des anesthésiants. Cette femme était sa survie, car elle se doutait bien qu’elle devait avoir une certaine importance pour ses amateurs. Aza parlait difficilement, prenant son temps, et lui expliqua que personne ne répondait, parce que personne n’était là. Mélinda fronça les sourcils. La sécurité pouvait-elle être si défaillante à ce point ? Se pouvait-il, en réalité, qu’il n’y ait personne derrière la porte ? Aucune armée de commandos, mais simplement... Personne ? Qui étaient donc ces tocards ? Des apprentis sorciers ? Mélinda était très curieuse de connaître leurs précédents sujets d’expérience, car, vu la sécurité bancale, ils n’avaient pas du tomber sur les spécimens les plus dangereux de Terra. Probablement sur des nekos ne comprenant rien à ce qu’ils fabriquaient ici.

Elle lui parla d’un appareil de communication se trouvant dans la poche de sa blouse, tout en lui avouant que cette situation la faisait « chier ». Mélinda sourit, et lécha alors l’une des joues de la femme.

« C’est vrai que perdre la vie, c’est assez chiant, reconnut-elle. Soit je suis moins effrayante que ce que j’aime à croire, soit tu as des nerfs d’acier, ma poulette. »

Elle avait aussi noté le quasi-lapsus de la femme, le genre de détails auxquels Mélinda était attachée. « Compag » ne pouvait pas faire référence à cinquante choses, surtout dans le contexte. Mélinda utilisa son autre main, une idée émergeant dans sa tête, et attrapa le dispositif de communication. Ashnardienne, elle était très peu familiarisée avec ces engins, et s’attendait à tomber sur un téléphone portable, chose dont les filles dans son manoir étaient friandes, mais, au lieu de ça, ce fut un curieux objet avec une tige qui sortit de sa blouse.

« C’est ça ? fit-elle sur un ton dubitatif. Curieux gadget... Bon... Prends-le, et évite de bouger la tête, je vais retirer mes griffes, ma mignonne. »

Mélinda les retira lentement. Elle n’avait pas énormément entaillé son cou, ce qui fait que quelques gouttes de sang perlèrent, mais sans une effusion digne d’un film d’horreur. Mélinda conserva sa main sur le cou d’Aya, et parla dans son oreille.

« Appelle ta chérie, et dis-lui de remuer son gros cul pour regarder la scène. Si elle n’ouvre pas ces portes, je te violerai sur place. »

En espérant que le couple ne soit pas libertin, Mélinda espérait que voir Aya se faire violer inciterait sa « compag » à ouvrir les portes. Sinon... Et bien, elle se serait soulagée, c’est toujours mieux que rien.
Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Alevtina le mercredi 20 février 2013, 23:38:42



La menace de viol la fit froncer des sourcils. Ah, ça, non ! Pas question ! Certes, elle aurait pu profiter de cette accalmie pour l'empoigner, la saigner, la calmer une bonne fois pour toutes. Mais ce ne fut pas le cas. Si elle avait bien appris une chose, c'était qu'elle devait calmer ses coups de sang. L'impulsion était, à ses yeux, le pire de tous les défauts. Froide, calculatrice, calme, elle n'avait pas pour habitude de s'énerver brusquement. Oui, ses nerfs étaient en acier. Même si, là, elle se serait volontiers laisser aller à faire la peau à cette garce. Aza se contenta cependant d'obéir. La trace laissée par les griffes sur sa peau si pâle devait être laide à voir, tant elle la piquait. Dieu, que cette situation était stressante. La petite russe serrait les poings, attendant que l'appareil daigne bipper. Un echo, en sourdine, se fit entendre au bout d'un long moment. Ce fut la pire attente de sa vie. La voix d'Ayumi surgit soudain de l'appareil, calme, posée. La scientifique s'efforça de garder son calme.

- Aza ? Aza, tu es où ?

- Ayumi, s'il te plait ...

Elle reprit son souffle.

- ... Viens me chercher.

- Tu ... Tu ...

- Je suis dans la chambre, celle où est la petite dernière. La vampire. Viens.

Ayumi marmonna une insulte, avant de raccrocher. C'est bon, elle allait venir. Aza serait libérée des griffes de cette môme démoniaque. Soulagée, la scientifique leva les yeux au ciel, avant de coincer son regard bleuté dans celui de Melinda. Même pas un mot pour elle. Elle ne lui ferait même pas le plaisir de la moindre réaction. Aza était une fille forte, à n'en point douter. Elle savait encaisser. Elle savait enfiler ce masque calme, dans toutes les situations. C'était un foutu atout, qu'on se le dise. Aussi, elle ne cilla pas. Ses yeux étaient plantés dans les siens. La provoquait-elle ? Que nenni. On ne pouvait lire dans ses iris que de la haine, de la colère, et la promesse de lui mettre la raclée du siècle dés qu'elle en aurait l'occasion.

Titre: Re : Un nouveau sujet ... ( Melinda )
Posté par: Mélinda Warren le mardi 26 février 2013, 10:21:23
Était-ce une caractéristique liée aux Russes ? Ou une femme particulièrement douée ? S’il n’y avait pas ces quelques ondulations sanguines dans ses veines, Mélinda se demanderait si elle était vraiment nerveuse, ou si tout ça lui semblait naturel et normal. Mais le sang, lui, ne mentait pas. C’était quelque chose de particulièrement intime. Elle parla d’une voix déterminée et non tremblante à sa copine, « Ayumi ». Un nom que Mélinda se devrait de retenir. Quand on était une esclavagiste au cœur d’Ashnard, qu’on avait comme père un traître, et qu’on ressemblait plus à une gamine capricieuse qu’à une femme d’affaires, il fallait savoir se battre. L’information était le nerf de la guerre, et Mélinda s’engouffrait dans la moindre brèche. Pour l’heure, la relation entre Ayumi et Aza avait l’air d’être la brèche, la porte de sortie. Aya reposa le talkie-walkie, un indicible sentiment de soulagement semblant l’emparer. Elle regarda ensuite la « petite vampire », avec un air déterminé et empreint de rage. Face à elle, Mélinda pencha lentement la tête, et se mit à pouffer.

« Froncer les yeux est insuffisant pour intimider quelqu’un, ma mignonne. Réserve ça aux petits enfants de la cour de récré’. Tu crois m’impressionner ? Toi et ta bande d’amateurs ? Vous pensez à quoi, vous, les humains, en chiant plus haut que votre cul ? Tu sais, je ne suis pas une guerrière, rien d’autre qu’une femme d’affaires. Petite, en plus. Si une petite peste comme moi arrive à foutre autant le bordel dans votre installation à la sécurité bancale, que crois-tu qu’il se passera quand vous tomberez sur un véritable guerrier ? »

C’était une question très rhétorique, à laquelle Mélinda n’attendait aucune réponse. Bras croisés, elle se mit à marcher, secouant la tête.

« Vous, les humains, vous ne savez pas vous investir à fond dans ce que vous faites. Vous êtes... Bien trop fragiles pour apprécier la valeur de la vie. Il faut souffrir pour savoir ce qu’est le bonheur, il faut connaître les mauvais côtés de la vie pour en apprécier les bons, et pour vraiment se permettre de ressentir fort. La haine... Tu ignores ce que c’est, tant que tu ne seras pas morte en son nom. C’est un sentiment complet, total, bien plus fort que l’amour, la preuve indéniable que vous, les humains, tenez bien plus des démons que des anges. Car, en définitive, on se souviendra toujours plus facilement d’une gifle que d’un baiser. »

Mélinda et ses monologues... L’expression assez forte de toute son arrogance, voire même de son narcissisme à l’égard des autres. Elle se rapprocha d’Aya, un sourire sur les lèvres, décroisant les bras.

« Frappe-moi, ordonna-t-elle. Montre-moi toute l’étendue de ta rage, et frappe-moi. »

Qu’avait-elle à craindre ? Cette fille n’était qu’une pauvre cloche qui jouait avec le feu. Elle, elle avait survécu à la transformation en vampire, elle avait connu des supplices terrifiants. Qu’on se le dise, devenir un vampire, c’était tout, sauf une partie de plaisir. Il fallait remodeler tout le fonctionnement du corps, notamment au niveau du fonctionnement sanguin, et c’était, non seulement long, mais aussi relativement douloureux... Voire même très douloureux. Elle voulait néanmoins voir de quoi la jeune femme était capable, si les petits bras de poulet de cette dernière pouvaient vraiment lui faire ressentir le frisson de la douleur.