Le Grand Jeu

Plan de Terra => Les contrées du Chaos => Discussion démarrée par: Marguerite Clairbois le mercredi 09 juin 2021, 12:28:48

Titre: Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Marguerite Clairbois le mercredi 09 juin 2021, 12:28:48
Ce n'est quand même pas de chance ! Il a fallu que ca tombe sur elle un soir de retour du marché. Non seulement les ventes de ma journée n'ont pas été bonnes du tout et il ne reste à Marguerite qu'une poignée de piécettes de cuivre pour vivre. Mais surtout une roue de sa vieille charrette s'est embourbée au détour d'un chemin ! Comme ca dans une ornière particulièrement vicieuse ! Son vieil âne a beau tirer et tirer, rien ne permet de la déloger de ce sillon boueux dans lequel il semble pris. C'est très mauvais. L'état de la vieille route du bois est déplorable et les rumeurs la disent fort mal fréquentées, surtout maintenant que le soir tombe. Mais que faire ?Abandonner ici ses modestes marchandises et son attelage, ce qui mettra définitivement Marguerite sur la paille ? Attendre en espérant qu'un voyageur bienveillant passera et pourra l'aider ?

Elle fait le tour de sa charrette, plusieurs fois, presque affolée, incapable de prendre une décision ... Et ne remarque pas que dans l'ombre plusieurs silhouettes se profilent et s'approchent d'elle. Trois gaillards, un sourire bien mauvais aux lèvres ont vu une proie. Ce n'est que lorsqu'ils sont presque à quelques pas d'elle que l'un d'eux lance avec une intonation qui est tout sauf bienveillante.

- Alors ma petite demoiselle, on a des ennuis ?

Marguerite sursaute et se retourne ! Elle écarquille les yeux et pâlit un peu. Les sourires mauvais et l'allure débraillée des hommes n'augurait rien de bon. Pourtant il reste une chance pour qu'il s'agisse quand même de gentils voyageurs ... ?

- Bonj....bonjour messieurs ... enfin heuh .. bonsoir. Pâle tentative de sourire. Je ... oui ... est-ce que vous pourriez m'aider ... s'il vous plait ?

Les trois éclatent d'un rire mauvais.

- Bien sûr qu'on va t'aider ma petite caille ! Mais avant ca tu va vider tes poches ... et faire tout ce qu'on te dit de faire sagement, hein ma belle ?

Ils avancent vers elle, sans même prendre la peine de sortir les armes qu'ils portent à la ceinture. Ils ont compris qu'ils avaient affaire à quelqu'un de bien innoffensf. Intimidée, Marguerite recule d'un petit pas ... puis d'un autre.  Mais rapidement son dos vient toucher le bois de la charrette, alors que ses agresseurs se rapprochent d'elle et la serrent de trèeees près, lui coupant tout espoir de retraite.

- Ce serait dommage d'abimer une jolie poupée comme toi, pas vrai ? 

Elle ne voit aucune échappatoire. Alors fébrilement, elle fouille ses poches, en sort les quelques pauvres pièces qui composent toute sa fortune. Elles lui sont arrachées des mains avec brutalité par l'un d'eux avant qu'il émette un rire moqueur devant un si maigre butin.

- Quoi ? C'est tout ? Tu crois que ca va suffire ?? TU TE FOUS DE NOUS ? On va t'apprendre ce que ca coûte de se moquer de nous !

L'homme lève la main, prêt à abattre une gifle retentissante sur la jeune-fille. La pauvre paysanne lève les bras pour se protéger le visage et ferme les yeux, redoutant ce qui est sur le point de lui tomber dessus.
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Grayle le pérégrin le mercredi 16 juin 2021, 21:22:45
Grayle souffla un coup, frottant ses mains l'une contre l'autre. L'automne arrivait, et si la chaleur de l'été ne s'était pas évanouie, les soirs commençaient à être frisquets.

Il n'en était pas affecté plus que ça. A défaut de "bien" les supporter, l'immortel encaissait "mieux" les brusques changements de température que ses congénères humains. Il n'empêche, la morsure du froid affectait son corps autant que les autres. Alors mieux fallait être prudent. Gants, pantalon de toile épaisse, chaussures de marche, et un bon pull de laine, peu élégant, mais bien pratique. Sa grande écharpe orangée autour du cou et des épaule, il continuait sa marche à travers la campagne.

Enfin. Sa marche. Ce n'était pas lui qui marchait. Mais sa monture. Un superbe cheval blanc, pur-race, au pelage immaculé comme la neige et absolument parfait. Un miracle génétique, un superbe pur-sang avec la taille d'un cheval de trait. Même Grayle qui n'y connaissait rien en chevaux de race n'avait pu s'empêcher d'ouvrir de grands yeux en voyant la bête.

Hélas, elle n'était pas la sienne, mais celle d'une de ses amies, ou plutot... connaissance. L'elfe Aeryn avait du partir dans une expédition aventureuse, et avait demandé à Grayle de la retrouver près d'un petit village, et de l'y attendre, en y amenant son fidèle destrier, qui répondait au nom...

" Allez, Bidigon, on y est presque "

Aeryn avait beaucoup de qualités, mais pas celle de trouver des surnoms impressionnants. La terre du chemin est molle, boueuse. Pleine de pièges. Alors que le glorieux Bidigon avance à pas puissants, ils arrivent à un croisement. Dans l'obscurité, Grayle peut voir que le panneau indique la bonne direction.

Parfait. Ce soir ne se passera pas à la bonne étoile.

- Quoi ? C'est tout ? Tu crois que ca va suffire ?? TU TE FOUS DE NOUS ? On va t'apprendre ce que ca coûte de se moquer de nous !

Hum ? Des gens ? Alors qu'il empruntait le virage, il tomba sur une scène peu commune : trois hommes, autour d'une femme et...

... ah non, hélas, c'était plutôt commun...

Le bruit d'une claque, puis un couinement. Le corps féminin se cogne contre le charette, avant d'être relevé. Seconde baffe. Elle tombe contre la terre meuble, et se met à gémir. Les hommes rigolent, et on entend le bruit d'une ceinture qui se défait. Comme pour signaler, leur présence, Bidigon se met à hennir. Comme un seul homme, les trois bandits se retournèrent.

Grayle les fixait, sans peur, et avec une certaine curiosité.

- Salut. Il pouvait sentir l’agressivité en eux.

Il sauta de son cheval, atterrissant avec souplesse sur le sol, avant de s'avancer vers le trio. Au moins deux d'entre eux le dépassait d'une bonne tête.

- Ca vous dirait de laisser mademoiselle tranquille ? A travers l'obscurité, il croisa le regard de la victime, et lui adressa un signe de tête rassurant. Grayle n'était pas armé, et d'apparence, eux non plus, même s'il se doutait qu'un d'entre eux avait probablement une dague sur lui.
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Marguerite Clairbois le jeudi 17 juin 2021, 01:15:27
Deux claques retentissantes viennent frapper les joues de la paysanne, provoquant à chaque fois un léger cri de surprise et de douleur. Désorientée, aveuglée par les larmes qui lui noient les yeux, elle se sent saisie par une de brutes et plaquée contre la charette, écrasée entre le corps de son agresseur et le bois du véhicule.

- Non je vous en prie, s'il vous p... !

Ses protestations meurent avant d'avoir pu continuer car une main vient la saisir à la gorge, l'obligeant à lever la tête et à lutter pour trouver de l'air. Et c'est soudain que les bruits de sabots se font entendre, provoquant une espèce de blanc dans la scène. Les trois agresseurs se retournent lentement pour faire face au cavalier qui vient les interpeller. Le cœur de Marguerite bondit dans sa poitrine (Lui qui déjà battait à toute vitesse sous l'effet de la panique !). Un cheval blanc ! Une voix masculine sûre qui vient s'interposer et mettre en déroute les assaillants. C'est sûr, c'est le chevalier blanc de ses rêves qui vient la secourir ! L'espoir est permis !

- Tiens tiens tiens, qu'est-ce qu'on a là ... ? Un blanc bec qui vient nous interrompre pendant nos jeux ? On dirait qu'en plus de baiser on va repartir avec un cheval de roi ce soir ha ha ha.

Un brigand sort un couteau, un deuxième un gourdin. Le troisième, celui qui plaquait Marguerite contre le véhicule relâche à regret son étreinte autour du cou et entreprend de remettre en place les braies qu'il avait commencé à délacer et à baisser. La jeune paysanne retrouve sa respiration. Elle bat des paupières, le trop plein d'eau dans ses yeux s'écoule en sillons sur ses joues rosies par les gifles et elle voit alors quelle allure à son sauveur. Son chevalier blanc n'est pas armuré et pas même armé ! Malgré l'air sûr de lui qu'il lui lance, elle prend peur.

- Tu as le choix mon connard. Soit tu vides tes poches et nous refiles ton cheval. Soit on te crève et on te prendra quand même tout.

- Fuyez messire, ne vous laissez pas tuer !

- Ta gueule toi !

Un nouveau revers asséné avec force vient la cueillir et lui fait voir 36 chandelles. Elle se sent attrapée par les cheveux et ceinturée par le larron le plus proche d'elle. Il lui murmure à l'oreille alors qu'il l'oblige à relever la tête en direction des trois autres.

- Un petit peu de patience si t'as envie de crier ma belle. Je m'occupe de toi juste après. Regardes d'abord un peu ce qu'on fait aux héros. Ca te donnera peut-être envie d'être bien gentille ...
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Grayle le pérégrin le samedi 19 juin 2021, 09:55:05
- Tu as le choix mon connard. Soit tu vides tes poches et nous refiles ton cheval. Soit on te crève et on te prendra quand même tout.

Grayle se gratta la nuque d'un air embêté.

- Non, j'ai peur que ca s'passe pas comme ça. Vous m'creverez pas, vous la toucherez pas, et vous aurez rien. Par contre, si vous laissez la fille tranquille et partez, je vous ferais r...

Le premier bandit attaqua. Un geste fluide et rapide, son couteau semblant disparaître dans l'air. Son bras s'immobilisa, alors que Grayle, plus rapide, venait de saisir son poignet au vol. Les bras des deux hommes tremblaient, les deux peinant à prendre l'avantage sur l'autre.

- Bien essayé mai...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Le second bandit venait d'amorcer un énorme mouvement de frappe circulaire avec son gourdin. Son comparse baissa la tête pour éviter le coup. Le gourdin s'écrasa dans un "SPLOTCH" contre le visage de Grayle, qui ne fit aucun geste pour éviter le coup. Le jeune homme lâcha le poignet de son adversaire et vacilla, du sang volant dans l'air de partout, de son nez, sa bouche, son arcade sourcilière. L'autre bandit, dans un cri de victoire, enfonça son couteau dans la cuisse du jeune homme, qui tomba à terre, bras en croix, sans se défendre.

Ils poussèrent un rire triomphal et moqueur. Grayle vit un pied se lever, et d'un seul coup, le néant, alors que le pied percutait son visage, enfonçant la tête de Grayle dans le sol meuble.

Ils continuèrent ainsi, pendant deux bonnes minutes. Ils piétinèrent le jeune homme sans défense, encore et encore, riant et se moquant de lui. Ils se penchèrent ensuite sur lui. Le regard du voyageur semblait être dans le vide, et il respirait de manière imperceptible. Hilares, ils se retournèrent vers la jeune fille.

- HAHAHAHA, QUEL CON ! Une caresse sur le visage de la paysanne. T'a un mort sur la conscience petite. Pas sûr que les dieux t'pardonnent... sauf si t'es bien sage avec nous... une main avide se saisit d'un sein, à travers la robe.

- Hey, Jean, et si on se la tapait devant le mec ?

- Putain Cormac, t'es un génie. Allez viens pet...

- Je vous avait dit de pas la toucher, non ?

Ils s'immobilisèrent. Un ange passa, et un court silence tomba comme un chappe de plomb sur la route. Ils se retournèrent. Avec lenteur, le jeune homme se releva, s'extrayant de la terre, comme un zombie. Il se releva. Il les regardait d'un air placide, le bleu de ses yeux semblant briller à travers l'obscurité, alors que son visage était couvert de boue et de son propre sang.

- Qu'est ce q...

Le troisième bandit plaqua la pauvre Marguerite contre la charette, avec rugueur. Il était nerveux.

Grayle respirait avec lenteur. Il passa ses mains sur son visage. La terre et le sang se mélangèrent, alors que ses dix doigts tracaient de belles lignes sur son visage, partant du nez et des yeux pour s'évanouir vers l'arrière de son visage. Il ressemblait désormais à ces barbares travestissant leur visage de peintures guerrières. Le rouge carmin de son sang contrastait avec la couleur océan de ses yeux. Un vent surnaturel s'éleva soudainement, agitant l'herbe de la plaine alentour comme les vagues de la mer.

- Je vous ai laissé vous amuser, alors maintenant part...

Les bandits semblaient être sortis de leur torpeur. Cormac, le costaud, agita son gourdin, et frappe Grayle. Cette fois, l'immortel réagit. Baissant son torse, il se déporta sur le côté, placant Cormac entre lui et Jean, qui maniait le couteau. Bien ferme sur sa jambe d'appui -la gauche-, Grayle frappa pour la première fois de la soirée. Il pivota sur le pied, projetant sa jambe droite vers le haut.

Un bruit mat, puis un hurlement déchirant, alors que Cormac lâchait son gourdin et portait ses mains à ses bijoux de famille. Il tomba sur ses genoux, avant de tomber face contre terre, hurlant de rage et de douleur, sa voix déformée par la bave et les larme. Le cul vers le ciel, il se mit à gargouiller, alors que ses comparses pouvaient voir avec horreur du sang couler de l'entrejambe de leur confrère.

- PUTAIN !
- BORDEL !

Jean repris la parole, sauta vers Grayle.

- FILS DE PUTE !

Il frappa, deux fois. Grayle évita les deux coups avec aisance, avant de frappe Jean au niveau du pied, le surprenant un bref instant. Avec force, il saisit le poignet du bandit, serrant de toutes ses forces, et le forcant à ouvrir sa main. La dague tomba. Grayle la rattrapa.

- Plutôt être fils de pute que fils de bandit.

Grayle fit tournoyer le couteau dans sa main libre, comme s'il s'agissait d'un bête crayon. Malgré son immortalité, Grayle restait plus ou moins un humain. Il n'était pas un combattant d'élite. La seule arme qu'il savait bien manier, c'était ça. Les dagues et les couteaux. Dommage. Si Jean avait eu une épée... l'histoire aurait été différente...

La lame devint un flou argenté, puis carmin, alors que Grayle enfonçait la dague dans la main de son adversaire, en plein milieu de la paume. Jean hurla à la lune, avant d'hurler face contre terre, quand Grayle se saisit de son bras libre et le projeta à terre, dans une technique de lutte commune chez le b bas-peuple paysan de sa planète. Avec fermeté, un pied contre le crâne du bandit, Grayle tordait le bras de Jean, qui s'agitait sous lui, sa seule main libre projetant du sang partout à cause de la dague enfoncée dedans.

Grayle fixait le troisième larron avec une colère et un mépris non feint.

- Ok... mecdontjeconnaispaslenom. Deux possibilités. Ou tu fait l'idiot, et je te tue, toi, et tes trois amis. Ou... tu lâche la fille, tu t'excuse, tu te casse, et je te jure que vous repartez tous les trois en vie, et entier.

Il fronça les sourcils.
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Marguerite Clairbois le dimanche 20 juin 2021, 00:49:18
Marguerite pousse un cri d'horreur au moment où le gourdin frappe son sauveur et que celui-ci s'effondre. Elle se met à trembler, molle comme une poupée en chiffon entre les bras de son assaillant. Un mort sur la conscience ? Non ? Non il ne peut pas être mort ! Et pourtant, l'horrible constat s'impose à elle, comme un coup de poignard en plein coeur. Le pauvre homme a payé son acte de bravoure insensé de sa vie ! Et elle en est en partie responsable ! C'est à peine si elle se rend compte qu'une main avide et rude lui agrippe la poitrine pendant qu'une autre essaye déjà de lui remonter le jupon sur les hanches.  Elle est sous le choc, les yeux pleins d'eau, incapable de bouger ou de réagir. Une proie rêvée, incapable de se défendre et livrée aux appétits des trois brigands.

Et ... soudain. Une voix venue d'outretombe retentit. Elle fait bondir dans leurs poitrines le coeur des quatre présents, même la pauvre paysanne en est stupéfaite.Tous se retournent vers le revenant. Marguerite est rudement plaquée contre la charrette, maintenue par la poigne de fer de celui qui doit être le chef de cette bande de hors-la-loi. Son regard ne se détache pas de la scène qui est en train de se dérouler plus loin. Le visage avenant de son sauveur s'est transformé en masque terrifiant. Ils ont affaire à un monstre ! Marguerite en est persuadée maintenant. Un représentant du beau peuple, mettant à l'épreuve les voyageurs en les abusant avec un déguisement subtil. Les trois bandits ont échoué à l'épreuve et subissent maintenant le courroux de l'être mystique. Mais que fera t'il d'elle une fois qu'il aura emporté les âmes des trois hommes ?? Pourra t'elle compter sur sa clémence ?

Par peur, par bêtise ou par excès de confiance, les deux brigands décident de passer à l'attaque.  Avec une facilité déconcertante, l'immortel met au tapis le premier et maîtrise le deuxième. Les yeux de Marguerite et de son agresseur s'écarquillent en même temps. Le bandit tressaille. Son hésitation est palpable.Les deux vaincus gémissent. L'un deux parvient à articuler entre deux halètements.

- Pitié ! D'accord ! Ne nous tue pas !

Et il tente de déguerpir, plié en deux, les mains plaquées sur sa blessure. L'autre, celui tenu en respect et immobilisé a le visage tordu de douleur.

- Tout ce que tu veux mec ! Tout ! Argh ... ! S'il te plait lâche moi ! Je te jure, plus jamais tu me verra !

Et le troisième, celui qui tient encore Marguerite contre la Charrette ? Il se passe la langue sur les lèvres, nerveux. Son regard sournois balaye la scène, comme s'il cherchait à évaluer la situation. De longues secondes se passent. Seuls les sanglots étouffés de la jeune fille déboussolée se font entendre. Le gaillard finit par serrer les dents et semble retrouver un semblant de contenance. Un sourire mauvais apparait sur son visage.

- Bon okay. On t'as sous estimé avec ta gueule d'ange et tes tours de passe-passe.. Ces deux là étaient des trous de balle. Mais toi et moi on est fait d'un bois différent. Moi je suis un soldat, j'en ai vu des sacrées et j'ai tranché mon lot de gorges. Qu'est-ce que tu dirais si on s'associait ? Je te laisse la charrette et l'âne comme prime de bienvenue. Et on se saute à deux la pouffiasse.

D'un geste brutal il attrape un pan du jupon qu'il soulève, exposant de force les cuisses blanches de la paysanne. Avec un temps de retard, celle-ci se tortille et essaye de rabaisser sa jupe, plaquant les deux mains sur son vêtement pour tenter de le rabaisser

- Non .. je .. s'il vous plait, laissez moi partir !

- Regarde, il y'en a bien assez pour deux. T'en dis quoi ?

Opportuniste, sans respect ni loyauté pour ses anciens camarades vaincus, le soudard voit le monde à travers le prisme de sa perfidie et de sa propre boussole morale. Les concepts d'héroïsme et d'acte désintéressés ne peuvent exister dans sa conception des choses. Il formule l'offre la plus logique, la plus raisonnable : Celle qui apporte le profit et la jouissance la plus immédiate à son interlocuteur, imaginant que celui-ci est bien sûr animé par les mêmes pulsions égoïstes que lui.
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Grayle le pérégrin le vendredi 25 juin 2021, 01:05:16
- Chuuut répond Grayle aux plaintes du bandit immobilisé. Pour le faire taire, il appuie doucement son pied sur le crâne du malandrin, l’enfonçant dans la terre meuble. Les jérémiades se transforment en gargouillis grossiers, alors que de la terre est envoyée partout. Les deux hommes encore debout se fixent.

Les yeux bleus de Grayle semblent rétrécir comme ceux d'un chat, concentré qu'il est sur le bandit en face de lui. Lorsqu'il relève le jupon de la fille, Grayle souffle du nez. Il est clair que l'énervement gagne le corps de l'immortel, bien qu'il ne se cache pas du profiter du spectacle. La paysanne est belle et bien faite, loin du raffinement exagéré des nobliaunes. Il y a une certaine franchise chez elle, une beauté simple, sans fard, ni artifice, qui ne la rend que plus attirante.

Elle lui rappelle les paysannes de son village d'origine, il y a des siècles. Ses petites sœurs aussi. Au-delà de l'élan de courage d'il y a quelques instants, issus d'un instinct chevaleresque qui va jusqu'à l'évidence, c'est désormais une envie presque primale de la protéger qui étreint Grayle. Face à la proposition du soldat, sa réponse est sans équivoque.

- J'en dit que je veux bien la fille. Et la charrette. Toi, t'auras la vie sauve.

Coup de froid. C'est un refus. Le jeune homme au visage plein de terre et de sang reprend la parole.

- Maintenant écarte toi.

L'homme fait l'inverse. Il ricane, nerveusement, et se saisit de la jeune fille, la collant contre lui, enserrant son cou dans son bras puissant, avant de tirer un couteau, qu'il pointe contre sa gorge. Le couteau s'enfonce un tout petit peu, faisant saigner la jeune femme, qu'il sent pétrifiée de terreur. La main de l'homme s'égare sur sa poitrine, qu'il pétrit avec violence à travers le vêtement, souillant ce dernier de sa sueur et de sa mauvaise hygiène.

- J'crois pas non. T'sais quoi ? J'change d'avis. TOI, tu t'écarte. Ou j'la tue !

Grayle hausse un sourcil, fronce l'autre. Il regarde le bandit comme s'il avait marché sur une merde de chien.

- Hein ?
- Parfaitement.
- Écoute. Je la connais pas. Si tu la tue, je vais juste te tuer toi.

Un geste. La voix de Grayle tonne.

- STOP ! Le bandit s'arrête. Le cheval renâcle, et s'avance.

Il marche sur le bras du premier bandit à terre. Un craquement se fait entendre.

- Si tu pense que la tuer et t'enfuir fera l'affaire... n'oublie pas que j'ai un cheval.

La pauvre Marguerite pouvait sentir contre elle le corps du bandit se tendre, son stress, l'odeur puante de sa gueule contre elle. Puis, avec la vitesse d'un serpent, il la poussa vers l'avant, bras tendu, avant de la frapper du pied avec force, l'envoyant valser vers Grayle. La jeune fille eut à peine le temps de se rendre compte de quoi que ce soit qu'elle s'écrasa face contre terre dans un grand SPLAF envoyant valser de la boue autour d'elle.

- POUFFIASSE !

Il s'écarta avec agilité, et sauta par dessus le fossé, avant de piquer un sprint à travers champs, disparaissant dans la nuit.

Grayle tordit le bras du bandit sous ses pieds, et le lâcha. Le bandit gémit, à terre, neutralisé comme son comparse. Grayle se précipita sur la jeune fille afin de l'aider à se relever. Il s'inquiétait pour elle. Le salopard avait-il eu le temps de la blesser ? Où y avait-il eu plus de peur que de mal ?

- Hey ! Vous allez bien ?
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Marguerite Clairbois le samedi 26 juin 2021, 17:53:47
Le froid de la lame sur son cou avait fait trembler les jambes de la pauvre Marguerite. Terrorisée, c'est à peine si elle avait semblé remarquer les mains du bandit qui s'égarent sur son corps ou l'écœurante haleine du soudard qui la frôle. Se voit elle déjà morte ? Recommande t'elle déjà son âme aux dieux ? Une chose est sure, lorsque son bourreau finit par la relâcher et l'expédie en avant d'un coup de pied malveillant, elle n'a que le temps de lâcher un cri de surprise avant de faire une rencontre douloureuse avec le sol.

- Aie

Des bruits de pas s'éloignent. Et avec eux la menace d'une mort rapide et brutale pour la jeune paysanne. Le pèlerin se précipite vers elle. Secourable il l'aide à se redresser. Un coup d'oeil suffit à s'assurer de son état. Pas de flots de sang coulant d'une plaie béante, seules quelques gouttes écarlates perlent sur son cou délicat. La jeune femme est sauve ! Sauve oui, mais encore sous le choc il n'y a pas de doute possible. Elle tremble, s'accroche au bras de son sauveur.  Va t'elle bien lui demande t'il ? elle porte par reflexe sa main à son cou. Et hoche la tête.

- Je .. je .. Oui !Je ...  elle regarde à droite, à gauche, chamboulée. Sa charrette est encore là, embourbée. Son âne n'a évidemment pas bougé d'une oreille, totalement indifférent à tout ce qui s'est passé autour de lui. .. je crois oui ...

Elle se passe la main sur la visage, essuyant ses larmes avant de lever une frimousse timide vers son sauveur. Les vêtements de la jeune fille ont été malmenés. L'un des jupons est déchiré, laissant entrevoir le bas d'une jambe et surtout, la bretelle de sa robe a été arrachée, la laissant l'épaule nue et le corsage descendant un poil plus bas que ce que la décence autoriserait. Le visage de l'homme qui lui fait face est encore couvert de sang et de boue. Il a l'apparence d'un vrai démon. La jeune paysanne se serait enfuie si il ne venait pas de la sauver. Alors elle lui adresse un sourire plein d'hésitation.

- Vous ... m'avez sauvée ... ? Le ton est incrédule, comme si elle n'arrivait pas à croire. Elle, la petite paysanne insignifiante qui a toujours rêvé de prince et de blancs chevaliers. Se faire tirer des griffes d'un destin funeste par un héros, c'est ce qui vient de lui arriver ! Elle sent son coeur s'emballer s'allégresse à cette pensée et joins les deux mains au niveau de sa poitrine, le regard brillant. Et puis soudain, elle se rappelle d'un tout petit, minuscule détail.

- Mais vous êtes blessé ! Je les ai vus vous frapper au visage. Je vous ai cru mort !

Et si la blessure était mortelle ? Et si le beau chevalier succombait à ses blessures, maintenant dans ces bras ? Ce serait tragique ! Terrifiant ! La jeune roturière semble prise d'un instant de panique à cette idée, déjà elle cherche du regard de quoi soigner le pauvre homme en face d'elle dont le visage est couvert de sang. C'est un mouchoir qu'elle finit par prendre, prête à l'approche du visage de l'homme pour arrêter une hémorragie qu'elle imagine être là ... et que visiblement elle ne trouvera pas.
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Grayle le pérégrin le lundi 05 juillet 2021, 22:05:46
- Haha... merci dit-il avec douceur, sa voix chaude se voulant rassurante. Le contact des mains et du mouchoir de la jeune femme contre son visage est plus qu'agréable. Le sang essuyé se dissipe peu à peu, donnant à son visage un apparence un peu rougeaude, faisant ressortir ses yeux bleus.

- Je n'ai rien. Je ne suis pas un homme ordinaire dit-il mystérieusement en clignant de l’œil. La soutenant toujours d'un bras, il essuie le visage de la jeune femme du revers de sa main, ses doigts parcourant son visage inquiet et magnifique.

- Je ne suis pas le seul à avoir besoin d'une bonne douche dit-il avec humour. La pauvre femme, pleine de boue, est sans doute dans un état plus déplorable que lui. Et de nouveaux vêtements aussi... dit-il en œillant le décolleté de la paysanne, dont il peut deviner l'orée d'un mamelon. La respiration brusque et effrénée de la belle est telle que sa blanche colline semble presque vivante, se gonflant et dégonflant à chaque inspiration.

L'un contre l'autre, les yeux dans les yeux, ils s'essuient chacun le visage de l'autre. Le corps de Grayle ne peut s'empêcher d'être émoustillé par la proximité du corps féminin, et une douce chaleur réchauffe son bas-ventre. Mais... ce n'est ni l'endroit, ni le moment.

Il l'aide à se relever, et ils se retrouvent ainsi, l'un en face de l'autre. Elle lui arrive un peu en dessous du menton. De "la-haut", il peut encore mieux contempler sa gorge, qui disparait, alors qu'elle relève sa bretelle, gênée. Il pousse un rit clair. Il sait qu'elle sait qu'il l'a vue, un peu plus que ce que la morale accepte. Afin de la mettre à l'aise, il détourne le regard.

- Je m'appelle Grayle. Enchanté. Lui... dit-il en désignant le superbe destrier blanc, c'est Bidigon. Ce n'est pas le mien. C'est celui d'une amie. Mais vous... tu peux le caresser si tu veux. Dit-il en essayant de l'encourager du regard. Je peux te tutoyer ? Ou vous voulez que l'on reste au vouvoyement ? demande t-il avec soucis.

Il regarde d'un oeil la charette. Elle est bien enfoncée dans la boue, mais...

... oui, lui devrait y arriver. Ca ferait mal, mais cela tombait bien, l'immortel n'avait pas mal, justement.

- Je vais décoincer ça. Il se positionna sur le côté de la charrette, posant ses mains puissantes sur le bois.

- A la une... à la deux... troiiiiiiaaaaaaaaaaah !

Oh que c'était lourd ! Il grimaca. Les mains, puis les bras, puis le corps de Grayle tremblèrent, alors qu'il s'enfoncait dans la terre, sans que la charrette ne bouge, malgré le fait qu'il déployait toute sa force physique. Il continua ainsi, pendant une bonne demi-minute, ses jointures devenant blanches, ses tempes battant le tambour contre sa tête. Puis, doucement, la roue se souleva, d'un demi-centimètre, puis d'un centimètre, alors qu'il continuait ses efforts. Le bois craqua, la terre lâcha un petit "plop", et l'âne, sentant la charrette se dégager, se mit à tirer, guidé par sa propriétaire.

Après deux longues minutes d'effort, alors que Grayle soufflait comme un taureau, la charette se dégagea soudainement, l'âne et l'homme poussant un rugissement plein de triomphe. Les bras mous et les jambes en coton, Grayle vacilla vers l'arrière, et s'allongea sur la berge qui surplombait le fossé, évitant de tomber à terre.

- Enfin !
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Marguerite Clairbois le mardi 06 juillet 2021, 21:32:40
Etrange réaction que celle de cette paysanne qui rougit quand l'inconnu lui signifie qu'elle est crottée et mériterait d'être lavée mais semble ensuite à peine se formaliser des coups d'oeils pas si discrets qu'il baisse sur son corsage un rien trop béant suite aux péripéties qu'elle vient de vivre. Elle répond à son rire en baissant les yeux d'un air presque timide et ramène par réflexe une mèche derrière son oreille. 

- Enchantée messire Grayle.

Son ton est un peu hésitant mais accompagné d'un sourire adorable.

- Et toi aussi noble monture Bidigon !

La proposition de caresser la monture ne tombe pas dans l'oreille d'une sourde. Jamais la jeune fermière n'a approché de bête si noble et racée.
C'est avec une certaine fébrilité qu'elle approche sa main du mufle de l'animal et y dépose une caresse. Et tant pis si derrière son âne peut sembler jaloux de cette attention. Il n'avait qu'à flanquer un coup de sabot à ses assaillants plutôt que de ne rien faire !

- Bien sûr que vous pouvez me tutoyer ! Vous êtes ... bien ... un .. heu ... chevalier ? Un chevalier a tout les droits !

Parce que d'un côté, le jeune répond aux critères exigés de la chevalerie. Il a dit qu'il n'était pas un homme ordinaire, il est beau, il est sur un cheval blanc, il sauve les jeunes dames en détresse et n'exige pas immédiatement une récompense indécente en échange de ses bienfaits. Beaucoup des prérequis sont remplis ! En revanche ... ni armure, ni épée, ca a de quoi semer un tout petit doute. Et alors qu'elle continue de caresser le destrier, impressionnée par la monture, le héros solitaire déclare tout soudain.

- Je vais décoincer ça.

L'incrédulité se lit sur le visage de la paysanne quand elle le voit s'atteler à sortir le chariot de l'ornière.

- Vous n'y pensez pas ! Il faudrait la force de 10 hommes pour y parvenir !

Pourtant elle le regarde faire, mains jointes devant elle. Même sans y croire, c'est comme si elle espérait tout de même que par un miracle étrange il réussisse.  Et sous ses yeux ébahis, l'impossible se fait possible. Epoustouflée, la jeunette s'écrie.

- Vous avez réussi ! Ca alors je n'y crois pas ! Vous avez du sang de géant qui coule dans les veines !

Voilà donc le secret. Il s'est défait des trois malandrins à mains nues grâce à son héritage extraordinaire ! Marguerite se hâte de rejoindre la charrette libérée de la boue. Elle s'assure que le véhicule ne risque pas de reglisser dans l'ornière et fouille ensuite parmi les affaires transportées. Quelques pas rapides plus tard, la voilà qui s'agenouille près du pèlerin épuisé et lui tend de quoi s'abreuver : une outre en peau de chèvre aux flancs rebondis.

- Tenez buvez ! Votre gorge doit être bien sèche après ces efforts.

Point de vin ni même de bière malheureusement, Marguerite vit de temps difficiles. Elle met ensuite entre les mains du voyageur épuisé un petit torchon replié en baluchon autour d'un morceau de miche de pain noir. C'est la seule nourriture dont elle dispose mais elle se retiendra bien de le dire !

- Et mangez ceci ...

Ses présents sont maigres, si maigres. Pourtant elle ne peut que l'offrir avec un sourire plein d'espoir et des yeux brillants d'une sincère admiration. Est-ce que ca suffira à rasasier son sauveur ? Elle l'espère de tout coeur.  Elle ne peut s'empêcher alors qu'elle est ainsi à côté de lui de l'observer à la dérobée. Oh ce n'est pas bien pour une jeune femme de regarder avec autant d'insistance les jeunes hommes, surtout les inconnus. Elle en a d'ailleurs conscience la Marguerite, puisqu'elle a le reflexe de tourner le regard à chaque fois que celui-ci fait mine de la regarder.

- ... je ne vous ai pas encore dit merci ... De m'avoir sauvée.
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Grayle le pérégrin le vendredi 13 août 2021, 08:00:31
Il ne peut s'empêcher de culpabiliser lorsqu'elle lui offre à manger et à boire. Il n'en a pas réellement besoin, de par sa nature. Et sa seconde sacoche, à sa taille, lui permet d'obtenir magiquement de la nourriture, régulièrement.

Mais Grayle sait que la générosité, même lorsque peu vitale, ne doit pas être refusée. En déclinant l'aide de la paysanne, il ne ferait preuve que de gaucherie et de mépris. Il existe des personnes qui préfèrent aider à être aider. Et quelque chose lui disait que la jeune fille était ce genre d'individus.

Alors, il accepta. Il aura moyen de la rembourser plus tard, de toute façon.

- Merci mademoiselle...

Il ne connaît pas son nom, mais ce n'est pas urgent. Ca sera en temps et en heure.

En attendant, il savoure. Il a mangé de nombreux plats, de l'univers entier. Certains parmi les plus raffinés. Et pourtant, il n'existe que peu de plaisirs supérieurs au simple fait de manger une bonne tranche de pain. Ca lui rappelle des souvenirs, d'il y a une éternité.

- Pas besoin de me remercier. J'ai fait ce que n'importe qui de décent aurait fait. Il la regarde en souriant, s'amusant des dérobées de la jeune femme. Si les rôles avaient été inversés, vous auriez fait de même, pas vrai ? Dit-il en finissant le morceau de pain. Il a, de toute évidence, un appétit d'ogre.

Avec l'eau de la gourde, il essuie quelques restes de terre et de sang sur son visage.

- Malheureusement, au risque de te décevoir, je ne suis pas chevalier. Ou alors pas encore. Un petit clin d'oeil. La propriétaire de ce cheval, par contre, en est une. Je dois le lui apporter. Il la sent un peu déçue. Mais elle le cache plutôt bien. Mais bon, un chevalier, l'est-il par son statut ou ses actions ? Certains chevaliers ne vaillent pas mieux que ces bandits

- En vrai, même si je suis voyageur et plutôt bien aisé aujourd'hui, je suis né dans une famille de paysans. Seul garçon de la famille d'ailleurs ! Et 4 soeurs. Je n'ai pas travaillé à la ferme depuis, oh...

Quelques siècles ?

- Quelques années, mais j'y garde de bons souvenirs. Alors, je ne pouvais pas laisser une consoeur dans le besoin.

Il replie soigneusement le torchon qui protégeait le pain noir, et lui rend la gourde.

- Merci encore. D'ailleurs, en parlant de besoin...

Son air devient mystérieux. Un peu malin peut-être ? Il sait qu'il fait un peu d'effet à la jeune fille. Et elle ne le laisse pas indifférent non plus... il a envie de jouer un peu là dessus. Tout en restant prudent... il n'a pas envie de la brusquer.

- Je dois retrouver mon amie près d'un petit village des environs, mais je sens que la chambre et l'écurie me coûteront bonbon. Alors... est-ce que je peux séjourner chez toi, avant de reprendre mon voyage, où le temps que la chevalière n'arrive ? Je ne serais pas un boulet, promis. Je peux aider à la ferme. Je saurais être un invité serviable et travailleur. Tu ne sera pas déçue.
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Marguerite Clairbois le dimanche 15 août 2021, 19:13:40

Est-elle déçue d'apprendre qu'il n'est pas chevalier ? Elle n'en laisse rien paraitre si c'est le cas. Elle se hâte au contraire de le détromper.

- Vous en avez pourtant toutes les qualités ! Vous m'avez sauvée ... Vous savez, même si ces hommes ne m'avaient pas tuée ce qu'ils m'auraient pris m'aurait mise sur la paille ... Je n'aurais peut-être pas survécu à l'hiver . Et si j'avais été à votre place ... Elle affiche une moue navrée ... Je crains que je n'aurais pas pu faire grand chose ... hormis crier pour tenter d'alerter le voisinage ... et paniquer inutilement.

Un silence un peu gênant s'installe. Mais elle reprend pourtant avec enthousiasme, retrouvant un sourire lumineux après un instant de gêne.

- Voilà pourquoi vous faites bien d'accepter ce que je vous offre ! Je vous dois encore beaucoup !

Elle semble en revanche surprise d'apprendre les origines paysannes de cet homme pourtant si propre sur lui qui semble avoir tant de biens.

- Oh vraiment ? Je ne l'aurais jamais deviné ... Vous avez l'air si ...

Elle le regarde, cherchant visiblement quoi dire.

... si bien ... !

Elle affiche maintenant un sourire rayonnant, toute bonne humeur retrouvée. La demande suivante du voyageur la fait ciller un bref instant. Le rose apparait sur ses pommettes mais elle accepte d'un hochement de tête.

- Oui, je vous logerai de bon coeur messire ! Je vous le dois bien. Je m'appelle Marguerite.

Accueillir un étranger dans sa toute petite chaumière ? C'est un acte qui fera à coups sûr jaser au village. Mais après tout ... Marguerite n'a plus de père ni de frère pour lui dicter sa conduite. Qu'importe sa réputation comparée à ce à quoi elle vient d'échapper ... Elle se relève et dans un geste naturel malgrès l'état triste de ses vêtements, elle lisse les pans de sa jupe et de son tablier, faisant face au héros du jour.

- Je n'habite pas loin, la charrette est attelée et prête à y aller ... !  Il y a une petite bergerie, vous pourrez y laisser votre beau cheval ! Nous nous mettons en route quand vous le voudrez.


Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Grayle le pérégrin le vendredi 27 août 2021, 00:47:43
Marguerite ? C'était un joli nom. Il se garda de dire qu'il avait eu une vache, qui s’appelait pareil. La jeune fille l'aurait mal pris, surtout qu'elle n'avait rien en commun avec une vache.

Son regard continua de glisser sur le corps de la jeune femme, s'arrêtant un instant sur son opulente poitrine, mal cachée par la robe un peu déchirée.

Bon, peut-être un point commun... en tout cas, il avait un toit, au moins pour une nuit. Déjà une bonne chose de faite ! Quant à se mettre en route... il s'allongea sur le sol, regardant le ciel qui devenait de plus en plus sombre, avant de s'étirer comme un chat. Il ferma les yeux un petit moment, laissant tout loisir à la jeune fille de le regarder "discrètement", avant de se relever après une bonne dizaine de secondes d'étirement. Il se redressa sur ses pieds.

- Allons-y !

Marguerite revint vers sa charrette tandis que lui se dirigea vers son cheval. Il appela Bidigon par son nom, et pendant quelques minutes, le cavalier et sa monture semblèrent discuter. Puis, semble t-il satisfait, le jeune homme revint vers son hôte, qui s'était installée sur la banquette.

- Tu sais Marguerite, les gens aiment bien se plaindre de voyager longuement, mais en réalité, c'est les montures qui marchent, pas vrai ? En nous transportant sur leur dos. Il désigna Bidigon du doigt. Bidigon va marcher tranquillement derrière nous.

Puis, sans prévenir, avec une souplesse presque féline, il bondit sur la banquette, s'asseyant avec douceur juste à côté de la paysanne, la regardant avec un grand sourire et les yeux pétillants.

- Quitte à voyager à deux, autant le faire l'un à côté de l'autre non ? Elle semblait un peu hésitante. Intimidée ? Mais elle accepta sa présence, et ils se mirent en route, la charrette précédant le noble destrier. Le bruit des roues glissant sur le sol servait de toile de fond à leurs discussions, qui étaient bien banales et communes, mais rassurantes et chaleureuses. Grayle demandait avec curiosité quelle vie vivait Marguerite, comment étant son village, des anecdotes de sa vie, continuant de garder la conversation sur elle, plutôt que risquer qu'elle ne se reporte sur lui.

- Je suis curieux Marguerite, si j'ai bien compris, tu vis seule, sans tes parents ? Ce n'est pas un peu dure, la vie en solitaire à la ferme ?

Il était très proche de lui, alors qu'il lui posait cette question...

Ils se mirent donc en route. Les de
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Marguerite Clairbois le lundi 15 novembre 2021, 21:01:29
Avec mon infinie désolitude pour ce temps de réponse absolument honteux !  :(

Le temps de se remettre en route est donc arrivé ! Il ne faut qu'une poignée de minutes pour que la charrette soit attelée et l'équipage embarqué sur la banquette du conducteur. La petite charrette n'était pas très large, les deux étaient obligés de se serrer.  La jeune bergère se plaint-elle ou cherche t'elle à faire déplacer son sauveur ? Certainement pas. Un vague sourire flotte sur le bord de ses lèvres alors qu'elle mène l'attelage. L'ombre de l'horreur qu'elle a failli vivre semble loin de ses pensées. C'est peut-être là l'avantage d'avoir un esprit simple, on ne s'encombre que du présent et on apprend à chasser de sa tête le superflu. L'humeur de la paysanne est  maintenant au beau fixe et elle répond aux questions avec entrain. 

- Oui toute seule. Sans mes parents. Elle hoche deux fois la tête, amplement. Je vous mentirai en disant que je manque d'occupation, c'est sûr.

La mention de la perte de ses parents et des rudes conditions de sa survie ne semblent pas émousser le sourire de la jeunette. Elle mène avec tranquillité l'âne docile sur la route sinueuse alors qu'autour d'eux les ombres du soir s'étirent sur la campagne qui les entoure. Et pendant ce temps, au rythme des cahots de la charrette chahutée par les ornières et les pierres du chemin, Marguerite bavarde. Elle raconte sa vie. Une vie paysanne simple et sans artifice qui fait sans doutes écho au passé mystérieux de l'étranger à ses côtés. Une vie laborieuse qu'elle raconte sans se plaindre et avec un optimisme non feint.  Et bientôt, le détour d'une route fait apparaitre leur destination : une fermette sans prétention à l'orée d'un village tout ce qui a de plus ordinaire. La paysanne déclare :

- Nous sommes arrivés !

Pour sûr le logis est modeste. Les murs sont en torchis. Le chaume n'est pas changé aussi régulièrement qu'on pourrait le souhaiter et les mauvaises herbes reprennent peu à peu le contrôle d'une cour où quelques volailles s'égayent. Une minuscule bergerie jouxte le corps principal. Des bottes de foin sont visibles dans une grange de taille modeste. Sitôt débarqué, la paysanne ouvre la porte de son logis et dévoile son chez-elle. L'espace de vie de la bergère ne semble composé d'une seule grande pièce. Elle est meublée chichement. Une table et des tabourets en bois massifs occupent le centre de la pièce. Une table et quelques baquets font office de cuisine, juste à côté d'un âtre actuellement éteint. Un rouet et des sacs de laine non filée trainent non loin. Et dans le fond, une unique paillasse est surélevée sur une petite estrade en bois. Bien que petit, l'endroit n'est pas dénué de touches de vie. Des bouquets de fleurs sauvages sont disposés ci et là. Des décorations discrètes mais coquettes ornent la vaisselle en terre-cuite. L'intérieur bien que dénué de toute ostentation est objectivement propre et bien rangé.

Elle a un sourire étrange après avoir ainsi montré son habitat. Une gêne est visible sur ses traits mais en même temps un plaisir qu'elle n'arrive à dissimuler entièrement.

- J'espère que ... et bien ... ca vous conviendra.

Elle a un sourire plein de timidité et se triture un instant les mains. Tentée d'abord de baisser le regard, elle finit par oser regarder l'étranger pendant quelques instants avant qu'elle ne semble se rappeler de quelque chose.

-  Oh heum ... les animaux. Oui je vais aller m'occuper d'eux ! Votre bidigon devra lui aussi s'accomoder de peu. Il partagera sa paille avec le vieil Aristote. Prenez vos aises, je vais vite revenir. Il y a un peu d'eau dans le baquet si vous souhaitez vous rafraichir.

Elle replace machinalement une mèche de ses cheveux derrière l'oreille et après une hésitation, retourne dans la cour pour s'occuper de la ménagerie. Elle mettra quelques bonnes minutes à revenir sans doutes, le temps d'offrir au destrier de son sauveur le traitement qu'il mérite !
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Grayle le pérégrin le lundi 22 novembre 2021, 01:11:45
- J'espère que ... et bien ... ca vous conviendra.

Il regarda autour de lui. C'était... petit. Et chichement décoré. Mais elle était seule. Elle avait sans doute mieux à faire que peindre des murs, et clairement ni le temps, ni la place de tout réaménager. Paysan qu'il était, il y a des siècles, Grayle était issu d'une grande famille nombreuse, où leur maison était vaste et sur deux étages. Ils s'en sortaient bien. Tout chez Marguerite transpirait la modestie, et une certaine forme de pureté dans le dénouement.

- C'est... vraiment très bien. Je me sens comme à la maison.

Ils se regardèrent quelques instants, puis, semblant trouver une excuse, pour partir, elle parla précipitamment.

-  Oh heum ... les animaux. Oui je vais aller m'occuper d'eux ! Votre bidigon devra lui aussi s’accommoder de peu. Il partagera sa paille avec le vieil Aristote. Prenez vos aises, je vais vite revenir. Il y a un peu d'eau dans le baquet si vous souhaitez vous rafraichir.

Elle s'en alla, alors qu'il lançait dans son dos. Me rafraîchir ? Parfait, j'avais très envie d'un bon bain !, laissant l'imagination de la belle faire le reste du travail.

Il avait du ça pour la titiller un peu, mais en réalité, un bon bain ne lui ferait pas de mal. Mais le baquet n'était pas assez grand... tout juste de quoi laver son linge. Hum...

Ses yeux bleus se fixèrent dans l'âtre mort. Le temps qu'elle revienne... oui, aisément. Il se saisit de quelques buches, puis de pommes de pin, qu'il dispersa avec son sur les pierres de la cheminée. Il ouvrit son sac magique, en sortant un briquet moderne. Quelques mouvements du pouce suffirent pour créer un bon départ de feu dans l'âtre, qu'il commença à entretenir avec le soufflet et les pinces métalliques.

Rapidement, les flammèches devinrent flammes, projetant des ombres sur les murs. Satisfait de son travail, il enleva sa chemise sale et boueuse, se retrouvant torse nu. Doucement, il déposa la chemise sur un le sèche-linge en bois, avant de se saisir de l'éponge proche du baquet. Il avait encore de la boue et même de sales traces de boue, de terre, et même un peu de sang sur son torse et son visage, même si le mouchoir de son hôte en avait essuyé la plus grande partie. Avec soin, il tamponna son visage, avant de passer l'éponge sur son torse, son dos et ses bras. Le clair-obscur créé par les flammes découpait son corps, faisant ressortir la chair et les muscles qui se teintait d'orange à la lueur de l'âtre.

Sur le corps athlétique de l'homme, pas la moindre trace de blessure, d'éraflure, ni même de poil ou de bouton. L'immortel au corps plus proche de la statue antique que de l'humain aux défauts de son espèce, fit un grand sourire à la belle lorsqu'elle revint. Il avait fini de se laver le haut du corps, et, le torse toujours nu et légèrement humide, brillant à la lueur du feu, était désormais occupé à nettoyer énergiquement sa chemise.

- Je crois qu'elle est foutue dit-il d'un ton un peu triste. Ces cons l'ont déchiré. Il pointa du doigt le jupon quasiment détruit de Marguerite et son corsage défait. Au moins, je ne suis pas seul dans mon malheur !
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Marguerite Clairbois le lundi 22 novembre 2021, 15:03:28
La paysanne était elle ingénue au point de ne pas imaginer ce qui pourrait arriver en ramenant un homme seul dans son petit logis et en lui proposant de se rafraichir ? Certainement pas ! C'est même avec un fin sourire qu'elle avait quitté la pièce éclairée pour laisser l'homme à ses ablutions. Celui ci avait pris ses aises, allumé un feu et apporté un peu de chaleur et de lumière au logis.

Marguerite n'est ni prude ni timide. Si elle se doit de garder un minimum de dignité pour conserver les apparences et vivre une vie normale au milieu d'un monde rural très ancré dans ses traditions, elle n'a pour autant jamais eu la vie d'une sainte. Le spectacle de son invité partiellement dénudé à son retour ne peut donc que secrètement lui plaire. Grayle est beau et à son goût. Il n'y a aucun mensonge à se faire de ce côté là. Son corps athlétique, sa peau dénuée d'imperfection et sa haute stature ne font que s'ajouter à un charme et une aisance qui ne peuvent que l'émouvoir.  Maintenant qu'il lui fait face, torse nu dans cette pièce éclairée par l'âtre, il  n'y a plus de faux semblants à conserver ou de mensonges à se dire.
Alors elle ose s'approcher pour venir lui faire face, vraiment proche de lui. Elle prend avec douceur la chemise de ses mains.

- Je vous la recoudrai si vous le voulez bien, messire Grayle.   

Mais la chemise n'est pas le centre de son intérêt présent et elle finit par la déposer sans y prêter plus attention. Elle lève vers lui un regard rendu brillant par les flammes de la cheminée.

- Je n'ai pas été seule dans mon malheur, non. Je vous dois beaucoup vous savez ...

Elle lui sourit avec une timidité qui n'est peut-être pas entièrement feinte et hasarde à poser la paume de sa main sur son torse.

- ... j'aimerais que vous me laissiez vous remercier ...

L'audace de mouvement fait rosir un peu ses joues mais elle continue pourtant de river son regard au sien. La proposition est à la fois claire et suffisamment légère pour être déclinée sans blesser les égos.
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Grayle le pérégrin le mardi 23 novembre 2021, 00:25:02
Oh... la jeune paysanne était peut-être quelqu'un de plus franche et résolue qu'il ne l'aurait cru au premier abord. Il pouvait voir l'envie et une petite pointe d'hésitation se disputer l'esprit et le corps de Marguerite. Un affrontement qu'il allait pouvoir influer... et il savait très bien quel parti prendre. Il posa ses mains sur celle de la jeune fille, la pressant contre son propre torse, pour qu'elle puisse mieux sentir sa chaleur.

- C'est vrai que je ne dirais pas non à de nombreux remerciements... mais.

Sa main glissa le long du bras de la jeune femme, arrivant jusqu'à son épaule, qu'il caressa avec douceur. Il la repoussa doucement, sans violence, ni abuser de sa force supérieure, et elle se retrouva rapidement dos au mur de sa propre maison. Son autre main était toujours pressée contre celle de Marguerite, maintenant la "distance" entre eux. Puis, avec lenteur, il se pencha vers elle. Il n'avait pas rompu le contact visuel, les deux paires d'yeux bleus plongées l'une dans l'autre.

Sa voix, d'ordinaire claire, était chaude et rauque de désir.

- Mais je serais un piètre invité si je ne rendais pas d'abord à ma charmante hôte les hommages qu'elle mérite. Il chuchotait, mais ses lèvres était si proches de l'oreille de Marguerite qu'elle ne pouvait pas ignorer ses mots.

Sa main qui était posée sur l'épaule de Marguerite, glissa lentement sur son dos, puis son flanc, avant de se glisser dans le bas de son dos. Du bout des doigts, il saisit le tissu de la robe, et tira dessus afin de la remonter, de presque rien, guère plus d'un centimètre, le tissu glissant sur la peau nue des jambes de la femme.

Presque pudique, il l'embrassa, pour la première fois, sur la joue. Il s'était fléchi pour se retrouver à sa taille, alors qu'il se baissait, petit à petit.

- Et je compte être un invité exemplaire...
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Marguerite Clairbois le vendredi 26 novembre 2021, 17:23:44
Ainsi la jeune fermière n'est pas éconduite, loin s'en faut. Beaucoup d'hommes auraient profité de l'aubaine offerte sans tarder, arrachant les vêtements de la jouvencelle pour profiter au plus vite des charmes offerts. Mais le Pélerin est un homme qui se distingue du commun a bien des niveaux. Ni goujat, ni pressé, il fait preuve d'une courtoisie charmante en invitant Marguerite à profiter de la plus douce de ses attentions. La fille des champs se laisse mener jusqu'au mur où elle est adossés sans violence. Les premières caresses sont échangées, un baiser chaste est donné. Elle contemple le presque chevalier se baisser pour s'agenouiller devant elle. Il ne faut pas être magicienne pour deviner l'hommage qu'il s'apprête à lui rendre. Un hommage que même une princesse n'aurait pu refuser. 

- Vous êtes fou. Vous me traitez comme une reine.

Souffle t'elle à l'homme alors que ses paumes commencent à parcourir sa peau. Elle caresse ses bras, son torse et enfin ses cheveux lorsque les genoux de celui-ci finissent par toucher le sol. Elle laisse les mains de l'homme parcourir son corps et les guide avec douceur, les aidant à faire tomber les barrières de tissu pour faciliter l'accès à sa peau nue.
Son corsage délacé finit par révéler une poitrine pâle et généreuse qui frémit au contact de l'aventurier. Ses jupons relevés dévoilent le carré blanc de ses cuisses, le galbe de ses fesses et la pilosité fine et entretenue avec coquetterie de son intimité. Non aucun sous-vêtement ne vient recouvrir les dessous de la jeune femme. Personne à la campagne n'a de moyens à consacrer à ce genre de frivolités.

Incitée par les gestes sûrs de l'homme, elle se penche en arrière et vient adosser ses omoplates au mur derrière elle. Appuyée de la sorte, elle dépend maintenant entièrement de lui pour conserver son équilibre. Est-elle inquiète à l'idée de voir le jeune homme la laisser choir ? Peut-être dans les premiers instants oui. Mais ses bras semblent puissants et à mesure que les caresses se font plus intimes et osées, l'inquiétude s'évapore, elle fait place à l'abandon et aux soupirs d'aise. Le souffle chaud de l'aventurier finit par s'approcher de ses lèvres intimes et elle tressaille alors. Ses mains se resserrent sur les mèches brunes de son chevalier servant du soir. Elle laisse sa jambe être posée sur l'épaule de l'homme, ouvrant une voie royale vers les secrets que dissimulaient ses jupes. Le souffle déjà court, les joues rougies par l'anticipation d'un plaisir annoncé, Marguerite offre ses trésors avec impudeur.
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Grayle le pérégrin le mardi 07 décembre 2021, 20:33:54
Le chevalier servant, sans la moindre honte, est à genoux devant la femme. Doucement, les gémissements de cette dernière se disputent aux craquements du bois embrasé. Il l'entend, à moitié, son visage perdu entre ses cuisses et à moitié recouvert de son jupon. Elle est douce. Elle sent bon. Il embrasse et lèche sa peau, qui n'est souillée d'aucun artifice. Le souffle chaud de son nez et de sa bouche s'écrasent, envahissent même, l'entrée du jardin secret de la belle, alors qu'il vient à sa rencontre. Il l'adore. Un soupir de plaisir, suivit d'un rire amusé, se font entendre lorsqu'il sent la jambe de Marguerite reposant sur son épaule.

Entre les froufrous de la jupe, un oeil bleu capte le regard de la brune.

- Ce n'est pas assez ? Dit-il avec une fausse curiosité, alors que ses mains glissent le long des cuisses de la maîtresse de maison, remontant jusqu'à sa croupe généreuse, pleine, maternelle. Tu préférerais être une impératrice ? Demande t-il alors que ses doigts caressent lentement les fesses blanches de Marguerite, courant sur la peau, sa paume s’enfonçant mollement. Ou une esclave ? Sa prise devient plus forte, plus mâle, les ongles laissant derrière eux une fille trainée de douleur alors que ses doigts écartés s'enfoncent dans sa chair.

Il ne la laisse pas répondre, embrassant fougueusement son intimité. Il la dévore, ses lèvres et sa langue exprimant sans ambiguïté son désir pour elle, courant sur ses lèvres, sa peau, s'enfonçant en elle, tandis qu'il caresse ses cuisses avec ses joues et même son front, ne ménageant aucun effort. Les mouvements réflexes de la paysanne ne le gênent aucunement. Elle ne peut l'arrêter, alors que chacun de ses gémissements, de ses cris, de ses frissons ne font que l'encourager d'avantage. Il est à l'écoute, changeant subtilement attouchements en fonction des réactions de la belle. Une main quitte son cul, remontant jusqu'à se saisir, un peu maladroitement, d'un sein découvert.

Il reste ainsi à genoux pendant de longues minutes, la harcelant encore et encore, n'essayant même pas de cacher ses grondements d'envie. Il se relève enfin, la bouche et le menton brillants, dégoulinants des fluides de la jeune femme, qu'il embrasse à plein poumons, sans prévenir, partageant son festin. Plaquée entre le mur et le corps brûlant du jeune homme, elle peut sentir le désir vif, dur, de ce dernier...

Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Marguerite Clairbois le samedi 01 janvier 2022, 15:23:48
La belle avait donné de la voix sans retenue, criant et gémissant sous les cajoleries expertes d'un homme qui avait eu bien des décennies pour élever la pratique au rang d'art. Une question lui est posée mais aucun répits ne lui est laissé pour y répondre. Elle se tord, gesticule, ses lèvres laissent échapper des soupirs de plaisir.

Mais si sa bouche n'a pas l'occasion de répondre à la question, son corps entier prend le relais pour le faire. Comment ne pas se sentir reine en baissant le regard sur ce chevalier servant à ses genoux, figure enfouie en elle, se démenant pour servir son plaisir unique, à elle ? Comment ne pas deviner qu'elle se sent toute puissante quand elle empoigne ses boucles brunes d'une main impérieuse et ondule son bassin avec autorité, imposant des mouvements impérieux qui ont pour seul but de satisfaire son plaisir immédiat, maculant le visage du jeune homme des fruits de son plaisir. Oui elle se sent souveraine en cet instant Marguerite et ca se voit. Mais ce n'est pas la seule chose qu'affirme son corps en cet instant précis. Car simultanément, les sensations qui l'envahissent la font trembler, perdre le contrôle. Plaquée contre un mur, soulevée comme une poupée de chiffon et soumise au traitement expert du pèlerin, elle n'a que bien peu de prises sur les évènements. Elle se sent objet, chose avilie et esclave de ses pulsions. N'éprouvant plus ni retenue ni honte, la jeune paysanne se fait plus animale qu'humaine, avide d'être prise et possédée. Chienne et reine à la fois. Voilà ce que l'étranger à réussi à faire de la bergère timide en l'espace de quelques minutes. Les délicieuses caresses s'achèvent et le prince se relève après avoir présenté ses longs hommages . Combien de fois Marguerite t'elle déjà atteint les sommets du plaisir ? Elle ne saurait et ne voudrait le dire. Jambes tremblantes, le corps encore secoué par les échos de sa jouissance, la belle retrouve la position verticale et aurait manqué de trébucher si les bras solides de son amant ne l'avaient pas retenue. La bouche mâle s'écrase sur les lèvres tremblantes de la jeune femme. Le baiser échangé est long, passionné, avide. L'étrange et douce acidité échangée par ce contact stimule la belle dont les mains finissent par encadrer le visage de l'amant pour maintenir les lèvres soudées le temps que tous deux en perdent le souffle. Quand leurs bouches se séparent, ses yeux se lèvent vers ceux de l'homme et un sourire redevenu timide orne ses lèvres alors qu'elle reprend haleine. Avec une candeur presque touchante, elle souffle à son oreille, reprenant presque mot pour mot ses paroles.

- Je serai une piètre hôte si je ne rendrais pas à mon bel invité les hommages qu'il mérite. 

Elle ose laisser courir ses mains le long du corps de l'homme. Libres de s'égarer, ses doigts caressent les bras, le torse de l'homme avant de venir se perdre sur ses fesses et oser frôler la virile manifestation de son désir. Elle déboucle le ceinturon et franchis uns par uns les obstacles jusqu'à ce que tombent les dernières entraves. A son tour elle initie le mouvement de glisser à genoux. Sa poitrine généreuse découverte par son corsage ouverte, yeux brillants levés vers lui, elle offre un spectacle adorable alors qu'elle dépose un premier baiser sur la tige qu'elle empoigne ensuite avec douceur mais certitude.

- ... et je compte être une hôte exemplaire ...

L'œil brille d'une lueur canaille alors que à son tour elle se livre à son tour à des politesses qui n'ont rien de communes. La jeune paysanne n'a pas les vies d'expérience de son invité mais ses gestes ne souffrent d'aucune hésitation. Sa langue entame le ballet, glissant le long de la hampe dressée pendant que ses doigts refermés autour de la chair palpitante impriment un rythme lent et contrôlé. Entre deux coups de langues savants et baisers délicats, Marguerite murmure.

- .. Surtout ne vous retenez pas mon beau prince. Ce soir, vous ferez de moi ce qui vous voulez.

Ce sont là ses dernières paroles car ses lèvres se referment sur le présent qui leur est offert et ne cesseront maintenant de s'activer avant qu'elles n'estiment leur devoir accompli.
 
 
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Grayle le pérégrin le lundi 03 janvier 2022, 01:45:06
A genoux devant lui, sa charmante partenaire inspire de nombreuses remarques, tantôt séduisantes, tantôt grasses, mais il a la bonne idée de rester coït, exprimant son affection par des gestes simples. Un sourire, une douce caresse de sa joue, puis de ses cheveux lorsqu'elle est trop basse. La vision de son beau visage, rouge, les yeux brillants d'envie, au sourire à réchauffer le cœur du pire des salopards, sa poitrine, pleine, opulente, entière, n'était pas qu'excitante, elle était inspirante. C'est pour ce genre de vision et de moment, qu'il continuait sa course infinie et défie les éons. Les humains, dans leur vie fugace et leur mémoire faillible, oublient de chérir ce moment. Marguerite ne le sait pas -et serait-elle charmée de le savoir ? - mais cet instant présent, alors qu'elle défroque le pérégrin, restera gravé dans la mémoire de Grayle pour les millénaires à venir, bien longtemps après que tout souvenir du royaume dans lequel elle vit soit effacé de la mémoire collective.

- .. Surtout ne vous retenez pas mon beau prince. Ce soir, vous ferez de moi ce qui vous voulez.

Il souffle du nez, tout sourire, apaisé, l’œil brillant d'excitation. Ses doigts se referment doucement sur les cheveux de la brune, alors qu'elle l'avale doucement. Il avait aimé qu'elle reprenne ses formulations pour présenter ses "hommages". Elle avait de l'esprit.

- Ce soir seulement ? Dit-il d'un air malin, la voix charmante. Une nuit est bien trop courte pour tout ce que j'ai envie de te dire et te faire, Marguerite, hm... pourquoi pas une semaine ? reprend-t-il, sincère. Sa poigne douce est devenue puissante, et la belle paysanne à genoux, même si elle souhaitant répondre, ne le peut pas, le mâle l'empêchant de reculer trop son visage. Seule solution pour elle, la fuite en avant. Et alors que son vit rempli la belle bouche de sa modeste partenaire, il ne peut s'empêcher de parler, ses phrases s'accompagnant de coups de bassins doux et langoureux, gagnant lentement et progressivement en intensité.

- Le temps qu'il faut, je peux t'aider à la ferme et aux champs... pêcher, garder les moutons, couper le bois, faire à manger... et bien m'occuper de toi... hum... matin, midi et soir... je peux être... très dévoué... ah...

Elle est douée. Ses lèvres sont accueillantes, sa langue est un délice. Son sexe est en feu, une délicieuse chaleur, et une envie pressante, presque douloureuse, remontant de ses fesses jusqu'à son bassin, aiguë, irrésistible. Les coups de bassin de Grayle deviennent puissants mais pas brutaux, alors que subtilement, il devient celui dictant le rythme, le nez de la belle cognant sans douleur contre son bas ventre musclé. Les gargouillis rejoignent les soupirs, et les grognements, alors que le chevalier se transforme en pillard et que l'hôte devient captive de raid. Elle doit s'accrocher à lui, respirant du nez.

- J'avais envie d'être doux, mais tu m'excite trop... promis...  je me rattraperais... dit-il d'un air faussement peiné. La fellation s'est transformée en irrumation, alors que le vit se perd jusque dans les tréfonds de la gorge de la belle, poliment utilisée et manipulée par l'homme, qui continue de caresser ses cheveux et sa nuque.

A peine quelques minutes après son agenouillement, la jeune femme put sentir la verge masculine se durcir et se tendre, puis pulser, alors qu'un liquide brûlant, et surprenamment savoureux, ne se répande contre sa langue. Grayle, à demi-enfoncé, pour pouvoir contempler le visage de la Grayle, semblait à la fois soulagé et en proie à une délicieuse douleur. Un second soupir annonça un autre jet, puis un troisième.

La jeune Marguerite le découvrait maintenant seulement, mais l'immortalité du pérégrin se traduisait également par une endurance de l'ordre du divin, et surtout, une vigueur surnaturelle. L'humain foutrait comme un minotaure. Rapidement, la pression força l'homme à reculer, et c'est le menton, puis le cou, qui furent aspergée. Une partie des fluides coulèrent paresseusement sur la poitrine de la belle. Il vit son regard, trahissant multiples exclamations et interrogations, et ne put s'empêcher de pousser un rire clair.

- Tu m'avais bien dit de ne pas me retenir... il se mit à sourire, soupirant, comme délivré d'un poids trop lourd pour lui, le visage rouge, plein de sueur, et le sexe toujours et dressé, pulsante et menaçante matraque de chair dirigée vers la fermière comme une arme.

- Ah... par la déesse, Marguerite... il se mordit la lèvre inférieure je serais prêt à te défendre contre une armée entière...

Il avait déjà envie de la soulever et de la prendre ici, contre le mur, sans ambage, ou de jouer de sa force pour la projeter contre le lit, et de baptiser ce dernier de leurs amours... car il ne comptait pas s'arrêter de si tôt. Le chevalier était lancé en croisade.
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Marguerite Clairbois le vendredi 07 janvier 2022, 18:57:49


Ah ! C'est lorsque les filles se livrent aux plus dociles des douceurs que les hommes tombent amoureux. C'est à ces moments que certains déclarent leur flamme, leur engagement sincère, leurs demandes en mariage parfois.

Marguerite je t'aime, je t'épouserai !

Combien de fois l'a t'elle entendu dans ces circonstances exactes, la tige d'un homme tenue en main, les lèvres enroulées autour de son extrémité ?
Toute affairée à son acte d'hospitalité, la jeune femme n'est pas en capacité de répondre quand le Pélerin parle. Déclare t'il sa flamme ? Ah non ! Son désir de rester une semaine. 7 jours c'est déjà bien. Assez en tout cas pour égayer sa vie solitaire. La Marguerite est assez folle pour faire semblant de croire à cette promesse. Celle de rester s'occuper d'elle, l'aider aux champs. Même si selon toutes vraisemblance il fera comme tous. Il se rhabillera et partira. Peut être même au milieu de la nuit pour ne pas subir le moment gênant des adieux. Alors elle sourit. Elle est dans l'incapacité de répondre mais son visage s'éclaire. Et elle marque son approbation en y mettant deux fois plus d'ardeur.

Mais ce n'est visiblement pas assez car bientôt le prince charmant se fait gredin. Il s'échauffe, accélère , amplifie le mouvement et finit par prendre d'assaut les lèvres ouvertes. Il devient brutal, finit par prendre l'ascendant le plus complet sur elle qui docile, ferme les yeux et accepte d'être le jouet des pulsions de l'aventurier. Langue sortie pour servir de gangue agréable à son sauveur, elle la victime consentante de l'homme. Il en a bien le droit puisqu'il vient de la sauver, non ? Elle lui est redevable. Elle a cherché et initié le contact pour lui plaire et le remercier.

Le moment fatidique finit par venir. La paysanne s'agrippe à ses cuisses et les serre fort pour ne pas céder à l'instinct de repousser le corps étranger qui lui donne la sensation d'étouffer. L'homme se contracte, cesse ses mouvements, est agité d'un spasme annonciateur de l'orgasme à venir. La petite bergère rouvre les yeux et se prépare devant l'imminence de la libération. Elle ouvre plus grand encore la bouche et lève vers lui des yeux mouillés de larmes.

Les premières giclées salées arrivent, qu'elle recueille et avale avec avidité. Mais bientôt c'est trop. Même pour elle qui n'en est pas à son coup d'essai.
Yeux écarquillés, elle ne comprend pas ce qui arrive quand il se retire soudain et que les torrents blanchâtre continuent de se déverser, l'éclaboussant sur le visage, le cou et les seins qu'elle empoigne pour pour les présenter à l'homme.

L'expérience la laisse hébétée et essoufflée. Le visage rouge, les cheveux emmêlés. Les trainées gluantes s'écoulent de son menton et maculent son corsage.  Elle se touche le visage, incrédule puis hasarde un semblant de sourire vers lui alors qu'il rit et parait si heureux.

- Est-ce que .. ca vous a plu, Messire ... ?

C'était le cadeau qu'elle avait voulu lui faire pour montrer sa gratitude. Malgré la violence subie elle en semblait heureuse. Toujours à genoux, elle passe par dessus sa tête la robe maculée qui ne la couvrait guère plus et entrepris de s'essuyer avec le tissu. Elle irait au lavoir le lendemain, nettoyer les souvenirs de ce moment. Peut être que une ou deux amies à elle seront peut être même là et qu'elle pourra leur raconter. Se vanter de son aventure avec le beau chevalier à la semence inépuisable, avec sa robe maculée pour preuve indéniable.
 
- Dieux merci, j'espère que jamais vous n'aurez à le faire ...

Une poignée de brigands, c'est après tout bien assez d'aventure et de danger pour un seul homme. Un combat éreintant suivi d'ébats vigoureux. La paysanne s'attendait à le voir demander à s'allonger et qu'il se laisserait gagner par l'épuisement. Elle veillerait alors sur son sommeil, sa main caressant ses cheveux avec une affection sincère, heureuse d'avoir évité le pire et fait la rencontre d'un héros comme elle osait à peine en rêver. Mais non. Au lieu de la fatigue attendue, elle regarde avec stupeur le membre conserver sa vigueur. Incrédule, elle le regarde et balbutie.

- Incroyable ! C'est comme si vous étiez prêts à partir à l'assaut derechef, messire.

Elle doit toucher et commencer à caresser l'espadon de chair pour se convaincre que ce qu'elle voit était bien réel. 

- Etes vous seulement humain ?

A ce niveau là, au final, peu lui importe. Elle n'a d'yeux que pour cette tige vigoureuse capable de repartir à l'assaut.
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Grayle le pérégrin le samedi 08 janvier 2022, 18:51:43
Humain ? Oui, il l'était, techniquement. Techniquement, imbibé du pouvoir toujours latent de sa déesse, il pourrait également prétendre être un demi-dieu, voir une divinité mineure. Mais ce serait arrogant, n'est-ce pas ?

Il décida donc de rester mystérieux, lui renvoyant un sourire franc, alors qu'il se penchait en avant pour la prendre sous les bras et la remettre debout.

- Pour toi, je serais ce que tu veux. Sans prévenir, il la souleva alors, la tenant solidement par la croupe. Bien qu'opulente, la belle n'était pas grosse. Serrée dans ses bras, pleine de sueur et encore puante de sperme, elle était toute légère, alors qu'elle s'accrochait à lui. Il l'embrassa fougueusement, avant de marcher un peu au sein de sa maison, la transportant sans difficulté, pour la projeter doucement sur son propre lit, la faisant rebondir dans une tornade de cheveux bruns. Il enleva définitivement son pantalon et nu comme au premier jour, l'Adam vint voir son Eve, qu'il dévorait des yeux.

Un autre baiser, alors qu'il la plaque contre le matelas. Les corps se frottent l'un contre l'autre, pectoraux contre poitrine, vit contre bas ventre. Les mains masculines remontent le long des bras féminins, avant que les doigts ne s'entrecroisent. Il n'a rien de séduisant, de bravache, de romantique ou de malin à dire. Cette fois, le silence est d'or, et les souffles, les soupirs, les gémissements, le bruit des chairs l'une contre l'autre, des corps contre le tissu du lit, suffisent à communiquer ce qui est nécessaire. Il l'embrasse encore, à pleine bouche, sans hésitation, alors qu'une main s'égare vers son ventre. Doucement, elle se glisse dans le creux du dos de Marguerite, soulevant cette dernière, glissant un oreiller dessous, pour son confort.

Il tire la langue, lèche sa gorge, puis ses seins, la tête comme un bébé, fait doucement glisser les dents contre la peau pâle. Il ne cache pas son avidité pour cette poitrine pleine, qu'il a envie de dévorer. Les mains rejoignent, puis remplacent sa bouche, pétrissant les deux blanches collines avec envie. Re dressé sur ses genoux, il écarta ses jambes, présentant son vit à son jardin secret.

Ils s'accordèrent muettement. Chacun crevaient d'envie de l'autre. D'un mouvement fluide, il s'enfonça en elle, serrant les dents tant elle était brûlante et étroite, écartant les chairs, ses mains pressant sa poitrine avec envie, tirant sur un mamelon. Un mouvement du bassin, vif, puissant fut suivi du "boum" caractéristique du lit cognant doucement contre le mur.

-Aaaaah...

Éclairé par l'âtre encore enflammé, il se mord la lèvre inférieur alors que les deux paires d'yeux se retrouvent.

- Crie si tu as mal...

Sourire.

- Crie plus fort si tu es bien.

Se retirant d'elle, presque intégralement, il revint vigoureusement en elle, ses bourses épaisses claquant contre elle, faisant rebondir sa poitrine épaisse pressée par les mains avides du mâle. Grondant d'envie, le preux chevalier part à l'assaut.
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Marguerite Clairbois le vendredi 14 janvier 2022, 18:07:39
Marguerite pousse un cri de surprise et de ravissement quand elle est soulevée à la force de ses bras. Elle enroule ses jambes autour de sa taille, l'enlace et partage avec lui un baiser sauvage. Le feu qui était né au creux de ses reins était loin de s'être apaisé et le contact du bas de ses fesses avec l'érection encore vive du pèlerin ne fait rien pour l'apaiser.  Elle mordille et embrasse à pleine bouche. Ses lèvres se mettent en chasse de la langue du héros, ne lui laissant ni répits ni chance de fuite. Le contact n'est rompu que lorsque elle est jetée sur le lit.
Une violence plus que consentie : elle était bienvenue !

Les regards qu'elle échange avec lui ne laissent planer aucun doute sur le désir qui la ronge. Etendue devant lui, elle se dévoile impudique. Elle ondule, se cambre, prend ses seins à pleines mains et les offre en spectacle à l'homme le temps qu'il se déshabille et la rejoigne. Et quand enfin leurs corps se rejoignent, elle s'agrippe à lui. Elle soupire sous les assauts de ses mains, de sa langue. Elle halète et soupire, comme un animal fébrile aux abois. Et quand enfin il se positionne devant elle pour accomplir l'acte ultime, elle ne tient plus d'impatience. Elle tend son bassin, écarte de ses mains les lèvres intimes d'un sexe qui brûle pour faciliter la pénétration.

Il facile de deviner que la hampe de son sauveur n'a aucune peine à entrer en elle. L'entrée vive lui arrache un cri de plaisir qui reste en suspend. Ce n'était que le premier coup de boutoir asséné par le chevalier. Elle lève vers lui un regard enfiévré, le souffle court et lui crie.

- Oui oui ! Prenez moi comme vous n'avez jamais pris personne ! Haaaah ! Ne vous arrêtez pas !

Il n'en faut pas plus pour que l'assaillant reprenne son assaut. Vigoureux, puissant, inlassable. Les corps s'entrechoquent, se heurtent l'un contre l'autre. Et chaque choc est accompagné d'une vague de plaisir qui lentement la domine. Elle ferme les yeux, rejette la tête en arrière et crie. Elle emprisonne de ses jambes le bassin de son amant et s'accroche à ses bras mais le plaisir finit par la faire se crisper. Voilà bientôt ses ongles qui lacèrent la peau du pèlerin dans des mouvements passionnés et incontrôlés. Ses avant-bras, ses omoplates, son torse même. L'étreinte se fait sauvage, effrénée. La paysanne donne de la voix à tue tête alors que le lit de bois grince et heurte contre le mur avec une violence croissante. Se serait elle un peu retenu si ils n'avaient pas été dans cette petite fermette isolée, à des centaines de mètres de toute autre oreille humaine ? Qui savait.
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Grayle le pérégrin le dimanche 16 janvier 2022, 14:05:29
Il la dévore des yeux. L'homme s'est devenu bête, et l'ange est devenue succube. Elle s'agrippe à lui, et il fait de même, la prenant avec force. Les cris de la belle et ses supplications l'excitent... il n'est plus excité. Il est en rut. Sa verge, épaisse, brûlante, pulsante, ravage les entrailles de la fausse innocente, plaquée contre le lit. Il agrippe sa poitrine, tire sur ses seins. Elle crie, le griffe. La douleur est sourde, éloignée, le sang qui coule est réel. Il riposte, la punissant de coups de boutoirs dantesques. La poitrine de la belle remue dans tous les sens.

Elle a l'air presque possédée, criant ainsi, un vrai brame, animal. Elle ne se retient pas, lui non plus, répondant par des grognements à chacun de ses gémissements. Il l'observe avec obsession, changeant subtilement chacun de ses gestes, leur intensité, leur angle, en fonction des réactions de la paysanne. Il se penche vers elle, parvint à capter ses lèvres, violant presque sa bouche, et gronde.

- Ah, femme, moi aussi je veux que le monde entier nous entende... chuchote-t-il d'une voix rauque. Il ne la laisse pas répondre, s’enfonçant en elle, la remplissant entièrement. Si elle était attentive, elle verrait son bas-ventre gonfler et dégonfler légèrement à chaque allez-retour du sexe du pérégrin. A chaque coup, le bruit mat des corps, du lit contre le mur, de la mouille qui gicle, l'odeur de la sueur, des fluides et du sexe empestant la pièce, du sang aussi, qui coule sur les bras de l'homme. Son rythme frénétique devient inhumain, si vif que le bruit de ses coups devient continu.

Après une durée incertaine, il grogne, et cède. Le plaisir explose, vrille son corps et son cerveau sous le plaisir. Son vit gonfle, tressaute. Il s'extrait d'elle au dernier moment, et un jet blanc s'écrase contre le visage exténué de Marguerite, suivi de plusieurs autres, souillant sa poitrine et son ventre. Il y en a tellement qu'une bonne partie coule le long de son corps pour s'écraser contre les draps, définitivement ruinés. Il perçoit la petite déception dans les yeux de sa partenaire au corps souillé.

- Aaaah... oui... tu as raison... dit-il, la comprenant instinctivement.

Il saisit ses jambes, les soulevant, les pressant contre le lit et la femme, exposant son intimité. Il revient en elle, sans sommation, se plaquant contre elle, torse contre seins poisseux de sperme. Ses coups de reins, vifs, sont cette fois de haut en bas, alors que son visage se perd dans la chevelure brune de Marguerite, dont il sent le souffle contre son oreille. Ainsi prise, la pauvre est prisonnière, piégée dans cette position animale où l'envie de faire l'amour est chassée par le besoin primal de se reproduire.
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Marguerite Clairbois le samedi 22 janvier 2022, 18:22:41

Jamais la paysanne n'a connu une telle sauvagerie, une telle violence dans les ébats. Elle se fait marteler, violenter. Le plaisir se mélange à la douleur et ses cris ne cessent qu'à l'ultime moment; quand soudainement. il extrait l'épieu palpitant de ses entrailles pour se répandre de nouveau sur elle. Elle échoue sur le dos, bras et jambes écartés, essoufflée. Ses cheveux ne sont plus qu'une crinière sauvage maculée de souillures blanches qui forment une auréole indistincte autour de l'ange tombé. Elle semble indifférente aux liquides chauds qui la recouvrent. On pourrait la croire inconsciente. Mais non. Elle respire et rouvre des yeux brillants de larmes. Des larmes de joie ? Des larmes de plaisir ? Des larmes de douleurs ?  Impossible de le dire avec précision, mais elle sourit à ce moment. Un sourire doux. Elle passe la main sur la poitrine de son partenaire, le caressant avec une douceur qui fait contraste avec la bestialité des instants précédents. Un geste délicat, comme pour s'excuser des blessures qu'elle lui a bien involontairement infligés. 

Et puis un troisième assaut est annoncé. Elle ne peut rivaliser avec la vigueur surhumaine de son partenaire et n'a que l'énergie d'enrouler ses jambes autour de sa taille et de s'accrocher à son cou, yeux fermés, joue délicate collée contre celle râpeuse de l'homme, elle ferme les yeux. Elle lui murmure des mots tendres à l'oreille dont il ne peut comprendre que des bribes entre deux halètements rauques.

Des mots tels que.

... mon chevalier ...

               ...Mon héros ...

                        ... Oui s'il vous plait...

                                                ... continuez ...

Mais la sauvagerie de l'homme finit par lui faire perdre la parole. Bientôt elle est remplacés par des gémissements qu'elle étouffe en plaquant sa bouche contre son épaule. Est-ce que ce sont des cris de détresse ? D'encouragement ? De jouissance ? Difficile de faire la différence. Même elle n'arrive pas à le savoir. Coincée comme elle est sous le corps de l'homme, clouée au lit pilonnée sans discontinuer, elle n'est pas en position de voir que dans le dos de son amant se profile une ombre menaçante. Un bandit revanchard, humilié qui avait profité du bruit pour se glisser dans la fermette sans se faire remarquer. Un horrible gourdin clouté en main, un rictus apparait sur son visage mauvais en voyant l'homme occupé à besogner SA victime.  Lâché par ses pauvres couards de comparses, il comptait bien assouvir sa vengeance ... et prendre son tour sur la paysanne, même si l'idée de passer après le bellâtre l'écœurait.

Le héros avait il une chance de se retourner à temps ?
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Grayle le pérégrin le lundi 24 janvier 2022, 21:23:07
Grayle était d'ordinaire doux et attentionné. Mais face aux charmes et aux désirs coquins de la fausse innocente paysanne, il avait laissé parlé l'aspect violent et vicieux présent en tout homme. Il la sent sous lui, contre lui, toute brûlante, palpitante, vivante. Oui, c'est pour ce genre d'instant que l'on vit. Pour serrer une belle femme dans ses bras et lui faire l'amour.

Et soudainement, la douleur. Vive, mais pas handicapante. Il sent sa chair se faire enfoncer, un os grincer, dans son dos, et un "GBLAAf! " sonore. Il pousse un cri, qui n'est ni de jouissance, ni de plaisir. Un bruit, alors qu'un autre coup l'atteint, cette fois au visage. Le gourdin clouté s'enfonce dans ses cheveux et son crâne. Grayle cogne sa tête contre le front de Marguerite, qui pousse un cri de douleur sonore, puis de panique alors que se dresse la silhouette d'un de ses anciens agresseurs.

La maison, autrefois remplie des cris de plaisir du couple, est soudainement vrillée par la voix de la jeune femme, alors qu'un troisième coup atteint Grayle en plein visage, pulvérisant son nez et son arcade sourcilière. Les seins crasseux de sperme et de sueur se retrouvent éclaboussés par le sang du pérégrin, alors que ce dernier est projeté contre le mur près du lit.

- Alors connard, tu fais moins le fier ?! hurla le bandit comme un fou furieux, avant de fixer Marguerite avec l'oeil injecté de sang.

- Toi, je vais pas te rater ma mignonne ! Un coup de gourdin, dans le vide, pour la forcer à reculer et à se terrer dans un coin. Il reporte son attention sur le jeune homme, probablement...

Le regard bleuté de Grayle est toujours aussi vif.

Il n'est pas mort.

Et tant qu'il n'est pas mort, Grayle est en pleine forme. Il se précipite sur l'intrus, comme un animal sauvage bondissant. Le gourdin le ceuille en pleine tête dans un bruit de craquement absolument ignoble.

Il ne s'arrête pas pour autant. Saisissant le bandit à bras-le-corps, Grayle le soulève au dessus du sol, avant de le projeter contre ce dernier, brutalement, comme un lutteur. Au-dessus de son adversaire, Grayle pisse le sang, le liquide carmin se répandant sur le sol et le visage du malfrat, qui geint, encore sonné par le choc. Grayle se penche en avant, se saisit du gourdin, et le lance à l'extérieur, à travers la porte. Un coup de pied, vif, au visage du moche, qui recule et grogne.

Grayle se dirige vers le lit, vers Marguerite, et... se saisit de la couverture et la lance sur elle, afin de la couvrir à l'abri des regards pervers du bandit.

 -J'aurais du te tuer crache le jeune homme, un œil à moitié desaxé et la voix grave, rauque, d'une machôire quasiment brisée.

A travers ses larmes passées et actuelles, Marguerite peut remarquer une chose.

Il n'y a plus de trace de griffure sur les bras de Grayle. Le brigand se saisit d'un tabouret et le lance sur Grayle, qui encaisse le choc, avant de lui bondir dessus. Ils roulent au sol. Grayle se cogne la tête contre le lit, avant de se prendre un coup de poing. Du pied, il repousse son adversaire contre une armoire, puis le plaque contre un mur, avant de lui administrer un formidable coup de tête.

Le sexe et l'amour ont laissé place au pugilat et à la haine, alors que les deux hommes se rendent coup pour coup dans un bruit mat et sonore. Le feu projette des ombres dans toute la pièce, transformant les deux mâles en géants, magnifiant les coups, sublimant le corps nu et brillant de Grayle, donnant une dimension épique, quasi-mythologique à ce combat. Mais, alors que le bandit, simple humain qu'il est, ralentit et montre des signes de fatigue, Grayle ne semble pas affecté par les coups. Son oeil est revenu à la normale, son crâne se reforme lentement. Après une demi-minute qui semble durer une éternité, il commence à prendre l'avantage, et plaque le bandit au sol, posant son genou contre sa nuque, essayant de le maintenir face contre terre.

Il fixe Marguerite de ses yeux bleus, soufflant avec force, le visage plein de sang.

- Que veux-tu que j'en fasse ?

Pour la première fois de sa vie, Marguerite a une vie entre les mains.

Et un homme prêt à tuer pour elle.
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Marguerite Clairbois le mercredi 02 mars 2022, 15:33:52
La jeune paysanne avait assisté à la scène, horrifiée. Incapable de comprendre le déchainement de violence soudain. Elle avait crié, tendu en vain les bras pour se protéger avant de finir acculée dans un coin de la cabane. Effrayée par tout ce sang, effrayée par les blessures terrifiantes subies par son amant, elle est pâle comme un linge, nue et encore sous le choc quand celui-ci s'adresse à elle.

Elle balbutie, bredouille et enfin finit par enfin prononcer quelque chose d'intelligible.

- Tu ... tu es blessé ! On s'en fiche de lui, tu dois voir un médecin et vite !

Oui, son esprit finit par se raccrocher à cette décision. Et tant pis si les gens du village découvrent qu'elle était avec un homme cette nuit. Elle se relève, attrape avec fébrilité un chiffon qu'elle mouille et se précipite vers le pèlerin dans le vain espoir que ce pansement improvisé pourra le sauver d'une hémorragie fatale. Pauvre Marguerite, elle n'a toujours pas compris avoir affaire à un surhomme. Sa peur de le voir mourant est palpable, bien plus maintenant que la peur que lui inspire le brigand vaincu.

- Attaches les, enfermes-le dans la cabane à bois. N'importe où ! On doit aller voir la sorcière du village !

La brave rebouteuse. Elle au moins ne la jugera pas pour sa conduite légère. Elle qui aide toutes les jeunes du village en leur vendant la fameuse "tisane de lune", celle qui permet de ne pas souffrir des conséquences d'une relation passagère. Larmes aux yeux, tremblant comme une feuille, Marguerite se dépêche de rassembler des affaires.  Elle trouve une chasuble de lin à enfiler à toute vitesse. Un sous-vêtement pauvre, trop court pour être vraiment décent et supposé être porté sous une robe. Elle prend aussi le peu qu'elle possède. Une petite bourse qui semble bien vide, espérant que cela suffira à convaincre la vieille soigneuse de faire son office.

Le temps de la colère et de la rétorsion contre leur horrible agresseur attendra !
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Grayle le pérégrin le mercredi 09 mars 2022, 20:59:01
Alors que la jeune femme panique et parle, le bandit grogne. Il se débat, avant de taper sur le sol de la main, les yeux révulsés. Après quelques secondes de lutte inutile, son corps devient inerte, alors que l'air lui manque, étouffé par le voyageur. Grayle, les yeux toujours bleutés mais froids, se relève péniblement. Il regarde, admire même, la jeune femme se précipite pour venir essuyer ses blessures, avant de faire volte face pour rassembler ses affaires.

- Marguerite...

Il pose une main sur son épaule, et, de l'autre, la fait se retourner pour qu'elle puisse bien le voir de près. Il est toujours plein de sang, suivi par une odeur ferreuse. Le liquide carmin est rouge vif, comme une fraise en plein été. On oublie toujours à quel point le sang est clair lorsqu'on n'a pas l'habitude de le voir couler.

- Je vais bien. Regarde.

Une main pleine de sang se saisit de celle de Marguerite. Il la fait coulisser sur son visage, et elle peut voir que, malgré les coups de marteau, malgré les coups de poings, les coups de chaise, malgré les craquements, le visage de Grayle est intact. Son corps est dans un état similaire. Aucune trace de bleu, d'éraflure, ou de blessure, comme si tout n'avait été qu'un mauvais rêve. Seule trace de la réalité, le sang dégoulinant sur son visage et sur son corps. Il sourit, de l'air le plus rassurant qu'il puisse imaginer.

- Tu vois ? Pas la peine de t'inquiéter pour moi... la sorcière attendra... sauf si tu as été blessée ? Tu va bien ?!  il panique un instant, avant de comprendre à l'air choqué de la belle qu'il va devoir s'expliquer. Il aurait aimé garder le secret, mais...

- Tu sais, Marguerite, tu es vraiment une femme extraordinaire. Beaucoup à ta place auraient réclamées la mort de cet homme sur le champ, mais toi, tu t'es avant tout souciée de moi. Un air de nostalgie l'envahit.

- Si je t'avais connue, à l'époque où j'étais encore un simple humain, ma vie aurait été bien différente...
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Marguerite Clairbois le dimanche 03 mars 2024, 17:35:13
La jeune femme, choquée et hébétée, regarde avec incrédulité son amant dont le visage est couvert de sang. Elle répète mécaniquement, tout en touchant le visage de l'homme qu'elle pensait mourant.

- Tu ... tu vas bien ... ?

C'est sans doutes trop pour sa petite tête, elle n'arrive pas à intégrer tout ce qui arrive. Sa bouche s'ouvre et se ferme dans le vide plusieurs fois d'affilée avant qu'elle s'exclame.

- Il faut prévenir le baillis alors !

Oui oui, c'est cela. Le baillis. Le représentant de la loi seigneuriale dans ce patelin. C'est vers lui qu'il faut se tourner !

C'est ainsi que la jeune femme secouée, habillée d'une tenue tâchée de sang et bien peu décente en vient à tambouriner à la porte du baillis en pleine nuit, réveillant au passage nombre d'âmes paisibles qui se mettent à ouvrir les volets à s'enquérir des raisons de cette agitation. Il ne faut pas longtemps pour qu'une petite foule curieuse s'amasse autour du représentant de la loi mal réveillé et de son acolyte, tous deux habillés et armés à la hâte pour venir constater par eux même la situation.

La paysanne tremblante et hors d'haleine avait bien tenté de leur raconter en chemin une histoire confuse et terrifiante, décrivant l'irruption brutale du brigand et son affrontement avec l'étranger venu à son secours qu'elle hébergeait pour la nuit. Une histoire de vengeance ou on ne savait trop quoi. Ah, on l'aime bien dans le village la petite Marguerite, mais on sait aussi que cette jeune femme est fantasque et que pareille mésaventure lui pendait au nez, à force de fréquenter de trop près les étrangers.

Arrivant sur les lieux, ils découvrent un spectacle chaotique. Un homme gisant inconscient sur le sol, du sang maculant le plancher de la masure. L'étranger aussi est présent. Il surveillé celui qu'on appellera "le suspect" et avait eu le temps de très modestement se raccomoder.  Le haut de sa chemise est tachée de rouge, mais étrangement, il ne semble pas sérieusement blessé.

- C'est vous qui avez mis une raclée à c'lui là ... ?

Les regards méfiants du baillis et de son acolyte en disent long sur leur scepticisme face à cette version des événements. Il y des éléments qui collent mais d'autres qui divergent avec la version racontée. Il y a trop de sang et pas assez de blessés ... Sans parler du fait que "l'hébergement" de l'étranger semble s'être fait dans la même couche que celle de la demoiselle qu'il a sauvé. Ca fait plutôt mauvais genre, si vous voyez ce qu'on veut dire. Et d'ailleurs les commères rassemblées dehors commencent déjà à jaser et à souligner à quel point les parents Clairbois doivent se retourner dans la tombe en voyant la gourgandine que leur fille est devenue ...

Mais un élément semble tout de même jouer en faveur de l'étranger : le témoignage de Marguerite. Tout le monde sait dans le coin à quel point la fille du pays, faute d'être très intelligente ou très chaste, est d'une grande intégrité. Personne l'imaginerait être impliquée dans une quelconque affaire louche. Elle tente d'intervenir mais se fait réduire au silence par un geste impérieux de la part du baillis mal éveillé.

- Laisses parler, mon p'tit, laisses parler. C'est lui qui raconte.

Rusé renard, il sait du haut de son expérience que pour démêler la vérité il faut écouter la version de tout le monde et être prêt à sauter à la gorge de chaque incohérence qu'il trouvera.

De son côté, alors que le "chef" écoute la très intéressante histoire que le pélerin pourra lui raconter, l'acolyte s'intéresse de plus près à la scène et finit par regarder du côté de l'homme assomé. Il ne faut pas longtemps pour qu'il s'exclame.

- Vindiou, c'est un d'la bande du marais, j'crois ben chef ! Et il est encore vivant, comme qu'ils disent. L'seigneur les r'cherche et offre même une belle récompense pour eux !

Une belle récompense ... ? Voilà qui change la donne. Le visage du baillis s'étire d'un sourire de satisfaction à cette déclaration. Ca va rendre l'affaire bien plus facile à juger tout compte fait. Il se pourrait même, en négociant bien, qu'il puisse s'attribuer une partie des mérites de la capture voire une partie de la récompense promise ...
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Grayle le pérégrin le lundi 01 avril 2024, 11:57:28
Après leur nuit, Grayle avait prévu de visiter le village le lendemain, afin de s'intégrer et de rencontrer les locaux. Il ne s'attendait pas à ce que son souhait se retrouve exaucé de cette manière. L'immortel, pour qui le temps s'écoulait à toute vitesse, et voyait les décennies comme des semaines, avait l'impression d'être passé du coq à l'âne en un instant. Il se retrouvait maintenant scruté par des dizaines d'yeux plus ou moins chaleureux (plutôt moins d'ailleurs). Les chuchotements se transforment peu à peu en discussions à peine masquées, surtout de la part des vieilles femmes, plus pugnaces que leurs vieux maris, dont une bonne demi-douzaine se sont assis sur un des bancs extérieurs de la ferme, trinquant à la santé de la "p'tite Marguerite qu'on aime tous".

Au milieu de cet attroupement devenant foule et qui semble à deux doigts de se transformer en fête de village, l'oreille de Grayle capte même quelques échanges d'argent, certains paysans faisant carrément des paris sur l'issue : l'étranger finira-t-il en prison, ou sera-t-il laissé tranquille ? Pour l'instant, la côte était de 4:1 contre lui. Peu rassurant... accosté par le baillis, Grayle hasarda un coup d'oeil à Marguerite. La paysanne semblait encore choquée, mais avait réussi à ne pas pleurer. Elle était actuellement entre les bras de plusieurs de ses amies, qui la bombardait de questions plus ou moins... audacieuses, tout en lui frottant les épaules et caressant ses cheveux. Deux d'entre elles rendirent son regard à Grayle, et il fut bien incapable de savoir s'il y lisait de la confiance, de la méfiance, ou un certain interêt, un peu morbide vu que son visage était poisseux de sang.

- Tu l'as bien massacré p'tit. Qui t'a appris à te battre comme ça ?

Question en apparence innocente, enrobée d'un compliment, mais destinée à le piéger. Tout apprentissage martial trop prononcé serait suspect. Ni lui, ni le baillis n'étaient idiots, et les deux hommes reconnurent cet état de fait en un instant. Le baillis savait que Grayle cachait quelque chose, et était partagé entre sa détermination à tout découvrir, et sa volonté de revenir pioncer. Les échangent se transformèrent vite en une passe d'armes, où Grayle devait en dire suffisamment pour rassurer le baillis, quitte à inventer des mensonges assez crédibles pour qu'il ne daigne pas trop enquêter.

- Personne Monsieur le Baillis dit-il avec une écœurante politesse. Je suis assez costaud grâce aux travaux à la ferme et je me battais beaucoup avec mes frères.
- Ferme ? T'es fermier ?
- Affirmatif monsieur, j'suis de Svargako.

Les yeux du baillis se plissèrent. Svargako était une ville idéale : suffisamment proche pour expliquer la présence de Grayle dans les environs et son absence d'accent, mais trop loin pour demander rapidement confirmation. Grayle n'avait pas choisi cette ville au hasard : lors de ses pérégrinations, il avait eu la bonne surprise de tomber sur des homonymes. J'suis des Gardair.

Il n'en dit pas plus. Le baillis, qui ne dirigeait pas un village fermier pour rien, essaya de le coincer sur des questions agricoles, sans succès. L'étranger semblait bien être fermier, malgré ses mains peu calleuses.

- Pourquoi t'es pas à ta ferme ?
- L'affaire se porte bien et j'suis plus malin, alors je voyage de village en village Monsieur le Baillis. Je dois amener un cheval à une elfe, Aeryn, elle m'a donné rendez-vous ici et de l'attendre.
- Et t'attend souvent les elfes dans les lits des locales ?

Grayle ne put s'empêcher de violemment rougir.

- Jamais de la vie Monsieur ! J'ai dormi par terre. Mademoiselle Marguerite a eu la gentillesse de m’accueillir après que je l'ai aidée à désembourber son chariot ! Puis ces malfrats sont arrivés, on s'est un peu battus, et ils sont partis, puis celui là est revenu...
Silence.
- Je cherche pas les ennuis... dès que mon amie arrive pour son cheval, je partirais. Ce sera juste quelques jours. Elle est très généreuse, vous avez tout à gagner, c'est une chevalière !
- Et comment elle connaît notre village ta chevalière ?
- Elle aime beaucoup votre vin !

Un sourire. Au tour de Grayle de flatter le baillis, qui est conscient de la tentative, mais l'apprécie. C'est vrai qu'ils font de bon vin dans le coin...  apprendre que le pauvre malfrat défoncé est recherché ne fait qu'agrandir son sourire. La fripouille, le visage en sang, crache et éructe, accusant Grayle d'être un démon immortel, mais personne ne le prend au sérieux, et pour causer : il pue l'alcool.

En effet, Grayle avait profité de l'absence de Marguerite pour imbiber la """victime""" de bière et de vin, afin de casser toute crédibilité que ses accusations haineuses pourraient avoir.

L'attroupement attendait la décision du baillis.

- Bon, normalement petit je te jetterais aux cachots par sécurité... mais tu dis nous apporter de l'argent et t'as une bonne bouille, alors on va couper la poire en deux. On va te mettre à l'isolement pour cette nuit et la suivante dans la crypte sous l'église de la mère révérende. Puis ensuite tu pourras rester tant que tu sais te tenir et que t'aide les fermes du coin. Pour la bouffe et le logis tu te débrouille. Par contre, dès que ton elfe arrive pour prendre ton canasson, tu dégage, compris ?
- B... bien Monsieur le Baillis. Merci pour votre hospitalité.
- C'est ca. J'te donne deux minutes pour dire au revoir à la petite Clairbois, après tu nous suis.

Grayle s'inclina presque jusqu'au sol, avant de se tourner vers Marguerite.

Il était difficile de dire quoi que ce soit, avec tous ces yeux fixés sur eux. Il avait tant à lui raconter, alors il laissa ses beaux yeux bleus parler pour lui. Ils étaient pleins de remerciements pour cette étreinte passée, et de promesses d'étreintes futures. Son désir pour elle crevait les yeux, mais sa bouche ne put rien dire d'autre qu'un tendre et chaud sourire.

- Merci pour m'avoir accueilli avec autant de chaleur Mademoiselle. Est-ce que je pourrais au moins vous entendre demain, à l'église ? Il chuchota, cette fois trop bas pour qu'on puisse l'entendre. Tu me manque déjà...

Il voulait la prendre dans ses bras et l'embrasser. Il se contenta de saisir doucement ses doigts et de lui faire un chaste baisemain. Les jouvencelles du village frémirent devant cet étalage de romantisme chevaleresque, et les puceaux prirent des notes.

Puis, faisant un au revoir, il suivi le bailli, espérant que le sol de la crypte de l'église ne serait pas trop froid, et que la mère révérende, pas trop sévère.
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Marguerite Clairbois le jeudi 04 avril 2024, 16:35:20
Marguerite regarde Grayle s'éloigner, une expression indescriptible sur le visage. Il emporte avec lui une part de chaleur qui avait commencé à s'allumer dans le coeur de la petite paysanne depuis sa rencontre avec ce brave aventurier. Elle se sent vide et amère alors qu'autour d'elle villageois et villageoises à présent bien réveillés se pressent et chuchotent entre eux en lui lançant des regards furtifs. La pauvrette se retrouve vite assaillie de questions parfois indiscrètes par ses "amies" et par des dames faussement bienveillantes, plus intéressées par l'idée d'apprendre les rumeurs que de veiller sur le bien être émotionnel de l'orpheline. Pourquoi et comment Marguerite avait-elle été mêlée à cette histoire ? Qui était vraiment cet homme mystérieux ? Et pourquoi diable l'aurait t'elle invité dans son logis si ce n'était pour faire "on sait bien quoi" ? A toutes ces questions, Marguerite se montre évasive et s'en tient à la version annoncée par le chevalier. Sa galanterie l'a poussé à mentir pour préserver son honneur mis à mal et elle ne peut que se sentir reconnaissante pour ce geste ...

Inévitablement, les villageois finissent par tous retourner se coucher. Marguerite se retrouve seule dans a petite masure en désordre. Les événements de la journée tournoient dans son esprit. Entre incompréhension, joie et inquiétude, c'est bien ce dernier sentiment qui domine. Grayle a été injustement détenu après l'avoir, une fois encore, défendue. Elle prie ardemment pour qu'il ne prenne pas à l'idée du baillis de changer son verdict et elle espère que son amant ne dépérira pas, ainsi enfermé. Elle ne peut s'empêcher de sentir un pincement au coeur en repensant à son sourire charmeur et à ses yeux étincelants.  Le sommeil est bien difficile à trouver pour la jeunette tourmentée. Le matin arrive et après avoir pris soin du pensionnaire immaculé de sa grange, Marguerite ose apparaître en public, un petit panier en osier tenu à deux mains devant elle. Elle affronte les regards qui se tournent vers elle en rougissant mais avance d'un pas décidé en direction du baillis. L'homme de loi a des poches sous les yeux et fait le planton devant la bien fameuse porte de la crypte. Il se balance sur sa chaise, une lourde clef en fer suspendue à un clou au dessus de son épaule.

- Tiens donc, Marguerite.

Il ne semble pas particulièrement surpris. Pas plus qu'il ne semble douter de ce qu'il va entendre quand il demande à la jeunette.

- Qu'est-ce donc qui t'amène ?

- Bonjour m'sieur le baillis.

Dit la jeune femme, intimidée et un peu honteuse.

- J'aim'rais lui parler.

- Allons bon.

L'homme reste impassible mais ne parait pas davantage étonné.

- J'dois lui parler d'son cheval.

Tente t'elle d'inventer.

- Il l'a laissé dans ma grange ... j'dois en prendre soin.

Continue t'elle de justifier. L'homme en face d'elle hoche un peu, l'air assez peu convaincu.

- Je vois. Et le panier ... ?

- Des ... pommes. Et du pain.

Dit elle en soulevant le torchon qui recouvre le tout. Elle tente de plaider.
 
- Je me dis que ... Ca vous fera ça de moins à le nourrir ...

C'est un argument que personne ne peut nier. Le village nourrit un homme qui pour l'instant ne fait pas grand chose de ses bras pourtant valides ... Même un bol de mauvais gruau matinal est un repas qui risquera de manquer un jour si l'hiver se montre mauvais.

Le baillis hausse les épaules et soupire. Il avait jeté un rapide coup d'oeil au contenu du panier et ne prend même pas la peine de vraiment fouiller. Marguerite est une brave fille, elle est connue dans le village. Ce n'est pas une délinquante et elle n'est pas assez folle pour tenter des folies pour les beaux yeux d'un étranger.

- Mouais ... Fais comme t'veux. T'peux rentrer.

Il fait signe du pouce pour désigner la porte derrière son épaule. La jeune femme hésite, et regarde sans comprendre la clef puis la porte.

- Mais heuh ... c'est pas fermé ... ?

- Quoi ... ? Tu crois que ton zigoto va essayer de se barrer ... ?

- Non heuh ... non bien sûr ...

Murmure t'elle, confuse. Elle s'avance donc vers la porte qui n'est que très vaguement surveillée et pas verouillée.  Mais alors qu'elle passe devant le baillis, il saisit avec vivacité le bras de Marguerite et l'oblige à se tourner vers lui. Avec un paternalisme teinté d'autorité, il la tance alors.

- T'es une brave fille Marguerite, mais t'as trop bon coeur. Tu fais trop confiance à ces étrangers là. Ils racontent des fadaises aux filles seules et un peu naïves et ils s'en repartent une fois qu'ils ont eu ce qu'ils veulent.

Confuse, Marguerite ne sait visiblement pas trop quoi dire, elle baisse le regard.

- Mais ... il m'a aidée contre ces bandits.

- Ca j'en doute pas ...

Dit le baillis d'un ton étrange, plissant légèrement les yeux. Quelques secondes de silence s'écoulent avant que lentement il relâche la pression sur le bras de la jeune femme qui file en direction de la porte. Même sans être verrouillée la porte est lourde. Ses gonds anciens et mal huilés. Marguerite doit poser son panier et s'aider de ses deux mains pour l'entrebâiller et pouvoir se faufiler. Sans surprise, l'endroit est sombre, confiné mais ne ressemble pas vraiment à un cachot. Les villageois l'ont aménagé sommairement avec une paillasse. Il est fait un peu frais mais certainement pas humide et des couvertures ont été fournies à "l'invité". Sitôt entrée, Marguerite descend les quelques marches. Les yeux encore éblouis par la lumière extérieure, elle ne parvient pas encore à distinguer dans la pénombre et elle appelle.

- Messire Grayle ... ? Vous êtes là ? Vous allez bien ?
Titre: Re : Ce n'est quand même pas de chance ! (Privé avec Grayle)
Posté par: Grayle le pérégrin le mercredi 17 avril 2024, 22:36:54
Toute réflexion faite, la situation aurait pu être pire.

Grayle s'était déjà trouvé dans la marmite d'ogres et dans l'estomac d'un dragon. Il se souvint de la fois où une elfe noire s'était entichée de lui, ce qui n'avait pas été une expérience aussi plaisante que la phrase pouvait laisser entendre. Ce qu'elle avait aimé chez lui était sa capacité à se régénérer, lui permettant de le couper encore et encore et encore.

Alors, assis en tailleur sur le sol froid de la crypte, à l'abri de la pluie et du froid -même si la crypte elle-même n'était pas très chaude-, il n'avait en soi pas de quoi se plaindre.

Alors pourquoi était-il en colère ?

Marguerite lui manquait. Plus qu'il ne l'admettait, et à un point où il en avait un peu honte. Peut-être était-ce parce qu'ils avaient été interrompus alors qu'ils étaient au paradis. Il avait déjà imaginé la suite. Ils faisaient l'amour encore et encore et encore, s'endormaient épuisés l'un contre l'autre, et le lendemain matin, la magie serait encore là. Un beau jeune homme se réveillant auprès d'une belle jeune femme, sans rien demander de plus ni faire de mal à personne.

Marguerite lui manquait.

Assis en tailleur sur le sol de la crypte, il patientait. Il n'avait pas sommeil. Il était resté la nuit ainsi, méditant et maugréant sa frustration et les mauvaises pensées qui empoisonnaient son esprit. Il pourrait sortir... oui, il avait de quoi s'échapper dans son sac. Mais les villageois n'avaient pas été trop sévères, et surtout, en opérant ainsi, il causerait des problèmes à Marguerite. Il serait forcé de partir.

Et Marguerite lui manquerait.

Il sourit. Des siècles d'existence, et il lui arrivait encore d'avoir le coup de foudre pour de jeunes filles en fleur.

En un sens c'était rassurant.

Lorsque Marguerite fit irruption, le cœur de Grayle fit un bond si fort qu'il se transmis au reste de son corps et il se retrouva sur ses pieds devant Marguerite. Elle était toujours aussi belle dans sa simplicité, l'obscurité grise et bleutée de la crypte donnant un aspect surnaturel, presque fantomatique à sa stature.

- Je n'allais pas très bien... mais depuis quelques secondes, je vais beaucoup mieux. Personne ne t'a fait de mal ?

Il tendit sa main vers elle, se saisissant de ses doigts. Il caressa doucement ses derniers, avant de porter le revers de sa main à ses lèvres, lui faisant un baisemain. Grayle adorait la... fausse innocence, si l'on pouvait dire de Marguerite. Il savait que ce genre de numéro lui plaisait, alors il jouait le rôle avec plaisir. Se redressant, il se fendit d'un sourire. Toutes les sombres pensées de son esprit se retrouvèrent chassées.

- J'ai beaucoup pensé à toi cette nuit. Et le pire, c'est qu'il ne mentait pas. Je suis désolé que ça ai fini en eau de boudin... ses yeux se posèrent sur le panier en osier. Comprenant instantanément ce que c'était, il fondit sous le charme de la brune.

- Est-ce une invitation à dîner ? Avec quelques chandelles peut-être ? murmura-t-il d'une voix doucereuse.