Le Grand Jeu

Plan de Terra => Ville-Etat de Nexus => Les bas fonds => Discussion démarrée par: Law le mercredi 17 novembre 2010, 23:08:51

Titre: Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le mercredi 17 novembre 2010, 23:08:51
[Pour ne pas changer, j'entame avec une jolie mouzik. Vous ne connaissez pas ? Mais si ! Tout le monde connaît.
http://www.deezer.com/listen-3165461
En particulier le passage final, à partir de 03:13. Allez, on écoute, c'est très à-propos ! :D]



Il est des légendes qu'on ne peut défaire. Des qualificatifs ancrés à jamais dans l'esprit commun, et qui ne sauraient changer du jour au lendemain. Arthur incarnera à jamais l'amour pur, le chevaleresque. Les Russes resteront des buveurs de Vodka. La lame de Samurai sera toujours un outil de combat noble, et les Samurai seront eux-mêmes considérés comme de grands guerriers, appréhendant la mort avec une philosophie qui leur est propre. Hephaïstos sera à jamais un cocu, et Dagobert aura, jusqu'à la fin des temps, sa culotte à l'envers.

En l'occurence, Law est du genre à aimer les réputations. Les bonnes, évidemment. D'ailleurs, son talent de joueur commence à se répandre dans tout Nexus. On entend partout parler de cet imbattable joueur de cartes, de dés, amateurs de jolies filles, et de gros paris d'argent. Il n'aurait jamais perdu. "Jamais ? J'ai entendu dire qu'il avait.." "Non. N'évoque pas cette partie. Le Lieutenant qui la disputait en est mort.". Vous voyez un peu le gus ?

Son établissement de jeu aussi commençait à se faire connaître. C'était agréable, comme établissement. On s'y amusait bien, et si on persévérait, on gagnait toujours. Le patron, un espèce de Dandy aux manières parfois rustres, était souvent aperçu à déambuler entre ses tables de jeu. Il offrait aux gros joueurs une chambre, avec une fille dedans, pour les consoler de leurs trop grosses pertes. Les prémices des casinos modernes. A la différence près qu'ici, tous pouvaient s'y retrouver. Du gros bourgeois avec des bourses pleines à vider, jusqu'au misérable vagabond voleur avec ses deux pièces d'argent qui tente de faire fortune, et repart souvent la queue entre les jambes, nul n'était refusé à l'entrée.

Malgré tout cela, c'était infiniment luxueux. Avec ses lustres bardés de flammes, ses tapisseries, ses moulures et gravures sur le bois impeccablement décoré, aux murs, les quelques peintures raffinées qui ornaient agréablement l'univers de débauche.. et quelques filles en tenue légère, élégante, mais provoquante, mesmérisant les très-friqués pour leur soutirer encore plus d'argent, dans le seul but de remplir les fouilles de leur Big Boss, pourtant déjà assez nanti comme ça.

Ce même grand patron, sur une mezzanine au premier étage, appuyé sur une rembarde, entouré de son larbin Isaac et d'un mastoc garde du corps, toise avec envie tout l'argent brassé dans son imposante maison de jeu, et salue amicalement - hypocritement, plutôt - les quelques clients qui lui adresse un sourire, ou un signe de la main.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le jeudi 18 novembre 2010, 00:50:46
La révolution grondait dans les rues de Nexus. Partout, les rumeurs enflaient, et quelques éclats avaient bel et bien eu lieu. Depuis quelques jours, celle qui se faisait appeler Dana O'Hara n'était plus poursuivie avec autant d'assiduité. De son vrai nom Cathleen Bakaar, elle était plutôt connue, elle aussi, pour être une prestidigitatrice hors pair, et extrêmement demandée, fut une époque, avant qu'elle ne disparaisse mystérieusement... Personne ne s'en était vraiment étonné, à vrai dire, car la rouquine était quelqu'un de très discrète, renfermée sur elle même, sauf quand elle était sur scène : là, elle brillait dans son art, par son sourire, et l'amour de ce qu'elle faisait.

Aujourd'hui, elle avait décidé de prendre un semblant de repos. Elle n'avait eu personne à ses trousses ces deux dernières décades ; elle qui était trop peureuse à l'idée de pouvoir contribuer à la révolution, y trouvait finalement un avantage... C'est donc dans un cadre familier qu'elle décida de prendre une soirée tranquille... Sa besace de cuir, abimée par la course folle de sa propriétaire, pendait pourtant fidèlement à son côté, avec toutes ses possessions. Cathleen ne venait pas pour la fortune - elle transportait bien encore un demi millier de pièces d'or sur elle ! - mais seulement pour le jeu. Et où se cacher au mieux que dans un endroit hyper connu, à la vue de tous ? Car l'irlandaise ne pouvait s'empêcher de continuer à penser ainsi : fuir, se cacher... Et cela risquait de lui coller à la peau un long moment encore !

Il y avait un monde fou dans ce casino, et Cathleen en éprouva d'abord un certain malaise, comme à chaque fois, avant de finalement se laisser entrainer dans les allées, jusqu'aux tables de jeu. Bien entendu, elle se laissa tentée par les tables de jeux de cartes, et s'arrêta au poker. Cathleen rejeta ses cheveux teints en noir par dessus ses épaules, et s'assit, le dos droit, à une place libre. Elle croisa les mains devant elle, sur la table, et attendit que le tour en cour se finisse. Elle demanda l'échange d'une cinquantaine de pièces d'or en jetons, et commença à jouer. D'abord par plaisir, avec une sacrée dose de hasard, mais au fil des parties, elle retint l'ordre des cartes, sans même chercher à les compter... Le plaisir du jeu diminuait, mais cela lui permettait de discerner les tics des autres joueurs, quand ils bluffaient ou non. Bien malgré elle, Cathleen commença à gagner les parties, même quand elle souhaitait les perdre exprès. Seulement, si Cathleen avait cette étrange faculté de savoir bluffer comme une déesse, elle était mauvaise pour mentir quand ça ne concernait pas le jeu lui même. Aussi, elle pouvait parfaitement faire avaler à ses adversaires qu'elle avait un carré d'as, autant elle était incapable de mentir sur des choses aussi futiles que son âge ou son nom... Aussi, quand l'un des joueurs commença à s'énerver sur ses trop nombreuses victoires et lui demanda si elle trichait, la peureuse reprit le dessus, et le "Mais non !" pathétique qu'elle lança ne sonnait pas comme une vérité absolue...

Elle n'y pouvait rien, quand même, si elle avait une trop bonne mémoire !!

Le mauvais perdant leva un poing vers l'irlandaise, qui en tomba de son siège en criant. Tous ces mois n'avaient finalement pas réussi à endurcir la jeune fille. C'est le troisième joueur qui arrête l'homme dans son geste, et invite la jeune femme à changer de table... Sage conseil que voilà ! Cathleen ramassa ses jetons, son sac, et se laissa à nouveau entraînée par la foule... Mais pour aller où, cette fois ? Après une hésitation, elle se posa à une nouvelle table de poker. Le seul jeu qu'elle aimait réellement. Cette fois, elle ferait seulement attention à s'arrêter après un tour du jeu complet...
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le jeudi 18 novembre 2010, 12:47:11
Mademoiselle ?

Quelques secondes plus tôt, le zélé et fidèle laquais, aux ordres de la main de fer qu'était Law, lui avait averti de la situation de la rouquine. Il l'avait observée avec attention, avant de descendre de l'étage où il trônait pour se rétrograder d'un escalier, descendant parmi le bas-peuple, la vermine grouillante et puante qui pullulait dans son établissement, se mêlant à la foule, qui aura tôt fait de s'écarter comme la mer devant Moïse sur son passage, non pas par envie, mais poussés par le garde râblé qui agira comme d'une lame, séparant en deux groupes distincts les vermisseaux qui, aussitôt le Maître des Lieux éloignés, se mêlaient de nouveau, pénible mixtion d'individus qui ne sont, après tout, que des consommateurs abrutis par le Jeu.

Le voilà désormais planté derrière elle, et il l'interpellait. Quand elle se sera retournée, il lui aura prit la main pour l'embrasser, ses lèvres effleurant à peine les doigts. Isaac aura prit soin de libérer la chaise à ses côtés, en demandant le plus poliement possible à son occupant d'aller voir ailleurs si les pâquerettes avaient meilleur goût. Law profitait du siège débarassé pour prendre place.


Tyler Raine. Je suis le propriétaire de ses lieux.


Evidemment, l'homme était des plus propres sur lui. Portant une sorte de costume de style victorien, blanc et noir, avec des fioritures compliqués, et certainement inutiles. Il gratifiait la joueuse d'un sourire qui se veut charmeur, et baisse son attention sur les cartes abandonnées sur la table devant lui.

Y a-t-il un problème ?

Evidemment, la question était plutôt "Voulez-vous bien me dire ce que vous venez faire précisément ici ?" que "Est-ce que mes employés vous importunent ?". Néanmoins, il reste courtois, poli, bien mit, comme un gentil garçon, un commerçant qui ne veut pas que ses enchérisseurs se fassent la malle.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le jeudi 18 novembre 2010, 18:35:43
cathleen était davantage concentrée sur le nombre de tours de jeu qui lui restaient avant de partir, que sur les cartes elles-mêmes. Elle évite les trops bonnes combinaisons pour qu'on l'accuse de tricher une nouvelle fois. Il ne manquerait plus qu'elle se fasse mettre dehors le seul soir de répit qu'elle s'accordait ! Plus que six tours, avant que le jeu n'ait fait un tour complet depuis qu'elle était là. Son regard émeraude se lève régulièrement sur la foule, tant elle craignait que le mauvais perdant de tout à l'heure ne revienne l'importuner : elle aurait partagé de bon coeur sa fortune, s'il ne l'avait pas ainsi menacée ! C'est pourtant quelqu'un qui était tout sauf hostile qui la fit sursauter. Elle sentit une présence dans son dos, qui l'interpela avec une douceur qui la surprit. Cathleen se retourna, et il saisit sa main, agissant avec une galanterie qui n'était pas du tout coutumière pour l'irlandaise en cavale. Mal à l'aise, elle garda une attitude entre l'animal craintif pris au piège et la prestance d'une noble hautaine et froide. Curieux mélange, mais que Cathleen maitrisait de mieux en mieux, au fil des mois où elle n'avait jamais su sur quel pied danser avec les gens qu'elle croisait.

Le dénommé Tyler s'installa à côté d'elle, et la rouquine vit du coin de l'oeil les gros bras autour de lui... Elle paniqua un brin : devait-elle voir là un mauvais signe ? Allait-elle se faire virer, ou remettre aux autorités qui la recherchaient ? Le coeur battant, elle vit Tyler l'observer... Elle fut soudain gênée par le costume qu'elle portait, loin de l'élégance de celui de son hôte. Il fallait dire que ses rares habits avaient eu la vie dure, et qu'elle en avait rarement racheté - ou eu occasion de faire les magasins, sans doute... Cathleen croisa les doigts à nouveau, sans aucune nervosité, gardant un calme olympien. Elle sourit même à la question, avant de continuer sa partie, suivant la mise d'un autre joueur. Son regard revint sur le tenancier de la maison de jeu, et Cathleen fit l'effort d'un sourire, avant de secouer la tête négativement :

- Aucun problème, Messire. Tout se passe bien, du moins, oserai-je l'espérer. J'avoue que votre présence m'interpelle quelque peu... Je vous retourne donc la question : y'a-t-il un soucis pour que vous honoriez cette table de votre présence ?

La tension de la jeune femme était palpable ; elle savait vaguement utiliser sa magie pour allumer la lumière, ou dupliquer des objets... Pouvait-elle l'utiliser pour s'enfuir ? Cathleen ignorait si c'était une bonne idée...
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le jeudi 18 novembre 2010, 18:59:01
Ainsi donc elle jouait la carte de l'élégance. Elle le flattait, un peu, se montrait courtoise, beaucoup. Son attitude ne sent pas la simple peur. Il y a quelque chose de plus profond. Ce n'est pas une simple joueuse attrapée en train de tricher. Law connaît trop bien ce genre de type pour la ranger aveuglément dans cette catégorie.

Un souci ? Si vous me dites qu'il n'y en a pas, alors.. Il n'y en a pas. Disons que je suis entouré d'incapables qui, comme d'habitude, m'ont raconté des conneries.

Une torpeur s'était lentement installée dans l'établissement, au fil des secondes qui s'écoulaient. Si Law descendait ainsi, peut-être allait-il y avoir de l'action ? Les espoirs de la foule retombaient bien vite lorsque le patron fit signe à son garde de s'éloigner, celui-ci faisant des grands gestes, en gromellant tout haut que les jeux devaient poursuivre leur cour sans se soucier des affaires du Boss. Isaac, derrière, prenait frénétiquement des notes sur un carnet, avec le calme d'un pape, et la concentration d'un archer

Vous êtes bonne joueuse, non ? C'est ce que mes.. bons à rien d'employés m'ont dit, en tout cas. Peut-être serait-il possible d'envisager une partie tout les deux ? Je me défends plutôt bien. Et je serais prêt à offrir tout plein de choses intéressantes. De l'argent, certes, mais pas que.

Le type en face d'eux, officiant comme croupier, sent qu'il doit s'affairer à reprendre du service instamment, et reprend toutes les cartes autour de la table pour les remettre en un paquet, un peu tremblant, appréciant sûrement peu que ce soit son supérieur lui-même devant qui il devra animer la partie.

Je peux vous offrir des choses fabuleuses mais, l'encombrant dans tout ça, c'est que.. je ne sais pas ce que vous pourriez me proposer d'intéressant.


Maintenant qu'il s'est prit au défi, le nommé Tyler ne la laissera pas partir. Qu'elle essaie seulement de se défiler, de s'échapper, de dire que ça ne l'intéressait pas.. Elle le regretterait sûrement. Il refuse le "non", sans aucune concession. Le croupier veut distribuer les cartes ; Law l'arrête. Il veut sa réponse d'abord. Elle a sûrement une mise intéressante. Il s'attend à ce qu'elle sorte de sa poche quelque chose d'inattendu, une babiole avec une valeur sentimentale immense, ou un anneau magique, n'importe quoi qui puisse rendre cette partie agréable, plus attrayante que le simple brassage d'argent habituel dans ce genre de lieu.

Il sourit. En général, son sourire ne veut rien dire, puisqu'il est forcé, "commercial". Mais là, non. Son rictus est véritable, authentique. Il ressent déjà le frisson du jeu.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le jeudi 18 novembre 2010, 22:22:24
Bien, au moins Cathleen était soulagée : cette histoire de tricherie éhontée n'était visiblement pas arrivée aux oreilles du patron. Son sourire s'en ressentit, d'ailleurs, car il se fit moins crispé, ses doigts sont moins blancs aux jointures. L'irlandaise tente de se détendre... Ce qui n'est pas une partie aisée à gagner, quand on est en cavale depuis plusieurs mois, toujours sur le qui vive... Il propose une partie, juste eux deux, où il aurait beaucoup à lui offrir... C'est étrange comme cela sonne comme une sentence de mort. Cathleen a la furieuse impression d'être à nouveau prise au piège, finalement, et qu'une réponse négative, une tentative de fuite, se soldera par la fermeture du piège sur sa frêle personne.

- Une bonne joueuse ? Je l'admets, en toute modestie. Mais je ne suis pas ici pour l'argent, Messire Raine, ou quoi que ce soit que vous pourriez qualifier "d'intéressant" - sans vouloir vous offenser de quelque manière. Je ne suis ici que pour passer du bon temps, et me détendre avec quelques parties de cartes. Cela, et rien de plus.

Le croupier ramassa toutes les cartes, et rendit les mises à chaque joueurs. Bientôt, ils ne furent plus que tous les deux, Law et Cathleen, à cette table. La jeune femme trouvait cela un brin gênant, de se retrouver ainsi en tête à tête avec le gérant : cela avait la fâcheuse tendance à attirer les regards vers eux et... La paranoïa de Cathleen la traquée était loin d'être endormie... Histoire d'essayer de se détendre un peu, et de ne pas donner une occasion en or à son futur adversaire de jeu de la mettre dehors, Cathleen fit signe à un serveur et demanda du cidre. Elle sursauta lorsque Law reprit la parole, ne s'y attendant pas tout à fait, pensant que le jeu commencerait tout de suite... Ce qu'elle pouvait lui apporter ? Elle eut une légère grimace, où son nez se fronça, mais qu'elle transforma rapidement en sourire.

- Ne pas dévoiler tout de suite toutes ses cartes. Jouons, nous en reparlerons après, si vous le voulez bien.

Là. Les projecteurs sont braqués sur elle, et Cathleen se détend comme lorsqu'elle doit entrer en scène. Le croupier mélange le jeu de cartes, et rien qu'en le regardant faire, Cathleen sait dans quel ordre elles arriveront. Juste à cause de ses parties précédentes, et les seuls ponts noirs sont les cartes qu'elle n'a pas pu voir lors des quatre derniers tours de jeu. Cela rajoute une petite part de mystère, qui donne un frisson à Cathleen le long de l'échine. On lui donne son verre de cidre, le lève vers Law :

- J'espère trouver en vous un adversaire redoutable, Messire Raine.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le vendredi 19 novembre 2010, 12:22:41
"Eau", eut-il murmuré à son larbin au moment de la commande de sa prochaine adversaire. Ainsi donc, elle acceptait ? La partie s'annonce déjà bien trop facile. Elle ne sait sans doute pas que lui aussi a quelques talents cachés. Être un joueur invétéré vous entraîne à repousser certaines limites du jeu. Il pouvait ainsi se vanter de simuler avec plus ou moins d'exactitude les probabilités de mains, et ainsi, de gains ou de pertes, ce que tout cerveau un tant soit peu habitué peut exécuter sans trop de peine. Mais tout frais arrivé, ainsi, aucune possibilité de calculs ne s'offrait à lui. Il va devoir recourir à une autre technique. Encore moins orthodoxe.

Appelez-moi Tyler.

Elle avait raison de sentir les projecteurs sur elle. Pour Law, le monde est sa scène. Se donner en spectacle c'est son dada, et si elle en souffrait, peu importe : Ce qui lui importait c'est de se montrer, et surtout de montrer sa victoire. Il écrasera de nouveau une courageuse aujourd'hui, et ce devant ces dizaines de spectateurs. Il en frémit, il en bout même. Il en tremblerait presque, si il ne devait pas se montrer exemplaire. Après quelques secondes d'attente, où les doigts de sa main gauche frappaient successivement la table dans une très lente cadence, un verre plein lui était apporté. Il pouvait enfin profiter de l'opportunité de lui rendre le salut de son breuvage, en avalera une gorgée, et le posera à ses côtés. Ses doigts reprennent leurs battements. Il avise le croupier, sèchement.

Distribuez.

Celui-ci s'exécute sans broncher, 5 cartes à chacun.

Je n'aime pas jouer selon des règles communes et établies. Peut-être voudriez-vous jouer selon vos règles ? Je ne vous demande pas de vous plier aux miennes.. Vous y laisseriez quelques plumes, je pense.

Il y a fort à parier qu'elle commence à comprendre à quel genre de joueur elle doit s'attendre. Law pose sa main sur son jeu, dont il n'a même pas vérifié la teneur, et recommence son tapotement régulier par-dessus, fixant avec insistance celle qu'il affronte.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le vendredi 19 novembre 2010, 15:37:36
Elle inclina la tête et leva son verre une seconde fois.

- Et bien, Tyler, vous pouvez m'appeler Cathleen.

Les présentations étaient faites. Et l'irlandaise n'avait même pas pensé à mentir sur son nom ! Pourtant, elle n'en éprouva pas le malaise habituel ; peut-être le fait d'être dans un endroit où elle se sentait comme un poisson dans l'eau... Elle but une seconde gorgée de cidre, et la fraicheur de sa boisson lui fit un bien fou. Tyler se trompait lourdement s'il pensait entamer la patience de la jeune femme en tambourinant la table comme il le faisait. Aussi loin qu'elle s'en souvienne, personne n'avait réussi à lui faire perdre patience ou à l'énerver. Cela aurait pu être un défi intéressant pour le tenancier s'il l'avait su...

Le croupier distribue les cinq cartes, et Tyler ne les regarde pas ; Cathleen non plus, elle sait quelles cartes elle possède - et celles de son adversaire, à une inconnue près... Cathleen pencha la tête sur le côté, intriguée.

- Et bien, j'ai joué à de nombreuses variantes des règles de base du poker... Expliquez moi les votres. Je dois être aussi joueuse que vous, vous savez. Et...

Cathleen s'autorisa un sourire, et son regard pétillait de malice...

- ... Je ne suis pas faite de plumes. Je n'ai donc pas grand chose à perdre.

Elle avait appris l'humour ces dernières décades, quelque chose qui lui avait terriblement manqué en des situations où ça aurait pu lui sauver la mise... Cathleen était assez fière de sa répartie. Ses yeux d'un vert éclatant ne quittent pas Tyler.

- Et j'avoue être curieuse. Les... bons joueurs sont rares. Une carte.

Elle semble enlever de son jeu une carte au hasard, lance négligemment quelques jetons au centre de la table, et le croupier lui en donne une nouvelle. Suite à l'as. L'expression de son visage ne change pas, et elle sait qu'au mieux, Tyler peut avoir un full aux dames. Le jeu a été mélangé de manière à ce que de nombreuses combinaisons de ce genre sortent pour les trois prochains tours. Reste juste à savoir comment le gérant, cet adversaire remarquable, ne souhaite jouer.

- Parlez moi de ces règles spéciales. Elles m'intéressent si elles ne reprennent pas le principe du strip poker ou qu'elles m'envoient dans votre lit. Je suis curieuse, vraiment. Et j'espère que vous allez réussir à me surprendre.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le vendredi 19 novembre 2010, 22:30:20
Honoré, Cathleen.

Lui a eu besoin de mentir sur son nom, mais peu importe : Ce n'est actuellement qu'une futilité. En privé, peut-être lui avouera-t-il la vérité. Il fera tomber le mystère, et lui montrera qu'il a confiance en elle, et elle sera tellement charmée qu'elle tombera à ses pieds. Hm, non, il s'emporte. Avalant une gorgée d'eau, il sourit de nouveau. C'est elle qui lui donne ce genre d'idée, là. Elle abandonne une carte pour en obtenir une autre. Y a-t-elle gagné au change ? Sans aucun doute. Isaac ne ment jamais, il a sûrement dit vrai quand il disait qu'elle manipulait les cartes. Donc, peu importe. Elle pense mener le jeu, il lui montrera qui a le contrôle ici. Law est le Maître, la laisse est toujours en sa possession, avec laquelle sa poigne de fer bride toutes les pensées libertaires, rebelles, ceux qui pensent pouvoir prendre l'ascendant sur lui. Il tapotait. Toujours. Le larbin au nom hébreu disparu quelques secondes, revenant avec une boîte ouvragée en bois, de la taille d'un coffret de Domino. Allait-il changer soudainement de jeu ? Pas du tout. L'ouvrant, le serviteur découvrit au grand jour un impeccable alignement des jetons à la valeur la plus haute du casino.

Votre corps nu devra attendre encore un peu pour se presser contre le mien. C'est après le jeu seulement. Ne soyez donc pas si pressée du contact de ma chair.

Malicieux, il s'accordait un nouveau sourire. Se saisissant d'une dizaine d'entre eux, il les compte, et en repose un.

10. Nous jouerons avec 10 jetons chacun pour toute la partie. Compris ?

Donc, peut-être devra-t-elle reconsidérer la mise qu'elle venait de poser.

Vos jetons valent, disons, 10. Ca veut dire que sur la partie, vous pourrez perdre, au maximum, 100 pièces. Moi, mes jetons valent 10 000. En somme, si vous gagnez la partie, c'est 100 000 pièces qui vont dans votre poche.

Attrayant, non ?

Le gagnant obtient le contrôle physique total de l'autre pendant 12 heures. Si vous gagnez, vous remportez les 100 000, plus tout mes subordonnées, c'est à dire mon Adjoint qui sait tout faire, ainsi que mes gardes du corps, et le reste de mon personnel servant. Vous aurez accès à tout mon bar à volonté et pourrez m'utiliser pour aller faire vos courses, me battre à votre place, aller casser les os de votre ancien amant qui vous a trompé. 12 heures. Mais si c'est moi qui gagne.. Je ferais ce que je veux de vous. Disons, pour vous rassurer, que je ne vous toucherais pas sexuellement, sauf si c'est votre volonté, mais je crois constater que ce n'est pas le cas. Vous acceptez ?

De toute façon, elle est lancée maintenant. Le défi lui paraîssait terriblement excitant. Quitte ou double. La jouissance d'un petit empire commercial ou la Honte suprême. Les regards étaient tous braqués sur elle, ils attendaient sa réponse.  Quant à Law, il posait autant de jetons qu'elle en a posé plus tôt (Disons 3, si ça te va ?), ce qui porte le nombre de ses jetons à 7. Le croupier attend, Law fait un geste négatif de la main.

Servi.

Il n'avait toujours pas regardé son jeu, et pourtant, n'y changeait rien. Il faisait exprès de perdre ?
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le samedi 20 novembre 2010, 15:52:04
Cathleen Bakaar la magicienne n'était pas de ce genre de femme que l'on attirait avec de l'argent et des promesses en l'air. L'irlandaise était plutôt terre à terre, et se contentait des petites choses de la vie. Quand elle disait ne venir que pour s'amuser et se détendre, elle avait fait preuve là de cette habituelle naïveté si touchante et si agaçante en même temps, qui était pourtant sa véritable nature. D'ailleurs, quand Tyler reçut sa boîte de jetons et lui lança cette phrase malicieuse, Cathleen ne put s'empêcher de piquer un fard de tous les diables : il était si facile de la gêner à ce niveau là... Pourtant, malgré le rouge qui continue à colorer son visage adorable, la rouquine reprend un semblant de sérieux. Dix jetons, alors qu'elle vient d"'en lancer trois. Et bien ! Tant pis, ce qui est fait est fait. Elle garde donc sept jetons et met les autres qu'elle possède de côté. Et si elle n'est toujours pas intéressée par la richesse, il fallait avouer quil y avait de quoi être impressionnée par la somme que cet homme était prêt à perdre "juste pour pimenter la partie".. Sans parler de l'enjeu ! Cathleen en eut la chair de poule, et son regard se posa tout autour d'elle : tout ça, tout ce petit monde, à ses pieds durant douze heures.

Cela terrifia Cathleen. Purement et simplement.

Et tous les regards braqués sur elle, avides, impatients, malsains, achevèrent de refermer le piège sur la fragile petite proie qu'elle était. Du feu courait dans ses veines alors qu'elle avait l'impression d'être congelée sur son siège. Et en dépit de l'absence totale de fierté chez elle, Cathleen finit pourtant par hocher la tête, d'un geste trop sec, trop rapide... Et qui trahissait la pression qu'elle venait d'accepter sur ses épaules. Elle est sur le devant d'une scène sur laquelle est montée un échafaud, et la guillotine n'attend plus que son cou. Cathleen frissonne et pose d'ailleurs la main sur sa nuque, essayant de masquer son geste en renvoyant ses cheveux en arrière.

La joueuse en elle - la magicienne, Zatanna ! - reprit le contrôle de la situation.Un sourire finit par étirer ses lèvres pulpeuses, même si son regard émeraude reste terne.Cathleen annonce, en retournant ses cartes en dominos, sa suite. Son sourire ne change pas sur sa bouche, car elle sait que la suite va être plus ardue. Deux ou trois tours de bonnes combinaisons et... Plus rien. Ce sera à celui qui bluffera le mieux. L'enjeu est trop important pour que Cathleen ne perde. Tyler aura réussi à lui mettre la pression au jeu : homme admirable ! Les longs doigts fins de la jeune femme tremblent un peu, alors que le croupier distribue une nouvelle main... Qu'elle va regarder, cette fois, avec un sourire tendre. Une Dame, et un Carré de deux. Le Deux de Carreaux était sa carte fétiche, et la voir à un curieux effet apaisant sur l'irlandaise, même s'il est le symbole des deux frères protecteurs qu'elle a perdu ; l'un est mort, l'autre... Elle ne sait pas, et prie pour qu'il soit encore en vie et en sécurité quelque part. Elle repose son jeu, boit une gorgée de cidre et se concentre à nouveau sur Tyler.

- Mille excuses, je ne devais peut-être pas regarder mon jeu ?

Elle lança deux jetons sur le milieu de la table.Avec les sept gagnés au tour précédent, il lui en restait à présent douze. Elle devait pourtant l'inciter à en gaspiller quelques uns, juste pour espérer survivre pendant les donnes qui seront mauvaises...

- Servie.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le dimanche 21 novembre 2010, 11:54:32
Le prétendu Gentleman (Du moins, quand il est de bonne humeur) la vit accepter le défi avec plaisir. La partie allait prendre cette tournure intéressante, inédite, celle qui asservirait sans aucun doute cette présomptueuse qui pense réellement pouvoir gagner. Elle n'a donc rien compris. Mais Law se chargera de lui apprendre ! Il vide une bonne moitié de son verre. Il est important qu'il soit concentré pour la suite. Il n'a que faire de son état d'esprit, à elle : il est bien trop concentré sur les milles tortures qu'il pourra lui faire subir. C'est maintenant la hâte qui le gagne, tisse une épaisse toile dans ses pensées. Oui, il a hâte de punir l'affront.

Elle abat ses cartes. Il perd. Il semble terriblement contrit, le pauvre riche, pinçant ses lèvres dans une moue désolée, qu'il s'impose à lui-même. Est-ce que quelqu'un est vraiment dupe de ce manège ? Il fait le mauvais acteur, exprès. Un tragédien grec ne l'égalerait même pas dans cet art de forcer jusqu'à la caricature ses sentiments et émotions. Il aime surjouer. L'ironie.. Le sarcasme.. La moquerie. Oui, voilà, en quelques sortes, il se gausse d'elle, qui croit prendre une longueur d'avance. L'étau se referme. Une nouvelle main est distribuée, et il l'accueil sans broncher. Réunissant ses cartes sous sa main, il tapote encore dessus.


Hm. À ce rythme-là, je vais bientôt me retrouver sous vos ordres. Vous en frémissez, vous aussi ? Vous êtes en train de penser à tout les outrages que vous pourriez me faire subir. Me violer, entre autre. Ne soyez pas trop impatiente, les gens vont s'apercevoir de quelque chose, Cathleen. Oui, vous pouvez regarder votre jeu.

Mise ? Il monte. Il monte terriblement. D'ailleurs, il se retrouve sans rien : Il vient de jeter ses six jetons dans le tas. Avisant avec un sourire sa partenaire de jeu, il finira par la questionner.

On suit ou on se couche ?

Et évidemment, poussée par son mental, qui lui dicte une attitude sûre d'elle, sûre de gagner, sûre qu'il n'a pas les cartes nécessaires pour la battre, elle suit, rajoutant les quatre jetons qu'il manquait à sa mise pour égaler celle du Dandy. Le croupier semblait contrarié de la liberté que prenait son patron dans le jeu, celui-ci le rassurera aussitôt.

Servi aussi.

Il lui laisse l'honneur d'abattre ses cartes. Un carré. Honorable, plus qu'honorable. Au tour de Law.
Quinte Flush.
Equation impossible selon les savants calculs de Cathleen, qui lui donnaient une main bien moins chanceuse que cela. Même dans les "parts d'ombre", il n'était laissé nulle possibilité à une telle abherration. La seule solution ? Il trichait. Le croupier n'était sûrement pas au courant, vu la mine abattue qu'il affiche. Le pauvre, il aurait dû rester chez lui ce matin. Il a plus de pression sur ses épaules que Cathleen et Law réuni. Ce dernier élèvera la voix.


Ma pauvre dame. Chance semble de mon côté ce soir.
Et, empochant ses 12 jetons, il ajoutera :
A moins que ce ne soit pas de la chance. Mais cela, c'est impossible à prouver. A moins de compter les cartes, ce qui est strictement interdit dans les établissements de jeu, et en particulier dans le mien. Pourquoi en particulier ? Parce que de tout les dirigeants de maison de jeu, je suis le moins tendre. Je me demande ce que pourrais dire la justice si j'annonçais avoir gardé en captivité un tricheur. Oh, elle ne dira sûrement rien. Surtout avec un petit peu d'argent passé sous le manteau. Non, le pire pour ce "tricheur" en question, ce serait que ce ne soit pas un citoyen aussi "normal" que les autres. Et que donc, personne ne s'aperçoivent de sa disparition.. Et que les autorités ne veuillent même pas se charger de la rechercher, parce qu'après tout, des gens qui disparaissent, ça arrive. Alors on ne saurait plus rien de ce tricheur, et croupirait dans mes geôles pendant plusieurs jours, voir semaines. Et si ce tricheur était une jolie jeune femme avec un minois à faire fondre le plus endurci des prêtres, de magnifiques cheveux atypiques dans la région, et une attitude qui chatouille ma curiosité.. Là, là.. Qui sait ce que pourrait lui arriver.

Pause. Il jauge l'effet produit chez l'adversaire. Il se détend soudain, s'étirant, torse bombés, bras en l'air, avec une expression de plénitude ancrée sur le visage.


Heureusement que personne ne compte les cartes ici. Et donc, personne ne peut dire si les probabilités étaient réellement de mon côté ou non, n'est-ce pas ?

Elle était dos au mur. Pire, dans une fosse, trou humide, sombre et étroit où le Boss se complaisait à verser du ciment liquide pour figer sa partenaire dans sa culpabilité, à jamais. Soit elle admettait son "talent" interdit, et il mettait à exécution ses menaces, où il pourrait la séquestrer à loisirs le temps qu'il voudra. Soit elle continuait la partie, affrontant un manipulateur de cartes on-ne-peut-plus doué, et ainsi être quasiment sûre de perdre, sauf erreur de sa part - ce qui reste aussi peu probable que ses chances d'avoir la quinte flush qu'il venait d'aligner, c'est à dire, impossible -, et espérer qu'il ne soit pas trop méchant sur les 12 prochaines heures, avec cet "interdit sexuel" dont il s'est lui-même frappé. Il rend ses cartes au croupier.

Nouveau paquet. Vous mélangez bien. Et vous distribuez.


Une nouvelle fois, l'exécutant obéit, avec tout le calme que sa fonction exige. Il ne reste que 8 jetons à l'Irlandaise, 12 à Law. Celui-ci en jette 3. Il va la tuer, en trois tours.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le dimanche 21 novembre 2010, 21:21:00
Si Cathleen ne se sent déjà pas en confiance à cause de cet enjeu si important, le cirque que lui offre Tyler augmenta d'un cran la tension qu'elle ressentait. Quelque chose clochait, mais quoi ? L'irlandaise caressa du pouce le deux de carreau toujours face caché, essayant de trouver en sa carte fétiche un réconfort qui ne viendra jamais.

"Hm. À ce rythme-là, je vais bientôt me retrouver sous vos ordres. Vous en frémissez, vous aussi ? Vous êtes en train de penser à tout les outrages que vous pourriez me faire subir. Me violer, entre autre. Ne soyez pas trop impatiente, les gens vont s'apercevoir de quelque chose, Cathleen. Oui, vous pouvez regarder votre jeu."

Cathleen rougit violemment, une fois de plus - c'est toujours le cas quand on lui parle de sexe, de toute façon... Puis la gêne remplace le malaise qui ne cesse de l'envahir. Ses mains tremblent, malgré tous les efforts qu'elle fournit pour que cela passe inaperçu... Effort terriblement vain, hélas pour elle. Elle retourne son carré de deux dont elle est si fière, mais qui n'arrive même pas, finalement, à calmer cette terreur qui sourde au creux de son estomac.

Quinte flush.

Cathleen ne fait rien pour cacher sa surprise, d'un simple sourcil qui s'arque. Ses yeux, eux, trahissent totalement la peur panique qui maintenant, a complètement pris possession d'elle. Le lapin pris au piège, et qui le sait ; pire : elle sait que quoi qu'elle fasse, elle est fichue. Avant même que Tyler Raine ne lui fasse son petit discours : si elle l'accuse de tricherie, elle devra admettre avoir une mémoire inhumaine ; si elle refuse de finir la partie, Dieu seul sait ce qu'il adviendra d'elle.


Une pointe d'admiration vient pourtant teinter ses yeux émeraudes un bref instant : elle n'a strictement rien vu. Ni quand il a triché, ni comment il l'a fait. Admirablement terrifiant. Le discours qu'il lui sort, sur le sort peu enviable qu'il lui réserve si elle dit quoi que ce soit, finit de murer le piège dans lequel elle est déjà. Foutue. Complètement foutue. Pire : il sait qui elle est. Foutue teinture noire bon marché qui ne résiste pas à une petite averse ! Cathleen inspire profondément, et ferme les yeux en signe de résignation à mesure qu'elle expire tout aussi lentement. Elle a perdu, elle le sait, mais elle ne peut pas arrêter de jouer.

"Dieu me garde."

- Je suppose, oui...", commence-t-elle pathétiquement. "Compter les cartes... Il faut pouvoir rester extrêmement concentré pour y arriver, je pense..."

Ce qu'elle n'était absolument pas en cet instant. Même sa défense restait pitoyable et médiocre. Elle n'avait même pas l'énergie du désespoir pour l'aider. Cathleen voudrait disparaitre, mais elle n'y arriverait pas, hein ? Elle était trop terrifiée pour réussir le plus basique de ses tours de cartes... Alors fuir ? Cathleen eut l'impression qu'on rajoutait un autre mur épais de briques autour de la prison qui renfermait le piège dans lequel elle s'était jetée. Pire : elle ne pouvait même pas "dévoiler" ses cartes. Le croupier prit un nouveau paquet de cartes, et la jeune femme avait à présent la tête d'une condamnée. Elle n'avait pas regardé l'homme battre les cartes, mais avait une vague idée de ce qu'elle pouvait avoir. Son esprit s'embrumait doucement : à quoi bon ? Elle pourrait avoir une Quinte Flush Royale, ça ne changerait strictement rien. Elle jeta quatre jetons et se débarrassa de deux cartes - juste histoire de faire quelque chose, de s'occuper les mains... Dieu ! Elle aurait tellement voulu se recroqueviller sur elle-même et faire la chose qu'elle faisait le mieux : pleurer jusqu'à l'épuisement... Et vu comme Tyler avait entamé ses nerfs, nul doute que le sommeil serait venu rapidement.

Bizarrement, elle savait qu'elle n'arriverait pas à dormir ces douze prochaines heures... Voire plus. Foutue pour foutue, elle finit son verre de cidre d'un seul coup, et en commanda un autre. Cathleen n'a pas l'intention de s'enivrer, elle est bien trop sage et raisonnable pour cela. Ce qui se passe à cette table l'indiffère, finalement... Savoir que malgré tous ses efforts elle va perdre est aussi frustrant de savoir quelles sont les cartes qui vont sortir. Quittant des yeux son adversaire, elle regarde les autres tables. Elle voit une femme, voler quelques jetons ; un très mauvais tricheur à une table de poker plus loin ; et plein d'autres petites choses. Sans s'en rendre compte, le seul bruit qui parvient à ses oreilles, dans ce casino bondé et bruyant, est le martèlement des doigts de son adversaire. L'irlandaise finit par le regarder à nouveau. Les cartes ont été ramassées, il a empoché les jetons ; plus que 4 en possession de la jeune femme. Elle lance un regard à moitié désespéré à son adversaire, alors que de nouvelles cartes sont distribuées. Et si l'intention de Tyler était de l'achever en trois tours, Cathleen déclare forfait avant même qu'il ne soit en possession de son jeu :

- Tapis. Mes quatre derniers jetons sur cette partie. Je sens que la chance pourrait être de mon côté...

Manière élégante de déclarer forfait, n'est-ce pas ? Cathleen n'en pouvait tout simplement plus de toute cette pression sur ses frêles épaules. C'était bien trop pour elle. Elle était foutue, elle le savait, et elle voulait en finir au plus vite.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le dimanche 21 novembre 2010, 22:34:43
Ses poings se refermaient, il insuffle un courant d'air qui le gonfle dans son orgueil. Il la sent enfin. Entre ses mains, impuissantes. L'objet n'est jamais plus soumis que quand il est conscient de sa condition, et de son immuabilité. Law croit à la destinée, quand c'est lui qui la forge. Il n'a plus qu'à la cueillir, tendre la main pour la prendre, elle est mûre comme elle ne l'a jamais été. A-t-elle seulement déjà ressentie, comme ça, qu'elle n'avait plus aucun contrôle sur ce qui se déroulait sous ses yeux ? Pis, n'a-t-elle jamais donné son corps comme elle vient de le faire ? Non, sûrement, non. Il tenait la corde qui la suspendait au-dessus d'une vide mortel, mais cette même corde était solidement nouée autour de son cou.

C'était exquis. Prodigieux. Et, pour lui, sensuel, excitant. Ses pensées tournaient à une vitesse impressionnante dans son crâne. Lui non plus n'écoute plus ce qui l'entoure, le temps de savourer sa victoire. Si une personne ici était sensible aux ressentis internes des autres, elle aurait été secouée de décharge de bonheur.

Enfin, il se reprend quand une nouvelle main arrive enfin. Elle mise, il mise aussi. Exécution rapide, alors qu'elle n'est plus au jeu. Lui non plus, il est encore dans son extase spirituel. Il gagne, ayant exécuté de nouveau un petit coup de triche. Le bluff n'était même plus nécessaire, Law pouvant aligner les cartes qu'il veut. Une donne neuve est posée sur la table par le croupier. Cathleen mise tout ce qu'il lui reste.
"-Tapis. Mes quatre derniers jetons sur cette partie. Je sens que la chance pourrait être de mon côté..."
Cette annonce.. Et ce regard, qui, dans l'inconscient de Law, le traduit par une supplique, une imploration à sa bonté. Exquise prière résonnant comme un appel à la clémence du Seigneur.
Tout retombe.
Il n'a plus l'excitation, ni la sensation de pouvoir. Il éprouve de la compassion pour cette jolie fille qu'il a meurtri. Les plus observateurs auront pu déceler, dans son expression, une mine désolée, avant qu'il ne se reprenne avec un sourire désinvolte, méprisant.


Laissons tomber.

Il fera une jolie petite pile, très ordonnée, avec les 6 jetons de Cathleen en main, et la fait glisser sur la table pour lui rendre. Il fera de même avec ses propres jetons, ceux qui valent une fortune, sauf un qui reste dans sa main.Le tout finit juste devant l'irlandaise.


Tenez. C'est cadeau de la maison.

Son postérieur quitte son siège. Il fait volte-face, se retourne vers l'assemblée, son "public" du soir.

Mesdames et Messieurs, le spectacle est terminé. Cette demoiselle et moi-même allons finir dans des lieux plus privés. Mais ne vous inquiètez pas, elle en ressortira indemne !

Quelques petits rires (sans doute forcés) s'élèvent. Law s'avance, repère une jeune femme, assez jolie et élégante, et lui offre le jeton de 10 000 qu'il gardait avec lui. Il exécute un fin clin d'oeil, puis se retourne vers Cathleen.


Suivez-moi, s'il vous plaît.

La partie était donc définitivement interrompue, personne n'aura pu constater la défaite écrasante que s'apprêtait à asséner à sa belle adversaire. Le garde du corps s'occupe de faire s'écarter la foule pour laisser passer Law et sa captive, quand à Isaac, il se rapproche d'elle pour lui poser une main dans le dos, l'autre l'invitant poliment à suivre le Maître des lieux, qui file dans le fond de la salle pour monter un escalier. Son attitude n'a rien du gentil guide qui te montre le chemin : Il souhaite simplement être sûr qu'elle ne puisse pas s'enfuir. Elle est donc toujours bloquée, et obligée de se plier aux règles dictées. De plus, quelle disgrâcieuse manière de se conduire que de vouloir s'enfuir ainsi, à ce moment précis, alors que le Cruel a fait preuve de magnianimité envers l'oiseau qu'il tenait pourtant en cage ?

Isaac la conduisit ensuite par un petit couloir, et lui fit passer l'entrée d'une salle ouverte, refermant après elle la lourde porte de bois. Law y était.

Le décor avait de quoi l'achever. Une chambre.

Une chambre luxueuse, agréable, ce genre de chambre dont on pourrait se demander combien de temps il faudrait passer à une table de poker pour pouvoir s'en payer une nuit. Elle n'était pas spécialement grande, mais on y respirait une petite arôme de faste. Le prix avait dû y mettre mit, au vu des tapis, motifs exquis, lampes hors-de-prix, tapisseries fines.. Et évidemment, un matelas où pouvait se tasser, au moins, un couple avec leurs quatres gosses. Law était appuyé contre un mur. Il avait volontairement choisi une chambre pour garder une sorte de contrôle psychologique sur elle.


Asseyez-vous sur le lit.

Posté à côté de la porte, elle ne pouvait décemment plus s'échapper. D'autant plus qu'il n'avait plus l'air vindicatif, désormais.

Pourquoi ai-je fait ça ? Dites-le moi, Cathleen. Pourquoi vous ai-je sorti de là ?
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le lundi 22 novembre 2010, 13:51:39
Laissons tomber.

La phrase chute comme un couperet dont le fil s'arrête juste au-dessus de la nuque de Cathleen. Si elle n'était pas aussi désemparée, l'irlandaise aurait pu penser : "Sauvée !" Seulement, elle sait que ce n'est pas le cas. Il lui rend ses jetons, et lui donne les siens, avec un "cadeau de la maison" qui finit de l'achever. Cathleen n'arrive pas à le regarder, honteuse de la situation dans laquelle elle s'est fourrée toute seule. Ce serait sans doute inutile de refuser la boîte de jetons ; elle ne le remercie pas non plus, d'ailleurs, se contentant de ranger le tout dans sa besace élimée. Elle le voit se lever, du coin de l'oeil, saluer son public, et l'irlandaise le regarde au moment où il l'invite à le suivre. Le coeur battant, elle sent une main dans son dos, tel un énorme boulet qui signe définivement la fin de tout espoir de fuite, si tant est qu'elle en avait encore un peu... Visage fermé, son champ de vision ne va pas plus loin que ce dos, devant elle, celui de son bourreau, qui finit pourtant par être plus rapide qu'elle ; "heureusement" qu'elle avait un guide.

Les jambes de Cathleen menacent de l'abandonner à chaque pas tant elle tremble et qu'elle sent ses forces l'abandonner peu à peu. Le couloir étroit à tout du couloir de la mort... Tête baissée, ses cheveux d'un roux foncé tombent autour d'elle comme un rideau qui la coupe du reste du monde, comme si cela suffirait à la réveiller de ce cauchemar. Une porte qui grince à peine est ouverte sur une pièce très éclairée. Elle aurait pu s'extasier sur le luxe de cette...

Chambre. Sans qu'elle ne puisse plus lutter, les yeux de Cathleen s'embrument de larmes qu'elle retient encore. La porte se ferme dans son dos, la laissant seule avec son tortionnaire. Comment appeler autrement l'homme qui lui demande de s'asseoir sur le lit ? Elle n'a pas le choix : elle a joué, elle a perdu, et l'enjeu n'a pas été annulé. Chaque pas qu'elle fait lui semble une véritable épreuve en soi, une torture de plus. Yeux fermés, elle finit par se laisser tomber assise, droite, sur le matelas moelleux. Elle est glacée jusqu'à la moelle... Frissonne... Et il lui demande :

Pourquoi ai-je fait ça ? Dites-le moi, Cathleen. Pourquoi vous ai-je sorti de là ?
- Je l'ignore, Messire. Je n'en ai sincèrement aucune idée", finit-elle dans un murmure.

Cathleen finit par essuyer ses yeux avant de les lever vers Tyler.

- Dites moi pourquoi vous l'avez fait. Vous n'avez pas l'air d'un homme à avoir le coeur sur la main. Et... Dites-moi ce qui m'attend pour ces douze prochaines heures, s'il vous plaît.

Elle parlait de ce délai, mais elle se doutait bien qu'il ne s'en tiendrait sans doute pas. Avant de le laisser répondre, elle se leva brusquement.

- Je vous assure que je ne comptais pas les cartes. J'ai juste une excellente mémoire visuelle qui me permet de savoir dans quel ordre elles sont. Je pourrai travailler dans votre établissement de jeu, si vous le souhaitez : je sais que vous avez triché, mais je ne saurai pas dire quand ni comment. Je porte de graves accusations, j'en ai conscience... Je ne peux pas me vanter d'être particulièrement intelligente, mais je ne suis pas totalement dupe. Mais je pense pouvoir être bonne croupière, repérer les tricheurs...

Le tout sur un ton qui le suppliait de ne pas lui faire de mal.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le lundi 22 novembre 2010, 17:18:54
Il faisait preuve de patience, qualité dont il s'en savait pas possesseur, pour entendre sa défense, fort maigre à son sens. Il avait perdu de sa vigueur au combat, de son esprit guerrier. Cette fille ne lui inspirait pas de la tendresse, mais de la pitié. Elle était neutre à ses yeux, et c'est sans doute le mieux qu'un humain puisse espérer quand il se trouve en sa présence : Ne rien soulever en lui, ni de l'attirance, ni de la haine.
Mais Law ne saurait garder cet état d'esprit passif très longtemps.


Restez.. assise. Et appelez-moi Law.

Un ton impérieux, ça se travaille longuement, car donner des ordres, c'est bien, encore faut-il savoir les donner. Son esprit naturellement dominant lui donne un certain talent pour faire appliquer ses directives par le simple son de sa voix.

Vous ne comptiez pas les cartes ? Alors donc vous êtes une personne formidablement chanceuse. Désolé, Cathleen, mais pour moi, vous n'êtes rien de plus qu'une coupable. Une coupable de triche, dans MON établissement de jeu.

Il pose un pied à plat contre le mur, ses bras se croisaient. Il la fixait, comme le reptile, avant de fondre dans un éclair implacable pour percer de ses crocs la chair de sa bien malheureuse proie.
Mais lui restait calme.


Les douzes prochaines heures, vous les passerez ici, coincée dans cette chambre. Je dois vous punir, en quelques sortes. Mais je n'ai pas tellement envie d'être sévère - cela ne saurait tarder -... Mais imaginez les réactions des gens si ils vous voyaient sortir. Je passerais pour un faible. Alors que là, ceux qui sont présents ce soir doivent penser que je suis, comme l'on dit dans les rues, impitoyable. En quelques sortes, je vous suis reconnaissant. Une légende, ça se travaille. Je colporte des rumeurs à mon égard pour me forger un personnage, et grâce à vous je viens de faire, disons, une démonstration. Et puis, la partie fut très courte, mais je l'ai appréciée quand même. En conséquence, je vous grâcie.

Elle devait être la première personne à entendre ça de sa bouche. Law se détache de son rôle de pilier mural, exécute quelques pas dans la chambre, sans réelle direction, allant, venant.

Vous avez cette chambre pour vous toute seule cette nuit, donc, et demain matin je vous libère, mais pas avant. C'est la seule condition que je vous impose : Rester ici. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, un repas, une couette en plus, à boire, ou même un peu de compagnie, il suffit de taper à la porte, un garde viendra s'enquérir de vos besoins. Quand vous partirez, nul ne devra savoir un seul mot de l'entretien que nous sommes en train d'avoir. Si mes renseignements m'apprennent que vous avez parlé de l'absolution que je vous accorde.. Je vous retrouve, vous torture, vous viole, et vous tue.

Tiercé dans l'ordre. La douleur, la souillure et la mort.

En revanche, si.. comment dire.. Si vous ne me détestez pas après cette période, je serais ravi de vous accueillir ici de nouveau. Après tout, vous avez des jetons d'ici à dépenser. Je vous impose quelques conditions, cependant. Vous ne plumez pas mes joueurs jusqu'à l'os, vous ne misez jamais de grosses sommes pour ne pas vider ma banque, et si vous repérez un tricheur, ou un croupier malhonnête, vous le balancez. Si vous respectez ça, je vous offrirais tout le cidre que vous voudrez, et une chambre vous sera même réservée si vous ne savez pas où dormir. Quant à un emploi.. Je ne cherche pas d'employé dans cet établissement. Des prostituées pour ma maison close, oui, mais je ne crois pas que ce soit dans vos capacités. Hm.. Attendez. Vous seriez sexy avec un bel uniforme de croupier..

Ca y est. Son esprit commence à dériver vers le stupre. Le désir animal, purement sexuel, germe dans ses pensées. Il se mord la lèvre inférieure, et pose sa main sur la poignée.

Bon. Je vais vous laisser maintenant. Je ne sais pas ce que je ferais cette nuit, et donc, je ne sais pas non plus où je serais demain matin. Alors nous n'allons peut-être jamais nous revoir. Vous voulez me dire quelque chose avant je ne partes ?
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le lundi 22 novembre 2010, 23:36:39
L'ordre tétanisa l'irlandaise, qui n'eut pas d'autre choix que d'obéir. Ses fesses retombèrent avec légèreté sur l'édredon moelleux, alors que ses yeux émeraudes restent rivés sur Ty... Law, ne les détournant qu'à l'accusation de tricherie contre laquelle il semblerait qu'elle ne puisse rien... Qu'est-ce que ça aurait été s'il savait qu'elle était prestidigitatrice ? Cathleen secoua la tête : il savait qu'elle était poursuivie par un ordre censé être très secret ; il devenait évident qu'il connaissait Zatanna... La jeune femme n'avait pas déjà beaucoup de jugeote, mais là, elle avait totalement épuisé son stock d'idées. Se retrouver confinée dans une chambre n'a bizarrement rien d'une punition pour Cathleen, celle qui a une peur panique des foules et des grands espaces. Alors elle hoche la tête à l'annonce de sa sentence, comme si de toute façon, elle avait le choix, ou ne serait-ce que le droit de la contester.

Pourtant, il y a toujours cette boule glacée dans l'estomac de Cathleen, et cette terreur qui continue à lui tordre les entrailles. "Je vous gracie"... Ca sonnait comme une nouvelle menace. Elle en frissonne, et lève les yeux lorsque Law reprend la parole. Elle aura le droit de partir demain matin. Mais ? Mais si elle parle, elle aura intérêt à se suicider avant qu'il ne lui mette la main dessus. Les tremblements recommencent à la secouer, de nouvelles larmes envahissent son regard terrifié. Cet homme est d'une délicatesse monstrueuse, mettant juste ce qu'il faut de menace dans des paroles prononcées d'une langue de velours. Deux larmes roulent, une sur chacune de ses joues, lentement. Cathleen voudrait lui rappeler qu'elle n'est pas intéressée par l'argent, juste par le jeu. Les cartes, c'est sa vie, elle n'a jamais eu que cela, après tout, pour passer le temps, pour se détendre et s'amuser... Contre sa vie et la préservation de sa virginité, elle était prête à mettre à son service son sens de l'observation, et plusieurs fois s'il le voulait. Il ne lui proposait pas d'emploi, mais le regard lubrique qu'il lui adressa lui fit détourner ses yeux toujours humides, et rougir ses joues qui devinrent brulantes. Et bien ! Il ne l'avait jamais vue sur scène, seulement vêtue d'une veste en queue de pie, d'une chemise, d'un shorty et de base résille... Les mains de Cathleen serrent le drap, craignant un instant qu'il ne revienne sur sa sage décision.

Mais non, il annonce son départ. Cathleen ne respirera mieux que lorsqu'il sera parti. Alors elle secoue la tête négativement. Non, elle n'a rien à dire, et en réalité, elle ne souhaite jamais le revoir. Cathleen entend la porte se fermer, mais elle ne peut s'empêcher de vérifier qu'il est bien parti. Et voilà : c'est parti pour douze longues heures de solitudes. Chaque chose en son temps. Cathleen serait bien incapable de manger quoi que ce soit, où de faire mumuse avec ses cartes ; alors elle commence par ce qu'elle sait faire de mieux : elle prend l'un des coussins, le serre tout contre elle et y enfouit son visage, où elle va pleurer, longtemps, longtemps...


***

Cathleen passera toute la nuit assise sur le lit, les jambes repliées, serrant un coussin tout contre elle, les yeux rivés sur la porte, terrifiée à l'idée qu'un Law ivre ne décide de revenir sur sa décision. Il avait parlé de maisons closes... Le pire cauchemar de Cathleen... Mais rien, ni personne, ne viendra la déranger. Elle est épuisant, tant physiquement que mentalement, mais ne fermera pas l'oeil un seul instant. Un garde finit par frapper à la porte pour la guider jusqu'à la sortie. Pour la première fois de sa vie sans doute, Cathleen chérit l'extérieur qu'elle craignait tant.

***

Le soir, tout pourrait porter à croire que Cathleen serait à l'autre bout de Terra, où qu'un heureux hasard l'aurait fait traverser un portail qui lui ferai gagner la Terre de ses parents, et l'envoyant toujours plus loin de Law. Non, Cathleen est restée sur Nexus et le soir, elle regagne même le casino de son diabolique tortionnaire. Des gens de la veille la reconnaisse, malgré son accoutrement ô combien différent.

Il la voulait en croupière sexy ? Cathleen a sorti l'un de ses costumes de Zatanna (http://knightreaver.deviantart.com/art/Zatanna-155968877?q=boost%3Apopular+zatanna&qo=106). Haut de forme sombre et impeccable, chemise qui ne cache rien de sa généreuse poitrine - contrairement à la veille où elle était comprimée dans des bandelettes - une veste en queue de pie qui lui tombe jusqu'aux genoux, une culotte noire, des chaussures à hauts talons... Et pas de bas résille, puisqu'elle n'en a plus un seul dans un état potable. Contrairement à la veille, Cathleen semble animée d'une confiance en elle terrible. A l'intérieur, elle reste pourtant ce lapin terrifié par tous ces regards sur elle.

En tout cas, une chose est sure : ce soir, elle ne se fera pas avoir.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le mardi 23 novembre 2010, 00:08:25
Il était donc tout simplement sorti, sans plus de chichi. Les consignes strictes avaient été données aux gardes : Interdiction de la toucher, de la menacer, ou même de se montrer désagréable avec elle, et satisfaire ses moindres désirs. Si l'un paraitraît trop farfelu, s'adresser à Law qui se chargera de traiter la demande.
Ces formalités bouclées, il réglait le sort d'un pickpocket surprit dans son casino qui, lui, aura bien moins de chance que Cathleen. C'est 24 heures qu'il passera emprisonné dans les griffes de Law, dans ses geôles spéciales. Accroché au mur par des chaînes, maintenu debout dans la position du Christ, les pieds baignant dans quelques centimètres d'eau gelée. Dans 3 jours, pris d'une affreuse crise de spasmes incontrôlables après avoir hurlé à la mort, que personne d'autre n'aura pu entendre sinon le type qui faisait le piquet devant sa porte, ainsi que Dieu Lui-même, il aura été transporté au-dehors, par une porte arrière, et jeté dans une ruelle, où une bonne âme aura tôt fait de tenter de lui prodiguer quelques soins élémentaires. L'esprit faible du voleur succombera, et il passera quelques semaines dans un état second, où l'idée même de piquer une orange sur le marché lui semblera totalement abstraite et, pire, lui inspirera des craintes atroçes.
Mais ne nous attardons pas sur ce cloporte.


Law, lui, s'était affairé à satisfaire (ou à se satisfaire sur) l'une de ses serveuses qui, malgré qu'elle ait signée pour ne faire que le service, passait régulièrement ses jambes autour du bassin d'un certain patron assez friqué, pour son plus grand plaisir, puisqu'en plus d'avoir un salaire un peu plus conséquent, les habitudes sexuelles du Big Boss étaient tout à fait à sa convenance - ce qui n'était pas le cas de toutes les employés qui, elles, devaient aussi parfois s'agenouiller devant leur grand supérieur, mais beaucoup moins, il faudra l'admettre.
Une grande partie de sa nuit et de sa matinée avait été à inspecter les comptes, tâche dont Isaac se chargeait, mais sous l'oeil inquisiteur d'un superviseur qui espérait avoir gagné encore plus que la nuit précédente sur l'ensemble de ses commerces qui font évidemment partie des plus lucratifs. Il avait ensuite dormi, un peu, et, en début d'après-midi, s'était fait l'ogre d'un fastueux repas pris avec quelques uns de ses collaborateurs dans le marché noir, bien entourés par une escouade de courtisanes en tenue légère qui s'occupaient du service, dont certaines constituraient le dessert de ces messieurs, sous la bienveillante bénédiction d'un Law ravi de voir que les hommes sont toujours aussi faciles à tenir dans la poche.

Soirée calme. Après un court dîner, et un peu de lecture à table, il avait brusquement quitté le repas, sous l'oeil intrigué -mais habitué- de ses subordonnés. Il avait fermé la porte à la volée, hurlant à Isaac de ne pas compter sur lui pour l'heure à venir.

Le fidèle second de Law avait donc fait sans lui. Il gérait sans problèmes l'Empire de Law. Il en connaissait chaque recoin, chaque astuce. Aucun nom de lui était étranger parmi la cohorte de salariés qu'il compte dans tout ses commerces. Il savait les horaires par coeur, les paies, les petites habitudes même. Et, par-dessus tout ça, c'est lui qui gérait le tentaculaire réseau d'informateurs, notamment des criminels, que Law avait désiré pour se tenir au courant de tout ce qui se passait et se disait dans Nexus, en particulier ses bas-fonds.
Isaac sait tout. Et c'est pour ça qu'il est utile.

C'est d'ailleurs lui qui apparaît aux côtés de l'Irlandaise. Un costume cintré, de style militaire, et un bloc-note à la main où, comme à son habitude, il prend des notes, frénétiquement, et ça devait être passionnant, vu la concentration qu'il y mettait systématiquement.


"Vous cherchez quelque chose, ou quelqu'un ?"
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le mardi 23 novembre 2010, 00:49:06
Law n'était pas dans les parages - ou bien il se dissimulait aussi bien qu'il trichait. Cathleen évoluait dans la foule avec aisance, sans but réel. Après tout, qu'était-elle venue faire ici ? L'irlandaise vient encore s'offrir en sacrifice, de manière tout à fait stupide et irréfléchie. Enfin... A la différence que cette fois, elle aura la sagesse de jouer en privé contre le gérant, sans témoin et peut-être sans tricherie... L'espoir fait vivre, non ?

S'arrêtant au bar, elle commande un cidre, une fois de plus. Sa besace de cuir dont elle ne se séparera sans doute jamais fait pâle figure face à la superbe de sa tenue, mais à l'intérieur tintaient les jetons de la veille. Elle se souvient des règles qui lui sont imposées, bien entendu, même si la joueuse en elle voudrait les bruler, juste pour faire sortir le loup de sa tanière. Non, pas ce soir. Cathleen ne se sent pas d'attaque à affronter Law une fois de plus, surtout qu'elle n'a pas dormi dans la journée, elle... Quelqu'un qui traverse la foule, pour se planter derrière elle : Cathleen a vu Issac dans l'un des nombreux reflets que lui offre sa place. Elle ne se retourne pas, buvant lentement une longue gorgée de son breuvage frais qui la requinque.

- Non, merci.

Elle le reconnait mais ignore son nom... Elle le darde de son regard vert brillant de cette confiance qu'elle ne ressent pas, mais qu'elle simule plutôt bien. Elle tente un léger sourire quand elle s'adresse à nouveau à lui.

- Est-ce à vous que je dois signaler la présence d'importuns ? La blondinette au décolleté qui ne cache pas grand chose... Elle était déjà là hier, et s'amuse à piquer quelques jetons en passant de tables en tables. Vous êtes qui, ou quoi, au juste ?

Cathleen ne se sent pas particulièrement bien, mais décide de ne pas se laisser aller à sa panique habituelle. Ce soir, elle espère pouvoir réellement jouer et se détendre. Pas question de se laisser avoir une nouvelle fois, en tout cas.

- Vous avez été envoyé pour me surveiller ?" demande-t-elle innocemment. "Que votre patron se rassure : je n'ai pas l'intention de bruler les limites..."

"Pas tout de suite en tout cas..." ne peut-elle s'empêcher de rajouter mentalement. Mais il y aura un nouvel affrontement, elle en est persuadée. Quitte à ce qu'elle le provoque.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le mardi 23 novembre 2010, 09:33:43
"Hmmmm."

Il note, note. Pris dans sa frénésie de rédaction. Comme si sa vie en dépendait. De réguliers retours à la ligne, des grattements, des tapements, qui résonnent comme une littéraire mélodie barbare, sans harmonie, sans rythme défini. Il se stoppe brusquement, croise ses mains dans son dos en tenant fermement le bloc, regardant autour de lui pour trouver ladite blonde. Et soupire ensuite, une fois dans son collimateur.

"Le problème, c'est que nous surveillons surtout les hommes. Et que, sauf avis particulier exprimé, nous ne devons jamais brutaliser une femme comme un homme."

Il lève néanmoins la main vers un croupier proche, lui faisant un signe distinct en direction de la jeune femme. Ce même croupier appelle l'un des soldats de Law, qui, lui, s'empressera de venir demander à Isaac la personne à attraper. Il la désigne à nouveau, et le Goliath ira la cueillir, en tentant de minimiser les cris et les heurts.
Isaac reprend ses notes.


"Vous venez probablement de livrer une jeune fille à l'abattoir. Habituellement, celles qui s'aventurent à défier Mr Raine terminent en cage. Il autorise ses membres du personnel à en faire ce qu'ils veulent. Il ne faudra pas s'attendre à ce qu'elle sorte d'ici saine d'esprit. Il ne faut d'ailleurs pas s'attendre à ce qu'elle sorte."

Il ne se laisse même pas aller à un sourire. Stoïque. Il reprend.

"Je suis Isaac, et je suis l'administrateur de Mr Raine. Je gère les affaires à sa place. Il n'est pas disponible actuellement et ne m'a transmis aucune consigne à votre égard. Il ne pensait pas que vous remettriez les pieds ici. Et tant que vous respectez les "limites", comme vous dites, alors je n'ai rien à vous reprocher. Si vous avez besoin de le voir, ou de quoi que ce soit d'autre, je suis à votre disposition."

Terminant d'écrire au moment-même où il arrêtait sa phrase, somme toute très commerciale, il repartait se mêler à la foule des joueurs, son visage sévère et froid surveillant attentivement ses alentours, tentant de déceler parmi les "honnêtes gens" un tricheur, ou un voleur.

Le Casino vit. Il faut dire, Cathleen est venue à la bonne heure. Des machines à sou les plus modernes qu'il soit - pas de son et lumière, mais déjà, le bandit manchot est présent -, où se pressent les moins désireux de suer leur eau au Poker ou au Black Jack, ceux-là s'en remettent au destin plus qu'autre chose. Parlons en, des cartes. Les tables de poker, pour ceux qui préfèrent jouer contre un joueur plutôt que contre la banque, le Jack, comme dit plus tôt, où certains misent de grosses sommes dans le simple espoir d'aligner ce fameux 21. Des tables de dés, sûrement l'outil préféré de Law, où on parie sa chemise pour un double 6. Une roulette, elle aussi loin d'être archaïque, complète le tableau classique du Casino. Le comique de la roulette vient surtout au moment où la bille se fixe enfin sur une case : Deux ou trois exclamations enjouées s'élèvent des alentours, et pile au même moment, une dizaine de mécontents pestent soudain. C'est là tout le croustillant de la roulette.

Et dans cette pittoresque cène, le messie n'était pas là. Law manquait comme la Joconde au milieu de son propre tableau. Il ne semblait pas s'être grimé en joueur, non. Ni en serveuse sexy, d'ailleurs.

Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le mardi 23 novembre 2010, 14:51:18
Et bien, au moins Cathleen connaissait à présent son sort si elle était surprise à tricher ouvertement dans le Casino. Elle en frissonna alors qu'elle vit la jeune femme être emportée vers sa funeste destinée... L'irlandaise, aux cheveux qui avaient retrouvé leur roux flamboyant naturel, se prend de pitié pour celle qu'elle a dénoncée... Si elle avait su, sans doute aurait-elle agi différemment et qu'elle se serait occupée de ses oignons... Peut-être devrait-elle demander à ce que cette femme soit graciée ? Et oui, Cathleen faisait parti de ces gens à voir le bon en chaque humain, et à croire que chaque être est égal en droits. Oui, Cathleen aurait pu rejoindre la révolution qui grondait dans les rues de Nexus, mais avec sa couardise à présent légendaire, elle ne pouvait que prier pour que les révolutionnaires arrivent à libérer les terranides de l'esclavage. Alors, en attendant, elle murmure seulement :

- Pauvre femme... Je suis sincèrement désolée pour elle, je n'aurai pas du...

Mais les excuses sont vaines, Cathleen le sait bien ; la principale intéressée ne l'entend pas, et ignore même que la rouquine est la source de son futur malheur. Isaac se présente à elle, et Cathleen retient son nom, sa fonction, tout ce qui pourrait se révéler utile par la suite... Parce qu'elle se doute qu'il sera son contact par la suite, cet homme qui sait tout... Et qui repart déjà. Cathleen ne le retient pas, il a un physique assez facilement repérable pour qu'elle puisse le retrouver si besoin est. Alors en attendant, la jeune femme continue à se balader dans la foule, à observer cette mini société grouillante de vie. Cathleen finit pourtant par s'installer à une table de black jack, où elle sort ses jetons de la veille - pas les gros jetons, toujours au chaud dans leur écrin de bois.. Ceux-là, elle compte bien les rendre à leur propriétaire lors d'une partie qu'elle espère sans tricherie - c'est demander la lune sur un plateau de platine... Elle s'assoit, élégante, gardant son haut de forme impeccablement droit sur sa tête, et Cathleen commence la partie, essayant d'ignorer l'homme au chapeau melon à côté d'elle, et surtout son regard lubrique ; il en serait presque à baver sur ses longues jambes nues... C'est désagréable, et arrive même à déconcentrer Cathleen qui demande une carte en trop, alors qu'elle totalisait déjà 20 ! Agacée, elle quittera la table pour en gagner une autre... Mais l'autre est bien décidé à lui casser les noisettes, visiblement... Mais s'il n'entame pas la patience légendaire de l'irlandaise, elle finit pourtant, sans aucun état d'âme cette fois, par dépouiller lentement et surement l'homme - pas pour agrandir sa richesse, puisqu'elle perdra l'équivalent des jetons de l'homme exprès - mais juste pour qu'il parte et lui fiche la paix... Sans parler des remarques qu'il se permet à voix basse, sur la "délicieuse plante" qu'elle est, et sur l'entretien méticuleux qu'il pourrait lui apporter...

Oui, ça, c'est dépasser les limites pour la vierge demoiselle qui a doucement viré au rouge tomate. Alors, quand elle le voit enfin miser ses derniers jetons, Cathleen se retient de soupirer de soulagement, et de sourire de satisfaction quand enfin il part. Elle le suit du regard, pourtant, juste pour s'assurer qu'il sort bien du casino. Enfin débarrassée ! Pourtant, dans le reflet, elle voit Isaac, et son sourire disparait. Cathleen a un frisson glacé qui lui remonte le long de l'échine ; si l'homme à tout faire la gardée à l'oeil, malgré ses bonnes paroles, nul doute que ce qu'elle vient de faire sera rapporté à son supérieur... Cathleen sent son coeur partir dans une course folle, et elle sent qu'elle est sur le point de tomber dans les pommes... Elle tourne à moitié de l'oeil, mais se retient à sa chaise. Le croupier la regarde, surpris, mais elle rassure l'assemblée d'un geste de la main et d'un "Ce n'était que passager, je vais bien..." absolument pas crédible... La terreur reprend ses droits, tout doucement, pernicieusement, dans le coeur de la jeune femme. Elle a dépassé les limites, sans faire attention... Et elle sent bien que toutes les explications du monde ne justifieront jamais son acte face à Law.

Fuir ? Inutile. Cela ne fera qu'accroître la colère de son futur tortionnaire.

Prier ? C'est ce qui lui reste de mieux à faire... Prier pour que personne n'ait rien vu...

Le sabot à fait un tour complet, et Cathleen change de table pour aller jouer au poker, en tout innocence...
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le mardi 23 novembre 2010, 18:49:36
"Il veut vous voir."

Bouh ! Isaac venait d'apparaître alors qu'elle s'était levée, et l'avait attrapée par le bras. Il ne lui laissera nullement le temps de se demander pourquoi, lui demandant de le suivre prestement. Encore une fois, y a-t-il moyen de refuser, au vu de sa demande un peu.. abrupte ? Et, de toute façon, puisque ça vient du patron, il n'y a pas moyen de discuter, ou de négocier. L'ordre eut-il venu de l'Archange Saint-Michel ou du Seigneur en Personne que ça n'aurait pas fait de différence concrète. Ici, c'est Law qui est Dieu, rien qu'ici, le cul vissé sur son trône céleste en plein milieu de ce petit coin de Paradis qu'est son casino. Dehors il n'est rien d'autre qu'un individu lambda, vulnérable face à la loi des hommes, à une agression, au gouvernement, à la maladie, à l'âge, et toutes ces choses qui font trembler chaque humain. Mais là, sa volonté est Absolue, et irrémédiablement indiscutable.

L'hébreu - tout du moins, c'est ce que semble indiquer son prénom - lui fera faire quasiment le même chemin, montant des escaliers pour se retrouver à un étage réservé au personnel et aux quelques privilégiés qui allongent une fortune pour avoir le droit de s'y allonger rien qu'une nuit. Mais il dépassera la chambre de la veille, bifurquera à une large intersection, pour se retrouver dans une aile encore plus VIP.  Une servante sortait de l'une des peu nombreuses portes du long corridor, un plateau vide dans les mains. Elle sourit au serviteur et le salue en le croisant. Lui salue aussi, mais ne sourit pas.

Il toquera à cette même porte, gardée férocement par un cerbère pas tout à fait humain. Celui-ci, Cathleen ne l'a sans doute jamais vu. Non, elle s'en serait rappelé. Déjà, il a une corpulence impressionnante, encore plus que les autres gros bras du casino (il faut croire que ça excite le patron.). Ensuite, il est torse nu, avec des colliers en or, et des peintures de guerre noire mais un détail le rend reconnaissable entre mille.
Il a 4 bras.

Apparemment, Isaac semble être habitué à la particularité du bonhomme, puisqu'il semble le remarquer à peine.


-Qu'i's'passe !?
-"Elle est là. Je la fais entrer ?"
-Mais évidemment, ducon !


Là encore, l'Administrateur semble trouver ça tout à fait normal. Pas le moins du monde offusqué. Il pousse la porte et la fait entrer, refermant derrière elle.

Cathleen trouvera Law en charmante compagnie. Nu. Lui, évidemment, mais la charmante compagnie aussi. A la différence que elle est allongée, dos tournée, sur un lit à l'organisation ravagée, et que Law est lui, assit, bien face à la porte (l'axe de la longueur du lit étant perpendiculaire à l'entrée), la main plongée dans un très large panier de fruit. Et il ne se couvrait même pas. RIEN. Soit il est totalement impudique, soit il est totalement étourdi.


Vous en voulez ? C'est ce qu'il y a de meilleur, les fruits. Ce que je préfère, ce sont les pommes. On en trouve toute l'année, c'est plein d'énergie, ça désaltère, y a de l'eau, du sucre, et de la bonne humeur.

Law, ancien commercial chez Royal Gala. Non, j'déconne.

J'ai bien réfléchi à hier. J'ai décidé de vous engager. Dans cette tenue, si vous voulez.

D'ailleurs, il reluquait comme pas permis. Qu'elle se rassure : Aucun réaction.. "masculine" ne se manifestait. Il se levait, dressé, tel vénus sortie des flots, mais en plus mâle, s'étirait un bon coup, avant de faire preuve d'un brin de décence, et de ramasser l'un des draps à terre pour le mettre autour de sa taille, bien peu soigneusement. Une pomme en main, il s'approchait.

Le salaire sera le même que tout vos collègues, à ça s'ajoutera les primes que je distribue selon mon humeur, et tout les petits cadeaux des clients. Ca vous va ?
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le mardi 23 novembre 2010, 22:15:50
Cathleen avait du retenir un hurlement de terreur alors que Isaac l'attrapa par le bras. Son coeur manqua de lâcher, même, et une fois de plus, on ne lui laissa pas le choix : elle devait suivre et suivait... Si elle n'avait pas très rapidement compris qu'elle n'était pas amenée au même endroit que la blonde plusieurs minutes plus tôt, la jeune femme se serait sans doute débattue, et elle aurait tenté le tout pour le tout pour s'enfuir. Non, au lieu de cela, elle reconnait la chambre de la veille, mais ils vont plus loin. Isaac n'en a pas l'air, mais il a une poigne de fer - peut-être est-ce Cathleen qui est plus faible qu'elle ne le croit, en tout cas les deux options sont envisageables... La porte devant laquelle il s'arrête enfin est gardée par un molosse comme elle a rarement eu l'occasion d'en voir par le passé  et celui-ci est particulièrement imposant et terrifiant - sans doute pour cela qu'il a été engagé... Il ouvre la porte, la pousse dans la pièce et...

Cathleen pousse un cri de surprise et ferme les yeux très fort, détourne un peu la tête. Et comme souvent dans ce genre de condition, elle rougit face à la nudité de Law.


- Oh Mon Dieu !", s'exclame-t-elle à voix basse.

Elle se couvre d'ailleurs le visage de ses mains un instant, avant de reprendre contenance, de rouvrir les yeux, même si elle continue à les détourner, et son visage toujours écarlate. Elle refuse une pomme en secouant la tête, incapable même de proférer un son. Se savoir engagée pour travailler dans ce casino n'arrive même pas à atténuer sa gêne. Cathleen l'entend et le sent s'approcher, et elle ne peut s'empêcher de faire un pas en arrière, collant son dos contre la porte. Trop embarrassée pour discuter, elle hoche vigoureusement la tête :


- Oui, d'accord. Merci beaucoup, Messire Raine. Tyler. Law. Heum...Je ne sais plus...

Désemparée, comme souvent d'ailleurs, Cathleen a les idées qui s'embrouillent. Elle devrait peut-être négocier, parlementer... Non. Pour l'instant, elle souhaite juste qu'il s'éloigne et qu'il s'habille. Les deux mains de l'irlandaise agrippent la lanière de sa besace, histoire d'essayer de cacher leur tremblement naissant. Reprenant un semblant de poil de la bête, mais sans pour autant regarder vers Law, Cathleen demande :

- Tout à l'heure, une jeune femme blonde a été... J'ai... Je veux dire, je ne savais pas ce qui lui arriverait... Est-il possible de la... Je veux dire... Ne pas trop la punir ? Je ne suis pas pour ce genre de... Isaac m'a dit ce qui..." Inspiration profonde, yeux qui se ferment forts. "Je commence à travailler ce soir ?"
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le mardi 23 novembre 2010, 22:53:46
Pfeuh. Petites natures qui errent, frêles, dans les rues sombres et qui se croient puissantes parce qu'elles sont douées dans un petit domaine, ou un autre.
Et la survie dans tout ça ?
Il faut d'abord survivre. Être fort, à toute épreuve. Comment réunir ces critères si on manque de faire un arrêt cardiaque à la vue du moindre homme nu ?
Non, c'est pas sérieux.

Il croque avec entrain dans sa pomme. Il se met en biais, et s'étire de nouveau les bras, puis les jambes. Important, ces quelques formalités, après une séance de sport. Puis il reprend un peu de son sérieux, solidifiant un peu le drap qui lui sert de cache-jambes (et sexe aussi) de fortune.


Rien compris. ... Ha, si, d'accord. Ils ont attrapés une tricheuse ? C'est son problème, n'est-ce pas. Elle n'a pas eu la chance que je sois disponible quand elle s'est fait repérer, peut-être aurait-elle eu sort plus chanceux. Comme.. travailler pour moi par exemple. Enfin, je dis ça, mais ça arrive très peu. Raisin, orange peut-être ? Servez-vous sans concession.

Il sourit ensuite, alors que sa compagnie d'un soir attrape une couette compressée en rouleau au bout du lit, pour se couvrir à son tour. Law peste, murmurant qu'il la préfèrait cul nu, puis en revient à Cathleen.

Je suis un meneur. J'ai apprit des règles claires pour mener mes hommes dans un rang impeccable, avec de la discipline, du respect, et du zèle. Par exemple, il faut que je sois sévère, mais juste. Et ma bonté doit être à la hauteur de ma cruauté. Je dois toujours offrir à mes hommes des petits cadeaux qu'ils apprécieront beaucoup, mais en retour, il faut que mes châtiments envers ceux d'entre eux qui me déçoivent soient exemplaires. Je ne suis pas un tendre, mais je ne suis pas un tortionnaire. La méthode porte ses fruits, puisque je dois les punir de moins en moins. Je continues à leur donner quelques friandises, pour les récompenser de leur comportement. Alors.. Si cette fille a fini entre leur main.. Je ferme les yeux.

Il est désormais temps de tester les limites de Cathleen. Sa soumission.. Sa fierté.. Son courage.. Il entame de nouveau largement sa pomme et après avoir mit une fessée à la somnolante sur le lit, qui aura répondu en le frappant au bras, il se débarasse de son drap, et se rassied sur son lit.

Vous commencez à travailler quand vous voulez. Vous serez payée à partir de ce moment-là. Le système est simple : Quand vous arrivez, vous le signalez à Isaac. Quand vous repartez, vous le signalez à Isaac. Et tout les 10 jours, il s'occupera de calculer vos heures de présence et le salaire qui vous est dû. C'est tout bénèf. Plus vous êtes ici, plus vous êtes payée. En plus, vous ramassez plus de pourboires.. Et vous avez encore plus de chance de me voir tomber dans un coup de folie, où je hurle que toutes les paies de cette décade sont doublées. C'est le genre de spectacle inconsidéré auquel je me donne, il faudra vous y faire. Vous avez la chance de travailler là où il y a du monde, et donc, pour mes client, je me dois de passer pour quelqu'un qui traite bien ses employés. Pensez à mes gardes, ou mes servantes. Pire : mes esclaves. Eux, ils n'ont vraiment pas de chance, ils me côtoient en privé. Tout ça vous ira ?

De toute façon, elle n'a pas le temps de répondre, qu'il reprend aussitôt. Apparemment, il ne souhaitait pas véritablement connaître son avis sur la question.

Dites.. Je suis en train de me demander ce que vous feriez pour sauver cette fille. Je veux dire.. Qu'est ce qui me motiverait assez pour aller ordonner à mes hommes de lui réserver un traitement de faveur, à l'image de celui dont vous avez bénéficié, au risque d'avoir des subordonnés mécontents, ce que je déteste ?
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le mardi 23 novembre 2010, 23:51:49
Cathleen est profondément désolée pour la jeune femme qu'elle a dénoncée... Malgré tout ce qui s'est passé, elle pourrait se persuader assez facilement que Law a bon fond, finalement, comme chaque humain. Seulement, il doit le dissimuler pour des raisons connues de lui seul, sans doute... Elle avait espérer mettre au premier plan cette bonté, en demandant clémence pour une femme qu'elle avait elle-même mené à l'abattoir.

- Non merci, vraiment... Je n'ai pas faim. Je ne veux rien...

Pourtant, la bonté du Diable à moitié nu finit par être expliquée, comment il agit. Comment peut-il parler de tout cela face à la femme dans son lit ? Est-elle son épouse, déjà au courant de tout cela ? Cathleen trouve enfin le courage de tourner la tête pour le regarder, son visage toujours rougit par la gêne. Elle est sure qu'il est le tortionnaire qu'il nie être, mais pas question d'envenimer quelque débat que ce soit, surtout... Il retourne, nu, sur le lit, obligeant l'irlandaise à détourner la tête, finalement, une fois de plus... Surtout, donc, dans cette tenue - ou cette absence de tenue, dans le cas de Law.

Elle écoute très attentivement les conditions de travail qui l'attendent, et en est réellement surprise. Plus il avance dans son exposé, plus cela lui semble trop parfait, trop bien dirigé, trop... Utopiste. Sa paranoïa reprend le dessus, et elle frissonne : où est le piège ? L'épée de Damoclès est là, au-dessus de sa tête... Pourquoi ne la voit-elle pas ? Cela ne peut pas être aussi parfait... La rouquine n'a pas le temps de répondre que ça lui va, de lui demander où est le "Mais" qu'il remet sur le tapis le destin de cette pauvre jeune femme... Dieu seul sait ce qui lui arrive en ce moment même... Gênée à l'extrême, toujours, le regard émeraude de Cathleen coule vers la femme allongée sur le lit, et elle essaye d'ignorer le corps nu de Law, toujours découvert. Il l'a menacée de torture - et pire ! - la veille si elle osait ne serait-ce que murmurer à un sourd qu'il l'avait graciée après cette désastreuse partie de poker à l'enjeu si terrifiant, et voilà que Law en parlait devant cette femme... Cela conforta Cathleen dans l'idée que celle-ci avait quelque chose de spéciale, une relation privilégiée avec le Maître des Lieux. Elle grava le visage dans son esprit, avant de détourner une fois de plus le regard, vers les tapis, cette fois...

- Je suis contre... L'esclavage, quel qu'il soit, et la maltraitance des femmes, Messire Law. Je pense qu'il y a bien d'autres raisons de punir une personne sans la détruire... Physiquement... Et Psychologiquement. Vous allez peut-être me trouver naïve, et il est vrai que je suis une utopiste qui rêve d'un monde en paix et d'une loi pour tous, humains et terranides. Malgré cela, il est vrai que le vol est un acte criminel, et que la punition doit être exemplaire... Je ne suis cependant pas placée ou qualifiée pour savoir quelle punition serait appropriée. Je me sens... Concernée par le sort de cette femme... Ce qui lui arrive est en partie de ma faute, et j'ai ma part de responsabilité dans cette histoire. Je voudrais l'aider, et la sauver. J'ignore que faire pour entrer dans vos bonnes grâces...

Cathleen hausse les épaules, réellement ignorante de ce qu'elle ferait pour rendre la liberté de la blondinette. Le rouge à ses joues est moins cuisant, et elle ose même regarder brièvement Law en murmurant :

- Je pourrai travailler gratuitement pour vous ? Ou bien, disputer une nouvelle partie de poker contre vous, avec pour enjeu la liberté de cette femme ? Une partie sans tricherie, réellement honnête...

L'honnêteté ! Le mot qui régissait la vie de Cathleen. Restait à savoir si quelqu'un d'autre qu'elle, sur Terra, était capable d'une telle chose...
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le mercredi 24 novembre 2010, 00:28:28
Chef. Maintenant c'est chef. Ou patron, ou monsieur. Quant à mon nom, jamais en public.

Un employé, ça se recadre. Surtout au début. Après, ça prend sa liberté, et ça commence à faire n'importe quoi. Ses conditions de travail sont déjà assez aisées, qu'elle n'en demande pas plus. Il mord négligemment sa pomme, tout en l'écoutant, semblant distrait. Oui, si il avait voulu l'ignorer, il n'aurait pas fait autrement : regarder ailleurs, faire autre chose, acquiescer sans réelle conviction de temps à autre, histoire de faire comme si son attention était sur elle. Il prouvera, à la fin de la plaidoirie, que l'impression était fausse : Il a tout écouté et, pire, il a de quoi répondre. Il se lève à nouveau, jetant sa pomme à moitié maquée à travers la chambre, qui fera sursauter la demoiselle nue à l'atterissage. Il s'approche, menaçant.

La paix, la paix.. Vous n'avez que ce mot-là à la bouche, vous, les inférieurs. La paix.

Inférieur, oui, et rien d'autre. Ils lui étaient inférieurs pour de nombreuses raisons, la principale étant surtout que lui pouvait se permettre de faire ce qu'il veut d'eux, notamment par ses moyens matériels et son argent, alors que eux en revanche ne pouvait pas, pour tout l'or du monde, s'offrir Law. Equation simple.

-Pour vous, la guerre, les combats, la drogue, les prostituées, l'esclavage, les meurtres, les trafics, tout ça plombe une vie harmonieuse. Vous êtes en effet une belle utopiste. Il ne faut pas oublier que si nous arrivons à vendre, c'est qu'il y a des gens pour acheter. La guerre fait vivre des gens. Avez-vous pensés aux soldats ? Sans guerre, ça fait quoi un soldat ? Ca se reconverti ? Non. Vous n'avez jamais été un bleu envoyé par des grosses gueules pour risquer sa peau. Vous ne savez pas ce que c'est. L'adrénaline de se battre à 1 contre 5, de téter le sein de la mort, tant est si bien qu'elle veut devenir votre mère. Vous ne savez peut-être pas ô combien il est plaisant d'être blessé, mais victorieux, et d'arborer son sang qui coule. Oui, je me suis battu, oui, j'ai gagné. Regardez comme je suis fort, comme je suis courageux. Un soldat, ça se reconverti pas. Ca se bat, ou ça meurt.
-"Engagez-vous dans l'armée si vous avez envie de vous battre. Plutôt que de ressasser votre brillante jeunesse."
-Ta gueule, toi.


Law ne disait pas ça avec méchanceté, puisqu'avec un sourire narquois, il se saisissait d'un coussin à terre pour le balancer sur cette fille, qui le lui projettera de nouveau, en visant le mur à côté.

Ce que je veux dire, c'est que vous vivez de la paix, alors vous la voulez. Mais quid de ceux qui vivent de la guerre ? Non, je vous le dit : laissez les esclaves à leurs esclavagistes, les soldats aux combats, que les humains violent les terranides, on en a rien à foutre. Tentez de vivre le plus longtemps possible.

Fini la parenthèse, il reprenait sur le point que Cathleen cherchait plus précisément à soulever.

Et je dis quoi à mes hommes ? "J'ai perdu une partie de cartes, alors vous laissez partir cette fille ?" Ils se plieront à ma volonté mais ils vont m'en vouloir. Un employé mécontent travaille moins bien. Si ils se besoin de se vider en elle, qu'ils assouvissent ce besoin. Qui plus est, ils ne touchent pas mes employés pendant ce temps-là, c'est tout bénèf. Quant à l'argent.. Ce n'est pas un argument pour moi. Mon casino a une impressionnante marge de manoeuvre. Je peux me permettre quelques dépenses, comme un salaire en plus. D'ailleurs, entre nous.. Cathleen.. Si j'avais voulu vous faire travailler sans vous payer.. Je l'aurais fait sans prendre votre permission.

Tout son speech l'avait fait se rapprocher encore plus, dangereusement inquiétant, déjà par sa nature un peu psychopathe, mais a fortiori parce qu'il était toujours totalement dépourvu du moindre habit. Tout à coup, il sourit, une idée venant d'apparaître dans sa tête.

Si vous préfèrez, vous descendez au sous-sol, et vous allez leur dire vous-même, que vous vous sentez coupable et que vous voulez qu'ils la laissent tranquille. Excellente idée.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le mercredi 24 novembre 2010, 18:25:54
Il était étrange de constater comme il venait soudain de changer, dans sa façon de parler, sa façon de s'adresser à elle : comme Mère le disait souvent, quand elle était jeune : "Chat timide fait souris effrontée." Cathleen en ressentit un étrange frisson dans le dos ; plus de Law, juste un patron qui agissait, finalement, avec une poigne de fer dans un gant de velours... Elle en vint presque à regretter d'avoir accepté ce travail... Elle voit la pomme voler à travers la chambre et sursaute à sa chute, tout comme la nymphette dénudée aux yeux de biche affalée sur le lit. Du coin de l'oeil, Cathleen voit son boss approcher, menaçant. L'irlandaise terrifiée, même si aujourd'hui elle n'en montre rien, recule encore un peu pour en fin de compte, se coller au mur dans son dos, son visage toujours tourné de profil pour éviter de voir ce corps dénudé d'homme, ses yeux fixés sur le mur en face d'elle, obstinément. L'irlandais n'est jamais en paix que lorsqu'il se bat sauf que là, la lutte est intérieure et surement pas reposante... Cathleen tente de garder un visage neutre, mais le discours de Law fait son effet ; plus que jamais l'irlandaise souhaiterait disparaître mille pieds sous terre. il n'a pas entièrement tort, après tout, mais cette vérité là est si douloureuse dans l'oreille et dans l'esprit de la jeune femme... Elle en a vu, des hommes qui se battaient pour donner un sens à leur vie, mais toujours avec un noble but : où est la noblesse dans le simple meurtre pour le meurtre, dans la guerre ? Ce n'est pas pour autant que la jeune femme devait se laisser traiter de faible.

... Mais qu'aurait-elle pu dire, pour sa défense ? L'espoir est ce qui meurt en dernier, et Cathleen ne devait pas laisser cette flamme s'éteindre en elle. Quoi que Law dise, elle avait foi en ce monde de paix, seulement régi par l'égalité entre tous, et où chacun pourrait y vivre une vie tranquille. Un coussin vient percuter le mur qu'elle observait si farouchement, lui faisait cligner les yeux, premier signe qui prouve qu'elle ne s'est pas transformée en statue ou qu'elle est morte de trouille, eu sens propre... "Tenter de vivre le plus longtemps possible"... Ces mots résonnent dans son esprit, comme une litanie qui a toujours été scandé de façon sourde dans sa tête... Même si pour elle, on pourrait plutôt parler de "survie"...

En attendant, elle ignorait toujours comment sauver cette pauvre femme qu'elle avait poussé sur le bucher où elle devait être en train de bruler vivante... Cathleen commençait d'ailleurs à sentir des braises bruler ses pieds, à son tour. Law lui faisait bien comprendre qu'une fois de plus, elle était entre ses griffes, et qu'elle ne devait qu'à sa bonté et sa bonne volonté de se retrouver dans cet établissement de jeu plutôt que dans l'un de ses bordels... Nul doute qu'un autre esclavagiste aurait vu en elle un moyen de bien commencer son affaire, en mettant sa virginité en vente. Devait-elle lui en être reconnaissante ? Cathleen était assez stupide et crédule pour le croire, en effet.

Ou pas ? La dernière phrase de Law lui fit l'effet d'une douche glacée, et qui vira tout le rouge de son visage au profit d'un teint livide... L'image des armoires à glace qui servaient d'hommes de main à l'esclavagiste, qui ne savaient pas encore que Cathleen faisait partie de la maison... Les larmes qui coulent sont amères, mais plus amères encore sont celles qui ne voulent pas et en cet instant, Cathleen était si terrifiée qu'elle n'arrivait même pas à en pleurer. Ses jambes nues tremblent, et ses mains, plaquées contre le mur, commencent à glisser pour retrouver la poignée de la porte. Elle doit fuir cet endroit. Toujours sans le regarder, elle finit par murmurer pathétiquement :


- Je ne peux pas... Je ne peux pas, vous le savez...

Nerveuses, ses mains cherchent, cherchent, et... Trouvent enfin la poignée, que Cathleen agrippe brusquement.

- Monsieur, à moins que vous n'ayez une autre solution à me proposer pour sauver cette pauvre femme, je crois que je vais me retirer... Et vous laisser faire.. Ce que vous avez à faire avec votre compagne...

Cathleen fait un pas sur le côté, pour se rapprocher un peu plus de l'unique sortie de la pièce... Et faisant fi du respect qu'elle doit à présent à son patron, elle ouvre la porte et la ferme tout de suite après être passée, s'appuyant dessus une brève seconde avant de partir en marchant rapidement à travers les couloirs... Elle va s'y perdre, et avoir le temps d'imaginer les manières les plus atroces dont elle vient de bousiller la vie d'une femme... Non, elle ne pense pas une seconde à la façon dont elle pourrait avoir froissé Law et de quelle manière il le punirait.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le mercredi 24 novembre 2010, 23:01:34
Mauvaise Graine... En plus, elle pense que t'es ma compagne. Pfeuh.

A peine eut-elle fermé la porte qu'il la rouvrait pour se projeter en-dehors. Encore une fois, la nudité dans le couloir ne le dérangeait nullement. Le mastodonte quadrumane regardait la scène avec détachement. Law attendait qu'elle s'éloigne. Son cerveau carburait comme une machine infernale, lancée à plein régime. Il était désormais décidé à la forger, comme on l'a forgé, en une sabre efficace et inusable. La situation l'amusait au plus haut point. Il se plaçait en une sorte de traqueur impitoyable ; pourtant il tenait déjà sa cible entre ses terribles pattes. Il ne jouait pas avec, ce n'est pas un simple jeu. C'est un.. défi. Et Law aime les défis.

Il existe un moyen de la sauver !

Tapageur, il hurlait dans les couloirs, et on ne pouvait que l'entendre. Son ton était toujours haut, pour qu'elle puisse bien capter ses paroles malgré la distance.

Risqueriez-vous votre vie pour elle ? Ou plutôt, un peu de votre santé ? Rien qu'un bout, une petite partie. Ou autre chose. Une de vos valeurs ? Un grand concept auquel vous tenez ?Par exemple.. Pourriez-vous accepter de laisser de côté un peu de votre liberté, l'espace d'une heure ? D'être entravée ? Faire part de votre soumission ? Ou bien.. Accepter la douleur ? La souffrance, avec le réconfort qu'après un mauvais moment, vous aurez soulagé votre esprit en ayant sauvé une vie ?

Elle était dans l'engrenage, désormais, et ne pourrais plus en sortir. Immoral un jour.. Immoral toujours. Il cherchait une nouvelle fois à lui faire signer un pacte diabolique. Law cherchait à l'améliorer, et cette amélioriation passe par des descrutions successives de petits bouts d'elle-même. Il faut qu'elle accepte sa nouvelle condition, et sa mue n'en sera que plus facile. Ce sera néanmoins ardu, pour elle, mais aussi pour lui. Il souriait, mauvais, comme à son habitude.

Si vous acceptez de vous livrer à une épreuve, sur l'instant, et sans plus de conditions, je sors cette fille des griffes de mes hommes, je lui fais mes plus plates excuses, et la conduirais auprès de quelqu'un de compétent pour qu'elle soit soignée, physiquement et psychologiquement.

Se parvenir pour soulager sa conscience. Accepter que Law pervertisse son esprit avec l'une de ses théories, par un moyen dont lui seul connaît, actuellement, la teneur... C'était plutôt risqué. Mais quand on est joueur, on aime le risque. Il joue là-dessus. Il sait qu'elle a, d'autre part, besoin que cette fille retrouve sa liberté pour aller mieux. Le deal était clair. Une épreuve. Un moment qui serait plus ou moins difficile à passer pour elle. L'assurance qu'il attend, celle où elle atteste être prête à se soumettre, inconsciemment, au pernicieux mental dégénéré de son nouveau patron.

Entrant de nouveau dans sa chambre, où il comptait bien sur le fait qu'elle accepte, il s'agenouillait pour sortir de son lit quelques petites choses avec laquelles il s'amusait régulièrement : Des liens. Des liens dans un solide mais fin tissu noir, assez doux, presque évocateur de vertu et de pureté. Mais ces liens étaient bien évidemment destinés aux divertissements les plus obscènes, et il ne faisait pas d'incertitude que ce sera leur rôle une nouvelle fois. Testant la solidité des quelques bandes qu'il a sorti, devant sa maîtresse interrogative, il l'attend avec patience. Il attend...pour la détruire.

Annihiler sa volonté.
Liquider ses idéaux.
Introduire ses pensées.
Soumettre son esprit.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le jeudi 25 novembre 2010, 00:44:12
Un moyen de la sauver ? Cathleen s'arrête, et se plaque bêtement contre un mur, comme si elle cherchait à se cacher malgré tout. Son visage est barbouillé de larmes qui ont finalement réussi à couler lors de sa course dans les couloirs sombres. L'irlandaise est essoufflée, bien entendu, car si elle avait été sportive, ça se saurait... Ses deux mains tremblantes viennent essuyer sa frimousse terrifiée, et Law a visiblement le don pour remuer le couteau toujours plus profondément et violemment dans la plaie. Ce n'est pas comme si c'était bien compliqué de manipuler Cathleen, mais quand même... Il faisait juste ce qu'il fallait : lui rappeler un peu de sa culpabilité, lui proposer le moyen de se sacrifier pour sauver quelqu'un, et lui assurer qu'elle aurait cette satisfaction ultime d'avoir fait quelque chose de bien pour quelqu'un.

Cet homme était odieux, et Cathleen se rendit compte à quel point elle était facilement manipulable... Le marché, contrairement à la veille, n'avait rien d'excitant... Même si elle était joueuse dans l'âme, l'irlandaise n'était pas assez aveugle et sourde et stupide pour ignorer le piège qui n'était absolument pas caché cette fois-ci... Elle se laissa glisser le long du mur, enfouit sa tête sur ses genoux et entoura ses jambes de ses bras, comme si cela pouvait suffire à régler tous ses problèmes. Il faut croire qu'elle a tourné en rond, puisqu'elle entend la porte de la chambre se refermer ; Cathleen tremble comme une droguée en manque de poudre blanche... Elle se balance doucement d'avant en arrière, sa bouche tordue en un hurlement silencieux, ses yeux verts brillants de larmes qui n'arrivent pas à couler. Son esprit, lui, lutte à mort, et répète la même litanie :

"Je ne peux pas, je ne veux pas. Je ne peux pas le faire, je ne peux pas la sauver, je ne veux pas qu'il me fasse de mal, je ne veux pas l'abandonner...

Cruel dilemme, auquel elle restera confrontée une éternité, ou quelques minutes. Créera-t-elle un effet de surprise quand elle finira par entrer dans la chambre ? Non, et c'est ce qui est abominable. Cathleen devrait peut-être oublier cette femme, et retourner dans le casino, s'installer à une table de jeu, travailler, jouer... Oublier.

Elle qui n'arrive même pas à mettre de côté des souvenirs vieux de plusieurs années, comment pourrait-elle oublier cette épaisse chevelure d'un blond aussi flamboyant que son roux, et cette robe d'un bleu qui ne passe pas inaperçu ? Elle repense aux mots de Isaac, des mille tortures que cette femme a déjà subies, et qu'elle continue de supporter tandis qu'elle hésite ! Cependant, Cathleen veut limiter la casse, cette fois, et ne pas reproduire le fiasco de la veille, même si elle s'en est très bien tirée... Ce ne sera pas le cas pour cette fois : Law ne sera pas tendre, quoi qu'il tente.

Cathleen souhaiterait presque se droguer ou s'enivrer pour se donner du courage, alors que d'un pas rigide, elle se dirige vers la chambre. Aucun bruit n'en provient, et après un regard terrifié au garde à l'entrée, Cathleen entre, sans frapper. Ses yeux baissés, les mains derrière le dos, elle referme la porte de bois, et le "clang" est la cloche qui sonne son salut.

Silence. L'éclat jaune des lampes n'arrive même pas à donner une impression de chaleur à la jeune femme. Cathleen mettra du temps avant de pouvoir lever les yeux, de voir les liens noirs entre les mains de Law... Elle essaye de garder un regard vaguement confiant, absolument pas crédible.

- Vous avez parlé de ne pas poser de conditions. Cependant, je veux savoir ce qui risque de se passer si je devais accepter cette offre. Ce qui risque de m'arriver.
"Perte de temps !!" ,hurle son esprit tourné vers la pauvre femme dans les cachots de l'esclavagiste.

Mais Cathleen sait très bien que s'il accepte de parler, il considèrera que sa présence ici signe son accord à se sacrifier pour une illustre inconnue...

- En quoi consiste cette épreuve, cette... torture que vous comptez m'infliger ? Vous me jurez que cette femme sera réellement sauvée, et soignée ?

La voix de la raison se fait entendre une fois de plus : "Ne le provoque pas..." Mais Cathleen se sait déjà condamnée de toute façon... Elle va maudire sa faiblesse, et le sacrifice qui va peut-être lui couter, à elle, sa santé mentale et physique...
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le jeudi 25 novembre 2010, 11:07:08
En effet. Aucune surprise quand elle reviendra. Il s'attendait évidemment à ce qu'elle paraisse de nouveau, il avait déjà une grande emprise sur elle. Mais étrangement, il n'éprouvait pas les mêmes besoins avec elle qu'avec ses "joujoux" habituels. Il lui faisait signe de s'approcher, et fera de même vers elle. Il scelle définitivement le sort de sa nouvelle protégée, en appliquant sur ses yeux l'un de ses bandeaux noirs, qu'il noue avec une agréable délicatesse derrière sa tête. Le crépuscule est tombée depuis si longtemps déjà ; pourtant l'Aurore semble infiniment trop loin.
Elle était en revanche lucide sur les quantités d'information qu'il laisserait filtrer.


Non, Cathleen. Je ne peux rien vous dire. Cela fait partie de l'épreuve. Je vous assure que je n'ai qu'une parole, très chère. Une fois l'épreuve terminée et passée avec succès, cette fille sera libérée et soignée. Ce sera quelque chose de puissant, vous en ressortirez grandie. Vous devez vous en remettre à moi. M'obéir, totalement.

Il attrape son haut-de-forme, si elle l'a encore sur la tête, pour le poser sur une commode toute proche. Ses doigts entourent le bras de la rouquine, il la fait un peu avancer pour la conduire au centre de la pièce, sous l'oeil vigilant de l'amante qui semble être friande des spectacles de torture qu'offre parfois Law à ses yeux.
Il se sera saisi d'un nouveau lien, et aura pris ses deux mains pour les attacher dans le dos, avec un noeud dont il a le secret. Il est solide, et en ayant laissé une petite marge entre la peau de son poignet et l'entrave, elle n'aura pas l'impression d'être trop serrée. Néanmoins, elle ne pourra se libérer trop facilement. Il est doux avec elle, pour la préparer. Sa voix est rassurante, tellement rassurante, qu'elle ne rassure plus du tout, elle effraie au contraire.
Priver le corps de certains sens rend l'esprit plus affûté. C'est le but recherché. Mobilisateur, stimulant.. excitant ?


Si vous hésitez trop longtemps.. Ou si vous refusez ou émettez la moindre objection.. J'arrête tout. Et non seulement l'autre fille restera dans le cachot, mais en plus, vous l'y rejoindrez.

Quelle dure menaçe, prononcée avec tant de sévérité. Il espère qu'elle restera ancrée pendant l'heure à venir, et espérons, encore plusieurs jours après. Le formatage commence seulement.
Law s'est éloigné. Derrière elle, Cathleen entendra le sifflement très particulier d'une lame d'épée qu'on sort de son fourreau. Le tintement caractéristique émit une fois que la pointe est extraite confirme l'impression : c'est bien une arme tranchante qu'il tient entre les mains, sans controverse.


Tenez bon. Suivez ma voie et tout se passera bien.

Quelques uns de ses doigts s'insinuent dans sa chevelure, s'y entremêlent, pour pouvoir la tenir fermement. C'est là que tout commence.
Dans un bref rugissement, terrifiant, il projette un puissant coup de pied à l'arrière de ses genoux. Les appuis s'ébranlent, elle est ainsi forcée de s'agenouiller instantanément. Le choc contre le tapis sera peut-être brutal, mais elle sera bien obligée de garder une posture bien droite, puisqu'il la retient par les cheveux. Elle est donc agenouillée, le buste raide, aveugle, et ses membres supérieurs sont totalement privés de mouvement.
Permission de minuit achevée. Cendrillon n'est plus une gentille princesse libre, elle est de retour chez sa belle-mère. Définitivement. Le conte de fée se terminera là. Plus de Happy End.


Répond-moi sans broncher, et surtout, ne me mens pas. Ne penses pas qu'il y a une réponse préconçue que je veux entendre, c'est la vérité que je veux. Et rappelle-toi ce que je t'ai dis. Si tu hésites, si tu refuses.. Je saurais te faire regretter de n'avoir pas été assez obéissante. Et je ne veux pas t'entendre sangloter.

Appuyant son propos, le tranchant de son arme se pose sur le cou de la demoiselle, qu'il tient bien découvert. Puis, enfin, il lâche ses cheveux. Ses pas discrets tourne autour d'elle. La pointe de la lame parcoure le haut de son corps, ses épaules, son buste. Parfois, il descend pour décrire la courbe des seins, ou le ventre. Il est lent dans le tracé, car il ne veut pas écorcher ses vêtements. Pas pour l'instant.

On notera au passage que, désormais, il la tutoie.


Je veux que tu me dises pourquoi tu es revenue me défier. De quel droit penses-tu pouvoir ainsi t'opposer à moi ? Je te suis supérieur. Tu dois courber l'échine devant moi, te montrer obéissante, comme une chienne devant son maître. A moins que ce ne soit pour ça que tu sois revenu ? Pour que je te traite comme un esclave..
Je veux aussi que tu me dises ce que tu ressens en cet instant. Décris-moi tes pensées, tes sentiments, tes impressions. Dis-moi ce que tu penses que je vais te faire, vu que tu es totalement sous mon contrôle.
Dis-moi aussi ce que tu penses de moi. Selon toi, pourquoi suis-je comme ça ? Et pourquoi je te fais subir cela ?


Il écoutera ses réponses jusqu'au bout, sans qu'elle ne puisse déceler une réaction de sa part un seul instant. Mais quoi qu'elle puisse exprimer, ça ne pourra rien changer à la suite. Une fois qu'elle aura terminée, il reprendra.

Cathleen.. Je pense que tu veux quelque chose de moi. Et je pense aussi que c'est inconscient. Je te dis hier que tu serais sexy en tenue de jeu et, te voilà, paraissant dans mon casino, habillée de telle sorte que la simple évocation de ce que tu portais a réussi à m'exciter.. Ma Belle, je vais révéler tes envies les plus profondes, celles que toi-même tu ne soupçonnais pas.
Ouvre ta bouche, maintenant. Tu l'ouvres bien grand et tu tires la langue. Comme le gourmande que tu es. Ce que tu recevras, tu devras le garder, sans le moindre dégoût. Tu avaleras tout sans en perdre la moindre miette, c'est compris ?


Coïncidence -ou pas-, après avoir tourné autour d'elle plusieurs fois, au moment où il annonçait cela, il était juste devant elle. D'ailleurs, elle pourra entendre qu'il ne marche plus. La main libre caresse avec douceur ses cheveux. Il attend de son esclave qu'elle obéisse instamment, sous peine de quoi elle sera punie. Doit-il lui rappeler la punition ? Ce qu'il allait faire devenait évident, et même être novice du sexe ne dispense pas de savoir ce qu'il se passe dans une chambre à coucher...
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le vendredi 26 novembre 2010, 12:51:08
L'un des bandeaux noirs est approché de son visage, et avant même de pouvoir protester, de pouvoir reculer, Cathleen se retrouve aveugle. Tétanisée, elle cesse de respirer pendant quelques secondes, et la délicatesse avec laquelle il agit est empreinte d'une aura malsaine. Sous le bandeau, elle ferme les yeux. Geste inutile, qui signe sa résignation, une fois de plus. Il la fait avancer de quelques pas, et l'irlandaise ne cesse de se demander : pourquoi, pourquoi, pourquoi... Elle ne connait pas la réponse, et pourtant, elle va très bientôt devoir en trouver une, et même plusieurs ; mais cela, elle l'ignore encore... Elle aimerait secouer la tête, dire qu'elle n'a jamais accepter de subir cette épreuve - et elle ne veut surtout pas en ressortir "grandie" comme Law le dit avec une douceur diabolique... Son haut de forme disparait de sa tête, son accessoire fétiche, celui qui lui permet réellement de passer de Cathleen la peureuse à Zatanna la magicienne exubérante... (Même si pour le coup, elle n'aura pas eu occasion de vraiment jouer son personnage...) De toute façon, ce simple geste symbolique aura pour conséquence de donner l'impression à Cathleen d'être entièrement nue... Il lui attache les mains dans le dos, des mains qui tremblent déjà, et à peine le noeud est-il terminé qu'elle tente - pur réflexe ! - de le défaire. Il est solide, et ses doigts pas assez agiles, dans ces conditions, pour lui fournir un très très vague espoir de pouvoir s'en sortir.

Une heure. Si jamais il devait se montrer aussi clément que la veille, ce dont elle doute plus que sincèrement, ce serait long de rester ainsi tout ce temps - une véritable éternité. Non, il a parlé d'une épreuve, d'obéissance. Cathleen frissonne... La menace de rejoindre la blonde dans le cachot est le meilleur anesthésiant du monde, il faut croire : quoi qu'il arrive, elle devra obéir. Une épée sortie de son fourreau, la douce mélodie du fil crissant sur la bague qui retient la garde... Un son normalement agréable qui fige la jeune femme. Il l'agrippe par les cheveux... Va-t-il la tuer ? Lorsqu'elle ouvre la bouche pour demander grâce, c'est un cri à peine étranglé qui en sort, alors qu'il la fait ployer. Ses tremblements redoublent d'intensité, ne se limitant plus à ses mains qui cherchent plus que jamais à défaire le noeud. Cathleen sait qu'elle doit sortir, maintenant, ou bien elle sera encore plus foutue qu'elle ne l'est déjà. Ainsi placée, les odeurs des précédents ébats du maître lui arrivent aux narines, et elle étouffe à temps un sanglot, serrant la mâchoire, retenant sa respiration pour ne pas vomir ses tripes sur le tapis de luxe... Elle ne peut même pas avaler sa salive, de peur de se couper toute seule... "Seigneur, ayez pitié de moi !" L'épée commence doucement à faire le tour de sa frêle personne, suivant les mouvements parfois vicieux de son possesseur, sans pourtant jamais la couper... Ce n'est qu'une question de temps, et son corps tendu est près à craquer...

Il veut la vérité ? Il l'aura.... Mais quelle vérité ? Cathleen elle-même ne la connait pas...

Je veux que tu me dises pourquoi tu es revenue me défier. De quel droit penses-tu pouvoir ainsi t'opposer à moi ? Je te suis supérieur. Tu dois courber l'échine devant moi, te montrer obéissante, comme une chienne devant son maître. A moins que ce ne soit pour ça que tu sois revenu ? Pour que je te traite comme un esclave..

Cathleen voudrait secouer la tête, mais elle en est incapable ; si ce n'est ses tremblements convulsifs, elle est complètement tétanisée... Quelques secondes, une éternité de silence, seulement brisé par le bruit du pas léger de Law sur le tapis, alors qu'il lui tourne autour comme on observe sous toutes les coutures un chien de compétition... Il n'y a pas de bonne réponse, et pourtant, l'irlandaise en cherche une... Et finir par dire d'une voix tremblante, où perce toute l'horreur que lui inspire cette situation :

- Je ne suis pas venue vous défier... J-j-j-je voulais montrer que je... n'étais pas seulement une... une trouillarde... Rendre vos jetons, aussi... Je ne voulais, je ne veux pas m'opposer à vous. Je sais que je n'ai aucune chance... Je ne sais pas pourquoi je suis revenue...

L'idée d'être une esclave - son esclave à lui qui plus est - lui glaçait les sangs, bien sûr... et le simple fait de se rendre compte que c'est ce qu'elle est en ce moment fait frémir sa lèvre inférieure... Mais qui sait ce qui lui arrivera si jamais elle enfreint les règles... Elle doit user de toute sa concentration pour ne pas laisser sortir le moindre sanglot, dans sa voix, et elle baisse très légèrement la tête... Elle ne peut rien faire. Cette impuissance, pour la première fois, l'exaspère ! Ses doigts malhabiles continuent à tenter de défaire le noeud, et sans doute le resserre-t-elle davantage plus qu'autre chose...

Je veux aussi que tu me dises ce que tu ressens en cet instant. Décris-moi tes pensées, tes sentiments, tes impressions. Dis-moi ce que tu penses que je vais te faire, vu que tu es totalement sous mon contrôle.
Dis-moi aussi ce que tu penses de moi. Selon toi, pourquoi suis-je comme ça ? Et pourquoi je te fais subir cela ?


Cathleen cherche à s'encourager... A se persuader qu'elle doit trouver LE mot magique qui la fera partir d'ici, qui la fera disparaître... Celui qui lui fera oublier cette femme blonde... Celui qui la sortira de cet horrible guêpier où elle s'est fourrée toute seule comme une grande fille bien stupide... Elle a un léger rire nerveux, hystérique, qui ne dure pas bien longtemps... Elle ferme les yeux le plus fort possible pour que les larmes ne coulent pas.

- Je suis terrifiée.", répondit-elle sans hésitation. Pour une fois ! "Je ne sais pas ce qui va se passer, ce que vous attendez ou voulez de moi... Je me dis que mon bon coeur me perdra et que la prochaine fois, je devrai réfléchir à deux fois avant d'agir. Si je n'avais pas dénoncé cette fille, je n'en serai pas là..."

Sa voix hoquète de façon misérable.

- Je suis terrifiée", répète-elle. "Vous semblez tout savoir de moi, et tout ce que vous avez bien voulu me montrer de vous n'était qu'une farce, une... Mascarade pour m'attirer jusqu'ici... J'avais peur, et j'espérai qu'un lieu où je me sente bien, comme un Casino, me permettrait de souffler un peu... Moi qui suis terrifiée par l'extérieur, je souhaiterai y être plus que tout..."

Son discours était décousu, mais elle parlait comme cela lui venait dans son esprit torturé. Tout n'était que question de concentration : rester droite, ne pas lui faire entendre les sanglots qui ne demandaient qu'à être exprimés... En cet instant, Cathleen se rendit compte de l'emprise qu'il avait sur elle, l'emprise qu'elle laissait à quiconque l'approchait trop... Elle avait voulu lui faire confiance et enfin, enfin ! Elle était malheureusement tombée sur quelqu'un qui abusait de cette naïveté pathétique. Impuissante face à ce noeud qui entamait sa patience, Cathleen serra les poings, enfonçant ses ongles dans la paume de ses mains... Avoir conscience de son impuissance n'allait hélas pas l'aider à lutter contre Law...

- Je suis toujours tombée sur des gens de confiance, jusqu'à présent, les rares fois où j'ai demandé de l'aide... Et maintenant, je suis tombée sur vous. Ô Seigneur..." Ces derniers mots sont sortis dans un murmure étranglé. "Et à présent, je suppose que je vais avoir droit à la plus difficile des leçons de vie que j'aurai jamais... Je ne serai pas votre esclave, Messire Law. Je ne... veux pas.

Comme si sa pauvre volonté pouvait y faire quelque chose... Elle ne sait pas ce qu'il pense de ses réponses, et rien dans ses mouvements ou dans ceux de l'épée sur son corps ne lui permet de deviner si ce sont des réponses convenables ou non. Silence pesant, et si ce n'était cette épée qui continuait à se mouvoir, Cathleen penserait être seule... Elle entend le lit grincer légèrement, alors que la fille doit mieux se positionner pour observer le spectacle... Et quelle triste et abjecte représentation ! L'irlandaise se sacrifie pour une illustre inconnue, et l'amante d'un soir de Law ne bougera même pas un ongle pour elle... Oh oui, c'est une terrible leçon de vie qu'elle apprend...

Cathleen.. Je pense que tu veux quelque chose de moi. Et je pense aussi que c'est inconscient. Je te dis hier que tu serais sexy en tenue de jeu et, te voilà, paraissant dans mon casino, habillée de telle sorte que la simple évocation de ce que tu portais a réussi à m'exciter.. Ma Belle, je vais révéler tes envies les plus profondes, celles que toi-même tu ne soupçonnais pas.

Cathleen a l'odieuse insolence de secouer la tête négativement :

- Noonnnn" gémit-elle. "Je ne l'ai pas fait pour vous plaire, juste pour tenter de me donner une confiance en moi toute relative - abandonner Cathleen pour Zatanna. Je ne veux pas, je... Les seules envies que j'ai sont de retrouver mon frère, de mener une vie tranquille et recluse et..."

Et rien d'autre, pauvre petite Cathleen. Law s'arrête, juste devant elle, et lui demande... D'accepter d'être humiliée comme jamais. Que faire ? Accepter, rompre le serment qu'elle a fait à sa Mère il y a si longtemps, ou finalement, refuser et se retrouver dans un cachot plein de gros bras qui n'auront pas la délicatesse - certes, toute relative - de Law ?

- Ô Seigneur..."

Cette fois, elle ne peut rien pour retenir les larmes... Il lui a demandé de ne pas sangloter, elle n'enfreint aucun règle en pleurant, tant que c'est en silence...

- Par pitié, épargnez-moi, Monseigneur... Pas ça... C'est au-dessus de mes forces... Je peux vous jurer de ne plus avoir de tels états d'âme, de ne plus vous en faire part, si vous m'épargnez... Je ne peux pas souffrir telle humiliation, je vous en supplie...

Et Cathleen prie. Prie pour être absolue de cette tâche ingrate, prie pour ne pas vomir à ses pieds malgré tous les spasmes qui contractent son estomac... Et puis, elle à l'audace de tourner la tête, de profil, une fois de plus, et de la baisser...

- Je vous en supplie... J'ai bien compris la leçon... Ne m'envoyez pas dans ce cachot, je vous en prie...
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le vendredi 26 novembre 2010, 13:54:39
Ses réponses étaient satisfaisantes. Car franches. Là était sa seule véritable condition : La franchise. Eut-elle mentie qu'il l'aurait sans doute frappée sur l'instant. Les pleurs, ce n'est pas grave. Le refus final non plus. Il n'en ferait pas cas, du moins, pas pour cette fois-ci. Peut-être se montrera-t-il bien plus cruel. Mais ce n'est pas dans sa nature de torturer ainsi une jeune fille. Il enseigne ce qu'il sait, uniquement. L'interrogatoire terminée, elle est enfin résolue. Il y a une sorte d'acceptation, malgré le fait qu'elle ne veuille pas ouvrir ses lèvres en grand pour que Law puisse y introduire ce qu'il avait prévu d'y mettre. Une délicate friandise.

Tu penses.. que je suis le Diable, c'est ça ? Une sorte d'esprit démoniaque qui veut t'entraîner dans ses plus viles perversions ? Cathleen.. je ne suis pas le Diable, je suis l'un de ses produits. J'ai su faire face à tout ce qu'il mettait sur mon chemin. J'ai changé. Mais jamais je ne me suis renié. Toi non plus, tu ne veux pas te renier. Tu as de beaux sentiments en toi, tu ne devras jamais les oublier.

La voix se rapproche. Il s'était acroupi devant elle. La lame passe entre le bandeau et la peau, et, tchac ! Le voilà sectionné, il glisse le long du costume jusqu'à tomber mollement à terre. Law sourit, avec une sorte de bienveillance. Il abandonne sa lame.

Considérons que tu as réussi ta première épreuve. Je vais demander à ce qu'on libère cette fille. Elle sera interdite de Casino, par contre. Mais je ne pense pas qu'elle ait un jour envie de revenir ici, sinon pour tenter de me buter comme tant d'autres ont voulu le faire auparavant. Détends-toi, tout va bien.

Après un vif baiser sur sa joue - très paternel -, il se meut pour passer derrière elle, et défaire avec difficulté le noeud qu'il a lui-même constitué. Une fois ôté, il le jette plus loin, sous l'oeil déçu de sa maîtresse, qui pensait pouvoir assister à un sévice sexuel... Il repassait devant, toujours accroupi, la maintenant à son niveau.

Rien n'était une mascarade. Je suis un bon patron, en général, tu sais. Mes employés n'ont jamais trop à se plaindre. Mes clients non plus. Ce sont à mes ennemis que je ne pardonne pas. Et tu n'es pas mon ennemie. Enfin, tu ne l'es plus. Aujourd'hui tu as un peu repoussé tes limites, du moins je l'espère. En revanche, il y a quelques petites choses dont je dois t'avertir par rapport à ce que tu m'as dit. Je veux que tu continues à dénoncer les tricheurs, et aussi, que tu continues à me faire part de tes états d'âme. Tu n'es pas un robot à mon service, mais un être humain. Être efficace c'est une chose, mais tu devrais continuer à être franche avec moi. Quelque soit ma réaction, elle sera toujours plus agréable que si tu gardes un masque. Je veux pouvoir lire en toi comme je le désire, tant que notre relation de travail sera constituée. Tu as toujours ton emploi. Tu commences demain. Tu peux travailler aujourd'hui, mais je préfère que tu te reposes. Des chambres ici sont toujours disponibles si tu le souhaites.

Il se relève en poussant un grognement, comme un papy grabataire qui aurait requis toute sa force et son énergie pour se redresser, allant chercher le couvre-chef de la dame, pour le placer délicatement sur son crâne.

Je ne serais pas là pendant deux trois jours. Une petite mission .. disons, militaire. Isaac n'est pas un combattant, alors c'est lui qui va rester ici à ma place. Il voyage entre mes établissements, si tu as un problème pendant l'une de ses absences, adresse-toi à tes collègues, mais dans l'absolu, essaye de ne parler qu'à lui. J'espère que tu te rappelles de toutes les règles concernant les horaires et les salaires. Dans 3 jours, à cette heure-ci, je veux que tu te présentes à mon bureau privé. C'est la porte d'à-côté. Nous parlerons des quelques jours passés. Ainsi que de ton frère. Tu peux t'en aller. Quant à moi, j'ai des choses à faire, et ça devient urgent.
Garde dans l'esprit que je ne suis pas un monstre. Oh, et tu peux prendre le chocolat sur la commode que je voulais te faire manger à la fin.


Il se saisit d'une toge, négligemment pliée sur un siège dans le fond, et l'enfile sur son corps nu. Il la referme entièrement, capuche large vissée sur la tête, profitant de son amplitude pour couvrir d'ombre le visage du Boss. Il sortait aussitôt, les pieds à même le sol, filant à toute allure le long du couloir, s'engageant dans un virage puis une porte, que personne ne verra plus ouverte avant les trois jours de délai.
Quant à la courtisane-serveuse, elle affichait un air blasé, se rallongeant plus proprement dans son lit pour se couvrir d'un drap, tournée de l'autre côté.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le mardi 30 novembre 2010, 15:24:14
S'était-elle trompée ? Si la terreur continuait à la faire trembler, la question résonnait dans l'esprit de Cathleen. Oh, elle n'allait pas commettre la folie de penser, ou d'effleurer l'idée, que Law puisse être faible au point de lui accorder grâce cette seconde fois. Non, Cathleen persistait à croire que cet homme n'était que ténèbres, une partie du Diable, si ce n'était son bras droit... Ce qu'elle avait retenu de la leçon du soir ? Ce que son frère Alastor avait tenté de lui inculquer pendant des années : ne jamais faire confiance à qui que ce soit... Pour quelqu'un de naïf comme l'irlandaise, ça allait être une chose très difficile... Pourtant, malgré toutes les ténèbres dont était faites cet homme, il y avait une petite part de lumière, et c'est celle ci qui conseillait à la jeune femme de ne jamais oublier qui elle était, de toujours croire en ses principes - du moins l'interpréta-t-elle ainsi... Elle peut sentir son souffle contre son visage, Cathleen tremble moins ; une fois de plus, elle se laisse avoir par de belles paroles, se laisse rassurer par sa voix douce... Le contact de la lame sur son visage la fait se raidir, et le bandeau tombe pour laisser voir à Cathleen un Law... Bienveillant.

"Et comment ai-je pu le croire maléfique ?"

Une véritable girouette. Cathleen est perdue, et ne sait plus sur quel pied danser. Elle en vient à penser qu'elle aimerait le connaître davantage, savoir qui il est réellement. Il dépose un baiser sur sa joue qui la gêne terriblement, avant de défaire le noeud qui entrave ses mains et se repositionner devant elle. Bizarrement, la nudité de son patron ne la dérange presque plus, toute absorbée qu'elle est par son discours. Oui, il y a toujours du bon en chaque personne, et Cathleen sait - elle sent ! - qu'elle a la chance de faire partie des rares personnes à pouvoir entrevoir cette générosité réelle chez cet homme qui peut se montrer si cruel et sans pitié. Même si cela implique qu'elle lui fasse une confiance aveugle, qui donnera à Law une emprise énorme sur elle ; si elle ne veut pas finir dans le cachot comme cette fille qu'elle vient de sauver... Et bien, elle le fera. D'ailleurs, le destin de la blonde lui semble bien loin, et elle ne ressent pas la fierté qui aurait du la combler d'avoir fait une bonne action en sauvant cette femme...

Alors elle hoche la tête : elle a besoin de repos, effectivement, et l'irlandaise sent avec soulagement son haut de forme reprendre sa place sur sa tête, et Cathleen en sourit, de bonheur et de soulagement. Comme elle l'avait dit plus tôt, elle sembla devenir une toute autre personne. Cathleen se détendit aussitôt, l'expression de son visage se fit plus confiante, même si l'angoisse se lisait toujours, dans une moindre mesure qu'auparavant, dans son regard émeraude qui fixe celui de Law. Il se lève et elle suit le mouvement, retenant les consignes pour les trois jours à suivre. A présent qu'elle a les idées claires, elle va pouvoir retenir le chemin à prendre entre cette pièce - ou du moins, le bureau jouxtant cette pièce et le casino, et bien entendu, la chambre qu'elle allait occuper. Quand il lui désigne le chocolat, elle reste un instant surprise... Avant de gratifier Law de quelque chose qu'il n'entendra que rarement.

Cathleen rit. Et dans ce rire aussi bref que mélodieux transparaît tout son soulagement.


***

Le lendemain, Cathleen prendra place à une table de poker en qualité de croupière. Elle portera la tenue règlementaire, un costume trois pièces qui épouse et met en valeur ses formes délicieuses qui attirent, et font dépenser sans compter des hommes qui ont été riches. Dès le second jour, elle cessera de les prendre en pitié, étrangement insensible à leur malheur - ils n'avaient qu'à se concentrer sur leur jeu et sur leurs adversaires plutôt que sur le décolleté qui ne montre rien de plus que la naissance de sa poitrine. Au troisième jour, sa confiance en elle, et la façon dont elle se rendit compte qu'elle aimait ce travail autant qu'elle avait aimé être sur scène, lui faisait donner un avertissement aux tricheurs de sa table - ce n'était pas trop enfreindre la règle de base, puisque si l'avertissement ne suffisait pas, il suffisait à Cathleen d'observer Issac droit dans les yeux pour qu'il sache qu'il y avait quelqu'un à venir pêcher... Ce n'était arrivé que quatre fois en trois jours, à croire que ces joueurs imaginaient que Cathleen n'était là que pour les faire baver sur ses courbes et qu'elle n'avait aucun capacité comme croupière. Tss ! Les idiots.

C'est donc après une soirée somme toute assez banale qu'elle se souvint de son rendez-vous avec le Patron des Lieux. A quelle heure devait-elle y aller, quand serait-il de retour ? Elle espérait peut-être un signe, un mot d'Isaac, mais rien... Il était dont trois heures du matin dépassé quand elle quitta sa table de jeu pour aller vers le bureau privé... Comme convenu, elle n'avait parlé qu'à Isaac, et la timidité dont elle faisait preuve lui avait valu auprès de ses autres collègues un début de réputation de mijaurée. Cela lui importait peu, ce qu'on pouvait dire d'elle : Cathleen savait qu'elle faisait du bon boulot, n'était-ce pas ce qui comptait le plus ? A mesure que ses pas la menaient vers le bureau, l'irlandaise descendit peu à peu de son petit nuage, et la panthère redevint souris. Elle n'avait pas peur, pas encore, même si ne pas savoir ce qui l'attendait - et comment Law l'attendait - fit naître une petite boule gelée au creux de son estomac. Elle frappa donc discrètement à la porte, et attendit d'être invitée à entrer... Ou à partir si personne ne répondait.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le mardi 30 novembre 2010, 22:06:02
Entrez.

À son plus grand dam, Law était là. Le gai-luron (ou pas) se tenait assit sur son bureau. Il était là depuis peu longtemps, visiblement. Il n'avait même pas encore enlevé son manteau de cuir qui était, maintenant, tâché de sang sur sa manche. Penché sur quelques dossiers, histoire de se donner un air sérieux, il examinait attentivement la pléiade de documents dispersés devant lui. Il était concentré, le bougre.. Et semblait même s'en énerver.
Oh, un petit détail, peut-être frappant pour l'oeil fin et averti : Un homme était accroché au mur, bras en croix et jambes écartées, suspendu par des chaînes, la face contre la tapisserie, le dos nu, portant de sévères traces de sévices. Il était inconscient.
Avant que Cathleen n'ait eu le temps de fermer la porte, Isaac s'y engouffre avec un large plateau garni d'une théière fumante. Il entrait, donnait un coup dans la porte pour la clore. Il pose le service sur le bureau, se saisira de trois tasses. Trois, oui. Il en remplira deux presque à ras bord.

"Vous en voulez ?"

Poli et serviable, le bec est suspendu au-dessus de l'ultime tasse, la seule qui ne soit pas encore saturée du liquide chaud. Il avisera en fonction de sa réponse, puis abandonnera le récipient plus loin. Une tasse devant Law, une autre éventuellement devant Cathleen, et la dernière dans sa main. Il souffle dessus, tandis que Law lui montre un papier.

-Tiens, ça. Je sais même pas si c'est pour moi.
-"Si si. C'est pour vous."
Court silence.
-Et pourquoi il me remercie c'con ?
-"Je suppose qu'il est avec Messieurs Keller et Ford."
Pour changer, Law fait la gueule. Il envoie chier la feuille.
-Qu'est ce que j'en ai à foutre de ses remerciements.. Qu'il m'envoie de la chair fraîche plutôt. Assied-toi, Cathleen.
-"Je suppose qu'il a participé au paiement. C'est aussi son remerciement."
-Les remerciements sont désinteressés. Les esclaves sont un paiement, ça n'a rien d'un "merci" sans contrepartie.
Isaac acquieçait silencieusement, trempant ses lèvres dans son thé tout en jetant un oeil amical, presque malicieux, à la jeune employée qui attendait que le big boss ait fini ses futilités.
-Tiens, et ça ? Ca non plus j'en ai rien à foutre. Allez, hop.
Et il jetait une feuille, et une de plus, et encore une sur le sol. Puis il soulève sa tasse et fait place nette sur son bureau d'un grand mouvement de bras, que l'Administrateur en second ne peut que désapprouver, vu le temps fou qu'il a mit pour constituer des chemises ordonnées et agréables à parcourir, dont Law venait de balayer une bonne partie de l'organisation soignée.

Cathleen.. Cathleen.. J'ai eu quelques échos à ton sujet. Enfin, je les ai demandés.


Faisant une pause, il hume son thé, l'essaye, et murmure qu'il est "trop chaud, encore". Isaac promet, tout aussi bas, qu'il fera fouetter à mort le fumier qui a osé servir ce thé. Lui-même, donc. Law ricane brièvement. L'homme debout pose ensuite sa tasse et file vers le mur, examinant les attaches de métal abîmé qui rongent au sang les poignets du détenu dans les vappes.

Ton travail est fait, et bien fait. Tu es appliquée, et il semblerait que les clients eux-mêmes soient contents de toi, et ça c'est ce qui compte. Aucune irrégularité, pas de vol de ta part, ou du moins, tu te débrouilles assez bien pour que le génie des nombres ici présent ne puisse rien détecter. Apparemment il n'y aurait qu'un problème de.. relation avec les autres employés, en quelque sorte. Mais ça, à la limite, ce n'est pas le plus important. Malgré tout, essaye de te faire des amis parmi eux. C'est toujours utile, d'avoir quelqu'un sur qui compter. Même si aucun d'eux ne pourra jamais te sauver de mes crocs si j'ai envie de te bouffer avec. Pas même Isaac.

Nouvelle pause. Il tente à nouveau de boire. "toujours trop chaud", apparemment.

Hm, bref. Tu sais, j'ai gravi les échelons. J'ai commencé comme petite frappe solitaire. J'ai évolué en rejoignant un groupe où je continuais à faire des basses tâches. Je donnais du poing et je risquais ma peau juste pour obéir à des ordres, sans rien en savoir. Puis j'ai commencé à m'intéresser à ceux qui me donnaient ces ordres. Je commençais à en donner aussi. Des petits. Puis des gros. Finalement, j'ai pris la place du plus haut placé. Considère ainsi que j'ai tout apprit de la rue. Tout ce qui la compose. De la drogue, je sais comment me fournir dans des contrées lointaines, la faire acheminer en toute discrétion, la distribuer à des tas de revendeurs, et je sais aussi vendre des petites doses qui rapportent quelques pièces d'argent pour des petits accrocs même pas foutus de se désintoxiquer. De toutes les activités plus ou moins légales dans les bas-fonds, je connais tout. De l'aval jusqu'à l'amont. Aussi, j'ai apprit quelque chose, de très important. Le fondement de toutes ces chaînes imbriquées et infiniment trop compliqué tient en un mot qui l'est tout autant : Le renseignement. Savoir, c'est pouvoir. Si je sais, j'arrive à faire ce que je veux. Tout est d'importance. De la mort d'un Roi jusqu'à celle du chat d'un pauvre plouc mendiant. Alors, quand je veux savoir quelque chose, je fais marcher mon réseau partagé avec des tas d'autres truands, et même des gens très honnêtes, pour servir mes intérêts.

Elle ne voit pas où il veut en venir ? Elle va comprendre. C'est là que ça devient important.
Comment va ton frère ? J'ai cru comprendre que tu l'avais perdu, à moins que je ne me sois trompé dans ce que j'ai pu entendre.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le mercredi 01 décembre 2010, 00:34:31
Cathleen hoche la tête vers Isaac pour lui signifier qu'elle veut bien un thé, oui... Mais reste coite là, au milieu de la pièce, les yeux rivés vers cet homme au mur. Peut-elle quelque chose pour lui ? Ou est-il déjà mort ? Elle l'espérait presque pour lui. Elle s'assoit à l'invitation lancée de Law, entre deux questions à son employé. Elle ne sait comment réagir au regard que lui lance Isaac, avant de tenter un vague sourire et de tremper à son tour ses lèvres délicates dans le breuvage brulant. Ce n'est pas pour la gêner, et elle en boit une petite gorgée. Le patron finit par bazarder ce qui se trouve sur son bureau pour le confort de la tasse de thé. Et le jugement commence. Cathleen est confiante, mais l'avis du patron compte plus que l'opinion qu'elle peut avoir de son propre travail.

Et c'est avec une certaine fierté qu'elle reçoit les félicitations du boss. Elle se permet presque de se détendre un peu, et croise les jambes, boit une nouvelle gorgée de thé. Voler quoi que ce soit ici ne lui a jamais traversé l'esprit, trop honnête qu'elle est, mais il lui conseille de se faire des amis... Pourtant, Cathleen s'est toujours sentie mieux seule. Elle ne le dira pas, cependant. Elle essaiera, mais préfère ne rien promettre... Par contre, elle ignore totalement où il veut en venir avec son histoire...

Ah. Son frère. Une fugace expression de tristesse s'accroche à son visage, et elle plonge le nez vers la tasse de thé, qu'elle vide d'un trait ; elle se brulera un peu la gorge, mais qu'importe. Elle repose sa tasse sur la soucoupe.


- Non, vous avez raison. Mon frère et moi avons été séparés, et je n'ai aucune nouvelle de lui depuis bien longtemps... Je ne peux répondre à votre question, Monsieur, mais je prie chaque jour pour sa bonne santé.

Est-il nécessaire qu'elle lui raconte tout ? Après tout, il l'a dit lui même : il peut savoir tout ce qu'il veut. Elle lui adressera pourtant un regard droit :

- Cependant, Monsieur, et avec tout le respect que je vous dois... Ceci est ma quête. Bien entendu, je vous serai reconnaissante à vie si vous me rapportiez des nouvelles de mon frère. Mais je veux le retrouver seule, par mes propres moyens. J'ai lutté pour échapper à l'Ordre de l'Enklaster, mais contrairement à vous, je n'en suis pas ressortie grandie. J'ai changé, je le sais, et je suis peut-être un peu moins peureuse qu'auparavant. Cependant, c'est seule que je veux retrouver Alastor. Lui montrer que je peux survivre, que je suis devenue forte.

Elle a un sourire timide qui contraste avec sa posture sûre d'elle.

- J'ai conscience que c'est une étrange requête de ma part...

Cathleen baisse les yeux un instant, avant de tilter quelque chose.

- Pourquoi m'avoir parler de tout cela, Monsieur ? Serait-ce une demande pour que je laisse mes oreilles trainer pendant que je travaille ? Je le fais déjà, si c'est ce que vous souhaitez savoir et je crois... Et bien, avoir dit ce qui me semblait important à Messire Isaac...



(Défi à la con : le nom de cinq viennoiseries / pâtisseries :p )
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le mercredi 01 décembre 2010, 11:14:35
Law ne pouvait qu'approuver la volonté de Cathleen de vouloir s'en sortir seule, sans son aide. C'est donc décidé, il respecterait à la lettre ses conditions, puisqu'elles étaient nobles et, au fond, respectait assez bien la philosophie de Law de plonger ses mains dans le purin pour pouvoir en ressortir des pépites. Il faisait un signe approbateur du visage, contemplant ensuite à son tour le quasi-cadavre au dos cannelé de profondes entailles sanglantes au mur. Coude posé sur l'appui-bras, menton appuyé sur la paume. Il le fixe, presque absent. Il semble faire preuve d'inattention comme à son habitude, mais malgré les apparences, il écoute et comprend.

-Bien. Alastor Bakaar. J'ai commencé les recherches.
-"J'ai commencé les recherches."
-Hm. Il a commencé les recherches.


Le lieutenant se félicitait de cette pique, tandis que Law le fusillait du regard.

J'ai aussi demandé à ce qu'on me rapporte des choses sur votre.. Ordre. Pas facile. Les religieux et religieuses sont les pires obstacles dans la chaîne du renseignement. Avec les morts. Eux non-plus ne sont pas très causant, mais au moins, on peut les examiner, les fouiller, ils ne disent plus rien. J'ai quand même quelques lectures par rapport à eux là-dedans. C'est pas très clair tout ce qu'il s'y passe pour l'instant mais je ne désespère pas d'en savoir plus.

L'espoir, c'est beau.

Vous savez aussi que vous pourrez me demander n'importe quel service. Les tuer, par exemple.

Dans le genre partisan des solutions radicales, Law apparait comme un gourou. Il se lève à son tour, esquivant Isaac qui va reprendre sa tasse, et décide à son tour d'examiner sa prise de guerre. Il le frappe doucement aux côtes. L'autre ne réagit pas.

Si je te parle de tout ça, Cathleen adorée, c'est juste pour retrouver ton frère. Oui, tu peux discrètement écouter les conversations et rapporter les extraits capitaux comme tu le fais déjà. Ce n'est pas le plus important. ... Il y a des choses de ta vie que tu dois me dire avant que je ne les découvre par moi-même, ou non ?

Le ton était sucré, mais la fin apparaissait presque comme une menaçe. Si Cathleen a des secrets bien cachés, elle doit les garder absolument. Mais si ces mystères risquaient d'être aisément révélé à Law, il aurait sûrement valu tout balancer tout de suite. Quoique.. Lui en voudrait-il ? Allait-il asséner ses représailles ? Il la regardait enfin, revenant vers son bureau pour s'y rassoir. Avant qu'elle n'ai pu répondre, il utilisait sa vieille technique de la mise en confiance. Il la conditionne pour bien qu'elle puisse réfléchir à sa question pendant qu'il débite ses histoires.

J'ai été tuer des gens. Pour des bourgeois, des gros commerçants, des financiers, des nobles. Cette bande de gros bonnets voulaient que je le fasse personnellement avec quelques uns de mes troupes, parce qu'ils pensaient que j'étais l'un des seuls assez bon pour effectuer cette mission tout en restant discret sur eux. C'est assez étrange. Ils ne me connaissent pas beaucoup, nos relations sont exclusivement commerciales. Et puis ce qu'ils savent de moi, c'est ce que leurs espions leur ont dit de moi. Et ces mêmes espions, je parviens parfois à m'arranger avec eux. Ils devraient le savoir, non ? Moi aussi je me méfie de mes propres espions. Tout homme est corruptible. Même ceux sur qui je fais peser ma menaçe. Les fous.. enfin. L'essentiel soit qu'ils m'aient fait confiés leur petit secret. Si je les révèle, ils sont dans la merde. Mais je ne le ferais pas, parce que ça ne m'est pas très profitable. Pas pour l'instant. Au contraire, cette relation tacitement menaçante sert notre concorde. Ils ne le savent pas, mais ils sont sous mon joug. La situation n'est pas très enviable pour eux, même si ils ne s'en rendent pas compte. Mais tu sais ce qui aurait été pire ? C'est qu'ils engagent quelqu'un d'autre, et que je vienne à découvrir qu'ils sont derrière. Et là, je les aurait fait tomber, rien que pour me venger de leur manque de confiance en moi.

Il finit sa tasse d'un trait, en un éclair et reprend tout de suite.

D'ailleurs, la blonde de l'autre fois n'a pas été touchée. Elle a juste passé un bon quart d'heure dans un cachot. Je lui ai fait un numéro, et l'ai mise dehors sans sévice. Affaire réglée.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le jeudi 02 décembre 2010, 00:06:30
Cathleen suit le mouvement de tête de Law, et reprend conscience de la présence de ce cadavre - qui n'a pas l'air d'en être un, finalement - sur le mur. Elle sursaute et a un haut le coeur, et toute couleur déserte son visage pour devenir d'un blanc digne des neiges de Scandinavie. Elle tousse et détourne son regard de biche pour ne pas incommoder cet entretien d'une flaque de bile sur le tapis. Ce serait faire une sacrée mauvaise impression... Et ils ont donc commencé à faire des recherches. Malgré ses belles paroles précédentes, l'irlandaise souhaiterait savoir ce qu'ils ont trouvé, s'ils ont trouvé quelque chose, si son frère est vivant, si... Mais elle se tait. Cathleen se tord les doigts et doit serrer ses lèvres pour ne pas laisser sortir sa curiosité. Elle est surprise qu'il n'ait, en revanche, rien trouvé sur l'Enklaster Aferus...

- Pourquoi les tuer ? Non, je ne souhaite rien d'aussi... Extrême. Après tout, ils ne font pas de mal à la population, ils sont tranquilles dans leur coin, et accomplissent la mission dont ils se croient investi par décret divin, je suppose.

Elle pourrait en dire plus, bien entendu, après tout, elle y a vécu de très nombreuses années. Mais elle suppose que s'il veut savoir tout cela, il lui demandera ; finalement, ça ne doit pas être sa priorité immédiate. Non, pour l'instant, il semble s'intéresser à la vie de la rouquine celte. Quelque chose à dire, à lui cacher ? Cathleen n'a pas à réfléchir bien longtemps, hélas, et baisse la tête vers ce tapis aux motifs orientaux. Elle se mord la lèvre, et elle sait bien que cela ne sert à rien de cacher quoique ce soit à cet homme : ce serait signer elle-même son ordre d'exécution. Elle l'entend s'asseoir et relève la tête vers lui. Et elle écoute, comme elle sait si bien le faire. Pourquoi toutes ces confidences pour elle ? Son esprit recommence à se scinder en deux... D'un côté Cathleen se sent presque privilégiée par tant de confiance à son égard. L'autre...

... L'autre sait qu'il cherche à l'amadouer, juste pour qu'elle se confie. Pourtant, fidèlement armée de son haut de forme, la magicienne britannique se sent invincible (enfin, presque, faut pas déconner !) et elle ose lui dire, à la fin de son long discours :

- Vous savez, Monsieur, vous n'avez pas besoin de me faire votre numéro mielleux pour me mettre en confiance. J'ai compris les règles du jeu. Peureuse, naïve, mais pas sotte. Je sais que je n'ai aucun intérêt à vous mentir ou à vous cacher quoi que ce soit."

"Je n'ai pas dit ça à voix haute ?! Oups..."

Cathleen se mord la lèvre et baisse la tête, repentante... Oh, ça ne servira pas à grand chose... Aussi, elle enchaîne rapidement :

- Je pourrai tout vous raconter. Comment ma famille et le village dans lequel nous vivions ont été massacrés par une bande de vampires, même si je ne... Souhaiterai pas m'étendre sur le sujet."

Cruelle erreur. Elle n'aurait pas du ajouter ces derniers mots...

- Alastor et moi en avons été les deux seuls survivants, sauvés par l'Ordre de l'Enklaster Aferus. Je suis restée... Absente de longues années, comme dans un coma éveillé. Alastor a rejoint l'ordre, et quand je suis enfin revenue à moi, je suis restée... Et bien, seule. J'ai appris des tours de cartes par moi-même pour m'occuper, et c'est l'ennui qui m'a fait travailler cette mémoire exceptionnelle. Et puis, Zatanna a commencé à se faire connaître, jusqu'au jour où...

Elle porta, comme à chaque fois, la main à son cou. Elle resta silencieuse quelques secondes éprouvantes, avant de continuer :

- ... j'ai fait un spectacle pour un Seigneur Vampire. Qui m'a mordue. Mais je n'ai pas été transformée !!" se récria-t-elle aussitôt. "Je ne suis pas devenue l'un de ces monstres, Monsieur Law. Je vous le jure. Je ne vous mentirai pas, je sais ce que je risque si je le faisais. L'Ordre n'a pas voulu me croire, et c'est pour cela que mon frère et moi... Nous sommes enfuis. Puis séparés. Vous savez... Tout.

L'hésitation ne devait pas être passée inaperçue. Cathleen soupira, et se maudit intérieurement. C'était quand même un comble, de pouvoir bluffer au jeu sans que personne ne s'en rende compte, et de ne pas pouvoir sortir un petit mensonge !! Elle lève son regard émeraude et a une petite moue.

- Enfin... "Tout"..." Profonde Inspiration. Et elle se jette à l'eau : "Je fais un peu de magie, aussi. De vraie magie. Mais je ne sais pas comment ça marche. Je n'en ai jamais utilisé ici. Je le jure. Tout comme je pourrai vous dire tout ce que je sais de l'Enklaster Aferus."

Changer de conversation pour peut-être éviter le sujet épineux de la magie. Cathleen joua nerveusement avec un pli de sa veste.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le vendredi 03 décembre 2010, 15:07:11
Pour ne rien changer de ses habitudes, le fier avait à peine réagi, même quand elle s'était montrée effrontée. C'est tout juste si il souleva l'un de ses sourcils de quelques millimètres, histoire de dire qu'il avait quand même compris qu'elle venait de l'attaquer de front, et de démontrer qu'il n'était pas totalement demeuré.

Il était, une nouvelle fois, satisfait de Cathleen et de sa franchise. Peu lui importait si l'histoire n'avait pas été palpitante, ou si elle s'était égarée dans quelques tâtonnements. En l'occurence, ce n'était pas le cas. Son passé contenait des rebondissements dignes d'un livre, et elle n'avait hésité qu'une fois, et s'était plutôt bien rattrapé.

Kant et ses théories sur le savoir, la connaissance et la logique serait sûrement intéressé par un sujet comme Law qui refusera purement et simplement la proposition de Cathleen.


Avec tout le respect que je te dois, ça ira, je n'ai pas besoin de toi pour ça. Je paye des types assez cher pour qu'il me rapportent des trucs intéressants, ce n'est pas pour que tu me mâches le travail aussi facilement. (et, réfléchissant un instant, il rajoute : ) Bon. J'ai tout ce que je veux de toi. Tu n'es sûrement pas aussi faible que j'ai pu le croire, j'ai juste réussi à te mettre dans une position délicate. Il n'y aura plus d'épreuve, tu deviens.. disons, comme les autres.

C'est sûrement ce qui pouvait arriver de plus pathétique à l'Irlandaise : Qu'elle devienne une parmi d'autres. Law n'avait tout simplement plus envie de lui faire subir quoi que ce soit car il avait désormais confiance en elle : Elle s'élevera seule, ce n'est qu'une question de patience pour elle. La route, elle l'avait entamée toute seule. Le tortionnaire a fini par comprendre que ce n'était pas utile de jouer au bourreau avec son employée pour qu'elle se durcisse. Pourquoi cette relégation sonnait-elle comme une punition ? Parce que, pour le Fier, c'est un moyen honorable et inéluctable vers la perfection que de se distinguer des autres. Être comme les autres, c'est n'être rien de plus. Et si l'on ne peut pas être exceptionnel, alors on ne vaut pas la peine. Le soufflé était retombé. Et le plus étonnant, c'est que ça ne l'était pas, étonnant. À force, Cathleen devait avoir compris qu'avec Law, les sentiments, ça montait, ça redescendait.

Harcèlement terminé. Nous ne nous adresserons plus beaucoup la parole, hormis quand je viendrais te demander si tout se passe bien dans ce que tu fais. Tu traiteras plus souvent avec Isaac. Oh, d'ailleurs. Demain, j'ai quelques "amis" qui viennent me rendre une visite. Nous allons discuter affaire, ce genre de choses. Alors il est important de les mettre dans de bonnes conditions. Ils vont faire un tour dans ma maison close et.. bon, je ne vous fais pas de dessin de ce qu'il s'y passera. Comme il y a une sorte de petite salle de spectacle, avec une scène, j'ai pensé que tu pourrais leur offrir un moment privé. Rien de sexuel, juste de la magie. Tu pourras les impressionner un peu.. Rien de bien méchant.. Tu déploieras tes talents et tout se passera pour le mieux. Et après, tu laisseras mes filles faire le reste du boulot.

Un sourire qu'il lui accorde, et ce sera tout. Il désigne d'un bref geste de la main la porte qui se trouve derrière elle. Le Second du patron saisissait son carnet de note après avoir posé sa tasse vide, pour y consigner ce que Cathleen avait raconté et avoué quelques secondes plus tôt avec son calme et sa rapidité habituelle. Le regard de Law se tourne vers le bientôt-mort qui jure un peu sur son élégante décoration d'intérieure. Ca y est, il déprime. Il vient de clore une relation sympathique, et ça, ça n'avait vraiment rien de réjouissant.

Usant de son caractère peu enclin à ce qui était, pour lui, un moment d'émotion, et voyant l'opportunité de dire une bêtise supplémentaire, il l'interpelle.


Un instant ! .. Si une séance de domination te tente de nouveau, puisque je sais que tu en es friande.. N'hésites pas. Allez, file.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le jeudi 09 décembre 2010, 17:32:20
Law se trompait sur un point : Cathleen était aussi faible qu'Hercules était fort. Si lui ne voyait aucun mérite à ce que finalement, elle devienne comme le reste de ses employés, c'était un bon signe pour l'irlandaise : au moins, elle n'aurait plus à "subir" ces interrogatoires éprouvants, il ne poserait plus les yeux sur elle en particulier, à moins qu'elle ne fasse quelque chose pour qu'il la remarque. Oh oui, c'était l'idéal pour la jeune femme : se fondre dans la masse, ne pas se faire remarquer : tout ce qui lui fallait. Elle retint cependant un petit sourire de satisfaction et de soulagement à cette "sentence". Law semblait presque déçu, d'ailleurs... Mais elle n'allait pas non plus toujours se plier à sa volonté, si ? Au moins, pas sur ce coup là : il aimait sa sincérité, sa franchise ? Cathleen restait égale à elle-même en se faisant toute petite, et en restant Timide dans son coin. Cela ne l'empêcherait pourtant pas de continuer à essayer de s'endurcir, de devenir forte, comme elle l'avait dit. Autant que possible, elle essayait toujours de tenir parole...

Mais elle ne peut s'empêcher de se mordre la lèvre inférieure lorsqu'il évoque la possibilité - non, quand il ordonne poliment - qu'elle vienne pour un spectacle de magie. C'est la partie qui lui plaît, ça. Celle qui lui plait moins, c'est l'endroit : une maison close. Elle déglutit péniblement. Oh non, elle n'a pas besoin d'un dessin, et savoir qu'elle restera sur scène, qu'elle ne vient vraiment que pour la magie... N'arrive même pas à la rassurer. Les épaules de l'irlandaise s'affaissent un peu et elle baisse la tête, avant d'être congédiée. Elle ne fait pas trainer son pas, et tente de rester droite malgré tout. Mais, tel un Jack-in-the-box, Law revient à la charge, et réussit à arracher un sourire à la jeune femme. Le surprend-elle lorsqu'elle lui répond d'un ton enjoué :


- Ce sera avec plaisir, Monsieur."

Elle quitte pourtant la pièce assez rapidement, histoire de ne pas être à nouveau rappelée. Oh non, ce ne sera pas un plaisir, mais cet homme, s'il a la fâcheuse tendance à rendre chèvre la pauvre Cathleen, possède un charisme certain. Elle se surprend même à penser à ce Casino comme à une maison potentielle, un chez elle... Cathleen sursaute et secoue la tête : oh non. Elle se souvient de ce qu'il y avait au mur, dans le bureau de Law... Non, cet endroit ne sera jamais sa maison d'adoption : la décoration est abominable. Sa main se pose sur la poignée qui doit la ramener dans sa chambre, et elle suspend son geste : cet homme a décidément une sale influence sur elle, si elle commence à faire de l'humour douteux...

***

Le lendemain, Cathleen s'était préparée avec tout l'enthousiasme possible. L'endroit dans lequel elle allait se rendre la répugnait tant qu'elle en écrasa un Moustique qui n'arrêtait pas de lui tournoyer autour avec son "bzzzt" stressant. Cathleen fut conduite jusqu'à la Maison Close, peut-être trop rapidement à son goût. C'était visiblement la fête, vu le monde qu'il y avait dans les rues, les stands qui proposaient des nourritures diverses et variées - des fruits secs au brochettes de viandes A la dinde ou au mouton - et tous ces mélanges d'odeurs la rendirent encore un peu plus malade. Ce qui ne s'arrangea pas une fois dans le bordel... Elle voyait des femmes passer en petite tenue, et les odeurs humaines qui parvenaient au nez délicat de la jeune femme, n'arrangea pas son malaise. Non, ce spectacle était au-dessus de ses forces.

Mais n'était-ce pas là une nouvelle épreuve, où Law voulait qu'elle dépasse ses limites encore un peu plus aujourd'hui ? Les yeux clos, elle se bat contre elle-même dans sa toute petite loge tout en se vêtant de sa tenue de scène, pour le moins inédite. Compte tenu de l'endroit, Cathleen ne veut pas qu'on pense que la magicienne était aussi une fille de joie, alors exit le shorty et les bas résilles, bonjour la longue robe à corset, qui met, malgré tous ses pauvres efforts, sa poitrine et ses courbes sensuelles en valeur. A se demander si c'était un meilleur choix, finalement... Le chapeau solidement vissé sur la tête, Cathleen entre en scène...

Ce n'est pas par flemme, ou parce qu'elle doit se produire pour des hommes bien plus intéressés par ce qui pourrait se cacher sous sa robe, mais l'irlandaise fait des tours de magie tout à fait basiques - qui restent impressionnants - mais Cathleen sait qu'avec son malaise actuel, elle ne pouvait réussir le moindre tour réellement grandiose. De toute façon, l'attention de son public est très rapidement détournée, et si elle arrive à garder un calme et un contrôle apparent, la rouquine n'en est pas moins terriblement gênée... D'autant plus lorsqu'un homme, près de la scène, saisit sa cheville avec un regard des plus évocateurs. Cathleen se retient de hurler et de lui enfoncer le talon de sa chaussure entre les yeux. Elle se contentera de remuer la jambe en murmurant : 

- Laissez-moi. S'il vous plaît !"
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le vendredi 10 décembre 2010, 10:16:18
Tout avait été pensé pour l'occasion : Quand Law traite, il ne fait rien à moitié. En retour, il attend de ses invités et partenaires potentiels une attitude irréprochable, surtout parmi ses employés. Si Law peut se permettre de maltraiter à raison ces derniers, il ne supporte pas quand quiconque s'en octroie le droit.

Dans la sombre pièce où se tenait le spectacle, l'un d'eux avait fait un geste bien trop déplacé. Dans l'ombre du fond, là où se tenaient sagement les gardes personnels de ces hommes d'affaires -pourris, pour la plupart-, une silhouette se détachait. Nul ne sait si le Maître des lieux était là depuis le début, confondu avec le mobilier et les molosses, ou bien si il venait d'apparaître, comme par enchantement. En tout cas, il s'approche pour recadrer, d'une main sur l'épaule, le présomptueux qui a considéré Cathleen comme un morceau de viande.


-Appréciez le spectacle avec les yeux. Comme les autres.
-"Mais enfin, monsieur Raine, je peux bien.."
-Non. Quand vous êtes arrivés, je vous ai demandé de vous tenir, conformément à mes règles établis.
-"Ne soyez pas si désagréable. Vous avez besoin de moi."


Menaçant, il se levait, et imposait une stature plutôt impressionnante à un Law nullement effrayé, qui comprimait ses phalanges droites à l'intérieur de sa paume gauche, faisait retentir parmi le silence pesant quelques craquements d'os.

-Vous vous pensez indispensable ?
-"Je ne le suis pas ?"


Aussi inattendu qu'une météorite s'écrasant dans la rue, Law assénait un violent coup de poing, qui venait du fond de son coeur, ce qui fit valser l'homme, qui s'écrasa au sol en arrière, en gémissant, se tenant le nez. Un garde approchait : Le polyglotte le tint avec véhémence en respect, main gauche tendue vers lui pour lui ordonner de garder ses distances, l'autre poing prêt, chargé en arrière.

Approche si tu l'oses.

Et l'autre n'osait pas. Car il était chez Law, sans doute, et qu'il redoutait peut-être de voir les propres gardes de l'établissement débarquer. Maintenant que l'homme de main était calme et fixe, le patron se retournait successivement vers l'homme qui tentait de se relever péniblement, et l'assemblée.

-Seigneur Nasset. Je vais cordialement vous demander de partir. Vous allez retourner dans votre bled et ne plus jamais m'adresser la parole. Votre manque de considération à mon égard m'atteint profondément. Si jamais vous deviez tenter la moindre représailles à mon encontre, ne serait-ce qu'avoir un début d'idée d'envie de vengeance.. J'vous tue. Quant à ces messieurs qui eux, ont su garder le respect qui est dû à un hôte, ils seront raccompagnés à leur chambre respectives. Je les attends demain, de bonne heure. Pour la bonne humeur, mes hôtesses se chargeront de vous la procurer. Le moindre déserteur sera sévèrement sanctionné. Et cet incident devra rester entre nous. Vous savez de quoi je suis capable si j'apprends que ça se propage.

Un sourire, gentil et sincère, et il inclinait la tête vers ses futurs partenaires, qui, perplexes face à son attitude, lui rendirent avec hésitation. Puis il prenait le chemin de la sortie.

Cathleen, suivez-moi je vous prie.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le mercredi 15 décembre 2010, 01:00:27
Et tel un chevalier servant, Law vola au secours de Cathleen. Elle en fut un peu surprise, mais très grandement soulagée. Parce qu'elle n'aurait pas su comment réagir dans son intérêt à elle, de manière à ce que ça n'entrave pas les petites affaires de son patron. Et elle n'était pas sure qu'un coup de talon aiguille dans le visage de l'un des clients serait forcément bon pour les affaires de Law. Ce qui aurait signifié que ça n'aurait pas été bon du tout pour elle non plus.

Mais il lui épargna de nombreux états d'âme. Cathleen ferma les yeux et détourna la tête quand il mit le premier coup de poing. Mais Cathleen ne cria pas. Cela méritait d'être noté. Elle regarda même la scène, ensuite. Oh, bien entendu, il ne fallait pas trop lui en demander, et l'irlandaise s'était entourée de ses bras, et son regard trahissait la frousse qu'elle avait eue, et qu'elle ressentait encore. C'était bien normal, elle ne pouvait pas devenir une femme forte du jour au lendemain, malgré tous les efforts qu'elle faisait déjà. Et qui étaient déjà énormes. Il y a seulement quelques jours, Cathleen se serait sans doute laissée entraînée contre cet homme, elle aurait hurlé comme une hystérique en pleurant toutes les larmes de son corps.

Il y avait du progrès, n'est-ce pas ?

En tout cas, l'homme fut rabroué, viré, et les autres gentiment congédiés, escortés par des filles de la maison close. Une immense sentiment d'avoir gâché la soirée terrassa l'irlandaise, qui vouta ses épaules. Déjà, elle se tournait pour rassembler son matériel, réprimant un peu plus son envie de pleurer de désespoir. Et finalement, la punition tomba, au moment où l'ordre de Law cingla dans l'air. Cathleen sursauta, le regarda partir, et courut pour le rattraper. Elle le suivit, calquant son pas sur le sien, la tête basse. Elle mit du temps avant de prendre la parole, en chemin.

- Je suis navrée, Monsieur Raine. J'ai fichu en l'air votre soirée. Je n'aurai jamais du me tenir aussi près de la scène.


(HJ : Je suis désolée :S C'est court. Tu auras le droit de me fouetter u__u )
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le mercredi 15 décembre 2010, 16:28:44
Silence de sa part. Une chambre libre. Là ? Là.. Oui, là. Il ouvre la porte, où se trouve ce qui semble être une prostituée en train d'avaler.. Du raisin, assise sur son lit, et habillée je tiens à préciser. Elle sursaute, laissant échapper un petit cri en voyant entrer un intrus. Non, deux. Son patron et une autre. L'homme lui fait un signe bien direct avec son pouce, lui ordonnant impérieusement de partir. Celle-ci se lève, fait vivement demi-tour pour récupérer son bol de raisin, et fait profil bas jusqu'à la sortie, où elle fermera la porte, diligente. C'est là qu'il éclate.

Je ne veux rien entendre !

Le voilà qui la saisissait par le bras pour la forcer à s'asseoir sur le lit, à la place même de la courtisane précédemment.
Mais sans les fruits.


Vous auriez pu jouer le jeu de la séduction, pour le repousser gentiment, lui faire croire qu'il doit attendre un peu avant de vous avoir. Ces types sont des barbares qui portent des costumes. Ils ne sont pas plus civilisés que les paumés qui dorment dehors avec leurs clébards, à qui je vends ma drogue bon marché. Mais non. Il a fallu que vous hurliez. Que vous fassiez votre farouche.

Les 100 pas sont amorcés. Droite, gauche, droite, gauche. Et il remuait ses mains dans de grands gestes expressifs, pour donner plus d'importance à ses propos.

Les animaux, ça s'amadout, ça ne se dégage pas d'un coup de pied. Surtout les charognes comme ça. Qu'est ce qui vous est passé par la tête !? Hm !? J'aurais dû vous laisser en pâture à ce gros con rien que pour le principe. Ca leur aurait fait un amuse-bouche sympa, avant le plat principal. Qu'est ce que vous en pensez ? Et si je vous livrais à lui rien que pour me faire pardonner de votre impudence, avec un gros paquet de blé, il devrait apprécier le cadeau, non ?

Toisant sa proie avec la plus grande cruauté, et sans manifester la moindre pitié, le fauve se penchait sur elle, avec la féroce envie de la mordre. Littéralement. Law a vraiment envie de planter ses crocs dans sa chair, rien que pour sentir son sang dans sa bouche, et étancher sa colère.

Les imprévus, ça se gère. Demandez-vous pourquoi j'étais là alors que j'aurais dû être ailleurs.


Parce qu'il avait.. prévu. Uhuh. Ainsi, un sourire étirait ses lèvres, et il saisissait la bouche de Cathleen entre ses mains, la tordant entre la pression de ses doigts.

Je vous souhaite bon courage pour me convaincre de ne pas vous donner en offrande pour réparer le très, très, très gros préjudice commis. Nue, avec rien qu'une laisse et un collier à votre nom.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le dimanche 19 décembre 2010, 23:18:52
Cathleen le suit, incapable de détacher son regard des pas devant elle ou d'essayer d'avoir une pensée cohérente quelques secondes... Elle ne va reprendre pied avec la réalité lorsqu'une douleur vive lui traverse le bras et que Law lui hurle au visage en la jetant sur un lit. La rouquine est trop terrifiée pour réussir à réagir d'une quelconque manière. Elle ne pleure pas, mais elle tremble, et son regard d'un vert vif et brillant, comme souvent, trahi toutes ses émotions intérieures. Et elle écoute, puisque de toute façon, elle serait bien incapable de prononcer le moindre son. Jouer le jeu de la séduction, il en a de bien bonnes, lui ! Comment elle était censé le faire ? Elle aurait du se laisser toucher par ce gros porc qui avait toutes les catins qu'il voulait autour de lui ? Il avait transgresser les règles, lui, et Cathleen était persuadée, comme toujours, d'être l'inncente victime dans cette affaire. Elle avait pris des mesures pour ne pas paraître trop attrayante... Il aurait du garder ses mains dans ses poches, ou sur les jambes d'une autre !

Mais sans doute Cathleen voyait elle encore le monde comme s'il était rempli de bisounours. Où tout le monde était honnête et respectait les règles. Il y avait les méchants, certes, mais ils finissaient toujours par être punis, n'est-ce pas ? Vision onirique de la jeune femme perdue dans un monde impitoyable et qui la terrifie. Elle le sait. Mais elle ne peut non plus s'empêcher d'espérer que tout ne se règle sans qu'elle n'ait à lever le petit doigt. Comme son problème actuel, d'ailleurs : elle pense que Law va la sermonner, mais finir par se montrer clément, n'est-ce pas ? Comme il l'a toujours été avec elle.

Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, Law a déjà utilisé son quota de patience et de bonté avec quelqu'un d'autre. Son discours se fait de plus en plus effrayant, surtout lorsqu'il l'appuie en se penchant aussi près d'elle, comme un fauve sur le point de dévorer sa faible proie. Le mur, dans le dos de Cathleen, est trop solide pour qu'elle ne puisse sy encastrer davantage, comme si elle cherchait à fusionner avec, tant elle se tapit tout contre. Une forte poigne saisit son visage délicat, et Cathleen s'autorise un cri étranglé, et une larme. Son cerveau n'est toujours pas capable de la moindre pensée cohérente, elle en est encore à se demander pourquoi il se montre aussi cruel en cet instant, alors qu'elle avait vu en Tyler Raine le bras droit du Démon bien des jours auparavant. Elle n'avait plus voulu croire en cette entité maléfique, même si elle savait que son terrible patron n'était pas forcément un ange de lumière...  Et Cathleen tremble enfin, comme si son corps reprenait peu à peu les rennes. Et malgré sa bouche déformée, malgré la terreur qui lui noue la gorge, et tous les appels à sa clémence qui lui brulent les lèvres, Cathleen finira par murmurer :

- Apprenez-moi.

Elle ne sait pas comment elle l'a fait, ou si c'est Law qui l'a lâchée, mais Cathleen s'est défait de son emprise. Toujours collée au mur derrière elle, le regard détourné comme à chaque fois, puis la tête baissée, l'irlandaise murmure :

- Je ne sais pas comment séduire ou amadouer les hommes, sans qu'ensuite ils ne... me... Enfin... Vous voyez... (Elle avait rougit de honte.) "Je ne voulais pas vous déplaire, Monsieur, ou vous attirer des ennuis. Mais je préfèrerai encore que vous me fouettiez au sang plutôt que de rompre la promesse que j'ai faite à Mère. J'offrirai un corps saint et vierge à un homme que j'aimerai. Je ne laisserai personne me toucher, Monsieur. Pas même vous."

Cathleen osa lever les yeux un instant vers lui ; elle essayait de paraître confiante, et vaguement sure d'elle.

- Je ne veux pas vous déplaire, Monsieur Law. Mais vous ne pourrez pas me faire renoncer à certains de mes principes. Vous pouvez faire de moi une femme moins naïve, et plus forte ; vous pouvez vous amuser à détruire ma vision onirique du monde ; mais je ne vous laisserai pas me livrer comme un vulgaire morceau de viande à un sale porc.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le lundi 27 décembre 2010, 15:22:23
Vous apprendre ?

Peut-être que la supplique avait un effet escompté.. Et si c'était le cas, et bien, la tentative venait d'échouer. Du moins pour l'instant.
Law est toujours fou de rage. Il se trouve trop gentil, trop affectif avec ses troupes. C'est le désavantage de trop les connaître. Virer tout le monde ? Mauvaise idée. Les massacrer ? Mauvaise réputation. Mais le traitement réservé au reste de l'armée devra attendre. Il a d'abord d'autres chats à fouetter. Une chatte d'abord. Effrontée, trop à son goût, et même un brin rebelle.
Il veut la briser. Il DOIT la briser. Mais comment ne pas rompre parole tacite à laquelle il s'est lui-même engagé, celle de ne pas rompre cette pureté qu'elle s'évertue à garder comme si sa vie en dépendait ? La soumission sexuelle la rendrait tellement malléable.. Surtout pour elle qui désire tant conserver la virginité dont elle estime si hautement le caractère sacré.
La douleur, la souffrance ? Trop facile, peut-être, ou trop barbare. Le viol ne l'est pas, selon lui, tandis que déchirer la peau, briser un membre, tracer au fer aiguisé des glyphes sanglants, comme l'invocation du plaisir sadique qu'il éprouve.

La petite table de nuit se verra, d'un simple mouvement de son bras, débarassée de tout ce qui trônait dessus. Ample manifestation de sa colère. Puis il la saisit par les cheveux et sans même attendre qu'elle ne puisse s'animer d'une protestation, elle finira la tête au sol, joue plaquée sur le tapis.


Vous allez apprendre à jouer la comédie. La comédie, c'est le contrôle de soi-même, jusqu'à pouvoir se muer en quelqu'un d'autre. Mais je sais que vous savez jouer l'actrice, sauf quand vous vous laissez déborder par vos sentiments.

Sa voix est, et c'est surprenant, assez posée. A-t-il réussi à se calmer ? On dirait bien. Même si le volcan bout toujours en lui, déchirant ses tripes avec la fureur d'un bataillon d'infernales montures lancées dans une cavalcade olympique, dont les tremblements de terre provoqués par la frappe des sabots sur le sol effraie même les Rois.

Je ne veux ni larme ni prière, et pas la moindre demande de pitié. Exprime ton désir envers moi. Je veux que ça fasse vrai, je veux pouvoir toucher le désir comme si il était réel. Je veux que tu joues la chienne, la catin, la parvenue qui me fait croire qu'elle me désire alors qu'elle ne souhaite qu'un poste ou une place. Et si j'estime que tu ne simules pas assez bien cette recherche de plaisir.. J'irais moi-même le trouver.

Il n'y a plus qu'à jouer. Dans une situation désespérée, l'être humain peut se révéler surprenant. Il n'y a plus qu'à voir si, soumise, au bord d'un viol et donc de la rupture de la promesse à sa mère, en équilibre sur un fil au-dessus du gouffre de l'humiliation et du déshonneur, Cathleen se révèlerait capable de savoir rendre vrai une notion qu'ils savent tout les deux fausses. À savoir : Son envie de se faire prendre brutalement par son boss.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le mardi 28 décembre 2010, 00:04:53
L'accès de colère de Law fait sursauter Cathleen. La petite souris affolée, en elle, veut fuir cet endroit, cet homme ; l'irlandaise ressent le besoin d'être dans un endroit calme et où elle se sentirait en sécurité, et non plus sous pression constante. Les mains serrées de la jeune femme tremblent, même si elle essaye de le cacher à son patron. Le besoin de s'éloigner de Law se fait plus présent, et elle a juste le temps d'esquisser un pas en arrière, son coeur tambourinant déjà dans sa poitrine, qu'il la saisit par les cheveux pour la plaquer au sol, face contre terre. Ce n'est pas un cri, mais un vague gargouillement de terreur qui sortira de sa gorge. Une fois de plus, Cathleen joue le rôle de la proie prise au piège. Ses seuls mouvements sont ses tremblements terrifiés, alors que ses doigts se sont glissés dans sa chevelure de feu, dans l'espoir fou d'atténuer la douleur. Law se fait aujourd'hui impitoyable envers elle, et la maintient au sol d'une poigne de fer. Même avec toute la force de sa volonté, sans doute devrait-elle lui laisser une poignée de cheveux si elle voulait s'enfuir. Ses yeux verts disparaissent derrière ses paupières, alors que son boss ordonne, comme est de son droit de le faire, après tout. Sauf que ce qu'il demande semble insurmontable, une épreuve... Une épreuve impossible. Et la menace, en cas d'échec, lui donne envie de pleurer.

Aucune larme n'est tolérée.

Alors Cathleen serre les dents alors qu'elle tremble un peu plus, incapable de se contrôler. Ca ne devrait pas être si compliqué. Elle a vu, la façon dont se comportaient certaines des filles de joie de l'établissement pendant son spectacle, ou même, le comportement de certaines femmes en ville lorsqu'elle osait sortir. Que ne donnerait l'irlandaise pour sa cellule sordide, au sous sol du couvent de l'Enklaster Aferus, baignée par la lumière crue du soleil le jour, buvant de l'eau bénite et mangeant de l'ail la nuit, jusqu'à ce que les prêtres de l'ordre cessent d'essayer de prouver qu'elle est le monstre qu'elle n'est jamais devenue, lors de cette terrible nuit où elle a été mordue.

"Continue à avoir des pensées aussi rassurantes, ça va t'aider."

Les minutes défilent, interminables, et doivent sérieusement entamer la patience de l'homme qui la maintient toujours au sol. Cathleen essaye de s'imprégner des images, malsaines, de toutes ces filles de mauvaise vie. L'avantage d'avoir une mémoire prodigieuse comme celle de la rouquine, c'est de pouvoir étudier des détails sur des scènes vues il y a trois mois comme il y a quelques heures seulement. Elle prend encore quelques minutes avant de lancer d'un souffle suave :


- Et que diriez-vous de vous mettre bien plus à l'aise, Monsieur ? Ce lit m'a l'air plus... Confortable que le sol.

Cathleen lutte pour ne pas rougir. Cette situation est si embarrassante ! Elle voudrait pleurer, s'enfuir, disparaître. Elle sent Law se lever, la libérant de son poids, et la jeune femme laisse quelques secondes de flottement, réfléchissant à la meilleure façon de se relever... Cathleen décide de rouler sur le dos et de se redresser, ses mains glissant sur le tapis, et un regard qui se voulait confiant, un brin désireux et brillant. Elle relève les genoux, puis les ramène au sol, pliés, pour se dresser dessus avant de se lever complètement. L'irlandaise franchit les quelques mètres, bien trop peu nombreux, qui la sépare de son maître - oui, pour l'heure, parlons de maître, et non de patron - en roulant des hanches, une démarche souple et silencieuse, et qu'elle n'espère pas trop vulgaire. Le défaut dans son jeu, pour l'instant, est qu'elle est peut-être trop tendue, et qu'elle n'a pas cessé de tremblé. Cathleen est terrifiée par la suite des événements, et que Law ne prétende qu'elle l'a bien cherché si...

Pas de pensées négatives. Franchir l'épreuve, haut la main, avec brio. C'est tout ce qui compte. Si elle échoue, Cathleen en mourrait. Law est assis sur le lit, dos contre le mur avec lequel l'irlandaise avait cherché à fusionner plus tôt. Elle pose ses doigts sur son corsage, dont elle desserre le lacet avant de se pencher en avant ; ses mains se positionnent de part et d'autre des jambes de Law. Elle les fait glisser sur le drap, avançant petit à petit à quatre pattes, roulant légèrement des épaules. Cathleen a un instant d'hésitation, et ferme les yeux brièvement au moment où ses mains se posent sur les jambes de l'homme, remontent sur sa chemise, avant de venir se croiser derrière sa nuque. Elle finit de s'installer à califourchon sur Law, mais pourtant trop pudique pour s'asseoir sur ses cuisses ; elle est prête à dire que ce sont les plis de sa robe qui la gênent, s'il le faut. Cathleen colle son front à celui de son patron, alors que l'une de ses mains revient sur son épaule, caressant son cou, sa joue, s'aventurant parfois sur son torse. La voix de Cathleen ne tremble pas quand elle souffle :


- Monsieur Law... Puis-je vous appeler simplement Law ? Law... Savez-vous ce qui m'a attirée dans votre établissement, la première fois ? C'est sa réputation. Sa grandeur. Votre simple nom fait frémir les plus grands, le saviez-vous ? Je trouve ça terriblement... ... Attirant.

Cathleen tente de ne pas trembler quand elle défait le premier bouton du col de la chemise de son patron. Elle qui peut bluffer au jeu comme elle veut, qui est paradoxalement incapable de mentir... Trouve qu'elle ne s'en sort pas trop mal pour le moment. La suite risque de se corser.

- L'emprise que vous avez sur moi, depuis ce jour, Law, est déstabilisante. Savez-vous qu'il ne s'est pas passée une journée... Ou une nuit... Sans que vous ne hantiez chacune de mes pensées ?

Un second bouton saute, puis un troisième. Nouvelle hésitation alors qu'elle finit par passer la main sous la chemise. Cathleen a un sursaut au contact de la peau de cet homme contre la sienne, mais trouve le courage de continuer à caresser son épaule, et son cou. Pour cacher sa gène, elle enfouit sa tête dans son cou, a l'audace d'y déposer un baiser... Mais au moins, pendant ce temps, il ne la voit pas rougir, ni fermer les yeux et prier mentalement pour son salut. Sa position l'a obligée à se coller un peu plus contre lui, bien malgré elle. Pourtant, elle garde le contrôle sur sa voix, sur le souffle chaud qui arrive au creux de l'oreille de Law :

- Savez-vous combien de fois j'ai seulement souhaité que vous n'exigiez plus de moi ? Que vous exerciez cette autorité, que dis-je... Que vous n'en abusiez ? Moi qui pensais que vous en aviez assez de toutes ces filles trop faciles, qu'une timide coincée vous changerait... Au lieu de cela, vous vous êtes éloigné, Law... J'en ai eu le coeur brisé, vous savez.

Cathleen se redresse, prend tendrement le visage de son patron entre ses doigts frêles, caresse ses joues du pouce. Elle semble réellement souffrir du syndrome du coeur brisé, mais au lieu de cela, Cathleen souhaiterait se tuer pour tout ce qu'elle vient de dire et de faire.

- Je ne vous aurai pas menti sur un seul point, Law. Je suis réellement vierge. C'est un homme comme vous que je devais attendre. Je le sais, je le sens. Cette chaleur qui me brule les entrailles... Qu'attendez-vous pour exiger, Law ? Vous me menez à la baguette, je suis toute à vous... Pourquoi attendez-vous davantage ? Dois-je vous supplier ?

Et tout son jeu aurait pu être parfait si elle avait réussi à cesser de trembler légèrement pendant toute la scène. Cathleen prie, encore et toujours, pour son salut, et pour que ce soit passé inapperçu.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le mardi 28 décembre 2010, 14:42:23
Toute la scène fut extrèmement plaisante à voir et à vivre. Car même pour lui qui est habitué à ce genre de cajoleries, de flatteries grossières, il vit un moment un peu exceptionnel. Cathleen est excellente dans ce rôle ! Mais ça, il n'en doutait pas un instant. Toutes les femmes peuvent plus ou moins se prêter au jeu de la séduction : Un homme est faible, son cerveau archaïque est d'abord soumis à ses désirs. Law a mit du temps, beaucoup de temps avant d'acquérir enfin la maîtrise des sentiments venus de ses profondeurs. Il peut se targuer d'être supérieur aux humains moyen, par sa position d'abord, son statut imposant, mais aussi par le travail effecté sur lui-même, sur les pulsions de sa race, sur tout les défauts qu'impose son appartenance à une espèce rampante, pitoyable et minable, qui pullulle lamentablement dans la fange de sa propre existence, qui squatte sans vergogne, comme si tout lui appartenait, qui détruit la nature et la vie sur ses pas... L'humain, cette horreur, cette erreur. Sans narcissime, sans fierté excessive, Law se vante simplement de savoir cela, et en avoir conscience, c'est déjà en émerger. Il ne reste plus qu'à s'en extirper totalement.. Mais ça, ça prend du temps, beaucoup de temps.

Pour ne pas mettre trop d'obstacles, il s'était mis dans la peau de l'homme standard, de base. Celui qui parfois s'assied dans ce lit pour accéder aux faveurs des nymphes soumises véritablement à une seule personne : Leur boss, Tyler Raine l'impitoyable.

Et donc, disais-je, elle se débrouille bien. D'ailleurs, on sent poindre chez lui, d'abord en petites touches effacées, puis en piques plus appuyées, des notes de désir en lui. Elle était sans aucun doute excitante.. Le fait qu'elle soit vierge n'était qu'un bonus. Non, ce qui l'affectait vraiment, c'était cette façon qu'elle avait de décrire son désir envers lui. Cathleen méritait amplement que les hommes s'intéressent à elle, et elle méritait même que Law montre quelques signes d'attirance. Tout ses mots, ses gestes, arrivaient à refaire surgir en lui l'animal -c'est à dire l'humain- dont il creusait chaque jour la tombe.


Mais Law ne se laisse pas dominer par sa nature humaine.

Une fois le cinéma terminé, il renverse la situation. La prenant contre lui, il roule sur le côté du lit, pour atterrir au bord. Quelques centimètres de plus et c'est la chute. Peut-être la jeune femme s'en retrouvera déstabilisée : c'était le but. Le voilà au-dessus d'elle, un brin débraillé, avec un sourire des plus sadiques. Il était entre ses jambes, puisqu'elle-même s'était mise ainsi précédemment. Erreur fatale. Les cuisses ouvertes, rien ne peut désormais l'empêcher de prendre ce qu'il considère être à lui. Il n'y a qu'à déchirer le tissu. Mais peu importe..

Il se montre tel qu'il est, "de base". Violent, agressif, passionné, directif. Il tient les deux poignets de sa captive écartés de part et d'autre d'elle-même. Aucun moyen de se départir ainsi, sinon en remuant les jambes.


Hmmmm Cathleen ! Je savait que vous ne vouliez que ça.. Vos regards.. Votre attitude.. Vous aussi vous ne voulez que ça de moi..

Il l'embrasse de force, il couvre la peau de son cou de baiser. Il presse l'excroissance virile contre l'entrejambe couvert de la belle rouquine.


J'ai tellement envie de toi Cathleen.. Je sent ta chaleur.. Tu vas adorer ça. Tu en redemandera jusqu'à t'évanouir. Je te le promet, ma belle chienne. Sent... Sent comme je te veux !

Il dirigera l'une des mains de sa prisonnière qu'il tient jusqu'à son membre où une solide érection s'est installée.
Alors, il va la violer, comme ça, sommairement ?... Mais voyons, ne suivez-vous donc rien !? J'ai dit qu'il contrôlait ses pulsions. Law sait choisir si il les laisse s'exprimer ou non. Et là, il a décidé qu'elles devaient rester silencieuses.
Alors, à quoi joue-t-il ? Et bien.. Il est dans son rôle, tout simplement.
Exciter un homme ce n'est pas compliqué en soi. Cathleen le fait, même inconsciemment. L'exercice porte sur le pouvoir de faire attendre cet homme. De le repousser sans qu'il ne devienne agressif. Qu'il pense que ça viendra, qu'il comprenne que, peut-être, il devrait se soulager sur une autre biche, quitte à penser à la première pendant l'acte. Peu importe. C'est maintenant que la leçon commence.

Et si elle échoue ? Law n'aura qu'à la punir comme il le désire. Après tout, n'est-il pas dans la bonne situation.. ?
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le lundi 03 janvier 2011, 22:54:56
Cathleen se retrouve sur le dos avant de pouvoir dire "ouf". Elle se tend un instant, mais soucieuse de réussir son épreuve, elle lutte pour ne pas rougir, pour ne pas crier. Elle jette un coup d'oeil vers le bord du lit, craignant de tomber, et instinctivement, ses genoux se resserrent contre les jambes de Law, comme si s'accrocher à lui empêcherait la chute... Renforçant ce lien de dépendance inconscient, cette confiance aveuglée envers lui... Alors que la position est des plus compromettantes, des plus gênantes... Cathleen laisse faire Law, un premier temps. Elle essaye de ne pas se montrer effrayée par les paroles de son patron, par ce qui pourrait arriver. Le baiser, sur ses lèvres, la prend au dépourvu, et la jeune femme retient un hurlement strident, profitant qu'il souille son cou pour fermer les yeux si fort qu'elle en voit des étoiles ; elle retient son souffle et serre les dents au point qu'elle en a des fourmillements dans la mâchoire, et elle n'arrive pas, ne serait-ce qu'une seconde, à apprécier ces baisers. Tout ceci cesse alors qu'elle sent leurs bassins se coller.

Une vague de chaleur, de honte, s'abat sur elle, et c'est la douche froide. Cathleen appuie les talons sur le drap, enfonce ses fesses dans le matelas, pour se défaire de ce contact qui la répugne. Elle n'arrive pas à libérer ses poignets, à ce soustraire de lui, alors qu'il a toujours son visage dans son cou, qu'il lui murmure des horreurs à l'oreille, dans un souffle qui lui brule la peau, qui la glace d'effroi... Et même si elle n'arrivait plus à tenir son rôle depuis quelques secondes déjà, Cathleen n'arrive plus à retenir un hurlement qui monte du fond de ses tripes. Elle lutte pour retirer sa main de l'entre jambe de Law, y parvient. L'espace de quelques secondes, elle ne pense qu'au dégoût, qu'à la promesse rompue, qu'à la fuite. Durant ses quelques secondes, très courtes, elle versera exactement trois larmes et tentera de fuir. Et puis, dans son esprit, quelque chose cessa net tout ça.

Il fallait passer l'épreuve. Sinon, Dieu seul savait ce qui allait se passer. Ce que le monstre au-dessus d'elle lui ferait subir. L'irlandaise cessa de se débattre, et son cri se mua en un rire nerveux. Les larmes firent briller ses yeux où, malgré la terreur qu'elle ressentait encore, elle tentait de faire paraître toujours ce désir qu'elle ne ressentait pas.

Il fallait passer l'épreuve. Sinon, il la violerait vraiment, et la livrerait au porc qu'elle n'avait pas pu repousser. Elle perdrait sa place de croupière, et finirait sans doute fille de joie ici, dans cet établissement. Et cela lui fit l'effet d'une douche de glaçons. Il devenait vital de reprendre son rôle. Pour sa survie. Car oui, il était question de vie ou de mort, pour Cathleen. Alors elle redevint cette vierge qui voulait se donner à son patron.

Son cri devint donc un rire, légèrement nerveux, alors que de sa main libérée, posée sur le torse de Law, elle le repoussa légèrement.

- Law, mon tendre ami... Vous voilà bien pressé. N'est-ce pas un moment que vous souhaiteriez faire durer ? Ce n'est pas tous les jours qu'une pucelle doit s'offrir ainsi à vous. Ne suis-je pas pareille à un vin très vieux, qu'il faut déguster ? Calmez vos ardeurs, Law, je vous en prie ! Vous allez finir par me faire peur...

Elle n'était pas sure que ce soit la bonne tactique... Cathleen réussit à le faire se redresser suffisamment pour qu'enfin, elle puisse resserrer les cuisses, et Dieu ! Rien qu'avec cela, elle en éprouva un vis soulagement. Essayant de prendre une pose détendue, malgré son poignet toujours emprisonné dans la main de Law, Cathleen lui sourit.

- Dites-moi tout, Law... Comment vous allez être doux avec moi. Comment cette soirée va être mémorable...

Et Cathleen essaya de rendre son esprit hermétiquement clos à tout ce qui allait suivre...
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le jeudi 27 octobre 2011, 20:33:31
Bravo.

L'espace d'un instant, on aurait pu croire qu'il s'était radouci. Comme si le stratagème avait fonctionné. Aurait-elle réussi ? Au vu du regard de Law, maintenant, elle peut croire à tout. À ce qu'il lui fasse une petite remontrance, et la laisse partir. Et pourquoi pas - soyons fou ! - lui filer une prime, une promotion, ou ne plus jamais l'approcher, bref, un truc sympa quoi ! ... Oui, mais l'espace d'un instant.

Car après que son visage se soit calmé, il reprend soudain du poil de la bête. Furieux, rageur et dévastateur. Il se met sur ses pieds, au sol, lui saisit le poignet et la tire violemment vers lui, pour ensuite la faire s'allonger de force, disons même la projeter par terre, face contre le plancher. Il tient toujours son poignet, le tord, tout en gardant sa botte appuyée sur les omoplates de la demoiselle. Pour résumer : Law debout, un pied sur elle, tenant impérieusement la main tordue de son employée, et Cathleen, de tout son long, ventre sur les lattes rendues tièdes par l'agréable température de la pièce, le bras tendu en l'air, la douleur la saisissant du bout des doigts jusqu'à la nuque, sans jamais discontinuer.


Les humains retiennent mieux avec la douleur. J'espère que la prochaine fois qu'un tel incident se profile, vous vous souviendrez de cette douleur et saurez rattraper à temps vos bourdes.

Il redonne un petit coup de clé, la tension dans tout le bras est insoutenable, les tissus semblent vouloir se déchirer d'eux-même pour stopper cette douleur. Il veut l'entendre hurler à la mort. Personne ne se bougera pour elle, parce que Law est le patron, et qu'il en est pleinement conscient. Qu'il viole, torture ou tue n'importe qui, sous son toit, aucune âme n'aura l'inconscience de vouloir l'en empêcher.  Et il appuie un peu plus fort avec son pied, sur son dos.

Je ne veux que votre bien. Je respecte vos volontés profondes. Obéissez-moi et je garantirais votre pureté. Et je tuerais de mes mains ceux qui s'aventureront à vouloir vous forcer à quoi que ce soit. Je m'en porte garant.


En attendant, il lui fait vivre une souffrance diabolique. Et il en sourit, désormais.
Ça y est, il la lâche. Pas sèchement, comme ça. Il fait doucement revenir le poignet dans un axe normal, puis accompagne le bras jusqu'à ce qu'il soit le long du corps. Il retire ensuite son pied et s'agenouille près d'elle.


J'ai confiance en vous, je vous l'ai déjà dit je crois. Je n'accepterais pas que vous me trahissiez de nouveau. Vous venez de me montrer que vous étiez capable de choses que vous ne pensiez pas possible. Se dépasser permet de devenir meilleur. Apprenez à vous dépasser.


Il se redresse, remet ses vêtements droits, et s'apprête à partir.


Vous pouvez rester dans cette chambre et vous reposer, vous avez eu une journée épuisante je suppose. Je vous ferais monter à manger (et, évidemment, cela ressemblait plus à un ordre qu'autre chose.). Demain, vous aurez des devoirs. Je vous charge de... hm... de séduire un homme, et de la convaincre de monter profiter de l'une de mes filles. Je veux qu'il soit avec sa femme. Je veux que vous puissiez l'éloigner, le rendre fou de désir, et accepter qu'il paie pour les services d'une autre. Bonne nuit.

Et il disparaît.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le vendredi 04 novembre 2011, 23:16:51

Ha ! L'espace d'un instant, on aurait pu croire qu'il s'était radouci. L'espace d'un instant, Cathleen y cru. Elle avait réussi, il allait lui fiche la paix et pouvoir, enfin, se défaire de ce contact qui la répugnait tant. Il est satisfait, et la rouquine se prend à croire que c'est la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Elle est soulagée, car qui sait ce qui se passerait si il était déçu... ?

Arriva ce qui devait arriver, cependant. Le jeu prit fin. L'expression de Law devint terrifiante. Et avant même d'avant pu crier sa surprise, Cathleen se retrouva tirée par le bras. Le sol l'embrassa sauvagement - ou peut-être était-ce l'inverse, c'était plus probable - et la tête de la jeune femme tourna un moment sous le choc. Et...

La douleur. Le long de son bras, dans son épaule, partout dans son dos. Cathleen cria à ce moment là. Elle essaya, bien entendu, de récupérer son bras, en vain. De se relever, toujours aussi inutile. Et la douleur, si présente, écrasante, au point qu'elle en pleurait, dans un gémissement des plus pitoyables. La discours de Law n'est que bonté pourtant. Plus tard, elle pensera sans doute qu'il avait raison de faire ce qu'il a fait. Pour le moment, elle souhaite juste que son bras, nouvellement relâché et qui longe son corps toujours au sol, cesse de la lancer. Sa respiration, saccadée, tente de se calmer alors qu'elle se redresse sur son coude valide pour regarder son patron dans les yeux. Elle a rapidement essuyé ses yeux, qui s'agrandissent sous la peur de sa prochaine épreuve. Le souffle lui manqua, longtemps après qu'il soit sorti de cette chambre qui lui tient lieu de prison. Et quand enfin, elle repense à respirer, Cathleen fondit en larmes. Elle n'y arriverait jamais. Elle ne supporterait jamais de faire ça.

La jeune femme n'en dormit pas de la nuit.


* * *


Oh, comme c'était mauvais pour son teint déjà pâle. Cathleen ne réussit pas à manger quoi que ce soit de la journée, et pourtant, pas une seule fois, l'idée de fuir le casino de lui effleura l'esprit. Quelle idiote, oui, vous pouvez le dire. Il y eut pourtant des tas d'occasions, dans l'après midi. Il suffisait qu'elle capte le regard d'une homme dans son décolleté, et elle aurait pu en profiter. Cela allait à l'encontre de tous ses principes. Un homme marié. Law voulait qu'elle corrompe un homme marié, qu'elle le force à commettre ce terrible péché... Face à celle à qui il avait juré fidélité jusqu'à la mort ! Oui, il y avait des choses sacrées pour l'irlandaise, et le mariage en était une. Elle était naïve, la pauvre, mais on ne change pas si facilement. Arriva donc le soir, sans qu'elle n'ait réussi à envoyer un homme trouver une des filles de Tyler Raine à l'étage. Elle fait son boulot, saisit une occasion, la laisse s'échapper de toutes ses forces.

Wi. Cathleen est dans la merde. Et elle le sait. Elle sait aussi qu'aucun lieu sur Terra ne sera assez sûr pour la cacher. Cela n'empêchera pas que malgré tous ses désirs de se surpasser, elle ne veut pas briser un mariage. Et elle compte bien le dire à son patron quand ils seront face à face. En attendant, elle continue son boulot de croupière, et ça au moins, elle le fait à la perfection. Tantôt elle va flatter un joueur, avant de le pousser à perdre... Peut-être que cela calmera l'humeur explosive de Law ?

Et oui. Cathleen rêve encore. Une chose est sure en tout cas : plus la soirée avance, et plus elle est décidée à ne pas suivre un tel ordre. Et elle défendra son point de vue... Un peu lâche, elle prie pour que Law soit retenu ailleurs... Et qu'ils ne se voient pas. Tu rêves trop, Cathleen. Elle-même le sait. Les cartes passent entre ses doigts agiles, sans un geste de trop. Elle ramasse les jetons. Elle surprend un regard, et fusille l'homme de ses yeux vert émeraude. Il quitte d'ailleurs la vue de sa poitrine, trop mise en valeur dans cette veste queue de pie noire serrée, et décide de quitter la table de la rouquine sous son regard inquisiteur et froid.

Et la soirée se termine, enfin. Cathleen ne resta pas longtemps dans la grand salle, une fois son temps terminé. Elle sait que son patron ne craint pas une confrontation publique. Elle si. Et si elle veut pouvoir se justifier, ne pas sentir des dizaines de regards sur elle, alors mieux vaut qu'elle regagne l'intimité des appartements laissés à la disposition des employés.

N'y avait-il pas d'autre alternative ? Bien sûr que non. Cathleen le sait. Elle a quitté l'inconfort d'une vie à être traquée pour une prison, une cage. Elle ne pense toujours pas que la fuit, encore, serait une possibilité. Elle est bien décidée à affronter son destin. La jeune femme se montrera inflexible, et défendra son opinion sur le mariage. Son épaule lui rappelle la douleur de la veille, et elle frisonne... L'irlandaise hésite à retourner dans la salle, et finalement... Obéir ? Non ! Ce serait purement égoïste. Détruire un couple pour ne pas souffrir, c'était tellement injuste. Non, Law lui ferait mal. Elle accepterait sa punition. Mais elle ne sera pas celle qui brisera un serment sacré comme celui du mariage.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le jeudi 15 décembre 2011, 12:19:17
Si l'on pouvait prendre le temps d'analyser la façon dont les gens faisaient bien des choses dans la vie courante, comme verser l'eau dans une tasse, couper ses aliments, frapper à une porte, marcher dans la rue, manipuler un livre... L'on pourrait sans doute en apprendre bien plus sur leurs façons d'être au plus profond d'eux-même. En apprendre d'ailleurs bien plus qu'en leur demandant frontalement, car ces gestes anodins et automatiques répondent aux mécanismes inconscients de l'âme. Qui réfléchit en tournant une page ? Quand on se met à penser à quelque chose de futile, on trouve qu'on fait cette chose mal. Imaginez-vous qu'à chaque fois que vous frappiez à la porte, au lieu de penser à ce que vous allez dire ou faire quand la personne derrière va vous ouvrir, vous êtes en train de vous demander pendant un quart d'heure "Combien de coups ? Je frappe fort ou non ? Avec la phalange, le poing, le plat de la main ? Non, le plat de la main c'est trop impérieux. Allons-y pour la phalange. Du majeur ou de l'index ?..." et au final, peu importe. L'important c'est d'y aller sans se poser la question ; notre inconscient répondra de nos actes.
Là, on toque à la chambre de la magicienne. Trois coups de la solide et osseuse articulation du doigt, anormalement espacé d'un dixième de secondes de trop. Sans ce dixième, le "toc toc toc" eut été impeccablement non-dérangeant. Mais là, on aurait pu s'imaginer que le possesseur de la main interpellatrice avait placé une très brève virgule entre chaque son. Et ça fait "toc, toc, toc". Le tempo de la vie n'est pas respecté. L'univers est en anarchie. Il doit jouir de son pouvoir, de sa puissance. Lui qui défie la marche indicible du temps et de l'espace.

"C'est Isaac."

Annonce-t-il, pour dissiper toute forme de malentendu. Non, plutôt : Pour que Cathleen n'ait pas, se sentant confrontée à un destin inéluctablement funeste, à se jeter par la fenêtre. D'ailleurs, il n'entend pas de bruit particulier qui pourrait indiquer une chute de tabouret après une suspension à un noeud coulant, et ça, c'est extrèmement rassurant.

"Pouvez-vous ouvrir, s'il vous plaît ?"

Et quand elle se sera executée, lui emportera son corps dans une révérence courtoise, accompagné d'un sourire qui se veut amical et chaleureux.

"Acceptez toutes mes excuses pour le dérangement. Le Maître Law m'a demandé de venir vous parler un petit peu. Voudriez-vous bien vous habiller, et faire un tour avec moi dehors ? Il fait un peu froid, mettez quelque chose qui vous couvre bien. Je n'ai aucune envie que vous tombiez malade. Je vous attend en bas."

De nouveau, il se baisse, montrant le haut de son crâne pour en gage de politesse, et file dans le couloir.
Et il attendra. Deux minutes, une heure, le reste de la nuit. Le lendemain et le surlendemain, même, si elle ne vient pas. Il attendra jusqu'à ce qu'elle apparaisse.





Il avait une veste typée militaire, très près du corps, soulignant son aspect plus fin que son boss, qui se finit au niveau de la ceinture. Par-dessus, il s'était vêtu d'une lourde cape en laine, rabattue sur ses épaules et resserrée contre sa poitrine par une main. Ainsi paré comme un moine en bure, il pouvait affronter le doux frisson ambiant de l'air qui commence à entrer dans ses saisons froides.
Pas de gardes - il n'est pas Law. Aucune escorte, aucune surveillance particulière, sinon celle que le mafieux (on peut l'appeler comme ça ?) exercait en général. Les sans-abris, les drogués, les créatures nocturnes, les hors-la-loi, ceux qui traînent dans les rues et à qui on ne viendrait pas soupçonner, si l'on est pas familier des arcanes des bas-fonds, des accointances avec les gros bonnets du quartier. Pourtant, si. Ils sont ses yeux et ses oreilles dans les rues. Et quand on est au courant de cet état de fait, l'oppression est manifeste partout où on l'on va, encore plus que quand Tyler a ses yeux sur vous.
Parce que Tyler est sympa. Tyler vous aime. Tyler vous nourrit, vous loge, vous paie. Tyler fait des blagues, Tyler aime se battre avec ce côté "camaraderie de la rue" qui rend son côté belliqueux éminemment sympathique.
Mais Law est au-delà de ça. Law contrôle, Law dirige, Law est une bête faite d'ombre et de murmures. Quand cette prostituée qui s'est offert le luxe d'un peu de soie et de laine pour se couvrir avec le plus d'élégance possible, et ce type à l'aspect louche discutent sans se soucier de vous, tout est normal. Mais soudain, ils vous entendent, et aussitôt vous dévisagent. Et dans leurs yeux, dans leurs paroles secrètes entre eux, il y a du Law. Leurs pupilles deviennent celles du grand propriétaire au trench, la ruelle paraît soudain estampillée de son nom.  L'atmosphère a son odeur, même. Voluptueusement, les bas-fonds deviennent homme, à moi que ce ne soit l'homme qui, sans rien pouvoir en contrôler, laisse son âme glisser avec lenteur, ramper et s'assimiler à ces murs et à ces pavés, jusqu'à ce qu'on ne puisse plus dissocier lequel s'est mué en l'autre, lequel a l'emprise sur l'autre.

"Il hésite. Il se demande si vous êtes rebelle ou masochiste. Il disait ça pour la formule, il ne pense pas réellement que vous êtes l'un ou l'autre."

Sa voix extirpe les esprits de l'ambiance sordide de ces allées mal éclairées, froides, laides, sombres. Sa voix est une bouée, une corde, à laquelle on s'accrocherait sans même réfléchir, parce que le besoin et la nécessité font que nous sommes prêt à prendre n'importe quoi pour nous sortir de là.

"Il pense qu'il ne peut pas vous modeler sans transgresser ses promesses. Il doit sans doute envisager de vous violer, vous torturer un peu. Il sait qu'ainsi il aura des résultats. Il a toujours des résultats."

On entend des cris, étouffés, et des grognements. Sans même réfléchir, Isaac s'y dirige, ne changeant pas l'allure de son pas. Il n'est pas pressé, il se balade. Débarquant dans une ruelle, il voit deux hommes agresser ce qui semble être une prostituée, qui se débat tant bien que mal. Les autres ont du mal à la contrôler, elle résiste bien.
Lui regarde. Les yeux dans le vague, il s'est arrêté. Le destin de cette nana ne semble pas l'atteindre plus que si il était à l'autre bout du monde, sur une plage d'un pays chaud, un verre à la main.

"Le prétendu exercice d'aujourd'hui, dont je ne sais pas la teneur et dont je ne veux rien savoir, était soi-disant pour vous aider à appréhender l'avenir. Il dit qu'il pense que vous l'avez pris comme une punition. Il a aussi hurlé qu'il perd son temps à essayer de vous faire sortir de la masse. Qu'il devrait vous laisser traîner anonyme comme les centaines de gens qui meurent dans cette ville sans que personne ne connaisse leur nom."

Plutôt convainquant, le bonhomme, sauf qu'il fixe toujours l'acte qui se déroule devant ses yeux. Les deux types commencent à prendre le dessus et à déshabiller la jeune femme.

"Il m'a chargé de vous dire que vous pouviez partir, si cela vous chante, ou rester. Il a l'impression de vous retenir contre votre plein gré et il déteste ça."

Enfin, il détache son regard indifférent de la pauvre fille et la regarde. Un sourire apparaît. Il attend peut-être une réponse... ou pas. Il n'a pas l'air d'attendre quoi que ce soit. D'ailleurs, son attention repasse au viol qui va bientôt se dérouler. Là, en revanche, il a l'air d'attendre. Que quelque chose arrive. Que quelqu'un agisse. Mais il n'y a personne. Personne pour l'aider. Si Law était là, peut-être aurait-il interféré dans le crime, et aurait rallié la victime à sa propre cause. Peut-être l'aurait-il juste laissé partir. Peut-être lui aurait-il offert une nuit dans une chambre luxueuse, avec un repas et un peu d'argent pour salaire avant de la laisser paisiblement partir.
Si il était là. Si seulement.
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le samedi 17 décembre 2011, 21:35:56
Tyler ne sera pas venu.

Cela n'empêcha pas Cathleen de sursauter lorsqu'elle entend frapper à sa porte. Elle se demanda si son patron aurait eu un tel geste. Avant que Isaac ne confirme que ce n'était pas Law. Forcément. Cathleen ne savait pas si elle devait en être soulagée, mais elle vint pourtant ouvrir la porte, restant cachée derrière. Isaac était là, seul, lui demandant de s'habiller pour sortir et parler. Elle balbutia quelque chose d’incompréhensible, finit par un "oui", avant de hocher frénétiquement la tête et de refermer la porte pour se changer. Une tenue classique pour elle, l'éternel pantalon noir, chemise, veste en queue de pie et... Incroyable, elle ajouta un manteau, qui tenait davantage de la cape, sur ses épaules, et la ferma pour ne pas à subir les assauts du vent frais de la nuit. Cathleen fut donc assez rapide à descendre...

Et Isaac attendait bien. La droiture de cet homme avait quelque chose qui impressionnait la rouquine. Mais dans le bon sens du terme. La jeune femme le suivit, dans la nuit noire et froide, où régnait un silence qui en devenait presque terrifiant. Cathleen regardait autour d'elle, serrait sa cape au plus près de son corps, et sans s'en rendre vraiment compte, elle était presque collée au dos de Isaac. Elle sursauta quand il prit la parole, d'ailleurs, et son regard émeraude, un peu déboussolé, plein de surprise, fixa l'arrière du crâne de l'homme. Qui continua. Elle est pendue à ses lèvres, alors qu'il parle de Tyler. Leur patron. Alors que Cathleen est aussi terrifiée que subjuguée par lui, Isaac semble... Y être totalement indifférent. Tout comme il va être indifférent à la scène que laquelle il garde un regard vague et désintéressé.

Cela, ce sera dans quelques instants. Cathleen rumine les mots qu'elle a entendu de la bouche de Isaac, mais étrangement, c'est la voix de Tyler qui résonne dans sa tête. Elle l'entend parfaitement, lui faire ces reproches, sa voix tantôt calme et posée, avant qu'elle n'explose. Elle l'imaginait, même, lui faire ce sermon. C'était terrifiant, et Cathleen en rougit de honte. Elle avait donc mal interprété les choses, et, d'une certaines manière, déçu cet homme. Isaac s'était arrêté, et la jeune femme était tellement perdue dans ses pensées qu'elle n'avait pas pris conscience tout de suite de ce qui se passait, de la scène qu'observait son guide. Et Cathleen en fut choquée, et bouleversée. Ses doigts vinrent s'enrouler autour du bras d'Isaac, s'y agrippèrent, s'y enfoncèrent même légèrement. Elle ne put se résoudre à répondre quoi que ce soit - sur le fait de partir ou non. Ou sourire en retour. Un murmure traversa ses lèvres :

- Vous ne pouvez pas laisser faire cela. Agissez, s'il vous plait. Cette fille va être... Faites quelque chose, Messire Isaac.

Et s'il n'agissait pas... Que ferait Cathleen ? Elle ne regarderait pas, c'était évident. Peut-être partirait-elle chercher de l'aide, prenant le risque d'être remarquée par ceux qui la traquaient, avant qu'elle ne travaille pour Law ? Pourtant, une certaine curiosité malsaine l'empêchait de détourner le regard. La scène, de ces habits arrachés, dont le bruit de déchirure résonnait dans le silence de la nuit, de ses hommes prêts à n'importe quoi pour assouvir ce besoin primaire ignoble, répugnait Cathleen. Ses yeux parvinrent enfin à se fermer.

- Je vous en prie, faites quelque chose...




[HJ : Pardon, c'est court. Tu pourras me fouetter. Mais pas trop fort >< ]
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Law le dimanche 25 décembre 2011, 13:32:35
Vous n'avez pas répondu à ce que je disais. Je conçois qu'il n'y avait pas de questions, mais il y a matière à me parler quand même.

Le voilà animé d'un fin sourire. Il en revient à la fille, le centre de toutes les attentions ce soir - la sienne, celle de Cathleen, ainsi que des deux violeurs. Laisser faire ça ? Il ne laisse rien faire, bien au contraire. Sinon, il serait parti. Il se demande encore si il est heureux que les criminels ne l'aient pas encore vu, lui mais aussi Cathleen, qui pourrait très bien être une proie facile, quoiqu'accompagnée d'un homme, elle doit être moins intéressante.

Je suis administrateur. Je suis comptable, assistant, secrétaire, gestionnaire financier. Je me sers de ma tête. J'ai un génie pour ça. Pensez-vous de moi que, si j'avais un quelconque talent de combat, j'aurais un bloc-note sur moi ? La logique voudrait que je porte une arme plutôt. Oh, attendez.

Il déboutonne lentement sa veste, et sort d'une poche un couteau. Comme une dague taille très réduite, pour permettre de la cacher, sans doute. Il l'examine, comme si c'était la première fois qu'il la voyait, et la tend à ce qui est en réalité sa subordonnée, puisqu'il est le boss en second.

Je l'ai pris à quelqu'un aujourd'hui. Mais je n'en ai pas l'utilité, je ne sais pas m'en servir, sauf pour faire des coupes budgétaires.

BLAGUE FINANCIERE ! ... Qui ne le fait pas du tout rire, parce que la situation est grave. Constatant la demoiselle en larmes qui perd ses vêtements de plus en plus vite car sa résistance mise à rude épreuve l'exténue, elle gigote bien moins qu'au début, prête à jeter l'éponge face à deux molosses déterminés par l'excitation - qui, on le sait, est un puissant moteur, et qui brise bien souvent la volonté et la force d'esprit, pour mettre à disposition tout le corps, et utiliser tout les moyens à sa disposition pour arriver à ses fins.

J'irais volontiers chercher l'un des gardes, mais le temps d'y aller, le mal sera fait. Et puis, crier l'alerte serait contre-productif, ils ne feront que l'emmener ailleurs.


Enoncé ainsi, forcément, on se disait qu'il ne restait pas trente-six solutions. La dague était toujours tendue vers elle, distraitement puisqu'il regardait ailleurs, comme s'il s'était figé dans un mouvement sans qu'il n'y ait de réelle signification. Pourtant, si, il y en a une, bien précise. Allons, a-t-on besoin de Law pour nous dire quoi faire ? Isaac paraît toujours aussi sympathique malgré le fait qu'il ait l'air d'être un instrument de manipulation au service d'un patron tyrannique. Sauf que ce patron, il l'aime, comme un chien aime son maître. Aussi, dans toute cette rue qui respirait tellement l'air de Tyler, de Wodan, de Klaus, et de toutes les putains d'identité qui composent ce truand de haut vol, ce gentleman violeur, ce sympathique joueur magicien des cartes et des dés, puppet-master de sa propre vie et de celles qui l'entourent, Isaac paraissait comme un réconfort, car malgré sa nature d'assistant appuyé du directeur, il n'était pas pareil, il était autre, totalement différent.
Etait. Parce que plus maintenant. En cet instant précis, et quand Cathleen aura compris que toutes les conditions sont réunies, qu'elle est dos au mur et qu'elle n'a plus qu'à agir elle-même, par ses propres moyens, comme si tout était prévu, comme si c'était un piège, comme si l'occasion paraissait trop propice pour être véritable, le profil du si sympathique Isaac, un ami qui ne vous veut que du bien, devient soudainement peu dissemblable de la face de Law, que ça en est effrayant.

Ce juif immigré avec un talent inné pour les chiffres et un sensationnel goût du travail, fixant avec détachement ce viol imminent, ressemble tellement au bagarreur né de Nexus, vulgaire et plein de défauts qui le dirige. Deux antagonistes, pourtant, je le répète. Mais à trop être différent, ne finit-on pas par ne faire qu'un ?




[HRP : MASTER ! MASTER ! Master of Puppets, I'm pulling your strings ! Twisting your mind, smashing your dreams !]
Titre: Re : Orphée aux Enfers.
Posté par: Cathleen Bakaar le lundi 02 janvier 2012, 13:27:33
Il lui tend une dague. Les yeux de Cathleen en sont écarquillés de surprise, ou d'effroi, difficile à dire avec elle. Et il lui explique bien qu'il ne peut rien faire. Est-il donc si froid, si distant, ou trop loyal envers Tyler pour ne rien faire s'il n'en a reçu l'ordre ? la jeune femme ne pense qu'elle non plus, elle ne fait rien en cet instant, à part... Attendre que quelqu'un le fasse pour elle. Bien entendu, elle a des tas de raisons valables pour ne pas s'interposer. Elle ne sait pas se battre, elle est plus peureuse qu'un lapin sur le point de se faire dévorer. Elle est mal à l'aise rien qu'à l'idée de s'approcher de ces hommes qui doivent déjà avoir une certaine part de leur anatomie dévoilée  - cette simple pensée la fait rougir et détourner le regard vers le sol.

Pourtant, il fallait agir. Cathleen ne pouvait pas faire comme beaucoup auraient fait dans ces conditions : partir en catimini, faire comme si de rien n'était, comme si rien ne se passait dans cette ruelle ; devenir sourde aux cris qui pourraient retentir, aux rires, aux grognements... Non. Si Cathleen fuyait, cette scène reviendrait la hanter dans tous ses cauchemars.

Et il y avait cette dague. Qu'aurait-elle pu en faire, hein ? Elle essayait de réfléchir, les yeux sur cette lame tenue nonchalamment par Isaac. Le temps passait, et si pour elle, il semblait arrêté, ce ne devait pas être le cas de la scène dans la ruelle. Cathleen ne voulait pas prendre de décision. Et encore moins quand il y avait la vie, ou l'honneur d'une personne en jeu. La dague brilla un bref instant, comme le signal du départ. Et Cathleen fit la chose la plus débile qu'elle pouvait faire. Mais le geste se voulait héroïque, il n'en faut pas douter.

L'irlandaise saisit donc le couteau par la lame, se retourna, et le lança de toutes ses maigres forces, visant une des poubelles de la ruelle. La dague atteignit son but : les poubelles s'entrechoquèrent et firent un boucan de tous les diables, et l'arme retomba au sol. Il y eut un instant de surprise, où tout et tout le monde cessa de bouger. Au moins, la pauvre fille avait un instant de répit, n'est-ce pas ?

Bon, passons à la suite. Cathleen hésita, bien entendu, et se cacha vaillamment derrière Isaac. Et elle lança à l'intention des agresseurs :

- Arrêtez ! Laissez la tranquille ! Les... Les gardes ont été appelés, vous feriez mieux de déguerpir !

Dieu, qu'elle mentait toujours aussi mal. Mais Cathleen espérait, sincèrement, que des gardes seraient attirés par le raffut de la dague contre les poubelles. C'est vrai qu'après tout, les gardes accouraient au moindre bruit. Surtout quand le-dit bruit ressemblait à celui de chats s'enfuyant maladroitement de poubelles dans lesquelles ils avaient volé des restes de nourriture. Au moins, elle n'avait pas eu le mauvais goût d'aller reprendre la dague - quoi qu'il faudrait bien la rendre à Isaac...