Le Grand Jeu

Bac à sable => One Shot => Discussion démarrée par: Louane Fox le mercredi 07 septembre 2016, 16:20:57

Titre: Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Louane Fox le mercredi 07 septembre 2016, 16:20:57
(http://img4.hostingpics.net/pics/797608bourgdestours.png)



Le destin de l’Élue



Bourg-des-Tours, comme son nom l'indique, est une ville fortifiée et pourvue de nombreuses tours. Ville discrète et calme d'environ 100 000 habitants elle est construite autour d'une rivière appelée La Fraîche. La ville est connue pour son immense marché hebdomadaire qui attire de nombreux marchands étrangers et touristes. La ville est aussi très fière de son grand pont de pierre, un des plus beau de la région, baptisé joliment le Pont Charmant. Ses rues animées sont pavées et souvent constituées de petits escaliers permettant de circuler dans le bourg construit en partie sur une colline.
La vie y est plutôt agréable et le climat se montre plutôt clément, biens que chaque année, la ville soit souvent menacée par la crue de La Fraîche lors de la saison des pluies.

C'est dans cette bourgade et plus particulièrement dans son orphelinat, que grandit une jeune fille à qui on avait donné le nom de Soleïa. Personne ne su jamais qui avait déposé la petite sur les marches de l'établissement alors qu'elle n'avait que trois mois, mais elle fut bien vite accueillie parmi les religieuses qui s'occupaient des autres enfants orphelins. Elle grandit vite et bien. Petite fille curieuse de tout, polie et généreuse, elle avait beaucoup d'amis et les dames de l'orphelinat l'aimaient beaucoup. Elle était d'un naturel très souriant, sauf lorsqu'un couple se présentait pour adopter l'un ou l'une de ses amis qui devait alors partir à tout jamais. Le cas de Soleïa était assez particulier, raison pour laquelle aucune famille ne voulait d'elle. Bien qu'elle soit dotée d'une grande beauté, ses yeux étaient d'un rouge flamboyant, si bien que certains médisants murmuraient qu'elle était la fille d'un démon.

Lorsqu'elle atteint l'âge de seize ans, elle trouva un petit boulot chez un marchand de bougies. Elle créait et fabriquait alors des bougies aux couleurs et aux senteurs agréables sous le regard bienveillant de son employeur qui lui trouva un don indéniable. Cependant, elle résida encore deux ans à l'orphelinat avant d'avoir économisé assez d'argent pour louer une petite chambre au-dessus de la boutique.

On la connaissait bien à Bourg-des-Tours et les gens la surnommait « la petite chandelière » quand d'autres, moins sympathiques, l’appelaient « la succube ». C'est vrai qu'elle en faisait tourner des têtes, les hommes et les jeunes garçons de son âge se retournaient bien souvent sur son passage et certains venaient souvent faire un tour à la boutique et acheter la première bougie qu'ils croisaient, rien que pour pouvoir la regarder et lui parler. Mais Soleïa était une jeune fille assez timide de ce côté là et qui était peu sensible au charme intrusif de ces messieurs.  

La belle chandelière était partie pour vivre une vie paisible et agréable. Ses bougies aux parfums délicieux étaient adorés partout dans la ville et même au-delà. Tout le monde aimait ses créations et le marchand, propriétaire de la boutique, s'en frottait les mains. Même le Seigneur de la ville lui commandait ses créations !

Ce jour-là, en plein hivers, alors que les premiers flocons tombaient sur la ville, Soleïa s'était préparée à vivre une journée comme les autres. Elle s'était levée tôt, avait fait sa toilette et avait enfilé une petite robe bleue et un tablier blanc qu'elle noua soigneusement autour de sa taille fine. Une fois prête, elle attrapa un panier d'osier et se rendit au marché, comme chaque semaine le même jour. Elle prit son temps ce matin-là, discutant avec quelques passants qu'elle connaissait bien tout en achetant les herbes, les fleurs et la cire d'abeille qui lui servait à créer ses bougies. Elle prit également de quoi déjeuner pour elle et son patron.
Une fois son panier plein, elle retourna à la boutique et mit un peu d'ordre avant de l'ouvrir au public. Comme les clients ne se pressaient pas encore à cette heure-là, elle en profita pour aller à l'arrière-boutique pour fabriquer de nouvelles bougies.

Jamais Soleïa n'aurait pu se douter que sa vie basculerait ce jour-là...
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Grayle le pérégrin le jeudi 08 septembre 2016, 00:09:48
A cette heure où la ville s'éveille, les rues ne sont pas toutes remplies. Les enfants commencent à se réveiller, les marchands à ouvrir leurs étals, mais à par cette présence et ce bruit familier, Bourg-Des-Tours semble vidée de sa population. Dans les rues étroites et tortueuses, difficile d'avancer à plus de 2 ou 3 de front sans gêner tout le monde. Profitant de cette faible densité, un homme marche au milieu de la rue. Il n'est pas le plus grand, mais dépasse aisément la majorité des habitants. Ses épaules larges, sa démarche assurée et ferme, même dans des rues gelées, humides et enneigées, ainsi que son grand manteau à col de fourrure indique un noble, même si la rudesse des traits de son visage fait plus penser à un travailleur manuel.

Il n'a aucune arme, mais l'oeil avisé peut voir des plaques d'armures sur ses avants bras et son torse, ainsi que des genouillères en acier. L'équipement d'un guerrier. Mais le guerrier aux yeux bleus perçant n'a pas l'âme à le guerre. Pas encore. Son regard concentré caresse les plaques de bois sur la devanture des magasins, qui annoncent fièrement le nom des boutiques, parfois avec un jeu de mot à faire soupirer le plus ringard des coiffeurs. Il ne s'était pas attendu à ce que l'Elue soit dans une aussi grande ville. En général, les élu(e)s sont toujours dans des petits villages paumés, à garder des moutons. Mais au moins, dans une aussi grosse ville, les chances de passer inaperçues étaient faibles.

Il vit enfin le magasin qu'il cherchait. Une boutique de bougie. Après avoir vérifié que le nom coincidait bien avec celui écrit sur un bout de papier, qu'il rangea dans les plis de sa cape, l'homme entra dans la boutique.

" Bonjour. "

Le propriétaire de la boutique, un homme assez âgé, aux cheveux gris et à la moustache épaisse, jeta un oeil assez méfiant envers l'inconnu, qui avait l'air d'être ici pour tout, sauf acheter une bougie. Il lui demanda cordialement, pour quelle raison il était ici.

" Je suis ici pour voir votre employée. Soleïa. "

L'homme se raidit. Son instinct lui disait que quelque chose ne tournait pas rond. Cet inconnu ne lui inspirait pas confiance. Il tenta de bluffer.

" Je vois pas ce que..." il se tut alors que l'inconnu déposa sur son comptoir un objet reconnaissable entre milles. Un sceau. Pas un sceau royal, non. Pire. Un sceau du cercle Orboros, cet ordre de druides légendaire à l'autorité suprême, allant au delà des nations, et dont posséder le sceau était un signe d'autorité encore plus fort que ramener une demi-douzaine de rois avec vous. Il fixa l'inconnu avec respect et terreur, voyant qu'il avait déjà sorti une lettre.

" Sous l'autorité et les ordres de notre bon roi Leto, et le soutien de l'impératrice Sélène, du patriarche Krueger, du roi Vinter et du seigneur de guerre Toruk, moi, Baron de Bourg-Levant, donne au possésseur de ce décret toute l'autorité et les moyens nécessaires dans le cadre de la recherche de la jeune Soleïa. " En dessous se trouvait la signature du baron, ainsi qu'un cachet de cire. Le boutiquier déglutit.

" Vous... vous n'allez pas lui faire de mal hein ? C'est une gentille petite... elle n'a jamais fait de mal à personnes. Ne me dites pas que c'est une fille de démon ou quelque chose dans ce genre ? "

" Non. " répondit l'inconnu, décidément avare en révélations et aussi abordables qu'une porte de prison. Il semblait calme, même si une toute petite pointe d'agacement se lisait sur son visage. Il n'avait pas l'air d'être du genre patient. Malgré tout, il ne s'imposait pas, et attendait l'autorisation du boutiquier pour s'avancer.

" Elle... est dans l'arrière-boutique. " dit le boutiquier dans un léger geste d'abbatement, ses épaules affaisées. Une grosse bourse d'or scintillante se retrouva devant son nez, sur le comptoir.

" Pour votre silence et votre coopération. Personne n'est au courant. "

Il entra dans l'arrière boutique, son arrivée déjà annoncée par ses pas lourds sur le sol. Il passa la porte de la pièce où e trouvait la jeune fille, qui lui tournait le dos, prise dans une activité invisible. Ses yeux bleus glissèrent sur les plis de sa robe bleue, sa taille fine et ses longs cheveux noirs. Jeune mais déjà mûre...

" Bonjour Soleïa. Je te cherche depuis longtemps. Prend toi une chaise... j'ai beaucoup de choses à te dire "
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Louane Fox le jeudi 08 septembre 2016, 01:53:07
Lorrich Galenois, propriétaire de la chandellerie de Bourg-des-Tours depuis 30 ans, était un vieil homme calme et généreux, très travailleur, qui avait toujours tenu sa boutique en solitaire jusqu'à ce que sa vieillesse le rattrape et qu'il ne décide de prendre un apprenti. Ses premières tentatives furent laborieuses. Sans compter le fait que peu de gens s’intéressaient aux bougies, il était souvent tombé sur des personnes incroyablement maladroites ou incapable de comprendre l'art de la fabrication subtile de bougies. Le travail était souvent bâclé et grossier et il redoutait de devoir fermer boutique. N'ayant pas eu le bonheur d'avoir des enfants, il n'avait personne pour lui succéder et la simple idée de devoir vendre sa chère boutique à un inconnu et ainsi la voir remplacée par une vulgaire boutique de souliers ou un bordel lui était intolérable. Ce magasin était toute sa vie et sa plus grande fierté. Alors, le jour où il avait vu cette adorable enfant entrer dans sa boutique et lui demander s'il avait du travail pour elle, il su immédiatement que c'était la providence qui l'envoyait ! Immédiatement, il su qu'elle était la personne idéale. Elle était douce, curieuse de tout, bien éduquée, avait de la conversation et surtout, elle était très habile de ses mains et savait créer des parfums sensationnels. Il s'attacha rapidement à cette demoiselle et prévoyait de lui céder sa boutique à sa mort. Personne d'autre que Soleïa ne le méritait aussi bien.

Alors, lorsque ce jour là un étranger fort intimidant, taillé comme un véritable colosse entra dans sa boutique et demanda à voir la petite, il fut décontenancé. Qu'est-ce que cet homme pouvait bien vouloir à une pauvre petite chandellière ? Trouvant l'individu louche, il tenta tout d'abord de bluffer, se disant qu'il valait mieux faire comme si il n'était au courant de rien. Puis, le colosse lui présenta le seau royal, accompagné d'une lettre officielle du baron de Bourg-Levant. Une goutte de sueur perla sur le front du marchand, visiblement interloqué. Il n'était plus question de mentir désormais. Néanmoins, il s'inquiétait de savoir ce qu'ils lui voulait, craignant qu'il n'ait prit la petite pour l'enfant d'un démon et ne cherche à l'abattre. Mais d'après cet homme froid et mystérieux, ce n'était pas le cas. Alors, à contre cœur, le vieil homme lui indiqua que la jeune femme se trouvait à l'arrière boutique. Le cœur battant, il vit l'individu déposer une grosse bourse d'or pour acheter son silence et se diriger vers la porte au fond de la pièce. Lorsqu'il eut disparut, le vieillard se laissa mollement tomber sur une chaise, ses doigts fins et anguleux tremblotants nerveusement.

~ ~ ~

Soleïa chantonnait joyeusement un petit air pour elle-même alors qu'elle était en train d'écraser une mystérieuse mixture dans un mortier en bois, à l'aide d'un petit pilon, tandis que la cire d'abeille fondait lentement dans un récipient posé sur un feu doux. Confectionner des bougies était toujours pour elle un moment agréable. Elle aimait cet endroit dans lequel flottait en permanence un mélange d'odeurs apaisantes, comme celui de la cire chaude, du miel et de la lavande ou bien celui du genévrier et de la rose. Elle travaillait avec soin et amour, impatiente de voir si cette nouvelle bougie à la fleur d'oranger plairait à  Lorrich et sa clientèle.

N'attendant pas de visiteur, en entendant la porte s'ouvrir, elle pensa tout naturellement qu'il s'agissait de son employeur et se préparait à lui passer le bonjour lorsqu'une voix rauque et inconnue retentit dans son dos. La demoiselle sursauta, son cœur faisant un bond dans sa poitrine, puis se retourna subitement, le bas du dos plaqué contre la table de travail et le pilon toujours à la main. Sa surprise ne s'apaisa guère lorsqu'elle aperçut un homme de forte carrure face à elle, la toisant d'un regard bleu profond. Qui était-il ? Elle ne l'avait jamais vu en ville, elle s'en serait rappelée. Il disait la chercher depuis longtemps et lui avait proposé de s'asseoir pour parler. Visiblement très intimidée, voir effrayée, la délicate chandellière resta un moment sans bouger, comme paralysée. Elle le détailla, faisant rapidement la déduction qu'il devait être un homme plutôt riche et les parties d'armure qu'il portait lui laissait penser qu'il était sans doute un combattant, mais pas un simple soldat. La gorge nouée, elle parvint cependant à demander :

- Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous me voulez ?

Réalisant qu'elle avait affaire à un homme important, elle ajouta avec un temps de retard :

-... Messire ?

Elle se demandait bien pourquoi un homme tel que lui la cherchait, elle, une pauvre fabricante de bougies. Avait-elle fait quelque chose de mal ? Elle jeta un regard par dessus l'épaule de l'individu, s'attendant à voir des gardes, mais il paraissait seul. Elle rougit de se montrer aussi impolie et méfiante. Si elle avait observé cet homme, à priori important, elle ne l'aurait certainement pas traité comme un vulgaire bandit.
Avec des gestes nerveux, elle tenta de reprendre contenance en reposant le pilon à tâtons derrière elle et essuya ses mains sur son tablier légèrement souillé par ses travaux.
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Grayle le pérégrin le jeudi 08 septembre 2016, 08:20:21
Elle était comme il l'avait imaginée. Polie, douce, à l'écoute. Un peu peureuse aussi, mais qui ne l'aurait pas été dans sa situation ? Elle avait un visage pur, sans bouton, cicatrice, ou salissure, sûrement doux comme la soie... et ces grands yeux rouges qui vous absorbait pour ne pas vous lâcher. Son tablier et sa robe, pourtant prudes, ne suffisaient pas pour cacher ses formes, qu'il devinait opulentes, malgré la petite taille de l'Elue. Un visage de jeune fille sur un corps de femme. Une voix douce à désocler une statue de son socle pour 3 tours de terrain et 50 pompes. Un joyaux brut, qui devait faire tourner les têtes, et qui en faisait tourner une de plus. Rien d'étonnant à cela. Elle était l'Elue. Un être bien supérieur au reste des humains, des nains, des elfes, et de lui même.

Lui avait été l'apprenti de la précédente élue. Une grande femme, elle aussi aux yeux rouges et aux cheveux noirs. En revoir une autre, même sous une forme d'adolescente, l'émouvait au plus haut point. Il avait envie de la prendre dans ses bras et l'enlacer, mais il se retint. Elle le regardait sagement, ses mains tachées sur son tablier.

" Le temps presse. Je vais donc devoir être direct. " dit-il. " Mais assis toi. "

Une odeur étrange, comme celle de la gasoline, envahie la pièce, et une chaise rembourrée en bois pourpre apparut dans la pièce au milieu d'un léger nuage de fumée, sans faire un bruit. Il l'invita à s'aseoir, ce qu'elle fit. Lui, s'adossa contre un mur.

" Tu le sais sûrement, mais des créatures, des monstres, sont apparues récemment. Une poignée pour l'instant, plutot petites. Elles ont déjà causées des dizaines de morts, et tout ca va s'empirer pendant les années à venir. Et oui, ce sont les mêmes créatures que celles de la Première Déchirure."

Il la laissa digérer la nouvelle. La Première Déchirure avait eu lieu il y a plus d'un siècle, et presque la moitié de la population mondiale avait été massacrée par des créatures immondes, dont la taille variait du chien à celle d'un chateau fort. Aujourd'hui encore, les stigmates étaient bien présentes, avec des villages et des villes fantômes un peu partout. La population n'avait jamais retrouvée sa taille d'origine. C'est après l'intervention de l'Elue, une mystérieuse figure rendue indéfinissable et floue par les mythes, que les créatures avaient été repoussées et vaincues.

" Nous savions que ce moment allait venir. Une prophécie nous l'a indiqué. J'ai été chargé de trouver l'Elue. Et cette Elue... c'est toi, Soleïa. "

Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Louane Fox le jeudi 08 septembre 2016, 13:14:23
Qui pouvait donc bien être ce sombre inconnu ? Pourquoi et de quoi voulait-il lui parler ? Comment pouvait-il la connaître ? Tant de questions qui se bousculaient dans la tête de la belle demoiselle. Il n'était clairement pas un client venu acheter l'une de ses créations, sinon il se serait directement adressé à Lorrich. D'ailleurs, quelque chose la laissait penser que tout ça n'avait absolument rien à voir avec ses bougies... Sa réaction fut peut-être un peu exagérée sur le moment, mais elle n'avait pas vraiment l'habitude d'être surprise ainsi en plein travail par un étranger. L'homme était très impressionnant. Il était très grand et de forte carrure, si bien que sa présence intimidante semblait remplir tout l'atelier. Sans compter son accoutrement peu banal, il émanait de lui une aura puissante, presque écrasante et elle pouvait le ressentir, sans trop savoir pourquoi ni comment. Elle se sentait démunie face à lui, comme un petit chaton face à un grand fauve dont les grands yeux pâle ne cessaient de la fixer et de la détailler de la tête aux pieds.

L'homme réitéra sa demande, lui proposant de s’asseoir car il avait des choses à lui dire, mais manquait apparemment de temps. Soudain, les parfums de fleurs et de cire s’évanouirent, laissant place à une odeurs plus puissante et bien moins florale que la chandelière ne sut déterminer sur le coup. Et soudain, une chaise apparue au milieu de la pièce, venue de nulle part. Soleïa sursauta de nouveau sans en croire ses yeux. La magie était un phénomène connu dans ce monde, mais peu de gens pouvaient se vanter de pouvoir la pratiquer, encore moins à ce niveau là. Assister à ce genre de tour n'était donc en rien une habitude pour elle, c'était même la première fois qu'elle était en présence de magie. Alors que l'homme s'adossait au mur d'en face, Soleïa finit par obéir et s'approcha de la chaise, la touchant du bout des doigts, comme pour vérifier s'il ne s'agissait pas d'un mirage. La douceur et la robustesse du bois ne laissaient aucun doute sur sa véracité. Elle s'installa donc dessus, un peu tendue, les mains sagement posées sur ses genoux avant d'interroger l'individu du regard.

Il lui parla alors de la Première déchirure, des monstres qui commençaient à apparaître un peu partout dans la région et ailleurs. Ce cauchemars s'était passé il y a une centaine d'années, si bien que la douce chandelière n'en avait entendu parler que dans les livres ou par des vieillards qui tenaient cette histoire de leurs pères. Des milliers ou des millions de gens étaient mort pendant la catastrophe, décimant une grande partie de la population, rasant des villes entières et laissèrent la plupart abandonnées, en ruine, comme des villes fantômes où personne n'osait jamais se rendre. Un peu partout, on pouvait facilement trouver des monuments ou des pierres gravées en l'honneur des morts. L'humanité ne devait son salut qu'à un être légendaire que certains disait envoyé par les Dieux et qui avait réussit à exterminer la menace. Voilà tout ce qu'elle savait.

Sans trop savoir où elle voulait en venir, elle sortit de son mutisme et dit :

- Oui je... je suis au courant. Ces derniers temps on voit un petit peu moins d'étrangers parce qu'il y aurait eu quelques attaques dans la région. Mais... j'ignorais... que cela recommençait.

Allaient-ils devoir faire face à une nouvelle Déchirure ? A cette idée, la jeune femme eut un frisson d'horreur. Mais... quel rapport avec elle au juste ? Où voulait-il en venir? Elle n'eut guère à poser la question puisque l'homme enchaîna, lui apprenant qu'une prophétie avait prévue les événements et qu'il avait été chargé de trouver l’Élue, l'individu qui allait sauver le monde en somme. Et cette Élue, c'était elle. Les yeux de braises de Soleïa s'agrandirent de surprise.Ce... c'était une plaisanterie n'est-ce pas ?

Estomaquée, la jeune demoiselle ne su que répondre, son regard plongé dans celui de l'homme, comme si elle espérait y lire un mensonge ou une sorte d'amusement qui lui laisserait penser qu'il se fichait d'elle. Mais elle ne vit rien d'autre qu'un voile sérieux et grave. Heureusement qu'elle était assise, car à cet instant, elle se serait sans doute écroulée si elle avait été debout. Devenue pâle, ses lèvres tremblèrent un instant, comme si elle essayait de dire quelques chose, mais ce ne fut qu'au bout de plusieurs tentatives qu'elle parvint à parler.

- C'est... impossible. Je ne suis qu'une chandelière.

Il est vrai qu'elle ignorait d'où elle venait et avait passé de très longues années à se trouver une place dans ce monde. Elle n'avait jamais sue d'où lui venaient ses yeux rouges non plus, mais jamais elle n'avait imaginé avoir une telle destinées. Cela paraissait tellement...
Soleïa ne trouvaient pas les mots pour décrire ce qu'elle ressentait. Elle avait du mal à imaginer que des Dieux aient pu la désigner pour combattre des monstres gigantesques et sauver le monde, elle qui ne savait guère mieux que manier un couteau pour couper quelques tranches de lards.

- Êtes-vous certain... de ne pas vous tromper ?

Et si c'était vrai ? Si c'était-elle ? Allait-elle devoir abandonner son travail, ses amis, sa ville bien aimée de Bourg-les-Tours où elle se sentait si bien et avait mit tant de temps à s'intégrer ? Cette idée l'effrayait, mais pas autant que celle de devoir affronter des monstres aussi grands qu'un palais.
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Grayle le pérégrin le jeudi 08 septembre 2016, 20:14:46
La jeune Soleïa, ou plutot, l'Elue, n'en croyait pas ses oreilles. Il vit la surprise, la terreur et la panique passer comme des ombres sur son visage, ses petits poings se serrer et son corps se contracter. Elle nia son statut. Il la comprenait. Beaucoup disent vouloir rêver d'aventure, mais passer ses jours et ses nuits à crapahuter et risquer sa vie valait rarement une petite vie tranquille et un bon lit tous les jours. Elle lui demanda s'il était sûr de ne pas se tromper.

" Tes yeux en sont la preuve. Mais tu as raison. On ne peut pas se fier qu'à la couleur de tes pupilles. "

Il bougea, avancant vers elle d'une manière étrange, comme s'il était d'une affligeante lenteur et d'une effrayante rapidité. Un couteau apparu de nulle part entre ses mains, alors qu'une grimace tordait son visage.

" Ca va faire mal. "

Avant même qu'elle puisse réagir, il enfonça le couteau dans le ventre de l'Elue, puis le retira legèrement, pour la trancher vers la gauche, écartant la peau et les chairs, faisant exploser une giclée de sang sur la robe, le sol, les murs et sur sa main. La jeune fille se mit à hurler de douleur et de terreur, tombant à la renverse de sa chaise devant l'homme, qui essuyait avec un flegme déplacé la lame pleine d'un song pourpre et légèrement brillant sur son brassard. Il pouvait l'entendre sangloter et hoqueter. La porte de l'arrière boutique se mit à bouger alors que Lorrich tambourinait à cette dernière, ne comprenant pas pourquoi il n'arrivait plus à l'ouvrir, ne voyant pas le champ de force invisible entourant la porte.

L'Elue perdait du sang. Mais elle ne mourrait pas. En fait, elle perdit de moins en moins de sang et, après plus d'une demi-minute de douleurs atroces, le sang cessa de couleur. La main épaisse de l'homme se porta à son coup, et il la soulevera comme un chaton alors qu'elle glapissait, le visage ravagé par les larmes. Une petite partie de son ventre était découverte. Ce qui était autrefois une atroce balafre était devenu une belle éraflure qui cicatrisait à vue d'oeil. Il la déposa sur la chaise, comme s'il était fier de sa démonstration.

" Je présume que tu es bien incapable de te souvenir de la dernière fois où tu es tombée malade ou à quand remonte ta dernière blessure ? Voir même situer le moindre grain de beauté sur ton corps ? "

Il s'approcha d'elle, et leurs visages étaient tout proches, yeux bleus contre yeux rouges. Le visage de l'inconnu était bourré d'excitation.

" Tu es l'Elue, Soleïa. Un être supérieur qui peut tous nous sauver. "
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Louane Fox le jeudi 08 septembre 2016, 21:52:53
C'est vrai, il existait bien des gens rêvant d'aventures et de risques en tous genre, risquant leur vie pour sauver des jolies filles en détresse , obtenir de l'or ou encore simplement pour la gloire et la fierté. On voyait chaque année de jeunes garçons tout laisser derrière eux pour partir sur les routes, armés d'une simple hache, d'un bâton ou d'une vieille épée. La plupart mourraient bien vite, tombés dans un piège de bandit ou dévoré par un monstre. La vie en dehors des villes était extrêmement dangereuse et seuls les plus entraînés et les plus courageux parvenaient à survivre. Il ne suffisait pas d'avoir simplement de la bonne volonté et un ego surdimensionné...
En tous les cas, la petite chandelière ne faisait nullement partie de ceux-là, bien au contraire. Elle n'aspirait qu'à une vie paisible et tranquille dans cette ville, à fabriquer des bougies qui rendaient les gens heureux et à prendre soin de Lorrich dans sa vieillesse, comme elle ferait avec un grand-père fatigué.

Soleïa peinait à croire d'être destinée à ce genre de chose. L'homme tenta de lui donner pour preuve ses grands yeux rouges. Elle baissa un instant le regard, penaude. Il est vrai que c'était un détail assez étonnant chez elle et que personne n'avait su expliquer. Les deux médecins qu'elle avait réussit à voir lui avaient tous deux certifié qu'elle était en excellente santé et que cela ne venait pas d'une maladie héréditaire, quand bien même elle était née ainsi. La jeune femme se demandait encore pourquoi les religieuse avait prit soin d'elle au lieu de hurler au démon en croisant ce petit bébé aux yeux flamboyants. Elle n'avait jamais trop osé leur poser la question.

Soudain, l'individu se redressa et s'éloigna du mur pour se retrouver juste devant elle, avec une vitesse telle qu'elle ne vit rien venir. Un masque de terreur déforma son joli visage lorsqu'elle vit le reflet d'une lame sortir de la ceinture de l'homme qui la prévint que cela allait faire mal. Soleïa voulu crier, mais sa voix se termina dans un hoquet de douleur lorsqu'il enfonça sa lame dans son ventre. La belle poussa un hurlement de douleur strident qui envahit la pièce, faisant sursauter et paniquer Lorrich qui était resté à l'accueil. Soudain, Soleïa s’affaissa subitement, entraînant la chaise dans sa course jusqu'au sol où elle s'étala.

Pourquoi ? Semblaient demander ses yeux qui s'emplissaient de larmes. Incapable de parler, elle ne pouvait que gémir et sangloter tandis que le sang coulait abondement, souillant sa robe et son tablier, jusqu'à recouvrir sa main qu'elle plaquait désespérément à l'endroit de la blessure. Elle allait mourir ainsi ? Poignardée dans son atelier ? Avant même d'avoir pu profiter un petit peu de la vie ? Ses joues étaient trempées de larmes alors qu'elle tentait de résister à la douleur et de ne pas perdre conscience. Son autre main griffait le sol, comme un dernier espoir pour se raccrocher à la vie. Elle entendit à peine la porte trembler sous les coups de Lorrich qui tentait en vain de lui venir en aide. En fait, elle ferma les yeux, sanglotant, attendant de pousser son dernier souffle. Est-ce que ça allait être long ? Allait-elle agoniser pendant des heures avant de rendre son dernier souffle ? Son assassin prendrait-il la peine de l'achever ? C'est en se posant toutes ces questions qu'elle réalisa que sa peau tremblait sous sa main, au niveau de sa blessure. Elle remuait bizarrement, comme si quelque chose roulait dans ses entrailles... puis elle cessa de saigner. Les doigts tremblants, elle caressa sa peau du bout des doigts, là où quelques courtes minutes plus tôt s'était trouvée une plaie béante. Mais il ne restait guère plus qu'une fine cicatrice, tandis que la douleur s'estompait petit à petit.

Elle sentit qu'on l'agrippait à la gorge et elle poussa des gémissements terrifiés, paniquée, agrippant le poing du colosse qui l'avait attrapée pour tenter de se dégager. Puis il la déposa tout simplement sur la chaise, avec un sourire satisfait aux lèvres. Perdue et effrayée, elle plaqua ses bras sur son ventre, son souffle entrecoupé par ses sanglots, n'osant même plus lever les yeux sur l'homme qui tentait de lui faire réaliser à juste titre qu'en effet, jamais elle n'avait le souvenir d'avoir été malade et que les petits bobos de son enfance avaient toujours su cicatriser avec brio. De nouveau, elle tâtonna au niveau de sa blessure, mais il n'y avait plus rien. Il ne restait de trace que le sang poisseux sur ses vêtements et sur ses mains. Par quel miracle ? Étais-ce de la magie ? Non... c'était un privilège réservé à l’Élue.

Ses lèvres tremblèrent tandis que l'inconnu approcha son visage du sien pour plonger son regard dans le sien, carmin flamboyant et azur glacé face à face. Sa voix et son regard semblaient ravis alors qu'il lui annonçait être celle qui les sauverait tous. Soleïa sentit une autre larme rouler sur sa joue tandis que la voix de Lorrich retentit derrière la porte.

- Soleïa !! Tu m'entends ma petite ? Je... je vais chercher la garde, tiens bon !

Pendant une seconde, elle ne réagit pas, son regard hypnotisé par celui de l'homme, quand enfin elle reprit un peu ses esprits et parvint à lancer d'une voix faible :

- Non... ça va Lorrich. Je n'ai rien...

Un silence intrigant et pesant s'en suivit tandis que le vieil homme devait sans doute réfléchir au meilleur moyen d'agir. Sans doute lui fit il confiance car on entendit un grognement, puis plus rien. S'il en était allé prévenir quelqu'un ils auraient entendu le carillon de la porte d'entée.
La jeune chandelière reprenait doucement son souffle et se remettait lentement de ses émotions, le visage pâle, puis elle souffla :

- Vous... vous n'étiez vraiment pas obligé de faire ça.

Pendant un instant, elle avait cru mourir ! Remettant de l'ordre dans ses pensées, elle soupira. Alors c'était vrai, elle ne pouvait le nier après cela. Elle était différente. Peut-être... oui peut-être qu'en effet elle était l’Élué. Qui d'autre aurait pu survivre et être soigné ainsi en un clin d’œil, sans l'aide de rien ni personne ? Elle se laissa encore quelques secondes pour récupérer, puis demanda sagement :

- Faut-il que je vous suive ? Que suis-je sensée faire, maintenant ?

Elle pensait que si elle devait partir et quitter la ville, elle devrait prendre des affaires, réunir ses économies. A l'idée qu'elle doive abandonner Lorrich, son cœur se serra. Qu'allait-il bien pouvoir devenir ? Et la boutique ?
Pour éviter de se remettre à pleurer, elle essuya ses larmes d'un revers de sa manche, attendant les indications de l'homme face à elle.
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Grayle le pérégrin le jeudi 08 septembre 2016, 23:50:27
Coopérative, la jeune fille demanda au vieil homme de ne pas s'inquiéter. Son récent agresseur sourit. Il est tombé sur une bonne fille, sérieuse, calme et obéissante. Elle aurait pu être une immonde peste ou une trouillarde complète, mais non, il était tombé sur une jeune fille aussi belle de corps que d'esprit. Au moins, son apprentissage sera rapide... Néanmmoins, elle lui reprochait ce coup de couteau.

" C'était la meilleure manière de te faire prendre conscience de ce que tu es. Quelqu'un avec plus d'avenir que chandelière. "

Elle lui demanda ensuite ce qu'elle devait faire, essuyant ses larmes.

" Oui, tu va me suivre. Je suis chargé de ton éducation. Tu n'a pas besoin de connaître mon nom. Maître suffira. Ca sera très difficile, très pénible, et tu aura envie de me tuer, mais ce sera pour ton bien. " dit-il sans ambage. " Quand à tes affaires... "

Son index s'égara sur l'épaule de la jeune fille, caressant son bras puis son ventre nu.

" Je te trouverais d'autres habits. Tu n'a besoin de rien, mais tu peux amener un livre ou quelques bougies si tu veux. "

D'un geste, la chaise disparu, et il ouvra la porte.

" Je te laisse le temps de faire tes adieux à Lorrich. Tu ne le reverra probablement jamais, alors profite en bien. Je t'attend ici. "
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Louane Fox le vendredi 09 septembre 2016, 00:39:08
Soleïa ne pouvait s'empêcher de sentir une profonde tristesse l'envahir. Quitter son foyer serait une épreuve difficile pour elle qui n'avait jamais eu de famille. Certains pourraient penser que cela était plus facile de partir lorsqu'on avait peu d'attaches, mais c'était faux. Et elle le savait mieux que quiconque aujourd'hui. Son avenir n'était plus celle d'une chandelière, il fallait qu'elle le réalise rapidement et c'est ce qu'essayait de lui faire comprendre cet homme, sortit de nulle part pour lui apprendre qu'elle était l’Élue et qu'à partir de maintenant, elle devait sauver le monde contre des monstres destructeurs et meurtriers. Il lui expliqua également qu'il serait personnellement charge de son éducation et qu'à partir de maintenant, elle devrait l'appeler Maître, sans avoir à connaître son nom. Lorsqu'il ajouta que ce serait difficile et qu'il se montrerait dur au point qu'elle puisse avoir envie de le tuer, elle frissonna. Elle préférait ne pas y penser.

L'individu fit courir l'un de ses doigts sur son bras et son ventre nu. Réalisant qu'elle avait sa robe déchirée et se trouvait dans un état embarrassant, elle rougit violemment et tenta d'arranger en vain le tissu. Son Maître se chargerait de lui trouver des vêtements, mais qu'elle pouvait apporter un livre ou des bougies si elle le désirait. Soleïa hocha timidement la tête, signifiant qu'elle avait comprit. Enfin, il ouvrit la porte après avoir fait disparaître la chaise et lui conseilla de dire adieu à Lorrich. Le fait d'entendre très clairement qu'elle ne le reverrait plus jamais lui arracha le cœur.

Le vieil homme était resté prêt de la porte et lorsqu'il vit sortir la petite, le visage éteint d'où persistaient des traces de larmes, sa robe déchirée et recouverte de sang, il devint pâle comme la mort et la prit dans ses bras maigres et tremblants.

- Oh, mon enfant ! Que t'est-il arrivé ?! Regarde dans quel état tu es !

Il se tourna alors vers l'homme encore dans la pièce et le pointa d'un doigt furibond :

- Qu'est-ce que vous lui avez fait ? Comment osez-vous venir faire du mal à cette pauvre enfant, sous mon toit en plus ! En voilà des manières !
- Lorrich...

La voix chevrotante et délicate de la jeune femme l'apaisa immédiatement. Soudain elle l'enlaça avec force, retenant à grande peine ses larmes. Elle avait toujours considéré le vieil homme comme son grand-père et son seul confident et lui voyait en elle la petite fille qu'il n'avait jamais eu. Bouleversé, il la serra contre lui.

- Je vais devoir quitter Bourg-des-Tours et je... je ne sais pas si je reviendrais. Tu as toujours été bon avec moi et je... je ne te remercierait jamais assez.
- Quoi ? Tu vas partir ? Avec ce malfrat, ce... ce malandrin ? Ce brigand ?! Mais pourquoi... ?
- Je t'en prie, ne... ne poses pas de questions. S'il te plaît.

Avec tendresse, elle déposa un baiser sur la joue creuse du vieillard et se détacha de lui, non sans un dernier regard bienveillant.

- J'espère que tu trouveras quelqu'un pour me remplacer et t'aider à la boutique. Adieu Lorrich.

Et sur ce, elle le laissa planté là, planté comme un piquet tandis qu'il tentait de bafouiller quelque chose, mais elle avait déjà prit la porte, ne laissant derrière elle que le doux tintement du carillon et un parfum de fleur d'oranger...

Soleïa passa chez elle pour enfiler une vieille robe propre de couleur noir, comme si elle portait déjà le deuil de son foyer. Elle se lava également rapidement les mains et fourra l'un de ses romans préféré et quelques rares babioles supplémentaire. Son sac paraissait bien vide, mais il était plus sage de voyager léger. Et puis elle désirait ne pas emporter trop de souvenirs avec elle.
Quelques minutes plus tard, elle retourna à la boutique où l'attendait toujours l'homme. Lorrich n'était plus là. Peut-être avait-il préféré noyer son chagrin ailleurs. C'était mieux comme ça. La jeune femme ferma donc la boutique et déposa ses clefs sur le comptoir avant de retrouver son Maître, celui avec qui elle allait devoir partager son existence à partir d'aujourd'hui. La mine grave, elle lui dit :

- Je suis prête.

Elle n'avait pas voulu aller dire au-revoir aux religieuses, elle n'avait pas la force pour d'autres adieux douloureux.

Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Grayle le pérégrin le vendredi 09 septembre 2016, 08:19:56
Le Maître était resté dans l'arrière boutique pendant que Soleïa faisait ses adieux. Elle n'allait plus avoir beaucoup d'intimité dans les années à venir, alors il préféra la laisser seule pendant les quelques minutes qui lui restait. Errant dans l'arrière boutique, il toucha, examina et regarda les dizaines d'outils et de bougies qui s'y trouvait, humant l'odeur de ces dernières. Il n'y connaissait rien en bougie, mais il fallait reconnaître une chose : elle semblait douée. Les bougies étaient de toutes tailles et toutes formes, avec des décorations plus ou moins travaillées et des odeurs extrêmement variées. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'elle soit aussi douée pour ce qu'il allait lui faire subir...

Il entendit le carillon de la porte sonner, signe qu'elle était sortie. Il ne la poursuivi pas, absolument certain qu'elle reviendrai. Et elle revint, toujours triste et fatiguée, portant une belle robe noire ainsi qu'un sac, dont l'étroitesse laissait penser qu'elle n'avait pas emmenée grand chose. Malgré sa tristesse, elle semblait décidée à affronter son destin.

" Bien. Merci pour ton sérieux. "

Il la prit doucement par le poignet, puis par la main, avec une douceur presque choquante compte tenu de la taille de sa main. Si elle n'était pas petite, lui était grand et large. Elle ne lui arrivait même pas aux épaules, et ses bras étaient presque aussi épais que les jambes de l'Elue. La petite main de Soleïa disparaissait dans la sienne. Il l'emmena dans l'arrière boutique, comme un amant emmenant son amoureuse loin des regards indiscrets. Il sentait sur lui le regard haineux de Lorrich. Cet homme, malgré son amour presque paternel pour Soleïa, avait sans doute du fantasmer plus d'une fois sur elle. La jeune fille n'était pas au courant, mais son odeur et sa simple présence avaient tendance à apaiser, si ce n'est émoustiller les humains autour d'elle...

Il s'arrêta ensuite. Ils se trouvaient face à face, les mains du Maître tenant celles de l'Elue.

" Accroche toi. "

Une odeur étrange, comme celle de la mer, se fit sentir dans la pièce, avant d'être accompagnée par la même odeur que lorsque la chaise avait surgie. Les formes et les couleurs autour d'eux se mirent à bouger et changer, la réalité se tordant de douleur. Puis, ils disparurent, et un kaledoscope de couleurs inconnues fut la seule chose qu'ils pouvaient voir, tandis que l'esprit de Soleïa était harcelé de sensations et de mots inconnus.

Ils arrivèrent. Ils n'étaient plus dans la boutique, mais autre part. Le Maître serra Soleïa contre lui, le temps qu'elle reprenne ses esprits et son équilibre, avant de s'écarter. Mais il n'avait pu se résoudre à lui lâcher la main.

" Bienvenue à la Fin des Temps."

Le ciel était étoilé. Le sol était étoilé. Tout autour d'eux, l'espace, avec au loin des galaxies, des planètes et des étoiles plus ou moins visibles. Le sol était fait en pierre, et les rares murs étaient envahis par la végétation et le lierre. Des colonnes et des statues de style antique se trouvaient un peu partout. Et cette... maison, ou villa, cette habitation indéfinissable, sans mur, et donnant dans l'espace, flottait dans le vide. Quelques pas suffiraient à tomber.

(image d'exemple :  http://i.imgur.com/DgtuGcI.jpg )

" Cet endroit est hors du temps et de la réalité. Tout s'y écoule plus lentement. C'est chez moi, chez nous. Et bientôt, ce sera chez toi. "

Il se mit à bouger, la tenant toujours par la main, caressant doucement ses doigts et sa paume douces comme la soie. Tant qu'elle ne le lui demanderait pas, il refusait de la lâcher. Il lui fit faire le tour du propriétaire. Des portails ronds et dont la texture bleue faisait penser à la mer reliaient les pièces de la Fin des Temps, qui, toutes, flottaient et donnaient dans le vide sidéral. La pierre se disputait à la végétation absolument partout, et l'on pouvait voir quelques minuscules oiseaux ou papillons qui y vivaient, défiant toutes les lois de la logique. Ils croisèrent même un mouton avec tellement de laine qu'il était rond comme une ballon. Il bêla devant eux.

" Je l'ai trouvé ici, un jour. Jamais compris comment il est arrivé là. "

Il lui montra la salle à manger. Une table énorme avec des dizaines de couverts en argent, des armures immobiles montant la garde. Les chaises étaient similaires à celle qu'il avait invoquée, et il en manquait une.

" Je ne peux rien créer. Ce que j'invoque vient de la Fin des Temps. Tu saura faire de même, bientôt. "

 L'observatoire, avec des canapés confortables, des piles de livres et un énorme téléscope braqué sur une colossale planète... la leur. La salle à coucher, avec des tapis et des tapisseries bleues et or, des coffres, des armoires, et un seul lit, assez grand pour trois personnes et faisant penser à celui des princesses dans les contes de fée. Il lui dit d'y déposer ses affaires.

" Je vais t'emmener devant le cercle Orboros. Tu va voir les grands de ce monde. Ne stresse pas. Ils comprendront que tu ne soit pas à l'aise. Mais ils voudront voir l'Elue, pas une petite fille. "

" Déshabille toi. Tu va porter les habits qui te reviennent. "

Il tenait dans ses mains une robe, noire et aux décorations dorées, sans manches et partant en pointe vers le cou. Il était difficile de juger quand à sa taille, mais elle était moulante, et prenait fin à mi-cuisse. Une robe de gala, pas de combat, qui s'enfilait par la jambe, comme une tenue d'escrime. Mais Soleïa, une fois entrainée, n'aurait même plus besoin de vêtement ou d'armure.
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Louane Fox le vendredi 09 septembre 2016, 16:30:52
Soleïa avait soudain la sensation qu'un poids énorme pesait sur ses épaules frêles, mais tel était bien le cas en vérité, car elle était promise à sauver l'humanité toute entière. Si elle échouait, tout serait fini, tout le monde mourrait par sa faute. Et c'était une chose bien difficile à porter pour une jeune femme innocente de son âge qui, jusque là, n'avait eut guère plus de responsabilité que celle de réussir des bougies parfumées...
A son retour, son Maître la remercia pour son sérieux, puis glissa la main fine de l'ex petite chandelière dans sa main forte et puissante, mais avec une douceur inattendue.Il la conduisit jusque dans l'atelier de l'arrière boutique, puis il se mit face à elle, prenant son autre main. Sans dire mot, elle le regardait, attendant la suite des événements. C'est alors qu'il lui demanda de s'accrocher. Étonnée par ces mots étranges, elle n'eut cependant guère le temps de lui poser une question. L'environnement autour d'eux sembla se distordre et vibrer d'énergie,de plus en plus fort. Effrayée, elle se plaqua contre l'homme et ferma un instant les yeux. Sa tête lui tournait si fort qu'elle craignait d'être malade. Lorsque tout sembla redevenir normal, elle rouvrit les yeux et un spectacle saisissant s'imposa à elle.

Les yeux écarquillés de stupeur et d'émerveillement regardèrent autour d'elle. Ils semblaient perdus au-delà des cieux, parmi une immensité illuminée d'étoiles. Les lieux où ils se trouvaient ressemblaient à un palais de pierres anciennes à ciel ouvert. Stupéfaite, elle ne parvenait pas à détacher les yeux de ce spectacle fabuleux. Si L'homme ne l'avait pas maintenue contre elle, elle se serait certainement écroulée. Ce voyage étrange l'avait secouée, mais bien moins encore que ce tableau magique où elle se trouvait. Les mots de son maître semblèrent bien lointain à ses oreilles lorsqu'il lui nomma l'endroit : La Fin des Temps.
Bouche bée, Soleïa était en prise avec un sentiment étrange, comme si elle se trouvait là où elle aurait toujours du être, comme si tout lui était familier, comme si elle avait déjà visité cet endroit dans ses rêves. Elle ne retrouva ses esprits que lorsque son Maître lui expliqua qu'ils étaient hors du temps et de la réalité et qu'ils s'agissait désormais de leur foyer, là où le temps s'écoulait plus lentement. En fait, le temps lui semblait même comme suspendu.

- C'est... magnifique, parvint-elle à murmurer.

Il lui fit visiter les lieux. Soleïa observait tout avec des yeux de petite fille émerveillée, les papillons et les oiseaux qui voltigeaient mystérieusement autour d'eux, les pierres, la décoration, les étranges portails azurés... et ce mouton adorable qui bêla en les voyant. Un sourire éclaira le visage de la jeune femme qui se promit d'aller faire la connaissance de cette petite boule de laine adorable dès qu'elle le pourrait. Ils visitèrent plusieurs pièces, toutes plus belles et saisissantes les unes que les autres, jusqu'à une chambre ou trônait un grand lit. Soleïe n'en avait jamais vue d'aussi accueillante et chaleureuse. Elle déposa son sac sur un fauteuil et tourna sur elle même, observant tout avec attention. Son Maître lui annonça alors qu'il allait l'amener voir des gens très importants, tout en lui précisant qu'ils voudraient voir une élue et non pas une petite fille. Perdant un peu de son émerveillement ingénu, elle hocha la tête, intimidée. Enfin, il lui demanda d'enfiler une robe, celle qu'il lui tendait.

Curieuse, elle s'approcha et déplia le vêtement devant elle pour mieux la voir. Ses yeux brillèrent de nouveau devant sa beauté et elle s'exclama :

- Oh, mais... elle est bien trop belle pour moi. Heu... merci Maître.

Elle avait conscience de ne pouvoir refuser. Elle ne pouvait de toute manière par se présenter telle qu'elle était devant le cercle d'Orobos. Elle savait d'ailleurs bien peu de chose à propos de cela. Elle alla déposer la robe soigneusement sur le lit, puis s'apprêtait à détacher sa robe lorsqu'elle réalisa bêtement que l'homme était encore là. Elle rougit et se tourna vers lui avant de demander bêtement :

- Est-ce qu'il y a... autre chose ?

Peut-être avait-il d'autres informations ou conseils à lui prodiguer avant qu'elle ne se change. Elle se sentait si maladroite dans cette nouvelle existence. Tout était nouveau pour elle et elle angoissait un peu à l'idée de rencontrer toute ces personnes qui attendaient beaucoup d'elle. Sera t-elle à la hauteur de leurs espérances ?
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Grayle le pérégrin le samedi 10 septembre 2016, 11:26:39
" Trop belle pour toi ? " Il en fut presque choqué. Peut-être que Soleïa n'était pas consciente de sa beauté. Il se rappelle qu'en plus, elle était encore jeune. Sa croissance n'était pas finie. Et qu'elle deviendra encore plus belle les mois et années à venir, et sans doute, plus assurée aussi, en supposant que l'entraînement ne la brise pas psychologiquement. " C'est ta robe. Elle est faite pour toi. "

Il s'avanca vers elle, jeune fille perdue et rougissante "Je vais t'aider à l'enfiler. " dit-il avec un ton qui ne souffrait nulle contestation. " Laisse toi faire. " dit-il avec une voix plus rauque que d'habitude. Il avait du mal à détacher son regard d'elle, happé par son magnétisme naturel, et trouvait là une excuse assez pitoyable de la toucher. Il la sentait tendue et crispée alors qu'il détachait les fils de sa modeste robe et faisait glisser cette dernière le long de son corps. Derrière elle, il pouvait sentir l'arôme de ses cheveux, voir ses fines épaules, ses omoplates visibles, ses fesses rebondies, qu'il crevait d'envie de palper, et une lourde poitrine, presque trop opulente pour un corps globalement aussi fin. Elle n'avait plus que ses sous vêtements.

Il eu un flash, dans lequel il lui arrachait ses bas, la plaquait contre le lit, et la violait sans plus de cérémonie, flash qui disparurent heureusement assez rapidement. Il s'écarta d'elle, et se saisit de la nouvelle robe.

" Soulève ta jambe droite. "

Ce qu'elle fit. Il passa alors le bas de la robe, cette dernière étant "fixée" par ce point là. Il l'aida à passer le bras droit dans le trou prévu à cet effet, puis le bras gauche, avant de faire remonter ce qui ressemblait à une minuscule fermeture éclair, sur le côté gauche du torse, avant de s'écarter.

" Tu vois ? Tu es très bien. "

La robe était en soie noire, laissant les bras nus. Elle était legèrement moulante, collant au corps de la jeune fille, et descendait à mi-cuisse. Révélatrice et legèrement sexy, sans être trop provocante, même si Soleïa, apparemment, ne se sentait pas encore très à l'aise dedans. La robe semblait être faite sur mesure, ne la pressant à aucun endroit, faisant presque oublier sa présence, comme si l'Elue était nue. Elle pouvait voir son maître la dévorer des yeux. Il lui fit signe de venir.

" Viens, allons rendre visite au cercle. Ca fait beaucoup en une journée, mais au moins, ce sera fait. "

Il l'emmena devant un portail qui, lui, était liseré de vert. Tenant Soleïa par la main, il la fit traverser le portail, qui donnait la même sensation qu'entrer dans une eau tiède, sans n'être pour autant mouillé à la fin.

Ils se trouvaient devant un arbre colossal, si grand qu'il se perdait dans les nuages, épais comme un grand village, ressemblant à un entrelac de troncs appartenant à des dizaines d'arbres différents.

(http://www.kekaiart.com/uploads/5/4/7/6/5476798/8708123_orig.jpg)

Il n'y avait personne d'autres qu'eux deux. Un léger vent chaud agitaient leurs cheveux.

" Ils devraient venir bientôt. " dit-il pour la rassurer. Une légère vibration, suivie d'une sorte de chant éthéré, se fit entrende après quelques minutes. Plein d'émotion, Le Maître annonça qu'ils arrivaient, et trois silhouettes firent leur apparition au dessus d'eux. Deux hommes et une femme. Lorentz, Baldur et Kayle, grands maîtres du Cercle Orboros, étaient arrivés.

Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)

Le premier, dont le visage était masqué pour ne laisser que des yeux brillants, fit un geste de la main, invoquant des pierres de nulle part, et formant un escalier sur lequel il marchait, descendant ainsi jusqu'à la hauteur des arrivants. Le second, au visage dur et à la barbe fournie, sauta simplement, se réceptionnant sans dommage sur le sol, mais avec un bruit laissant penser qu'il était incroyablement lourd. La femme, quant à elle, monta l'énorme loup qui se trouvait à côté d'elle, et en redescendit une fois que ce dernier ait accompli le bond nécessaire pour se retrouver devant Soleïa et le Maître. L'animal vint immédiatement renifler l'Elue.

La femme prit la parole, fixant Soleïa. Sa voix semblait résonner, comme si une dizaine de personnes vous parlait en même temps, avec la même voix.

" Voici donc la nouvelle Elue. Bienvenue à toi jeune fille. Comment t'appelle tu ? Je suis Kayle, et voici mes confrères Lorentz et Baldur. Nous avons beaucoup de réponses, mais nous aurons besoin de tes questions. "
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Louane Fox le samedi 10 septembre 2016, 14:53:55
Soleïa avait les lèvres pincées lorsque son Maître s'étonna qu'elle trouve la robe trop belle pour elle. Elle ne voulait vraiment pas le vexer et espérait qu'il ne soit pas froissé par sa franchise. Elle n'avait jamais été très fortunée et avait l'habitude d'avoir une garde-robe minuscule dont chaque vêtement était utilisé jusqu'à l'usure et se révélait être de piètre qualité. Alors forcément, en voyant cette robe splendide, elle ne se pensait pas en être méritante. Elle n'était qu'un petite paysanne !
Finalement elle soupira et se dit qu'en vérité, c'était lui qui avait raison. Non, elle n'était plus une simple chandelière, elle était l’Élue. En tant que telle, elle se devait d'être présentable. Elle finit donc par hocher la tête lorsqu'il qui que cette robe lui appartenait et avait été faite pour elle. C'est ainsi qu'elle s'apprêta à l'enfiler sans discuter avant de réaliser que l'homme était toujours là.

Surprise, elle l'entendit annoncer qu'il allait l'aider à la mettre. La jeune femme ne put s'empêcher de rougir violemment et de se rendre compte qu'elle était incapable de refuser. L'homme possédait indiscutablement une autorité naturelle qui la dissuadait d'aller contre sa volonté. Silencieuse, donc, elle le laissa venir dans son dos et détacher son ancienne robe. Tendue et crispée, elle pouvait sans mal sentir ses doigts puissant délacer les lanières avec une étonnante facilité, mais aussi son souffle chaud quelque part non loin de sa nuque. L’impression était étrange, c'était bien la première fois qu'un homme la déshabillait et elle se sentait nerveuse.

Soudain, la robe glissa jusqu'au sol et autant par réflexe que par pudeur, elle croisa les bras sur sa poitrine, ses joues désormais colorées d'un rouge vif. Il s'écarta un instant pour prendre la nouvelle robe et lui donner les directives. La gorge nouée et le souffle court, elle obéit simplement, levant délicatement une jambe jambe après l'autre pour que son Maître puisse faire tirer la robe jusqu'en haut. Soleïa glissa ses bras dans les trous prévus à cet effet et enfin, il referma le zip qui se trouvait sur le côté. Troublée, la jeune femme se sentait néanmoins très confortable dans ce tissu fin, même si elle était peut-être un peu plus moulante et courte que les robes qu'elle avait l'habitude de porter jusque là.

Lorsqu'elle se retourna, elle surpris un regard fort étrange posé sur elle, qu'elle interpréta bêtement comme étant une façon pour lui de vérifier si tout était convenable. Pas un seul instant elle ne s'était doutée des pensées lubriques qui étaient passées par la tête de son Maître.
Il était désormais temps de rejoindre ce fameux cercle d'Orobos où ils étaient attendus. Un peu nerveuse, elle le suivit, non sans faire un petit signe de la main au mouton qui la regardait passer avec un regard vide.

Au moment de passer le portail, elle retint sa respiration et ferma les yeux. Elle avait encore un peu de mal avec ça. Lorsqu'elle les rouvrit, elle faisait face à une arbre splendide et gigantesque, si haut qu'elle devait lever les yeux au maximum. Elle resta complètement muette face à ce spectacle saisissant et plus encore lorsque subitement, après un court temps d'attente, trois personnages incroyables se réunirent face à eux. Bouche bée, Soleïa se rendit compte qu'elle devait avoir l'air bien sotte et se força à paraître plus détendue et plus sérieuse. La femme, d'une incroyable beauté parla en première tandis que la belle jeune femme résistait à l'envie de caresser le magnifique loup venu la renifler.

Elle écouta avec attention, très intimidée, jusqu'à ce qu'elle eut terminé. Soleïa posa son regard tour à tour sur chacun des trois membres du cercle, puis avala sa salive avant de prendre la parole :

- C'est un honneur de vous rencontrer. Mon nom est Soleïa. J'aimerais savoir... quel est cet endroit et apprendre qui vous êtes.

Elle était en effet curieuse de savoir tout ceci car elle était bien peu instruite à ce niveau là. Même si leurs noms lui semblaient un peu familier, elle ignorait qui ils étaient exactement et quel était leur rôle.

En venant ici, Soleïa pensait avoir des milliers de questions sans réponse. Mais soudain, alors qu'elle se trouvait face à ceux qui en détenaient sans doute toutes les réponses, elle réalisa qu'elle ne savait plus quoi leur demander. C'était devenu flou. Peut-être les questions viendraient-elles au fur et à mesure...
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Grayle le pérégrin le lundi 12 septembre 2016, 08:21:47
Bien qu'untimidée, la jeune Soleïa parvenait à garder un peu de convenance, s'exprimant avec la politesse de celle pensant ne pas être à sa place. Elle faisait preuve d'une curiosité que le Maître appréciait. Les deux hommes et la femme se présentèrent tour à tour, comme étant les trois Omnipotents dirigeant le cercle Orboros, et les gardiens attentifs de ce monde, et qu'ils se trouvaient dans un coin de l'immense forêt Perdue dont le cercle était originaire. Et lui expliquèrent la situation, Lorentz en premier.

" Je présume que tu connais Menoth, dieu de l'humanité. Il s'oppose depuis la nuit des temps au Ver Dévoreur, dieu de la sauvagerie. C'est ce Ver que nous, le cercle Orboros, vénérons. Nous pensons que la civilisation entraînera l'humanité vers sa perte. Et à raison. "

" Plus les villes s'étendent, plus les routes se construisent et plus les barrages s'accumulent, plus la civilisation croît, plus Menoth gagne en force et plus le Ver Orboros s'affaiblit. Le problème..."

Baldur prit la suite, après que Lorentz l'ai désigné.

" Le problème, c'est que là où Menoth est un dieu passif et ne s'occupe que de vos âmes dans l'au-delà, le Ver est... actif. Lorsqu'il sent qu'il est en danger, il riposte. C'est de là que viens la première déchirure. La civilisation était trop puissante, trop vaste. Il a... rééquilibré les débats. Mais malheureusement, le Ver dévoreur ne connaît pas la demi-mesure. Il y a plus d'un siècle, l'Elue l'a stoppé en plein élan. Aujourd'hui encore, la civilisation est trop puissante, et la balance entre la puissance de Menoth et du Ver dévoreur est déséquilibrée. Et le Ver revient. "

Kayle reprit la parole.

" Notre magie est impuissante contre les créatures du dieu que nous vénérons. Ces dernières ne peuvent être tuées que par quelqu'un comme toi, Soleïa. Si nous laissons le Ver agir, plus des neuf dixième des humains sera massacré. Certes, l'équilibre sera rétabli et nous, le cercle Orboros, en seront heureux... mais nous pensons qu'il est préférable d'épargner la vie des dizaines de millions de personnes restantes. "

Le Maître s'avanca, posant sa main sur l'épaule de l'Elue.

" Est ce que tout est plus clair pour toi ? Pose les questions que tu veux. Ensuite, nous repartirons. Tu dois t'entraîner. "
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Louane Fox le lundi 12 septembre 2016, 23:31:34
Soleïa observait chacun des trois individus et les écouta attentivement, notant tout ce qui était nécessaire dans sa tête. La jeune femme avait en générale une très bonne mémoire et elle comptait bien s'en servir. Sauver le monde n'était pas quelque chose à prendre à la légère. On lui raconta l'histoire de deux divinités adverses, Menoth et le Ver Dévoreur. Elle hocha la tête lorsque le dénommé Lorentz présuma qu'elle les connaissait. C'était le cas, elle en avait entendu parler lors de quelques leçons avec les Religieuses de l'orphelinat, mais aussi dans les livres qu'elle dévorait bien souvent à la bibliothèque. Pourtant, il n'y avait guère beaucoup de précisions sur ces deux là et encore moins à propos de la Première Déchirure. Tous les récits à ces propos restaient étrangement vagues, comme si tout le monde avait soudain été frappé d'une espèce d'amnésie collective.

En tous cas, la jeune femme comprenait la raison du conflit et hocha doucement la tête, l'air un peu grave. Aucune des deux divinité n'était toute blanche ou toute noire dans cette histoire, chacun avait ses raisons et ses torts, ce qui rendait le combat difficile. Mais hors de question en effet de laisser des millions d'innocents mourir ! Elle ne le permettrait pas.

Soleïa commençait rapidement à prendre son rôle au sérieux. Au lieu de bredouiller et de pleurer en gémissant qu'elle n'était pas à la hauteur, elle prenait une grande bouffée d'air, se redressait et se répétait qu'il était de son devoir d'agir. Il n'était plus question de se réfugier dans ce qu'elle aurait pu croire être un rêve. L'humanité était en danger et elle avait été désigné pour les sauver. Point final.
Son Maître l'encouragea à poser toutes les questions qui lui passaient par la tête avant qu'ils ne repartent pour s'entraîner. Elle apprendrait bien vite qu'être une Élue ne laissait que peu de place pour souffler. Le temps était précieux.

La demoiselle hésita, puis posa la question qui la taraudait depuis quelques temps :

- Qui était l'Elu pendant la Première Déchirure ? Comment il ou elle a t-il fait pour sauver l'humanité ? Comment est-il ou est-elle parvenu à battre tous ces monstres ?

C'est vrai que tout le monde semblait ignorer qui était l’Élue autrefois. Étais-ce une femme comme elle ? Ou un homme ? Avait-il vaincu les monstres grâce à de la magie ou bien par les armes ? Elle aurait pu poser toutes ces questions à son maître, mais préférait l'entendre tout d'abord de la bouche du cercle d'Orobos. Peut-être y avait-il certains détails que l'homme ignorait.

Curieuse, elle attendit donc les réponses, sentant la mains pesante, mais étrangement apaisante de son maître sur son épaule.
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Grayle le pérégrin le dimanche 18 septembre 2016, 18:52:16
Le Maître regardait l'Elue retrouver sa convenance, attentive, concentrée sur ce q'on lui disait, consciente de l'importance de sa tache, et même curieuse. Il ne répondait pas à ses questions, laissant les trois druides répondra à Soleïa.

" Shaïra était son nom. Une jeune femme forte et déterminée, bien avant qu'elle ne fut choisie. Elle est venue voir les monstres et les a affrontés frontalement, rendant coup pour coup, et les tuant jusqu'à ce que leur nombre s'épuise. " répondit Lorentz avec un air dramatique dans sa voix, prenant visiblement plaisir à jouer le narrateur. Baldur prit la suite.

" Elle se basait avant tout sur la force physique. Ton Maître ne te l'a pas encore expliqué, mais l'Elue est capable de puiser dans la magie environnante pour se renforcer. Ta prédécesseure était extrêmement forte pour celà. Elle pouvait traverser un mur en marchant, et soulever la herse d'un chateau fort sans difficulté, même si sauter par dessus ses murs était plus rapide. Une femme redoutable. "

" Et tu a interêt à être à sa hauteur. " recommanda le Maître d'une voix sévère. Shaïra tuait avec ses mains et sa lance. Il te faudra trouver tes propres armes. "

D'autres questions furent posées, puis d'autres réponses. Les maîtres se dispersèrent ensuite, souhaitant bonne chance à Soleïa, et ils revinrent tous les deux à la Fin des Temps. Le Maître la reprit par le poignet, la tirant derrière lui.

" Nous allons commencer les bases aujourd'hui, et il la fit traverser un autre portail. Ils étaient toujours à la Fin des Temps. Dans une salle sans plafond, donnant sur l'infinité galactique, mais aux murs présents et épais. La salle était aussi grande qu'un village. On en voyait à peine le bout. Sur les murs, des dizaines d'armes, de toute sorte et de toute taille. Epée, hache, lance, marteau, faux, sabre, couteaux, arc, de tous les continents. Il y avait de quoi faire pleurer d'émotion le plus fanatique des collectionneurs d'armes.

" Fait ton choix. " dit-il en lui désignant une arme. "Je sais que ca ne t'es pas familier. Tu es le genre à ne pas faire de mal à une mouche. Mais tu n'y coupera pas. " Il posa une main solide sur son épaule frêle. " Je serais là pour te protéger, bien entendu. Mais je suis limité dans mon... potentiel. Viendra vite le moment où je serais un poids. Et tu devra sauver le monde toute seule. "
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Louane Fox le mardi 12 septembre 2017, 16:45:41
Soleïa écoutait les paroles des Sages avec grand soin et fut époustouflée de ce qu'elle apprit que la précédente élue. Ses exploits semblaient inimitables et plus elle entendait ses louanges, plus elle angoissait. Comment pourrait-elle un jour arriver à la cheville d'une femme aussi incroyable ? Était-elle réellement capable de temps de prouesses ? Elle en doutait fort. Pourtant, elle ne semblait pas abattue ou terrorisée. Non. On comptait sur elle, des individus aussi intelligents et importants ne se seraient jamais trompé de personne.  Elle était l'Elue, elle était née pour ça, elle saurait y parvenir. Peu importe les sacrifices qu'elle avait devoir faire ou les souffrances qu'elle allait devoir endurer. Ce serait nécessaire, elle était prête ou, tout du moins, s'y préparerait avec acharnement.   
Lorsque la voix de son Maître lança sévèrement qu'elle n'avait pas intérêt à les décevoir, elle ne frémit même pas et se contenta d'hocher la tête, enflant sa poitrine en inspirant une grande goulée d'air, comme pour se gonfler de courage et de certitude. D'autres paroles durent échangées, un peu plus futiles sans doute. Soleïa pensait avoir des millions de questions, mais en vérité il n'en était rien. Elle savait déjà tout ce qu'il y avait à savoir. Elle était une élue et devait apprendre à agir et se battre en tant que tel. Elle devait sauver la Monde de cette nouvelle Déchirure coûte que coûte. Point final. 
 
La jeune femme ne chercha même pas à poser de questions sur ses origines, ses parents, la raison pour laquelle elle avait été déposée sur les marches de l'orphelinat de Bourg-des-Tours. Elle aurait pu, mais se rendit compte que les réponses à ses questions auraient pu la détourner de son but principal. Elle était l'Elue et c'était tout ce qui importait, le passé était le passé n'est-ce pas ? 
 
Enfin, elle retourna à la Fin des Temps en compagnie de son Maître, dans une pièce différente de celles qu'elle avait déjà pu voir. Un endroit gigantesque, dont on ne voyait pas la fin. Tout ce qu'elle pouvait voir, c'était des armes de toutes tailles et de toutes sortes disposées sur les murs. Une collection impressionnante que Soleïa observa en silence. Son Maître lui demanda de choisir son arme avant de poser une main sur son épaule et de lui présenter un discours qui la déstabilisa un peu. Elle se tourna un peu, l'air inquiète.
 
- Vous voulez dire... que vous ne resterez pas toujours près de moi ?
 
Elle baissa les yeux, attristée. C'est vrai qu'elle ne connaissait pas encore cet homme et qu'il était un peu brutal dans ces propos parfois et sévère. Mais elle ne pouvait pas s'empêcher de ressentir de la sympathie pour lui. Après tout, il était tout ce qui lui restait maintenant et ils allaient devoir se fréquenter très longtemps et très souvent pour qu'il parvienne à faire d'elle une Elue digne de ce nom.   
Soleïa se reconcentra et admira les armes disponibles une à une. Elle n'y connaissait rien. Elle était incapable de dire laquelle de ces armes étaient le plus efficace ou lui conviendrait le mieux. Ce qui était sûr, c'est qu'elle ne pouvait encore prétendre utiliser l'une de ces immenses haches à deux mains... c'était beaucoup trop lourd pour elle aujourd'hui. Elle hésitait entre une de ces lances légères ou bien ces dagues ou encore cette épée courte qui n'avait pas l'air trop lourde. Elle agrippa finalement cette dernière, décidant qu'il était sans doute plus simple de commencer par le plus classique. Elle se tourna alors vers son Maître, l'air fort motivée et annonça :
 
- Je suis prête.
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Grayle le pérégrin le mercredi 13 septembre 2017, 00:18:58
" Bien ! Bon choix. " dit-il d'un ton plus encourageant que d'habitude. Il s'écarta légèrement, marchant vers le centre de la salle, l'invitant à la rejoindre, comme s'ils se dirigeaient vers une piste de danse. Une danse, hélas, plus funeste, et qui ne serait sans doute pas du goût de la jeune fille...

Le Maître fit apparaître une arme entre ses doigts, une épée, exactement similaire à celle de Soleïa. Comme toujours, nulle extravagance. Pas de fumée de couleur, de "pouf", ou d'autre signe trahissant un sort quelconque. L'épée était simplement apparue, comme si elle avait toujours été là. Il se mit en garde, épée dirigée vers Soleïa, présentant uniquement son flanc droit. Il la vit loucher sur l'acier, éloigné de plusieurs mètres, et si proche pourtant.

" Sache, Soleïa, que je ne suis pas là pour t'apprendre l'escrime. Parade, désarmements, et toutes ces subtilités sont utiles contre des humains. Pas contre des monstres. Je suis là pour t'en faire baver. Physiquement. Mentalement. Te pousser au delà de tes limites. Plus tu te battra, meilleure tu deviendra. "

Il fit un pas en avant, rapide et puissant, frappant de bas en haut. Le geste, bien que rapide, était télégraphié, et elle l'évita. " BIEN ! " rugit-il, comme si sa voix reprenait vie. Il sautillait legèrement sur ses pieds, avant de frapper encore, faisant exprès de la rater de peu.

" N'oublie pas ! Même si je te touche, la douleur et la blessure ne seront que temporaire ! Soit sans peur ! C'est dans la confrontation que naître ton pouvoir. Pas tout de suite. Pas aujourd'hui... mais tu va le sentir... peu à peu. Et ensuite... tu pourra faire ceci ! "

Sans prévenir, il se projeta en avant. Sa jambe devint floue, puis son corps. En un instant, l'homme massif franchit plusieurs dizaines de mètres, dépassant Soleïa dans un souffle digne d'un ouragan pour s'arrêter derrière elle. Là où il se trouvait, le sol de pierre n'était plus qu'un cratère fumant, qui se reconstitua peu à peu. Il revint vers elle. Elle n'était pas prête. Pas encore. Il le voyait dans sa posture. Et ces yeux rouges, ces magnifiques perles carmines dans lesquelles il se perdait chaque fois, montraient autant de frayeur que de volonté. Elle avait des tripes. Il allait tout faire pour que naisse en ce petit corps n'ayant jamais de tourment, la flamme dévorante de l'ambition et de la fierté qui sommeille même dans le pire des trouillards ou des paresseux.

Un jour, ses pouvoirs allaient se débloquer. Comment ? Il n'en savait rien. Sa prochaine "vraie" mort ? Sa première crise de peur ? Généralement, c'était un surplus d'émotion ou de sensation qui servait de déclic. Il contempla le corps juvénile de son partenaire, et une brusque bouffée de chaleur gonfla le corps de l'homme.

Peut-être qu'à ce moment là...

Il secoua la tête, reporta son attention sur la jeune fille. Peut-être aurait-il du lui apprendre plus de base ? La taille ? L'estoc ? la fente ? Bien affermir sa prise ? Il se promit de le faire. Aujourd'hui, il voulait brûler les étapes. Rien qu'aujourd'hui. La bizuter, la mettre dans le bain. Voir comment elle s'adapterait, "sur le tas".

" Aujourd'hui, ce ne sera pas long. Ton objectif ? Me toucher. Si tu y arrive, tu sera récompensée. "
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Louane Fox le mercredi 13 septembre 2017, 17:40:19
Pour le moment, le Maître semblait satisfait. Hum... c'est vrai qu'elle ignorait encore complètement son nom, il n'avait pas voulu le lui dire à la boutique quand ils s'étaient rencontrés. Pourquoi ? Elle l'ignorait. Peut-être pour préserver une sorte de respect et ne pas rentrer dans quelque chose de trop familier. Alors pour l'heure, Soleïa devait se contenter de l'appeler ainsi : Maître. C'est ainsi qu'elle avait appelé Lorrich pendant longtemps, avant que leur amitié de se renforce, ainsi que leur confiance. Après tout, c'est lui qui lui avait tout apprit. La jeune femme n'espérait qu'une chose, être aussi douée pour apprendre à créer des bougies que pour apprendre à se battre. Mais c'était peut-être un peu utopique. C'était deux arts complètement différents à vrai dire. 
 
L'homme la guida un peu plus loin à travers l'immense pièce, jusqu'à ce qu'il juge l'endroit approprié et ne se mette en position. Il précisa néanmoins une chose, loin d'être stupide. Elle n'allait pas apprendre à se battre comme un soldat pour se débarrasser d'un adversaire disons... humain. Non. Elle allait apprendre à occire des monstres géants. Ce qui était loin d'être la même chose, elle en convenait. Mais pour ça, elle allait devoir s'entraîner. Beaucoup s'entraîner.
 
Bien que très attentive aux paroles de son Maître, Soleïa était resté sur ses gardes et non pas plantée toute droite comme un piquet. Instinctivement, elle avait déjà trouvé des appuis et s'y tenaient. C'est ainsi qu'elle parvint à éviter de justesse les coups de son Maître. Le cœur de la jeune femme battait à tout rompre contre sa poitrine. C'est vrai qu'à priori, ses blessures, même graves semblaient de guérir seule et qu'elle ne devait pas craindre de se faire mal. Mais c'était un travail sur soit difficile à faire. D'instinct, elle ne pouvait que craindre un coup d'épée mal placé. A chaque coup qu'il avait porté, la jeune femme était parvenue à l'éviter tant bien que mal. Ça n'avait rien de très gracieux, mais c'était un début avant qu'elle n'apprenne.   
 
Tout à coup, l'homme lui montra quelque-chose d'incroyable. La demoiselle n'avait même pas réussi à le suivre des yeux. Stupéfaite, elle ne pouvait que le fixer sans voix. Le fait qu'un jour elle puisse parvenir à faire une chose pareille la dépassait complètement. L'homme lui donna un objectif : réussir à le toucher. Et rien que cela semblait hors de portée pour la petite chandelière qu'elle était jusqu'à aujourd'hui. Pourtant, Soleïa refusa de se laisser aller. Elle était consciente qu'elle ne parviendrait à rien si elle n'avait pas un minimum confiance en elle. Alors elle inspira une grande bouffée d'air et se remit en position, son épée à la main. 
 
Concentrée, elle fixait son Maître, attentive au moindre de ses mouvements. Mais cette fois-ci, elle n'attendrait pas qu'il bouge le premier. Peu assurée, mais courageuse, elle tenta donc un premier coup en avant. Raté. Elle recommença. Raté. Elle perdit l'équilibre, mais réussit à ne pas tomber.
Les minutes s'écoulèrent. De très, très longues minutes, peut-être plusieurs heures pendant lesquels elle tenta de la toucher. Parfois il se contentait d'éviter ses coups maladroits, parfois il répliquait avec son arme. Il la blessa plusieurs fois, la fit trébucher plusieurs fois et pourtant, pas une seule fois elle ne tenta d'abandonner ni ne demanda une pause. Recouverte de poussière, hors d'haleine, quelques gouttes de sang tâchant sa tenue, elle s'entêtait à continuer malgré tout. 
 
Jusqu'à ce que subitement, alors qu'elle tentait une fois de plus un mouvement d'attaque plus rapide et calculé que les autres, elle parvint à le toucher. Oh, elle n'avait fait que l'effleurer en vérité, à peine une minuscule entaille au niveau de sa taille, tout juste visible. Mais elle avait réussi.
Le souffle court, elle sourit et voulut dire quelque chose. Mais sa vision se brouilla, tout se mit à tourner comme une toupie et elle s'évanouit. Visiblement, la fatigue et la déshydratation avaient eu raison d'elle. Et voilà qu'elle venait de perdre connaissance. Mais au fond, Soleïa était ravie. Elle avait réussi !
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Grayle le pérégrin le mercredi 13 septembre 2017, 23:16:39
" Allez ! "

Il l'encourageait, alors que pour la énième fois, elle se ramassait sur le sol en gémissant, une attaque manquée et punie d'une riposte cinglante, qui laissa une marque éfilée sur sa robe de cérémonie, laissant une file coulée de sang sur sa jambe. Elle s'accrochait. Plus qu'il n'y pensait. Il s'attendait à ce qu'elle prenne peur, refuse, crise, mais non. Elle était disciplinée, déterminée et efficace. Il la vit se transformer, apprendre autant en une poignée d'heure que certains apprentis en une semaine. Ses passes d'armes étaient bien loin de l'inquiéter, évidemment. Mais il dut élever son niveau de jeu légèrement plus que ce qu'il s'y attendait, et, dans une attaque bien pensée, elle l'effleuré, déchirant le tissu de son haut. Il la regarda.

" Bra... " il n'eut pas le temps de finir qu'elle ferma les yeux, et tomba au sol, s'écroulant sur le sol de pierre. La Maître lâcha son épée et se précipita à son secours.

" Soleïa ! " dit-il, la voix pleine d'inquiétude. Étrangement, la voir s'effondrer ainsi l'effrayait plus que lorsqu'il l'avait poignardée à mort, comme s'il venait d'oublier, temporairement, son statut d'Elue, ne voyant plus que la jeune fille devant lui. Il la prit dans ses bras, inspectant son corps pour voir si elle n'avait rien.

" Soleïa..."

Une brutale envie pris possession de lu, alors qu'il s'était penché au dessus d'elle. Elle respirait paisiblement. Elle était juste fatiguée... Sa main gauche remonta le corps inanimé de la brune, caressant sa jambe et son bassin. Une partie de lui priait pour qu'elle ne se réveille pas tout de suite. Il huma son odeur. Sueur. Moite. Pris d'une soudaine pulsion, il se pencha sur elle, et lécha sa gorge exposée, une main caressant la lourde poitrine prisonnière de la robe. Il grondait comme un animal. Il avait envie... non. A ce stade là, on ne parlait plus d'envie. C'était une obsession. Il avait attendue des décennies que l'Elue revienne. Des années qu'elle grandisse pour qu'elle soit assez mature... et il devait encore se retenir... Elle était une vrai joyau. Est-ce... est-ce qu'un enfant, pire, un homme l'avait touchée ? Souillée de sa main. L'idée même lui était insupportable...

Le devoir prenant le pas sur ses désirs et ses visions perverses, il eu un mouvement de recul, et la prit dans ses bras, comme une pricesse.

Elle avait réussi son défi... elle méritait bien une récompense...

Marchant dans les pièces ouvertes, silencieuses et solitaires de la Fin des Temps, sa maison depuis des décennies, le Maître transportait Soleïa dans ses bras. Il traversa un portail.

Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)

Oh, il adorait cet endroit. Cette "pièce". Chaude et au vent doucereux, des rayons d'un soleil lointain baignant l'endroit. Il descendit les marches, contempla l'immensité autour d'eux. Des ruines flottantes, souvenirs de civilisations oubliées. Des oiseaux, eux aussi souvenirs d'animaux morts depuis longtemps, mais vivants dans cet endroit auxquels ils étaient liés, volants librement dans des nuages couleur crème. Il descendit les marches, prenant garde à ne pas réveiller la jeune fille. Au centre, un bassin, petit, d'une eau bleue et dont s'échappait des feux follets, signe d'une puissante magie à l'oeuvre. Il chuchota à l'oreille de Soleïa, avant de l'allonger sur la pierre doucement chaude. Il se pencha au dessus du bassin, dont il prit l'eau entre ses mains et la versa sur le visage de la jeune fille, qui commença à se réveiller. Il était agenouillé près d'elle, l'air concerné, mais toujours avec ce visage sévère dont il ne se départissait jamais.

" Voilà ta récompense. Tu espérais peut-être autre chose... "

Peut-être pas la même chose que lui, hélas.

" Mais tu sera bien mieux ici qu'à te laver dans un tonneau. "
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Louane Fox le jeudi 14 septembre 2017, 00:16:10
Difficile de dire comment aurait réagit Soleïa si, malencontreusement, elle s'était réveillée sous les caresses légèrement aventureuses de son Maître. Ce qui était certain en revanche, c'est qu'aucun homme ne l'avait touchée. Il faut dire que malgré le fait que sa beauté attire irrésistiblement les garçons, Lorrich avait toujours été là pour les chasser à coup de sabot dans les fesses. Il avait vue en cette demoiselle sa propre fille ou petite fille et s'était toujours mit dans des éclats de colères alors même qu'un garçon se contentait de lui baiser la main. Du coup, ils avaient tous un peu peur du vieux propriétaire de la boutique à chandelle et personne n'avait osé s'approcher de trop près de la jeune femme. Elle était aussi très prudente et respectait scrupuleusement le couvre-feu. Jamais de sa vie elle n'avait tenter de faire le mur pour aller retrouver des amis ou un petit copain. Non, ça ne lui avait jamais traversé l'esprit...
 
Le Maître parvint cependant à se contenir et à reprendre son sérieux. Soleïa ne craignait rien et était simplement exténuée. L'homme la prit donc dans ses bras et passa un portail, les menant tous deux dans un environnement encore bien différent de ce qu'ils avaient traversés jusque là. Le Maître déposa son élève sur le pierre puis mouilla son visage, ce qui ne manqua pas d'éveiller l'élue qui cligna des yeux en se demandant ce qui lui était arrivé. 
Son Maître se contenta alors de quelques phrases pour lui expliquer ce qu'ils faisaient là. 
 
Soleïa se redressa et vit d'abord le bassin. Elle sourit, comprenant qu'elle allait pouvoir prendre un bon bain et se délasser après son effort. Puis elle leva un peu le nez... et vit tout ce qu'il y avait autour. Son cœur cessa un instant de battre, soufflé parla beauté de ce qui se présentait à elle. L'Elue se leva et tourna sur elle-même, admirant le paysage majestueux qui l'entourait. 
 
- C'est... magnifique.
 
Elle était tellement subjuguée qu'elle en oublia presque la présence de son maître. Avec des gestes presque mécaniques, sans réaliser, elle défit sa robe qui tomba à ses pieds, puis se débarrassa de ses sous-vêtements et se glissa dans l'eau à la température délicieuse. Elle soupira d'aise en se laissant couler dans le bassin. Elle resta quelques secondes sous la surface, profitant du silence agréable, puis émergea en reprenant une goulée d'air. Passant ses mains dans ses cheveux, elle se tourna innocemment vers on Maître et lui demanda :
 
- Vous ne vous baignez pas, vous ? 
 
La question était sérieuse et sans ambiguïté de la part de la jeune femme. Mais cette question devait sonner étrangement aux oreilles de l'homme. 
Soleïa sourit et se rappela avec plaisir qu'elle avait fini par réussir à toucher son Maître durant l'entraînement. Bon, ce n'était pas grand-chose et elle ne l'avait touché que de peu en réalité, mais c'était tout de même une victoire aux yeux de la demoiselle.
 
L'Elue était bien décidée à travailler très dur chaque jour pour devenir forte et espérer débloquer un jour les pouvoirs dont on lui avait parlé. Son désir n'était pas de devenir puissante pour la gloire. Elle voulait simplement sauver la vie de tous ces innocents et rien d'autre. Le cœur de Soleïa était pur, sans souillure aucune, sanas ambition mesquine. Elle était sans doute ce qu'il y avait de beau à trouver chez un être humain, même si elle était sans doute bien plus que cela. 
 
Un peu perdue dans ses pensées, la jeune femme frottait doucement sa peau pour en déloger la poussière et la sueur, le regard perdu dans le ciel étrange et superbe qui l'entourait. Elle se sentait si petite dans cet endroit..., mais elle s'y sentait bien. Mieux que nulle part ailleurs en réalité.
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Grayle le pérégrin le jeudi 14 septembre 2017, 18:54:04
Il resta muet de stupeur lorsqu'elle commença à se déshabiller devant lui et de s'enfoncer dans l'eau. Il la dévora littéralement des yeux, ne perdant rien du spectacle qui s'offrait à lui. Le fier guerrier matait la vierge sans aucune vergogne, la caressant d'un regard insistant, fixant sa poitrine, son visage et ses fesses, presque halluciné. Elle, qui s'était sentie gênée lorsqu'elle avait du se déshabiller pour enfiler la robe, se mettait maintenant en tenue d'Eve sans aucune hésitation ! Etait-ce à cause du bain ? Quoi qu'il en soit, il ne répondit qu'après de longues secondes. Il mourrait d'envie de la rejoindre, mais une partie de lui-même lui disait que ce n'était pas correct.

Mais si elle le voyait nu, peut-être... peut-être qu'elle...

" Oui, bien sûr. " dit-il comme s'il lui faisait une énorme faveur. Il enleva ses pièces d'armures, puis ses bottes et son haut, avant de se retrouver entièrement nu, devant la jeune fille, se présentant sur le côté. Il était légèrement penché en avant, afin de cacher la colossale érection qu'il avait, même s'il fut bien obligé de se dévoiler lorsqu'il entra dans l'eau, poussant un soupir de plaisir. Il fallait avouer qu'elle était parfaitement agréable, chaude sans trop l'être, la saleté se répandant dans l'eau claire, avant de disparaître peu à peu, le bassin restant pur en permanence. Il allongea ses deux bras sur les rebords. Il vit qu'elle avait détournée le regard et que son visage était presque aussi rouge que ses yeux. Lui la regardait d'un oeil brillant. Il avait reprit son assurance. Il était son Maître. Il ne devait pas avoir honte à s'exposer ainsi devant elle, le sexe rugissant dans l'eau presque transparente. Elle pouvait tout voir de son corps, et inversement. Lui, ne s'en privait pas, même s'il faisait de son mieux fixer ses yeux rougeoyants.

L'Elue pouvait aussi remarquer la différence entre leurs deux corps. Le sien, doux, fin, tout en courbes, là où celui du maïtre était massif, dur et en angles, avec des muscles épais et d'innombrables traces de blessures, cicatrices, balafres créant presque une frise de ses anciens combats. Et la plupart de ces cicatrices n'avaient pas pu être causées par des armes humaines...

" C'est la première fois que tu te baignes avec un homme ? " dit-il, gentiment moqueur. Il aurait bien voulu lui dire que de plus terribles épreuves l'attendait, mais elle méritait un peu de légèreté aujourd'hui. Il l'écouta répondre, puis changea de sujet, comprenant qu'elle n'était pas vraiment à l'aise... il désigna ce qui se trouvait autour d'eux.

Ici se trouvent des souvenirs. D'anciens lieux, civilisation, et êtres. Ce... plan, si je puis exprimer ce mot, est désigné par de nombreux termes. L'un des plus utilisés est celui des Brumes, à cause de la vision jamais concrète qu'on en a.

Avec un peu d'attention, Soleïa pouvait en effet voir que les oiseaux dans le ciel, les nuages, les îles flottantes étaient légèrement flous, comme masqués par une invisible brume de chaleur. Le maître fit marcher quelques uns de ses doigts au dessus de l'eau.

" Là, c'est le monde réel. "

Il les fit passer sous l'eau.

" Ici, les Brumes. Notre compréhension en est limitée, mais il s'agit d'une... sorte de réalité entre les mondes. Le nôtre. Et d'autres. Des reflets de celui que tu connais, où complètements différents. D'autres réalités, avec leurs propres lois, histoires, espèces, royaumes et êtres. La magie qui se trouve dans notre monde n'en est qu'une minuscule, incommensurable fragment. "

Il se mit à avancer doucement vers elle.Il avait pied dans le bassin.

" Rien n'est jamais perdu. Tout et tous sont dans les brumes. Ces dernières sont infinies. En naviguant assez longtemps, tu y trouvera des régions entières aujourd'hui disparues, et même les reflets hallucinés des morts. "

Il était juste devant elle et posa ses mains puissantes sur ses épaules, avant de la retourner. Elle était dos à lui et il se mit à masser, un peu brutalement ses épaules et son dos, qu'il frottait pour la débarrasser de quelques saletés qu'elle ne pouvait atteindre.

" Ta prédécesseure aimait venir ici pour relâcher la pression. " dit-il en la caressant plus qu'un simple nettoyage le méritait. " Ca l'aidait à relativiser. Dit-toi que même si tu échoue, et que tout le monde finit dévoré, et bien... tout le monde se retrouvera ici. Et pour les autres mondes et leurs habitants, la vie continuera, sans qu'ils ne se soient jamais rendus compte de notre existence... ".

Silencieux devant la réaction de la jeune fille, sans prévenir, il s'éloigna d'elle, renageant dans l'eau jusqu'à revenir de son côté du bassin. Il grimpa pour sortir. Parler des Brumes et du passé l'avait aidé à se concentrer sur autre chose. Il claqua des doigts et un l'eau sur son corps s'évapora. Il marchait, nu autour de Soleïa, récupérant ses affaires.

" Il nous reste un peu de temps avant la fin de la journée. Je te ferais cours. Tu pourra poser toutes les questions que tu veux. " dit-il en s'habillant, avant de s'en aller et de se diriger vers le portail.

" Prend le temps qu'il te faut pour te détendre. Je t'attend de l'autre côté. "
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Louane Fox le vendredi 15 septembre 2017, 10:12:09
Son Maître était finalement partant pour prendre un bain lui aussi. Bon il ne s'était pas dépensé autant que Soleïa, loin de là, la demoiselle n'était pas une adversaire encore assez douée pour lui donner des difficultés. Mais un jour viendrait, peut-être, ou l'élève dépasserait le Maître. Ce jour-là semblait lointain, voir impensable pour la jeune élue qui voyait en cet homme quelqu'un de très puissant et de très impressionnant. Elle ne pensait pas pouvoir un jour rivaliser. Qu'importe ! Elle ferait de son mieux et cela jusqu'au bout ! La détermination et le courage de la petite chandelière étaient de loin les meilleures qualités que l'on puisse espérer chez une élue.  
Son Maître qui se débarrassait alors lui aussi de ses effets pour rejoindre le bassin, avait lui, bien d'autres qualités de Soleïa en tête. Et ces qualités féminines baignaient dans cette eau clair sans qu'elle ne réalise à quel point cela pouvait perturber un homme. Oh, elle n'était pas ignorante à ce point, mais disons qu'elle n'imaginait pas que le regard de son Maître sur elle soit autre chose que celle d'un professeur sur son apprenti. Belle erreur que cela !
  
Elle ne s'en aperçut pas tout de suite. Son regard s'était perdu dans le paysage qui l'entourait tandis qu'il se glissait dans l'eau. Mais ensuite elle se retourna pour lui sourire et réalise à quel point la situation était gênante. Soleïa rougit comme une tomate, d'autant plus lorsque ses yeux se posèrent par mégarde sur le sexe en érection du Maître.
Elle s'empressa de détourner le regard, plaquant une petite main sur ses lèvres en se traitant d'idiote. Venait-elle réellement d'inviter son Maître à venir la rejoindre nu comme un ver dans le bassin ? Que devait-il penser d'elle ? Honteuse, la demoiselle n'osait même plus regarder son Maître et restait plantée au milieu de l'eau sans bouger. Bon, elle avait beau se fustiger pour son comportement elle ne pouvait néanmoins pas oublier ce qu'elle avait vu.
 
Diantre, que sa... virilité était grosse ! Et toute ces cicatrices sur son corps ! Oui, même sans son armure, le Maître restait quelqu'un de particulièrement intimidant, il fallait bien l'avouer. Malheureusement pour elle, il avait remarqué son trouble et s'en amusa un peu, se demandant si c'était la première fois qu'elle se baignait avec un homme nu. Incapable de lui répondre convenablement, la demoiselle se contenta d'hocher vivement la tête. C'était même la première fois qu'elle voyait un homme nu tout court ! Finalement, elle se reconcentra un peu lorsque son Maître reprit plus sérieusement la paroles pour lui parler de cet endroit.
 
Alors comme ça, ce lieu était appelé Brumes. C'était un nom plutôt bien trouvé en effet. Soleïa entendit l'eau remuer un peu. Son Maître désirait lui expliquer autre chose et l'l'illustra grâce à ses doigts et l'eau du bassin. Essayant d'oublier ce qu'elle avait vu, l'Elue se concentra plutôt sur ses paroles. Cet endroit était décidément fascinant, oui...
L'homme s'avança pour la rejoindre. La gorge serrée, elle se fit violence pour ne pas avoir un mouvement de recul qu'il pourrait mal prendre. Une fois à sa hauteur, il posa ses mains sur ses épaules, la fit pivoter et commença à la masser, l'aidant ainsi à terminer sa toilette.  
 
Rougissante, Soleïa le laissa faire en plongeant de nouveau son regard dans les Brumes. Le passage des mais puissantes de son Maître sur sa peau avait quelque chose d'agréable cela dit. Elle se détendait petit à petit et aurait presque fermé les yeux. Son Maître lui expliqua que l'ancienne élue venait souvent ici. Ce n'était pas étonnant... la jeune femme était également sous le charme de cet endroit. L'homme ajouta que si elle échouait, tous les humains se retrouveraient alors ici. Le visage de Soleïa se fit plus assuré et elle décréta :
 
- Ça n'arrivera pas.
 
Elle semblait sûre d'elle. Il lui était impossible de tolérer qu'une telle chose puisse survenir. Les Hommes méritaient qu'on se batte pour eux jusqu'au bout. Elle ne pouvait pas échouer. Elle n'avait pas le droit d'échouer, pas le droit d'être faible, pas le droit de flancher. Pas une seule fois. Elle s'en fit la promesse intérieurement alors que son Maître sortait finalement du bassin en lui signalant qu'elle pouvait rester se détendre, mais qu'ils reprendraient les cours ensuite.  
 
- Heu... d'accord, fit-elle en l'observant passer le portail.
 
Soleïa se retrouva donc seule au milieu du bassin. Elle se rabroua et s'y plongea intégralement. Elle s'enroula sur elle-même, les yeux fermés, retenant sans mal sa respiration. Et elle resta là, en position fœtal dans l'eau clair... et elle se sentait bien. Comme un nouveau-né dans le ventre chaud de sa mère. Mais avait-elle seulement connue ça ? Avait-elle eu une mère elle aussi, comme tout le monde ? Elle ne le saurait probablement jamais... sauf si son Maître avait la réponse et acceptait de lui répondre.
 
Une fois détendue et convenablement savonnée et coiffée, Soleïa s'habilla et rejoignit son Maître. Il était temps de continuer son apprentissage. "Pas de repos pour les braves !" Comme disait si souvent Lorrich.
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Grayle le pérégrin le samedi 16 septembre 2017, 00:59:28
Lorsque Soleïa traversa le portail, le Maître était en train de flatter l'encolure de l'énorme boule de laine ronde (https://68.media.tumblr.com/c7c8ac6f55503d9668ee89feb0199c04/tumblr_orbtqoAt331qexpi5o1_500.gif) qu'était le mouton. Ce dernier bêla devant Soleïa, avant de s'en aller en sautillant comme un alpaga.

" Drôle d'animal hein ? " commenta l'homme, alors que le mouton s'arrêtait devant un des immenses arbres de la Fin des Temps, broutant paisiblement au pied du tronc massif, apparemment peu effrayé par le vide sidéral autour de lui. Il donna une gourde d'eau à Soleïa.

" Bois souvent. J'aimerais que tu ne t'évanouisse pas souvent ". Il lui fit signe de le suivre, et l'emmena vers la pièce au téléscope. Un énorme telescope, aussi gros qu'une petite maison, pointé vers leur planète. Il trônait au centre d'une pièce dont les murs n'étaient plus que des murets (sauter par dessus signifiait tomber dans le vide), et contre lesquels étaient posés des étagères croulants sous des centaines de livres. Il y avait deux chaises confortables, une petite table, et... un tableau. Il fit signe à Soleïa de s'installer. Elle avait devant elle de quoi écrire, mais il ne lui donna aucun ordre.

" Je n'ai jamais aimé les cours. C'est ma première fois en tant que professeur. " confessa t-il. " Ce ne sera pas amusant pour toi, mais tu y aura droit. Un peu de biologie et de magie. PREMIEREMENT. "

Il déroula un rouleau de papier et l'accrocha au tableau.

" Voilà un Raek. "

(http://4.bp.blogspot.com/-SXrEEMGzhB0/VmcupYBad9I/AAAAAAAA110/fpL_2nX2EQo/s1600/Legion+of+Everblight+-+Raek.png)

Il dessina une silhouette humaine à côté. La créature arrivait presque aux épaules de la silhouette, qu'il désigna de la craie.

" Et ca, c'est toi. " Il la fixa dans les yeux, reprenant son air sévère. " Si tu les trouve effrayant, sache qu'il s'agit des créatures d'avant-garde du Ver Dévoreur. Guère plus que des petits chatons par rapport à ce que tu affrontera ensuite. Les premières attaques seront toujours portées par ces... abominations. Elles sont aussi rapides qu'un cheval, et capables d'arracher les membres d'un humain. D'un simple coup de croc. Ou de griffe... ou de queue... "

" Inutile de te le dire. Dans ton état actuel, un simple Raek ne fera qu'une bouchée de toi. Et avant de te lancer dans la pratique, il te faudra un peu de théorie... "

Le cours dura deux heures en tout, sans pose, durant lequel il faisait participer Soleïa en permanence par de rapide questions-réponses, afin de mettre à l'épreuve sa concentration et sa logique. Comment engagerait-elle le combat ? Bien, mais s'il y a des gens autour d'elle ? Comment exploiterait-elle ce point faible ? Et en ville ? Si une créature de ce genre entrait dans son ancien magasin et attaquait son maître, que devrait-elle faire ?

L'anatomie de la bête, son comportement, ses aptitudes. Il connaissait tout sur eux, et délivrait ses connaissances de manière dense et directe. Il lui accorda ensuite une courte pause mentale ainsi qu'un repas dinatoire frugal (composé de fromage, de pain et de tomates) avant de déposer un livre épais devant elle.

" La magie. Indispensable. Menoth soit loué, c'est plus pratique que théorique. Mais on ne peut pas y couper. "

Il lui fit un cours, toujours constitué de petites phases de cours magistral et de question-réponse sur la nature théorique de la magie. Présente partout dans le monde, mais en petite quantité, et invisible.

" La plupart des magiciens utilisent la magie présente alentour pour lancer leur sort. Toi... tu devra apprendre à puiser directement dans les Brumes, même en étant sur Terre. A titre de comparaison, eux boivent l'eau de la rosée du matin, et toi, tu a accès directement à une bouteille sans fond. "

Il s'assit en face d'elle.

" Est ce que tu connais l'expression La Foi peut renverser des montagnes ? La magie fonctionne de la même manière. Tu dois vouloir quelque chose pour qu'elle se produise. La plupart des magiciens utilisent une formule, une prière, un chant, des gestes... qui donnent sens aux mots, canalisent la volonté, pour attraper la magie et l'utiliser. Tu commencera à ce pallier. Attraper la magie. Et ensuite, la faconner. Puis, le faire en enlevant ta dépendance aux mots, prières et autres mouvements... pour qu'à la fin, une simple pensée suffise à faire ce que tu veux. "

Il regarda la planète derrière eux.

" Mais demain est un autre jour. Il est l'heure d'aller dormir. Au lit ! Je te rejoins plus tard. "

Il ne l'avait pas dit directement, se contentant d'un sous entendu. Car oui. Il n'y avait qu'un lit dans la Fin des Temps, ce grand lit double à baldaquin qu'elle avait vu auparavant. Le Maître aurait pu se contenter d'un matelas, à même le sol, autre part. C'est ce que n'importe quel homme raisonnable aurait choisi. Mais le Maître, malgré certaines qualités, n'était pas quelqu'un de raisonnable. Il comptait bien dormir avec l'Elue, l'objet de toutes ses pensées et de ses fantasmes. Et si elle faisait la difficile, il compte bien sur son autorité sur elle pour la forcer à accepter...

Il en tremblait presque d'anticipation. Il savait qu'il se faisait plus de mal que de bien, à dormir avec elle, à la faire porter cette robe rituelle moulante, et que ce genre d'actions était néfaste. Mais il ne pouvait s'en empêcher. Elle ne connaissait rien aux hommes. Avec un peu de chance, il allait éveiller sa curiosité... il fallait mieux. Il ne savait pas combien de temps il tiendrait, avant de la plaquer contre le lit, un mur, ou à même le sol.

L'Elue accepterait-elle encore de sauver le monde, de lui obéir si il la violait ?

Quelques minutes à ranger tout ça, et il la rejoindrait...
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Louane Fox le samedi 16 septembre 2017, 13:27:59
A son entrée, fraîche et requinquée, Soleïa eut la bonne surprise de voir son Maître en train de caresser gentiment la grosse boule de laine qu'était cet étrange petit mouton dont on ne savait comment il était arrivé là. Une petite bête que la jeune femme trouvait adorable d'ailleurs et qui bêla à son approche. Elle lui offrit un joli sourire et lui fit même un petit signe de la main lorsqu'il s'éloigna en sautillant. Ce qui fit rire la demoiselle. C'était assez cocasse de voir cet animal se déplacer ainsi à travers la Fin des Temps comme si de rien n'était. Oui, comme le disait si bien son Maître, c'était un drôle d'animal.
 
- Je le trouve mignon. Mais ne nous fions pas aux apparences. Si ça se trouve, c'est lui le prochain élu.
 
Soleîa rit de plus belle, puis suivit son maître jusqu'à son lieu d'étude. Rien d'extraordinaire, mais tout de même bien plus agréable que la plupart des salles d'écoles que l'on trouvait en ville. Outre les entraînements physiques au combat, évidemment, la demoiselle allait aussi devoir apprendre beaucoup de choses concernant ses ennemis, leur nature, leurs points faibles et aussi tout ce qui concernait la magie. 
 
Pour le moment, Soleïa ne possédait encore aucun pouvoir. Elle en venait même à se demander si elle avait vraiment. Mais après tout, elle était l'élue, ce serait très étonnant qu'elle ne puisse pas se servir de la magie. Son Maître lui avait dit que ça finirait par arriver, elle devait seulement faire preuve de patience. La jeune femme hocha donc la tête et écouta attentivement son professeur. Celui-ci commença par dérouler un papier et lui présenta... un Raek. Alors qu'elle observait soigneusement la créature sur le tableau, on pouvait facilement voir l'ombre d'inquiétude qui passa dans le regard de la jeune femme. Elle s'était attendue à voir des monstres hideux et impressionnants. Mais le simple fait de savoir que cette horrible et énorme chose n'était en fait qu'un petit chaton comparé au reste... ça ne l'aidait pas à  relativiser.
 
Puis vinrent les questions. Celles qu'elle redoutait re refuser jusque-là de se poser. Comment comptait-elle agir face à ce monstre ? Et dans cette situation ? Et s'il y avait une ville, des enfants, des innocents tout autour. Soleïa avait senti son cœur se serrer en imaginant ce genre de scène. Elle avait mis du temps à répondre. Les Raek avaient une peau épaisse et une espèce de carapace sur la tête, une crète solide le long du dos, des plaques compactes un peu partout. Elle en avait déduit qu'il serait stupide de tenter d'attaquer à ces endroits et qu'il valait mieux viser le ventre dont la peau semblait fine et vulnérable ou encore le flan. S'il y avait des gens autour d'elle ? La seule chose qu'elle parvint à répondre c'est qu'elle tenterait avant tout d'éloigner le plus possible son adversaire pour ne blesser personne.  Et s'il entrait dans la boutique...
 
Soleïa pensa à Lorrich et n'aimait pas imaginer qu'une telle chose se produise. Elle avait hésité, le regard triste, puis elle avait plongé son regard rouge dans celui de son Maître, sûre d'elle malgré le fait que sa réponse ne soit pas la bonne solution. Elle avait alors dit :
 
- Si un monstre tente de s'attaquer aux gens que j'aime, je ne reculerai devant rien pour les sauver. Je ne sais pas ce que je ferais exactement..., mais je tenterais tout.
 
Pourvu qu'elle n'ait pas à affronter un dilemme pareil. 
Finalement, ils passèrent à la magie. Ce fut assez complexe de comprendre comment ça fonctionnait, car visiblement, elle ne se servirait pas de la magie comme tout le monde. Mais elle allait devoir apprendre étape par étape. Soleïa, malgré tout, était une élève appliquée et concentrée qui fit de son mieux durant toute la durée de sa classe, sans jamais se plaindre ou ne serait-ce que soupirer, ni même regarder ailleurs. Son regard était sans cesse poser sur son professeur ou ses livres. 
 
Néanmoins, lorsque l'homme annonça la fin de son cours, elle fut plutôt soulagée. Cette première journée avait été épuisante pour une petite chandelière comme elle. Il avait dit "je te rejoint plus tard". C'était sûrement à cause de la fatigue, mais la demoiselle ne réalisa pas ce que cela signifiait sur le moment. Elle quitta simplement l'endroit pour rejoindre la chambre, ravie de pouvoir s'octroyer une bonne nuit de sommeil. Elle prit le temps  de se déshabiller et déplier soigneusement ses vêtements, puis de se coiffer et s'appliquer une crème parfumée sur tout son corps. C'était une des rares coquetterie qu'elle possédait dans sa petite chambrette et qu'elle avait concocté elle-même. C'était, disons, le secret de sa peau si douce à l'odeur si agréable. 
Enfin, elle enfila une petite culotte blanche sous une petite nuisette très légère de la même couleur. Elle était très courte, un tout petit peu transparente et masquait très peu sa poitrine généreuse, mais après tout, c'était pour dormir, non ? Ce n'était pas important. 
Elle ne tarda donc pas à éteindre la lumière puis à se glisser dans le lit à baldaquin, repoussant la grosse couverture pour ne garder que le drap sur elle. Il faisait bien assez chaud ! La jeune femme s'étira alors longuement avant de s'endormir paisiblement sur le côté, les jambes légèrement repliées, ravie de pouvoir enfin prendre du repos...
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Grayle le pérégrin le samedi 16 septembre 2017, 19:48:42
Elle dormait déjà lorsqu'il entra dans leur chambre à coucher commune. C'était peut-être, sûrement même mieux ainsi. Il savait que Soleïa était une jeune fille prude. Mais si le Maître voulait faire de la petite chandelière une Elue capable de défendre l'humanité, le mâle voulait de faire la petite fille une femme, une femelle, avec qui il partagerait bien plus qu'une place et de la magie. Il s’avança à pas de loup.

Il ne s'attendait pas à... une telle nuisette. Il aurait pensé que la jeune fille aurait une veste de lin épaisse pour se protéger. Et là... elle ne portait qu'un tissu fin, cachant à peine ses formes, dont il pouvait deviner l'intégralité. Il pouvait la déchirer d'un seul coup... Il se demanda ce qui était passé par la tête de ce vieillard de Lorrich pour lui offrir ça. Il savait qu'elle dormait en fermant les yeux, mais dans la semi-obscurité de la nuit de la Fin des Temps, alors que les étoiles disparaissaient peu à peu, elle semblait le regarder. Excité, il se déshabilla devant elle, jusqu'à se retrouver nu, encore, droit devant elle, son membre tout près du visage de Soleïa...

Il inspira profondément, avant de s'écarter, après un effort surhumain. Il ramassa ses affaire, et les déposa sur une chaise, avant de faire le tour du lit et d'entrer doucement dans ce dernier, soulevant les draps sans la réveiller. Il s'y installa confortablement. Le lit était grand, plus que l'homme pourtant massif, et assez large pour que 3 personnes y couchent sans problème. Il y faisait chaud. Allongé en chien de fusil, il regarda Soleïa dormir un long moment, son corps sensuel dégageant une aura d'innocence qui l'excitait autant qu'elle le rappelait à la réalité, et à son rôle. Malgré cela, attiré presque magnétiquement par elle, il s'approcha.

Elle sentait bon... elle n'avait pas cette odeur pourtant, lors de leurs entrainements. Est ce qu'elle avait mis cette crème.. juste pour lui ? Et cette nuisette ? Jouait-elle l'innocente tout en tentant son maître ? Il inspira profondément, avant de poser une main sur son flanc, puis son ventre chaud, caressant la peau à travers le tissu doux de la nuisette, presque en extase à ce contact. Ô, comme il avait envie d'elle... Presque collé contre la jeune fille, l'homme continua ses attouchements, doux, lents et tendres, excité par la situation et les interdits. Il caressait ses cuisses, son sein droit, qui tenait entièrement dans sa main épaisse, ses bras, son dos, explorant ce corps qui était la source de tous ses fantasmes interdits.

Dans son sommeil, elle poussa quelques soupirs et gémissements . Désormais effrayé à l'idée de la réveiller, il embrassa tendrement son crâne, avant de s'éloigner un peu, regardant les étoiles, allongé sur le dos, son odeur musquée se mélangeant dans l'air à celle, plus douce, de la brune.

* Bonne nuit Soleïa * pensa t-il, avant de s'endormir, malgré son excitation qui rendait son corps musclé brûlant, le drap fin remontant out juste jusqu'à son aine, et cachant très mal son érection...

Le réveil de l'Elue allait être surprenant, à n'en pas douter...
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Louane Fox le dimanche 17 septembre 2017, 11:58:17
Soleïa n'avait aucune idée de ce qui s'était passé lorsqu'elle dormait. Elle n'avait pas entendu son maître entrer, ni se déshabiller, ni entrer dans le lit. Elle n'avait même pas réalisé qu'il la tripotait ! Le sommeil de l'élu était en effet très lourd, difficile de la tirer des bras de morphée lorsqu'elle s'y tenait, d'autant plus dans un lit aussi confortable. Elle aurait pourtant du réaliser qu'il n'y avait qu'une chambre, il l'avait laissé sous-entendre hier soir. En fait, pendant qu'il la caressait, son esprit s'était mit en tâte qu'il s'agissait là d'un rêve érotique. Mais quand la jeune demoiselle se réveilla en s'étirant longuement, elle ne se rappelait de rien du tout. Rien de ce qui s'était passé cette nuit en tous cas. Mais rapidement, elle réalisa qu'elle n'était pas seule et se tourna, surprise, vers l'homme qui dormait encore paisiblement à côté d'elle.
 
Soleïa rougit comme une tomate et plaqua ses deux petites mains contre sa bouche pour étouffer son cri de surprise. Quelle idiote ! Pourquoi n'avait-elle pas été plus attentive ? Si elle avait su elle aurait sans doute enfiler quelque chose de plus... enfin de moins...
Le plus gênant était sans doute l'érection incroyable auquel l'homme semblait sujet. Timidement, la demoiselle attrapa un pan du drap et tira dessus. Il fallait qu'elle soit certaine que...
Lorsque le membre dressé apparut à ses yeux, Soleïa bondit hors du lit en attrapant rapidement des vêtements au hasard dans l'armoire et quitta la pièce en courant. Une fois hors de la pièce, elle s'adossa à un pilier et tenta de reprendre ses esprits. Son visage la brûlait tant elle rougissait de honte et de confusion. Est-ce que son maître était dans cet état... à cause d'elle ? Il lui avait semblé qu'il était dans cet état-ci aux bains la veille. L'idée qu'elle soit la cause de son excitation sexuelle la perturbait un peu. Mais... s'il ne lui en avait pas parlé et n'avait rien tenté sur elle, c'est peut-être parce que ce n'était pas si important...
 
Soleïa secoua la tête pour remettre ses idées en place, puis enfila ce qu'elle avait trouvé dans les affaires Réservées à l'élu. Une tenue parfaite pour de l'entraînement physique apparemment. Un pantalon noir un peu serré, certes, mais au tissu très extensible et pas trop chaud. Il y avait aussi un petit haut de la même couleur, sans manches et des bottes. Ce serait très bien. Elle enfila le tout avec des sous-vêtements propres, puis chercha le garde-manger et la cuisine. Le lieu n'avait sans doute pas été utilisé depuis belle lurette. 
 
C'est ainsi que, quelques minutes plus tard, elle déposa un plateau de petit-déjeuner sur la table de nuit du côté de son maître. Elle s'était fait violence pour ne pas jeter un regard à son membre et était sortie rapidement. Elle avait mangé de son côté et comme elle ne voulait pas rester à rien faire, elle décida prit l'initiative de retourner sur le lieu de l'entraînement en passant l'un des portails.
Elle avait emmené une gourde d'eau, décidée à suivre les conseils de son maître et ne pas s'évanouir de nouveau. Puis, seule, mais déterminée, elle s'entraîna. Soigneusement. Tentant de reproduire les gestes de son professeur la veille. Elle s'appliqua ainsi un moment, jusqu'à ce que son Maître vienne la rejoindre en fin de compte. Alors elle cessa ses mouvements et sourit, s'approchant de lui pour le saluer.
 
- Bonjour Maître. Avez-vous bien dormit ?
 
Comme cette question ravivait des souvenirs et des images, elle rougit furieusement et tenta de cacher cela en pivotant sur ses pieds et en tournant le fos à l'homme. Elle s'éclaircit la voix et ajouta : 
 
- J'espère que vous avez apprécié le petit-déjeuner que je vous ai préparé. Je... j'ai pensé que ce serait une bonne idée de m'entraîner un peu en vous attendant.
 
Gênée, elle tritura le sol à ses pieds de la pointe de son épée et de son pied, sans trop savoir quoi ajouter. Est-ce qu'il allait lui en vouloir pour l'avoir mit dans cet état ce matin ? Elle espérait bien que non.
Titre: Re : Le destin de l'Élue [Pv]
Posté par: Grayle le pérégrin le vendredi 22 septembre 2017, 14:10:00
Lorsqu'il se réveilla, le Maître comprit ce qui s'était passé. L'autre moitié du lit, vide, le drap, baissé et tiré par le côté d'où se trouvait Soleïa, et sa verge dressée vers le ciel... il était évident qu'elle avait vu son sexe, et, loin de le gêner, celà l'excitait. Il se demandait comment elle avait réagie. Horreur ? Honte ? Curiosité ? Il se mit même à espérer qu'un peu d'envie s'insinua dans l'esprit de l'Elue...

Un sourire attendri perla sur son visage lorsqu'il vit le petit-déjeuner. Décidément, Soleïa était adorable... et bonne cuisinière aussi, pensa t-il alors qu'il dévorait ce qu'elle lui avait préparé. Puis, il nettoya le lit, s'habilla, et se dirigea vers la salle d'entraînement. L'y voir s'exercer lui donna du baume au coeur.

" Il était excellent Soleïa. Désormais, tu m'en préparera un chaque matin avant mon lever. " dit-il avec l'air content du parent qui trouve une manière d'embêter son enfant malgré le succès de ce dernier. Il fit apparaître une épée dans sa main, la faisant tourner entre ses doigts.

" Tu a bien fait de commencer sans moi. Aujourd'hui, ca sera dur. Tu es quasiment immortelle, mais ta résistance à la douleur est... faible. Je vais devoir t'endurcir... et tu sais ce que ca veut dire ? "

Il la laissa réfléchir à la réponse... oh, deux secondes ? Avant de lui envoyer un magnifique coup de pied directement dans le ventre, l'envoyant valser à plusieurs mètres. Il l'entendit sangloter et hoqueter de surprise sur le sol.

" Je vais te tabasser Soleïa. Si tu était une humaine normale, ce serait un tabassage à mort. Mais tu es une grande fille n'est ce pas ? Une femme (il insista sur ce terme) résistante... "

Il fit disparaître son épée, qui n'était qu'un leurre, avant d'ouvrir les bras, cmme un père de famille guilleret.

" Petit bonus. Tu a le droit de m'attaquer. Alors frappe moi... si tu en a l'occasion... "