Le Grand Jeu

Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Les alentours de la ville => Discussion démarrée par: Alexander Night le lundi 29 novembre 2010, 18:29:48

Titre: Symphonie en désir majeur [ERIS]
Posté par: Alexander Night le lundi 29 novembre 2010, 18:29:48
La salle bruissait alors que les gens s'installaient dans les fauteuils rouges et rembourés du splendide opéra de Paris. Les spectateurs se pressaient pour assister à une énième version de l'Anneau des Nibelungen de Wagner, dont on disait qu'elle était la meilleure de toutes depuis la toute première représentation. Kyle en doutait, en vérité. Cette fameuse représentation, il y avait assisté à l'époque et l'avait trouvée tout simplement monumentale. Il fallait dire que ça avait été son premier opéra et que le souvenir qu'il avait gravé dans sa mémoire était aujourd'hui impérissable tant il l'entretenait toujours, comme l'homme n'avait pas oublié sa première rencontre avec Eris.

Alors qu'il montait les marches qui devaient l'amener au balcon qu'il avait réservé avec insistance et corruption, Kyle réalisa qu'il n'avait pas eu de signe de la déesse depuis longtemps. Oh, elle s'était sûrement lassée de jouer avec lui, oui. Mais le vendeur estimait connaître suffisamment la divine pour savoir que si elle ne l'avait ni puni ni rejetté malgré sa "défection" relative et son passage dans les serviteurs les plus discrets, c'était qu'elle avait trés possiblement un projet, une idée. Ce n'était pas forcément pour plaire au romain, d'ailleurs. Enfin, qu'importait ? Ce soir était SON soir. L'homme avait annulé tout ses rendez-vous, reporté au lendemain ses rencontres et autres contrats et avait enfilé un élégant smoking de soirée bien évidemment noir, lequel était réhaussé par une ceinture de soie rouge vif et d'une rose du même ton joliment éclose portée à la boutonnière. Notre vendeur avait prit le temps et le soin de discipliner un peu plus qu'a l'accoutumée ses cheveux rebelle et avait troqué son parfum habituel pour une fragance un peu plus marquée.

Un employé le mena au balcon numéro 16, considéré comme l'un des meilleurs de l'opéra. Il ouvrit à Macross et referma doucement alors que celui çi entrait, prenant place dans un des deux fauteuils présents tout en jettant un oeil en contrebas, où les lumières tamisées faisaient briller les parures de diamants et les rivières de perles. Les balcons voisins étaient occupés, mais Kyle avait l'inestimable privilège de ne pas avoir à partager son nid d'un soir et s'en estimait extrêmement chanceux.
L'homme prit donc place dans un fauteuil et darda ses yeux sur la sienne alors que les dernières lumières mourraient doucement, que le lourd rideau s'ouvrait paressement tandis que les premiers accords symphoniques parvenaient enfin aux oreilles. Le spectacle débutait donc.