Le Grand Jeu
Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Les alentours de la ville => Discussion démarrée par: Edge le lundi 15 février 2010, 17:24:17
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Quand la nuit tombait, Edge ne pouvait s’empêcher de pousser un long soupir. Elle ne regardait que très peu le ciel, mais le devinait quand elle se voyait forcée de plisser les yeux pour mieux distinguer les noms notés sur ses flacons. Elle porta la main à la lampe, appuya légèrement. Un déclic, puis une aura jaune se permit d’envahir les lieux. Elle passa sa main sur ses yeux, un peu rouge, légèrement meurtris par tout ce travail. Depuis ce matin, elle y était. C’était épuisant, à force. Même si elle prenait un malin plaisir à travailler ainsi, à faire sa cuisine étrange, son corps ne suivait pas. Elle se décida à poser ses outils, et se laissa tomber en arrière, sur son siège. Elle vivait dans des conditions assez enviable : elle disposait d’une demeure à un étage, dont le bas était occupé par chambre, cuisine, et toutes ces choses utiles à la survie, tandis que l’étage était occupé par son « laboratoire », où elle avait posée un futon, pour les jours où elle travaillait beaucoup. Son jardin, de bonne taille, était une réserve où poussaient toutes sortes de plantes, et elle possédait une source chaude – ou rotenburo – sur le côté gauche. Elle y vivait bien, et ne demandait rien d’autre. Toute sa maisonnée ressemblait à un manoir miniature, amusant.
Ce matin, elle avait reçue une demande, avec un délai de trois jours. C’était peu, très peu. Un philtre puissant, pour guérir. Elle n’avait de cesse de pester contre ce genre de demandes, les gens se prenaient pour des dieux et s’imaginaient déjà guérisseurs.
Elle passa sa main dans ses cheveux fins, qui coulaient le long de son corps. Elle portait une tenue des plus étranges : Un pantalon de coton, noir et élégant, de longues bottes en cuir marron, une chemise peu fermée et un veston de velours marron. De nombreuses ficelles étaient nouées de façon lâches autour de sa taille, et elle gardait des bracelets, colliers aux couleurs douces. Ce n’était peut-être pas une tenue très adaptée pour travailler, mais elle s’y sentait à l’aise. Elle repoussa de la main ses outils.
« J’y re-travaillerais demain, soupira t’elle »
Elle se leva doucement, passant sa main sur son front. Depuis qu’elle était arrivée, elle n’avait pas eu d’ennuis, mais pas un jour ne passait sans qu’elle craigne qu’on vienne la chercher. Vivre dans cette atmosphère était des plus déplaisante. Elle toussa légèrement, et regarda le ciel qui noircissait à vue d’œil. Elle avait appris à le savourer, ce ciel. Il lui avait manqué, quand elle était aux Enfers. Elle fronça les sourcils, se refusant de repenser à ce moment assez délicat de sa vie. Elle sortit, retourna la pancarte « Ouvert » pour la mettre dans le sens « Fermé », l’heure des visites était passée. Elle alluma toutes les lumières de sa maison, et se posa sur un canapé de cuir, dans son salon. Elle jeta une fiole dans la cheminée, et un feu s’alluma vivement, dansant devant elle.
Elle eut un sourire.
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La curiosité, voila ce qui animait ma vie ces derniers temps. Cette curieuse tournure de l'esprit qui me poussait à essayer de trouver la solution à toutes les questions me trottant dans la tête, dont la principale était "comment ?" Car oui, cette jeune femme ayant réussi à fuir mon royaume était indéniablement au coeur de mes pensées. Après tout, elle était la première à quitter mon royaume depuis plusieurs siècles, et la toute première à l'avoir fait par ses propres moyens. Il ne me restait plus qu'à lui mettre la main dessus et à lui poser des questions... Voila qui devrait l'effrayer un peu, je savais qu'elle me fuyait, et m'avoir devant elle devrait lui faire arborer une palette d'émotions pour le moins divertissante.
Voila donc que je me trouvais devant une maison de petite taille mais à un étage, située dans la périphérie d'une ville japonaise réputée pour ses activités paranormales. J'étais dans mes vêtements habituels, mon sceptre à la main au cas où la mortelle ait envie de résister, et tout ça en étant absolument invisible grâce à ma kunée. J'étais en pleine discussion avec moi même pour savoir comment j'allais me présenter à elle. Sonner tout simplement avait du mérite, mais on risquait de me voir dans la rue, et une invisibilité sélective n'était malheureusement pas possible.
Je décidai tout simplement d'utiliser les pleines capacités de ma kunée pour la surprendre. Apparaissant dans la maison, je la vis assise dans le canapé, contemplant les flammes. Totalement invisible, inaudible, inodore et ne pouvant pas être senti par le toucher, je m'avançai vers le canapé et m'avançai en face d'elle, attrapant ses bras dans une poigne d'acier. Elle ne le sentait pas encore mais dès qu'elle voudrait bouger... elle n'y arriverait pas. Voulant éviter la riposte féminine de base, je me décalai un peu sur le côté, loin de ses jambes, avant de déclarer d'une voix amusée :
Se cacher est impossible une fois être allée aux enfers young girl, tu porteras à jamais l'odeur de mon royaume...
Et c'était vrai en plus... Oh, j'allais adorer sa réaction.
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Elle avait sentie quelque chose de bizarre. Mais comme ce quartier était glauque, et que les êtres magiques se plaisaient à venir ici, elle n’avait pas cherchée à comprendre. Ainsi, elle continuait de regarder devant elle, le feu qui dansait, les yeux dans le vague. Elle cherchait comment, grâce à de multiples formules, créer le philtre parfait. Dans une attitude presque statuaire, elle songeait donc.
Jusqu’à ce qu’elle entende cette voix.
Elle ne pu s’empêcher de laisser un cri de surprise s’échapper d’entre ses lèvres. Un être invisible ? Elle sentit son cœur battre dans sa poitrine avec violence, comme s’il rebondissait contre les parois de sa cage thoracique. Effrayée, elle voulut repousser cet assaillant invisible, d’un geste brusque, mais une poigne sur ses bras l’obligea à demeurer dans sa position de base. Bien vu, elle ne pouvait pas atteindre les philtres gentiment rangés dans son étagère.
Les yeux brillants de peur, elle scruta autour d’elle, sa respiration devenue haletante. Elle continuait de remuer ses bras, voulant se défaire de cette emprise. Jusqu’à ce que les paroles reviennent tambouriner son esprit. Elle eut un horrible frisson, tandis que son souffle se coupait brusquement.
- Oh …
Elle reprit son souffle, immédiatement, non sans cesser de chercher du regard la personne qui était là. Elle avait cependant cessée de remuer, interdite. Et dans ces moments de panique là, elle n’avait pas beaucoup de répartie.
- Ce n’est pas ce que vous pensez … balbutia t’elle.
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Son expression valait le coup, sans aucun doute possible. La surprise, quelques instants, puis la peur lorsqu'elle comprit qu'elle était immobilisée, et enfin la panique lorsque mes mots entrèrent dans son esprit et s'y imprimèrent, soulevant sa plus profonde peur. Cette peur était amusante, presque divertissante, et sa réponse me fit doucement ricaner, un petit rire de fond de gorge, signe de mon amusement. Oui, j'allais continuer un peu à la tourmenter avant que je ne me décide à l'interroger sur la manière dont elle s'était pris pour quitter mon royaume. Elle avait cessé de remuer entre mes bras mais je pouvais toujours entendre son coeur battre dans sa poitrine à toute vitesse. La terreur à son état pur... j'aimais ça, passer pour le grand méchant de service pouvait être divertissant de temps en temps.
J'approchai mon visage du sien et, sans la toucher, lui murmurai à l'oreille d'une voix amusée :
Oh ? Et qu'est ce que je pense young-ling ? J'aimerais vraiment avoir ton opinion sur le sujet... Si si, vraiment...
Dans son état de panique, elle n'allait sans doute pas se demander pourquoi je la ramenais pas immédiatement aux enfers pour ensuite jouer avec elle... Ou peut être que si, mais cela n'avait que peu d'importance. J'étais toujours invisible mais elle ne pouvait pas me voir. Je reculai néanmoins ma tête pour éviter un coup de tête lorsqu'elle se retournerait pour voir d'où ma voix provenait. Des précautions étaient toujours à prendre... toujours.
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La respiration était bloquée dans la poitrine de la malheureuse. Que d’émotions ! Son cœur battait à une vitesse rare, qui l’étourdissait affreusement. Elle aurait aimée atteindre ses flacons, mais la prise sur ses bras était forte, et il n’y avait rien à faire. Elle se concentra un instant sur elle-même, voulant se calmer. Elle ne voulait pas se mettre à défaillir dans les bras d’Hades, non, pas de ce dieu qui ne voulait sûrement que son retour aux Enfers ! Cette idée la fit frémir, à nouveau, et elle sentit l’angoisse se nicher dans les creux de ses pensées. Oh, quelle situation déplaisante !
Elle inspira violemment, cherchant d’où venait cette voix, et sursauta en l’entendant à nouveau. Elle aurait pû pousser un habituel petit cri aigu, mais la peur retenait chaque parcelle de son corps, les cordes vocales comprises. Elle dut faire un effort surhumain pour répondre aux dires du dieu.
- Ne vous moquez pas … répliqua t’elle d’un voix peu assurée.
Elle jeta un rapide regard sur ses flacons, mais elle ne faisait pas de télékinésie. Elle devrait donc se contenter de regretter de ne pas s’y être mise plus tôt. Elle toussa légèrement, sentant son cœur qui ne voulait pas se stopper de battre violemment.
- Ne me ramenez pas … aux Enfers, lança t’elle d’une voix vague.
Elle cherchait où il était, ce qu’il allait faire par la suite. La tuer ? L’avaler ? Non, là, ça dépassait l’entendement. Mais tout les scénarios catastrophes se superposaient dans l’esprit de la jeune fille effrayée, terrorisée.
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Sa voix se calma, mais je pouvais toujours entendre le coeur battre la chamade dans sa poitrine, et je pouvais toujours sentir la peur qu'elle exsudait par tous les pores de sa peau. Elle était impuissante, et je pouvais comprendre à quel point ça la terrifiait. Surtout que j'étais sa pire peur désormais. La manière dont elle éluda ma question me fit rire intérieurement. C'était presque un ordre, mais sa voix était si peu assurée que je ne pouvait prendre ça que comme un désir, une supplique. Je la vis jeter un regard vers ses philtres et je compris que c'était une des manières qu'elle avait utilisé pour fuir les Enfers. Intéressant. Une simple potion pour fuir mon royaume... c'était presque frustrant de facilité. Je décidai donc en commun accord avec moi même de faire en sorte que mon hôte ne mette pas la main sur ses précieux philtres avant que la conversation ne soit finie. Pas envie qu'elle me file entre les doigts ou me fasse pousser un troisième bras.
Je ne savais pas où étaient tous les philtres donc je ne pouvais pas la relâcher avant qu'elle perde sa furieuse envie de me fuir. Dans un sens où dans l'autre : volontairement ou alors en la forçant. Les prisons spirituelles de mon royaume n'étaient pas vraiment confortables, c'était le moins qu'on puisse dire.
Tu ne veux pas revenir ? Très bien, pourquoi devrais-je t'écouter ? Qu'as tu à m'offrir qui te rende plus utile vivante que morte ?
Voila, l'avenir de cette femme allait dépendre des réponses qu'elle allait pouvoir me donner. Beaucoup à qui j'avais demandé ça m'avaient répondu en se donnant à moi. Elles avaient vite compris que ce n'était pas la bonne solution. Aussi... physiquement intéressante que la femme en face de moi était, je n'attendais pas ça d'elle. Si après le deal elle en avait vraiment envie, je n'allais bien sûr pas dire non, mais bon, je voulais quelque chose de durable et qui pourrait avoir un réel avantage pour moi. La balle était dans son camp.
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Un marché ? Elle fronça les sourcils. Et se sentit soudain prise au dépourvu. Que pouvait-elle répondre à cela ? Elle aurait aimé triturer ses doigts, cela l’aidait à passer son malaise sur quelqu’un, mais ses bras demeuraient immobiles. Elle devait donc penser à autre chose. Elle toussa légèrement, milles pensées l’agressant sans relâche. Il fallait qu’elle se calme, il n’était pas si méchant que ça … « Mais si, justement ! »
Elle fit la moue. Parler avec ses pensées n’était pas la meilleure solution. Elle continuait de chercher du regard le dieu des Enfers, espérant qu’il la lâche et disparaisse. « Pff, utopie. » Elle se racla la gorge. Il fallait répondre, et elle devait faire jouer malice et répartie. C'était un dieu, aprés tout.
- Je ne me permettrais pas de me nommer plus utile qu’un dieu, répliqua t’elle. C’est à vous de décider.
Un brin de provocation dans la voix, mais pas trop. Hades était, après tout, un dieu. Et pas des moindres. Il pouvait, en un claquement de doigts, la renvoyer là où elle devrait être. Mais elle osa tout de même ajouter des paroles, aussi peu utiles soit-elles.
- Je pourrais cependant vous concocter un philtre, puisqu’il semble que je ne sois bonne qu’à ça.
Ironie, provocation et un brin de mélancolie. Oh, que son village lui manquait ! Elle fit une petite grimace, et se décida à remuer un peu ses bras, pour vérifier. Bin non, ils étaient toujours immobilisés. Elle poussa un léger soupir, oubliant un instant que, là, sa vie était sûrement en jeu.
- Vous ne voudriez pas apparaître ? supplia t’elle doucement.
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Un sourire s'afficha sur mon visage lorsque j'entendis la réponse servile qu'elle me donna. A ce niveau là de flatterie ça devait être du sarcasme. Et personnellement cela me convenait. Je n'avais que faire d'esclaves ou de serviles idiots. C'était les femmes et hommes comme elle que j'aimais avoir comme "agents" sur Terra et sur Terre. Voila ce que je voulais. Des personnes qui pourraient parler, faire discrètement passer mon nom au peuple et reconstruire mon influence et donc mes pouvoirs. J'avais d'autres projets en cours, dont plusieurs mausolées à Ashnard, mais rien de trop ostentatoire. Après tout l'Ordre possédait quelques puissantes reliques, et si j'allais trop vite, ils risquaient de détruire mon travail, ruinant le pouvoir que j'avais réuni.
La réponse suivante me confirma dans mon idée du sarcasme de ma prisonnière. Enfin, prisonnière, pas exactement. Mon hôte-involontaire-bloquée-dans-le-canapé serait plus juste. Enfin bon, ce serait jouer sur les mots que de s'abaisser à des détails pareils. Je sentis sa peur se résorber, remplacée par de la résignation et de l'exaspération. Elle voulait me voir ? J'allais lui jouer un tour, avec un peu de chance ça allait l'effrayer un peu avant qu'elle ne comprenne la référence... Peut être. Mes yeux apparurent juste à côté d'elle, au milieu de l'air, et un petit ricanement amusé jaillit de ma gorge alors qu'un sourire commença à se former juste en dessous de ces yeux, montrant mes dents.
Ça devrait être suffisant pour l'instant youngling...
Je reculai quelques instants, la libérant, mais déclarai avant qu'elle ne puisse faire un geste :
Le moindre mouvement irréfléchi, cette conversation est finie et tu retournes aux Enfers, dans une cage quelque part au milieu du Tartare, le temps que je te trouve une occupation appropriée... Après tout, Prométhée, Sisyphe et bien d'autres se trouvent un peu seuls de temps en temps...
Ca c'était une menace, clairement, sans doute possible. Je laissai un blanc de quelques secondes le temps que tout s'imprime en elle, puis je fis ma proposition.
J'ai besoin de... contacts à la surface. Des gens qui feraient passer discrètement le mot de mon existence à ceux qui sont prêt à l'entendre et à le croire. Ces contacts seraient libres mis à part quelques rares services que je leur demanderais en temps de crise.
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Travailler pour Hades ?
Pour celui qu’elle craignait ?
Etait-ce un piège ? Non, sans n’en avait pas l’air. Elle avait certes, eut un sursaut en entendant la menace – pitié, non, elle ne voulait pas retourner en Enfer - et cela avait bannie de son esprit l’idée de fondre sur son étagère pour en extraire un puissant et destructeur philtre. Connaissant un tant soit peu Hades, elle se doutait que cela n’aurait aucun effet sur lui. La belle androgyne se contenta de se recoiffer un peu, et de fixer ce qu’elle pouvait apercevoir du dieu. Pas grand-chose, en vérité. Mais après tout, c’était lui « le chef ». Elle hocha la tête, en entendant sa proposition, et quand elle voulut fixer son regard, elle eut un tressautement.
Des yeux qui effrayaient, sans nul doute !
- Des … contacts ? répéta t’elle, un peu abasourdie. Vous voudriez faire de moi, une fugitive, un de vos contacts ?
Effectivement, c’était un peu paradoxal. Enfin, pour elle, tout du moins. Elle s’enfonça dans son siège, par pur réflexe, réfléchissant un peu. Certes, l’idée était bonne. Enfin, pas mauvaise. Mais elle n’était pas à l’aise. Elle croisa les jambes, espérant que cela la détende, et fixa le dieu, à nouveau.
Quand elle y repensait, elle n’avait jamais vraiment vu son visage.
- Et, si j’accepte, que m’arrivera t’il, au juste ?
Dette effacée ? On la laissera tranquille ? Elle n’en savait rien, réellement. Que devrait-elle faire, pourquoi, envers qui ? Qu’adviendrait-il d’elle ? Elle ressentit un frisson inconnu la traverser.
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Je regardai les différentes émotions s'afficher sur son visage lors de l'apparition de mes yeux et de mes dents, puis lors de la proposition que je lui avais fait. Je sentais sa surprise, son incrédulité même face aux mots ayant quitté ma bouche. Elle ne se doutait sans doute pas que je puisse lui proposer un tel marché.
Ses mots exprimèrent tout haut ce que j'avais reconnu dans ses yeux. Elle ne comprenait pas que je puisse lui offrir une autre chance, un travail alors qu'elle avait fui mon royaume. Elle ne pouvait pas comprendre que malgré les règles qu'elle avait bravé, elle était la mortelle en laquelle j'avais le plus de respect, du moins pour ce qui était des capacités. Elle avait fait ce qu'aucun autre n'avait réussi à faire en plusieurs millénaires après tout, et j'avais beau être immortel, nul ne m'avais jamais autant impressionné.
Tu ne comprends donc pas ? C'est justement parce que t'es une fugitive que je te propose ça. Par Gaia, t'es la première en plus de cinq millénaires à avoir réussi à fuir mon royaume ! Truly amazing !
Je m'étais un peu emporté et avais montré l'excitation et la curiosité que cette fuite avait engendré en moi. Puis les implications de ses services s'imprimèrent dans mon esprit et je ne puis m'empêcher de sourire. Je n'avais jamais été aussi... heureux ? rayonnant ? Ce n'était pas les mots, mais ce que je ressentais s'en approchait. J'avais besoin de personnes comme elle pour glaner du pouvoir, et une humaine de cette puissance était la bienvenue dans mes plans. Après tout elle s'était échappée des Enfers, tant d'autres choses devaient lui être possibles.
Je me décidai d'apparaitre lorsqu'elle posa sa question, la dévisageant lentement. Elle semblait intéressée, mais se figurait qu'elle n'avait pas le choix. C'était le cas si elle comptait rester en vie mais les Enfers n'étaient pas partout ternes et monotones.
Si tu acceptes, je t'apposerai une marque qui me permettra de veiller sur toi. Je te laisserai en paix et sauf en cas de danger mortel n'interviendrai pas. Tu vivras ta vie, parlant de moi de temps en temps. Des fois, une occasion apparaitra où j'aurais besoin de... moyens d'actions un peu plus subtils que moi même, et j'aurai des tâches à te faire faire. Je ne saurai te dire le danger, ça dépendra de l'occasion. Ne compte par contre pas avoir une tâche trop souvent, j'ai rarement besoin d'aide plus d'une fois tous les cinq ou dix ans. Si tu refuse, je te ramènerai avec moi, mais tu auras droit aux Champs Elysées... En comparaison par rapport à la religion sur Terre, on peut dire que le Tartare est l'enfer, les enfers sont le purgatoire, et les Champs Elysées le paradis. Tu as le choix, il est entre tes mains.
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Edge baissa la tête, un moment.
L’apparence du dieu l’avait un peu … abasourdie. Elle ne s’imaginait pas qu’il puisse ressembler à cela. Même si ce n’était pas le détail, le plus important, elle ne pouvait s’empêcher de le regarder. Oh, il était curieux, étrange … intriguant. En même temps, c’était un dieu, et ils avaient rarement une apparence qui se fondait dans la masse. Souvent, ils étaient même hors du commun. Elle chassa comme elle pu ce détail de sa mémoire, et le fixa, buvant littéralement toutes les paroles de son interlocuteur.
Il s’était emporté, mais gardait cette attitude presque royale de dieu des Enfers. Il imposait le respects, et le couper ne serait pas venue à l’esprit de la jeune androgyne. Elle laissa un blanc après sa réplique, puis se racla doucement la gorge.
- Eh bien … Je dois avouer que … Je suis presque flattée d’une telle proposition.
Son ton était étrange, à la fois ironique et réellement flatté. Elle était séparée en deux. Mais le choix fut vite fait : elle voulait rester sur Terre, et était prête à tout pour payer ce privilège. Elle baissa la tête, tritura nerveusement une de ses boucles d’oreilles – elle en possédait beaucoup – et finalement trancha :
- J’accepte. Je n’ai pas vraiment le choix, d’ailleurs, mais j’accepte.
Elle releva les yeux vers lui, des yeux brillants. Inquiétude : Avait-elle fait le bon choix ? Peur : Avait-il menti, et allait-il lui dire que c’était une plaisanterie, et qu’il allait la ramener en Enfer illico ?
Elle inspira violemment, à nouveau. Elle n’oubliait pas qu’il s’était ainsi emporté. L’admirait-il pour son exploit, celui de s’échapper des Enfers ? Elle en serait fortement flattée ! En tout cas, elle avait marquée sa mémoire, ce qui fit briller l’ego de la jeune demoiselle.
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Je fermai les yeux et un sourire s'afficha sur mon visage. Sa manière de répondre avait été légèrement insultante mais je n'en avais que faire. Presque flattée, pas vraiment le choix ? Enfin bon, ça ne servait à rien. Je n'aurais jamais cette femme rampant à mes pieds et cela me convenait parfaitement. Je n'avait que faire de femmes soumises et faibles, celles qui m'intéressaient étaient fortes de caractère et tempétueuses. La vie était bien plus amusante quand on la passait en bonne compagnie et non avec une poupée.
Pour en revenir à son acceptation de ma proposition, je m'approchai lentement et m'accroupis juste en face d'elle. Lentement mes yeux se fixèrent dans les siens, essayant d'attirer son attention le plus possible. Apposer la marque qui me servirait de relai entre elle et moi lui serait douloureux, mais c'était un point indispensable pour veiller à sa survie.
Ça risque de faire un peu mal. J'appliquerai la marque à 3.
Ma main approcha de son épaule, se posant délicatement par dessus les vêtements. Je fermai les yeux , lui montrant que ce qui allait arriver n'était pas dû à de quelconques envies.
1
Ma main sembla luire un instant et les habits séparant cette dernière de son épaule disparurent pour réapparaitre pliés à côté d'elle. Je ne savais pas comment elle allait réagir mais d'après toutes les filles que je connaissais, ça risquait d'être mal. D'où les yeux fermés.
2
Ma main luisit d'une couleur bordeaux, préparant l'apposition de la marque. Puis en un éclair de douleur ce fut fini. Un sourire amusé et légèrement moqueur s'afficha sur mon visage alors que des yeux joueurs s'ouvrirent pour se fixer dans les yeux d'Edge.
Et de 3 !
Mes yeux se posèrent sur les arabesques rouges et noires couvrant une petite portion de son épaule, avec une simple larme au centre. Aucune symbolique, je trouvais juste que ça faisait joli.
Bienvenue parmi nous youngling.
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Une brûlure fulgurante, un peu douloureuse.
Après réflexion, c’était même plus qu’un peu douloureux. Edge grimaça, un instant, voulant repousser le dieu, un réflexe qui suivait avec l’instinct de conservation. Frapper ceux qui vous frappent. Mais elle se retint, et encaissa sans un mot, fermant les yeux. Quant elle ouvrit les paupières, ce tatouage curieux reposait sur sa peau, et la quasi-totalité de son haut avait disparu. Seul demeurait un bandage qui servait à maintenir sa poitrine qu’elle s’obstinait à dissimuler pour se donner un corps d’homme, la confinant. Aussitôt, après que la douleur se soit estompée, elle tendit un bras pour jeter sur ses épaules sa chemise, sans un mot.
Elle n’allait pas le tabasser à mort, elle avait déjà assez d’ennuis avec lui comme ça. Elle se contenta d’une remarque un peu grinçante :
- Curieux cérémonial …
Elle eut un sourire en coin, et regarda encore une fois la marque. Demain, elle ferait moins mal, ou elle appliquerait un baume pour atténuer la douleur.
Le « Bienvenue » lui parut amusant. Comme une sorte d’initiation avant d’entrer dans une secte ou un cercle fermé. « Ne vas pas penser ça, grogna t’elle ». Elle reboutonna quelques boutons de sa chemise, regardant le dieu.
- J’espère au moins pouvoir être utile, lança t’elle en ricanant presque.
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Curieux cérémonial ? C'était tout ce qu'elle avait à dire ? Rien sur le fait que j'ai apposé le tatouage avant de dire 3 ? J'étais vexé, vraiment... Non mais c'était quoi ces mortelles qui n'étaient même plus impressionnables de nos jours. Même plus moyen de s'amuser un petit peu et d'obtenir une réaction convenable... Désespérant !
Curieux ?
Puis je vis dans ses yeux que son épaule lui faisait encore mal. Étrange, c'était sensé être douloureux sur le coup mais totalement indolore par la suite. Vraiment, cette femme était hors du commun... Ma main se posa sur le tatouage et rapidement la douleur se transforma en chaleur et confort et je retirai ma main.
Réaction inattendue, ce n'est pas sensé faire mal après coup... Enfin bon, faut croire que tu n'es pas exactement comme les autres, non que je m'en plaigne...
Son commentaire sarcastique me fit pousser un soupir. D'accord j'étais passé du rang de pire frayeur au rang d'employeur en même pas dix minutes, mais ce n'était pas une raison pour être aussi froide envers moi, si ? Enfin, avec un peu de temps... Toujours était il que je recommençais à m'ennuyer. Et c'était bien connu, quand je m'ennuyais c'était mauvais pour les autres. Parfois je me faisais penser à une race de fantasy dont j'avais pris connaissance dans mes lectures. Les kenders c'étaient... de petits êtres totalement innocents mais kleptomanes et avec une fâcheuse tendance à causer des catastrophes lorsque l'ennui les prenait. Enfin, je n'étais ni innocent, ni kleptomane, ni petit... Mais la catastrophe...
Je m'approchai des philtres et en pris un au hasard, l'inspectant de plus prêt, puis regardai Edge.
C'est grâce à ces potions que tu es partie de mon royaume ?
J'ouvris le flacon et le sentis, une délicate odeur me remplissant les narines. Intéressant... je ne savais pas ce que c'était mais ça avait l'air bon. Je risquais quoi à gouter ? L'histoire des philtres d'amour me revint en tête et je créai un bouclier autour de mon esprit, au cas où, puis j'avalai le liquide sous les yeux effarés de mon hôte. J'adorais la roulette russe.
Quoi ?
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Alors qu’elle se préparait à lui répondre, lui affirmant que « Bravo, tu as bien deviné ! » il avait découvert son moyen de survie, elle eut un hoquet. Elle le vit porter le flacon à ses lèvres, et se leva brusquement. Trop tard, il avala le contenu. Elle lui arracha prestement le flacon des doigts, et eut un petit cri. Pas de bol. Il venait d’avaler ce dont elle se servait pour allumer le feu. Aussitôt, elle attrapa un autre flacon, en versa sur sa main et colla cette main sur le ventre du dieu.
Une potion qui servait à atténuer la douleur. Elle releva ensuite les yeux vers lui. Elle eut un petit sourire amusé, un léger rire, et retira prestement sa main. Le philtre avait agit, et il ne serait pas brûlé. Elle avait beaucoup de baumes de ce genres, et ne souhaitait pas tant que ça la mort d'Hades. Même si c'était un dieu, les philtres d'Edge étaient trés puissants, celui-là avant tout.
- Vous voyez ce qui crépite dans ma cheminée ? Eh bien vous venez de l’avaler, annonça t’elle d’un ton amusé.
Elle se frotta les bras, prestement, en regardant le dieu. Il était vraiment amusant, comme ces petits êtres magiques qui venait peupler son jardin et n’avaient de cesse de se brûler dans son rotenburo. Surprenant ! Elle eut un autre sourire, reposant le flacon avec délicatesse sur sa table basse.
- Vous êtes … vraiment imprévisible, vous, rigola t’elle, les yeux brillants, en lui jetant un regard accompagné d'un clin d'oeil..
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Je la regardai se précipiter vers moi alors que je sentis le feu me consumer l'estomac. Joli choix de flacon, la douleur était assez intense et le feu difficile à contenir. Avant que je ne puisse le recracher, je la vis enduire sa main d'un autre philtre, dégager les vêtements de mon ventre et me la poser dessus. La douleur diminua immédiatement même si le feu n'était toujours pas éteint et continuait de me ravager de l'intérieur. Enfin, c'était un peu atténué, mais j'allais faire croire à la jeune femme qu'il n'y avait plus rien pour la surprendre plus tard.
Apparemment, je l'avais amusée par mon petit numéro. Bien, au moins elle ne me prenait pas pour un frapadingue à coller à l'asile comme plusieurs mortels dans le temps. Je fus par contre stupéfait par ses paroles. Elle allumait son feu avec un philtre ? C'était bien plus facile et bien moins couteux en temps et en composants de le faire à la main, mais bon, je n'allais pas commencer à critiquer son mode de vie. Je vis le sourire sur son visage et le rire dans ses yeux et mon visage arbora une expression chaleureuse pour la première fois de la journée. Un léger sourire étira mes lèvres. En effet, j'étais imprévisible, et c'était tant mieux ainsi.
Wicked ! Ça c'était du philtre ! Un petit arrière gout de pommes par contre.
J'allais dire quelque lorsque je me rendis compte que le feu commençait à faire un peu trop de dégâts pour mon bonheur. Je mis ma main devant ma bouche et fermai les yeux avant d'éternuer. Enfin, faire semblant. Les flammes jaillirent de mon nez et de ma bouche et enveloppèrent ma main. Le contrôle que j'avais en tant que dieu fit que les flammes se rejoignirent rapidement en une petite boule de flammes lévitant à quelques centimètres de ma main et je regardai mon hôte avec un sourire.
Tu as du potentiel Young-ling, ces flammes sont impressionnantes.
Puis je souris avant de jouer distraitement avec la boule de feu dans ma main.
Mais oui, comme tu l'as remarqué je suis imprévisible... surtout quand je m'ennuie... et malheureusement, ça arrive souvent... l'inconvénient de l'immortalité.
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La jeune femme porta sa main à sa bouche, étouffant un rire.
- Dire que la plupart des gens veulent être immortels …
Elle retira sa main, toujours souriante, et eut un rougissement en entendant le compliment qu’il venait de lui faire. C’était plaisant à entendre, ce genre de choses. Que l’on dise qu’elle soit compétente, entre autres, lui réchauffait le cœur. Elle se savait douée pour les philtres, mais pas au point qu’un dieu lui-même lui fasse ce genre de remarques. Soit … elle se gratta la nuque, un peu mal à l’aise du silence qui tombait, et le regarda ensuite, à nouveau.
- Je n’aime pas l’idée que vous puissiez vous ennuyer ici, ajouta t’elle d’un ton franc. Pas chez moi, non, chez moi on ne s’ennuie pas !
Elle avait dit cette dernière phrase en levant l’index, d’un air faussement outré. Elle eut un nouveau sourire, décidément plus à l’aise qu’elle ne l’était au début de sa soirée. Dehors, la nuit était bien tombée, seul son jardin illuminait, à cause des philtres qu’elle avait versés sur les plantes, dont les fleurs brillaient comme une infinité de lucioles.
C’était beau. Elle admira un instant ce paysage enchanteur, puis se retourna vers son invité.
- Bienvenue dans la demeure d’une jeune magicienne, dit-elle en souriant. Ce n’est pas le grand luxe, mais je m’en sors. C’est sûrement pour cela que je ne veux pas retourner aux Enfers, sans doute. Pour continuer d’exploiter mon « potentiel ».
Autant plaider en sa faveur et en rajouter une couche pour convaincre le dieu qu’il ne fallait pas la ramener là où il vivait.
-
Je vis la jeune femme être amusée par mon dernier commentaire. En effet, les gens avaient peur de la mort et cherchaient la vie éternelle, une fuite constante. Mais une fois celle ci atteinte, on se rend compte après plusieurs millénaires que la vie n'a plus grand chose de nouveau à offrir. Oui, je savais qu'au fond de moi j'avais envie d'en finir, mais pas comme ces pauvres âmes aux Enfers, j'aspirais au néant, au repos éternel.
Et les immortels veulent mourir... pas se suicider bien sûr mais... Passons.
Je la fixai, les yeux dans les yeux et compris qu'elle était flattée et assez contente, malgré le début de soirée. C'était bien, je n'aimais pas avoir un "contact" qui me craignait. La loyauté par le respect est plus efficace que celui par la peur. Et puis sans considérer le côté utile, je n'étais pas fan de la terreur que j'inspirais, déjà à l'époque de la Grèce Antique.
Lorsqu'elle me déclara d'un ton décidé que je n'avait pas à s'ennuyer dans sa maison, un sourire amusé illumina mon visage.
Passer l'ennui d'un dieu ? Voila une ambition intéressante Young-ling, mais crois tu être à la hauteur ?
J'arborais un grand sourire en disant cela, afin qu'elle ne s'offusque pas et ne pense pas que je la rabaisse. Ce n'était qu'une taquinerie pour la pousser à faire de son mieux. Je la suivis lorsqu'elle s'avança vers la fenêtre. Le spectacle était, je devais l'avouer, assez intéressant. Son spectacle attirait les rares passants dans la rue et dans l'obscurité, je me rendis compte que son jardin pouvait très bien passer pour illuminé à la manière humaine, sans pouvoir quel que ce soit.
Joli... la discrétion laisse à désirer mais joli... Je note l'idée pour les Champs Elysées, j'espère pour toi qu'il n'y avait pas un copyright dessus...
Elle se tourna vers moi et ses paroles me firent sourire. Enfoncer le clou tant que l'on pouvait n'est ce pas ? Heureusement pour elle, lorsque je l'avais marquée j'avais en quelque sorte donné ma promesse, je n'aimais pas trop cette remarque... Enfin, chacun a droit à son lot d'erreurs. Je m'approchai d'elle et lui murmurai :
Évite ça à l'avenir, le choix est fait, ne me force pas à reconsidérer la question...
Puis, je m'éloignai d'elle et me retirai vers l'intérieur de sa maison, m'asseyant sur le dossier du canapé.
C'est joli, mais je m'ennuie toujours Young-ling. Peut être avais-je raison de ne pas te croire à la hauteur...
Le sourire amusé sur mon visage était ce qu'il semblait être. Une autorisation pour me surprendre, une invitation à faire mieux.
-
La jeune fille avait accrochée les paroles du dieu. Ah, il voulait jouer à ça ? Eh bien il allait voir de quoi était capable la jeune fille. Elle attrapa de la main le veston ôté plus tôt, l’enfila et ouvrit son armoire. Un flot de couleurs un peu criardes agressa les yeux d’Edge, mais elle s’y fit petit à petit. Elle attrapa de la main un, deux, cinq, huit, neuf bocaux, et vida la moitié d’un sur le sol. Aussitôt, les autres flottèrent dans l’air. C’était ingénieux, et très pratique. Elle s’avança ensuite vers le salon, suivit d’une ribambelle de flacons en tout genre, qui se rangeait sagement derrière elle en rang d’oignons.
Elle fit une petite révérence au dieu, et attrapa le premier flacon. En l’ouvrant, une petite poudre s’envola et se posa sur la table basse, faisant apparaître deux verres sculptés avec précision. Elle jeta une poignée du contenu du second flacon, et ils se remplirent d’un liquide étrange, qui changeait de couleurs. Elle eut un petit rire.
- Certes, toutes ces fantaisies amusent la galerie, avoua t’elle, mais ce sont de vrais petits plaisirs.
Elle attrapa un verre et le tendit au dieu, avec toujours un sourire, avant de prendre le sien et de s’asseoir sur le canapé, à ses côtés. Elle posa au creux de sa main le liquide contenu dans la troisième fiole, et dessina une ligne sur le mur. Immédiatement, la pièce s’éclaira d’une lumière douce et un peu tamisée, qui semblait presque naturelle, comme si les murs étaient des minerais étincelants.
- Voilà à quoi sert aussi ma science. A créer un autre monde, et ce au milieu d’une réalité parfois déplaisante …
Le quatrième pot ? Elle trempa son doigt dedans, et posa ce doigt sur un caillou qui se reposait allégrement sur la table basse. Instantanément, un chant émergea de ce caillou, fin et délicat, presque en sourdine. Elle leva son verre vers celui du dieu, tandis que les autres flacons flottaient toujours derrière elle .
- A votre santé …
-
Je la regardai s'agiter et prendre plusieurs flacons dans son armoire avant de faire un curieux manège avec eux, lévitation, conjuration de verres, remplissage des-dits verres, d'ailleurs le liquide qu'elle allait m'offrir à boire en lui même semblait intéressant, avant de m'offrir le verre et de faire deux ou trois touches de décoration d'intérieur et d'ambiance. Sérieusement, c'était impressionnant ce que l'on pouvait faire avec des potions. Enfin, à chaque mage son médium. Certains c'étaient les sceptres, d'autres les baguettes magiques, et elle ses philtres.
Tout compte fait je vais peut être reconsidérer l'offre que je t'ai fait...
Je patientai quelques secondes, histoire de l'effrayer un peu avec mon air sérieux, avant qu'un grand sourire ne lui fasse comprendre que ce n'était qu'une blague.
Après tout, j'ai bien besoin de quelqu'un pour mettre l'ambiance dans mon palais, c'est un peu terne ces temps ci...
Avant de pouvoir avoir une quelconque réaction de sa part, je trinquai avec son verre tendu et goutai le curieux breuvage. C'était spécial, inédit, différent de tout ce à quoi je m'attendais. Bon, maintenant il me fallait lancer une conversation convenable... Autant commencer par les bases... Quoi qu'en fait que connaissais les bases... Aux Enfers, je jugeais les âmes entrantes en parcourant leur mémoire, et donc je connaissais celle de mon hôte. En gros, je connaissais autant de sa vie qu'elle... Ennuyeux pour lancer une conversation.
C'est excellent, c'est quoi ?
Ok, c'était pas très original, mais heh, on pouvais pas tout avoir...
-
- C'est à dire que … Je l’ignore.
Elle eut un immense sourire, un peu gêné et très forcé. Elle était incapable de dire ce que c’était, elle avait trouvée la recette mais pas de nom ! Tant pis, tant que c’était bon, elle n’allait pas chipoter.
Mais elle du avouer qu’elle avait eu un pincement au cœur, une nouvelle crainte quand il lui avait fait cette fichue blague. Pour enfin se rendre compte, soulagée, qu’il plaisantait. Elle en faisait parfois trop, et elle qui semblait si calme possédait dans son armoire de quoi refaire le monde. Enfin, sans être trop gourmand, évidemment. Pour finir, elle prit une des fioles – la plus exquise, il fallait l’avouer, en verre soufflé et aux multiples arabesques qui rappelaient celles de son tatouage – et la montra au dieu.
- C’est celle là qui m’a permise de m’enfuir de votre royaume, confia t’elle d’une voix sérieuse.
Délicatement, elle l’attrapa entre ses doigts fins et la fit voler devant le dieu.
- Elle permet de vous rendre où vous le souhaitez. Et ce malgré certaines barrières qui semblent infranchissables.
La fiole remuait, comme si elle était vivante, dans les airs. Il en restait la moitié, et elle était, il fallait l’avouer, d’une puissance rare. Par chance, elle n’avait pas faillie mourir en l’utilisant puisque c’était déjà le cas.
-
Ça c'était la meilleure ! Elle m'avait donné un liquide qui avait bon gout mais dont elle n'avait aucune idée de ce que c'était. Ça pouvait être un philtre d'amour que ça ne m'étonnerait qu'à moitié, avec toutes les recettes étranges que l'on pouvait trouver dans des grimoires. J'hésitai quelques instant à lui faire part de mon étonnement face à cette négligence, puis me décidai à le faire, moins violemment.
Hum... tu donnes à un invité un liquide dont tu n'as aucune idée de ce que c'est ? J'espère au moins qu'il n'a pas un effet secondaire inattendu... Non que cela me dérange, au moins ça ferait un divertissement de plus...
Je bus tranquillement puis haussai un sourcil lorsqu'elle alla chercher une fiole et me la montra, une magnifique fiole sublimement sculptée. Le moyen qu'elle avait utilisé pour quitter mon royaume ? Voila qui était intéressant. Son explication me laissa sans voix. Elle sous estimait sa réussite lors de cette tâche apparemment. Il était temps de la détromper.
Tu te sous estimes, et tu ne comprends pas la nature des Enfers... Cette potion a fait bien plus que de te transporter d'un endroit à un autre. Tu vois, les Enfers sont situés dans un repli de cette dimension, seulement accessible sous un état incorporel que les humains appellent âme. Pour revenir sur Terre, il faut recréer un corps, et que l'âme l'investisse. En gros, ta potion est une potion de transfert intra et inter dimensionnelle avec ajustement du niveau d'existence de l'utilisateur en fonction de la destination d'arrivée. Splendide... J'en reste sans voix. Pour faire une comparaison, tu viens de réinventer mon moyen de transport...
J'étais honnête, cette humaine m'avait complètement laissé sans voix, enfin façon de parler... C'était impressionnant. J'attrapai la fiole et prenant sa main, je la mis dedans et lui fis refermer ses doigts autour, avant de la regarder droit dans les yeux et de dire.
Garde toujours ça avec toi. Au moindre danger, détruit là, au pire je te fournirai les ingrédients qui te manquent... Ah, et au fait, tu peux me tutoyer, ça me fait me sentir vieux d'être vouvoyé ainsi.
J'étais vieux, mais ça, je ne l'admettrais jamais, même sous la torture... La jeunesse est un état d'esprit.
-
Surprenant. Il n’y avait pas d’autres mots, cet homme était surprenant. Un dieu qui prenait ainsi ses aises, qui parlait d’une manière presque désinvolte. Elle récupéra la fiole, et lui ordonna d’aller se ranger dans l’armoire d’un claquement de doigts. Elle la rangeait avec les autres, histoire de tromper quiconque voudrait s’en emparer, faisant croire qu’elle n’était pas plus puissante que les autres. Ce qui était un mensonge éhonté, évidemment. Edge avait eut un frisson en sentant qu’il lui touchait la main, et constata qu’il avait une peau humaine, après tout. Une découverte, pour elle.
Elle sourit à nouveau.
- Dans ce cas, tu es si jeune que ça ? le taquina t’elle.
Ah, les dieux n’avaient pas d’âge, du moins c’était ce qu’ils déclaraient presque tous. Pas d’âge, pas de compte à rendre avec le temps. C’était un statut parfait, il fallait l’avouer. Mais un immortel n’avait pas d’âge concret, et cela était presque prouvé. Hades devait bien avoir ... 1000 ans ? Non, plus, 10 000 ans ? Et pourtant, il gardait ce physique agréable du dieu jeune mais mature.
« Non mais ça va pas de parler ainsi d’un dieu ? lui hurla sa conscience ».
« J’ai rien dit de méchant, lui répliqua t’elle intérieurement. »
« Physique agréable, hein ? »
« Et alors ! »
Elle envoya paître sa conscience, pour se re-concentrer sur son invité de marque.
- Vous me gênez, je ne suis pas si fabuleuse que ça, dit-elle. Je n’ai pas su me préserver de ce qui m’a tué autrefois !
Le feu. Elle eut un frisson en y repensant. Elle détestait mourir.
- Si je revenais à mourir, tu me permettrais de revenir sur terre, lui demanda t’elle d’un ton faussement innocent, en le regardant d’un air presque implorant.
-
Heh, elle comptait jouer avec moi, me taquiner sur mon âge. A moi de lui rendre la pareille. J'étais un dieu donc j'avais un large spectre de métamorphoses personnelles à ma portée. Mes cheveux s'allongèrent alors que ma peau pris une couleur plus humaine. Mes traits et mes formes devinrent plus féminins et d'une voix douce et mélodieuse... et définitivement féminine, je lançai, amusé.
Tu as beau être une femme, c'est malpoli de demander à une dame son âge !
Puis je repris mon apparence normale et lui fis un grand sourire. Elle ne m'aurait pas à ce jeu, ça non. Mes yeux semblèrent percer les siens et je sentis qu'elle était troublée par une raison. Lorsqu'elle reprit la parole, je compris. Elle avait mal prit sa mort... En même temps qui pouvait bien prendre un tel évènement. Mourir asphyxié et brulé vif n'est pas vraiment ce qu'on peut appeler une mort paisible. Il faudra que je travaille sur ce point. Le plus tôt possible. Je soupirai lors de sa question. Elle était vraiment traumatisée, il fallait agir le plus vite possible pour la débarrasser de ce point faible.
Je ne te permettrai pas de revenir sur Terre... Par contre, je ne te surveillerai pas. Après tout, pourquoi surveiller des âmes qui ne peuvent pas quitter les Enfers hmmm ?
Je lui souris chaleureusement et espérai qu'elle avait compris le message. A chaque fois qu'elle mourrait, je lui laisserais refaire son élixir sans la contraindre d'aucune manière... Sauf si elle me trahissait, mais je supposais qu'elle n'était pas folle à ce point.
Par contre on doit travailler un point qui me tracasse.
Je disparus et l'instant d'après j'étais derrière elle, les deux mains sur les côtés de sa tête.
Fais face à tes peurs, fais face à la mort. Je ne tolèrerai pas que tu perdes tes moyens à cause d'un simple traumatisme.
La pièce était intacte, mais pas pour elle. Elle ne pouvait pas bouger, et immobilisée elle voyait les flammes lécher les murs de sa maison et les meubles. Une simple illusion, un simple tour de passe passe. Elle allait avoir peur, elle allait se débattre, vouloir fuir peut être. Elle ne pourrait pas, et verrait les flammes venir jusqu'à ses pieds pour la consumer, l'air se raréfier et la fumée l'étouffer, mais sans qu'aucun dommage ne soit fait à son corps. J'allais combattre la peur par la peur, et lui faire comprendre que même si elle devait mourir, ce ne serait que partie remise. Lorsqu'on tient l'immortalité entre les mains, il faut cesser d'avoir peur de la mort et vivre.
-
Son petit tour de magie avait amusée Edge.
Mais le deuxième tour qu’il présenta l’amusa beaucoup moins. Le voir ainsi disparaître et réapparaître la fit sursauter, et quand il posa ses mains sur les côtés de sa tête, elle se douta qu’elle n’allait pas aimer cela. La dernière personne lui ayant fait ça était sa mère, qui la berçait d’illusions afin qu’elle s’endorme en paix, en ayant l’impression de voir des planètes flotter devant elle. Et venant du dieu des Enfers, ça n’allait pas être une partie de plaisir. Elle voulut attraper ces mains et lui ordonner de la lâcher, mais trop tard. Elle voulue, aussitôt, remuer, courir, en apercevant le feu revenir vers elle.
Elle savait que c’était une illusion, mais en vint à en douter finalement. Le dieu voulait-il la tuer ? Elle sentit son cœur battre violemment, au point de rebondir partout en elle, et son souffle s’accélérer. Les flammes s’approchaient, et l’air se faisait très rare. Elle voulut hurler, mais aucun son ne parvint à sortir de sa bouche. Elle sentit son esprit s’agiter.
- Non, non … Cessez …. balbutia t’elle.
Elle sentait la chaleur du feu contre elle, la fumée qui lui piquait les yeux, l’air toxique qui entrait dans ses poumons. Et même, des larmes sortirent de ses yeux pour venir rouler sur ses joues rougies. Il fallait qu’elle … attrape ses philtres. Non, c’était impossible. Elle ferma les yeux brusquement, essayant d’imaginer qu’elles n’étaient pas là, qu’elles étaient loin d’elle, qu’elles allaient disparaître, mais son rythme cardiaque dépassait l’entendement et allait à son rythme effréné.
-
Elle faisait une crise de panique. Normal la première fois... Je fermai les yeux et, toujours derrière elle, l'entourai de mes bras pour la calmer alors que je faisais disparaitre l'illusion. Je ne voulais pas lui faire de mal, mais c'était nécessaire pour qu'elle puisse apprendre à surmonter sa peur. Il valait mieux pour elle faire face à une illusion et être paralysée qu'à la réalité dans cette même occasion. Je collai la jeune femme contre moi et lui murmurai doucement à l'oreille.
Chhhh, ce n'est qu'une illusion, calme toi. Oublie ta peur, oublie que ces flammes peuvent te blesser. Tu es théoriquement immortelle maintenant, la mort ne dois pas t'effrayer.
Je la serrai contre moi et essuyai ses larmes d'une main.
Désolé mais je vais recommencer jusqu'à ce que tu résistes à la peur. Même si tu peux sortir de mon domaine, ce n'est jamais une expérience agréable... Être paralysée devant un danger n'est vraiment pas la meilleure façon d'agir. Maintenant tu risques de me détester, de me haïr, mais lorsque tu feras face au flammes la prochaine fois, tu me remercieras.
Mes mains se posèrent une fois de plus sur le côté de sa tête et je recommençai, je recommençai, encore et encore, jusqu'à ce qu'elle résiste.
-
Quand l’illusion s’arrêta, elle laissa un long soupir s’échapper de sa bouche. Elle sentit ses bras qui l’enserrait, et se sentit soudainement mieux. Elle laissa son cœur se reposer, et reprendre son rythme normal, et savoura l’instant de calme, répondant par un sourire à cette main qui essuyait ses larmes. Mais quand il lui annonça qu’il comptait bien recommencer, elle voulut objecter et le supplia du regard. Cependant, il ne comptait pas en rester là. Alors qu’il reposait ses mains sur la tête, elle se crispa en voyant les flammes revenir, d’abord timides, puis violentes.
Il du recommencer quatre fois pour qu’elle comprenne la leçon. Au fur et à mesure, elle craignait moins ces flammes qui se rapprochaient, cet air qui devenait lourd, cette tempête autour d’elle. Au fur et à mesure, elle acceptait son sort, sachant très bien comment faire pour ressusciter ensuite. Lors de la quatriéme tentative, elle se contenta de contempler les flammes, presque inerte, imaginant tout un orchestre qui menait ces flammes. Une mélodie se dessinait dans sa tête, donnant une musique à l’instrument de sa mort.
L’illusion disparut aussitôt. Elle resta immobile, comme clouée sur ce canapé, se frotta les yeux vivement.
- Tu es … dément. C’est de la folie … murmura t’elle avec un sourire, tandis qu’elle vérifiait si son cœur tenait toujours la route.
Elle se retourna vers le dieu.
-
Quatre fois, c'était à la fois beaucoup et assez peu. Heureusement le traumatisme n'était pas trop ancré en elle. Ça me faisait plaisir de la voir progresser ainsi, prendre les armes face à sa peur. Bien sûr là elle restait calme face aux flammes en attendant la mort, mais c'était cet état qui était le plus préférable pour sa survie. Réfléchir calmement face au danger, ne jamais paniquer, voila la clé de la survie. Dément ? Sans doute.
Tu sais, je me suis toujours dit que la santé mentale est une qualité dont on surestime la valeur...
Elle se retourna vers moi et je ne pus m'empêcher de plonger mon regard dans le sien. Elle avait fait preuve de nombre de qualités que j'admirais chez les femmes, et cela ne la rendait que plus attractive à mes yeux. Je ne voulais pas la brusquer ou la blesser, mais mon côté divin m'ordonnait de prendre l'initiative, de faire mienne cette mortelle que je désirais. C'était le même genre d'instinct qui m'avait fait enlever Perséphone. Mon ichor qui brûlait dans mes veines, embrumant mes pensées. Cette mortelle avait attiré mon attention, et une part de moi me hurlait de la prendre.
Cependant, je n'était pas une brute, et s'il y avait bien quelque chose que les années m'avaient fait comprendre, c'était bien la patience et la maîtrise de mes pulsions. Elle m'attirait donc j'allais lui offrir un choix. Si elle disait non, je me savais capable de me contenir.
Je me penchai vers elle et lui murmurai doucement à l'oreille.
Pardonne moi.
Puis avant qu'elle ne puisse comprendre, mes lèvres se collèrent aux siennes pour un court baiser. A elle de faire le choix. Continuer ou ne pas continuer.
-
Edge eut en sourire en entendant sa remarque sur la santé mentale. Ah, là, il fallait bien avouer qu’il avait bien raison. La santé mentale d’une personne n’était pas – selon elle – un des plus grands critères. Elle préférait même la folie à la raison, parfois. Et l’acte suivant du dieu fut nommé aussitôt de folie par la jeune femme. Non, pas cette folie qui mérite qu’on l’abatte, mais plutôt cette folie qui vous invite à danser, et devant laquelle on est bien obligée d’accepter. Parce qu’elle nous plaît tout simplement, et que la quitter nous est impossible. Une folie qui vous entraîne dans sa spirale, terrassant la folie sans aucune pitié.
Aussi, quand le dieu l’embrassa, avec une sorte de légèreté désinvolte, elle n’eut pas d’autre réflexe que de poser sa main droite sur la nuque pour se rattacher à lui et l’empêcher de partir, lui rendant un baiser plus long, certes, mais tout aussi doux. Elle se recula ensuite, lentement, non sans détacher son regard de celui du dieu.
- Tu as sans doute raison … C’est sans aucun doute la folie, la meilleure de toute, ajouta t’elle d’un ton calme et tendre.
Elle se releva, se mettant à genoux sur canapé pour être à sa hauteur, et fit glisser sa main le long de sa nuque, noyant ses doigts dans ses cheveux, pour l’embrasser à nouveau, mais sans le brusquer. Elle était d'une personnalité parfois un peu trop passionnée, mais était bien décidément à user de tendresse pour cette fois-là. Elle n'aimait pas qu'on la prenne pour une furie.
-
Elle avait choisi la folie, pour mon plus grand bonheur. Ses lèvres avaient le gout de la boisson que nous venions de boire, mais un autre goût que je ne reconnaissais pas, bien plus enivrant. Je sentis le contact de ses doigts chauds contre ma nuque et frissonnai un peu. Mes mains glissèrent sur ses épaules au moment où elle détacha ses lèvres des miennes. Je souris à son commentaire et ajoutai, juste avant qu'elle ne recommence.
Tout est folie dans ce bas monde, certaines sont juste plus agréables que d'autres...
Elle se mit à ma hauteur et glissa sa main dans mes cheveux, me procurant d'exquises sensations, avant de m'embrasser de nouveau tendrement. Je sentais son souffle sur ma peau et fermai les yeux, profitant de l'instant. C'était une des rares choses dont je ne me passais jamais, les femmes. Mes mains glissèrent lentement le long de ses épaules, une allant se glisser sur sa nuque et l'autre dans le creux de son dos. Le baiser continua quelques secondes avant que je ne le brise. Mes yeux plongèrent dans les siens quelques instants, puis mes lèvres allèrent trouver le creux de son cou, avant de remonter lentement sur le côté de sa tête, picorant la peau de baiser avant de prendre entre mes lèvres le lobe de son oreille et de le mordiller.
Quelques secondes après, mes lèvres se collèrent à nouveau aux siennes, dans un geste délicat, et ma langue se darda, osant demander l'entrée dans sa bouche.
-
Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas connue de telles sensations. Chacun des baisers qui claquaient sur sa peau et sa bouche déclenchait toute une ribambelle de frissons. Depuis combien de temps n’avait-elle pas savourée ce genre d’instants ? Ses souvenirs étaient un peu froissés, et le plaisir qu’elle ressentait lors de ces moments avait disparus de sa mémoire. Doucement, ses mains fines descendirent elles aussi dans le dos du dieu, afin de savourer le contact qu’ils avaient en cet instant, pendant qu’elle rendait son baiser au dieu, plus fort, sa langue timide venant rencontrer celle d’Hades sans aucune chasteté, mais avec une retenue féminine et timide. Ses mains remontèrent le long du dos, se collant sur ses omoplates avec délicatesse, pour le serrer un peu plus contre elle.
- Agréable est bien le mot, ajouta t’elle d’un ton amusé, quand elle recula un instant pour, elle aussi, parsemer de baisers le cou du dieu.
Des baisers comme des papillons, qui se posent et s’envolent, qui se perdent dans le paysage avec grâce. Une de ses mains remonta à nouveau pour venir caresser sa nuque, la naissance de ses cheveux, tandis qu’elle lui volait un tendre baiser, encore.
C’était un autre monde, qui s’offrait à eux.
-
Les baisers faisaient naitre sur ma peau des sensations dont je ne me lasserais jamais, un mélange de plaisir et de désir qui était en train de faire bouillir mon sang. Lorsqu'elle m'embrassa le cou, je penchai instinctivement ma tête pour lui laisser le libre champ. Mes mains caressaient lentement son dos et sa nuque, de plus en plus rapidement, appuyant de plus en plus pour coller Edge contre moi.
Lors d'un de nos baisers, ma mais se glissa, facétieuse, à l'intérieur de sa tunique, en bas de son dos, et remonta lentement, glissant contre la peau délicate de son dos, la collant un peu plus contre moi. Elle rallumait une flamme en moi qui ne pouvait pas être apaisée ainsi. Elle semblait vouloir être tendre avec moi, aller lentement, mais petit à petit je sentis mes résistances s'éroder.
Je... je l'embrassai à nouveau. J'espère que ça ne te dérange pas si je met un peu plus de... passion... mon sang est en train de bouillir pour toi...
Je plaçai une main sous ses fesses et la fit décoller du canapé, la gardant contre moi alors que mon baiser se faisait plus passionné. Ma main libre glissait fiévreusement dans son dos, parfois se glissant sous ses habits, souvent restant par dessus.
Je marchai vers un mur libre et collai mon amante contre celui ci, bloquée par mon corps contre le sien alors que j'augmentai encore l'intensité du baiser. Je n'avais pas envie d'être romantique et fleur bleue, pas avec elle, pas la première fois. Mon corps réclamait de la passion et j'espérais pouvoir la lui donner.
-
La surprise fut de taille. Pour un projet qui commençait doucement, voilà que le rythme s’accélérait violemment. Ce n’était pas pour lui déplaire, certainement. Elle se retrouva ainsi tout contre le dieu, désireuse et laissant elle aussi libre cours à ses fantaisies. La jeune femme retrouva en un instant des sensations qu’elle croyait perdues, et notamment cette envie foudroyante qui grimpait en elle. Elle l’enlaça violemment, nouant ses jambes autour de sa taille pour y trouver un appui, tandis que sa bouche lui offrait des baisers délicieux.
Ses mains, l’une l’agrippant pour ne pas le lâcher et l’autre se glissant sous les tissus qu’il portait, ne se privaient pas de l’étreindre avec une fièvre sans pareille, touchant la peau, y laissant sa marque.
Un instant, elle cessa de le toucher pour venir tirer sur une ficelle de sa tunique, la faisant tomber immédiatement sur le sol, tandis qu’elle revenait titiller la peau de son cou avec sa bouche, sa langue l’effleurant et ses dents mordillant des morceaux de peau.
- J’en ai une terrible envie , avoua t’elle.
Sa voix était entrecoupée par ses respirations brûlantes, avec cette impression que son souffle était une fournaise et que de la lave coulait en elle.
-
J'eus le grand plaisir de la voir réagir avec une passion égale à la mienne à mes avances. Ses jambes se nouèrent autour de ma taille, scellant nos bassins ensembles alors qu'elle m'embrassait avec ardeur. Je sentis avec plaisir ses doigts sous ma tunique, caressant ma peau avec un passion qui faisait naitre en moi des sensations que j'avais oubliées depuis longtemps. Je la sentis un moment rompre le contact pour faire tomber ma tunique et frissonnai de plaisir alors que les baisers dans mon cou reprenaient, accompagnés de coups de langue et de petites morsures.
J'utilisai mon pouvoir pour la maintenir en place et fis tomber les vêtements lui couvrant le haut du corps, laissant mes doigts glisser contre sa peau alors que le tissu cédait du terrain. Désormais seuls ses bandages cachaient sa poitrine et je me décidai d'explorer ça après quelques baisers et caresses.
J'en suis ravi... C'était le moins que je pouvais dire...
Mes mains glissèrent le long de sa peau une fois de plus, profitant de l'occasion qui leur était présentée. Une d'elle remonta le long de la nuque de la jeune femme et alla se perdre dans ses cheveux, les tirant très légèrement, sans lui faire mal bien sûr, pour me laisser l'accès à son cou.
Je fus à la fois attentionné et passionné, couvrant le cou de baisers jusqu'aux épaules, puis revenant, donnant des petits coups de langue et des morsures légères tandis que mes caresses laissaient places à de légères griffures, trop faibles pour laisser une quelconque marque sur la peau. J'était passé en même pas une minute de la tendresse à la passion à l'état pure.
Reculant ma tête un instant, je perdis mes yeux dans les siens et vis dans son regard la même passion que dans le mien. Mes lèvres se plaquèrent contre les siennes pour un baiser furieux et passionné tandis que mon corps se collait encore plus contre celui de la jeune femme, peau contre peau, et que je savourais sa chaleur.
-
Une envie à ne pas calmer, évidemment. Tout contre lui, elle retrouvait un plaisir qui la tordait presque de … plaisir. Ses baisers sur sa peau délivraient des feux d’artifices immenses en elle. Tandis que, de ses doigts fins, elle caressaient et étreignait sa peau, elle l’embrassait sans relâche, ne lâchant pas prise à un seul instant, trouvant le goût de ses lèvres si exquis. Elle en vint un moment où elle aussi le griffait presque, ses doigts hésitant entre la nuque et le bas du dos. Elles vinrent masser sa taille, et les caresses fiévreuses devinrent de fines caresses qui se plaisaient à titiller son envie. Vous savez, ces caresses que l’on fait avec juste le bout du doigt, effleurant finement la peau.
Elle resserra davantage l’étreinte de ses jambes, afin de coller le torse du dieu contre le sien, encore recouvert d’un de ces bandages qui lui permettait d’apparaître comme un homme. Un instant, elle cessa, le fixa en passant sa main le long du visage du dieu, avec un petit sourire.
- Tu es beau, dit-elle simplement, d’une voix douce, avant de l’embrasser à nouveau.
Des baisers croquants, emportés par une fougue sans pareille. Elle laissa sa bouche glisser jusqu’à son oreille, et lui murmura, entre deux respirations brûlantes.
- Tu n’imagines pas à quel point j’ai envie de toi …
Sa bouche redescendit dans son cou, puis remonta vers sa bouche, tandis que ses doigts se plaisaient toujours à venir le taquiner, le caresser en bas de son dos pour faire monter l’excitation.
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Je ne réfléchissais plus et me laissais totalement dominer par le désir pour la première fois depuis bien longtemps. Mes caresses comme mes baisers étaient enfiévrés et je réagissais à l'instinct, tantôt embrassant goulument les lèvres de la jeune femme, tantôt m'attaquant à son cou, le picorant de baisers, de coups de langue et de petites morsures. Mes mains parcouraient sa peau, parfois avec légèreté, parfois non, et afin d'accéder à son dos je la décollai du mur.
Mes caresses se firent plus lentes et ma main se posa juste au niveau du cou de la jeune femme, descendant lentement vers son ventre. Au moment de passer au dessus des bandages, un ongle aiguisé comme une lame de rasoir coupa les bandes, les faisant tomber sur le sol et révélant sa magnifique poitrine. Mon souffle resta une seconde coincé dans ma gorge puis, décidant que la poitrine ne me suffisait pas, je vis glisser ma main jusque sur les cuisses de la jeune femme, appuyant légèrement pour les faire se desserrer.
Belle n'est pas un mot assez fort pour te décrire... et si, je pense très bien savoir à quel point tu as envie de moi... à peu près autant que j'ai envie de toi.
Une fois ses jambes ayant touché le sol, je penchai ma tête et l'embrassai avec fougue tandis que ma main s'attaquait à son pantalon, le faisant glisser jusqu'à ses chevilles en quelques secondes. Un sourire s'afficha sur mon visage alors que je la collai à nouveau dos au mur.
Je m'accroupis devant elle et, prenant à deux mains le dernier vêtement qu'elle portait, je le fis glisser rapidement le long de ses chevilles avant de l'en débarrasser totalement. La regardant avec une flamme dans mes yeux qui en disait long, j'embrassai l'intérieur de son genou, avant de remonter très lentement vers le sommet de ses jambes, toujours par l'intérieur, tandis que mes mains caressaient son ventre et sa poitrine.
Presque arrivé à l'orée de son sexe, j'arrêtai mon mouvement, pensif, puis me redressai de toute ma hauteur et lui murmurai, avant de l'embrasser avec fougue.
Pas tout de suite...
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Le tissu, quand il quitta sa poitrine, laissa apparaître une poitrine menue, et l’air arrivant dessus la fit frissonner. Il était rare qu’elle ôte ce bandage. Mais là, en cet instant, toute sa raison s’était évaporée. Elle ne répondait plus qu’à son instinct, qu’à son cœur battant. Elle le laissa ainsi retirer chaque parcelle de ses vêtements, et il semblait bien décidé à la faire patienter. Soit, puisqu’il voulait jouer à ce jeu de patience ... Elle lui rendit un baiser violent, brûlant, l’entraînant tout contre elle avec sa main, comme si elle ne voulait qu’il ne fasse plus qu’un, tandis qu’une de ses mains, bien décidée, glissa le long de son torse pour venir se poser juste en bas de son ventre. En un instant, elle ouvrit le pantalon du dieu et laissa sa main rencontrer le membre du dieu. Sans une parcelle de honte, elle commence à le caresser, doucement, et porta sa bouche à son oreille.
- Seras-tu assez patient ? lui lança t’elle sur un ton de défi, tandis que sa main continuait son petit manège, et qu’elle recommençait à embrasser, sulfureuse, le cou d’Hades.
Oh, ce jeu serait amusant, sans aucun doute … Sa bouche dégringola pour venir embrasser son épaule, descendant un peu puis remontant vivement vers sa lobe d’oreille.
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Je m'attendais à une réaction comme ça de sa part. La sensation que j'avais ressenti lorsque ses doigts ouvrirent mon pantalon et s'enroulèrent autour de mon membre furent telles que j'eus l'impression d'avoir des fourmis dans toute la colonne vertébrale. J'ouvris la bouche quelques instant pour lâcher un soupir de contentement alors qu'elle me défie d'être patient. Dans un état normal, j'aurais relevé le défi... A ce moment précis, je n'en avais aucune envie. Alors que sa bouche picorait mon cou, je murmurai.
Non... absolument pas... Tu dois être meilleure à ce jeu que moi...
Mon regard sembla pétiller de désir alors que d'une main je desserrai la prise qu'Edge avait sur mon membre et que je me débarrassai de mon pantalon et de mon boxer. Je me plaçai ensuite à genoux entre ses jambes. Mes lèvres picorèrent les alentours de son intimité, s'en approchant très lentement. C'était comme un jeu, et le but était de la surprendre. Je donnai enfin un petit coup de langue sur le sexe de mon amante, remarquai avec un sourire qu'elle était humide et prête à m'accueillir, avant de changer d'objectif. Je ne voulais pas la forcer, mais le sang qui bouillonnait en moi refusait toute forme de compromis. Je la voulais, elle me voulait, j'allais la prendre, sans lui faire de mal, bien entendu, mais surtout sans perdre de temps.
En une seconde, je fus debout et j'avais positionné Edge face au mur. La seconde d'après, j'étais collé à elle , ventre contre dos, et je la pénétrai, son sexe humide n'opposant aucune résistance. Je poussai un petit soupir de bonheur et une de mes mains alla se loger sur sa poitrine tandis que l'autre descendait le long de son ventre, soucieuse de se nicher prêt de son clitoris et d'accentuer les sensations que j'allais lui procurer.
Je commençai les va et vient.
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Le dieu l’avait nettement surprise. Elle en resta même bouche bée, tandis qu’il se livrait à un jeu qu’elle adorait. Elle le voulait, et lui de même. Aussi, elle reçut en elle le membre du dieu avec un soupir de plaisir. Ah, quelle délicieuse sensation que celle là. Aussitôt, elle attrapa le dieu, tout contre elle, l’enlaçant en nichant son visage dans son cou. Au rythme des vas et viens, sa respiration se faisait dense, forte, tandis qu’elle sentait une chaleur délicieuse se répandre en elle. Elle eut un long soupir, plus fort, et sa main dans son dos le griffa sans trop de violence, mais nettement moins de retenue. Les traces, rouges, restées ancrées dans sa peau, tandis qu’elle sentait tout son corps réagir.
Les muscles qui se tendaient, la respiration qui devenait haletante, les soupirs qui se perçaient de gémissements brefs, la bouche qui cherchait un support, l’embrassant parfois, ou choisissant de couvrir de baisers son cou.
- En tout cas ... A ce jeu là … Tu es excellent, avoua t’elle d’une voix chaude.
Elle sentait cette chaleur qui empiétait sur son ventre, ses seins , son cou, montant en elle sans aucune retenue, tandis que ses mains couvraient le corps du dieu de griffures, caresses, baisers.
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C'était bestial, primitif, du sexe à l'état brut. Les griffures qu'elles me faisaient était bien sûr un peu douloureuses mais chacune d'entre elle m'excitait plus que n'importe quel baiser pouvait le faire. Mes mains courraient sur le corps de mon amante, la caressant, jaugeant à sa respiration les endroits plus sensibles que les autres afin de passer plus de temps à les exciter. Ma bouche passait de ses lèvres à son cou avant d'effleurer sa poitrine et de revenir vers le cou.
Mes va et vient se firent plus profonds au fur et à mesure que le temps passait, allant même jusqu'au point où je la soulevai légèrement à chaque coup de rein que j'entreprenais. Je sentais le plaisir monter en moi mais je me savais parfaitement capable de me retenir le temps qu'il faudrait pour qu'Edge prenne son plaisir.
Un léger grognement de plaisir, semblable à des ronronnements roulait désormais dans ma gorge.
Des millénaires d'expérience Young-ling... Un des avantages à être un dieu.
Je reprenais mon souffle à chaque coup de rein, hachant la phrase. Aurais-je été un humain normal, je me rendis compte qu'à ce moment précis j'aurais joui en elle, réduisant son plaisir. Je me retins et attendis le moment fatidique, continuant les coups de reins, les caresses de mes mains et les escapades de mes lèvres sur sa peau.
-
Quand la jeune femme sentit fiévreusement monter en elle le plaisir, elle n’eut pas de retenue. Non, aucune.Dans ces instants-là, son corps se déconnectait de la réalité, et des tressautements agitaient ses muscles. Elle eut, soudainement, l’impression que la chaleur enveloppait son cerveau, et mettait en marche un mécanisme des plus vicieux.
Devinant ce qui allait se passer, la jeune femme enserra plus fort le dieu, calant sa bouche dans son cou, tandis qu’une affreuse décharge électrique se mouvait dans ses veines. Son souffle se coupa un instant, et son cœur bondit. Un gémissement, que dis-je, presque un cri étouffé, s’échappant d’elle, tandis qu’elle se sentait venir.
Ses muscles se crispèrent, violemment, et sa peau devint aussi brûlante que la braise. Tout au fond d’elle, le plaisir éclatait, avec une violence rare, augmentant de plus en plus sous les va-et-vient du dieu.
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Je sentis le corps de la femme entre mes bras se crisper alors que sa bouche, plaquée contre mon cou, laissait échapper un petit cri de plaisir. Immédiatement, je compris qu'elle était au bord du précipice et je m'échinai à la pousser, lui permettant d'atteindre la jouissance. Mes coups de reins se firent plus rapides, presque frénétiques durant quelques secondes Une de mes mains se plaça dans le dos de la jeune femme, l'écrasant presque contre moi tandis que l'autre lui relevait la tête pour que je puisse plaquer mes lèvres contre les siennes. Dans un grognement étouffé par notre baiser, je me déchargeai dans mon amante, tremblant de plaisir et de désir assouvi avant de la regarder dans les yeux et de lui sourire, heureux.
Je restai quelques secondes, ou était-ce une minute contre elle, sans bouger, essayant de reprendre mon souffle. Puis, la passion s'étant dissipée entre nous, je l'embrassai tendrement avant de murmurer, la tête dans le creux de son cou.
Cela faisait longtemps que mon sang n'avait pas bouilli ainsi... Merci.
Je me retirai d'elle et d'un signe distrait de la main je fis disparaitre du sol nos sécrétions intimes qui y coulaient. Edge était encore contre le mur, la peau luisante de sueur et un air de contentement sur le visage. J'espérais qu'elle n'avait rien de prévu pour la soirée, car rien que de la regarder ainsi rallumait mon désir.
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Elle venait de s’envoler. Dans un autre monde, un autre univers, presque. Son esprit, vagabond tantôt, rentra à nouveau dans son corps, tandis qu’elle ouvrait grandement ses yeux ébahis et brillants. Elle remarqua aussitôt qu’il avait fait disparaître du sol les « traces », et accueillit cette initiative avec un sourire, tandis qu’elle remettait en ordre ses cheveux. Ah, elle sentait que sa peau était d’une chaleur extrême, et s’effraya presque. Elle devenait aussi chaude que le feu qui l’avait jadis effrayée.
Et elle le restait. Car elle non plus ne comptait pas le laisser s’envoler aussi facilement. Non, pas maintenant. Elle palpa le mur, se redressant doucement, et lança un autre regard au dieu. La partie n’était pas terminée. Elle lui attrapa la nuque, de manière quelque peu vive, et s’approcha de son oreille.
- Penses-tu que ta souffrance soit terminée ? lança t’elle d’un ton de défi.
Aussitôt, elle revint taquiner son cou, de ses lèvres chaudes et désireuses, mais prenant un malin plaisir à laisser sa bouche dégringoler jusqu'à son torse, puis remonter, doucement, pour ensuite descendre à nouveau, jouant ainsi avec une nouvelle excitation qu’elle voulait faire naître. Sa main se posa sur son buste, et elle la laissa doucement glisser pour venir réveiller ce qui venait de lui arracher des cris de plaisirs. D’un geste vif, elle inversa les positions, plaquant avec une douceur violente, le dieu contre le mur, laissant sa bouche rejouer aux montagnes russes.
C’était à elle de lancer les dés …
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Je compris au moment où elle se redressa que je n'allais pas avoir à la supplier pour avoir le droit à un second round. Dans ses yeux brillait une flamme qui me faisait avoir des frissons de plaisir anticipé. Je vis la main de la jeune femme se coller contre ma nuque alors qu'un souffle chaud rencontra mon oreille, suivi de quelques mots. Souffrance ? Voila une bien mauvaise comparaison... Enfin, je comprenais parfaitement où elle voulait en venir. Je ne pus empêcher un sourire de se glisser sur mon visage.
Mes souffrances se sont finies il y a de ça une bonne quinzaine de minutes... Quoique j'ai encore un peu mal, tu peux m'aider ?
Sa bouche sur ma peau faisait un travail splendide et je décidai de rester flasque quelques dizaines de secondes de plus de plus pour savourer les délicieuses caresses qu'elle me prodiguait. J'aimais avoir un parfait contrôle sur mon corps, c'était tellement utile... Sa main glissa le long de mon torse, enflammant à nouveau ma peau avant de se nicher entre mes jambes, m'arrachant un petit grognement de plaisir. Je me fis soudain plaquer contre le mur et haussai un sourcil, regardant la jeune femme d'un air faussement surpris.
Des ardeurs dominatrices ? J'aimerais bien voir ça tiens...
Une mortelle qui osait me plaquer contre le mur, je me sentais comme si j'avais gagné au loto... Ah ce que j'aimais être moi...
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- Ne t’inquiétes pas, tu seras au première loge, répondit-elle avec le même ton.
Ah, il semblait amusé ? C’était bien là l’enjeu … Réussir à ainsi s’amuser avec un dieu – et pas des moindres, s’il vous plaît – et à l’amuser. Ainsi, elle ne se fit pas prier pour continuer son petit manège, taquinant ainsi Hades de sa main … pour le moment. Sa bouche brûlante descendait chaque fois plus bas, avant de remonter furtivement, jouant ainsi avec les nerfs du dieu. Mais elle se décida enfin à se montrer plus raisonnable. Si on peut juger cela ainsi, évidemment.
Pour traduire, cette bouche désireuse de s’amuser de posa enfin sur son nouveau « jouet », et sans faire attendre davantage le dieu, se prépara à s’amuser un peu. Ainsi, ses lèvres douces se posèrent sur le membre du dieu avec une certaine douceur, l’embrassant légèrement, avant de laisser sa langue sortir de sa cachette, afin de l’agiter doucement. Doucement, puis plus rapidement. Comme un jeu, toujours, où elle fixait ses propres règles, imprévisible … Puis sa bouche, doucement, y mit du sien pour venir extirper le plus de sensations possibles au dieu. Ses lèvres attrapèrent son sexe, et le dégustèrent avec une certaine gourmandise.
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[HRP] Yay, I'm back ! [/HRP]
Je sentis la chaleur de sa peau contre la mienne et fermai brièvement mes yeux afin de profiter au mieux des délicieuses sensations qu'Edge prenait plaisir à me faire ressentir. Ses va et viens de sa bouche sur ma peau, descendant toujours plus bas sans jamais atteindre mon sexe, totalement dressé désormais, étaient plus que bienvenus et je ressentais chacun des influx nerveux qui atteignaient mon cerveau, ce qui, couplé avec la douloureuse dureté de mon membre dressé, me donnait encore plus envie de prendre la jeune femme tout de suite. J'ignorai cependant ces instincts et décidai de me laisser faire, appréciant pleinement ces instants de soumission.
J'aime être aux premières loges... vraiment...
Elle était désormais entre mes jambes et s'occupant avec adresse de mon sexe. Pourtant, je n'étais pas totalement satisfait, quelque chose comme un manque de plaisir partagé, vieille rengaine de gentleman... Enfin, je posai une main sur sa tête et invoquai ma magie pour agir directement avec son cerveau, comme pour la vision d'auparavant. Sauf que cette fois ci ce n'était pas une épreuve mais un cadeau. Alors qu'elle s'occupait de moi, Edge pouvait ressentir comme des dizaines et des dizaines de caresses différentes sur son corps, et ce simultanément. Rien n'était laissé de côté, seins, sexe, peau, les fantomatiques caresses semblaient recouvrir tout son corps.
J'espère que tu aimes mon cadeau my dear...
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( Désoléééé ... :( )
Un gentleman, vraiment ? Au moment où il avait posé sa main sur sa tête, elle avait craint un mouvement brusque et violent de sa part. Mais non, elle se rassura aussitôt, il n'était pas ce genre d'homme en empoigner la tête d'une femme dans ce genre de moment. Cependant, ce qu'elle eut le plaisir de ressentir la fit frissonner. Elle aurait voulue détourner les yeux, un peu affolée, comme si des êtres l'entouraient, mais s'y résigna, préférant de loin savourer ce cadeau, plutôt que de s'inquiéter outre mesure.
Ce dieu ne voulait pas sa mort, il n'y avait pas de raison qu'elle s'inquiéte. Elle commençait à ressentir, le long de sa peau, une chair de poule délicieuse, qui faisait trembler chaque muscle, comme un massage fait du bout des doigts. C'était exquis, innomable ... même si la situation était un peu curieuse, elle se sentait bien.
Même trés bien. Elle était d'une nature sensible, et son épiderme était tout aussi sensible à ce genre d'attentions. Alors, ce genre de cadeau ... Elle adorait.
Sa réponse à la question du dieu fut une certaine accélération, en crescendo doux, des vas-et-viens de ses lèvres sur le sexe d'Hadés.
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Je la vis se tendre sous ces caresses inattendues et je sentis ses lèvres se comprimer légèrement mon membres avant qu'elle ne reprenne le rythme précédent. Je la vis s'agiter légèrement, ce coup ci à cause de mon cadeau. Sa peau se couvrit progressivement de chair de poule et elle tremblait légèrement, un mouvement imperceptible presque, mais qui ne m'avait pas échappé.
Puis elle accéléra ses va et vient, soutirant encore plus de sensations à mon membre et me faisant pousser un petit soupir de plaisir. Elle était douée, je ne pouvais le nier, et j'en vins une fois de plus à contrôler mon corps pour ne pas jouir trop tôt, lui laissant le choix de savoir si c'était vraiment ce qu'elle souhaitait.
Je vais bientôt jouir Edge, est-ce vraiment ce que tu veux ?
Je retirai doucement son visage de mon sexe et la regardai dans les yeux, attendant sa réponse. Je n'aimais pas prendre mon plaisir ainsi, mais si c'était ce qu'elle souhaitait, je la laisserais faire avant de me venger par après.
J'étais plutôt "rancunier" dans des cas comme celui là. Oeil pour oeil, dent pour dent, orgasme pour orgasme...
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Hum, Edge demeura choquée par tant de respect. Un homme banal, habituellement, n'aurait pas pris la peine de se soucier de ce que souhaitait la jeune femme. Il aurait fait sa "petite affaire", et voilà, tant pis pour elle. Un plaisir égoïste, en quelques sorte. Mais là, donc, elle fut choquée par ce qu'il disait, mais choquée agréablement, évidemment. Et elle ne répondit pas, non, elle n'utilisa pas de mots directs pour répondre au dieu.
Elle inclina juste la tête, le regard rempli d'une sorte de remerciement.
Elle ne pouvait qu'avoir envie de lui faire plaisir, aprés tout. Alors elle remua son visage, et réavança sa bouche sur son membre. Aprés tout, c'était ce qu'elle voulait, aussi. Qu'il ait du plaisir. Elle reprit donc ce qu'elle avait commencée, bien décidée à faire beaucoup de plaisir à cet homme hors du commun. Elle reprit son rythme, ses lèvres étreignant le sexe d'Hades avec une violente douceur, enchaînant des rythmes irréguliers mais calculés.
Un dieu, oui. Un dieu. C'était bien un dieu ...
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Je vis la gratitude dans son regard lorsque je levais son visage légèrement, puis je la sentis déterminée à me faire aller jusqu'au bout de mon plaisir. Soupirant, résigné à prendre mon plaisir seul cette fois ci, je fermai les yeux alors que la jeune femme remettait ses lèvres en mouvement sur mon membre. C'était bon, elle était douée... J'allais jouir rapidement.
Je me contrôlai encore quelques minutes, appréciant les caresses qui m'étaient prodiguées et bougeant légèrement le bassin à chaque va et vient de sa tête, réaction tout à fait normale et instinctive au vu de la situation. Puis, Un chuchotement quitta ma bouche, seul avertissement à la femme entre mes jambes.
Je jouis...
Cinq secondes après, je me déversais à grand jets en elle, poussant un grognement de satisfaction. Mes yeux joignirent les siens et je murmurai.
Merci... je te rendrai la pareille...
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[ Scuzi pour l'absence injustifiée ]
Doucement, la jeune androgyne recula, délivrant le membre d'Hadés d'entre ses lèvres, et passa instinctivement sa main dans sa nuque, un réflexe bien humain chez elle, qui ne l'était pas entièrement. Elle se contenta de se relever, avec une certaine grâce, ne trébuchant pas, ne s'écroulant pas sur le sol, et fit face à Hadés, plaçant sa main pâle et fraiche sur son torse.
C'était le dieux des Enfers, et pourtant, il était bien plus humain que n'importe quel autre être humain sur cette Terre, prétendant au Paradis.
C'est d'ailleurs ce qu'elle lui dit, avec un sourire. Elle lui annonça qu'elle le trouvait plus humain que n'importe quel être ici, malgré le poste de dieu cruel qui avait. Elle lui dit avec une voix convaincue, et se colla contre lui, plaçant ses mains sur son dos, pour le maintenir contre elle. Contre elle qui l'aurait envoyée paître facilement, auparavant, par crainte qu'il ne l'embarqua aux Enfers.