Le Grand Jeu

Plan de Terra => Les contrées du Chaos => Discussion démarrée par: Mélisende le dimanche 20 juin 2010, 14:15:07

Titre: La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui] [Terminé]
Posté par: Mélisende le dimanche 20 juin 2010, 14:15:07
Victoire ! Victoire ! Quel doux mot qui raisonnait magnifiquement aux oreilles de la belle magicienne. Arthas avait littéralement écrasé le fief de Meisa. Oh bien sûr, les habitants, tout comme leur seigneur, ne s’étaient pas rendus sans se battre. Ils avaient même magnifiquement bien tenu tête à l’armée d’Ashnard mais c’était vain. La puissance des troupes du général n’en firent qu’une bouchée. Après cette écrasante victoire, le général Moebius avait pris possession des terres et les administrait en ce moment même. Mélisende, elle, était retournée sur son île pour quelques jours. Bien qu’elle appréciait sans commune mesure son cher général, elle aimait aussi son indépendance et puis elle ne rentrait pas seule.

L’ensorceleuse avait obtenu du général qu’il lui abandonne un prisonnier. Pas n’importe quel prisonnier mais le seigneur du fief en personne, Kamui de Meisa. Enfin, l’ancien seigneur maintenant. Il lui en voulait terriblement de sa trahison à son égard. Elle ne lui en voulait pas. C’était normal. Néanmoins, elle préférait le garder auprès d’elle. Arthas l’aurait probablement fait exécuter et Mélisende préférait l’éviter. Elle appréciait le seigneur de Meisa. Il s’était bien comporté à son égard jusqu’à sa trahison et avait été un très bon amant. Elle espérait bien pouvoir encore profiter de lui. De plus, la magie qu’il renfermait l’intriguait énormément. Elle voulait en savoir davantage.

Rentrer à son palais tard dans la nuit, elle était allée se coucher tout de suite laissant les régulateurs s’occuper de Kamui. Elle avait donné des consignes leur interdisant de le maltraiter. Ils devaient juste le surveiller. Le techno était là pour contrer sa magie bien que Mélisende ait déjà fait une grosse partie du travail en empêchant les pouvoirs du jeune homme de se libérer.

La belle se leva et s’habilla de sa tenue favorite. De simples bandes de tissus noirs transparentes qui dévoilaient plus que masquaient les points stratégiques du corps de l’ensorceleuse. Descendant de ses appartements, elle traversa le couloir principal du rez-de-chaussée avant d’attaquer l’escalier descendant au premier sous-sol. Là se trouvait quelques cellules.

Deux régulateurs se trouvaient en faction devant l’une des ouvertures. Mélisenda entra dans la pièce toute de marbre blanc. Il n’y avait aucune ouverture, ni aucun mobilier mise à part quatre massifs chandeliers d’argent sur pied situés aux quatre coins de la pièce afin de l’éclairer.

Elle s’approcha de son ancien seigneur maintenant attaché par les chevilles, les poignets et le cou au mur par des fers d’aciers. L’absence de chaînes lui interdisait tout mouvement ou presque. Ses vêtements étaient dans un bien triste état. Il releva la tête en l’entendant arriver. D’un geste de la tête, elle renvoya le techno qui était resté veillé devant le jeune homme. Elle s’approcha alors de lui.


« Bonjour seigneur de Meisa… non, ce n’est plus tout à fait exact. Bonjour ancien seigneur de Meisa. Comment vous portez-vous ce matin ? »

Elle le regardait, souriante et volontairement provocatrice. Elle voulait voir sa réaction. Allait-il se mettre en colère ? Ou jouer l’indifférence ? Le dégoût ? Ou tout cela réunit ?
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Kamui Meisa le dimanche 20 juin 2010, 18:34:26
Perdu. Le fief de Meisa était perdu. Et c'était de ma faute. Les chaumières brûlées, les plaines gorgées du sang de mes hommes. les soldats se rapprochaient, Darimon et ses mages ne pouvaient plus combattre, alors, je les renvoyai. Ils se rapprochaient encore plus, et en tête de liste, le Général. Je souris. Ma cotte de maille, mon armure et mon corps étaient percés de partout, j'avais du mal à respirer à cause de la fumée. Je le voyais qui se rapprochait à toute vitesse. Je pris une grande inspiration et je plantai Ashura dans le sol. Quelle idiotie. Si j'avais pu croire une seule seconde qu'une armée de démons allaient me tomber dessus et que je me retrouverais en plus avec deux traitres sur les bras, soit Melisende et le Seigneur du fief voisin, qui a renvoyé ses soldats contre moi, j'aurais fait demande de reddition pour épargner des vies. Aujourd'hui, sa tête de porc repose dans un sac qui dérive dans la mer du nord et son corps d'éléphant gave les corbeaux. Déjà, j'aurais eu le temps d'enterrer tous mes morts avant que ces fichus moineaux en aient fini avec lui. Je regardai Arthas puis je me passe une main sur le visage pour que le calme puisse me revenir. Je pris une autre inspiration, gonflant mes poumons.

-Cette terre est la mienne! Cette terre est à nous! Hurlai-je à plein poumons pour être bien compris. Et si nous ne l'avons pas, personne ne l'aura! Elfes, nains, tous ceux qui arriveront à échapper à l'esclavage, tous quitteront cette terre désolée par des avares pour ne plus jamais y revenir. Ici, je lance une malédiction. Tant que je ne serai pas de retour, ou qu'un de mes descendants ne prennent ma place, aucune graine ne germera, aucun enfant ne naîtra et jamais la plus ne tombera sur les sols défrichés. L'eau n'assouvira pas votre soif, et la nourriture ne sera que cendres dans votre sang. Soyez tous maudits à jamais!

Alors qu'Arthas se rapprochait et je psalmodiai un long sort de ma composition. C'est un sort unique, donc très difficile à lever à moins de se servir de ma connaissance. Autour de moi, l'herbe devenait sable et l'humus disparaissait. Graduellement, ma terre se vidait, le fief de Meisa était en train de mourir. Les elfes quittaient déjà la forêt, au nord, et retournaient sur leurs bateaux à la recherche d'une nouvelle terre d'accueil, les nains s'engouffraient dans leurs éternels tunnels souterrains où nul être vivant autres qu'eux ne peut survivre, emmenant avec eux leurs trésors d'or, de diamants et de pierres précieuses, ne laissant derrière eux que de la camelote sans valeur, les orcs, eux, continuaient de se battre pour couvrir ces créatures qu'ils ont côtoyé si longtemps, qu'ils ont apprit à apprécier malgré la culture animiste qu'ils conservent de leurs ancêtres. Il y a des jours comme ça ou on donnerait tout pour ne pas être vivant lorsque cela se produit, mais malheureusement, moi, j'y étais. Un coup de massue combiné à mon épuisement eut raison de ma résistance physique et je tombai net dans les pommes alors que mon dos heurta durement le sol. Ni plus ni moins, on m'emmena comme prisonnier.

À mon réveil, on m'avait arraché mon armure et on l'avait donné à un sous-commandant de quelque sorte, ma cotte de maille de qualité presque divine revint à Arthas. On ne me laissa que mes loques et mes blessures. J'ai entendu cette voix mielleuse négocier avec une voix rugueuse et forte, puis une main douce que je reconnaitrais entre milles caressa mes cheveux avant qu'on ne m'assomme une nouvelle fois. Je vous jure, après cette histoire, j'avais eu une migraine infernale. Mon second réveil fut moins douloureux... ou du moins, je n'ai pas recu de coups. Mon corps était lourd, et ma conscience également. Ma gorge était de feu tant j'avais soif, et mon estomac hurlait tant j'avais faim. Un truc métallique enfoncait parfois un espece de tentacule dans ma gorge pour m'envoyer une potion à toutes les heures, pour me nourrir, me déshydrater et m'endormir. Brimstone. Je reconnaitrais cette sorte de mécanique n'importe où. Ainsi, il avait refuge ici. Tant mieux pour lui, et malheur pour moi.

Melisende revint. Son parfum exquis emplissait la pièce, jusqu'à atteindre mes narines, éveillant ce désir fou que j'avais d'elle. Cependant, je me refusai la moindre douceur supplémentaire pour cette femme qui méritait autant de respect qu'un renard perfide. Des anneaux de fer retenaient mes bras dans mon dos, ainsi qu'un collier d'entrave qui y était attaché, m'empêchant de bouger de la tête comme je le voudrais, mes jambes étaient entravées par une barre de fer métallique dont les extrémités étaient plus épaisses. J'étais debout. Debout et droit, comme je l'ai toujours été. Elle ne pouvait guère me faire de mal, puisqu'elle l'aurait fait avant. Elle me demanda comment je me portai. Je cherchai une manière de lui répondre puis je me résolus à être sarcastique.

-Merveilleuse nuit, chère amie. J'avais l'impression que le mur me faisait des caresses, comparé à la raideur désagréable que vous donnez à mon corps.

Non, là, je ne parlais pas de mon sexe, mais bien de ma franche mauvaise humeur. Si je n'étais pas attaché de partout et vidé d'énergie, je l'aurais étranglée sans procès.
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Mélisende le jeudi 24 juin 2010, 14:43:56
« Merveilleuse nuit, chère amie. J'avais l'impression que le mur me faisait des caresses, comparé à la raideur désagréable que vous donnez à mon corps »

Elle éclata de rire devant sa remarque. L’ironie, quelle arme merveilleuse ! Elle se mit à faire les cent pas devant lui, l’examinant du regard sous toutes les coutures. Il était dans un état déplorable. Elle s’arrêta à nouveau juste devant lui.

« Vous me voyez ravie que votre nuit fut réparatrice. Vous allez avoir un grand besoin de votre énergie »

Elle savait qu’il mentait mais elle ne comptait pas forcément le manger. D’humeur joyeuse, elle comptait bien s’amuser avec lui.

« Votre état est… détestable mon ami ! Vous avez besoin d’être nettoyé ! »

Elle alla jusqu’à la porte et tapa dans ses mains. Une terranide se présenta, elle lui murmura quelques mots avant de revenir vers son si charmant prisonnier. Un sourire sournois sur ses lèvres, elle déplia son bras vers lui et sa main vint caresser son torse, son ventre, remonta vers l’épaule, le bras, le poignet et la main. Elle joua avec ses doigts avant de recommencer le trajet en sens inverse. Elle s’amusait à le caresser pour voir ce qu’elle pouvait provoquer en lui. Elle ne disait rien, se contentant de le caresser puis la terranide revint avec une bassine d’argent emplit d’eau. Elle la déposa au sol avec une éponge et un savon.

« Je crois que nous allons pouvoir vous rendre un peu plus présentable ! »

La magicienne se mit a lors en devoir d’arracher le reste des vêtements. Elle n’eu pas beaucoup de mal à y arriver vu leur état. Bien vite, Kamui se retrouva totalement nu. De quelques gestes ajoutés à son pouvoir, elle referma toutes ses blessures encore visibles. Elle se pencha, mouilla l’éponge et frotta le savon dessus. Elle se releva et commença à laver l’ancien seigneur de Meisa. Tout y passa, le visage, le buste, les bras, le ventre, les hanches, les cuisses, les jambes. Tout le corps y passa sauf l’endroit stratégique de l’homme. L’ensorceleuse l’évitait soigneusement mais comblait de caresses mouillées, la peau tout autour, histoire de l’exciter.

« Alors comment vous sentez-vous maintenant, mon ami ? »
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Serenos I Aeslingr le vendredi 25 juin 2010, 05:53:49
Je fixai Mélisende avec froideur. Cette femme me dégoûtait. Je n’arrivais pas à croire que je lui ai fait confiance, et aujourd’hui, je me demandais comment j’ai fait, alors que la lumière la dévoilait au grand jour. Pour elle, serments et promesses ou engagements avaient autant de signification qu’une affiche sur laquelle était imprimé le visage de Nicolas Sarkozy, qui était hideux, d’ailleurs. Je me reprochai ma faiblesse, et surtout la colère qui m’habitait. Je n’avais de réprimandes à faire qu’à moi-même, et pas à elle, qui avait agi de cette manière car je ne l’aurais jamais soupçonnée de me trahir. Elle ouvrit une nouvelle fois la bouche, pour souligner la piètre qualité de mon hygiène à ce moment-là puis elle avait sifflé une petite terranide, ce qui accrut encore plus mon dégoût pour elle. Les esclaves… comme si ces pauvres petites avaient besoin de cela en plus de la discrimination sous laquelle elles vivaient. La magicienne agrippa mes vêtements et me les arracha sur le corps, et mes liens m’empêchèrent de la heurter de mon torse pour protester contre ce geste, et elle prit une éponge et se mit à laver mon corps, de ses mains chaudes et câlines. Je savais qu’elle faisait cela uniquement pour allumer mon corps, mais l’envie n’était pas là, mais alors pas du tout.  Même le fait qu’elle m’ait guéri ne calma pas mon courroux. Lorsqu’elle me demanda comment je me sentais, je crachai à ses pieds avec mépris, lui adressant un regard narquois, avec le sourire arrogant qui l’accompagnait.

-Tant que je verrai votre visage devant le mien, je n’aurai qu’une envie terrible de nausée, la provoquai-je avec haine.

Je la détestais. Je la détestais à un tel point. Moi qui aimait à un point presque innocent la douceur et la gentillesse, même avec mes propres prisonniers, je ne parvenais pas à trouver la bonté nécessaire pour lui adresser la moindre parole doté de politesse et de douceur. Je me sentais trahi jusqu’aux tréfonds de mon être, j’avais, sottement, cru qu’une espèce de lien nous unissait, que nous nuits dans les bras l’un de l’autre avait créé une espèce de complicité entre nous. Espèce d’abruti…  Ne jamais faire confiance à une mage noire qui recherche le pouvoir. Non mais qu’est-ce que je croyais? Qu’elle finirait par ressentir des émotions pour moi? Que nous finirions par nous aimer, alors que nos buts respectifs sont si différents? Nous n’avions rien en commun. Rien. Pas même nos passions pour la magie. J’aimais protéger les gens, elle les écrase pour augmenter ses pouvoirs, et elle abuse d’eux, et les hommes qui en savent plus qu’elle, elle les séduit pour leurs arracher leurs secrets. Je sentais mon cœur battre dans mes oreilles, et fortement d’ailleurs. Combien de temps a-t-elle fidèlement servi mon fief? Dix ans? Dix ans… oui. Dix ans. Dix longues années. Je la regardai avec colère. Comment avait-elle pu me faire cela? Faire cela à mon fief, aux gens qui ont partagé sa vie sur une si longue période. « Dix ans pendant lesquels les hommes, femmes et enfants venaient la voir pour demander des soins ou des conseils pour améliorer leurs conditions de vie, dix ans pendant lesquels j’ai partagé son lit. Nous étions tous deux immortels et pourtant, nous trouvions toujours un moyen de pimenter nos rencontres. En tous, nous avons passé un an complet ensemble, car nous nous voyions après mes excursions dans des territoires dangereux à la recherche de reliques magiques. Que je fus sot. Que je fus sot…
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Mélisende le mardi 29 juin 2010, 17:35:53
Il la haïssait. Cela était visible. Il irradiait de haine pour elle, envers elle, à travers tous les pores de sa peau. Quelque part, la magicienne en fut peinée même si c’était le jeu. Elle l’avait trahie, elle ne pouvait rien espérer d’autre. Elle se dit qu’elle devait trouver autre chose pour se l’attacher de nouveau et apprendre ses secrets. Son corps seul ou sa magie seule ne suffirait pas. La torture physique serait aussi inutile. Il devait y avoir quelque chose d’autre, quelque chose qui rendrait Kamui dépendant d’elle. C’était un jeune homme plein de douceur et de gentillesse. Il fallait qu’elle trouve quelque chose qui le toucherait en plein cœur et elle savait déjà quoi.

L’ensorceleuse n’en laissa rien paraître. Il fallait ménager l’effet de surprise. De l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas, qu’il avait franchit le jour où elle l’avait trahi. Mélisende voulait savoir si de la haine à l’amour, il n’y a qu’un seul pas aussi. Elle réussirait à le rendre à nouveau amoureux d’elle, à se l’approprier de nouveau.

Elle le regarda avec douleur et tristesse. Elle changeait de visage à volonté. Là, elle faisait jouer la carte du remord.


« Tu me hais donc tant que cela ? – elle s’approcha, se tenant juste devant lui – Je t’ai sauvé pourtant ? Je t’ai sauvé la vie ! J’ai fait en sorte qu’Arthas ne te tue pas ! Tout ce que j’ai fait c’était par amour. Je sais tu ne me croiras surement pas, pourtant c’est vrai ! »

Elle s’écarta et appela à nouveau la terranide qui revint avec des vêtements propres qu’elle déposa au sol. Mélisende s’approcha de son ancien amant. Ses yeux suppliants étaient redevenus froids mais gardaient toute leur noblesse comme si la dame avait agi dans son bon droit, qu’elle le savait et qu’il la croit ou non, lui était égale. D’un geste, toutes les entraves sautèrent.

« Inutile de chercher à t’enfuir. Cette île est sous mon contrôle et n’essaie pas non plus d’utiliser ta magie. Elle est bridée. Maintenant habille-toi et suis moi »

Elle alla se poster à la porte et ne le regarda plus, elle regardait dans le vide comme si elle était perdue. Son visage semblait refléter un conflit intérieur terrible. Un conflit qui semblait lui étreindre le cœur.
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Serenos I Aeslingr le mardi 29 juin 2010, 19:00:21
Je tremblais de rage, là, immobilise par mes liens. Mes mains voulaient enlacer son cou et l’étrangler jusqu’à ce que la vie disparaisse de ces beaux yeux noirs, jusqu’à lui broyer la nuque et la regarder mourir. Je la haissais à un point que je ne me croyais même pas capable d’haïr une personne, une femme de surcroît. Mais tout bascula lorsque son regard changea. Elle semblait sur le point de pleurer alors qu’elle se défendait de ma rage, comme si j’étais en position de la mettre dans cet état, comme si j’étais l’homme le plus cruel qui n’ait jamais existé, un ingrat et un tricheur. Elle avait l’air d’une femme enceinte devant son mari qui lui annonçait qu’il la quittait, comme s’accrochant à moi pour que je ne lui en veuille pas. JE fermai les yeux et je tentai d’ignorer cela, mais elle me connaissait, elle savait que je n’étais pas hargneux. Elle savait que je pourrais fléchir, mais il fallait que je conserve mon attitude, il fallait que je l’ignore, que j’ignore ces yeux-là. De l’amour? Non mais comme si une femme comme elle avait besoin d’amour, comme si une femme comme elle pouvait en ressentir. Une femme capable de trahir l’homme qu’elle « aime » ne l’aime pas.

Les bracelets de fer disparaissent, la faiblesse de la libération me prend et je tombe au sol, nu. Le sol est froid, le sol est propre, le sol est blanc. Je n’ai pas envie de me relever, j’ai simplement envie de m’endormir contre ce sol, de dormir comme je m’en suis empêché pendant si longtemps, dormir comme j’aurais dû le faire, comme tous les humains, alors que je n’en étais qu’à peine capable. Une heure de sommeil m’aurait suffi, simplement une heure, pour que je n’ai plus à penser à tout ce que cette femme représentait à mes yeux. Une amante extraordinaire, une confidente attentive, une amie sans égale et une femme intelligente… pourquoi en étions-nous là? Pourquoi m’a-t-elle trahi? Pourquoi fallait-il que je la haïsse tant, maintenant que je n’ai plus rien? Rien pour moi, rien pour qui que ce soit. J’étais seul, et bien seul.  Je pourrais aussi bien tout oublier et me soumettre à cette femme pour l’éternité, devenir son animal de compagnie, ou alors partir dès que mes pouvoirs me seront rendus. Mais finalement, je posai le plat de ma main droite sur le sol et je poussai pour me redresser. Mes muscles étaient atrocement douloureux, comme s’ils n’avaient pas servi pendant des années, de longues et sombres années. Je poussai un grognement de douleur avant d’agripper ces vêtements qu’elle m’avait donnés… et je me rendis compte qu’il s’agissait d’une tenue de la terre. Ne connaissant pas les styles, j’aurais dit punk ou gothique, je ne sais pas. Je mis d’abord le débardeur, le pantalon, jeans comme ils les appellent là-bas, laissant l’ouverture inférieure du vêtement supérieur se glisser dans celle du pantalon, refermant celui-ci-dessus avec une ceinture noire. Par-dessus, je passai un tee-shirt noir et enfin la veste. Je remarquai enfin que mes cheveux avaient été coupés. Je ne passai pas un seul commentaire à ce sujet. J’étais habillé, au moins, et elle me laissait tranquille.

Je la suivis. De toute façon, je n’avais que ça, du temps. Du temps… et qu’est-ce que je pourrais bien faire de ce temps? Machiner des centaines de moyens de lui faire la peau? Je n’avais pas vraiment la tête à cela. Tout ce que je savais, c’était que je ne voulais pas rester avec cette femme pour le reste de l’éternité, surtout pas après qu’elle m’ait prit mes biens les plus chers et mes amis les plus proches. Par sa faute, je n’avais plus rien, et encore plus enrageant était la réalité qui s’imposait à mon esprit. « Je n’ai plus qu’elle… je n’ai plus qu’elle qui me comprend… elle qui sait ce que je suis… » et suite à ces pensées, je sentis la haine envers moi-même grandir davantage, menaçant presque de hurler ma colère contre ce monde merdique. J’étais heureux avant tout cela, et maintenant, tel un prince déshérité, j’étais tombé dans une disgrâce inimaginable. Je la regardai encore une fois.

-Vous pensez à une nouvelle manière de me torturer l’esprit ou c’est vraiment du souci qui se dépeint sur votre visage? Lancai-je toujours avec la même froideur… pour cacher mon inquiétude.
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Mélisende le mardi 29 juin 2010, 22:34:23
La sorcière jouait si bien la comédie qu’elle s’en étonnait elle-même. Elle ne regardait pas Kamui mais elle savait qu’il s’habillait. Elle entendait le bruissement du tissu puis le bruit des pas qui venaient vers elle.

« Vous pensez à une nouvelle manière de me torturer l’esprit ou c’est vraiment du souci qui se dépeint sur votre visage »

Dans la réalité, elle cherchait un moyen de se l’approprier mais elle n’en laissa rien voir. Elle restait stoïque et fière. Elle le regarda droit dans les yeux.

« Crois ce que tu veux, moi j’ai fait ce que je pensais devoir faire ! »

Elle sortit de la pièce et emprunta le couloir. Elle jeta un coup d’œil en arrière pour dire au prisonnier de la suivre. Elle monta l’escalier de marbre et accéda au rez-de-chaussée de la demeure. Elle continua et arriva devant l’ouverture qui menait à la grande salle de réception. Elle l’indiqua de la main.

« En empruntant cette salle et en marchant droit devant tu sortiras d’ici. Quelqu’un t’accompagnera jusqu’à la mer. Une barque t’attendra et te ramènera sur le continent. Il y aura une grosse somme d’argent qui te permettra de te refaire une vie. Mais avant de partir, je veux que tu vois pourquoi j’ai fait ce que j’ai fait ! »

Elle reprit son trajet, traversa tout le couloir et prit l’escalier menant à ses appartements. Une grande pièce d’abord, aménagée en salon avec du mobiliers antiques en argent et soies bleu foncé. La pièce suivante était la chambre de la magicienne et puis vint une troisième pièce. Mélisende regarda Kamui, son visage indiquait l’appréhension. A l’intérieure, elle jubilait, sûre de sa victoire.

Elle respira profondément puis souleva le voile blanc qui fermait l’entrée. Elle entra et tint le voile jusqu’à ce que Kamui entre à son tour. C’était aussi une chambre mais à la dimension restreinte et très différente. Tout en marbre comme le reste du palais, des meubles en argent les tissus toujours de la soie bleu roi mais le mobilier était très différent. Il n’y avait pas un mai deux lits aux dimensions très inférieures à un lit normal. Il y avait aussi deux bureaux et deux chaises mais comme tout le reste, les dimensions étaient très réduites.

Kamui comprit très vite pourquoi en voyant deux enfants jouer près de la fenêtre devant un coffre immense, pour eux, remplis de jouets. C’était une chambre d’enfant. Il s’agissait d’un garçon et d’une petite fille, du même âge, et visiblement des jumeaux vu leur ressemblance. Ils étaient assez grand pour leur âge, ils avaient sept ans, la peau doré et les cheveux noirs. Leurs yeux étaient d’un bleu magnifique. En entendant Mélisende entrer, ils arrêtèrent leurs jeux et se tournèrent vers l’intru. La magicienne tourna un regard emplit de douleurs vers le jeune homme.


« C’est pour eux que je t’ai trahis ! Pour les sauver ! »
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Serenos I Aeslingr le mercredi 30 juin 2010, 00:03:08
Je la suivis. C’était une erreur, je le savais, mais je l’ai fait. J’ai pris le même chemin qu’elle, car je ne percevais aucune énergie perfide émanant d’elle. En fait, je sentais une préoccupation réelle, comme si elle craignait quelque chose, ou les conséquences de sa décision. Je la regardais, vraiment préoccupé par elle, puis elle m’indiqua la sortie. Elle me dit que par-là, j’aurais la liberté, que j’y trouverai un bateau pour quitter cette… île? Et aussi de l’argent. Elle me redonnait donc ma liberté, mais elle voulait, en échange, que je l’accompagne. Déjà, la raison de sa liaison avec Arthas fit sonner une cloche dans ma tête et je voulais aussi savoir pourquoi elle semblait si préoccupée par cette raison. Comme un chien devant lequel on tendait un morceau de viande bien juteux, je la suivis, avide d’informations, les réponses à ce « pourquoi » éternel qui rugissait dans ma tête depuis le jour où je l’ai vue, rangée au côté de son nouvel amant, mon ennemi, celui qui m’a dépouillé de mes terres et de mes gens. Elle m’offrait enfin la réponse à cette question, la chance de passer par-dessus cette histoire et de ne plus jamais avoir à y repenser. Je pourrai enfin regarder autre chose que le passé, à chercher l’erreur que j’aurais fait pour provoquer tout ce malheur. Elle m’emmena dans une pièce plus loin. Je l’ai suivie encore une fois sans broncher, sans poser de question. Elle l’avait dit, elle avait fait ce qu’elle avait fait pour une bonne raison, et maintenant, c’était à moi de juger si cette raison était valable. C’était une chambre. Cette chambre était d’ailleurs magnifiquement décorée. Cependant, je voyais bien, à la taille du mobilier. Je m’arrêtai alors, observant autour  de moi. Il y avait deux petits lits pour enfants, une petite commode où le tiroir bloqué par une robe miniature et une chemise laissait savoir que deux personnes de petites tailles se servaient d’elle. Mon regard se posa sur les peluches roses et duveteuses alors que, accroché au mur adjacent, reposait un fourreau dans lequel était bien attaché, pour éviter un incident fâcheux, un katana. Un beau sabre comme il ne s’en faisait plus. Cependant, ce qui était le plus frappant me laissa sans voix.

Au milieu de la chambre, jouant à s’attraper l’un l’autre, montant sur les meubles avec l’agilité des félins, sans même renverser un vase, deux petits enfants, bien que de bonne taille et visiblement en très bonne santé, se chamaillaient. Mon cœur se mit à battre de plus en plus fort dans ma poitrine et je sentais le sang se faire plus rare dans mon visage, me rendant encore plus pâle que d’habitude. Ces yeux-là étaient les miens… ces petites mèches blanches au milieu de leur belle chevelure sombre étaient les miennes, et parmi toutes les possibilités qui aurait pu s’établir à ce moment-là, la seule et unique vérité me frappa de plein fouet. Ces petits… auraient dû vivre dans un beau manoir, entouré de l’attention d’un père qui les aimerait, qui aurait passé des journées durant leur petite enfance à s’occuper d’eux, à jouer et à rire, les voir grandir, sur les belles terres de Meisa. Ces enfants-là étaient les miens… et ceux de Mélisende. Lorsque leur mère fut entrée, ils arrêtèrent de jouer et ils me fixèrent. Leurs quatre petits yeux me fixaient, et visiblement, ils ne savaient pas qui j’étais, parce que ces yeux reflétaient l’incompréhension la plus totale; qui était l’homme qui était à coté de leur maman? Ils savaient qu’il y avait des dames avec des oreilles de chien, de chat, des plumes et encore, même des robots, mais pas un seul autre humain comme eux. Enfin… humain… ils étaient, tout comme moi, des hybrides de races mélangées. Je voulus m’approcher d’eux et les prendre contre moi, mais je ne faisais que rester là, le regard rempli de tristesse. Si j’avais su… pourquoi m’avait-elle caché leur existence? Pourquoi ne les avait-elle pas emmenés au moins une fois pour que je puisse faire leur rencontre!? Ses absences aussi fréquentes pendant les dernières années, l’interdiction d’entrer chez elle pendant des mois, passant cela sur une fausse accusation et ses disparitions à des moments inopportuns et surtout sa trahison, tout cela pour ces enfants? Je fis quelques pas, reculant contre le mur derrière moi, totalement déstabilisé. Mon cœur se mit à battre un peu plus fort et je levai la tête pour regarder Melisende.

-… Ce sont… de très beaux enfants… murmurai-je, trop  paralysé par la stupeur pour dire quoi que ce soit.

Déjà, à ce moment-là, ma haine avait disparu. Je regardais Mélisende puis les enfants et je tremblais. Si c’était vraiment pour protéger nos enfants, de quels droits je pouvais lui en vouloir? Je regardai les enfants qui me regardaient aussi, les poings serrés pour résister à l’envie de les prendre dans mes bras.
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Mélisende le mercredi 30 juin 2010, 10:01:00
Il était sous le choc et c’était prévisible. Kamui avait compris qu’ils s’agissaient de ses enfants. Du moins, c’est ce qu’il imaginait et c’était ce qu’elle voulait lui faire croire. Mélisende fit quelques pas dans la pièce et les enfants vinrent spontanément se coller à elle.

« Mère ! »

Chacun des deux enfants s’agrippa à l’une de ses jambes et observaient l’homme qui était appuyé contre le mur et qui les dévisageait. La magicienne ne les força pas à se détacher d’elle. Elle posa sa main sur la tête de la petite fille.

« Voici Galatée – avec son autre main, elle frotta la tête du garçon, lui ébouriffant les cheveux un peu plus – et lui c’est Nathanaël. Les enfants voici un… ami, il s’appelle Kamui. Dites-lui bonjour ! »

Sans lâcher leur immortelle maman, ils dirent en parfait accord.

« Bonjour monsieur Kamui ! »

Mélisende sourit. Sa voix était d’une douceur extrême.

« Bien, allez voir Daphnée. Le déjeuner doit être prêt maintenant »

Les enfants levèrent la tête vers elle et acquiescèrent. Galatée partie en direction de la porte mais son frère appela sa mère en tirant un peu sur son maigre vêtement. La magicienne se mit à genoux pour être à son niveau et plongea son regard dans le sien.

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

Nathanaël ne répondit pas mais montra sa petite main gauche qui était bandée. Malgré cela, on pouvait clairement voir que l’auriculaire de l’enfant était absent. Le bandage, assez fin, prouvait que la blessure devait dater de plusieurs jours voir plusieurs semaines. Mélisende eut une expression très triste.

« Tu as encore mal ? »

Le garçon hocha la tête.

« Encore une peu, oui »

Galatée abandonna l’entrée pour venir se mettre contre son frère et montra sa menotte gauche, elle aussi bandée, où le petit doigt manquait pareillement.

« Moi aussi maman ! »

La sorcière hocha la tête, prononça quelques mots et apposa chacune de ses mains sur une des mains blessées. Juste après, une sorte de petit dragon de fumée blanche s’extirpa de la blessure et s’envola dans les airs avant de disparaître faisant la joie des enfants.

« Voilà ! Le mal est parti ! »

Les jumeaux éclatèrent de rire et, après avoir embrassé leur mère, se prirent par la main avant de quitter la pièce et de descendre bruyamment à l’étage du dessous. Mélisende se releva et la douceur qu’avait prit son visage avec la présence des enfants s’effaça pour laisser place à la douleur.

« Maintenant tu sais ! »

Elle soupira et alla jusqu’à la fenêtre qui n’avait aucune vitre. C’était une simple ouverture rectangulaire voilée par un tissu translucide blanc. Toutes les fenêtres du palais étaient ainsi. Elle s’appuya contre elle. Son regard se perdant dans la contemplation du paysage.

« C’est pour eux que j’ai trahi le fief, que je t’ai trahi toi. J’ai trahi pour leur sauver la vie et si c’était à refaire, je le referai sans aucune hésitation ! »

Elle donnait l’image d’une mère aimante et attentionnée qui préférait être haïe ou morte plutôt que de voir ses enfants mourir. Oh bien sûr tout cela n’était qu’une terrible mascarade qu’elle orchestrait à la perfection juste pour lui, le seigneur déchu de Meisa, le seul moyen de le récupérer.

Ses enfants n’étaient pas de lui, ni d’elle d’ailleurs. Il ne s’agissait que d’enfants qu’elle avait achetés dans un marché aux esclaves. Ils étaient bien jumeaux mais pour le reste, les ressemblances, elle avait bien sûr fait appel à la magie. Kamui ne pouvait pas le détecter, Mélisende avait agi avec trop de prudence pour ça. Un sort d’oubli leur avait fait perdre la mémoire et elle avait implanté les souvenirs qu’elle voulait en eux. Elle en avait fait des enfants parfaits, digne de leurs parents. Tout cela dans l’unique but de piéger l’homme encore sous le choc de la nouvelle. Telle une araignée, elle avait méticuleusement tissée sa toile et le pauvre insecte s’y était pris et ne pouvait plus s’évader à présent. Il était condamné.

Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Serenos I Aeslingr le jeudi 01 juillet 2010, 06:30:30
Les deux petits se ressemblaient terriblement, ce qui est normal pour des jumeaux, mais à ce moment-là, j’étais bien trop stupéfait pour découvrir la supercherie de Melisende au sujet de leur ascendance. J’aurais dû remarquer l’absence de sang démoniaque en eux... mais privé de mes pouvoirs et de mes sens surnaturels, j’avais autant d’intuition qu’un oisillon. Quelle femme perfide elle était d’infliger cela à une personne qui était réellement réceptive à un tel événement. Ce n’est après tout pas tous les jours qu’on apprend, sans même s’en douter, que l’on est père. Cependant, même à l’époque, je savais ressentir les choses louches et je sentais quelque chose de bizarre. Je ne pouvais pas mettre le doigt dessus à ce moment-là, encore une fois. Pour trois raisons. La première, c’était parce que je n’avais aucune raison de me méfier de ces enfants, parce que même eux ne savaient pas qu’ils avaient été manipulés. La seconde raison était simplement le fait que je n’avais plus aucun pouvoir, car Mélisende m’en avait privé, et enfin, la troisième, j’étais totalement obsédé par une vision de famille heureuse.

Tout cela me semblait déjà si irréel, bien trop beau, bien trop heureux pour être réel. Mais cependant, je ne sentais qu’une plus grande culpabilité, ainsi qu’un désir ardent de me faire pardonner par Mélisende. Cependant, ce qui m’attristait, c’était que ces enfants ne savaient même pas qui je suis. Ils ne connaissaient même pas mon prénom, ni même mon visage. Je passai une main sur mon visage alors qu’il passait à côté de moi, sans même s’attarder à moi. Probablement qu’ils allaient prendre le goûter. Je regardai alors Mélisende et je m’approchai d’elle. Mon cœur battait la chamade alors que je m’arrêtai derrière elle. J’avais d’ores et déjà succombé à elle, à sa manœuvre, à cette perfide stratégie pour me faire tomber amoureux d’elle, sentiment que j’aurais dû refouler pour éviter la douleur que la vérité me causerait dans le futur. Je l’ai enlacée, tendrement, et je l’ai serrée contre moi. Comme un amant longtemps parti, qui voulait faire une surprise à la femme qu’il aime.

-Je suis désolé, Mélisende… murmurai-je à son oreille.

Je fermai les yeux et je laissai mon visage se glisser vers son cou. Sa taille entre mes bras, je tentai d’éviter de succomber totalement à cette beauté exotique, mais c’était bien trop demander à un homme qui venait d’apprendre qu’il est père depuis sept longues années et que la femme qui les avait porté les lui avait cachés pour les protéger de leurs ennemis. Mon cœur devenait gros dans mon torse, tant je regrettais ma haine contre elle. D’un autre côté, je pensais aux enfants qui étaient morts pour ceux-là, et je me sentais mal d’être aussi heureux qu’ils soient en vie alors que d’autres pleuraient la mort de leurs fils assassinés et leurs filles violées. 

Maintenant, je me demandais si moi aussi, j’aurais fait la même choses pour ma fille et mon fils à la place de Melisende et la réponse me vint aussi vite que je me la posai; je n’aurais pas réagit de cette manière. Je les aurais emmenés avec moi dans les confins de l’Antre de l’Alchimiste, sous la protection de la nouvelle Gardienne, où ils auraient été en sûreté et, dans le cas présent, Mélisende avait fait au mieux. Après tout, si ses méthodes avaient causé le mal de beaucoup, je n’avais aucune raison de lui reprocher ce qu’elle avait fait. Je ne l’approuvais pas, loin de là, mais je ne la haïssais plus. Je relevai doucement la tête et je l’éloignai de la fenêtre. Je la fis doucement pivoter pour qu’elle me regarde dans les yeux. En vérité, avec un peu de jugeote, j’aurais compris, à ce moment-là, que rien de bon n’avait animé Mélisende, et que seul son désir de récupérer la totalité de ses pouvoirs l’avait motivée à planer ce poignard dans mon dos. Je glissai une main contre sa joue puis dans ses longs cheveux.

-Pourquoi… me l’as-tu caché? Demandai-je, triste.
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Mélisende le vendredi 02 juillet 2010, 17:24:49
Elle sentit les bras du seigneur déchu l’entourer et son souffle dans son cou. Mélisende jubilait. Il était déjà à sa botte. Il était tombé dans son piège encore plus vite que ce qu’elle aurait cru mais elle ne devait pas relâcher ses efforts. La partie n’était pas encore terminée, loin de là !

Il la retourna et la mena tout près de lui. La main douce de Kamui se posa sur la joue à la peau dorée avant d’aller se perdre dans sa chevelure de nuit. Il la regardait avec une certaine tristesse et lui demanda pourquoi elle ne lui avait rien dit.

La magicienne s’attendait à une telle question, légitime en plus pour un père. Les larmes se profilèrent alors dans les beaux yeux de jais de la dame.


« Je… je ne pouvais pas te le dire. Tu avais des ennemis et moi aussi. Je… je n’avais pas prévu de tomber enceinte, c’est arrivé comme ça – elle sourit timidement – Enfin, ce n’est pas tout à fait vrai. Je crois, qu’inconsciemment, je voulais un enfant. Je n’en avais jamais eu mais là c’était différent parce que j’étais avec toi. Je t’aimais, je t’aime toujours d’ailleurs, et je crois que j’avais envie d’avoir une famille. Et… je la voulais avec toi – elle soupira, les larmes coulant toujours sur ses joues – Quand j’ai compris que j’étais enceinte, j’ai eu peur pour cet enfant. Tout le monde saurait qui en était le père. La dame de Meisa ne me portait pas vraiment dans son cœur et je ne voulais pas de problèmes avec elle. Sans compter tes ennemis… sans compter les miens. Je ne voulais qu’on puisse faire du mal à mon bébé, à notre bébé. Je suis partie sur cette île où je les ai mis au monde. Et ils sont restés ici, à l’abri. Ils étaient en sécurité sur cette île. Mes pouvoirs les protégeaient mais ils me manquaient tellement. Il y a quelques temps, ils ont voulu venir me voir au fief. Je leur manquais et eux aussi me manquaient alors j’ai accepté qu’ils viennent. C’est là que… - elle éclata en sanglot et se serra contre lui – c’est là qu’Arthas les a capturé et m’a fait venir. Il m’a dit qu’il les tuerait si je ne faisais pas ce qu’il voulait. Et pour preuve, il leur a tranché un doigt à chacun. Le général m’a dit qu’il les découperait en morceau si je n’obéissais pas ! Je n’avais pas le choix ! Je devais les sauver ! – elle se serra encore plus contre lui – Je suis désolé mon amour. Je suis tellement désolée ! Ils savent que leur père est le seigneur de Meisa. Je ne leur ais pas dit que c’était toi parce que je voulais que tu ais le temps de t’y habituer. Mais je leur dirais, on leur dira tous les deux quel père merveilleux ils ont. Ils seront si heureux de te voir enfin – elle le regarda alors dans les yeux – Je t’en supplie, tu as le droit de m’en vouloir pour ce que j’ai fais mais essaie de comprendre mes choix même si tu ne les approuves pas. Je t’aime toujours même si je sais que ce n’est plus ton cas »

Doucement elle enleva les mains qui entouraient le cou du jeune homme et elle se détacha doucement de lui, faisant un pas en arrière. Elle lui laissait le choix. Il pouvait juste être un père ou bien redevenir son amour, son amant et le père de leurs enfants.

C’était une manœuvre tactique. Même s’il refusait de redevenir son amant tout de suite, cela viendrait au fil du temps et grâce aux charmants bambins qui devaient manger un étage en dessous.
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Serenos I Aeslingr le dimanche 04 juillet 2010, 09:05:25
Je dois l’admettre, Mélisende était une artiste dramatique hors pair. Maniant à la fois les tons de sa voix de manière à s’attirer la sympathie, elle laissait ses paroles entrer mon esprit, s’y logeant et m’obsédant toujours encore plus. Même ses regards et ses gestes s’accordaient à ce rôle de bonne mère de famille, cette sorte de personne qu’elle voulait que je vois en elle, cette personne que j’avais VU en elle, simplement pour me séduire et m’enchaîner à elle alors que tout n’était qu’un odieux mensonge. Ses mots, ses sons, ses larmes et même sa respiration faisaient transpirer d’elle un amour maternel et passionnel si réaliste, si parfaitement vraisemblable que je n’ai pu que me soumettre à cette illusion. Les comédiens de Shakespeare pouvaient ranger leurs costumes, c’était Mélisende, cette si belle et charmante magicienne qui avait réussi à emprisonner mon cœur dans une prison aussi magique que chimique, qui remportait la compétition haut-la-main, et sans même verser une larme d’effort. Au creux de mon oreille, alors que je la gardais tout contre moi, elle m’avoua ce qu’elle avait fait, ce qu’elle avait ressentit, mais encore pire, elle me dit qu’elle m’aimait, provoquant un tressaillement supplémentaire de ma part. Mon cœur s’emballa et si je n’avais pas un tel contrôle de moi-même, même s’il venait d’être mit à très rude épreuve, je parvins à retenir mes larmes. J’étais franchement ému par la faute de cet aveu, et la joie que je ressentais était si intense que la simple pensée que cela n’était qu’un mensonge odieux ne m’effleura même pas. Je voulais que ce soit vrai, parce que nous avions des enfants, maintenant, et que j’avais ce rêve de famille heureuse qui m’empêchait de raisonner normalement. L’émotion ne se refléta cependant pas sur mon visage, qui resta dur et pensif, loin du style « Monsieur est très heureux » mais plutôt celui « Monsieur veut vraiment y croire mais.. » pour la simple raison que je n’arrivais simplement pas à croire que toutes ces choses soient belles et bien réelles. Ca allait bien trop, bien trop, vite pour moi, même si je ne mets pas en doute mes capacités de réflexion et de compréhension.

L’amour, les enfants, ma capture, la défaite et la perte de tous mes biens… comment je pourrais bien pouvoir croire que tout cela est réel? Peut-être est-ce que je suis devenu fou et qu’en ce moment même, j’étais en train de serrer un coussin dans ma prison, en train de me parler tout seul, en plein délire. Lorsqu’elle se défit de mes bras, je reculai également et, lorsque mon dos heurta un mur, je me laissai lentement glisser jusqu’à me retrouver assis au sol, un genou replié, une jambe allongée. Mon coude gauche se posa sur mon genou et je passai la main de ce même bras sur mon visage, comme pour refouler mes pensées, mon énervement et surtout mon anxiété. Mon regard se posa sur la belle magicienne, et je la dévorai lentement des yeux avant de cacher ceux-ci derrière mes doigts. Que devais-je répondre? Que devais-je faire? Que devais-je penser!? Tout se bousculait, les événements se défilaient devant moi à une vitesse inimaginable, et j’avais la peur au cœur. La peur de perdre la maîtrise de ce qui m’arrivait, la peur d’être devenu fou et la peur de comprendre que tout ce qui était arrivé était le fruit de mon imagination. Je restai silencieux un long moment. Lentement, à force de respirations lentes et régulières, je pus reprendre graduellement le contrôle. Finalement, tout me sembla plus calme, et l’étau de nervosité s’était dissipé. Certains trucs m’échappaient encore, mais maintenant, je pouvais faire un trait sur le passé, ou du moins une partie du passé. Je m’entendis alors parler d’une voix douce et calme, bien que légèrement tremblante, un peu enrouée par les émotions que j’avais ressentie.

-Bien sûr que je t’aime… dis-je en me relevant. … Et… j’ose croire ne pas me tromper en croyant que tu as réellement de l’affection pour moi…

Je lui ai enlacée la hanche et je l’ai attirée vers moi, effleurant sensuellement ses lèvres des miennes, alors que le bout de mon nez touchait le sien.

-Je veux croire à tout cela… mais tu dois comprendre que je suis perdu dans un monde qui a totalement changé, maintenant… Alors, n’attends pas de moi, je t’en prie, d’être exactement le même qu’avant la guerre…
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Mélisende le dimanche 04 juillet 2010, 15:12:38
Elle l’observa alors que Kamui accusait le coup de tout cela. Il recula jusqu’à se trouver acculé contre le mur. Il se laissa alors choir au sol, totalement perdu, sans défense. Il venait de tout perdre sa vie, son fief. Il se découvrait une famille. C’était comme s’il était aspiré par une tornade ou un typhon. Et dans toute cette tourmente, elle était son seul salut, le seul lien auquel il pourrait se raccrocher.

Tout le visage de la magicienne, encore humide de larmes, exprimait la douleur, la souffrance, la compassion et l’amour. A l’intérieur, elle exultait de joie. Oui, il serait de nouveau bientôt à elle. Il le lui dit d’ailleurs, il lui dit qu’il l’aimait toujours tout en se relevant. Il l’attrapa et la rapprocha de lui.


« Je veux croire à tout cela… mais tu dois comprendre que je suis perdu dans un monde qui a totalement changé, maintenant… Alors, n’attends pas de moi, je t’en prie, d’être exactement le même qu’avant la guerre… »

Il était si proche d’elle. Son envie de lui se réveilla mais elle ne voulait pas aller trop vite ou elle risquait de le perdre. Elle devait y aller doucement pour ne pas tout briser.

« Je le sais bien mon amour ! Crois-tu que je suis toujours la même après avoir mené à la mort toutes ses personnes… - de nouveaux ses larmes coulèrent – je l’ai fait pour nos enfants mais les morts me poursuivront pour toujours. Je reverrais toujours les cadavres, j’entendrai toujours les cris et les supplications et je vais devoir vivre avec. Ma seule consolation se sont les deux petits bout-de-chou qui sont en bas et qui ont la vie sauve »

Elle se recula un peu et lui sourit en parlant de leurs « enfants ».

« Je sais que tout cela est très dur et brusque pour toi. Je ne te force à rien, je ne te demande rien. On peut attendre si tu ne veux par leur dire tout de suite qui tu es. Peut-être d’ailleurs que tu ne tiens pas à leur dire… et je le comprendrais. Après tout, tu n’as aucune obligation ni envers eux, ni… envers moi d’ailleurs »

L’ensorceleuse lui sourit. Elle lui indiquait qu’elle le laissait libre de ses choix. Il pouvait dire la vérité aux enfants, il pouvait devenir leur père, il pouvait le reprendre, ils pouvaient former une famille.
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Serenos I Aeslingr le samedi 10 juillet 2010, 12:56:17
Son sourire était envoûtant. Mes yeux ne pouvaient pas se détacher des siens, je n’avais qu’envie de m’y plonger à jamais, et ne jamais reposer le regard sur cette vie que j’ai perdue. Cependant, mes pensées étaient bien trop troubles depuis que ma conscience s’était à nouveau réunie avec celle du précédent Kamui, et la méfiance qu’il m’avait léguée me permettait de me douter qu’un truc ne tournait pas rond. Je voyais l’envie dans ses yeux, et je savais qu’elle était prête à plus ou moins tout pour avoir ce qu’elle désire, quitte à faire du mal aux autres, et ce n’est pas ces deux adorables gamins qui déjeunait à ce moment-là à l’étage inférieur qui la pousserait à faire des choses aussi abjectes, et même sous son emprise, elle ne pouvait nier les dix longues années durant lesquelles j’ai partagé son lit, et un peu de sa vie. J’en ai appris sur elle, beaucoup, et ce n’est pas que ses bons côtés qu’elle m’a montré. Elle m’a montré la noirceur de la séduction lorsque je me suis emporté contre elle pour une histoire de disparition inexpliquée. Je me souviens parfaitement, encore aujourd’hui, des méthodes qu’elle avait employés pour me faire taire, et son remord ne s’était jamais montré une seule fois, mais je lui ai pardonné quand même. Comment en vouloir à une femme qui nous met dans son lit et qui nous fait découvrir des douceurs et des plaisirs dont nous n’avons même pas idée, qui nous comprend à sa manière, qui connait les défauts de la pierre qui nous constitue? Elle connaissait mes faiblesses, et elle savait que si ma douceur me sauvait de nombreux problèmes, elle m’en créait d’autres, et d’ailleurs, les faux enfants étaient la carte parfaite à jouer pour neutraliser ma haine.

Elle me dit qu’elle me comprenait, et ce « mon amour » qui résonnait encore et encore dans mon crâne pendant ce temps m’empêchait presque d’entendre ce qu’elle disait. Pourquoi est-ce que cela me semblait si irréel? Il y avait pourtant ce dicton « Si c’est trop beau pour être vrai, c’est très certainement parce que cela ne l’est pas » et je ne l’ai pas écouté, parce que je voulais vraiment que cela soit réel, que ce ne soit pas une quelconque machination pour être maintenu en laisse, sous contrôle et sous pression. Elle jouait vraiment la carte des maîtres. En tant qu’homme d’amour, comment aurais-je pu haïr la mère de mes enfants? Une mère si dévouée, aimante, douce, prête à tous les sacrifices pour protéger ses enfants, comment haïr une telle femme? Je ne voyais pas là la femme suave, sensuelle, sinistrement séductrice, dangereuse et surtout dont le corps promettait des nuits de luxure inimaginables. Elle transpirait cette tendresse feinte, elle était si bonne actrice…

-Je veux rester avec les enfants… et avec toi… murmurai-je avec douceur

Encore une fois, mon désir de vivre auprès d’elle en tant qu’amoureux plutôt qu’en tant qu’amant reprit sur ma raison et je posai tendrement mes lèvres sur les siennes, étreignant les hanches de la belle jeune femme dans mes bras, goûtant le sucre de ses lèvres des miennes et les doux effluves de son parfum dans l’air de mes narines. Cette odeur à peine perceptible mais bien existante, qui rendait inconsciemment les hommes fous de désir pour cette belle magicienne, cette odeur têtue mais si délicieuse, je la connaissais par cœur et serait-ce le vent qui l’emporterait que je l’aurais reconnu. Poussé par le besoin de chaleur humaine, ou plutôt matériel, vu le temps d'abstinence auquel j'ai été soumis à cause de sa trahison, et par le désir de sensations, je la soulevai et la fit doucement tomber sur l'un des petits lits, car bien qu'enfantin, un seul sort le transforma en lit d'espace suffisante. Déjà, la voir ainsi allongée sous moi me faisait hésiter entre le désir corporel de l'étriper, le désir charnel de lui faire l'amour et le désir émotionnel de l'aimer.
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Mélisende le dimanche 11 juillet 2010, 10:43:17
Le premier acte était joué et le rideau venait de tomber. Tous les applaudissements ne se destinaient qu’à une seule personne, Mélisende. Elle avait été une actrice parfaite et magistrale. Le pauvre Kamui n’avait aucune chance. Il succombait de nouveau à elle, à la prédatrice, à la manipulatrice qu’elle était.

Il avait soif d’elle. D’un geste, il s’empara d’elle. D’un autre, il transforma le petit lit en lit d’adulte et l’y coucha. La magicienne poursuivit son jeu restant toujours amoureuse et maternelle dans sa façon d’être. Elle attitra le seigneur contre elle et chercha ses lèvres. Elle avait soif de lui ou plutôt soif de son corps et de sexe mais n’en laissa rien paraître. Elle l’embrassa passionnément pour étancher la soif qu’elle avait de lui.


« Tu m’as tant manqué mon amour, tellement, tellement manqué ! »

Doucement, elle reprit son baiser tout en le dévêtant avec douceur et tendresse. Il fallut bien peu de temps pour qu’il se retrouve à moitié nu contre elle. Contrairement à d’habitude, elle ne joua pas la carte passionnelle mais la carte amoureuse, histoire de parfaire la comédie. La sorcière savait qu’il serait plus réceptif à l’amour qu’à la passion car c’était ce qu’il espérait désespérément.

« Je t’aime tant mon amour – lui murmura-t-elle en se détachant de ses lèvres – j’ai tellement souffert de tout ça. Ne pas pouvoir te dire la vérité, subir ta haine et la haine de tous ! – elle passa sa main sur la joue de Kamui – Je t’aime, ne me quitte pas, reste avec nous, avec nos enfants et avec moi ! Je saurai m’amender. On sera enfin une vraie famille. J’en ai tant rêvé, mon amour ! »

Elle reprit ses lèvres et se plaqua contre lui. Ses mains passèrent dans son  dos, le caressant avec tendresse. Son corps s’échauffait au contact de son amour. Ses seins pointaient sous le maigre tissu et son intimité était humide, impatiente de le recevoir en elle.
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Serenos I Aeslingr le vendredi 23 juillet 2010, 19:03:18
Je ne comprenais pas vraiment ce qui arrivait. En fait, peut-être ne voulais-je pas voir la réalité. Je voulais simplement m’abandonner aux bras de Mélisende, à cet amour fictif. "Est-ce que c'est juste moi où elle en fait un peu trop? Melisende n'a jamais agit de cette manière..." Songeai-je à ce moment-là, mais la présence de la belle magicienne embrouillait cette pensée et la transformait plutôt en "J'ai tellement envie d'elle..." Je voulais sentir ses lèvres contre les miennes, son corps lubrique, décharné, chaud et sexy contre le mien, ses mains dans mes cheveux pendant que je lui faisais l’amour, mais cependant, j’avais un blocage. C’était trop simple, tellement simple que c’en était irréaliste. Je reculai alors devant ce corps offert à mes envies, comme buté, et je portais une main à mon visage. Je m’ordonnais mentalement à moi-même de me calmer, de respirer. Je devais reprendre mon calme, c’était primordial. Après quelques secondes, planté là, debout à me tenir la tête pour focaliser mes pensées sur ma main et sur rien d’autre, mon souffle devint régulier et mon cœur cessa ses battements excessifs et douloureux.

-Je suis désolé, Melisende… Je ne peux pas te faire l’amour maintenant… m’excusai-je avec un faible sourire.

Je ne pouvais pas m’expliquer. Je n’y arrivais simplement pas. Elle était là, douce et amoureuse, mes pouvoirs me revenaient lentement, même si je savais qu’elle maintiendrait son contrôle sur mes capacités offensives, je n’avais rien à craindre, alors pourquoi ce frisson si inconfortable dans mon échine? De quoi ai-je peur? De m’abandonner dans les bras d’une femme que j’aime? Je ne crois pas. Elle avait envie de moi, et j’avais envie d’elle, mais cela me semblait si vulgaire de faire l’amour alors qu’elle venait simplement de faire une déclaration. Les éléments brusques de cette rencontre me hantaient. Je voulais tellement revoir ces petits, encore une fois, pour inscrire leurs visages dans mon esprit, mais je savais que je ne voulais pas rester ici. Je devais retourner à Meisa une fois que j’aurai récupéré et je devrai reprendre ce qui me revient de droit. C’est donc cela que je voulais; reprendre l’héritage de mes enfants, pour être digne de Melisende, pour me prouver que j’avais le droit de l’aimer, le droit de la monopoliser pour moi-même. Alors, cette fois, je repris mon air calme, souriant, comme à l’époque où j’étais un seigneur apprécié de son peuple. J’aidai Mélisende à se lever et je l’attirai à moi.

-Je ne serais pas un père pour nos enfants si je ne peux pas m’occuper d’eux par moi-même, et je ne serais pas un bon compagnon de vie si je vivais à tes dépends, Melisende. Je t’aime, mais si je dois te faire l’amour cette nuit, ce sera avec quelque chose à offrir à ma famille.

Je souris tendrement et je lui murmure à l’oreille.

-Je ne te prendrai pas, pas tant que je n’aurais rien.

C’était sadique, certes, mais en soit terriblement masochiste. Pour un homme, résister à l’envie de prendre sa douce moitié, de ne faire qu’un avec elle, c’était pratiquement de la torture, mais cela me motiverait en masse. Je savais qu’elle ne laisserait pas les choses ainsi, qu’elle ira peut-être jusqu’à me menacer de prendre un autre amant, mais tant que nous n’avons pas une bague au doigt, elle n’a aucune responsabilité de fidélité à mon égard, et donc, si elle désirait prendre un amant, je n’aurai aucun droit de m’emporter. Je l’embrassai une dernière fois, et je reculai. Elle pouvait donc choisir; elle pouvait prendre la porte, ou alors accepter mon offre. À mon tour de jouer un peu et de connaître cette femme.


(Désolé pour l'attente)
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Mélisende le lundi 26 juillet 2010, 11:12:37
C’était bien un homme, aucun doute là-dessus ! Inutile de dire que cette affirmation n’avait aucun lien avec l’anatomie de Kamui mais bien avec son attitude. Les hommes sont toujours si égocentriques, toujours persuadés de devoir faire preuve de leur virilité d’une manière ou d’une autre. Pour l’ancien seigneur de Meisa cela tenait à vouloir récupérer son bien, sa terre. D’une certaine manière, Mélisende ne pouvait pas lui en vouloir. Si quelqu’un s’appropriait son île, elle chercherait à la reprendre, cela allait de soit.

Elle n’afficha aucun désappointement juste un sourire compréhensif. Elle déposa un léger baiser sur ses lèvres.


« Je comprend, mon amour – elle se serra contre lui – Et si nous allions retrouver nos enfants. Je crois qu’il est grand temps qu’ils apprennent qui est leur père ! »

Elle le gratifia d’un nouveau baiser avant de se détacher de lui et de repasser dans sa propre chambre. En tout que mère, sa tenue n’était pas vraiment adaptée. Elle le savait. Enlevant sa tenue légère, sans faire cas de Kamui, elle attrapa dans son armoire une tenue en soie bleu roi. C’était un simple peplos, à la mode grecque comme tout le reste de sa demeure. Deux broches d’argent en forme de tête de lion retenaient le tissu au niveau des épaules. La robe tombait jusqu’à ses pieds et était à la fois tout à fait convenable et donnait une grande prestance à la magicienne.

« Bien. Allons-y à présent dit-elle en se tournant vers Kamui »

La sorcière s’empara de sa main et sortit de ses appartements pour descendre jusqu’à la grande salle. Les enfants terminaient leur repas, assis côte à côte. Ils levèrent leur petite tête quand leur mère entra. Mélisende abandonna la main de son compagnon pour aller trouver ses « enfants ». Elle les prit par la main et les entraina jusqu’à Kamui. Elle se mit à genoux entre les jumeaux.

« Tout à l’heure, je vous ai présenté Kamui et je vous ai dis que c’était un ami. Ce n’est pas tout à fait exact »

Les visages des enfants montraient toute leur attention pour ce que disait leur maman.

« Je vous avais dit que votre père était le seigneur de Meisa, n’est-ce pas ? »

Les jumeaux hochèrent la tête simultanément alors que les yeux de Mélisende se posaient sur l’homme en face d’elle.

« Kamui est le seigneur de Meisa ! »

Les yeux des enfants convergèrent, en parfait accord, vers Kamui. D’abord pleins d’incompréhensions, les yeux devinrent plus lumineux alors que la vérité se faisait jour dans leur tête. Nathanaël fut le premier à comprendre alors qu’un sourire s’étirait sur ses lèvres.

« Ça veut dire que c’est notre père ? C’est ça n’est-ce pas ? »

La joie s’entendait dans chacune de ses paroles. Galatée reprit alors.

« C’est vrai, c’est notre père, maman ? »

Mélisende sourit et hocha affirmativement la tête.

« Oui, c’est votre père ! »

Les visages ravis des enfants se tournèrent à nouveau vers le jeune homme avant qu’ils se précipitent vers lui et qu’agripper à ses jambes, les jumeaux s’agrippèrent à lui en disant dans le même souffle : « papa ! »
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Serenos I Aeslingr le vendredi 30 juillet 2010, 07:32:02
Mélisende restait fidèle à son rôle d'amoureuse refoulée depuis des années et de mère monoparentale dont le père était absent et surtout maintenu dans l'ignorance de l'existence de ses enfants. Je n'avais aucune défense contre ses charmes, car toujours privé de mes capacités surnaturelles (plus clairement, d'une grande partie de mes capacités surnaturelles), je ne pouvais toujours pas percer dans l'obscurité que son amour fictif et ses mensonges avaient créé entre moi et la réalité, et donc, je continuais de me laisser baigner dans sa fausse tendresse et je lui rendais chacun de ses baisers, tel un chien bien docile qui obéissait à son maître. À part elle, qu'est-ce que j'avais? En qui pouvais-je avoir confiance sauf elle? Elle était ma dernière source de salut, et chacun de ses baisers me rassuraient et me rendaient encore plus fort, mais rendait encore plus entêtant son parfum suave, et mon esprit laissait s'illustrer des images loin des croyances chastes de l'Ordre Immaculé. Lorsqu'elle s'était dirigée dans sa chambre, mon attirance pour elle me força à la suivre et à observer ce corps parfait dénudé pour un moment. Encore une fois, elle avait effacé l'un de mes doutes quand à la véracité de sa maternité, sa tenue. Quelle sorte de mère se montrait aussi... révélatrice devant des enfants aussi jeunes?

Elle prit la tête et moi qui avait tant envie de revoir ces deux adorables enfants, je lui emboitai le pas, main dans la main, comme deux adolescents. Lorsque nous entrâmes dans la grande salle à manger, cet léger contact se brisa et je la regardai partir, la couvant d'un regard plein d'amour, et encore une fois, une drôle de sensation de nausée m'étreignit l'abdomen. Je vis alors cette mère approcher les deux petits et leur parler de moi. Elle parlait avec cette douceur mielleuse qui lui était si caractéristique, mais pour la première fois de ma vie, je la voyais heureuse, mais réellement heureuse. Elle leur fit alors cette révélation; elle leur dit que j'étais leur père. Leurs deux petits minois s'illuminèrent de bonheur et ils se jetèrent sur moi, m'agrippant solidement les jambes de leurs petits bras en m'appelant "papa" avec cet si grande joie que mon coeur semblait fondre. Mais d'où était issue cette impression de chorégraphie parfaitement exécutée? C'était... un cliché si évident, mais les ombres du piège de Melisende se refermaient sur moi, et si l'amour qu'elle me démontrait était faux, le mien était réel, et le pire, c'est qu'il s'approfondissait et s'emplissait jusqu'à ce que toutes les failles, lentement, se colmataient.

Je me mis à genoux et je pris les deux enfants contre moi, souriant avec bonheur. Pour la première fois, j'étais vraiment heureux, et encore aujourd'hui, j'aurais voulu que tout cela soit réel, que tout cela n'ait jamais été une odieuse supercherie. J'ai posé un léger baiser sur les deux fronts des enfants et je leur ai murmuré "Je suis à la maison" à l'oreille, puis je regardai les yeux jaunâtres de la jeune fille, cette petite particularité physique qui a "prouvé" que j'étais bien le père de ces deux adorables gamins avait encore une fois rehaussé ma confiance en Melisende, et les barreaux de la prison dans laquelle je m'enfermai lentement se solidifiaient, m'empêchant de chasser le nuage d'obscurité qui ne me permettait pas la clarté d'une réflexion profonde. Je regardai la "mère" de ces deux adorables trésors, soulevant ceux-ci dans mes bras alors que je m'approchai d'elle. Je déposai les petits, caressa doucement la joue de Melisende puis je posai mon front contre le sien.

-Je t'aime, tu sais... m'entendis-je murmurer, plus ou moins contre ma volonté.

Je contrôlais à peine mes gestes et paroles. Tout n'était qu'impulsion, phéromones et attractions émotionnelles. Mes enfants à mes côtés, une femme qui m'aimait près de moi, une île recelant une quantité phénoménale de facteurs de transformation manique (transformation du mana, l'énergie de la magie) et il trouvait enfin une raison d'être heureux dans ce monde si hostile et désagréable, voir lassant.
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Mélisende le mardi 03 août 2010, 21:15:34
Curieusement si Mélisende comprenait qu’elle était en train de remporter la partie, une partie d’elle était touchée par la scène qu’elle voyait. Cette tendresse non feinte entre Kamui et « ses enfants ». Une scène qu’elle aurait presque souhaitée réelle l’espace d’un instant. Son regard se fit doux, attentionné et amoureux. Elle souriait comme ivre de joie et de bonheur lorsqu’il approcha tenant les deux enfants dans ses bras. Avec douceur, il les déposa au sol avant de venir se poser contre elle et lui murmurer qu’il l’aimait. Sans comprendre pourquoi son cœur s’emplit de joie pour de bon. Si sa soif de pouvoir n’avait pas été plus grande, elle aurait gardé se sentiment et elle se serait mise à vivre comme si tout cela était bien vrai.
 
« Moi aussi je t’aime, mon amour ! »

Ils restèrent un moment les yeux dans les yeux avant que de petits rires leur parvinrent aux oreilles. La magicienne s’écarta un peu de son compagnon et posa les yeux sur les deux enfants qui les regardaient avec amusements, visiblement ravie de voir leur papa et leur maman ensemble.

« Ça vous fait rire tous les deux ? »

Son sourire montrait bien qu’elle ne les grondait en rien.

« Vous êtes mignon comme ça ! »

« Oui, on dirait que c’est comme dans les histoires que tu nous lis le soir. Quand le prince retrouve la princesse après avoir vaincu les méchants et qu’ils vivent heureux pour toujours »

Nathanaël tourna sa petite tête vers son père, posant la question que sa sœur voulait aussi poser.

« Tu vas rester avec nous et maman n’est-ce pas ? Tu ne vas pas t’en aller ? Tu vas rester comme dans les contes de fée ? Tu seras le prince de maman ? »

Mélisende regarda alors la réaction du jeune homme, attendant avec impatience et inquiétude sa réponse. Elle voulait qu’il dise qu’il allait rester avec elle, près d’elle et qu’il ne comptait pas repartir pour reconquérir son fief perdu. Elle le voulait auprès d’elle pour aussi longtemps qu’elle le voudrait.
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Serenos I Aeslingr le dimanche 08 août 2010, 17:32:03
"Tu vas rester avec nous et maman, n'est-ce pas? Tu ne vas pas t'en aller? Tu vas rester comme dans les contes de fée? Tu seras le prince de maman?" Demanda le petit Natanaël, qui me fixait de ses petits yeux aussi jaunes que les miens.

Quelque chose dans ma tête hurlait des paroles enflammées lorsque le petit posa cette question, un avertissement. Visiblement, il y avait un truc qui ne tournait pas rond, ici, mais je ne mettais pas le doigt dessus. Dans ma tête, la voix me disait de rester sur mes gardes, de ne pas m'engager sur une voie de laquelle je ne pourrais pas me tirer facilement.

Franchement, je ne savais que répondre à la question de l'enfant. D'ailleurs, je ne savais pas moi-même si je serais capable de rester sur une île, même si ce serait pour vivre avec mon amour et nos enfants. J'avais encore soif d'aventure, soif de voir le monde, et répondre oui m'enchainerait obligatoirement à ce lieu, où je serai soumis à une vie oisive, sans excitation, sans adrénaline qui me pousserait jusqu'à ma limite. Que faire de l'amour? Que faire de la paternité à un âge où la vie vous offre encore tant? Les beaux yeux de Melisende arrivaient aussi à neutraliser cela. Pourquoi partir? J'aurai plus de puissance que quiconque si je restais ici, j'aurai une femme magnifique avec qui passer mes nuits, et des enfants énergiques et plein de vie avec qui passer mes jours. Je passai doucement ma main dans la chevelure soyeuse de mon "fils" et je plantai mon regard dans celui de Mélisende un long moment avant de donner une réponse.

-"Je vais rester. Je ne sais pas combien de temps, mais je vais rester auprès de vous et de maman." Murmurai-je en douceur, pour réduire davantage les chances que Mélisende ne puisse s'énerver.

J'étais bien placé pour le savoir, le comportement d'une personne en amour est encore plus exigeant que celui d'une simple amie. Autrefois, Melisende et moi se foutions éperdument de mettre l'autre en colère, bien que j'étais d'un naturel à vouloir éviter cette sorte de situation, et nous pouvions discuter de n'importe quoi, alors que désormais, certains sujets seront à bannir de nos discussions si on veut que le couple reste solide. Je ne pouvais pas promettre de rester à jamais, et cela, Mélisende ne pouvait que le comprendre, car elle-même serait incapable de rester à jamais sur son île, elle a besoin de faire des rencontres, d'exercer sa magie, de faire des expériences, comme n'importe qui sur cette terre, et je ne lui refuserais pas de vivre sa vie. Mais sur ce que j'ai dit, j'acceptais quand même d'être sien, et elle pouvait donc être assurée que je n'irai pas voir ailleurs pendant qu'elle a le dos tourné. Je serrai une dernière fois mes enfants dans mes bras, pour leur transmettre mon affection de père, puis je pris avec Melisende le chemin vers la sortie. Je lui adressai un beau sourire.

-"Et si tu me faisais visiter? Si on ne le fait pas maintenant, je vais me perdre, ici, c'est immense!" dis-je avec un certain entrain
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Mélisende le jeudi 19 août 2010, 21:47:22
Une nouvelle fois Kamui ne put que s’incliner devant la demande pour ne pas dire la supplique de ses enfants. Il accepta de rester, de rester avec eux, de rester avec elle, au moins pour un temps. Il était évident que le « toujours » était exclu pour eux. L’immortalité est trop effrayante pour se voir affubler d’un « toujours ». Elle souriait avec douceur en voyant Kamui étreindre les deux gosses qui en étaient ravis. Se saisissant d’elle, il la mena vers la porte, lui demandant de lui faire visiter l’endroit.

« Soit ! Si tu y tiens – elle se retourna vers les enfants – Vous pouvez aller jouer dans le jardin derrière si vous voulez »

Ravis, les jumeaux ne demandèrent pas mieux, abandonnant temporairement leurs parents. Mélisende s’empara de la main de sa proie et le guida vers l’esplanade. Les animaux, habituellement présents, avaient mystérieusement disparus. L’esplanade était vide et la jungle s’entendait au-delà. L’ensorceleuse le guida à travers la forêt dense dont les plantes et arbres s’écartaient sur leur passage. Elle le mena jusqu’à la seule plage de l’endroit. Les autres espaces attenants à la mer étaient des falaises abruptes.

La sorcière était particulièrement enjouée. Et cet engouement n’était pas que de façade. Elle n’aurait su dire pourquoi mais une partie d’elle appréciait ses moments simples passés avec Kamui. On aurait presque dit une adolescente avec son premier amour, les joues rouges, toujours souriante, les yeux pétillants, riant pour un rien. Elle l’entrainait derrière elle dans une danse folle.


« Je voudrais te montrer une endroit en particulier »

Elle reprit sa route, entrainant le seigneur déchu derrière elle. Une nouvelle fois la jungle fut traversée de part en part. Au bout d’une vingtaine de minutes, les branches s’écartèrent pour laisser place à un spectacle enchanteur. Une cascade chutait de la montagne dans un lac aux eaux étonnements bleues. Le lac était enserré dans un véritable écrin de verdure. L’herbe s’étalait tout autour constellée de milliers de fleurs de toutes les couleurs. Les orchidées rivalisaient de beauté, accroché aux branches des arbres centenaires. Un vrai paradis, une sorte d’Eden se trouvait étalé devant les yeux de son compagnon. Elle finit par abandonner sa main et courut jusqu’au bord du lac. Là, elle laissa sa robe glisser au sol et se tourna vers lui.

« L’eau est bonne en général. Tu viens ? »

Sans attendre de réponse, elle effectua un magnifique plongeant et son corps disparut quelques secondes sous l’eau. Sa tête réapparut rapidement et la sorcière se mit à nager en rond, attendant que le jeune homme veuille bien la rejoindre.
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Serenos I Aeslingr le vendredi 20 août 2010, 16:11:02
Je n’hésitai pas à suivre Melisende après qu’elle ait demandé à nos enfants d’aller jouer dans le jardin. Je leur aie adressé un dernier « au revoir » de la main, et je la suivis docilement, le cœur plein de tendresse pour elle. Je n’aurais pas voulu être ailleurs, à ce moment-là. Je voulais être à ses côtés, maintenant et à jamais. J’avais besoin d’elle, et elle était la dernière chose qui me tenait loin de la folie meurtrière qui criait vengeance au fond de mon cœur. J’aurais voulu embrasser la jeune et belle demoiselle, mais elle m’avait trainé avec elle au travers de sa demeure, et donc, elle était impossible à enlacer. Mais alors qu’agilement, démontrant une souplesse de l’habituée, elle se déplaçait au travers d’une jungle ressemblant étrangement à un parcours d’obstacle, je m’amusai à la rattraper, à coller nos corps l’un contre l’autre, un sourire amusé sur les lèvres, essayant d’embrasser les siennes, chose que je parvenais à faire une fois sur deux. Autour de nous, je voyais le décor changer, la jungle laissa place à un énorme jardin de fleurs, où se trouvait un réservoir aquatique.  Je détaillai ma compagne d’un regard amoureux alors qu’elle se déshabilla, d’un geste langoureux, son vêtement glissant de son corps soulignant les formes voluptueuses qui étaient les siennes. Son sourire, si charmeur, si tentant, qu’elle m’avait adressé, avant de plonger dans l’eau, ne me laissa aucun choix; il fallait que j’aille la rejoindre. Je défis les boutons de ma tunique, qui tomba sur le sol, puis j’enlevai mes bottes et mon pantalon, ainsi que mon sous-vêtement, puis je lui accordai un sourire. Roi ou dieu, rien n’aurait pu m’ordonner, ou simplement m’empêcher de rejoindre cette nymphe, et d’un bond, je plongeai dans ce liquide revigorant, mais dès que j’entrai en contact avec lui, des souvenirs d’un autre temps, un temps ancien, me revint en mémoire.

Je vis alors une belle jeune femme, oh, moins attirante que Melisende, mais juste à voir son corps, éternellement assoupi, enfermé dans le cristal, je sentais mon cœur battre la chamade, et son visage était doux, tendre, et je savais que si elle me regardait, son regard serait aimant. Qui était cette femme? J’avais son nom au bout de mes lèvres, car je la connaissais, je l’avais placée là moi-même, cette femme qui avait contrôlé mon cœur dans une autre vie, dans cette autre existence qui fut la mienne. Un autre souvenir s’imposa à moi; cette même femme, avec un ventre tout rond, avec un sourire ravissant. « Kamui, regarde! Je suis enceinte! » S’était-elle exclamée, rayonnante. Je tentai de la rejoindre, savoir qui elle était, mais à ma place, c’était un homme blond, aux yeux bleus ciel, qui avait l’air à la fois doux et sage, un homme bon. Il s’était agenouillé devant la jeune femme et lui avait embrassée les mains, l’air heureux, comblé. C’est alors que je compris le temps qui avait passé entre moi et ma dernière immersion dans une grande quantité d’eau. Une vie me séparait depuis cette baignade, et enfin, alors que ce dernier souvenir passa, je pus remonter à la surface, pour voir le visage doré de la belle Melisende. Et les palpitations de mon cœur s’accélérèrent encore une fois. Elle me semblait encore plus belle, encore plus invitante, séduisante. Simplement la serrer dans mes bras était un péché si tentant que Dieu n’aurait rien à me proposer, pas même mon salut, qui aurait pu me pousser à me cesser d’aimer cette créature qui incarnait, à un niveau bien supérieur à celui des succubes, la tentation, la séduction et la tendresse.

À la nage, je me rapprochai d’elle puis je viens lui saisir le bassin pour la rapprocher de moi, et je lui volai un tendre baiser, serrant son jeune et magnifique corps contre le mien, forçant le passage de ses lèvres de ma langue pour caresser la sienne, vibrant de tendresse, même d’amour. Je ne voulais pas être séparé d’elle, et pourtant, je n’arrivais pas à faire taire mes doutes à son égard, même si je ne voulais pas croire à la possibilité qu’elle puisse m’avoir fait un coup monté. J’avais bien trop envie d’être heureux, de vivre dans la paix, pour une fois que je suis loin d’une arme, loin d’un parchemin à remplir, loin d’un monde à gérer, n’ayant besoin de me soucier que du bonheur de ma famille, cette famille que je n’ai pu voir grandir, cette famille que Mélisende avait créée pour moi. Maintenant que j’y pense, que ce soit un coup monté ou non, je n’avais pas envie de le savoir, je voulais simplement me reposer dans ce petit paradis, et m’abandonner à ce rêve illusoire, un moment, juste un petit temps, pour ne vivre que pour moi, juste une fois. Quel mal y avait-il à être heureux après avoir consacré sa vie à s’occuper des petits soucis du quotidien des autres? Oui, c’était égoïste, et il avait un devoir envers ces gens, mais était-ce vraiment tout ce à quoi il devait faire face? Au malheur pour soulager les autres des leurs.

Je caressai la joue de Mélisende puis je posai doucement mon front contre le sien. Méritais-je de vivre à ses côtés, que ce soit pour un temps ou pour toujours? Je ne miserais pas sur l’éternité, car déjà, rares étaient les humains qui supportaient un congénère plus d’une dizaine d’année, et dans notre cas, puisque la haine et la colère étaient des sentiments que nous devions bannir pour éviter la folie, notre couple pourrait durer au moins une trentaine d’année, puisque nous étions à l’abri du temps. La vie des hommes était courte, et ils n’avaient pas le temps pour la haine, alors que nous, nous avions des millénaires pour organiser notre vengeance, et nos vengeances pouvaient être encore plus terribles que celles d’un roi en colère.

Plein de tendresse à l’égard de cette belle demoiselle, je murmurai un léger sort pour que l’eau, sous mes pieds, devienne solide, puis je la pris par les cuisses, souriant.

-« Je ne sais pas combien de temps tu seras dans la capacité de me supporter, moi et mon irascible caractère, mon amour… » Dit-il avec toute la douceur que méritait ce moment d’intimité entre compagnons. « Mais j’espère que tu seras heureuse à mes côtés, même si nous devrons parfois nous disputer pour des raisons qui nous paraîtrons à chacun futile. »
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Mélisende le vendredi 20 août 2010, 23:08:16
La belle se laissa attraper par son compagnon et fut heureuse de le sentir contre elle. Il semblait de plus en plus accepter la pièce qu’elle lui jouait de manière si magistrale. Pourtant, sans vraiment s’en rendre compte, elle commençait à se prendre au jeu et à aimer ce rôle et cette histoire. Elle ne l’admettrait pas, ça va de soit. Pour la magicienne ce n’était qu’un amusement. Elle tentait de s’en persuader. Le couteau sous la gorge, elle n’admettrait jamais aimé cette vie simple auprès d’un homme qui lui correspondait si bien. Elle sentit l’eau durcir sous elle. Ainsi, il possédait encore quelques pouvoirs. Des sorts mineurs, rien de plus. Mélisende n’avait pas baissé sa garde et les pouvoirs de Kamui étaient toujours bridés. La sorcière sourit devant les paroles sincères prononcées par son compagnon et elle éclata d’un rire joyeux.

« Il est vrai que nous avons des caractères bien trempés tous les deux et c’est pour ça aussi que je t’aime. Tu es capable de résister à mes colères comme moi aux tiennes. Tu ne te laisses pas impressionner par moi, par ce que je suis et qui je suis. C’est si rare ! Il me parait inévitable qu’un jour ou l’autre nous nous disputerons mais ce n’est pas ça l’important. L’important c’est de s’en sortir encore plus fort après. Que notre couple soit encore plus solide. Et puis… on s’ennuierait si on ne se disputerait jamais ! Tu ne crois pas mon amour ? »

Ses lèvres vinrent alors se poser sur celles de Kamui. Puis sa langue vint s’infiltrer dans sa bouche et se mit à jouer avec la sienne. Ses mains enserrent la taille de son compagnon et elle se plaqua encore plus contre lui, sa poitrine généreuse venant s’écraser contre le torse musclé du jeune homme. Son corps s’embrasait contre le sien. Ele avait envie de plus, envie de partager, de faire l’amour avec lui. Ce n’était plus juste du sexe qu’elle voulait, elle voulait plus mais était bien incapable de le comprendre. La bouche pulpeuse quitta les lèvres aimées pour glisser vers le cou puis l’oreille de Kamui. Elle y déposa de multiples baisers avant d’aller mordiller le lobe charnu.
 
« J’ai envie de toi mon amour ! Aime moi ! Tu m’as tellement manqué ! »

Ses mots susurrés au creux de son oreille reflétaient toute son envie.
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Serenos I Aeslingr le samedi 21 août 2010, 05:50:16
Il n'y a rien, ou alors très peu de choses, qui est plus gênant que de savoir que l'on se fait mener par le bout du nez par la femme que nous chérissons, quelle qu'elle soit, peu importe qui on est, il n'y a personne qui peut apprécier cette sorte d'embarras. Et aujourd'hui, alors que j'écris ma partie de l'histoire, encore, je sens mon coeur se serrer. Ma vie a été longue, et pourtant, ce moment, où j'étais profondément amoureux de cette ensorceleuse continue de me hanter, comme si je ne pouvais faire autrement que constater ma stupidité, encore plus que ma naïveté. J'étais prit dans ses filets, j'étais sous l'effet de l'impuissance magique, et le mana ne circulait qu'à peine en moi. Comment pouvais-je me servir du mana alors qu'elle continuait de me bloquer? Pourquoi? Je ne comprenais pas tout à fait et je mettais cela sur le dos de la méfiance. Ce n'est pas parce qu'on aime quelqu'un que l'on cesse de se méfier, et la preuve, c'était que mon amour pour elle me laissait encore perplexe sur ses motivations. Je ne croyais qu'à peine à l'histoire de la trahison pour la protection des enfants; pourquoi Arthas ne s'en est-il pas vanté? C'était simplement incompréhensible, même pour moi, et je pouvais avoir un esprit de réflexion assez dérèglé moi-même. Même Mélisende ne m'avait donné aucune explication, et ce n'était certainement pas moi qui allait lui poser la question. Ce n'est pas vraiment mon genre de faire un interrogatoire au beau milieu d'un moment de tendresse.

Ses lèvres contre les miennes se décollèrent et remontèrent dans mon cou, le long de ma mâchoire, atteignant ensuite mon lobe d'oreille. J'ai sentit sa langue et ses lèvres tirer légèrement l'anneau qui le perçait puis ses dents qui le mordillaient. Ce percing était plutôt récent, c'était une des guerrières qui m'avait capturé qui me l'avait infligé. Elle trouvait qu'il m'allait bien, et tant qu'à mourir dans un chaudron d'une sorcière déjantée, autant valait-il mieux mourir en beauté. Ce cadeau m'avait un peu touché, même si à ce moment-là, j'aurai voulu l'enlever, mais alors que je réfléchissais dans la prison de Melisende, je me suis dit que ce serait finalement un souvenir; le souvenir de mon échec, et c'est pour cela que je ne me suis jamais décidé à l'enlever, alors que j'en avais l'occasion.

- Tu n'as même pas besoin de me faire les yeux doux... Murmurai-je à son oreille.

Accoutumé à l'effort physique, nager vers la berge avec la jeune femme dans les bras et l'allonger dans l'eau, alors que son niveau m'atteignait les chevilles, sous moi. Doucement, j'embrassai ses lèvres mouillées. Ses vêtements déjà enlevés me facilitaient la tâche pour la séduire. C'était un fantasme de tout jeune couple de faire l'amour à l'extérieur, sur une plage ou ailleurs. Et même si nous avions un âge avancé pour les mortels, c'est à peine si elle semblait avoir plus de vingt ans, et moi... eh bien, je ne crois pas paraître plus de vingt-cinq. Vingt-six, maximum, et à peine de la barbe au menton. En fait, je pouvais faire frémir un hérisson tant elle piquait, mais disons que je n'ai pas eu l'occasion de la raser ces dernières semaines.

Brisant mon baiser, je fis monter mes mains qui tenaient ses hanches sur ses flancs puis je l'y frottai doucement, augmentant la sensibilité de sa peau d'un petit sort de rien du tout. J'avais en tout 0.002% de ma totale capacité de mana, et ce petit sort me coûtait autant qu'une bourrasque de vent. C'était assez désagréable comme sensation, l'impuissance, vous savez. L'incapacité de se défendre contre un ennemi, ou alors limité à être inférieur à un autre être, c'était vraiment très très désagréable. Je posai mon regard sur ma nouvelle compagne, et en m'abreuvant un moment de la beauté de son visage, je fondis sur sa ferme poitrine et j'y déposai quelques baisers, avant de suçoter doucement un mamelon, pétrissant l'autre sein de ma main libre, l'autre main descendant sur ses cuisses.

-Je ne peux pas résister à l'appel de ton corps.

Eh oui, je restais un poète dans l'âme.
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Mélisende le mardi 24 août 2010, 10:23:38
Kamui la déposa avec une grande douceur sur le sol sablonneux avant de venir se poser tout contre elle. Comme souvent, il faisait preuve d’une grande douceur envers elle. D’autant plus aujourd’hui qu’ils avaient été si longtemps séparés. Ses lèvres accueillirent leurs sœurs sans se faire prier tandis que ses mains allèrent se nouer dans son cou afin que son visage reste tout contre le sien.

Ce baiser était différent de ceux qu’ils avaient partagés jusque là. Il était même différent de tous ceux qu’elle avait pu recevoir dans sa vie.  Celui-ci était lié à l’amour, l’amour que Kamui éprouvait pour elle. Elle n’était pas du tout certaine qu’au cours de sa longue existence quelqu’un l’ai aimé et pas seulement pour son corps ou ses pouvoirs mais bien pour elle. Si ça avait été le cas, il aurait s’agit d’un amour factice dû à la magie et à l’envoutement. Là, c’était différent. Elle avait certes mentit à son compagnon mais n’avait jeté aucun sort sur lui. Ce qu’il éprouvait était réel et sincère et donnait à ce baiser quelque chose d’unique et particulier.

Se détachant de sa bouche ses yeux si particuliers plongèrent dans ceux, noirs, de la belle ensorceleuse. Puis l’appel du corps revint le titiller et il fondit, tel un oiseau de proie, vers sa poitrine, venant lécher et mordiller un des tétons framboise tandis que sa main s’activait sur son autre sein afin qu’il ne soit pas laissé à l’abandon. Il disait ne pouvoir résister à son corps.


« Moi, c’est à toi que je ne peux résister. Je t’aime et je voudrais que tu sois mon seigneur »

Mélisende ne se rendit compte des mots qu’elle avait prononcés qu’après les avoir prononcés. Elle lui demandait de devenir bien plus que son compagnon. Bien des hommes auraient voulu le devenir pour la posséder, pour posséder ses pouvoirs, sa force, son secret d’immortalité mais personne n’y était jamais parvenue. Elle-même ne l’avait jamais proposé ou même souhaité car il y avait un élément à ne pas négliger. Si elle s’unissait à quelqu’un, cela impliquait plus que quelques mots échangés et une bénédiction. Là, la personne recevrait une partie de ses pouvoirs et ils seraient liés pour l’éternité. De plus, elle serait soumise à cet homme, il posséderait un pouvoir sur elle. Jusque là, sa liberté et ses pouvoirs avaient été bien plus important que tout. Mais, ici, pour la première fois de son existence, elle émettait l’idée de se placer sous la tutelle de quelqu’un, de Kamui.

Passant outre ce qu’elle venait de dire et espérant que le jeune homme ne comprenait pas tout ce que ses mots impliquaient, elle fit descendre ses longues mains douces jusqu’à ses reins et se mit à les caresser par de doux mouvements. Avec douceur, ses cuisses s’écartèrent pour venir enserrer les jambes et les hanches de son compagnon. Elle avait envie de lui, elle avait besoin de lui. Il représentait son alter ego mais elle ne faisait encore qu’effleurer cette idée.

Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Serenos I Aeslingr le mercredi 25 août 2010, 00:33:29
En entendant ses paroles, j'ai eu un mouvement de recul sous l'effet de la surprise. Avais-je bien entendu ce qu'elle venait de me dire? Non, pas le bout où elle disait qu'elle m'aimait, celui où elle me demandait d'être son seigneur. Se lier à elle pour l'éternité était chose qui n'était pas à prendre à la légère. Les sortilèges, les forces qui les lieraient feraient en sorte que peu importe à quel distance, peu importe ce que Mélisende fait, je ne cesserais de la rechercher, même si elle me jetait d'un bateau et qu'elle prendrait la fuite, ou alors si elle était capturée, je n'aurais absolument aucun mal à la retrouver. Je connaissais les formules, ce n'était pas un grand secret, après tout, c'était l'usage parmi les magis (se prononçant mai-djaï) de se lier ainsi lorsqu'ils étaient vraiment amoureux, ou alors qu'ils avaient un grand devoir l'un envers l'autre et que ce lien leur permettrait d'affronter des épreuves terribles sans être séparé par la haine ou la colère. Des sentiments contradictoires se battaient dans mon coeur. Bien sûr, je l'aimais, et bien sûr que j'ai envie de faire partie de sa vie à jamais, mais tout réside dans la capacité de réaliser ce souhait. Mélisende avait un énorme vécu derrière elle et je n'ai pas vécu autant de choses qu'elle, elle risquerait de m'aimer un moment puis de se lasser parce que je n'ai pas autant d'expérience qu'elle. Encore une fois, je devais faire des calculs... et pour l'instant, je n'en avais absolument aucune envie, alors, à bas.

Je posai un, deux, trois petits baisers sur ses lèvres chaudes et goûteuses, tendrement. Ces simples contacts, accompagné de l'adrénaline des émotions tendres, me laissèrent le temps de réfléchir à sa question tout en lui démontrant de l'attention ne laissant guère place à un doute de la part de la jeune femme qui partagera probablement mes nuits à l'avenir. Après un petit moment à me creuser les méninges à savoir ce que j'allais faire après cette demande, demande qui restreignait déjà plus de ma liberté, ce que je n'ai que peu depuis un sacré moment déjà. Limité dans mes déplacements, limités dans mes capacités, limités dans mes choix, je me sentais de plus en plus lié à des chaines que je ne pouvais briser. Me lier... mais... est-ce que c'était vraiment ce qu'elle voulait? Encore aujourd'hui, je me pose la question. Voulait-elle vraiment s'enchainer à un homme qu'elle venait de piéger ou ce n'était qu'un moyen comme un autre de me garder sous son contrôle, ou était-ce vraiment par amour? Comment trouver la vérité dans des yeux si doux, des caresses si aimantes et dans ces paroles suaves, douces, passionnées... Je ne savais pas que faire dans cette situation, mais la réponse s'imposa d'elle-même.

-"Me lier à toi, ma déesse, serait un plaisir sans pareil." Ai-je murmuré à son oreille, avant d'en mordiller doucement le lobe.

Mon sexe, excité par tout cela, était devenu très dur, surtout suite au contact de ce corps humide qu'était celui de ma compagne, et les jambes de celle-ci entourant mes reins n'aidaient en rien. Elle semblait si sincère, et si cela était un jeu d'actrice, elle le maîtrisait à la perfection. Je n'ai pas résisté plus longtemps à ses désirs et je me laissai métaphoriquement tomber net dans le tourbillon des événements, sans même regarder derrière mois, prêt à m'accorder à cette seule femme, pour l'éternité, plongeant mon arme de chair dans son foyer refroidi par cette eau glacée, quoi que vivifiante, en l'embrassant avec tout l'amour du monde.

(désolé, c'est court...)
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Mélisende le dimanche 29 août 2010, 18:06:00
Mélisende ne se rendit pas vraiment compte des questionnements de Kamui, celui-ci prenait grand soin de lui prodiguer mille caresses et baisers. La magicienne se perdait doucement dans ce flot de tendresse et d’amour. Lui, l’aimait et sa réponse ne fit que confirmer ses pensées. Elle ne sut pas trop pourquoi mais elle en ressentit une certaine joie. Elle ne savait pas si c’était dû à des sentiments qu’elle aussi commençait à éprouver et rendre à son compagnon. Après tout, on ne vit pas dix ans avec une personne sans finir par avoir quelques sentiments pour elle. La sorcière avait apprécié toutes les nuits et moments passés, certaines fois volés, avec lui. Toutes les fois où ils discutaient, parfois se disputaient, échangeant des idées ou des points de vus, elle les avait aimés aussi. Donc peut-être que l’amour s’infiltrait doucement en elle mais peut-être était-ce autre chose. Peut-être était-ce tout simplement la joie d’être parvenue à ses fins, d’avoir réussit à le faire retomber dans ses filets comme c’était son projet de départ. Mais quelque soit la raison, elle ne voulait pas y songer, pas maintenant.

Elle répondit avec tendresse et passion aux baisers qu’il lui donnait. Sa main remonta de son dos jusqu’à la tête aux cheveux sombres et pointes blanches du seigneur de Meisa. Appuyant légèrement contre son crâne pour le rapprocher encore un peu plus d’elle tandis qu’il s’emparait de ses lèvres. Le corps de son compagnon répondait en parfait accord au sien. Ils avaient été séparés si longtemps mais se connaissaient si bien. Il savait ce qu’elle aimait et réciproquement. Elle sentit son membre durcir contre elle et se frotta un peu plus alors juste pour l’exciter davantage, par envie, par plaisir.

Il arriva alors ce qu’elle espérait depuis son retour. La verge s’introduit en elle et elle poussa un gémissement de plaisir et satisfaction. Ça lui avait tant manqué. Il lui avait tant manqué.


« Oh Kamui ! Je t’aime tant »

Vraies ou fausses paroles ? Elle-même n’aurait su le dire. Elle voulait juste être avec lui et s’abandonner à lui totalement, comme elle ne l’avait jamais fait encore avec aucun homme. Mélisende, ses jambes toujours autour de son amant immortel, commença à bouger son bassin et soulever ses hanches pour aller à sa rencontre. D’abord doux, ses mouvements devinrent un peu plus intenses, un peu plus fougueux caractérisant le manque qu’elle avait de lui.
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Serenos I Aeslingr le lundi 06 septembre 2010, 17:51:21
Elle était très réceptive au coït, et visiblement elle avait été chaste pendant une durée qui l'avait rendue encore plus... fougueuse. Déjà pleine de vitalité dans nos nuits passées ensemble, elle semblait presque toute neuve. Elle qui avait pénétré mon manoir au beau milieu de la nuit pour venir me rejoindre, ou alors qui m'invitait à prendre quelques verres de vin avec elle, pour pouvoir m'avoir dans son lit quand elle le voulait, elle semblait si réactive à mes caresses que je la soupçonnais d'avoir elle-même augmenté la sensibilité de sa peau. Ses lèvres chaudes pressées sur les miennes étaient toujours aussi douce, et sa langue, au goût de miel, s'infiltrait entre les miennes sans la moindre difficulté, parce que je la voulais autant qu'elle me voulait. Ses mains dans mon dos, les miennes sur ses hanches, je la prenais presque violemment tant j'avais de l'énergie en moi. La chasteté avait été encore plus rude pour moi, qui avait été forcé de voir la femme qui me faisait vibrer dans le camp ennemi, ce qui avait presque tué ma libido. Maintenant que je l'avais retrouvée, elle allait en avoir pour son argent, de l'amour et des caresses, la belle et sublime Mélisende.

L'envie me tenaillait le ventre, je voulais vraiment faire qu'un avec elle et je la serrais si fort dans mes bras que j'avais l'impression qu'on l'était vraiment. Elle m'avait manqué. Et pour tout ce que j'ai enduré, elle allait payer, en nature. J'avais besoin d'elle dans ma vie, dans mon lit, toujours à mes côtés. J'avais envie d'être heureux avec elle, de vivre jusqu'à la fin des temps dans ce bonheur volatile, ô cruel bonheur, qui m'habitait à ce moment là, et de rester auprès d'elle peu importe si j'étais pris dans un rêve dont je ne voulais me réveiller. Je l'aimai et mon coeur n'avait plus mal. Que demander de plus? J'avais tout ce dont je rêvais, et tout ce dont j'avais besoin, tout était à ma portée. Partir pour retourner récupérer Meisa n'était plus qu'un rêve passager, maintenant que je redécouvrais le bonheur, tout doucement. Mélisende me rendait heureux, oui, très heureux, mais il restait maintenant à savoir combien de temps je le serais.

Les parois de son vagin, bien serrées autour de mon membre, me donnait beaucoup de plaisir, mais notre variante du missionnaire était encore plus excitante! Ses jambes repliées sur mes reins, son corps bouillant comme de la lave blotti contre le mien et son envie qui enflammait mon coeur... rien n'avait meilleure sensation que ce que Melisende pouvait m'accorder... du moins elle n'était pas égalée pour le moment. Pour rendre ce jeu encore plus plaisant, je l'attirai lentement dans l'eau, froide et vivifiante. Le contraste entre la fraîcheur externe et la chaleur interne était simplement divine. Je plongeai tendrement mon regard dans le sien, après une multitude de baisers, puis je lui souris avant de me pencher sur son oreille.

-Tu ne m'aimeras jamais autant que moi, mon amour... susurrai-je à son oreille, avant d'en sucer doucement le lobe.
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Mélisende le mardi 07 septembre 2010, 14:11:51
Le plaisir était intense, brutal et faisait presque perdre la tête à la belle magicienne. Cela faisait un moment qu’elle n’avait rien fait. Nécessité fait force de loin et du fait des combats et de tout ce qui en avait découlé, le sexe était passé au second plan. Sur le moment, elle n’y avait guère fait attention mais, maintenant, dans les bras de son amant, elle se rendait compte à quelle cela lui avait manqué.

Kamui alliait tendre et force, douceur et passion et elle avait toujours aimé ça chez lui. C’était un vrai bonheur. Ses lèvres ne voulaient guère se détacher de celles de son partenaire ou, alors sous condition de pouvoir embrasser la peau dénudée, d’aller suçoter un lobe d’oreille mais bien vite l’appel de la bouche se faisait de nouveau entendre. Les lèvres allèrent repartaient voir leurs jumelles comme si elles ne devaient jamais ses séparer.

Leurs corps n’étaient pas en reste. Soudés l’un à l’autre, ils auraient ainsi pu passer pour des siamois si quelques mouvements réguliers ne faisait se séparer un peu de leur anatomie. Ses jambes, ses cuisses restaient toujours attachées aux reins du seigneur de Meisa comme si la magicienne le retenait contre sa volonté. Ce n’était pas le cas mais parce qu’elle avait usé de magie contre lui, tissant une toile pour le retenir près d’elle et s’approprier ses pouvoirs en plus de l’humilier. Tout un joli plan qui était en train de prendre l’eau sous les gémissements de plaisir qu’elle poussait à chaque fois que son membre la pénétrait.

Doucement, il l’attira un peu plus dans l’eau, la faisait frissonner à cause du changement de température. L’eau froide contrastait avec sa peau brûlante. Au final, la fraicheur lui faisait du bien tout en rendant l’acte un peu plus excitant encore. Faire l’amour dans l’eau était un des grands plaisirs de la magicienne qui ne l’avait guère fait avec Kamui. Là, elle se rattrapait. Elle sourit entre deux baisers alors qu’il lui disait l’aimer plus qu’elle. Mélisende ne dit rien mais elle savait bien qu’il avait raison. Il l’aimait sans doute plus qu’elle ne l’aimait. Mais les choses sont ce qu’elles sont et la sorcière l’aimait quand même, à sa manière à sa façon si peu orthodoxe.

Les mouvements s’accélérèrent. Le bassin de la belle bougeait plus rapidement encore faisant aller-et-venir la verge de Kamui avec plus de force et de vitesse en elle. Elle approchait du point de non retour. Elle voulait avoir du plaisir et que lui aussi en est.


« Donne-moi d plaisir mon amour ! J’en ai envie… hummmm »

Elle gémissait, elle haletait contre sa peau. Ses ongles s’enfonçaient dans la peau de son amant merveilleux qu’elle voulait totalement à elle.
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Serenos I Aeslingr le lundi 20 septembre 2010, 02:32:57
Elle approchait de l'orgasme, je le sentais au travers de ses baisers, de ses caresses. Elle se faisait plus envieuse, plus affamée, alliant une hâte de proie à la patience d'un prédateur, car autant qu'elle avait envie de jouir, elle voulait profiter pleinement de cet instant et plus l'attente était grande, plus l'orgasme sera fort et plaisant. Je sentais les sorts mineurs que je possédais me revenir lentement. Va savoir pourquoi, elle devait perdre de l'emprise pendant l'acte, faute de concentration à maintenir ses sortilèges en bon état de fonctionnement. Les mots en Éden me revenaient lentement, mais sûrement, et certains de mes sorts complexes commençaient à me revenir en mémoire. Ma magie repose surtout sur cette langue, et sans mes mots, c'est comme cette tarlouze d'Harry Potter sans sa baguette; pas moyen de ne faire un petit sort fastoche. Un petit sort de métamorphose me vint alors en tête et je pensai que cela intéresserait mon amante, alors, à son insu, je formulai mentalement ledit sortilège. Quelques secondes plus tard, sur nos cous se manifestèrent trois fentes; des branchies, quoi.

L'excitation montait rapidement, et je plongeai avec mon amante dans les profondeurs du lac, me propulsant avec un sort de manipulation aqueuse. C'était assez compliqué pour un magicien dans mon genre de faire tout cela de mémoire, mais la spontanéité plaisait à Melisende. Chaque fois qu'un sort me revenait en mémoire, un autre suivait, et de plus en plus, ma vitalité surhumaine reprit son poste et j'agrippai avec autorité les poignets de mon amante, la plaquant sans force contre le sable sous-marin (vous avez déjà réussi à pousser quelqu'un contre un mur dans une piscine sans faire une marche arrière, vous?). Quittant ses lèvres, je vins embrasser tendrement la peau de sa gorge, descendant ensuite le long de sa trachée, alors que ma main libre pelota librement son sein gauche, lui faisant subir de douces tortures, pincant l'extrémité durcie par l'eau froide et l'excitation, le tordant juste un peu pour que les sensations soient bien ressenties par la belle demoiselle. Bien sûr, elle était toujours libre de se défaire des traitements qu'elle n'aimait pas.

Cependant, je me surpris à songer que tout cela commencait sérieusement à sentir le traquenard, comme si un frisson ne voulait pas se détacher de ma peau pour me laisser songer en paix. Cette femme était trop douce pour une femme qui avait passé de rudes épreuves, et elle semblait si loin des soucis alors qu'Arthas et ses hommes pouvaient débarquer à n'importe quel moment pour lui faire des réclamations. Comment pouvait-elle être aussi calme alors que n'importe qui aurait un stress permanent au sujet de ce qui pourrait arriver à leurs enfants? Le visage des deux gamins qui étaient dans sa résidence me revint en mémoire, et je cherchai encore à former des liens réels entre les événements mais mon esprit n'y arrivait simplement pas, Mélisende, mon amour, me déconcentrait totalement, m'empêchant d'avoir les idées claires. J'étais encore trop faible pour opposer de la résistance à l'ensorcellement de cette splendide princesse magicienne.

Lorsque je commencé à sentir qu'il arrivait également au point de non retour, je donnai des coups plus brusques de reins à mon amante (et comprenez bien que dans l'eau, ce n'est pas une mince tâche!), unissant encore une fois nos lèvres dans un baiser fougueux alors que mes bras se refermaient fermement sur son corps délicat, mais résistant malgré tout. Sous son apparence de femme fragile, elle avait un corps renforcé par des moyens magiques, sinon elle n'aurait jamais pu participer à la guerre (la magie suffit rarement). Ses parois vaginales resserrées sur mon membre accentuaient les sensations et vint le moment où je ne pus me retenir davantage. Dans un dernier baiser pour étouffer un râle de plaisir, je relâchai ma semence en elle, la serrant plus franchement contre mon torse. Le plaisir était complet.

(HJ-Va vraiment falloir que j'apprenne à mettre plus de détails dans le rp hentai :( J'aimerais bien faire plus massif, mais c'est pas simple. Remarque, le rp hentai, c'est simple; rencontre et baise, c'est plutôt dur d'en faire un roman ^^'- hj)
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Mélisende le lundi 20 septembre 2010, 22:34:31
Mélisende appréciait terriblement de faire l’amour avec son compagnon mais quelque chose la fit revenir un peu à la réalité. En se laissant autant aller, elle bloquait de manière moins efficace les pouvoirs de Kamui. Elle le remarqua alors que des branchies apparurent sur leur cou respectif. Il n’aurait pas du pouvoir faire ça mais il y avait réussi. Heureusement pour elle, ce n’était qu’un sort mineur mais si ça continuait comme ça, il retrouverait la pleine capacité de sa magie.

Sans rien changer à son comportement, elle se laissa entrainer vers le fond sablonneux du lac. Leurs mouvements de bassin devenaient plus intenses, plus forts. L’orgasme se faisait pressant même si le fait de se retrouver dans l’eau froide, avait quelque peu rafraîchis les ardeurs de chacun des participants.
 
La magicienne avait toujours autant envie de lui et, une petite voix en elle lui disait qu’elle aimait cet homme mais la crainte de voir renaitre ses pouvoirs l’effraya. Il avait des capacités qu’elle ne possédait pas. Sans compter que ses pouvoirs n’étaient pas encore revenus à leur ancien niveau. Elle avait monté tout un stratagème pour les retrouver, pour qu’il les lui redonne. Elle était toute proche du but et ne voulait pas reculer. Son ambition était plus forte que cet amour naissant dont elle ne se rendait pas encore compte, pas vraiment.

Le plaisir remonta brutalement en la sorcière qui allait jouir tout comme le seigneur de Meisa qui s’agrippait à elle, à son corps et à ses lèvres. Elle aussi s’agrippa à lui comme si elle voulait se donner totalement parce qu’elle savait que se serait peut-être pour la dernière fois. Les yeux clos, elle s’abandonna et jouit contre lui. Son corps fut secoué de spasmes et elle se raccrocha à lui, le serrant fort dans ses bras.

Il jouit alors à son tour en elle. Le moment fatidique, celui qu’elle voulait, qu’elle attendait depuis le tout début. Une formule magique prononcée mentalement, une légère lueur qui l’entoura et c’était fait. Quoi ? La seule chose qui pouvait pousser Kamui à lui renforcer ses pouvoirs, un moyen de pression imparable, un enfant ! Un enfant de son sang ! Les jumeaux n’étaient là que pour servir d’appât. Il aurait compris la manœuvre tôt ou tard. Il fallait donc un moyen de pression plus fiable à la magicienne.

Elle se libéra de son compagnon presque brusquement et, d’un coup de talon, repartit vers la surface. Dans le même temps, Mélisende créait de multiples sorts qui empêcheraient le seigneur de Meisa d’intervenir d’une quelconque manière sur sa grossesse. Celui-ci n’étant pas totalement humain, la grossesse serait accélérée, deux mois au lieu de neuf. Elle mit pied à terre et sortit totalement de l’eau, attendant que son compagnon la rejoigne, ce qu’il fit rapidement.

La belle hésita un instant, elle pouvait encore tout arrêter. Elle pouvait changer d’avis et vivre avec lui, être heureuse mais c’était nier ce pour quoi elle avait vécu tous ces siècles ! Elle ne pouvait pas, tant pis pour lui, tant pis pour elle. Elle se retourna vers lui arborant un sourire satisfait, en total opposition avec tout ce qu’elle avait été jusqu’à cet instant.


« Mon cher Kamui, nous y sommes enfin ! J’attendais ce moment depuis ton retour sur mon île ! Je veux retrouver mes pouvoirs d’avant et tu es un des seuls à pouvoir m’y aider. Je savais que tu n’aurais jamais accepté après ma trahison alors, il fallait bien que je trouve quelque chose – elle se mit à marcher de long en large sur la berge, euphorique de tout lui dévoiler enfin – Les enfants, la famille c’est ton point faible, ça l’a toujours été ! Alors c’était le bon truc pour parvenir à mes fins, le coup des enfants ! Les jumeaux ne sont pas de nous ! Je les ai achetés sur un marché aux esclaves, j’ai un peu modifié leur apparence et leur ai implanté les souvenirs que je voulais mais ils n’ont aucun lien avec nous ! Par contre – elle s’arrêta devant lui et passa la main sur son ventre plat – lui, oui ! »

Elle éclata d’un rire sinistre qui raisonna dans toute la clairière. Un rire sordide et détestable qui aurait fait frissonner n’importe qui.

« Et oui, les jumeaux n’étaient là que dans un seul but, te ramener vers moi, que tu me fasses l’amour et que je tombe vraiment enceinte ! – un nouveau rire raisonna – Et maintenant, passons aux choses sérieuses, rends-moi mes pouvoirs en totalité et je te laisse t’en aller d’ici avec le bébé, refuse, et ce bébé mourra ! Je ne le tuerai pas tout de suite, se ne serait pas drôle mais plus tard quand se sera vraiment un personne, je n’hésiterai pas ! Alors ta réponse mon ami ! Au fait inutile de tenter quoi que se soit, ta magie est trop faible et je me suis totalement protégée. Tente quelque chose et tu signes l’arrêt de mort de ton enfant ! »
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Serenos I Aeslingr le lundi 20 septembre 2010, 23:58:02
(retour à la troisième personne =3)

Alors là, Kamui ne s'y attendait pas du tout. Un coup de talon sur son abdomen avait poussé Mélisende hors de l'eau. Curieux de savoir les raison de son subit changement de caractère, il se propulsa de ses pieds pour retourner sur la berge. Il la suivit un moment, se demandant ce qu'il y avait, puis l'aura de sa bien aimée changea. Cette aura de suffisance, hautaine et mauvaise, Kamui ne la connaissait que trop bien. Elle frappa, cruellement, en lui expliquant toute la mascarade avec un sourire haïssable, pleine de fierté à exposer son plan à son amant. Qu'aurait pu faire ce pauvre amant détruit par une réalité qui n'aurait jamais dû être? Il ne savait même pas quoi penser, mais chaque parole s'enfonçait cruellement dans son cœur, le perçant de mille aiguilles douloureuses, et Mélisende n'était pas du genre à faire dans la dentelle, et elle insistait pour imposer ses paroles dans l'esprit de son amant. Alors tout ce qui s'était passé en ce jour n'était qu'une partie d'un plan? Tout cela était calculé? Même le puissant Seigneur de Meisa ne put faire autrement que de trembler, mais pas de peur. Ses poings se resserrèrent, et ils tremblèrent aussi.

Pour comprendre le sentiment de Kamui, voici ce qui se passe à ce moment-là en lui. Il regarde devant lui cette femme dont il était tombé amoureux, cette femme en qui il avait confiance, cette femme qui l'avait même trahi pour protéger leurs "enfants", et tout à coup, il se rendait compte de la supercherie. Elle ne l'aimait pas, et elle le trahissait, comme elle l'avait trahi par procuration autrefois, comme elle a toujours manipulé son esprit pour obtenir ce qu'elle désirait. Il voulait s'accrocher à son rêve de bonheur, mais celui-ci venait de s'évanouir, totalement, abandonnant le jeune homme dans la noire réalité. Il aurait voulu lui hurler des injures, lui faire des reproches, la tuer, mais la toute petite vie qui allait se figer en elle, son enfant à lui, à eux, brillait à ses yeux d'une lumière tendre, parce qu'il avait conçu ce bébé dans l'amour le plus sincère. Mais plutôt que de s'en réjouir, il ne put que sentir que son coeur s'était brisé en mille miettes, et cette fois, il n'était pas prêt de se reconstruire. Tout n'était que mensonge, tout n'était que fausseté et trahison. Même lui, fier Seigneur de Meisa, ne put faire autrement que verser une larme, parce que tout cela semblait si irréel, si incroyable, mais un véritable blasphème!

En lui, la haine montait, et son regard se redressa lentement vers Mélisende. Une énergie noire flotta légèrement autour de lui, mais elle fut réprimée par les sortilèges de cette garce, qui lui envoyaient des éclairs franchement douloureux dès que sa magie cherchait à exprimer sa puissance, brûlant sa peau par endroit. Tous ses membres tremblaient avec tant de force tant la haine de Kamui était forte, tant il avait mal. Lui qui ne pouvait qu'à peine pleurer sur son propre sort, il ne pouvait prouver son ressentiment que par cet incroyable tremblement. Celui qui a dit que les plus grandes douleurs étaient celles du cœur savait de quoi il parlait, parce qu'à ce moment là, la douleur était si énorme que Kamui ne parviendrait même pas à l'exprimer avec son être, peu importe la manière de le faire. Rien n'était suffisant. Il la haïssait, elle avait commit un acte impardonnable, et cette fois pas envers son peuple, mais envers lui. Rien n'était plus douloureux que d'apprendre que cette femme si tendre l'instant précédent était la plus grande traitresse de l'histoire, une salope de première.

Il fit un pas devant lui, et une aile sombre déchira sa chair pour se déployer, arrachant chair et éclaboussant sang sur le sol. Un flot de larmes sombres comme du sang d'orc coula paresseusement des yeux, car comme je l'ai dit, la douleur était horrible. Si horrible que le bon en Kamui se retrouva consumé par la haine, consumé par sa douleur. Il marchait lentement, le regard trahissant ses sentiments qui passaient de la haine à la colère puis au désespoir le plus profond. Il voulait lui demander pourquoi, pourquoi tant de mal, pourquoi lui voulait-elle du mal et pourquoi lui avait-elle menti? Ne savait-elle pas qu'il aurait fait n'importe quoi pour elle? Ne savait-elle pas qu'il l'aimait si profondément qu'il lui aurait rendu ses pouvoirs si elle le lui avait demandé? Tout cela en échange de son amour, de sa présence, de ses caresses, de ses baisers? Son bras s'était tendu vers la gorge de la jeune femme, et les sortilèges la protégeant lui brulèrent le bras, et il posa sa main sur sa gorge, mais il ne serra pas pour la tuer. Il ne pouvait pas le faire; il l'aimait, même s'il la haïssait du fond le plus secret de son cœur, mais c'était aussi le père en lui qui l'empêchait de tuer la mère de son fils ou de sa fille, ce tout petit bout d'existence qui n'avait même pas conscience d'être vivant.

Il aurait voulu la tuer, mais ses genoux fléchirent, et il tomba sur eux, alors que sa main glissait lentement sur le cou, puis le torse de la jeune femme pour s'arrêter au dessus de son utérus, où une toute petite vie allait se développer. Son regard se vida, vide de sentiments, parce qu'il s'était volontairement coupé de ses émotions, excepté son amour de père pour cet enfant à venir, pour se protéger de cette douleur, trop lâche pour y faire face maintenant. Les rires de sa belle l'avaient achevé. Qu'avait-il à faire de ce monde? Ce monde souillé par le pouvoir, par le désir et par l'envie? Personne ne s'attardait plus sur ce qu'ils voulaient vraiment, sur ce dont ils avaient besoin, ils voulaient toujours plus.

-Je... te... déteste...

Et sa main qui tenait jusqu'à maintenant le ventre de la jeune femme glissa et il resta là, à genoux devant elle, totalement impuissant, avec un sourire fatigué sur les lèvres, les épaules secoués de quelques soubresauts; Kamui riait. Il n'aurait jamais cru tomber amoureux d'une femme capable d'une telle ignominie, et sa propre stupidité l'ébahissait tellement qu'il ne pouvait qu'en rire, même si la situation ne s'y prêtait pas vraiment. Il aurait voulu plutôt dire "je t'aime", mais cela aurait été un mensonge grossier, une série de mots déplacé. C'était si énorme, si gros que même lui ne parvenait pas à y trouver pied. C'était comme s'il s'était retrouvé dans un abîme et qu'il savait qu'il ne pourrait jamais toucher le fond, parce que ce qu'avait fait Melisende perçait le fond du baril de la cruauté. Il baissa la tête, continuant de rire. Les graines de la folie en lui venaient d'éclore, et les pousses grandissaient lentement en lui, et il n'avait même pas envie de les empêcher de prendre son coeur, il ne voulait simplement plus ressentir la douleur.

-Je ferais ce que tu veux... Je te redonnerai tous tes pouvoirs... tous, sans exception... mais je veux notre enfant en échange...

Sur ces mots, presque inaudible, il se redressa, passant doucement une dernière main sur le ventre de Mélisende. La volonté de Kamui était totalement brisée, et tout ce qui l'attachait encore à ce monde, c'était ce bébé, parce qu'il savait que Melisende garderait cet enfant pour le faire souffrir, et elle savait aussi qu'il percerait ses secrets et qu'il réduirait ses efforts à néant si elle s'avisait de le trahir. Il n'avait plus de repère, il était totalement perdu, paumé. Ses pas se faisaient flageolant tant il était faible, et il agrippa ses vêtements, plus clairement son pantalon et son sous-vêtement, et il les enfila, avant de tomber au pied d'un arbre, anéanti au plus profond de son être. Il n'arrivait pas à y croire, et malgré tout ce que Mélisende pourrait tenter pour renouer les liens entre eux, elle n'y arriverait pas. C'était le prix à payer pour une si noire trahison. De noirs dessins se précisaient dans la tête de Kamui, et le désir de vengeance grandissait. Dans son esprit, l'image de Melisende morte à ses pieds, le coeur percé d'une lame s'était créée en lui; il voulait faire souffrir la jeune femme, il voulait qu'elle paie, et si l'enfant s'interposait, il l'exécuterait aussi, il les tuerait tous, et il les regardera se noyer dans leur propre sang, la gorge tranchée.
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Mélisende le mardi 21 septembre 2010, 23:26:28
Une larme ? Il accusait le coup. Il ne s’y attendait pas. Normal ! Elle avait tout fait pour qu’il ne se rende compte de rien. En bonne araignée, elle avait soigneusement tissée sa toile et la pauvre mouche inconsciente s’y était engluée. Certaine de pouvoir s’en sortir, elle s’était débattue, jusqu’au dernier instant, elle croyait pouvoir échapper à la terrible prédatrice mais c’était peine perdue. Depuis l’instant où elle avait touchée le fil collant, la messe était dite et l’araignée était vainqueur, Mélisende était vainqueur.

Les forces sombres qui le possédaient voulurent sortir mais les pouvoirs de la magicienne les firent bien vite revenir au bercaille. Une aile noire déchira le dos du seigneur éternel et ses yeux saignaient. C’était impressionnant mais la créature fourbe ne bougea pas, trop heureuse de sa victoire. Le sourire toujours affiché sur ses lèvres traitresses. La magicienne savait qu’il ne pouvait rien et qu’il ne ferait rien contre elle. La vie de l’être minuscule en elle l’en empêcherait, son point faible toujours et encore.

Kamui avança vers elle, bras tendu, mais elle ne recula pas attendant qu’il abdique et reconnaisse sa défaite. Une défaite totale. Même s’il conservait la vie, celle-ci était un désastre, il avait tout perdu, son fief, la femme qu’il aimait. La seule chose qui pouvait encore le rattacher à la vie était le bébé qu’elle portait en elle. La main chercha à s’emparer du cou gracile mais Mélisende s’était bien protégée et la peau de son compagnon se mit à rougir sous l’effet de la brulure magique qu’elle lui imposait.

Puis, finalement, il se rendit à l’évidence et tomba à genoux au pied la sorcière qui triomphait. La main, assassine, vint se poser sur le ventre où la vie existait.

Le rire de l’ensorceleuse raisonna une fois de plus alors qu’il lui disait la détester. Elle aurait pu s’en douter mais le fait qu’il le lui avoue montrait sa résiliation. S’il avait refusé sa proposition, il ne lui aurait rien dit et aurait cherché par tous les moyens à en finir avec elle. Il n’aurait pas perdu son temps en veine parole.

Suivant son exemple, il se mit à rire également mais de tristesse et de douleur. La belle dame s’en moquait bien. Au contraire, sa faiblesse la faisait rire encore plus. Il se redressa et finit par aller chercher ses affaires. Mélisende se tourna vers lui.


« Tu auras l’enfant si tu me donnes ce que je veux ! En attendant, Libre à toi d’aller où tu veux sur l’île. Je suppose que tu ne souhaites plus partager ma couche ? – un nouveau rire – Quel dommage ! Tu es un si bon amant ! Tant pis j’en trouverai un autre ! Tu restaureras mes pouvoirs au plus tôt, à la prochaine pleine lune ! Si tu refuses, tu sais ce qui se passera – elle aussi alla chercher sa robe qu’elle enfila rapidement – Tu vois, au final, tu aurais du m’écouter et prendre la barque que je t’offrais, la chance de quitter cet endroit mais ta curiosité a été la plus forte ! – elle poussa un soupir – Pauvre Kamui, seigneur déchu de Meisa, pauvre de toi ! »
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Serenos I Aeslingr le mercredi 22 septembre 2010, 01:20:35
Il posa son regard vide sur elle, sans la moindre affection, la moindre trace d'amour ne pouvant souiller ce regard de mal pur. Tout son cœur, toute son âme, était seulement accorder à cette toute petite vie même pas encore consciente. Il n'était pas rancunier, habituellement, même qu'il en était très loin, mais cette femme avait fait un affront inimaginable, et deux fois de suite, à même pas un ou deux mois d'intervalle. Son cœur avait cessé de battre, à jamais. Son cœur était mort, et pour de bon. Son regard avait eu une étincelle de pitié quand elle demanda de lui donner ce qu'elle voulait, et il ne put que retenir une phrase triste "Tu auras tout ce que tu veux... mais tu n'en tireras aucun bonheur...". Car si le but de la vie de Mélisende était de récupérer ses pouvoirs, que fera-t-elle une fois qu'elle les aura récupéré? Elle sait très bien que sa vie ne tient qu'à cela, et pourtant, une fois ce but réalisé, elle n'aura plus rien. Ni but, ni amour, ni ami, et son île n'aura plus aucune valeur à ses yeux. Kamui le savait, car il y a des années, il avait obtenu un énorme pouvoir, et pourtant, il lui a semblé inutile s'il ne pouvait rien protéger ou détruire en se servant de lui. Les gens s'étaient éloignés de lui et plus rien n'avait de saveur, car il pouvait tout obtenir facilement.

-Ne m'adresse plus jamais la parole, vipère... dit-il d'une voix trahissant une terrible fatigue.

Il se releva tant bien que mal, puis il se détourna de cette femme. Son tronc se balançait de droite à gauche à chaque pas. Il retira alors un collier attaché à son cou et le jeta par terre. C'était un cadeau qu'il avait voulu faire à Mélisende, il y a des mois de cela, avant qu'elle ne le blesse et qu'elle ne parte de sa vie. Il ne savait, à ce moment-là, pas pourquoi il l'avait gardé. La rose de fer se brisa sur la pierre blanche du sentier de la jungle qui le ramènerait à la maison, considérant qu'il n'avait plus rien à faire d'autre de toute façon. Il lui lança un dernier regard, presque peiné de la décision de sa douce compagne, celle pour qui il aurait donné sa vie pour qu'elle soit heureuse. Au final, tout n'avait été que vaine entreprise, et il avait tout perdu. Ses lèvres bougèrent, et les ondulations de sa langue ainsi que la projection de sa voix donnèrent les mots suivants, chargés de déception.

-Je t'aurais offert bien plus que la puissance... Pauvre Melisende...

Elle ne savait pas ce qu'elle venait de perdre, elle n'en avait absolument aucune idée. Elle avait perdu ce qui faisait d'elle véritablement une femme. La douceur naturelle, la beauté du coeur, l'amour pour les autres. Le physique, comparé aux qualités qui définissait une femme aux yeux du jeune homme, n'était vraiment rien, d'une futilité presque embarrassante. Mélisende n'était plus rien pour lui. Rien d'autre qu'une femme pitoyable désirant le pouvoir, un pouvoir qui ne lui donnera qu'une joie passagère et sans importance. Une femme assoiffée, une femme sans modération, une créature misérable cherchant à se donner de l'importance via une puissance incommensurable, inimaginable. Il marcha donc vers la résidence de la sorcière, traversant les longs couloirs, mû par ses sens magiques, et il entra dans la bibliothèque. Tant que le bébé vivait, rien d'autre n'avait d'importance.

***

Le mois suivant, avant le jour de la nouvelle pleine lune, Kamui Nefraet nos Vaer achevait enfin les préparatifs du sortilège qui déverrouillerait le sceau magique qui enfermait les pouvoirs de la sinistre Magicienne, l'empêchant ainsi de faire appel à toutes ses capacités. Pendant trente jours, cet homme n'avait pas dormi, pendant trente jours, ses pensées étaient fixées sur sa tâche. Il savait néanmoins que le petit était déjà au monde, dans une des somptueuses chambres de l'énorme résidence. La raison? Il n'était pas humain, et le petit se nourrissait habituellement de l'énergie du parent le plus près de lui pour se développer, et donc il prenait cent fois moins de temps à achever sa formation dans le ventre chaud de sa mère, le déformant sauvagement dans sa croissance. Pour leur part, les jumeaux n'étaient plus. Froidement, sous leurs regards désespérés, alors qu'ils suppliaient celui qu'ils croyaient être leur père, Kamui de Meisa mit fin à leur jour en leur broyant la nuque, car ils n'avaient plus de raisons d'être. Mélisende se serait débarrassé d'eux, les renvoyant sur le marché des esclaves, où ils auraient été violés et torturés par des maîtres sadiques, ce qui était pire que la mort en soi. Leurs pauvres petites âmes gagnèrent le repos en paix, remerciant leur sauveteur, car il les avait libérés de l'emprise de la sorcière. Une fois cet acte abject exécuté, le père s'était mit au travail, se détachant de tout le reste pour finir ses travaux avant que Melisende n'obtienne sa raison de mettre leur enfant à mort.

Son regard doré parcoura le sol de la bibliothèque, dont tous les épais ouvrages de magie étaient éparpillés partout, apparemment délaissés sans l'intention d'être réutilisés ou rangés, et il leva la main droite et il en fendit la chair avec un couteau. Jaillissant de la plaie, un liquide noir comme de l'encre tomba sur le sol, puis il forma, mû par la volonté du magicien, un cercle parfait, sans la moindre ouverture, puis il se déforma légèrement sur les rebords.. Puis, à l'intérieur de ce même cercle, des symboles multiples se dessinèrent. Le résultat était un cercle magique (ça (http://fc08.deviantart.net/fs44/f/2009/080/2/c/Yuuko__s_Magic_Circle_by_shinigami3.png))comportant les multiples noms de la magies inscrits en bordure. Il plaça un calice à chacun des quatre cercles clairs et il leva encore une fois la main au dessus, laissant son sang entrer dans les récipients. Une fois que les préparatifs furent fait, il ouvrit la porte et botta méchamment la neko qui restait devant la porte, attendant ses ordres, en lui ordonnant d'aller chercher la traitresse. L'enfant, les larmes aux yeux, s'enfuit vers la chambre de la maîtresse, sous le regard glacial de son tourmenteur. Kamui n'avait que du mépris pour tout ce qui s'était retrouvé sous le contrôle de Mélisende.

Détaché, il retourna dans la bibliothèque et se laissa faiblement tomber au pied du mur à gauche de la porte. Son regard trahissait encore sa peine, mais en plus, une incroyable fatigue. Tout ce qui restait, c'était que Mélisende vienne, et elle avait intérêt à rapporter l'enfant avec elle, sinon Kamui se faisait un serment de tout foutre en l'air et de la tuer par la même occasion.
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Mélisende le jeudi 23 septembre 2010, 10:07:08
Kamui semblait avoir pitié d’elle, quel amusement ! Le pire c’est qu’il le pensait vraiment. La magicienne éclata une nouvelle fois de rire alors qu’il s’éloignait d’elle. Quand il eut disparu, elle se retrouva seule dans la clairière. Une sorte de malaise étrange l’envahit. Elle se sentait bizarre. Une sensation qu’elle n’aurait su définir mais qu’elle n’aimait pas. Une sorte de douleur à l’intérieur d’elle-même. Ce n’était pas quelque chose de physique mais plutôt mental. Elle devrait pourtant exulter de joie comme il y a quelques instants devant le jeune homme. Pourtant, il n’en n’était rien. Mélisende mit se malaise sur le compte de son début de grossesse.

Une grossesse qui ne serait tout sauf normal. Elle serait largement accélérée. Cela effrayait un peu la sorcière même s’il était hors de question qu’elle l’admette. En plus de trois mille ans d’existence, elle n’avait jamais été enceinte. C’était un choix personnel évident. C’était donc une grande première mais après tout des millions de femmes l’ont fait, le font et le feront encore, alors pourquoi s’inquiéter ? Forte de ce constat, elle retourna vers sa demeure en se disant que les jumeaux ne lui étaient plus terriblement utiles. Autant en finir avec eux.

Elle n’eut pas le loisir de les mettre à mort, Kamui était déjà passé par là. Visiblement, il avait passé sa fureur sur eux ou, alors, avait-il voulu leur épargner la souffrance de se faire tuer par elle. La magicienne les retrouva dans leur chambre, la nuque brisée, propre et net. N’étant pas totalement dépourvue d’humanité (mais bon faut le dire vite ça, constat de la joueuse), elle les fit enterrer dans le jardin. Deux petites tombes sous les fleurs ? Au moins, auraient-ils au moins ça et puis, ils étaient ensemble pour toujours et délivrer des souffrances terrestres. C’était déjà ça !


************


Un mois s’était écoulé depuis ce moment. Au cours des semaines qui suivirent, le ventre plat de l’ensorceleuse avait prit un galbe de plus en plus important. Mélisende prenait assez mal de voir son corps déformé. Elle était devenue extrêmement colérique et nombre de ses serviteurs en avaient fait les frais. Supportant mal cette grossesse, elle en accéléra encore le cours. De deux mois, elle passa à un mois de développement fœtal.

Même si on pouvait mettre cette mauvaise humeur sur le compte des hormones, ce que faisait la sorcière, ce n’était pas seulement ça qui rendait Mélisende mauvaise. Elle se sentait seule. Le seigneur de Meisa vivait loin d’elle et faisait en sorte de ne jamais la croiser. Il cherchait parfois à l’entre apercevoir, juste pour vérifier qu’elle portait toujours le bébé et n’avait pas commis une folie mais jamais il ne l’approchait. Elle passait donc ses journées dans la plus complète solitude, repensant sans cesse à la scène du lac. Elle ne comprenait pas pourquoi cela l’irritait à ce point, ni pourquoi elle se sentait si mal. La réponse, elle ne la trouverait que dans longtemps, quand Kamui serait parti pour de bon.

Au bout d’un mois, le moment vint. Les douleurs se firent ressentir et l’accouchement eut lieu. Exit les images de films où deux minutes suffisent pour mettre au monde un enfant. Là, tout se passa dans la norme. La seule chose qui fut atténuée était la douleur grâce à la magie. Dix heures furent nécessaire pour qu’elle mette au monde une magnifique petite fille qui avait héritée des yeux de sa mère.

Bien vite, elle fut confiée à une nounou, une terranide ushi qui lui donnait le lait nécessaire à sa croissance qui serait normale jusqu’à son adolescence. Ensuite, elle changerait peu d’apparence pendant plusieurs dizaines d’années. Son père étant immortelle et sa mère, non, elle vivrait plusieurs siècles à n’en pas douter. Le bébé, prénommée Phèdre, fut placée dans une chambre protégée par des gardes mais aussi tout un tas de sortilèges magiques, empêchant son père de s’en approcher.

La nuit de la pleine lune arriva, signant la fin de leur cohabitation. Mélisende se rendit dans la bibliothèque. Le bébé n’était pas dans ses bars mais dans ceux de l’ushi qui l’accompagnait. Elle avait toujours cherché à éviter le maximum de contact avec elle. Elle se disait que c’était parce qu’elle n’avait aucun sentiment pour elle. Mais inconsciemment c’était pour éviter de s’attacher à un être dont elle devrait très vite se séparer. Une protection inconsciente pour éviter la souffrance. Mais, dans les faits, c’était une protection bien illusoire. Le jour arriverait où la douleur viendrait de manière brutale et violente sans que la magicienne ne s’en rende compte et ce jour-là, elle comprendrait l’erreur terrible qu’elle avait faite. Mélisende accompagnée de la nurse ouvrity les portes de sa bibliothèque et vit un Kamui épuisé.


"Eh bien mon cher êtes-vous prêt ? - elle montra alors le bébé endormit - Voilà ma part du contrat! A toi de respecter la tienne!"
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Serenos I Aeslingr le jeudi 23 septembre 2010, 17:36:31
Elle était vraiment sotte de faire confiance à Kamui. D'une part parce qu'il nourrissait envers elle une grande haine, d'autre part parce que leur enfant était entre ses griffes, un otage d'à peine quelques jours, et finalement parce qu'elle n'a jamais cherché à se réconcilier avec lui, le laissant seul à ruminer sa vengeance et à envisager de multiples scénarios pour récupérer leur fille, qu'il avait eu l'interdiction d'approcher et qu'il ne put prendre dans ses bras lors de sa naissance. Ce sentiment de satisfaction en voyant cette toute nouvelle vie faire ses tous premiers gestes qui tenaient davantage du réflexe qu'à une réelle volonté était si agréable que tous donneraient n'importe quoi pour en profiter encore une fois. Plus indignant encore, sa mère refusa de la prendre dans ses bras, de lui donner le sein, de lui chanter des berceuses pour l'endormir, préférant confier la petite vie aux mains d'une Ushi à son service, refusant à même le bonheur d'être une mère, tout ce que n'importe quelle autre femme rêverait de vivre. Toute la joie revint à la femme-vache, qui adopta émotivement la gamine, malgré les pulsions meurtrières de ce père qui risquait de lui faire la peau à la première erreur qu'elle ferait vis-à-vis de cette belle enfant qui avait la beauté de sa mère combiné aux caractéristiques de son père.
 
Le regard doré de l'amant démoli se posa sur la magicienne, qui était enfin entrée, accompagnée de l'Ushi et de leur belle petite fille. En aperçevant ce poupon aux yeux clos, emmitoufflé dans une épaisse couverture qui le coincait dans un étau chaud et rassurant, le père maudit eut envie de la prendre dans ses bras, de la serrer avec tout son amour contre lui, lui dire qu'il était désolé, que ses prochaines douleurs seront tous de sa faute, parce qu'il était crédule et surtout naïf. Il aurait tellement voulu épargner à ce petit ange la souffrance de vivre avec un père sans espoir, ou une mère complètement dingue et obnubilée par le pouvoir. Ce monde serait si cruel pour elle, alors qu'elle a été conçu par un homme aux sentiments si sincères, mais si fragile, et une femme qui jouait une comédie presque parfaite. Il se demanda même si elle aurait les capacités de ses parents ou si elle serait totalement dénuée de pouvoir, excepté la régénération cellulaire, qui était une des capacités génétiques particulières de sa lignée. Mélisende lui demanda s'il était prêt, ce qui coupa net ce moment qu'il aurait voulu avoir avec sa fille, le ramenant d'un coup brusque à la réalité.  Il posa son regard noir sur la magicienne, glacial et franchement agacé. Il n'avait plus aucune affection pour cette femme, et son pardon n'était pas prêt de lui être accordé.

Elle savait visiblement qu'il ne lui ferait pas de mal tant que sa fille serait entre ses griffes, mais elle ne savait pas que Kamui n'avait pas l'intention de la laisser s'en sortir aussi facilement. Si nous ne sommes pas dans les bonnes grâces d'une personne, parce qu'on s'est joué d'elle, il faut s'attendre, vraisemblablement, que la même personne cherche à nous nuire, et malheureusement, c'était le cas de Kamui qui recherchait qu'une seule raison de faire un très mauvais parti à cette femme qui lui avait brisé par deux fois le coeur, en lui prenant tout ce pour quoi il s'est toujours battu; le bonheur. Il se foutait de Meisa, il se foutait de la gloire, il se foutait de la puissance, ce qui le rendait heureux, c'était ces petits plaisirs que les humains normaux avaient, il voulait vivre simplement, avec une famille qu'il verrait enfin grandir sans être forcé de partir et de revenir pour constater qu'il a tout raté. Il avait cru que ce serait différent avec Melisende, mais encore une fois, elle s'était joué de lui, de lui et de son amour pour elle, le privant de sa fille et de sa joie de vivre.

La magicienne s'avança vers le cercle magique, visiblement empressée de récupérer sa puissance phénoménale et surtout très dangereuse. Kamui la contourna et vint embrasser le front du poupon endormi. "Je t'aime, ma fille..." aurait-il voulu dire, se contentant de la couver d'un regard paternel rempli d'amour, avant de retourner vers Melisende. Le cercle magique se mit à briller dès que la magicienne mit les pieds dessus, brillant d'une lumière chatoyante, pleine de vie. Le sang contenu dans les quatre calices se mit à briller d'une couleur vermeille. La magie allait bientôt faire surface. Kamui s'approcha alors et s'approcha au centre auprès de Melisende. Avec une moue dégoutée, il entreprit de lui retirer ses vêtements, pour s'assurer qu'aucune énergie étrangère à la leur ne vienne s'interposer. Il s'ouvrit alors l'artère du poignet droit avec son couteau, sans pousser un seul gémissement et empêchant sa magie de guérir ses plaies. Il cueillit du sang avec son index et il se mit à dessiner avec le liquide vital sur le corps voluptueux de Melisende, gardant toujours son visage détaché. Les fresques édeniennes représentaient la puissance, la femme, mais aussi un autre symbole, inconnu de mélisende, était dessiné sur son abdomen. Kamui savait qu'il signifiait Vie, mais son effet ne concernait que lui.

-...

Il recula et il laissa la jeune femme seule au centre du cercle.
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Mélisende le dimanche 26 septembre 2010, 21:21:57
Lorsque la magicienne vit Kamui, elle lut la haine dans son regard. Elle ne lui en voulait pas, c’était d’ailleurs bien normal vu les circonstances. Il lui rendrait ses pouvoirs contre la vie de leur enfant. Un marché ignoble, certes, mais nécessaire à la survie de l’ensorceleuse. Survit, oui, car l’acquisition de davantage de pouvoir était devenu sa seule raison d’exister. Elle avait eut une chance de vivre normalement avec un homme prêt à tout pour elle mais les années, les siècles d’enfermement qu’elle avait subi, la privation de ses pouvoirs l’avaient rendu avide de tout ce dont elle avait été privée. Il était hors de question de tout abandonné pour un sentiment inconnu.

L’espace d’un instant, le doute s’insinua en elle lorsqu’elle vit le seigneur de Meisa se pencher sur leur fille et qu’elle vit l’amour et la tendresse dans son regard. S’était-elle trompée ? Avait-elle été trop loin ? Peut-être mais c’était trop tard pour faire demi-tour à présent. Elle avait un but, un seul et unique but, et rien, ni personne ne l’empêcherait de l’atteindre.

Mélisende rompit le lien entre le père et l’enfant considérant qu’il était temps de passer aux choses sérieuses. L’enfant attendrait, elle était bien loin d’être une priorité. D’un signe de la tête de la sorcière, l’ushi alla se mettre dans un coin de la pièce, la petite Phèdre endormit tout contre elle, inconsciente du drame qui se jouait entre ses deux parents.

La magicienne se dirigea vers le cercle et y pénétra. Sa magie trouva bien vite un écho à celle que Kamui avait produite grâce à son sang. L’homme pénétra à son tour dans le cercle magique et se mit à dévêtir la belle sans lui prêter plus que ça attention. Il demeurait de marbre devant les courbes tentatrices de son ancienne compagne. Il se mit à dessiner des signes cabalistiques sur son corps à la peau dorée. Mélisende se laissait faire, confiante, forte de l’atout vivant qu’elle possédait sur lui. A la moindre erreur de sa part, l’enfant subirait le courroux de sa mère, sans que celle-ci n’hésites une seule seconde.


« Allons-y à présent, Kamui. Finissons-en ! Rends-moi mes pouvoirs et je te rendrai ton enfant ! »

Elle dit son enfant et pas notre enfant. Elle se détachait totalement de ce petit être qu’elle avait pourtant conçu et porté mais qui n’était qu’un simple pion dans son jeu d’échec, un jeu terrible d’où, au final, personne ne sortirait gagnant.
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Serenos I Aeslingr le jeudi 30 septembre 2010, 21:33:46
Musique d'ambiance- Kamui's theme (http://www.youtube.com/watch?v=k6e5Tt4SGhY&feature=related)

Alors qu'elle se retrouvait seule au centre du cercle magique, Kamui trempa encore une fois ses doigts dans son propre sang, se tourna vers la nourrice et d'un coup brutal du revers de la main, il l'envoya voler et heurter directement, récupérant sa fille avant l'impact. La nourrice ne souffrit pas; elle mourut sur le coup, la nuque et le cerveau broyé. Kamui fit apparaitre un berceau pour sa fille, l'y glissant et dessinant de son sang un caractère Édenien avant d'achever le travail en s'en peinturant un à lui aussi. Il revint alors vers Mélisende, agissant à une telle vitesse que peu importe ce qu'elle aurait bien pu faire pour l'Ushi, elle ne put le faire si l'envie l'avait effleurée. Alors que la magie se créait. Alors, les lèvres de Kamui commencèrent à bouger, et sa voix monta. Sa magie était une forme plus complexe que celle qui utilisait habituellement. Normalement, son sortilège réclamerait qu'il demande aux forces de Mana de détruire le sceau de Melisende, mais de cela, il n'en avait pas du tout l'intention. Enfermant Melisende dans un cocon de lumière transparente, il en effleura la compacte surface, murmurant les paroles d'une chanson.

Il serra les poings, et son regard posé vers Mélisende lui transmit aussitôt la grandeur de son désespoir. Il commençait alors à exécuter son plan de trahison. Elle allait perdre quelque chose en gagnant toute cette puissance.

Des symboles dorés se mirent à se dessiner sur le sol autour de l'orbe lumineux. À l'intérieur, du mana sous forme électrique frappait brutalement Mélisende, tâtant son corps pour ouvrir une faille dans la protection magique qui empêchait les magiciens ordinaires de rendre ses pouvoirs à la sorcière. Kamui se mit à trembler violemment, alors que des larmes de sang s'échappaient de ses yeux, tant l'effort était grand, et sa peine, énorme. Il n'avait rien d'un traître au fond de lui, mais sa noirceur ne pourrait que croître avec le temps, et il ne voulait pas tuer son amour, malgré la haine qu'il lui vouait.

Il n'arrêtait pas de chanter, même si Mélisende ne pouvait entendre ses paroles. Alors que le sortilège se faisait de plus en plus véhément à détruire les protections et à ouvrir une faille dans le sceau de Mélisende, des courants magiques venaient de nulle part déchirer la chair du magicien, dans un éclaboussement de sang, qui venait souiller la bulle protectrice de Mélisende. Le seigneur de Meisa tomba à genoux, portant sa main à ses lèvres pour tousser, crachant du sang entre ses doigts.

-"Il combattit la souffrance et la colère... malgré ses si nombreuses épreuves amères" s'efforça-t-il de chanter malgré la douleur.

Il se remit debout et il posa une nouvelle fois les mains sur la bulle, envoyant une puissante décharge d'énergie, qui frappa encore plus brutalement la protection de Melisende. Alors qu'elle ne sentait aucune douleur particulière, lui donnait pratiquement tout, voir une parcelle de son immortalité dans le pacte qu'il faisait avec le Mana. Plus il donnait d'énergie, plus la protection faiblissait sous ses assauts. Finalement, il parvint à ouvrir une brèche, au niveau du cœur de Melisende, et ses décharges d'énergie s'y engouffrèrent, disparaissant sous la peau de Melisende pour percer le sceau magique écrit sur son cœur.

-"Et quand rugit le tonnerre, lui et ses hommes croisèrent le fer" continua-t-il encore, après une autre sauvage toux teintée de sang.

Il sentit alors que le sceau cédait, bien plus facilement que sa protection. Aussitôt, il plongea la main dans la bulle protectrice et engouffra une main immatérielle dans la poitrine de Mélisende, à l'endroit de son cœur. Il arracha une partie du sceau, le séparant en deux, puis en trois, avant d'apposer une partie du sceau sur son torse, puis sur le front de sa fille. Ainsi, il protégeait totalement sa fille des pouvoirs de la magicienne, et forçait la magicienne à s'en prendre à lui si elle tentait de tuer leur fille.

La bulle disparut, mais alors que c'était fini, le bras gauche de Kamui fut avalé par le Mana. Pas un gémissement, rien. Juste un dernier mot, qui scellait le premier couplet de la chanson qu'il chantait. "Et à jamais, il disparut". Il tomba mollement sur le dos, les yeux clos, sentant la vie le quitter, mais sachant très bien que rien ne pouvait le tuer, sauf une seule et unique personne, dont Mélisende n'avait aucune conscience. Restait que... peut-être pourrait-il enfin mourir? Arrêter de souffrir, de se faire manipuler et d'être ensuite pris dans d'immondes mensonges?

Un sourire fade naquit sur ses lèvres et il se laissa avaler par les ténèbres.
Titre: Re : La victoire est si douce, la défaite si amère ! [PV Kamui]
Posté par: Mélisende le samedi 02 octobre 2010, 23:59:26
Emprisonnée dans une sorte de cocon, Mélisende assistait aux scènes qui se déroulaient devant ses yeux sombres. Elle comprit bien vite que Kamui avait tramé quelque chose de pas net quand il dessina une marque sur leur fille et sur lui. Que l’ushi soit sacrifiée, la sorcière s’en moquait éperdument. Des nounous, elle pouvait en trouver des tonnes. Ce n’était pas un souci et puis, au final, Kamui devait récupérer la gamine alors pourquoi s’encombrer d’une personne inutile.

La magicienne sentait la formidable énergie magique la parcourir et l’envelopper. Sa puissance était sans commune mesure avec ce qu’elle connaissait mais il fallait bien ça pour arriver à briser le sceau formé par plus de vingt magiciens, il y avait plusieurs siècles. La joie de retrouver ses pouvoirs lui fit oublier le doute qui l’avait assaillit un peu plus tôt mais cet oubli ne fut que momentané.

Un instant, elle posa son regard sur son ancien amant et vit toute la souffrance qui se dégageait de lui, de ses yeux. Il souffrait et ce n’était pas seulement physique. Mélisende eut mal également. Elle le faisait tant souffrir alors que lui avait été bon envers elle et même bien plus. Elle ressentit le même pincement au cœur que lorsqu’il l’avait quitté près de la cascade, là où ils avaient conçus leur enfant. Néanmoins, elle ne fit rien, une fois de plus. Elle était trop proche de son but à présent, quelques minutes et tout serait terminé. Ses pouvoirs seraient revenus à leur plus haut niveau et plus personne ne pourrait s’opposer à elle ou presque.

Elle le quitta donc des yeux et abandonna son corps à la mana qui la parcourait, cherchant une brèche dans le sceau. A la différence de l’immortel, elle ne souffrait aucunement. Kamui devait dépenser énormément d’énergie pour nourrir la mana vorace mais bientôt, le sceau finit par se briser. L’ensorceleuse l’aperçût alors qu’il se saisissait d’une partie du sceau dont il se signa et fit de même avec la petite Phèdre toujours endormie.

Soudain, tout s’arrêta, la bulle disparue et la mana retourna dans les profondeurs de la terre de l’île. Il n’y avait plus rien hormis la formidable et puissante magie qui parcourait les veines de Mélisende. C’était fait, ses pouvoirs étaient revenus et étaient intacts comme au premier jour. La magicienne sortit du cercle dessiné qui avait maintenant quasiment disparu et s’approcha du corps inerte et couvert de sang du seigneur de Meisa. Alors qu’elle s’agenouillait, un cri retentit, la petite Phèdre venait de se réveiller et hurlait à pleins poumons. Craignait-elle, malgré son tout jeune âge, pour la vie de son père ? Peu probable et pourtant… La femme brune se redressa et alla jusqu’au berceau où elle contempla l’enfant, sa fille, qu’elle avait mise au monde.

La main de l’adulte passa sur la petite joue ronde et rose de l’enfant qui se mit à crier de plus belle. Mélisende en fut quelque peu affectée. Avec une certaine maladresse, qui était touchante, elle prit l’enfant dans ses bras. Elle ne l’avait jamais fait encore, même pas quand elle était née. Bien que la manière de la tenir soit maladroite, ce n’était pas si mal pour une première fois. La sorcière faisait même preuve d’une certaine tendresse mais l’enfant ne l’entendait pas ainsi et pleurait encore plus. Sa mère essaya de la calmer en la berçant comme l’ushi le faisait mais c’était encore pire. Au bout de quelques minutes, elle abandonna et reposa l’enfant dans son berceau qui se calma alors un peu mais ne cessa pas ses pleurs. La sorcière sourit tristement.


« Tu ne veux pas de ta mère n’est-ce pas ? – nouveaux pleures – C’est bien. Ta mère ne veut pas de toi non plus ! »

Malgré ses paroles terribles, les larmes perlaient aux yeux de la belle dame. Elle retourna vers Kamui et d’un geste guérit ses blessures. Elle avait bien compris à présent qu’il lui serait impossible de tenter quoi que se soit contre sa propre fille mais elle n’en n’avait jamais eu l’intention. Enfin, elle avait juste voulu reprendre ce qui était à elle. Une fois cela fait, elle n’aurait pas fait de mal à son enfant mais Kamui ne le voyait pas ainsi et avait préféré prendre les devants. Elle se pencha sur lui et caressa sa joue.

« Tu as fait ce que tu croyais de voir faire mon ami. Si nos vies avaient été différentes alors, peut-être que nous deux… »

Elle n’acheva pas sa phrase. Pour dire quoi d’ailleurs ? Qu’ils auraient vraiment pu être ensemble s’ils n’étaient pas ce qu’ils étaient ? Mais c’était trop tard à présent. Elle se redressa et dans son mouvement, son corps retrouva les voiles noires qui les recouvraient habituellement. La sorcière claqua dans ses mains et une esclave apparut.

« Va chercher des hommes pour le transporter et toi, prends-là ! – d’un geste elle désigna l’enfant – Et fait en sorte que tout soit nettoyé à mon retour ! »

La terranide s’inclina et disparut avant de réapparaître avec deux terranides chiens, très musclés, qui allèrent chercher l’homme toujours inconscient au sol.

« Suivez-moi »

Les esclaves, dont la terranide chat avait pris le bébé, suivirent leur maîtresse sans un mot. Mélisende quitta son palais, traversa la jungle et déboucha sur la seule plage de toute l’île. Un bateau attendait, posé sur le sable.

« Déposez-les dedans ! »

Une nouvelle fois, les terranides s’exécutèrent. Kamui fut déposé en premier dans ce qui n’était qu’une simple barque de bois à peine assez grande pour lui. La petite Phèdre fut mise dans le creux du bras de son père calée au mieux. Une fois près de son père, les pleures diminuèrent et finirent par s’arrêter. Les deux terranides chiens poussèrent la barque dans l’eau qui doucement se mit à rejoindre le large.

« Rentrez ! »

La magicienne resta alors seule et contempla la barque qui s’en allait dans le lointain. Elle s’assura que rien ne viendrait perturber leur voyage vers la terre ferme. Personne ne pouvait le voir mais alors que l’embarcation disparaissait, les larmes inondaient alors le visage de la magnifique sorcière qui comprenait soudain ce qu’elle venait de perdre.