Cet endroit était décidément pauvre…Très pauvre ! Après avoir traversé une vaste plaine jalonnée de centaines d’arbustes nus et recouverte d’une herbe jeune et sèche, la dragonne Paulina avait finalement attend l’entrée de ce qui ressemblait à un désert, à n’en pas douter. Depuis le début de la matinée, la créature s’était remise en marche avec l’espoir inébranlable d’atteindre une ville au hasard de ses pas. Cela faisait depuis plus de trois jours qu’elle campait à la belle étoile, déçue du peu d’attrait que les contrées du Chaos lui offrait pour le moment.
En plus d’être habillée de sa combinaison de cuire qui moulait les formes de son corps et de ses cuisses, la dragonne s’était également équipée de plusieurs gourdes d’eau qui pendaient à une ceinture autour de sa taille, d’un petit couteau rangé dans sa gaine qui était elle-même accrochée à sa cuisse droite et d’un sac à dos contenant son journal de bord, une paire de jumelles et quelques victuailles.
La fin de l’après-midi approchait…Dans un deux heures, le soleil ne serait plus qu’un souvenir à l’horizon. Paulina s’arrêta quelques instants, le contemplant de son regard d’azur, avant de reprendre son chemin tout droit, toujours tout droit. Seules ses grandes empreintes de pas seraient le signe visible de son passage, avant d’être effacées par le vent.
« Rien à l’horizon…C’est comme la mer en beaucoup moins charmant et peut-être en un peu plus chaud…Même pas une carcasse d’arbre, c’est fou ! »
Si la dragonne était partie explorer les contrées, ce n’était pas pour observer des contrées désertiques infinies ! Un peu agacée et nullement gênée par la chaleur qui avait déjà commencée à décroître, Paulina glissa sa main griffue dans son dos et farfouilla à l’intérieur du sac jusqu’à saisir ses jumelles. Puis elle inspecta l’horizon, espérant trouver autre chose que du sable sec…Elle tourna lentement sur elle-même, ne trouvant rien…jusqu’à ce que ses yeux repèrent enfin quelque chose…Des arbres ! Une sorte de lac ! Un oasis ! Et il était juste à côté, vers sa gauche ! Comment avait bien t-elle pu le louper !
« Bon…C’est tout calculé ! On va bien voir ce que ça donne ! »
Dit-elle pour elle-même, un sourire naissant sur ses babines. Le temps qu’elle mis pour l’atteindre ne se résuma qu’à quelques limites, alors que ses pattes griffues foulaient maintenant un sol recouvert d’une herbe tendre et verte. Mais ce n’est pas ça qui l’a marqua…Non ! Ce fut plutôt la vue de cette belle humaine barbotant tranquillement dans l’oasis et qui lui présentait son dos nu, plongée dans l’eau jusqu’au torse.
Amusée et joueuse dans l’âme, l’idée de provoquer une belle frayeur à cette inconnue traversa son esprit. Le plus silencieusement possible, elle ôta sa ceinture de gourde et fit glisser les lanières de son sac de ses épaules avant de déposer doucement le tout à terre, sa queue gigotant gaiement derrière elle. Les oasis étaient vraiment des points de rencontre.
En quelques pas félins, elle fut au bord de l’eau…Alors, Paulina avança une jambe et trempa lentement sa patte dans l’eau, la fraîcheur picotant délicieusement sa peau. Puis elle l’agita doucement, créant des ondulations qui s’avancèrent doucement vers la jeune femme. Dès que celle-ci les verraient glisser devant elle, elle saurait qu’il y a quelqu’un derrière elle…et alors…les yeux de Paulina pétillait de malice à cette idée farceuse, sans qu’elle ne se doute vraiment à entité elle avait affaire !