[HJ - navrée si le post est pas terrible, j'l'ai recommencé trois fois à causes de plantages de mon traitement de texte.]
La pluie.
Je déteste ça.
C'est mouillé,
ça inonde les rues,
ça rend les chemins boueux,
ça salit donc les vêtements,
et c'est froid !
Et je n'ai pas de vêtements de pluie pour fêter le tout.
Un chemisier blanc,
transparent à présent,
et un jean noir,
collé et moulant ma silhouette au possible,
voilà en quoi consiste ma garde robe pour le moment.
Tout le reste est à l'abri,
dans une cachette,
bien trop loin de là pour que je puisse y aller dans cette état.
Oui, frigorifiée, c'est pas le top.
Mes cheveux sont tout raides,
plaqués contre mon dos,
contre ma peau tout comme le chemisier.
Aglagla.
Ouais, mais si je reste là,
j'vais mourir de froid.
Allez, courage !
Brrr... L'eau est encore plus glaçante que tout à l'heure...
Je me dépêche de traverser une rue,
déserte à cette heure-ci,
lorsque le climat change brusquement.
L'environnement aussi.
Ce n'est plus Nexus que j'ai en face de moi...
Je ne suis plus sur le plant de Terra...
Je fis quelques pas,
mais un choc dans la pièce me fit trébucher et je m'étalais contre une valise.
Une valise ?
Quelqu'un partait en voyage ?
Plusieurs quelqu'un même...
Vu le nombre de valises...
Un nouveau tremblement me fit trébucher vers l'avant,
alors que je venais juste de me relever.
Je me raccrochais aux montants de la pièce.
Montants de ferrailles.
Je tirais le rideau qui masquait un des hublots,
et je fit un saut en arrière brusquement.
Nous.. Je...
Cette pièce volait...
Littéralement.
On perce les nuages là..
On descend...
Oh nom d'une pipe !
On va s'écraser !
D'ailleurs, une voix métallique me le confirma.
Affolée, elle recommandais aux passagers de ne pas paniquer et de bien s'attacher,
de prendre leurs masques à oxygènes,
et également de fermer les yeux pour les plus sensibles.
Et quelques minutes après,
l'appareil effectuait une plongée encore plus prononcée qu'avant.
M'accrochant à une poignée,
fermement décidée à ne pas lâcher, je me préparais à un choc imminent,
regardant sans ciller le sol se rapprocher.
C'était une île d'ailleurs.
Une petite île.
Oh la la... Si cette pièce volante s'écrase sur l'île,
il faudra des vivres aux survivants.
Si je survis, j'embarque un maximum de ce qu'il y avait comme valises ici.
Je n'eus pas le temps d'y penser plus longtemps que le choc secoua l'appareil.
Je crus que mes bras allaient se détacher de mon buste,
mais je tiendrais bon jusqu'au bout.
Jusqu'à mes dernières forces.
Ou jusqu'à ce qu'une secousse plus violente me fasse lâcher prise
et me projette contre une valise.
Sonnée, je l'étais.
Mais je refermais mes doigts autour d'une poignée,
avant de perdre conscience.
Argh, je déteste perdre conscience !
Je repris lentement conscience.
Je suis oppressée.
C'est une sensation très...
Très physique en fait.
Pas mental.
Je crois que c'est sans doute à cause des multiples bagages,
dérangés durant la descente en piquée,
qui m'ensevelissent.
Je bouge un bras,
douloureusement d'ailleurs,
et arrive à me dégager un peu.
Je respire mieux déjà.
Un tout petit peu mieux.
Armée de toute ma volonté,
je fais le gros dos et réussis à me mettre à quatre pattes.
Je sens les valises qui bougent,
tombant à côté de moi,
lorsque je me redresse.
Ouïlle...
J'ai mal à la tête...
Un mal de crâne lancinant.
J'ai dû me cogner durant ma chute.
Heureusement que les bagages m'ont retenue.
Je crois que sinon,
je me serais fracassé le crâne contre les murs métalliques de la pièce.
Mais tout de même...
Qu'est-ce que ça fait mal...
Serrant les dents,
je regarde autour de moi.
Une faible luminosité éclair la pièce,
provenant d'une fissure dans les murs derrière moi.
C'est un rayon de soleil qui filtre.
Me relevant en vacillant,
j'atteins cette fissure de justesse.
Un coup d'œil pour voir dehors m'apprend qu'il doit être aux alentours de midi.
Et que je suis sur une espèce d'île apparemment.
M'éloignant,
j'atteins la porte que j'avais vu un peu avant de m'évanouir.
J'essaie de l'ouvrir.
Échec.
Un coup de pied dedans,
elle reste désespérément fermée.
Plusieurs autres coups de pieds après,
elle s'ouvre enfin.
Mais maintenant,
j'ai mal au pied en plus d'avoir mal à la tête.
Génial quoi...
Bon,
une fois sortie,
après avoir embarqué trois valises contenant des vêtements et des vivres.
Par vivres j'entends des espèces de biscuit sec et de l'eau.
Je ferme les yeux sous le soleil éblouissant.
Et tousse à cause de la fumée qui entourait la carcasse de la pièce.
Fumée qui était également à l'intérieur,
car c'est la même odeur mais en plus fort.
Je me dépêche de m'éloigner,
traînant péniblement les trois valises derrière moi.
Ces trois valises que j'avais ouvertes,
délestées de leur contenus,
et remplies selon ce que je souhaitais.
Ainsi,
la valise plutôt rouge sombre contenait des vêtements féminins,
qui me vont à merveille (au niveau du style et de la taille approximative),
tandis que la valise gris métallisé contenait les biscuits secs,
et autre nourriture trouvée dans le reste des valises.
Et enfin,
la dernière valise,
couleur bleu électrique,
contenait des bouteilles d'eau ou d'autre liquides.
Tout cela représente un sacré poids mine de rien.
Et ce n'est pas moi,
vêtue d'un chemisier blanc,
sec à présent,
et d'un jean,
qui jouerait les courageuses en disant que c'était rien comme poids.
Mais comme je n'avais personne à qui les confier pour les porter,
je supportais en silence.
Je marchais un long moment,
m'éloignant toujours plus de la pièce,
mes pieds nus s'enfonçant dans le sable chaud.
Mes cheveux,
séchés,
devaient être dans un état pas possible.
Heureusement,
ils protégeaient un peu mes yeux du soleil éclatant.
Après de loongues minutes de marches,
c'est une explosion qui retentit.
Tournant le regard vers la pièce que je venais de quitter,
j'écarquillais les yeux.
Tout est en feu.
Et qui plus est,
je me sens projetée en arrière,
mes doigts fermement crochetés aux poignées des valises.
Une odeur de souffre et de...
De quelque chose d'indéfinissable me chatouille les narines.
Je touche enfin le sol plusieurs mètres plus loin.
Lâchant enfin les valises,
je me met à quatre pattes et tousse.
Je tousse encore et encore,
cherchant à évacuer cette gêne,
cette fumée et cette odeur.
Sans faire gaffe au fait que je n'étais pas seule.