Le Grand Jeu
Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Centre-ville de Seikusu => Le quartier de la Toussaint => Discussion démarrée par: Kei Kurono le jeudi 18 février 2010, 15:58:19
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Le soleil était sortit depuis un long moment lorsque un bruit se fit entendre dans la chambre. Un bruit d’étirement pour être précis, suivit d’un bâillement. L’ange se releva et s’assit sur son lit, les yeux à demi ouvert. Après de longues minutes, il sortit de son lit et ouvrit la fenêtre pour aérer la pièce. Un sourire apparut lorsqu’une légère brise vint caresser son visage : un peu d’entrainement lui ferait le plus grand bien. Il se dirigea en direction de la salle de bain et fit ce qu’il avait à faire, puis prit une serviette avant d’en sortir. Il se vêtit d’un simple jogging et enfila ses tennis. Une fois dehors, il fit quelques étirements puis partit …
Sur le chemin, il croisa plusieurs adolescents, tous accompagnés de leur copine. Enfin, il n’en était pas vraiment sûr, mais comment cela aurait pu en être autrement ? Quoi de plus normal à cet âge ? Seul lui avancé encore dans la vie, seul. Souvent, il entendait les personnes de sa classe dire que les anges étaient les créatures les plus belles. Il souriait souvent. Mais son sourire ne restait jamais trop longtemps. Les anges étaient considérés comme de la fiction dans le monde humain, comme les dieux, les vampires, ou toutes sortes de créatures. Si seulement ils savaient. Voilà depuis près de deux siècles que Kei vivait parmi eux. Quelques fois, il devait changer de ville : comment aurait réagit les gens s’ils voyaient dans les archives un jeune homme vivant ici depuis plus de cent ans ? Et qui plus est avec la même apparence physique ? Quoi qu’il en soit, ça ne servait à rien de ressasser le passé. Il était ce qu’il était, et rien ni personne ne pourra y faire quelque chose. Il décida donc de rentrer, sentant que l’envie de se dégourdir les jambes venait de partir comme elle était venue …
Une fois chez lui, il remplit une casserole et mit de l’eau à chauffer et prit cette fois un bon bain. Il se laissa couler au fond de la baignoire et attendit patiemment que l’eau monte. Qu’est ce que c’était relaxant ! Il ferma doucement les yeux et commença lentement à s’endormir lorsqu’un léger bruit le sortit de son état de stase. Un bruit métallique … La casserole ! Il sortit rapidement de la salle de bain et se dirigea dans la cuisine, là où le drame se passait : il y en avait partout. Quelle journée de merde ! Là oui il pouvait le dire. Il éteint donc le gaz et repartit finir son bain : aujourd’hui, il mangerait au centre commercial.
La cuisinière nettoyé, il était fin prêt à aller manger. Vêtu d’un simple jean et d’un sweat-shirt, il se dirigea en direction du fast food le plus proche. Lui qui pensait que la journée avait bien commençait avec ce beau soleil s’était magnifiquement trompé. Trop de monde, et une queue immense dans tous les magasins: voilà à quoi ressemblait le centre commercial en plein week-end. Après avoir passé près d’un quart d’heure dans la file d’attente, il put enfin passer commande. Il alla s’assoir, seul à une table et repartit lorsqu’il eut fini : à quoi bon s’éterniser dans un endroit si bruyant ? Marchant le long des magasins, il regardait d’un œil distrait si quelque chose pouvait l’intéresser, mais il n’y avait rien à faire. Il risquait de passer encore une triste journée. Il prit le chemin du retour, les yeux perdus dans le vague. Ce qu’il n’aurait pas du faire. Il percuta une personne dans les escaliers qui lâcha un petit cri : pas de doutes, au son de la voix, il s’agissait d’une fille. Instinctivement, il lui attrapa le poignet et l’attira vers lui.
« Je suis sincèrement désolé … Je ne regardais pas devant moi, milles excuses ! »
Quel idiot. A quoi pensait-il ? Surpris de toujours la tenir, il finit par la lâcher puisqu’il n’y avait plus aucuns dangers. D’un coup d’œil rapide, il jugea qu’elle ne devait avoir rien de cassé, mais on ne savait jamais. Son regard remonta alors vers son visage où il put apercevoir un magnifique visage. Une peau très claire, ressortant très bien avec ses habits noirs. Mais quelque chose à l’intérieur de lui lui disait de se méfier … Peu d’humaines pouvaient se vanter d’avoir un si joli minois …
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Mais qu’est-ce qui lui avait pris de venir ici en plein week-end ? Marine se posait la question. La foule, le bruit tout ce qu’elle détestait. Pourquoi était-elle venue d’ailleurs ? Ah oui, elle était venue chercher un livre. D’habitude elle se servait à la bibliothèque mais cette dernière était fermée pour quelques jours. Elle en avait emprunté quelques uns mais la jeune femme les avait dévorés en deux jours. En même temps, la lecture comblait ses longues heures d’insomnie. En ce moment, c’était une catastrophe. Elle avait toujours fait des crises d’insomnie mais là, ça faisait presque une semaine qu’elle n’avait pas ou si peu fermée l’œil. Et rester à tourner dans sa chambre la nuit, la rendait folle.
Elle s’était donc résolue, bon gré, mal gré, à se traîner jusqu’à la librairie du centre commercial un samedi après-midi. Elle préférait affronter la foule plutôt que de passer ses prochaines nuits à tourner comme un lion en cage.
Elle finit par atteindre la librairie et après s’être faite bousculée un certain nombre de fois, elle finit par atteindre la caisse et repartir avec son sac de livres qui devrait la faire tenir deux ou trois jours jusqu’à la réouverture de sa chère bibliothèque.
Son moral n’était pas au beau fixe. La fatigue ne l’aidait pas. Avant de partir, elle décida de faire un saut au premier étage pour voir ce qu’il y avait. Elle commença à monter les escaliers quand soudain une énième personne lui rentra dedans. Elle se sentit basculer en arrière mais une main ferme lui rattrapa le poignet lui évitant la chute. Un jeune homme la ramena vers lui.
« Je suis sincèrement désolé … Je ne regardais pas devant moi, milles excuses ! »
En temps ordinaires, Marine lui aurait dit de faire plus attention. Mais là, elle n’en avait pas le courage. Elle se dit qu’elle essaierait peut-être de dormir en rentrant à son hôtel. Elle regarda le jeune homme, celui-ci semblait inquiet pour elle.
« Ce n’est pas grave. Je vais bien, ne vous inquiétez pas »
Le visage grave, elle se dit que le premier étage du centre commercial attendrait. Elle soupira et s’en faire plus cas de la personne qui l’avait rattrapée, elle se retourna et entreprit de redescendre les escaliers en se frayant un passage dans le flot humain. Alors qu’elle arrivait en bas, une autre personne la bouscula mais cette fois ne la rattrapa pas. Elle tomba sur le sol. Heureusement, sa chute était d’une faible hauteur, deux marches.
Elle se retrouva à moitié allongée sur le sol. Une ou deux personnes lui demandèrent si ça allait, elle hocha la tête. Elle avait connu pire. Par contre, elle s’était mal reçue et elle avait mal à son poignée. Il était probablement foulé. Elle se releva et prit la direction de la sortie portant son sac avec l’autre main. Vivement qu’elle se retrouve dans sa chambre, au calme.
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La jeune fille semblait être tout aussi dépité que lui. La preuve, elle ne réagit presque pas à cette bousculade. En général, il se serait fait rembarré illico presto. La jeune fille lui dit donc que ce n'était pas grave et repartit dans le sens inverse. Kei la regardait toujours lorsqu'elle se fit renverser une seconde fois. Quel était le problème avec cette fille? Elle se releva et l'ange remarqua qu'elle se tenait le poignet. Vu le regard qu'elle avait, elle se l'était surement tordu, ou quelque chose dans le genre. Et ce qui le lui confirma était le fait qu'elle change de main la place de son sac. Tout de même, ça ne semblait pas bien grave. Mais quand même ... Il se sentait en partie responsable de ce deuxième accident. Il entreprit de descendre les marches pour lui soigner le poignet, mais elle était déjà partit. Et il ne la reverrait sans doutes plus. D'ailleurs comment aurait-il pu dans une si grande ville? N'ayant plus rien à faire non plus en ces lieux, il décida qu'il était aussi temps pour lui de se retirer, jusqu'à ce qu'il s'aperçoive qu'il marchait sur quelque chose. Levant lentement, il remarqua qu'il ne s'agissait là que d'un porte-monnaie ... Celui de la fille surement ...
" Tssss ... Franchement ... "
De façon machinale, il passa sa main dans ses cheveux en se disant qu'il valait mieux lui rendre le plus vite possible. Lorsqu'il regarda une nouvelle fois en bas de l'escalier, la jeune fille avait disparut. Qu'elle galère. Il entreprit donc de partir à sa recherche, cherchant dans un premier temps autour du centre commercial. Il aurait pu aller bien plus vite en usant de ses pouvoirs, mais cela ne servirait à rien ...
Revenant à son point de départ, il du se rendre à l'évidence: elle lui avait filé entre les doigts. Il ferait mieux de chercher ailleurs. Il partit donc à sa recherche, demandant à quelques personnes qui passaient par là s'ils n'avaient pas vu une jeune fille répondant à la description qu'il leur faisait. Quelque fois, on lui disait qu'elle était partit par ici, d'autres par là. Mais d'une personne à l'autre, rien ne concordait, et s'il les écoutait, il finirait par se perdre. Il s'assit sur un banc, en ayant plus que marre de tourner en rond. Il aurait pu garder le porte monnaie et tout ce qu'il contenait pour lui, sans rien dire à personne. Qui aurait pu dire que c'était lui en même temps? Mais voilà, ce n'était pas son genre. D'ailleurs, quel était vraiment son genre?
Se relevant, il décida enfin de recourir à ses pouvoirs. Ça n'allait certainement pas lui révéler la position exacte de la jeune fille, mais ce serait déjà un bon début pour commencer. Regardant à droite à gauche, il s'aperçut que la rue était déserte, donc qu'il pouvait le faire sans être vu. Fermant les yeux, il récita quelques phrases incompréhensible et les doigts qui tenaient le porte-monnaie semblèrent luire faiblement. Lorsqu'il les rouvrit, il savait vers où il devrait se diriger. Il se remit donc en chemin, fermant quelque fois les yeux en réitérant l'opération une nouvelle fois.
Et qu'allait-il bien pouvoir lui dire? "Salut c'est encore moi? T'as laissé tomber ton porte-monnaie et je suis venu te le rendre bien que je ne sache pas à tu habites" ? Ça allait être ça? Pathétique. Relevant la tête, il s'aperçut que la jeune fille était en face de lui. Le reconnaissait-elle? Qu'est ce que ça changerait si c'était le cas? Il agita le bras tenant le bien de la jeune fille vers elle.
" Yô ! C'est encore moi. Tu as fais tomber ça tout à l'heure. "
Il s'empressa donc d'aller à sa rencontre. Et se promit d'une certaine manière de ne plus aller au centre commercial les jours de beau temps. Il lui tendit donc ce qui lui appartenait et regarda la main tremblante qu'elle lui tendait. S'était donc fait tant mal que ça? Il allait la soigner lorsqu'il pensa aux conséquences. Comment réagirait-elle? Une personne lui soignant le poignet d'une autre comme ça, comme par enchantement? M'enfin, quelles preuves aurait-elle? Il suffirait juste de le nier.
" Encore désolé pour ça ... Je vais faire mon possible pour te l'arranger le plus vite possible sans avoir trop mal ... "
Il posa donc ses mains sur son poignets de façon à ce qu'elle ne voie pas ce qu'il se passe à l'intérieur. Inspirant profondément, il se concentra sur la blessure, puis retira ses mains. Ça devrait être bon maintenant. Il reporta son attention sur la jeune fille, lui disant en souriant.
" Ça devrait aller là, non? "
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Marine avançait presque au radar. Son poignet lui faisait vraiment très mal. Vivement qu’elle se retrouve dans sa chambre. Mais la douleur la tenait au moins un peu alerte. Elle ne faisait pas attention aux gens autour d’elle. Mais, tout à coup, elle entendit quelqu’un qui l’interpellait.
« Yô ! C'est encore moi. Tu as fais tomber ça tout à l'heure »
Elle reconnut le jeune homme qui l’avait bousculé et rattrapé. Il tenait son portefeuille à la main. Elle avait dû le perdre en tombant. Elle tendit la main pour le reprendre. Un geste qui lui coûta beaucoup mais elle en avait vu d’autres. C’était douloureux mais supportable.
« Encore désolé pour ça ... Je vais faire mon possible pour te l'arranger le plus vite possible sans avoir trop mal ... »
Sans attendre sa réponse, il tendit les mains vers son poignet en mauvais état et, sans qu’elle sache comment, il fit disparaître la douleur. Elle en fut surprise mais ne chercha pas à comprendre plus que ça. Elle n’en avait pas le courage.
« Ça devrait aller là, non? »
Le jeune homme lui souriait. Marine lui rendit son sourire, chose très rare chez elle. Elle fit bouger son poignet pour s’assurer qu’elle n’avait plus mal. Impressionnant ! Elle ne ressentait plus aucune douleur, comme si rien ne s’était produit !
« Vous avez de doigts de magicien, monsieur – elle lui sourit de plus belle – Si vous avez une recette miracle aidant à dormir, je suis preneuse. Mais permettez-moi de vous remercier, monsieur, pour m’avoir rendu mon bien. Cela a du vous embêter de venir jusqu’ici. J’imagine que vous avez trouvé l’adresse de l’hôtel à l’intérieur. Heureusement, que vous me l’avez ramené car la carte ouvrant la porte de ma chambre se trouve à l’intérieur. Si vous ne l’aviez pas trouvé, je dormais dehors ce soir ! Enfin, dans la mesure où j’arrive à dormir, bien sûr »
La jeune femme se demandait comment elle pourrait le remercier d’être venue lui rapporter son portefeuille. Malheureusement, à part ses remerciements, elle ne pouvait pas faire grand-chose.
« Merci encore. Si je peux vous être utile en quoi que se soit, n’hésitez pas, monsieur… Monsieur comment ? Moi, je m’appelle Marine »
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Comme il s'y attendait, elle ne l'avait pas reconnut. Mais quoi de plus normal? Il n'était pas bête au point de lui en vouloir à ce point. Lorsqu'il l'eut soigné, la jeune fille bougea son poignet pour s'assurer qu'il n'avait rien de grave et parut satisfaite, et il eu même droit à un sourire en compassassion. Et quel sourire !
« Vous avez de doigts de magicien, monsieur – elle lui sourit de plus belle – Si vous avez une recette miracle aidant à dormir, je suis preneuse. Mais permettez-moi de vous remercier, monsieur, pour m’avoir rendu mon bien. Cela a du vous embêter de venir jusqu’ici. J’imagine que vous avez trouvé l’adresse de l’hôtel à l’intérieur. Heureusement, que vous me l’avez ramené car la carte ouvrant la porte de ma chambre se trouve à l’intérieur. Si vous ne l’aviez pas trouvé, je dormais dehors ce soir ! Enfin, dans la mesure où j’arrive à dormir, bien sûr »
Des doigts de magicien, lui? Certainement pas. Plutôt des doigts d'ange, mais ça, elle n'était pas censé le savoir. Qui le pourrait? Mais à trop vouloir bien faire, il n'avait même pas remarqué que la carte d'hôtel de la jeune fille se trouvait à l'intérieur de son porte monnaie. Si seulement il s'était contenté de l'ouvrir, il n'aurait pas passé toute l'après midi à chercher pour rien. Quelle tête en l'air il était. M'enfin ...
" Hé bien je m'y connais un peu magie, oui, on peut dire ça. Mais je ne pense pas pouvoir vous faire passer une bonne nuit avec ce genre de pouvoir "
Il lui avait dit ça en rigolant. Non pas pour se moquer, mais parce qu'il l'aimait bien, tout simplement. Il aurait bien aimé rester avec elle pour parler, mais elle avait certainement d'autres choses à faire. Et à quoi l'ennuyer? Depuis sa plus tendre enfance, il avait toujours été seul. Cela avait été plutôt dur au début, mais au fil des années, il avait réussi à oublier cet étrange sentiment.
« Merci encore. Si je peux vous être utile en quoi que se soit, n’hésitez pas, monsieur… Monsieur comment ? Moi, je m’appelle Marine »
Marine ... Alors elle s'appelait comme ça ... Et d'ailleurs, c'était quoi ce "Monsieur"? Il paraissait si vieux que ça? Surement pas, encore une autre forme de politesse des humains. Quoi qu'il en soit, cela ne lui plaisait pas trop d'être appelé comme ça, et il lui dit en rigolant.
" Tu peux m'appeler Kei si tu veux, c'est plus court et plus joli que "Monsieur" ..."
Quoi qu'il en soit, il commençait à se faire tard et la jeune fille voulait surement rentrer chez elle. Donc poliment, il lui dit au revoir, en espérant tout de même qu'ils allaient se revoir. Il se retourna pour rebrousser chemin et c'est cet instant que choisit son ventre pour gargouiller. Quelle chance ! Il se retourna une nouvelle fois, d'abord honteux, puis avec quand même un peu de résolution au fond des yeux. Quitte à ne plus jamais se revoir, autant en profiter au maximum ! Timidement, il lui demanda.
" Accepterais-tu de manger avec moi ce soir? Ne te sens pas obligé, réponds moi honnêtement "
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Elle allait repartir pour son hôtel quand Kei revint vers elle.
« Accepterais-tu de manger avec moi ce soir ? Ne te sens pas obligé, réponds moi honnêtement »
Marine fut surprise par son invitation. Lui semblait un peu gêné. Elle aussi mais elle lui devait bien ça. En plus, vu comment elle était partit, ça risquait d’être encore une nuit blanche. Autant faire quelque chose et puis elle commençait à avoir faim. Pour une fois, elle ne serait pas seule.
« D’accord. Je veux bien. Au fait Kei, ne vous… ne te formalise pas en ce qui concerne le vouvoiement. Je fais ça avec tout le monde. Ce n’est pas spécifique à vous… à toi. Désolé, je risque d’avoir un peu de mal à te tutoyer. N’hésites pas à me reprendre. Tu as une préférence pour le restaurant et c’est moi qui paie. C’est la moindre des choses »
Elle avait toujours le sourire aux lèvres. Etrange ! Cela n’arrivait jamais. C’était bizarre mais la présence de Kei lui faisait du bien. Pourquoi ? Comment ? Elle n’en savait rien. Elle voulait juste en profiter un peu.
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« D’accord. Je veux bien. Au fait Kei, ne vous… ne te formalise pas en ce qui concerne le vouvoiement. Je fais ça avec tout le monde. Ce n’est pas spécifique à vous… à toi. Désolé, je risque d’avoir un peu de mal à te tutoyer. N’hésites pas à me reprendre. »
Kei sentit un poids de moins s'envoler. Elle avait accepté, et il en était content. Au moins ce soir, il mangerait en compagnie d'une personne qu'il apprécierait, et pas tout seul comme à son habitude. Ça allait un peu le changer.
« Tu as une préférence pour le restaurant et c’est moi qui paie. C’est la moindre des choses »
Comment ça c'est elle qui va payer? Dans aucuns des cas il n'avait l'intention de la faire payer. C'est lui qui invitait et ce devrait être à elle de payer? Alors là, pas question. Et puis, un peu de galanterie tout de même. Ce n'était pas un brute épaisse sans cerveau et sans manières ... Mais c'est vrai qu'il n'avait pas de cerveau ...
" Pas moyen ! C'est moi qui paye, et je te laisse choisir le restaurant. Je te dois au moins ça, c'est toi qui va devoir me supporter toute la soirée. "
Il lui avait dit ça en lui faisant un petit clin d'oeil. En fin de compte, la soirée se finirait bien mieux que ce qu'elle avait commencé ...
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Visiblement, Kei voulait se la jouer gentleman. Pourquoi pas ? Décidément, elle se comportait de manière bien étrange. Elle avait perdu son habituelle réserve auprès du jeune homme. Elle sourit à son clin d’œil.
« Très bien. Comme vous voudrez, monsieur »
Elle avait volontairement dit monsieur, juste pour l’embêter. La fatigue avait sur elle de bien étrange effets secondaires.
« Il y a restaurant italien un peu plus bas dans la rue. Ça te convient ? »
Elle était déjà allée là-bas. La nourriture était bonne, l’ambiance agréable et les prix très corrects. Elle commença à descendre la rue. Elle espérait que la soirée se passerait bien. Elle n’avait tellement pas l’habitude de manger avec quelqu’un. Elle croisa les doigts dans sa tête.
C’était curieux, elle avait presque l’impression d’être quelqu’un d’autre. Elle espérait que Kei passerait une bonne soirée avec elle.
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« Très bien. Comme vous voudrez, monsieur »
Kei sursauta en entendant ce mot. Mais il comprit que c'était juste une taquinerie en la voyant sourire. Certes, ce n'était pas un rendez-vous galant, en aurait-il seulement un un jour? Mais au moins, il se considérait chanceux de passer la soirée avec elle. Il ne l'a connaissait pas vraiment, mais le peu qu'il avait pu voir d'elle lui donna l'impression que c'était réellement une personne avec un grand coeur.
« Il y a restaurant italien un peu plus bas dans la rue. Ça te convient ? »
Il hocha la tête en signe d'approbation. En fait, il se fichait bien d'où il pourrait aller manger. Tout ce qu'il voulait c'était passer du temps avec elle, apprendre à la connaitre. Et secrètement, il souhaitait que ce serait réciproque ...
Continuant donc leur chemin, ils finirent enfin par arriver en vue du restaurant. Ils pénétrèrent à l'intérieur et Kei remarqua que la majorité des personnes présentes étaient des adultes, et qui plus est, qui les regardaient. Comme disait sa mère autrefois, la honte ne tue pas. Mais quand même, tant de regards ... Ils s'assirent donc à une table et commandèrent leur repas.
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Ils descendirent la rue silencieusement pour ne pas dire religieusement. Marine ne savait trop quoi dire au jeune homme vu qu’elle n’avait pas l’habitude de parler plus que le strict nécessaire aux gens. Pour les passants qui les croisaient, ils devaient passer pour un jeune couple en balade ou quelque chose comme ça. Par chance, le restaurant ne se trouvait qu’à quelques minutes d’eux.
Marine poussa la porte et une multitude de paire d’yeux se tournèrent vers eux. La jeune femme n’en fit pas cas. Se faire dévisager, elle en avait l’habitude. Sa tenue vestimentaire atypique ou son visage de marbre faisait souvent converger les regards sur elle, mais cette dernière s’en fichait éperdument. Alors que la serveuse les conduisait vers une petite table sur le côté, un coup d’œil à Kei l’informa que lui, en revanche, n’avait guère l’habitude de se faire examiner de la sorte.
Elle s’assit à la table indiquée. Celle-ci de bois, était recouverte d’une nappe à carreaux rouge et blanc dans le plus pur style italien. Une bougie, une bouteille d’huile pimentée et quelques gressins dans un petit pot complétaient le décor de la table. Kei s’assit en face d’elle toujours sans un mot ce qui ne dérangeait pas la jeune femme plus que ça.
Après avoir consulté la carte et passé commande, elle regarda le jeune homme en face d’elle. Une nouvelle fois, le sourire lui vint aux lèvres.
« Alors Kei, de quoi voulez-vous… veux-tu parler ? »
Elle se mordit la lèvre pour son lapsus. Marine secoua légèrement la tête. Vraiment, tutoyer les gens, elle aurait toujours du mal à le faire.
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« Alors Kei, de quoi voulez-vous… veux-tu parler ? »
L’ange fut tiré de sa rêverie, le sourire aux lèvres en l’entendant se reprendre. Certes, elle l’avait prévenu, mais il ne pensait pas que ça arriverait aussi vite. Quoi qu’il en soit, il se moquait bien de la manière dont elle l’appelait, même s’il lui avait dit un peu plus tôt ne pas aimer le vouvoiement …
De quoi allaient-ils parler ? Pour être honnête, il n’en avait pas la moindre idée …
« Hé bien … Très bonne question … »
Il avait répondu du tac au tac en souriant, l’air un peu gêné. Depuis combien de temps ne s’était-il plus retrouvé ainsi, seul à seul, avec une fille ? Dans son cas, il ne comptait plus le temps qui se comptait en années. A ses yeux, il devait passer pour un débile. Donc de quoi pourrait bien parler deux ados de leur âge ? Des cours ? Non, ce serait quelque chose qui risquait de lâcher un froid, vaudrait mieux ne pas tenter.
« Voyons voir … Ça fait longtemps que tu vis ici ? »
Bon d’accord, c’était pas le top du top, mais au moins, c’était un bon début qui pouvait déboucher sur quelque chose de plus … Constructible. En effet, il se voyait pas trop lui dire si elle avait un petit copain ou si elle vivait seule, ce qui devait être surement le cas en repensant à ce qu’elle lui avait dit un peu plus tôt au sujet de sa carte d’hôtel. Il trouvait ce genre de questions un peu déplacées envers une personne qu’on ne « connaissait » que depuis quelques minutes. Et puis, même s’il n’en avait pas l’air, Kei était quelqu’un d’assez timide, même de renfermé. On ne pouvait pas dire qu’il avait beaucoup d’amis non plus. Cette question était donc un des moyens les plus simples afin de faire connaissance avec Marine.
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Kei semblait aussi peu à l’aise qu’elle dans ce rendez-vous. Ça l’étonnait. Il était jeune, visiblement lycéen, et beau garçon, les jeunes filles devaient se précipiter sur lui. Pourtant de se retrouver avec elle pour dîner semblait lui être difficile. Elle se dit que ça devait venir d’elle. C’était elle qui avait du mal avec les rapports humains, certainement pas lui.
Puisqu’il avait amorcé la conversation, à elle de faire un effort pour aller dans son sens.
« Non, cela fait assez peu de temps que je suis arrivée en ville »
Elle hésita à poursuivre. Elle se demandait si c’était bien utile de parler de son arrivé en ville et surtout du pourquoi de sa venue ici. Cela l’obligerait à parler de son passé et elle n’y tenait pas vraiment. Ses yeux se voilèrent un instant comme à chaque qu’elle repensait à son passé. Mais elle chassa bien vite les images qui lui venaient à l’esprit pour éviter de plomber le dîner.
« Mon installation est plus que récente. Tu l’as vu par toi-même, j’habite à l’hôtel pour l’instant – elle sourit de ce fait évident – Et toi ? Tu vis ici depuis longtemps ? Tu vas toujours au lycée ? »
Il s’agissait de questions banales mais elle ne savait pas trop quoi dire d’autres au vu de son inexpérience. Elle choisit de rebondir sur la propre question de Kei.
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« Non, cela fait assez peu de temps que je suis arrivée en ville »
Puis au lieu de continuer sur sa lancée, elle sembla perturbée par quelque chose. Etais ce lui la cause de tout cela ? A cette pensée, le rouge lui monta un peu aux joues. Mais il se rendit très vite compte qu’il y avait peu de chances que ce soit en rapport avec lui. Elle avait les yeux dénués d’expression, un regard sombre posé sur un point dont elle était la seule personne à pouvoir voir. Quelque chose de lourd la tourmentait, c’était évident. Pas besoin d’avoir recours à de la magie pour s’en rendre compte. Il sourit donc tristement, conscient qu’il venait de toucher une corde sensible.
« Mon installation est plus que récente. Tu l’as vu par toi-même, j’habite à l’hôtel pour l’instant. Et toi ? Tu vis ici depuis longtemps ? Tu vas toujours au lycée ? »
Malgré tout, elle arrivait encore à sourire. Cette fille était tout simplement étonnante … Par ailleurs, que pouvait-on dire de lui ? Pas grand-chose, malheureusement. Il vivait juste sa vie en suivant le chemin qu’il se traçait, sans pour autant avoir de certaines attentes. A son grand bonheur, il avait pour lui l’éternité pour réfléchir à tout ça, chose dont les humains étaient dépourvus.
« Ça va bien faire 4 ou 5 ans que je suis là, et que je traine mes fesses au lycée tout les jours … »
Il lui fit un petit sourire afin de la détendre un peu : apparemment, elle semblait aussi nerveuse que lui.
« Et toi ? Tu y vas ? Et excuse moi d’être aussi direct pour une première fois, mais as-tu un petit copain ? »
Au fil du temps qu’il passait avec elle, sa timidité se brisait petit à petit. Et cela se voyait sans grand peine dans ses phrases.
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Elle avait raison, il était toujours bien lycéen. Par contre sa question suivante la déstabilisa complètement.
« Et toi ? Tu y vas ? Et excuse moi d’être aussi direct pour une première fois, mais as-tu un petit copain ? »
La première comme la seconde question était des plus inattendues pour elle et pire, elle ne savait pas quoi répondre ou comment répondre.
« Euh… un petit ami ? – elle faillit lui dire c’est quoi ça ? Mais elle se reprit – non, je… je n’en ai pas »
Elle rougit. Elle ne s’attendait vraiment pas à cette question. Elle n’avait même jamais prononcé ces mots de toute sa vie. Quand au lycée, ça ne l’arrangeait pas non plus comme question. Comment expliquer les choses ?
« Non, je ne vais pas au lycée. Je n’y suis jamais allée – elle se mordit la lèvre, elle n’aurait pas du dire ça – C’est compliqué à expliquer. Mon… passé est compliqué »
Elle tenta, maladroitement certainement, de changer de conversation.
« Et toi ? Tu as quelqu’un ? »
Elle lui retourna simplement sa question. Ce n’était pas vraiment par curiosité, pour savoir s’il avait quelqu’un mais plus pour faire repartir la conversation sur quelqu’un d’autre qu’elle.
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« Euh… un petit ami ? Non, je… je n’en ai pas… Non, je ne vais pas au lycée. Je n’y suis jamais allée »
Numéro un au niveau des gourdes. Voilà comment en deux questions déstabiliser une jeune fille. Au moins, il était premier quelque part, même si c’était dans quelque chose d’aussi nul que ça … Etais-ce vraiment une bonne chose ? Quoi qu’il en soit, elle n’avait pas de petits copains, et cette question lui avait fait venir le rouge aux joues. Au moins il était fixé : les choses trop personnelles étaient proscrites avec Marine. Mais il n’était pas à l’abri d’une nouvelle gaffe, bien au contraire. Son aisance partit comme elle était venue et cela jeta en quelque sorte un genre de froid entre eux …
Puis, autre chose d’étrange, elle n’allait pas au lycée et n’y était jamais allée. Et cela semblait la gêner grandement d’avoir dis une telle chose. Enfin, chacun avait son propre passé, plus ou moins lourd à porter. Qui mieux que lui pouvait le savoir ? 4 ou 5 ans qu’il était ici ? En rajoutant un 0 derrière chaque chiffre, là oui ce serait plausible.
« C’est compliqué à expliquer. Mon… passé est compliqué. Et toi ? Tu as quelqu’un ? »
Et voilà, comme il s’y attendait. Il devrait peut-être se reconvertir dans la divination, là il arriverait à faire quelque chose. Ce fut à son tour de broyer du noir. Son regard se posa sur un des carreaux de la nappe où il y posa un doigt en suivant ses contours. Malgré les années, il pouvait empêcher de ressasser le passé, se disant que s’il avait été un peu plus fort, sa famille n’aurait pas eu à mourir …
« Désolé, je n’aurai pas dû … On a tous quelque chose de gros sur la conscience, je comprends … - il releva le visage vers elle, se cachant derrière un faux sourire – Non, je n’ai personne. Je pense avoir toujours été seul, d’une certaine manière. »
Il ne cherchait pas à ce qu’elle éprouve de la peine pour lui, loin de là. Mais il avait trop de choses sur la conscience, et c’est à cet instant que ça sortit.
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Si la question de Kei lui avait posé quelques soucis, sa question, à elle, semblait lui avoir fait mal ce qui n’avais jamais été dans les intentions de la jeune femme. Il semblait avoir un passé aussi complexe que le sien. En cet instant, toute la tristesse du monde se lisait dans ses yeux. Elle aussi avait toujours été seule.
« Je suis désolé si ma question t’as peiné. Ça n’a jamais été mon intention mais je suis très maladroite en ce qui concerne les relations humaines. En général, moins je parle aux gens, mieux je me porte »
Elle sourit un peu tristement. Néanmoins, elle tendit la main vers celle du jeune homme et la posa la sienne. C’était presque instinctif. Elle sentait que ce jeune homme avait souffert autant qu’elle, peut-être plus ou différemment. Mais dans ses yeux, c’était sa propre douleur qu’elle voyait.
« En vérité, je ne sais pas parler pour ne rien dire comme les gens disent. Je n’en vois pas l’intérêt. Du coup, ça pose problème pour notre dîner. Je vais avoir du mal à trouver un sujet de conversation banal»
Elle lui sourit franchement cette fois-ci, elle s’amusait d’elle-même et de sa difficulté avec les autres.
« Aurais-tu une idée de conversation qui ne pose pas de soucis à l’un comme à l’autre ? »
Son sourire s’était largement élargi. Elle essayait de se rattraper sans savoir si elle allait y arriver ou si le jeune homme allait finir par s’en aller.
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« Je suis désolé si ma question t’as peiné. Ça n’a jamais été mon intention mais je suis très maladroite en ce qui concerne les relations humaines. En général, moins je parle aux gens, mieux je me porte. En vérité, je ne sais pas parler pour ne rien dire comme les gens disent. Je n’en vois pas l’intérêt. Du coup, ça pose problème pour notre dîner. Je vais avoir du mal à trouver un sujet de conversation banal »
Elle était comme lui. Elle avait menée dès son plus jeune âge une vie solitaire. Il pouvait le sentir. Et apparemment, elle pouvait lire à travers lui comme dans un livre rien qu’en voyant l’expression de son visage. Etais ce vraiment si voyant ? La main de la jeune femme se posa sur celle de Kei, qui sursauta légèrement à son contact. Un contact si chaud, si doux. Il ferma doucement les yeux, et lorsqu’il les rouvrit, il put voir un véritable sourire sur le visage de Marine, ce genre de sourire qui se voulait réconfortant. Son regard se posa ensuite sur la main de la jeune fille qui était toujours sur la sienne, et il sourit. C’est alors qu’il comprit : il n’avait jamais été seul. Trop fier et trop obstiné, il ne s’était pas intéressé aux relations qu’il aurait pu construire avec les autres personnes. Pendant toutes ces années, il avait vécu comme un rejeté de la société, essayant de se persuader que ce n’était pas lui le fautif mais les autres. Quelle triste illusion …
« Aurais-tu une idée de conversation qui ne pose pas de soucis à l’un comme à l’autre ? »
Vu comme c’était partit, dans peu de temps il risquait de dire une bêtise et ce serait repartit. Mais l’envie d’en découvrir plus sur cette femme se faisait ressentir au plus profond de lui, et qu’importe si ce n’était pas réciproque : il avait besoin de parler à quelqu’un, et ce quelqu’un en l’occurrence serait Marine ! Lentement, il tourna le poignet de façon à ce que la pomme de sa main soit collée contre celle de son interlocutrice puis lâcha.
« Pourquoi es-tu venu ici et pas ailleurs ? Qu’est ce qui t’attire ? »
Au moins avec ça, le risque de mettre le pied sur quelque chose de douloureux était limité. Si ça ne marchait pas, rien ne marcherai. Du moins, c’est ce qu’il pensait. Le seul réel problème, après coup, c’est que si la question se retournait contre lui, il ne saurait pas quoi répondre. La prochaine fois, il y réfléchira deux fois plutôt qu’une.
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Elle se mit à rire devant la question de Kei. Ce n’était pas un rire méchant ou moqueur, bien au contraire.
« Pourquoi être venue ici ? Eh bien, je ne sais pas. De manière générale parce que le Japon était totalement à l’opposé de l’endroit où je me trouvais avant. Après, j’ai pas mal voyagé de ville en ville. Pour l’instant, je suis ici. Si je m’y sens bien, je resterai sinon j’irais ailleurs. J’ai du mal à me fixer quelque part »
C’était vrai. Elle avait déjà pas mal voyagé. En réfléchissant, c’était la première fois qu’elle restait aussi longtemps dans une ville. Elle regarda le jeune homme.
« Si tous les gens de cette ville sont aussi gentils que toi, je risque de vouloir rester »
Là voilà qui se mettait à faire des compliments ! Elle devait certainement s’être endormie et rêver à ce qu’elle pourrait être ou faire. Ce n’était pas possible autrement. Ça ne lui ressemblait vraiment pas.
Elle n’avait pas encore pris conscience qu’elle n’avait pas lâchée la main de Kei. Lorsqu’elle s’en rendit compte, elle voulut la retirer mais la main du jeune homme était douce et rassurante. Il semblait tout aussi seul qu’elle. Elle n’eut pas envie de la retirer comme si ce contact physique pouvait suffire, à lui seul, à se rapprocher des gens, de Kei.
« Qu’est-ce que tu aimes faire ? Tu as des passions ? Des matières préférées ? »
Une question que la jeune femme espérait sans risques. Elle lui souriait.
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Marine se mit tout à coup à rire. Ce qu’il avait dit était drôle ? Il sourit donc, un peu rassuré que l’atmosphère se soit améliorée autour des deux jeunes gens.
Donc, si comme elle disait le Japon était un endroit totalement de là où il vivait autrefois, il ne devait pas y avoir grand monde. Car ici, c’était vraiment incroyable le nombre de personnes qui déambulaient dans les rues. Toutefois, ne connaissant rien de cet endroit, il ne pouvait donc pas juger, et ne souhaiter pas parler une nouvelle fois de son passé : il ne commettrait pas une nouvelle fois cette erreur. Et il eut même droit à un compliment de la jeune fille, ce qui eut pour effet de le faire se sentir un peu gêné, mais dans le bon sens : hormis ses défunts parents, elle devait être une des seules personnes à avoir agit de la sorte …
« Des matières préférées ? Si la sieste en fait partie, alors oui. »
Il dit ça en faisant une grimace. On lui avait toujours dit d’aller à l’école et de bien y travailler, mais il n’était pas fait pour ça. Si ça ne tenait qu’à lui, il ne serait plus depuis belle lurette. Mais par respect envers ceux qui l’avaient recueillis, il continuait d’y aller, sachant pertinemment que ça ne servait à rien. N’ayant jamais ça, il préféra ne pas se risquer à poser cette même question à la jeune femme.
« De toutes façons, j’arrive à rien … Mais à côté de ça, j’ai beaucoup d’admiration envers les illusionniste et les magiciens. Enfin, plus particulièrement avec les choses paranormales. »
En vérité, ce qui attirait le plus son attention dans ce genre de spectacle était les regards admiratifs des enfants devant toutes ces choses qu’ils ne voyaient pas, qu’ils ne comprenaient pas. Pour lui, tout était si facile : après tout, il pouvait faire bien plus que de simples illusions, il l’avait démontré plus tôt en soignant le poignet de Marine. Peut être se reconvertirait-il un jour la dedans, qui sait. Le futur était si incertains …
« Et toi ? Tu as des hobbys ? »
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Elle sourit quand il lui dit que son occupation favorite était la sieste, elle qui avait du mal à dormir. Elle aurait donnée beaucoup aussi pour se trouver comme lui sur les bancs de l’école. Mais c’était un peu tard.
« Et toi ? Tu as des hobbys ? »
Des hobbys ? Elle ne savait pas trop si on pouvait considérer l’étude comme un hobby mais comme elle n’en avait pas d’autres. Elle trouvait d’ailleurs ça amusant car lui ne semblait guère apprécier les études.
« Je ne sais pas si on peut parler de « hobby » mais je passe tout mon temps à la bibliothèque à étudier : philosophie, histoire, sciences, géographie – elle sourit malicieusement – Je pourrais te donner des cours de rattrapage ! »
Cette pensée la faisait rire en même temps ça lui donnait une idée. Elle n’avait pas de travail. Pourquoi ne pas devenir professeur au lycée ou à l’université ? Il lui suffisait de se présenter en candidat libre aux concours. Mais ce n’était pas le moment de songer à ça.
Elle revint vers le jeune homme.
« C’est dommage de ne pas profiter de ta chance d’aller au lycée. Les études, c’est quelque chose de passionnant. Ça permet d’avoir un esprit critique sur les choses et de se faire sa propre opinion »
Elle s’arrêta. La jeune femme se dit qu’elle s’engageait sur un chemin bien glissant. Ce n’était pas parce qu’elle aimait étudier que ça devait être le cas de tout le monde. Chacun était libre d’aimer ce qu’il souhaitait, y compris ne rien faire.
« Désolé. J’ai tendance à m’emporter un peu quand je parle d’études. Chacun est libre de faire ce qu’il veut. Et à part la sieste, que fais-tu d’autres ? »
Elle avait vraiment de le connaître à présent. Kei lui était de plus en plus sympathique surtout parce qu’il lui ressemblait d’une certaine manière sauf, bien sur, sur le côté études.
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Qui l’eut cru ? Elle qui n’allait pas à l’école passait son temps à la bibliothèque à étudier. Une chose était sure, en y allant, elle ne perdrait surement pas son temps. Et à vrai dire, faire cela ne lui était d’aucune utilité. Il connaissait déjà deux siècles d’histoire pour les avoir vécus, et avait encore l’avenir afin d’apprendre de nouvelles choses. Voilà quel était vraiment le pourquoi de tant de paresse. Mais bon, il fallait avouer que la proposition de Marine fut la bienvenue, et Kei ne se fit pas prier pour hocher la tête et montrer son approbation. Il aurait au moins une chance de la revoir …
« Si étudier te plait tant que ça, pourquoi ne pas venir un jour au lycée avec moi ? Je te présenterai au directeur si tu le souhaite, il a l’habitude de me recevoir dans son bureau … »
Non pas pour un manque de respect ou autre, mais par un manque de travail. Et tout grâce à ses « bonnes » notes. En effet, il ne se passait pas un mois sans qu’il n’ait un rendez vous avec le dirigeant de son établissement afin de parler de son cas, qui était selon lui désespéré. Cela ne poserait surement pas trop problème. Et puis en parlant d’études, elle avait l’air si passionnée … S’il pouvait faire quelque chose, il n’allait pas se gêner. Et puis l’idée d’être dans le même lycée qu’elle était plaisante. Au moins, il connaissait quelqu’un à qui parler, et qui plus est une personne qu’il appréciait …
Sinon, d’autres hobbys ? A vrai dire, il ne sortait plus trop en ce moment, et passait donc ses journées à jongler entre sieste et télévision. Il avait essayé quand même toutes sortes de choses, mais le fait d’être un peu solitaire, voire même asocial, n’avait pas arrangé la situation. Et en ce moment, il était plus préoccupé par ses pouvoirs qui semblaient s’accroitre que par autre chose.
« Hé bien on va dire que j’ai mes périodes. Plus jeune, j’ai fais toutes sortes de sports comme du base-ball, du tennis, du football. J’ai même essayait le judo. Mais on ne peut pas dire que j’ai vraiment accroché à tout ça. D’ailleurs ce n’est pas pour rien que j’ai arrêté. »
Il avait toujours son sourire ancré sur les lèvres en lui parlant.
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Marine ne pensait pas que le jeune homme lui ferait une telle proposition. Rencontrer le directeur du lycée ? C’était presque inespéré. Elle en serait ravie, bien sûr, d’autant plus que son pécule avait tendance à largement diminué. Kei la ramena au présent.
« Hé bien on va dire que j’ai mes périodes. Plus jeune, j’ai fais toutes sortes de sports comme du base-ball, du tennis, du football. J’ai même essayé le judo. Mais on ne peut pas dire que j’ai vraiment accroché à tout ça. D’ailleurs ce n’est pas pour rien que j’ai arrêté »
Elle n’avait jamais pratiqué un sport pour lui-même. Elle l’avait toujours fait dans le but d’aider son « travail ». Aujourd’hui, elle en faisait un peu mais plus pour se maintenir en forme que réellement pour le plaisir.
« Je fais un peu de sport mais juste comme ça »
Leurs plats arrivèrent, coupant court à la conversation. Marine attaqua le sien avec un certain enthousiasme. Elle prenait rarement de vrai repas. C’était le plus souvent des sandwichs mais lorsqu’elle en avait l’occasion, elle se mettait en devoir d’apprécier son dîner. Et pour se faire, elle ne voyait qu’un seul moyen, tout engloutir. Elle avait ce qu’on appelait un bon coup de fourchette. Son corps dépensait beaucoup d’énergie et il avait besoin de compenser ses pertes. Le régime était hors de propos pour elle.
« C’est bon. Tu aimes ? – elle posa sa fourchette et fit une pause – Ta proposition de voir le directeur m’intéresse mais je ne pense pas que se soit le moment d’en parler. Inutile de gâcher notre repas par le travail »
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« Je fais un peu de sport mais juste comme ça »
A cette remarque, Kei la jaugea vite fait d’un bref coup d’œil. Juste comme ça, hein ? Au premier regard, elle paraissait être une jeune femme tout à fait normale. Un beau visage, un corps fin. Mais pour un œil un peu plus « expert », il était vrai qu’elle paraissait … différente ? Il ne l’avait pas vu car il n’y avait pas fait attention, mais elle avait l’air forte. Toutefois, tout cela ne gâchait en rien sa féminité.
Leurs plats finirent par arriver, et se souhaitant un bon appétit, ils commencèrent à manger. Il dut se rendre à l’évidence : il fut agréablement surprit par ce restaurant. Il y régnait une bonne ambiance, et la nourriture était bonne. Au moins, ça le changeait de toutes ces caisses de nourriture réhydraté qu’il s’achetait. Même pour la cuisine il ne faisait pas d’effort … Ils continuèrent donc de manger en silence, jusqu’à ce que Marine brise le silence.
« C’est bon. Tu aimes ? … Ta proposition de voir le directeur m’intéresse mais je ne pense pas que se soit le moment d’en parler. Inutile de gâcher notre repas par le travail »
Il releva la tête, s’essuyant la bouche avec sa serviette. Elle avait donc accepté de rencontrer son directeur, c’était une bonne chose. Si ça lui permettait au moins de moins s’embêter et faire quelque chose qu’elle aimait …
« Oui, c’est très bon. De plus, c’est vraiment un endroit charmant ! Et puis avec la compagnie que j’ai, de quoi j’irai me plaindre ? »
Cette remarque était bien sur destinée à la jeune femme. Il lui fit un clin d’œil complice.
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« Oui, c’est très bon. De plus, c’est vraiment un endroit charmant ! Et puis avec la compagnie que j’ai, de quoi j’irai me plaindre ? »
Marine sourit à son clin d’œil. Elle appréciait le compliment même si elle se demandait si elle était de si bonne compagnie que ça. Elle qui ne savait pas faire la conversation.
« Merci. Mais je ne suis pas certaine d’être la meilleure compagnie qui soit. Je ne sais pas trop de quoi parler. Je dois vous avouer… t’avouer qu’en réalité c’est… la première fois que je me retrouve dans cette situation. Je ne parle pas seulement de l’invitation à dîner mais du tout. C’est la première fois que je me retrouve à discuter de cette manière là avec quelqu’un »
La jeune femme rougit et se concentra à nouveau sur son assiette, évitant ainsi le regard de Kei. Elle ne savait pas trop si elle avait bien fait de le lui dire. Maintenant, elle considérait la franchise comme une vertu et le jeune homme lui était sympathique. De plus, Kei semblait plutôt ouvert et large d’esprit. Elle espérait qu’il ne se moquerait pas d’elle. A mots couverts, elle lui avait fait comprendre que c’était la première fois qu’elle sortait avec un garçon. Dans la mesure où le mot « sortir » était approprié.
« Je me sens un peu bête pour le coup ! »
Elle n’osait toujours pas le regarder et sentait bien que ses joues étaient toujours aussi rouges.
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Bien que la voir sourire lui faisait plaisir, il n’en était pas de même pour la confiance qu’elle avait en elle. En effet, on aurait dit qu’elle ne se sentait pas à la hauteur dans ce petit rendez-vous car elle ne parlait pas beaucoup. C’était pas très grave, lui-même n’était pas du genre bavard. Mais ce qui était plus surprenant, c’était que pour elle, ce rendez-vous était une première fois. Kei se demandait d’ailleurs comment cela aurait pu être le cas : elle était vraiment belle, et n’importe qui de normalement constitué s’en serait rendu compte. Quoi qu’il en soit, la jeune fille rougit après ces paroles. Peut être était-elle timide. Cela expliquerait un certains nombre de choses. Ses yeux se reposèrent sur son assiette, comme s’ils fuyaient ceux du jeune homme …
« Je me sens un peu bête pour le coup ! »
Son regard était toujours rivé au creux de son assiette, et ses joues avaient toujours cette petite couleur rouge. Il souriait, cherchant quelque chose à lui dire. Mais il eut beau chercher, rien ne traverser son esprit : et dire qu’elle se trouvait bête. Que pouvait-on dire de lui ? Bien plus il fallait croire.
« Ah ? Y’a pas de raisons pourtant. Surtout que je ne me considère pas comme quelqu’un d’intéressant. »
Il passa une de ses mains dans ses cheveux en rigolant, allant même jusqu’à oublier qu’ils n’étaient pas tout seuls dans le restaurant. Plusieurs yeux convergèrent vers leur table, et à cet instant précis il voulut. Il leva une main en signe d’excuse.
« Désolé … »
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La gêne du jeune homme était amusante à voir. Non, vraiment il n’avait pas l’habitude de déranger les gens. Tout son contraire. Elle avait plutôt tendance à choquer.
« Moi, je suis loin de vous… Oh mais c’est pas vrai ça ! »
Elle s’était exclamée d’une voix forte. Elle avait vraiment du mal à vouvoyer, rien à faire. C’était vraiment une plaie. Là, pour le coup, de nouveau tout le monde les regardait. S’il n’y avait eu qu’elle, elle n’aurait rien dit mais vu que cela semblait embêter son compagnon, elle fit un effort.
« Veuillez m’excuser »
Son ton était des plus calme et froid envers les autres personnes du restaurant. Un contraste étonnant avec le comportement qu’elle avait avec Kei. Son visage s’était fermé d’un coup durant ses excuses.
Elle reporta son regard vers le jeune homme. Le sourire avait du mal à regagner son visage.
« Je suis désolé. Je … je te l’avais dit c’est compliqué pour moi de tutoyer. On m’a… bien fait comprendre que je ne devais jamais tutoyer qui que se soit – elle sourit tristement – Mon dos s’en souvient très bien »
Combien de coup de fouet avait-elle ramassé à chaque fois qu’elle s’était trompée ? Elle ne s’en rappelait plus vraiment. Mais la leçon avait été particulièrement bien apprise. Même maintenant, elle ne l’oubliait pas.
« Donc, je disais que j’étais bien loin de te trouver inintéressant. Ce n’est pas parce que tu es réservé que tu es insignifiant. C’est plutôt moi qui dois l’être. Je n’ai jamais vraiment eu d’existence, alors je n’ai pas grand-chose à raconter – là, elle le regarda droit dans les yeux et son visage s’illumina d’un sourire – En tout cas, moi, j’apprécie ta compagnie, Kei »
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« Moi, je suis loin de vous… Oh mais c’est pas vrai ça ! »
Il leva de grands yeux vers elle, la regardant entre l’envie de rire et l’envie de se cacher. Apparemment pour elle, ça n’avait pas trop l’air de la gêner. Il essaya de se faire tout petit alors que tout les regards se reportèrent sur eux. Puis, d’un ton presque glacial, Marine s’excusa. Le ton de sa voix était si froid que l’effet fut immédiat. Elle avait prononcé des mots d’excuse qui avait sonnés comme un ordre …
Elle reporta son attention sur Kei, mais son visage était impassible : pas un sourire, plus de traces de colère. Une seule lueur de tristesse se lisait au fond de ses yeux. Elle s’excusa une fois de plus. C’est vrai, elle l’avait prévenu : tutoyer était assez dur pour elle. Mais il n’avait jamais été aussi loin de la vérité. Pas une seconde il se serait douté que la jeune femme s’était fait battre dans sa vie. A tel point que d’après ce qu’il comprenait, elle était « marquée » par ses bourreaux. En effet, ce n’était pas quelque chose qui pouvait s’oublier avec un seul sourire. Elle avait surement une très forte volonté.
« Donc, je disais que j’étais bien loin de te trouver inintéressant. Ce n’est pas parce que tu es réservé que tu es insignifiant. C’est plutôt moi qui dois l’être. Je n’ai jamais vraiment eu d’existence, alors je n’ai pas grand-chose à raconter. En tout cas, moi, j’apprécie ta compagnie, Kei »
Un nouveau sourire vint illuminer son visage. A première vue, il ne s’agissait pas d’un sourire de façade, mais un réel sourire. Ses mots touchèrent l’ange au plus profond de lui. Ce fut cette fois à lui de faire le premier pas. Il tendit ses bras et prit l’une des mains de Marine dans les siennes, puis lui dit d’un air sérieux.
« Si c’est vraiment ce que tu penses, profite de cette nouvelle vie que tu es venue chercher ici … Et sache que si tu as un problème, tu pourras compter sur moi – il se mit à alors à sourire – Du moment que ça ne concerne pas les études, je pense que ce devrait être bon. En tout cas, je te remercie. »
Les choses seraient toujours plus faciles lorsque leur poids ne reposait pas sur une seule personne. Certes, c’était un peu présomptueux de lui dire cela, mais au moins elle savait que s’il se passait n’importe quoi, elle pouvait compter sur lui. Puis il repensa à ce qu’elle lui avait dit.
« Sans dire que je connais un très bon docteur … »
Bien entendu, ça sous-entendait lui-même. Comme il lui avait soigné son poignet plus tôt dans la soirée, il pouvait réitérer l’opération sur ses cicatrices. C’était réalisable pour lui. Le problème résidait dans le fait qu’il devrait se justifier après l’avoir « guérie ». Les marques disparaitraient sans nul doute, mais ce passage de sa vie restera ancré au plus profond de sa mémoire.
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Marine se demanda ce qu’il entendait par le fait qu’il connaissait un bon docteur. Elle savait qu’il parlait des traces qu’elle portait. Il avait compris qu’elle devait avoir des cicatrices sur le corps. Elle n’aurait pas du autant parlé. Elle ne se livrait jamais autant d’habitude surtout pas en ce qui concernait les marques qu’elle portait.
« Les cicatrices peuvent s’effacer au niveau physique mais pas dans l’esprit. Ces dernières sont indélébiles »
Elle serra la main du jeune comme pour se raccrocher à quelque chose, à quelqu’un. Comme toujours à chaque fois qu’elle y pensait, elle se sentait mal. Ce soir-là, ça ne faisait pas exception. Son visage devint plus blanc que d’habitude. Mais la main de Kei lui faisait du bien, elle ne savait pas pourquoi. Son malaise finit par passer.
Si elle n’avait plus envie de vomir, elle se sentait toujours aussi triste et seule. La fatigue la faisait craquer. Les larmes lui montèrent aux yeux et finirent par couler sur ses joues. Elle mit quelques minutes à s’en apercevoir. Elle lâcha alors la main du jeune homme et s’essuya les yeux du revers de sa main.
« Je suis désolé. Je suis très fatiguée ça va faire une semaine que je n’ai pas fermé l’œil »
Elle cherchait à sourire mais son sourire sonnait faux, elle le savait. Elle n’arrivait pas à se reprendre même ses larmes n’arrêtaient pas de couler. Cette perte de contrôle était si éloignée d’elle que ça ne faisait qu’accentuée sa détresse physique et morale.
« Je suis désolée »
S’excuser, c’était tout ce qu’elle réussissait à dire ou à faire à présent.
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Ça, pour sur, il le savait très bien. Elle vivrait toujours avec cette hantise. Mais il ne fallait pas que ça la freine dans cette nouvelle vie qui débutait pour elle. Du moins pas tout de suite. Elle était jeune, belle, et avait du temps devant elle. Autant en profiter un maximum avant qu’elle ne le puisse plus. La main de Marine se resserra légèrement autour de celle de Kei. Elle n’avait plus du tout l’air dans son assiette. Et ça le peinait de la voir dans cet état. Pas après tout les sourires qui s’étaient dessinés sur son visage.
Ses yeux se firent de plus en plus vitreux, puis des larmes coulèrent le long de ses joues. Jamais il ne se serait doutait que cela arrive. Pas à elle. Mais ça prouvait bien une chose : derrière ses aspects de femme intouchable, elle n’en restait pas moins humaine. Cela était la vraie Marine. Elle retira sa main pour s’essuyer les yeux, et ce fut au tour de Kei de sentir des larmes couler le long de ses joues. Bien entendu, elle ne voyait rien, trop occuper à sécher ses yeux d’un revers de main.
« Pas la peine de t’excuser, tu n’y es pour rien … »
Il lui avait dit ça avec un sourire, les larmes roulant toujours sur ses paumettes. A présent, le fait d’être entouré d’inconnus ne le dérangeait plus. Il n’évoluait que dans un très petit espace avec Marine en face de lui. Il n’avait plus honte. Il jugea donc que la soirée devait se terminer. Ce ne serait pas un adieu, mais un simple au revoir. Et Marine avait du sommeil à rattraper…
« Je pense qu’il est temps d’y aller… »
Il leva la main, appelant ainsi un serveur, le priant de rapporter l’addition. Il paya en laissant un bon pourboire, puis il se leva de sa chaise et se dirigea vers Marine à qui il tendit la main pour l’aider à se relever.
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« Je pense qu’il est temps d’y aller… »
Marine l’aurait béni quand il prononça ces mots. Elle hocha simplement la tête. Il appela le serveur et régla l’addition. Avec beaucoup de gentillesse, il lui tendit la main pour l’aider à se lever. Aide qu’elle accepta.
Elle se leva et le suivit jusqu’à la sortie du restaurant. Elle se dirigea vers son hôtel et il l’accompagnant. Arrivé devant le vieux bâtiment, Marine ne pleurait plus. Elle avait réussie à se reprendre. Elle esquissa un léger sourire.
« Je suis désolé, une fois de plus. J’ai du te gâcher la soirée et te blesser ce qui n’était pas du tout dans mes intentions »
Elle avait que lui aussi avait pleuré. Elle n’avait pas voulu le peiner, ni qu’il la prenne en pitié. Elle n’attendait pas qu’on la console.
« Je crois que c’est là qu’on se quitte, Kei. En tout cas, merci pour le restaurant et la soirée »
Dans un élan, elle déposa un rapide baisé sur sa joue.
« Merci encore »
Elle lui souriait à présent.
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Elle lui prit la main et se releva, puis ils se dirigèrent tout deux vers la sortie. Elle fut la première dehors, lui embrassant une dernière fois du regard ce petit restaurant : une chose était sûre, il reviendrait manger ici à l’occasion. Dans la rue, il ne faisait pas réellement froid, contrairement à ce qu’il aurait pensé. Ils marchèrent en silence, côte à côte, jusqu’à arriver devant l’immeuble de Marine. Dos à lui, elle s’excusa une énième fois, prétextant qu’elle lui avait gâchée la soirée : elle était bien loin de la vérité. Il fut ravie de l’avoir rencontré.
« Détrompe toi, j’ai passé une très bonne soirée. Tu ne m’as absolument pas blessé, c’est juste que je suis un peu … spécial ? »
Il sourit. Elle était surement incapable de comprendre. Après tout, des personnes avec des ailes dans le dos, elle ne devait pas en avoir croisée souvent. Elle se retourna et le remercia de la soirée passée : dans un certains sens, c’était plutôt à lui de la remercier. Subitement, le visage de Marine se rapprocha, et un doux et chaud contact se posa sur sa joue : ses lèvres. Le rouge lui monta une nouvelle et dernière fois aux joues. Il posa le bout de ses doigts sur l’endroit embrassé.
« Merci encore »
En guise d’au revoir, il eut droit à un magnifique sourire. Il lui fit un signe de tête, et tourna les talons, prêt à repartir. Il fit deux pas mais se stoppa aussitôt. Il fit demi-tour et à son tour, il posa ses lèvres sur la joue de la jeune femme.
« Et voilà, on est quitte à présent – il lui fit un clin d’œil avant de continuer – Et n’oublie pas, ma proposition pour le lycée tient toujours. Et si tu as besoin d’aide, n’hésite pas, je serai ravie de te donner un coup de main. Pense juste à moi, je saurai où te trouver … »
Il la regarda une dernière fois, histoire d’avoir son visage gravé au fond des yeux, et partit vraiment, lui faisant un signe de la main …
Il était heureux : il avait passé une très bonne soirée et en plus de ça, il semblait qu’il avait trouvé une amie. Quoi demandait de plus ? Néanmoins, cet état d’esprit disparut presque aussi vite. Demain, il devrait aller au lycée. Quelle chance !! Il reprit donc sa route en direction de son appartement …
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Alors que Marine allait s’en aller à son tour, Kei revint sur ses pas et déposa un baiser sur sa propre joue. La jeune femme en fut surprise.
« Et voilà, on est quitte à présent. Et n’oublie pas, ma proposition pour le lycée tient toujours. Et si tu as besoin d’aide, n’hésite pas, je serai ravie de te donner un coup de main. Pense juste à moi, je saurai où te trouver … »
Elle n’eut même pas la présence d’esprit de lui dire au revoir ou d’agiter la main à son tour. Elle le regarda disparaître au bout de la rue. Elle se sentit seule tout d’un coup. Elle se dirigea alors vers son hôtel et vers sa chambre. Elle monta les deux étages et ouvrit sa porte. Grâce au ciel, Kei lui avait ramené son portefeuille sinon elle ne saurait pas où elle aurait dormi cette nuit.
Elle se déshabilla et alla se doucher. Elle espérait que l’eau tiède la détendrait et l’aiderait à dormir. Elle repensa alors à sa soirée avec le jeune homme. Il lui avait dit qu’il la retrouverait juste si elle pensait à lui. Cela la fit sourire. Comment pourrait-il faire ça ? Elle supposait qu’elle avait peu de chance de le revoir. Ils ne fréquentaient pas les mêmes lieux. Même si il lui avait dit qu’il l’aiderait à trouver du travail pour le lycée, elle n’y croyait pas trop. Mais elle avait trouvé sa proposition des plus gentilles. Elle finit par couper l’eau et s’essuya rapidement avant d’aller se mettre au lit.
A sa grande surprise, elle mit peu de temps à s’endormir. Elle qui croyait faire une nuit blanche de plus. Mais le sommeil la prit en quelques minutes. La soirée agréable qu’elle venait de passer n’y était peut-être pas pour rien.
La première partie de sa nuit fut sans rêves mais, comme chaque nuit, des images d’horreur vinrent la hanter. Elle finit par se réveiller en criant, la sueur perlait à son front et elle l’estomac au bord des lèvres. Les larmes se mirent à nouveau à couler comme souvent à ce moment là. Elle se recoucha en chien de fusil et enfouie sa tête dans l’oreiller pour étouffer ses sanglots. Elle aurait bien aimé ne pas être seule. Elle revit le visage du jeune homme et se dit qu’elle aurait bien aimé qu’il soit là.
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Il fut enfin devant chez lui. Il introduisit sa clef dans la serrure de la porte et rentra. Lui qui pensait qu’il se coucherait tôt venait de voir ses espoirs réduits à néant. En effet, avant de sortir, il n’avait pas vu le petit post-it posé sur la table lui rappelant de faire ses devoirs. Il s’y attela donc. Son livre de math, il lut l’énoncé sans rien comprendre, pour changer … Après avoir griffoné des réponses au hasard, il s’affala sur la table. Que pouvait-elle bien en ce moment ? Bah, peu importe. A l’heure qu’il était, elle devait surement faire un bon gros somme. Pas étonnant si ça faisait une semaine qu’elle n’avait pas fermée l’œil de la nuit.
Quoi qu’il en soit, il finit par sortir de sa rêverie et partit prendre une bonne douche. Une fois fini, il partit en direction de sa chambre et ouvrit la fenêtre, regardant les étoiles un moment. Il tira sur la couette et se glissa dans son lit. D’un large geste de main, il éteignit la lumière et se tourna pour se laisser lentement glisser dans les bras de Morphée. Mais qui aurait crut que la nuit serait si courte ?
Autant dire qu’il ne passa pas une très bonne nuit. Il entendait une personne l’appelait à l’aide, mais il en la voyait pas. Plusieurs il poussa un grognement, se demandant quand est ce qu’elle arrêterait. La voix se faisait de plus en plus suppliante, mais sa source était toujours introuvable. Il se réveilla en sursaut, assit sur son lit. Il la sentait. Elle était là, sa voix. Elle résonnait dans sa tête. Avoir passé une soirée avec elle avait accrut sa perception. Il s’étira un instant puis alla s’habiller : une promesse était une promesse. Direction l’hôtel de Marine.
L’air s’était rafraîchit de manière surprenante. Il avançait donc, reprenant ce même chemin qu’il avait emprunté un peu plus tôt dans la soirée. Au fur et à mesure qu’il avançait, il sentait le « lien » devenir de plus en plus fort. Ainsi, il se retrouva au pied de l’hôtel. Cela venait du deuxième étage. Il ramassa un petit caillou qu’il lança sur la vitre de la fenêtre à Marine. Pas de réponses. C’était-il trompé ? Il y avait peu de chance que ce soit le cas. Il réitéra l’opération une seconde fois, mais il n’eut toujours pas de réponse. Il était donc obligé de le faire. S’assurant qu’il était seul dans la rue, il enleva son gilet puis son T-Shirt. Combien de temps ne s’en était-il pas servit ? Son dos commença à remuer légèrement et quelque chose en déchira sa peau : deux ailes d’une blancheur éclatante venaient d’apparaitre. Il commença à s’élever lentement dans les airs et se posa sur le balcon de la dite chambre. Ses ailes disparurent, laissant derrière lui une multitude de plumes tomber dans la ruelle. Les plaies se refermèrent d’elle-même et il se rhabilla. Lorsqu’il releva la tête, Marine était en face de lui. La peur prit possession de lui. Avait-elle vu ce qui venait de se passer ? Si oui, comment régirait-elle ? Il se prépara néanmoins au pire, mais dit d’un air sérieux.
« Tu m’as appelé … n’est-ce pas ? »
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Elle restait à pleurer, incapable de se reprendre. Elle n’en avait pas envie d’ailleurs. Pleurer lui faisait du bien. Elle se sentait si seule mais c’était volontaire. Elle ne savait pas se comporter avec les gens. Les relations humaines lui faisaient peur. Alors elle préférait s’isoler et les éviter.
Elle se recroquevilla davantage encore sur elle. Entre ses sanglots, elle perçut un léger bruit contre sa fenêtre. Elle releva la tête et attendit un instant. Alors qu’elle allait se rallonger, un deuxième bruit, identique au premier, retentit. Marine repoussa drap et couverture et se leva.
La jeune femme avança en direction de la porte fenêtre donnant sur le balcon. Elle vit une ombre se dessiner sur le sol. Une ombre humaine avec… des ailes ? Elle resta un instant à contempler l’ombre. La projection des ailes disparue pour ne laisser la place qu’à une forme humaine. Elle reporta son regard sur le balcon. Un homme se tenait dessus. Elle alla ouvrir la porte. Kei !
Comment était-il arrivé là ? Comment avait-il su qu’elle avait eu envie de le voir ? Son visage, encore noyé de larmes, reflétait la surprise et le désarroi de la jeune femme.
« Tu m’as appelé … n’est-ce pas ? »
Appelé ? Que voulait-il dire par là ? Une bourrasque de vent froid vint la frapper. Le coup de vent ramena des plumes avec elle. Marine en attrapa une. Une belle plume blanche. Elle n’avait jamais vu une telle plume. Elle regarda alors le jeune homme devant elle. Il était apparu de nulle part, il avait soigné son poignet en quelques secondes, là il était venu juste parce qu’elle avait pensé à lui.
« Qui… qui est-tu ? »
Elle n’avait pas peur. Elle se posait juste la question de savoir qui il était ou plutôt ce qu’il était. Visiblement, il ne lui voulait pas de mal. Au contraire d’ailleurs. Elle s’était sentie si bien avec lui. Ça aurait du lui mettre la puce à l’oreille. Elle ne parlait jamais autant. Elle ne se laissait jamais autant aller.
Elle frissonna sous les nouveaux assauts du vent. Elle était pieds nus et ne portait qu’une simple nuisette de coton blanc qui n’était pas vraiment ce qu’il y avait de plus chaud. Ses bras étaient nus et la nuisette s’arrêtait à mi-cuisses laissant apparaître une grande partie des cicatrices situées sur sa cuisse gauche.
Marine regarda à nouveau le visage du jeune homme. Elle se rendit compte qu’elle s’en fichait au fond de savoir qui il était. Elle était bien avec lui. Là elle avait juste besoin d’une présence, de la sienne en faites. Toujours la plume à la main, elle marcha vers lui et se serra tout contre lui.
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Un rayon lunaire éclaira le visage de la jeune femme. Cet à cet instant qu’il vit les traces de larmes sur ses joues. Elle avait donc encore pleuré … Et les traits de son visage lui montrait qu’elle avait vu sa « métamorphose ». Le vent se leva et emporta une plume prêt d’elle, qu’elle attrapa au vol, par réflexes. Elle l’examina un petit moment, puis son attention se reporta sur lui. Il put lire le doute qui s’était installé au fond d’elle. Elle devait à cet instant se demandait si lui faire confiance était une bonne chose. Lentement, ses lèvres s’entrouvrirent, laissant échapper de simples mots.
« Qui… qui est-tu ? »
Il la regarda d’un air mi-triste. Il avait passé une bonne soirée en sa compagnie, et il lui semblait qu’il en était de même pour elle, et la voilà qu’à présent il lui demandait qui il était, comme s’il ne s’agissait là que d’un simple étranger. Il voulut que c’était lui, que c’était le Kei de cette soirée, mais elle n’était pas débile. Elle avait les yeux grands ouverts et le voyait parfaitement. Mais répondre à cette question lui était horrible. Le vent se leva une nouvelle fois, faisant frissonner Marine très faiblement vêtue. D’un coup d’œil, il remarqua les cicatrices de sa jambe, ce qui confirma ce qu’il avait pensé en l’entendant dire que son dos se souvenait très bien …
Il n’avait toujours pas répondu lorsqu’elle reporta son attention sur lui. La plume était toujours dans sa main d’ailleurs. Puis lentement, son attitude et son regard semblèrent changer. Doucement, elle se mit à marcher vers lui. Il s’attendait à recevoir une gifle. Il ferma donc les yeux, prêt à se laisser faire pour lui avoir caché la vérité : de toutes façons, même si il lui avait dit, elle ne l’aurait surement pas crut à moins de le voir sous sa véritable forme. Mais le coup qu’il attendait ne vint pas. A la place, une douce chaleur apparut au niveau de son torse. Lorsqu’il rouvrit les yeux, elle était là, contre lui. Dans un élan, il l’entoura de ses bras. Puis ses mêmes ailes qui l’avaient apporté ici réapparurent et se refermèrent aussi sur elle afin de la protéger du vent. Il posa ses lèvres sur le front de la jeune fille, puis lui murmura en un faible sourire.
« On peut dire que je suis ce que vous appelez … un ange. Désolé de t’avoir menti, mais sache que tout dans ce que je t’ai dit était vrai… »
Il ne s’attendait pas à se faire pardonner. Il voulait juste lui faire perdre se regard triste et la revoir sourire, au moins une dernière fois. Et surtout ne plus jamais la voir pleurer. Sa punition attendrait. Il descendit lentement une de ses mains le long du corps de la jeune femme, sans arrières pensées, et s’arrêta à l’endroit des cicatrices. Il les effleura du bout des doigts, essayant d’imager le mal qu’elle avait ressentit. Les larmes vinrent prendre leur place au fond de ses yeux. En un instant, sa main s’illumina faiblement et il recouvrit de cette même lumière les blessures de Marine. Ce contact devint de plus en plus chaud, et lorsque sa main quitta sa jambe, il n’y avait plus de traces de ces marques de malheur …
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Le torse de Kei était chaud contre elle. Elle sentit ses bras se refermer sur elle et quelque chose d’autre l’entourer. Elle ouvrit les yeux et vit des plumes, les mêmes que celle qu’elle avait attrapé. Des ailes, c’était des ailes. Elle referma les yeux se sentant alors si bien dans ses bras, à l’abri de tout. Elle sentit les lèvres de Kei se poser sur son front. Elles étaient si douces, si tendres, sans agressivité.
« On peut dire que je suis ce que vous appelez … un ange. Désolé de t’avoir menti, mais sache que tout dans ce que je t’ai dit était vrai… »
Sa voix était douce et chaude. Un ange ! Marine n’avait jamais cru aux êtres fabuleux et pourtant elle en avait un devant elle, contre elle. Elle devait rêver.
Elle sentit la main de Kei descendre jusqu’à sa cuisse. Il avait du voir les cicatrices. Elle sentit alors la chaleur de sa main sur sa cuisse. Elle ne savait pas ce qu’il faisait mais elle était sûre, de manière instinctive, qu’il ne lui voulait pas de mal. Elle ne savait pas comment elle le savait, mais elle le savait.
Elle se serra encore plus contre lui comme se persuader qu’il était bien réel. Les larmes se mirent à nouveau à couler sur ses joues.
« Si tu es vraiment un ange, alors emmène-moi loin d’ici – elle releva son visage à nouveau couvert de larmes vers lui – emmène moi au Paradis. Là où je n’aurai plus jamais mal et où les souvenirs ne viendront plus me hantés »
Elle était désespérée. Elle lui aurait donné tout ce qu’elle avait, c'est-à-dire pas grand-chose, pour qu’il l’emmène mais elle savait cela impossible. Elle baissa à nouveau la tête contre son torse.
« Tu ne peux pas, n’est-ce pas ? – c’était une question qui raisonnait comme une affirmation – Je sais bien que c’est l’enfer qui m’attend pour le mal que j’ai fait »
Elle éclata en sanglot. Elle se raccrochait à lui comme une noyée à une bouée dans la tempête. Elle fit alors un pas en arrière. Malgré ses pleurs, elle lui sourit.
« Tu devrais t’en aller, bel ange. En restant avec moi, tu risques de perdre tes ailes. Je ne suis pas quelqu’un de bien et je ne veux pas te faire du mal ou que tu en subisses à cause de moi. Mais se fut un grand honneur de te rencontrer »
Elle garderait la plume en souvenir mais il ne devait pas rester avec elle. Elle ne le méritait pas.
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Sa présence se fit plus proche lorsqu’elle se rapprocha de lui. A travers le fin tissu de sa nuisette, il sentait son cœur battre. Un rythme rapide, mais régulier. Elle trembla dans ses bras, et il comprit qu’elle pleurait de nouveau lorsque son T-shirt fut mouillé par ses larmes. Sa prise sur elle se fit plus forte, comme s’il cherchait de la protéger de quelqu’un. Mais il ne la protégeait de personne, si ce n’est de l’injustice dont elle avait été la proie. Elle avait surement du se demander pourquoi elle. Pourquoi pas une autre personne ? Ce n’était pas ce qu’il manquait, le choix. Mais le destin en avait voulut autrement …
Elle le pria de la mener au Paradis. Comme le racontait certains livres, les anges descendaient du Paradis. Mais malheureusement, Kei doutait de la réalité de cet endroit. En revanche, l’enfer était bel et bien réel, et il s’appelait Terra. Cette planète à l’image de la Terre était peuplée de créatures plus ou moins féroces. S’y aventurer seul était signe de grand danger. En pensant ça, il sentit son estomac se nouer, se sentant coupable de ne pas pouvoir répondre à ses attentes. Il préféra donc rester silencieux. Elle dut le sentir et lui avoua ce qu’elle pensait aussi, c'est-à-dire que ce même Paradis n’existait pas. Elle rajouta toutefois que ce qui l’attendait, c’était l’enfer, en raison de tout le mal qu’elle avait provoqué. Il ne connaissait rien de son passé, et cela aurait été mal vu de vouloir en savoir plus, mais il ne voyait pas Marine comme ça. De nouvelles larmes vinrent rouler sur ses joues, et s’accrocha davantage à ses vêtements tandis que lui glissait sa main dans ses cheveux, tentant de la rassurer de par sa présence. Un instant plus tard, elle s’éloigna doucement de lui, essayant de cacher son désarroi derrière un sourire.
« Tu devrais t’en aller, bel ange. En restant avec moi, tu risques de perdre tes ailes. Je ne suis pas quelqu’un de bien et je ne veux pas te faire du mal ou que tu en subisses à cause de moi. Mais se fut un grand honneur de te rencontrer »
Il fut soudain prit d’une grosse envie de vomir. Elle lui demandait de la laisser seule face à son sort. Pourtant, son attitude démontrait le contraire en serrant de ses deux mains l’une de ses plumes. Le visage de Kei tomba, ses yeux regardant le sol. Il se sentit se remplir d’une haine envers ce monde pourri. Pourtant considérés et représentés comme des êtres purs, les anges étaient aussi capable d’une grande colère. Et ce qu’il se passait en ce moment même. Il entendait des voix murmurer dans sa tête, des voix suppliant Dieu de leur venir en aide. Des pleurs, des cris. Il sentait que sa tête allait exploser. Tout ça pour quoi ? Elle avait vécue ça pour quel but ? Des milliers de questions apparaissaient les unes après les autres dans sa tête, et pourtant elles restaient sans réponses. Dans quel but avait-il été envoyé sur Terre dans ce cas ? S’il ne pouvait pas soulager la conscience d’une personne et lui faire regagner confiance en elle, à quoi servait ses pouvoirs. Il tomba à genoux au sol, approchant la crise de nerfs. Le lampadaire éclairant la rue derrière lui commença à briller de plus en plus fort jusqu’à exploser. De fins bouts de verres furent projetés sur lui, lui entaillant la peau à quelques endroits, mais ces coupures s’évanouirent l’instant d’après. Il se força à respirer calmement pour retrouver son calme, et ainsi éviter de blesser la demoiselle …
Après de grands efforts, il réussit tout de même à se calmer. Il avait certes un peu mal à tête du fait de l’explosion de ses pouvoirs mais au moins, Marine semblait aller bien, du moins elle n’avait rien subit de physique. Il se releva et s’approcha d’elle, levant la main et effleurant du bout des doigts son fin visage.
« Je ne pense pas que le fait d’être avec toi puisse m’apporter le malheur – il rajouta en détournant quelque peu le regard – Tout ce que je souhaite, c’est être avec toi … »
Ces faibles mots résonnèrent dans la nuit …
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Marine aurait du avoir peur quand l’ange tomba à genoux devant elle et que le lampadaire explosa projetant des éclats de verre dont certains blessèrent Kei. Elle aurait du avoir peur mais elle avait mal pour lui. Elle comprit soudain la solitude de cet être. Beaucoup de gens devaient lui demander la même chose qu’elle et lui ne pouvait accéder à leurs requêtes. Il devait tant en souffrir. Il s’en voulut de son égoïsme. Elle n’avait pas pensé qu’un ange pouvait souffrir. Ce n’était pas l’image que les livres en donnaient.
Il finit par se relever. Il vint vers elle et tendit sa main pour toucher sa joue. Une main toujours aussi douce et chaude.
« Je ne pense pas que le fait d’être avec toi puisse m’apporter le malheur. Tout ce que je souhaite, c’est être avec toi … »
Il avait prononcé ses mots à voix basse et sans la regarder. Il voulait rester avec elle ? Pourquoi ? Il pouvait aller où il voulait. Pourquoi rester avec quelqu’un comme elle ? C’était incompréhensible pour elle. Mais elle se rendit compte qu’il semblait avoir autant besoin d’elle, qu’elle de lui. Il semblait aussi seul qu’elle, aussi blessé qu’elle. Non, il était bien plus blessé qu’elle.
Elle posa sa main sur celle qui était posée sur sa joue. Elle ferma les yeux et profita de la chaleur de sa main. Lorsqu’elle ouvrit à nouveaux les yeux, elle lui souriait. Elle se rapprocha de lui et l’enlaça. Elle voulait le réconforter, qu’il se sente mieux, moins seul.
« Je n’ai rien à t’offrir mais… si tu veux rester, alors reste »
Elle essaya de mettre toute la douceur et la tendresse qu’elle avait en elle dans ces quelques mots et dans ce simple geste. Elle qui avait tant souffert. Pour la première fois de sa vie, elle avait envie d’aimer, de prendre soin de quelqu’un, de le rendre heureux. Elle ne pensait pas forcément y arriver mais elle voulait au moins essayer.
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La main qu’elle posa sur la sienne était chaude, bien plus chaude que la sienne. Un sourire illumina son visage, et elle se rapprocha de lui, l’enlaçant. Il fit de même, déposant sa tête sur la sienne. Il passa doucement ses doigts le long des joues de la jeune fille, chassant les larmes qui essayait de rester à leur place.
« Je n’ai rien à t’offrir mais… si tu veux rester, alors reste »
Si, bien sûr qu’elle pouvait lui offrir quelque chose. Pas quelque chose de matériel, pas ça. Quelque chose de bien plus significatif qu’un simple cadeau : un sourire. Et inconsciemment, elle lui avait offert. Pour lui, c’était le plus beau des cadeaux … Le vent recommença à se lever et à souffler bien plus fort qu’auparavant. Les ailes de l’ange seraient assez fortes pour les en protéger, mais le froid resterait toujours présent. Si lui ne pouvait pas tomber malade, il n’en allait pas de même pour elle.
« Il commence à faire froid, tu devrais rentrer te mettre au chaud avant de tomber malade, jeune fille … »
Il resta encore un moment collé à elle, profitant une dernière fois de cet instant. Il ne voulait pas la quitter, pas la laisser seule dans cet état. Sans compter qu’elle devait aussi se reposer : sa nuit avait été bien plus courte et bien plus mouvementé que la sienne. Il s’éloigna doucement d’elle, mais en resta tout de même très proche. Il lui prit les mains et lui rendit un des plus beaux sourire dont il était capable …
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La jeune femme se sentait bien au chaud dans ses bras. Le vent avait redoublé d’efforts mais elle n’y faisait pas attention.
« Il commence à faire froid, tu devrais rentrer te mettre au chaud avant de tomber malade, jeune fille … »
Il finit par se détacher d’elle, au grand regret de Marine. Kei lui tenait les mains et lui souriait. Elle fit de même en lui rendant son sourire. Elle ne voulait pas le voir s’en aller. Elle avait besoin de lui. Elle recula pour rentrer dans sa chambre sans pour autant lâcher les mains de l’ange. Elle l’entrainait avec elle.
« Reste avec moi »
Marine voulait encore rester près de lui ou plutôt que Kei reste près d’elle.
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Elle lui rendit son sourire, et il crut alors qu’elle rentrerait. Ce qu’elle fit d’ailleurs, mais pas toute seule. Ses mains toujours accrochées aux siennes, il voyait de plus en plus la chambre de Marine approcher de lui.
« Reste avec moi »
Cela le surprit, il ne s’y attendait pas. Penser la revoir était une chose, rentrer chez elle en était une autre. Mais si elle le voulait tellement, il n’allait pas refuser. Après tout, lui aussi voulait rester avec elle. Il fit donc quelques pas et lorsqu’il se trouva à la limite de la porte, ses ailes s’évanouirent. Il rentra donc, se retrouvant à ses côtés, à l’intérieur de la pièce. Il referma ainsi la porte-fenêtre afin de ne pas y faire rentrer du froid. D’un rapide coup d’œil, il examina la chambre de la jeune femme, et il put aisément dire qu’elle était beaucoup plus ordonnée que lui. D’un côté, c’était difficile de ne pas l’être. Il serra légèrement plus les mains de Marine dans les siennes avant d’ajouter.
« J’accepte avec joie »
Puis il l’attira doucement à lui pour de nouveau l’enlacer et ainsi se retrouver très proche d’elle …
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La jeune femme fut déçue lorsqu’il replia ses ailes. Elle les aimait beaucoup ses belles ailes blanches mais elle se dit que ça ne devait pas forcément être des plus pratiques. C’était étrange, cela ne faisait que quelques minutes qu’elle savait que Kei était un ange et pourtant cela ne la dérangeait pas. L’effet de surprise passé, elle le considérait comme lors de la soirée qu’ils avaient passée ensemble.
Il entra avec elle dans la pièce et referma la porte vitrée. Marine devait bien reconnaître qu’il faisait bien meilleur dedans que dehors malgré les bras de Kei. Mais s’il avait voulu, elle aurait passé la nuit près de lui dehors dans le froid. Il serra davantage ses mains.
« J’accepte avec joie »
Elle sentit qu’il l’attirait contre lui. Elle n’opposa aucune résistance et se retrouva, une nouvelle fois, dans la chaleur rassurante de ses bras. Elle souriait toujours. C’était agréable de se laisser aller contre quelqu’un sans avoir à se poser de questions. La jeune femme n’avait jamais connue ça auparavant. Néanmoins, elle ne voulait pas que cela prête à confusion pour lui.
« Je ne veux pas… Enfin… je voudrais juste dormir avec toi »
Elle ne voulait pas aller plus loin. Elle n’était pas prête à ça. Elle espérait juste pouvoir profiter de sa présence, dormir près de lui.
-
Marine toujours dans ses bras, il sentit une sorte d’embarras en elle. La gênait-il tant que ça ? Il eut beau chercher en quoi, il ne trouva pas. Il ignora donc cette impression, croyant s’être trompé. Rester ainsi près d’elle lui faisait un grand bien. Il ne savait pas pourquoi alors qu’il venait tout juste de la rencontrer, mais il le ressentait au plus profond de lui. La jeune femme sembla légèrement bouger et une petite voix s’échappa de sa bouche.
« Je ne veux pas… Enfin… je voudrais juste dormir avec toi »
Voilà d’où lui venait cet embarras. Peut-être avait-elle crut qu’il faisait cela pour coucher avec. C’était bien mal connaitre l’ange. Elle était certes très belle, mais s’il sortait ou se retrouvait seul avec une fille ce n’était pas pour le cul, même si il éprouvait une forte attirance. Et puis il n’était pas le seul à décider de ça. Il n’avait jamais forcé la main à une fille, et il ne le ferait jamais. Le rouge lui monta néanmoins aux joues : en effet, il ne s’attendait pas à une telle demande.
« Euh … B-Bien sur … »
Tout ce qu’il espérait, c’était que Marine ne le prenne pas pour un pervers pour avoir accepté aussi vite. Elle avait peut-être fait ça afin de le tester, et si c’était le cas, il était royalement tombé dans le piège de la belle. Mais le ton de sa voix paraissait si sincère qu’il décida de lui faire confiance.
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« Euh … B-Bien sur … »
En entendant ces mots, Marine espérait ne pas l’avoir froissé. Elle n’avait pas voulu le blesser. Elle s’écarta de lui mais lui prit la main pour l’amener jusqu’au lit où elle s’assit.
C’est lorsqu’elle s’assit qu’elle remarqua la disparition des cicatrices sur sa cuisse. Elle releva le bas de sa nuisette sur ses cuisses pour être sur qu’elles n’étaient plus là. Elle passa sa main sur sa peau. Il n’y avait plus une seule marque. Rien ! Comment ? Elle releva la tête vers Kei.
« C’est… c’est toi qui a fait ça ? »
Les traces visibles de son passé s’étaient envolées comme si rien ne lui était arrivé. Malgré tout, elle se souvenait très bien du jour où ses marques étaient arrivées sur elle : le tigre, la peur, la douleur, le sang. Ces cicatrices faites par les griffes de l’animal n’étaient plus mais il lui en restait d’autres.
Cependant, les traces les plus terribles qu’elle avait ne se trouvaient pas sur sa peau, elles n’étaient pas visibles et elles ne s’effaceraient jamais. Elle avait apprit à vivre avec ses cicatrices comme avec son passé mais le passé était bien plus lourd à porter que de simples marques sur la peau.
Elle releva son visage vers l’ange avec un sourire plein de gratitude.
« Merci – elle eu un léger rire – mais si tu veux m’enlever toutes mes cicatrices, tu vas avoir du pain sur la planche ! »
Elle se releva et marcha jusqu’à lui. Elle déposa alors un léger baiser sur les lèvres de Kei.
« Merci encore… pour tout »
La jeune femme retourna près du lit et se glissa sous les couvertures. Elle se poussa le plus qu’elle pu vers le mur et, d’un geste de la main, invita le jeune homme à la rejoindre
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Marine s’éloigna lentement de lui mais l’attrapa tout de même par la main, l’entrainant à sa suite vers son lit. Une fois assise, elle parut surprise : elle regardait étrangement vers le bas. Ne comprenant pas, Kei suivit son regard jusqu’au sol, et regarda attentivement sans rien trouver. Qu’est ce qui semblait tant intéressant ? Apparemment, il ne regardait pas au bon endroit puisque la jeune femme passa sa main sur la jambe qu’il avait guérie plus tôt : il pria Dieu pour que Marine n’ait rien vu pour pas qu’elle se moque de lui. Mais d’après son étonnement, elle semblait plus surprise qu’autre chose. Elle releva son visage vers lui et lui demanda si il était pour quelque chose, phrase à laquelle il répondit en souriant.
« Je pense que oui »
En doutait-elle ? Après tout, elle avait déjà vu ses ailes, donc il n’y avait pas de quoi. Mais c’était compréhensible. Toujours est-il que ce qu’il n’avait montré n’était qu’une infime partie de ses pouvoirs. Et encore, ils n’étaient pas arrivés à maturité. De quoi serait-il capable ? Il n’en savait trop rien car il n’avait jamais rencontré d’autres représentants de sa race. Cependant, il n’était pas difficile de savoir à quoi penser Marine. Ses cicatrices faisaient parties de sa vie. Elle avait toujours vécue avec, et elle les avait ressentis de son vivant. Pour elle, elles ne disparaitraient pas pour autant. Mais si ce qu’il avait fait pouvait atténuer cette pensée, alors il n’allait pas s’en priver…
Le visage de la belle se releva vers Kei avec un sourire : qu’elle était belle …
« Merci, mais si tu veux m’enlever toutes mes cicatrices, tu vas avoir du pain sur la planche ! »
Puis tout se passa très vite. Elle quitta son lit, s’approcha de lui et déposa un instant ses lèvres sur les siennes. Pas plus d’une seconde. Mais c’était comme si le temps s’était figé. Le contact, bien que bref, lui avait parut si chaud … Ses lèvres en tremblaient encore. Elle le remercia une nouvelle fois avant de retourner dans son lit et de serrer le plus possible au fond de celui-ci. Elle se tourna ensuite vers lui et d’un signe de la main, l’invita à la rejoindre. Il hocha lentement la tête, toujours groggy à cause du baiser, et enleva ses habits, ne gardant que son sous-vêtement. Il se glissa alors à ses côtés et se mit sur le côté, face à elle, passant une main sur sa joue.
« On peut dire que tu m’as bien surpris … »
Il voulut le lui rendre mais il ne se résolut pas à le faire, alors il visa sa joue plutôt que ses lèvres …
-
Alors que Kei se déshabillait, Marine l’observait. Il était bel homme mais rien en lui ne permettait de dire qu’il s’agissait d’un être céleste. Il avait la stature et le physique d’un être humain quelconque. Son dos ne portait aucune marque qui pouvait faire penser à des ailes. Une fois en sous-vêtement, il vint s’allonger près d’elle. Elle rougit de l’avoir ainsi regardé et détaillé sur toutes les coutures.
Ils s’allongèrent sur le côté, l’un en face de l’autre. Le jeune homme passa sa main sur sa joue. Elle appréciait toujours autant son contact.
« On peut dire que tu m’as bien surpris … »
Elle le vit approcher son visage du sien et il déposa un doux baiser sur sa joue. Ses lèvres étaient douces et chaudes. Elle s’en était déjà rendu compte quand elle l’avait embrassé un peu plus tôt. C’était un baisé spontané qu’elle lui avait donné mais elle apprécié de le faire. Tout comme elle appréciait celui qu’il venait de lui donner.
« Surpris ? C’est plutôt moi qui ai été surprise. Je rencontre un jeune homme un soir. Il m’invite à dîner et je le retrouve la nuit sur mon balcon avec une belle paire d’ailes blanches. Et là, il me dit qu’il est un ange. Je crois que côté surprise, on peut difficilement faire plus fort ! »
Elle souriait toujours. Elle se rapprocha de lui et posa sa tête contre lui. Elle ferma les yeux. Elle voulait tenter de dormir et peut-être que grâce à lui, les cauchemars ne viendraient plus la hanter. La chaleur qui émanait de Kei était douce et rassurante. Elle ses sentait si bien. Cette impression de se sentir protégée était toute nouvelle. Marine trouvait cela si agréable et si rassurant.
Ces sensations de béatitude et de sécurité lui permirent de se détendre et elle finit par s’endormir en quelques minutes contre l’ange.
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« Surpris ? C’est plutôt moi qui ai été surprise. Je rencontre un jeune homme un soir. Il m’invite à dîner et je le retrouve la nuit sur mon balcon avec une belle paire d’ailes blanches. Et là, il me dit qu’il est un ange. Je crois que côté surprise, on peut difficilement faire plus fort ! »
Bon, c’était vrai que lui aussi devait bien l’avoir surprise. Mais ce qui était fait était fait, et il n’existait aucuns moyens de revenir en arrière. Et si même un tel moyen existait, il n’était pas en sa possession. Malgré tout, Marine prit la nouvelle assez bien et tout se passa ensuite normalement. A quelque chose près, bien entendu … La jeune femme se rapprocha doucement de lui et posa sa tête contre son torse, toute souriante. Lentement, ses yeux se fermèrent. Paisiblement, elle tomba dans les bras de Morphée …
Il resta là à la regarder, arrangeant doucement ses cheveux pour ne pas la réveiller : à la voir, elle semblait en paix. Après tout, elle l’avait mérité. De sa main libre, il parcourut son dos et en fit disparaitre les cicatrices. Pour elle, c’était une nouvelle vie qui se présentait, et il fallait qu’elle attrape sa chance. Mais il ne se faisait pas de soucis de ce côté-là. D’un geste de main, il tira le rideau devant la fenêtre pour ne pas que le soleil la réveille au petit matin, puis il l’embrassa une dernière fois avant de la rejoindre dans le pays des rêves …
Lorsqu’il se réveilla, ils étaient toujours dans la même position. Il la regarda un instant en souriant, puis sortit du lit sans faire de bruit. Il écarta un peu le rideau et s’aperçut qu’il était encore très tôt. Il se rhabilla et sortit par le balcon. Il s’envola et se dirigea vers un endroit assez calme, proche d’une rivière : un bon bain glacé lui ferait le plus grand bien. Nu comme un ver, il rentra dans l’eau et repensa à la soirée qu’il avait passait avec la belle Marine …
Quelques instants plus tard, il ressortit et attendit un peu qu’il sèche puis il remit ses habits et partit en ville. Il s’arrêta en cours de route à une boulangerie qui faisait l’angle d’une rue et acheta quelques croissants et pains au chocolat. Il retourna en direction de la chambre de Marine et lorsqu’il débarqua, il la vit en train de s’étirer au fond de son lit.
« Coucou … Bien dormis ? »
Il s’approcha d’elle en souriant et l’embrassa sur le front, puis alla poser son sachet sur une table non loin de là.
« Comme j’était réveillé, j’en ai profité pour passer à la boulangerie. Comme je savais pas trop ce que tu préférais, je t’ai pris des croissants et des pains au chocolat »
Puis il alla s’assoir à côté d’elle …
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Pour la première fois depuis très longtemps, Marine dormit sans cauchemarder. Son sommeil fut doux et paisible, peuplé de plumes, d’ailes et d’anges. Un vrai sommeil réparateur. La présence de Kei l’avait rassuré.
Quand la jeune femme ouvrit les yeux, elle fut surprise de ne voir personne. Le lit était vide et froid. Où était-il donc passé ? N’était-ce qu’un rêve qui s’était enfui aux premières lueurs de l’aube ? Non, ça ne se pouvait pas. Elle s’était sentie trop bien. Kei existait bien et était bien un ange.
La jeune femme se rappela qu’il lui avait dit aller au lycée. Bizarre ! Qu’est-ce qu’un ange pouvait bien faire sur les bancs du lycée ? Kei avait dû partir et se rendre au lycée. Elle n’aurait pas dû lui demander de rester. Tout ange qu’il était, il avait besoin de dormir d’autant plus s’il étudiait. Elle s’était différent, elle avait tout le temps qu’elle voulait. Elle s’en voulu de s’être montrer égoïste et de ne pas avoir pensé aux obligations que pouvait avoir le jeune homme. Elle s’étira, tel un chat, sous les couvertures. Mais soudain une ombre se dessina sur le balcon avant que la porte fenêtre ne s’ouvre et se referme.
« Coucou … Bien dormis ? »
Il vint vers elle et déposa un baiser sur son front avant d’aller déposer un petit sachet sur la table de la chambre.
« Comme j’était réveillé, j’en ai profité pour passer à la boulangerie. Comme je savais pas trop ce que tu préférais, je t’ai pris des croissants et des pains au chocolat »
Il revint vers elle et s’assit sur le lit.
« Bonjour. Oui, j’ai merveilleusement bien dormi grâce à toi ! – elle s’assit en ramenant ses genoux sous son menton, les entourant de ses bras – Je veux bien un pain au chocolat. Cela fait peu de temps que je connais ça mais j’avoue que le chocolat c’est vraiment très très bon »
C’était vrai, elle n’avait jamais goûté au chocolat de sa vie. La première fois où elle y avait gouté remontait à ses premiers jours de liberté ou de fuite. Marine avait adoré ça et dès qu’elle pouvait, elle ne ratait pas une occasion de pouvoir en remanger comme ce matin.
« Et toi, as-tu bien dormi ? »
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« Bonjour. Oui, j’ai merveilleusement bien dormi grâce à toi ! Je veux bien un pain au chocolat. Cela fait peu de temps que je connais ça mais j’avoue que le chocolat c’est vraiment très très bon »
Kei prit le sachet et lui en tendit un. Comment cela se faisait-il qu’elle vienne à peine de découvrir ce qu’était un pain chocolat ? Que mangeait-elle donc-t-elle avant ? Il l’a regarda manger son déjeuner en souriant : elle avait bien dormi, c’était ce qui comptait le plus. Le problème était aussi maintenant de savoir quoi faire de la nouvelle chance qui s’offrait à elle. Comme elle lui avait dit, elle pourrait s’essayer à devenir prof. Même s’il la savait débrouillarde, il la savait également assez faible mentalement. Il suffirait peut-être qu’elle voit le visage de l’un de ses bourreaux pour qu’elle reperdre tout ses moyens. Bien sur, on en était pas encore là, mais le problème était bel et bien présent …
« Et toi, as-tu bien dormi ? »
Il sursauta à sa question : il était perdu dans ses pensées. Il avait emmagasiné trop de choses en si peu de temps.
« Oui, très bien … J’espère ne pas t’avoir pris toute la place de ton lit : comme j’ai l’habitude de dormir seul, je me suis peut-être un peu trop étalé … »
Il se laissa doucement tomber en arrière, s’allongeant ainsi sur le lit en croisant ses bras derrière la tête. Maintenant, il ne restait plus qu’à savoir ce qu’il allait faire de sa journée. Il n’allait pas partir à l’école, c’était bien trop tard. Mais il n’en voulait pas du tout à Marine et ne voulait pas qu’elle se sente coupable qu’il n’y soit pas allé : après tout, il avait le temps pour y aller, c’était le cas de le dire … Et il ne voulait pas non plus trop profiter de son hospitalité. Qu’allait-elle penser ensuite ?
« Et sinon, tu comptes faire quoi à partir de maintenant ? »
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La jeune femme attaqua avec voracité son pain au chocolat. Que du bonheur ! Kei lui souriait mais sursauta à sa question.
« Oui, très bien … J’espère ne pas t’avoir pris toute la place de ton lit : comme j’ai l’habitude de dormir seul, je me suis peut-être un peu trop étalé … - il se laissa tomber en arrière sur le lit - Et sinon, tu comptes faire quoi à partir de maintenant ? »
Marine, la bouche pleine de pain au chocolat, haussa les épaules. Elle n’en avait aucune idée. Mais il fallait qu’elle trouve un job. Elle ne pouvait pas passer toutes ses journées à la bibliothèque. Cette dernière serait toujours là pour son temps libre. Marine acheva son petit pain avant de répondre.
« Je ne sais pas. D’habitude, j’aurai dit la bibliothèque mais il va falloir que j’ailler chercher du travail. Je pense aller au lycée. Je vais essayer de rencontrer le directeur »
Elle le regarda. Il lui avait proposé de lui présenter le directeur mais elle préférait agir par elle-même. Elle n’aimait pas bénéficier d’avantages quel qu’ils soient. Elle arriverait bien à se débrouiller.
Elle se leva et se dirigea vers la salle de bain en prenant ses affaires au passage.
« Dis-moi, tu ne devrais pas être au lycée à cette heure-ci ? »
Elle dit cela en souriant. Elle se doutait bien qu’il n’irait pas au lycée ce matin. Elle s’en voulait d’ailleurs un peu pour ça. Même si il était un ange, il lui apparaissait comme un garçon normal et, par conséquent, qui n’a qu’un temps limité sur cette Terre.
Elle passa dans la salle d’eau et avant de fermer la porte, repassa la tête par l’ouverture.
« Et, non, tu n’as pas pris trop de place dans le lit. Au contraire, j’ai beaucoup aimé être près de toi »
Ses joues s’empourprèrent et elle se dépêcha de refermer la porte. Après une quinzaine de minutes, la porte se rouvrit et elle apparut totalement habillée et coiffée. Ses habits étaient les même qu’hier ou presque : jupe longue noir, corset noir et chemisier rouge, seul changement notable. Elle avait l’habitude de faire vite dans la salle de bain. Y rester des heures n’était pas son truc surtout parce qu’elle ne saurait pas quoi y faire. Prendre une douche ne prenait pas trois heures et elle ne se maquillait pas.
Elle fit quelques pas dans la pièce et un sourire aux lèvres se tourna vers Kei :
« Et toi, tu comptes faire quoi aujourd’hui, à part aller au lycée bien sûr ? »
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« Je ne sais pas. D’habitude, j’aurai dit la bibliothèque mais il va falloir que j’ailler chercher du travail. Je pense aller au lycée. Je vais essayer de rencontrer le directeur »
Lorsqu’elle lui dit cela, il l’a regarda. D’un côté, il l’a comprenait. Ça ne devait pas être très marrant de passer ses journées enfermée, mais qui plus est sans personne à qui parler. Et cela valait pour tout, pas que pour les cours. Bien sur, ça risquait de lui être difficile la première semaine : passer de personne à une petite moyenne de vingt personnes par classe, ce serait dur. Et puis il fallait qu’elle ait surtout de la patience, chose que Kei avait, certes, mais pas en grosse quantité …
« Dis-moi, tu ne devrais pas être au lycée à cette heure-ci ? »
Le jeune homme fit mine de regarder une montre invisible accrochée à son poignet et reporta son attention sur elle en lui tirant la langue d’un air joueur. Pour rien au monde il voulait aller en cours. Il trouvait ça ennuyant, surtout lorsqu’il n’y avait personne à qui parler. Marine se dirigea ensuite vers la salle de bain et elle disparut. Quelques instants plus tard, sa tête réapparut pour lui dire qu’il avait dormit normalement et qu’elle avait passée une bonne nuit prêt de lui. Sa phrase fini, sa tête s’évapora une nouvelle fois et elle n’eut, du moins c’est ce qu’il espérait, pas le temps de voir l’ange rougir …
Pendant qu’elle prenait sa douche, Kei ferma les yeux et se laissa aller, écoutant le bruit de l’eau couler. Il imagina vêtue très faiblement, l’eau ruisselant sous les formes généreuses de son corps. En un bond il ouvrit les yeux, essayant de chasser ces images de sa tête, rouge de honte. Non, il n’était pas là pour ça. Elle avait beau être belle, ce n’était pas une raison. Un baiser et point barre, ça n’irait pas plus loin. Peut-être cherchait il inconsciemment à se prouvait le contraire ? « Allez, ressaisis toi ! » Les images disparurent et sa peau reprit sa teinte normale. Enfin, juste quelques instants …
Marine sortit de la douche devant le regard surprit de Kei : les filles n’avaient-elles pas pour habitude de passer du temps sous la douche ? Apparemment, elles ne fonctionnaient pas toutes comme ça. Il remarqua qu’elle était simplement coiffée et qu’elle était habillée dans le même style qu’hier : simple mais ça lui allait à ravir. Elle se tourna vers lui en souriant.
« Et toi, tu comptes faire quoi aujourd’hui, à part aller au lycée bien sûr ? »
Kei répondit à sa question par une grimace. Allait-elle le faire aller au lycée, quitte à le trainer de force ? Quoique, cette idée lui plut : au moins, il resterait un peu plus longtemps avec elle. Il décida donc de jouer la carte de la vérité avec elle.
« A vrai dire, je ne comptais pas y aller aujourd’hui … A moins qu’une certaine personne ne me force … Sinon je pense que je vais trainer par ci par là … »
Il faisait bien évidemment allusion à elle. Il avait misé sur le fait qu’elle n’avait pas que ça à faire et espérait vraiment ne pas y aller. Il se releva et lui tourna le dos, faisant mine de ramasser le sachet de la boulangerie pour lui cacher son embarras.
« En tout cas, tu es très belle … »
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Marine rit en entendant ses propos. Elle se doutait bien qu’il n’avait pas plus envie que ça d’aller au lycée et que ce n’était pas totalement sa faute. Elle était un prétexte, une bonne excuse pour ne pas aller en cours. Vu la manière dont il lui avait parlé de son amour et de son intérêt pour les études, le fait qu’il les délaisse ne l’étonnait pas. Elle ne comptait pas l’y forcer. Ça ne servait à rien d’obliger quelqu’un à faire quelque chose s’il ne veut pas. Par contre, elle perdit son sourire en entendant la suite de ses propos.
« En tout cas, tu es très belle … »
Il lui tournait le dos. Marine ne savait pas s’il le pensait ou pas. Elle ne se considérait pas comme belle, loin de là. La jeune femme se trouvait très ordinaire, pas laide, mais sans intérêts. Elle avait du mal à croire ce que Kei lui disait. Elle se dit que c’était probablement de la politesse ce qui était très gentil de sa part et très touchant.
« Merci mais c’est les habits qui font tout »
Elle haussa les épaules et fit comme si de rien n’était. Elle attrapa sa cape et se la mit sur les épaules.
« Comme je te l’ai dis je vais aller au lycée, libre à toi de venir ou non. Mais… on peut peut-être se voir ce soir, si tu veux bien ? »
Elle baissa la tête espérant qu’elle ne rougissait pas trop en disant ça. Elle avait encore envie de passer du temps avec lui.
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« Merci mais c’est les habits qui font tout »
Kei souleva un sourcil : comment ça c’était les habits qui faisaient tout ? Elle avait si peu confiance en elle ? Après tout, elle s’en rendrait vite compte si elle se faisait engager par le directeur. En effet, la plupart des élèves tombaient sous le charme des professeurs. Quelques uns les regardaient timidement alors que d’autres ne se cachaient vraiment pas, et profitaient des fois de leurs faiblesses pour les coincer dans un couloir … Mais il ne voyait pas Marine se laisser faire … Il haussa donc simplement les épaules à sa remarque, ne voulant pas aller plus loin et surtout pour ne pas qu’elle ait une fausse image de lui.
« Comme je te l’ai dis je vais aller au lycée, libre à toi de venir ou non »
Hé bien si elle y aller, il irait aussi … Ils feraient ainsi le trajet ensemble … Et puis sans compter que si elle voulait, elle pouvait l’avoir sous la main pour qu’il lui file un petit coup de pouce devant le proviseur. Dans tout les cas, il serait obligé d’y aller pour justifier son absence …
« Mais… on peut peut-être se voir ce soir, si tu veux bien ? »
Le visage de Kei s’illumina tout à coup. Bien sur qu’il voulait bien la revoir ce soir. Il était prêt à endurer les interminables heures de cours rien que pour ça. Oui, c’était décidé ! Il irait en cours !
« J’en serai très heureux … »
Il faudrait tout de même qu’il aille chercher ses affaires … A moins qu’il emprunte un stylo au directeur … Il lui dit alors avec un grand sourire.
« Alors, on y va à ce lycée ? »
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Marine hocha la tête en souriant.
« Mais je pense qu’il vaudrait mieux qu’on passe par la porte plutôt que par le balcon. On risquerait de trop se faire remarquer. Enfin… surtout toi ! »
Elle se dirigea vers la porte et l’ouvrit. Elle s’engagea dans le couloir et attendit que Kei la rejoigne. Elle ferma la porte de sa chambre et ils descendirent, ensemble, dans la rue. Arrivée devant l’entrée, la jeune femme regarda à droite puis à gauche de la rue.
« Je te laisse me guider. Je ne sais pas où se trouve le lycée »
Elle suivit le chemin que lui indiquait le jeune homme et se perdit dans ses pensées. Elle allait devoir faire des pieds et des mains pour pouvoir intégrer le lycée. D’ailleurs, le proviseur ne savait rien sur elle. Elle n’avait pas de diplôme et n’avait jamais enseignée. Du moins pas dans les matières scolaires traditionnelles.
Faire face à une classe de jeunes gens ne lui faisait pas plus peur que ça. Affronter quotidiennement la mort était autrement plus effrayant. Par contre, transmettre un savoir n’était pas des plus évidents mais elle l’avait déjà fait, certes pas dans ce contexte mais bon c’était toujours de l’enseignement.
Elle avait des connaissances non négligeables mais comment allait-elle le faire comprendre au directeur ? Elle allait devoir improviser et prier le ciel que ça fonctionne. Elle espérait que si un poste de professeur n’était pas envisageable, elle pourrait peut-être au moins obtenir un travail dans l’enceinte du lycée.
Sans s’en rendre compte, ils se retrouvèrent bientôt devant les grilles de l’établissement scolaire. Marine vit la pancarte « direction » et commença à se diriger dans la direction indiquée. Elle se retourna alors vers Kei.
« Je vais voir le directeur. Toi ! Tu vas en cours. Je me débrouillerai seule ! »
Son ton était des plus durs et ne supporterait aucunes contestations. Elle se retourna et continua son chemin.
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Kei rigola à sa remarque : c’était sur qu’à cette heure ci, utiliser ses ailes pour se déplacer serait un peu trop voyant. Tranquillement, il sortit à la suite de Marine et la laissa fermer la porte à clef. Arrivés dans la rue, il prit la tête de la troupe pour lui montrer le chemin. Il se demandait si Marine avait un peu de stress car durant le trajet, elle n’ouvrit pas la bouche. C’était surement normal après tout.
Ils déambulèrent encore un moment dans les rues puis ils arrivèrent enfin en vue des grilles du lycée. Le surveillant qui gardait le portail le reconnut et lui fit un signe de tête voulant lui dire de se dépêcher d’aller en cours car il finirait pas être en retard. S’il savait qu’il l’était déjà, il lui aurait certainement passé un de ces savons. Néanmoins, il ne fit pas plus attention que ça à la présence de Marine.
Ils pénétrèrent donc à l’intérieur du bâtiment et Marine repéra instantanément la direction qu’il lui faudrait suivre afin de rencontrer le proviseur. Cela étonnait quand même Kei : c’était quand même la première fois qu’elle venait. Elle se tourna alors vers lui et lui dit d’un drôle de ton, presque comme si elle le grondait.
« Je vais voir le directeur. Toi ! Tu vas en cours. Je me débrouillerai seule ! »
Hé bien, pas plus tôt arrivait qu’il se faisait déjà ‘’engueuler’’. Elle prenait vraiment ce boulot de professeur à cœur. Du moins, c’est ce qu’elle laissait paraitre. Toutefois, il l’a suivit encore un peu car il devait aller justifier son absence. Il réfléchit à ce qu’il pouvait dire comme excuse, et jugea que celle du réveil qui n’avait pas sonné était plus mal : ça passerait sans doute inaperçu puisqu’il n’était pas souvent absent en cours. Le moment des séparations arriva juste après. Il était temps pour lui de rejoindre sa classe et temps pour elle d’aller s’entretenir avec le directeur.
« On se quitte là pour l’instant. Et surtout, ne te laisse pas intimider par ce vieux machin. Il est un peu grognon mais a un bon fond. Et si tu as le courage de passer après ton entretien, je serai surement en A-3, c’est par là-bas. »
Il tourna les talons et partit en direction de sa classe, mais avant de tourner pour le prochain couloir, il montra ses mains à Marine : il croisait les doigts. Puis il disparut. Il souhaitait sincèrement qu’elle réussisse.
« J’espère que ça se passera bien pour elle … »
Il marcha jusqu’à l’entrée de sa classe et toqua à la porte. Il pénétra à l’intérieur, marmonna quelques phrases d’excuses pour son absence et partit s’assoir à sa place, en plein milieu de la pièce. C’était la pire place qu’il existait pour lui. Il demanda à un de ses camarades de classe si il pouvait lui prêter un stylo pour écrire puis prit la leçon comme tout le monde sur une feuille. Il se tourna vers la fenêtre, regardant le ciel : encore quelques heures avant d’être libre …
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Elle remarqua que Kei la suivit un moment. La jeune femme espérait qu’il n’insisterait pas pour l’accompagner mais il n’était venu avec elle que pour se procurer l’indispensable billet de retard. Une fois obtenu le précieux laissé passé, il se dirigea vers sa salle de cours en croisant les doigts pour porter chance à la jeune femme.
Marine se dirigea alors vers le secrétariat et demanda à voir le directeur. Par chance, ce dernier avait un trou dans son emploi du temps et pouvait donc la recevoir. Pour une fois, elle tenta d’afficher un sourire sur son visage. Avec Kei s’était facile mais devant les inconnus s’était beaucoup plus dur. Le directeur, un homme d’un certain âge, se montra des plus courtois avec elle.
Elle passa un très long moment avec lui. Elle lui expliqua sa situation, sans trop rentrer dans les détails, inutile d’aller effrayer le brave homme par son passé guerrier. Le proviseur était un homme érudit et ils se lancèrent dans de multiples conversations savantes. Des domaines que Marine maîtrisait parfaitement. Dans ce genre de discussion, la jeune femme changeait du tout au tout. Elle devenait beaucoup plus joviale et ouverte aux autres.
Après plus de deux heures d’entretien, la conclusion fut plus qu’heureuse. Le poste lui était acquis car un professeur avait du quitter le lycée pour raisons personnelles. Lorsqu’elle sortit du bureau directorial, elle remarqua que l’heure de midi était proche. Elle décida d’aller attendre Kei et de l’inviter à déjeuner pour fêter la bonne nouvelle. Il lui avait parlé de la salle A-3. Elle s’installa alors dans le couloir, devant la porte et attendit que la sonnerie retentisse. Elle vit le jeune homme en plein milieu de la classe et il semblait s’ennuyer copieusement. Cela la fit sourire.
La sonnerie retentit alors et Marine se recula pour laisser sortir les étudiants. Quand Kei sortit à son tour, elle lui accorda son plus charmant sourire.
« Ton croisement de doigt a porté ses fruits. Tu as devant toi ta nouvelle prof de philo. Enfin, prof à l’essai. Le directeur a été des plus charmants et malgré mon absence de diplôme a accepté de me laisser une chance. Je commence lundi prochain. Si ça se passe bien, je pourrais passer le concours en même temps que j’enseignerai. Du coup, maintenant tu n’auras plus d’excuses pour rater tes cours ! Pour fêter ça, c’est moi qui t’invites à déjeuner »
Elle était folle de joie et ça se voyait.
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Kei, affalait sur sa table, s’ennuyait copieusement : c’était une vraie torture. Il jetait des regards furtifs quelques fois à l’horloge accrochée au dessus du tableau, mais alors qu’il lui semblait qu’il s’était déjà passé dix minutes, il ne s’en était passé réellement trois. A ce rythme, il allait mourir sous les coups des formules mathématiques que tentait de lui faire rentrer dans la tête sa prof. Et sans son matériel, il avait encore plus de mal. Il irait surement chercher ses affaires à la pause de midi.
Kei pensait à Marine : cela faisait un moment qu’ils étaient arrivés et il ne connaissait pas la réponse que le proviseur lui avait donnée. Il fallait qu’il aille vérifier par lui-même si tout se passait bien ! Il leva la main, prétextant une envie d’aller aux toilettes pour sortir de la salle. Son professeur accepta, plus pour s’en débarrasser car il n’arrivait à rien avec lui. Il marcha donc à tâtons dans les couloirs pour ne pas se faire repérer par un éventuel surveillant et se dirigea vers le bureau du directeur. La jeune femme lui avait strictement interdit de la suivre, mais cette attente était insoutenable. Il souhaitait qu’elle réussisse du fond du cœur, elle le méritait.
La porte du bureau du proviseur était enfin en vue et personne ne l’avait encore vu. Il était tout de même passé aux toilettes qui étaient sur le chemin histoire que son excuse fasse un peu plus vraie. Il s’en approcha donc doucement et regarda à travers la fenêtre en forme de hublot. Mauvaise idée. C’est cet instant précis que choisit un surveillant pour ouvrir la porte. Il se la prit donc le nez et tomba en arrière. Il se massait le nez en se faisant en même temps réprimander pour ne pas être en cours. Il tenta vaguement de trouver une excuse puis repartit, où il dut aussi en trouver une pour avoir été absent plus de dix minutes …
De nouveau assit à sa place, il tenta de se faire expliquer non pas par le prof, mais aussi par ses camarades de classe comment le résoudre le problème qui lui en posait tant. Même avec toutes les formules marquées sur sa feuille, il ne trouvait rien. Décidemment, les maths ce n’étaient pas son truc. Mais s’il y avait que les maths … Il fallait qu’il commence sérieusement à se mettre à travailler …
La sonnerie de midi retentit enfin dans tout le bâtiment. Kei rendit le stylo à son propriétaire et s’étira longuement comme s’il avait fait quelque chose d’incroyable : en un sens, c’était incroyable de s’être tant investit sans rien pouvoir faire … Il suivit les autres élèves dans le couloir et remarqua que Marine était présente. A sa vue, il retrouva le sourire. Toute excitée, elle lui raconta que le directeur avait accepté de la faire travailler comme professeur de philo : la voir comme ça lui faisait très plaisir. Il s’approcha d’elle en souriant, posant ses mains sur ses épaules pour la féliciter.
« Ah mais c’est super ! Je savais que tu y arriverai ! Chapeau madame ! »
Restait plus qu’à savoir s’il aurait la chance de la compter parmi ses profs …
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Kei était heureux pour elle ce qui fit chaud au cœur de la jeune femme. Il avait posé ses mains sur ses épaules. Ils devaient offrir une image hors norme aux autres lycéens. Ils se dirigèrent vers la sortie du lycée. La cour était remplit de jeunes gens affamés et qui bousculaient tout sur leur passage.
« En revanche, je ne sais pas trop si c’est une bonne nouvelle pour toi, mais tu m’auras en cours »
Marine ne savait pas trop s’il apprécierait ou non ce fait une chose en tout cas était certaine, il n’allait pas apprécier la suite de son discours.
« Je t’apprécie énormément mais ça risque d’être compliqué pour se voir. Inutile de te dire qu’un élève et une prof qu’on voit se balader ensemble, ça risque de poser un certain nombre de problèmes et de questions »
Elle n’avait pas du tout envie de lui dire ça mais elle y était obligée. Ça nouvelle fonction l’obligerais à prendre ses distances avec lui ce dont elle n’avait pas du tout envie. Elle l’appréciait énormément et même un peu plus que ça. Mais ils risquaient des problèmes tous les deux et la jeune femme ne voulait pas lui en causer. Il avait été gentil et attentionné à son égard. En aucun cas, elle ne voudrait qu’il ait des ennuis.
« Je pense qu’il vaudra mieux qu’on se limite aux heures de cours pour se voir à présent »
La joie de la jeune femme avait disparu. Ses yeux étaient devenus tristes. Elle n’osait pas regarder le jeune homme de peur de ce qu’elle risquait d’y voir. Elle tenta de sourire.
« Je ne serais ta prof que lundi. Alors profitons de ce repas de midi ensemble »
Ils étaient à présent arrivés aux grilles du lycée. Elle se tourna vers lui acceptant de le regarder pour ne pas dire de l’affronter, d’affronter son regard.
« Tu aurais un endroit préféré où aller déjeuner ? »
Elle espérait qu’il voudrait toujours déjeuner avec elle et qu’il ne lui en voudrait pas trop. Elle voulait profiter encore un peu de sa présence. Elle craignait qu’il lui en veuille
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Ils marchèrent tranquillement côte à côte. Le bruit que faisait les étudiants était énorme et tout le monde se rentrait dedans pour savoir qui serait sortit le premier. Ils attendirent donc calmement leur tour, jusqu’à ce que Marine lui dise qu’il l’aurait en cours. Il sourit à cette pensée. Par contre il ne comprenait pas pourquoi elle lui disait qu’il ne serait pas content. Au contraire, il en était ravi ! Il comprit lorsqu’elle fini.
« Je pense qu’il vaudra mieux qu’on se limite aux heures de cours pour se voir à présent »
En effet, c’était un peu dur à avaler. Même si ce n’était qu’une journée qu’ils avaient passée ensemble, des liens étaient nés. Ça voulait donc dire qu’il ne la verrait plus que quatre heures chaque semaine, car dans la branche où il était, il n’y avait que très peu de philosophie. Il jeta un regard en coin à Marine et il remarqua qu’elle regardait droit devant elle, le regard un peu perdu dans le vague. Elle n’appréciait apparemment pas non plus cette nouvelle résolution. Elle tenta tant bien que mal d’essayer de se rassurer, lui disant qu’elle n’assurerait les cours que lundi prochain, et qu’ils feraient mieux de profiter de ce repas de midi ensemble. Sur ce point là, il était d’accord.
D’un autre côté, il s’y attendait un peu. Le fait qu’ils soient tout deux au même lycée posait problème en effet. Il aurait pu effectivement changer de lycée ou tout simplement arrêter l’école, mais s’il le faisait Marine risquait de se sentir coupable, et ça il ne le voulait pas.
« Tu aurais un endroit préféré où aller déjeuner ? »
Il s’arrêta de marcher alors qu’elle continuait légèrement son chemin, puis remarqua son absence à ses côtés. Elle se retourna donc et l’observa avec un regard interrogateur. Elle était quand même incroyable. Elle venait d’avoir une place dans ce qu’elle voulait faire et la joie qu’il voyait un peu plus tôt dans son regard avait complètement disparut. Il soupira.
« Tu me déçois … »
Il s’approcha d’elle et leva les mains vers son visage, lui attrapant les joues, les tirant légèrement sur le côté afin d’imiter un sourire. Elle venait d’avoir un job qui lui plaisait, alors que beaucoup de personnes travaillaient sans faire ce qu’ils souhaitaient vraiment … Il voulait juste revoir un de ses sourires, un sourire sincère …
« Souris un peu. Tu viens de décrocher ce poste que tu désirais tant … C’est quoi cette tête d’enterrement ? Allez, viens. On va manger un bout et je t’emmène faire un tour cet après-midi »
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Marine ne lui fit pas remarquer qu’il devrait être en cours plutôt qu’avec elle l’après-midi. Elle se sentait coupable quelque part parce qu’elle avait envie de passer cet après-midi avec lui. Un des derniers peut-être le dernier d’ailleurs. Cela rendait Marine triste. C’était la première fois qu’elle se sentait si bien avec quelqu’un. Bien au point d’avoir envie de rire avec lui, d’échanger, de partager. Des choses qu’elle ne faisait jamais d’habitude.
Il essayait de la faire sourire. Il avait raison de dire que c’était une chance pour elle d’avoir réussi à trouver un travail et en plus un travail qui lui plaisait. Elle essayait d’en être heureuse mais plus elle le regardait, moins elle avait envie de suivre les propres règles qu’elle venait d’énoncer. Mais il était difficile de faire autrement. Elle tenta de lui sourire mais elle savait que ce n’était pas un vrai sourire mais là, elle était incapable de faire mieux.
« D’accord on va déjeuner et on se balade après »
Ils sortirent du lycée et se dirigèrent vers le centre ville. Marine avait du mal à mener une conversation. Elle fit alors ce qu’elle considérait faire le mieux c’est-à-dire se taire. Pourquoi l’idée de ne plus revoir Kei en dehors des heures de cours était-elle si terrible et difficile ? Certes, il lui apportait un bien-être inconnu d’elle mais était-ce tout ? Elle aurait pu reprendre sa vie comme elle était ou presque. L’isolement n’était pas ce qu’il y avait de plus drôle mais c’était comme ses cicatrices, elle vivait avec. Ils ne se connaissaient que depuis une journée mais elle avait l’impression qu’ils se connaissaient depuis bien plus longtemps que ça.
Elle essaya de se ressaisir en se disant qu’elle ne devait pas gâcher leur journée. Elle s’en voudrait encore plus. Elle se tourna vers lui en souriant.
« Alors, à toi de choisir le restaurant pour ce midi. T’as une envie particulière ? »
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« D’accord on va déjeuner et on se balade après »
Kei hocha la tête, même si ce n’était pas ce qu’il voulait. Peut-être était-elle plus désorientée qu’il n’y paraissait. Ça ne lui ressemblait pas d’accepter aussi vite son invitation, en sachant surtout qu’il sècherait les cours de cet après-midi. Pas après l’avoir presque convaincu d’aller en cours ce matin. Lui qui avait tout fait pour lui redonner le sourire voyait tout ses efforts réduit à rien. Pourtant, il sentait que rien n’était perdu. Il lui rendrait son sourire et l’aiderai à aller de l’avant. Peut-être avait-il été envoyé sur Terre pour ça. Ils continuèrent donc à marcher dans le silence jusqu’au centre ville, côte à côte. Puis Marine se tourna vers lui, le sourire aux lèvres.
« Alors, à toi de choisir le restaurant pour ce midi. T’as une envie particulière ? »
Il y avait encore du travail, mais c’était un bon début. Il répondit à son sourire puis réfléchit à l’endroit où ils pourraient aller manger. Il n’avait pas trop l’habitude de manger le midi, donc ne sortait pas trop du lycée entre midi et deux heures.
« J’ai pas vraiment d’idées, je suis désolé … Continuons par là, on trouvera surement quelque chose de pas mal »
Il s’était dit ça car beaucoup d’étudiants semblaient aller dans cette direction. Mais il était possible aussi qu’il se trompe complètement. Il pouvait aussi s’agir d’un autre lycée. Ils continuèrent donc leur route, toujours dans un silence à faire pâlir un mort. Il sentait le malaise de la jeune femme et se sentait coupable de ne rien pouvoir faire. Si ça continuait comme ça, ils passeraient leur dernière journée ensemble sans en profiter. Hors de question. Il se rapprocha d’elle et lui prit la main, sentant une petite vague de chaud lui monter au visage : sa timidité reprenait le dessus. Il lui dit simplement ces deux mots dans un murmure.
« Détends-toi … »
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Marine sentit Kei lui prendre la main. Sa main était douce et chaude.
« Détends-toi … »
Il avait donc remarqué à quel point elle était contrariée. Elle agrippa sa main et la serra fort comme si elle voulait l’empêcher de s’en aller. C’était stupide comme comportement. Après tout, c’était elle-même qui avait voulu éviter de le revoir et ça lui déchirait le cœur. Elle était comme ces enfants qui s’attachent à la première personne qui se montre gentille avec eux. Elle se sentait effectivement comme une enfant que la nuit effraie. Elle avait besoin de lui. Et c’était loin d’être parce qu’il était un ange, elle le voulait pour lui-même. Marine ne voulait pas gâcher leur journée mais elle n’arrivait pas à faire la part des choses.
Ils avançaient la main dans la main en suivant la foule des lycéens. La jeune femme n’avait même plus envie de manger. Elle voulait juste rester avec lui, près de lui. Cela devait faire une demi-heure qu’ils avaient quitté l’enceinte du lycée et aucun des deux jeunes gens ne semblaient vouloir prendre une décision quand au repas. Ils avançaient sans trop savoir où ils allaient. Ils se retrouvaient à présent dans une petite ruelle et un petit restaurant s’y trouvait, genre snack. Marine s’arrêta à côté.
« Ça t’irais ici ? »
Elle serrait toujours aussi fort sa main. Marine releva la tête pour regarder le visage du jeune homme. Elle eut peur de ne plus le voir comme à cet instant, de devoir se contenter des moments en cours. Ses yeux étaient redevenus tristes. Rien à faire ! Tous ses efforts ne servaient à rien. Elle devrait le laisser et s’en aller.
« Je ne suis pas d’une très agréable compagnie. On devrait peut-être remettre le repas à un autre jour. Demain, si tu veux. J’essaierai d’être plus… gaie »
Elle lâcha sa main, prête à s’en aller mais alors qu’elle tournait les talons, elle revint vers lui. Elle le regarda droit dans les yeux quelques instants. Elle voulait encore le voir, être avec lui. Elle s’avança vers Kei et posa ses mains sur son visage. Marine approcha son visage du sien et l’embrassa. Elle voulait juste poser ses lèvres sur les siennes mais une fois fait, elle ne put s’empêcher de l’embrasser vraiment. Cela dura quelques secondes, quelques merveilleuses secondes. La jeune femme se détacha des lèvres de Kei et ouvrit à nouveau les yeux qu’elle avait fermés quand elle l’avait embrassé. Elle regarda le visage de l’ange et se rendit compte tout à coup de ce qu’elle venait de faire. Elle n’avait pas du tout prémédité ce baiser et maintenant, elle s’en voulait. Elle n’aurait jamais du faire ça. Elle se recula particulièrement gênée et complètement rouge.
« Au mon dieu. Je… je suis désolée. Je ne sais pas ce qui m’a pris. Excuse-moi. Il… il vaut mieux que … que je m’en aille »
Elle se retourna sans attendre sa réponse et partie en courant pour rejoindre son hôtel. Mais qu’est-ce qu’il lui avait pris de faire ça ? Les larmes coulaient sur ses joues. Elle se sentait si stupide et si honteuse de ce qu’elle avait fait. Il fallait qu’elle rentre chez elle et y passe le reste de l’après-midi enfermée. Elle ne voulait surtout pas l’affronter avant d’y être obligée, c’est-à-dire durant les cours de la semaine prochaine.
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Kei sentit Marine serrer sa main un peu plus fort : au moins, ça ne la dérangeait pas qu’il fasse ça et ses joues reprirent leur teinte normale en quelques instants. S’il pouvait décider, il aurait donné beaucoup pour que cet instant s’arrête et qu’ils restent tout deux ainsi, main dans la main, et ce pour l’éternité. Mais il ne le savait que trop bien : chaque bonnes choses devaient avoir une fin, malheureusement.
Ils continuèrent leur chemin, ne se lâchant pas la main pour autant. Il avait autant prit sa main pour la rassurer que pour se rassurer lui-même. Il savait que le moment où ils devraient ne plus se voir en tant qu’amis allait mais plutôt en tant qu’élève-professeur arrivait à grand pas. Et bien qu’il n’avait rien laissé paraitre de son mécontentement, ça l’embêtait un peu, pour ne pas dire beaucoup. Mais ce genre de chance était unique, et si elle l’avait refusée, qui sait dans combien de temps une autre se serait représentée ? Elle avait fait le bon choix, même si les sacrifices engendrés par ce choix étaient pour l’un comme pour l’autre.
Sur leur bord de la ruelle, une sorte de petit snack se profila au loin. Une fois devant, Marine lui demanda si manger ici lui convenait : il haussa les épaules. Plutôt que manger, il voulait profiter au maximum de chaque instant passé avec elle. Son visage se tourna lentement vers lui et il y lut une grande peine. Il essaya vainement de lui faire un sourire, mais elle s’excusa de son comportement, se jugeant d’une mauvaise compagnie, et qu’ils feraient mieux de reporter leur repas à un autre jour lorsqu’elle irait mieux. Mais Kei doutait qu’un autre jour conviendrait mieux. Ça ne servait à rien de déprimer, mais il fallait plutôt prendre la vie comme elle venait.
Doucement, sa main s’échappa de la sienne, laissant pendre son bras dans le vide. Plus moyen de s’y raccrocher. Elle allait partir. Voilà déjà qu’elle se tournait … Et qu’elle revint vers lui. Pourquoi ? Elle resta plantée là, en plein milieu de la rue, à le regarder. Ce regard le fit frissonner : il sentait qu’il n’allait pas aimer ce qui allait se passer. Mais ce fut tout le contraire. Lentement, il sentit les mains de Marine se poser sur son visage, et vit ses lèvres arriver droit vers lui. Il est tétanisé. Non pas par la peur, mais plutôt par la surprise. Il ne broncha pas et sentit même ses yeux s’ouvrir un peu plus lorsque leurs lèvres rentrèrent en contact. A la différence du baiser qu’ils s’étaient déjà donné, celui là était … différent. Il sentit ses yeux se fermer au fur et à mesure que le baiser se prolongeait, jusqu’à ce que les lèvres de la jeune femme s’éloignent. Elle rougit, puis après s’être excusée de cette action, se tourna et partit …
Kei resta là, incapable de bouger. Il n’en revenait toujours pas. D’ailleurs il n’était pas le seul. Lorsqu’il reprit ses esprits, les passants le regardaient : encore se malaise qui naissait au creux de son estomac. Il n’allait pas laisser s’en aller comme ça, pas maintenant. Il voulait être avec elle. C’est à ce moment qu’il s’en rendit compte : il ne voulait pas seulement être avec elle, il voulait être à elle, il la désirait. C’était peut-être égoïste de sa part vu qu’il avait l’éternité devant lui et pas elle, mais se quitter était trop dur pour lui, même pour l’ange qu’il était. Il se tourna vers le gérant du petit snack et commanda deux sandwichs, puis partit en direction de l’hôtel de Marine.
Lorsqu’il arriva à destination, il leva la tête vers le balcon de la jeune femme, mais il ne la vit pas. Peut-être n’était-elle pas chez elle. Mais dans l’état où elle l’avait quitté, c’était l’endroit le plus susceptible de l’abriter. Restait à savoir si elle voulait le voir. Il poussa la porte et demanda au réceptionniste s’il l’avait vu passer un peu plus tôt. Le vieux monsieur répondit positivement à sa question, rajoutant qu’elle était revenu en pleurant. Il le remercia et se dirigea vers sa chambre, empruntant les escaliers. En cour de route, il se mordit la lèvre inférieure nerveusement : qu’allait-il bien pouvoir lui dire ? Cette question restait toujours sans réponses lorsque la porte se fit voir. Il ne lui restait plus qu’à improviser. Il s’en approcha et après avoir profondément inspiré, il tapa sur le montant en bois, son front posé sur la porte.
« C’est moi … »
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Marine couru jusqu’à son hôtel. Elle pleura sur tout le chemin la conduisant jusqu’à son nid. Elle se détestait d’avoir faire ça. Elle n’avait jamais été impulsive, ça ne lui ressemblait pas. Pourtant elle avait aimé ce baiser. Elle avait aimé le contact de ses lèvres sur les siennes. Ça avait été si agréable. Mais elle ne lui avait même pas demandé son avis. Elle s’était imposée à lui.
Elle s’engouffra dans le hall de l’hôtel et grimpa les marches quatre à quatre jusqu’à sa chambre. Arrivée dans cette dernière, elle se jeta sur son lit et pleura toutes les larmes qu’elle pouvait.
Soudain, elle entendit un léger coup sur la porte et une voix au combien reconnaissable.
« C’est moi… »
La jeune femme se redressa sur son lit. Elle avait bien envie de faire semblant de ne pas être là mais ça aurait été extrêmement lâche de sa part. Elle avait provoqué cette situation, elle se devait de l’assumer. Elle s’essuya le visage comme elle put alors qu’elle allait ouvrir la porte au jeune homme.
« Rebonjour ! – elle osait à peine le regarder, ses joues étaient redevenues rouges et couvertes de larmes à moitié essuyées – Je suis désolé pour tout à l’heure, je n’aurai jamais du faire ça. Je ne comprends pas très bien ce qui s’est passé dans ma tête – elle redressa enfin la tête vers lui, ses beaux yeux bleu-vert plongés dans ceux de l’ange – J’ai tellement envie d’être avec toi. Je ne me suis jamais sentie aussi bien avec quelqu’un. Et je ne sais pas quoi faire »
Elle était sincère. Elle voulait être sincère avec lui. Après tout, il lui avait fait confiance en lui disant qu’il était un ange. Elle se devait bien, elle aussi, de lui dire la vérité. Et puis, elle avait envie qu’il sache ce qu’il en était. Elle savait que désormais d’autres rapports allaient gérer leur relation et ils devraient apprendre à faire avec.
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Un bruit de pas se fit entendre de l’autre côté de la porte : il ne s’était pas trompé, Marine avait bel et bien trouvée refuge dans sa chambre. La poignée tourna doucement et la porte s’ouvrit, laissant place à une Marine avec les yeux rouges et les joues pleines de larmes. La voir comme ça lui faisait mal. C’était sa faute. S’il ne l’avait pas bousculée au centre commercial, rien de tout cela ne se serai passé. Ils auraient chacun continués leur petite vie de leur côté. Ils seraient peut-être croisés en ville sans pourtant faire attention l’un à l’autre. Mais à présent, il était trop tard pour s’en vouloir. Ce qui avait était fait ne pouvait plus s’effacer. Pas pour lui en tout cas …
« Rebonjour ! Je suis désolé pour tout à l’heure, je n’aurai jamais du faire ça. Je ne comprends pas très bien ce qui s’est passé dans ma tête »
Etais-ce si dur pour elle d’affronter le regard de l’ange ? Elle devait se sentir affreusement coupable d’avoir fait ça … Pourtant lui, il ne lui en voulait pas du tout. Peut-être avait elle peur que leur relation aille trop loin et que les adieux soient déchirants. Elle releva enfin le visage, plongeant son regard dans le sien.
« J’ai tellement envie d’être avec toi. Je ne me suis jamais sentie aussi bien avec quelqu’un. Et je ne sais pas quoi faire »
Son regard ne mettait pas en doute ses paroles. A priori, c’était ce qu’elle ressentait vraiment. Et par chance, c’était aussi ce que l’ange ressentait. Ses doigts s’écartèrent, laissant tomber dans un petit bruit le sac plastique contenant la nourriture du snack et sortit un mouchoir de sa poche. Il essuya avec les quelques larmes rebelles qui ne voulaient pas disparaitre du visage de la belle, puis il l’attira contre lui et la serra dans ses bras. Ils restèrent ainsi enlacés un long moment avant de lui dire ces quelques mots.
« Voilà ce que je ressens … »
Puis sans la prévenir, il ferma les yeux, relevant le visage de Marine en y posant ses lèvres sur les siennes. Un vrai baiser. Une chose telle que de simples phrases n’avaient plus de réelles significations à côté. Un instant magique …
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La jeune femme fut surprise qu’il laisse tomber le sac qu’il tenait. Elle le vit alors attraper son mouchoir et, avec une grande délicatesse, il lui essuya les yeux pour y effacer les quelques larmes qui y restaient. Il l’attira alors contre lui et la garda serré dans ses bras. Elle s’y sentait toujours aussi bien. La tête posée contre le torse de Kei, elle l’entendit prononcer ces mots :
« Voilà ce que je ressens… »
Il lui releva le visage et l’embrassa à son tour. Marine s’accrocha à ses lèvres. Elle aimait ça. Elle aimait sentir leur deux bouches l’une contre l’autre. Elle passa ses bras autour de son cou et se rapprocha encore plus de lui. Elle aimait son contact.
La jeune femme eut l’impression que ce baisé n’avait duré que quelques secondes alors que cela faisait quelques minutes. Visiblement, Kei semblait aussi attaché à elle, qu’elle a lui. Elle ne savait pas trop où tout cela la menait mais elle se sentait bien et elle n’avait pas envie de trop réfléchir. Leur baisé achevé, elle décrocha, à regret, ses bras de son cou. Et maintenant, qu’allait-il arriver ?
Marine posa les yeux sur le sac tombé à terre. Il s’agissait visiblement du repas du midi. Elle lui sourit.
« Tu as pensé au repas ? On peut déjeuner dans ma chambre si tu veux »
Elle pénétra dans la pièce. Elle s’effaça alors pour le laisser entrer.
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Le baiser était passionné. Après un long moment, leurs bouches durent tout de même s’éloigner, bien qu’à contre-coeur. Leur corps aussi d’ailleurs. Marine remarqua le sac au sol et l’invita à prendre le repas dans sa chambre. Le sourire aux lèvres, Kei lui répondit.
« J’allais tout de même pas te laisser mourir de faim. Par contre, je sais pas si c’est encore chaud »
Le temps d’être revenu jusqu’ici avait surement suffit à faire refroidir tout ça. Il rentra donc dans la chambre de Marine, qu’elle referma derrière lui, puis s’installa avec elle à table. Ils mangèrent en silence, puis lorsqu’ils eurent finis, l’ange demanda.
« Alors, c’est quoi le programme pour cette après-midi ? »
A vrai dire, il n’avait pas beaucoup d’idées même si il l’avait invitée. Pourtant, l’invitation était toujours d’actualité et cette décision était irrévocable : il ne retournerait pas en cours. Ils pouvaient toutes sortes de choses, ce n’était pas ce qu’il manquait dans une grande ville comme celle-ci : parc d’attraction, cinéma, se promener, … Le choix de Marine lui importait peu, du moment où ils se retrouvaient tout les deux. Il fallait profiter au maximum du temps qu’ils leur restaient … Même si le compte à rebours serait bientôt à zéro …
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Ils s’installèrent et mangèrent en silence. Les sandwichs étaient bons bien que froid Mais cela ne dérangeait pas la jeune femme outre mesure. Une fois terminé, Kei lui demanda ce qu’elle voulait faire cet après-midi. Elle n’en savait rien. La jeune femme avait pensé qu’une fois le repas terminé, il s’en irait.
L’idée de se promener ou de prendre du bon temps semblait étrange à la jeune femme. Elle ne savait pas vraiment ce que s’amuser ou se détendre voulait dire. Sorti de la bibliothèque, elle ne faisait rien d’autre. Elle n’avait jamais pensé à faire quelque chose d’autre. Les sorties, le cinéma, elle ignorait tout ça.
« Je n’en sais rien. Je n’ai pas l’habitude de sortir. Le seul endroit où j’ai jamais été c’est la bibliothèque et je ne pense que se soit le genre d’endroit dans lequel tu ais envie d’aller »
Marine lui sourit. En fait, elle se fichait bien de l’endroit tant qu’elle pouvait profiter de sa présence.
« Comme tu veux, si y’a un endroit qui te plait, je te suis »
Elle espérait que sa tristesse ne reviendrait pas plomber la sortie. Quelque part, elle aurait bien voulu rester ici, avec lui. Être dans ses bars et profiter d’être avec lui. Mais cela aurait été déplacé. Une extravagance par jour sa suffisait. Inutile d’aller en rajouter.
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Rien à part la bibliothèque ? En effet, ce n’était pas tout à fait possible pour lui. Pour l’ange, bibliothèque était synonyme de livres, et livres était synonyme de lycée : autant dire que ça lui sortait pour les yeux. Les seuls moments où on aurait pu le voir à la bibliothèque, ça aurait été pour dormir à l’abri des regards. Mais à cet instant précis, il lui était interdit de dormir. Du moins, il se l’interdisait lui-même. Piquer un somme aurait signifié qu’il se fichait éperdument de Marine. Or, c’était complètement faux. Sa mission d’aujourd’hui était de lui remonter le moral, et il n’abandonnerait pas si facilement.
Il lui répondit tout simplement en souriant.
« Je préfère que tu choisisses … Je ne veux pas t’entrainer dans quelque chose que tu n’aimeras pas … »
Et même si elle lui proposait d’aller à la bibliothèque, il irait. Pour être avec elle, il ferait le sacrifice. Et puis peut-être qu’il n’avait jamais vraiment cherché un livre qui aurait pu lui plaire. Dans tout les cas, ils passeraient une bonne journée.
Il se leva doucement, laissant Marine réfléchir à ce qu’elle voulait faire et se dirigea vers le balcon. L’air s’était agréablement réchauffé et les nuages étaient absents : ils auraient une très belle journée. Puis il pensa à quelque chose : il pourrait l’emmener dans le ciel. Certes, c’était quelque chose de risqué avec les humains car il ne fallait pas qu’ils les voient. Mais au moins, ce serait sans doute une de ses uniques expériences. A moins bien sur qu’elle ne saute en avion ! Et ce serait aussi pour lui une première fois. Il lui demanda un peu gêné.
« A moins que tu préfères voler … Si tu n’as pas le vertige bien sur … »
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« Je préfère que tu choisisses… Je ne veux pas t’entrainer dans quelque chose que tu n’aimeras pas… »
Eh bien ! Ça allait être facile s’ils ne savaient pas où ils voulaient aller ni l’un, ni l’autre ! C’était risible. Marine était bien embêtée. Elle n’avait jamais été nulle part. Elle vit Kei se lever et aller vers la porte-fenêtre.
« A moins que tu préfères voler… Si tu n’as pas le vertige bien sur… »
Voler ? Marine se releva d’un bond et alla jusqu’à lui.
« Tu es sérieux ? Tu… tu voudrais vraiment m’emmener voler ! »
Marine avait le visage illuminée. Oh que oui, elle voulait aller voler avec lui. Elle n’aurait jamais pensé pouvoir le faire. En réalité, la jeune femme y avait déjà pensé mais n’avait pas osé lui demander. Elle regarda par la fenêtre et vit les passants qui se baladaient.
« Ça risque pas d’être un peu dangereux ? Les gens risquent de te voir – elle haussa les épaules - C’est dommage, ça m’aurait plu »
Elle gardait toujours le sourire. Marine pensait que se serait plus sûr de ne pas le faire. Elle ne voulait pas qu’il est des problèmes à cause d’elle. Ils trouveraient bien autre chose à faire. Ils pouvaient toujours aller se balader. Ils choisiraient alors sur le moment.
« On peut aller se promener et on verra bien ce qu’on fait ensuite »
-
A ces mots, le visage de Marine s’illumina. Il avait enfin trouvé ce qu’il fallait, chose qui n’avait pas été très évidente. Elle ressemblait à s’y méprendre à une enfant à qui l’on donne un nouveau jouet : ça lui fit chaud au cœur. Toutefois, il suivit son regard : restait le problème des passants. Voler la nuit n’était pas impossible pour lui, mais la nuit, il faisait froid. Et lorsqu’il fait froid, on est toujours mieux chez soi que suspendu dans les airs. S’ils devaient s’en aller, ils devraient le faire maintenant.
« On peut aller se promener et on verra bien ce qu’on fait ensuite »
Oui, ils pourraient. L’ennui, c’est que plus tard ce serait surement plus possible. Il voulait au moins lui montrer ne serait-ce qu’une seule fois la sensation d’être dans les airs, la sensation d’être libre. Et peut-être se sentirait-elle un peu plus proche du Paradis qu’elle recherchait tant …
Pour le moment, ils devaient juste trouver un endroit sans trop de monde pour pouvoir « décoller ». Ensuite, tout devrai se passer pour le mieux. Du moins en théorie. Ils n’auraient vraiment pas de chance si tous les humains regardaient le ciel au moment de leur passage. En attendant, il devait faire semblant d’oublier sa proposition et l’emmener dehors. Le seul problème, c’est qu’il n’était pas vraiment habitué à cacher des choses, donc elle risquerait de voir ce petit malaise et de s’en inquiéter, prétextant sa faute : ce ne serait pas la première fois. Il détacha son regard de la ruelle puis se retourna vers elle en souriant, hochant la tête à sa proposition d’aller se balader en attendant de trouver quelque chose d’intéressant à faire.
« On part quand tu veux alors »
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Marine se dirigea vers la porte, jeta sa cape sur ses épaules au passage, et sortit. Kei la suivit. Ils descendirent dans la rue devant l’hôtel. Sans se concerter, ils prirent une direction aléatoire. Aucun des deux n’avait d’idées sur une destination ou un lieu précis. Ils déambulèrent donc dans les rues.
Marine se sentait mieux. Elle n’avait pas perdu son sourire. Le soleil brillait et, malgré le froid, elle appréciait les caresses de ses rayons sur sa peau. Cette dernière était très pale. La jeune femme ne prenait quasiment jamais de couleur. D’ailleurs, elle n’aimait pas le soleil et, plus particulièrement, la chaleur. C’est pour ça qu’aujourd’hui le soleil lui plaisait car le vent froid le rendait supportable pour elle.
Ils avançaient à nouveau en silence. La jeune femme s’en amusait. Apparemment, l’ange était aussi peu loquace qu’elle. Ils se dirigèrent vers le parc et le bois. Les deux jeunes gens entrèrent dans la forêt pour se promener. Les arbres faisaient un rempart contre le vent et laissait quand même passer les éclats dorés du soleil.
« Merci de m’avoir un peu forcée la main pour sortir. J’apprécie vraiment d’être avec toi – elle rougit légèrement – ça aurait été dommage de rater une aussi belle après-midi »
Marine passa sous silence le fait que le jeune homme devrait être au lycée plutôt qu’avec elle mais, au final, c’était très bien comme ça.
Elle se rendit compte que, bien plus que de se sentir bien, elle était… heureuse. Heureuse ! Un sentiment qu’elle ne connaissait pas ou peu. Même si elle savait que ça n’allait pas durer et qu’ils devraient redéfinir leur relation, elle préférait l’oublier pour l’instant et profiter du moment. Le fait qu’ils n’aient pas pu voler l’avait un peu déçu mais c’était plus sage de s’abstenir. Elle était quand même heureuse, vraiment heureuse. Son cœur était léger. Quelque part, elle avait l’impression de redevenir une enfant et de retrouver son insouciance. Elle jeta un regard à son compagnon. Tout ça grâce à lui, grâce à cet être venu de nulle part, cet ange tombé du ciel ! Elle l’appréciait temps, bien plus qu’elle ne le devrait mais aujourd’hui elle s’en fichait.
Elle s’arrêta et, avec grâce, elle pivota pour se retrouver face à lui.
« C’est la première fois que je le dis mais… je suis heureuse et c’est la première fois de ma vie »
Les larmes perlaient à nouveau à ses yeux mais des larmes de joie. Ce sentiment, tout nouveau pour elle, elle voulait le lui dire, lui dire que c’était grâce à lui. Elle avança son visage et l’embrassa. Les baisers qu’ils avaient déjà échangés faisaient partis de ce nouveau sentiment. Marine voulait à nouveau ressentir cette sensation si agréable sur ses lèvres. Toujours en l’embrassant, elle se pressa contre lui, contre son torse et l’enlaça. Elle aimait ce contact et voulait encore l’éprouver.
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Marine prit sa cape et ils furent dehors. Ils marchèrent sans avoir de réelles destinations, Kei légèrement derrière elle, en retrait. Il la suivait tout simplement. Malgé la forte présence du soleil, l’air environnant était étrangement froid. Elle avait toujours son sourire ancré sur son visage, ce qui lui fit tirer un sourire. Elle avait l’air de prendre du bon temps et c’était plutôt bon signe. Au moins elle n’était pas triste, c’était le principal.
Ils passèrent près d’un petit par cet Marine le lui montra du doigt. Kei hocha la tête et il pénètrèrent à l’intérieur. L’air y était moins froid car les arbres protégeaient en quelques sortes l’endroit, mais pas complètement, et certaines fois on l’entendait s’engouffrer entre les arbres en sifflant. Aucuns des deux ne parlaient, comme d’habitude. Il n’aimait pas parler pour ne rien dire, et c’en était surement de même pour elle. Après un court instant, Marine fut la première à briser le silence, et le remercia de l’avoir forcée à sortir. Forcée était peut-être un grand mot. Dans ce cas là, incité aurait été plus juste, même si les deux avaient presque la signification. Elle restait constemment enfermée, soit chez elle, soit à la bibliothèque. Il fallait qu’elle prenne du bon temps quelques fois, qu’elle prenne l’air.
Elle lui dit aussi qu’elle aimait vraiment être avec lui, et ils rougirent tout les deux.
« Ça aurait été dommage de rater une aussi belle après-midi »
En effet, vraiment dommage. Et il était encore plus dommage que le soleil se coucherait mettant ainsi fin à cette journée. Il aurait donné tout ce qu’il possédait pour qu’elle continu indéfiniment. Marine s’arrêta de marcher. Croyant qu’il y avait quelque chose plus loin, il fit de même et se concentra pour mieux y voir. Il comprit qu’il avait fait fausse route lorsqu’elle se tourna vers lui et qu’elle lui dit que c’était la première fois de sa vie qu’elle se sentait heureuse. Kei lui fit un sourire, content qu’il ait enfin servit à quelque chose. Du moins, il espérait avoir provoqué ce bonheur. De nouvelles larmes roulèrent sur les joues de la jeune femme, et lorsqu’il allait bouger pour les lui essuyer, ses lèvres furent collées aux siennes. Il n’avait rien vu venir du tout. Un total effet de surprise. Il avait toujours les yeux ouverts lorsque leurs corps se retrouvèrent pressés l’un contre l’autre. Il ferma donc les yeux, essayant de répondre à l’embrassade, d’abord maladroitement. Il décalla doucement ses lèvres des siennes …
Ainsi séparés, il ressentait quand même une petite pression sur sa bouche. Quelle était cette sensation. Il planta son regard dans celui de Marine lorsqu’elle rouvrit les yeux et il comprit. Il comprit ce qu’il ressentait pour elle. Il lui fit un sourire en guise d’excuse pour avoir coupé ce magnifique moment, puis il lui empoigna le visage et reposa tendrement ses lèvres sur les siennes, l’embrassant ainsi avec tout le désir qu’il ressentait pour elle. Timidement, il introduit sa langue dans la bouche de la jeune femme, cherchant à tâton la sienne et lorsqu’il la trouva, il joua avec. Ce baiser dura un long moment, et leurs bouches s’éloignèrent de nouveau.
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Elle sentit que les lèvres de Kei se séparaient des siennes. Elle rouvrit alors les yeux et le regard du jeune homme y plongea. Elle sentait quelque chose d’étrange en elle, une sensation bizarre mais agréable. Elle l’avait déjà ressentie quand ils s’étaient embrassés mais c’était bien moins fort que maintenant. Son cœur battait plus vite et son souffle s’accélérait. Elle vit Kei sourire et sentit ses mains entourées son visage. Les lèvres du jeune homme prirent alors possession de sa bouche avec tendresse et passion.
Elle sentit sa langue contre ses lèvres et les ouvrit pour la laisser passer. Son instinct la guidait. Elle le laissa prendre possession de sa bouche. Leurs langues se caressaient, jouaient ensemble. Elle aimait ça, beaucoup même alors que c’était la première fois pour elle.
Leur baiser dura longtemps. Leurs bouches finirent par se séparer presque à regret. La jeune femme ne se recula pas pour autant. Les yeux toujours fermés, elle posa sa tête contre sa poitrine. Elle entendait son cœur battre au même rythme effréné que le sien. Le baiser l’avait étourdie comme enivrée. Sans lui, elle se serait certainement retrouvée par terre.
Tout ça était si étrange, elle qui, deux jours auparavant, ne se serait jamais cru capable d’embrasser spontanément quelqu’un ou plutôt elle n’aurait jamais imaginé en avoir eu envie. Alors qu’à présent, elle avait du mal à s’en passer. La vie était étonnante parfois. Dans le même temps, ce n’était pas habituel de croiser un ange.
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La tête de Marine vint prendre appuit sur le torse de l’ange. Kei la serra un peu plus contre, comme s’il avait peur qu’elle s’en aille, le laissant ainsi seul. C’était un sentiment qu’il ne voulait plus ressentir, plus jamais. Il avait vécu ainsi tout la vie et il souhaitait dès lors changer. Le présence de la jeune femme y était surement pour beaucoup …
Les deux jeunes personnes avaient repris leur marche à travers le parc, toujours silencieux, mais cette fois, main dans la main. Le soleil commençait à se coucher, et ça faisait un moment qu’ils n’avaient plus croisés de personnes dans le parc. Il était enfin temps. Doucement, il s’arrêta de marcher, retenant Marine pour ne pas qu’elle s’éloigne trop de lui, puis il lui sourit avant de lui dire.
« Il me semble que je te l’avais promis… »
Son dos commença à remuer, d’abord faiblement, puis enfin plus violemment. Il sentit sa peau se déchirer, ce qu’il lui tira une petite grimace : les marques disparaitraient sans problèmes, mais il détestait ces picotements plus que tout. De grandes ailes d’un blanc éclatant firent leur apparition dans son dos. Il les agita doucement histoire de s’y habituer avant de prendre son envol, puis il tendit la main vers elle, l’invitant à le rejoindre près de lui.
« J’espère que tu apprécieras … »
-
Marine finit par s’écarter de lui, à regret, mais Kei lui prit la main et ils continuèrent de s’enfoncer dans les bois. Le jour tombait à présent. La jeune femme se dit qu’ils allaient devoir faire demi-tour avant que la nuit tombe totalement. Après, ils mettraient plus de temps à sortir du bois. Elle était désolée que cette journée s’achève. Une journée de moins et l’heure de la séparation approchait.
Soudain, Kei s’arrêta. Elle en fut déconcertée. Il ne lui lâcha pas la main pour autant. Pourquoi s’était-il arrêter ? Elle le regardait étonnée.
« Il me semble que je te l’avais promis… »
Promis ? Qu’avait-il donc pu lui promettre ? Marine ne voyait pas du tout où il voulait en venir. Elle vit l’ange grimacer puis, d’un coup, ses ailes blanches firent leur apparition. Elle lui lâcha la main, surprise.
« J’espère que tu apprécieras … »
Il lui tendait à nouveau la main. Ainsi, il voulait toujours l’emmener voler. C’était ça qu’il voulait dire en parlant de promesse. Inquiète Marine regarda autour d’eux histoire de voir s’il n’y avait personne aux alentours ce qui était le cas apparemment.
Elle prit alors la main de l’ange et alla vers lui, toute souriante
« Je ne sais pas si je vais apprécier. Après tout, c’est la première fois qu’ange propose de me faire de voler. Mais, curieusement, je suis certaine que ça me plaira ! »
-
Après une brève inspection des alentours pour voir s’il n’y avait personne, Marine prit la main que l’ange lui tendait, apparemment assez contente vu le sourire qu’elle lui faisait. C’était une première pour elle, mais aussi pour lui. Peut-être verrait-elle à présent le monde d’une autre manière.
« Je ne sais pas si je vais apprécier. Après tout, c’est la première fois qu’ange propose de me faire de voler. Mais, curieusement, je suis certaine que ça me plaira ! »
Il l’attira doucement à lui, lui faisant un beau sourire pour répondre au sien, et déposa brièvement ses lèvres sur les siennes. Il espérait qu’elle n’aurait pas très peur tout de même. Il passa un bras autour de sa taille et passa le second derrière ses jambes, la soulevant doucement. Il l’a regardait toujours lorsque ses ailes commencèrent à s’agiter, les faisant à peine décoller du sol. Même si elle n’était pas lourde, il devait s’habituer afin de ne pas la mettre en danger. S’élevant doucement dans les airs, il fit plusieurs courses aériennes en forme de huit. Une fois ses ailes bien chauffées, il était fin prêt …
Kei commença à prendre de l’altitude, Marine dans ses bras. Ils passèrent doucement au dessus du bois dans lequel ils étaient, au niveau de la cime des arbres. Il s’arrêta un instant, lui laissant le temps de s’adapter à cette nouvelle vision du monde et aussi afin qu’elle puisse admirer le paysage, puis il continua son ascension vers le ciel. Jugeant l’altitude assez bonne, il s’envola, survolant toute la ville. De temps à autre, il lui montrait à quel point les personnes paraissaient petites vu d’ici. Rien d’étonnant d’ailleurs. C’était un nouveau monde qu’il lui faisait découvrir, différent de celui dans lequel elle vivait quotidiennement. Un monde où la seule règle en vigueur ne se résumait en un seul mot : liberté.
« Bienvenue dans mon monde … »
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L’ange l’attira à lui, l’embrassa et la prit dans ses bras. Elle mit ses bras autour de son cou pour peser moins lourd. Ils commencèrent à se soulever puis Kei se mit à voleter en faisant des huit. Visiblement, il ne semblait pas avoir l’habitude de porter un poids supplémentaire. Quelque part, ça lui fit très plaisir. Cela voulait dire qu’il l’appréciait assez pour la convier à un tel vol et que ce n’était pas courant, peut-être même était-elle la première.
La jeune femme n’était pas égoïste mais cette idée lui plaisait. Elle tenait beaucoup à Kei. Certainement beaucoup trop. Il était un ange et elle une simple humaine et certainement la meilleure. Que pouvait-elle espérer ? Pas grand-chose surement. Elle voulait juste profiter des moments qu’elle pourrait passer avec lui. Elle se serra encore plus contre le jeune homme.
Au bout d’u moment, ils s’envolèrent pour de bon. Kei dépassa les arbres et se mit à survoler la forêt. La jeune femme avait l’impression de rêver. Elle avait du mal à se dire que c’était bien réel. Tout lui semblait magnifique. La cime des arbres lui donnait l’impression de survoler une mer de feuillages. Elle n’avait qu’à tendre la main pour les effleurer. Marine évita de le faire, elle avait peur de déséquilibrer Kei.
De la forêt, ils passèrent au dessus de la ville. Les gens ressemblaient à des fourmis courant partout et la ville était leur fourmilière. Là, dans le ciel, elle avait l’impression de ne plus faire partie de ce monde. Quelque part, elle n’y avait jamais appartenue du fait de sa vie antérieure mais là, c’était différent. C’était une autre dimension. Un monde magique et féérique en même temps.
Auprès de Kei, elle n’avait ni peur, ni crainte de tomber. Elle avait confiance en lui.
« Bienvenue dans mon monde … »
Elle tourna la tête vers lui, les yeux pleins d’étoiles comme une enfant devant ses cadeaux de Noël au pied du sapin.
« Il est magnifique ton monde. Je te l’envie »
Elle posa sa tête contre son épaule et regarda à nouveau devant elle. Elle n’avait pas froid. La cape et le corps de Kei la protégeaient. Elle était heureuse. Elle aurait donné beaucoup pour avoir les ailes qu’il avait. Mais elle se dit qu’au fond c’était mieux comme ça. Au moins, elle pouvait être dans les bras du jeune homme.
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Kei sourit en voyant les yeux de la jeune femme briller d’excitation. Elle avait visiblement l’air d’apprécier l’instant présent, tout comme lui, si ce n’était pas plus. Magnifique ? Certainement qu’il l’était, et elle n’avait encore rien vu, ce n’était qu’une simple mise en bouche pour l’instant. Cependant, son monde avait ses avantages … Et ses inconvénients. Utiliser ses pouvoirs était assez pratique dans certains cas, mais sans entrainement quotidien, c’était très éprouvant pour le corps. Les effets ne mirent pas longtemps avant de se faire sentir d’ailleurs. Mais il ne pouvait pas se poser maintenant …
Sa vitesse commença à augmenter, ainsi que son altitude. Il serrait à présent Marine plus fort contre lui de peur de la lâcher par inadvertance. En l’air, il fit varier son vol, allant de simples courses droites et rapides et des figures assez complexes. Du moins complexes pour lui. Le fait de voler lui faisait déjà du bien, mais le fait d’être avec Marine lui en faisait bien plus. Comment avait-il pu s’attacher autant à elle ? Le pire dans tout cela était peut-être le fait qu’il avait atteint le point de non retour. Une chose était sure : les adieux feront mal, très mal. Et ce n’est pas avec ses piètres pouvoirs qu’il pourrait en atténuer la souffrance.
Au fil du temps passé dans les airs, il sentait ses forces disparaitre à vitesse grand V. Ses ailes lui faisaient atrocement mal, et il se sentait transpercé par d’énormes épées spirituelles. Ses pouvoirs de guérison limitaient la douleur, mais celle-ci était bien trop forte pour disparaitre complètement. Pour couronner le tout, de grosses gouttes de sueur commencèrent à perler sur son front : pas très élégant devant la jeune femme. Etait ce donc là sa limite ? Autant dire qu’il avait encore du chemin à faire. Peut-être même devrait-il prendre sur ses heures de cours. Ils commencèrent donc à perdre petit à petit de l’altitude, la vitesse étant elle aussi réduite. Il devait garder le strict minimum de force pour l’atterrissage. Il descendit donc en vrille vers le sol, vers un espace isolé pour ne pas attirer l’attention. L’atterrissage se fit plutôt en douceur et il put enfin déposer Marine sur le sol, content qu’il ne lui soit rien arrivé de fâcheux …
Il posa lui aussi pied à terre, et ses ailes disparurent en une volée de plumes. Il avait apparemment trop voulu en faire pour l’impressionner et il devait maintenant en supporter les conséquences : il peinait à rester debout. Ses jambes flageolantes ne le retenaient que par un miracle. La respiration haletante, il lui dit.
« Désolé, mais j … j’en peux plus … J’espère qu’… que ça t’as … plut … »
-
Ils volèrent longtemps peut-être plus d’une heure avant que Kei ne commence à donner des signes de fatigue. Marine s’en rendit compte à la tête qu’il faisait, il avait le visage crispé et la sueur perlait à son front. Elle allait lui dire de se poser quand elle sentit qu’ils descendaient. Elle se serra contre lui quand elle vit qu’il partait en vrille mais elle n’avait pas peur, elle savait qu’il ne la lâcherait pas.
Ils finirent par atterrir avec une grande douceur. Kei laissa la jeune femme poser le pied au sol avant de toucher terre à son tour. Marine vit tout de suite qu’il était fatigué. Non plus que ça, il était exténué. L’ange tenait à peine debout.
« Désolé, mais j … j’en peux plus … J’espère qu’… que ça t’as … plut … »
Elle se précipita pour le soutenir. Il n’aurait pas du faire autant d’efforts s’il n’en avait pas l’habitude.
« Allonge-toi ! »
Elle l’aida à s’étendre. Il était en sueur. Marine avait repéré un cours d’eau alors qu’ils descendaient vers le sol. Elle enleva la cape qui le recouvrait et la mit sur lui. Il ne manquerait plus qu’il attrape froid à cause d’elle. Marine n’avait aucune idée du fait qu’un ange ne pouvait pas tomber malade. Elle réagissait instinctivement. Elle voulait lui éviter un coup de froid après l’effort qu’il venait de faire. Elle se releva et se mit à écouter pour repérer d’où venait le bruit de l’eau. Elle avait toujours eu une ouïe très fine. Elle se tourna vers Kei.
« Reste ici, je reviens »
Elle couru jusqu’au ruisseau. N’ayant pas de serviette, elle déchira un bout de tissu de sa propre jupe pour le tremper dans l’eau froide avant de revenir auprès du jeune homme. Elle s’agenouilla près de lui et lui posa le tissu mouillé sur le front. Elle le regarda, le visage défait.
« Je suis désolée. C’est de ma faute. Tu n’aurais pas dû faire autant d’efforts pour me faire voler – elle lui sourit – Tu aurais besoin de sucre mais je n’ai rien à manger sur moi »
Elle regarda son beau visage et se pencha vers lui.
« En tout cas merci pour la balade parmi les nuages. C’est… indescriptible et… merveilleux. Merci ! »
Elle se pencha alors et l’embrassa avec une grande douceur, une main posée sur sa joue.
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Assez vite, Marine vint l’aider à le soutenir. Mais même avec son aide, tenir debout était bien trop difficile. Ses muscles refusaient de l’aider. Doucement, elle l’aida à s’allonger sur le sol, allant même jusqu’à enlever sa propre cape et la lui poser dessus. Etrangement, il aurait crut que seuls ses muscles dorsaux seraient douloureux. Mais c’était bien tout ses muscles, sans exception, qui le faisaient souffrir. Son pouvoir était à double tranchant. Il lui offrait des capacités quasi-infini, mais en retour lui pomper une énorme quantité d’énergie. La jeune femme se releva, sembla écouter les alentours et lui ordonna de rester ici, à l’attendre.
Elle le laissa donc seul, allongé au milieu de nulle part. Son ton n’avait pas tellement sonné comme un ordre, mais même s’il l’avait voulu, il n’aurait pas pu partir. Toutefois, il essaya de bouger. En vain. Il sentait cependant la douleur s’atténuer légèrement. Mais c’était bien trop peu. Marine revint quelques instants plus tard et il sentit quelque chose de froid sur son front. Il ferma les yeux, non pas par mal mais par soulagement. Lorsqu’il rouvrit les yeux, il vit un visage relativement triste.
« Je suis désolée. C’est de ma faute. Tu n’aurais pas dû faire autant d’efforts pour me faire voler. Tu aurais besoin de sucre mais je n’ai rien à manger sur moi »
Elle n’avait pas à s’excuser. Il avait voulu le faire, et il l’avait fait. Il n’était d’ailleurs pas nouveau qu’il n’en fasse qu’à sa tête. De plus, c’était lui qui lui avait proposé. Elle n’avait donc en aucuns cas besoin de se reprocher quelque chose. Il vit son visage se rapprocher du sien, le remerciant de cette petite balade. Il eut droit en prime à un sourire : voilà l’attitude qu’il attendait d’elle. Il ne regardait à présent que ses lèvres qui se rapprochaient … Rapprochaient ? Une nouvelle fois. Un contact. Doux et à la fois réconfortant. Chaleureux. Il sentit qu’elle posait sa main sur sa joue. Instinctivement, il posa sa main sur la sienne et de l’autre, il l’attira contre lui …
Le baiser qui n’aurait sans doute dû durer que quelques instants se prolongea. Ainsi, une multitude d’émotions passa à travers ce langoureux baiser qu’elle lui avait offert. Leurs langues se trouvèrent, s’éloignèrent pour mieux se retrouver, se caressèrent, le tout dans un éternel recommencement. Jamais un baiser ne lui avait parut si long, si magique : il lui fallait l’avouer. Les lèvres de Marine se décolèrent lentement. Lorsqu’il rouvrit les yeux, il était un peu confus et était complètement rouge de honte.
« Je … Je … Je suis désolé ! Je ne voulais pas ! »
Bien sûr que si il le voulait, voilà qui commençait à s’embrouiller. Il voulait juste dire qu’elle ne le voulait peut-être pas. Mais il était aussi choqué qu’elle par ses propres actes, si ce n’était plus …
-
Marine avait juste voulu lui donner un baiser léger. Elle avait juste voulu poser ses lèvres sur les siennes. La jeune femme n’avait aucune arrière pensée. Alors qu’elle posait ses lèvres sur les siennes, elle le sentit l’attirer contre lui. Et d’un simple baiser, cela devint un baiser passionné.
La jeune femme fut surprise mais n’eut aucune envie de se retirer. Au contraire, quand elle sentit la langue de Kei s’introduire dans sa bouche, la sienne partit à sa rencontre. Elle sentait à nouveau cette étrange chaleur l’envahir, toujours plus intense, plus agréable.
Lorsqu’ils se séparèrent, après un très long moment, elle vit l’ange complètement rouge. Etait-ce de sa faute ? Elle ne savait pas trop quoi penser.
« Je … Je … Je suis désolé ! Je ne voulais pas ! »
Au vu de cette remarque, là, elle ne savait plus du tout quoi penser. Il lui avait semblé que c’était ce qu’il voulait. C’était lui qui avait transformé un simple baiser en un baiser des plus langoureux.
A force de repenser au baiser, elle comprit que c’était plutôt que c’était à lui qu’il en voulait. Elle lui sourit.
« Moi, je ne le suis pas. Je ne nuis pas désolé. Et… - elle rougit – j’en avais très envie. Comme toi, apparemment »
Marine frissonnait mais ce n’était pas seulement à cause du froid. C’était aussi et surtout les sensations que Kei provoquait en elle à chaque fois qu’ils se touchaient, qu’ils s’embrassaient qui la faisaient frissonner. Elle se sentait gênée de ses sensations qui l’envahissaient et qu’elle ne contrôlait pas.
Le pire c’est qu’elle avait encore envie de l’embrasser, terriblement envie mais elle n’en fit rien. Elle ne voulait pas l’embarrasser davantage.
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Kei était toujours confus d’avoir agit ainsi. Il évitait de croiser le regard de Marine, ne sachant pas trop ce qu’elle pensait de son acte. Ça ne lui aurait pas étonné qu’elle lui en veuille et qu’elle décide de ne plus lui adresser la parole. Il essaya de se réconforter en pensant que de toutes manières, c’est ce qu’il se passerait lorsque elle prendrait ses responsabilités de professeur au sein du lycée. Lorsqu’il l’avait rencontré, il avait que la chance lui souriait. Elle semblait l’apprécier, et il en était de même pour lui. Mais voilà qu’il allait subitement la perdre. Tu parles d’une chance …
Lorsqu’il daigna enfin poser son regard sur elle, il remarqua qu’elle souriait. Contrairement à lui qui était désolé, elle lui répondit qu’elle ne l’était pas. Qu’elle en avait elle aussi envie.
« Comme toi, apparemment »
Au moins, elle n’y allait pas par quatre chemins. Il s’était fait avoir après tout. Comment pouvait-on ne pas avoir envie après avoir donné un baiser si passionné ? Il se sentit un peu bête de lui avoir dit ça. Elle l’avait peut-être mal prit. Nerveusement, il passa sa main dans ses cheveux en rigolant.
« Ah … On dirait que je suis grillé ! »
Au moins, tout ce qu’il espérait c’est qu’elle avait apprécié ce moment de la même manière que lui. Entre temps, un peu de ses forces étaient revenus et il retrouva assez vite l’usage de ses jambes. Doucement, il réussit à se mettre droit. Mais c’était encore trop tôt pour faire un effort de ce genre là. Il retomba donc au sol, à genoux. Il était assez gêné. Il venait de se retrouver à présent sans défenses, sans force. Et qui plus est devant la fille à qui il venait de faire découvrir la beauté des cieux. Etre capable de voler mais être dans l’incapacité de marcher. Quelle triste ironie du sort …
Quelques minutes plus tard, il tenait debout, bien qu’il doive s’appuyer contre un arbre afin de le rester. Lorsqu’il posa son regard sur Marine, il remarqua qu’il lui manquait un bout de sa jupe. Pourtant, il n’avait pas le souvenir d’un accrochage en plein vol. Il se rappela le contact froid sur son front un peu plus.
« Je suis désolé pour ça. Tu n’aurais pas dû te donner toute cette peine »
Une fois qu’ils seraient rentrés, il se promit qu’il lui rembourserait sa jupe, d’une manière ou d’une autre.
-
Tout doucement, Kei semblait retrouver ses forces. Il tenta une première fois de se lever mais un peu trop tôt. La deuxième fois fut la bonne. Il réussit à tenir debout et marcha jusqu’à un arbre auquel il s’appuya. Il était encore faible. Marine n’avait pas pensé qu’il aurait besoin d’utiliser une telle quantité d’énergie pour voler et surtout la faire voler, elle. Elle en était désolée. Elle ne voulait pas lui faire de mal.
« Je suis désolé pour ça. Tu n’aurais pas dû te donner toute cette peine »
Il désigna le bout déchiré de sa robe. Marine hausa les épaules et lui sourit.
« Ça c’est rien du tout. Le tissu était plus utile sur ton front que sur moi - Elle vint se camper devant lui – Tu te sens comment maintenant ? »
Sa voix trahissait son inquiétude. Spontanément, elle le prit dans ses bras aussi bien pour le soutenir que pour s’excuser de lui avoir fait brûler autant d’énergie. Marine savait que ce n’étaient pas les seules raisons. Elle voulait être près de lui. Elle se sentait alors si bien. Un sentiment de plénitude la gagnait dans ces moments là. Et puis cette chaleur qu’elle ressentait, la petite boule à l’estomac à la fois détestable et agréable. Une de ses mains postée dans le dos de l’ange, revint se poser sur son torse près de son visage. La tête contre son torse, les yeux fermés, sans s’en rendre compte, la main de Marine caressait le torse de l’ange. Elle aurait voulu rester ainsi pour toujours.
-
Marine affirma que le « tragique » destin qu’avait eu sa jupe n’était pas important. D’après elle, le tissu avait plus servit sur sa tête qu’à son originelle place. Il répondit par un sourire. Puis, doucement, elle se rapprocha de lui, lui demandant s’il allait bien maintenant. Bien était peut-être un peu fort. Mieux était plus approprié. Même si son organisme lui permettait de récupérer assez vite, il lui était impossible à l’instant présent de marcher plus de cinq minutes. D’ailleurs, il fallait qu’il y arrive à ces cinq minutes.
Afin de ne pas l’inquiéter, il lui sourit en hochant la tête. Il n’allait pas bien, mais il n’allait pas en mourir. Doucement, elle le prit dans ses bras, puis vint doucement se blottir contre lui, la tête posée contre son torse. L’ange l’entoura de ses bras, la serrant tendrement contre lui. Il sentit quelque chose remuer sur son buste et remarqua que ce n’était que la main de Marine qui s’agiter. Le visage de la jeune femme semblait en paix. De la même manière, il ferma les yeux et déposa sa tête contre la sienne. Il ne ressentait à présent plus que la chaleur que son corps produisait et sentit les battements de son propre cœur se calait sur le rythme de celui Marine. Son étreinte se referma un peu plus sur elle, ne voulant plus la lâcher …
Le temps quant à lui ne semblait pas vouloir se figer. Au contraire, il sembla s’accélérer. Combien de temps étaient-ils restés enlacés ainsi ? Et depuis combien de temps ses lèvres s’étaient posées sur le front de la jeune femme pour y déposer de multiples baisers ? Il ne s’en était pas rendu compte, mais ce n’était pas pour lui déplaire. La douleur de son corps semblait s’être calmée. Sa prise sur elle se fit moins forte, sans pour autant la lâcher.
« Je pense que ce devrait être bon, on peut y aller si tu veux … »
-
La jeune femme sentit les bras de Kei se refermer sur elle formant un véritable cocon de chaleur entre ses bras et son corps. Il lui distribua plusieurs baisés sur son front d’une douceur sans égale. Ils restèrent enlacer ainsi un bon moment qui paru seulement quelques secondes aux yeux de la jeune femme. A un moment, elle sentit les bras de l’ange desserrer leur étreinte.
« Je pense que ce devrait être bon, on peut y aller si tu veux … »
Marine était heureuse que le jeune homme aille mieux mais son problème était qu’elle n’avait aucune envie de partir, aucune envie de quitter le refuge protecteur de ses bras. Elle se serra davantage contre lui pour s’imprégner le plus possible de lui. Le temps fuyait comme le sable s’écoulant d’un sablier. Elle aurait voulu pouvoir arrêter ce temps maudit qui les rapprochait inévitablement du moment où ils devraient totalement renoncer à leur relation. Cette idée lui paraissait insupportable en cet instant.
« Non… Non, je ne veux pas y aller. Je ne veux pas que ça se termine. Je veux rester avec toi – elle releva la tête vers le visage adoré de l’ange – ne m’abandonne pas, j’ai besoin de toi »
Elle enfouie son visage contre le torse de l’ange le serrant dans ses bras comme si c’était la dernière fois qu’elle était avec lui. C’est dans un murmure à peine audible qu’elle prononça des mots jamais dit mais qu’elle ressentait depuis la nuit dernière.
« Je t’aime »
Marine se sentait idiote de dire ça mais ces mots avaient franchi sa bouche sans qu’elle s’en rende compte. Mais elle était sincère. Elle les pensait. Ce sentiment jamais ressentie dans sa vie de quelques manières que se soit, elle le ressentait avec lui, pour lui.
C’était certainement stupide et idiot. Cet amour était destiné à mourir d’une manière ou d’une autre et le temps était son ennemi.
-
Subitement, Marine sembla agitée. Avait-il dit ou fait quelque chose qui ne lui avait pas plut ? Elle se serra de nouveau contre lui. Non, il n’avait rien à voir. Dans le cas contraire, elle n’aurait pas agit comme cela. Doucement, elle lui dit qu’elle ne voulait pas partir. Qu’elle voulait rester près de lui. Plongeant son regard dans le sien, elle lui demanda de ne pas l’abandonner, disant qu’elle avait besoin de lui. Il n’avait jamais eut dans l’idée de l’abandonner. Même si elle lui avait demandé, il ne l’aurait pas fait. Elle reposa sa tête contre son torse, le serrant légèrement plus fort. Deux mots sortirent de sa bouche, en un murmure.
« Je t’aime »
Ces mots résonnèrent dans la tête de l’ange. Elle lui avait dit je t’aime … Il ne comprenait plus ce qu’il se passait, il était complètement déstabilisé. C’était quelque chose que l’on ne disait qu’après avoir longtemps réfléchit. Pourtant, le timbre de sa voix était si sincère qu’il était impossible qu’elle dise cela sans y penser.
Lui aussi, il l’aimait. Depuis quand exactement ? Il ne saurait le dire. Pourtant, c’était une vérité. Une terrible vérité, surtout lorsqu’on savait l’heure des adieux si proche. Elle aussi en avait conscience, pourtant ça ne l’avait pas empêchée de lui avouer ses sentiments. Il devait faire de même. Il devait arrêter de se cacher derrière des sourires et affronter la vérité. La fuite n’était plus à envisager. Il la serra davantage contre lui.
« Il ne m’ait pas arrivé une seule fois de penser à t’abandonner. Désolé si je t’en aie donné l’impression. J-Je … J … »
Pourquoi n’arrivait-il pas à prononcer ces mêmes mots qu’elle avait pourtant lâchés si facilement ? Il ressentait exactement la même chose, il n’en doutait pas. Alors pourquoi est-ce que c’était si dur ? Il dut se concentrer pour lui avouer ses sentiments, pas vraiment à l’aise toutefois.
« Moi aussi … Je … Je t’aime … »
Désormais, faire marche arrière n’était plus envisageable. Pourtant, à ces mots, il sentit un poids s’envoler. Mais il avait peur qu’elle croit qu’il lui avait dit ça pour lui faire plaisir. Ce qui était strictement faux …
-
« Moi aussi … Je … Je t’aime … »
Ces mots raisonnèrent comme la plus douce des mélodies à ses oreilles. D’une certaine manière, elle avait envie de les entendre mais elle aurait voulu qu’il n’en dise rien. Cela ne faisait que compliquer une situation qui l’était déjà. Mais Marine était heureuse de savoir qu’il ressentait la même chose qu’elle.
Elle ses erra le plus qu’elle pouvait contre lui, respirant sa douce odeur, profitant de sa chaleur. Comment pourrait-elle se séparer de lui à présent ? Il était devenu trop important, trop précieux à ses yeux. Et pourtant, ils ne pourraient faire autrement. L’histoire était déjà écrite. Ils allaient devoir se quitter.
Cette idée devenait de plus en plus insupportable à la jeune femme mais que pouvait-elle y faire ? Renoncer à son emploi ? Continuer une relation improbable avec un ange malgré la situation ? Elle ne savait pas quoi faire. Marine était désemparée.
Elle releva la tête vers lui.
« Qu’allons-nous faire à présent ? »
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Le doute s’empara d’elle alors qu’elle se serrait de nouveau entre les bras de l’ange. Peut-être qu’il aurait dû tout simplement ignorer ses paroles, ignorer son je t’aime. Mais le sort en avait décidé autrement et il lui avait aussi déclaré son amour. Ce qui était fait était fait, rien ne pourrait les faire revenir en arrière. Il s’en excusa silencieusement, posant ses lèvres sur son front lorsqu’elle releva le visage vers lui.
Qu’allaient-ils faire maintenant ? Bonne question. La logique aurait voulu qu’ils se séparent. Qu’ils s’oublient, faisant comme s’ils ne s’étaient jamais rencontrés. C’était impossible, inimaginable. Du moins pour lui. Il était prêt à tous les sacrifices pour elle. Mais le laisserait-elle faire ? Il en était moins sûr. Il ne voulait pas la voir s’en aller, ne voulait pas la considérer comme une simple professeur. Il voulait plus que cela. Etrange de ressentir cela pour une rencontre si récente … Il lui dit d’un ton sérieux.
« Le choix te reviens. Comme je suis ce que je suis, je n’existe pas, du moins en théorie. Si tu me le demandes, je peux tout arrêter pour rester à tes côtés. Je peux aussi tout simplement changer d’établissement … »
Après tout, ce ne serait pas la première fois qu’il le ferait. Personne ne lui avait posé de questions jusque là. Il arrivait toujours à s’en sortir. Pourquoi pas maintenant ? Il déposa brièvement ses lèvres sur celles de Marine …
-
Il lui laissait le choix. Que pouvait-elle faire ? Accepter sa proposition et le laisser quitter le lycée ? Certes, c’était un ange mais elle ne se sentait pas le droit de lui demander ça. Le fait qu’il ait l’éternité pour lui n’était pas une raison suffisante pour elle.
« Non, je n’ai pas le droit de te demander ça. Ce serait injuste »
Quelle était alors la solution ? Y’en avait-il seulement une ? En réalité, il y en avait plusieurs mais aucune ne convenait à la jeune femme. Elle devait faire un choix. Kei ou le travail qu’elle venait d’obtenir. Elle sourit. Le choix n’était pas si difficile que ça. L’ange l’emportait largement. Elle irait demain au lycée et s’excuserait de ne pouvoir accepter le poste. Elle passerait certainement pour la reine des idiotes mais c’était sans importance dans la mesure où ils pourraient être ensemble.
Elle décida de ne rien dire à Kei. Inutile de le faire culpabiliser. Elle trouverait quelque chose à lui dire le moment venu.
« Inutile d’y penser pour le moment. On y réfléchira plus tard. Profitons juste de la soirée. Profitons en ensemble »
Elle s’écarta alors de lui et lui prit la main. Elle alla jusqu’au centre de la clairière et y récupéra sa cape qu’elle remit sur ses épaules. Son visage était illuminé par son sourire et ses yeux brillaient de bonheur. Ce choix épineux fait, elle se sentait libre de faire ce qu’elle voulait et d’être avec le jeune homme.
« Tu penses pouvoir me ramener avec tes ailes ou tu préfères qu’on marche. Ce serait d’ailleurs plus prudent, non ? »
Elle n’avait aucune envie qu’il se sente mal à cause d’elle. Inutile qu’il gaspille ses forces.
-
Injuste ? Ce n’était pas ce qu’il pensait. Au fond de lui, il savait que Marine n’aurait pas vraiment été d’accord avec sa proposition, et ça n’avait pas loupé. Tout ce qui lui importait à présent était d’être avec elle, donc ce genre de sacrifices ne le dérangeait pas vraiment. Elle lui demanda donc de ne pas y penser et de plutôt profiter de la fin de soirée qu’il leur restait. Sur ce point, il était du même avis qu’elle …
Elle lui prit la main et l’entraina à l’endroit où elle avait laissé sa cape et la mit sur ses épaules. Elle tourna son visage vers lui : ce sourire lui allait à merveille. Elle paraissait vraiment … changée. Il répondit à son sourire par un autre, jusqu’à ce qu’elle lui demande de quelle manière il pouvait la ramener : ses ailes ou ses jambes ? Il avait récupéré, mais ne savait pas s’il en était encore capable. La ramener à pieds était pour elle la meilleure solution, la solution la plus prudente. Prudente ? A quoi bon maintenant ? A présent, il devait juste faire attention à elle, pas à lui.
« Ah, c’est une bonne question ça ! »
Se concentrant, il laissa de nouveau ses ailes pousser dans son dos. Jusque là, tout allait parfaitement, du moins lorsqu’il se tenait sur ses jambes. Il lâcha doucement la main de la jeune femme et battit des ailes. Il y avait juste une petite douleur, mais rien de trop grave. S’il ne faisait pas de folies sur le chemin du retour, tout devrait bien se passer pour lui. L’ange retourna vers elle, lui prenant les deux mains.
« Alors, tu en penses quoi ? Ça à l’air de marcher non ? »
Il se pencha vers son visage, l’embrassant quelques instants, puis la prit dans ses bras et décolla sans lui laisser le temps de répondre. Il l’a connaissait assez pour se douter qu’elle ne l’aurait pas laissée faire lui faisant la morale comme quoi ce n’était pas du tout sérieux. Cela l’amusait et lui faisait à la fois plaisir qu’elle s’inquiète autant pour lui.
Ils volèrent de longues minutes, Kei ne pouvant pas s’empêcher de forcer sur ses ailes. C’était surement leur dernière soirée, donc autant que Marine en reparte avec un bon souvenir. L’hôtel de celle-ci fut enfin en vue et ils durent se poser un peu plus loin pour ne pas attirer l’attention. L’ange rangea ses ailes et tendit son bras en souriant.
« Et voilà m’dame, vous êtes de retour chez vous ! »
-
S’il l’avait laissé choisir, elle lui aurait dit de revenir à pieds et non par les airs mais visiblement, il s’en doutait un peu. Il l’embrassa et avant qu’elle n’ait le temps de réagir, il l’a prit dans ses bras et l’emporta dans les airs. Malgré son inquiétude pour l’ange, elle ne put s’empêcher d’admirer une nouvelle fois la vue et d’apprécier la sensation de liberté. Ils arrivèrent en vue de l’hôtel qu’ils dépassèrent. La jeune femme en fut surprise mais son sens pratique lui revint vite en tête. C’est sûr que ça ferait bizarre s’ils se posaient comme ça devant l’hôtel.
Kei la posa doucement à terre et rangea ses ailes.
« Et voilà m’dame, vous êtes de retour chez vous ! »
Il lui tendit son bras qu’elle prit avec plaisir et lui rendit son sourire. Ils partirent en direction de l’hôtel de la jeune femme et montèrent dans sa chambre.
Arrivés dans la pièce, Marine lâcha le bras du jeune homme et se mit à tourner sur elle-même en riant dans la pièce comme une petite fille. Elle avait cette impression de retourner en enfance. Plutôt que de retourner, tomber en enfance serait plus juste. Elle n’avait jamais eu d’enfance, elle ne savait pas ce que c’était mais là elle s’imaginait que ça devait ressembler à ça.
Elle continua sa ronde solitaire jusqu’à ce qu’elle se laisse tomber sur le lit totalement étourdie. Elle souriait aux anges. L’expression serait plutôt qu’elle souriait à son ange. Elle releva tout doucement la tête, elle était encore étourdie, et le regarda :
« Merci, mille fois merci pour ce voyage merveilleux dans les étoiles. C’était merveilleux et magique »
Elle éclata de rire de bonheur. Ses joues étaient roses de plaisir et d’excitation. Elle se laissa retomber en arrière, les bras en croix sur le lit.
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Marine accepta sans problèmes le bras que lui tendait le jeune homme, puis ils partirent tout deux en direction de l’hôtel, tel deux amoureux. Une fois à l’étage, dans sa chambre, elle le lâcha en allant rire aux éclats au centre de la pièce. Apparemment, elle avait beaucoup appréciée la soirée, plus que ce qu’il avait imaginé même. Il l’a laissa donc tournoyer toute seule puis la regarda se laisser tomber doucement sur son lit, le visage toujours rayonnant. Elle tourna doucement son visage vers lui, le remerciant pour ce merveilleux moment qu’elle avait passée. Il n’y était pour rien, du moins pas entièrement. Si elle ne s’était pas ouverte à lui, rien de tout cela ne se serait passé. Donc tout le mérite ne lui revenait pas entièrement car elle avait dû mettre de côté son ancienne vie de côté, chose qui n’était pas forcément facile à faire. Elle rigola et se laissa tomber en arrière, se retrouvant allongée, les bras grands ouverts. Il s’assit à ses côtés …
L’heure des adieux commençait à arriver à vitesse grand V. Il redoutait ce qui allait maintenant se passer. Peut-être que rien ne changerait, du moins pas en mal. Ils se considéreraient peut-être toujours comme des êtres à part l’un pour l’autre. Mais peut-être que tout allait recommencer, comme une nouvelle vie. Son regard se fixa sur un point du plafond dont il était le seul à pouvoir voir. Son ton s’était légèrement durcit par peur de ce qui allait se passer, et il sentit un nœud se former au fond de sa gorge.
« Hé bien je suppose que c’est l’heure des séparations … ? »
Ça ne sonnait pas vraiment comme une question, mais plutôt comme une affirmation. Il repassa en revue tout les moments qu’ils avaient vécus ensembles. La bousculade au centre commercial, son invitation à diner, le diner, la nuit où il l’avait eut contre lui, dans ses bras, son visage rayonnant dans le ciel … Même s’il ne l’aurait jamais admis, ça lui faisait un pincement au cœur. Il sentit donc une trop grosse vague d’émotion et préféra se lever afin de l’éviter. Il s’étira longuement avant de lui dire.
« Il est temps … N’oublie pas de regarder de temps en temps dans le ciel. Qui sait, peut-être que tu pourrais apercevoir un ange passer hein ? »
Lui souriant une dernière fois, il tourna les talons, lui adressant un signe de la main. Il n’avait pas la force de lui dire adieux, c’était beaucoup trop dur pour lui. Il marcha en direction de la porte-fenêtre, l’effleurant du bout des doigts : même ainsi c’était trop dur. Il se mordit la lèvre inférieure, le gout du sang se faisant sentir dans sa bouche, et ouvrit la porte …
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Elle le sentit s’asseoir près d’elle. Elle était heureuse. Du moins, elle l’était jusqu’à ce qu’il se lève et prononce cette question maudite :
« Hé bien je suppose que c’est l’heure des séparations … ? »
Marine se redressa d’un coup, toute sa joie était évanouie à présent. Il avança dans la pièce et s’étira comme si de rien n’était. Cette attitude ne fit qu’accentuer la tristesse de la jeune femme.
« Il est temps … N’oublie pas de regarder de temps en temps dans le ciel. Qui sait, peut-être que tu pourrais apercevoir un ange passer hein ? »
Kei lui sourit avant de se diriger vers la porte fenêtre. Il n’attendit même pas qu’elle-même lui dise au revoir. Il semblait agir comme si de rien n’était. Comment pouvait-il agir ainsi ? Agir comme si ce n’était pas grave ? N’éprouverait-il rien pour elle ?
Marine ne comprenait plus rien. Elle ne comprenait pas sa façon d’être. Elle était malheureuse aussi malheureuse qu’elle avait été heureuse. Des cieux où il l’avait conduite, il la faisait à présent plonger dans les abîmes. Le bruit de la porte fenêtre qui s’ouvrait la ramena vers la réalité. Il allait s’en aller, s’envoler peut-être pour toujours.
Elle se leva et couru jusqu’à lui. Elle l’enlaça plaquant son visage dans son dos come un acte désespéré pour le retenir. Que pouvait-elle lui dire pour le faire rester ? Peut-être juste ça.
« Reste ! Tu as dit que tu ne m’abandonnerais pas ! Alors ne m’abandonne pas ! Je t’en pris »
Elle se laissa glisser le long de son corps jusqu’à se retrouver à genoux sur le sol. Ses bras autour des jambes de l’ange. Ses yeux déversaient des torrents de larmes et son corps était secoué de spasmes. Elle ne voulait pas le perdre.
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Kei entendit Marine se redresser de son lit et courir jusqu’à lui. Quelques instants plus tard, il fut ceinturé et sentit son visage se poser dans le creux de son dos. Elle lui demanda de rester, de rester avec elle. Demander était presque un terme faible, supplier était plus approprié. Il n’avait jamais voulut l’abandonner. Au contraire, il l’aimait. Même si ses actes ne le montraient pas, c’était pourtant la vérité. Il n’avait jamais apprécié les adieux, c’était pour ça qu’il avait agit ainsi. Il s’était dit qu’en agissant comme ça, la séparation serait moins douloureuse. Ça avait été tout le contraire. Il s’était conduit comme le dernier des enfoirés.
Marine tomba au sol, à genoux, sans pour autant lâcher l’ange : ses jambes étaient toujours entravées par ses bras. Puis il l’entendit sangloter et sentit son corps trembler. Il n’avait jamais envisagé que ça irait si loin. Si seulement elle savait à quel point il s’en voulait. Elle était passée en quelques instants du paradis aux enfers. Il serra de toutes ses forces la poignée de la porte-fenêtre qu’il n’avait toujours pas lâchée jusqu’à ce que sa main en soi endolorit. A son tour, il sentit des larmes rouler sur ses joues. Il les essuya d’un revers de main et tourna sur lui-même pour se retrouver face à la jeune femme.
Elle n’avait toujours pas décidé de le lâcher et avait posé sa tête sur ses jambes. Il se laissa tomber à genoux, pour se retrouver à sa hauteur. Il lui souleva le visage d’une grande délicatesse et essuya les larmes ruisselantes de son visage. Il l’attira contre lui, plaquant sa tête sur son torse, la serrant contre lui. La main qui était posée dans le dos de Marine commença à s’agiter, glissant de bas en haut dans son dos pour la réconforter.
« Je suis désolé. Vraiment désolé d’avoir agit comme ça. Je ne me sentais pas capable d’affronter mes sentiments. Je pensais que te présenter mes adieux aurait été trop dur … Mais en définitive, je ne me préoccupais encore que de moi. Je n’avais pas pensé à toi … »
Il pensait avoir enfin changé après l’avoir rencontrée. Il croyait être devenu quelqu’un de bien, mais il s’était trompé. Il était toujours resté cette personne égoïste qu’il avait toujours été. Il était temps de changer. S’il ne le faisait pas pour lui, autant le faire pour la personne qui comptait le plus à ses yeux. Autrement dit, la personne qu’il serrait à l’heure actuelle contre lui.
« Je crois qu’il est temps pour moi d’arrêter de fuir … Souhaites-tu toujours m’avoir … à tes côtés ? »
Ce qu’il lui avait fait était ignoble, tout à fait dégueulasse. Il ne s’en étonnerait pas si elle lui en voulait éternellement. C’est pour ça qu’il ne pouvait pas s’imposer de lui-même dans sa vie …
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Marine sentit qu’il se retournait et s’agenouillait devant elle. Il lui prit le visage et le releva. Il essuya ses larmes et la prit dans ses bras. Elle se serra contre lui, se nourrissant de sa chaleur et de sa présence.
« Je suis désolé. Vraiment désolé d’avoir agit comme ça. Je ne me sentais pas capable d’affronter mes sentiments. Je pensais que te présenter mes adieux aurait été trop dur … Mais en définitive, je ne me préoccupais encore que de moi. Je n’avais pas pensé à toi … »
Alors c’était donc ça ! Il souffrait de cette séparation tout autant qu’elle. Il avait eu peur de lui dire au revoir. La jeune femme préféra ça. Il tenait à elle.
« Je crois qu’il est temps pour moi d’arrêter de fuir … Souhaites-tu toujours m’avoir … à tes côtés ? »
La jeune femme releva son visage mouillé vers le doux visage de l’ange. Comment pouvait-il lui demander ça ? Doutait-il des sentiments qu’elle lui portait ? Elle passa ses bras autour de son cou et y enfoui son visage.
« Oui, oui je veux que tu restes avec moi. Du moins, jusqu’à ce que toi tu ne veuilles plus de moi. Je t’aime tant ! »
Elle le serra fort et fit descendre son visage jusqu’au sien. En même pas deux jours, il était devenu plus important que tout pour elle. Elle avait décidé de renoncer à son poste pour pouvoir rester avec lui.
« Je t’aime »
Elle posa ses lèvres sur celle de Kei. Sa langue franchit la barrière de ses lèvres et alla jouer avec celle du jeune homme. Son baiser était des plus passionnés.
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A son grand soulagement, Marine accepta de l’avoir toujours près d’elle. Il avait eu peur que son comportement ne blesse trop profondément la jeune femme à tel point qu’elle ait décidé de ne plus faire attention à lui. Heureusement qu’il en était tout autrement, il ne l’aurait pas supporté. Elle avait passé ses bras autour de son cou, nichant son visage dans le creux de celui-ci. L’ange ressentait à intervalle régulier son souffle chaud, encore légèrement saccadé.
Doucement, il la sentit attirer son visage vers le sien. Il se laissa faire et se retrouva enfin à son niveau, les yeux dans les yeux, et elle prononça ces quelques paroles.
« Je t’aime »
L’instant d’après, leurs lèvres étaient une nouvelle fois scellées. La langue de Marine vint timidement chercher la sienne, puis dansèrent toutes les deux dans un rythme effréné. Chaque baisers étaient toujours plus passionnés que le précédent. C’était clair à présent : il l’aimait vraiment, il ne pouvait plus en douter. Le baiser dû, bien évidemment se rompre. Leurs bouches se décollèrent lentement et chacun tira son visage légèrement en arrière. Kei posa son front contre celui de Marine.
« Je t’aime aussi … Et je ne te laisserai plus jamais seule … »
Il écarta une mèche de cheveux qui vint barrer le visage de la jeune femme, puis il posa ses mains sur ses joues, reposant ses lèvres sur les siennes. Maintenant qu’il y avait gouté, il était bien trop dur pour lui d’arrêter. Au bout d’un moment, Kei sentit que le corps de Marine n’était plus secoué de spasmes. Il l’aida donc à se relever.
« Allez, debout jeune fille, tu vas attraper froid par terre »
Il la gratifia d’un sourire. Oui, cette fois c’était la bonne. Il ne la laisserait pas partir. Il fallait qu’il lui donne tout son amour et qu’il passe le plus de temps avec elle …
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Lui aussi l’aimait, il le lui disait et elle le croyait. Il reprit possession de ses lèvres mais ce baiser fut plus bref que celui qui l’avait précédé. Plus court mais tout aussi bon. Marine s’était calmée. Elle ne pleurait plus.
« Allez, debout jeune fille, tu vas attraper froid par terre »
Il l’aida à se relever et lui souriait. Elle le fit rentrer à nouveau dans la chambre qu’il comptait quitter seulement quelques minutes plus tôt. Elle referma la porte-fenêtre pour empêcher le vent froid d’entrer.
La jeune femme revint alors vers l’homme de son cœur et, une fois de plus, se blottit contre lui. Elle avait besoin de se rassurer. Elle n’avait jamais eu confiance en personne d’autres qu’elle-même. Là, elle essayait, pour la première fois, de faire confiance à quelqu’un. De faire confiance mais aussi d’aimer. Deux choses inconnues. Un frisson la parcourue. Si elle se trompait, elle ne ferait plus jamais confiance à qui que se soit mais si elle s’interdisait cet amour, elle s’isolerait encore plus du reste du monde.
Elle leva son visage vers lui. Elle ne pouvait pas imaginer qu’il lui mente. Elle croyait en lui et lui croyait en elle, certainement bien plus qu’elle-même. Elle aurait besoin de lui dans le futur pour apprendre à vivre. Une chose qu’elle ne savait pas faire non plus. Vivre parmi les gens, les côtoyer. Lui, il lui apprendrait tout ça. Il resterait près d’elle, l’aimerait comme elle en avait tant besoin. La jeune femme comptait aussi lui donner tout l’amour qu’elle n’avait jamais eu.
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Une fois mise sur pied, elle referma derrière lui la porte fenêtre et se retourna se blottir contre lui. Comme on dit, tout est bien qui finit bien. Sauf que leur histoire ne finissait pas, bien au contraire, elle venait tout juste de commencer. Elle releva son visage vers lui, le regardant : il l’a trouvé de plus en plus belle. Il se pencha au dessus d’elle, l’embrassant de multiples fois sur les lèvres dans un léger bruit sonore. A présent, il ne fallait plus la décevoir.
Il ne se rendit que vraiment compte qu’il était lorsqu’il sentit son ventre remuer. En y repensant, ils avaient passés la majeure partie de la journée ensemble et étaient rentrés alors que le soleil se couchait. Puis il y avait eu cet incident. Il n’avait donc pas besoin de montre pour savoir qu’il était tard, son ventre le lui rappelait très bien. Il fronça tout de même les sourcils, un peu embêté d’être dérangé pour si peu. Mais bon, il fallait qu’il reprenne tout de même des forces après s’être ainsi vidé pendant les vols de la journée. Et quitte à aller manger, autant le faire en bonne compagnie. Il se détacha lentement de Marine et la poussa doucement jusqu’à la salle de bain.
« Allez, ce soir on sort, alors fais toi belle ! – il fit mine de réfléchir – Enfin, je devrai plutôt dire de te faire encore plus belle, car belle, tu l’es déjà. Je passerai te prendre vers … 20h30. »
Il lui fit un fit un clin d’œil avant de lui sourire. Il lui donna un dernier baiser puis au lieu de partir par la fenêtre comme il l’avait toujours fait jusque là, il passa par la porte d’entrée qu’il referma derrière lui. Cependant, il resta un instant contre la porte. Il ne savait pas si tout cela était un rêve. Si c’en était un, qu’on ne le réveille jamais …
Il rentra donc chez lui, s’arrêtant chez un fleuriste qui allait bientôt fermer boutique et lui acheta un bouquet de roses. Il prit une douche, et passa le temps à essayer de se choisir des habits pour ce premier rendez-vous. Du moins, rendez-vous amoureux. Il ramassa le bouquet posé sur la table et sortit, se dirigeant vers l’hôtel de Marine. Le réceptionniste le regarda passer d’un drôle d’œil, ne comprenant certainement pas pourquoi depuis deux jours il ne faisait que faire des allers-retours, ni comment il faisait pour descendre de l’étage sans y être au préalable monté par les escaliers. Kei continua donc son chemin jusqu’à la dite chambre, puis toqua à la porte. Lorsque celle-ci s’ouvrit, il tendit les roses devant lui, à bout de bras.
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« Allez, ce soir on sort, alors fais toi belle ! Enfin, je devrai plutôt dire de te faire encore plus belle, car belle, tu l’es déjà. Je passerai te prendre vers … 20h30 »
La remarque la fit rire. Elle eu à peine le temps de hocher la tête en signe d’accord qu’il quittait déjà sa chambre et par la porte, presque une première.
Elle allait rentrer dans la salle de bain et se dit que tant qu’à sortir, surtout avec l’homme qu’elle aimait, autant se mettre sur son 31 comme on dit. Elle attrapa sa cape, sortit au pas de course de l’hôtel et se dirigea vers le centre commercial. Heureusement, elle y arriva avant que les magasins soient fermés. Elle regarda les vitrines pendant quelques minutes avant de se décider à rentrer dans une des boutiques. Alors qu’elle ressortait, elle reprit sa course mais dans l’autre sens. Arrivée dans sa chambre, elle alla en vitesse se passer sous la douche. Elle remarqua alors qu’elle n’avait plus aucunes cicatrices sur le corps.
A peine sortit, elle enfila la tenue qu’elle venait de s’acheter. Une robe longue, fluide, argentée, assez simple mais vraiment jolie. La robe n’avait que de fines bretelles. C’était une première pour elle que d’avoir les bras nus et un décolleté qui mettait en valeur sa poitrine. Marine l’avait toujours détestée aujourd’hui elle essayait de s’en accommoder. Elle portait des escarpins de la même couleur que sa robe.
Elle releva ses cheveux avec quelques épingles, dégageant ainsi sa nuque. Son tatouage était alors visible mais ça lui importait peu. Elle espérait juste que cela ne gêne pas l’ange. Il fallait dire que ce n’était pas un petit tatouage vu qu’il prenait tout son dos, de sa nuque à la chute de ses reins. Il était composé de multiples arabesques noires. Elle l’avait toujours bien aimé.
Elle était terriblement stressée. C’était la première fois qu’elle sortait officiellement avec quelqu’un et en plus, elle avait décidé de se faire belle comme il lui avait dit. Elle espérait lui plaire.
Son cœur battit à tout rompre quand elle entendit toquer à la porte. Elle alla ouvrir et se retrouva devant un magnifique bouquet de roses. Elle le prit et s’effaça pour laisser Kei entrer.
« Elles sont magnifiques, tu n’aurais pas dû. En plus, je n’ai pas de vase – Elle réfléchit quelques secondes – Je vais descendre à la réception, ils en auront peut-être un. Je reviens »
Elle sortit juste après avoir déposé un baiser sur les lèvres du jeune homme. Elle revint au bout de cinq minutes, un vase dans les mains.
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La porte s’ouvrit quelques secondes plus tard. Il ne voyait toujours pas Marine car le bouquet était toujours devant lui. Lorsqu’elle lui prit des mains et qu’elle s’effaça de l’entrée pour le laisser rentrer, il resta bouche bée. Il en cligna même plusieurs fois des yeux. Elle était absolument magnifique. Oui, c’était le mot, magnifique. Et encore, c’était bien trop peu. Il lui avait dit cela pour rigoler, mais elle l’avait vraiment fait. Elle prit le chemin de la réception juste après avoir brièvement déposé ses lèvres sur les siennes. Quant à lui, il était toujours dans le même état. Il ne comprenait plus …
Lorsqu’elle revint, son état ne s’était pas vraiment arrangé. Il avait juste avancé d’un pas. Il la contempla de haut en bas, pas trop longtemps pour pas qu’elle se sente comme une bête de foire. Mais c’était quelque chose, vraiment ! Il se pinça, tira la joue pour voir si tout ça était réel … Et ça l’était. En à peine moins de deux heures, elle avait changée du tout au tout. Il avait devant lui une nouvelle Marine. Alors qu’elle remplissait le vase d’eau, il ne l’a quittait pas des yeux. Elle mit les roses à l’intérieur et resta planté devant celles-ci. Il s’approcha doucement d’elle, posant ses mains sur ses hanches, lui chuchotant à l’oreille.
« Tu es vraiment … Magnifique … »
Il la tourna doucement pour qu’elle soit fasse à lui et l’embrassa tendrement … Après avoir vérifié qu’elle avait bien prit tout ce dont elle aurait put avoir besoin, ils sortirent de la chambre et se retrouvèrent dehors. Là, l’ange prit la main de Marine dans la sienne, faisant en sorte d’entrelacer leurs doigts, et ils se mirent en route. Il ne savait toujours pas où ils iraient manger, donc ils avançaient doucement. Peut-être était-ce tout simplement pour profiter le plus longtemps possible l’un de l’autre …
Ils passèrent devant plusieurs échoppes, mais regardant à l’intérieur, ils constatèrent qu’il y avait bien trop de monde. Ce qu’il recherchait, c’était plutôt un grand calme. Puis à force de tourner en rond, ils trouvèrent enfin un restaurant à l’allure chic, pas trop plein. Pile poil ce qu’il fallait. Rentrant à l’intérieur, ils allèrent s’installer à une table un peu à l’écart des autres. Tel un gentleman, il tira sa chaise, l’invitant ainsi à s’assoir, puis alla s’installer en face d’elle. Ils commandèrent leur repas, et des cocktails arrivèrent pour les faire patienter.
Chaque fois qu’il essayait de poser son regard sur elle, il se sentait rougir. Pourquoi était-il si nerveux ? Parce que c’était son premier rendez-vous amoureux avec une fille qu’il aimait vraiment ? Il se posait trop de questions et n’arrivait plus à réfléchir de lui-même. Maintenant qu’ils étaient ensemble, ils devaient apprendre à se connaitre. Mais il n’arrivait toujours pas à ouvrir la bouche, ni à aligner deux mots sans bégayer. La soirée commençait bien …
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Elle rougit quand il lui dit qu’elle était magnifique. C’était bien la première fois qu’on lui disait ça. Main dans la main, ils déambulèrent un certain temps dans les rues avant de trouver un restaurant qui leur convenait.
Une fois à l’intérieur, Kei écarta sa chaise pour qu’elle puisse s’asseoir. Marine apprécia son geste. Une fois la commande passée, les cocktails leurs furent apportés. Visiblement, ni l’un, ni l’autre, ne savait quoi dire. Elle n’était jamais sortie avec quelqu’un. Elle n’avait donc aucune idée de ce que deux personnes pouvaient bien se dire dans une telle situation. Elle lui sourit.
« Toi aussi, tu es très élégant »
Elle se sentait un peu idiote. C’était stupide comme phrase mais elle ne savait vraiment pas quoi dire.
« Je suis désolé. Je ne sais pas trop quoi dire. Tu voudrais parler de quoi ? »
Marine était toujours très franche, un peu trop certainement, mais elle ne savait pas agir autrement.
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Il la gratifia d’un sourire lorsqu’elle lui dit qu’elle le trouvait élégant. Il n’avait donc pas passé si longtemps à essayer de choisir ses vêtements pour rien. Lui qui avait l’habitude de mettre des habits simples, ça n’avait pas été facile. Il gardait tout de même quelques habits assez « classe » pour certaines occasions, mais en dehors de ça, on ne pouvait pas le qualifier d’élégant. C’était sûrement une première !
Aussi, elle s’excusa de ne pas trop parler, prétextant ne pas savoir de quoi discuter. Ils étaient dans de beaux draps ! Elle qui ne savait pas de quoi parler et lui qui était toujours coincé par ce premier rendez-vous galant … Ça commençait bien …
« J’en ai aucune idée … »
En disant cela, il avait l’impression de se retrouver à cette première soirée où il l’avait rencontrée. Sauf qu’à présent, il savait qu’il ne devait pas lui parler de son passé qui lui était troublant. Il ne voulait plus la décevoir, ni la rendre triste. Elle l’avait accepté comme il était, alors que très peu l’auraient fait. Très peu puisque il aurait fallut qu’il leur montre sa vraie nature. Et il n’aurait pas pu le faire devant tout le monde. Quitte à parler pour ne rien dire, il valait mieux qu’ils commencent à faire de plus amples connaissances. Ils avaient juste abordés les sujets les plus simples sans trop approfondir. S’ils étaient amenés à vivre ensemble, il ne voulait rien lui cacher.
« Hé ben … Si tu veux savoir quelque chose à propos de moi, pose toutes les questions qui te passent par la tête … »
Ce serait peut-être un début, qui sait ?
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Marine fut surprise par sa proposition. Apprendre des choses sur lui, elle n’était pas contre mais elle ne savait ce qu’on pouvait demander à un ange. Peut-être devrait-elle simplement essayer de le connaître lui, la personne, et non pas la créature mystique qu’il était.
Elle réfléchit quelques instants. Ce n’était pas évident pour elle. Elle n’essayait pas en général de connaître les gens. Elle n’en retirait aucun intérêt. Là, c’était différent, il s’agissait de la personne qu’elle aimait même si ça lui semblait bizarre de penser ça. L’amour avait été toujours si abstrait pour elle mais maintenant elle le vivait. Elle devait faire un effort pour garder cet amour.
« Qu’est-ce que tu aimes faire en dehors du lycée ? Tu fais du sport ? - elle baissa les yeux sur son assiette, pour l’instant vide – Je ne suis pas très doué pour poser des questions comme ça. Je connais encore assez peu de choses de la vie de tous les jours – elle porta son regard sur son compagnon – Si tu as des questions, tu as le droit de les poser aussi »
Peut-être que lui saurait quoi lui demander. Elle se voyait mal se mettre à sortir de la philosophie à table dans un dîner en amoureux mais elle ne voyait rien d’autres à faire ou plutôt à dire.
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Apparemment, c’était toujours aussi dur. Cela l’amusait car elle semblait aussi mal à l’aise que lui. Mais il n’en fit rien de peur de la blesser. D’après ce qu’il comprenait, c’était la première fois qu’elle aimait quelqu’un, donc il ne voulait pas lui donner une mauvaise impression de l’amour. Il savait à quel point ce sentiment était important et combien il fallait le préserver.
Alors il réfléchit à sa question. A par le lycée que faisait-il ? Tout ce que pouvait faire un adolescent normal surement : sortir, aller dans des salles de jeux, au cinéma, au parc d’attraction, …
« Hé bien pour te faire une idée de mes loisirs, je fais ce que nous avons cet après-midi, en quelques sortes … »
Même s’il était habitué, il devait bien avouer qu’il y avait une grosse différence entre sortir seul et sortir avec quelqu’un. Il ne s’était jamais autant amusé. A croire que même les choses les plus simples pouvaient être amusantes lorsqu’on était entouré de personne que l’on appréciait, que l’on aimait. Pour ce qui était du sport, c’était différent. Ayant toujours été solitaire, il n’avait pas trop accroché à tout les sports qu’il avait fait. Il ne pouvait pas non plus pratiquer de sports de combats à cause de ses pouvoirs : même s’il ressemblait à quelqu’un de normal, ses muscles étaient plus développés qu’un être humain. Sans parler de sa régénération. En fin de compte, il ne se sentait bien que dans une seule discipline …
« Je sais pas trop si on peut appeler ça du sport, mais j’aime bien courir … D’ailleurs, je cours tout les jours. Je ne me suis jamais sentis très à l’aise au milieu d’un groupe, donc j’ai rayé de ma liste les sports collectifs … C’est ma façon à moi d’évacuer mon stress j’imagine … »
Puis en y réfléchissant, il remarqua qu’il avait dit une bêtise : lui, stresser ? Pour lui, ce mot n’existait que dans le dictionnaire, puisqu’il ne s’appliquait pas à lui.
« Et toi ? A part la bibliothèque, y’a rien qui t’attire ? »
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Eh bien ! Au moins avait-il un point en commun. Ils couraient tous les deux.
« Et toi ? A part la bibliothèque, y’a rien qui t’attire ? »
La question était un peu déstabilisante mais la jeune femme tenta d’y répondre le plus franchement possible.
« Et bien, non. En dehors de la bibliothèque, je ne fais pas grand-chose d’autre – elle était un peu gênée de le lui dire – Il faut dire que je n’aime pas vraiment la compagnie des gens. De plus, je connais assez mal le monde autour de moi. Enfin… je veux dire que les choses que la plupart des gens font, sont totalement inconnues pour moi »
Elle ne savait pas comment lui faire comprendre qu’elle avait vécu en vase clos jusqu’à il y a encore quelques semaines. Un monde fermé dans lequel les choses du quotidien n’avaient pas leur place. A part, les missions qu’on lui donnait, elle ne restait jamais en dehors de son camp. Et pour les tâches à accomplir, on l’y envoyait et on la ramenait. Le monde était donc inconnu pour elle.
« Par contre, comme toi, j’aime beaucoup courir »
Elle avait l’habitude de courir au parc. Un entrainement qu’elle n’avait pas réussi à supprimer en même temps ça lui faisait du bien, alors pourquoi s’en priver ?
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Si tout cela était inconnu pour elle, alors il devait lui montrer comment elles étaient amusantes. Pas tout faire en un seul jour, non. Mais de temps en temps, varier les plaisirs ne pouvait pas faire de mal. A priori, elle était bien plus distante des gens que lui. Elle n’aimait pas leur compagnie, alors que lui ne s’était vraiment jamais intéressé aux autres. Elle devait donc être la première à qui il s’intéressait vraiment.
« Si ça te dis un jour, on pourra aller courir tout les deux … »
Ça serait toujours mieux de courir avec quelqu’un que courir tout seul. Surtout si Marine représentait le « quelqu’un » en question.
Leur commande arriva quelques instants plus tard. Ils se souhaitèrent un bon appétit et mangèrent en silence. Pendant qu’il mangeait, il repensa aux cicatrices qu’il avait fait disparaitre de son corps. Il aurait bien aimé savoir d’où elles lui venaient, mais il ne pouvait pas le lui demander. Ce serait surement trop dur pour elle de lui en parler. Il jeta un bref regard vers elle. Peut-être qu’un jour le lui dirait-elle, lorsqu’elle se sentirait prête.
Par contre il se demandait toujours si elle s’était enfuit ou si elle avait relâchée. Bien qu’il se soit douté que la première était la plus probable. Si les gens lui avait fait ça, ils devaient quand même être assez intelligents pour ne pas la laisser partir … Du moins vivante. Il l’a voyait allongé sur le sol, les yeux fermés, baignant dans son propre sang. Sa main se referma plus fort sur sa fourchette, et une brève vague d’hostilité émana de son corps : même s’il était un ange, des émotions telles que la fureur ou la haine pouvaient quand même se faire ressentir. Ils n’étaient pas aussi que ce racontait les légendes à leur égard. En tout cas, cette vision des choses n’arriverait pas, du moins pas tant qu’il aurait décidé de rester à ses côtés …
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A sa proposition de courir à deux, elle hocha la tête en signe d’accord. Leurs plats arrivèrent et ils se mirent à les déguster. Elle sentait que parfois le regard de Kei se posait sur elle, interrogateur. Que pouvait-il bien chercher à savoir ?
Elle quitta son assiette des yeux pour le regarder. Ni elle, ni lui ne semblaient enclin à la parole. Le silence ne gênait pas la jeune femme, elle en avait l’habitude. Néanmoins, le fait que Kei ne lui demandait rien et surtout qu’il l’observait avec un regard inquisiteur, la dérangeait un peu plus.
Etant franche par nature et détestant tourner autour du pot, elle choisit de prendre les devant. Elle posa ses couverts et le regarda droit dans les yeux.
« Qu’est-ce que tu veux savoir et que tu n’oses pas me demander ? »
Sa franchise était souvent dérangeante mais Marine savait que les non-dits étaient pires que tout. Elle espérait juste que l’ange serait franc avec elle et qu’il ne lui en voudrait pas pour sa trop grande sincérité.
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Marine quitta son assiette du regard pour le superposer à celui de Kei. Il aurait voulut détourner les yeux, faire autre chose que rester là à la regarder, mais quelque chose l’en empêchait. Il resta silencieux, jusqu’à ce que Marine pose ses couverts et qu’elle lui pose cette question …
Elle avait donc remarqué qu’il la regardait. Même si cela avait été à chaque fois bref, elle l’avait sentit. Elle avait des sens très aiguisés. Mentir ne lui aurait été d’aucune aide, il le savait à présent. Elle découvrirait assurément le mensonge et n’aurait plus confiance en lui. Plutôt mourir. De plus, il n’était pas dans sa nature de mentir … Mais lui poser cette question n’était pas vraiment facile pour lui. Cela risquait de faire ressurgir son passé. Ce qui le dérangeait c’est qu’il savait qu’il allait lui dire, mais la question était de savoir comment. Il ne se voyait pas lui dire d’où venaient toutes ces cicatrices. Trop direct, trop brutal. Maintenant son regard, il lui répondit tout à fait sérieusement.
« C’est quelque chose dont tu n’es surement pas prête à en parler. Ça a un rapport avec ce qui a disparut … »
Il faisait là allusion aux cicatrices qu’il avait volontairement effacées afin de lui faire, même un tout petit peu, oublier ce qu’elle cherchait tant à faire disparaitre. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui réponde. Il voulait juste comprendre, et qu’elle ait des épaules sur lesquelles se reposer. Pour le moment, cette question resterait sans réponse. Il continua plus chaleureusement.
« Mais j’attendrai que tu sois prête … »
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C’était donc cela. Il voulait savoir ce qu’elle avait vécu. Quelle vie elle avait mené avant d’arriver dans cette ville. La jeune femme aurait du y penser plus tôt. Il devait se poser pas mal de questions à son sujet d’autant plus qu’il avait vu, et guérit, ses cicatrices. Cette explication, elle la lui devait bien et puis, elle l’aimait, il avait le droit de savoir même si elle risquait de le perdre.
« Comment t’expliquer quelque chose que j’ai moi-même du mal à comprendre »
Marine n’avait jamais compris pourquoi c’était tombé sur elle. Elle n’en aurait probablement jamais l’explication.
« Ça remonte à loin. Je ne me souviens pas de ma famille, je me rappelle juste que quand j’ai eu cinq ans, des hommes sont venus me chercher. Ils m’ont enlevé et amené dans un camps d’entrainement, une sorte de camp militaire »
La voix de la jeune femme devint monocorde, les yeux perdus dans le vide, elle semblait raconter l’histoire de quelqu’un d’autre.
« On m’a entraîné à être une parfaite machine à tuer, rompu à tous les combats et n’ayant aucun état d’âme. On m’a fait comprendre que je n’avais pas vraiment d’intérêts sauf si je devenais ce qu’on attendait de moi. Je n’avais rien d’autre alors j’ai fait ce qu’on me demandait – elle fit une pause – J’ai souvent été battue, frappée, fouettée et … tant d’autre chose. Quand j’ai eu sept ans, ils m’ont balancé dans une fosse avec un tigre. Je devais le tuer ou c’était lui qui me tuer. Ce jour-là, j’ai compris que je ne pouvais compter que sur moi-même. Personne ne serait venu m’aider – elle sourit tristement – C’est de ce fauve que me venait les cicatrices sur ma cuisse. Les griffes qu’il avait enfoncées dans ma chair. J’ai souvent tué. J’ai beaucoup de morts sur la conscience. C’est eux qui m’empêchent de dormir la nuit. J’ai finit par m’enfuir, je voulais autre chose, une autre vie mais c’est… très compliqué de revenir à une vie qui n’a jamais été la votre »
Elle porta son regard sur celui de Kei. Elle lui avait tout dis, au moins dans les grandes lignes. Elle s’attendait presque à ce qu’il lui fiche une gifle et l’abandonne. Après tout, elle était un monstre, un tueur.
« Tu es un ange et moi, le diable, la mort. Je comprendrai que tu ne veuilles plus de moi. Même si c’est du passé, j’ai toujours les mains couvertes de sang »
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Kei l’écouta raconter son histoire. Il ne se serait jamais douté qu’elle trainait un aussi lourd passé derrière elle. Tout devenait clair à présent : voilà pourquoi elle préférait rester seule. Ça le dégoutait au plus haut point de savoir que certaines personnes étaient capable de faire ce genre de choses, surtout à des enfants. Dire que ces gens vivaient parmi eux …
Il n’aimait pas par contre la comparaison qu’elle faisait. Elle se comparait au diable, pourtant elle n’avait rien de commun avec lui. Ce n’était pas parce qu’elle avait agit comme ça dans le passé qu’elle en était un. Elle avait été forcée, et n’importe qui aurait agit comme elle l’avait fait. C’était tuer ou être tuer. Il ne fallait pas avoir un cerveau ultradéveloppé pour savoir ce qui était le mieux pour soi. Lui-même avait déjà fait ce genre de choix … Il sentit sa tristesse et doucement, il tendit son bras et prit la main de Marine dans la sienne.
« Ecoute, je suis pas là pour te juger ou quoi que ce soit. Je suis pour comprendre ce qu’il c’est passé et ce qu’il y a au fond de ton cœur. Tu n’es pas le diable, loin de là. Et figure toi que je ne suis pas aussi blanc que ce que tu pourrais croire. Personne ne l’est d’ailleurs. Et ce n’est pas pour ça non plus que je vais te rejeter – il resserra sa prise sur la main de Marine – Je t’aime, que ça te plaise ou non »
Il ne savait pas si ce qu’il lui disait allait la changer. Et il savait très bien qu’on ne pouvait pas changer les habitudes de toute une vie comme ça, en claquant des doigts. Ce qu’elle avait fait ne pouvait pas être effacé. Mais elle ne devait pas se laisser mourir non plus. Si elle regrettait vraiment ses actions, elle devait vivre, non pas juste pour elle, mais aussi pour ceux à qui elle avait enlevé leurs rêves. Ce serait difficile, mais il serait là pour l’aider, toujours là …
Il connaissait donc enfin son passé. Il savait qu’elle lui disait la vérité, car il aurait fallut être fou pour s’inventer une pareille histoire. Il ne s’attendait quand même pas à avoir sa réponse aussi vite.
« En tout cas, je te suis reconnaissant de m’avoir raconté tout ça … - puis il ajouta en souriant, histoire de détendre l’atmosphère – Et puis je suis rassuré, j’ai un bon garde du corps avec moi ! »
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Les larmes coulèrent de ses beaux yeux bleus-verts. Elle avait l’habitude des coups, de l’indifférence, du rejet, de la haine et de la colère mais la compassion et la compréhension, c’était différent. Tout comme l’amour qu’elle éprouvait pour Kei, c’était des choses nouvelles. Elle ne savait pas les gérer alors les larmes prenaient le dessus.
Ainsi, il était prêt à l’accepter avec son passé horrible, lui l’ange tombé du ciel. Il ne la jugeait pas et il voulait toujours d’elle. Marine ne croyait pas en Dieu ou quoi que se soit de religieux mais si les miracles existaient, elle venait d’en voir un.
Elle sourit quand il lui parla de garde du corps. Elle le protègerait, bien sûr, mais il avait certainement des pouvoirs bien plus importants qui lui permettait de se défendre. Il n’avait pas besoin d’elle.
« Merci »
Elle ne pouvait rien dire de plus. Les mots étaient superflus et aucuns n’auraient pu exprimer ce qu’elle ressentait. Alors elle se limita à ce simple merci qui contenait à lui seul tout ce qu’elle éprouvait pour le jeune homme en face d’elle.
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Lorsqu’il vit les larmes couler sur les joues de Marine, il ouvrit de grands yeux. A vrai dire, il ne s’y attendait pas. Cependant, elle ne pleurait pas, et il espérait que ce ne soit plus jamais le cas. Du moins, il allait tout faire pour. Elle lui dit juste un merci. Pourtant, elle n’avait pas à le remercier. Il lui avait promit de rester auprès d’elle, et c’est bien ce qu’il comptait faire. Il ajouta en chuchotant, un petit sourire sur les lèvres.
« Et essuies tes larmes, après on va croire que je te dis des méchancetés ! »
Suite à ça, le repas se termina assez silencieusement. L’ange régla la note et ils sortirent. Et il regretta assez vite son choix. Il faisait un froid de canard, on pouvait le dire. Mais il ne pouvait pas rester dans le restaurant juste pour y être au chaud. Surtout que Marine devait avoir bien plus froid que lui dans sa robe. Il ôta donc sa veste et lui mit sur les épaules pour éviter qu’elle ne tombe malade.
Main dans la main, ils retournèrent à son hôtel. Ils montèrent jusqu’à sa chambre et Kei s’arrêta sur le seuil de la porte. Il était temps de la laisser dormir. Il posa ses lèvres sur les siennes quelques instants.
« Tu m’as encore fais passer une agréable soirée … Et au risque de me répéter, tu es vraiment ravissante … - il lui adressa un sourire un peu timide – Mais il est temps de te laisser. Donc passe une bonne nuit … »
Leurs lèvres se rencontrèrent une nouvelle fois en guise d’au revoir …
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Ils poursuivirent leur repas en silence. Kei régla la note et ils quittèrent la chaleur du restaurant. Le vent froid donna la chair de poule à la jeune femme. Il posa sa veste sur ses épaules, elle le remercia d’un sourire et se drapa dans l’étoffe. Elle la respira. La veste portait le parfum de l’ange. Une douce odeur qui l’enveloppait.
Il la ramena à sa chambre, trop vite au goût de la jeune femme. Il l’embrassa sur le pas de la porte.
« Tu m’as encore fais passer une agréable soirée … Et au risque de me répéter, tu es vraiment ravissante … Mais il est temps de te laisser. Donc passe une bonne nuit … »
Il posa une nouvelle fois ses lèvres sur les siennes. Il semblait sur le point de s’en aller. Marine n’en avait pas envie, elle voulait encore rester près de lui. Elle le retint par le bras.
« Tu… tu ne veux pas rester avec moi ? J’ai… peur la nuit. Mon passé revient tout le temps, les cauchemars, les morts. Avec toi, ils ne reviennent pas. S’il te plait reste »
Elle voulait le sentir près d’elle. Marine se sentait alors en sécurité. Et elle se sentait surtout aimée. Son regard était suppliant envers le jeune homme. Sa main tenait toujours son bras.
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Il allait tourner les talons et partir lorsqu’il sentit Marine poser sa main sur son bras, le retenant près d’elle. Il l’interrogea du regard.
« Tu… tu ne veux pas rester avec moi ? J’ai… peur la nuit. Mon passé revient tout le temps, les cauchemars, les morts. Avec toi, ils ne reviennent pas. S’il te plait reste »
C’était donc ça qu’elle lui avait déjà demandé de rester avec elle la veille. Vu sous cet angle, il comprenait pourquoi elle avait tant de mal à dormir. Lui n’avait jamais eu ce problème, bien qu’il ai fait un véritable carnage dans sa première maison. Et il ne pouvait pas lui refuser ça. Tant qu’elle aurait besoin de lui, il serait là. Et il ne pouvait pas refuser devant de tels yeux, ça en serait démoniaque.
L’attrapant par le poignet, il l’attira contre lui, l’entourant de ses bras et posant sa tête sur la sienne. Il caressa sa joue du dos de sa main, d’une tendresse inouie.
« Si c’est ce que tu veux, bien sur que je reste. Tu n’as pas besoin de me le demander avec ces yeux là … »
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Il se saisit de son poignet et l’attira à lui. Il la prit dans ses bras. Des bras dans lesquels elle se sentait en parfaite sécurité, protégée.
« Si c’est ce que tu veux, bien sur que je reste. Tu n’as pas besoin de me le demander avec ces yeux là … »
Elle sourit, le visage sur son épaule. Ils restèrent un moment ainsi enlacés. Puis, la belle se détacha de lui pour entrer dans sa chambre, elle le prit par la main et l’entraina dans la pièce. Elle était si heureuse qu’il veuille bien rester près d’elle. Elle alla jusqu’au bouquet de fleurs qu’il lui avait offert tantôt. Leur odeur était enivrante tout comme l’ange.
Elle repartit vers lui et se posa dans ses bras. Son regard se fit étonnamment doux et son sourire des plus tendres. Elle se hissa au niveau de sa bouche dont elle prit possession. Ses bras enserrant le corps de Kei.
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Il la garda un moment dans ses bras, puis elle s’en détacha et pénétra dans la chambre. Elle lui attrapa la main pour l’entrainer à sa suite, et il referma la porte derrière lui. Elle le laissa là et partit vers la table où elle avait posé le bouquet de fleurs un peu plus tôt dans la soirée.
Lorsqu’elle revint vers lui, ils se regardèrent les yeux dans les yeux, se fixant tout deux intensément. Elle lui fit un adorable sourire avant de se glisser de nouveau dans les bras. Se mettant sur la pointe des pieds, elle l’embrassa. Et il y épondit, amoureusement, la laissant l’enlacer alors qu’il posait ses mains sur ses hanches. Lorsque leurs lèvres se séparaient, ce n’était que pour un court instant, juste le temps de reprendre un peu d’air et ils recommençaient, les baisers étant toujours de plus en plus sensuels, de plus en plus long.
Sans s’en rendre compte, ils s’étaient déplacés dans la pièce de telle sorte que la jeune femme était entre lui et le mur. Lorsqu’il le vit, il détacha ses lèvres des siennes. Il était tout de même un peu confus.
« Désolé, je crois que je me suis un peu emporté … »
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Leurs baisers devenaient de plus en plus passionnés. Marine en était ravie. Elle aimait tant être avec lui. A chaque fois qu’il la touchait, cela lui procurait de délicieux frissons. Elle ne connaissait pas trop ce genre de sensations mais elle appréciait vraiment ça.
D’un seul coup, il rompu leur baiser. Il s’excusa de s’être laissé emporter. Marine ne comprit pas tout de suite. Ils avaient dérivés sans s’en rendre compte vers le mur. La jeune femme n’était pas plus perturbée que ça.
« Ne t’excuse pas. Tu n’as rien fait de mal, bien au contraire – elle rougit – J’aime tellement quand tu m’embrasses et quand tu mets tes mains sur moi – son sourire se fit plus taquin – Et puis, si je ne voulais pas, je t’aurai envoyé au tapis »
Elle se rapprocha de lui et passa ses bras autour de son cou. Son regard devint plus profond.
« Je t’aime et j’aime quand tu me touches. Ne doute jamais de ça ! »
Elle l’embrassa passionnément avant de faire aller sa bouche dans le cou de l’ange pour y déposer une pluie de baisers. Elle collait son corps tout contre celui de Kei, appréciant sa chaleur. Elle aimait tant cet homme, cet ange, son ange à elle.
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Kei fut content lorsqu’elle lui dit qu’elle aimais lorsqu’il l’embrassait. Ça l’arrangeait car lui aussi aimait ça. Par contre, il sentit ses joues s’empourper quelque peu lorsqu’elle lui dit qu’elle aimait sentir ses mains sur son corps. Et il ouvrit de grands yeux lorsqu’elle affirma que si ça ne lui plaisait pas, elle l’aurait déjà envoyé au tapis. Bien sur, cela n’était qu’une simple boutade, mais il fit la moue tout de même, gonflant légèrement les joues.
Doucement, elle se rapprocha de lui et passa ses bras autour de son cou, posant son regard sur le sien. Son regard avait changé, il n’était pas pareil que d’habitude. Elle semblait regarder … ailleurs. Elle voyait quelque chose d’invisible.
« Je t’aime et j’aime quand tu me touches. Ne doute jamais de ça ! »
S’il ne devait pas en douter, alors il n’allait pas se faire prier. Lentement, ses lèvres revinrent à la charge, puis quittèrent sa bouche pour aller trouver son cou. Ne s’y attendant pas, il sursauta légèrement. Mais ça ne lui déplaisait pas, bien au contraire. Afin de lui faciliter la tâche, il pencha la tête du côté opposé à sa bouche. Ce contact l’excitait, et lui donnait des frissons. Leurs corps se pressèrent plus l’un contre l’autre, et l’ange fit glisser ses mains dans le dos de Marine, le lui caressant sensuellement de haut en bas.
Au bout d’un moment, leurs lèvres étaient de nouveaux collées, tout deux jouant avec la langue de son compagnon. L’envie commençait petit à petit à prendre le contrôle sur la passion …
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Elle sentit les mains de Kei caresser son dos. Cela la fit frissonner de plaisir. Il était si doux dans ses gestes. Quelque chose qu’elle ne connaissait pas. Toute sa vie, on ne lui avait fait que du mal alors que quelqu’un se montre doux et gentil avec elle était inattendu et grisant.
Ils repartirent à l’assaut de leurs bouches respectives. Leurs langues se caressant, se cherchant, jouant ensemble. Marine sentait une douce chaleur dans son ventre qui commençait à irradier tout son corps. Elle dénoua ses bras du cou du jeune homme pour les faire descendre vers son torse. De ses mains, elle se mit à le caresser avec douceur et tendresse. Ces gestes, elle les faisait presque inconsciemment. Elle suivait juste ses envies.
Leurs lèvres ne cessaient de se séparer pour mieux se retrouver. Ils semblaient incapables de les tenir éloignées plus de quelques secondes. Finalement, elle glissa à nouveau sa bouche dans le cou de Kei pour l’embrasser avec tendresse.
« C’est vraiment très agréable »
Elle dit cela dans un souffle tout contre son oreille. Elle appréciait ses caresses.
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Les baisers continuaient et recommençaient à n’en plus finir. Aucun des deux ne voulaient s’arrêter. Aucun des deux ne voulaient concéder à l’autre un baiser. Ils ne faisaient que se les rendre, les uns après les autres. Et ce n’était pas que le cas des baisers. Les caresses redoublèrent elles aussi d’intensité.
Les mains de Marine glissèrent de son dos à son torse. A chaque instants, ils cherchaient à se rapprocher le plus possible l’un de l’autre. Mais il arriva bien un moment où ils ne purent plus bouger. Ils étaient complètement collés. La poitrine de sa belle était écrasée contre son torse. Pourtant, il n’arrivait pas à laisser libre cours à ses envies. Il aurait voulut la caresser différemment, lui montrer qu’il brûlait complètement de passion pour elle. Mais il avait peur de l’offenser. Surtout en connaissant son passé. Peur qu’elle croit qu’il ne veuille profiter que de son corps. Peur qu’elle croit qu’il ne la considère comme un simple objet de plaisir. Faux ! Il n’était pas le genre d’homme à penser comme cela …
Il sentit que la bouche de Marine commençait à se décoller, et pour en profiter le plus possible, il attrapa sa lèvre inférieure entre les siennes. Puis il ressentit ce contact à la fois doux et chaud dans son cou. Il l’entendit murmurer à son oreille, et il esquissa un sourire joueur. Lentement, ses mains glissèrent vers le bas de son dos, se rapprochant toujours plus de ses fesses …
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Marine continuait à dispenser baisers et caresses à son compagnon. Elle sentait ses mains descendre dans son dos. Elle le laissa faire. Elle savait qu’il ne lui ferait aucun mal.
Elle continua ses caresses. Elle remonta sa bouche jusqu’à son oreille et se mit à mordiller son lobe. Elle écarta les pans de sa veste et le caressa au travers de sa chemise. Ses lèvres reprirent contact avec la peau du cou de Kei et elles recommencèrent leur papillonnage.
Son corps commençait à réagir à toutes ses attentions et sollicitations. Elle sentait la chaleur se répandre de plus en plus en elle. C’était des choses nouvelles mais si agréables. Elle n’avait pas envie que ça s’arrête.
[HRP : Désolé un peu court ^^’]
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[HRP: désolé =/ J'espère que ça ça te débloquera ^^']
Il sentait les mains de Marine parcourir son corps, et il ne put ignorer la sensation qui s’emparait de lui petit à petit. Il bouillait intérieurement. C’était le mot. D’un geste délicat, elle écarta sa veste pour mieux le caresser, alors que ses lèvres continuaient leur travail.
La chaleur se faisait de plus en plus forte et il dut se séparer de sa veste qu’il laissa tomber à ses pieds. Ses mains, quand à elles descendirent et se posèrent sur les fesses de Marine. Il préférait y aller petit à petit. Il attendit enfin qu’elle reprenne possession de ses lèvres pour redoubler d’ardeur dans son travail. Puis ce fut à lui de descendre ses baisers. De ses lèvres, il glissa lentement jusqu’à son menton, et de son menton, il descendit à son cou.
Il attrapa Marine par la taille, la soulevant légerement sans difficulté pour lui faciliter la tâche dans ses baisers. A travers ses lèvres, il passa sa langue qu’il fit glisser sur la peau de la jeune femme. Son instinct mâle commençait à prendre le dessus. A partir de cet instant, il la désirait complètement …
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Les mains de Kei glissèrent de son dos à ses fesses. Elle appréciait ce contact. Leurs bouches s’unirent à nouveau mais la bouche de l’ange finit par glisser jusqu’à son cou. Marine ferma les yeux pour mieux apprécier ses baisers. La langue du jeune homme vint titiller sa peau.
La jeune femme se sentit légèrement soulevé. La bouche de Kei poursuivit son travail. Marine glissa ses bras autour du cou de son compagnon et rapprocha sa tête de son cou. Elle voulait encore plus le sentir contre elle.
La chaleur devenait insupportable. Elle comprit qu’elle le désirait. Ce fait l’a surpris vu qu’elle ne s’était jamais intéressée au sexe. Dans le même temps, il ne s’agissait pas que de sexe. Elle aimait le jeune homme. Elle avait envie de lui et elle avait envie de se donner à lui.
Alors qu’il la reposait au sol sans cesser ses embrassades, elle se mit à faire courir ses doigts sur la chemise de Kei. Elle commença à la déboutonner. Elle avait envie de sentir sa peau. Dès qu’elle eu défait quelques uns des boutons, elle infiltra ses mains sous le tissu. Sa peau était douce et si chaude. Marine se mit à caresser son torse avec le plus grand plaisir.
« Je t’aime »
Elle lui dit ces trois mots avec tout l’amour et tout le désir qu’elle avait de lui.
[HRP : Merci pour le déblocage. J’espère aussi que ça te conviendra ^^]
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Aussi délicatement qu’il l’avait soulevé, il l’a reposa au sol. Alors qu’il continuer ses baisers, il sentit les mains de Marine parcourir son torse, puis ses doigts se refermant les uns après les autres sur les boutons de sa fine chemise. Les uns après les autres, ils sautèrent après le passage des mains de la belle. Puis, délicatement, il sentit ses mains sur sa peau. Il poussa un soupir : il appréciait bien plus ce contact contre sa peau nue qu’à travers le tissus. Il la sentit carresser son torse, alors que sa bouche se rapprochait inlassablement du creux de son oreille, lui murmurant un doux je t’aime.
Lui aussi il l’aimait, c’était quelque chose d’indéniable. Bien qu’il s’était posé la question une bonne centaine de fois, il ne comprenait toujours pas pourquoi il en était tombé amoureux juste après l’avoir rencontré. Pourtant, il savait ce sentiment vrai. Après tout, l’amour pouvait frapper n’importe quand …
« Moi aussi je t’aime, ma douce et tendre Marine … »
Il avait dit ces phrases en un souffle. Il entendait à présent son cœur résonner dans sa tête. Ça en devenait insuportable. Il se leva complètement la chemise pour se retrouver le torse nu, et pressa de nouveau son corps contre celui de la jeune fille. Il fit lentement glisser une main dans ses cheveux, attirant son visage vers le sien pour l’embrasser et plaquer au mieux leurs lèvres, tandis que de l’autre main, il fit un large mouvement en direction de la lumière qui grésilla avant de s’éteindre. Ils seraient mieux ainsi …
-
« Moi aussi je t’aime, ma douce et tendre Marine … »
Ces mots résonnèrent comme le plus puissants des aphrodisiaques pour la jeune femme. La chemise de Kei finit par se retrouver au sol. Son buste était à présent nu. Marine donna libre cours à ses caresses. Elle passa ses mains sur son torse musclé tout en finesse. Elles caressèrent ses épaules, ses bras avant de revenir à son torse, son dos. Elle découvrait par petites touches le corps de son ange.
Il passa sa main dans ses cheveux et, d’un geste, attira son visage à lui et s’empara à nouveau de ses lèvres avec passion. Elle se rendit compte que la lumière était à présent éteinte. Seule la lumière de la lune éclairait la pièce. Leurs deux corps collés l’un à l’autre dessinaient des ombres fantomatiques sur le mur.
Elle le prit dans ses bras se serrant tout contre lui. Ses seins se plaquant insolemment contre son torse. La jeune femme avait envie que leurs peaux se retrouvent sans être séparées par des morceaux de tissus.
« Je t’aime, je veux être à toi, mon amour ! »
L’obscurité la rendait plus téméraire. Elle suivait son instinct et l’amour qu’elle éprouvait pour lui. Elle qui n’avait jamais aimé, qu’on n’avait jamais aimé. Elle se retrouvait là dans les bras d’un homme merveilleux qui l’acceptait malgré les atrocités qu’elle avait pu commettre et tous ses défauts. Elle était si heureuse. Des larmes de bonheur coulèrent sur ses joues. Elle avait l’impression d’être dans un rêve et elle ne voulait surtout pas que cela puisse s’arrêter.
-
A présent qu’il s’était débarrassé de sa chemise, il pouvait mieux sentir la poitrine de Marine alors qu’ils s’enlaçaient. Mais ce n’était toujours pas assez à son gout, il y avait toujours cette robe au milieu, et surement aussi son soutien-gorge. Mais il ne fallait pas trop se presser, chacun tomberaient le temps voulu …
« Je t’aime, je veux être à toi, mon amour ! »
Kei avala sa salive. Il ne pensait qu’elle lui dirait ça maintenant. Elle était bien moins timide que lui. Cependant, grâce à la lumière de la lune, il vit ses larmes briller dans le noir. Il les essuya avant de retourner l’embrasser avec passion. Bien sur, elle n’eut pas besoin de se répéter une seconde fois. Ses mains se positionnèrent sur ses épaules, alors que sa langue continuer de jouer avec celle de la belle. Il fit passer ses pouces sous chaque bretelle, puis il fit lentement glisser sa robe noire sur son sublime corps. A cet instant, il quitta la bouche de Marine, ayant toujours la ferme intention d’y revenir plus tard, et l’embrassa à divers endroits, notamment son cou, son épaule.
Le plus doucement possible, il descendait ses baisers. Il posa ses lèvres un peu au dessus de ses seins, pensant qu’il était encore trop tôt pour tenter de s’y aventurer. Il se décolla un instant d’elle et ses baisers se remirent à pleuvoir sur son ventre. Il voulait lui faire monter le plaisir petit à petit, et espérait vivement y arriver. En tout cas, une chose était sûre : ça marchait très bien pour lui …
Lorsqu’il remonta vers son visage, il le fit tout aussi lentement que lorsqu’il y était monté. A la seule différence qu’il ne chercha pas à éviter sa poitrine, bien qu’il ne la toucha pas vraiment non plus. Il attrapa juste le petit bout de tissu qui reliait les deux bonnets, faisant mine de l’enlever avec les dents. Mais il n’insista pas trop dessus, le faisant juste doucement claquer contre la peau de Marine. Alors qu’il se redressait, il lui passa une main dans son dos, y traçant des lignes imaginaires, alors qu’avec l’autre il caressait ses seins avec envie.
« Je te veux, mon amour … »
-
Suite aux paroles qu’elle avait prononcées, il vint délicatement essuyer les larmes qui perlaient à ses yeux avant de reprendre sa bouche. Les mains de l’ange firent glisser les bretelles de sa robe qui se retrouva au sol laissant le corps de la jeune femme quasiment nue. Seuls ses sous-vêtements la protégeaient encore. Leurs peaux se touchaient à présent. C’était grisant.
Les lèvres de Kei quittèrent sa bouche pour descendre sur sa gorge puis son ventre. La jeune femme se cambra pour mieux s’offrir à ces doux baisers. Chacun d’entre eux provoquait une légère décharge dans son corps, augmentant d’un cran le désir qui était en elle. Elle sentit sa bouche remonter vers son visage. Celle-ci s’empara de son soutien-gorge et le fit gentiment claquer contre sa peau. Marine eut un petit rire. Son compagnon voudrait-il s’amuser ?
Il revint enfin vers son visage, une de ses mains caressait son dos et l’autre, un sein.
« Je te veux, mon amour … »
La jeune femme redressa la tête à ses paroles. Ainsi, il la désirait vraiment. Il avait envie d’elle comme un homme a envie d’une femme. Elle avait tout autant envie de lui mais malgré tout le désir qu’elle ressentait, une petite peur naquit en elle. Elle n’avait jamais été avec un homme et même si pour l’instant son instinct la guidait pour le reste, elle avait un peu peur. Elle devait le lui dire, sinon il risquerait de lui en vouloir de ne lui avoir rien dit. Les joues rouges, la voix tremblante, elle finit par le lui avouer.
« Moi aussi, j’ai envie de toi ! – elle fit une pause et respira profondément pour se donner un peu de courage – Je dois t’avouer une chose. Je… je n’ai jamais été… avec un homme »
-
Alors qu’il continuait à l’embrasser, il sentit que quelque chose ne tournait pas rond. Elle était là, avec dans la pièce, mais elle semblait pourtant distante. Que se passait-il ? Elle venait de changer du tout au tout. Peut-être y était-il allé un peu trop vite et qu’elle commençait à douter de lui, pensant que les paroles qu’il lui avait dites n’étaient que du vent et que si il était avec elle, ce n’était que pour le sexe. Bien sur, lui savait que ce n’était pas le cas, mais que pensait-elle, elle qui avait été trahie et considéré comme un instrument toute sa vie ? Lentement, il décolla ses lèvres des siennes et la regarda. C’est alors qu’il remarqua qu’elle était toute rouge … Avait-il fait fausse route depuis le début ?
« Moi aussi, j’ai envie de toi ! »
Aïe, ça n’allait pas très fort. Sa voix était tremblante, ça ne présageait rien de bon. En général, après ce genre de paroles il y avait toujours un mais. Et là, le mais en question risquait de sonner très mal aux oreilles de l’ange. Elle reprit doucement, hésitant après reprit inspirée profondément.
« Je dois t’avouer une chose. Je… je n’ai jamais été… avec un homme »
… Jamais il n’avait été à ce point à côté de la plaque. Il en fut toutefois assez heureux, car il n’était pour rien dans le changement de Marine. Au moins, elle avait eut le courage de lui avouer, bien qu’il s’en soit douté un peu. Il caressa sa joue d’un revers de la main, la regardant avec un tendre sourire.
« Je comprends … Si je vais trop vite ou que quelque chose te dérange, n’hésite pas à me le dire. Je ne veux pas que tu crois que je te force à quelque chose, on ira à ton rythme … D’accord ? »
-
Elle sourit à ces paroles. Elles ne faisaient que la conforter dans cet amour pour cet être hors du commun. Ce n’était pas parce qu’il était un ange qu’il était hors norme mais bien parce qu’il faisait attention à elle. De toute sa vie, elle n’aurait jamais pensé rencontrer une telle personne. Pour elle, les gens étaient égoïstes et ne pensaient qu’à eux sans tenir compte des autres. Elle n’imaginait pas qu’ils puissent exister des personnes différentes. Et pourtant, celui qui la tenait dans ses bras pensait à elle avant de penser à lui, se calant sur son désir et ses envies.
Elle posa sa tête sur son épaule, si forte et si douce à la fois, à l’image du jeune homme. Elle ferma les yeux et respira sa peau, son odeur. Il était chaud tout contre elle. Un bonheur qu’elle voulait sans fin.
« Je t’aime. Tout ce que tu feras sera bien. Je te fais confiance, mon amour »
Une confiance aveugle, elle savait qu’il ferait attention à elle. Elle avait l’impression d’être une poupée de porcelaine, belle et fragile à la fois, qu’il lui fallait préserver. Elle alla chercher ses lèvres pour lui montrer à quel point elle l’aimait, à quel point elle lui faisait confiance. Un baiser des plus intenses et des plus passionnés. Sa langue jouant avec celui de son être de lumière. Ses mains repartirent à l’assaut du merveilleux corps de celui qui allait devenir son amant.
-
Il eut droit à un sourire en guise de réponse, à qui il répondit par un autre. Il ne pouvait pas savoir ce qu’elle ressentait, mais il pouvait s’en douter. Après tout, lui aussi il avait toujours été seul. Elle avait été sa lumière, bien que son chemin n’ait pas été aussi sombre que celui de Marine. C’était maintenant à son tour de lui montrer la voie à emprunter … Elle posa son visage sur son épaule, parlant d’une voix douce.
« Je t’aime. Tout ce que tu feras sera bien. Je te fais confiance, mon amour »
Une nouvelle fois, leurs lèvres se trouvèrent. Un nouveau baiser naissait, encore plus passionné que le précédent. Tout deux se rendaient leurs caresses, devenant de plus en plus sensuelles. Doucement, l’ange attrapa le fermoir du soutien-gorge, le faisant glisser entre ses doigts. D’un geste, celui-ci s’ouvrit alors que le fin tissu tombait lentement au sol. Il quitta les lèvres de son amour, les rapprochant de sa poitrine …
La bouche de Kei se referma sur un des seins de la jeune femme, fermant les yeux. Sa langue passa la frontière de ses lèvres, et commença à glisser sur la peau nue. Il passa plusieurs fois le bout de sa langue sur son téton, allant quelques fois le lui mordiller. Le désir était à présent à son paroxysme.
Alors que sa bouche continuait son travail, une des mains de l’ange ondula sur la peau de la femme, se rapprochant avant de se poser délicatement sur son intimité qu’il commença à caresser à travers le dernier habit encore présent sur sa compagne …
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Kei, toujours en possession de ses lèvres, dégrafa son soutien-gorge qui rejoignit sa robe sur le sol. Sa poitrine entra alors directement en contact avec le torse nu de son compagnon. Le contact était vraiment très agréable pour la jeune femme.
Les lèvres de l’ange abandonnèrent les siennes pour se mettre à descendre vers sa généreuse poitrine. Elle sentit alors sa bouche se refermer sur un de ses seins. Elle sursauta surprise par cette sensation nouvelle. C’était étrange mais pas désagréable. La langue du jeune homme passa plusieurs fois sur son téton durcis. Un léger cri de surprise sortit de la bouche de la jeune femme lorsqu’il se mit à le mordiller. Cela ne faisait que renforcer le côté surprenant de la chose. Elle s’était un peu tendue suite à cet attouchement mais au bout de quelques instants, elle se décontracta et se laissa aller.
L’excitation prit le pas sur l’étonnement. Elle commença à gémir tout doucement. Les sensations étaient de plus en plus agréables. Elle tressaillit quand l’autre main de Kei arriva jusqu’à son intimité et qu’il commença à la caresser à travers le tissu de sa culotte. Une nouvelle fois, elle ne s’attendait pas ce genre de caresse mais son corps, lui, semblait apprécier ce contact. Elle le laissa faire et sentit son sexe commencer à s’humidifier. Une nouvelle fois, de légers soupirs s’échappèrent de sa bouche. Marine appréciait de plus en plus les caresses qu’il lui prodiguait.
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L’entendre doucement gémir excitait au plus haut point l’ange. Tout en continuant ses caresses, il remarqua que l’intimité de Marine commençait à être mouillée : une pause serait peut-être la bienvenue. Lentement, il retira sa main d’entre ses jambes, puis lâcha son sein pour enfin remonter vers elle, vers son visage, alors qu’il l’attrapait par les hanches, l’attirant toujours plus contre lui.
« J’espère que ça te plait, mon amour … »
C’était quelque chose de certainement nouveau pour elle, donc il y avait autant de chance qu’elle aime ou qu’elle n’aime pas ce qu’il se passait. La première fois était toujours … Bizarre ? Toujours est-il que si elle n’appréciait pas ce moment, ça ne servait à rien de continuer …
Il rapprocha son visage du sien, attrapant dans sa bouche la lèvre inférieure de Marine qu’il mordilla d’un air joueur, allant même jusqu’à un peu y tirer dessus. Ses mains repartirent dans son dos, pour recommencer à la caresser sensuellement. Il avait vraiment envie d’elle, c’était indéniable …
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Tout à son plaisir, la jeune femme fut déçue qu’il enlève sa main de son intimité et sa bouche de son sein. Elle commençait vraiment à apprécier ses caresses. Il revint vers son visage.
« J’espère que ça te plait, mon amour … »
Il s’appropria sa lèvre inférieure et joua à la mordiller. Marine s’en étonna. C’était des pratiques qui lui étaient totalement inconnues et qu’elle n’avait même jamais imaginé. Elle savait que ce que c’était que le sexe mais seulement les éléments basiques. Là où elle avait vécu, il n’y avait pas de formation concernant les différentes positions du Kama sutra ou sur les différents préliminaires qu’il pouvait exister. De plus, elle ne s’y était pas particulièrement intéressée non plus. Il lui faudrait donc apprendre sur le tas. Kei allait être son mentor en ce domaine.
Elle dégagea sa lèvre ave un air faussement réprobateur, juste pour jouer.
« Non, ça ne me plait pas du tout… En fait, pour te dire la vérité… J’adore ce que tu fais »
Elle ponctua sa phrase d’un petit rire. Elle prit à son tour les lèvres de Kei et elle l’embrassa passionnément tout en continuant ses caresses sur son torse. Elle se détacha de lui et le regarda dans les yeux. Elle avait un regard des plus envoutants tout à coup.
« Je ne… m’y connais pas… beaucoup mais si tu as envie de quelque chose, dis moi ! »
Elle voulait lui donner du plaisir tout comme lui, lui en donnait. La réciprocité allait de pair dans un couple.
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« Non, ça ne me plait pas du tout… En fait, pour te dire la vérité… J’adore ce que tu fais »
Hé bien, on pouvait dire qu’elle lui avait fait une petite frayeur. Sans la fin de sa phrase, il aurait bien tiré la gueule. D’ailleurs, l’expression de son visage en disait long sur ses pensées, pas besoin d’avoir le pouvoir de lire dans l’esprit des gens pour savoir ce qu’il s’était dit. C’était peut-être pour ça aussi qu’elle se mit à rire. Ça ne dura pas et il lui fit un sourire. Elle lui arracha un nouveau baiser, le faisant frissonner en glissant ses doigts sur son torse. Cependant, ce baiser n’exista qu’un court moment, Marine s’éloignant légèrement de lui pour le regarder avec des yeux enchanteurs.
« Je ne… m’y connais pas… beaucoup mais si tu as envie de quelque chose, dis moi ! »
Sa réponse le prit un peu au dépourvut. A priori, elle n’y connaissait vraiment rien. Mais ce n’était pas du tout un mal en soi, et il n’y avait aucun mérite à avoir plus de connaissances qu’un autre dans ce domaine. Cependant, lui dire quoi faire était un peu, voire beaucoup, dérangeant pour lui. Il devait juste la guider, et pas tout lui faire … Où serait le plaisir sinon ? Et puis il savait qu’elle s’en sortirait très bien. Il lui répondit tendrement.
« La question n’est pas ce que je veux moi, mais ce que tu veux toi … Laisse toi aller, ça viendra tout seul … »
Il lui attrapa la main pour la tirer contre lui et reprendre possession de ses lèvres. Et puis même si c’était lui qui avait mené la danse en lui donnant du plaisir, ça ne voulait pas dire pour autant qu’il n’en avait pas reçut, bien au contraire …
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« La question n’est pas ce que je veux moi, mais ce que tu veux toi … Laisse toi aller, ça viendra tout seul … »
Marine aurait préféré qu’il lui dise quoi faire, elle se sentait terriblement maladroite. Elle qui avait toujours tout maîtrisé se retrouvait dans une situation où elle n’y connaissait rien. Elle allait devoir improviser.
La jeune femme se dit qu’elle devrait peut-être essayer de faire comme lui. Elle verrait bien s’il aimerait ou non. Elle se mit alors à embrasser son cou et commença à descendre sur son torse. Elle se mit à embrasser le buste musclée de l’ange et à donner de légers coups de langue sur ses abdominaux. Elle descendit jusqu’à atteindre la limite de son pantalon.
Elle hésita, elle releva la tête pour savoir quoi faire et choisit de continuer. Elle approcha ses mains du bouton qui fermait le vêtement. Ces dernières tremblaient. Elle finit par déboutonner le pantalon et le fit glisser le long des jambes de l’ange. Elle lui enleva ses chaussures et je ta le pantalon un peu plus loin.
Elle tremblait toujours autant et ses joues étaient devenues totalement cramoisies. Kei restait en sous-vêtement. Elle se mit alors à distribuer de nouveaux baisers sur son corps en remontant vers son visage pour finir par l’embrasser. Elle espérait que ça lui plairait.
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D’abord hésitante, elle se mit à l’embrasser dans le creux de son cou, descendant ses baisers petit à petit le long du torse de l’ange, qui poussa un soupir : à croire que les choses les plus simples marchaient elles aussi très bien. Le fait de sentir sa langue passer sur ses muscles lui fit se dresser les poils. D’ailleurs, si elle continuait ainsi, il n’y aurait pas que les poils qui risquaient de se dresser …
Toujours à la même allure, elle continua son œuvre en arrivant finalement au niveau de son pantalon. Les mains tremblantes, elle entreprit de lui enlever, et une fois sa tâche accomplit, guida l’habit de l’ange le long de ses jambes. Ses chaussures furent elles aussi enlevées et son pantalon finit par les rejoindre. Ils se retrouvaient à présent tout deux très peu vêtu. Et apparemment, la bosse de son caleçon ne laissait aucuns doutes quant à l’état de son sexe. Il ne put pas s’empêcher de rougir.
Les baisers qu’il avait reçut reprirent le sens inverse, et il dut attendre patiemment que sa belle relève son visage vers le sien pour retrouver le gout de ses lèvres. Il se colla contre elle, légèrement en biais pour ne pas être gêné par son appendice tendu. Il attendit que le baiser prenne fin pour la regarder amoureusement, un petit sourire sur les lèvres.
« Tu vois, c’est pas bien difficile non ? »
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Marine rougit violement devant sa remarque. Elle ne trouvait pas ça forcément facile mais elle avait eu envie de le faire. Au moins, elle comprenait mieux pourquoi lui le faisait. Elle avait voulu lui donner du plaisir, ce qui apparemment était le cas, mais elle en avait aussi eu beaucoup en le faisant. L’excitation avait encore largement grandie en elle. Sa peau semblait encore plus réceptive aux caresses de Kei ou même au simple frôlement de leurs peaux.
Plaquée contre lui, elle sentait son membre tendu contre elle ou presque. Il s’était volontairement décalé pour ne pas le lui imposer. Une fois de plus, il voulait la ménager. Une autre merveilleuse attention de son ange adoré.
Elle repensa alors à la main qu’il avait glissée sur son intimité et qu’elle avait beaucoup aimée. Elle se demandait si pour lui ce serait pareil. Elle l’embrassa pour ne pas se trouver en face de son regard. Avec douceur et nervosité, elle descendit jusqu’au caleçon du jeune homme et toucha son membre viril à travers le tissu. Elle commença à le caresser tout doucement. Heureusement que Kei ne pouvait pas la voir car sinon, il aurait probablement dit que ses joues allaient finir par prendre feu.
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Les lèvres de Marine se rapprochèrent et se plaquèrent une énième fois contre les siennes. Il sentit doucement sa main passer sur son torse, sur son ventre, et la sentit se poser sur son sexe. Il eut un léger sursaut de surprise à ce contact et ses joues s’embrasèrent. Il ne pensait vraiment pas qu’elle irait aussi loin, surtout pour une première fois. Kei se détendit, déjà pour ne pas la mettre mal à l’aise car elle devait tout de même être embarrassée par ce qu’il ce passait, mais aussi parce qu’il prenait du plaisir. Doucement, son cœur se mit à battre plus vite, et sa respiration accéléra. Et une grosse montée de chaleur se fit sentir.
Il retira son visage de celui de sa belle et le cala dans le creux de son cou, embrassant sa douce peau. Chaque mouvement qu’elle faisait sur son sexe ne faisait que renforcer que le précédent et il ne put s’empêcher de lâcher un soupir de plaisir. Du moins, il espérait ne pas l’avoir lâché trop fort : c’était un peu embarrassant. Mais si elle l’avait entendu, ce n’était pas plus mal après tout : ça montrerai simplement qu’elle arrivait à faire ce qu’elle voulait, ici lui procurer du plaisir.
Les mains de l’ange se promenèrent lentement sur le corps de la jeune femme pour finir leur course sur ses fesses …
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La jeune femme poursuivit ses mouvements sur le membre en érection de l’ange. Des mouvements doux et lents, d’une infinie tendresse. Il abandonna ses lèvres pour basculer ses baisers une nouvelle fois dans son cou. Elle avait l’impression de brûler de l’intérieur. Chaque attouchement, chaque baiser ne faisait qu’attiser ce feu intérieur.
C’est alors qu’elle l’entendit soupirer. Au vu de ce qu’elle entendit, elle comprit qu’il s’agissait d’un soupir de plaisir. Elle en fut heureuse. N’y connaissant rien, le fait qu’il éprouve du plaisir aux caresses qu’elle lui prodiguait la mettait en confiance et renforçait son désir envers lui.
Les mains de Kei descendirent le long de son dos, de ses reins et atteignirent ses fesses. Cette simple pression sur son postérieur arracha un léger gémissement à la jeune femme. Elle ne savait pas très bien pourquoi elle aimait qu’il la touche à ce niveau mais elle appréciait ça. C’était comme lorsqu’il posait sa bouche dans son cou ou sur ses seins. Elle éprouvait un plaisir immense. Elle cessa ses caresses pour entourer le corps de l’ange avec ses bras et se plaquer contre lui, collant son intimité contre le sexe durcit de son compagnon.
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En l’entendant gémir, il accentua les caresses qu’il lui faisait sur ses fesses, les effleurant quelques fois à peine, tel un jeu. C’en était réellement un, mais plutôt un jeu d’adulte, un jeu interdit. Tout c’était extrêmement passé vite. Leur rencontre, leur coup de foudre, … Et maintenant ça. Même s’il appréciait sa compagnie, il gardait un sentiment d’appréhension. Il se trouvait un peu rapide …
La pression de la main de Marine sur son sexe se stoppa, et elle l’enlaça. Lentement, il retrouva un rythme cardiaque normal, mais gardé toujours cette sensation qu’il ressentait sur son membre tendu : pas étonnant, leurs corps étaient collés l’un à l’autre et leur partie aussi. Il retrouva tranquillement le chemin des lèvres de la jeune femme, endroit qu’il désirait plus tout autre. Maintenant qu’ils en étaient rendus là, restait plus qu’à savoir si elle se sentait prête à aller plus loin. Assez gêné, il prononça ces quelques paroles.
« Tu souhaites … réellement … aller plus … loin ? »
Il ne voulait pas la pousser à faire quoi que ce soit. D’ailleurs, il était assez étonné qu’ils soient allés si loin pour une première fois. Si elle souhaitait arrêter, il comprendrait. Son amour pour elle ne disparaitrait pas pour ça. Il se contenterait juste d’attendre qu’elle soit prête …
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Elle sentait les mains de Kei modifier leurs pressions et leurs caresses sur ses fesses. Il semblait jouer avec elles. C’était grisant pour la jeune femme.
« Tu souhaites … réellement … aller plus … loin ? »
Il semblait hésitant sur la conduite à tenir. Voulait-il arrêter ? Trouvait-il qu’ils allaient trop vite ? Trop loin ? Elle ne s’était pas posée la question parce qu’elle se fichait de la réponse. Oui, elle avait envie de lui mais elle ne voulait pas le forcer non plus, bien au contraire. C’était peut-être aussi le fait qu’elle soit vierge qui le stoppait.
Elle le regarda droit dans les yeux. Malgré la semi obscurité, elle les voyait briller.
« Je… je ne sais pas trop pourquoi tu me demandes ça. J’ai envie de toi, au cas tu ne l’aurais pas comprit – elle rougit et sourit en même temps – Si c’est parce que tu trouves que ça va trop vite, trop loin nous deux, moi je ne me pose pas la question. J’ai… j’ai vécu dans un monde d’horreur, un enfer, pendant des années. A présent, j’ai une chance d’avoir une vie « normale » et je veux la vivre pleinement, sans regrets. Je veux être avec toi parce que je t’aime. Je ne demande rien de plus. J’ai envie de toi et oui, j’ai envie d’aller plus loin parce que c’est toi et parce que je sais que tu feras attention à moi comme tu as veillé sur moi depuis que nous nous sommes rencontrés. Si toi, tu n’as pas envie, je comprendrais. Je n’exige rien de toi »
Pour ponctuer ses mots, elle déposa un baiser sur ses lèvres puis se sépara de lui, à regret. Elle se sépara du corps et des bras de Kei. La jeune femme se recula d’un mètre de lui.
« Si tu veux de moi, je suis là. Si tu préfères qu’on en reste là, alors on en reste là. Mais quoi que tu choisisses, je ne cesserai pas de t’aimer »
Elle lui sourit pour lui faire comprendre qu’elle accepterait sa décision et que ses sentiments à son égard ne changeraient pas.
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Marine sembla capter son désarroi. Il était donc trop maintenant de reculer. Le passé ne pouvait être changé. Mais on pouvait décider du futur. Il suffisait de faire les bons choix, chose qui ne réussissait pas trop à l’ange. Elle planta son regard dans le sien, et il ne put rompre ce lien. C’était quelque chose de bien trop profond.
« Je… je ne sais pas trop pourquoi tu me demandes ça. J’ai envie de toi, au cas tu ne l’aurais pas comprit. Si c’est parce que tu trouves que ça va trop vite, trop loin nous deux, moi je ne me pose pas la question. J’ai… j’ai vécu dans un monde d’horreur, un enfer, pendant des années. A présent, j’ai une chance d’avoir une vie « normale » et je veux la vivre pleinement, sans regrets. Je veux être avec toi parce que je t’aime. Je ne demande rien de plus. J’ai envie de toi et oui, j’ai envie d’aller plus loin parce que c’est toi et parce que je sais que tu feras attention à moi comme tu as veillé sur moi depuis que nous nous sommes rencontrés. Si toi, tu n’as pas envie, je comprendrais. Je n’exige rien de toi »
Elle déposa brièvement ses lèvres sur les siennes et il la sentit se détacher de lui. Quelque chose sembla se fêler à l’intérieur de lui : était-il en train de la perdre sans s’en rendre compte ? Non ! Elle disait qu’elle l’aimait. Elle s’éloigna toutefois de lui. Elle lui laissait le choix : soit il allait vers elle, et cela voudrait dire de continuer, soit il restait là et rien ne se passerait. Il la fixa, non pas d’un regard suppliant mais d’un regard sans réelles expressions. Un conflit interne naissait à l’intérieur de lui.
Il recula assez nerveusement, mettant un plus de distance entre eux deux. Ses pas le menèrent directement à côté de la baie vitrée, et son regard fut attiré par la lumière astrale. Il se tourna, faisant face à la lune. Oui il avait envie d’elle, alors pourquoi hésitait-il autant ? Toutes ces paroles qu’il lui avait n’étaient que du vent ? Toutes ces promesses pour quoi au final ? Pour la voir dévêtue ? Etait-ce ce dont il avait eu réellement envie depuis le début ? Il ouvrit la bouche pour parler, mais presque rien n’en sortit.
« Je … »
Il repensa aux nombreux sourires qu’il avait eut d’elle, la magnifique journée qu’il avait passé à ses côtés. Tout cela, il voulait le refaire. Il voulait l’emmener de nouvelles fois dans les airs, lui faire gouter ce sentiment de liberté autant de fois qu’elle le désirait. Tout simplement, il voulait la rendre heureuse. Il se retourna, décidant lui faire face, et se rapprocha d’elle. Un bon mètre les séparait. Il tendit un bras vers elle et posa sa main sur sa joue, et avança spontanément vers elle.
« Oui … Je veux de toi, mon amour … »
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Elle sut, à l’instant où elle se sépara de lui, ce qu’il en était. Elle le savait peut-être depuis un moment mais elle avait refusé d’y faire attention parce qu’elle avait envie de lui. Mais les choses étaient claires maintenant. Elle était prête mais pas lui. Il avait trop d’hésitations, trop de questions en tête.
Elle le regarda aller à la porte-fenêtre, incapable de prononcer un mot ou presque. Ils avaient une vision des choses en complète opposition. Elle ne lui en voulait pas c’était juste comme ça. Ils étaient différents. Lorsqu’il revint vers elle et lui caressa la joue, elle le laissa faire. Il s’approcha d’elle.
« Oui … Je veux de toi, mon amour … »
Elle s’approcha à son tour et le prit dans ses bras durant quelques secondes avant de le relâcher.
« Je sais que tu veux de moi et c’est réciproque mais… nous n’irons pas plus loin ce soir. Tu n’es pas prêt – elle lui sourit – Tu te poses beaucoup de questions sur moi, sur nous et tu n’es pas libre dans ton esprit. Nous voyons les choses différemment toi et moi. Toi, tu es immortel, tu te projettes dans l’avenir. Tu as le temps pour toi. Moi, je suis mortelle et j’ai toujours vécu comme s’il n’y avait pas de lendemain. J’ai si souvent côtoyé la mort que j’ai appris à accepté les petits plaisirs de la vie sans avoir d’états d’âmes, ni de regrets. C’est pour ça que je me sentais prête pour toi ce soir. Parce que je t’aime et qu’il n’y a pas de plus grand bonheur dans la vie, je crois. Toi, tu as encore besoin de temps pour accepter les choses. Ce n’est pas grave, on attendra »
Elle se baissa et ramassa sa robe qu’elle remit sur elle. Elle ramassa son sous-vêtement et alla le déposer sur une chaise. Inutile de le remettre. Elle revint vers lui, le sourire aux lèvres.
« Je t’aime, ne doute pas de ça. Le jour où tu n’auras plus de questions et où tu n’auras plus de doutes alors se sera le bon moment pour être ensemble. Je veux que tu sois avec moi totalement et que tu n’es aucuns regrets après. Je crois que si tu en avais j’aurai beaucoup de mal à le supporter »
Une nouvelle fois, elle se blottit contre lui. Elle l’aimait tant. C’était étrange, il était plus âgé qu’elle et pourtant elle avait l’impression d’être la plus réaliste des deux. C’était idiot comme idée mais elle en avait l’impression.
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« Je sais que tu veux de moi et c’est réciproque mais… nous n’irons pas plus loin ce soir. Tu n’es pas prêt. Tu te poses beaucoup de questions sur moi, sur nous et tu n’es pas libre dans ton esprit. Nous voyons les choses différemment toi et moi. Toi, tu es immortel, tu te projettes dans l’avenir. Tu as le temps pour toi. Moi, je suis mortelle et j’ai toujours vécu comme s’il n’y avait pas de lendemain. J’ai si souvent côtoyé la mort que j’ai appris à accepté les petits plaisirs de la vie sans avoir d’états d’âmes, ni de regrets. C’est pour ça que je me sentais prête pour toi ce soir. Parce que je t’aime et qu’il n’y a pas de plus grand bonheur dans la vie, je crois. Toi, tu as encore besoin de temps pour accepter les choses. Ce n’est pas grave, on attendra »
Il s’en voulait énormément. C’était la première fois qu’il se sentait désemparé. Il ne trouvait rien à dire. A quoi bon ? Il savait qu’elle avait raison. Il n’avait pas peur de faire l’amour. Il l’avait déjà fait. Mais à l’époque, ce n’était que des histoires d’un soir. C’était juste histoire de prendre du plaisir. Mais là c’était différent. Il s’était ouvert à elle, et elle à lui. Ce n’était pas juste pour un soir, mais pour une longue durée, une très longue durée. Du moins il l’espérait. C’était vrai que bien trop de questions se bousculaient dans sa tête. Des questions sans réponses pour le moment. Mais il en possédait une, une seule, unique. Et il savait que c’était la plus importante de toutes : il savait qu’il l’aimait, et ça, c’était ce qui importait le plus …
Elle avait raison, il avait le temps. Immortel, hein ? Il était né ainsi, et c’était un peu son fardeau : voir les personnes que l’on aime disparaitre les unes après les autres … Etait-ce vraiment une bénédiction ? Ça ressemblait plus à une malédiction qu’autre chose. Mais c’était ainsi que les dieux l’avaient créés. Il devait donc faire avec. D’un autre côté, vivre une vie éternelle aux côtés de Marine ne l’aurait pas gêné le moins du monde.
Elle ramassa ses affaires et se rhabilla, posant son sous vêtement sur le dos d’une chaise. Lorsqu’elle revint vers lui, c’était le sourire aux lèvres, pour lui dire de ne pas douter de l’amour qu’elle lui portait. Qu’elle ne voulait pas qu’il ait des regrets et que si c’était le cas, elle aurait du mal à le supporter. Le seul regret qu’il avait pour le moment était de ne pas avoir pu répondre à ses attentes. Mais ça ne durerait certainement pas. Ce sentiment était trop neuf pour lui. Le moment venu, tout se passerai bien …
Doucement, elle vint se blottir de nouveau contre lui. Il l’enlaça à son tour, mais il la serra nettement plus fort qu’auparavant. Ne pas la perdre, c’était tout ce qui importait. Il posa ses lèvres sur sa joue, y déposant un baiser sonore.
« Désolé pour ça, c’est assez … pathétique … Enfin, on y peut rien hein ? Espérons juste que la prochaine fois sera la bonne. Pour ce qui est du temps présent – il fit une petite pause – profitons du temps mit à notre disposition. Je veux … Je veux te voir sourire tout les jours, et profiter de la vie qui t’as était offerte. Même si tu sais te défendre, je veillerai toujours sur toi, même si tu n’en as pas conscience, tu peux me croire. Je t’aime et je veux le dire encore longtemps … »
Son visage sauta sur le sien, l’embrassant une nouvelle fois, passionnément.
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Elle le laissa reprendre possession de ses lèvres. Il l’embrassait comme s’il voulait s’excuser de ne pas avoir été au bout de ce qu’ils avaient commencé. Lorsqu’ils se séparèrent, Marine lui offrit son plus doux sourire.
« Tu n’es pas pathétique. On a le temps. Et puis, se sera d’autant mieux la prochaine fois – elle déposa un léger baiser sur ses lèvres – Que veux-tu faire à présent ? Tu veux rester dormir avec moi ou tu préfères repartir chez toi ? »
Elle posa sa tête sur son épaule et se serra à nouveau contre lui. C’était comme si elle n’arrivait pas à se rassasier de lui.
« Je comprendrai que tu préfères t’en aller. Ce ne serait peut-être pas évident de dormir l’un près de l’autre après… »
Elle ne termina pas sa phrase mais ses joues rosirent en repensant à ce qu’ils avaient faits.
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Ce qu’il voulait faire ? Ça ne le gênait pas de rester avec elle, mais il ne voulait pas s’incruster tout les soirs chez elle. Elle serra contre lui en posant sa tête sur son épaule, tandis qu’il passait une de ses mains dans ses doux cheveux, amoureusement. Du moment qu’ils se revoyaient, même si c’était en cachette, il s’en fichait.
« Je comprendrai que tu préfères t’en aller. Ce ne serait peut-être pas évident de dormir l’un près de l’autre après… »
Oh, c’était ça ? Faire l’amour avec lui ne la dérangeait pas mais dormir avec lui après ce qu’il venait de se passer était gênant ? Un petit sourire apparut sur son visage. Pas pour se moquer, mais juste parce qu’il trouvait assez mignon cette timidité. Elle l’était plus que lui. M’enfin, ce n’était que le début de leur relation, donc c’était surement normal. Avec le temps, ça disparaitrait. Il lui dit en un sourire.
« Comme tu veux … Du moment qu’on se revoit, ça m’importe peu … »
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Il ne semblait pas gêné par le fait de dormir près d’elle. Marine en fut ravie. Elle avait envie de dormir près de lui. Sa présence la rassurait. C’était aussi un désir un peu égoïste. Cela lui permettrait peut-être de passer une nuit sans cauchemars.
« J’ai envie que tu restes avec moi »
Elle lui sourit et quitta ses bras pour se rendre dans la salle de bain.
« Je vais me changer. Je reviens – Elle passa le pas de la porte avant de repasser sa tête par l’ouverture – Je t’aime »
Elle ferma alors la porte sur elle. Elle enleva sa robe et enfila sa nuisette de coton. Elle aurait pu se changer directement dans la chambre mais elle préférait éviter. C’était stupide, Kei l’avait vu quasiment nue alors elle ne devrait pas être gênée mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle sourit à son reflet dans le miroir. Elle se passa un peu d’eau sur le visage, s’essuya avant de revenir dans la pièce.
Elle revint alors vers son ange, qu’elle embrassa une nouvelle fois. Le prenant par la main, elle l’attira jusqu’au lit où elle prit place attendant qu’il la rejoigne. Elle n’avait pas pensé qu’il pourrait refuser.
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« J’ai envie que tu restes avec moi »
Hé bien au moins, il savait où il allait passer la nuit : dans les bras de sa belle. Elle lui fit un petit sourire et se décala doucement de lui, prenant la direction de la salle de bain, lui disant qu’elle allait se changer. Il hocha la tête en souriant et la regarda pénétrer à l’intérieur de la pièce, avant d’en sortir la tête pour lui dire un doux je t’aime. Il murmura un petit « Moi aussi » et fit mine de lui envoyer un baiser. Et la porte se referma.
Lorsqu’elle en ressortit, elle portait une petite nuisette. Ses pas la menèrent jusqu’à lui, et une fois à son niveau, posa tendrement ses lèvres sur les siennes. Un moment bref mais pourtant si intense … Lui prenant, elle le mena jusqu’au lit où elle se coucha. Toujours en caleçon, il n’avait pas besoin de changer quoi que ce soit pour dormir. Il s’assit sur le bord du lit, adressant une prière muette à la lune, et s’allongea à ses côtés.
Il se tourna vers elle, prenant appui sur l’un de ses bras. Il la regarda, passant une main sur sa joue : qu’elle était belle. Il semblait impossible qu’un être tel que lui tombe sous le charme d’une humaine, pourtant, c’est ce qu’il venait de se passer. Il se rapprocha lentement d’elle et passa un bras autour de sa taille, posant un court instant ses lèvres sur les siennes.
« Je t’aime tant … »
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Le jeune homme vint la rejoindre sous les draps. D’un geste tendre, il lui caressa la joue avant de passer un bras sur sa taille et de l’embrasser. Il lui dit qu’il l’aimait. Les larmes se mirent à couler des yeux bleus-verts de la jeune femme. Tout ce qui c’était passé avait fini par avoir raison de la résistance de Marine.
« Je t’aime aussi, tellement »
A son tour, elle passa son bras autour du corps de l’ange et se blottit contre lui. Elle s’y sentait si bien. Son corps chaud était si rassurant.
« Je voudrais passer ma vie près de toi – elle rit tout doucement – Je devrais me taire ou je vais finir par te faire fuir. Tu vas avoir l’impression que je te force, que je vais trop vite. Excuse-moi. C’est juste… je t’aime et je n’ai aucune envie que ça s’arrête »
Elle releva son visage vers lui et le serra plus fort contre elle. Marine craignait vraiment de le voir s’envoler par la fenêtre par crainte d’elle. Elle était toujours franche, trop franche parfois comme en ce moment. Elle devrait se réfréner de temps en temps mais c’était plus fort qu’elle. Elle avait eu besoin de le lui dire, de lui faire comprendre à quel point il était important pour elle.
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Les yeux de Marine se mirent à briller légèrement dans l’obscurité et des larmes coulèrent sur ses joues. Il les lui essuya du bout des doigts : il n’aimait pas la voir pleurer, même si c’était des larmes de joie. Elle lui répondit qu’elle l’aimait aussi et l’enlaça, se blottissant dans ses bras.
« Je voudrais passer ma vie près de toi. Je devrais me taire ou je vais finir par te faire fuir. Tu vas avoir l’impression que je te force, que je vais trop vite. Excuse-moi. C’est juste… je t’aime et je n’ai aucune envie que ça s’arrête »
Il posa un doigt sur ses lèvres : il ne fuirait pas, il le lui avait promit. Il l’aimait, avec tout ce que cela impliquait. Et donc, il ne reviendrait pas sur sa décision. Il ne voulait pas qu’elle se fasse du soucis pour des bêtises pareilles, pensant qu’elle le forçait à faire telle ou telle chose. Il accepterait tout ce qui viendrait d’elle, et lui tenterait de rendre encore plus à chaque fois. Quelque part, elle était son ange à lui.
« Ne dis pas de bêtises … Ne pense pas ce genre de chose … Je t’ai dis que je t’aimais et que je ne te laisserai plus jamais seule, et je compte bien tenir ma promesse envers toi. Tout ce que tu as à faire, c’est sourire à la nouvelle vie qui t’as été offerte »
Il déposa tendrement ses lèvres sur son front pour chasser ces mauvaises idées de son esprit qui ne ferait que la gêner. Il reprit en souriant chaleureusement.
« Tu t’es sens capable mon ange ? »
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Un doigt sur ses lèvres, il lui dit tout doucement :
« Ne dis pas de bêtises … Ne pense pas ce genre de chose … Je t’ai dis que je t’aimais et que je ne te laisserai plus jamais seule, et je compte bien tenir ma promesse envers toi. Tout ce que tu as à faire, c’est sourire à la nouvelle vie qui t’as été offerte »
Kei déposa un baiser sur ses lèvres avant de lui demander si elle s’en sentait capable. Il l’appela son ange. Un terme si beau dans sa bouche. Et ce terme il l’employait pour la désigner, elle. Quel bonheur !
Malgré tout, la menace du lycée revint à l’esprit de la jeune femme. Il croyait toujours qu’elle serait sa prof de philo au lycée alors qu’elle avait choisit d’y renoncer pour pouvoir être avec lui. Elle ne devait pas lui en parler, il chercherait certainement à l’en dissuader. Malheureusement, Marine ne voyait pas d’autres solutions. Elle allait devoir abandonner le poste qu’elle venait juste d’obtenir.
Néanmoins, elle essaya de ne pas montrer son trouble. La nuit avait si bien commencé, inutile de tout gâcher.
« Oui, avec toi, je me sens capable de tout ! Je t’aime »
Elle se blottit contre lui et essaya de trouver le sommeil.
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« Oui, avec toi, je me sens capable de tout ! Je t’aime »
L’ange sourit à sa remarque. Il savait qu’il n’était pas aussi exceptionnel qu’elle le disait, mais si le peu de problèmes qu’elle avait pouvait disparaitre en sa présence, alors où était le problème ? Elle se blottit doucement contre lui, posant sa tête contre son épaule et ferma les yeux pour dormir.
« Dors bien mon amour … »
Il l’embrassa sur la joue et la serra un peu plus contre lui, passant une main dans son dos. Pour l’instant, il veillerait sur elle puisqu’il n’avait pas sommeil. Du moins, il ne se sentait pas fatigué, mais il savait qu’après l’effort qu’il avait fait durant l’après midi, son corps l’était. Il ne savait pas à quel point puisqu’il n’avait jamais atteint ce stade, mais le repos risquait d’être long ...
Inconsciemment, il caressait Marine dans le dos. Oui, c’était sur, il l’aimait. Il ferma doucement les yeux, un sourire sur les lèvres, et il sombra.
Il passa une nuit relativement agitée. Il se réveilla plusieurs fois, la douleur le réveillant à intervalles réguliers. Il dut quitter le lit par peur de réveiller sa belle en se tournant un peu trop brusquement. Il s’installa donc au pied de la couche, le dos appuyé sur l’un de ses côtés, en tenant toujours la main de la jeune femme. Lorsqu’il se réveilla au petit matin, il vit Marine allongée en face de lui, le regardant. Il se frotta les yeux avant de lui faire un petit sourire.
« Coucou … »
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Sans vraiment s’en rendre compte, elle sombra dans un sommeil réparateur, une fois n’était pas coutume. Sans aucun doute, l’ange n’était pas étranger à ce nouvel état de grâce. Elle passa une nuit paisible. Au petit matin, elle ouvrit les yeux et se retrouva… seule dans le lit. Mais elle sentit que sa main était retenue. La jeune femme jeta n coup d’œil par terre et vit Kei dormir.
Il bougea. Ses mouvements avaient du provoquer son réveil. Il ouvrit un œil et lui jeta un « coucou ». Elle lui sourit l’air un peu désabusé.
« Bonjour ! Le lit était trop confortable mon amour pour que tu préfères dormir par terre ? Ou c’est ma présence qui t’a gênée ? »
Elle pencha sa tête vers lui et l’embrassa.
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« Bonjour ! Le lit était trop confortable mon amour pour que tu préfères dormir par terre ? Ou c’est ma présence qui t’a gênée ? »
Son visage se rapprocha doucement vers lui et leurs lèvres se rencontrèrent. Même si en dormant il ne ressentait rien, il pouvait dire que ses baisers lui avait terriblement manqués. Il se hissa doucement sur le lit et s’allongea aux côté de son amour.
« Rien de tout ça … C’est juste que j’ai eu une nuit agité et j’avais peur de te réveiller … »
Il lui fit un petit sourire. Bien que la nuit avait été un peu douloureuse, il sentait qu’il avait refait le plein d’énergie. Il pouvait donc l’emmener voler de nouveau sans risques. S’il ne forçait pas trop, bien évidemment …
« Et toi ? Tu as bien dormis ? »
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Kei se leva et vint s’allonger près d’elle. Marine était un peu triste qu’il ait eu une nuit agitée. Elle se dit que cela devait venir de ses exercices de la veille. Un corps qui n’est pas habitué à l’effort, rappel à l’ordre son propriétaire s’il lui en demande trop d’un coup. Il n’aurait pas du forcer autant. C’était idiot !
« Et toi ? Tu as bien dormis ? »
Elle lui sourit en hochant la tête.
« Oui, j’ai très bien dormi, grâce à toi. Ta présence me rassure et les cauchemars ne viennent pas rôder dans mon sommeil – elle s’assit – Tu n’aurais pas du faire autant d’efforts hier. Si ton corps n’y est pas habitué, tu risques de te blesser sérieusement »
Elle parlait comme une mère inquiète pour son enfant mais elle se rappela soudain que Kei était un ange. Des problèmes sérieux pour un humain n’étaient rien ou pas grand-chose pour lui.
« Je suis stupide. Excuse-moi. J’avais oublié ta nature. Tu ne risques pas grand-chose en faite mais tu devrais quand même te ménager »
Elle se rallongea à côté de lui. La jeune femme se demanda quelle heure il pouvait-être ? Kei devait aller au lycée aujourd’hui et elle aussi mais pas pour les mêmes raisons. Elle attendrait qu’il soit en cours pour aller de nouveau voir le directeur et refuser son offre de poste. L’ange ne devait se douter de rien ou sinon…
« Tu devrais te préparer pour aller au lycée. Tu as déjà séché hier après-midi, inutile de récidiver ! »
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Kei sourit lorsqu’elle lui dit qu’il était surement pour quelque chose quand à la non manifestation de ses cauchemars. Il ne savait pas si c’était vraiment grâce à lui mais du moment qu’elle arrivait à se reposer, il n’allait pas s’en plaindre. Puis il haussa les épaules lorsqu’elle lui dit qu’il risquait de se blesser sérieusement s’il n’avait pas assez d’entrainement. Elle était bien sur la mieux placée pour le savoir, mais il s’en fichait. Si pour la rendre heureuse la douleur devait être présente un petit peu, ce n’est pas ça qui allait l’arrêter. Elle s’excusa ensuite pour avoir oubliée qu’il était un ange, et que donc ce genre de choses étaient futiles pour lui.
« Ce n’est rien mon amour, ça me fait plaisir que tu t’inquiète pour moi »
Elle se rallongea à côté de lui avant de lui rappeler qu’il devait aller au lycée. Il ne prit pas la nouvelle avec plaisir et il fit un grimace : elle avait raison après tout, il ne pouvait pas se permettre de sécher les cours en permanence. Même s’il arrivait à bien s’en sortir en général, il ne fallait pas prendre trop de risques. Et puis il se languissait d’assister à un des cours de sa dulcinée. Il se releva, s’asseyant sur le lit et balaya la pièce du regard : il n’avait que ses habits et ses affaires de classe étaient restées chez lui, donc il devait y retourner et en vitesse s’il ne voulait pas être en retard. Il descendit du lit et se mit au garde à vous en souriant.
« Oui mon colonel ! J’y vais de ce pas ! »
Il alla ramasser ses affaires et s’habilla en vitesse. Puis avant de s’éclipser, il déposa un tendre baiser sur les lèvres de Marine.
« Fais attention à toi mon ange »
Il lui fit un dernier signe de la main avant de passer par la fenêtre. Il déploya ses ailes et s’envola direction son appartement : il ne perdrait pas cette habitude de passer par ici au lieu de passer par la porte. Mais il dut tout de même reconnaitre qu’après l’effort qu’il avait fait hier, ses ailes étaient devenues plus légères …
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Marine regarda avec amusement l’ange jouer les soldats. Il pouvait être très drôle quand il le voulait. Elle le regarda alors qu’il allait jusqu’au balcon. Kei déploya ses magnifiques ailes blanches et s’envola.
La jeune femme se laissa retomber sur le lit et se mit à contempler le plafond. Elle soupira. Elle savait qu’elle n’avait pas le choix si elle voulait rester avec le jeune homme. Il était hors de question de se cacher pour vivre cet amour. Elle voulait pouvoir le vivre aux yeux de tous. Or en étant son professeur, c’était impossible.
Marine se leva et se rendit dans la salle de bain. Une fois lavée et habillée, elle prit la direction du lycée. Elle y allait la mort dans l’âme. Elle était désolée pour le directeur qui lui avait donné une chance si rapidement. Elle avait la sensation de le trahir mais aucun travail ne valait l’amour qu’elle éprouvait pour l’ange. Cet amour lui réchauffait le cœur alors qu’elle pénétrait dans l’enceinte du lycée. Elle reprit la direction du secrétariat et demanda à la jeune femme à voir le directeur. Ce dernier l’a reçu sur le champ.
La jeune femme ressortit au bout d’une demi-heure, le directeur l’a raccompagna jusqu’au bout du couloir. Il l’a salua avant de repartir à son bureau. C’était fait, elle avait décliné sa proposition. Elle espérait que Kei ne lui en voudrait pas de trop. Elle prit la direction de la sortie du lycée.
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Kei arriva enfin chez lui. Il se déshabilla et balança ses affaires dans la pile de linge sale et partit prendre sa douche. Alors qu’il se savonnait, il sentait comme une sorte de vide autour de lui : rien à faire, elle lui manquait déjà. Il finit de se rincer et sortit de la douche, se séchant en vitesse pour ne pas être en retard. Si Marine apprenait, d’une manière ou d’une autre, qu’il avait été en retard ou qu’il avait raté la première heure de cour, elle risquait de lui en vouloir pour avoir trahi sa confiance. Il prit dans son armoire l’uniforme de son lycée et mit son sac sur son dos puis partit.
Il arriva en cours quelques instants avant la sonnerie. Il s’installa à sa place et écouta d’une oreille distraite le cours soporifique de son professeur de math. Il tourna la tête pour regarder par la fenêtre le ciel bleu : encore une magnifique journée qui se perdait pour des heures de cours interminables. Son attention se reporta sur son enseignant, qu’il regarda en souriant : il imaginait déjà Marine en train de donner ses premières leçons au sein du lycée. Il espérait de tout cœur qu’elle s’en sortirait bien.
Les cours s’enchainaient et la journée passa assez rapidement, chose qui n’arrivait pas souvent. Il ramassa ses affaires qu’il balança dans son sac et partit en vitesse, direction la maison. Une fois chez lui, il s’allongea sur son divan et pensa Marine : il avait oublié de lui demander le numéro de sa chambre. Et de plus, il ne connaissait pas le numéro de l’hôtel, donc aucunes chances que le réceptionniste fasse passer l’information. Il ne restait qu’une seule chose à faire : lui rendre une petite visite. Il se para d’une petite veste et partit en direction du fameux hôtel. Il grimpa les escaliers quatre à quatre et tapa à la porte, attendant la réponse. En espérant qu’elle soit rentrée …
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Marine passa sa journée à aller de droite à gauche à la recherche d’un travail éventuel mais sans papiers et sans diplômes, elle ne trouvait rien. Elle avait arpenté la ville de long en large. Ses pieds lui faisaient très mal et tout cela pour rien. Elle était un peu découragée. A cela, elle devait ajouter le fait de devoir parler à Kei. Elle ne pouvait pas y couper mais elle craignait la réaction de l’ange mais il n’y avait pas d’autres solutions. Elle prit finalement la direction de son hôtel où elle espérait pouvoir se reposer.
A peine rentrée dans sa chambre, elle envoya valser ses bottines et s’assit sur le lit. Elle devait trouver un travail très rapidement maintenant. Ses finances s’amenuisaient de plus en plus. Bientôt, elle n’aurait plus de quoi payer cet hôtel de cinquième catégorie.
Soudain, des coups retentirent à la porte. La jeune femme se releva et alla ouvrir. A l’instant où les coups retentirent, elle sut qu’il s’agissait de son ange adoré. Rien que de le voir cela lui mettait du baume au cœur. Elle courut jusqu’à la porte, l’ouvrit et se retrouva devant le visage de son amour.
Elle se jeta à son cou et plaqua ses lèvres contre celle du jeune homme. Elle était si heureuse de le revoir. Kei lui avait tant manqué tout au long de cette dure journée. Elle se détacha de ses lèvres sans pour autant enlever les bras de son cou.
« Bonjour mon amour ! Tu m’as tellement manqué. Tu as eu une bonne journée ? »
Elle se détacha de lui et le fit entrer dans la pièce. Elle était un peu tendue. Elle devait lui parler et maintenant. Plus tard, elle risquait de ne pas en avoir le courage et il risquerait de mal le prendre. Il penserait qu’elle lui avait volontairement caché la vérité et il en serait certainement peiné.
Elle ferma la porte et vint se mettre devant lui. Son sourire s’était un peu effacé.
« Je dois te parler. Je t’aime et je veux rester avec toi. Inutile de te dire qu’en devenant ton professeur, cela deviendrait très compliqué. Alors j’ai pris une décision. Je suis allée voir le directeur du lycée et je… je lui ais dit que je ne prendrais pas le poste qu’il m’avait donné. Je ne veux pas te perdre ou devoir me cacher à cause d’un travail. Ne m’en veux pas, je l’ai fait pour nous et je ne regrette rien, rien du tout »
Son sourire s’élargit. Elle l’aimait tant. Marine espérait qu’il ne serait pas trop déçu.
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La porte s’ouvrit à la volée et laissa la place à la personne qu’il aimait tant. Il allait lui dire un petit bonjour mais Marine fut plus rapide et lui sauta dessus, déposant ses lèvres sur les siennes. Lorsqu’elle les décala, elle arborait un sourire radieux qui fit chaud au cœur de Kei. Elle avait bien changée et en très peu de temps, et il en était heureux. Ainsi, les souvenirs de son passé s’allégeraient et elle penserait plus aux lendemains.
« Bonjour mon amour ! Tu m’as tellement manqué. Tu as eu une bonne journée ? »
Elle le lâcha doucement et l’entraina à sa suite dans la chambre. Alors qu’il la suivait dans la chambre, il l’a sentait un peu tendue. L’ange se demandait si quelque chose était arrivé. Comme il avait été absent toute la journée, il ne savait pas ce qu’il s’était passé aujourd’hui. Mais le sourire dont elle faisait preuve le faisait aussi hésiter : ce n’était peut-être qu’une stupide impression.
« Tu m’as toi aussi énormément manqué. Les cours paraissaient interminables. J’aurai peut-être dû faire le malade et rester avec toi toute la journée … »
Il lui fit un petit sourire. Bien sur, il en était capable, mais il savait très bien que ça ne lui plairait pas et qu’elle ne le laisserait jamais rater une journée pour elle. Il allait lui demander si la sienne avait été bonne lorsque cette fâcheuse impression revint. Elle lui tourna le dos un instant, le temps de fermer la porte, et lorsqu’elle se retourna pour lui faire face, son sourire n’était plus là. Il s’était vraiment passé quelque chose aujourd’hui.
« Je dois te parler … »
Vu le ton qu’elle avait et son air sérieux, ça ne présageait rien de bon. Il décida d’écouter entièrement ce qu’elle avait à lui dire, et lorsqu’elle eut finit, il l’a regardait comme s’il avait reçut un énorme coup de masse à l’arrière du crâne. Il ne comprenait pas pourquoi elle avait fait ça sans lui en parlait. Si elle l’avait fait, ils auraient pu trouver une solution tout les deux. Au lieu de ça, elle avait préféré passer ses idées sous silence et avait décliné l’offre faite par le directeur de son lycée. C’était peut-être son unique espoir de travailler puisqu’elle n’avait pas de diplômes. Mais ça, elle le savait aussi. Mais si elle l’avait fait, c’était pour eux, pour lui, et il n’avait pas le droit de lui en vouloir ou quoi que ce soit d’autre. Il se devait juste d’être là pour elle et l’aider à trouver autre chose. Elle était forte pour pouvoir continuer à garder son sourire dans une telle situation. Il s’approcha d’elle et la prit dans ses bras, la serrant fort contre lui.
« J’imagine que ça a dû être dur de garder ça pour toi, et que ça l’a été encore plus lorsque tu t’es rendu au lycée pour décliner l’offre. Si tu ne regrettes rien comme tu le dis, alors je ne t’en veux pas, et je suis d’autant plus heureux que tu l’aies fait pour nous. Mais à l’avenir, pense que je suis là pour toi, donc n’hésite pas à m’en parler pour qu’on puisse trouver une solution, ensemble … D’accord ? »
Il lui releva son visage, lui faisant un petit sourire, et posa ses lèvres sur les siennes …
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Elle accepta son baiser, soulagée qu’il ne lui en veuille pas pour sa décision. Lorsqu’ils se séparèrent, elle tenta de s’expliquer.
« Si je t’en avais parlé, tu aurais tout fait pour m’en dissuader, n’est-ce pas ? – elle lui caressa tendrement la joue en souriant – Et sincèrement, même en s’y mettant à deux, je ne crois pas qu’on aurait pu trouver une solution »
Elle l’embrassa à nouveau, goutant la douceur et la chaleur des lèvres de son ange. Puis, elle se serra contre lui en poursuivant :
« Je n’ai pas non plus l’habitude de me confier ou de parler de mes problèmes. On m’a toujours appris que je ne pouvais compter que sur moi-même. Alors chercher de l’aide, c’est quelque chose que je ne sais pas faire »
Elle se serra un peu plus encore contre lui et enfoui son visage dans son épaule. Sa mémoire se rappelait de biens mauvais souvenirs. Combien de fois s’était-elle trouvée confrontée à la mort sans que personnes ne viennent l’aider ? Trop souvent. Ne compter que sur elle était devenu un réflexe si elle voulait survivre. Elle n’était pas certaine d’arriver à changer ça chez elle.
Elle essaya de chasser ses sombres pensées pour revenir à celui qui la tenait dans ses bras. Elle releva son visage vers lui.
« Ce n’est pas grave, je trouverai bien autre chose – elle eut soudain envie de l’embêter – Au pire, vu que tu as effacé toutes les cicatrices de mon corps, je pourrais toujours vendre mes charmes, après tout, il n’y a pas besoin de diplômes pour ça. Qu’en penses-tu ? Tu penses que les hommes paieraient pour être avec moi ? »
-
C’était vrai, elle n’avait pas tout à fait tord. Puisque c’était quelque chose qui lui plaisait vraiment, il aurait tout fait pour lui faire changer d’avis pour qu’elle garde son poste. Mais comme il lui avait déjà, il pouvait sans problèmes changer d’établissement. Ainsi, elle aurait pu pratiquer dans le lycée et lui aurait continué ses études ailleurs. Du moment qu’il la voyait, il était prêt à tout. Ses lèvres vinrent se perdre sur les siennes pour un nouveau baiser, tout aussi chaleureux que les précédents. Comme elle disait, on le lui avait pas apprit de se confier aux autres, mais plutôt à se refermer sur elle-même. Mais à présent, cette vie était derrière elle. Il fallait qu’elle l’oublie, et ce le plus rapidement possible. Mais il savait qu’il devait être à ses côtés, car ce ne serait pas une chose facile.
« Surement, mais n’oublie pas que je suis là maintenant. Je ne te forcerai pas à me dire quoi que ce soit, mais n’oublie que je serai toujours là pour toi, et ce quoi qu’il arrive »
Doucement, elle vint se plaquer un peu plus contre lui avant d’enfouir son visage contre son épaule. Il savait que tout ça était nouveau pour elle, et qu’elle devait surement faire de gros efforts en ce moment pour accepter ses sentiments. Sitôt enfuie, elle se retrouver avec une personne sur les bras, et, chose encore plus déroutante, il s’agissait d’un ange. Ça faisait beaucoup de choses en peu de temps. Elle finit par relever son visage vers lui.
« Ce n’est pas grave, je trouverai bien autre chose. Au pire, vu que tu as effacé toutes les cicatrices de mon corps, je pourrais toujours vendre mes charmes, après tout, il n’y a pas besoin de diplômes pour ça. Qu’en penses-tu ? Tu penses que les hommes paieraient pour être avec moi ? »
Il la poussa légèrement de lui et fit mine de tourner autour d’elle afin de regarder ses fesses, sa poitrine, et tout le reste de son corps sous différents angles, tel un connaisseur. Il s’arrêta de faire des cercles autour d’elle et s’en rapprocha par l’arrière, posant sa tête sur son épaule pour lui murmurer à l’oreille d’un air amusé.
« Oh oui ils paieraient, cher, très cher. Encore faut-il qu’ils arrivent à tromper ma vigilance, car je ne les laisserai pas faire le moindre pas vers toi mon cœur … »
-
Marine était ravie qu’il entre dans son jeu. Elle le regarda, amusée, tourner autour d’elle comme un prédateur. Puis il vint derrière elle et posa sa tête sur son épaule, ses mains tenant sa taille fine.
« Oh oui ils paieraient, cher, très cher. Encore faut-il qu’ils arrivent à tromper ma vigilance, car je ne les laisserai pas faire le moindre pas vers toi mon cœur … »
La jeune femme sourit tendrement à sa réponse mais n’en avait pas fini pour autant. Elle n’avait quasiment jamais plaisanté de sa vie. Les rares fois où elle l’avait c’était avec lui. Elle décida de poursuivre un peu le jeu.
« C’est peut-être moi qui me soustrairai à toi pour aller gagner ma vie avec mon humble corps ! »
Elle se dégagea de lui et fit quelques pas avant de se retourner vers lui adoptant un air provoquant, ses prunelles brillaient.
« Mais à mon avis ma tenue est un peu trop habillée ! Il faudrait que je raccourcisse ma jupe »
Elle se baissa et attrapa le bas de sa jupe et commença à la remonter le long de ses jambes.
« A ton avis, je devrais la remonter jusqu’où ? – elle s’arrêta aux genoux – Non, pas assez court – elle la remonta au dessus des genoux – Toujours trop longue – elle la fit arriver à mi-cuisses, juste à la limite de ses bas noirs – Ici, peut-être ? Où dois-je aller plus haut encore ? »
-
Elle se dégagea de son étreinte et fit quelques pas en avant pour enfin lui faire face, le regard provoquant. Elle voulait ainsi jouer. Soit, il entrerait dans son petit jeu. Il la regarda faire, le regard perçant mais amusé en même temps. Elle attrapa le bas de sa jupe et la fit remonter le long de ses jambes.
« A ton avis, je devrais la remonter jusqu’où ? »
Il la regarda remonter sa jupe petit à petit, lui faisant découvrir au fur et à mesure ses fines jambes. Elle la remonta ainsi jusqu’à la faire arriver au dessus de ses bas, puis lui demanda si c’était assez ou si elle devait continuer à la remonter. Si elle poursuivait son action, elle risquait de lui montrer ses dessous, donc peut-être valait-il mieux de dire que c’était amplement suffisant. Il se rapprocha lentement d’elle et la luit fit encore remonter de quelques millimètres.
« Là, ce devrait être parfait. Par contre, il y a encore quelque chose qui me chiffonne … »
Il continua de la regarder, cherchant quelque chose à arranger. Maintenant qu’elle avait mit ses jambes en valeur, il fallait faire aussi quelque chose au niveau de sa poitrine. Son regard se posa sur le dit endroit et il lui empoigna son haut et entreprit à le remonter un peu en dessous de ses seins.
« Voilà qui devrait faire l’affaire. Si avec ça t’emballes personne, je veux bien me faire moine pour le restant de ma vie ! »
Heureusement que c’était un jeu, car si cela se produisait vraiment, il serait embêté du fait de son immortalité.
-
Kei s’approcha d’elle, prit la jupe et la remonta encore un peu. La jupe se trouvait à peine à la limite de sa culotte. Il lui dit alors qu’il y avait quelque chose qui l’embêtais quand même dans sa tenue. Il dégrafa son corset et remonta son chemisier juste en dessous de ses seins. Son ventre se retrouvait ainsi à nue.
« Voilà qui devrait faire l’affaire. Si avec ça t’emballes personne, je veux bien me faire moine pour le restant de ma vie ! »
Marine rit à cette remarque.
« Rien que pour voir ça, je suis prête à aller faire le trottoir tout de suite ! »
Elle essayait de l’imaginer en robe de bure et le crâne tonsuré. Son rire ne fit que s’accentuer alors qu’elle se représentait l’ange en prêtre.
« Au moins, tu ne commettrais aucun pêché, surtout pas celui de la chair. Au fond, ça te rendrais service, je protégerais ainsi ta sainteté – elle hocha la tête – Oui, je crois que je vais faire ça. Quelques coups de ciseaux et ma tenue sera parfaite »
Elle se dégagea du jeune homme et alla jusqu’au bureau chercher une paire de ciseaux. Elle commencer à tailler dans le tissu de sa jupe avant de finalement reposer les ciseaux sur le bureau.
« Oh ! Et puis non, pas besoin ! Je n’ai pas assez de vêtements pour me permettre de les abîmer ! »
Elle jouait toujours et décida de monter d’un cran encore dans la plaisanterie. Elle dégrafa sa jupe et la laissa choir sur le sol et enleva son chemisier. Elle se retrouva en sous-vêtements et en bas noirs.
« Finalement, je devrais y aller comme ça ! Au moins, je serais sûr d’avoir des clients, non ? »
-
L’entendre rire le fit sourire, mais juste un instant, le temps qu’elle rebondisse sur sa phrase.
« Rien que pour voir ça, je suis prête à aller faire le trottoir tout de suite ! »
Il se sentit se liquéfier sur le coup. Il ne savait pas si elle était capable de le faire, mais il se maudit de lui avoir dit ça. Il s’imagina déjà avec une longue toge, une croix autour du cou et prier à longueur de journée, et ce pour le restant de ses jours. Elle rigola, prétextant ainsi protéger sa sainteté, et alla même jusqu’à proposer l’idée de raccourcir encore un peu ses vêtements avec ses ciseaux. Elle se dégagea doucement de lui et se dirigea vers son petit bureau, ouvrit un tiroir et en sortit une paire de ciseaux. Il sourit en la voyant rigoler ainsi, mais cette expression disparut aussi vite qu’elle était venue, si ce n’était pas plus vite : elle commença à donner quelques coups de ciseaux à sa jupe. Devant une telle action, Kei ouvrit les yeux en grands en balbutiant.
« Q … Qu …Qu’est que … tu fais ? »
Il fut soulagé en la voyant les reposer sur la table, et le fut encore plus lorsqu’elle lui dit qu’elle n’avait pas assez d’habits pour les découper. Cependant, elle avait toujours envie de jouer et alors qu’il se sentait à l’abri pour encore un moment, il la vit se déshabiller pour ainsi se retrouver en sous-vêtements.
« Finalement, je devrais y aller comme ça ! Au moins, je serais sûr d’avoir des clients, non ? »
La bouche entre-ouverte, il ne savait pas quoi dire. Il arriva juste à hocher la tête. Ah oui, c’était sur que si elle y allait comme ça, elle trouverait assurément des clients. Tout le monde se bousculerait même pour être le premier servit. Il sortit de son état en levant bien haut la main, un grand sourire sur les lèvres.
« Si c’est possible, je veux faire le premier client ! »
-
Marine eut un sourire taquin alors qu’il levait la main lui disant qu’il voulait être le premier.
« Ah oui ? Tu voudrais être le premier ? »
Elle avança vers lui en roulant des hanches et en ayant les mêmes mimiques que les filles de joie qui se vendaient dans la rue. Elle s’arrêta à sa hauteur et le poussa sur le lit. Il tomba sur le dos et se retrouva à moitié allongé. Ses jambes en dehors du lit.
Marine l’enjamba et vint s’asseoir sur lui. Ses jambes prenant appui sur le matelas. Elle se pencha jusqu’à son oreille et lui murmura :
« As-tu au moins de quoi payer, jeune homme ? Car je ne suis pas bon marché »
Elle releva sa tête et mit ses lèvres justes au niveau de celle de l’ange sans les toucher. Elle se voulait juste tentatrice.
-
« Ah oui ? Tu voudrais être le premier ? »
Il hocha la tête. Si elle le lui permettait, il l’aurait fait volontiers. Il s’avança vers lui, imitant les mouvements des filles de joie que l’on croisait souvent dans les rues, et lorsqu’elle fut à sa hauteur, et se planta devant lui et le poussa en arrière. Il tomba doucement à la renverse, se retrouvant allongé sur le lit, sur le dos. Elle vint se positionner au dessus de lui, à califourchon, et lui murmura d’une voix suave qu’elle n’était pas bon marché. Son visage se rapprocha du sien, leurs lèvres très proches. Il pouvait sentir le souffle chaud de Marine sur sa peau, ce qui la rendait de plus en plus désirable. Elle jouait bien le jeu, trop bien même aux yeux de l’ange.
« J’ai de quoi payer, pour sûr. Aurais-je seulement droit à un petit quelque chose afin de pouvoir confirmer vos dires ? N’allez pas penser que je ne vous crois pas, loin de là. Je suis persuadé que vos talents ne sont plus à démontrés et que vous êtes une experte dans ce domaine … »
Ses lèvres semblaient s’être approchées et il avait terriblement de lui voler un baiser. Mais le jeu se faisait excitant et pour rien au monde il en aurait brisé les règles …
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Il lui répondit dans un souffle.
« J’ai de quoi payer, pour sûr. Aurais-je seulement droit à un petit quelque chose afin de pouvoir confirmer vos dires ? N’allez pas penser que je ne vous crois pas, loin de là. Je suis persuadé que vos talents ne sont plus à démontrés et que vous êtes une experte dans ce domaine … »
Elle sourit à nouveau. Décidément, elle se prenait de plus en plus au jeu et son compagnon aussi. C’était amusant et excitant en même temps. A jouer ce rôle, la jeune femme changeait de peau et osait ce qu’elle n’aurait jamais fait en temps ordinaires.
« On ne t’a pas dit qu’il faut payer pour voir ou avoir quelque chose mais je peux faire un geste… commercial »
Elle se demanda, l’espace d’un instant, ce qu’elle pouvait bien faire. De plus en plus joueuse, elle passa sa langue sur sa lèvre supérieure. Marine continuait de regarder le jeune homme dans les yeux, ses lèvres à quelques millimètres de sa bouche. Elle se releva légèrement et fit descendre sa main le long du torse de Kei. Sa main finit par atteindre le pantalon de l’ange et commença à caresser le sexe de Kei à travers le tissu.
Si elle n’avait pas joué un rôle, elle n’aurait jamais osé un tel geste. En tout cas pas aussi directement. Mais elle s’était dit que c’était probablement ce que ferait une professionnelle. Une prostituée irait au plus direct.
Elle continua ses caresses pendant plusieurs minutes.
« Alors crois-tu que je vaille un bon prix ? »
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Kei sourit lorsqu’elle lui dit qu’elle pouvait faire un petit geste commercial. Il se demandait bien ce qu’elle allait pouvoir faire, et il n’en fut pas déçut. Alors que leurs visages étaient toujours aussi proche l’un de l’autre, il l’a vit passer sa langue sur sa lèvre inférieure avant de sentir l’une de ses mains se poser sur son torse. Telle un serpent, elle glissa le long du corps de l’ange pour finir sa course sur son entre-jambe. Les joues à présent rouges, il la sentit faire quelques mouvements et il ne dut pas attendre longtemps avant de sentir son sexe se durcir. Face à de tels actes, il ne pouvait pas lutter, avec toute la bonne volonté qu’il avait. Son corps réagissait de lui-même.
Toujours est-il qu’il se demanda jusqu’où ce jeu finirait par aller. Elle avait agit comme ça pour rester dans le contexte du jeu, mais il savait pertinemment qu’elle était incapable de faire ça d’elle-même. Curieux de nature, il garda ses pensées sous silence, voulant voir jusqu’où elle était capable d’aller.
Après un long moment à caresser son entre-jambe, elle finit par lui demander s’il pensait qu’elle valait bien le prix qu’elle disait. L’air joueur, il se força à prendre un air contrit afin de lui répondre.
« Ça me désole vraiment … Moi qui pensais faire quelques économies pendant ce mois-ci, je sens que tout mon argent va s’envoler en quelques instants, même si ce n’est pas pour m’en déplaire … Mais avant tout, pardonnez moi pour ceci … »
Lentement, il posa une main sur une des jambes de Marine qu’il fit doucement remonter jusqu’à sa tête, et il plaqua ses lèvres pour un long et langoureux baiser. Lorsqu’il décolla ses lèvres des siennes, il ajouta d’un air sérieux.
« Je suis prêt à avoir ma punition »
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Il sembla se rendre à l’évidence qu’elle valait bien son prix aux mots qu’il prononça. Puis, de manière totalement inattendue, il l’embrassa passionnément. Lorsqu’il se sépara d’elle, il avait un léger sourire de contentement.
« Je suis prêt à avoir ma punition »
Elle lui sourit à son tour, toujours aussi joueuse. Elle ne savait pas vraiment où cela les conduisait mais elle comptait bien poursuivre encore un peu.
« Ne rêve pas ! Rien n’est gratuit dans ce monde ! Si tu me veux, il faudra payer d’abord, jeune homme. Quand à ta punition, tu vas y avoir droit, pas d’inquiétude ! »
Elle remit alors sa main à la place qu’elle occupait un peu plus tôt. Une nouvelle fois, elle recommença à le caresser de manière un peu plus appuyée. Ses yeux toujours plongé dans celui de son « client ».
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Elle lui répondit par un sourire, et continua son petit jeu, plus joueuse que jamais. C’était la première fois qu’il la voyait avec une telle leur au fond des yeux. Sans doute étais-ce pour ça que le jeu en valait la peine.
« Ne rêve pas ! Rien n’est gratuit dans ce monde ! Si tu me veux, il faudra payer d’abord, jeune homme. Quand à ta punition, tu vas y avoir droit, pas d’inquiétude ! »
Sa main retourna se perdre au dessus de son sexe et ses caresses se firent plus intenses qu’auparavant. Ils se regardaient mutuellement les yeux dans les yeux, leurs prunelles brillant d’excitation. Rien n’était gratuit n’est-ce pas ? Alors comme ça, il devrait payer pour l’avoir. Hé bien il n’allait pas s’en priver si c’était ce qu’elle voulait. Une de ses mains alla se perdre dans une poche de son pantalon, et lorsqu’il la ressortit, des billets y étaient présents. On lui avait toujours dit qu’il prenait trop d’argent et qu’il serait la cible de voyous. Il le savait aussi. Mais jamais il n’aurait cru pouvoir s’en servir ainsi, et il se remercia intérieurement pour ne pas avoir écouté ces mises en garde. Le sourire aux lèvres, il coinça les quelques billets entre la peau de Marine et son soutien gorge, entre ses seins.
« Est-ce assez, très chère ? Ou peut-être devrais-je en rajouter quelques uns qui sait ?
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Le jeu devenait de plus en plus dangereux mais aucun des deux ne semblaient près à l’arrêter. Marine sentait que le sexe du jeune homme durcissait sous ses caresses. Kei plongea une main dans sa poche et en ressortit une liasse de billet qu’il infiltra sous son soutien-gorge.
« Est-ce assez, très chère ? Ou peut-être devrais-je en rajouter quelques uns, qui sait ? »
Le jeu montait encore d’un cran, l’excitation continuant de monter. La balle était dans le camp de la jeune femme. C’était comme au poker ou elle surenchérissait ou elle se couchait (mauvais jeu de mots ^^’). Marine avait encore envie de continuer, de voir jusqu’où il irait, jusqu’où elle serait capable d’aller dans le rôle qu’elle s’était donnée.
Elle se redressa, toujours assise à califourchon sur lui, elle sortit la liasse de billet et commença à compter consciencieusement les billets. Une fois terminé, elle regarda Kei, son sourire mutin toujours ancré sur ses lèvres.
« Tout dépend de ce que tu veux, jeune homme. Dis-moi ce qui te ferait plaisir et je te dirais si ça suffit ? »
Elle haussa les sourcils, provocante à souhait. D’un geste, elle fit glisser les bretelles de son soutien-gorge, dégageant ses épaules, sans toutefois mettre ses seins à nus.
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Elle se releva doucement et prit possession de la liasse de billets coincée dans son soutient gorge. Elle la feuilleta, comptant sans doutes son contenu ou fit mine de le faire, puis son attention se reporta sur le jeune homme toujours allongé sous elle, son petit sourire toujours présent sur ses fines lèvres.
« Tout dépend de ce que tu veux, jeune homme. Dis-moi ce qui te ferait plaisir et je te dirais si ça suffit ? »
Il se sentait un peu bloqué. Il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il pouvait lui demander. Il essaya de faire travailler ses méninges, essayant de se sortir de ce mauvais pas. Ni elle ni lui ne voulait « abandonner » ce petit jeu. Cela risquait de durer longtemps. Mais c’était tellement amusant qu’il s’en serait voulu d’abandonner si tôt dans la partie. D’ailleurs, il sentait qu’elle aussi partageait ce même sentiment. Elle posa sur lui le regard d’un prédateur. Telle une professionnelle, elle savait qu’elle aurait ce qu’elle voulait, et lui aussi. Mais plus il lui offrirait de la résistance, mieux ce serait. Sensuellement, elle fit glisser les bretelles de son sous vêtement, ce dernier cachant toujours sa poitrine.
« Ce qui me ferait plaisir ? Je n’en pas la moindre idée … »
Il reprit d’un ton plus provoquant.
« Surprend moi … »
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Le jeu prenait une nouvelle tournure. Kei l’a provoquait pour voir si elle allait continuer. Marine réfléchit, se demandant ce qu’elle pourrait bien faire pour plaire à son « client ».
« Très bien, je vais voir ce que je peux faire pour cette somme »
Elle se pencha à nouveau sur lui, après avoir remis les billets dans son soutien-gorge. Elle arriva au niveau de son visage et eu un sourire taquin. Elle avait décidé de l’exciter au plus au point mais sans vraiment lui donner ce dont il pourrait avoir envie.
Elle évita soigneusement ses lèvres et glissa son visage vers le cou de Kei. Elle souffla tout doucement sur la peau de son cou sans la toucher. La jeune femme donna ensuite un tout petit cou de langue sur le lobe de l’oreille de l’ange et un autre sur son cou avant de souffler tout doucement dessus à nouveau.
Elle se redressa et s’assit à nouveau sur lui. Elle fit glisser ses mains sur son torse par-dessus sa chemise. Puis elle se mit à la déboutonner, elle écarta les pans dévoilant le torse magnifiquement sculpté de Key. Elle frôla sa peau du bout de ses doigts dans des caresses aériennes. Marine frôlait à peine la peau mise à nue.
« Alors ? Cela te plait ? Tu en as pour ton argent ? »
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« Très bien, je vais voir ce que je peux faire pour cette somme »
Lentement, elle se pencha sur lui. Leur visage n’était quelques millimètre l’un de l’autre, et l’ange pouvait sentir le souffle chaud de la jeune femme lui caresser la joue. Pourtant, le baiser ne vint jamais. Ses lèvres se dirigèrent vers son cou mais jamais ne le touchèrent : elle avait décidé de jouer encore longtemps surement, ce qui n’était pas pour lui en déplaire. Il sentit un léger coup de langue sur le lobe de son oreille, puis un second vint se faire sentir sur son cou. Lorsqu’elle lui souffla dessus, il sentit un petit soupçon de frais s’emparer de lui.
Elle se releva subitement puis fit passer ses mains sur le torse de Kei, le lui caressant. Son corps commençait à ressentir les effets qu’elle désirait lui faire ressentir, mais ne semblait toujours pas vouloir aller plus loin. De ses doigts habiles, elle entreprit de déboutonner sa fine chemise et, une fois finit, effleura la peau du jeune homme. Les muscles de l’ange se contractèrent sous l’effet des chatouillis alors que sa respiration commençait à s’accélérer.
« Alors ? Cela te plait ? Tu en as pour ton argent ? »
Si ça lui plaisait ? Bien entendu, à qui cela n’aurait pas plut ? Elle savait pertinemment comment se faire désirer. Elle lui faisait monter le plaisir, puis le laissait doucement redescendre pour ensuite recommencer, le tout dans un éternel recommencement.
« Oui, ça me plait, beaucoup … Mais peut-être que cela te fera aller plus loin ? Enfin, si tu n’en a pas peur bien sur … »
De nouveaux billets apparurent dans sa main qu’il coinça dans les bas de sa belle …
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Visiblement, l’effet produit sur Kei était bien celui que la jeune femme désirait. Il poursuivit le jeu et glissa deux nouveaux billets dans son bas cette fois. Il lui laissa cependant une porte de sortie en cas où elle souhaiterait tout arrêter mais elle était loin de vouloir en finir.
« Ça peut, effectivement, me faire aller plus loin, jeune homme »
Marine se sentait audacieuse, capable de tout. En se mettant dans la peau d’une professionnelle du sexe, elle faisait voler ses barrières, ses taboues, en éclats. Elle avait toujours su jouer les caméléons par le passé. Aujourd’hui, les circonstances étaient bien différentes et le rôle original. Cependant, là, la mission était extrêmement plaisante et même plus encore.
La jeune femme recommença à caresser son torse avec ses doigts. Cette fois-ci, ses caresses se firent un peu plus appuyées mais pour une durée relativement courte. Elle cessa ses doux frôlements et elle abaissa sa tête une nouvelle fois au niveau du visage de Kei. Son sourire toujours plaqué sur ses douces lèvres, elle évita la bouche de son compagnon pour descendre sur son torse. Elle commença à déposer des baisers légers sur la peau de son torse. Elle donna quelques coups de langue sur les tétons du jeune homme avant de commencer à descendre jusqu’à son nombril qu’elle se mit à embrasser. Elle se redressa.
« Le client est-il toujours satisfait ? »
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« Ça peut, effectivement, me faire aller plus loin, jeune homme »
Kei sourit à cette remarque. Ainsi elle ne lâchait pas prise et s’accrochait toujours tout autant que lui. Les nouvelles caresses qu’elle lui procurait se faisaient plus pressantes sur son corps, mais ça ne dura pas trop longtemps. De nouveau, leur visage était très près l’un de l’autre, mais à son grand désespoir, toujours pas de baisers. Ses lèvres se posèrent enfin sur le torse de l’ange où elle déposa quelques baisers, allant même jusqu’à lécher quelques fois ses tétons, puis descendit jusqu’à arriver à son nombril.
La partie était de plus en plus excitante, mais le jeu allait devoir bientôt cesser : en effet, il n’avait plus un centime dans ses poches. Dans un certain sens, il allait perdre à ce petit divertissement.
« Le client est-il toujours satisfait ? »
Le jeune homme hocha la tête, l’air satisfait. Il aurait toutefois dû prendre plus d’argent, et ainsi le jeu aurait pu durer encore plus longtemps. Mais il ne pouvait pas prédire le futur, et malgré ses petits pouvoirs d’être céleste, il était dans l’incapacité la plus totale de produire la moindre pièce.
« Le client est satisfait, mais il n’a plus un rond … Je dois reconnaitre que c’est un quartier vraiment cher par ici … Mais il y a une certaine qualité, et je ne suis donc pas déçut »
Sa dernière phrase était marquée par un petit sourire malicieux.
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Elle faillit éclater de rire quand il lui dit ne plus avoir d’argent. Ainsi, le jeu s’arrêtait. Quel dommage ! Elle soupira et haussa les épaules.
« La prochaine fois prévoit plus d’argent et tu en auras plus ! Néanmoins, je vais te faire un petit cadeau. Histoire de ne pas m’oublier »
Féline, elle se pencha sur lui et posa, enfin, ses lèvres sur les siennes. Elle infiltra sa langue dans la bouche de Kei et se mit à jouer avec sa langue. Elle l’embrassait passionnément, bien plus encore que tous les baisers qu’ils avaient pu échanger. Il était encore plus long.
Inconsciente, ses mains se mirent à caresser les bras et les épaules de l’ange avant d’aller caresser son torse à nouveau.
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Apparemment, ça l’amusait : c’était le principal. Elle lâcha un léger soupir et haussa les épaules. Ça lui donnait l’air victorieuse. Elle avait gagné la première manche de leur petit jeu, mais la prochaine fois, ce serait lui le vainqueur. Du moins, il l’espérait.
« La prochaine fois prévoit plus d’argent et tu en auras plus ! Néanmoins, je vais te faire un petit cadeau. Histoire de ne pas m’oublier »
Pas besoin de lui dire. Il avait comprit la leçon et ne répèterait pas deux fois la même erreur. Son visage se repencha sur le sien et il sentit enfin la douceur de ses lèvres contre les siennes. La langue de Marine vint chercher la sienne qui dansèrent alors toutes les deux dans une ronde endiablée. Il sentit les mains de sa belle caresser ses bras et ses épaules, puis sentit ce doux contact sur son torse. Jouait-elle encore ? Il n’en savait trop rien, mais c’était trop tentant pour s’arrêter là.
Il attrapa Marine par les jambes et roula sur lui-même de sorte à être sur elle. Ses lèvres étaient toujours collées aux siennes, et lorsqu’elles se quittèrent, ce ne fut que pour un court instant. Il brûlait de passion de pour elle.
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Leur baiser dura longtemps. Marine ne voulait pas le rompre. Elle savait que si elle l’arrêtait, tout s’arrêterait, le jeu, leurs corps l’un contre l’autre. Elle n’en avait pas envie mais cela était inconscient chez elle.
Elle sentit les mains de Kei saisirent ses jambes et rouler sur elle. La situation se trouvait inversé à présent. C’était lui qui avait le dessus maintenant, lui qui menait la danse. La jeune femme savait qu’un seul mot de sa part arrêterait tout mais elle ne voulait pas le dire.
Leurs lèvres se séparèrent pour mieux se retrouver. Marine passa ses mains sous la chemise de l’ange et elle se mit à caresser son dos. Puis elles allèrent sur ses épaules et firent glisser la chemise le long de ses bras.
Son corps brulait à nouveau, encore plus encore que la veille au soir. Soudain, la fin de la soirée lui revint en mémoire. Elle se rendit compte de la situation, de ce qu’ils faisaient. Elle détacha ses lèvres des siennes.
« Attends ! Si… si tu continues, il faudra aller jusqu’au bout »
Ses yeux étaient devenus sérieux. Elle ne jouait plus à présent. Elle savait que ce qui se passerait ou non aurait une incidence sur la suite. Elle ne voulait pas qu’il puisse lui en vouloir de l’avoir prit en traître.
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Kei sentait sa compagne bruler d’un même feu que lui. Il y avait tellement de passion dans leurs gestes que ça en paraissait presque irréel. Si c’était un rêve, alors qu’on le laisse dormir et aller à la fin de celui-ci. Les caresses que Marine lui procurait faisaient monter le degré de plaisir petit à petit dans son corps sans connaitre de limites. Il fut délesté de sa chemise tandis qu’il embrassait toujours sa belle à pleine bouche. Soudain, leur baiser fut rompu et lorsqu’il rouvrit les yeux, il vit une femme avec un air terriblement sérieux : c’était la première fois qu’il la voyait aussi prudente.
« Attends ! Si… si tu continues, il faudra aller jusqu’au bout »
Cela faisait surement allusion à ce qu’il s’était passé la veille. Il n’avait pas sut répondre à ses attentes, et pire encore, il doutait des sentiments qu’il éprouvait envers la jeune femme. Il lui avait maintes fois répété qu’il l’aimait, mais comme à son habitude il avait fuit ses responsabilités. Elle avait sut lui ouvrir les yeux, à savoir que lui était éternel et qu’elle non, et que donc il profitait de la vie qui lui était offerte sans trop se poser de questions. Du fait de son immortalité, ils n’avaient peut-être pas la même notion du temps, donc ce qui lui paraissait être une durée courte pouvait être une éternité aux yeux de Marine. Peut-être existait-il un moyen de lui procurer à elle aussi la même vie qu’à lui, mais il ne pouvait pas lui imposer …
Il avait eu toute la journée pour y réfléchir et était arrivé à trouver la réponse qu’il cherchait tant. Ses doutes s’étaient envolés et il agissait comme s’il n’en avait jamais eu. Prêt, il l’était. Il posa délicatement un doigt sur ses lèvres pour lui faire de faire le silence avant de répondre en un souffle.
« Je n’attends pas que tu me pardonnes pour ce qui s’est passé hier. Par contre, tu m’as ouvert les yeux et je suis disposer à aller jusqu’au bout. Du moment que je suis avec toi, je suis prêt à tout … »
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Marine écouta, le cœur battant, les paroles de Kei. Ainsi, il était prêt. Elle plongea dans son regard et elle sut qu’il disait la vérité. Ses doutes s’étaient envolés. Elle lui sourit, heureuse comma jamais.
« Je n’ai rien à te pardonner, mon amour. Hier tu n’étais pas prêt, c’est tout mais y’a rien de mal à ça et je ne t’en veux pas pour ça. Je t’aime, je t’aime tant »
Elle reprit possession des lèvres du jeune homme en un nouveau baiser fougueux. Elle avait envie de lui. Son corps avait envie du sien. La jeune femme passa ses bras autour du cou de l’ange pour encore le rapprocher d’elle.
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L’ange fit un sourire à sa dulcinée lorsqu’elle lui dit qu’elle n’avait rien à lui pardonner. Il n’était pas de cet avis, mais il préféra ne rien dire. Lui aussi il l’aimait, bien plus que ce qu’elle pouvait imaginer.
Leurs lèvres se retrouvèrent pour un baiser brûlant, et elle passa ses bras autour du cou du jeune homme. Ils étaient si près l’un de l’autre qu’il sentait les battements de cœur de Marine frappait contre son torse, et sans doute en était-il de même pour elle. Kei introduisit sa langue dans la bouche de sa belle, cherchant timidement la sienne, et lorsqu’il l’eut trouvé, elles se remirent à danser ensemble. Il posa ses mains sur son corps déjà dénudé par le petit jeu qu’ils avaient eus auparavant, et entreprit de le caresser à divers endroits, l’effleurant à peine du bout des doigts quelque fois afin de se faire désirer.
Leur petit jeu était désormais finit, il ne jouait plus au chat et à la souris. A présent, un jeu plus sérieux venait de se lancer …
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Kei reprit possession de sa bouche avec avidité. Alors que leurs langues s’affrontaient, les mains du jeune homme se confrontaient au corps frémissant de Marine. Cette fois c’était l’ange qui s’amusait à la caresser, à l’effleurer. A chaque fois que ses doigts l’effleuraient, elle frissonnait de plaisir.
Son compagnon semblait avoir laissé ses doutes au placard. Par ses gestes, il lui faisait comprendre qu’il l’aimait et qu’il voulait être avec elle. La jeune femme était dans le même cas. Elle l’aimait et elle voulait se donner à lui. Elle espérait juste de ne pas être trop maladroite durant ce moment. Jusqu’à la veille au soir, elle n’y connaissait rien au sexe ou en tout cas pas grand-chose. Elle désirait lui donner du plaisir.
De son cou, les mains de Marine descendirent le long des bras de l’ange puis caressèrent ses côtes, les frôlant à peine, avant de remonter à son dos. Du plat de la main, elle le caressait avec une douceur infinie.
De sa bouche, elle fit glisser ses lèvres jusqu’à son cou. Elle se mit à l’embrasser avant d’aller mordiller puis sucer son lobe.
« Je t’aime »
Elle lui susurra ses mots à son oreille. Des mots à peine audible et qui, pourtant, exprimaient tout ce qu’elle éprouvait pour lui.
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bras qu’elle avait posés autour de son cou changèrent plusieurs fois de place, allant le caresser un peu partout sur son corps. Chaque caresse qu’elle lui procurait accentuer ce désir qui brulait en lui, ce désir qu’il éprouvait pour elle. Sa bouche quitta ses lèvres mais revint elle aussi à la charge. Chaque baisers qu’elle lui donnait lui faisait ressentir dans tout le corps de légers picotements. Pour rien au monde il aurait voulu que cet instant cesse.
Les mots qu’elle lui dit tout bas à l’oreille le firent sourire. Lui aussi il l’aimait, si seulement elle savait à quel point. Des mots ne seraient jamais assez afin de lui faire comprendre au combien il l’aimait, il pouvait juste le lui montrer à travers ses gestes.
Ses mains qui auparavant se baladaient sur tout le corps de Marine vinrent se rejoindre dans le creux de son dos qu’il caressa avidement. Il chercha un peu au hasard le fermoir de son soutien gorge et dès qu’il l’eut trouvé, l’agrafe sauta entre ses doigts. Doucement, il le lui enleva et se mit à caresser ses seins. Il passa sa main plusieurs fois dessus, d’abord lentement puis de plus en plus vite. Lorsqu’il en eut assez d’attendre, il se baissa légèrement et s’en empara de sa bouche. Sa langue venait subtilement jouer avec ses tétons alors que ses mains continuaient à la caresser ardemment, cherchant à chaque instant à découvrir de nouveaux endroits cachés.
Sa bouche commença à lentement descendre, abandonnant pour l’instant la poitrine de la jeune femme et se posa sur son ventre.
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Les mains de l’ange passèrent dans le dos de la jeune femme et dégrafa son soutien-gorge. Il le fit glisser le long de ses bras avant de le laisser tomber au sol. Les billets se répandirent sur le plancher. Les seins généreux se retrouvaient libérés de leur prison de tissu. Leurs pointes se dressaient insolemment devant le regard de Kei, preuve de l’état d’excitation de sa belle.
L’ange se mit à les caresser avec plaisir avant de se mettre à les lécher. Chaque coup de langue sur sa poitrine rendait Marine impatiente de la suivante. Elle prenait un plaisir immense à ses caresses. La belle se cambra pour mieux s’offrir à son tourmenteur.
Ce dernier commença à descendre le long de son ventre alors que ses mains caressaient les côtes de la jeune femme. Marine commençait à gémir tout doucement entre deux soupirs de plaisir. Son corps brûlait à l’intérieur. Sa peau semblait électrique et réagissait à chaque mouvement de son compagnon. Elle sentait son intimité commencer à s’exciter. C’était quelque chose d’inconnu encore pour elle mais elle ne cherchait nullement à combattre ces sensations. Elles les acceptaient tout comme elle avait accepté Kei, son amour pour lui, son amour pour un ange.
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[HRP: désolé de répondre que maintenant, mais des choses ont fait que je n'ai pu passé qu'en coup de vent ... Pardon de pas avoir prévenu ...]
Alors qu’il continuait ses baisers, il entendit Marine gémir doucement, preuve qu’elle éprouvait au moins un léger plaisir. Il n’en fallait pas plus pour exciter davantage le petit ange. Ses caresses montèrent encore d’un cran, allant se perdre à quelques endroits interdits alors que sa bouche continuait de se refermer sur la douce peau de sa dulcinée. Même si c’était lentement, il ferait patiemment tout le tour du corps de la jeune femme. Le temps que cela lui prendrait ne lui faisait pas peur. Au contraire, ce serait comme une sorte de défi pour lui.
Il remonta lentement ses baisers jusqu'à pouvoir de nouveau s'emparer de ses lèvres. Kei s’installa ensuite à califourchon sur elle, continuant de l’embrasser pendant encore de longues minutes. Puis sans rien dire, il disparut du champ de vision de Marine et se mit à genoux au sol, lui faisant écarter les jambes. Il posa une main sur l’intimité de celle-ci et commença à la caresser à travers le fin tissu, l’embrassant subtilement à l’intérieur des cuisses. Plus il la caressait, plus son intimité s’humidifiait, signe qu’elle n’était pas indifférente à ses actions.
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La jeune femme appréciait les caresses prodiguées par l’ange même si elle-même n’y connaissait pas grand-chose, elle se laissait faire, attentive à tout. La bouche de Kei continua ses doux baisers sur le ventre de la demoiselle qui se laissait faire avec délice.
Il finit par remonter vers elle et reprendre possession de ses lèvres. Les baisers devenaient plus violents, plus agressifs au fur et à mesure que leur désir augmentait. De douce, la bouche du jeune homme, était devenue dur et sa langue inquisitrice face à celle de sa compagne ce qui n’était pas pour déplaire à la jeune femme.
L’ange finit par abandonner ses lèvres pour disparaitre de sa vue mais Marine sentit des mains qui écartaient doucement ses cuisses. Elle appréhendait un peu mais se laissa faire. Elle savait que Kei ne lui ferait jamais de mal et qu’il prendrait soin d’elle. Il ne la forcerait pas. Cette certitude lui permettait de mieux se laisser aller et de se détendre pour juste apprécier ce moment.
Les lèvres de son compagnon se posèrent sur la peau fine de l’intérieur de ses cuisses. C’était un baiser inattendu mais loin d’être désagréable. Dans le même temps, les doigts de Kei s’aventurèrent sur son intimité, se mettant à la caresser au travers de son sous-vêtement. Elle émit un léger cri de surprise mais s’abandonna bien vite aux délices de ce jeu interdit.
Le plaisir et l’envie montaient en elle. Une chose certainement voulu par le bel ange qui, pour Marine, se transformait, en un doux démon qui la tourmentait avec ravissement. Des gémissements s’échappèrent de ses lèvres. Elle attendait avec impatience la suite même si une légère angoisse naissait en elle.
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Alors qu’il lui prodiguait ses caresses, il remarqua que la jeune femme ne résistait pas et qu’elle se laissait, lui laissant faire ce qu’il lui plaisait, montrant ainsi la confiance qu’elle avait placé en lui. Il se devait donc de ne pas la décevoir. Puis, lentement et sans la prévenir, il se saisit du fin bout de tissu qui lui opposait une légère résistance et le fit glisser le long de ses cuisses, finissant par lui enlever entièrement et lui faire rejoindre le reste des habits déjà sur le sol.
Il se retrouva donc devant l’intimité nue de sa déesse. Il la lui caressa encore du bout des doigts, et finit par la pénétrer avec deux doigts. Il entama d’abord de légers va et vient, et lorsqu’il se fut assuré qu’elle ne l’empêchait pas de faire ses gestes, accéléra légèrement le rythme. Mais malgré ça, il ne paraissait pas totalement satisfait. Il avait envie de plus, de bien plus. Il enleva lentement sa main d’entre ses jambes, et écarta un peu plus les cuisses de Marine. Timidement, son visage se rapprocha de son entre-jambe qu’il embrassa, avant de remplacer au précédent endroit ses doigts par sa langue. Il commence par la lécher doucement, prenant qu’il fallait pour qu’elle puisse s’habituer à ce nouveau contact. Puis au fur et à mesure, il accéléra dans ses mouvements. Sa langue virevoltait dans l’intimité de sa belle, cherchant à la passer de partout. Ce manège dura un long moment, et il finit par lever sa langue, mettant ainsi fin à la « torture » qu’il infligeait à la jeune femme.
Ses lèvres se posèrent de nouveau sur son ventre, qu’il recouvrit de baisers, et remonta tout le long de son corps jusqu’à arriver à ses lèvres …
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Marine sentit les mains du jeune homme saisirent les côtés de sa culotte et la faire descendre le long de ses cuisses. L’appréhension gagna un peu plus la jeune femme mais elle ne dit rien et attendit le bon vouloir de Kei.
Ses doigts commencèrent à doucement caresser son intimité avant de s’introduire doucement en elle. La jeune femme se crispa devant cette intrusion mais la douceur de l’ange eu raison de ses craintes. Elle le laissa faire et essaya de se détendre.
Ses caresses lentes et douces étaient agréables pour la jeune femme. Elle n’aurait jamais cru qu’un homme puisse être aussi doux dans de tels moments. Elle se laissait faire et tout doucement, le plaisir commença à s’immiscer en elle. Les doigts excitaient son vagin qui commençait à bien s’humidifier.
Kei retira ses doigts et la belle sentit autre chose, sa langue. L’ange commençait à introduire sa langue en elle. Heureusement qu’il ne pouvait pas voir son visage car sinon il aurait vu un visage complètement rouge. Elle se sentait un peu mal à l’aise devant une telle caresse mais la confiance qu’elle avait en Kei était trop grande pour être brisée. De plus, c’était une sensation nouvelle et qui était plaisante.
Marine commençait a vraiment aimer ça. Son désir augmentait et de légers gémissements s’échappèrent de ses lèvres, involontairement. La douce torture dura plusieurs minutes pour le plaisir de la jeune femme. Puis le jeune homme se détacha de son antre humide pour revenir avec forces baisers jusqu’à ses lèvres. Marine l’accueillit avec ferveur et passion, s’emparant de sa bouche avec toute l’envie qu’il avait fait monter en elle.