Quentin l'ignorait, mais en faisant l'effort de répondre à Jessandra en anglais et en continuant à échanger avec elle dans cette langue, il marquait des points. Méfiante comme elle l'était (autant par nature que par nécessité, pour tout dire) la combattante de MMA avait du mal à apprécier rapidement les gens. Que Quentin produise ce petit rien avait mise la guerrière urbaine un peu plus à l'aise et l'incitait un peu plus à se fier à lui. Certes, elle n'était pas encore prête à le considérer comme un compagnon infaillible mais il y avait déjà un léger mieux moral. Néanmoins, vouloir l'accompagner dans ce qu'il admettait lui-même être un quartier dangereux, n'était-ce pas en faire trop ? Jessandra le scruta puis haussa les épaules pour elle-même. Après tout, si cet homme voulait se risquer dans les emmerdements, c'était bien son problème ! Elle n'avait certainement pas à lui dicter sa conduite. Aussi la brésilienne se contenta-t-elle de répondre par un mouvement de poignet évasif qui aurait pu se traduire par un "c'est comme tu veux, vieux."
Et bientôt les compères furent partis.
* * *
- J'espère que vous trouverez ce que vous êtes venue chercher.
- Je ne sais pas ce que je cherche.
Le ton qu'elle avait adopté pour répondre en descendant de l'auto avait été plus sec qu'elle ne l'aurait voulu, en vérité. Pour sa défense, Jessandra était tendue. Rouler à travers la Toussaint donnait une assez bonne image du quartier et, sans dire qu'il s'agissait là d'une favela brésilienne, il apparaissait vite que le lieu était un véritable coupe-gorge. La "population" de la rue parlait pour elle. Putains et toxicos se disputaient les chaussées et Chavez n'avait pas eu de mal à identifier ici et là, pour certains cachés, quelques membres de gang qui n'attendaient que de fondre sur de pauvres gens assez stupides pour se perdre dans les environs. Habituée à cette jungle, Jessandra savait qu'il fallait être prudente. Elle remonta ses manches tandis que Quentin repoussait une pute tout en lui donnant un billet. Sûrement pour le gamin qu'elle trimbalait. La combattante observa le manège, puis laissa le détective revenir vers elle.
- Groupés, mais vous restez derrière. Vous n'êtes pas taillé pour traîner ici, Quentin. Elle frappa ses poings l'un contre l'autre. On ne sort pas un billet comme ça dans ce genre de rue, et on ne se laisse pas attendrir pour un bébé.
Sévère, mais aiguisée. Pour expliquer à Quentin (qui était plus un brave gars qu'un crétin, elle n'en doutait pas) pourquoi elle semblait si injuste, elle lui désigna un coin de rue à quelques mètres d'un mouvement de menton.
- Elle sort le gamin pour que vous, vous sortiez la monnaie. Et là bas, à la vitesse de la lumière, vous vous ferez planter pour votre porte-feuille par les deux ou trois types planqués. Ce ne sera pas un coup dans l'eau, puisqu'il vous ont vu filer de l'argent à cette fille. C'est un coup classique. Ça se fait beaucoup aux abords de la favela, c'est parfait pour la mettre à l'envers à des touristes.
Néanmoins, elle pouvait bien admettre que le geste était beau. Chrétien, presque. Jessandra s'en voulu une seconde de ne pas être plus diplomate avec un homme qui n'était apparemment pas mauvais et chercha à se faire pardonner de son ton en lui adressant une tape amicale sur l'épaule. Elle ignorait si il ne prendrait pas la mouche quand même, mais... tant pis. En l'état, Chavez avait d'autres préoccupations que l'état d'esprit d'un relatif inconnu. Echangeant un regard entendu avec le détective, la combattante lui désigna le bâtiment qu'ils venaient visiter. Une poignée de secondes plus tard, ils se trouvaient sur le porche.
(http://image.noelshack.com/fichiers/2016/44/1478431045-201101221373.jpg)
La porte était barricadée, maintenue fermée par de grosses planches de bois clouées. Pas vraiment un souci, comme en témoignait la première fenêtre à portée, qui servait sans nul doute d'accès courant à l'intérieur de la ruine silencieuse. Jessandra n'eut qu'à effectuer un rapide saut depuis le porche pour atteindre sans mal la croisée depuis longtemps défoncée, faisant signe à Quentin de suivre. Qu'il soit sportif ou pas, il n'aurait pas de mal à imiter sa cliente qui déjà explorait la pièce dans laquelle elle avait atterrit. Une sorte de petite salle à manger qui communiquait avec la cuisine tout à côté. Bien entendu, il ne restait rien du mobilier exploitable. Le reste était cassé, jeté à terre depuis des lustres. Le passage dans le coin était régulier et assurément, ils ne seraient pas seuls dans la maison. Jessandra décida de s'occuper des problèmes à venir en temps et en heure, quitte à casser quelques mâchoires au passage.
Une fois Quentin entré, elle s'adressa à lui.
- C'est vous l'expert, alors, on cherche quoi ? Comment on cherche ? Je veux dire... il nous faut des documents, des traces. Quelque chose que je puisse exploiter, vous voyez ? Ecoutez, voilà ce que je vous propose, Quentin. Vous vous occupez de chercher, je m'occupe de vous défendre. Ça vous va ?
- Ce lieu etait un refuge pour les terranides.une sorte de porte entre les deux mondes. C'est compliqué à expliquer mais cette ville a des entrées sur des mondes inconnus de l'humain. Je ne suis pas au fait de tout cela, je pourrai vous présenter des personnes qui le sont. Mais en gros cela veut dire que votre histoire a un lien avec des choses qui dépassent l'entendement humain.
- ...Est-ce que vous vous foutez de ma gueule, là ?
Difficile pour Jessandra de comprendre ce que Quentin venait de lui dire, et même difficile de l'imaginer. Chavez était une personne très terre-à-terre, catholique convaincue de surcroît. Pour elle, la possibilité d'éventuels "autres mondes" se résumait au Paradis et à l'Enfer -qu'elle ne désirait pas rejoindre de sitôt par ailleurs. Mais Quentin avait parlé d'un passage, de réalités inconnues et de paranormal... Merde ! Pour Jessandra, le paranormal se résumait aux quelques apparitions de la Vierge et autres images christiques à travers le Brésil et dans le reste du monde. Et voilà que cet inspecteur lui lâchait, sans trembler des genoux en plus, qu'il y avait d'autres possibilités. La combattante le considéra, poings serrés et mâchoire fermée. Si il se moquait d'elle, il le sentirait passer !
Pourtant, Quentin ne cilla pas. De deux choses l'une : soit il était doué pour la comédie et ne présentait même pas l'esquisse d'un rictus devant sa tête éberluée, soit il était tout à fait convaincu de la véracité de ses propos, tout aussi abracadabrants qu'ils fussent. Jessandra, incapable de trancher, se détendit. Son partenaire quant à lui continuait avec application sa visite du taudis, rapidement rejoint par sa patronne dont la curiosité était malgré tout titillée.
Le reste de la baraque était tout aussi peu hospitalier que les premières pièces et il ne faisait aucun doute que ça se vérifierait certainement de la cave au grenier. Tout était triste, tout suintait l'abandon et le squat. L'odeur de vieille pisse emplissait le nez, mêlée aux relents d'humidité et de poussière. Les chaussures écrasaient des cadavres de capotes usagées et crissaient sous les seringues cassées. Les meubles restant avaient été depuis longtemps désossés. Jessandra contemplait le triste spectacle quand Quentin cria. Surprise mais vive, la brésilienne se rua sur lui et posa ses mains sur ses épaules, lui demandant si ça allait. En regardant par-dessus l'épaule du détective, elle découvrit le médaillon que tenait l'homme (http://image.noelshack.com/fichiers/2016/46/1479196721-img-thing.jpg), qui lui sembla luire étrangement une seconde. Jessandra secoua la tête pour elle-même, lâchant Quentin une fois assurée qu'il était en bonne santé.
Pour le détective, c'était clair : le bijou était la clé de la porte qui s'ouvrait sur un autre monde, porte qui gisait patiemment quelque part dans la maison.
- Vous n'avez jamais eu ce type de médaillon plus jeune ? Ou quelque chose qu'on vous aurait toujours dit de garder coûte que coûte ?
- Je... non, non. Ma mère m'a dit qu'il n'y avait que le papier que je vous ai copié et qui comportait donc l'adresse de l'endroit où nous nous trouvons. Jessandra fronça les sourcils. Ceci dit, elle me demandait de faire très attention au chapelet qu'elle m'avait fabriqué elle-même. Il doit être chez moi. Enfin, là où je vis à Seikusu, je veux dire.
Elle expliqua ensuite que Soeur Edilène, sa mère adoptive, lui avait sculpté un petit crucifix dans un morceau de bois lorsqu'elle était très jeune. Ce n'était pas très évocateur d'une situation particulière, mais Jessandra finit par avouer qu'il lui était arrivé de voir la petite croix luire d'un léger éclat bleuté, comme l'avait fait le médaillon lorsqu'elle avait posé les yeux dessus à l'instant. La combattante avait des souvenirs très clairs de ces minuscules événements et ne pouvait pas les ignorer. De là à dire que c'était lié... à demi-mots, elle confessa à Quentin qu'elle avait toujours voulu voir dans les petits phénomènes de son crucifix de bois la main du Seigneur qui veillait sur elle. Elle se mordit la lèvre inférieure ensuite, ayant l'impression de maintenant blasphémer. Alors, tout ça n'avait rien à voir avec le Tout-Puissant ? La guerrière urbaine ne savait plus trop que croire.
- Essayez de prendre ce médaillon.
Ses grands yeux bleus se posèrent sur Quentin, l'interrogeant en silence. Nul doute que le charmant détective était des plus sérieux dans sa proposition, lui tendant doucement le bijou qui reposait dans la paume de sa main. Jessandra tendit la sienne au-dessus mais, au dernier moment, se ravisa. Du bout de la langue, elle s'humecta les lèvres, signe chez elle d'une pointe de stress.
- Vous... vous êtes sûr ?
Question purement rhétorique. Quentin ne lui aurait pas proposé innocemment de faire ça après les révélations sur le chapelet. Elle pensait commencer à le connaître un peu à présent et estimait que c'était un homme fiable, qui savait en général ce qu'il faisait et qui n'agissait pas en pure perte. Grâce à lui, elle avait découvert tout ça, même si le mystère autour de ses origines ne faisait que s'épaissir d'une bien curieuse façon.
Détaillant l'homme, elle hocha la tête pour elle-même. Jessandra Chavez n'allait certainement pas reculer. C'était une battante, une forte tête. Se laisser impressionner par un pauvre bijou alors qu'elle avait affronté et vaincu des types de trois fois sa taille et son poids en tête à tête ? Ah ! Jamais ! D'un coup, sa main se referma sur le médaillon et resta au contact de celle de Quentin. Eeeeeeet... rien ne se passa. Absolument rien.
- Je me doutais que c'était stupide. Désolé, vous aviez l'air si convai...
D'entre ses doigts fermés, des rais de lumière bleuté jaillirent alors, inondant la pièce d'un bel azur. De là, tout s'emballa. Le phénomène remonta le bras de Jessandra alors que le sol se mit à trembler légèrement. Les meubles fracassés à terre s'agitèrent, comme fous, tandis que les murs se lézardaient et que la jeune femme semblait irradier de lumière. Ici et là, quelques papiers s'enflammèrent spontanément. Dans les murs, quelques vieilles canalisations claquèrent et l'eau qui suinta se mit à léviter en petites gouttelettes, comme si l'endroit avait perdu juste pour elle toute gravité. Le spectacle avait quelque chose d'aussi catastrophique qu'irréel, étonnante fantaisie dans des lieux si pitoyables.
(http://image.noelshack.com/fichiers/2016/46/1479198110-medal-state.jpg)
Elle cria. Jessandra Chavez, totalement dépassée par les événements qui s’enchaînaient, criait. Elle qui mettait un point d'honneur à ne jamais exprimer trop clairement douleur et fatigue se retrouvait dans un état qui avait fait voler en éclats sa volonté. Un hurlement étrangement lointain, qui mêlait la peur à une intonation plus suave et plus inattendue. Il y avait là, dans les fonds de sa voix, quelque chose qui s'apparentait à une forme de plaisir.
Toutefois, il fallait que Quentin lui vienne bel et bien en aide. Les effets autour du duo s'amplifiaient à mesure que Jessandra gardait le médaillon en main. Et malgré le cri, la jeune femme conservait le poing fermement clos sur l'étrange artefact...
Elle cligna des paupières une première fois, mais ces dernières lui semblèrent si lourdes qu'elle ne parvint pas à se résigner à les ouvrir tout à fait. Un gémissement, discret et plaintif, avant qu'elle ne s'évanouisse à nouveau -si jamais elle s'était seulement réveillée vraiment. Au bout d'un petit quart d'heure, Jessandra fut prise d'un sursaut et enfin sa volonté fut plus forte que le mal de crâne qui bourdonnait entre ses tempes. Mal réveillée, la brésilienne se recroquevilla un peu sur elle-même et contre son indéfectible soutien, allant même enfouir son visage contre le torse de ce dernier. Sa tête lui faisait si mal ! Elle grogna, jura dans sa langue natale, se crispa contre Quentin.
Que s'était-il passé ? Elle se souvenait d'un afflux de puissance entre ses mains, de sentiments inconnus plaisants et dévastateurs... Et c'était à peu près tout.
Au prix d'un effort qui lui sembla horriblement surhumain, Jessandra ouvrit les yeux pour de bon et redressa la tête, découvrant qu'elle était blottie contre un Quentin qui semblait pour le moins mal en point. Que s'était-il passé pour qu'il soit dans cet état là ? Qui l'avait malmené de la sorte ? Il semblait blessé, ses vêtements déchirés ! Elle fut prise d'une bouffée d'angoisse. Est-ce que, sous la panique de cet événement énigmatique, elle l'avait battu ? De quelques coups d'oeil affolés, Jessandra détailla le pauvre détective et ses habits. Heureusement, ces stigmates n'étaient clairement pas issus de coups de pied ou de coups de poing. Elle fut à peu près rassurée et préféra pour le moment ne pas demander ce qui avait été la cause de l'état de son compagnon. Mieux valait attendre d'être plus en sécurité et au calme, pour ça.
Souriant à Quentin pour le rassurer -et se rassurer elle-même, qui se sentait encore fébrile et gênée d'avoir été ainsi collée à un relatif inconnu- Jessandra se releva maladroitement et tendit la main au détective pour qu'il l'imite. Le pendentif brillait silencieusement à terre, frappé par un léger rayon de soleil. Elle le désigna à son partenaire d'un mouvement de menton.
- Je ne sais pas trop ce qui s'est passé, mais je suis à peu près sûre que c'est en rapport avec cette chose. Vous... vous devriez l'emporter, mais ne pas me la donner.
Compatissante et mal à l'aise du sort de l'homme, elle lui frottait amicalement le dos et alla jusqu'à ôter la veste de son jogging pour la lui proposer, elle-même restant dans un simple débardeur sportif qui la mettait (malgré elle, pour tout dire), correctement en valeur. Cela importait de toute façon peu ; il fallait dégager d'ici et prendre un peu de repos pour faire le point. Et surtout trouver un sachet d'aspirine à ingurgiter rapidement au risque d'avoir le crâne semblable à la batterie d'un concert de death metal.
- Allons chez moi, finit-elle par dire. Mon amie nous soignera.
Robuste, elle passa le bras de Quentin autour de son cou et supporta le poids de l'homme pour l'aider à marcher. Elle n'était pas sûre que le détective en avait réellement besoin mais se sentait coupable de son état. C'était une façon de s'excuser, de montrer qu'elle était désolée. Tout ce qu'elle ne pouvait pas transmettre par manque d'habitude et surtout de maîtrise de la langue. Alors, en clopinant (elle s'aperçut bien vite que ses forces étaient bien basses et revenaient paresseusement dès les premiers pas) elle entraîna leur duo vers les escaliers, espérant retourner sans encombres jusqu'à la voiture de Quentin. De là, elle lui donnerait son adresse et une fois à l'appartement, Bethany s'occuperait de leur appliquer pommade et autres bandages si nécessaire. Cela leur laisserait le temps de réfléchir, de faire le point. Sans doute Quentin ne voudrait-il pas continuer à l'aider après tout ce qui venait de se passer. Dommage...
Soudain, une fois de plus, la maison trembla. Jessandra s'arrêta et regarda les murs, le sol, le plafond. Elle vit la poussière tomber des lézardes, et quelques étranges rais d'une lumière bleuâtre filer d'entre les lattes du parquet depuis les étages inférieurs. Le phénomène s'amplifia durant une poignée de secondes puis se calma d'un coup. La brésilienne échangea un regard inquiet avec Quentin.
- Je pense qu'on devrait vite se tirer d'ici.
Elle accéléra vers la porte, quand elle entendit de lourds bruits de pas en provenance de l'escalier qu'elle essayait justement de rejoindre. Un pas lourd mais étrangement fluide, qui résonnait de cliquetis métalliques. Peu importe ce qui montait : ça arrivait vite et ça portait du fer. Surprise par sa propre constatation, Jessandra prit trop de temps à faire volte-face et se retrouva nez-à-nez avec la personne qui avait gravit prestement la volée de marches pour arriver tranquillement sur le seuil de la porte.
Et Quentin, comme Jessandra, se retrouva en face de la plus improbable des créatures qui pouvait se trouver au beau milieu d'une maison abandonnée du quartier de la Toussaint.
(http://image.noelshack.com/fichiers/2016/47/1479805979-elfe.jpg)
L'elfe à la peau brune détailla le couple, prenant le temps d'adresser à Quentin un clin d'oeil bourré de sous-entendus graveleux puisque accompagné d'un léger mouvement significatif de sa généreuse poitrine joliment exposée. Puis elle s'arrêta plus longuement sur Jessandra, avant de saisir sa massive épée et de prendre la parole dans une langue étrangement compréhensible par les deux larrons mal en point.
- La bonne nouvelle, commença-t-elle, c'est qu'il ne me faut que l'un d'entre vous. La mauvaise, c'est que j'ignore lequel. Je vais donc vous prendre tous les deux, et vous couper les pieds pour être sûre que vous ne m'échapperez pas. Je déteste courir derrière les fuyards. Désolé, beau gosse, dit-elle à Quentin. Tu resteras peut-être pas mal même en ne te tenant que sur les chevilles !
Elle leva son arme dans un mouvement fulgurant et heureusement, Jessandra parvint à être tout aussi rapide qu'elle. D'un mouvement d'épaule brutal, elle dégagea Quentin sur le côté et s'écarta juste à temps pour voir la lame s'enfoncer dans les lattes du sol. Elle n'y resta pas assez longtemps pour que la brésilienne puisse contre-attaquer, l'elfe se montrant bien assez vive et puissante pour récupérer son arme comme si de rien n'était, continuant déjà l'assaut en prenant la jeune femme pour cible. Jessandra se retrouvait acculée, contrainte à la défensive. Jamais elle n'avait affrontée pareille épée, sans compter qu'après avoir saisi le médaillon elle était trop fatiguée pour se montrer réellement efficace au combat. Néanmoins, son agilité et son instinct de survie accomplissaient un travail honorable alors qu'elle esquivait les tranches de lame in-extremis, sa peau parfois ouverte par un coup ici et là.
- DÉGAGE, QUENTIN, ALLEZ !
Hurlant son ordre à Quentin, elle tenta de lui faire gagner du temps en profitant d'une ouverture chez l'elfe pour lui foncer dessus. La rousse tenta bien de rabattre son épée pour faire barrière mais Jessandra l'avait prévu. Elle lui bloqua le poignet qui manipulait l'acier au dernier moment, empêchant la contre-attaque tandis qu'elle prenait un appui puissant sur ses deux jambes écartées et donnait un mouvement de hanche qui aida à envoyer son coude dans le buste de l'elfe (http://www.deviantart.com/art/Bajiquan-111409068), ce qui fit reculer cette dernière le souffle coupé et la salive aux lèvres.
Espérant que Quentin mettrait à profit ce temps gagné pour filer à l'anglaise, Jessandra adopta une position basse sur ses jambes pliées, les bras en garde haute (http://image.noelshack.com/fichiers/2016/47/1479808405-kungfu-e1436289053872.jpg). La concentration focalisée sur son souffle, la combattante centrait au mieux ce qu'il lui restait d'énergie pour repousser l'assaillante armée qui crachait à terre en relevant son arme.
- Petite putain... tu vas regretter ça.
- On en rediscute d'ici dix minutes, quand je t'aurai cassé toutes les côtes ?
Piquée au vif, l'elfe chargea dans un cri de colère.