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Vite, plus vite! Le dragon lui collait au cul. Il avait déjà tué tout le monde, et maintenant il en avait après lui.
Faut jamais faire confiance aux tekhanes.
C'était la veille, il buvait un coup dans un bistrot de campagne, et comme d'habitude, il avait l'intention de partir sans payer. Mais cette femme était arrivée, et lui avait payé sa note sans rien dire. Elle s'asseyait à sa table, souriante. C'était assez louche en fait.
"Quoi? Tu veux un bisou?"
Elle avait conservé un air grave, et le dévisageait comme les passants quand il passait dans un quartier noble. Elle pinça les lèvres, et s'exprima clairement:
"Je cherche des bretteurs."
Elle avait lâché ça comme ça, sans rien ajouter d'autre. Mais encore? Il s'en foutait un peu à vrai dire, il ne faisait ça que de temps en temps, par plaisir. Enfin bon, c'était habituel, sur Terra, de tomber sur des gens qui recrutent des mercenaires. Kyô bailla et la fixa, pour l'inciter à continuer.
"Tuer un dragon, ça à l'air classique comme ça, mais il est potentiellement très dangereux."
A vrai dire il s'en foutait royalement maintenant, un dragon, c'est pas amusant, aussi dangereux qu'on le dise. Alors pourquoi avait-il accepté? Peut-être pour tuer le temps, par esprit de contradiction avec lui-même, ou tout simplement pour se taper l'employeuse fort charmante au moment de la récompense. Enfin bref, le lendemain midi, il se retrouvait à gravir une montagne escarpée avec trois autres types...
Mais bon, ils étaient morts maintenant, le premier avait été percé puis calciné par un gros rayon argenté alors même qu'ils avaient atteint la plate-forme de la créature, le second, terranide de son état, avait été lancé comme leurre par l'autre bretteur pour une attaque totalement inutile. Il avait été fauché par la queue orné de lames du dragon. Le Dieu aurait pu le sauver lui, mais il n'en avait vraiment pas envie. Ensuite, la bestiole avait pris son envol et l'avait poursuivi. Le soucis? Ce foutu dragon était un robot tekhan avec un système corrompu! C'était une arme militaire haut de gamme, complètement blindée. Et elle absorbait la magie, problématique quand on s’appelle Kyô Yamiusagi et qu'on adore canarder les ennemis à la Burning Rain.
Et donc, il filait à toute allure dans les airs, poursuivi par ce truc énorme qui lui balançait des missiles et autres rayons de feu blanc. Ça commençait à le gonfler, ça faisait bien six kilomètres qu'il filait en ligne droite, et la machine ne le lâchait pas d'une semelle. Il pouvait accélérer, mais c'était ps son genre, de fuir. Alors tant pis, il fallait attendre une ouverture. Et elle vint. Il attrapa au vol deux missiles et les retourna à l'envoyeur, profitant de l'explosion pour prendre de l'altitude et se placer au-dessus de la bestiole, or de portée de vue et à l'abri d'un éventuel radar.
Et il le trouva, ce foutu point faible, il était juste là, entre les ailes, ce couvercle de verre épais. Assez énervé, le fils d'Artémis fit venir à lui son épée, qu'il empoigna avant de se jeter vers sa prochaine victoire. Cette bestiole l'aura quand même bien gonflé plusieurs minutes. Plus que cinq mètres, quatre mètres, et là...
Plouf!
Oui, plouf. Il se retrouvait sous l'eau, et son épée vint fissurer le carrelage blanc au fond. Il posa ses pieds, prit appui et remonta à la surface, puis se rapprocha du bord, et se hissa. Il cracha toute l'eau dans ses poumons, parce que oui, il venait de se noyer. Et ça faisait un mal de chien, bien que ce n'était pas la première fois. Il s'assit au bord de l'eau et regarda autour de lui. Une grande pièce, une piscine. Un plongeoir au bord de l'eau, les lumières éteintes, mais les grandes vitres laissaient passer la lumière de la lune ronde et du ciel étoilé. D'abord, c'était bizarre, techniquement, la prochaine pleine lune, c'était dans une bonne vingtaine de jours. Et puis bon, il était en plein ciel en train d'affronter un gros dragon mécanique, pas en train de prendre un bain de minuit dans une piscine municipale.
Ses bandelettes disparurent, pour en laisser place à des sèches. C'est trop bien, la magie! Il se leva, et regarda encore une fois autour de lui.
"Où est-ce que je suis? Ce machin avait quand même pas un système d'illusions?"
Il grogna, et réorganisa les mèches de ses cheveux qui collaient sur son front, avant de se les lisser de la main droite. Le mana les avait fait sécher eux aussi. En revanche, pour son hakama et ses sandales, il faudrait attendre.
Il éternua.
"Hé, il y a quelqu'un?"
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Lanfear se cachait. Tous les jours, elle se faufilait dans le laboratoire qui avait été sa demeure durant dix-huit années. Tous les jours, elle tuait un de ses tourmenteurs. Elle changeait à chaque fois de tactique, ne leur laissant pas le temps de se préparer. Elle connaissais le moindre de leurs points faibles. Ils l'avaient étudiée, mais elle aussi les avait étudié. Pas de vivisection ou autre pratique barbare par contre. Elle avait juste glané des informations, interprété leurs attitudes, observé leurs différentes réactions, etc... Au final, elle ne savait autant sur eux qu'eux sur elle. Plus peut-être même.
Ce jour, elle avait passé la matinée à traquer le professeur Hakamura. Celui qui, la première fois, avait abusé d'elle. Celui qui adorait lui ouvrir le thorax alors qu'elle était consciente et sans anesthésie. Peut-être le pire de ses tourmenteurs. A midi, elle lui avait ôté un bras. Deux heures plus tard, c'était une jambe. Puis l'autre. Et le dernier bras. Les quatre membres avaient été soigneusement découpés, avant d'être jeté dans les flammes de l'âtre. Puis, dernière torture pour cet être affaibli, Lanfear lui avait retiré tout ce qui faisait de lui un mâle. Et elle l'avait laissé, agonisant, sans aucuns remords. Il devait être vingt-trois heures lorsqu'elle quitta enfin le complexe scientifique, couverte de sang et de bout d'os.Sa courte tenue en cuir, inchangée depuis qu'elle s'était enfuie, avait besoin d'un bon lavage. Et quoi de mieux qu'un grand bassin ?
La blondinette leva les yeux au ciel, caressant les étoiles du regard, avant d'avancer d'un pas déterminé vers la piscine de la ville. Fermée au grand public à cette heure, mais pas à la "charmante" folle qui venait de faire une victime de plus. Tous les journaux parlaient d'elle d'ailleurs. Surnommée l'Inconnue, parce que les scientifiques n'avaient pas livré son nom, on disait d'elle que c'était une folle qui s'était échappée du centre où elle était soignée. Personne ne savait que ce même centre l'avait fabriquée de toute pièce. Personne ne savait ce qu'elle avait subi durant tout ce temps. Pour le grand public, elle n'était qu'un tueur en série de plus.
Elle franchit aisément les grilles de la piscine, et ne prit pas la peine de se cacher des caméras. Elle quitta sa tenue de cuir, la frotta délicatement, et au bout de longues, très longues minutes, parvint à retirer toute tâche de sang. L'étendant plus loin, elle se regarda dans un miroir. Ses cheveux pâles avaient absorbé un peu de sang. Son corps, marqué de fine cicatrice presque invisible, était presque écarlate. Et son regard... Brillait de mille feux. De contentement. Elle admit qu'elle avait besoin d'un bon bain. Plus encore, elle avait droit à un instant de détente dans cette piscine déserte. Elle s'immergea alors dans l'eau, testant sa capacité d'apnée.
Elle dut cependant remonter bien vite, dérangée par un plongeon intempestif. Les yeux écarquillés dans l'espoir de distinguer les traits de l'homme grâce à la lueur laiteuse de la pleine lune, elle se dressa dans l'eau. Eau qui lui arriva d'ailleurs à hauteur des hanches. Et encore. Tout son buste était parcouru par la chair de poule, alors qu'elle était concentrée dans sa tâche. Elle garda le silence et resta immobile jusqu'à ce que l'homme demande s'il y avait quelqu'un.
- A part toi et Lanfear, il n'y a personne. Qui es-tu ?
Son regard se fixa sur les bandelettes, éveillant le souvenirs de semblables bout de tissus posés sur ses membres lorsqu'elle était grièvement blessée. Elle frissonna. Ce n'était pas des souvenirs heureux.
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Une voix féminine venait de raisonner dans la pièce, suivie d'un long silence troublé uniquement par le bruit infime de l'eau. Il était très surpris de n'avoir pas perçu de présence, ni d'avoir ressenti plus tôt cette aura. Elle était étrange, Kyô n'aurait su dire si elle était puissante ou faible, hostile ou non. C'était, particulier, unique, et donc, tout à fait digne d'intérêt pour lui. Il daigna enfin se tourner, pour apercevoir une jolie blonde en tenue d’Ève à moitié immergée.
"Tiens, une nymphe?"
Il ne présumait pas par hasard, il avait déjà vu des nymphes, de très près même. Toujours mignonnes, peu vêtues car peu pudiques, et avec un mana tout aussi étrange et incompréhensible que celui qu'il ressentait. Mais elles étaient d'ordinaire plus farouches. Et elles n'avaient jamais froid, alors que celle-ci semblait avoir la chair de poule. Il prononça d'un ton enjoué:
"Je m'appelle Kyô. Je suis le type qui prendra le contrôle du monde."
Oui, ce soir (alors que cinq minutes plus tôt, il était en début d'après-midi), il allait jouer la carte de la naïveté et de l'innocence. Ce ne serait pas trop difficile, désorienté qu'il était de se retrouver du ciel à l'eau et du jour à la nuit en un instant. Et de toute façon, il était mieux ici. Il préférait la nuit et les jolies filles aux dragons mécaniques et aux tekhanes sournoises. On aurait dit qu'il parlait sans savoir.
"Vous avez froid? Vous n'avez pas de serviette?"
A noter que pour une fois, il faisait un effort. Même quand il se faisait passer pour un autre, il vouvoyait très rarement. Mais bon, les naïfs sont mal à l'aise et quand on est mal à l'aise, on ne tutoie pas les inconnus. Il s'accroupit et tendit sa main bandée, flamboyante de noir dans un geste amical.
"Vous savez où on est? Je suis un peu perdu, en fait!"
Et au cas où elle fut vraiment une nymphe, il glissa, alors que le tissu de sous visage dévoilait un sourire charmeur:
"N'ayez crainte, je ne mords pas!"
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Une nymphe ? Ces créatures que l'on voyait dans les contes et légendes ? Non, Lanfear n'était pas une nymphe. Loin de là. Elle ne les connaissait même pas, n'ayant pas eu la chance d'avoir un père et une mère qui l'aiment et qui lui racontent des histoires avant de s'endormir le soir. Elle n'a eu que froideur, antiseptique et solitude. Elle secoua alors la tête, avec l'intention de le détromper verbalement. Mais il se présenta. Et, malgré elle, elle ne put s'empêcher de sourire devant sa présentation. Dominer le monde. Les chercheurs pensaient également le faire, avec leur création génétique, mais tout était allé de travers. Ils avaient sous-estimé le potentiel des réactions humaines imprévisibles.
Elle garda son regard dardé sur lui, réprimant un frisson face aux bandages, mais ne souhaitant pas approfondir la cascade de souvenirs en relation avec ces bandes blanches, antiseptique. Elle pencha la tête sur le côté, ses courts cheveux chatouillant sa nuque alors qu'ils dévoilaient une trace de sang pas encore partie.
- Oui, elle a un peu froid. Mais Lanfear n'a pas de serviette.
Elle observa la main tendue de Kyô, qui semblait gantée de noir, avant de poser la sienne à l'intérieur, comme pour une de ces poignées de mains dont elle avait vu que c'était un salut entre les hommes qui se rencontraient. Poursuivant le geste, elle la secoua énergiquement avant de la relâcher.
- C'est la piscine de Seikusu. Tu viens d'où ?
Elle trouvait étrange qu'il ne sache pas le nom de la ville alors qu'il plongeait dans la piscine également. Mais d'un haussement d'épaule, elle chassa cette impression. Elle avait effectivement froid, et sa poitrine se chargeait de lui rappeler, ses tétons se dressant douloureusement alors que la chair de poule couvrait son corps. Elle se frictionna un peu les bras, mais ne bougea pas. Sauf pour s'accroupir dans l'eau et retrouver un peu de la chaleur de l'eau chauffée.
- Tu es habillé bizarrement. Tu es blessé ?
Hé oui, elle posait des questions auxquelles il ne s'attendait peut-être pas, et elle tutoyait. Elle n'avait jamais appris que la politesse exigeait parfois le vouvoiement. Néanmoins, elle sourit. Elle essaya de lui retourner son sourire charmeur, même si elle en ignorait un peu la signification. Ce n'était sûrement pas très concluent, mais tant pis.
- Puisque tu es à la piscine, Lanfear suppose que c'est pour te baigner. Mais habillé, ce n'est pas très recommandé...
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Elle lui avait... serré la main? Oui bon, pourquoi pas... Le but c'était de l'aider à sortir de l'eau, mais bon, il ne dit rien, tant pis, il ferait sans. Elle finit par lui indiquer qu'ils étaient à la piscine de Seikusu. Il était très surpris. Seikusu, ça voulait dire au Japon? Sur Terre? Dans le monde de l'Atlantide? Là où son rejeton avait été scellé? Tout s'expliquait alors. C'était bien. Mais il ne connaissait pas grand monde sur Terre.
Elle lui demandait d'où il venait, et constatant son allure, s'il était blessé. C'était assez amusant, mais son attitude ne le trahissait pas. Consciencieusement, il regarda autour de lui une énième fois. Puis:
"Puisque tu es à la piscine, Lanfear suppose que c'est pour te baigner. Mais habillé, ce n'est pas très recommandé..."
Elle aussi, elle avait l'air innocente. Mais elle, pas sûr que c'était de la comédie. Alors il répondit:
"J'arrive tout droit d'un autre monde. J'étais poursuivi par un énorme dragon, et puis tout d'un coup, j'ai atterri ici. J'ai du mal à tout comprendre en fait."
Bon, il n'allait pas dire qu'à la base, c'était lui qui avait attaqué le dragon. Ni que la poursuite avait eu lieu à plusieurs centaines de mètres d'altitude. Ni qu'il avait tout compris à la seconde où elle lui avait dit où il était. Certaines choses se doivent d'êtres cachées, surtout quand on joue un rôle. Les bandes qui recouvraient le haut de son corps disparurent, dévoilant les marques noires sur son côté gauche, celles qui se prolongeaient jusque son bras. Ce qu'il y avait d’intrigant dans tout ça, c'est que la disparition de son masque et les flammes noires sur son bras droit n'avaient pas l'air de la surprendre. Il était un peu gêné.
"Non, je ne suis pas blessé. C'est une tenue faite de bandage, je crois qu'on appelle ça un sarashi ici."
Il remarqua enfin la petite tache de sang qu'elle avait, mais ne fit mine de rien, gardant le même rictus apaisant. Il finit par poser un genou à terre, parce qu'il n'aimait pas vraiment être accroupi, et elle ne semblait pas décidée à sortir. Il resta naturellement calme.
"Et puis-je savoir pourquoi est-ce qu'une jolie demoiselle comme vous se retrouve nue dans une piscine à cette heure tardive?"
Il se jeta en arrière, rougit, puis agita les doigts nerveusement. Bel acteur n'est-ce pas?
"Je... Je n'ai pas regardé, je le jure!"
-
Un autre monde ? La blondinette écarquilla les yeux imperceptiblement. Un autre monde... Comme l'endroit d'où venait le lion en quoi elle se transformait lorsque son corps humain ne pouvait pas supporter d'autre blessure ou fatigue ? Ou un autre monde comme l'enfer dont parlait ces chercheurs maudits ? Lanfear secoua la tête à la mention de Dragon. Elle ne savait pas non plus ce que c'était. Elle haussa les sourcils, interrogatrice, et finalement abandonna. Il y avait tant de choses étranges dans ce monde, que sa folie était finalement mieux enfermée dans un laboratoire.
Quoique non. Serrant les dents, l'expérience de laboratoire ressentit une bouffée de haine, et de terreur sous-jacente, à la pensée des hommes en blouse blanche.
- Donc tu n'es pas venu pour te baigner.
Laconique, cette phrase servait juste à organiser les idées de la jeune femme. Idées qui se mélangèrent lorsqu'elle observa l'étrange processus de la disparition des bandes pour dévoiler des marques étranges. Elle haussa à nouveau les sourcils, mais ne fit aucuns commentaires. Elle se contenta de lui offrir, en retour, un léger sourire. Sa phrase suivante, et ses actions, la troublèrent. Pourquoi réagissait-il ainsi ? Penchant la tête, elle examina son corps, mais l'eau troublait sa vision. Elle se releva alors et approfondit son examen, cherchant ce qu'il disait n'avoir pas regardé.
- Elle est là pour se baigner. Mais... Qu'est-ce que tu n'as pas regardé ?
Elle releva la tête, fixant son regard noisette dans celui de l'étranger. Elle devait avoir fière allure, nue, debout, immergée jusqu'à la taille dans l'eau, les tétons dressés par l'air frais et le corps ruisselant d'eau. Une lueur surprise et perdue flottait dans ses yeux. Finalement, elle s'approcha de lui et posa les doigts sur les marques noirs qui n'étaient plus couverte par les bandes, remontant de son bras gauche à son torse.
- Qu'est-ce que c'est ?
-
Il avait de grands yeux ronds, et une moue d'incompréhension. Il est inutile de feindre l'innocence avec quelqu'un qui ne peut même pas la percevoir. Puis son visage s'adoucit encore, patient, chaleureux. Il la trouvait très amusante. Son manque de pudeur et le fait qu'elle ne sache reconnaître ses marques prouvaient une chose: elle n'avait pas reçu clairement d'éducation, tant aux mœurs qu'au niveau culturel. Et donc, on pouvait deviner qu'elle n'avait pas d'attaches. Elle était donc seule. Et les gens seuls sont faibles. Jusqu'à ce qu'ils se lient avec quelqu'un. Ça allait être amusant. Il attrapa la main qui glissait doucement sur son torse, et plongea son regard écarlate dans celui de Lanfear:
"Ce sont des tatouages. Des dessins, qu'on se fait sur le corps. C'est artistique."
Il avait subtilement évité de répondre à la première question. Si cette fille était innocente, qu'elle le reste le temps qu'il la prenne sous son aile. Il valait mieux avoir des contacts sur Terre, ça pouvait être utile. Rencontrer de jolies demoiselles était quelque chose d'intéressant et d'amusant, mais les convertir était plus qu'excitant. Ça aussi c'était bizarre chez Kyô, il convertissait comme il draguait, et le plus souvent il faisait les deux. Enfin, tout n'est affaire que de séduction, sur ce point-là.
Il lâcha la main de la blondinette et se mit debout, le regard dans le vague. Puis en un instant, il se retrouvait en l'air au-dessus de l'eau, alors que son Hakama tombait en accordéon sur le sol. Et il se retrouvait là, juste à un mètre derrière elle, allongé sur le flanc sur la surface de l'eau. Une partie de ses bandelettes était resté sur sa taille et descendait jusqu'au début de ses cuisses, comme un boxer, par soucis de pureté envers la Mortelle. Resté ainsi posé sur la surface de l'eau sans tomber ressemblait purement à un miracle biblique. Mais il ne faisait que léviter, en fait.
"On t'as déjà parlé des Dieux? Ces types qui sont capables de mille et un prodiges et qui règnent sur tous les mondes connus?"
Il trempa un doigt dans l'eau et observa l'onde un moment, pensif. Il se rappelait sa première noyade, le jour où il avait taquiné Poséidon.
"Moi je pense que c'est des conneries. Ils restent assis là à rien foutre pendant que les humains se dépouillent entre eux, arnaques, esclavage, vols viols meurtres et j'en passe!"
Il se redressa et s'assit, continuant son beau discours de prêtre itinérant:
"Il y a même des gens qui sont payés pour faire des découvertes dans le but de s'auto-détruire! Ils créent des armes, des poisons, il font même des expériences sur leurs semblables."
Il se vouta et s'étira les bras à la manière d'un chat en grognant un peu, et conclut sa belle tirade:
"Enfin Moi je dis ça, j'ai rien contre le fait de se taper dessus hein..."
-
Les yeux rouges fascinaient Lanfear, qui en oublia presque l'histoire des marques noires. Elle hocha distraitement la tête à son explication, gardant sa main dans la sienne, mais ne le quitta pas des yeux. Elle n'avait encore jamais vu d'yeux rouge. Ni de tatouages d'ailleurs. Les scientifiques étaient tellement barbants... Elle serra à nouveau les dents en pensant au laboratoire où elle a vécu avant, et ne vit pas tout de suite l'action. Lorsqu'elle se décida enfin à rester dans la réalité, dans le présent, elle découvrit que Kyô était... En l'air.
Elle se retourna ensuite lentement, et le vit qui flottait à la surface de l'eau. Elle fronça les sourcils, curieuse de tels actes. Elle n'avait jamais pu voler ou flotter ainsi elle. Quel étrange homme c'était !
- Des Dieux ? Comme dans "Oh Mon Dieu ?"
Non, apparemment, ça devait pas être tout à fait ça. Elle écouta la suite sans sourciller, observant Kyô pendant ce temps, jusqu'à ce que certains mots-clés tels que "viols" qu'elle avait entendu au labo, ou "expériences sur leurs semblables". Elle redressa la tête et se raidit, se rappelant de tout ce qu'il avait dit pour re-situer les mots dans leurs contexte. Elle regarda sans le voir Kyô qui s'étirait, et eut une moue étrange, comme ironique. Mais elle ne connaît pas l'ironie.
- Elle croit que... Qu'elle est une expérience... Les hommes en blanc... Les chercheurs... C'est ce qu'ils disaient d'elle. "Une Expérience Unique", ou bien "Le Progrès de la science sous forme humaine". Ils ont fait... Du mal... Ils on découpés Lanfear... Ils ont... Comment disaient-ils déjà ? Ha oui... Ils ont "pris leur pied" avec "la catin de laboratoire".
Elle serra les poings, mais un sourire cruel vint effleurer ces lèvres.
- La plupart ne sont plus. Elle s'en est occupée.
Puis, elle eut l'air de redevenir aussi innocente qu'au départ, levant les yeux vers l'homme "assis" sur l'eau.
- Pourquoi tu lui racontes tout ça ?
Le ton n'est pas rude, contrairement à ce que l'on pourrait penser. Non. C'est d'une voix douce qu'elle vient de dire ces mots.
- Et... Tu crois que Lanfear pourra "voler" comme toi aussi ?
-
Kyô, bien qu'étant un Dieu du Chaos, n'était pas foncièrement méchant. Aussi, imaginez sa surprise lorsque Lanfear lui avait fait ces révélations. Tout d'abord, il eut un sursaut. Puis, retenant un hoquet de dégout, il s'efforçait de rester souriant et calme, alors que sa personnalité excentrique le poussait à raser cette ville dans les plus brefs délais, en commençant par tous ces connards de scientifiques qui se prennent pour des Dieux alors qu'ils nous arrivent pas à la cheville, bordel de chiotte.
Mais non, en apparence, il était aussi détendu et posé que jusque là. Seule sa flamme noire trahissait sa colère, à s'agiter vivement et à croître. Il valait mieux qu'il se calme en réalité, si son aura se déployait davantage, la pauvre allait soudain suffoquer. D'ailleurs avec cette tension, un Mortel normal serait déjà aux frontières de la mort cérébrale. Et puis malgré cela, il la vit sourire.
"La plupart ne sont plus. Elle s'en est occupée."
Il se calma soudain, et le sourire qui déformait ses lèvres s'élargit un peu. On ne pourrait pas effacé ce qu'ils avaient fait, mais le fils d'Artémis espérait tout de même qu'ils en avaient bien bavé. Et il savait déjà que de toute façon, en Enfer, ce serait mille fois pire. Et éternellement plus long.
La jeune fille avait repris son air innocent, et continuait de poser d'étranges questions qui l'amusaient. C'était intéressant, son côté meurtrier ne devait correspondre qu'à des pulsions.
"En fait, je suis un Dieu. Mais attention hein, un Dieu cool, pas une feignasse!"
Et il se mit debout, posant les pieds sur le carrelage, sous l'eau. Il s'avança vers elle.
"Tu m'avais l'air un peu perdue, alors j'ai juste voulu lier le dialogue. On peut parler d'autre chose si tu veux!"
Il lui tapota l'épaule, affichant toujours son air rassurant. Et il continuait, tout sourire.
"Par exemple, tu pourrais me raconter comment tu t'es occupé des types en blanc!"
La bonne vieille soif de sang... Il aimait bien la violence, au fond. Surtout quand c'était sur des personnes qu'il n'aimait pas. Comme les scientifiques tarés, les nobles, ou encore les faiblards désespérément pessimistes. Tous ceux-là avaient ce qu'ils méritaient, et il aimait bien qu'on lui raconte des histoires, le Kyô.
"Pour ce qui est de voler, c'est envisageable, mais pas de toi-même j'en ai peur..."
Il aurait pu terminer sa phrase par "sauf si les malades congénitaux qui t'ont créée te l'ont mis en option", mais ça avait de grandes chances de la choquer. Et il avait bien trop de rancœur pour en rire, finalement. Alors il lui proposa juste ça:
"Si tu me permets de te prendre dans mes bras, je veux bien m'envoler avec toi. C'est déjà ça de gagné."
-
Un humain normal serait effectivement à la limite de la mort cérébrale, mais Lanfear vacilla juste, comme désorientée. La sensation passa vite, et elle ne s'en préoccupa pas plus que ça. Au contraire. Elle oublia totalement ce vertige passager alors que Kyô lui annonçait ce qu'il était. Elle sourit. Un Dieu. Cool. Et bien qu'elle ne voyait pas ce que les Dieux avaient de plus par rapport au reste du monde -à part voler-, elle était plutôt contente de l'avoir rencontré. Elle sourit à nouveau, et répliqua doucement, amusée :
- C'est pourtant toi qui était perdu au départ... Pas Lanfear... Mais elle aime bien parler avec toi.
Elle pencha la tête sur le côté, hochant la tête à sa suggestion. Mais écouta la suite avant de commencer à répondre. La suite qui l'intéressa fortement d'ailleurs.
- Oh chouette. Lanfear veut bien, et elle te racontera comment elle s'est occupé des hommes en blanc pendant ce temps.
Elle parut perdue dans ses pensées durant un instant. Son esprit revenait sur ce qu'il venait de faire aujourd'hui même, et un étrange sourire satisfait orna ses lèvres. Puis, elle "sauta dans les bras" de Kyô. Plus ou moins. En fait, s'avança quelque peu, jusqu'à ce que sa poitrine touche le torse du Dieu, et passa ses bras autour de la taille de l'homme. Naturellement. Instinctivement. Et elle se colla contre lui.
- Maintenant, tu peux voler.
En ce qui concerne les hommes en blanc... Elle a utiliser différentes manières. Le dernier en date par exemple... Lanfear s'est infiltré au laboratoire, l'a coincé dans une pièce, et s'est amusée avec un coupe-papier. Elle y a mit le temps, mais elle a réussit. Elle l'a démembrer, morceau par morceau. Bras gauche, droit, jambe gauche, droite... Le coupe-papier n'était pas très efficace. Elle a dû s'y reprendre à plusieurs fois. Mais l'homme était attaché, il ne pouvait rien faire. Le Professeur Hakamura... Elle lui a retiré tous les membres. Il a perdu beaucoup de sang. Et de bout d'os. Et pour finir, elle lui a ôté ce qui faisait de lui un homme. Ce truc entre ses jambes. "Sa bite" comme il l'appelait. "Sa queue" qu'il a mise dans Lanfear quand elle était un peu plus jeune, et qui lui a fait mal. Elle le lui a enlevé, et elle l'a jeté au feu, comme pour le reste de ses membres.
Et puis avant encore, il y avait... Comment il s'appelait ? Ha oui. Shin. Elle l'a pelé avec une râpe à fromage. Celle qu'il avait utilisé pour l'une des expérience. Son machin entre les jambes a subi le même sort. Parce qu'il avait aussi fait du mal à Lanfear.
Et encore avant, il y avait l'autre, le barbu. Lui, il a fini crâmé.
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Captivé par le récit morbide de Lanfear et la proximité de son corps dénudé, le jeune Dieu avait oublié de s'envoler. Il la trouvait... Marrante, terriblement barbare, mais ça l'amusait.
Bien sûr, il adorait la cruauté qu'elle avait employé afin de faire payer à ces enfoirés de chercheurs débiles et mégalomanes, mais une partie de lui compatissait aussi, sûrement parce qu'il avait un peu peur pour ses organes génitaux, sur le coup. Il commençait à se demander si sur Terre, les hommes étaient tous des cons, et si les femmes avaient toutes un penchant pour l'émasculation. Il espérait que non, en tout cas.
Il enroula son bras gauche autour de la taille de la Mortelle, et posa sa main droite dans son dos. Et ils s'élevèrent tous deux dans cette étreinte mutuelle. Mais quoiqu'il arrive, Kyô restait Kyô, et il profitait un maximum du fait d'avoir une jolie fille nue collée contre lui. C'était vrai qu'elle avait froid, lui, pas tellement. Il passa un moment dans un silence quasi complet, perturbé seulement par le bruit des gouttes qui tombaient en dessous d'eux. Il brisa la glace, avant que ça ne commence à devenir pesant:
"Oui enfin, en intérieur comme ça, c'est moins impressionnant, c'est sûr. Mais ça m'étonnerait que ce soit courant de voir des gens voler, au Japon."
Mine de rien, il était assez fier. Pour une fois, il arrivait à impressionner avec le moindre de ses pouvoirs, et également le seul qui ne consistait pas à buter des gens ou faire exploser des édifices. Mais bon, les habitants de la Terre ne devaient pas être habitués au domaine de la magie, alors que ça faisait bien la majorité de sa puissance. Alors il se mit à parler de trucs glauques à son tour, pour voir si ça l'amusait, elle aussi.
"Moi aussi on m'a déjà arraché le bras droit une fois. En fait, je me battais avec mon tonton. Ensuite il m'a frappé avec, ça faisait drôlement mal. Ce jour-là j'ai fini en fond d'un cratère creusé dans le sol, avec une hache plantée dans le torse. Et j'avais à peine réussi à l'entailler un peu au visage!"
Il ferma les yeux quelques secondes pour se remémorer ce jour-là. Rien que d'y repenser, ça le faisait rire. Il l'adorait, Arès. Mais surtout dans l'adversité, en fait. Et puis il se racla la gorge: c'était assez déplacé d'en rire ainsi, elle prenait peut-être tout ça au sérieux. Et de toute façon, il commençait à s'égarer.
Le bras droit qu'il avait mis dans le dos de Lanfear flamboya davantage. Non pour devenir nocif, ni pour l'effrayer, mais pour produire un peu de chaleur. La sienne ne suffisait peut-être pas, et la blondinette avait vraiment froid.
"Ça devrait te réchauffer un peu. Tu n'as rien à craindre, c'est juste de l'énergie, ça ne te fera pas de mal si je ne le veux pas."
Le mana noir qui enveloppait son bras droit faisait partie des mystères de sa naissance, comme les bandelettes et ses tatouages. Aucun de ses frères et sœurs n'avaient de ce genre d'attributs. Comme s'il avait été créé pour être unique. Selon Hadès, Kyô regorgeait tellement d'énergie qu'elle ne pouvait pas être entièrement contenue dans son corps. Un genre de malformation magique, quelque chose comme ça.
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Alors qu'elle s'était tue, ils s'élevèrent enfin dans les airs. Ses bras passés autour du cou de Kyô, Lanfear ne prononçait plus un mot. Non qu'elle avait peur, ou qu'elle était intimidée. Mais elle adorait cette sensation de flotter dans l'air, même si c'était grâce à quelqu'un d'autre qu'elle. Elle resserra son étreinte autour du cou du dieu en frissonnant. Elle sourit doucement à sa réplique, avant de contrer :
- Peut-être... Mais elle aime ça, voler... Même à l'intérieur.
Elle ne reprit pas son récit, l'ayant sans doute oublié, mais but les paroles de jeune homme en réprimant un rire. Rire... Une chose qu'elle ne savait pas faire. Ou qu'elle ignorait. Elle avait bien vu les chercheurs tordrent leurs lèvres en laissant échapper des sons lorsqu'elle avait mal, ou autre, mais elle n'en comprenait pas trop la signification. Et pourtant, c'est instinctivement qu'elle le fit. Un fou rire la gagna, relâchant la tension dans ses épaules. Tension qu'elle ignorait jusqu'à présent.
- Pourtant... Tu es guéri... Tu es comme Lanfear ? Avec un peu de sommeil tu guéris ?
Un nouveau frisson la parcourut, et Kyô parut s'en rendre compte. Une soudaine chaleur émana du bras qui la maintenait contre lui. Elle soupira, satisfaite, et la pointe érigée de ses seins cessa de l'être peu à peu. La chair de poule cessa aussi, du moins dans le haut de son corps. Elle enroula alors ses jambes autour de la taille du dieu, s'agrippant à lui comme un koala, en quête de sa chaleur. Elle jeta un coup d'oeil en bas, et une expression de ravissement lui échappa.
- C'est magnifique... Et tu es chaud... Lanfear est bien là...
Elle cala même sa petite tête blonde contre le torse du jeune homme.
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Elle pouvait guérir de blessures pareilles en dormant? Au fond pourquoi pas, si elle avait été créée par une bande de mabouls, c'était sûrement pas parce qu'ils étaient simplement trop coincés pour aller se reproduire eux-même. Ces enfoirés... La capacité de régénération de Lanfear était bien supérieure à la sienne, il lui avait fallu une bonne vingtaine de jour pour se remettre du bras arraché et de la hache de ce jour-là. Les humains fomentaient-ils un complot qui visait à surpasser les Dieux en créant des gens assez puissants pour les détruire? En plus d'être morbide et glauque, cette histoire devenait inquiétante. Les Mortels étaient vraiment pervers dans tous les sens du terme.
Kyô secoua la tête pour se ressaisir: ils n'étaient heureusement pas tous comme ça. Et de toute façon, il n'y avait pas de quoi faire une parano, il n'était pas né le Mortel qui pourrait un jour vaincre Kyô-sama. Lanfear s'agrippait à lui, et commençait à installer sa tête contre son buste. Il dit d'un ton à la fois rieur et confortant:
"Hé, tu vas quand même pas dormir! tu veux que je descende?"
Elle avait encore froid, il était bien placé pour le savoir. De son point de vue, il était bien placé tout court. Mais il avait l'habitude, à cause de son attirance pour les jolies femmes et pour le pêché de la chair. Bien que dans la religion de Kyô, trop peu connue par les humanoïdes, la copulation était une vertu. L'expression "chaud lapin" était fondée, il suffit de voir leur Dieu...
Et donc, il profita de son nouveau point de vue pour survoler encore une fois la pièce du regard. Et aucune serviette n'était apparue comme par enchantement. Mais de là, il pouvait voir la sortie de la pièce, qui débouchait sur un petit couloir avec un petit bassin, couloir qui lui-même débouchait sur les vestiaires. On voyait les casiers.
Il y eut donc un moment où Kyô ne dit mot, et où on n'entendait que les bruits de chaînes et de portes de casier violemment enfoncées. Mais le sang-froid qu'il affichait montrait très bien qu'il n'y avait pas lieu de s’inquiéter. Une chaîne d'un noir éclatant traversa le couloir à vive allure, s'en vint à leur hauteur et s'arrêta net juste à côté du Dieu. Une serviette pendait à son extrémité. C'est seulement à ce moment-là qu'il s'aperçut que sa main droite, entre les épaules de la jeune femme, lui caressait instinctivement le haut du dos, doucement, du bout des doigts. Kyô ne savait même pas qu'il pouvait faire ça sans s'en rendre compte.
Quoiqu'il en soit, cette main quitta le corps de Lanfear le temps d'attraper la serviette, et la poser sur ses épaules alors que la chaîne se vaporisait d'elle-même.
"Personne n'aime avoir froid..."
Sa main flamboyante reprenait sa place dans le dos de Lanfear, et commençait doucement à la frotter pour la sécher sans brusquerie.
"Si tu veux quoi que ce soit, tu n'as qu'à demander. Un Dieu aussi cool que Moi ne peut délibérément pas refuser un service à une jolie fille!"
Il avait vraiment une piètre façon de faire des compliments. Ça marchait bien en général, on pouvait soit en déduire qu'il avait beaucoup d'humour, soit qu'il était très narcissique. Il y avait plus de vrai dans l'un que dans l'autre.
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Toujours en position koala, sans aucune pudeur, Lanfear gloussa. Elle garda sa tête contre l'épaule du dieu, et resserra son étreinte.
- Hihi.. Non. Pas sommeil. Elle est juste bien là. Et c'est cool de voler...
Elle bougea encore un peu, cherchant une position un poil plus confortable, et soupira, ravie. Depuis qu'elle avait échappé aux mains de ces scientifiques fous et cruels, elle n'avait eu encore aucun moment de détente. En fait, elle n'avait jamais ressenti pareil calme, pareil bonheur. Un peu d'chaleur, une étreinte affectueuse, et le tour était joué. Surtout lorsque celui qui lui procurait cela était aimable et drôle.
Elle releva la tête au son des casiers éventrés, et tourna le regard vers la direction du son. Elle craignait que ça ne soit les scientifiques qui auraient finalement retrouvé sa trace. Mais elle ne sentait pas le dieu inquiet. Ses muscles ne se contractaient pas à cause de la tension, ni rien. Il était on ne peut plus calme. Et sa main dans le dos était toujours aussi douce, chaleureuse. Alors son corps à elle se détendit, et s'assouplit à nouveau pour reposer contre le jeune homme. Elle se livra à la douce caresse de la main dans son dos, à la chaleur et à l'appui confortable qu'elle avait contre son torse.
Elle fut surprise de voir une chaîne transporter une serviette. Et encore plus quand Kyô la posa sur ses épaules. Elle sourit, doucement, et hocha la tête.
- Ouais... Et Lanfear non plus... Mais tu lui tiens chaud aussi... Elle aime ça...
Elle gloussa à nouveau, et gémit même un peu de satisfaction en sentant la main du dieu la frictionner légèrement pour la sécher, sa chair de poule disparaissant progressivement. Mais pas la tension animant la pointe de sa poitrine. Elle n'y faisait toutefois pas attention, et se mordilla distraitement la lèvre. Elle repensa soudainement à une phrase qu'avait dite un des scientifique : « Et on a même pas la protection de l'enfance sur le dos. Elle n'a pas idée de ce qu'est la vie en générale, c'est super pour nos expérimentation... ». Sur le moment, elle n'y avait pas vraiment fait attention. mais maintenant, en y repensant, ça voulait sans doute dire qu'elle ne connaissait rien à la vie, à ce que ça faisait d'être vivant, d'être normale... De vivre en tant qu'humain, et non en tant que rat de laboratoire.
- Dis... Qu'est-ce que ça fait de... Vivre comme un humain ? Y a quoi de... Différent ? Les mauvais hommes parlaient d'elle comme d'une expérience... Comme d'un « exutoire au stress ». Tu peux... Lui montrer ce que c'est qu'être vraiment... Humain ? Même si t'es un dieu, tu dois savoir non ?
Elle pensait plus particulièrement à la relation entre les humains. Elle ne connaissait ça que de manière impersonnelle. Comme si elle était un objet, ne servant qu'à satisfaire leur plus bas instincts. Mais elle se doutait que ça n'était pas comme ça tout le temps, non ?
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Le pauvre Kyô cherchait ses mots. Lui, un Dieu, devait expliquer à une Mortelle comment étaient les Mortels. Et il ne les aimait pas beaucoup comme ils étaient actuellement, c'était pour ça qu'il voulait changer le monde. Mais s'il lui expliquait tout comme tel, il pourrait la rendre pessimiste. Elle ne pouvait pas avoir la même approche au monde, elle qui avait été traitée comme un sous-objet toute sa vie. Il réfléchit un peu, et lâcha du tout au tout:
"Être vraiment humain, c'est nul. La plupart des hommes sont comme les tarés qui t'ont mise au monde, aucun respect pour leurs semblables, ils prennent plaisir à s'entretuer, se dégrader entre eux, se soumettre les uns aux autres. La vie en tant qu'humain n'est jamais qu'un petit jeu macabre, pour la grande majorité des cas."
Son regard se fit lointain l'espace d'un instant, il regardait au travers les grandes fenêtres de la piscine sans vraiment y voir. L'histoire des scientifiques pervers lui était vraiment restée en travers de la gorge.
"Bien sûr, il y en a d'autres, des gentils, qui croient à fond en leurs convictions, seront toujours aimables. Mais ils sont faibles d'esprit, et se font bouffer par les autres, les salauds. T'es née dans un endroit pourri, mais t'es sortie dans un monde presque aussi pourri. C'est pour ça que j'ai décidé de prendre le contrôle du monde. Faut changer tout ça."
Ses yeux rouges perçants se noyèrent dans ceux de Lanfear, pour quelques secondes qui durèrent des heures. Il se rappela de ce dont il parlait, il termina:
"Dernière catégorie, nous. On n'est pas humains, mais on est beaucoup plus que ça. Je le sens, je n'arrive pas à comprendre l'essence de ton aura, mais je la sais grande. Les humains te feront croire que tu ne vaux pas mieux qu'eux, il te traiteront mal, ils seront mauvais, parce que tu les effraye, parce que tu es bien meilleure qu'eux. N'oublie jamais ça, pour toi, vivre comme une humaine, c'est te rabaisser. Ça sert à rien d'exister si tu n'existes pas pleinement telle que tu es."
Il conclut sa tirade par un léger baiser sur les lèvres, rapide, affectueux. Il était temps de l'éveiller, qu'elle prenne conscience du pouvoir qu'elle avait sur le monde. N'importe qui peut influer sur le monde, même si selon Kyô, pour changer véritablement la face du monde, il fallait botter le cul de Zeus, et s'asseoir sur son trône. Il sourit.
"Entoure-toi d'amis, et débarrasse toi de la gêne. Trouve-toi un but, ne le lâche pas, et tu l'atteindras. Tu peux compter sur Moi."
Lanfear était sèche maintenant, mais la main flamboyante dans son dos continuait de frotter doucement, en d'agréables caresses.
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Nul ? Être humaine c'est nul ? Lanfear écarquilla les yeux, surprise. Elle qui rêvait d'être normale, humaine, depuis qu'elle était en mesure de comprendre que ce qu'elle vivait n'était pas une vie, voilà qu'elle tombait des nues. Enfin presque. Elle ne tombais pas vraiment à vrai dire, les bras fermement enroulés autour de la nuque du dieu, les jambes nouées autour de ses hanches... Elle n'était pas vraiment en mesure de tomber donc, même s'ils étaient en l'air. Oh, comme elle appréciait être en l'air. Mais uniquement parce qu'instinctivement, elle a confiance en Kyô. Elle raffermit sa prise d'ailleurs, et écouta les battement de son coeur comme il se taisait un instant. Elle redressa la tête ensuite, continuant de l'écouter.
Non, elle ne l'écoutait pas. Elle buvait ses paroles. Elle lui faisait confiance, et elle buvait ses paroles. Pourquoi ? Parce qu'il a été le premier à faire preuve de gentillesse envers elle, le premier à la traiter comme quelqu'un à part entière et pas seulement une expérience de labo. Elle sourit timidement, un de ces sourires où les lèvres s'entrouvrent pour dévoiler une rangée de dents parfaitement blanches, et ancra ses yeux dans ceux du dieu. Son regard pétilla d'ailleurs lors de ses dernières phrases. On ne lui avait jamais dit quelque chose d'aussi gentil. Elle en rougirait presque de plaisir si elle avait conscience des sentiments humains normaux. Elle mit un certain temps à assimiler la fin de sa phrase tout de même, mais hocha la tête. Elle eut un frémissement de contentement en sentant les lèvres du jeune homme effleurer les siennes. Elle cligna des yeux, deux trois fois, et sourit de nouveau, agréablement lovée contre Kyô.
- Et... Elle est quoi ?
Elle frémit une nouvelle fois, fermant un instant les yeux, et gémit doucement de contentement.
- Elle a toujours pensé qu'elle n'était qu'une expérience de laboratoire. Elle ignore ce qu'elle est réellement. Mais elle te fais confiance. Et elle aime bien être dans tes bras.
Elle garda son sourire et décrocha une de ses mains qui étaient agripées au dieu pour passer ses doigts dans les cheveux sombre du jeune homme. Elle avait ressenti comme... Une chaleur légère descendre au creux de ses reins. Un.. Plaisir... Elle avait apprécié le contact de ses lèvres. Ouais, elle découvrait peu à peu la notion « d'attirance ».
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D'abord un peu surpris, Kyô ricana. La pauvre était un peu désorientée par ses dires, mais pour lui tout était clair comme de l'eau de roche. Il s'absenta dans la contemplation du bassin en-dessous d'eux, réalisant qu'il trouvait l'eau chlorée particulièrement dégueulasse. Surtout si on s'en remplit les poumons. Cette pensée-là l'amusait aussi.
"C'est évident non? Lanfear est Lanfear, ni plus ni moins. T'as pas besoin de te coller d'étiquette pour savoir qui tu es. Je mentirais en disant que je suis un Dieu. Comme je mentirais en affirmant que je suis un enfant d'Artémis. Je suis Kyô Yamiusagi. J'ai pas besoin d'être autre chose."
Il redescendait lentement vers le bord de la piscine, sans la lâcher. Il appréciait d'autant plus cette étreinte qu'en plus d'apprécier la "bonne compagnie", il était très câlin. A noter que pour ce Dieu, la "bonne compagnie" n'avait aucun rapport avec les gens bien peignés de la haute, mais seulement aux filles gentilles et bien roulées. Avec un verre dans le nez, il en dirait autant d'une prostituée qui lui fait une réduction.
"Oublie tout ce que tu as été jusque là, tout ce qu'on a dit que tu étais. Parce que c'est des conneries. Les gens ne choisiront pas qui tu es ni ce que tu es. Tu vis pour ce que tu veux, pas parce qu'on veux que tu vives."
Il posait enfin le pied sur le sol. La main qui depuis un moment déjà tenait la taille de Lanfear glissa le long de sa jambe et lui soutint la cuisse. Elle n'était pas obligée de descendre, ils étaient bien ainsi. Sa voix, qui jusque là résonnait dans toute la pièce, se faisait plus douce, plus confidente.
"Tu sais, Moi non plus je suis pas né par hasard, Moi aussi on m'a créé dans un but précis. Mais il suffit de dire non. Il suffit de s'opposer, de prendre soi-même son destin en main, et là, on est libres."
Il faisait preuve d'affection, et c'était normal. Les personnes désorientées s'appuyaient toujours sur la personne la plus chaleureuse. C'était ça, le problème, avec Kyô. Il n'allait pas par quatre chemins pour obtenir ce qu'il voulait.
"Compte pas sur Moi pour te dire ce que tu dois faire. C'est pas à Moi d'en décider, mais à toi seule. Je serai toujours là pour t'épauler, mais je ne prendrai pas les rênes. Profite de Moi comme tu l'entends, et ne laisse jamais tomber. C'est comme ça qu'on devient fort et c'est comme ça qu'on est libre."
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- Lanfear est Lanfear...
Elle répéta doucement ces mots, comme pour bien en comprendre le sens... Ce qui était pour l'instant obscur à son sens. Elle n'avait jamais eu d'identité à part entière, sinon pour être désignée comme une expérience. Alors être elle-même.. Elle le découvrirait au fur et à mesure. Elle se connaissait déjà un talent certain pour la vengeance et l'assassinat. Si elle oubliait ce qu'elle avait été jusque là, comme il le préconisait, elle ne serait qu'une enveloppe vide animée par la vengeance. Une coque dépourvue de personnalité.
Chassant cette idée déprimante de son esprit, elle resta blottie contre le dieu durant tout le temps, même lorsqu'il amorça la descente. Ses jambes croisées derrière ses hanches ne montrèrent pas de signe de vouloir se desserrer. Surtout que Kyô ne montrait pas non plus de dégoût à la tenir ainsi contre lui. Au contraire. Il semblait l'inciter à rester lovée contre lui, soutenant sa cuisse d'une main.
Elle esquissa un sourire et pencha doucement la tête pour écouter la fin de son discours. Elle fronça doucement les sourcils.
- Elle veut... Pour l'instant... Elle veuxt... Elle ne sait pas ce qu'elle veut. Je... Se venger peut-être. Mais ça, c'est presque fini... Elle... Est perdue. Lanfear est Lanfear... Mais qu'est-elle ?
Elle parlait avec hésitation, peu certaine de ses paroles. Conditionnée depuis toute petite pour n'être qu'un objet, il était malaisé pour elle de penser par elle-même. Lorsque c'est instinctif, c'est plus facile. Mais développer une capacité de réflexion ainsi, de but en blanc, c'est -pour ne pas dire impossible- très difficile. Et ça la frustrait. De ne pouvoir faire cela, de ne pas être capable de suivre ses indications. Elle crispa inconsciemment ses doigts sur la nuque et les épaules de Kyô, y laissant dix marque en forme de demi-lune. Des creux plus ou moins profonds, mais qui devaient être douloureux car une goutte de sang perla de l'une sur marques.
- Tu... Tu es étrange... Mais gentils avec Lanfear... Elle t'aime bien... Elle... Elle aimerait rester un peu avec toi... Si tu veux d'elle...
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Qu'était-elle? A vrai dire à l'instant, pas grand chose. Elle était comme un enfant qui ouvrait ses yeux sur le monde pour la première fois. Mieux valait laisser passer, et y répondre plus tard. Il tiqua lorsqu'elle prononça le mot "étrange", habitué à être qualifié par les autres divinités de "bizarre", "anormal", ou plus courtois mais plus hypocrite, un "original". Kyô sentit sa nuque le picoter légèrement, et un liquide commencer à couler. Le Dieu n'aimait pas trop qu'un Mortel fasse couler son sang si pur, mais cette fois-ci, il ne réagit même pas. C'était involontaire, qu'il se disait. Même sachant cela, c'était rare que le fils d'Artémis conserve un tel sang froid. Le contact du corps chaud de Lanfear et les remous de la piscine émettant des petits bruits irréguliers avaient raison de ses nerfs, et l'apaisaient.
"Ce que tu fais..."
Il avait mal commencé sa phrase, avec un ton caverneux qui plus est. Il se racla la gorge et reprit:
"Tu es ce que tu fais, et ce que tu penses. Les gens sont aussi ce que la famille et les amis font d'eux. A condition que tu les laisse pas abuser bien entendu. T'es pas obligée d'aimer ta famille, mais elle altère ton être quand même, que tu le veuilles ou non."
La famille de Lanfear, c'était les scientifiques qui l'avaient créée, malheureusement. Pour Kyô, c'était pareil, Artémis l'avait créé et assigné à une tâche ridicule sans même lui demander son avis au préalable. C'était surtout par esprit de contradiction qu'il était devenu le mouton noir de la famille. L'ambition et son sale caractère avaient fait le reste.
Agrippée comme elle l'était, Black Heart Kyô n'eut aucun soucis à enlever la main du dos de Lanfear, pour placer l’extérieur de son index flamboyant sous son menton, et lui relever son joli minois. Les yeux dans les yeux, le regard rubis du Sanctus Tenebris croisait avec chaleur et affection celui de Lanfear. C'est qu'elle était drôlement belle, en plus d'être à nu et collée à lui.
Alors il ne réfléchit pas, soudainement il l'embrassa, sans demander son avis. Il lui volait son premier baiser, juste par instinct, et d'une façon remarquablement naturelle. Comme à son habitude il fermait les yeux, pour mieux éveiller ses cinq autres sens, se délectant tant de la suave odeur de la jeune femme, que de la douceur de la cuisse que sa main gauche caressait lentement, profitant du calme de la nuit en goûtant le velouté de ses lèvres.
Le baiser s'acheva, et Kyô ne fit montre d'aucun regret pour ce qu'il venait de lui dérober. Lui qui vivait dans l'instant se souciait peu du fait que certaines personnes attachent ou non de l'importance à leur premier baiser. Lui s'en fichait complètement, la seule première fois dont il se souvenait clairement, c'était celle où il avait croisé le fer avec Arès pour la toute première fois.
"Je suis ton ami Lanfear. Je serai là quand tu auras besoin de Moi, je t'aiderai à avancer sans jamais te freiner, et je saurai rester en retrait quand tu prendras ton envol. Mais tu peux compter sur Moi pour te rattraper si jamais tu chutes."
Il venait à nouveau de s’exprimer sur le ton de la confidence, en caressant la jambe et les cheveux d'or sur la tempe de la Mortelle.
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Un peu inquiète par les première paroles du dieu, Lanfear écarquille les yeux, craignant de faire quelque chose qu'il ne fallait pas. Et son esprit fonctionnait furieusement, à la recherche de l'erreur qu'elle aurait pu faire. Mais il la rassura -de manière inconsciente sans doute- en remaniant sa phrase. Elle buvait ses paroles. Elle les retenaient. Elle cligna des yeux, baissa un peu la tête, tournant dans sa tête les quelques phrases qu'il venait de dire. Son regard observait sans les voir les clavicules de Kyô et sa gorge. Elle semblait littéralement "pénétrée" par le sens des paroles prononcées. Comme si c'était un messie qui venait de lui annoncer un quelconque truc mystique.
Elle releva docilement la tête sous l'impulsion du dieu, et plongea son regard glacé -et pourtant animé de chaleur- dans celui qui rougeoyait en face. Elle cligna à peine des yeux, captivée qu'elle était par ce regard intense. Elle cilla lorsque ses lèvres furent prisent d'assaut par celles de Kyô. Et referma les yeux tout de suite après, comme il faisait. Elle était hésitante, mais... Car il y a un mais... Elle accepta de bon cœur ce qu'il lui offrait -à moins qu'il ne le prenne ?- et se laissa aller à ces sensations inconnues qui l'assaillirent. Elle frissonna violemment, mais pas dans le mauvais sens. Elle resserre encore, si ses possibles, la pression de ses jambes autour du bassin du jeune homme.
Elle garda les yeux fermés lorsqu'il rompit le contact et éprouva un vide tout à coup. Elle avait les lèvres entrouvertes et rouvrit doucement les yeux. Un regard nouvellement voilé par un émotion qu'elle ne comprenait pas mais qui lui réchauffait agréablement le bas-ventre et qui faisait danser des papillons dans son ventre. Elle écouta à nouveau le dieu, dans un état second, et son regard alla lentement capter celui de Kyô. Elle ouvrit la bouche une première fois, mais la referma après quelques secondes sans avoir trouvé quoi dire. Puis elle fit une seconde tentative, infructueuse. La troisième fut la bonne. Elle hasarda quelques mots, d'une voix plus rauque.
- Encore... S'il te plaît... Elle a... Aimé... Fais-le encore...
Pour un premier "vrai" baiser, elle a été gâtée. Elle a le regard troublé par un désir qu'elle ignore encore. Mais le cœur rempli d'une curiosité insatiable. A vrai dire, elle n'attends pas qu'il prenne à nouveau l'initiative, et elle se réhausse quelque peu, faisant glisser sa poitrine dont la pointe était toujours érigée contre le torse de Kyô, pour avancer la tête et venir à nouveau goûter à cette sensation qu'il éveille en elle, mordillant même ses lèvres dans son enthousiasme, avec toute l'ingénuité d'une vierge. Ce qu'elle n'est plus physiquement. Mais théoriquement... Elle remonta une de ses mains pour la mêler à la chevelure du dieu, un peu fébrile.
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Il avait hésité. Un baiser volé était tout de même plus intense que celui qu'on réclamait, non? Mais en fait, son avis importait peu. Lanfear avait pris l'initiative de poser à nouveau ses lèvres contre les siennes, il en fut surpris. Il en poussa même un petit gémissement, c'était agréable. Ça faisait combien de temps qu'un baiser ne l'avait pas pris au dépourvu? 600, 800 ans? Il était envahi par un sentiment de légèreté, ce sentiment qui vous pousse à décoller les pieds du sol, vous basculer en arrière et léviter au-dessus de l'eau claire. Allongé, faisant fi de l'apesanteur, il acceptait le baiser de Lanfear en faisant glisser ses deux mains sur son corps de façon espiègle. Il entrouvrait de temps en temps ses yeux rieurs pour la regarder. Elle était belle, et il faut le dire, très entreprenante. Le Dieu des Léporidés aimait beaucoup les filles entreprenantes, quand elles n'essayaient pas de le capturer, ou de le tuer.
Elle l'amusait beaucoup. Elle grandissait à toute allure. Mieux, elle grandissait dans son sens. Ce n'était plus une nymphe qui posait des questions, mais une jeune femme qui agissait. Kyô adorait ça, changer les gens, ça faisait partie du bagage d'un Dieu, selon lui. Ses flammes noires s'agitaient d'excitation, son aura décrivait même des ondes à la surface de l'eau, juste en-dessous d'eux. Il aimait quand les Mortels lui montraient l'avantage d'être éternel.
Malgré tout, il ne savait pas s'il irait plus loin. Il voulait se faire plaisir et lui faire plaisir, mais il y avait le risque que cela réveille de mauvais souvenirs chez elle. C'était un pari risqué, il pourrait détruire une personne qui ne s'est pas pleinement forgée. Alors quoi? Arrêter de réfléchir, continuer de l'embrasser, de caresser ses cheveux, son dos, ses jambes, et ensuite, baiser son cou, ses épaules, voir si ça lui viendrait naturellement. Ne pas être brusque, non. L'enlacer, profiter du moelleux de ses seins contre son torse, de son bas ventre, de ses jambes serrées autour de sa taille. Reprendre ce qu'elle disait plus tôt, en lui chuchotant à l'oreille:
"Moi aussi je t'aime bien. Alors, je vais rester un peu avec toi."
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La blondinette ne sentit même pas tout de suite le changement de position, absorbée qu'elle était par la découverte de ces sensations plaisantes. Elle finit par s'en rendre compte cependant, et esquissa un sourire contre les lèvres du dieu en desserrant l'étreinte de ses doigts, les ramenant sur le torse du jeune homme en caressant sa peau. Elle releva un instant la tête, frissonnant sous les caresses dont il la gratifiait. Elle lâcha même un petit gémissement appréciateur, approbateur. Et elle retourna goûter à la douceur des lèvres de Kyô, découvrant instinctivement les gestes félins qu'il fallait. Elle entrouvrit ses lèvres pour aller glisser sa langue sur celles de son compagnon, cherchant à forcer doucement le passage pour jouer avec sa jumelle.
Ses mains se logent sur les bras du dieu alors qu'elle relève la tête en ouvrant doucement les yeux. Elle offrit un sourire ravi à Kyô et se pencha à nouveau vers lui. Mais alors qu'il lui chuchotait quelques mots à l'oreille, mots qui provoquèrent un gloussement ravi, elle embrassa sa joue, laissant dériver ses lèvres vers le lobe de l'oreille du jeune homme, se guidant grâce aux réactions qu'il avait. Elle se sentait merveilleusement bien, comme jamais auparavant, et elle voulait que ça ne s'arrête jamais. Ses jambes étaient toujours nouées autour de lui, son étreinte ainsi verrouillée sur le dieu. Elle ressentait les papillons, encore et encore, son intimité s'humidifiait doucement. Encore imperceptiblement, mais quelques sollicitations de plus et Kyô s'en rendrait compte.
- Oh ouii ! Chouette... Lanfear est ravie... Lanfear est vraiment ravie...
Et pour prouver ses dires, elle redresse le buste et lui jette un regard où brille son désir encore incompris, ses lèvres rougies de ses baisers s'étirant en une moue séductrice. Par instinct. Comme c'est l'instinct qui la poussa à doucement onduler du bassin contre lui, refoulant parfois de petits gémissements surpris au vu des sensations nouvelles ainsi ressenties.
- Elle... Se sent bizarre avec toi... Une sensation... Plaisante mais nouvelle... Mais pas effrayante... Différente...
Elle balbutia ces quelques mots d'une voix chargée de désir, rauque. Curieuse.
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C'était effrayant, autant qu'excitant, de voir Lanfear ainsi. Comment pouvait-elle avoir développé de telles mimiques de mangeuse d'hommes en si peu de temps? Kyô satisfaisait son égo en se disant que tout cela, c'était grâce à lui et à son aura divine. Et puis au fond, c'était pas un mal. Il lui rendait ardemment chaque caresse, chaque baiser, avec toute la chaleur d'un homme qui veut surprendre et se laisser surprendre. Et puis, ce qui restait de ses bandages disparurent, il se retrouvait comme elle, totalement à nu. Cette fine couche de tissu était depuis un moment la seule chose qui empêchait le contact de leurs deux sexes, mais il faisait mine de rien, il continuait de l'enlacer, de l'embrasser de lui caresser les paules, les bras, le dos, les hanches, les fesses, les jambes. Oui, les fesses aussi, il les avait soigneusement évitées jusque-là, mais c'était avant qu'elle ne lui parle de sa sensation. Cette sensation-là, il la connaissait depuis un sacré moment.
"C'est le plaisir du corps. On peut jouir de beaucoup de choses, de la compagnie des uns, de la douleur des autres... Le plaisir du corps est une autre façon de voir, le désir charnel, enfin..."
Il redressa le torse, assis dans les airs, avec Lanfear posée sur ses cuisses. Encore un baiser langoureux et taquin, et il ajouta en souriant:
"Ça se vit, ça s'explique pas!"
Il enchaîna avec des baisers dans le cou, tandis que ses mains se déplaçaient le long de son corps jusqu'à se poser sur les reins. Il la souleva avec aise, baisant son cou, son épaules, et se remit à caresser son dos aussitôt qu'il se fut mis délicatement en elle. Il ne savait pas comment les pervers en blouse blanche s'y prenaient, mais ce n'était sûrement pas avec tact. Et c'était très dangereux de les imiter, il faisait très attention à ce point.
Ensuite? Les mouvements de bassin de la jeune femme trouvaient en cette position leur utilité véritable, et le Dieu en poussa un petit gémissement satisfait.
"Profite de Moi comme tu veux. Je saurai te guider. Ne crains jamais rien venant de Moi."
Il eut un petit rire, et reprit ses baisers. Ces épaules, dieu* qu'il aimait caresser et baiser de fines épaules! Il se répétait, sans que sa phrase n'ait le même sens:
"Ne crains jamais rien..."
*=dieu, c'est une façon de parler!
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La disparition des bandages, Lanfear ne s'en rendit pas compte tout de suite. Au départ, c'était simplement une sensation plus forte du corps de Kyô. Un ressenti plus vrai. Et puis alors qu'elle bougeait doucement, elle lâcha un nouveau gémissement surpris. Mais pas dégoûté. Elle soupira de plaisir tandis que le dieu lui prodiguait mille et un baisers, mille et une caresses. Elle frémit délicieusement lorsqu'il porta ses caresses sur ses fesses, et son humidité croissant doucement, elle se frottait plus langoureusement contre Kyô, t sa virilité qu'elle sentait sous elle.
Elle écouta malgré tout, malgré son trouble grandissant, soigneusement les explications du jeune homme. Elle lui sourit, de l'air de celle qui est polie mais qui n'a pas tout compris. Elle lui sourit et lui rendit son baiser, ayant pris plus d'assurance en la matière, et lui entoura la nuque de ses mains alors qu'il déposait ses baisers dans son cou et qu'elle sentait ses mains vagabonder sur elle. Elle soupira à nouveau, ses doigts dessinant des arabesques imaginaires sur sa nuque, dans son dos, ses ongles effleurant légèrement la peau. Elle se crispa légèrement alors qu'il la souleva, mais elle lui faisait confiance pour ne pas être aussi vil que les scientifique. Elle se détendit donc rapidement, même quand elle eut la sensation bien connue d'être complétée. Sauf que cette fois-ci, la sensation était bien meilleure. Elle s'était figée un instant, mais très vite, son instinct reprit le dessus. Et ses ondulation la firent à nouveau gémir, de surprise et d'un plaisir nouveau qui s'installait dans chacun de ses pores.
Elle pencha sa tête en arrière, fermant à demi les yeux, et soupira à nouveau.
- Lanfear ne... Te crains pas... Hoo.. ? Hoo... Elle aime... Cette sensation... Haaa..
Et elle s'agrippa de plus belle à lui, accentuant l'amplitude de ses mouvements de bassin, cherchant à se soulever légèrement pour se laisser retomber doucement. En somme, la mécanique venait toute seule. Et le plaisir grondait dans son ventre, à peine apaisé par la venue de Kyô en elle. Au contraire. Peut-être était-ce même amplifié grâce à cela. Et cela déboussola tellement Lanfear qu'elle murmura une phrase à la première personne du singulier :
- Oui.. J'aime ça.. Hmm..
La blondinette avait posé son front contre celui du dieu, et elle ferma complètement les yeux, les traits détendus par ce plaisir qu'il lui procurait, le souffle un peu plus court, oubliant totalement qu'ils étaient en l'air, n'étant consciente que de la présence de Kyô en elle, près d'elle, tout autour d'elle.
- Oui... Oui...
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Alors qu'elle collait sa tête contre la sienne, Kyô l'embrassa derechef. Ses doigts gambadaient le long du corps de Lanfear, comme ceux d'un musiciens qui sautillent sur les cordes d'une harpe. Tantôt il l'effleurait, tantôt il la caressait, les mouvements de ses mains ondoyaient contre sa peau si soyeuse. Et il la laissait aller à son rythme, sans la brusquer, sans prendre aucune initiative, pour qu'elle profite de lui. Il tenait toujours parole avec les amis. Et il s'amusait des petits murmures que ses va-et-vient lui arrachaient.
Il se décida à l'assister, mouvant son bassin à son tour pour accompagner son mouvement. L'humidité de Lanfear lassait parfois apparaître quelques gouttelettes éphémères à la base de sa hampe. Le Dieu avait de plus en plus chaud, il nicha sa tête au creux de l'épaule de sa partenaire. Il humait le parfum de Lanfear, celui de son corps chaud et doux, si accueillant, si beau. L'odeur ambiante de chlore ne savait le tirer de sa rêverie. Il se sentait bien, là, et tout était vrai. Et ça pouvait se vérifier.
"Dis, tu veux me griffer comme tout à l'heure? C'était marrant..."
Vous ne rêvez pas, le Sanctus Tenebris venait bien de demander à une Mortelle de verser son propre sang, si précieux et si pur. La raison? Peut-être sa soif de sang s'ajoutait-elle à sa soif de sexe, juste dans le but d'un plaisir encore plus grand. En général, il ne gardait ça que pour ses prêtresses les plus proches qu'on pourrait aussi qualifier de concubines d'élite. Tout doucement, millimètre par millimètre, il perdait de l'altitude, cherchant à s'immerger dans la piscine en-dessous d'eux. Il baisa encore son cou, et glissa la main droite dans ses cheveux. Il reprenait une position allongée alors qu'il l'incitait à en faire de même, l'amenant avec elle alors que ses lèvres ne cessaient de bécoter sa peau. Une fois cela fait, cette même main glissait contre la joue de Lanfear, puis rejoignait sa poitrine, qui était collée contre lui, alors que sa main gauche revenait appliquer de douces caresses sur ses fesses.
C'est qu'il était doux et attentionné, pour une fois.
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Elle aimait l'embrasser. Elle aimait ses baisers. Elle fondait lorsqu'il la caressait, qu'il la touchait. Elle lâcha un petit gémissement de surprise alors qu'il fit quelques mouvements de bassins lui aussi. Elle n'en aima que plus. Ses soupirs redoublèrent. Plusieurs fois, elle gémit le nom du dieu. Ses yeux fermés voyaient des étincelles picoter ses paupières. Alors qu'il cala sa tête sur l'épaule de la jeune femme, elle l'entoura de ses bras une nouvelle fois. Toujours en amplifiant l'amplitude de ses mouvements de bassins à elle. Elle frissonnait, frémissait. Elle nageait dans un cocon de sensations inédites, puissantes. Magnifiques. Des sensations qu'elle adorait. Orgasmique presque. Son instinct lui commandait ce qu'il fallait faire, et elle profitait de ce bonheur grimpant toujours plus.
La demande de Kyô ne tomba pas dans l'oreille d'une sourde. Elle sourit et mordilla le lobe de son oreille tandis que ses ongles s'enfonçaient doucement dans la peau du jeune homme. Un sursaut de plaisir la fit gémir à nouveau, et ses ongles s'enfoncèrent plus profondément dans le dos de Kyô.
- Han... Comme... Comme ça.. ?
Elle gémit de plus belle, ne sentant qu'à peine le déplacement d'air indiquant qu'ils re-descendaient. Elle suivit le mouvement que lui indiqua la main de Kyô dans ses cheveux. Elle s'allongea contre lui, son bassin bougeant toujours. Elle releva la tête, légèrement, et soupira encore, de plaisir.
- Je.. Veux plus.. Encore..
Elle venait une nouvelle fois de parler à la première personne. Subjuguée par ce plaisir dont il l'abreuvait par ses coups de reins, par sa hampe en elle.
- Oh Oui... Hmm Lanfear adore... Si bon..
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Le corps du Divin frissonna de plaisir. Il sentait son sang rouge couler dans son dos et tomber en petites gouttes dans la piscine au-dessous. Elle le griffait, elle le mordait, pourtant l'impression d'être un petit lapin, piégé et à sa merci, ne lui déplaisait guère. Finalement ce rôle lui allait peut-être. Son cœur battait la chamade, il sentait le souffle de la jeune femme sur sa peau, et lui même émettait de longs soupirs, entrecoupés par quelques murmures chaleureux et approbateurs. Elle commençait à relever la tête, il s'en vint lui mordiller la lèvre inférieure, et l'embrassa encore. Les deux mains sombres de Kyô glissaient vers ses reins, et il écarta les mains, comme pour la tenir.
"Je n'ai jamais entendu d'aussi beaux gémissements, Lanfear."
Leur chute s’accéléra, il se laissa tomber dans l'eau. Les pieds du Dieu atteignirent le fond de l'eau, il avait maintenu sa partenaire contre lui, sans jamais cesser d'assister son mouvement, sans même tuer le rythme. L'eau leur arrivait jusqu'au dessus du bassin et clapotait entre leurs corps qui se rejoignaient et s'éloignaient, formant de petites vaguelettes qui venaient s'écraser sur leurs abdomens. Malgré leur température, l'eau ne semblait pas froide. La flamme de Kyô y était sûrement pour quelque chose. Ses lèvres quittèrent celles de Lanfear, et il colla son front contre le sien. Son buste se gonflait à chaque inspiration, sa main gauche maintenant mouillée filait sur le dos de la blondinette et trouva sa place dans sa nuque qu'elle gratifiait de caresses. Il susurrait, tête contre tête:
"Si tu veux encore plus, je te donnerai encore plus."
Petit à petit, le mouvement de ses hanches s’accélérait, il dévoila un petit sourire complice et déposa un baiser sur sa joue, puis frottait sa tête contre la sienne comme un félin, comme s'il aimait à s'oublier, à se perdre en elle. Sous la surface leurs deux sexes se trouvaient et se quittaient de plus en plus vite, et l'eau qu'ils agitaient les éclaboussaient de plus en plus eau. Chaque goutte qui se déposait, ruisselait et disparaissait le long de leur bas ventre était comme autant de petits effleurements. Il relevait la tête vers le plafond et dévoilait sa gorge*. Il riait bassement:
"Hahaha, encore un peu et je vais bientôt... Hahahaha!"
*= à l'état sauvage, quand un animal dévoile sa gorge offerte, il fait montre d'une confiance absolue. On peut considérer qu'il en est de même pour quelqu'un d'aussi instinctif que Kyô.
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Chaque goutte de sang qu'elle faisait perler sur la peau du dieu, elle les léchait, soigneusement. Comme pour se faire pardonner si elle lui occasionnait de la douleur. Elle avait encore le goût métallique de son sang sur les lèvre, sur la langue, lorsqu'il l'embrassa à nouveau. Elle ferma les yeux et répondit avec d'autant plus de fougue à ce nouveau baiser. Elle gémit de satisfaction en sentant ses mains bouger sur son corps, et ne se rendit même pas compte de leur descente plus rapide vers l'eau jusqu'à ce que le liquide les effleure puis les immerge à demi. Le bassin de la blondinette continuait d'onduler en rythme avec celui de Kyô, et ses gémissements se faisaient plus rauque, plus soutenus. Elle haletait le nom du dieu entre deux "Oui !" susurrés.
Le front contre celui du dieu, les yeux clos et les jambes toujours nouées autour du bassin du brun, Lanfear approchait du point culminant de ce plaisir. L'accélération du rythme la stimula un peu plus, et elle sourit à son tour à Kyô, ouvrant les yeux grâce à un effort de volonté, et l'observa avec une pointe de tendresse au fond des yeux. Lorsqu'il leva la tête, l'instinct animal de la jeune femme fut touché. Elle approcha ses lèvres de la gorge mise à nue, et l'embrassa, la lécha, sans jamais y déposer les dents. Respectueuse de ce gage de confiance. Elle s'agrippa de plus belle à lui et elle souffla, avec un sourire :
- Lanfear... Elle... Haaa.. Moi aussi.. Hmm... Kyô...
Une voix rauque, haletante, et l'utilisation de la première personne, à nouveau. Décidément, le jeune dieu la mettait dans tout ses états. C'était presque miraculeux. Mais il n'y aurait sans doute qu'avez lui qu'elle se montrerait ainsi. Il l'avait mise en confiance. Il n'avait pas été brutal. Il était sans dooute devenu une part intégrante du coeur de la blondinette. Peut-être comme un frère. Ou un père.. Elle ne le sait pas elle, elle n'a jamais connu ça. Mais c'est clair qu'il avait gagné la confiance, la dévotion, l'affection et la loyauté de la jeune femme. Elle renversa elle aussi la tête en arrière d'ailleurs, en lâchant un râle plus profond. Elle s'agrippa un peu plus fort à lui, redressa la tête pour la blottir au creux de son cou, et haleta un "Ouiiii." plus prolongé, plus prononcé.
Les yeux fermés, les cuisses serrées autour du bassin du dieu, Lanfear connaissait son premier orgasme. Elle planta inconsciemment ses ongles dans les épaules de Kyô, sans vouloir lui faire mal, mais la déferlante de sensation qui s'abattit sur elle... Si ça n'avait pas été une métaphore, la jeune femme aurait été noyée par les trombes d'eau. Là, en revanche, elle voyait des étoiles sous ses paupières closes. Ses lèvres bougeait, et elle articulait le nom du dieu, comme pour le remercier, son bassin ondulant toujours pourtant, comme à la recherche de la moindre trace de plaisir. Elle se sentait mourir de l'intérieur. Mais elle aimait ça. Oh oui, elle adorait ça.
- Kyô... Aaaah.. Hm..
Halètements, halètements, joues rougies par le plaisir, cheveux en bataille... Elle devait donner un fier tableau, aggripée comme une naufragée au brun.
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Ha, on dirait qu'elle m'aime bien!
La tête penchée en arrière, les yeux rivés sur le plafond, une partie de sa chevelure ondulant dans l'eau comme un voile des ténèbres, le Dieu découvrait sa blanche dentition en un sourire satisfait. Il sentait la femme qui embrassait son cou, il savait que son sang noble coulait dans une piscine banale et pleine de chlore, et la seule chose qui traversait son esprit, c'était qu'il prenait son pied.
Il ressentit l'étreinte autour de son bassin se resserrer, les ongles de Lanfear qui s'enfonçaient dans ses épaules, mais il ne cillait pas. Il ressentait le plaisir de la jeune femme, qui se mêlait au sien. Il l'avait dit, il l'aimait bien. Il avait, à ce moment précis, cette sensation de puissance, cette impression qu'il pouvait cueillir le monde juste en le laissant tomber au creux de sa main. C'était ça qu'il recherchait, à chaque fois. Mais toutes les femmes n'étaient pas en mesure de lui procurer cette douce sensation. Ainsi, Lanfear faisait donc partie des quelques femmes qui avaient leur place dans le cœur de Black Heart Kyô. C'était une amie. Au même titre que ses plus proches fidèles. Ou que ses deux oncles favoris. Le divin l'avait acceptée comme faisant partie de son entourage. Pour faire simple, cette fois-là, il ne comptait pas filer comme un voleur et ne plus jamais la revoir. Au même titre qu'Aphelandra, il avait décidé de la voir grandir. Évoluer, s'intégrer, rencontrer des gens bien, botter le cul des gens chiants... Il voulait la regarder vivre.
Et ils étaient là, front contre front, proches, intimes, ensemble. Et elle haletait, et il souriait, et elle bougeait, et il l'accompagnait. Et puis, toujours souriant, il reposait sa tête sur son épaule, doucement. Puis il rapprocha ses lèvres sur le côté de son cou et suça. Il suçait non pas pour la marquer comme un bestiau, ni même lui faire du mal, non, il voulait juste sentir la douceur de la peau, le parfum de la femme, et ce maigre gout de sang qui se manifestait à mesure qu'il restait là à la vampiriser. Malgré le râle de Lanfear, les mouvements de son bas ventre n'avaient pas cessé, ils s'accentuaient même, progressivement. Plus souples, plus rapides, il suçait son cou, sans prendre la peine de respirer comme un Mortel, le coin des lèvres quelque peu tordu par un reste de sourire. Il fermait les yeux, fronçant les sourcils, il suçait plus intensément, il bougeait plus intensément, et le moment vint enfin, le sien.
Toujours appliqué à son suçon, il échappa un grognement satisfait qui annonçait son plaisir imminent. Ça montait, il ne le montrait pas, mais ça venait, bientôt, dans un instant, maintenant!
Il s'interrompit soudainement. Et de sucer, et de bouger. Il jouissait, son corps à demi submergé se figea au moment même où ça commençait à sortir. Si bon! Elle en valait la peine. Il décollait sa bouche, laissant dans le cou de Lanfear une belle marque rougissante. Et, comme il s’inquiétait toujours de son appréhension de la chose, il la regarda dans les yeux, avec ce regard protecteur qu'il avait, ces yeux de braise qui vous faisaient penser que Kyô pourrait même vous sauver de la Fin du Monde. Et puis, de son ton rassurant, il posa la seule question qu'il avait en tête:
"Est-ce que tout va bien?"
Il la câlinait de ses bras puissants, ceux qui arrêteraient une bataille d'un geste pour vous garantir la paix.
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Tout à son explosion de plaisir, Lanfear était plus sensible. Elle laissait échapper des gémissements un peu plus aigus, satisfaits, elle ondulait, cabrée par le plaisir, et se mordit la lèvre lorsque les lèvres du dieu se posèrent dans son cou. Elle frémissait de bonheur, appréciant pleinement les coups de reins de Kyô. Ses ongles se plantaient fermement, et ne délogeaient pas, des épaules du brun tandis que les vagues de plaisir la submergeaient, au même titre que l'eau de la piscine. Le fauve tapi en elle, qui ne sortait que lorsqu'elle était vraiment mal en point, aurait voulu rugir de plaisir.
Elle finit haletante, lorsqu'il prit également son plaisir. Les yeux à demi-fermés, les joues rougies par l'effort et le plaisir, les lèvres entrouvertes sur la rangée de dents blanches... Jamais elle n'avait éprouvé pareil bonheur. Elle était... Heureuse. Comblée. Elle sourit en retour au dieu, ravie.
- Oui... Plus que bien... A merveille !
La jeune femme était à des lieux de penser à sa vengeance pour le moment, savourant ce moment de paix, de tranquillité. De bonheur. Plus tard, elle continuerait. Plus tard. Après. Ne gâchons pas un moment ainsi...
- Tu as aimé aussi ?
Elle sourit, ingénue, pleine d'innocence. Et elle allait rajouter quelque chose lorsqu'un bruit suspect la fit redresser la tête. Un intrus. Quelqu'un qui voudrait un bain de minuit, comme eux. Lanfear se raidit imperceptiblement. Des bruits de pas retentirent dans les vestiaires. Des chuchotements aussi. Et un rire. Masculin. Suivi d'un gloussement. Féminin.
Quelle honte, quand même, de venir troubler un si bel instant !
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C'était désagréable. Certes la pudeur n'était vraiment pas le point fort du Dieu, si bien qu'il avait fait mine de rien lorsqu'il avait senti ces deux faibles auras arriver dans le bâtiment. Elles étaient faiblardes et ridicules, mais l'excitation de ce couple était telle que Kyô les avaient facilement perçues. Comme si les deux amants s'étaient approché de son oreille et avaient hurlé "ON VA BAISER!". Aucune dignité, aucun tact, à tous les coups des adolescents libidineux. De toute façon, qui d'autre irait prendre un bain de minuit, à part un Dieu et une humaine créée génétiquement?
Mais elle avait entendu les bruits, et elle semblait gênée d'être dérangée dans un moment d'intimité. Purement humain comme réaction, mais c'était assez attendrissant. Mignon même. Il fit mine d'ignorer les bruits et les rires. Avec un peu de chance, ces deux-là seraient tellement empressés qu'ils commenceraient contre les casiers. Ils avaient l'air si impatients. Mais Kyô souriait toujours à Lanfear, pour la rasséréner. Et puis d'une voix chaleureuse, peut-être un peu trop sur le ton de l'évidence, il déclara:
"Oui, bien sûr que j'ai aimé! Attends de voir la suite!"
A vrai dire, il avait quelque chose derrière la tête. Un être mentalement bien constitué aurait eu plusieurs réactions: se barrer, se cacher, ou faire déguerpir les indésirables, en gueulant c'est pris ou en leur courant après pour leur péter les dents. Oui, sauf que Kyô était loin d'être mentalement bien constitué. Et qu'en plus d'être tordu, il était complètement allumé. Si bien qu'au lieu de penser putain, ils font chier ceux-là, il s'était dit chouette, des jouets! Et il s'expliquait cette idée totalement irresponsable par un bah, faut bien qu'elle se fasse des relations, je peux pas être partout...
Il déposa un baiser sur les lèvres de sa nouvelle amie alors qu'il s'extrayait avec douceur de son intimité. Puis, lui indiquant par un geste de la main de ne pas bouger, il se reconstitua un caleçon de bandages (on à la classe ou on l'a pas. Et c'est pratique pour être habillé quand on sort par la fenêtre au moment où le mari débarque. Mais ça, c'est une autre histoire.) et décolla ses pieds du sol, flottant au-dessus de l'eau en laissant un sillage derrière lui, alors qu'il s'approchait de l'entrée du couloir. Toujours au-dessus du bassin, il écartait un peu les bras (environ 30°, si vous voulez du détail), et attendit que les deux intrus arrivent.
Et quelle ne fut pas leur surprise, lorsque tous deux se rendirent compte, alors qu'ils étaient encore vêtus de leurs sous-vêtements et en train de se rouler des pelles sans faire attention, de voir un homme plutôt bien bâti, à la longue chevelure noire et trempée, au bras flamboyant d'obscurité, et uniquement vêtu d'un caleçon douteux au travers duquel on distinguait plutôt bien un membre raide qui venait de servir. Ouais, il avait vraiment l'air d'un gros pervers. D'abord surpris, les deux lycées prirent peur, et décidèrent de se barrer avant qu'il ne se passe quelque chose d'affreux. Manque de bol, des chaînes sorties du carrelage étaient déjà en train de s'enrouler autour de leurs poignets et de leurs chevilles, et malgré la résistance futile qu'ils opposaient, ils furent séparés en moins de deux et suspendus de façon, disons... Suggestive? Inconfortable? Provocante? Bon, pour vous donner une idée, leurs mains étaient jointes au-dessus de leurs têtes, et leurs jambes étaient écartées.
"Excusez-Moi hein, généralement je fais pas ce genre de truc sans consentement. Mais bon, d'une vous nous dérangez, et de deux ma copine là-derrière a besoin de se faire des connaissances, vous voyez!"
Bon, c'était un peu sadique d'offrir ainsi deux cobayes à une demoiselle qui n'avait été que cela toute sa vie. En même temps ne fais pas à autrui ce que tu ne veux qu'on te fasse n'était jamais qu'un slogan bateau qu'un type victimisé avait inventé pour s'en sortir, en se faisant passer pour un homme de savoir. Un truc de perdant quoi...
Il se tourna vers sa maîtresse, tendant sa main ondulée de noir vers elle, souriant. Il était vraiment malsain, ce type.
"Ma chère? Veux-tu t'amuser avec Moi? Ou préfères-tu qu'on les dégage?"
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(Ouh purée, v'là le temps de réponse !)
Elle n'était pas tellement gênée. Du moins, pas tel qu'on pourrait le croire. Être surprise en telle situation le la dérangeait pas. C'est plutôt que ces intrus allaient gâcher ces instants privilégiés avec le dieu. Enfin, heureusement, elle recentra son attention sur son amant, souriant avec plaisir à sa réponse. Elle en fut même intriguée, et c'est avec un ton interrogatif qu'elle souffla :
- La suite ? Lanfear a hâte !
Elle ignorait tout des plans de Kyô concernant les intrus. A vrai dire, elle les avait même oublié. Rien ne comptait sinon son nouvel ami. Elle ne bougea pas, comme il le lui demanda, et sourit en le voyant se parer de ces mêmes bandages qu'il avait tout à l'heure. Elle le suivit du regard, fascinée, et son admiration pour lui en fut renforcée. Elle sursauta légèrement lorsque le couple entra, se souvenant brusquement de ce qui l'avait un peu gênée, et son sourire se fana un peu, mais elle gloussa lorsqu'ils voulurent s'enfuir. Entravés comme ils l'étaient, ils ne pourraient aller bien loin.
Elle sourit de plus belle lorsqu'elle entendit qu'il parlait d'elle. Et le regard qu'elle lui offrit, quand il se retourna pour lui tendre la main, c'était un regard qui était loin de le trouver malsain. Rempli d'admiration et de plaisir, brillant de malice.
- S'amuser ! Lanfear veut s'amuser !
Son ton joueur et un peu enfantin ne laissaient pas non plus de doute sur sa santé mentale. A vrai dire, tout en elle indiquait qu'elle n'était pas nette. La faute à ces maudits scientifiques...
- Qu'est-ce que tu veux faire ?
Elle sortit de l'eau, royale malgré sa nudité, et l'eau coulant sur sa peau pâle scintillait avec la faible lueur qu'il y avait. Prenant la main du brun avec un air confiant, la jeune blondinette frémissait d'anticipation, d'excitation.
- Est-ce que ça va être aussi amusant et plaisant que ce qu'on vient de faire ?
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Il se contenta de hausser les épaules en souriant. Il ne savait pas si elle trouverait ça amusant, et il ne voulait pas aller trop loin. Faire du mal volontairement à une femme était contre ses règles, du moins tant qu'elle n'avait pas de sang divin, ou qu'elle n'essayait pas de le désintégrer avec une arme tekhane.
Il accueillait Lanfear avec toute la bienveillance d'un gentleman type qui avait encore beaucoup de libido à satisfaire, souriant, gentil, et tout ça. Et puis sans crier gare, il fit apparaître son épée dans son autre main, affichant un regard idiot envers les spectateurs surpris. Quoi, ils avaient jamais vu une épée se téléporter dans la main d'un type? Pourtant, on était bien au Japon... Il avait encore deux trois trucs à apprendre sur le monde des humains. Il s'approcha de la fille, et donna un coup d'épée. La lycéenne laissa échapper un "Kyaaa" suraigu et ferma les yeux, puis les rouvrit quelques secondes après en réalisant que la lame ne l'avait pas blessée. En revanche, l'avant de son soutien-gorge était ouvert maintenant, il avait réussi à couper le vêtement sans même l'égratigner. Tout porte à croire que c'est son entraînement de plusieurs siècles avec le Dieu de la Guerre en personne qui avait permis à Kyô d'accomplir une telle performance. En fait non, c'était juste un gros coup de bol, il avait vraiment failli la blesser. Il contempla les seins de la jeune fille un moment, puis laissa tomber son arme sur le sol, avant de soupeser ses seins, la main en coupe:
"Tch, j'ai l'impression d'être sur le marché aux esclaves, avec mes idées bizarres..."
Personne ne lui avait demandé d'attacher le jeune couple. Personne ne lui avait non plus demandé de désaper l'humaine pour lui peloter les seins non plus, et ça, le petit ami de la lycéenne ne manqua pas de le lui rappeler, avec force d'insultes et de jérémiades. Kyô n'était pas un violeur, ni un dominateur salace. Il était juste impulsif, et avouons-le, un peu con, quand même.
Il s'approcha ensuite du garçon, et attrapa son menton avec deux doigts, avant de tourner son visage pour l'observer sous tous les angles. Il en arriva à la conclusion qu'il s'agissait bien d'un individu de sexe masculin, chose qu'il savait déjà parfaitement, mais il aimait bien se donner des grands airs.
Kyô revint finalement auprès de Lanfear, et l'embrassa encore, en lui caressant les fesses sans pudeur. Rien à foutre, il aurait été capable de copuler sur la place publique de Nexus un jour de marché, si Hadès ne... Non attendez, en fait il l'avait déjà fait. Mais il avait dû s'enfuir avant de pouvoir terminer, à cause des gardes. Et puis merde! Il retira ses bandages et la pénétra soudainement, à nouveau. Ses fidèles avaient une mauvaise réputation au sujet des rapports sexuels, il fallait bien sauver l'honneur... Le lycéen eut un hoquet de pauvre petite chose en sucre révulsée à la vue d'une scène aussi crue qui se déroulait sous ses yeux, alors que sa copine, plus rationnelle, se contenta de détourner le regard. Kyô, quant à lui... Hum, il se sentait mieux au chaud.
"Nos deux invités sont entièrement à ta disposition, Lanfear. Amuse-toi avec comme tu l'entends!"
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Lanfear, tout sourire, observait le dieu évoluer dans la salle comme s'il le faisait depuis toujours. L'épée qu'il fit apparaître d'un coup dans sa main, Lanfear adora. Elle applaudit d'ailleurs, montrant son contentement. Son regard suivit le moindre des mouvements de son compagnon, appréciant l'agilité dont il faisait preuve en ne tranchant que les vêtements. Mais son regard ne s'attarda cependant pas sur la jeune femme. Non, en fait, elle préférait clairement la vision d'un corps masculin. Et, bien que loin d'égaler le physique du divin, le jeune lycéen était plutôt bien fait de sa personne. Encore un peu frêle au goût de la blonde, mais son jeune âge était sans doute en cause.
Comme Kyô, Lanfear agissait pas instinct, sur une impulsion. Elle ne réfléchissait que lors de projets du style "vengeance" ou "traque". En règle générale, elle n'était qu'une jeune femme trop longtemps enfermée sans se cultiver. Elle gloussa quand le brun fit mine d'examiner le lycéen, avec un air de spécialiste. Et ses yeux brillaient toujours de cet amusement lorsqu'elle les braqua sur ceux du dieu.
Elle répondit immédiatement, ou presque, au baiser du dieu, attisant de nouveau le feu de son bas-ventre, et agrippa les épaules masculines avec fougue lorsqu'il décida de reprendre où ils en était avant. Elle laissa même échapper un hoquet de satisfaction, démontrant sans gêne son plaisir. Le lycéen eut un hoquet aussi, mais plus du genre gêné qu'autre chose. Pourtant, c'est ce qu'il s'apprêtait à faire avec sa copine avant ce petit épisode... Son pouls était rapide, comme sa respiration. Et sa voix, rendue plus rauque par le plaisir, se faisait entendre par petits gémissements.
- Pour l'instant... Lanfear ne veux que toi... Les invités... Se sont incrustés... Ils peuvent bien... Attendre ?
Mais, alors même qu'elle finissait sa phrase, des aboiements se firent entendre à l'extérieur de la piscine. Suivit de deux têtes de chiens, accompagnés d'un gardien. Mais autant les chiens suscitèrent l'admiration de la jeune au mental dérangé, autant le gardien suscita la peur et la rancune chez elle. Pourquoi ? Parce qu'il portait une blouse blanche. Sans doute était-ce un peignoir, mais de là où elle était, la blondinette ne saurait faire la différence.
- Pas... Lui... Pas... Un Docteur...
Elle crispa ses doigts sur ses épaules, oubliant du même coup les lycéens qui venaient de s'écrouler par terre, soulagés d'être sauvés ou bien effrayés par les chiens de type Rottweiler qui tiraient sur les chaînes.
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Et la flamme dansait, et dansait, et croissait, et croissait. La colère commençait gentiment à emplir son aura, l'atmosphère était tendue et aussi froide que le regard qu'il lançait au gardien. Ça faisait deux fois qu'il était dérangé. Pas une, mais deux fois. En plus de ça, le nouvel arrivant effrayait Lanfear: la pauvre était crispée, ses doigts assuraient leur prise, ses croupes se resserraient sur une partie de lui. Plus sensible à son aura, les chiens, affairés à desserrer les liens, prirent la fuite, suivis par le couple paniqué. Ils ne diraient rien. Déjà parce qu'ils n'avaient rien à faire là, et ensuite parce que personne ne les croirait. Il fit les yeux doux à Lanfear, et lui dit d'un ton rassurant:
"Je vais le tuer."
Il retira les mains de ses épaules. Les ongles étaient partiellement enduits de son sang, mais il n'en tenait pas compte, et lui fit un baiser complice. Il se retira à nouveau d'elle, en espérant que ce serait bien la dernière fois qu'il en serait séparé. Et puis, il recula d'un pas, et disparut subitement.
Un homme aux longs cheveux de ténèbres, et couvert de bandages, apparut derrière le gardien et lui tapota l'épaule. L'homme se retourna et une main noire couvrit sa bouche, dans un murmure qui disait "Etreinte Mortelle". Il était trop tard pour cet humain: il gigota un peu, se raidit et s'affaissa soudainement, le regard vide. Il s'agissait d'une technique d'assassinat rapide, silencieuse et extrêmement douloureuse: une chaîne sortait de la paume de Kyô pour se faufiler dans la bouche de la victime, puis descendait de force dans sa gorge, puis perçait ensuite la paroi du système digestif pour aller s'enrouler autour du cœur et le serrer. Simple, efficace, impossible à éviter. Le divin savait parfaitement ce qu'il faisait. Il soupira, puis sourit à la blonde:
"Ils sont partis avant le plat de résistance. Dommage!"
Il disparut à nouveau, et se retrouva cette fois dans le dos de Lanfear. Ce n'était pas de la téléportation, non, le Dieu était juste très rapide. Même s'il pouvait toujours courir pour rattraper Hermès. Il y avait cependant une différence: il était à nouveau nu. Ce sont en premier ses mains qui glissèrent depuis les hanches de la femme jusqu'à son bas-ventre et son buste. Ses lèvres se posèrent sur sa joue, sa main gauche caressait les seins de Lanfear, sa main droite effleurait son intimité.
"C'est fini. Il ne te fera rien."
La hampe durcie contre les fesses rondes et fermes de la jouvencelle aux cheveux d'or, il commença à la masturber.
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Oui, oui, tue-le, pensais la blondinette. Elle puisait sa confiance dans la force tranquille que dégageait Kyô. Elle aimait son assurance et sa façon de voir les choses. Elle appréciait aussi sa carrure d'homme et ce qu'ils faisaient avant d'être interrompus. Elle lui sourit, confiante, et ne jeta qu'un regard plein de rancoeur à l'homme qui approchait. Elle le laissa la décrocher de lui, et savoura le baiser qu'il lui offrit avant d'aller s'occuper du gardien. Laissant Kyô disparaître et réapparaître près de lui, elle observa l'action de loin, croisant les bras et se réchauffant un peu maintenant que le contact qu'ils avaient était rompu. Elle observa avec attention ce qu'il lui fit, et soupira de soulagement quand le gardien s'effondra. Elle sourit de loin au dieu, respirant plus librement maintenant que l'homme était mort.
Elle rit légèrement quand il mentionna les lycéens qui s'étaient déjà enfuis, puis s'appuya contre le torse du brun qui venait de réapparaître derrière elle. Elle l'avait senti, aux déplacements d'air, et était bien aise de le retrouver. Son contact était rassurant et plaisant. Elle soupira en sentant à nouveau ses mains sur lui, la frayeur s'évaporant comme l'eau en plein soleil. Elle se colla un peu plus à lui, appréciant autant ses caresse que le désir érigé qu'elle sentait contre ses fesses.
Gémissant doucement, elle ondula contre lui. Elle se frottait contre lui et sa virilité dressée. Elle se cambrait pour mieux faire ressortir sa poitrine.
- Ooh.. Kyô...
Elle continua encore un instant à onduler comme ça, contre lui, tandis que le désir montait à nouveau au creux de ses reins. Elle gémissait de plus belle, soufflant le nom du dieu entre ses lèvres. Finalement, elle se retourna contre lui, allant embrasser son torse, remontant, en se hissant sur la pointe de ses pieds nus, jusqu'à la mâchoire de brun.
- Je.. Je te veux... Encore...
Elle s'écarta légèrement, et posa ses mains à plats sur le torse masculin avant de les faire glisser, descendant jusqu'à sa virilité qu'elle caressa. Lentement, au début, puis ses doigts s'enroulèrent autour alors qu'elle levait un regard candide et empli de désir vers lui.
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"Attends, Lanfear."
Il lui avait saisi le poignet. Son injonction n'avait pas été froide, son ton était resté chaleureux, mais sa voix était ferme. Elle pouvait la lire dans ses yeux rouges, toute sa malice. Toutes ses pulsions, dangereuses, menaçantes, mais aussi attirantes que quand on est debout au bord d'une falaise, et qu'on regarde en bas, avec cette irrépressible envie de sauter, même si on ne veut pas mourir. Et son sourire, complice, qui avait retrouvé toute son arrogance habituelle. Kyô l'avait toujours au fond de lui, ce sentiment de supériorité vis-à-vis de tous. Car peu importe, amis ou ennemis, il était le plus fort, non?
"Je suis un Dieu, tu sais. Si tu veux que je sois satisfait maintenant, il va falloir faire mieux que ça!"
Le fait de l'effrayer ou non n'importait plus. Elle lui faisait confiance, non? Il ne faisait que prendre les choses en main, après tout. Même si le contact de sa main à elle ne le dérangeait pas le moins du monde, il avait l'envie et les moyens d'en demander plus, tout de suite. Alors, pourquoi se priver? Il se collait contre elle, l'enserrant dans ses bras musclés et chauds: au fond, trouver une amante qui n'était pas indisposée de se faire plaisir à proximité d'un cadavre, c'était une chose rare. Non pas que la dimension morbide l'excitait, mais il adorait trouver des gens aussi sans-gêne que lui. Il la souleva légèrement, et se souleva à son tour, l'entraînant contre le bord de la piscine: elle avait beau avoir des initiatives très intéressantes, et un corps des plus attirants, elle avait encore pas mal à apprendre. Alors, il lui apprendrait. Il sentit dans son dos qu'il avait atteint la paroi de la piscine. Ne crains jamais rien avait-il dit. Il était temps de passer à la vitesse supérieure.
Il relâchait son étreinte le temps de s'asseoir sur le bord de la piscine. Nu, le regard perçant et le sexe tendu, il invitait Lanfear à se rapprocher de lui, pour mieux se glisser entre ses seins. Les mains en coupe autour de ces rondeurs chaudes, laiteuses et fermes, il employait le corps de la femme à son gré, lui indiquant par ces gestes comment s'occuper de sa virilité. C'était bon, si bon. Il retirait ensuite ses mains, de sorte à ce que la blonde prenne le relai.
"Donne tout ce que tu as, et j'en ferai de même. Et je ne suis pas homme à trahir mes engagements."