Ahah, mais quel charmeur, ce Law. Si séduisant, si beau parleur. Il les fait toutes tomber comme des mouches. Il arrive même à faire plier l'esprit d'une succube, et il lui prouve qu'il peut lui résister. Implacable dragueur. Des années d'expérience, que ce soit avec les femmes ou avec les partenaires commerciaux, c'est rien que de la manipulation pure et simple. Et lui, il est expert en ça. Faire croire qu'il ressent, ou, quand c'est préférable, faire croire qu'il ne ressent rien. Simuler. Masquer. Enrober. Être ce que la personne veut qu'il soit, même si ce n'est pas évident. C'est un travail d'arrache-pied. Mais au final, il y arrive, TOUJOURS.
Toujours, il décroche les contrats les plus avantageux. Toujours, il mène des irascibles à le servir. Toujours, il fait fondre une nana pour se vider l....
… Faux.
Pas toujours. Pas aujourd'hui. Aujourd'hui c'est un profond vacillement. Si, comme il l'a dit, ce n'était au début qu'un artifice spirituel, en cet instant c'est beaucoup plus. C'est la valse des sentiments personnifiés. Si sa personnalité publique, l'impitoyable, le sanguinaire, le cruel se voyait tel qu'il est maintenant, il se cracherait dessus.
Faiblard abject. On ne plie pas devant une femme, on la fait plier. Ton plaisir sert tes intérêts, et inversement. Pourquoi fais-tu tout ça ? L'amour ? Tu crois vraiment être amoureux ? Est-ce seulement un béguin ? Sérieusement, minable cloporte. Montre-lui qu'elle est là pour ton contentement. Elle n'est pas ton égale.
Mort déclarée de Tyler Raine. Law aura juste eu une pensée pour ce qu'il s'entête à afficher. Le fait est qu'il est un homme, et qu'elle est une femme. Il sent les émotions affluer en lui. Il en pleurerai... Si il ne devait pas se montrer fort, parce que bon sang, une déesse s'empale sur son vit. Et dans ce cas-là, on ne chiale pas comme une fillette. On exulte d'une joie rageuse !
« Je ne t’oublierais pas. Et tu ne m’oublieras pas non plus. »
Je n'y comptais pas, est-il tenté de dire. Mais il hésite. Il ne sait pas si elle ne l'oubliera pas. Au vu de sa nature... Elle serait en droit de ne pas se souvenir de ses amants, même si elle devait, au détour d'une auberge, croiser le plus fantastique de la terre. Il reste persuadé que le prochain la remplacera dans son esprit.
Mais elle... Non, jamais il ne pourra se résoudre à l'effacer de ses souvenirs. Il se connaît, parce que le véritable Lui a pris le dessus sur tout le reste. Dans ces moments-là, tellement peu de choses comptent dans sa vie. Sa notoriété, son succès, ses conquêtes quel que soit le domaine. Sa domination... Sa richesse... A quoi tout cela sert-il ? Il lui faut ce genre de choc mental, right in da face, pour qu'il puisse révéler la chose au fond tout à fait humaine, sensible et fragile qu'il planque, bien au fond de cette poudre aux yeux que sont Tyler, Anthony, Wodan et tout ses autres personnages.
L'utiliser ? Done. Elle le poussait, exercait son droit à choisir l'amazone, pour lui donner du plaisir. Il gardait bien évidemment la tête hors de l'eau, la contemplant avec admiration, subjugué par une telle nymphe qui se redressait, rayonnante de splendeur.
Le prendre ? Idem. Elle l'a saisit en main. Le contact est déjà divin. Le simple fait de sentir sa peau, d'une douceur inouï, s'emparer de sa verge a de quoi le rendre fou. Dire que ce n'est qu'une brindille, qui masque toute une forêt. Il en aurait le vertige.
Le contenter ? Ca y est. Le premier contact de la cime arrogante et fière sur les sentiers de la perdition lui fait se mordre la lèvre inférieure. Dans son bassin, puis dans le reste de son corps, il sent une brûlure surnaturelle qui l'envahit progressivement. Un feu qui le pique, le démange au sommet même de sa virilité, et qui va s'écraser tout au fond de son humanité.
Le terrasser... Et bien... C'est fait. La lente progression de sa tendre chair le long de sa queue a crispé son corps entier, lui donnant une courbe pas spécialement naturelle pour un homme, cambré, bouche entrouverte, yeux révulsés derrière ses paupières fermées. Ça ne dure que quelques très courtes secondes, mais ça lui semble une éternité de plaisir. Il troquerait des années de sa vie contre la promesse de pouvoir vivre ça sans limite le temps qu'il lui resterait. Elle est au bout, et lui à bout. Son expression traduit un plaisir sans égal dans l'univers.
Le violenter... C'est en cours. Elle l'enserre, aussi bien son fourreau que le reste de son corps, et son esprit vrille. Le contact de ses seins contre son torse, son regard, ses baisers, ses bras autour de lui, ses gémissements – et, bien sûr, son sexe, si férocement accueillant. Elle n'a aucune pitié. Il agonise déjà, et elle continue de lui asséner ses coups. Sadique jusqu'au... bout ?
Il sent son plaisir grimper. La baignoire, bien que grande, est un carcan pour l'homme libre qu'il estime être. Peu importe, ce ne sont que des prémices. Il se promet intérieurement que ça durera des heures, jusqu'à ce que ce soit elle qui demande grâce.
Les secondes passent, et la sirène se fait plus joueuse. Elle accélère le mouvement, faisant dangereusement tanguer le niveau de l'eau. Ce n'est pas pour déplaire au criminel de haut vol, qui se sent au paradis. Il aura baladé ses mains le long de son dos, puis de ses hanches, avant qu'elles n'atterrissent sur ses fesses. Law guide son postérieur sans donner la direction, et l'accompagne sans être passif. Il est ferme, propriétaire presque. Il la veut, et l'a. C'est tout ce qu'il demandait.
Le temps ne fut pas long avant que ses ongles ne s'enfoncent dans ses fesses, et se bloquent. « Stop », murmure-t-il. Il pousse un long soupir de soulagement. Il la regarde, et son sourire n'est nullement gêné, mais plutôt un peu coupable, enfantin.
Je suis trop bien en toi... Je vais finir par me laisser aller si je ne me contrôle pas...
Il lui soulève le bassin et fait de même, l'accompagnant. Les secousses provoquées sont délicieuses. Il plie ses jambes, s'accroupit, assit sur ses talons. Elle est toujours cavalière, mais leurs deux corps sont parfaitement verticaux. Egaux.
Comment pourrais-je oublier ça...
Un premier coup de bassin. Sec, fulgurant. Une véritable décharge électrique alors même qu'ils baignent dans l'eau. Il l'embrasse, recule lentement, et recommence la pénétration violente de sa lance à l'intérieur de sa chair. Le processus se réitérera plusieurs fois, plus rapides, plus réguliers, avant de rentrer dans une harmonie du rythme. La monture rue, et chaque secondes n'en est alors que plus agréable. Rechignera-t-elle à être chevauchée ? Oh que non. Elle en redemande. Il retient (certes, difficilement) son orgasme, car il se sait limité, comme tout homme. Mais il a promis. Des heures. Il doit savoir faire durer son plaisir pour lui en procurer un maximum.
Leurs corps sont maintenant mêlés comme jamais, pressés l'un contre l'autre, tandis qu'ils s'embrassent avec délectation. Tout en la pénétrant, il n'hésitera pas à se pencher pour lécher ses globes lourds et fantastiquement offerts. Il n'est pas spécialement un fan, habituellement, mais ceux-là, il les vénère. Comme tout le reste de sa propriétaire, sa poitrine est élevée au rang de déité.
A mesure que les minutes défilent, car le temps est fort peu relatif dans ces moments-là, il sent sa jouissance se faire plus pressante. Il refuse, il se nie lui-même en bloc. Il est hors de question que le premier de la longue série ne vienne maintenant.
Nevea...
Pas un mot de plus. L'intention dans cette parole n'était pas claire. Pour lui, c'était comme une invocation. Il s'assure qu'elle est bien là, bien réelle. Qu'elle est à lui et qu'il est à elle. Et ceci jusqu'à ce que l'aube se lève.