Le Grand Jeu

Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Centre-ville de Seikusu => Discussion démarrée par: Shani Stevens le lundi 29 août 2016, 00:37:32

Titre: Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Shani Stevens le lundi 29 août 2016, 00:37:32
« C’est un bon livre, non ?
 -  Honnêtement, je le trouve… Un peu superflu. On dirait une machine à gaz de mystères. »

Les Japonais adoraient les romans d’un auteur français que Shani aimait bien aussi : Franck Thilliez. Un romancier très populaire en France, et qui avait une carrière internationale incontestable. Ses thrillers se dévoraient à toute allure, et le club littéraire du salon du Lotus Bleu s’était réuni pour une soirée littéraire axée sur le dernier roman en date de l’auteur français, « Rever », un livre racontant les mésaventures d’une femme victime de narcolepsie, une maladie rare qui faisait qu’une personne avait besoin de dormir énormément. La femme, une analyste, se retrouvait embarquée dans une histoire complexe l’amenant aux portes de la folie, à la poursuite d’un dangereux criminel qui capture des enfants depuis des mois. Shani avait lu le livre, et avait jugé intéressant de se rendre à ce salon.

En réalité, c’était pour elle un très bon moyen de perfectionner sa maîtrise du japonais, car, étant d’origine française, le japonais n’était pas sa langue naturelle. Progressivement, elle avait appris à le parler et à l’écrire, mais elle avait encore besoin de se former, et se rendre dans des endroits de ce type, c’était plutôt bon.

La jeune femme était un nouveau membre de ce petit salon, qui se trouvait dans une librairie indépendante de la ville, la librairie faisant aussi office de café littéraire. Il y avait plusieurs habitués avec elle, essentiellement des femmes, mais aussi une jeune femme, une nouvelle, qui faisait sa première soirée ici. Discrète et effacée, elle n’en était pas moins ravissante, et s’appelait Fönn. Avec un tel nom, difficile de voir en elle une Japonaise pure souche, et la difficulté qu’elle avait à parler japonais illustrait clairement le fait qu’elle venait d’arriver à Seikusu.

Shani s’intéressa en réalité nettement plus à elle qu’au livre, et, quand la soirée se termina, elle alla la voir. La « soirée » était, d’ailleurs, un terme mal approprié, car, dans les faits, elle se terminait vers 19 heures, quand la plupart des membres devaient retourner chez eux.

*Elle est vraiment belle…*

Pendant toute la durée de la session, Shani n’avait cessé de brièvement regarder Fönn, plutôt discrètement. La jeune secrétaire s’approcha donc d’elle, en lui souriant gentiment, tandis que le café littéraire se vidait progressivement, et lui parla en anglais :

« Par curiosité… Tu viens de quel pays ? Moi, je suis originaire de France, mais j’ai eu une mère américaine. Fönn, ça sonne un peu… Celtique. Ou scandinave. Le japonais est une langue difficile à comprendre, il m’a fallu des semaines pour arrêter de nager. Fort heureusement, les Japonais parlent beaucoup l’anglais, alors… C’est plutôt pratique ! »

Elle ne savait pas trop quoi dire, craignant un peu que ce brusque élan de camaraderie ne repousse la jeune femme.
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Fönn Hersdóttir le mardi 30 août 2016, 16:53:41
Elle était arrivée il y a peu dans ce nouvel univers. Loin de l'air léger de son pays loin au nord. Les deux îles, mis à part être des îles n'avaient que peu de choses en rapport. Il n'y avait plus ces longues étendues désertes. Il n'y avait plus ces marcheurs, pêcheurs bougons. Ni mêmes ces rares touristes qui venaient, soit pour profiter des sources chaudes, soit pour se perdre dans les pentes des volcans, ou les plateaux vides de trace humaine. Maintenant. Ce n'était qu'une sur-population, où chaque mètre carré produisait plus d'habitant qu'une maison pouvait en contenir. Et il y avait cette chaleur... Là où chez elle, il faisait, au plus beau de l'année, dans les onze, douze degrés. Et là... Tout était bien différent. On étouffait. Mais elle n'était pas là pour faire des comparaisons entre chez elle et le japon.

Alors elle s'était mise en quête de la raison de sa venue dans cette partie du monde repoussante : Des archives. Et elle avait trouvé son bonheur. Bien accueillie, reconnue pour son travail passé, appréciée pour sa mémoire, il y avait toujours cet éternel problème de la langue et de l'écriture. Une barrière qu'elle tentait de réduire peu à peu. C'est pourquoi elle avait décidé d'aller dans de ces salons de lecture. Sur un roman français. Elle ne l'avait pas lu, n'étant pas vraiment adeptes des œuvres contemporaines, mais y aller pour saisir un peu plus le langage. Les tics. Les habitudes. Si en repérant des sons sur un sujet qu'elle connaissait, elle pouvait deviner globalement. Ce serait déjà une avancée. Elle n'avait rien contre les salons de lecture, mais elle était plus archiviste que lecture contemporaine. Mais au moins, ce milieu-là était pour elle rassurant. Elle pouvait y venir sans avoir une boule dans la gorge.

C'est à peu près dans cet état d'esprit que la jeune islandaise avait affronté la foule compacte pour se rendre au salon dont elle comprenait à peine le nom. Habillée d'une façon plutôt chic, voulant faire une bonne impression dans ce genre de milieu (Sait-on jamais qui on pouvait y trouver. Un archiviste n'était jamais loin d'un autre !), elle s'était vêtue d'une longue robe claire, lacée dans son dos, pour affiner ses hanches. Mais si l'extérieur l'étouffait presque, arrivée à l'intérieur, ce fut une bouffée d'air qui l'accueilli. Les tons clairs aux murs, et l'odeur si particulière et appréciable des livres omniprésente. Un regard à gauche, à droite. Une salutation dans un japonais horrible, et elle s'était assise sur un siège dans un coin. Puis ses oreilles et ses yeux avaient fait le reste.

Oh, elle n'avait pas tout compris, loin de là. Mais les humeurs des gens, la façon dont fonctionnait cette nouvelle langue avec son rythme particulier. Elle commençait à les saisir correctement, sans oublier les quelques mots qu'elle avait repéré et qu'elle notait à chaque apparition. Une fois, même, prit-elle la parole non sans avoir redressé ses lunettes sur son petit nez. C'était un anglais avec accent islandais, mais elle avait articulé plus que nécessaire pour la compréhension, reprenant simplement une personne sur des dates de vie et de mort d'un auteur qui avait été mis en parallèle de Franck Thilliez.

Puis à nouveau ce silence gêné, et des regards en biais lancés ici et là. A travers les quelques personnes présentes, une sortait finalement du lot. Étrangère comme elle de toute évidence, et qui ne cessait de lui jeter des coups d’œils parfois insistants. Que voulait-elle donc ? Elle n'était pas désagréable à regarder. Et l'envie qu'elle pouvait presque lire dans son regard, à moins que ce ne fusse que de l'admiration n'était pas à repousser non plus. Mais elle doutait de ce qui se passait dans la tête de cette compagne de salon, quand à la fin de cette session de discussions, la dénommée Shani vint vers elle, déversant un flot de parole sans reprendre son souffle.

Fönn laissa un temps passer, terminant de ranger son cahier et un crayon à papier dans un sac d'une couleur aussi pâle que sa robe, surtout pour reprendre ses esprits et saisir le tout. Elle lui répondu dans la même langue, en se laissant un peu plus aller, sur l'accent.

- Fönn Hersdóttir. Je suis islandaise... D'Islande. Plus exactement, de Bæjarhreppur, au nord ouest.

Une autre pause durant laquelle son regard parcouru la silhouette devant elle avec lenteur, ses yeux plissés derrière ses lunettes aux verres de loupe, ou presque. Pour reprendre.

- Je suis très loin de maîtriser cette langue. Je comprends les mécanismes globaux. Je suis venue ici pour cela. Je suis plus... Archiviste que lectrice adepte de ce genre d'auteur, je doute pouvoir vous aider beaucoup si vous vouliez en parler.

Un autre silence gêné durant lequel elle gratta le plancher de la boutique du bout d'un talon léger. Puis elle releva le nez, serrant son sac contre elle.

- Comment vous appelez-vous ?

Après tout. Elle était seule. Les derniers participants quittaient la librairie, ne les laissant qu'avec le gérant qui attendait sûrement qu'elles sortent pour fermer la devanture.
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Shani Stevens le mercredi 31 août 2016, 22:28:22
Une Islandaise… C’était la première fois que Shani en voyait une, et son sourire se mit donc à s’accentuer, heureuse de voir une femme venue de si loin… Même si elle fut bien incapable de retenir le nom de sa ville d’origine. Fönn lui expliqua qu’elle avait bien du mal avec le japonais, ce que Shani pouvait tout à fait comprendre. Le japonais était un idiome qui était totalement différent des idiomes européens, et ce de près ou de loin. L’apprendre en étant adulte était donc un exercice intellectuel particulièrement redoutable, et, en ce domaine comme en tant d’autres, le meilleur moyen était une pratique assidue. En vivant sur place, et en baignant quotidiennement dans le japonais, Shani avait pu remarquer qu’on apprenait cette langue bien plus facilement qu’en essayant de l’étudier en France, ou en Islande. On apprenait jamais mieux une langue qu’en allant dans son pays natal, car on s’imprégnait, non seulement de la langue, mais aussi de sa culture, et, progressivement, des mécanismes derrière elle. De plus, ce qui aidait beaucoup Shani, c’était que les Japonais, pour s’habituer à l’anglais, avaient pris l’habitude de parler en anglais, et de traduire leurs textes dans un alphabet roman, qu’on appelait alors rōmaji. Ces méthodes de transcription permettaient ainsi de comprendre les kanjis et les kanas.

Il existait, quand on apprenait le japonais écrit, deux méthodes de transcription : la méthode Kunrei, qui était une norme européenne officielle, et la méthode Hepburn, la plus fréquemment utilisée. C’était d’ailleurs celle que Shani avait utilisé. Pour comprendre le japonais, il fallait d’abord maîtriser les rōmaji, et c’était à partir de ce système qu’on pouvait, quand on était très doué, transcrire le tout en kanjis ou en kanas.

Shani pensa fugacement à tout ça quand Fönn lui expliqua qu’elle avait du mal avec le japonais, car elle avait suivi au campus des cours universitaires destinés à lui permettre de maîtriser le japonais, de manière à ce qu’elle puisse, assez rapidement, assumer son rôle de secrétaire.

« Je m’appelle Shani. Shani Stevens. Je suis arrivée au Japon il y a quelques mois, et… »

Elle se tut en voyant le regard un peu impatient du gérant, visiblement soucieux qu’elles partent le plus vite possible pour pouvoir fermer sa boutique. Shani en rougit brièvement, puis se retourna vers Fönn.

« Euh… Ça te dirait que je t’invite à boire un verre ? Le gérant veut fermer, j’ai l’impression… »

C’est ainsi que les deux filles se retrouvèrent dehors, et, en lui souriant à nouveau, Shani s’élança vers un café tranquille, un Starbucks, et s’installa au rez-de-chaussée, dans un coin avec un canapé en cuir semi-circulaire.

« Je serais très curieuse de sa voir comment une Islandaise a fait pour se retrouver au Japon, mais, avant tout ça, par solidarité entre Européennes, je t’invite vivement à aller le plus vite possible à l’Université de Seikusu, au campus Mishima. La fac’ organise des cours spéciaux d’apprentissage du japonais pour tous les immigrés venus ici. Le Japon est un pays extrêmement fermé, alors je suppose que Seikusu est une exception… »

Elle rajouta ensuite, après quelques secondes d’hésitation :

« …Car je suppose que tu veux apprendre le japonais, non ? Enfin, sauf si tu ne comptes pas rester ici ! »

Après tout, Fönn faisait peut-être juste des vacances à Seikusu…
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Fönn Hersdóttir le mardi 06 septembre 2016, 18:56:55
La jeune femme apprenait. Dans tous les cas, que ce soit pour l'anglais, quelques brides de français ou d'allemand, d'ancien français, ou d'autres langues. Elle s'était saisie à chaque fois des règles pour les comprendre et les assimiler. Son but n'avait jamais été de maîtriser à la perfection ces langues, et certainement pas de les parler. Elle était là pour lire. Et s'emparer des connaissances que renfermaient ces livres. Elle était peut-être avide de cette lecture infinie, dont elle ne pouvait jamais se détacher. Et d'un côté. Elle était fière de sa langue. L'Islandais était encore une des langues les plus pures au monde, les influences extérieures ayant toujours été très limitées. Et plutôt que de simplement faire des néologismes étrangers, les Islandais avaient toujours préférer créer de nouveaux mots depuis les leurs, ou bien en réutilisant des anciens, désuets, pour les remettre au goût du jour avec une signification renouvelée. Pour elle, le japonais, qui empruntait de nombreux signes et règles ici et là, était un brin plus complexe, et la gymnastique qu'il fallait saisir pour comprendre cette langue n'était pas encore à sa portée. Oh, elle pouvait déjà réécrire tous les textes qu'elle avait pu lire. Mais sans les comprendre. Sans bien les tracer non plus, vu que l'ordre des traits avait aussi son importance. Mais là n'était plus la question. Ni même le temps.

Elle hocha la tête vers la Française, et ajouta quelques mots, toujours dans cet anglais marqué.

- Je vous suis, je ne connais pas encore bien le coin.

Et les voilà à nouveau plongées dans cet océan de personnes, qui se vidait peu à peu, vu l'heure tardive. Durant le court chemin qui les séparait du starbucks, Fönn se tint proche de Shani, comme si elle avait peur de se faire emporter loin. Comme si cette marée humaine la dérangeait. Comme si la française était une sorte d'ancre pour s'y retrouver. Puis libération, le café. S'installant, un serveur à la coiffure parfaite vint leur tendre une carte, prononçant quelques mots habituels, tellement qu'il n'y faisait presque plus attention.

Tout en écoutant Shani converser, Fönn jeta un coup d'oeil à la carte. Par chance, sous les noms japonais était écrite en petit leur traduction en anglais. Son ongle vernis brillant rosé glissa le long de la carte plastifiée pour s'arrêter à un moment.

- Je prendrais... Ceci. Si vous pouvez le demander pour moi ? demanda-t-elle en désignant du doigt un simple chocolat chaud, liégeois.

Une pause pour l'observer à nouveau avec attention, son regard coulant sur les courbes de la jeune secrétaire, sur cette coupe singulière, avant qu'elle ne réagisse pour répondre. Sa voix, qui commença presque murmurée gagna légèrement en force au fur et à mesure des paroles.

- Hu, je suis... Archiviste, et restauratrice. Plus ou moins reconnue dans ce milieu refermé. Ce que je lis, ce qui est écrit, dessiné ou tâché sur un livre. Je ne peux l'oublier. Mon cerveau prend toutes ces informations, sans en oublier aucune. Chaque virgule, chaque espace, chaque traits sont enregistrés. Je suis venue pour en apprendre plus sur les archives anciennes, sur ces mythes oubliés. Je... Ne suis pas sûre de vouloir retourner à l'université. Je ne sais pas si je resterai ici tout le temps.

Petite pause gênée, sauvée par le serveur qui, ayant pris les commandes grâce à son interlocutrice aux multiples langages, avait ramené ce qui avait été demandé. Fönn hocha la tête vers lui, souriant doucement reconnaissante de cette pause, et remonta ses lunettes sur son nez pour retourner à Shani.

- Je ne sais pas vraiment combien de temps je pourrais rester ici. Cela ne dépend pas que de moi. Du travail, déjà. Mais je venais surtout pour une aide à apporter sur certaines oeuvres qui ont subi... quelques dégradations malheureuses, et que j'avais pu, par le passé, parcourir des yeux. Ma mémoire les aidant....

Et elle parlait encore. Soufflant par le nez, elle prit sa grande tasse entre les mains, fermant les yeux un moment. Elle savourait cette chaleur qui lui rougissait les mains. Lui faisait doucement parcourir ces petits piques jusqu'au cerveau. C'était...  Calme. Plaisant. Autre souffle par le nez. Et de rajouter, en un murmure :

- Tout dépend de ce que je trouve. De qui je trouve.

Le rouge grimpa jusqu'à ses joues, et elle porta la tasse à ses lèvres pour en prendre une gorgée, et s'essuyant les lèvres du bout d'un mouchoir en tissu.

- Et vous ? Que faites-vous par ici, si je puis être curieuse ?
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Shani Stevens le mercredi 07 septembre 2016, 10:03:31
Il n’y avait pas que le physique de cette femme qui était original ; son métier l’était tout autant. Une archiviste restauratrice d’archives... De ce qu’elle disait, Shani comprit que Fönn devait avoir une mémoire eidétique. De tells personnes retenaient effectivement tout, et on parlait, pour les désigner, de « mémoire absolue ». Quand on aimait lire, on tombait forcément, tôt ou tard, sur ce concept, que les romanciers utilisaient parfois. Fönn était donc venue au Japon pour accomplir une mission visant à restaurer des archives, en utilisant sa mémoire pour permettre de les recopier auprès des personnes lui ayant demandé de l’aide. Shani trouvait ça fascinant, et laissa Fönn parler, appréciant le son de sa voix. Elle avait une voix claire et forte, prenante, et, avec ses lèvres magnifiques, c’était un régal de la voir, et de l’entendre parler.

Néanmoins, la belle archiviste la ramena à la réalité en lui demandant ce qu’elle faisait, et Shani se racla la gorge, avant de cligner des yeux.

« Oh, je... J’ai bien peur d’avoir une profession beaucoup moins originale que la tienne, Fönn... Je suis une simple secrétaire qui travaille au lycée Mishima. »

Il n’y avait pas grand-chose à en dire, d’autant plus qu’elle ne pouvait pas dire qu’une bonne partie de son agenda consistait à forniquer avec les élèves et avec le personnel du lycée. Et puis, secrétaire, ça n’avait jamais vraiment été un métier qui faisait rêver. Plutôt que de développer ses activités, elle préféra donc anticiper sur la prochaine question probable de Fönn, à savoir découvrir pourquoi une Française avait voyagé jusqu’au Japon pour devenir secrétaire.

« Ma mère était une Américaine qui s’est installée en France, et qui a toujours aimé voyager. J’ai hérité ça d’elle. J’ai beaucoup voyagé en Europe il y a quelques années. Puis... J’ai eu une opportunité de poste au Japon. J’ai décidé de venir, au départ juste pour un contrat temporaire, afin de voir si ça me plairait, et, dans le cas contraire, je serais retournée à Paris. Mais... Il s’avère que j’aime plutôt bien le Japon. Vu d’Occident, on le décrit comme un pays un peu fou avec des coutumes bizarres, mais, une fois qu’on se fond dans le paysage, on réalise que... Ce n’est pas si différent que ça de la France. »

Certes, il y avait des différences culturelles et sociologiques, mais, au-delà de ça, et des clichés ambiants, le Japon était un endroit assez agréable à vivre. Pour Shani, seule la langue avait représenté un sacré défi. Il lui avait fallu plusieurs mois d’enseignement pour réussir à la maîtriser plus ou moins bien, et, venant d’elle, ce n’était pas peu dire. Elle n’était pas secrétaire en raison de capacités intellectuelles déficientes, car elle avait largement les moyens d’avoir un métier bien plus élevé que le sien. De fait, qu’elle soit juste secrétaire avait toujours surpris sa mère, mais c’était ce que Shani aimait faire. Elle pouvait comprendre que ce soit déroutant pour les autres. Néanmoins, elle avait fait son choix depuis des années.

Shani se tut quand le serveur revint, apportant le chocolat chaud à Fönn, et le café à Shani. Cette dernière le remercia poliment, puis ouvrit l’emballage du carré de sucre, et le jeta dans le café, avant d’utiliser sa cuillère pour mélanger le sucre au liquide. Tout en faisant ça, elle regarda à nouveau Fönn.

« En revanche, je n’ai jamais visité l’Islande. Je m’imagine ce pays comme un endroit rempli de montagnes, de grands espaces verts, et de multiples lacs, avec de la neige un peu partout. Est-ce que c’est comme ça, en vrai ? »
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Fönn Hersdóttir le mercredi 07 septembre 2016, 14:28:46
Ces paroles et cette tranquillité. Combien, dans d'autres cas, le train du monde lui semblait lassant, insipide, banale et stérile. Mais ce moment était tout autre. Empli de calme, elle appréciait ce moment comme nul autre depuis son arrivée sur cette trop grande île. Dans ce simple café, dans un coin de celui-ci où l'on pouvait voir, dehors, le monde défiler alors que les ombres grandissaient lentement, chassant peu à peu les vives lumières, elles étaient là, à l'abri. A l'abri de ce monde trop grand, de ces foules semblables à des marées en colère. Et elle était accompagnée. Et quoi que les femmes ne furent jamais son genre de prédilection, il fallait croire que seul un fou pouvait jurer à jamais. Et Fönn était de celles qui, malgré des connaissances nombreuses, se savaient encore ignorantes.

Elle secoua la tête légèrement, puis rehaussa ses lunettes sur son nez.

- Il n'y a... nul besoin, ni recherche de l'originalité pour vivre. Chacun fait ce vers quoi le destin -à moins que ce ne soit un Dieu- nous guide. Il n'y a pas de basses tâches, ou de tâches ingrates. Les besoins de ce monde doivent être remplis dans tous les cas, non ?

Que ce soit secrétaire, archiviste, restauratrice, ou quel que soit le métier d'une personne. Chacun avait son intérêt, et chacun nécessitait des qualités certaines. De cela au moins, Fönn en était convaincue. Mais plutôt que de s'attarder sur son métier, et de le mettre un peu en avant, à la douce surprise de l'islandaise, Shani préféra changer de sujet. Et à défaut d'en apprendre plus sur son activité actuelle, elle en apprit plus sur Shani et son passé. Elle sourit légèrement, touillant du bout d'une cuillère le chocolat chaud désormais tiède.

- Vous savez... De mon point de vue. De l'Islande. Tout parait étranger, ou trop civilisé. J'apprécie trop le calme où mes sens ne sont pas tout de suite submergés par une pression trop grande. Trop de gens, trop de bâtisses qui grattent le ciel, beaucoup de bruit. Je préfère... l'abandon.

Elle rosit légèrement, et prit une gorgée de chocolat, soufflant dessus par mécanisme.

- L'islande est très proche du nord. A tel point que parfois, le ciel ne devient jamais nuit pendant une période de l'année, ou jamais jour selon l'époque. De plus... Comme le japon, au moins sur ce point, l'importante activité volcanique nous offre des sources chaudes. Et... plutôt que de la neige partout, il y a de longs espaces où la nature n'a que peu sa place, où la terre est jaune et rouge... Mais il y a de tout. C'est... Bien différent de tout ce que l'on peut voir ici et là.

Et elle s'interrompit. De base, elle n'était pas la plus à l'aise à parler d'elle ou de son pays, même si elle en était fière. Et encore plus, de façon générale, elle n'était pas la plus à l'aise à parler. Pourtant ici, les mots filaient les uns après les autres. Comme si elle avait peur qu'un silence ne mène qu'au départ de cette jeune demoiselle à peine rencontrée. De sa main recouverte de son gant de latex habituel, elle caressa machinalement les quelques fleurs tatouées sur son avant bras. Elle ne savait plus que dire. Et pourtant, elle ne voulait pas vraiment que ce moment cesse déjà.

Pourtant, elle restait là, à la regarder. Les lèvres légèrement entrouvertes, pour laisser passer un murmure, presque inaudible.

- Ást lítur ekki með augunum en með sál...

Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Shani Stevens le dimanche 11 septembre 2016, 10:12:02
Shani ne savait pas grand-chose sur l’Islande, et Fönn était la première Islandaise qu’elle croisait. Par conséquent, elle désirait en profiter. La jeune femme avait toujours eu soif de connaissance et de culture. Elle ne connaissait pas la jeune femme rousse depuis longtemps, mais la secrétaire sentait déjà un attrait vers elle, une attirance qui ne faisait que croître. Elle aimait sa belle voix, avec des sonorités assez hachées et tranchées pour réussir à prononcer les sons en anglais. Les accents d’une personne étaient comme une carte d’identité, trahissant toujours les origines d’une personne. Shani, elle, parlait anglais depuis qu’elle était toute petite, grâce à sa mère, mais elle avait un accent français qui lui valait son succès ici... En plus de son décolleté. Fönn avait un accent que Shani n’avait encore jamais attendu, et, et c’était là un atout considérable, elle était d’une redoutable beauté. Sa redoutable chevelure de feu, ses yeux bleus étincelants, sa délicieuse bouche rosâtre... En réalité, plus elle parlait, et plus Shani s’imaginait presser ses belles lèvres contre les siennes. Depuis qu’elle était arrivée à Seikusu, elle avait rencontré quantité d’individus bizarres. Elle avait été violée et séquestrée par un gang de femmes en combinaisons noires moulantes avec des seins gigantesques et des phallus énormes,  une situation si irréelle qu’elle s’était souvent demandée si elle ne l’avait pas rêvé... Avant de se rappeler les tatouages qu’elle avait sur les fesses, preuves indélébiles que la jeune secrétaire n’avait pas rêvé.

Fönn lui expliqua ainsi qu’elle n’aimait pas les grandes villes, préférant le calme, le silence, « l’abandon »... Une phrase bien curieuse, mais elle enchaîna ensuite sur l’Islande, lui décrivant un pays sauvage et ardu. Un endroit proche du Pôle Nord, puisque l’Islande était juste au sud du Groënland. Les nuits pouvaient donc se prolonger longuement, ainsi que les jours, et, pour le reste, Fönn lui présenta cette île comme un endroit découpé et escarpé par les montagnes.

« D’accord. Ça a l’air... Atypique. Et rugueux. »

Rien à voir avec les grandes plaines vertes de France, et les forêts immenses de pins au sud-ouest. La secrétaire observa alors la main de Fönn, et constata qu’elle avait un gant en latex autour de ses doigts. Ceci provoqua chez elle un léger rougissement, en lui rappelant... D’autres choses. Curieusement, elle n’avait pas encore remarqué que l’archiviste portait un vêtement de ce type, et elle avala rapidement son café, afin de dissimuler le mordillement de ses lèvres en ayant une vision... Une vision où Fönn avait ses gants et des bottes, nue, et couchait avec une Shani qui la prenait en levrette dans une combinaison moulante noire en cuir, ou en latex.

*Calme-toi, Shani, tu ne peux pas fantasmer comme ça sur toutes les personnes que tu croises !*

La voix de la raison tentait en vain de s’imposer dans son esprit, de réfréner ses fantasmes. Et, comme à chaque fois, elle savait qu’elle s’engageait dans une lutte vaine, car sa volonté de tempérance avait, face à sa lubricité, la puissance d’un deux face à un flush royal. Et, alors qu’elle revenait à elle, Fönn lui parla soudain... En islandais. Un léger sourire vint alors éclairer les lèvres de Shani, et elle lui demanda, naturellement, la traduction de sa phrase :

« Hum... Désolée, Fönn, je ne parle pas l’islandais. Je... J’espère que ce que tu viens de dire n’était pas offensant, au moins... Même si... Même si ça n’en avait pas l’air. Enfin... Je crois... »
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Fönn Hersdóttir le dimanche 11 septembre 2016, 15:39:21
Ce duo atypique était là. Etrangères l'une et l'autre, étrangères l'une à l'autre dans ce café. La nuit commençait à étendre maintenant clairement les ombres des gigantesques immeubles sur les rues de cette jungle de béton. Ici et là, les lampadaires s'allumaient, et dehors, le flux de personnes commençait enfin à ralentir. Voilà qui devenait un peu plus respirable. Le temps reprit son cours, et Fönn pu réagir, toujours sur l'Islande, toujours de cette voix emplie d'une douceur infinie.

- Les plateaux, en Islande ont un caractère qui leur est propre. Ces plaines sans fins, débouchant sur ces pentes montagneuses, couvertes d'une verdure uniforme, respirent le calme et la confiance ; elles font pénétrer dans l'âme une émotion douce et triste. On éprouve un indicible bonheur à s'asseoir, à l'entrée d'un village Islandais, à l'ombre d'un des rares pins. Devant vous, alors s'étend peut-être une longue Varmahlíð, une des fermes traditionnelles, avec le toit en tourbe, recouverte d'une verdure complète. L'air est légèrement toujours balayé par ce vent omniprésent, portant les odeurs de tourbe et de poisson en train de sécher quelque part, ou les émanations du plateau réchauffé par ce soleil discret. Rien ne trouble ce silence, si ce n'est le grincement rauque d'un chariot vide, ou quelques cris d'animaux, rennes ou autre, porté par cet éternel vent.

Elle pinça les lèvres, par crainte de parler trop. Définitivement peu habituée à un tel verbiage, elle se laissait glisser par ses pensées, et ses souvenirs. Nombre de fois où elle s'était aventurée, livre sous le coude, dans ces longues étendues sauvages, évitant cours d'eaux torrentiels et autres pièges que la nature lui offrait, tout cela pour se réfugier dans une de ces cabanes solitaires, où elle pouvait lire et se plonger totalement dans les lignes offertes. Mais quelque chose avant changé, dans le comportement de sa compagne de café.

Des rougeurs s'étaient accaparées ses joues, et elle semblait plus fébrile. Elle tapota un doigt ganté sur la table, attirant le regard un bref moment de Shani, et l'archiviste eut un léger déclic. C'était cela qui l'avait rendue ainsi ? Un gant opéra de latex. Intéressante découverte, si tant était que c'en fut une en effet, et non pas une des mauvaises interprétations de l'esprit. Mais un fin sourire s'éleva sur ses lèvres, alors qu'elle croisa les jambes sous la table, laissant son escarpin lassé effleurer la jambe de la française.

Prenant son temps, et surtout, préférant ne pas répondre à la dernière remarque qui soulevait une demande implicite de traduction, elle secoua la tête. Et si...

- Non. Il n'y avait définitivement rien d’offensant dans mes paroles. Simplement une citation d'un auteur connu, disparu depuis longtemps. Guère d'intérêt pour notre sujet...

Mais... Elle ne pouvait pas s'échapper, non ? Elle porta, pour s'ajouter du temps de réflexion, sa tasse de chocolat chaud à ses lèvres, et finit le fond qui restait. Se tapotant avec candeur les lèvres d'une serviette pour faire disparaître les quelques traces de chocolat, elle reprit.

- Cela parlait surtout de comment l'Amour se voit. Avec les yeux, ou bien avec l'âme. (Une petite pause.) Je pense le second. Surtout avec mes sens qui sont trop facilement surchargés par l'environnement.

Ce fut à son tour de rosir légèrement, sa peau pâle se colorant. Autant se lancer. Une révélation ne coûtait rien.

- Pour cela. Je préfère les abandonner. Pour m'en remettre totalement à quelqu'un. Oublier les fils d'une pensée décousue, tiraillée par trop de crochets pour être menée quelque part, et ne se faire guider que par une poigne douce mais ferme qui profiterait de ces sens refermés. La mélodie d'un silence sans vision dirigée par un maître d'orchestre est plus appréciable qu'un capharnaüm auditif.

Elle pinça les lèvres se souffla par le nez. Était-ce une déclaration, juste un aveux d'appréciation quant à des goûts particuliers. Pourquoi l'avait-elle dit à cette jeune secrétaire à peine connue. Sous la simple devinette bancale d'une réaction supposée à un gant de latex. Elle était folle, sûrement. Mais déjà, elle était venue dans ce pays inconnu sur un coup de folie. Alors si ce voyage devait être sous le règne de cette émotion, alors, peut-être fallait-il s'y plier.

Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Shani Stevens le lundi 12 septembre 2016, 18:21:12
Dans une conversation, on dialoguait avec ce qu’on disait, mais aussi, et surtout, avec ce qu’on ne disait pas. Et c’était précisément le cas ici, où Shani n’ignorait pas les quelques mouvements discrets de Fönn. Le regard de l’Islandaise croisa le sien, et elle sentit ensuite sa jambe effleurer innocemment la sienne... Mais d’une manière qui n’avait, en réalité, pas l’air si innocente que ça. Guère dupe, Shani l’avait laissé faire, tout en l’écoutant parler, lui parlant encore de l’Islande, de ces vastes landes sauvages, semblant décrire presque décrire un paysage médiéval, avant de finalement lui expliquer que sa phrase parlait « d’amour ». Ses explications, en réalité, auraient bien mérité d’autres explications, et forcèrent Shani à se concentrer, afin d’essayer de saisir le sens de ce que la femme disait. De ce qu’elle comprit, Fönn lui expliquait qu’elle ne se fiait pas à ses sentiments, par nature trop versatiles, et préférait « la mélodie d’un silence sans vision ».

*Elle m’avait caché qu’elle était poète, aussi...*

Shani mémorisa sa dernière phrase dans sa tête, se la répétant dans plusieurs reprises, essayant de la décortiquer... Avant de se dire qu’elle n’avait tout simplement pas compris. Comment le silence pouvait-il être mélodieux ? Tout ce qu’elle comprit, c’est que Fönn préférait juste le calme au bruit, ou, en enjoignant des termes philosophiques, le stoïcisme à l’hédonisme. Ce faisant, Shani était confuse, car elle voyait Fönn rougir légèrement, se mordiller les lèvres, effleurer sa jambe, soit essayer de la séduire, mais avec un discours qui était à rebours de cette interprétation, puisqu’elle lui disait qu’elle n’aimait pas la passion. Ou alors, peut-être que Shani ne comprenait pas très bien ce qu’elle disait, mais c’était, à son sens, la meilleure interprétation possible.

Ce faisant, la secrétaire ne savait plus trop quoi dire, car, elle, elle préférait justement le bruit au silence. Elle préférait la passion des corps au fait d’apprécier les choses simples de la vie. En somme, Shani ne savait guère quoi faire, et se racla donc la gorge, un léger silence s’installant entre les deux femmes.

« Eh bien... Je ne suis pas sûre de partager votre point de vue, mais l’intérêt de la vie réside dans la diversité des opinions, après tout. J’aime le calme, mais… J’aime aussi la passion que la vie peut procurer. Je ne pense pas que l’être humain soit fait pour vivre seul, ou pour contempler éternellement le silence. Pour ma part, je ne m’épanouis que dans les couleurs vives et chatoyantes, dans les endroits plein d’énergie, vibrants de vie et d’animation. »

Peut-être était-ce pour ça qu’elle était une secrétaire ? Parce qu’elle aimait cette vie sportive, faite de frisson et de joie… A fortiori dans un établissement scolaire comme Mishima, un endroit qui débordait de vie et de passion. Elle lui souriait donc, pas convaincue d’avoir pleinement compris ce que la femme essayait de lui dire.

« Il faut profiter des choses et des opportunités qui s’offrent à nous, Fönn, pendant que nos corps nous le permettent encore. »

Et Shani ne s’était pas trompée de mot. Elle avait utilisé à dessein le mot « corps », comme un message implicite, mais pour autant de plus en plus limpide, qu’elle souhaitait faire passer à la jeune et très ravissante femme assise devant elle.
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Fönn Hersdóttir le lundi 19 septembre 2016, 14:13:07
Elle était... Déçue. Cette femme, secrétaire aux intérets multiples, à l'intelligence vive, semblait avoir compris à peu près tout le contraire de ce qu'elle avait exprimé. Apparemment, ses paroles ne pouvaient toucher l'esprit de cette jeune femme. Peut-être était-ce dû surtout à l'apparente différence qu'il y avait entre ces deux êtres ? L'une portée sur le symbolisme exprimée dans toutes ses manières, et l'autre, sur les faits directs ? Pour peu, son égo l'aurait fait partir. Mais elle ne le souhaitait pas. Après tout, la secrétaire saisissait des choses, tout de même. Et dans tous les cas, dans cette ville, dans ce pays, elle n'aurait sûrement pas d'interlocuteur aussi... agréable pour converser ou plus. Ainsi, valait-il peut-être l'intérêt, de l'éduquer. De lui faire comprendre ce monde de symbole et d'importance. Elle secoua la tête doucement, alors qu'un sourire illumina lentement son visage.


- Nous nous sommes mal compris, je pense, fit-elle d'un ton doux. J'aime la passion. Mais surtout, j'aime ce qu'elle représente. Mais vous avouerez, je pense, qu'un cri -de plaisir, de douleur, autre- au beau milieu d'une nuit, poussé dans un parc vide a plus d'impact qu'un cri au beau milieu d'une foule bruyante et désintéressée. J'apprécie le calme pour ce qu'il laisse exprimer. J'apprécie le silence, car avec lui, mes sens, et moi-même pouvons nous concentrer sur une seule personne uniquement. Sur un but unique, plutôt que de s'éparpiller. Je suis là, pour qu'une voix seule guide mes actes. Qu'une voix seule soit la voie à suivre pour moi. Pour ne m'en remettre qu'à celle-ci.

Elle fit une petite pause, triturant nerveusement la tasse vide devant elle de sa main gantée. Ses joues s'étaient doucement rosies à ces nouvelles paroles. Peut-être espérait-elle simplement que ces explications, et celles à venir, ne feraient pas fuir cette Shani. Mais encore une fois. Elle n'avait rien à perdre, tout à gagner, et ses paroles étaient toujours aussi...  Enfin.


- Je l'ai dit. Ma sensibilité de façon générale est supérieure à la normale. Ce que mes yeux voient, je le retiens. Ce que mes oreilles perçoivent, je l'enregistre. Et ce, pour tous les autres sens. Ce qui peut faire... que rapidement, ils surchargent. C'est pourquoi je vous suivais de très près, par exemple, en dehors de la librairie, quand vous nous avez amené ici, à travers la foule compacte. Les couleurs, habits, regards, bruits viennent dans mon esprit. Et... C'est pourquoi, en toute confiance. Je pourrai devenir aveugle et sourde, si c'était pour me concentrer à quelqu'un uniquement. Car cette personne deviendrait mon Phare.

Elle repoussa la tasse devant elle sur le côté pour prendre une main des deux siennes.


- Le symbolisme derrière chaque acte est important, pour moi. Imaginons. Quelqu'un s'abaisse devant une autre personne, jusqu'à poser ses lèvres aux pieds de cette dernière. Si l'acte peut paraître plus ou moins anodin, ou avilissant, ou autre. Il a surtout une signification sur une relation. La passion ne devrait jamais être seule. Tout comme le symbolisme sans l'acte n'existe pas non plus. L'un est intrinsèquement lié à l'autre et cela... Je ne pense pas que vous pourrez l'éviter, Shani.

Elle souriait doucement, puis détourna le regard, se mordillant les lèvres. Mal à l'aise. Elle avait bien trop parlé, et son habituel sens asocial reprenait le dessus. Elle se fit petite sur son siège, rentrant légèrement sa tête dans ses épaules. Quand elle reprit parole, sa voix se fit plus aiguë. Plus petite.


- Vous... Comprenez.... Mieux ? Ne faites pas attention juste aux paroles. Mais au sens. Ne faites pas juste attention aux actes, mais à leur signification, aussi. Ensemble ils offrent la signification...

Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Shani Stevens le dimanche 25 septembre 2016, 00:56:23
On pouvait interpréter différemment ce qu’une personne disait, a fortiori quand cette personne aimait faire dans le lyrisme. Ce fut visiblement ce qui s’était passé pour Shani, et, quand Fönn lui expliqua avoir compris de travers ce qu’elle lui avait expliqué, Shani en rougit légèrement, se sentant... Un peu bête. Fönn s’efforça ensuite de lui préciser ce qu’elle voulait dire, à savoir qu’elle aimait bien la passion, mais que, du fait de sa mémoire eidétique, elle se refusait à l’exercer dans un groupe, mais avec seulement une autre personne.

*En réalité, je ne m’attendais pas à ce qu’elle parle déjà de... De sexe !*

Non pas qu’elle en soit dérangée ou choquée, mais, venant d’une étrangère, elle ne pensait pas qu’elle s’acclimaterait si vite à l’atmosphère de Seikusu, et au fait que, ici, dans cette ville, les relations sexuelles étaient particulièrement faciles à développer, comme si quelque chose, une force supérieure, avait béni cette ville par le sexe. Et ce dont Fönn parlait, cette « passion », n’était rien d’autre, pour elle, qu’une allusion sexuelle, jusqu’à parler de soumission. Ce faisant, Shani comprenait mieux ce qu’elle lui avait dit auparavant, elle n’avait juste pas été sur les mêmes références. Fönn... Fönn était en train de lui dire qu’elle ne pouvait, sexuellement ou sentimentalement parlant, s’attacher qu’à une seule personne, en raison de sa mémoire eidétique. C’était une raison valable en tant que telle, mais Shani soupçonnait aussi autre chose, une raison plus personnelle.

Un léger silence s’instaura donc suite aux révélations de Fönn, qui termina en lui disant de ne pas s’attacher au sens premier des mots, mais à leur signification. Elle hocha alors la tête, et répondit rapidement, en exprimant une banalité, comme pour tenter de calmer les choses, et pour lui montrer qu’elle allait lui répondre, après les multiples explications de la belle archiviste :

« Eh bien... Je pense avoir compris ce que vous vouliez me dire, je ne pensais juste pas que la conversation prendrait si rapidement un tournant si.... Intime, pour le dire ainsi. »

Elle sourit à nouveau, avant de se pincer les lèvres, observant davantage Fönn. Il est vrai que cette femme était vraiment très belle, et elle avait des yeux bleus absolument magnifiques. En réalité, Shani aurait pu se perdre dans de tels yeux pendant des heures sans le réaliser, et, tout à coup, elle se mit à imaginer des scènes, visualisant des images dans sa tête... Comme celle où Fönn embrasserait son pied, recouvert d’une botte en cuir, afin de lui signaler sa soumission, ou une autre où, après avoir fait l’amour, elles étaient toutes les deux nues dans le lit de Shani, Fönn ne portant plus que ses longs gants noirs, et Shani observant doucement son regard, en l’embrassant régulièrement...

La secrétaire reprit ensuite ses esprits, et se racla nerveusement la gorge, avant de réaliser que, pendant sa vision, elle avait avancé sa main, et agrippait maintenant celle de Fönn, tenant entre ses doigts ceux de Fönn, gantés et agréables à souhait. Elle envisagea brièvement de les retirer... Puis y renonça. Se pinçant les lèvres, elle esquissa ensuite un léger sourire.

« Je pense qu’on peut se tutoyer, si on en est à parler de passion, Fönn. Et, pour être tout à fait honnête avec toi, je dois admettre que... J’adore tes gants. »

Elle ne faisait que tourner autour du pot, car Shani n’avait pas encore vraiment répondu à ce que l’archiviste avait expliqué, mais elle comptait bien le faire. Souriant donc, elle entra dans le vif du sujet :

« Je dois te prévenir, Fönn, que je suis... Une femme qui aime énormément la passion. À dire vrai, j’ai une telle soif, en la matière, que je n’ai jamais trouvé une personne qui soit capable de l’épancher, ce qui explique pourquoi je côtoie bon nombre d’individus. Pour te le dire franchement, et pour que tout soit clair pour toi, le désir que je ressens est... Beaucoup plus fort que chez la plupart des individus. J’ignore pourquoi je suis comme ça, mais c’est ainsi. Chaque fois que quelqu’un me fait l’amour, et finit épuisé, moi, je suis satisfaite... Et en même temps assoiffée, car mon corps en souhaite encore plus. J’aime le sexe, Fönn, car le sexe est le plaisir suprême, c’est l’incarnation de la vie, de la nécessité d’une harmonie entre les gens. C’est un plaisir qui ne peut s’accomplir qu’en étant au moins deux. »

Sa prose était beaucoup moins lyrique, mais Shani avait toujours eu un certain franc-parler. Elle avait fait de nombreux tests pour essayer de comprendre d’où lui venait cette soif de sexe, et pourquoi les gens qu’elle côtoyait aimaient tant lui faire l’amour. Elle avait réalisé des tests sanguins, sans savoir que, à chaque fois, son père, son véritable père, Eros, avait dissimulé ses origines réelles. Shani l’ignorait, mais elle était une demie-Déesse, et, quand on avait comme père le Dieu de l’Érotisme, alors il fallait bien s’attendre à être... Insatiable.
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Fönn Hersdóttir le dimanche 30 octobre 2016, 20:06:12
Fönn était gênée. Elle s'était jetée la tête la première dans ces paroles. Dans des paroles qui la firent rougir à l'intérieur, alors qu'elle maintenait, tant bien que mal, un aspect correct extérieurement. Rester calme, surtout. Et peut-être partir ? Elle était aller trop loin d'un coup. Mais la compréhension qui semblait limitée de cette secrétaire l'avait exaspérée ! Que diable aurait-elle dû dire de façon encore plus subtile pour l'amener sur ces points ? Elle ne savait même pas pourquoi elle en avait parlé au départ. Elle ferma les yeux, poussant un soupir. Mais avant qu'elle ne les rouvre, elle sentit des doigts, et une main qui emprisonnait les siens, gantés. Elle rouvrit les yeux, surprise, pour observer Shani.

Les yeux bleus de l'Islandaise se fixait ici, dans ces yeux, puis là, suivant la courbe de ce visage admirablement dessiné, s'attardant sur les oreilles, puis enfin là bas, sur ces lèvres à croquer.  Elle secoua la tête, sans pour autant retirer ses mains de cette emprise ferme et chaude.

Puis il y eut ce discours. Qui finit par réussir à faire rougir la pauvre étrangère, qui jetta des coups d'oeils aux alentours, espérant que les paroles de la secrétaire n'aient pas ateints des oreilles indicrètes. Et si un passant, ou une serveuse lui jetta un coup d'oeil, leur regard curieux semblait plus dirigé par rapport à son propre comportement qu'aux paroles de sa compagnes de lecture. Soulagée, elle poussa un long souffle, et son esprit lui laissa le temps d'analyser ce qui venait d'être dit.

- Que.. ? Je...

Elle pinça les lèvres en une fine ligne, pour plisser des yeux, sans lacher son regard de Shani, cette fois. Un autre soupir plus loin, et une dose de courage injectée, elle reprit.

- Je... Mmh. Je préfère de loin les circonlocutions et les emphases. Encore plus pour... parler de tels sujets. Je suis... Dirons nous, bien portée par le symbolisme. Sorte de romantisme, peut-être ? Pour autant... Ce que vous faisiez de vos... nuits ou autre. Vous n'avez pas à me décrire tout cela. Et encore moins dans un tel lieu...

La voix, sur la fin était devenue plus aigue. Son autre main, froide et sans gant, rejoint celle de Shani, pour se poser simplement dessus, profiter du toucher de cette peau douce.

- Mais... Je ne suis pas sûre où vous voulez en venir. Je doute... Qu'il soit très sain de parler ainsi à une presque inconnue. Que ce soit de ma façon, ou de la votre. Mais pour autant, nous sommes allées trop loin pour s'arrêter là, non ? Alors autant le demander directement. Que ce soit pour une nuit, ou plus. Voulez-vous, Shani, passer un peu plus de temps avec moi ? Histoire... De nous découvrir ?

Elle se mordit les lèvres plongeant son regard vers la table, pour ne pas avoir à affronter celui de Shani. Et cette rougeur envahissait à nouveau ses joues. Faire une telle demande.  Tout en gardant ce précieux vouvoiement, malgré la demande inverse de la part de sa camarade de table. Et puis zut. Dans tous les cas, elle l'avait demandé. Et elle ne pouvait pas vraiment revenir en arrière, n'est-ce pas ? Elle déglutit et se redressa pour se reposer face à la française.

- Découvrir nos passions ? Oui ?
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Shani Stevens le lundi 31 octobre 2016, 09:06:03
Shani avait jeté un pavé dans la mare, et souri en voyant Fönn rougir, ce qui allait, par ailleurs, très bien avec sa chevelure rousse, et ses belles joues. Elle avait une bouille assez ronde, et la voir rougir, c’était un spectacle très charmant. La secrétaire reconnaissait avoir parlé très crument, car elle voulait tester une théorie qu’elle avait en tête... Et cette théorie se retrouva, fort heureusement, bien vite confortée. Fönn, en rougissant, regarda ensuite autour d’elle, paniquée à l’idée que quiconque puisse les avoir entendu, avant de bafouiller, expliquant qu’elle préférait parler de sexe par le biais de « circonlocutions et d’emphases », de jolis mots. La secrétaire comprenait très bien ce qu’elle disait, mais avait fait mouche, vu que, ensuite, Fönn proposa de faire plus ample connaissance, et de « découvrir » leurs passions respectives. Shani ne put que sourire à nouveau, tout en se mordillant les lèvres, et en frottant légèrement ses cuisses l’une contre l’autre.

*C’est... C’est une invitation, non, ou je me trompe ?*

Difficile de le dire, car l’Islandaise avait un certain talent inné avec les mots. Mais Shani, contrairement à ce qu’on pouvait penser, n’était pas aussi bête que ça, puisqu’elle avait même réussi, à sa manière, à piéger la jeune femme. Certes, ce n’était pas vraiment un piège, mais la secrétaire le vivait comme ça ! De plus, elle-même avait légèrement rougi quand son imagination avait commencé à s’emballer. Car Fönn avait commencé en expliquant qu’il n’était pas très sain de parler ainsi à une femme qu’elle ne connaissait pas, avant de se raviser, dans la même tirade, en expliquant que, au point où elles étaient, il était impensable de faire machine arrière.

Alors, cherchait-elle, elle aussi, à la piéger, ou est-ce que Shani se faisait des idées, et est-ce que Fönn n’était pas, tout simplement, assez gênée par le franc-parler de Shani ? La secrétaire hésita un peu, puis sa main retourna attraper celle de Fönn, et elle se pencha vers elle. Décidée à suivre son instinct, elle embrassa la main de la femme, et sortit sa langue d’entre ses lèvres, s’en servant pour lécher brièvement ce gant, conservant ensuite sur ses lèvres un tendre sourire.

« Ce que j’en dis, ma chère, c’est qu’il est parfois... Excitant... De se laisser aller avec des inconnus. Des personnes qu’on ne connaît pas, mais dont on se dit que, fondamentalement, il ne pourra rien nous arriver de mal. Vous savez ce que c’est... Le frisson de l’aventure, le goût de nouvelles découvertes. Pour avoir rejoint le Japon, vous qui venez d’Islande, vous devez connaître ça. La seule question que vous devez vous poser, ma chère, c’est celle de savoir si vous serez en sécurité avec moi. »

Maintenant toujours sa main sur la sienne, elle y déposa un baiser supplémentaire.

« Moi, tu vois, fit-elle, et le passage au tutoiement était volontaire, je pense qu’il n’y a pas de réelle passion sans danger, sans frisson, sans... Sans incertitude. Et puis, même si on se connaît depuis peu de temps, on en sait déjà beaucoup l’une sur l’autre, non ? Deux étrangères en sol japonais, toi qui fais dans le lyrisme, moi dans le réalisme... »

Troisième baiser, léger coup de langue, et très bref raclement des dents sur la base de l’index. Une forme de subtilité buccale, mais qui laissait entendre bien des choses.

« Après tout, on dit que les contraires s’attirent, non ? Alors, dis-moi, Fönn, est-ce que je ne titille pas ta curiosité ? »

Shani savait déjà la réponse, mais elle ne résistait tout simplement pas à l’envie de titiller encore un peu la gêne de cette belle Islandaise...

...Parce qu’elle était tout simplement trop craquante quand elle rougissait !
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Fönn Hersdóttir le lundi 31 octobre 2016, 10:41:03
L'islandaise aurait pu paraître pure et innocente, pourtant, dans sa robe claire, lacée dans le dos. Mais il y avait ses gants, son visage qui rougissait facilement, signe que les pensées qui traversaient son esprit n'étaient pas les plus innocentes au monde, et signe aussi que les paroles et gestes de sa compagne de table faisaient mouche. Elle ne savait pas qui piégeait qui, après tout, elle était la première à avoir abordé ces sujets avec cette inconnue entreprenante, et c'était aussi elle qui avait dû s'expliquer plus clairement, car ses détours apparemment trop nombreux étaient...  Parfois fouillis.

Au baiser de Shani puis au premier coup de langue, Fönn haussa ses sourcils, ses yeux s'arrondissant derrière ses lunettes aux verres épais. Pis encore. Shani continuait à parler, sur un sujet risqué, et en restant penchée ainsi. Sûrement, ce duo qui sortait de l'ordinaire dans ce milieu très homogène japonais attirait l'attention. Sûrement, les quelques clients qui restaient dans ce café s'étaient au moins retournés, sinon pis. Mais l'étrangère ne lachait pas du regard le visage de sa compagne, l'écoutant.

Et la question méritait de se poser. Serait-elle en sécurité avec cette secrétaire décidément bien étrange ? Elle ne savait pas. Elle ne pouvait pas simplement dire 'oui', et se jeter dans les bras de cette inconnue. Elle n'en savait rien. Puis après un second baiser en vint un troisième plus prononcé, Fönn sentit même ses dents sur son doigt. Un bruit incongru, sorte de gémissement de surprise aigu s'échappa de ses lèvres, rapidement masqué par un toussotement de rattrapage. Définitivement, elle avait le rouge aux joues, qui s'étaient empourprée d'un ton supplémentaire. ELle plissa le nez.

- S'il est souvent dit que les contraires s'attirent, il y a, à la fin de ces histoires, aussi ce papillon qui se brûle lentement les ailes près de ce feu si intriguant. Et pourtant, il le sait, il le connait ce danger, car il le sent, plus il s'approche. Mais pourtant, il danse autour, jusqu'à s'embraser pour sombrer.

Elle se mordille la lèvre inférieure, puis retire sa main d'un geste, pour se redresser sur ses jambes, comme pour se donner du courage pour continuer, sans pour autant réussir à se départir de sa teinte coquelicot.

- Et si, Shani. Vous êtes ce feu insatiable, selon vos dires. Et je crains n'être que ce papillon aux ailes trop grandes, qui ne veut que s'approcher toujours plus.

Elle jetta un coup d'oeil vers les fenêtres, pour observer le flux de passants. Dieu soit loué, à cette heure il avait bien diminué, sûrement, ses sens seraient encore trop demandés, mais peut-être pas submergés. Elle eut un petit regard vers le ciel, pour remercier son dieu.

- Alors j'assumerai ce rôle. Je serai ce papillon-là. Chez vous ? Le petit appartement offert par la grande bibliothèque n'a pas grand chose de charmant, et serait peut-être exigu à deux.

Et, avant d'en dire encore plus et de se prendre dans ses mots, ses idées et ses pensées, elle fila vers le comptoir, pour baragouiner quelques mots en anglais-japonais à peine compréhensible, pour payer les boissons prises, avant de sortir pour respirer... Respirer, au dehors, parmi toujours cette foule qui, même si moins importante, avait un flux toujours impressionnant pour l'Islandaise. C'est sûr, c'était bien différent de chez elle. Elle se figea sur le palier du café, portant une main gantée à son coeur, et essaya de se calmer, mais le monde, devant elle, continuait de défiler, encore, et encore. Et pourtant, elle ne pouvait s'en détourner, absorbant ces informations.

Fönn vacilla légèrement, et s'appuya contre la verrière extérieure du magasin, respirant la bouche ouverte. Heureusement pour elle, Shani vint à sa rencontre, et elle fil vers elle, glissant une main gantée sur son bras pour s'y agripper, et murmurer quelques mots, d'une voix un peu enrouée.


- Filons. Je vous suis où que vous irez. Mais ne restons pas là.
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Shani Stevens le lundi 31 octobre 2016, 12:48:53
Un papillon qui prenait feu... Amusante, l’image amena un sourire sur les lèvres de Shani. Elle était dans un domaine connu, maintenant, un territoire où elle avait posé ses marques, et son empreinte était maintenant sur Fönn, dont le discret gémissement ne lui échappa pas quand elle posa ses dents sur son doigt. Un très léger cri, qu’elle étouffa rapidement dans un bruyant toussotement, comme pour signaler que sa gorge était juste enrouée. Mais Shani n’était pas dupe. Elle voyait ce regard fuyant, cette inquiétude, la peur... La peur, non pas de Shani, mais du regard des autres. Et ça, c’était intéressant à noter. Shani avait été très claire sur ce qu’elle proposait, sur ce qu’elle voulait. Fönn l’attirait, comme un aimant attire une pièce de métal. Elle avait une sorte de « perversion romantique », employant de belles images pour décrire des choses très brutes, très... Très sexuelles. Une sorte de poète de l’érotisme, avec une voix de velours, et un magnifique corps. Elle était tout simplement parfaite, avec quelques formes là où il fallait, s’éloignant ainsi du cliché de l’anorexique, qui n’excitait pas tant que ça Shani, elle-même ayant, ici et là, des formes. Des formes qui se mariaient à la perfection, faisant des deux femmes deux singulières beautés, chacune étant, en quelque sorte, à l’image de son pays d’origine. Elle, Shani, la Française séduisante, piquante, tentatrice et provocatrice, et elle, Fönn, l’Islandaise, à la beauté hivernale, aux yeux bleus très clairs, et qui faisait preuve de cette poésie dont on pouvait en concevoir les rimes le long des fjords et des glaciers, à observer les aurores boréales en sentant l’inspiration vous transporter.

Fönn, donc, était un papillon qui allait se brûler les ailes. Shani maintenait toujours sa main contre la sienne, entremêlant ses doigts contre les siens, sentant l’agréable texture du latex, qui la faisait frémir. Le cuir, le latex, des matières très sexualisées, des textures que la secrétaire adorait, et qui avait le don exceptionnel de stimuler son imagination... Et, quand Fönn se retira pour aller payer au comptoir, Shani resta assise, se mordillant les lèvres. Cette fois-ci, il n’y avait plus aucun doute possible : un œuf avait éclos dans son nid. Un œuf flamboyant, tout chaud, qui l’amenait à contracter inconsciemment ses cuisses.

*Le latex... La peur du regard des autres... Comme si elle redoutait que ses propres fantasmes soient connus des autres...*

Shani réfléchissait silencieusement, pendant que son amie (on pouvait la qualifier ainsi, maintenant, non ?) l’attendait patiemment dehors. Finalement, Shani se releva à son tour. Fönn était loin de se douter que la flamme devant laquelle elle comptait frotter ses ailes était en réalité un feu flamboyant, incandescent et immense. La secrétaire n’avait rien exagéré en lui glissant qu’elle était, sexuellement parlant, terriblement gourmande. Nymphomane, Shani l’était vraiment, et, si elle avait vécu ça comme quelque chose d’horrible en France, ici, à Seikusu, elle avait pu admettre cette part d’elle-même.

En même temps, il n’y avait qu’ici qu’elle avait été la proie d’un gang de femmes aux seins disproportionnés qui l’avaient sexuellement torturé, avant de l’emmener dans une ferme sinistre dans la forêt, où elle avait été également torturée pendant des heures...

La secrétaire rejoignit la sortie du Starbuck, et vit Fönn, adossée contre un mur, magnifique dans sa robe blanche, avec des lacets élégants dans le dos, et ses longs gants noirs. Avec sa chevelure de feu, et ses yeux perçants, elle dénotait par rapport aux Japonaises, et Shani lui sourit en se rapprochant. Comme si elle était convaincue que les gens du café la regardait, elle se pressa d’ordonner à Shani de filer, et cette dernière acquiesça.

« C’est entendu... Mais, avant ça... »

Shani libéra son bras de la main de Fönn, et avança sa main, venant ainsi serrer celle de l’Islandaise dans la sienne, un nouveau sourire amusé venant ensuite se nicher sur ses lèvres.

« Voilà ! Comme ça, c’est mieux. »

Elles se dirigèrent ensuite vers le plus proche arrêt de bus. C’était le meilleur moyen pour aller chez Shani. Miracle du hasard, il n’y avait personne à l’abribus, ce qui fit que, très rapidement, une idée malicieuse traversa l’esprit de la facétieuse secrétaire. Tandis que les deux femmes étaient là, entrant dans l’abri, Shani se retourna vers Fönn, et l’une de ses mains, celle qui ne tenait pas celle de l’Islandaise, alla caresser sa joue. Elle se mordilla doucement les lèvres, l’observant silencieusement.

« Tu sais, avant de venir chez moi, je pense qu’un avant-goût ne fera pas de mal... Non ? »

Et, sans même vraiment laisser le temps à la femme de répondre, Shani se rua sur ses lèvres, et les scella par un tendre baiser, plaquant dans la foulée le corps de la femme contre le rebord de l’abri.

« Hmmm... »
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Fönn Hersdóttir le lundi 07 novembre 2016, 22:30:53
La gêne n'était pas le problème. Ou du moins, n'était plus le problème pour le temps actuel.  Si elle avait rougi, gémi, ou pis, face à sa chère française, le contexte, dehors était tout autre. Les passants l'énervaient, l’apeuraient. Ce monde, et ces détails qui fourmillaient par milliers à ses yeux. Et quand Shani détacha sa main de son bras, pour la prendre en main, elle serra d'autant plus cette main, qui lui servait d'ancre à ses yeux. Un peu comme une enfant qui agrippait à sa mère pour ne pas se perdre, sauf que dans cette situation, ni l'une, ni l'autre, et encore moins le duo qu'elles formaient, pouvait être confondu avec une situation du genre.

Et elles marchèrent un peu, laissant à l'Islandaise le temps de se calmer, de se rassurer grâce à cette présence à ses côtés. Fönn reprit enfin conscience de la situation et leva la tête vers la Française. Une main remonta ses lunettes sur son nez, et un murmure s'échappa de ses lèvres.

- Merci.

Avant qu'elle ne les pince. Elle ne savait pas si sa compagne avait entendu, ou bien si elle comprenait vraiment la raison de ce remerciement, mais cela ne lui importait pas pour le moment. Elle se contentait d'être là, et de marcher tranquillement, profitant de cette fragrance particulière qu'apportait Shani, profitant de cette présence rassurante, et de cette main qui lui servait d'ancre, et qu'elle ne comptait pas lâcher de suite.  Puis enfin, ce couple atypique arriva à l'arrêt de bus, heureusement vide.

Fönn s'y engouffra, suivie de près par sa compagne. Ainsi à l'abri des regards, sa vision réduite par l'abri et la présence de l'étrangère qui l'accompagnait, l'Islandaise était un peu plus calme, n'offrant qu'un sourire doux et large, quand quelques doigts s'attardèrent sur ses joues, en une caresse. Mais avant qu'elle ne puisse vraiment réagir, il y eut ce baiser, intense et passionné, auquel elle fit de son mieux pour répondre. Sa tête cogna légèrement l'arrière de l'abri, alors qu'elle était plaquée contre lui. Contre elle, le corps de Shani, aux formes agréables, à la puissance notable.

Et elle y répondait toujours de son mieux, ses doigts couverts de latex caressant ceux de son amie passionnée, sa langue venant instinctivement, avec un peu d'hésitation, propres aux personnes peu habituées à ce genre d'attentions, à la rencontre de celle de sa compagne.

Puis le bus arriva, interrompant ce duo qui prenait ses marques. Fönn se dégagea, lissant sa robre par réflexe, et grimpa la première marche, pour s'y arrêter.


- Huf. Vous avez un ticket ? demanda-t-elle en anglais tout en fouillant son sac récupérant de quoi en acheter un, ou deux selon la réponse de Shani.

Et elle baragouina quelques mots avec le conducteur et paya pour valider les deux passages jusqu'à l'arrêt désigné par la Française. Et si deux passagers, un couple agés, leva les yeux vers le couple pour lacher un commentaire désobligeant sur ce couple mal-séant selon eux. Fönn les ignora, tirant derrière elle Shani jusqu'au fond, où elle s'assit en sa compagnie.

- C'est loin d'ici, chez vous, Shani ? Et... Après tout ce que j'ai pu vous dire. Après tout ce que j'ai pu vous dévoiler. Voulez-vous vraiment de cela, avec... ce que cela peut impliquer comme relation ?

Elle se balançait doucement sur son siège, se tordant légèrement les doigts, faisant crisser le latex noir brillant.
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Shani Stevens le jeudi 10 novembre 2016, 12:05:45
Ça n’aurait dû être qu’un simple baiser, presque une annonce pour la suite, un moyen de les rapprocher, et de sceller définitivement leur accord. Mais, au lieu de ne durer que quelques secondes, Shani se surprit à sentir un frisson la traverser. Piégée, Fönn était coincée entre elle et l’arrière de l’abri, et se défendit en avançant ses mains. Or, en les sentant caresser ses hanches, Shani eut un soupir, et remonta sa main, la déplaçant de sa joue pour la poser sur sa nuque, et s’y consacra davantage. Elle soupira de plaisir, se lovant contre elle, yeux clos. Fönn avait des lèvres magnifiques, tendres, fraîches, craquantes, des lèvres... Des lèvres qui sentaient bon le Nord, avec cette touche hivernale qui donnait envie de se blottir les uns contre les autres en quête de chaleur et de réconfort.

Elle sentit la langue de la femme heurter la sienne, provoquant un petit choc électrique, et Shani, fermant les yeux pour savourer pleinement ce moment, ouvrit la bouche, et aventura la sienne. Elle sentit son appendice buccal heurter celui de la magnifique rousse. Leurs nez se caressaient doucement, et Shani, tout en jouant avec la langue de Fönn, s’amusait déjà à remuer son nez sur le sien, glissant doucement sur la pente savonneuse et douce de sa peau.

« Mmhmmm... »

Des passants arrivaient déjà, leur jetant des regards étonnés, détournant pudiquement les yeux, ou rougissant. Un jeune enfant écarquilla les yeux en les voyant, avant que sa mère, tenant une poussette d’une main, ne lui ordonne de regarder ailleurs. Un Japonais persifla brièvement sur la lubricité inhérente des Longs-Nez, ce terme péjoratif nippon désignant les Occidentaux. Shani, d’une oreille distraite, se sentit observée, mais, loin d’en être gênée, elle n’en conçut qu’une excitation supplémentaire... Puis le bus approcha, et mit fin à leur torpeur. Délicatement, avec une lenteur troublante, la Française rompit ce baiser, et la regarda.

Un curieux sentiment la traversait, assez indiscernable, qui la surprit... Et qu’elle résuma en un mot, dans sa tête, un néologisme anglais qui, à sa connaissance, ne connaissait aucune équivalence en français.

*Sérendipité.*

Fönn mit rapidement fin à ce moment gênant, en demandant si Shani avait un ticket, et cette dernière papillonna des yeux, avant de hocher la tête.

« Oh... O-Oui, j’ai ma carte de bus. J’aurais bientôt une voiture, mais, en attendant, je reste abonnée aux transports en commun. »

Tout en se retournant, Shani attarda rapidement l’une de ses mains sur ses lèvres, caressant ces dernières avec le bout de ses doigts, comme pour sentir encore le goût de celles de Fönn... Puis elle se les mordilla, et grimpa dans le bus, son autre main retournant empoigner celle de Fönn. L’archiviste comptait payer malgré tout, et guida ensuite Shani au fond du bus, pour qu’elles s’installent dans un coin. Fönn lui demanda alors si son arrêt était loin, et, alors que Shani comptait répondre, elle vit cette dernière crisper ses doigts, faisant crisser le latex... Et la secrétaire se mit à rougir.

Le crissement du latex... C’était un bruit qu’elle adorait par-dessus tout ! Elle se pinça les lèvres, avant de lui sourire encore.

« Il y a six arrêts avant d’y être. »

Voilà pour sa première question. Quant à la seconde... Shani se pencha davantage vers elle, et agrippa à nouveau la main de Fönn, et déposa un baiser dessus.

« Fönn... Tu sais, ma mère est une Américaine, et, parfois, elle me surnomme... ‘‘Sérendipité’’. Tu sais ce que ça signifie ? C’est un terme anglais. En soi, c’est avant tout un terme utilisé par les scientifiques ou par les inventeurs, et qui désigne l’importance du hasard dans une découverte. Mais, au sens large, on dit que la sérendipité est un phénomène dans lequel une personne récupère autre chose que à ce quoi elle s’attendait trouver initialement. Si ma mère m’appelait ainsi, c’est parce que, quand elle est venue en France, elle ne s’attendait pas à y rester, ni à avoir un enfant. J’ai été sa sérendipité. Et, en ce qui nous concerne, Fönn, je suis venue à ce salon littéraire pour parler d’un livre, et je t’ai trouvé, toi. Alors, tu es ma sérendipité, le cadeau donné par le hasard... Et un cadeau comme ça, ça ne se refuse pas. »

Shani sourit, et termina sa tirade par un bref baiser sur les lèvres de Fönn, avant de se faire moins poétique, et nettement plus sensuelle :

« Et puis, tout ce que tu m’as montré n’a fait qu’attirer ma curiosité. C’est plutôt à toi, Fönn, d’y réfléchir à deux fois, car, crois-moi, avec moi, tu n’as aucune idée de ce dans quoi tu mets les pieds... »

Elle termina sur une intonation mystérieuse, et accompagna cette ultime phrase d’un léger gloussement.

Oui, décidément, elle allait adorer sa petite Fönn !
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Fönn Hersdóttir le vendredi 11 novembre 2016, 23:14:24
Elle était toujours un peu rouge. Son esprit volait ici et là, enfermé dans des carcans de souvenirs, de sensations, sur une gigantesque montagne russe dans sa mémoire. Son regard se perdit sur le lointain, et elle tordit ses doigts un peu plus sévèrement, ceux-ci montrant une étonnante souplesse. Elle n'aimait définitivement pas le public. Ni la gêne qui pouvait en être, ou les sensations négatives, car elles étaient celles qui avaient le plus d'écho souvent, fracassant les autres bonnes comme un imprudent un soir de tempête.

Mais en phare qu'elle commençait à représenter à force, Shani parla, attirant son attention sur un terrain connu : le présent. S'arrachant avec peine de son esprit torturé par sa mémoire, elle cligna des yeux avant de détendre ses mains, juste avant que sa compagne ne lui en prenne une. Fönn haussa un sourcil, rentrant la tête dans ses épaules, se faisant légèrement plus petite, discrète. Ou du moins, tentait. Il faut dire, dans cette nuit, ce duo au fond d'un bus formait un tableau attirant, et brillant de mille feux. Rousse, brune aux grands yeux, corps attirants. Et cette proximité qui dérangeait.

Mais le présent, et cette voix occultait le reste, pour l'Islandaise. Et elle s'y accrochait avec toute son attention, qui se dédiait autant que possible à la Française. Son explication, bien qu'un peu longue, et un peu confuse à ses oreilles (elle ne maîtrisait pas encore assez le japonais), la définissait comme cadeau ? Elle pencha la tête sur le côté, son visage s'ornementant d'une moue peu convaincue. Avoir des sens plus élevés que la normale, et surtout cette mémoire qui ne voulait rien laisser s'échapper, pouvait avoir ces côtés bien moins agréables.

Un baiser, et une parole mystérieuse plus loin, aussi agréables qu’intriguants, elle serra un peu plus la main de Shani, laissant ses doigts gantés entrelacer ceux de la française, comme autant de nœuds.

- Vous savez, Shani, je n'ai pas vraiment besoin de connaître d'avance le destin que m'a pu écrire Dieu, avant, pour pouvoir vivre avec les gens du Huldufólk, le peuple caché. Pour autant, sans les voir, il faut pouvoir vivre avec ceux, comprendre les messages qui nous laissent par le sort, et s'y adapter. Et dans notre cas. Quoi que le destin réserve pour nous, quoi qu'Il ait écrit, je ne compte pas non plus tenter d'y échapper.

Elle fit une petite pause, laissant un arrêt passer, avant de reprendre parole, légèrement plus mystique, chuchotant.

- Si, dès le commencement du monde, votre image fut gravée dans mon âme, si elle se montrait à moi dans les immensités désertes des plateaux infinis, si vous étiez celle dont j'écoutais le calme des nuits, si vous êtes celle que je voyais dans l'image de mes songes... Alors je jure, par le premier jour de la Création, je jure par son dernier jour, je jure par notre rencontre, et les séparations qui nous menaceront sans nul doute. Je jure par le ciel et l'enfer, par ce qu'il y a de plus sacré sur terre et par vous. Je jure par mon dernier regard et mes premières larmes : je veux aimer. Je veux prier. Je veux croire au monde que vous m'offrirez, à son bien. Pour les paroles consacrées, j'attendrai votre amour comme un don, et je donnerai l'éternité pour un regard.

Et elle pinça les lèvres les lèvres, détournant complètement le regard.

- Je ne vous expliquerai pas cette dernière parole, Shani. Pensez-là et repensez-là. Dans tous les cas... Votre arrêt est là.

Le bus ralentissant, Fönn se leva, pour se diriger vers la sortie. Son regard fixé droit devant elle ignorait tout des passagers, jusqu'à sortir du bus, prenant une longue inspiration de cet air frais, voire froid. Aux alentours, personne, mis à part Shani qui descendait derrière elle. Elle ne connaissait pas vraiment le quartier. Mais ce qu'elle avait prononcé plus tôt, si l'interprétation de la française était la bonne... Elle n'aurait sûrement pas besoin de connaître ce quartier. En attendant, elle se retourna vers cette dernière.

- Où va-t-on ?
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Shani Stevens le samedi 12 novembre 2016, 12:39:26
Shani connaissait le « franglais » pour l’avoir pratiqué à Paris, ce barbarisme qui était un mélange de français et d’anglais, et qu’on appliquait surtout dans le monde des affaires, parce que ça faisait branché de glisser, ici et là, des mots en anglais. Avec Fönn, elle pratiquait un mélange de japonais et d’anglais, expliquant en japonais la notion, très américaine, de « sérendipité ». De fait, elle ne savait même pas s’il y avait une traduction du mot en japonais, car, même en français, « sérendipité » tenait plus du néologisme que d’un mot ayant acquis la conviction des vieux croutons de l’Académie Française. Alors, en japonais... Quoi qu’il en soit, Shani chercha à lui expliquer que leur rencontre, liée au hasard, était bienvenue. Fönn, néanmoins, ne semble pas trop comprendre, car, en lui répondant, elle lui parla de destinée, s’envolant dans l’une de ces élancées lyriques dont la belle rouquine semblait avoir le secret. Muette de stupeur, Shani n’osait rien dire, étant surtout un peu confuse de voir Fönn partir... Si loin. Jurer « par le premier jour de la Création » pour Shani...

*Tout de même, je n’en demande pas autant !*

Le souffle coupé par cette envolée, elle médita la dernière phrase de Fönn, analysant, a priori, l’ensemble de sa tirade comme une sorte d’étrange déclaration d’amour, le genre de discours qu’on aurait pu tenir avant de demander sa dulcinée en mariage. Autant dire qu’un tel lyrisme, dans un bus, sonnait très bizarre. Fort heureusement, le bus venait d’atteindre leur arrêt, rappelant Shani à des considérations plus matérielles.

« Ah ? Euh... Ah ben oui, c’est le nôtre ! » s’exclama-t-elle.

Shani agrippa à nouveau la main de la femme avant de sortir, et elles se retrouvèrent rapidement seules, le bus démarrant, tandis que la secrétaire songeait toujours un peu à ce que Fönn venait de lui dire.

*Je suis trilingue, mais je serais bientôt quadrilingue, je pense... Experte en fönnisme ! Enfin... Pas pour le moment, en tout cas...*

Elle en sourit même, rigolant de sa propre plaisanterie, avant que Fönn ne lui demande où aller. Shani répondit évasivement, et marcha mécaniquement. Elles rejoignirent une rue, et s’avancèrent, toujours main dans la main. Il commençait à faire nuit, et l’air se rafraîchissait encore.

« Je n’habite pas très loin, ne t’en fais pas... Tu pourras rester chez moi cette nuit... Si tu veux... » rajouta-t-elle ensuite.

Fönn avait dit attendre son « amour comme un don ». Était-ce une manière de lui déclarer sa flamme ? Shani n’avait jamais cru dans le coup de foudre, pourtant. Des rencontres rapides, c’était sa spécialité, mais elle ne s’était jamais vraiment attachée à ses nombreux amants. Avec Fönn... C’était bizarre. L’Islandaise avait tout de cette femme romantique qu’on imaginait prendre comme épouse, mais, paradoxalement, portait des gants en latex, ce qui atténuait un peu ce romantisme pour introduire une dose de sensualité, et, même, de perversité, au sens sexuel du terme. Shani ne savait donc pas trop quoi en penser... Et puis, la rapidité avec laquelle elles s’étaient embrassées était également troublante.

Il y avait là une confusion à régler. Shani se rapprocha d’un mur avec un portail au milieu, et ouvrit ce dernier. Elle vivait dans un immeuble de style très japonais, avec les portes à l’extérieur. Le couloir donnait sur une cour centrale, un élégant parvis, et elle grimpa des marches situées à l’extérieur, tenant toujours Fönn par la main, rejoignant le troisième étage. Il y avait une ouverture, permettant de rejoindre une autre façade, donnant sur la ville. Shani passa par là, les claquements de ses talons rebondissant sur les murs, et rejoignit rapidement sa porte.

Là, elle délesta finalement la main de la jeune femme, le temps d’ouvrir la porte, et rentra rapidement, allumant la lumière. Shani avait un sympathique F2, un bel appartement. La porte donnait directement au salon, avec une cuisine à l’américaine à gauche, et divers portes menant à la salle de bains, la penderie, la chambre... Elle laissa Fönn rentrer, puis referma rapidement la porte, et lui sourit brièvement.

« Bienvenue chez moi ! »

Et... Hop !

Elle s’était déjà ruée sur elle, la plaquant contre la porte, pour terminer ce baiser inachevé à l’arrêt de bus...
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Fönn Hersdóttir le samedi 19 novembre 2016, 17:31:19
Ce silence était étrange. Après ce qu'elle avait prononcé comme mots, après que ceux-ci aient réussi à franchir la barrière entre l'esprit et la réalité, il n'y avait eu... Qu'un silence. Et si l'on dit parfois qu'un silence équivait à une longue phrase. Ou bien que la musique est l'art d'amener les silences et de jouer avec. Là, elle ne savait pas trop comment l'interpréter. Il pouvait être aussi bien annonciateur que sa pensée, déclamée de façon brute sans interface, n'avait, une nouvelle fois été comprise de travers,  qu'une réaction de rejet était à prévoir ou... 

La jeune femme secoua la tête. D'un silence, entre deux paroles, finalement, parfois, on pouvait simplement ne rien en déduire avec assurance, et mieux fallait-il attendre une confirmation réelle. Après tout... Si Shani ne voulait rien de plus, elles se seraient séparées ici, et sûrement, vu leur milieu respectif, ne se seraient plus rencontrées par la suite. Alors le mieux était d'enlever ces pensées parasites, et d'être simplement patiente. Un frisson la parcourut quand, au croisement de deux rues, un courant d'air froid vint les frapper. Rentrant la tête dans ses épaules, regrettant sa robe un peu légère, et ses vêtements d'Islande, elle serra un peu plus fort la main de la Française tout en pressant juste un peu le pas. La nuit tombait déjà bien, et elle ne savait pas comment allait se passer la soirée. Et un rire, pour une raison qui vint de sa compagne du soir ne fut guère pour la rassurer.

- Passer la nuit, oui. Nous... Verrons où nous irons.

Toute relation était un long chemin, et pour savoir si elle voulait ou non rester cette nuit dans la maison de la française, elle voulait déjà savoir, par pure curiosité au moins, et par intérêt aussi, ce qu'elle avait pu comprendre des quelques phrases prononcées dans le bus. Mais bientôt, elle pourrait poser cette question. En attendant, voilà que le duo arrivait près de leur destination. Suivant Shani de près, observant avec curiosité les détails des lieux. Typiquement japonais, appartements modestes mais sûrement agréables en intérieur. Au moins, un grand avantage était le calme qui régnait, sûrement aidé par l'heure tardive.

Et elles rentrèrent. D'abord Shani, puis Fönn, qui referma bien vite la porte derrière elle, pour conserver la chaleur de l'appartement à l'intérieur. A peine se retourna-t-elle que Shani la plaqua contre la porte, s'emparant de ses lèvres sans lui laisser le temps de murmurer ne serait-ce qu'une parole. Ses mains gantées se fixèrent d'abord sur les hanches de son amie pour la maintenir, puis glissèrent dans son dos, jusqu'au bas des reins, pour la maintenir contre elle. Les yeux fermés, elle s’enivrait de ce baiser langoureux, lent et passionné en même temps, de cette odeur particulière à la jeune femme, continuant ce ballet linguale qu'elles avaient commencé plus tôt, pour l'achever correctement.

Et le baiser finit par se terminer, pour laisser place à un autre petit silence, où les deux femmes restèrent enlacées un bref instant. Jusqu'à ce que, reposant les mains sur les hanches de la Française, Fönn la repousse avec douceur, et ne lisse sa robe blanche.

- Nous... Serons mieux assises, non ? Et, je vous avoue, Shani, que si je peux enlever mes chausses à talon, mes pieds me remercieront bien, ce soir.

Et c'est ce qu'elle fit, doucement, enlevant ses chausses qu'elle posa dans un coin, comme si elle ne voulait pas trop déranger, agitant ses doigts de pieds nus pour les dégourdir. Et sous l'invitation de la propriétaire des lieux, elle finit par s'avancer dans l'appartement. Et si la vue de la cuisine arracha un gargouillement d'envie à son ventre, elle se détourna vers ce qu'elle supposait être la salle de bains.

- Je peux juste aller me rafraîchir le visage dans la salle d'eau ?

Une fois l'accord et la direction donnée, la jeune étrangère s'y dirigea, munie de son précieux sac.  Un débarbouillement plus loin, une remise en état de son visage soucieux, et un arrangement de ses cheveux, elle ressortit, non sans s'être séché les mains, et avoir remis en place les longs gants noirs brillants. Un moment, elle resta ici, à la porte de la salle de bain, pour observer Shani officier chez elle, simplement.

- Si je peux vous demander. Sans que je ne donne d'indice, ou d'explication. J'ai besoin, et envie, de savoir. Qu'avez-vous compris de ce que j'ai pu dire, avant de descendre du bus ?
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Shani Stevens le lundi 21 novembre 2016, 23:08:17
(http://img110.xooimage.com/files/f/f/b/shani_apartment-50f4fa3.png)

Les irrésistibles lèvres de Fönn l’attiraient encore. Shani se sentait plongée dans ce baiser. Il y avait, dans le sexe, une chose qu’elle aimait beaucoup, ce moment précis où tout disparaissait, ce moment où on disparaissait dans sa bulle, et où on avait plus aucune conscience de ce qu’on faisait. Ce moment précis où la conscience de soi s’endormait au profit des fonctions purement cognitives, comme si on était dans une forme de léthargie. C’était un moment délicieux, où on ne réagissait qu’à l’instinct, sans se poser de plus amples questions, et là, en ce moment, suspendue aux lèvres de Fönn, Shani était dans cet état, cette sorte de doucereuse transe. Et, quand elle en sortit, elle rougit sur place, clignant des yeux, en mettant quelques secondes à rebrancher son cerveau, puis rougit légèrement, en comprenant qu’elle avait littéralement sauté sur Fönn, la plaquant contre sa porte d’entrée, et s’écarta machinalement, en baissant les yeux.

« Hum... Désolée, je... Je n’ai pas pu me retenir ! » tenta-t-elle de se justifier.

Shani rougissait, et, tout en se retournant, palpa à nouveau ses lèvres, les caressant légèrement, avant de frissonner en repensant au contact contre le corps de Fönn, et contre sa magnifique bouche. L’archiviste la rappela ensuite à elle en lui demandant le droit de retirer ses chaussures, et Shani hocha la tête. Elle vit les petits pieds de Fönn se poser sur la moquette, puis la jeune femme demanda ensuite l’accès à la salle de bains. Là encore, Shani la renseigna, et profita de ce court moment pour tenter de retrouver son calme.

Dans sa poitrine, son cœur battait furieusement la chamade, et elle inspira lentement, avant de rejoindre le coin cuisine. La jeune femme ouvrit son frigo, et sortit une bouteille de vin blanc, venant tout droit de France, un Beaujolais. Quitte à venir de France, autant apporter avec elle les grandes spécialités de la gastronomie française. Elle sortit ensuite deux verres à pied, puis s’approcha de la table-basse, au centre du salon, là où Shani mangeait habituellement, en s’asseyant sur son canapé. Elle avait un sympathique canapé en forme de U, et, devant le canapé, il y avait un écran plat, fixé contre le mur.

*Diable, diable !*

Shani avait l’habitude d’avoir des invités chez elle. Il y avait notamment ses voisins, qui, depuis qu’ils l’avaient vu faire l’amour avec ce gang de femmes en combinaison moulante, venaient régulièrement la voir, généralement quand leurs femmes n’étaient pas là. Ce soir, heureusement, aucun voisin ne devrait venir la déranger, car il y avait Fönn. La mystérieuse Islandaise à la bouche magnifique, et qui avait l’air d’aimer la poésie. Shani avait déjà couché avec des poètes. Une fois, quand elle était en France, elle avait pris des vacances dans les Landes, le long de l’Atlantique, près de Mimizan. Elle s’était rendue à la plage, et, le soir, un homme avait voulu la séduire en plagiant Rimbaud. Shani lui avait demandé de réciter le poème en lui faisant une fellation, et, ensuite, ils avaient longuement fait l’amour dans les dunes, puis avaient fait un bain nocturne, et avaient encore fait l’amour le long de la mer.

Ce que Shani aimait chez les poètes, c’était l’opposition entre leur lyrisme et le côté très brutal, très matérialiste, du sexe. Le sexe, ce n’était pas l’érotisme, et, sous bien des égards, c’était même son exact opposé. L’érotisme, c’était une manière d’envisager le sexe de façon artistique, mais le sexe, le sexe pur, brut, le coït, ce n’était pas de l’art. C’était une forme de violence primitive, primordiale, un plaisir bestial, chimique, qui n’avait rien d’artistique. Le sexe, c’était la dernière résistance de la Bête qui sommeillait en tout homme. Shani aimait ce paradoxe, ce mélange... Peut-être était-ce pour ça qu’elle se ressentait une telle attirance envers Fönn ? Tout en remplissant les verres, elle sourit, en s’imaginant dormir avec Fönn, embrasser son corps nu, recouvert de sueur, et, tout en pinçant ses tétons, lui ordonner de faire des poèmes.

*|i]Oui, ce sera... Superbe ![/i]*

Elle se prenait déjà à son rêve, quand Fönn sortit de la salle de bains. Cette dernière était à côté de la cuisine, et lui demanda alors ce qu’elle avait pensé de sa tirade dans le bus.

« Euh... »

Shani cligna des yeux à plusieurs reprises, tout en se rappelant très bien ce que l’Islandaise lui avait dit.

« Commence déjà par t’asseoir, j’ai sorti du beaujolais ! »

Shani la laissa donc s’asseoir face à elle, sur cet agréable canapé en cuir, et agrippa son verre. Néanmoins, avant de trinquer, elle entreprit de répondre à Fönn :

« Ce que j’ai compris, c’est que... Hum... Que tu es quelqu’un qui aime beaucoup la poésie, Fönn. Bien plus que moi, en réalité... Alors, je peux sûrement me tromper dans ce que tu as dit, mais, de ce que j’ai compris... »

Shani prenait les précautions d’usage, et se pinça les lèvres.

« En fait... Si je n’ai pas répondu sur le coup, c’est parce que... Ça m’a surpris. Je veux dire, on ne se connaît que depuis... Quoi, quelques heures ? Et, quand tu m’as dit ça, j’ai eu l’impression... J’ai eu le sentiment d’entendre une... Une déclaration d’amour. Comme ce que des surfeurs peuvent te dire sur la plage, l’été, quand ils te voient en maillot de bain en sortant de l’eau, avec la tenue qui moule tes formes, et les excite, et qu’ils cherchent n’importe quelle poème débile à balancer pour justifier le fait qu’ils ont louché sur tes jambes ou sur tes fesses... Mais toi, je... Je ne sais pas, quand tu me l’as dit, j’ai senti... J’ai senti autre chose, que ce n’était pas juste des mots que tu balançais pour te donner l’impression d’être une romantique. Alors, ce que tu as dit, ça... Ça m’a troublé. Tu as quand même dit que j’étais l’image de tes rêves, ce n’est pas rien ! Alors, voilà... C’est ce que j’en retiens... Tu m’as déclaré ta flamme. Mais je ne savais pas, et je ne sais toujours pas, d’ailleurs, si tu étais sérieuse, ou... Ou, enfin, si c’était juste... Pour plaisanter, tu vois... Donc, je réfléchissais, et on est arrivées à notre arrêt, alors j’ai laissé tomber, en voyant comment les choses se passeraient, mais... »

Elle s’embrouillait dans ses pensées, et rougit, avant de se racler la gorge, et de demander, comme pour en être sûre :

« Est-ce que c’était ça, Fönn ? Est-ce que tu me déclarais ta flamme ? »
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Fönn Hersdóttir le mercredi 30 novembre 2016, 11:51:26
L'Islandaise revint dans le salon, plus en avant, laissant ses pieds nus trainer doucement sur le parquet ciré, pour rejoindre sa compagne d'un soir... et peut-être plus. Pour s'asseoir devant elle, s'emparrant du verre offert. Attendant de trinquer, elle l'écouta avec attention, et... prit une mine plus sérieuse. Plus réfléchie.

- Je plaisante rarement. Dans la plupart de mes paroles, sauf indication contraire, le plus souvent, je suis sérieuse. Bien que j'apprécie sans vergogne le lyrisme et ses phrases alambiquées, je pense ce que je dis.

Elle la regardait dans les yeux, sans ciller ou presque.

- Je suis une romantique avant tout. Et dans... A peu près toute les situations, je dois bien avouer. Si j'aime l'acte physique. Les corps qui s'entrechoquent plus ou moins délicatement. J'apprécie encore plus s'il y a une signification plus profonde derrière.

Rougissement, toujours fixée dans les yeux, ses doigts gantés tripotaient le verre sans vraiment y porter d'attention.

- Imaginons. Si j'arrive, glissant sur mes genoux, frôlant un parquet ciré, ou m'échauffant la peau sur un tapis rêche. Que je m'abaisse doucement, pliant mon buste avec lenteur. Que j'enveloppe de mes mains recouvertes de mes éternels gants un pied manucuré, pour le porter à mes lèvres. Que je l'embrasse, goûtant un à un, ces petits doigts, faisant fi de l'odeur et du reste. Que je daigne m'abaisser encore plus pour en lécher la plante, avant de me redresser avec un air fasciné.

Elle se mordilla la lèvre un bref instant, pour continuer.

- L'acte en lui-même est fort. Mais il le devient encore plus, si on pense chacun des gestes, qu'on y associe une dévotion pour l'autre, plutôt que simplement. Je m'abaisse pour lui baiser les pieds, fin. La dévotion, l'amour que le geste porte, accepter de se trainer plus bas que terre pour pouvoir espérer toucher un objet de convoitise qui en rebuterait beaucoup.

Elle fronça légèrement les sourcils, continuant, détournant un peu les yeux de Shani, parcourant la pièce en s'attardant sur les meubles. Elle ne savait pas vraiment où s'arrêter, et ses paroles étaient... Au diable la raison. Elle était lancée.

- Et je peux dire la même chose d'autres sujets. La douleur ? En tant que telle, peu intéressante. Mais si on ajoute la signification de l'abandon de son corps dans les mains d'un autre. L'acceptation de cette violence calculée, maîtrisée, élevée en tant qu'art, presque, pour l'autre. Pour soi. Par appréciation de l'abandon, de l'offre. Tout en sachant, qu'avec un seul mot prononcé du bout des lèvres, on peut tout arrêter. Car on a confiance en l'autre que si ce mot d'arrêt est prononcé, alors il arrêtera tout. Par respect pour tout cela. Pour le point où cette relation va....

Elle leva son verre, pour observer la fenêtre à travers le liquide blanc doré.

- C'est ce que j'apprécie. Même dans cette longue déclaration, qui était on ne peut plus sérieuse. Qui mettait en avant que, si je me dévoue à quelqu'un. Elle sera pour moi, unique. Encore plus fort qu'un de ces mariages catholiques. Sans que je n'exige la même chose de l'autre. Chacun ses façons de faire. Mais je suis sérieuse. Je crois au destin. Je crois en dieu. Et je crois définitivement que dans mon âme est gravé votre image. D'où cette promesse, cette parole devant ce qui existe de plus sacré : je veux aimer. Je veux croire au monde avec vous, quel qu'il soit. Et je mettais en avant, par ma dernière parole, que je ne vous appliquais nullement ce que je m'imposais. J'attendrai votre amour comme un don, et je donnerai l'éternité pour un regard.


Elle abaissa le verre jusqu'à ses cuisses, pour reporter son regard sur Shani.

- Je suis ce que je suis. Je veux être votre. Je veux que vous soyez mienne. C'était une déclaration. Je porte le symbolisme avant les actes dans mon intérêt. Car l'acte doit s'allier à une signification. Car celle-ci en décuple l'intérêt, les effets, l'intensité. Etait-ce plus clair ainsi ?
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Shani Stevens le jeudi 01 décembre 2016, 18:39:12
Pour le coup, le discours de Fönn ne fit que confirmer l’interprétation de Shani. Oui, Fönn s’offrait à elle, sans retenue... Et c’était ça qui était surprenante, qu’elle veuille autant se lier à une femme qui était une inconnue à ses yeux. Qu’on veuille sauter Shani d’un regard, elle y était habituée. Mais, que cela aille jusqu’à cette forme de dévotion que Fönn voulait lui offrir... Oh, Shani en était flattée, bien sûr, et son cœur tambourinait dans sa poitrine à cette idée, mais elle était également surprise. Comment justifier une telle dévotion, si subite ? Sans aucun doute de la même manière qu’elle justifiait le fait que, parfois, en faisant ses courses au supermarché, un client, qu’elle n’avait jamais vu, venait la coincer contre une étagère, et frottait contre ses fesses sa queue en érection, en réclamant d’elle des services sexuels rapides et brutaux... En se disant que cela venait de son charme naturel. Shani ignorait qu’elle portait en elle le sang divin d’Eros, ce qui faisait qu’elle émettait naturellement autour de son corps des phéromones. C’était son pouvoir divin, dont elle n’avait pas conscience, mais qui était bien là. Et peut-être était-ce cette aura qui avait touché Fönn ?

Quoi qu’il en soit, Shani médita ses paroles, même si elle avait surtout en tête l’image de Fönn, à quatre pattes... Alors, elle se mordilla les lèvres, et sourit, avant de se redresser lentement, et s’assit juste à côté de Fönn, en lui souriant.

« J’ai tout compris, ma chérie... Je dois bien te confesser être surprise d’une telle... Réaction... Mais je suis Française, alors, je crois aux coups de foudre. »

Elle avait bien compris que Fönn ne demandait pas exactement une déclaration d’amour, mais quelque chose qui était davantage orienté vers la soumission, le bondage, voire une pointe de sadomasochisme. Shani lui sourit donc, et l’embrassa brièvement sur les lèvres, comme pour dissiper les doutes qui devaient commencer à fleurir dans l’esprit de la jeune femme.

« J’accepte ton amour, Fönn... Et je t’offre le mien en retour. Car tu ne demandes pas vraiment une relation conjugale classique, n’est-ce pas ? En réalité, plus tu me parlais, et plus je me disais que, ce que tu souhaites, ce n’est pas une relation horizontale, mais... Verticale. »

Shani n’avait pas le lyrisme et le sentimentalisme inné de Fönn, et était, en réalité, plutôt cartésienne dans sa démarche, et ce alors même que du sang divin battait dans ses veines, la rendant, par définition, peu encline aux explications purement scientifiques. Il y avait en elle une dose d’incompréhension, d’immortalité divine, que Shani ne s’expliquait pas vraiment. Elle vivait tout simplement avec.

La secrétaire se redressa alors, en souriant, et commença à marcher, tout en développant son propos.

« Tu vois, je pense qu’il y a deux grandes façons d’aimer quelqu’un. On peut aimer une personne en voulant juste son amour en retour. C’est la conception, pourrait-on dire, classique, si ce n’est banale. Une relation horizontale, entre deux individus, indépendamment de leur sexe, ou de n’importe quel autre critère.  Mais moi, ce type de rapport ne m’intéresse pas. C’est le genre de relation qui s’étouffe d’elle-même, car elle devient répétitive, ennuyante. Alors, je préfère l’autre type de relation, verticale, où les deux amants ne sont pas sur un pied d’égalité, et où l’un accepte de se remettre à l’autre. C’est une relation moins stable, mais bien plus passionnante, et bien plus stimulante. »

Shani se racla ensuite la gorge. Fönn était aussi belle qu’intéressante, et, malheureusement, l’image d’elle à quatre pattes ne cessait de revenir dans l’esprit de Shani. Fönn avait implanté cette image, et, maintenant, Shani l’avait en tête. Elle hésita donc un peu, puis décida de se fier à son idée initiale.

« Mais il faut plus que des mots pour inaugurer une relation de ce type, il faut... Il faut un rituel. Alors, Fönn, tu vas m’attendre, et je vais aller enfiler une tenue de circonstance. »

Le cœur tambourinant dans la poitrine, Shani se réfugia dans sa chambre, et ouvrit sa penderie. Elle farfouilla dans ses affaires, jusqu’à trouver son ensemble, et s’assit ensuite sur son lit, en se mettant à respirer lourdement, inspirant et expirant fortement.

*Du calme, ma chérie, du calme... Je ne pensais vraiment pas qu’elle m’exciterait autant, mes mains en tremblent...*

Shani les serra en des poings solides, et respira encore, puis commença à se déshabiller, et enfila la tenue, sans trop de difficultés. Elle était habituée à la mettre, et commença par les collants, les glissant le long de ses jambes, puis mit la culotte, la ceinture la retenant, et qui permettait, quand on le voulait, d’y adjoindre des vibromasseurs, le corset, et termina par les gants, puis les talons aiguilles. Enfin prête, elle referma la penderie, et s’observa devant le miroir accroché sur la porte. Elle rougissait légèrement, mais une saine détermination pouvait se lire dans le firmament de ses prunelles.

La secrétaire retourna ensuite dans le salon. Par rapport à elle, Fönn lui tournait le dos, et Shani la rejoignit, ses claquements de talon résonnant sur le parquet, avant que le large tapis autour du canapé ne les étouffe, puis posa chacune de ses mains sur les yeux de la jeune femme, non sans avoir fait glisser ses lunettes sur son nez préalablement. Elle se pencha ensuite vers elle, faisant crisser ce latex, et approcha sa bouche de son oreille.

« L’éternité pour un regard, hein ? Pourquoi pas... »

Sur cette note mystérieuse, elle se releva, et attrapa un bandeau noir, qu’elle enroula autour des yeux de Fönn, retirant ses lunettes avec son autre main, et noua le bandeau derrière son crâne. Ceci fait, Shani s’assit ensuite sur le fauteuil, en face du canapé, et croisa les jambes.

« Montre-moi donc ta dévotion, Fönn. Marche à quatre pattes jusqu’à moi, et lèche-moi le pied... Puis tu annonceras être mienne, et me demandera si je veux bien être ta Maîtresse. Ainsi, tu m’offriras ton existence, et je te rendrais la vue. »

Et, en faisant ça, Fönn pourrait voir la sensuelle tenue (http://img110.xooimage.com/files/3/9/4/latex_suit-5108b7c.jpg) que Shani avait sorti... Rien que pour elle !
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Fönn Hersdóttir le jeudi 01 décembre 2016, 20:30:21
Tout compris. Fönn sourit légèrement. C'était peut-être une première avec Shani. Mais elle retint cette petite pique amusée, le temps n'y étant pas vraiment propice. Mais... Était-ce un coup de foudre, elle ne savait pas. Peut-être en un sens, elle voulait que cela le devienne, sans trop savoir pourquoi. Ou plutôt, si, elle savait : Elle avait besoin de cela. Elle avait besoin d'offrir ses repères, les clefs de ses sens à quelqu'un, et elle avait décidé sur un coup de tête que ce serait Shani. Et plus cette soirée avançait. Plus l'amour pensé devenait réel, profond, en si peu de temps. Elle accueillit le léger baiser avec un contentement non feint.

- C'est un amour. Partagé. Profond et intense. Plus.. Intense que la normale et que le commun, si vous voulez mon avis. Et... Je ne vois pas pourquoi cela offrirait une instabilité à la relation. Plutôt le contraire, non ?

Elle penchait la tête sur le côté, réajustant une mèche de ses doigts gantés derrière son oreille. Au mot rituel, elle releva le nez, et reprit le contrôle de ses pensées. Directement, quantité d'images filèrent dans son esprit en un flash. Les rituels, elle les appréciait. Toujours emplis d'un symbolisme très profond. Elle ignorait que Shani était capable d'aller sur ce plan là, et cela rajoutait une couche de contentement. Alors, elle ne suivit pas la dame des lieux du regard, la laissant officier. Les quelques frottement, crissements, et autres bruit qu'elle entendait suffisaient à lui indiquer, avec plus ou moins de précision ce qu'était en train de faire la Française.

Alors, elle en souriait. La folie arpentait cette soirée, vu sa tournure. Mais pour une fois, elle voulait l'embrasser entièrement. Prendre le système dans lequel elle vivait pour l'éclater, et l'étendre sur tant d'autres aspects. Après de longues minutes à attendre avec patience, où elle observa surtout par la fenêtre, la nuit sombre aux lumières froides  des lampadaires, les claquements des talons aiguilles qui se rapprochaient attira à nouveau son attention.

Et un voile s'imposa sur son regard. D'abord, par des mains expertes, à la fragrance particulière du latex, puis après quelques mots susurrés, par un bandeau opaque. Son sourire s'élargit, tandis qu'un frisson parcourut son dos, la faisant frissonner de plaisir, sur l'attente qu'elle avait.  Alors elle glissa du canapé, toujours dans sa robe blanche, jusqu'à ce que ses genoux touchent le tapis. A quatre pattes, elle s'avança vers cette voix enchanteresse, et se pencha lentement, lentement, en avant, déposant pendant quelques battements de cœurs son front sur le sol.

Puis elle redressa la tête, pour s'avancer jusqu'à franchir les derniers centimètres qui séparaient ses lèvres du pied convoité, mis en avant par cette femme si particulière, déjà. Les premiers baisers furent tout à fait chastes. Elle déposait ses lèvres simplement sur chacun des doigts de pieds recouverts de cette matière si connue, si agréable. Cette seconde peau brillante au goût particulier. Alors, tout aussi lentement, elle s'enhardit, laissant sa langue sortir, passant sous le gros orteil, laissant ses dents érafler l'ongle à travers le latex, puis passant aux autres doigts, pour finir sur le plus petit.

Un bref moment, elle releva la tête, toujours aveugle et appréciatrice, pour se pourlécher les lèvres, et mieux retomber, encore plus bas. Ses mains glissèrent plus loin en avant, entourant le pied chaussé sans le toucher, alors qu'elle s'attaquait, tout en douceur, à la semelle, remontant du plus bas possible, en un seul coup de langue, jusqu'en dessous de la cheville. C'est seulement, alors, satisfaite de cet avant goût, qu'elle se redressa sur ses fesses, laissant ses mains posées aussi sur le tapis, et reprit parole.


- Je ne connais pas vraiment vos rituels. Alors je vais laisser à nouveau mon esprit parler. Puisque j'ai déjà juré par la Création et sa Fin,  puisque j'ai déjà juré sur le Ciel et les enfers. Puisque je vous offre mon âme, mon amour, pour une parcelle du votre, ou son entièreté. Puisque j'offre mon être pour votre attention. Puisque j'offre l'éternité pour un regard, je promets, par cette nuit et les croix scintillantes des étoiles qui règnent au dessus de nous, que je suis vôtre. Je jure par les ténèbres bleues, insondables, des siècles, par le corridor infini des millénaires, que je serai vôtre. Puissiez-vous accepter en tant que telle Fönn Hersdóttir. Puissiez-vous accepter la responsabilité, et l'amour partagé que ce rôle impliqueront. Puissiez-vous être Maîtresse et moi esclave. Puisse cet amour devenir plus fort qu'un fil rouge du destin. J'accepterai tout de vous. Je vous offrirai tout. J'accepterai votre être et ce que vous représentez. Vos rituels et vos caprices, tant que que nous serons liées. Je l'espère, pour plus d'une éternité.

Alors, elle se tut enfin, les lèvres entrouvertes, avec un souffle fort. Elle sentait son coeur accéléré, par cette longue tirade, dont elle pensait chacun des termes. Dont elle en vivait la moindre syllabe. Aveugle, elle pouvait le rester, cela calmait sa mémoire, ses sens. Et après tout : elle n'avait pas besoin de voir pour se rappeler des moindres détails de la Française. Elle la voulait, simplement. Purement.


Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Shani Stevens le vendredi 02 décembre 2016, 09:03:14
Shani aimait le sexe de cette manière. Enfin, elle aimait le sexe de manière générale, mais elle avait aussi ses petites préférences. Le latex, la privation, les lèchements... L’acte sexuel à proprement parler ne devrait jamais être, selon elle, la raison de faire l’amour. Le bondage, c’était une manière de mettre en avant cette chose qu’on appelait « préliminaires », car l’orgasme sonnait comme une récompense finale, devenant presque accessoire. Ici, on prenait son temps, on explorait le corps, la sensualité. Le long de la langue et des doigts, à travers le latex, ou le cuir, on sentait la manière dont le corps était formé. C’était infiniment plus agréable. Néanmoins, Shani n’avait jamais été dans cette position. Non, elle, elle était dans la position de Fönn, que ce soit avec la Directrice, les autres professeurs, ou même des élèves comme Mélinda... Elle, elle était à quatre pattes, un vibromasseur remuant dans ses fesses, gémissant et soupirant tout en devant marcher à quatre pattes. Shani était de l’autre côté de ce jeu de rôle, et, tout en voyant la belle Fönn s’approcher, elle se mordillait les lèvres, crispant ses doigts sur les accoudoirs du fauteuil, en sentant une certaine chaleur remonter dans son corps, partant depuis sa poitrine. Elle soupira profondément, faisant crisser le latex, et vit ensuite Fönn se tenir à hauteur de sa jambe, et faire ce que Shani lui avait ordonné...

La bouche de Fönn, cette bouche magnifique que Shani avait eu l’occasion d’embrasser à plusieurs reprises, et qui sortait des mots si jolis, se mit à glisser sur con collant. Elle lécha le pied, sans retirer le talon aiguille de Shani, qui se mit rapidement à soupirer. Ce n’était pas grand-chose, mais c’était un truc dont elle raffolait. Shani avait toujours aimé lécher de beaux pieds, et elle était ravie de voir que Fönn partageait cet avis. Au-delà de son lyrisme et de sa sympathie, le plus important, aux yeux de la secrétaire, c’était que leurs fantasmes et leurs goûts sexuels coïncident. En ce moment, il ne faisait plus le moindre doute, pour Shani, que Fönn serait la plus romantique des deux.

*Moi, en couple... Je ne l’aurais jamais cru, et pourtant... Si je devais rêver de la petite-amie idéale, elle serait comme toi, Fönn... Douce, belle évidemment, mais moins perverse que moi... Car, si elle l’était autant que moi, ça ne collerait pas. Non, c’est ça qu’il me fallait, une jeune femme belle, motivée, suffisamment romantique pour que je puisse la faire rougir avec des propositions indécentes, et en même temps assez coquine pour pouvoir suivre mon rythme.*

Shani avait beau avoir de nombreux amants et amantes, il était vrai que son appartement était vide. Elle était incapable de vivre avec quelqu’un, et avait souvent pensé qu’elle n’était tout simplement pas faite pour la vie en couple, tant elle était libertine. Elle avait déjà été amoureuse, mais ça n’avait jamais tenu, car les gens voulaient toujours se l’accaparer pour eux. Shani aurait sans doute dû le préciser davantage, mais, quand elle avait parlé des deux formes d’amour, c’était aussi ça qu’elle voulait dire. Pour elle, l’amour devait être une joie, un plaisir infini, pas une contrainte et une barrière. Elle n’aimait pas l’amour horizontal, car il impliquait un rapport d’exclusivité l’un à l’autre... Et ça, ce n’était pas possible pour Shani. Toutes ses relations avaient cassé parce qu’elle ‘était incapable de rester fidèle, sexuellement parlant, et parce qu’elle ne comprenait pas qu’on puisse lui reprocher une infidélité sexuelle. Avant, au Moyen-Âge, elle pouvait le comprendre, car le mariage ne s’envisageait que dans le but d’établir une filiation, et les techniques de contraception n’étaient pas aussi développées qu’au 21ème siècle, mais, maintenant... Maintenant, les choses étaient différentes. Alors, est-ce que ça marcherait avec Fönn ? Ou est-ce que ce ne serait qu’un bref béguin, comme tous les autres ? Curieusement, et sans trop encore savoir vraiment pourquoi, Shani trouverait... Dommage que leur histoire se termine précipitamment.

En attendant, Fönn la léchait tendrement, goulûment, et Shani, rougissant brièvement, sentait le désir croître en elle. Sa poitrine venait lentement se mettre à enfler, se durcissant, ses doigts se serraient sur les accoudoirs, sa respiration se faisait plus précipitée. Elle se pinça encore les lèvres, voyant la langue remuer sur ses orteils, remontant ensuite jusqu’à la base de la cheville.

*Elle me lâche depuis une bonne dizaine de minutes, au moins... Quelle passion !*

Ce spectacle était si beau... Shani ne put qu’en frémir, en comprenant pourquoi c’était si excitant à voir, depuis sa position. Ce corps qui remuait à quatre pattes... Oh, quel spectacle ! Shani s’en pinça encore les lèvres, et Fönn s’arrêta finalement, avant de relever le visage, vers l’emplacement de celui de Shani, et parla alors, énonçant une formule... Nettement plus élaborée que ce que Shani avait en tête. Et, pendant toute sa litanie, Shani ne dit rien. Fönn jura devant les forces supérieures, le « corridor infini des millénaires », qu’elle sera sienne. Était-ce une manière de dire qu’elle jurait de la servir éternellement ? Ou, du moins, jusqu’à la mort... Il n’y avait que l’amour qui permettait de faire des promises aussi sottes, mais, n’en déplaise à son cynisme, Shani se sentit touchée par une telle promesse, et esquissa un nouveau sourire, que Fönn ne put pas voir.

Émue, elle se racla la gorge, et enchaîna :

« Relève-toi, ma Fönn... »

La femme obtempéra, et Shani se redressa à son tour, ses deux pieds touchant le sol, et se glissa dans le dos de la femme, tout en l’orientant, la tournant vers un miroir qui se trouvait contre mur. Dans son dos, son bassin heurtait le sien, et ses mains caressaient ses épaules, son nez glissant le long de ses cheveux.

« Tu as fait une incroyable promesse, Fönn... Mais sache bien que, si je l’accepte, chaque mot que tu as prononcé te liera. Tu accepteras tous mes caprices, toutes mes envies, tous mes désirs... C’est lourd de sens, Fönn, car je suis une femme qui a beaucoup de fantasmes. »

Ses mains jouaient avec la robe, en écartant les pans,  jusqu’à la faire tomber. Le vêtement glissa le long de ses épaules, et s’affaissa sur le sol, puis Shani sourit encore, et caressa les hanches de la femme, ôtant également son soutien-gorge en remontant ses mains, et alla finalement masser ses lourds seins, posant une main sur chacun d’entre eux. Sa bouche, quant à elle, lécha le cou de Fönn, et mordilla un peu sa peau.

« Je peux dire que je suis autant perverse que tu es lyrique, Fönn... Alors, sois-en bien sûre. Partager ma vie, c’est très intense, car je vais adorer jouer avec toi, ma petite puce, avec ton corps, ta peau... Ton lyrisme buccal se couplera avec la sensualité des corps qui s’entrechoquent, Fönn... Alors, si tu en es sûre, je ne te demanderai pas une longue tirade, mais un simple... »

Et elle termina ensuite, en approchant sa bouche de l’oreille de Fönn, pour y glisser deux mots, en les murmurant, sur un ton se voulant très sensuel :

« ...Oui, Maîtresse. »

Prononcer juste deux mots... Est-ce que Fönn allait pouvoir le faire ?
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Fönn Hersdóttir le lundi 05 décembre 2016, 18:19:14
Elle était bien plus sérieuse qu'elle ne l'avait été autrefois. Toute sa nature était lyrique, romantique, enfiévrée de sentiments et de symboles avant même un quelconque acte. Mais là, ce qu'elle avait dit, à sa propre surprise, elle le pensait. Elle le voulait. Qu'importent les relations d'une nuit passionnée. Elle voulait plus. Partager quelque chose, sur un temps infini. Alors définitivement : elle était sérieuse.

Alors, quand il fut demandé, elle se releva, avec douceur et grâce, sans un problème d'équilibre malgré ses yeux bandés. Un frisson parcouru son dos quand les mains de cette... compagne -pouvait-elle l'appeler ainsi en si peu de temps ?- l'orientèrent dans la pièce. Dans tous les cas, elle restait aveugle, avec le reste de ses sens en alerte, appréciant chacune des sensations, légères, offertes. Ce corps qui se rapprochait du sien, ces mains contre ses épaules nues. Mais la phrase l'étonna. Comme si une partie en manquait. Mais bon, eut-elle froncé les sourcils, tout cela était caché par le bandeau toujours en place.

Pour le reste, elle appréciait. Penchant la tête sur le côté, offrant son cou alors que les dernières mèches de cheveux roux basculaient de l'autre côté, dévoilant sa peau gracile. Appréciant le petit mordillement sur sa peau pâle, le signifiant en un gémissement, ronronnement appréciateur. Elle marquait facilement, et quelques points rouges apparurent alors, sans grande importance. Mais le tableau devait être agréable à voir. Elle était nue, à l'exception de longs gants noirs brillants, et d'une culotte encore en place d'une couleur blanche qui allait avec sa robe.

La contrainte des deux mots lui arracha un sourire amusé, sachant très bien qu'elle n'allait pouvoir s'y tenir. Elle avait à parler, à transmettre. Au moins tenterait-elle de le faire de façon claire. Au moins.

- Oui, Maîtresse.

Au début, ce ne fut qu'un murmure, en réponse au ton utilisé. Mais bien rapidement, peut-être un peu trop, elle reprit parole.

- Mais que ces deux mots nous lient pas que de façon orientée. De vous à moi. Ce qui nait ici en ces lieux, pour vivre à jamais, si ce n'est entre nous, dans les mémoires, est une relation. Partagée. Responsable. Je partagerai votre vie. Vous partagerez la mienne.

Ses mains montèrent jusqu'à celles de Shani, posées sur ses seins, pour que leurs doigts s'entremêlent, se lient un instant.

- Au grand jamais, cette relation ne sera sous le signe que d'une personne. Et à tout jamais, je compte bien partager votre vie. Et ne tentez pas de me faire peur. Je suis sûre de ce que je dis. Mais l'êtes vous aussi ? Prête à accepter le tout ? A faire de moi, votre ?

Elle souriait doucement, toujours aveuglée, abandonnée contre la Maîtresse des lieux. Sa Maîtresse. Sa compagne.
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Shani Stevens le mardi 06 décembre 2016, 10:37:17
Tout ça allait vite, très vite, mais, pour Shani, c’était une habitude, ce qui faisait qu’elle relativisait plutôt bien, et acceptait le fait d’avoir quelqu’un qui allait partager son quotidien au jour le jour. Est-ce que Fönn tiendrait sur la durée ? Shani en doutait sincèrement, mais elle lui accordait le bénéfice du doute, parce que, en ce moment, la jeune archiviste l’excitait énormément. Belle et sensuelle, Fönn avait tout pour lui plaire, et, comme Shani s’y attendait, prononça rapidement les deux petits mots... Pour enchaîner ensuite. La secrétaire aurait pu la punir, mais elle se contenta de sourire, et continua plutôt à baiser le doux cou de Fönn, massant agréablement ses seins, tout en l’entendant parler. Fönn lui répéta qu’elle était prête à s’offrir à elle, mais voulait d’une relation réciproque.

*Partager sa vie, et partager la mienne... Tu me dis que tu es prête, Fönn, mais moi, je suis comme Saint-Pierre. Je ne crois qu’à ce que je vois...*

Fönn termina par plusieurs questions, et Shani sourit, mordillant alors le cou de la jeune femme, lui offrant un suçon.

« Tu sais qu’il est très impoli de questionner sa Maîtresse sur ses intentions, Fönn ? plaisanta alors Shani. Rien que pour ça, je pourrais te punir, mais... »

Elle retira alors ses mains de la généreuse poitrine de Fönn, les posa sur ses hanches, et la retourna. Les deux femmes furent ainsi face à face, leurs seins se frottant mutuellement. Shani sourit à nouveau, et posa ses mains sur le bandeau de son amante, puis le lui retira, lui permettant ainsi de retrouver la vision. Fönn put ainsi voir le sourire de Shani, la lueur de plaisir qui dansait dans les yeux de la secrétaire, qui se pressa ensuite de l’embrasser, pressant son corps contre le sien. Le baiser dura quelques secondes, et elle le termina assez rapidement, puis lui fit quelques précisions.

Les inquiétudes de Fönn étaient en effet légitimes, et Shani entreprit d’y répondre au mieux :

« Je suis une femme qui vit seule, Fönn... Tous les soirs, je finis le boulot, je rentre chez moi, et je n’ai personne avec qui partager mon quotidien. Je m’y suis fait, à la longue... Tu vois, on attend tous des choses différentes d’une relation. Mais, tous les amants que j’ai eu ne comprenaient pas ce que je voulais. Je tiens beaucoup à ma liberté, Fönn, et toutes mes relations n’ont pas pu tenir, parce que mes amants voulaient me restreindre, me priver de cette liberté, et voyaient l’amour comme une chaîne inamovible. »

C’était une précision importante. Shani se confiait, tout en caressant d’une main les épaules de la jeune femme. Elle se pinça les lèvres, ménageant une courte pause pour laisser le temps à Fönn d’y réfléchir. Shani déglutit ensuite, et reprit ses explications :

« L’amour, ça doit être une union, Fönn. Je peux te soumettre, être ta Maîtresse, mais je ne ferais jamais rien contre ta volonté, ma puce... Et il en ira de même pour toi. Il est encore trop tôt pour dire si je t’aime ou non... Mais, ce qui est sûr, c’est que je veux tenter le coup avec toi. Alors.. Peut-être que tu en auras marre au bout d’un moment, et je le comprendrais, donc... Enfin... Ce que je veux dire, c’est que tu ne dois jamais te sentir forcée. Je suis une femme très particulière, Fönn, et... Hum... »

Shani se pinça les lèvres. Elle tournait autour du pot, mais alla droit à l’essentiel, en croisant son regard avec celui de l’Islandaise :

« Je suis... Je suis nymphomane. J’ai essayé de me soigner, mais... Eh bien... Les docteurs qui devaient me soigner, les psys et tout ça... Ils ont aussi fini par me faire l’amour, alors... Moi, j’accepterai tout de toi, Fönn, tous tes fantasmes et tes désirs... Mais pas que tu m’enchaînes, mon amour, d’accord ? Je veux que notre amour soit libre, et c’est pour ça qu’il ne peut pas être égalitaire, parce que... Sinon, tu voudras m’enchaîner. Enfin, c’est ce que je crains, alors c’est pour ça que je dois être ta Maîtresse. Parce qu’on n’enchaîne pas la Maîtresse, tu comprends ? »
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Fönn Hersdóttir le jeudi 08 décembre 2016, 13:20:13
Elle put enfin l'observer, clignant des yeux pour habituer sa vue à la nouvelle luminosité, et à cette vision agréable. Ses mains à l'image de ceux de Shani, glissèrent sur ses hanches recouvertes d'un agréable et brillant corset. Elle sourit. La vision, enfin, de cette belle femme, ainsi habillée, était définitivement agréable. Emprunte d'autorité, mais surtout de sensualité. Et alors, elle l'écouta, sans l'interrompre, laissant ces paroles  résonner encore et encore dans son esprit.

Et après, peut-être était-ce à son tour. Elle sourit avec douceur.

- Quoi qu'une punition, méritée je peux l'admettre par mes paroles qui ne cessent, ne me dérange pas, finissons d'abord cette conversation. Suite à quoi, je vous laisserai choisir quel traitement je mérite.

Elle vint poser son front contre celui de Shani, restant ainsi quelques instants pour replacer son esprits, ses idées, tout en place pour pouvoir aborder ces sujets avec suffisamment de clarté pour ne pas laisser de zone d'ombre. En tentant de ne pas laisser son habituel lyrisme s'emparer de sa conversation.

- Nous sommes déjà parfaitement d'accord avec la première partie. Tout est consensuel. Pour préciser cela, autant définir maintenant mon safeword. Qu'il soit prononcé maintenant, et par la suite, seulement en cas de limite dépassée. Il sera : snjór. Qui signifie neige, en Islandais. Tout, entre nous, ne sera que de l'ordre du consensuel, ainsi. Je vous fais confiance -sûrement par folie- pour suivre l'implication d'un tel mot prononcé au cas où j'en aurai besoin. Par la suite, si chaîne il y a. Elle est autour de mon cou. Sur votre main. Ou tous les cas, physique.

Elle prit une petite inspiration, pour enlacer plus précieusement la Française, enfouissant sa tête dans son cou, s'ennivrant de sa fragrance.

- Quant à la liberté. Je ne compte rien vous prendre. Je ne crois pas en l'exclusivité. Ou plutôt, je ne me l'applique pas. Ni à moi, ni à mes partenaires. Et même si je comptais, par les règles, une volonté propre, me dévouer uniquement à vous, Shani, ce serait avant tout car je le souhaite. Ainsi, vous ferez absolument ce que vous souhaitez. En somme... Je vous offre mon corps, pour seulement une partie de votre coeur.

Elle sourit distraitement, appréciant cette formulation, venant lui mordiller le lobe d'oreille, avant de se reculer, la gardant dans ses bras, pour l'observer.

- Et que vous soyez atteinte d'hyper-sexualité, de Nymphomanie, ou quel que soit le terme que vous posez sur votre état, ne l'étant pas moi-même, je sais très bien que je n'arriverai pas à satisfaire tous vos besoins. Mais tant que je garde une partie de votre cœur libre à vous d'aller ailleurs pour satisfaire ce que je ne peux remplir.

Cela pouvait sonner étrangement. Comme un contrat avec un démon. Mais plutôt... Un contrat avec une éternelle romantique ? C'était moins risqué, ceci dit. Enfin, il fallait espérer, non ?

- Pour faire simple : Je comprends. Cela vous va ?
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Shani Stevens le vendredi 09 décembre 2016, 02:53:44
Entre elles, les choses commençaient maintenant à se préciser. Un léger sourire vint perler sur les lèvres de Shani pendant que Fönn lui parlait, léchait son oreille, et lui expliquait qu’elle ne voyait pas de problèmes avec leur relation... Shani, en réalité, ne savait pas trop dans quoi elle s’engageait. Y avait-il seulement un terme pour définir ça ? Elle penchait pour du « romantisme libertin », mais, pour elle, l’expression était un oxymore. Néanmoins, elle n’allait pas réfléchir trop. Elle portait une catsuit en latex, Fönn lui avait transmis son safeword, l’avait embrassé, et s’était un peu écartée d’elle, et la regardait avec ses grands yeux plein d’amour, et ses lèvres magnifiques. Comment réfléchir normalement dans de telles conditions ? Fönn lui demanda si ça lui allait, et elle hocha la tête, en répondant...

...Par un baiser.

Sa bouche se plaqua sur celle de Fönn, pendant quelques secondes. Un baiser aussi fort que rapide, qu’elle termina ensuite en esquissant un léger sourire, et en hochant la tête. La jeune secrétaire allait devoir y repenser plus sereinement par la suite, mais, pour l’heure... De ce qu’elle avait compris, Fönn était d’accord avec tout, alors...

*SMACK !*

Shani l’embrassa une seconde fois, sans avoir rien dit, et lui sourit à nouveau, beau sourire étincelant révélant toutes ses dents.

« Je suis d’accord, ma petite Fönn. Maintenant, si ça ne te fait rien, je propose qu’on passe à des choses... Beaucoup plus excitantes ! »

La secrétaire entreprit alors de déshabiller Fönn, et, en quelques secondes, la belle archiviste finit tout simplement toute nue, à l’exception de ses gants. Elle n’allait tout de même pas se priver de si magnifiques accessoires, qui lui allaient si bien !

« Montre ton corps à ta Maîtresse, Fönn... »

Fönn finit ainsi nue, et Shani se pinça les lèvres, avant de tourner autour d’elle. Sa main se promenait sur son corps, ses doigts filant doucement le long de sa peau, caressant ses épaules, puis son torse, au-dessus de ses généreux seins, et même son dos. Elle avait tout de même laissé à Fönn ses lunettes... Sans trop de surprise, on pouvait assez aisément se douter que Shani était le type de femme qui aimait beaucoup les lunettes dans l’acte sexuel. La petite Fönn était vraiment très belle, et, avec le désir qui se faisait sentir sur son pays, elle était vraiment somptueuse.

Shani se pinça les lèvres, et finit à nouveau dans le dos de Fönn. La secrétaire passa un bras par-dessus son corps, posant sa main sur ses seins, ses doigts venant caresser l’un d’eux. Son autre main, elle, caressait ses hanches, glissant ensuite sur son estomac, et caressa sa peau, s’approchant de son nombril. La bouche de Shani alla lécher son cou, et mordilla ensuite tendrement sa peau.

« Oui, tu es vraiment somptueuse, Fönn... Mais rassure-toi, je ne vais pas te faire jouir vite, ma chérie. Toi et moi, nous avons toute la nuit pour jouer ensemble... »

La secrétaire déplaça ses doigts, et pinça son téton. Face à elles, il y avait un miroir, permettant de les observer, ensemble, en train de jouer :

« Et, avec ce corps magnifique tu as, sois sûre que je vais longuement me faire plaisir avec... »
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Fönn Hersdóttir le lundi 02 janvier 2017, 07:13:45
Doucement la ficelle rouge qui les liait commençait à se tresser. Elle connaissait sa façon de penser, ses élans, mais aussi un certain lien avec le réel avec un goût profond pour la liberté. Et en soi... C'était un coup de chance, pour Shani et elle. L'Islandaise souriait doucement, la fixant dans les yeux, laissant un léger silence s'installer pour attendre la réponse de cette femme à l'habit bien travaillé, brillant à la lumière des lampes. Et rapidement la réponse vint, touchante.

Le baiser, quoi que bref fut aussi impérieux et intense que les derniers, suivi d'un second, presque picoré sur ses lèvres. Fönn, observant le sourire de la Française étira ses lèvres, souriant, dévoilant légèrement ses dents, les yeux pétillants d'envies et de joie. Et niveau envies, elle allait sûrement être servies. Si les paroles étaient bien, les actes qui suivaient l'étaient tout aussi, voire mieux ! Les rares vêtements qu'elle portait encore, mis à part ses gants, finirent au sol, déposés à côté.

Et si l'ordre de montrer son corps fila, elle ne put guère esquisser un geste que Shani tournait déjà autour d'elle. Sur son corps, l'Islandaise sentait le passage brûlant des doigts de cette compagne singulière, comme la morsure du froid si agréable. Réagissant à ces caresses, elle cambra son corps légèrement, une fois Shani dans son dos, se plaquant plus à elle, appréciant la texture du latex qui recouvrait en partie le corps de sa... Maîtresse.

La jeune étrangère ajusta une mèche la faisant passer derrière son oreille, lachant un gémissement s'échapper de ses lèvres, quand les doigts devinrent plus précis, pinçant sans gêne un téton qui se dressait sans honte. La bouche de Shani toujours proche de son cou, Fönn leva son bras pour déposer sa main gantée vers la nuque de cette première, la caressant, massant sans y faire attention.

- Ô Maîtresse. Nous avons toute la nuit. Peut-être plus encore.

C'était un murmure, susurré à peine audible, et sa main devint plus insistante sur la nuque, pour reprendre.

- Mais mordez. Marquez. Faites moi vôtre. Pour notre Plaisir.

Elle dévorait des yeux l'image renvoyée par le miroir, et si un bref instant son regard s'attarda sur les fenêtres, se demandant si elles pouvaient être visibles avec une certaine gêne, ce qu'elle voyait en face d'elle était tout à fait saisissant. Et nul doute qu'elle appréciait et la vue, et les caresses et autres attentions de la propriétaire des lieux.
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Shani Stevens le lundi 02 janvier 2017, 23:11:28
Shani et Fönn avaient longuement eu l’occasion de parler, et, si Shani ne savait pas trop ce que cela signifiait à long terme (son cynisme avait du mal à lui faire imaginer une relation durable sur le long terme), à court terme, elle voyait très bien ce qui allait se passer. Toutes les barrières de Fönn s’effondraient, le barrage de sa volonté s’écroulant fdevant le torrent ardent et rosacé du désir. Elle ne contrôlait plus rien, découvrant le bonheur immense que la soumission procurait : l’abandon. S’offrir à un autre, à son Maître ou à sa Maîtresse, sans retenue, sans relâche, sans hésitation aucune. Fondamentalement, n’était-ce pas ça, l’amour ultime ? La preuve de confiance suprême ? S’abandonner totalement, sans aucune autre barrière qu’un petit mot qu’on espérait bien ne jamais avoir à prononcer ? Aucune relation sexuelle ne pouvait produire une chose aussi intense que celle que la relation sadomasochiste produisait. C’était la conception de Shani. Il y avait un tel lien de confiance entre la soumise et sa Maîtresse... Ce lien était tout simplement magique. Fönn ne lui faisait pas juste confiance que pour lui faire l’amour, mais aussi pour la marquer, pour la brutaliser, pour la martyriser...

La jeune Fönn lui demanda ainsi de la marquer, de la mordre, de faire d’elle sienne, tout en se tortillant et en se cambrant sous les caresses et les attouchements de Shani. Cette dernière se pinça mielleusement les lèvres, un sourire ravi se dessinant ensuite sur son visage. Ah, comment ne pas aimer sa petite chérie en ce moment ? Elle déposa un baiser dans le creux de son cou, continuant à maltraiter son sein, pinçant le téton, tirant dessus, sa main gantée glissant sur son ventre, caressant son estomac, son index frottant son nombril. Gémissant et rougissant de plaisir, Fönn aventura sa main derrière elle, caressant la nuque de Shani, qui soupira tendrement à ce contact, en fermant même les yeux.

« Hmmmm... Oui, Fönn... Tu seras mienne, ma chérie, mais, en un sens, je serais aussi tienne... Ma prééécieuse... » glissa-t-elle, non sans évoquer un certain Gollum à son esprit.

Elle sourit alors, et mordilla donc, enfonçant ses dents contre la peau de Fönn, telle une sorte de vampire moderne, appuyant dessus, soupirant légèrement. Elle se remua davantage contre le corps de la jeune beauté, donnant des coups de reins avec son bassin, et lécha ensuite sa joue, gémissant dans le creux de son oreille. Shani prenait tout simplement  tout son temps, savourant ce beau corps, et déplaça finalement sa main de son sein, la posant sur le menton de Fönn. Elle fit alors pivoter sa tête, croisant ses lèvres avec les siennes, et l’embrassa tendrement.

Un baiser agréable, loin d’être le dernier, et que Shani termina ensuite en posant ses doigts sur les lèvres de Fönn. Elle sourit à nouveau, et s’écarta alors, faisant doucement claquer ses talons sur le sol, tournant le dos pendant quelques secondes à son amante, pour lui offrir le spectacle de son corps, son dos, ses belles fesses particulièrement bien moulées dans sa tenue en latex... Elle s’assit ensuite sur son fauteuil.

« Marche à quatre pattes vers moi, Fönn, comme tu sais si bien le faire... Mais, cette fois, tu n’embrasseras plus mes pieds, mais... Mes mains. Suce mes doigts, mordille-les, montre-moi combien tu es heureuse d’être mon esclave, et combien tu aimes le contact du latex sur tes lèvres, ma beauté... »
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Fönn Hersdóttir le dimanche 15 janvier 2017, 18:59:56

Aux paroles succèdaient les actes. Et ce, même si Fönn, éternelle littéraire à la mémoire trop profonde, mettait ces deux côté sur un même plan, absolument égaux. Ce n'était pas la première fois. Ce ne serait certainement pas la dernière. Mais pour autant, elle appréciait toujours autant cela. Pas une seule fois son intérêt pour cette relation précieusement dosée avait diminué. Et encore moins dans un contexte qu'elle espérait prolonger sur un terme plus lointain qu'une nuit ou deux. Si elle prenait une fraction de seconde pour y penser, tout était allé bien trop vite. La rencontre, les paroles, les promesses, la nudité, les voeux. Mais elle le souhaitait.

Alors, au delà des tiraillements, des baisers et des murmures, quand les dents de son amante si spéciale s'emparèrent de son corps, y laissant sûrement une marque rougeâtre foncée, elle lacha, sans retenu, un soupir de satisfaction. De soulagement. Elle était définitivement, elle-même.. singulière. Une romantisme au coeur pointilleux. Une littéraire aux moeurs emplis de chaines. Une de ces peaux pâles qui ne demandaient qu'à être marquée, par les morsures, les coups, les cordes. Il fallait dire... Rien ne vallait mieux que des marques sur son corps faites par des aimés. Quand le contexte était bon, il n'y avait plus nul honte à avoir. Quand l'amour était partagé, quand l'acte accepté et consenti, on pouvait porter les marques sans honte.

Alors elle répondit au baiser de sa douce amie, fermant les yeux pour s'y abandonner une nouvelle fois, jusqu'à s'en séparer, ne les laissant pour un instant, liées que par filet de salive brillant, qui finit par se briser. Puis, avant que l'Islandaise ne put parler, des doigts se posèrent sur ses lèvres. Elle haussa ses sourcils, interloqués, plissant son petit nez de frustration. Puis, sachant que la réponse à son interrogation silencieuse ne tarderait pas à arriver, elle observa simplement le corps admirable, plus ou moins recouvert d'un latex sombre brillant se retourner, pour marcher jusqu'à son fauteuil.

Le sourire de Fönn s'élargit à nouveau.

- Avec votre habit. Avec ou sans vue, je vous trouverai, murmura la jeune femme pour elle-même, d'un ton amusée.

Puis elle glissa sur ses genoux, et déposa ses mains ouvertes sur le sol. A quatre pattes. Un sourire taquin, provocateur orna ses lèvres, tandis qu'elle s'avança, lentement, laissant ses courbes parler pour elle, ses muscles peu présent mais visibles rouler sous les pas félins qu'elle fit en direction de Shani.

Jusqu'à arriver jusqu'à une main tendu. Où, avant d'embrasser quoi que ce soit, elle la frotta de sa joue, appreciant la contact chaud du latex. S'abaissant un peu plus, passant la tête vers la paume, sur le dessous de la main, elle la baisa précieusement, s'ennivrant toujours de cette odeur si spéciale, avant d'en venir aux doigts, en lenteur, traçant du bout de la langue une ligne qui ondulait. Ouvrant les lèvres, séparant ses dents, elle vint mordiller l'ongle du pouce à travers le gant, pour l'enfoncer dans sa bouche, faisant quelques vas et viens sans lacher sa compagne des yeux, jouant du doigt avec sa langue. Pour se retirer, tout aussi lentement. Alors, le pouce fut brillant, tout humide de salive.

Et... C'est presque avec autant de passion et d'amusement qu'elle recommença la lente opération sur ... un doigt sur deux. Peut-être était-ce par simple esthétique, de voir ces doigts gantés tantôt brillant de salive, tantôt un peu plus mât. Peut-être était-ce simplement pour taquiner sa Maîtresse.  Alors, elle s'assit sur ses fesses, gardant toujours ses mains posées sur le parquet, et déposa sa tête contre jambe de Shani.

- Vôtre, ajouta-t-elle simplement en un chuchotement.
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Shani Stevens le lundi 16 janvier 2017, 07:33:56
Dans le sexe, chaque geste, aussi anodin soit-il, était singulièrement amplifié, prenant une signification supplémentaire. Tout était différent, tous les repères changeaient. Quand Fönn se mit à quatre pattes, Shani ne put empêcher son corps de sentir un long frisson. Cette femme... Ah, elle était vraiment magnifique à voir ! Une beauté terrible, qui s’avança sensuellement vers elle, remuant son corps aux formes généreuses, s’approchant de la main de Shani, qui pendait mollement vers le bas, finement nacrée de son gant de latex. Qui aurait cru que les choses auraient été si loin avec Fönn ? Shani, pourtant, aimait à se dire que, dès qu’elle l’avait vu à la librairie, cette belle femme aux cheveux roux et aux lèvres généreuses, elle avait fantasmé sur l’idée d’être avec elle. Un fantasme qui n’avait pas forcément été conscient, mais enterré en elle, et qui avait, peu à peu, refait surface, au fur et à mesure qu’elle s’était rapprochée d’elle.

Le visage de Fönn se frotta contre sa main pendant quelques secondes, l’Islandaise adoptant le comportement d’une parfaite soumise, et, même, d’une chienne. Shani sourit donc, tout en soupirant encore, avant de sentir les lèvres de Fönn goûter à ses doigts, les fourrant, l’un après l’autre, dans sa bouche. Cependant, elle n’en suça que trois, et, à chaque fois, Shani l’observa, comme fascinée. Son regard croisait celui de Fönn, tandis qu’elle resserrait ses lèvres sur son pouce, puis sur son index, et sur son majeur, délaissant ainsi son annulaire et son index. Elle lécha trois doigts avec passion, sa langue glissant dessus, ses dents raclant ensuite le latex.

*Dieu, qu’est-ce qu’elle m’excite !* songea fugacement Shani.

Elle en avait chaud à hauteur du sexe, une chaleur saine, qui la brûlait. Que ce soit en parlant ou en agissant, Fönn s’avérait être une magnifique femme sensuelle, expérimentée, tant pour parler, que pour agir. Elle observa brièvement la main de la jeune femme, puis poursuivit ensuite dans son rôle de chienne, en s’asseyant sur les fesses, recourabtn les jambes sous son poids, mains tendues en avant s’appuyant sur le sol. Shani ne put que sourire, et aventura sa main gantée sur le visage de la femme, caressant et grattant ses cheveux, tout en se redressant.

« Tu fais la belle, hein, ma petite chienne ? »

Maintenant qu’elle était de nouveau debout, elle sentit la tête de Fönn se frotter contre ses jambes. Shani, tout en caressant le visage de cette dernière, tendit sa main vers une table, où elle avait sorti un collier avec une laisse, et attrapa ce dernier. Toujours aussi excitée, elle se pencha alors, et mit autour du cou de Fönn un collier de soumission, rattachée à une laisse, puis s’écarta un peu, tenant la laisse dans le creux de sa main.

« Mienne, oui... Alors, il est temps de passer aux choses sérieuses, petite Fönn. »

Shani s’avança alors, tirant sur la laisse, incitant ainsi Fönn à la suivre. Ensemble, les deux femmes n’allèrent pas très loin, car la secrétaire se dirigea tout simplement vers sa chambre, où un lit deux personnes trônait au milieu. Elle laissa Fönn rentrer, et ferma ensuite la porte de la pièce. Elle se glissa ensuite dans le dos de Fönn, qui était toujours à quatre pattes, et s’agenouilla, posant ses genoux à terre. Ses mains vinrent ensuite palper les délicieuses fesses de la jeune femme, les pressant, les malaxant. Bien sûr, elle aurait pu directement aller sur le lit, mais, avant ça, il y avait quand même une partie de l’anatomie de la jeune femme qui l’intéressait.

La secrétaire palpa donc ses fesses, puis se courba vers l’avant, et déposa des baisers sur cette zone, embrassant la chair moelleuse.

« Tout ton corps m’appartient, ma petite Fönn... Et ça, je compte bien en profiter. »

Elle posa sa langue sur son postérieur, glissant dessus, et racla ses dents dessus, marquant ainsi sa prise de possession par des marques rougeâtres qui se dessinèrent sur son corps.

« Oui... Je crois bien que je suis en train de devenir accroc à toi, Fönn... »
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Fönn Hersdóttir le mardi 24 janvier 2017, 13:12:22
Chienne, chaton. Peut-être aurait-elle dû ronronner pour être plus claire sur la nature qu'elle voulait endosser. Toujorus est-il que cette douce animalisation comportementale était surprenemment agréable, et quel que soit le rôle que la Française la voyait prendre. Après tout, il fallait la pardonner. Elle était française. Mais si son hôte avait les défauts inhérents à sa nature, elle en avait aussi quelques charmes.

Alors, quand sa Maîtresse se redressa, elle lui signifia, sans un mot son appréciation plus qu'une réponse. De sa joue, elle frotta la jambe de la Française, tout en douceur, appréciant en retour la main gantée contre son visage. Pendant un instant, elle profita de la situation, simple, fermant les yeux, et humant Son doux parfum. Et celui du latex. Et sans se déplacer -sûrement Shani avait-elle dû préparer cela quand elle s'était absentée dans la salle d'eau-, un collier lui fut mis au cou, suivie d'une laisse.

Fönn haussa un sourcil. Définitivement, Shani semblait bien équipée, pour une secrétaire. Déjà, sa tenue, le collier, la laisse. L'Islandaise laissa un ronronnement très bref d'appréciation s'échapper de ses lèvres. Si le tout continuait dans la même veine sur la durée, Fönn avait peut-être trouvé un très bon filon. A moins que ce ne fusse l'inverse. Alors, se remettant à quatre pattes de façon à pouvoir 'marcher' aux côtés de Shani, elle laissa la laisse se tendre légèrement, juste pour le plaisir de la tension, et suivit cette dernière jusqu'à sa Chambre à coucher.

Derrière elle, la porte fut fermée, tandis que la jeune femme observait avec curiosité le mobilier présent. Lit confortables, meubles  importants. Curiosité sur le contenu de certains d'entre eux. Puis retour au réel. Aux choses sérieuses. A cette superbe femme qui se glisait derrière elle, dont les doigts noircis d'un latex brillant frolaient son dos cambré.

- Tout, fit la soumise du moment en écho à la Maîtresse des lieux.

Et tout comme son cou avait rougi avec une légère morsure de la Française, son fessier vit, lui aussi, ces mêmes marques apparaître. Définitivement, la rouquine à la peau pâle marquait facilement. Et, entre un mélange de ronronnement et de grognement de contentement et d'envies, histoire de maintenir ce doux doute sur la nature du rôle endossé, elle reprit une parole, pour taquiner gentiement sa mie.

- Mais si vous appelez ça, profiter, Ô Maîtresse, je serai bien attristée. On ne ressent qu'un voile, plutôt que des dents. Je suis Islandaise, pas en sucre.

Ca... ne voulait sûrement pas dire grand chose. Encore moins la justification. Mais c'était déjà suffisant. Le ton amusé et tentateur ne laissait guère de doute sur où elle voulait en venir, surtout dans sa position. A quatre pattes sur un plancher, les jambes légèrement déserrées, avec une superbe femme avec un habit de latex serré sur son corps derrière elle, à la mordre, prenant possession d'elle. Oh, non. Il n'y avait pas vraiment de doute à avoir, non ?
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Shani Stevens le lundi 30 janvier 2017, 01:15:49
Il y avait bien longtemps que Shani n’avait pas ressenti une telle excitation avant de passer à l’acte. Comme Fönn le réalisait progressivement, Shani, pour une simple secrétaire, était très investie dans le domaine sexuel. Le fait est qu’elle dépensait une partie considérable de son salaire dans le sexe. Collier, latex, fouets, cravaches, chats à neuf queues... Shani était ce qu’elle était, et elle voyait bien que Fönn pouvait lui correspondre. Elle avait remarqué que l’Islandaise avait attendu un peu quand Shani était rentrée dans la chambre, pour tendre la laisse, et pour sentir une traction s’opérer sur son cou. Soit Fönn avait voulu voir si Shani irait vraiment jusqu’à tirer sur la corde, soit elle avait attendu pour sentir cette poussée, mais, dans tous les cas, c’était ce genre de détails, presque anodin, que Shani adorait.

Elle se pinça les lèvres en se redressant, et ne manqua pas de sourire quand Fönn, en se retournant vers elle, sembla vouloir la narguer. Le geste était inattendu, et Shani cligna des yeux pendant quelques secondes. L’Islandaise avait un talent inné pour manier les mots et les manipuler, mais, cette fois, Shani était sûre d’avoir compris.

« Oh... Tu te crois résistante, alors ? Ou tu insinues que ta Maîtresse n’est pas assez forte pour mater la petite rebelle que tu es, Fönn ? »

Shani lui répondait sur un ton faussement outré. En réalité, elle était excitée comme une puce. Il était en effet bien rare qu’elle prenne ce rôle, qu’elle incarne la Maîtresse. Généralement, elle était plutôt la soumise, celle qu’on dominait, qu’on baisait rageusement, sans qu’elle ne puisse vraiment faire quoi que ce soit. Et, si elle pouvait donner le change avec de simples élèves, c’était, pour autant qu’elle s’en rappelle, la première fois qu’elle avait droit à une telle relation avec Fönn. Une relation où elle allait véritablement pouvoir prendre le rôle dominant, et ce constat, comme on pouvait s’y attendre, n’était pas sans provoquer en elle une vibrante excitation.

La secrétaire ouvrit donc un placard, et ne tarda pas à en sortir une cravache, qu’elle tint entre ses mains, par chaque extrémité, avant de se retourner encore. Son cœur battait doucement la chamade dans sa poitrine, remuant nerveusement. Il trahissait l’excitation vibrante que la jeune femme ressentait, et elle observa encore le doux fessier de Fönn. Que ce soit depuis le devant ou le derrière, le spectacle de ce magnifique corps était très appréciable. Elle était faite de courbes et de formes, avec une belle chevelure rousse, et une peau claire, qui faisait que les rougissements étaient particulièrement marquants sur elle.

*En clair, elle a tout pour plaire...*

Shani s’approcha lentement, veillant à faire claquer ses talons sur le sol, tout en levant et en abaissant régulièrement sa cravache, la bombant ensuite avec ses pouces, puis posa finalement une main sur le derrière de l’Islandaise, en appui.

« Mais je comprends ça... Que tu sois chienne ou chatte, tu ne peux pas prétendre être obéissante si tu n’as pas été... Dressée auparavant. »

Un choix de mots qui était tout, sauf anodin. Shani avait d’ailleurs appuyé ce mot, le marquant, puis souleva sa main, et abattit sa cravache sur son corps, la faisant claquer sur ses fesses, une première fois... Puis elle releva l’objet, et l’abattit encore, le faisant claquer, une deuxième, puis une troisième fois... Et ce en ciblant tout naturellement le magnifique petit cul de Fönn.
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Fönn Hersdóttir le jeudi 23 février 2017, 17:51:36
Oh, ses gestes étaient calculés. Tout pour être appréciés, et par elle, et, pensait-elle, par Shani. Sentir cette poussée en avant, apprécier que cette amante ose le faire. Elle en souriait toujours, même quand elle reprit parole pour la narguer avec amusement. Après tout, si le temps des paroles été pour le moment révolu, il ne s'était terminé que pour laisser place à l'ère de la découverte. Et elle sentait que même s'il allait se faire tranquillement, elle allait l'apprécier. Il ne restait qu'à espérer que la Française apprécie autant qu'elle cette situation particulière.

Son sourire s'élargit légèrement à la réponse de celle qui tenait la laisse. Se mordillant la lèvre légèrement, elle ne put s'empêcher de répondre, sur un ton faussement innocent.

- Oh.. Ô Maîtresse, je n'oserai insinuer quoi que ce soit. Et... Si je suis un brin résistante -n'est pas islandaise qui veut-, je doute être la rebellion incarnée, ceci dit.

Peut-être pas rebelle, mais taquine, cela allait sans dire. Et elle restait emprunte de cette énergie d'un siècle passé, d'un romantisme contemporain qu'il lui plaisait de sublimer, tout comme de sa culture éternelle. Alors, devant son nez, la laisse glissa au sol, tandis que la secrétaire s'éloigna vers un de ses meubles, pour y fouiller un bref moment. Pour garder la surprise, et apprécier ses autres sens, la jeune rousse ne leva pas les yeux, résistant vaillamment à sa curiosité. Et ses oreilles, bien sensibles faisaient un travail admirable. Les talons qui raclaient le sol, la tension d'un objet entre les mains dont elle pouvait presque sentir le cuir, au delà du latex porté par les deux femmes.

Et le claquement des talons se rapprocha enfin. Fönn secoua sa crinière rousse pour la remettre en place, soufflant sur une mèche rebelle, comme pour attiser un feu. Et une main, se posa sur son postérieur, accompagnée d'une phrase qui déclencha un long frisson le long de sa colonne vertébrale. Un ronronnement silencié plus tard, et un dos arqué présentant un peu plus ses fesses à la "punition" arrivante, le claquement résonna dans l'air, suivi d'un soupir satisfait de l'Islandaise.

Comme son corps l'avait promis, une marque claire et propre se dessina sur son postérieur, épousant presque la forme de la cravache pendant un bref instant, avant de devenir une rougeur un peu plus diffuse, bien prononcée tout de même sur cette peau d'albâtre. Sans un mot de plainte, juste quelque soupirs appréciateurs, elle attendit la fin pour se retourner avec grâce vers la Française.

Précautionneusement, elle déposa un baiser sur le bout des bottes de la maîtresse des lieux, pour reprendre parole, d'une voix légèrement soufflée, presque sensuelle.

- Voilà qui est mieux, Maîtresse, je pense. J'espère que vous appréciez autant que moi la situation.

Peut-être un brin taquin encore, surtout quand on observait le tableau, avec ce visage proche de ces bottes, et le cul relevé en arrière, à portée de cravache sans nul doute. Peut-être même qu'il frétilla pendant un instant, entre deux respirations légères.
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Shani Stevens le dimanche 26 février 2017, 11:25:17
Dans une relation sexuelle, il y avait toujours un peu de symbolisme, toujours un peu de jeu, de figuration. Et tout ça était encore magnifié dans une relation sadomasochiste, de Maîtresse à Soumise. On s’attaquait à un jeu encore plus subtil, en explorant des couches profondes du sexe. Le sexe était une forme de transgression sociale, d’inversion des normes, un élément tabou où la société détournait pudiquement les yeux. Et, dans le sadomasochisme, cette transgression était encore plus prononcée. Shani aimait souvent comparer le désir sexuel à l’ascension d’une montagne. Dans son schéma, deux chemins s’offraient au voyageur : un chemin propre et balisé, qui garantissait une ascension sereine et agréable, et un chemin ardent, serpenté, plus difficile, mais qui prodiguait une joie encore plus grande. Pour elle, le sadomasochisme, c’était cette seconde voie, une voie reposant sur la souffrance, sur la douleur, mais qui, à terme, sublimait tout le reste. Une incroyable relation de confiance s’instaurait entre le dominant et le dominé, beaucoup plus forte, selon Shani, que des amants classiques.

Et, bien sûr, il y avait tous ces délicieux à-côtés. Dans le sadomasochisme, on arborait l’orgasme de manière détournée. L’idée, ce n’était pas de tout préparer pour le coït, mais d’atteindre l’orgasme en évitant, autant que possible, le moment de la pénétration. Autrement dit, il fallait développer de multiples choses pour que le désir croisse, et que le plaisir soit diffus tout au long de l’acte, et non juste au moment du coït, comme c’était le cas dans une relation sexuelle traditionnelle. En somme, le sadomasochisme travaillait votre imagination, et expliquait pourquoi, dans sa nature, il impliquait toutes ces choses. Les vêtements, le cuir, le latex, les sex toys, la cravache, le fouet, le fétichisme… Autant d’éléments permettant de stimuler le désir.

En extrapolant un peu, on pouvait dire que le sadomasochisme était une forme de sexualité intellectuelle, bien loin de la pure bestialité animale qui consistait à s’envoyer simplement en l’air.

Shani était donc particulièrement excitée, et sourit quand la belle Fönn l’embrassa sur le pied, en dandinant un peu ses fesses. Un seul coup de cravache, pour l’heure, ce n’était pas grand-chose, et ce d’autant plus que Fönn était effectivement résistante. Elle avait un corps bien bâti, avec de la chair et des formes, rien à voir avec une Japonaise anorexique qui se briserait comme une vulgaire brindille.

« Oh, mais qu’est-ce qui pourrait te faire croire que je ne m’amuse pas, Fönn ? J’ai une magnifique soumise à dresser, c’est comme un rêve pour moi. »

La secrétaire sourit encore, et se déplaça à nouveau, contournant le corps de Fönn, en laissant sa cravache glisser le long de son corps, filant sur ses côtes, caressant sa peau nue, jusqu’à rejoindre la forme doucement bosselée de ses fesses. Là, elle posa sa main sur l’une de ses fesses, et entreprit de délicatement la caresser, ses doigts glissant tendrement dessus.

« Mais n’espère pas pouvoir échapper à ta punition en louvoyant, Fönn. J’adore t’entendre parler, mais j’adore encore plus t’entendre hurler et me supplier ! »

Le jeu reprit, et la cravache s’abattit sèchement, provoquant un claquement qui résonna dans la petite chambre. Shani l’abattit une nouvelle fois, et alterna ensuite en donnant une fessée sur le corps de la belle Islandaise. Shani avait plutôt l’habitude de recevoir des coups, mais savait aussi en donner. En ce moment, elle exultait de joie, ressentant l’adrénaline battre dans ses veines, faisant doper son plaisir, l’accroissant sensiblement.

« Allez, allez ! Supplie-moi, Fönn, implore la pitié de ta Maîtresse, petite catin ! »

Shani parlait plus fort, prenant ses aises, s’élançant dans le jeu avec le plus grand des plaisirs.
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Fönn Hersdóttir le dimanche 26 février 2017, 13:47:16
Sa jeune compagne s'enhardissait doucement, mais sûrement. Et... Ce n'était pas vraiment pour lui déplaire, bien au contraire, surtout avec ces admirables bottines qui restaient face à ses yeux, et ravissaient ses oreilles sensibles. Après tout, chacun avec ses préférences et ses visions sur le monde du bdsm. Et il y avait à peu près autant de visions que de relations aimait-elle penser et dire. Et même plus, vu que la vision sur ce monde entre Shani et elle-même étaient bien différentes. L'une plus ancrée sur le crue, tandis que l'autre embrassait une vision bien plus symbolique.

Pour elle, l'orgasme même n'était pas du tout le centre de cette relation, et encore moins la pénétration. Après tout, quand votre compagne ou compagnon passait toute une soirée à manipuler cordes et objets pour obtenir un beau tableau. Le tout était suffisemment intense pour ne pas nécessiter forcement autre chose. Mais encore une fois, les deux visions n'étaient pas contradictoires l'une à l'autre, et prouvaient bien qu'il n'y avait nul besoin d'être d'accord sur tout, pour profiter l'une de l'autre.

Avant que sa Secrétaire ne parte, après avoir prononcé quelques mots, Fönn déposa un léger baiser sur le coin de la chausse pour répliquer, sur l'air marqué par le bruit des talons sur le plancher.

- Je ne lis pas les pensées, Maîtresse. Et mon attention était plus centrée proche du sol, de fait, lire vos expressions. Et... Un Rêve, vraiment ? (Elle ronronna un bref instant.) Il faudra m'en dire plus, sur vos rêves, voir de quels fils ils sont tissés.

Elle sourit un peu plus, profitant du cuir de la cravache contre son côté, fermant ses mains au sol, faisant crisser légèrement les gants en latex. Elle, fuir la douleur, fuir une punition ? Shani risquerait bien d'être déçue. Surtout si, avec seulement cela, ele espérait la faire hurler et supplier.

Et si le premier coup réussi presque à la surprendre, elle pinça les lèvres à temps, pour ne laisser échapper qu'un gémissement, mélangeant satisfaction et douleur, comme à son habitude. "Bien en chair", musclée, sous les coups de la Française, son admirable fessier bougeait ici et là, se mettant à rougir lentement. Mais... La phase sortie peu après la fit ciller un peu. Prenant sur elle pour ne pas -tout de même- satisfaire si vite Shani par un cri trop haut prononcé, elle réussi à prononcer quelques mots.

- N'utilisez pas ces mots avilissants. Nous sommes plus belles que cela, M... Maîtresse, commença-t-elle d'une voix chuchotée, légèrement plus aigue que la normale. Et je ... demanderai plus de féroc...cité, petite Française.

Petite française. Peut-être la remarque allait-elle trop loin. Mais c'était sa façon à elle de se venger du mot catin. Elle n'était apparemment pas de celles qui aimaient ces mots-là. Et si le jeu se continuait sur un air où les deux parties se rendaient les mots, les deux finiraient par s'accorder au mieux. Et pour le reste, la respiration qui se calquait sur les coups plus ou moins réguliers de Shani, et les soupirs qu'on ne pouvait manquer, on pouvait être au moins sûr d'une chose :

Pour la douleur, il y avait certainement un côté masochiste -et fétichiste- chez Fönn.


Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Shani Stevens le lundi 06 mars 2017, 00:57:47
Han ! Quelle... Quelle petite peste ! Provocante jusqu’au bout, Fönn dandinait ses belles fesses, tout en narguant Shani, et en lui lançant de ne pas lui parler ainsi, de la narguer, en allant jusqu’à la qualifier de « petite Française ».

*PAF !*

Cette fois, ce fut une gifle. Une belle claque qui résonna sur le doux cul de Fönn, et qui rebondit dans toute la pièce. La secrétaire fronça ensuite les sourcils.

« Maîtresse, petite rebelle. Et je te parle comme je veux, je suis la Maîtresse ! Toi, tu es... Une... Insolente... Esclave ! »

Elle ponctua chacun de ses mots de solides et puissantes claques sur les fesses de l’Islandaise. Si Fönn avait une vision très noble du sexe, Shani, elle, en avait une plus dualiste. Elle appréciait le caractère sophistiqué du BDSM, ce côté très intellectuel, et, en un sens, élitiste. Mais elle aimait aussi la bestialité du sexe, ce retour primitif, cet appel à l’être fondamental qui sommeillait en nous. Cet appel, c’était le fruit de la liberté, un cri du corps, une pulsion qui remontait depuis les tréfonds de votre âme. Elle aimait la sauvagerie dans le sexe, corollaire de la passion, une passion brute et sauvage, que le BDSM magnifiait en jouant sur la frustration. Cette vision était proche de celle de Fönn, mais aussi différente sur bien des aspects, mais, pour l’heure, Shani ne le réalisait pas.

Tout ce que la secrétaire voyait, c’était une petite rebelle qu’elle allait devoir dresser, et, pendant plusieurs minutes, elle retourna la fouetter, frappant durement ses fesses, grognant et soupirant en remuant tout son corps, donnant à chaque coup de cravache une forte amplitude. Peu à peu, les fesses de Fönn finirent par bien rougir, sous l’effet de cette longue punition, qui dura plusieurs minutes.

Shani en avait les mains qui vibraient, même malgré les gants. Elle avait donc choisi de terminer avec la cravache, frappant, encore, encore et encore.

*SCHTAAAACC !! SCHTTTAAACCCC !!*

Le son de la cravache était différent de celui du fouet, mais loin d’être désagréable. Shani, en tout cas, se délectait de l’entendre à plusieurs reprises, et multiplia ainsi les coups, jusqu’à finir par s’arrêter. Elle respirait lourdement, sa poitrine se soulevant et s’abaissant. Elle avait battu Fönn pendant plusieurs minutes, et massa ensuite ses fesses, les caressant doucement, les pinçant même un peu.

« Voilà... Voilà pour l’introduction... »

Shani avait encore plein d’idées en tête, et se déplaça un peu, avant d’ouvrir son placard. Elle avançait lentement, faisant claquer ses talons sur le sol, laissant l’occasion à Fönn, en tournant la tête, de pouvoir la voir de dos. Qu’est-ce que Shani avait en tête ? La Française gardait le suspens, bien sûr, mais sortit un bandeau, et attacha ce dernier sur le syeux de Fönn.

« Tout ce que tu as à faire, c’est de te laisser faire... Et, peut-être aussi, de savoir que, depuis que je suis ici, au Japon, j’ai passé des cours de kinbaku. »

Le kinbaku était l’art délicat des cordes. Une forme perfectionnée et très impressionnante de bondage. Autant dire que, en lui glissant cette information, Shani espérait bien stimuler davantage la soif de Fönn. Elle se déplaça ensuite, et l’amena à se coucher sur le lit, puis retira ses gants, en mettant d’autres, ainsi que des collants, et un corset. Shani agissait lentement, tranquillement, et pensa à bien lubrifier les jambes de Fönn, pour pouvoir y mettre plus facilement les collants, qui, comme leur nom l’indiquait, se mirent à rapidement coller, provoquant de délicieux petits claquements.

« Hmmm, tu as une peau incroyable, ma Fönn d’amour... Je vais adorer jouer avec toi. »

Fönn put ensuite entendre des cliquetis métalliques, et sentit les mains de Shani s’emparer de ses poignets, venant attacher ses mains le long du lit. Shani attacha ensuite des sangles le long du mur, et entreprit de se livrer à un peu de gymnastique.

« J’espère que tu es souple, Fönn, laisse-toi aller... »

Elle attacha les chevilles de Fönn, et rétracta ensuite les chaînes, soulevant ainsi les jambes de la femme. La secrétaire l’aidait, bien entendu, et Fönn se sentit peu à peu partit, ses jambes se relevant, comme pour l’amener dans une situation de quasi-galipette. Et ce fut là, à ce moment précis, que Shani attrapa le bandeau obstruant la vue de Fönn. Elle le lui ôta, tout s’installant sur ses cuisses, bras croisés, un sourire amusé sur les lèvres, avant de caresser le nez de Fönn avec son doigt.

Le tout dans une posture extrêmement sensuelle (http://img110.xooimage.com/files/5/7/1/bondage_position-51b71d0.jpg).

« J’espère que tu te sens à l’aise, ma petite chérie, car... Je ne fais que commencer à jouer avec toi... »
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Fönn Hersdóttir le mardi 07 mars 2017, 13:42:07
Lentement, avec une délicatesse légèrement relative, elle testait ces limites. Celles qui transforment un simple scénario d'amourette tintée de bdsm, en quelque chose de plus profond. Celles où un simple jeu glisse vers un ton plus sérieux, plus... marqué. Et pour le coup, la remarque avait clairement fait mouche. La claque lachée sur sa fesse lui arracha un gémissement de surprise et de douleur.

Et la suite ne fut pas pour lui déplaire, sans nul doute. Même si le mot esclave, prononcé sûrement sous le coup de l'excitation n'était pas quelque chose qu'elle appréciait outre mesure, elle mettait cela de côté. Sûrement auraient-elles le temps de discuter après.. coups. Peut-être lui demanderait-elle un peu plus de maîtrise, de contrôle d'elle-même. MAis pour le moment, le temps n'était pas vraiment à la pensée sérieuse. Son hôte passée derrière elle, cravache en main, un bref coup d'oeil lui apprit l'amplitude que les coups allaient prendre.

Fönn sourit, dévoilant ses dents au sol, tête baissée qu'elle avait. Intellectuelle, élitiste, c'était sûr. Masochiste, elle n'allait pas le nier non plus. Alors que les coups commençaient à pleuvoir avec force, faisant vibrer l'air, et agitant son corps légèrement, ponctués par des gémissements mêlant plaisir et douleur non feints, l'Islandaise avait baissé sa tête, posant presque son front au sol. Juste histoire de se concentrer sur les ressentis. Ne pas céder sur la douleur, ne pas laisser son plaisir se faire emporter par l'endorphine qui naissait de tout cela. Même si cela avait pour effet de présenter son arrière train un peu plus à la cravache, elle allait résister, par fierté et plaisir.

Puis enfin, le sifflet de la cravache dans l'air cessa enfin, ne laissant que les respirations lourdes des deux protagonistes. Fönn restait prostrée en avant, son attention fixé par le feu qui règnait sur ses fesses. Rouges, marquées, sûrement allait-elle les garder un certain temps. Elle anticipait déjà ce qu'elle allait ressentir quand elle allait devoir s'asseoir. Et si les doux massages, caresses et autres attentions de Shani qui suivirent la faisaient déjà frissoner... Les jours qui allaient suivre promettaient ! Et pourtant. Elle appréciait. Folie.

La première scène de cet acte allait se terminer cependant. Tandis que Fönn récupérait son souffle, légèrement redressée, la vue lui fut à nouveau retirée. Elle n'avait pas voulu se gâcher la surprise, et apparemment, elle était sur la même longueur d'onde que la Française. Et elle fut relevée, en ayant à l'esprit une belle image.

- Décidément Maîtresse, vous semblez pleine de.. Ressources, murmura l'étrangère avec un accent plus prononcé, un anglais moins contrôlé.

Mais la perte d'un sens la ravissait autant que le reste, autant que la promesse d'un futur agité et plein. Mais vu qu'elle n'entendait pas le bruit de cordes ni leur odeur traitée, le kinbaku n'était certainement pas maintenant. Dans tous les cas, la préparation qui suivit lui permit de se ressaisir complètement. Traitée comme une reine, habillée par quelqu'un d'autre. Amusante pensée. Les gants de ses bras furent changés, des bas en latex ajoutés avec patience, et un corset flexible de la même matière fut serré sur ses hanches.

- Cela tombe bien. Nous sommes liées, maintenant, répondit-elle avec amusement, toujours aveuglée.

Pour la suite de l'opération, une fois ses poignets attachés, Shani put remarquer que l'islandaise était... admirablement souple. Peut-être, même, légèrement plus que la normale. En tous cas, à coup sûr, Fönn faisait des étirements de façons régulière. Un corps, ça s'entretenait. Alors la position obtenue, bien que pas la plus confortable au monde, ne lui posa aucun problème. Et quand sa vue lui fut offerte, même si un plissement de nez aurait aimé le contraire, elle ne put que sourire à cette vision, venant lacher un coup de langue amusé sur le doigt de la Française.

- Définitivement, vous avez beaucoup de ressource. Et rassurez-vous, Maîtresse. Je suis à l'aise, et légèrement plus résistante que vous ne semblez le penser. Et... Je ne compte aller nulle part, ajouta-t-elle après une petite pause, tirant sur ses liens, juste pour faire cliquerter les quelques bouts de métal.

Fönn regardait Shani droit dans les yeux, sans ciller. La promesse d'amour n'était définitivement pas feinte.
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Shani Stevens le lundi 13 mars 2017, 00:24:20
Fönn était dans une position très particulière, qu’on aurait pu croire douloureuse... Et elle pouvait effectivement l’être. En fait, elle l’était, mais, plus précisément, pouvait l’être à différents degrés. Et Shani savait y faire. Elle avait déjà utilisé cette position sur des élèves, et, avec Fönn, n’avait eu aucune difficulté. Généralement, les articulations coinçaient. L’Islandaise, elle, était souple, devant probablement faire de la gymnastique. Cette position, instable, était un véritable mélange de kinbaku et de sadomasochisme. Toutefois, elle était bien loin d’être aussi acrobatique que les véritables figures qu’un maître du kinbaku pouvait faire. Shani s’était contentée d’une position rapide à faire, tout en étant aussi très sensuelle, puisque Fönn pouvait voir sa propre intimité. Avec un garçon, Shani s’amusait à le masturber, de sorte que le sperme fonde sur lui.

Ce à quoi il fallait surtout faire attention, c’était le dos. Toute la difficulté était de veiller à ce que le dos se relève au bon endroit, en fonction des vertèbres, de manière à n’engendrer aucune douleur à ce niveau... Ou, tout du moins, aucune douleur excessive. C’était subtil, et Shani avait donc fait attention. Fönn semblait ravie, allant jusqu’à la narguer encore, en lui disant qu’elle était plus résistante que ce que Shani pensait. L’intéressée sourit, avachie sur son corps, et aventura ses doigts contre son nez, glissant dessus.

« Bien sûr, petite chatte, tu es ma prisonnière... Une petite rebelle que je vais devoir corriger pour son impudence à mon égard. »

Il y avait toujours un jeu de rôle dans le sadomasochisme. On sortait de son rôle pour adopter une figure, une image, une position idéalisée et fantasmée. Rien à voir, en ce sens, avec du simple sexe, sauvage et intense. Ici, il y avait toute une imagination, toute une excitation qu’on suscitait par des moyens contournés. Le doigt de Shani glissait sur elle, et elle souriait, les yeux pétillants de plaisir. Son doigt filait sur la commissure des lèvres de la femme, lentement, tendrement.

« Lèche, ma chérie, tu es très douée pour ça... »

Après l’avoir si durement fessé, Shani changeait de position. C’était aussi ça, le sadomasochisme. Il fallait savoir prendre son temps, gérer les choses, et laisser le désir croître doucement. Tout en posant son doigt contre ses lèvres, Shani frottait son visage sur l’une des jambes de Fönn, avant d’embrasser sa peau, léchant, et mordillant même, le collant. Quant à son autre main, elle alla se saisir des doigts de l’une des mains de son Islandaise, et commença ensuite à tendrement la caresser.

Douceur et douleur, les deux allaient de pair, après tout. Shani était, en la matière, une femme très douée, et s’évertuait à le prouver à sa belle amante. L’Islandaise était venue de loin, après tout, et il fallait bien que la secrétaire se montre à la hauteur de ses espérances. Elle laissait donc ses doigts remuer sur les lèvres de la beauté, et déplaça finalement sa main de celle de la femme, pour masser ses fesses, retournant s’attaquer à une partie agréable de son corps. Elle donna une petite tape, puis retira finalement ses doigts du visage de la femme.

« Allez, ma chérie, passons aux choses sérieuses... »

Ses doigts, recouverts de la salive de Fönn, s’approchèrent de son intimité, et elle se mit à la caresser intimement, tout en utilisant son autre main pour masser son postérieur, s’approchant de sa croupe.

« Laisse le plaisir venir, Fönn... Je veux voir ta cyprine couler sur ton propre corps... Mouille-toi dessus ! »

Ce serait très beau à voir pour Shani. En fait, elle aimait beaucoup l’idée !
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Fönn Hersdóttir le mercredi 05 avril 2017, 01:11:24
Elles étaient des étrangères. Des étrangères dans ce monde japonais qui venaient de se rencontrer. Des étrangères qui, en une journée, étaient passées de connaissance de salon de lecture, jusqu'à cette position. Jusqu'à ce moment-là. Pourtant, elles avaient leurs différences : leur point de vue sur le BDSM, sur le sexe, voire sur la vie en générale était loin d'être le même. Mais il y avait eu ce fil rouge, qu'un Dieu avait tissé entre leur doigts, ou plutôt, entre le poignet de l'une, et le cou de l'autre. Et dans cette seule soirée, Fönn avait réussi à s'abandonner. A tomber amoureuse de cette Française, au point de lui offrir une entière confiance. Et pourtant, dieu savait, les personnes qui allaient au delà des limites, les salauds gentilhomme ou douceureuses sévissaient aussi dans ces milieux.

Mais la chance, ou le destin guidé par cette éternelle ficelle rouge, avait réuni ces deux êtres qui en proftaient à leur manière singulière. Renversée, habillée de gants, collants et d'un corset, des bracelets et chaines qui la maintenaient dans une position fixe, offerte et à la merci de la dame Shani, elle appréciait pourtant cela, lui souriant avec une douceur et un amour qui contredisaient facilement les quelques paroles provocantes qu'elle avait pu avoir contre son hôte.

Après tout, elle n'avait réagi ainsi, que parce que cette nouvelle Maîtresse s'était aventurée avec elle sur des terrains sensibles, loin de son cher Lyrisme. Peut-être n'était-ce pas si mal, pour le moment du moins. Alors, même si elle en frétillait presque d'envie, elle attendit patiemment l'autorisation pour venir lécher ce doigt qui ne cessait d'attirer ses yeux et ses sens. Enfin, elle pu avancer sa tête, malgré la position, pour venir embrasser le bout du doigt, avant de tendre la langue, obéissante, pour lustrer l'ongle, tourner autour du doigt, et danser avec lui brièvement.

Oh, ses fesses, rouges, lui envoyaient toujours ces frissons et éclats de douleurs. Cela ne s'effaçait sûrement pas en une minute. Et pour une fois, quand une morsure sur l'intérieur d'une cuisse survint, l'Islandaise ne retint même pas son gémissement, alors qu'elle avait pris en bouche le bout du doigt, devenu tout humide. Le tableau devenait triple. D'un côté, les deux mains entrelacées, amoureuses, cette bouche, dévouée à une main supérieure, et cette douce douleur légère rappelée par les morsures précises.

Et la scène allait évoluer vers un plaisir plus pratique, plus prononcé. Le doigté précis, les mouvements choisis, et humide, ça, elle l'était déjà après tout ces coups, et moments passés en sa compagnie. Ainsi, le désir de sa jeune Maîtresse allait être réalisé sans aucun doute. D'abord, ce fut des frémissements, puis des gémissements qu'elle se plaisait à ne pas contrôler. Les bruits comme spongieux étaient équivoques eux aussi, mais si une rougeur envahissait le visage de Fönn, c'était plutôt dû à l'effort et au plaisir que d'une gêne disparue.

- Madame... Maîtresse...

Le mot se mélangeait avec un souffle rauque, jusqu'au moment où un tremblement arriva enfin, où Fönn ferma ses yeux pour laisser s'exprimer son corps qui crachait légèrement son plaisir, laissant ce liquide précieux s'écouler sur elle, glisser sur le corset de latex, entourer ses seins voire jusqu'à son cou pour quelques filaments.

Sa respiration, chahutée par le plaisir parcouru et cette première libération d'une suite certaine, mit quelque temps à se rétablir, tandis que sa moitié laissait à son esprit le temps de se calmer. Alors elle ouvrit les yeux.

- Suis-je vôtre, alors, au plus prof... profond, Maîtresse ?
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Shani Stevens le lundi 10 avril 2017, 13:20:12
Fönn était si belle, si... Si incroyable ! Face à elle, Shani était vraiment confuse. Aussi confuse qu’excitée, en réalité. Il était évidemment encore trop pour parler d’amour, mais el fait est que l’Islandaise, qu’elle connaissait à peine, était désormais chez elle, et qu’elles se lançaient dans un jeu de rôles que même Shani ne faisait pas aussi vite. Un véritable coup de foudre. Une sérendipité, comme elle l’avait expliqué à Fönn auparavant. Et là, Fönn était contre elle, dans une belle tenue en latex, la rougeur de ses joues se mariant à merveille avec ses cheveux flamboyants. Shani s’évertuait à lécher et à caresser intimement sa fleur intime, sa langue filant sur son bourgeon. Elle se concentrait, et, quand sa langue filait sur sa zone, ses mains caressaient ses hanches, remontant le long de sa peau, venant ensuite saisir et caresser ses collants.

Véritable fétichiste, Shani jouait autant la « Maîtresse » qu’une amante passionnée. Après tout, les deux femmes se connaissaient à peine, et il aurait été assurément présomptueux de vouloir aller trop vite. Shani l’avait fessé, certes, mais elle veillait aussi à tout simplement lui faire l’amour. Elle se délectait des soupirs de la femme, de ses gémissements, des crissements du latex. Sa bouche ne se contentait cependant pas uniquement de glisser sur son sexe. Elle n’hésitait pas à la déplacer pour embrasser sa cheville, léchant son collant, ou le mordillant, frottant ses dents dessus, se contentant, ainsi, juste de ressentir le latex.

« Oh, ma Fönn d’amour... »

Tout en embrassant et en léchant sa jambe, elle enfonça deux doigts dans l’intimité de la femme, la sentant encore gémir, et continua à remuer, atteignant son bouton de plaisir, qu’elle pressait et qu’elle titillait. Elle continua ainsi à s’occuper de son corps, jusqu’à ce que Fönn ne finisse par s’abandonner, dans un long soupir. Son corps se tendit, puis elle se relâcha, et, entre les doigts de Shani, la mouille éclata, fusant sur le corset de Fönn, coulant même un peu sur sa peau.

Shani sourit en voyant les yeux clos de Fönn, qui semblait émerger peu à peu d’un rêve. Elle lui laissa évidemment le temps de se remettre, caressant encore ses cuisses et ses jambes. C’était un petit plaisir dont elle ne se lassait pas. Shani aimait le sexe, mais aimait aussi tous les éléments tournant autour du sexe lui-même. Les caresses, les douceurs, la tendresse... Tous ces éléments faisaient partie de ce que Shani aimait, et elle sentait bien que Fönn aussi. Pour le dire autrement, l’Islandaise n’aimait pas que la partie hard du sexe. Elle ne voyait pas le BDSM comme une manière d’aimer le sexe à travers la douleur, mais à travers la soumission, ce qui n’était pas vraiment la même chose.

Fönn finit par parler, et Shani, en souriant, se déplaça un peu, puis s’assit à côté de la femme. Elle se pencha vers elle, sa tête finissant sous ses jambes, et glissa sa main sur la joue de la femme, caressant tendrement sa peau, son pouce glissant sur ses lèvres.

« Tu ne devrais pas employer ce mot avec moi, Fönn... ‘‘Profond’’... Ça porte à confusion, ma chérie. »

Elle lui sourit, les yeux brillant encore de malice, et se pencha alors, venant l’embrasser. Un baiser tendre et langoureux, où elle fourra volontiers sa langue, faisant durer ce baiser pendant une bonne minute. Elle se collait à elle, et déplaça sa main, venant caresser son torse, glissant sur l’un de ses seins, pinçant et tirant sur son téton à travers le corset. Fönn était immobilisée, mais pouvait répondre à loisir à son baiser, de sorte que les deux femmes se faisaient mutuellement plaisir.

Shani finit par se redresser, et se pinça les lèvres.

« Mais tu es mienne, oui... Bien sûr. »

La secrétaire lui adressa un nouveau sourire,.

« Et sache que je n’en ai pas encore fini avec toi, Fönn. J’espère que tu n’as pas envie de dormir, car j’ai encore beaucoup d’idées en ce qui te concernent. Des idées... Profondes. »

Ça, c’était bien un mot qui risquait de la poursuivre !
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Fönn Hersdóttir le dimanche 20 août 2017, 02:08:33
Émerger   d'un rêve. Peut-être était-ce le cas. Mais en tous cas, c'en était un superbe. Et qu'elle comptait bien entretenir. Ses paroles. Son coup de foudre. Sa dévotion prononcée dans le bus, répétées et confirmées. Elle les pensait. Et l'Islandaise ne comptait pas laisser échapper ses paroles. Ce qui s'était passé était sans équivoque. Et ce qui allait continuer lui plairait sûrement tout autant. Fönn, engoncée dans le latex ici et là, immobilisée par des liens savamment placés, observait sa Maîtresse. La Française qui avait sû capturer par sa présence, un bout de son coeur.

Oh oui. Elle aimait l'amour. Le sexe. La douleur aussi. Et d'ailleurs, elles devraient sûrement en venir à parler de leur goûts. De leurs limites... De tout ce qui pouvait entourer un duo qui pratiquait le bdsm, en somme. Peut-être, d'ailleurs, était-ce ce qu'elle appréciait tant. Par toutes ces discussions nécessaires -sans elles, les choses pouvaient trop facilement déraper- s'installait une confiance qui n'était pas nécessairement présente dans une relation vanille. Alors oui. Si les choses devaient devenir plus sérieuses, et se répéter, s'approfondir...  Elles devraient parler. Mais pour le moment, l'archiviste se contentait de compter les sensations, les baisers de sa tendre sur ses jambes. Les caresses sur celles-ci.

Doucement, elle sourit à celle qui vint s'asseoir à sa hauteur, calme et tranquille, le souffle encore un peu court. Elle l'observait, amoureuse ? Possiblement. Fönn pencha sa tête sur le côté, pressant légèrement sa joue contre la main de Shani, appréciant ce moment de calme après l'effort, baisant le pouce du bout des lèvres.

- Confusion, dites-vous, répondit-elle, mais n'est-ce pas vous qui rendez mon esprit confus, par votre être, vos paroles, vos gestes ?

Elle souriait toujours alors que, voyant Shani venir à sa rencontre pour un baiser, l'attachée leva sa tête pour aller cueillir par sa propre volonté aussi ce baiser sensuel, long, langoureux. Les yeux à nouveau fermés, appréciant son goût, son odeur. Partageant la sienne, relançant un bal précédemment interrompu. Un gémissement ou deux purent lui échapper, lorsqu'une caresse plus appuyée se fit sur un sein. Ou alors était-ce ce baiser qu'elle appréciait tant. Ou alors, cette proximité. Le tout.  Jusqu'à ce que Shani se redresse.

Préférant la gouter encore une fois, elle prit le temps de se lécher les lèvres, savourant l'instant, avant de lui répondre calmement.

- D'ailleurs. En parlant... plus profondément, commença-t-elle, nullement gênée par sa position, définitivement souple. Devrions-nous parler goûts. Limites. Safeword ? Si vous voulez explorer plus loin cette relation. Si vous voulez créer une relation malgré tout. Nul besoin de me détacher. Mon dos est assez souple pour être tranquille. Mais si nous parlons....

Elle laissa un blanc s'installer, souriant.

- Je veux au moins un second baiser, avant que nous le fassions. Que nous parlions de tout cela. C'est important.
Titre: Re : Romance au soleil couchant [Fönn Hersdóttir]
Posté par: Shani Stevens le lundi 21 août 2017, 02:44:55
Le bondage n’était pas une chose bête et stupide. Du moins, c’était la position de Shani. Elle avait toujours aimé ça… Le bondage. Une composante magnifique de toutes les pratiques qu’on affublait du sigle « BDSM ». Le bondage, c’était l’art de la contraction, de l’immobilisation. Et, quand on s’intéressait au bondage, on se rapprochait évidemment du kinbaku, ou shibari, l’art japonais des cordes. Avec le shibari, une naine pouvait soulever un homme faisant plus de cent kilos en l’attachant bien. Et c’était un art minutieux, très précis, nécessitant de l’expérience. Même dans ce que Shani venait de faire à Fönn, elle avait dû choisir une position très précisé pour éviter que, à terme, son corps ne commence à souffrir de cette position. Bien sûr, à terme, il y aurait quand même une certaine lassitude et une crispation musculaire, mais, en choisissant le bon endroit où attacher les jambes, où faire le pli, et à partir de quel vertèbre appuyer le dos de Fönn, on arrivait à rendre l’ensemble plus confortable. Et, avec Fönn, le fait qu’elle soit agile et souple faisait d’elle un parfait instrument pour leurs activités nocturnes.

Ce baiser avait été délicieux, permettant, une fois n’est pas coutume, de permettre à Shani d’apprécier ses lèvres. Elle ignorait encore jusqu’où sa relation irait avec cette Islandaise, mais… Très clairement, Shani sentait bien qu’il existait quelque chose de particulier entre elles. Un lien inexplicable, mais non moins persistant, et qui ne demandait qu’à s’épanouir avec le temps. Rien à voir avec une relation rapide à courte durée. D’aucuns pouvaient reprocher à Shani sa naïveté, elle qui avait invité une femme qu’elle ne connaissait quasiment pas chez elle... Mais Shani avait une sorte de sixième sens avec les gens. Instinctivement, elle avait senti qu’elle pouvait avoir foi en Fönn, que cette dernière ne la trahirait pas… Et là, tandis qu’elle l’embrassait, elle en était intimement convaincue.

Fönn avait une bouche délicieuse, et, quand Shani rompit le baiser, et sourit à sa belle Fönn, cette dernière lui demanda des précisions sur la nature de leur relation. La belle secrétaire avait alors déplacé son visage, l’approchant de l’un des seins de la femme, qui étaient à découvert, et commençait à l’embrasser, et à le lécher, en se concentrant sur son téton.

« Hmmmm… »

Shani tira sur le téton, ses dents raclant délicatement ce dernier, et redressa son visage.

« Tu as raison, ma chérie. »

Mais, comme elle avait demandé un « second baiser » avant de lui répondre, Shani retourna s’attaquer à son visage, et posa sa main sur son menton, coinçant ce dernier entre ses doigts. Quelques secondes s’écoulèrent, pendant lesquelles Shani se mit à lui sourire, puis elle alla l’embrasser à nouveau, en glissant sa langue dans sa bouche. Shani opta pour un baiser plus appuyé, plus sensuel, et délaissa le menton de Fönn pour aller pincer son autre sein, celui qui n’avait pas goûté à ses lèvres, en tirant rapidement sur le téton, pendant quelques secondes, puis en serrant ensuite cette masse moelleuse entre ses doigts.

Shani remua un peu son visage, goûtant davantage aux tendres lèvres de la belle Islandaise. Un certain temps s’écoula, bien plus long que prévu, avant que Shani ne finisse par retirer ses lèvres, un sourire épanoui sur le visage. Sa main remonta ensuite du sein de Fönn pour se poser sur ses lèvres. Là, Shani s’amusa à caresser, du bout du doigt, le fin tracé de sa délicieuse bouche encore humectée par sa salive, glissant le long des lèvres, s’attardant sur la commissure, ou s’y enfonçant parfois.

« Les limites, donc… Je dirais… Qu’elles évolueront probablement avec le temps. Je préfère ne pas fixer trop de règles à l’avance, en réalité, ma puce. Tu sais, je vois le sexe comme une sorte de rencontre mutuelle. Au début, on ne se connaît pas vraiment, on n’ose pas faire des choses… Et, plus on se connaît, et plus on se laisse aller. J’ai foi en toi, Fönn, mais je pense que la confiance ne s’acquiert qu’avec le temps. Alors, s’il fallait fixer une limite, je pense que ce serait… »

Shani réfléchit, tout en tapotant en ce faisant la bouche de Fönn. Cette dernière pouvait presque, si elle le voulait, lécher son doigt en aventurant sa langue.

« …De ne rien faire qui soit de nature à nous faire perdre la confiance mutuelle que nous avons l’une envers l’autre. »

Une limite bien mystérieuse. Shani déplaça ensuite ses doigts, caressant la joue de Fönn, ses doigts se glissant dans quelques mèches de cheveux rebelles, pendant que son pouce venait, à son tour, jouer avec les tendres lèvres de son amante.

« Quant au safeword… Je n’en connais qu’un, que j’utilise depuis l’adolescence. »

Et, juste avec le temps de le dire, elle l’embrassa encore. Un baiser plus bref que le second, qu’elle rompit ensuite avec un seul mot :

« Moonlight. »