La musique tapait fort dans mes oreilles, et des courbes agréables dansaient sous mes yeux. J’étais allongé dans une grande tente et la fumée acre des encens aphrodisiaque emplissait l’air, boostant la libido des femelles présentes avec moi. Les femelles terranides prenaient bien soin de moi, dansant au rythme des tambours, dansant également sur mon sexe, au rythme de nos coups de reins. Le soleil brillait haut et fort dans le ciel, sa lumière réchauffant plus encore la tente qui était telle un four. Mes phéromones leurs faisaient perdre la tête, elles n’avaient d’yeux que pour moi.
Les femelles rassemblées autour de moi étaient de tous les âges, jeune et moins jeunes. Mais qu’importe, cela faisait bientôt une semaine, oui une semaine que je prenais plaisir à féconder chacune d’entre elles.
La tribu des Crocs-Solaires me considère comme un dieu, leur esprit protecteur et surtout de fertilité. Quand j’arrive chez eux, c’est systématique, ils organisent un banquet et toutes leurs femelles en âge de se reproduire passe dans l’immense tente qu’ils dressent pour moi. J’ai toujours apprécié leur sens de l’hospitalité. Alors qu’avant nous n’avions rien en communs, maintenant beaucoup d’entre eux sont mes descendants, ils sont mes fils et mes filles et je prends plaisir à perpétuer la tradition. Vu qu’ils sont mes enfants, j’écoute leurs prières et j’essaye de faire au mieux pour les exaucer.
De meilleures proies, moins de maladie, moins d’esclavagistes, etc. Je guide leurs chamanes avec des rêves et des cauchemars, afin qu’ils puissent guider les leurs à leur tour.
Les Crocs-Solaires ne sont pas les seuls à être dans ce cas. Cette tribu de Terranide-tigre est une parmi d’autre. Bien sûr, il n’y a pas que les femelles qui passent dans ma case, les mâles aussi. Ils me pénètrent afin que leur semence soit aussi riche et puissante que la mienne. C’est de la pure superstition mais ils mettent tellement d’énergie à l’ouvrage que je ne peux pas me résoudre à les démentir.
Mais je commence à avoir soif, aussi je lève la main pour interrompre la musique. Les femelles s’écartent et me laissent passer. Au dehors, la lumière m’éblouit un instant, puis je continue ma route. Je ne vais pas utiliser ma magie devant eux pour faire jaillir une source, ce serait problématique, et je ne compte pas utiliser leur eau potable. Je prends la route d’une eau de source que j’ai repéré non loin, et je m’éloigne de la tribu. Ils sont habitués et me salut sur mon passage. Beaucoup de femelles sont déjà pleines de ma semence et attendent des petits, parfait.
Je m’avance dans la savane, utilisant la magie pour aller plus vite et filant comme le vent, jusqu’à ce que j’aperçois quelque chose au loin …
Je remarque trop tard le feu qui s’éteint. Je n’ai pas le temps de ralentir assez vite, le souffle de mon passage le fait s’éteindre aussitôt. Je me stoppe un peu en catastrophe, freinant de mes talons, creusant des sillons rougeoyant dans le sol. Pour éviter un incendie de savane, j’invoque un petit gel localisé pour refroidir immédiatement la terre chauffée à blanc.
Enfin, je me retourne vers la petite femelle, lui présentant mes excuses.
- J’en suis navré, mademoiselle. Cela n’était point mon intention.
Je me demande alors si elle fait partie de la tribu du Croc Solaire, ce qui m’étonnerait étant donné qu’ils ne sont que de passage dans la région, et que leur campement est bien loin d’ici. J’ai tout de même fait un gros trajet en courant jusque-là. Je la regarde de plus près, je remarque qu’en dépit de son aspect juvénile, elle est adulte. De fait, je la traite en adulte :
- Que fait une femelle seule dans cette région sauvage ? Vous voyagez avec votre mâle ? Je crains d’avoir gâché votre feu en effet, laissez-moi réparer mon erreur.
Je me penche alors immédiatement, mes grosses couilles frottant la poussière du sol alors que je m’agenouille. Je rassemble le bois et je pose mes mains au-dessus. En l’espace d’un instant, une petite flamme va grandissant et crépite alors joyeusement.
Je me tourne alors vers elle, en lui souriant.
- Je ne voudrais pas vous déranger, est-ce que je puis vous être utile en quoi que ce soit d’autre ?