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Domaine Rossi
Italie
L’impressionnante demeure (http://img110.xooimage.com/files/3/0/1/domaine-rossi-4fec8ec.png) se dressait à flanc de falaise, surplombant la Méditerranée et la plus proche ville de la région. Un ancien fort médiéval, qui était maintenant la propriété de la puissante famille des Rossi. Antonio Rossi, le Patriarche de la famille, était un individu très connu dans les hautes sphères italiennes, un proche de Silvio Berlusconi, et l’un des soutiens actifs de la Ligue du Nord, ce parti politique nationaliste voulant couper l’Italie en deux. Disposant de plusieurs vignobles, les Rossi produisaient leur propre vin, et, historiquement, étaient d’ailleurs connus pour leurs activités viticoles. Cependant, avec le temps, les Rossi avaient bien développé leur activité, incluant, entre autres choses, la prostitution de luxe, le trafic pédophile, et la vente aux esclaves. Leurs clients participaient aux soirées très privées que les Rossi organisaient dans leur somptueuse demeure, et enviaient ce caractère privé. Il était tout simplement impensable que la police vienne les voir. Narcotrafiquants sudaméricains, mafieux russes, hommes d’affaires américains véreux, émirs corrompus, les Rossi ne ciblaient définitivement pas la basse population dont ils se prétendaient être les défendeurs.
Proches de Cosa Nostra, la fameuse Mafia sicilienne, ces individus étaient tout, sauf des hommes respectables. Ils profitaient des crises de migrants pour se fournir en esclaves auprès des passeurs méditerranéens. Des Syriens, des Érythréens, des Turcs kurdes fuyant les tueurs d’Erdogan… La guerre et la dictature amenaient leur lot continuel de miséreux et de souffreteux, et, quand on leur proposait un repas chaud, en se faisant passer pour les membres d’ONG ou de mouvances extrémistes comme « No Borders », les gens ne se méfiaient pas. Il fallait bien les rendre un peu présentables avant de les vendre, et, en toute honnêteté, il n’était pas si difficile que ça de les convaincre. Quand ils venaient avec toute leur famille, il suffisait de pointer un pistolet sur la tempe de tel ou tel gosse pour que la mère, ou la grande sœur, finisse par consentir à l’irrémédiable. Les hommes, en revanche, se vendaient beaucoup moins bien. Qui viendrait les embêter ? Qui se soucierait de clandestins passant illégalement par la mer pour rejoindre des pays qui ne voulaient plus d’eux ? Autant rendre ces indésirables utiles, dans le fond.
« La zone est sous contrôle. Le Japonais arrive. »
Une véritable armée de tueurs en costumes et lunettes sombres protégeaient le manoir, ainsi que tout le domaine. Une protection maximale, tandis que les acheteurs potentiels s’amassaient dans le salon principal, sous d’immenses lustres magnifiques, et attendaient que la mise aux enchères ne commence. Il s’agissait, en l’occurrence, d’une mise aux enchères comprenant deux séries de lots : des esclaves, mais également des objets précieux, des trésors archéologiques que les Rossi avaient récupéré, et les vendaient aux plus offrants.
Et, parmi les clients potentiellement intéressés, il y avait un Yakuza, Akihiro Guramu, Oyabun du clan des Guramu, le plus puissant clan yakuza de Seikusu, et l’un des plus influents au Japon. L’homme était arrivé à bord d’un hélicoptère qui s’était posé sur l’un des héliports de la résidence, et en sortit, entouré par des tueurs aux mâchoires carrées, arborant une série de tatouages sous leurs costumes serrés. Un homme en costume anthracite l’accueillit, vieux et ridé, lui faisant un sourire ravi.
« Guramu-san, c’est un honneur !
- Le plaisir est partagé, Monsieur Rossi. »
Les deux hommes filèrent à l’intérieur du manoir, sans savoir que, si la police ne viendrait pas ce soir, quelqu’un d’autre viendrait… Quelqu’un qui avait découvert l’existence de cette vente, grâce à l’invitation qu’Akihiro avait reçue, et qu’elle avait pu se procurer. Car, si la police ne comptait pas agir, ce n’était pas le cas de cette personne.
Et, tandis qu’Helena se déplaçait, bien loin de là, à l’autre bout de la planète, dans son île privée, Karen Starr était devant un écran géant, dans une pièce qui ressemblait à ces salles d’opérations militaires dans les films d’espionnage. Depuis un écran géant, elle voyait une vue du domaine, grâce à son satellite.
« Okay, Helena… N’oublie pas que je suis en soutien, si jamais les choses se compliquent. Notre priorité est de réunir des preuves pour forcer la police à agir contre les Rossi, mais aussi de récupérer cet artefact… »
Akihiro n’était pas venu sans raison, et il n’était pas intéressé par les formes des esclaves qu’on vendait comme des bouts de viande. En réalité, le Yakuza recherchait la même chose que Karen : un mystérieux artefact qui, d’après ce qu’elle savait, venait tout droit d’Earth-2…
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Ah, l'Italie. Un des plus beaux pays d'Europe. Doté d'une histoire riche, de monuments majestueux, d'un climat méditerranéen et d'une gastronomie enviée par la Terre entière, ce pays est une pure merveille. Hélas, chaque trésor cache une malédiction. Dans ce pays, le crime organisé est devenu un fléau contre lequel il est devenu quasi-impossible de lutter. Quand des gens pense à l'Italie, ils pensent d'abord aux clichés de la mafia plutôt qu'aux pâtes et au Colisée.
Helena aurait voulu avoir fait le déplacement jusqu'en Italie pour apprécier le charme local, mais elle était ici pour accomplir son devoir d'héroïne. En effet, la justice rendue par Huntress ne se limitait pas aux frontières du Japon, elle allait partout où on avait besoin d'elle, même si elle devait se déplacer de plusieurs milliers de km. Grâce aux moyens dont disposait sa grande amie Karen, elle pouvait se rendre n'importe où dans le monde et répandre sa justice forte et marquante. Une invitation empruntée à un chef yakuza lui avait appris qu'une vente de femmes réduites en esclavage allait avoir lieu dans la résidence d'un certain Antonio Rossi, chef d'une famille mafieuse locale. Elle était déjà prête à partir lorsqu'une autre info lui arriva à propos d'un artefact venu d'Earth-2, son monde natal. Pas besoin de plus pour qu'elle se mette en route.
Arrivée deux jours avant la vente, elle passa la majorité de ces quarante-huit heures à mettre en place son opération : filatures des principaux membres de la famille Rossi, mise en place de micros et de caméras dans la propriété, préparation de plans d'attaque et de retraite rapide avec les femmes libérées... Deux jours qui lui semblèrent passer en un éclair. Le soir de la vente, elle alla se poster sur une falaise proche de la villa, lui offrant un point d'observation idéal sans pour autant l'exposer. Tandis que les premiers invités arrivaient, elle balayait la résidence avec ses jumelles à large spectre, cherchant les émissions thermiques des prisonnières ou la signature énergétique de l'artefact. Elle en profita également pour compter le nombre d'ennemis sur sa route. Elle interrompit un instant son repérage en voyant arriver un homme qu'elle s'attendait bien à voir à cette vente : Akihiro Guramu, chef du clan yakuza des Guramu, les maîtres du crime à Seikusu, et celui grâce à qui Helena savait ce qui se passait ce soir. Elle espérait bien, en récupérant les preuves nécessaires pour condamner Antonio Rossi, qu'elle trouverait aussi de quoi faire tomber les Guramu.
Huntress continua son repérage du bâtiment jusqu'à finalement trouver les femmes et les adolescentes mises en vente. Elles étaient conduites par des gardes armés jusqu'à la salle de réception principale, là où les acheteurs allaient ouvrir leur portefeuille.
« Okay, Helena… N’oublie pas que je suis en soutien, si jamais les choses se compliquent. Notre priorité est de réunir des preuves pour forcer la police à agir contre les Rossi, mais aussi de récupérer cet artefact… »
« Ne t'en fais pas, je n'ai pas oublié. Je rassemble les preuves, je fais sortir les filles et je prends l'artefact. Simple comme bonjour. »
Helena avait été entraîné par le plus fort des justiciers humains et la meilleure voleuse du monde, même une flopée d'hommes en costume noir armés jusqu'aux dents n'allait pas l'impressionner. Elle utilisa la tyrolienne qu'elle avait mis en place un jour plus tôt et se laissa glisser jusqu'au toit du bâtiment principal de la résidence. De là, elle entra par une fenêtre et se retrouva dans l'une des chambres. Elle descendit d'étage en étage, évitant toute confrontation avec les gardes pour l'instant, jusqu'à arriver à la fameuse salle de réception. Cachée hors de la vue de tous, elle se mit en mode observation. Elle ne pouvait pas intervenir avant qu'au moins une vente n'ait eu lieu, sinon elle n'aurait pas les preuves nécessaires à faire condamner les personnes présentes. En plus de l'enregistrement de son costume, elle avait placé plusieurs systèmes d'enregistrement audio et vidéo qui allaient envoyer une copie de tout ce qui était filmé et écouté directement à Seikusu, sur l'ordinateur de Karen. Ainsi, aucune chance que les preuves soient compromises.
Au lever du jour, des criminels venus de toute la planète allaient enfin être arrêtés et jugés pour leurs actes, et l'artefact venu d'Earth-2 serait entre les mains des deux dernières survivantes de ce monde.
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Karen avait réalisé une chose importante, une différence entre ce monde et celui d’où elle venait... Sur le sien, il n’existait pas une organisation aussi influente que le SHIELD. Ce véritable monolithe était une organisation dont elle se méfiait, mais qui avait fait le boulot. Après leur mésaventure avec le contact d’Helena à Seikusu, Karen avait tenté de se renseigner, de son côté, sur Akio Atokushi, cet ancien Procureur qui s’était transformé en une espèce de monstre. Cependant, la théorie officielle était qu’Atokushi avait été tué chez lui des mains d’un forcené, un mutant qui avait été appréhendé par les équipes du SHIELD au port, après une cavalcade spectaculaire. Le pouvoir de manipulation d’information de cette organisation était redoutable. Dans un monde cybernétique, et où l’information était le nerf de la guerre, le SHIELD avait exercé, et ce en un temps record, un superbe travail de censure, qui aurait probablement fait rêver tous les Hitler et les Staline en goguette à travers l’Histoire. Il n’y avait tout simplement aucune information sur Karen Starr et Helena Wayne, et rien qui n’indiquait que le cadavre retrouvé était celui d’Atokushi. La version officielle était que le mutant était un ancien délinquant, condamné jadis par Atokushi, souffrant de graves problèmes psychiatriques, et qui avait décidé de rejoindre des organisations islamistes en devenant un cobaye. Un forcené, autrement dit. Karen n’avait pas retrouvé le cadavre d’Atokushi, et avait même eu la visite désagréable de plusieurs agents du SHIELD.
« Vous ne devriez pas être si surprise, lui avait-on expliqué. Chaque jour, les différents services de sécurité du monde combattent quantité de menaces dont les braves citoyens n’ont même pas conscience. Terroristes, fanatiques, kamikazes, extraterrestres, méta-criminels... Le monde est une pépinière prête à exploser, une cocotte-minute qui s’emballe. Les gens n’ont pas à savoir tout ça. C’est notre rôle d’éviter des crises de panique, et des actions illégitimes de quelques personnes privées pensant naïvement que pouvoir voler leur confère une responsabilité plus grande que les autres n’ont jamais été appréciées de notre organisation. »
La Kryptonienne n’avait rien dit à Helena de cette entrevue. Karen se méfiait du gouvernement en raison de son père, qui lui avait parlé des expériences du projet Cadmus, et des tentatives multiples, du gouvernement américain, de se créer leur propre Superman. Mais Helena, elle, se méfiait encore davantage du gouvernement. Quand on avait comme parents une voleuse et un individu qui avait toujours eu une vision cynique du système, il ne fallait pas en attendre autre chose. Dire que le SHIELD les surveillait était la meilleure manière d’amener Helena à les confronter directement, et Karen n’avait vraiment pas besoin de ça.
Car, même malgré les protocoles de sécurité du SHIELD, elle n’était pas dénuée de capacités. En explorant le passé d’Atokushi, elle avait découvert que le Procureur modèle avait été un élève pauvre. Il était issu d’origine modeste, et avait toujours voulu s’élever dans l’ascenseur social. Pour ça, il avait entrepris des études dans la prestigieuse université de Tokyo, réputée pour son enseignement du droit, la fameuse Tōdai. Cependant, faute d’avoir de l’argent pour financer ses études, il s’était visiblement retrouvé dans des ennuis importants. Karen en avait eu la confirmation en suspendant dans le vide un Yakuza à Tokyo, qui n’avait eu aucune difficulté, après avoir fait un vol plané, et avoir vidé sa vessie, à lui parler des petits secrets de ce Procureur de Seikusu.
Le dossier était encore flou par moment, mais Karen pensait que c’était à ce moment que le Procureur avait rencontré l’homme qui lui avait conféré ses pouvoirs magiques. En effet, contrairement à ce que le SHIELD affirmait, le forcené n’était pas un mutant, mais un magicien. De simples pouvoirs mutants ne pouvaient pas affaiblir autant Power Girl. Les Kryptoniens ne se connaissaient que deux faiblesses : la kryptonite et la magie. Atokushi avait peu à peu sombré dans l’alcool, la dépression, et la prostitution. Il y avait un trou de plusieurs années, où il était ensuite devenu l’un des élèves les plus brillants de l’université. Que s’était-il passé entre-temps ? L’enquête de Karen l’avait amené sur les pistes d’un artefact qui était détenu par les Yakuzas. Sur le coup, elle avait réussi à doubler les agents du SHIELD. Les Yakuzas avaient volé cet artefact à Atokushi quand il avait commencé à reprendre du poil de la bête.
« Il était à lui, ce putain de caillou ! avait hurlé un Yakuza dans sa voiture, alors qu’elle était maintenue au-dessus d’une falaise avec des récifs escarpés en contrebas. Il l’avait ramené de son voyage en Himalaya, et nous a dit qu’il n’en avait plus besoin ! Ce bijou valait une fortune ! »
Le clan yakuza qui l’avait récupéré avait fini par le vendre aux Rossi, probablement en réalisant, outre sa valeur, le fait qu’ils n’arrivaient pas à s’en servir, et les Rossi, en constatant leur échec, avaient également tenté de le vendre. L’essentiel, c’était de récupérer cet artefact avant que le SHIELD débarque, et si, dans la foulée, on pouvait en profiter pour faire tomber quelques criminels, ce serait un luxe appréciable.
Karen observa à nouveau la situation. Les femmes arrivaient depuis la mer, dans des voiles destinées à dissimuler leurs formes. Ce manoir était immense, comprenant des grottes naturelles. Historiquement, le manoir avait servi pendant l’époque de Mussolini, et un port clandestin avait été fait dans la montagne, pour permettre aux résistants de venir depuis la Sicile sur le continent.
Helena, de son côté, s’infiltra dans la demeure par les vastes jardins du manoir, situés à l’arrière. Il s’agissait de multiples terrasses et petites cours, avec de nombreux gardiens.
« Infiltre-toi à l’intérieur, ma belle... »
Elles avaient réussi à se procurer des plans du manoir, et la vente aurait sûrement lieu dans le Grand Hall, une vaste pièce situé au centre, avec une grande mezzanine comprenant des terrasses, et plusieurs lustres. Les convives étaient déjà là, tandis que des serveuses, toutes très belles, leur offraient des rafraîchissements.
Karen avait confié à Helena de petits appareils, minuscules, des drones équipés de caméras, qu’elle utilisait pour la soutenir. Ils étaient des produits issus de son propre laboratoire, et elle put ainsi observer que la sécurité était très importante. Le Grand Hall ne comprenait aucune poutre et aucune ouverture.
« Il faut que tu rentres là-dedans, ma beauté... Le mieux, ce serait que tu te déguises en serveuse. »
Power Girl put ainsi observer que chaque serveuse disposait d’un passe magnétique, que les gardes observaient dans un scanner. Fort heureusement, Helena avait avec elle un Smartphone, et Karen avait joyeusement bidouillé ce dernier. Elle pouvait donc l’utiliser pour pirater une carte magnétique, mais aussi s’en servir comme une sorte de radar, afin de scanner le contenu des téléphones portables des convives. Rien de très exceptionnel là-dedans, des appareils capables de scanner le contenu des portables étaient disponibles au grand public. Londres en avait même équipé ses poubelles pendant un temps, des scanners analysant le contenu des Smartphones des passants pour diffuser, sur des écrans numériques, des offres publicitaires en fonction de l’historique de consultation.
Les serveuses étaient dans le Grand Hall, mais se déplaçaient aussi fréquemment. Il ne s’agissait pas d’esclaves, et, en scannant leurs visages, à l’aide de ses logiciels de détection, elle put voir qu’il s’agissait de filles sans histoire, probablement des adolescentes de la région qui avaient été embauchées par les Rossi. Certaines n’hésitaient pas à se laisser flirter, et filaient dans les chambres, espérant ainsi toucher quelques deniers de la part de ces gens riches. Hélas, l’une d’entre elles se retrouva en fâcheuse posture, car elle était attachée au lit, et un homme, gras comme une baleine, était en train de déboucler sa ceinture.
« N-Non... ! Pi-Pitié, arrêtez ça... !
- Ta gueule, salope ! »
Il la fouetta alors avec la boucle de sa ceinture, et la jeune fille, qui pleurait, poussa un hurlement de douleur. Karen, comprenant qu’elle ne simulait pas, se pinça les lèvres.
« Helena ? Il faut que tu interviennes. Chambre 32, au troisième étage. Il y a un balcon, tu peux l’atteindre en grimpant depuis l’extérieur... »
L’homme ricanait grassement, en massant les fesses de la jeune femme, visiblement prêt à la violer sur place, et à la battre dans la foulée.
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Une fois infiltrée à l'intérieur, Helena comptait observer en silence ce qui se passait, mais elle réalisa vite que la salle de réception n'était qu'un prélude, et que les vraies festivités illégales auraient lieu dans le grand hall, qui n'avait pas d'autre entrée que les portes. Karen lui suggéra de se déguiser en serveuse pour entrer, une idée judicieuse mais qui allait nécessiter un uniforme, d'où le problème d'en trouver un et de l'enfiler sans se faire repérer. Heureusement, une opportunité se présenta dans une des chambres de la résidence, où une pauvre jeune fille allait se faire violer par un gros bonhomme aussi délicat qu'un éléphant.
« Bien compris. »
Huntress quitta la salle de réception et passa par l'extérieur de la maison pour atteindre le balcon de la chambre. Quand elle arriva, l'homme était déjà à moitié allongé sur la jeune fille, commençant à arracher ses vêtements. Se souciant peu de la discrétion dans ces conditions, elle entra par la fenêtre, se jeta sur l'homme et le neutralisa en une seconde. Effrayée, la serveuse ne pensa même pas à crier, elle se contenta de fondre en larmes.
« Ne vous en faîtes pas, vous êtes à l'abri. »
Du moins elle l'était tant qu'Antonio Rossi n'apprenait pas ce qui venait de se passer dans cette chambre.
« Bon écoutez... je sais que vous voulez éviter les problèmes, alors donnez moi votre uniforme et votre carte d'accès. Quand la police arrivera, faites celle qui n'a rien vu et tout ira bien. En attendant, vous restez caché ici et, si jamais ce type se réveille, vous l'assommez avec n'importe quoi. C'est compris ? »
La jeune fille était trop abasourdie pour réagir sur le coup, mais une fois ses pensées remises en place, elle se déshabilla et donna son uniforme à Helena, qui se dépêcha de l'enfiler et laissa sa tenue d'héroïne dans la chambre. Maintenant qu'elle était vêtue ainsi, elle pouvait marcher au milieu des couloirs sans attirer l'attention.
Une fois arrivée devant les portes du grand hall, gardées par des hommes armés qui scannaient tous les passes magnétiques. Heureusement, Huntress avait pu utiliser son téléphone, bidouillé par Karen, pour changer le nom et le visage affiché sur le passe qu'elle avait obtenu. Calmement, elle présenta sa carte au garde, qui la scanna, puis la laissa passer sans encombre. Elle était maintenant à l'intérieur de la pièce, et déambulait un plateau à la main, jouant parfaitement son rôle tout en en profitant pour poser des mouchards et des micros sur les murs de la pièce et les invités. Elle dut prendre sur elle de ne pas briser les doigts de tous les hommes qui la pelotaient, elle qui avait horreur qu'on traite les femmes comme des objets, mais Antonio Rossi apparut finalement pour faire l'annonce que tout le monde attendait.
« Bonsoir à tous et bienvenue dans ma maison. Ce soir, nous allons vous proposer des lots magnifiques, alors laissez parler votre cœur et votre chéquier. J'espère bien vous voir tous repartir avec le sourire. »
N'y compte pas Rossi. A la fin de la soirée, personne ne repartira joyeux à part moi.
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Pendant longtemps, Karen avait cru, avec Helena, être la seule personne venant d’Earth-2, son monde natal, qui avait été ravagé par les forces de Darkseid, menées par l’une de ses plus fidèles lieutenants, Steppenwolf. Elles avaient fui un monde ravagé par la guerre, et s’étaient reconstruites ici. Malgré toute sa technologie, et les innombrables Failles qui existaient à Seikusu, Karen avait été incapable de recréer un portail vers Earth-2. Apprendre qu’il existait des artefacts et d’autres personnes originaires d’Earth-2 avait vivement relancé l’intérêt de Karen, qui espérait pouvoir ainsi retrouver un moyen de retourner sur son monde... Mais elle craignait aussi, dans la foulée, que tout ça soit des mauvais signes, annonciateurs d’une nouvelle invasion de Darkseid. Ce monde avait déjà survécu à un premier choc avec lui, mais n’avait pas rencontré l’essentiel de ses troupes.
Pour le moment, Karen s’intéressa au sauvetage d’Helena, qui se fit sans problème. Toujours aussi agile, ayant hérité ses talents d’escalade de sa mère, elle se rua vers l’individu, et le neutralisa tout aussi rapidement. Éberluée, la serveuse était en état de choc, et allait vraisemblablement choisir, pour le reste de la soirée, de se terrer dans cette chambre.
« Okay... Parfait, Helena. J’ai piraté le passe magnétique, ça devrait passer. »
Helena put ainsi rentrer dans le grand hall. Une vaste pièce avec des buffets, où le champagne coulait à flots. Il y avait une véritable armée privée ici, des statues dans les coins, d’énormes lustres... Le long d’enceintes discrètes, le Rigoletto de Verdi se diffusait, et Karen pouvait entendre la fameuse chanson « La Donna È Mobile (https://www.youtube.com/watch?v=xCFEk6Y8TmM) ». Karen devait reconnaître que l’endroit était très cossu. Et dire qu’on osait prétendre que le crime ne payait pas... La belle femme se pinça les lèvres, en voyant Helena évoluer au milieu d’individus. Karen disposait d’instruments très perfectionnés, et scannait chaque visage vu, son ordinateur utilisant ensuite un logiciel de reconnaissance faciale pour étudier les invités. Il y avait essentiellement des Européens. Politiciens, hommes d’affaires, juristes... Les riches étaient aussi corrompus que les pauvres, mais s’arrangeaient entre eux pour être insoupçonnables.
Karen restait silencieuse, laissant ainsi le soin à Helena de se rapprocher. Arrogants et sûrs d’eux, les convives n’hésitaient pas à la peloter, ce qui agaça aussi Karen.
*S’il y en a une qui doit la peloter, c’est moi, sales porcs !*
Un homme finit ainsi par poser sa main sur le menton d’Helena, et se tourna vers sa femme, une personne ridée et assez âgée, avec une longue robe rouge brillante.
« Et celle-ci, darling ? Vous en pensez quoi ?
- J’aime cet air de rébellion dans ses yeux... »
Elle s’approcha d’elle, faisant claquer ses talons, et sourit de manière perverse.
« Oui, elle serait parfaite pour... »
Les lustres s’éteignirent alors, et la voix d’Antonio Rossi résonna alors, depuis une estrade au fond de la salle, offrant à Helena une échappatoire. L’homme portait un impeccable costume, et remercia ses convives de leur présence.
« Ma maison est vraiment ravie d’accueillir autant de personnalités, et j’espère que cette vente se déroulera de manière aussi fructueuse que les précédentes. »
Antonio poursuivit son petit discours pendant quelques instants, avant de passer aux choses sérieuses.
« Notre premier lot comprend deux articles : une superbe Caucasienne âgée de 17 ans, et une Arabe du même âge. »
Sur une porte latérale, des gardes du corps supplémentaires entrèrent, amenant avec eux deux femmes portant des bijoux sur le corps, mais qui étaient toutes nues, et dont les yeux laiteux témoignaient du fait qu’elles avaient été droguées.
« Elles sont vierges, cela va de soi. »
On les déplaça au milieu de la salle. Les deux avaient un collier autour de leurs cous, avec une chaîne qui les reliait. Rossi reprit alors, en énonçant la mise de départ.
« Ne t’inquiète pas pour elles, Helena, on va les sortir de là, mais il faut d’abord qu’on attende l’artefact... »
Pour l’heure, et aussi difficile que ce puisse être pour Huntress, il fallait ronger son frein...
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Helena avait déjà du prendre sur elle pour se retenir de faire du grabuge, surtout quand cette vielle femme s'était approchée d'elle pour l'observer comme un simple bout de viande, mais ce fut encore pire quand la vente commença. Elle vit deux pauvres jeunes filles, toutes deux nues et droguées, monter sur scène pour être présenté comme les premiers lots de la soirée. Elle voulut intervenir, mais Karen lui rappela qu'elle ne devait rien faire avant que l’artefact ne soit présenté. A ce moment-là seulement, elle pourrait agir. Mais bon sang que c'était frustrant.
« Les enchères commencent à dix mille dollars. »
Helena était réellement en colère en voyant tous ces gens fortunés se croyant au-dessus des lois et enchérissant sur ces deux pauvres jeunes filles sans défense comme si c'étaient des marchandises mais, aussi dur que ce soit, elle rongeait son frein et patientait. Elle continuait à déambuler parmi les convives, jouant son rôle de serveuse pour ne pas attirer l'attention, glissant une oreille ici et là pour récupérer des infos. Les enchères durèrent bien plus longtemps que ce que l'héroïne avait supposé, mettant sa patience à rude épreuve à chaque fois qu'une prisonnière arrivait sur scène pour se faire acheter par des pervers criminels, puis un événement inattendu arriva : un des gardes vint chercher la jeune femme.
« Eh toi, suis moi. Quelqu'un veut te voir. »
C'était un sévère accroc au plan, mais Helena n'était pas en position de résister sans attirer l'attention, alors elle obtempéra. L'homme la conduisit jusqu'à une pièce isolée derrière les cuisines, où l'attendaient l'homme et la vieille femme qu'elle avait croisé un peu plus tôt.
« Bonjour ma chérie. Comment t'appelles-tu ? »
Vite, il fallait jouer le rôle de la petite serveuse apeurée.
« Euh... Hélène madame. »
« Bien Hélène. Je me suis arrangée avec monsieur Rossi, tu viens de changer de travail ma puce. A compter de maintenant, tu es à mon service. »
Au moins elle n'avait pas été démasquée, mais les choses se compliquaient. Déjà, Huntress envisageait un plan d'évasion.
« Tu seras nourrie et logée, et en échange... »
La femme s'approcha d'un peu trop près et passa une main sous la jupe courte de serveuse que portait l'héroïne pour palper son fessier.
« … tu devras m'obéir au doigt et à l’œil. »
Pour Helena, ce fut la goutte d'eau de trop.
Un seul garde armé, une vielle femme et un homme sans compétence notable... Une pièce isolée... Le bruit de la foule qui masque...
Pas besoin d'y réfléchir plus longtemps : Huntress se jeta sur le sbire armé et, en le prenant par surprise, l'élimina sans mal. Désemparée, la vielle dame recula tandis que l'homme qui l'accompagnait essaya d'intervenir, mais il finit à terre lui aussi. La femme s'approcha ensuite du dernier témoin.
« Mais qu'est ce que tu fais ? »
« Je vous fausse compagnie. »
Un coup bien placé et la vieille dormait aussi. Soulagée d'avoir enfin pu évacuer sa colère, et contente d'être toujours incognito, Helena retourna en vitesse dans le grand hall. La première chose qu'elle vit en entrant fut le fameux artefact d'Earth-2 qu'elle était venu chercher, et les enchères avaient déjà commencé, elle avait donc encore une marge de manœuvre. Elle avança dans la pièce jusqu'à se retrouver près de la scène puis, quand l'enchère prit fin, le spectacle pouvait commencer.
« Karen, coupe le courant dans le manoir. »
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Aussi grand que soit ce manoir, il n’y avait qu’une seule sortie, alors, partant de là, Karen avait les moyens de les bloquer. Les Rossi étaient des criminels endurcis, mais, dans leur soif, ils avaient été trop gourmands. Bien trop gourmands. Si les Rossi avaient la mainmise sur les autorités locales, ils ne les avaient pas sur le SHIELD, qui avait le bras long. Pour les convaincre d’agir, Karen leur avait prouvé que, parmi les éléments du trafic de ce soir, il y aurait des objets de contrebande venant de dimensions alternatives, comme les artefacts, ou même certains esclaves vendus. Ces éléments étaient suffisants pour amener le SHIELD à intervenir, et pour contraindre la police italienne à les aider. Karen avait donc du soutien, et de quoi ébranler ce trafic. Elle savait que le SHIELD pistait ces gens. Les Guramu, depuis leur position privilégiée à Seikusu, s’étaient considérablement enrichis en vendant des armes futuristes venant de Tekhos, des Terranides, des artefacts magiques, des gemmes… Les Rossi étaient l’un de leurs clients. Pour l’heure, tous ces criminels en col blanc fanfaronnaient, mais, d’ici peu, Helena et Karen allaient leur rappeler la toute-puissance de la justice.
*Même si je n’ai aucune confiance dans le SHIELD, ils seront tout de même plus indiqués que moi et Helena pour s’occuper de toutes ces pauvres femmes…*
Karen était furieuse, outrée de voir combien l’Homme aimait exploiter son prochain, et combien, en définitive, l’Homme n’était rien d’autre qu’un loup pour l’Homme. Les Rossi et, de manière générale, les mafieux, avaient toujours profité de la misère humaine pour s’enrichir grassement. Très souvent, Karen avait demandé à Kal’, son père, pourquoi ce dernier avait choisi de protéger les humains, alors qu’ils étaient si prompts à se déchirer entre eux. Et, à chaque fois, son père lui avait expliqué combien sa position était difficile, combien il était tentant de sortir de son rôle de protecteur pour assumer des fonctions plus politiques. Sur Earth-2, Superman avait été terriblement populaire, et, à chaque élection présidentielle américaine, quand on demandait au peuple son avis, l’Homme d’Acier caracolait toujours en tête des sondages. Pour autant, Kal’ avait toujours refusé ce rôle, en expliquant patiemment à sa fille que la Terre n’était pas un monde parfait, et que les humains étaient faillibles, comme tout un chacun, et qu’il fallait protéger les plus faibles contre les plus forts, en lui expliquant, philosophiquement, que, sans fort, il n’y avait pas de faible.
Pour l’heure, Helena prenait son mal en patience. Très proche d’elle, Karen savait qu’elle avait eu une aventure avec Ishtar Naviento, une dragonne noire de Terra, et qu’elle était même devenue brièvement son esclave sexuelle. Power Girl n’avait pas spécialement apprécié, mais, après tout, quand elle et Helena faisaient l’amour, le jeu de domination apparaissait rapidement, et Helena était revenue en un seul morceau. Son amante défendait la soumission volontaire, pas cet esclavage forcé et barbare.
Cependant, un imprévu eut lieu quand un garde amena Helena auprès de la vieille dame perverse. Karen prit son mal en patience, se mordillant nerveusement les lèvres. Ils se rendirent vers les cuisines, où Helena perdit rapidement patience, et se débarrassa rapidement du couple libertin, ainsi que du garde, rejetant ainsi la proposition de la vieille femme d’en faire son esclave personnelle.
*Ces types sont cinglés… Ils ont tellement d’argent qu’ils tentent de monnayer ce qui, par définition, ne peut, et ne devrait, se monnayer : la liberté.*
Karen félicita rapidement Helena.
« Tu as bien fait, ma chérie. Cette vieille mégère ne l’avait pas volé. »
Oh ça non ! Helena, de son côté, retourna rapidement vers la vente, où les deux filles virent alors le fameux artefact. Antonio Rossi le tenait à deux mains, le soulevant en l’air, comme une sorte de prédicateur.
« Admirez-le ! Ce puissant artefact provient de contrées éloignées, au-delà des confins notre réalité… »
Prête à intervenir, Helena lui ordonna alors de couper les lumières. Karen acquiesça rapidement, mais, quand elle appuya sur le bouton… Rien ne se passa.
*Hein ?*
Au même moment, des neiges retentirent dans le communicateur d’Helena, amenant Karen à grimacer. Des hurlements résonnèrent dans la foule, tandis que l’artefact, sous les yeux éberlués de cette dernière, se mit à s’élever dans les airs. Il représentait une sorte de masque aux motifs dorés, et Antonio Rossi hurlait de douleur, en lévitant avec lui, battant inutilement des jambes. Deux gardes tentèrent de le retenir par les jambes, mas le masque se mit soudain à crépiter, ses yeux se mettant à luire en violet, une lueur qui devenait de plus en plus vive, de plus en plus intense, avec un bourdonnement redoutable… Jusqu’à ce que deux rayons d’énergie ne sortent des yeux, provoquant une violente explosion.
Rossi hurlait de douleur, tandis que ses mains, comme soudées au masque, étaient en train de se calciner sur place, brûlant au contact mortel du masque.
« Impur qui a cru pouvoir voler le Masque, le vendre comme on vend un bout de tissu au coin du marché ! »
Karen comprit que la magie était à l’œuvre, perturbant ses systèmes.
« Helena ?! HELENA !! »
Rien à faire, tout était saturé, et plusieurs de ses mini-drones avaient grille. Elle en enclencha un autre, plus en hauteur, et put voir que des éclairs violets fusaient depuis le masque, frappant aléatoirement les convives, les transformant en torchères dans d’horribles hurlements d’agonie. Au milieu de la panique, une silhouette encapuchonnée s’approchait, sa main griffue tendue vers le masque, psalmodiant des litanies.
Les vitres des mezzanines explosèrent alors, et libérèrent des hommes en tenue noire de commando, tandis que des portes supplémentaires s’ouvraient pour vomir des tueurs supplémentaires, équipés de fusils d’assaut, de lunettes infrarouges, et qui canardèrent la foule. Les agents de sécurité répliquèrent rapidement, tandis que le mystérieux mage, au centre de la cohue, se rapprochait du masque, s’approchant ainsi d’Helena.
« Emparez-vous du Masque ! Vite ! »
Plusieurs commandos tirèrent sur le mage, comme pour le retenir, mais leurs balles rebondirent contre un bouclier magique qui le protégeait. Karen se reporta depuis ses cartes satellites, et se pinça les lèvres en constatant que plusieurs vans noirs blindés venaient d’approcher l’entrée de la résidence, défonçant le portail d’entrée, et libérant des tueurs, qui se heurtèrent aux mafieux sur place.
*Qui sont ces types ? Et ce mage ? Helena, merde…*
Le plus effrayant était toutefois encore à venir, car, tandis que le mage s’approchait toujours de l’artefact, les corps touchés par les éclairs de l’artefact se relevèrent lentement, révélant des visages hideux et des corps monstrueux. De longs museaux hérissés de dents pointues et épaisses, et des griffes longues et acérées. Les morts se relevèrent donc, transformées en monstres redoutables, et s’attaquèrent à tous les humains présents.
En quelques instants, la situation avait dégénéré dans le chaos le plus complet.
-
Alors que Helena s'apprêtait à y aller, la communication avec Karen s'interrompit soudainement, et ce fut le début de la panique. L'artefact venu d'Earth-2, qui avait la forme d'un grand masque doré, se mit à briller et à léviter, entraînant Antonio Rossi avec lui. L'héroïne n'eut pas le temps de comprendre ce qui se passait qu'une explosion eut soudain lieu, la soufflant sur plusieurs mètres et l'envoyant dans le décor.
Quand elle reprit connaissance, les vitres de la salle explosèrent et des hommes en tenue militaire noire entrèrent, tirant à vue sur la foule, et sur un individu portant une capuche qui tendait sa main vers le masque. Au milieu de la fusillade, Helena se concentrait avant tout sur le masque, espérant que le SHIELD interviendrait vite pour rétablir l'ordre. Elle fonça vers l'artefact, neutralisant un ou deux commandos au passage, mais ne put rien faire contre l'individu mystérieux, qui la repoussa d'un revers de la main. Et comme si ça ne suffisait pas encore, les victimes du masque se relevèrent transformées en monstres loups et attaquèrent tout le monde autour d'eux. La situation échappait à tout contrôle, et Helena savait qu'elle ne pourrait pas tout réparer toute seule.
Puisque ses communications avaient été coupés, il lui fallait son équipement. Elle se faufila au milieu du chaos pour remonter jusqu'à la chambre où elle avait laissé ses affaires, et elle y retrouva la maid qui lui avait prêté sa tenue, complètement paniquée et en larmes.
« Mais qu'est ce qui se passe ? »
« Chut ! Cachez vous sous le lit et ne faites pas de bruit. Je reviendrai vous chercher quand tout sera terminé. »
La jeune fille s'exécuta, et Helena se dépêcha de remettre sa tenue de super-héros. Dans sa ceinture, elle avait un émetteur d'ultrasons qui émettait sur une fréquence unique, que Karen pouvait entendre même sur plusieurs centaines de km. Si la kryptonienne n'était pas déjà en route, elle allait bientôt l'être.
Équipée et prête à en découdre, Huntress retourna dans le Grand Hall, où se trouvait toujours les commandos, les monstres et le mage à capuche. Elle se concentra sur ce dernier, profitant de l'anarchie pour avancer sans se faire ralentir, éliminant un ou deux ennemis sur le chemin, jusqu'à arriver face à lui. Elle lui envoya deux fléchettes explosives en pleine figure, mais ça n'eut aucun effet sur lui. Au moins, maintenant qu'elle avait son attention, elle allait pouvoir réfléchir à comment lui reprendre le masque.
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Trois factions se faisaient face dans le Grand Hall. Les hommes de Rossi, qui, malgré la mort de leur chef, continuaient à rester fidèles au clan... Ce qui, en soi, se comprenait aisément, car le Parrain, dans une mafia, pouvait très facilement se remplacer. Face à eux, ils affrontaient des commandos situés principalement sur les mezzanines, mais qui descendaient aussi en rappel depuis le plafond, balançant des fumigènes pour couvrir leur atterrissage, et tiraient sur tout ce qui bougeait. Et, alors que ces deux camps s’affrontaient, le magicien et ses monstrueux monstres se trouvaient au milieu. Un bouclier magique entourait le mage, et ses monstres foncèrent dans toutes les directions, tandis que le Masque flottait dans les airs. Le mage leva la main, appelant l’artefact, qui se rapprocha lentement de lui, tandis que, entre ses lèvres, il continuait à prononcer une étrange mélopée.
La panique se déversa dans le manoir, et Helena, profitant du chaos, retourna dans le hall, et attaqua le mage. Hélas, ses fléchettes explosives se heurtèrent à son bouclier, et l’homme tourna sa tête vers elle.
« Toi... Mon Maître veut te voir morte, toi et la Kryptonienne. »
On put presque discerner un soupçon d’excitation dans la voix froide et sournoise du mage, dont le visage était caché par sa longue capuche. Ses yeux se mirent à luire dangereusement, et il tendit la main, envoyant une puissante onde de choc qui explosa les carreaux du carrelage situés devant lui. De quoi perturber Helena pendant que les monstres-loups convergeaient vers sa position.
« N’y voyez rien de personnel, mais vous avez tué Atokushi, qui était le plus jeune élève du Maître. C’est une humiliation que nous ne supportons pas. »
Mais, tandis qu’il affrontait Huntress, le Masque était en train de s’éloigner, ce qui l’amena à se retourner encore. Ses monstres attaquaient Huntress, et lui en profita pour tendre encore la main, usant de sa magie pour rappeler à lui l’artefact.
« Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?! s’exclamait, pendant ce temps, l’un des mafieux.
- Ces enfoirés sont nombreux ! »
Dissimulés autour de l’estrade, ils s’étaient abrités derrière des piliers, faisant feu sur les ennemis. Leurs balles rebondissaient contre le bouclier du mage, et l’un d’eux se reçut une balle en pleine tête, envoyé par l’un des commandos, ce qui provoqua une belle traînée de sang sur le mur. Puis l’un des monstres bondit alors vers eux, attrapant un mafiosià la tête, et serra ses énormes griffes en le soulevant, avant de le balancer à travers une fenêtre, l’homme étant déjà mort depuis longtemps avant que son corps ne se fracasse sur les récifs. Plusieurs balles atteignirent l’homme-loup, qui hurla rageusement, tout en prenant progressivement la forme poilue et redoutable d’un Lycan. Un Lycan aux particularités spéciales, puisque sa bouche se mit soudain à rougir, et une langue de feu en jaillit, enflammant deux gangsters, qui poussèrent des hurlements déchirants.
Sur les mezzanines, où les mystérieux commandos continuaient à canarder la foule, d’autres Lycans débarquèrent, grimpant avec leurs griffes les piliers qui entouraient le Grand Hall.
« Concentrez le tir sur les créatures ! »
L’un d’eux s’élança rapidement vers eux, et un commando le cibla avec un lance-grenades, et balança un projectile qui explosa violemment contre le Lycan, le tuant sur le coup. D’autres s’avérèrent moins chanceux, et un commando, qui était en train de tirer depuis le rebord de la mezzanine, vit bien trop tard une main jaillir dans son champ de vision, le saisissant à la gorge, avant de l’envoyer se fracasser contre le mur, pour le balancer ensuite sur le sol. S’appuyant sur la balustrade, le monstre bondit ensuite en avant, et les chevrotines d’un fusil à pompe lui arrachèrent la moitié de la tête, le basculant en arrière.
Le commando équipé d’un lance-grenades visa ensuite Huntress, au milieu des monstres, et appuya sur la gâchette. Le projectile fusa dans un sifflement, et amorça sa course droit vers la jeune femme...
*BOOOOM !!*
Il y eut une violente explosion, qui éblouit brièvement le commando, mais, quand cette dernière partit, Huntress était toujours là... Mais, entre elle et le tueur, il y avait une main. Une main gantée, qui appartenait à un corps qui flottait dans les airs, et qui fronçait les sourcils d’un air assassin.
Power Girl venait d’arriver, ayant traversé la moitié de la planète en quelques secondes pour rejoindre le manoir, entrant par l’une des grandes fenêtres du grand hall. Le temps que le commando réalise ça, Karen fut déjà sur lui, attrapa le lance-grenades, et le tordit sur place. Se sentant pousser des ailes, et probablement excité par l’adrénaline, le tueur sortit de sa ceinture un couteau de combat, et tenta de le planter dans le cou de la femme... Pour voir ce dernier se plier sur place.
« Sérieusement... ? C’est quoi, ces stagiaires ? »
Karen lui fit une pichenette avec le doigt, et le corps de l’homme se souleva, et heurta violemment le mur en face, creusant des fissures dedans, avant de s’écrouler lamentablement sur le sol. Karen se retourna alors, et fila vers les Lycans, en frappant un avec le pied, l’envoyant dégommer un pilier, son corps passant ensuite à travers le mur pour sortir du manoir.
« Tu as un talent inné pour te mettre dans le pétrin, Helena... Il ne faudrait pas que ça en devienne une habitude ! »
Elle tira avec ses yeux-lasers sur un Lycan se ruant vers elle, et le repoussa sur une dizaine de mètres. Cependant, le magicien tendit un doigt vers Karen, et un éclair intense, éblouissant, en jaillit, frappant la femme au poitrine.
« HAAAA !! »
La douleur explosa dans le corps de Karen, qui s’envola à son tour, et traversa tout le Grand Hall, défonçant violemment un mur, ce qui l’amena dans une antichambre d’accueil, où elle roula sur le sol sur de nombreux mètres, de la fumée s’échappant de son corps...
-
« Toi... Mon Maître veut te voir morte, toi et la Kryptonienne. »
Helena eut à peine le temps de cligner des yeux que la mage envoya une onde de choc qui pulvérisa le carrelage devant ses pieds. Soit c'était un mage qui louche, soit il voulait juste l'intimider. Elle vit ensuite que tous les hommes-loups convergeaient vers elle, et entendit le mage lui parler d'Atokushi, la créature étrange déguisée en procureur japonais qu'elle et Karen avaient combattu il y a quelques mois de cela. Si ce mage servait le même maître, alors la mission venait de prendre de l'ampleur. Elle nota également que, tandis qu'il était concentré sur elle, le masque s'éloignait de lui, et qu'il devait rester concentré sur l'objet pour le garder sous son contrôle. Donc, tant qu'elle l'occupait, elle le tenait éloigné de l'artefact. Malheureusement, elle était aussi prise au milieu d'un affrontement sans merci entre la mafia, les commandos et les monstres du mage. Elle fit une brève analyse de la situation.
Les mafieux sont dépassés et meurent à tour de bras. Les commandos sont moins nombreux mais mieux entraînés. Les loups sont les plus dangereux.
La priorité était toujours le masque, mais elle n'en négligeait pas sa sécurité pour autant, et riposta contre tous les assauts la prenant pour cible. Elle réalisa ensuite que les hommes-loups continuaient à se transformer pour adopter une forme plus bestiale, et avec une langue de feu. Même le temps jouait contre elle à présent.
Dépêche toi Karen, j'ai vraiment besoin de toi.
Helena résista tant bien que mal aux assauts des trois groupes, toujours en essayant de récupérer le masque. Elle fut frôlée par plusieurs balles, griffée par un lycan et même brûlé superficiellement par une langue de feu. Au milieu de cette mêlée générale, elle ne remarqua le commando équipé d'un lance-grenades que quand le projectile lui fonça dessus. Trop tard pour esquiver, elle pouvait au moins tenter de protéger ses points vitaux. Heureusement, quand la détonation eut lieu, elle n'eut pas une égratignure car Power Girl s'était dressée devant elle.
« Juste à temps, comme d'habitude. Merci Karen. »
A peine arrivée, la kryptonienne faisait déjà le ménage dans les rangs ennemis, sans oublier de sermonner son amie sur sa tendance à se mettre en danger, mais même elle ne put résister à la puissance du mage, qui l'envoya dans le décor en une seule attaque.
« Karen ! »
Prise de colère, Helena envoya des flèches explosives sur son ennemi, mais elles n'eurent toujours aucun effet. Ce fut seulement après que son brillant esprit d'analyse parvint à une conclusion utile.
A moins qu'il cache une arme à kryptonite sur lui, il a forcément utilisé des pouvoirs magiques. Et s'il y a magie, alors on peut le vaincre.
En effet, Karen avait, après le combat contre Atokushi, mené une série de recherches pour trouver comment combler sa faiblesse face à la magie, qu'elle jugeait trop grande pour être laissée. Elle avait déjà renoncé à combattre la kryptonite, car cela serait revenu à modifier son ADN, et donc altérer ses pouvoirs, mais la magie était une force à part dont elle espérait percer les mystères pour trouver un moyen de s'en protéger. Et elle avait découvert que la magie était une forme d'onde qu'il était possible de parasiter en utilisant une onde de fréquence opposée.
Helena envoya au plafond six fléchettes à ultrasons. Trois émettaient sur un volume perturbant l'oreille interne des humains, les trois autres perturbaient les loups. Ainsi, elle eut le temps de quitter la pièce et de suivre les débris pour aller retrouver Karen. La kryptonienne était sonnée mais bien vivante.
« Ne bouge pas. »
Huntress utilisa la vision à rayons X de son masque pour s'assurer qu'il n'y avait pas de dégâts internes, puis elle passa en vision large spectre et trouva des traces résiduelles de l'attaque du mage. Ainsi, elle put déterminer la longueur d'onde sur laquelle émettait sa magie, et calibra une de ses flèches pour émettre sur la longueur opposée.
« Ça devrait neutraliser ses pouvoirs pendant deux ou trois secondes, il faudra que tu le frappes à ce moment là. Et vas y de toutes tes forces surtout. »
Pas besoin de le dire deux fois. Les deux femmes retournèrent dans le Grand Hall, où le combat avait repris de plus belle et le mage était sur le point de mettre la main sur le masque. Huntress tira la flèche en direction de son ennemi.
« Fonce Karen ! »
-
Les Kryptoniens qui avaient muté suite au contact des ondes d’une étoile jaune connaissaient deux grandes faiblesses. Outre la kryptonite, ils étaient aussi sensibles à la magie. Karen en avait fait les frais contre Atokushi, et, suite à ça, elle avait effectivement mené des recherches, en se basant sur les cristaux d’obsidienne de Terra, qui avaient la capacité d’annuler la magie environnante. En faisant des recherches, elle avait découvert que ces cristaux particuliers émettaient une sorte de vibration qui interférait avec les énergies magiques. Karen avait alors essayé de reproduire cette onde, afin de pouvoir court-circuiter les pouvoirs magiques, mais ça n’était pas comme à la télévision. Les ondes ne marchaient pas très bien, car il y avait énormément d’interférences. Même sur Terra, il existait de nombreux cas où les cristaux en obsidienne ne remplissaient pas leur office, et où certains mages arrivaient à lancer des sorts malgré la présence d’obsidienne. Le fait est que vouloir expliquer scientifiquement la magie était une tâche louable, mais vaine, car, par définition, la magie était à l’exact opposé de la science. Pour autant, chaque académie magique de Terra avait une vision scientifique et rigoureuse de la magie, en expliquant qu’il y avait des règles à respecter, ce qui était une approche académique, logique, et donc... Scientifique. Cependant, réduire la magie à cette approche logique était, justement, très réducteur, vu que la magie était liée aux sentiments, aux émotions, et conservait donc une part d’irrationnel... Et ce en sachant aussi qu’il existait de multiples approches scientifiques pour apprécier cette notion de magie, et que beaucoup se contredisaient. Karen avait donc développé une onde, qui était efficace, mais sans l’être absolument.
Sonnée plus que blessée, elle revint lentement à elle, et vit Helena se rapprocher d’elle. Huntress utilisa ensuite un carreau spécial, fourni par Karen, et permettant de diffuser l’onde censée court-circuiter la magie. Karen, de son côté, se redressa lentement, et écouta le plan de son amie et amante.
« Ça marche. »
Le carreau frappa sur le sol, déclenchant une onde à côté du magicien, et Karen bondit vers lui, s’envolant à toute allure, un souffle si rapide que le sol se déforma autour d’elle, l’air formant comme une sorte de balle autour d’elle, tandis qu’elle perçait la vitesse du son. Elle fut ainsi instantanément sur l’homme, et constata que ce dernier avait pu s’entourer d’un bouclier, qui était alimenté par un talisman à hauteur de son cou. Son poing frappa le talisman, se heurtant au bouclier, déclenchant une explosion magique. Le bouclier se brisa, le mage s’envola, et une violente onde de choc traversa le hall, défonçant le sol, frappant les multiples piliers soutenant le plafond, et défonçant les murs, le toit se fracassant davantage.
Karen fut repoussée par la déflagration, et heurta le sol, rebondissant sur plusieurs mètres, avant de se relever. Elle vit alors le masque, et envisagea de s’y rapprocher... Quand un commando brandit sur elle un fusil très spécial, un prototype balançant des ondes ultrasonores. Des ondes sonores fusèrent ainsi vers Karen, la faisant hurler de douleur. Elle se retourna, et balança ses lasers, explosant l’arme, et tourna à nouveau la tête... Pour voir que l’un des commandos avait attrapé le masque, et courait vers une brèche dans le mur, résultant de l’explosion du talisman du mage, dont le corps sans vie gisait contre le mur, de la fumée s’échappant de son corps carbonisé.
Le commando courut à toute allure, et bondit en hauteur, déployant une wingsuit, et fila en contrebas.
*Oh non, mon coco, pas question que tu t’enfuies si facilement !*
Cependant, Karen entendit alors de profonds craquements, et sentit le sol glisser sur la gauche. Déstabilisée, elle tomba, et comprit que l’explosion magique avait profondément endommagé la structure. Or, il y avait encore beaucoup de gens à sauver dans cette partie de la vaste villa, des serveuses qui n’avait rien à voir avec cette histoire... Et même les mafieux méritaient d’être sauvés. Power Girl s’élança donc à leur secours, sans aider Helena, car elle savait qu’Huntress pourrait s’en sortir toute seule.
Les commandos, eux, envisageaient de s’enfuir. Si Karen avait pu avoir le temps, elle aurait essayé d’en capturer un, mais... Le temps jouait contre elle, malheureusement, car la priorité était de sauver ces gens.
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Karen fonça comme une flèche vers le sorcier, fendant l'air tandis qu'elle dépassait la vitesse du son, et se heurta à l'ennemi si fort que cela provoqua une onde de choc qui fit trembler toute la résidence. Le souffle projeta Helena hors de la pièce, et il lui fallut presque une minute pour reprendre ses esprits. Une fois de retour, elle vit que le mage était mort, que les commandos étaient en train de s'enfuir, et que l'un d'eux avait le masque. La résidence était en train de s'écrouler, la priorité était de sauver les civils. Cependant, Huntress tenta quand même de neutraliser un des hommes en noir, mais échoua et ne put que le regarder s'enfuir avec les autres. Pas le temps de les poursuivre, il y avait plein de gens à sauver, depuis les esclaves enchaînées à la cave jusqu'aux mafieux.
Helena descendit directement chercher les prisonnières, qui étaient toutes paniquées à cause de l'effondrement de la villa.
« Il faut vite sortir, venez ! »
La barrière de la langue n'empêcha pas l'héroïne de faire sortir filles et femmes et de les accompagner en lieu sûr. Avec l'aide de son amie kryptonienne, tous les gens encore vivants furent évacués, juste à temps pour regarder la propriété d'Antonio Rossi tomber et se transformer en une montagne de gravats. Le maffioso, parmi les chanceux survivants, allait vite regretter de ne pas avoir fini sous les décombres, car le SHIELD arriva en trombe quelques minutes après.
« Comme d'habitude, la cavalerie arrive après la fête. »
Les agents prirent en charge les blessés et les captives, et arrêtèrent tous ceux qui étaient en état de l'être. L'un des objectifs de la mission avait été rempli, mais il restait encore la problématique du masque. Karen était persuadé de pouvoir le retrouver grâce à son équipement, mais Helena lui épargna cette peine.
« J'ai eu le temps de coller un traceur sur l'un des commandos. S'il ne l'a pas déjà trouvé, on aura leur localisation exacte. »
Huntress activa l'émetteur, et ce dernier lui renvoya un signal net. L'homme sur lequel il était attaché était en mouvement à grande vitesse, probablement à bord d'un avion. L'extrapolation du cap suivi permettait de supposer plusieurs destinations, mais le plus simple restait encore de l'intercepter en vol.
« Si on le laisse aller jusqu'à son but, on pourra le suivre et peut-être trouver le fameux maître dont le sorcier nous a parlé. Ou sinon, tu fonces et tu récupères le masque. A toi de voir, c'est toi la directrice des opérations. »
L'un comme l'autre présentait son lot d'avantages et d'inconvénients, et Helena était prête à suivre Karen de toute façon.
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Le lendemain, les quotidiens locaux parleraient d’une érosion de la falaise ayant entraîné un effondrement d’une partie du manoir Rossi. Un banal accident naturel pendant que les Rossi organisaient une soirée de charité. Il ne serait jamais fait mention d’hommes transformés en Lycans, de commandos en combinaison de combat, et encore moins d’un magicien. Le SHIELD ne serait pas devenu l’organisme tout-puissant qu’il était aujourd’hui s’il n’était pas capable de réagir rapidement aux situations de crise comme celle-ci. Tandis que les ambulances et les camions de pompiers se pressaient dans les alentours de la villa, Power Girl déposa les multiples civils à l’entrée, dans une grande cour remplie auparavant de voitures de sport, dont la plupart étaient partis. Il faisait nuit, et les gyrophares éclairaient le secteur, comme des guirlandes sinistres, avec des Range Rover aux vitres fumées témoignant de l’arrivée des hommes du SHIELD. Si un Helicarrier était là, alors il était en mode furtif, précisément pour éviter d’attirer les soupçons.
Karen et Helena choisirent rapidement de s’éloigner, Power Girl n’ayant pas spécialement envie de répondre aux interrogations des agents spéciaux, et emmena Helena sur une terrasse isolée du vaste manoir, surplombant la mer. Ce fut à ce moment qu’Helena lui expliqua avoir eu le temps de lancer un émetteur sur l’un de ces hommes, ce qui fit sourire Karen.
« Voilà une superbe nouvelle ! Je me demande bien ce que je ferais sans toi ! »
Elle souriait, ravie, et utilisa ensuite sa technologie, en sortant son téléphone-portable, modifiée par ses soins, et vit, effectivement, un signal. Elle l’enclencha, et, quelque part dans l’espace, les satellites de sa corporation se mirent en position, pistant ainsi les commandos. Ils filaient à grande vitesse, signe qu’ils avaient dû rejoindre, avec leurs wingsuit, un point d’extraction, et y embarquer très rapidement, car ils étaient déjà en train de surplomber la Méditerranée, filant vers le sud.
« Hum… Je me demande vraiment qui sont ces types. Ils n’ont pas l’uniforme classique d’HYDRA. Je pourrais leur foncer dessus, oui… Mais je préfère voir où est leur QG, et réagir en conséquence. De plus, il n’y a pas qu’eux. Ce magicien… Je l’ai entendu parler d’Atokushi. »
Atokushi avait été un Procureur de Seikusu, un informateur d’Helena, avant qu’il ne s’avère être un ennemi, un redoutable mage que les deux femmes avaient douloureusement affronté.
« Sa présence confirme notre théorie.. Atokushi n’était que l’élève d’un autre mage, visiblement originaire, lui aussi, d’Earth-2. »
Leur monde natal… Un monde où la guerre contre les séides de Darkseid avait provoqué le chaos et la folie. Existait-il simplement toujours quelque chose, là-bas ? Si un mage noir s’en était échappé, c’était une preuve… Mais que restait-il, alors ? Karen déglutissait en imaginant sa terre natale, réduite en cendres, transformée en un immense cimetière, jonché de cadavres et de roches en fusion, en train d’être absorbé dans le cœur d’Apokolips, afin d’alimenter la planète-machine de Darkseid dans ses conquêtes meurtrières et sanglantes à travers le Cosmos.
Power Girl se pinça les lèvres, en ressentant un frisson la traverser.
« On devrait commencer par retourner à notre base, ça nous laissera le temps d’envisager la suite plus calmement… »
Jadis, Karen aurait foncé dans le tas sans réfléchir. Mais elle avait eu le temps de mûrir, et de grandir. Une action irréfléchie n’apporterait rien de bon. De plus, elle ne pouvait pas non plus laisser Helena là. Karen alla donc l’amener près de l’avion furtif et supersonique qu’Huntress avait utilisé pour rejoindre l’Italie, et lui fit un baiser d’adieu.
« Je t’attends à la base, Helena… »
Elle aurait pu lui demander si elle allait bien, mais Karen savait combien Helena tenait à ne pas perdre la face en sa présence. Difficile d’être à la hauteur d’une Kryptonienne, après tout, quand on n’avait aucun super pouvoir. Pour autant, les deux filles formaient un duo très efficace.
Ce qu’elles venaient de prouver ce soir.
-
La Karen que Helena connaissait avant la destruction d'Earth-2 aurait préféré foncer dans le tas, rattraper l'avoin des commandos et récupérer le masque en un éclair. Mais la kryptonienne avait bien mûri depuis le temps, et elle décida qu'il était préférable de laisser ces hommes les conduire à leur chef. Peut-être cela leur donnerait-il des pistes à propos du mystérieux maître d'Atokushi, un être visiblement issu lui aussi d'Earth-2. Power Girl proposa alors à son amie de retourner à leur base afin d'envisager la suite des opérations, une proposition que Huntress trouva judicieuse.
« Ca me va, allons y. »
En un éclair, Helena fut conduite par Karen jusqu'à son avion furtif, qu'elle avait utilisé pour venir à l'aller. La kryptonienne lui donna un baiser puis fila. L'humaine alla s'installer aux commandes de son engin, puis décolla en direction de Starr Island. Il lui fallait environ une heure pour arriver, ce qui lui donna le temps de repenser à sa vie sur Earth-2, son monde natal. Les moments de joie qu'elle avait connu avec ses parents, avec ses amies et surtout avec Karen, le jour où elle avait découvert le secret de Bruce et Selina, son entraînement pour devenir Robin, et la chute tragique de son monde devant l'armée de Darkseid pour finalement terminer en exil sur Earth-1. Si les soupçons de son amie étaient fondées, et qu'un mage noir venu d'Earth-2 était arrivé sur leur terre d'accueil pour lui faire connaître le même sort, il était vital de l'arrêter. Personne d'autre qu'elles ne pouvaient mesurer la réelle portée du danger. Mais Huntress doutait. La dernière fois, elle avait du regarder son père se sacrifier pour retarder l'ennemi et lui donner une chance de fuir. Cette fois, elle était presque seule face à l'ennemi. Serait-elle de taille ? Et si elle échouait, qui protégerait le monde ? Les autres héros d'Earth-1 étaient puissants, mais ils n'avaient aucune connaissance de l'adversaire. A elles deux, Helena et Karen pouvaient tout changer, il fallait qu'elles se préparent au combat. L'avenir de ce monde en dépendait.
Une fois arrivée sur Starr Island, Helena fila directement dans la salle de contrôle, où l'attendait déjà Karen. Elle était fatiguée, inquiète et frustrée, et même si elle connaissait le moyen de résoudre ces trois problèmes, elle n'en avait pas vraiment le temps.
« Pffiioouu, je suis crevée. J'aurais préférée qu'on se retrouve dans la chambre plutôt qu'ici. »
-
Le temps qu’Helena arrive, Karen était déjà affairée dans la salle de contrôle de Starr Island. Grâce à la technologie avancée qu’elle avait ramené de son monde, elle disposait d’un système d’espionnage mondial assez impressionnant. Il n’était pas aussi performant que celui du SHIELD, mais n’avait honnêtement pas à rougir de la comparaison. Par l’intermédiaire de sa firme, elle disposait de multiples satellites très perfectionnés, qui lui permettaient d’avoir, potentiellement, un œil sur le monde entier. Si Helena était la quintessence de Batman et de Catwoman, Karen, elle, se voyait plutôt comme un mélange entre Superman et Batman. Elle se rappelait même aujourd’hui du nombre de fois où Kal, son père, lui avait parlé de Bruce Wayne, lui répétant ô combien il le respectait, et qu’il était l’un des plus grands héros de ce siècle. Un homme qui rivalisait volontiers avec les Kryptoniens, et qui n’hésitait pas à affronter des menaces le dépassant totalement, se démarquant, non seulement par sa richesse, mais surtout par son caractère en acier trempé, et par sa redoutable intelligence. Karen savait que ce monde abritait aussi un Batman, qui avait l’air aussi avisé que celui qu’elle avait connu.
*Vais-je enfin finir par le contacter ?*
Cette question lui venait à l’esprit. Karen avait le sentiment d’être dépassée par les évènements. Les magiciens, ces commandos, les mafieux... Les pièces du puzzle ne cessaient de se multiplier, complexifiant l’échiquier d’Earth-2. Ce que Karen savait maintenant, et sans aucun doute possible, c’est qu’elle et Helena n’étaient pas les seules rescapées d’Earth-2, ce qui induisait de multiples questions. Pour commencer, est-ce qu’Earth-2 existait toujours ? Quand les deux jeunes femmes étaient parties, Karen savait que Batman s’était sacrifié, faisant exploser la tour de commande des légions de Parademons, mais la Terre était alors au plus mal. Elle était partie en pensant qu’il ne restait rien de son monde, mais, si d’autres individus en venaient, alors, le débat était relancé. Et, au-delà de la question de la survie de son monde, il y avait, bien sûr, celle de savoir comment ces gens avaient fait pour venir, de manière à utiliser leur méthode.
Karen savait qu’elle était une réfugiée ici, et qu’elle avait réussi à se reconstruire, mais, et même si elle était maintenant en couple avec Helena, elle se rappelait encore de ce qu’elle avait vécu. Quand elle dormait, il arrivait fréquemment que ses nuits soient écourtées par d’affreux cauchemars, des songes où elle revoyait les hordes de Parademons, où elle se voyait face à Steppenwolf. Elle revoyait les immenses explosions (http://img110.xooimage.com/files/9/6/5/15-4ce6306.jpg) qui avaient ensanglanté le monde entier, relayant au second plan les attentats terroristes. Des régions entières du globe avaient été vaporisées, des villes réduites en cendres, formant des immenses langues de feu cosmiques, si grandes et si épaisses qu’elles étaient visibles depuis l’espace.
Karen écoutait les informations locales italiennes, où on indiquait qu’un glissement de terrain avait eu lieu dans le manoir des Rossi, « de riches hommes d’affaires très connus pour leurs multiples dons aux associations caritatives ». L’information était importante, car elle avait eu lieu pendant que les Rossi organisaient « un gala de charité », et qu’il y avait eu des personnalités centrales, dont plusieurs membres de la Chambre des députés.
*On s’arrange toujours avec la vérité, que ce soit dans ce monde ou dans l’autre...*
Elle se pinçait les lèvres, et entendit alors Helena arriver. Huntress semblait fatiguée, mais n’en montrait rien. Elle avait traversé la moitié du monde en une heure grâce à son avion supersonique, traversant ainsi dix mille kilomètres. Karen, assise sur son fauteuil, se retourna vers elle, délaissant son immense ordinateur, composé d’une multitude d’écrans avec un écran géant derrière montrant une carte du monde, suivant le traceur posé par Helena.
« Je comprends ça, Helena... Mais tu peux te reposer, tu sais. »
Karen disait ça en vain, car elle connaissait bien sa jeune amie, qui était une véritable tête brûlée. Aussi, après cette proposition, qui resterait assurément lettre morte, elle lui signala que le traceur s’était posé depuis maintenant plus de vingt minutes.
« Ils n’ont pas été si loin que ça, contrairement à ce que je pensais. Ils sont passés par la Méditerranée pour remonter ensuite, probablement pour éviter les radars, et ont été dans les Balkans. »
Elle zooma sur l’écran géant, appuyant sur divers boutons pour écarter tous les petits écrans, puis passa en vue satellite, permettant de voir des versants escarpés. Elle ciblait plus précisément le Grand Balkan, une chaîne de montagnes qui se trouvait en Bulgarie et en Serbie.
« Il y a un complexe agricole dans ce coin, qui doit probablement servir de couverture à nos voleurs. Mon traceur est assez faible, ce qui signifie qu’ils doivent avoir une piste souterraine. J’ignore qui sont ces types, mais ils ont des moyens. Pour cette raison, je pense que tu devrais vraiment te reposer avant d’y retourner. Ou alors, je devrais intervenir... Mais je pense qu’il serait plus intéressant d’avoir des informations sur eux, afin de savoir qui ils sont, et ce qu’ils veulent. Tu ne crois pas ? »
-
Helena faisait tout pour ne pas montrer parce qu'elle savait qu'il n'y avait pas de temps à perdre, que la menace que représentait ce masque était trop grande pour le laisser au mystérieux maître d'Atokushi et du mage ayant attaqué à la résidence Rossi. Et cette fois, Karen ne l'obligerait pas à dormir. Cette dernière lui montra sur son écran géant le trajet qu'avait emprunté le traceur depuis son départ d'Italie ; il se trouvait maintenant dans une chaîne de montagnes des Balkans, entre la Bulgarie et la Serbie, dans un complexe agricole qui devait servir de base secrète au commanditaire de l'attaque.
« Alors qu'est ce qu'on attend ? On devrait déjà être parties. »
La kryptonienne recommandait la prudence, ainsi qu'un peu de repos, mais l'humaine n'était pas du même avis.
« On a pas de temps à perdre. Si le maître d'Atokushi utilise le masque, ça risque de finir comme... »
Elle n'osa même pas terminer sa phrase. Elle savait que, tout comme elle, Karen était encore hantée par les souvenirs de la destruction d'Earth-2, qu'elle faisait aussi des cauchemars et qu'elle avait autant perdu qu'elle. Malgré ça, elle s'apprêtait à lui parler comme si elle ne mesurait pas la gravité de la situation. Elle se reprit juste à temps.
« Excuse moi Karen, je suis allée trop loin. C'est juste que... je ne veux pas que ça recommence. »
La kryptonienne voulait la même chose, mais elle avait encore la tête suffisamment froide pour savoir quoi faire et à quel moment.
« Tu as raison. Il ne faut pas se précipiter. »
Helena prit un instant pour se remettre les idées en place, se remémorant son entraînement et quelques paroles de ses parents :
Ne te laisse pas dépasser par tes sentiments personnels, sinon ce ne sera plus de la justice.
Il faut savoir garder son calme en toutes circonstances, même les plus tumultueuses.
L'humaine n'avait pas pu garder son calme le jour où Steepenwolf était venu anéantir son monde, mais elle devait l'être à présent pour empêcher un autre serviteur de Darkseid de faire subir le même sort à sa terre d'accueil. Heureusement, elle connaissait un bon moyen d'évacuer la pression rapidement.
« Je te propose un marché : je vais me reposer pendant quelques minutes... mais seulement si tu viens avec moi. Ensuite, on file dans les Balkans. »
-
Foncer dans le tas avait toujours été la spécialité de Karen. Agir et réfléchir ensuite, quitte à tomber dans des pièges. Elle savait certes être sensible à la kryptonite et à la magie, mais on ne trouvait pas non plus de la kryptonite à chaque coin de rue, et, quant à la magie... Bon, les derniers évènements ne parlaient pas en sa faveur, mais le fait est que Power Girl avait, comme son nom l’indiquait, une mentalité de fonceuse. Ce qui fonctionnait si bien avec leurs parents, avec le fameux duo Superman/Batman, c’était que Batman réfléchissait toujours énormément en amont. Son père lui avait souvent dit, en souriant, qu’il savait que Bruce avait un plan pour neutraliser chacun des membres de la Justice League. Le concept lui avait toujours paru surprenant, mais, quand on côtoyait des individus qui avaient le pouvoir de décimer des populations entières, il fallait toujours avoir un coup d’avance. Avec Helena, c’était une logique similaire qui se dessinait, approximativement. Karen n’avait pas l’expérience de son père, et Helena avait, certes, l’esprit d’analyse et de calcul méthodique de son père, mais aussi la mentalité de fonceuse et d’improvisation de sa mère, Selina, qui avait véritablement été la seule, toujours d’après leurs parents, à parvenir à chaque fois à désamorcer les plans de Bruce.
Elles, elles étaient différentes dans leur approche, et Helena voulait déjà foncer là-bas. Karen ne savait rien sur ces gens, si ce n’est qu’ils étaient bien armés, bien équipés, et visiblement bien entraînés. De même, elle ignorait ce que ce masque pouvait faire, et doutait que ce soit un artefact venant d’Apokolips, susceptible d’amener Darkseid et ses séides. Elle y voyait surtout un instrument capable de les ramener là-bas, ce qui l’excitait autant que l’effrayait. Elle pouvait revenir chez elle.. Mais pour y trouver quoi ? La mort, le chaos, la désolation, la dévastation ?
Helena voulait absolument y aller, mais elle était fatiguée, amenant Karen à jouer sur des œufs. Comme son père, elle refusait toujours de reconnaître ses limites, quitte à se mettre en danger, mais, cette fois, elle dut sentir quelque chose dans le regard de Karen, quelque chose qui l’amena à mettre de l’eau dans son verre, en acceptant de se reposer « pendant quelques minutes »... En sa compagnie.
« Se reposer... Ensemble ? »
La main de Karen caressa le visage d’Helena, pendant qu’un sourire amusé, et quelque peu circonspect, illuminait le visage de la Kryptonienne, comme pour illustrer le caractère comique de cette remarque. Power Girl n’avait toujours pas oublié leur intense séance de sexe, qui avait permis à Helena d’avoir une bonne idée du potentiel de perversion de la femme. Karen était terriblement perverse, et Helena faisait maintenant l’objet de sa forte perversion. Huntress savait combien Karen, dans ce domaine, avait des besoins très avancés. Son entreprise comptait par exemple beaucoup d’esclaves sexuels qu’elle venait régulièrement torturer en venant travailler, se délectant à les masturber dans leurs tenues, ou à les amener à lécher ses pieds.
Karen se trouvait maintenant devant Helena, et lui sourit, avant de se pencher vers elle, et de l’embrasser sur les lèvres.
« Pour être sûre que tu sois prête pour cette nouvelle mission, Helena... Il va falloir que je te teste. »
Elle ponctua cette phrase par un nouveau baiser, plus intense, qu’elle termina en mordillant les lèvres d’Helena, une main sur son menton, un sourire amusé se plaçant sur ses lèvres. Après ce qu’elles avaient vécu, le sexe était un excellent moyen de décompresser. Karen ne tarda pas à adopter un ton plus sensuel, mais aussi plus autoritaire, en maintenant ses doigts sur le menton d’Helena, plantant ses yeux dans les siens :
« Alors, petite catin, es-tu prête à recevoir les attentions viriles de ta Maîtresse ? »
-
En demandant à ce que Karen vienne se reposer avec elle, Helena ne pensait pas forcément à faire l'amour, mais elle ne se fermait pas à l'idée non plus ; Du coup, quand la kryptonienne s'approcha d'elle, un sourire amusé sur le visage, et qu'elle l'embrassa intensément en lui parlant d'un test, elle avait du mal à résister à l'appel.
« Ce... ce n'est pas très raisonnable. Il faut que je garde des forces. Quand j'ai parlé de se reposer, je voulais juste dire... »
Mais Power-Girl n'entendit rien, et adopta un ton sensuel et autoritaire pour convaincre sa soumise de plier à ses attentions. Huntress, obéissante comme elle l'était avec sa maîtresse, ne put que s'incliner.
« Oui maîtresse... je suis prête. »
Helena se laissa docilement conduire à la chambre par Karen. Cette pièce lui rappelait bien des souvenirs, tous plus pervers les une que les autres. Depuis qu'elle s'était rapprochée intimement de sa camarade, cette dernière l'avait invitée à beaucoup d'événements SM, certains de ceux ayant eu lieu dans cette chambre faisaient facilement partie du top 10. Les masques, les gag-balls, le latex, les attaches, les fessées, les fouets... que du bonheur.
L'humaine s'allongea docilement sur le lit, la kryptonienne la menotta aux montants du lit, ça allait être des préliminaires plutôt calmes.
« Maîtresse, on ne devrait pas trop en faire quand même. Le but est aussi de se reposer. »
De toute façon, Karen finirait forcément par faire ce qu'elle voulait, peu importe ce que pourrait dire Helena.
-
Quand Karen avait une idée fixe, surtout concernant Helena, il était très difficile, si ce n’est impossible, de l’en déloger. Elle conduisit donc Helena dans l’une de ses chambres, et opta, non pas pour la « chambre noire », abritant tous ses sex-toys, mais pour la « chambre rouge[/i] », qui comprenait un grand lit en forme de cœur. Maintenant qu’elles étaient l’une face à l’autre, Helena lui répéta à nouveau d’y aller doucement, et Karen, presque agacée, posa un doigt sur les lèvres de la femme, comme pour lui intimer le silence.
« Tu crois peut-être que je ne le sais pas ? Helena, Helena, je ne suis pas aussi irresponsable que tu sembles le croire... Mais toi, je te connais ! Tu voudrais peut-être me faire croire que tu allais te coucher bien sagement, et trouver le sommeil, hum ? »
Retirant son doigt de ses lèvres, elle croisa ses bras sous son opulente poitrine. Karen l’observa ensuite en fronçant les sourcils, comme pour lui montrer qu’elle était sérieuse, et, surtout, qu’elle n’était pas crédule quant aux intentions d’Helena.
« Tu es comme tes parents, des noctambules avérés... Si je ne m’occupe pas de toi, tu vas te tortiller dans tous les sens, en grommelant sur place, et en ne pensant qu’à ta mission. Alors... Je vais prendre les choses en main. Je vais te baiser suffisamment fort pour que ton corps puisse s’endormir, mais pas assez pour que tu sois fatiguée en te réveillant. Tu peux me faire confiance, je connais ton corps plutôt bien... »
Karen décroisa les bras, et se rapprocha alors, amenant Helena à s’asseoir sur le lit, puis la poussa, l’allongeant sur le dos. C’était un grand lit, très agréable, très soyeux, et Power Girl la rejoignit, s’allongeant sur elle, la dominant par sa présence, ses seins se heurtant aux siens. Les lèvres de Karen s’entrouvrirent, et elle démarra, comme à son habitude, par un tendre et intense baiser. Sa langue se faufila très rapidement dans la bouche d’Helena, et elle soupira longuement de plaisir, tout en déplaçant un peu son corps, d’avant en arrière, le frottant contre celui d’Helena.
L’une de ses mains se posa sur l’un des seins de la femme, le palpant à travers sa combinaison, et l’autre caressa ses hanches, grattant sa peau. Elle l’embrassa donc, assez longuement, jouant avec sa langue, encore, avant de se redresser, esquissant un léger sourire.
« Je sais que je le dis à chaque fois, mais... J’adore vraiment tes lèvres, ma chérie ! »
-
A l'entendre, Karen ne voulait pas épuiser sa soumise, elle voulait juste s'assurer qu'elle se reposerait bien. Helena ne pouvait que constater à quel point son amie la connaissait bien : si elle l'avait laissée se coucher, jamais elle n'aurait trouvé le sommeil, toujours à se demander si elle avait tort ou raison de vouloir reprendre des forces alors qu'un envoyé de Darkseid venu d'Earth-2 était peut-être déjà en possession du masque. Tout comme ses parents, elle préférait arpenter les rues la nuit plutôt que de dormir, alors il fallait bien une intervention extérieure pour l'obliger à se calmer et à dormir.
« Je vais te baiser suffisamment fort pour que ton corps puisse s’endormir, mais pas assez pour que tu sois fatiguée en te réveillant. Tu peux me faire confiance, je connais ton corps plutôt bien... »
Comment lui résister ? Helena se laissa asseoir sur le lit, puis se retrouva d'un seul coup allongée, avec Karen au-dessus d'elle. La kryptonienne savait comment asseoir son autorité, et l'humaine ne pouvait que se laisser faire. Elle partagea un délicieux et puissant baiser avec elle, accompagné de pelotage et de caresses sur sa combinaison, la faisant soupirer d'aise. Le baiser fut assez long, puis la kryptonienne finit par se redresser en disant à quel point elle aimait les lèvres de sa chérie. L'humaine lui répondit avec un sourire et un coup de langue sur ses lèvres.
« Moi aussi j'aime tes lèvres. Mais ce que j'aime encore plus... »
Elle fit glisser ses mains le long du dos de sa maîtresse, jusqu'à empoigner ses belles fesses bien dodues.
« … c'est ça. »
C'était l'un des meilleurs endroits de son magnifique corps, deux belles bosses fermes et douces. Helena les massait, les pressait et les écartait, mais se retenant de leur mettre des claques de peur de sombrer dans la spirale infernale du sexe. Le but était quand même de garder des forces pour la bataille qui s'annonçait.
Une des mains de l'humaine quitta l'arrière du corps de son amante pour s'attaquer à l'avant, pelotant ses deux gros melons à moitié exposés en dehors de sa tenue de super-héroïne.
« Oh maîtresse... vous êtes si belle. Prenez moi... baisez moi... »
Difficile de résister à l'appel enivrant de la luxure, même en sachant ce qui se passait en dehors des murs de cette chambre.
-
De toutes les personnes du Multivers, Karen était en effet sûrement celle qui connaissait la mieux Helena... Et inversement. Même avant de fuir sur cette dimension après l’attaque des séides de Darkseid, elles étaient déjà relativement proches. Elles étaient, en effet, les filles de deux étoiles, des légendes qui avaient sauvé le monde à maintes et maintes reprises. Ce simple fait suffisait à les rapprocher énormément. Elles avaient vécu chacune à des endroits différents, mais en se voyant fréquemment. Et, depuis qu’elles avaient quitté Earth-2, Huntress et Power Girl ne s’étaient plus jamais séparées. Karen connaissait comme sa poche cette terrible entêtée, aussi belle qu’elle était... Têtue. Helena ne lâchait rien, avec l’obstination maladive de son père, chose que son propre père avait toujours admiré chez lui.
Ici, Karen allait follement s’amuser, car Helena était partagée entre l’héritage paternel de sa psyché (foncer sur ceux qu’elle avait combattu) et l’héritage maternel (s’amuser avec Karen). Karen pouvait presque sentir le trouble en elle, son désarroi, tandis que les idées se multipliaient dans sa tête, comme si elle cherchait quoi faire. Karen l’avait embrassé, et sentit soudain les mains d’Helena agir, l’une se glissant sur ses fesses, l’autre sur ses seins, le désir apparaissant dans ses yeux. Un sourire ravi éclaira les lèvres de la Kryptonienne. Sous bien des aspects, Helena était plus mâture qu’elle... En fait, surtout sous un aspect sexuel. Karen adorait le sexe, elle l’adorait énormément, à tel point qu’on pouvait parfois se demander comment elle avait fait pour concevoir cette firme, vu le nombre de fois où on la surprenait au lit, endormie avec plusieurs amants, de différents sexes.
Tandis qu’Helena venait à la supplier de la baiser, cédant ainsi délicieusement à ses instincts maternels, Karen souriait malicieusement en se penchant vers elle :
« Oui, c’est normal d’aimer mes fesses, Helena... Et, si je dois te faire une confidence... »
Elle rapprocha son visage du sien, et murmura dans le creux de son oreille :
« Moi aussi, j’adore ton cul, petite traînée... »
Anticiper ce qui allait suivre fut ensuite très facile. Karen retourna Huntress, la plaquant sur le lit, puis posa ses mains sur ses hanches, en la mettant à quatre pattes. Il n’était dès lors plus difficile de deviner ce que Power Girl comptait faire. Bizarrement, le simple fait d’effleurer ses fesses semblait avoir violemment excité la Kyrptonienne, qui crispait ses mains sur les hanches de la femme, avant de tirer sur la fermeture de son justaucorps blanc, libérant ainsi son intimité... Puis elle franchit ce qu’Helena n’avait pas osé faire, en donnant une belle gifle sur les fesses de la femme, tout en se rapprochant encore et en gémissant, de telle sorte que...
« Hmmm... T’as vraiment un de ces culs... Je crois que ta petite chatte en feu n’attend plus que moi pour venir la remplir ! »
Helena put alors sentir, contre ses fesses, un membre turgescent qui glissait sur son corps. Un membre légèrement humide, recouvert d’une substance délicate et fine, à savoir la mouille de Karen. L’hermaphrodite Kryptonienne avait déployé l’argument majeur, et tira sur la tenue de la femme, libérant l’accès à son intimité. Une sodomie à sec, ce n’était pas très agréable, et elle préféra donc se diriger vers un autre trou, et, sans guère attendre plus longtemps, fourra sa queue dans sa chatte, et poussa un gémissement de plaisir.
« Oh... Helena, hmmm... Tu... Tu es toujours aussi bonne... !! Haaaan... !! »
Oh oui, elle allait se régaler, ce soir, et, même si ce serait plutôt court par rapport à leurs ébats habituels, Karen allait tout faire pour en profiter le plus !
-
Face à Karen, Helena était sans défense. La kryptonienne s'imposait à elle de toute sa puissance et de son talent pour l'aguicher, et elle ne pouvait que la suivre. Dès que son amie lui parla de ses fesses, un frisson semblable à un électrochoc fila dans sa colonne vertébrale. En un instant, elle se retrouva couchée sur le ventre, plaquée contre le lit, et ne vit plus rien de ce qui se passait. Heureusement, ses autres sens étaient toujours alertes, et elle entendit un bruit de zip suivi d'une bonne claque sur son cul, la faisant sursauter.
« Ah ! »
Dès qu'on touchait à ses fesses, Helena ne se contrôlait plus, en particulier avec Karen, qui avait compris comment utiliser ce fétiche pour la dominer. Très vite, l'humaine sentit une belle verge dure et humide taper contre son cul, et savait pertinemment ce qui allait suivre. Elle se laissa retirer le bas de sa combinaison, se pinçant les lèvres en attendant le moment fatidique, puis eut finalement droit à sa pénétration.
« Oohh... aahh... Karen... tu es... toujours... aussi forte... haaannn... »
Même si ce n'était que pour se détendre, c'était toujours bon de faire l'amour. Huntress arrivait presque à penser à autre chose qu'à la menace planétaire qui se profilait à l'horizon. Et même si elle se sentait coupable de prendre du bon temps dans ces conditions, elle ne pouvait tout simplement pas dire non à Power Girl, surtout que cette dernière avait bien raison : si elle n'avait pas pris le temps de se reposer, elle n'aurait pas été efficace sur le terrain, et cette mission allait nécessiter qu'elle soit au-delà de son maximum.
« Aahh... oui... oui... Karen... baise moi... encore... plus fort... haann... »
Quitte à prendre son pied, autant aller jusqu'au bout. Helena se faisait besogner par son amie, qui n'hésitait pas à y aller franchement, et elle adorait ça à un point qu'elle aurait eu du mal à exprimer. Après ça, un peu de repos ne serait pas de refus.
-
S’occuper du corps d’Helena, c’était un plaisir récurrent, qui passait presque toujours par la case « anal ». Dans le Monopoly d’Helena, ses fesses avaient la même fonction que la case « Départ » ; c’était un excellent point de départ, et on finissait toujours par y passer, en regrettant de ne pas pouvoir y aller, et de la sauter. ELle avait hérité de la silhouette parfaite de sa mère, ainsi que de la musculature de son père, formant un contraste magnifique, qu’on ressentait notamment à hauteur de son fessier, à la fois doux, tendre, et fort. Or, des culs, Karen en avait malaxé et butiné beaucoup, mais celui d’Helena avait indéniablement sa préférence, et ce en toute objectivité.
La sodomie était donc indispensable, mais Karen préférait commencer « en douceur », en la prenant en levrette. Son membre se mit à enfler, grossissant et durcissant sous l’effet de l’excitation. Son érection s’emballa en s’enfouissant en elle, et ses mains gantées se crispèrent sur le cul d’Helena, pendant qu’elle remuait d’avant en arrière, poussant de profonds soupirs.
« He-Helena, haaaa... »
Karen soupirait son nom, le gémissant, tout en continuant à s’enfoncer en elle. Leurs corps remuaient à l’unisson, Karen la soulevant, l’emportant avec elle. Power Girl se faisait joyeusement plaisir, et, comme à chaque fois, tringler Helena était une joie sans borne. Ah, dire que cette petite peste avait voulu l’en en priver ! Mais Karen, elle, avait besoin de sa dose de sexe, elle avait besoin de son Helena ! À ses yeux, Huntress était comme une magnifique drogue rose, et, quand on s’enfonçait en elle, on ne pouvait que le comprendre. C’était tout simplement délicieux, un corps parfaitement, une silhouette de rêve. Son membre continuait à s’enfiler en elle, remontant jusqu’à la garde, tapant contre son utérus, avant de repartir en arrière, puis de remonter.
Même sans avoir des superpouvoirs, Helena avait des reins très solides, ce qui était presque un pouvoir surnaturel en soi, vu qu’il fallait résister à l’ardeur d’une Kryptonienne perverse. La pénétration se poursuivit ainsi pendant de nombreuses minutes, les deux femmes s’absorbant dans les délices infinis du sexe, plongeant dans les méandres du stupre. Elle la prenait avec amour, avec appétit, jusqu’à approcher du point de chute.
Karen poussa jusqu’à l’orgasme, et se vida en elle, remplissant son premier trou de son foutre chaud, poussant un long soupir en sentant le plaisir atteindre le grade ultime, pour se déverser ensuite par sa trompe.
« Hmmmmm... Helena, haaaaaa... !! »
Et elle alla naturellement ponctuer cette séance par une claque bien sentie sur son postérieur.
Dieu, qu’Helena était bonne !
-
Helena exprimait sa joie au travers de ses gémissements et convulsions, à défaut de pouvoir le faire avec des mots. Karen la tringlait avec puissance tout en serrant ses mains sur son cul, fidèle à elle-même. Coucher avec une kryptonienne exigeait d'avoir une certaine endurance, mais le résultat valait bien les efforts donnés. L'humaine et la kryptonienne formaient un magnifique couple d'amantes parce qu'elles se connaissaient depuis l'enfance, et que leur complicité leur avait permis de découvrir rapidement comment chacune aimait faire l'amour. Huntress lui avait révélé son côté soumise sans aucun mal, et maintenant elle profitait des talents de maîtresse de Power Girl, ainsi que de son magnifique mandrin, qui lui labourait les chairs énergiquement. Les deux femmes bougeaient leurs corps à l'unisson, et Helena sentait le sexe de Karen s'enfoncer jusqu'à son extrémité en même temps qu'elle serrait ses fesses entre ses doigts gantés, le tout lui procurant un grand plaisir.
« Aahh… haaannn… kyyaahh… »
Finalement, elles poussèrent jusqu'à l'orgasme et, tandis que la kryptonienne vidait ses bourses dans le corps de l'humaine, cette dernière expulsa un mélange de mouille et de sperme de sa chatte, dont la plupart termina sa route sur le chibre de la blonde. Après ça, ses coudes cédèrent et l'avant de son corps tomba sur le lit, la laissant dans une position où elle bombait le cul, s'offrant complètement à sa maîtresse.
« Aahh… maîtresse… Karen… aahh… »
Maintenant que Helena était lancée, il fallait qu'elle aille jusqu'au bout. L'inquiétude de sa mission lui était sortie de la tête, elle ne pensait plus qu'au plaisir procuré par son amie, et à comment elle pourrait en avoir plus, elle se mit donc à onduler ses belles fesses devant ses yeux.
« Punissez moi… je mérite d'être fessée… faites rougir mes petites fesses… avec vos mains puissantes… »
Elle ne la regardait même pas, elle fixait le mur devant elle tandis que la kryptonienne restait dans son dos. Puis tout à coup, elle sentit une main s'abattre sur son derrière avec force. Elle couina et se mordit les lèvres en réponse.
« Oui… encore… »
-
Il fallait libérer la Catwoman en elle. Karen savait comment la prendre, sa Helena. Aussi sérieuse qu’un Bruce Wayne, aussi déjantée et sulfureuse qu’une Selina Kyle. Un curieux et savoureux mélange, délicieux et explosif, que Karen allait se faire plaisir à savourer. Se pinçant les lèvres, et crispant ses mains sur ses fesses, elle s’enfonçait joyeusement en elle, jusqu’à jouir. Un premier orgasme magnifique. Oh, elles auraient pu s’arrêter là, mais ça aurait été mal les connaître. Karen avait déjà pu réaliser combien Helena, pour une simple humaine, était entreprenante. C’était ce qu’elle appelait les facultés exceptionnelles d’adaptation et d’évolution de l’être humain. En ayant une partenaire comme Power Girl, une Kryptonienne surpuissante et techniquement infatigable, Helena se surpassait à chaque fois, de telle sorte qu’elle mélangeait cette volonté de fer issue de son père à l’appétit sexuel insatiable de sa mère, formant un combo gagnant qui l’amenait à puiser dans ses ultimes retranchements pour pouvoir être à la hauteur des coups de reins de son amante. Les deux femmes auraient donc pu se contenter juste de ça, ce coït sauvage et rapide, mais, dès que Karen eut déchargé son liquide de vie dans le corps de son amante, la seule chose dont elle avait envie, c’était de la prendre encore. Certes, elles avaient une urgence sur les bras, un consortium de mages et une organisation criminelle internationale, mais... En comparaison, il y avait le cul magique d’Helena, et, ce cul-là, pour rien au monde, Karen n’aurait commis l’erreur de le négliger.
Elle venait donc de jouir en elle, et, comme elle s’y attendait, Huntress demandait à se faire fesser. Karen sourit malicieusement. Son sexe était là, fièrement dressé, n’ayant visiblement qu’une envie : retourner baiser sauvagement Helena. Mais, au lieu de ça, elle serra ses poings, et esquissa un sourire. Il n’y avait probablement qu’avec Karen que le fouet était plus doux que les fessées. Et, quand Helena lui demanda de la fesser, Karen ne se fit pas prier, leva sa main, et l’abattit sèchement sur sa croupe, provoquant un épais claquement sonore.
« Hum... Tu es vraiment incorrigible, petite pute... Combien de fois devrais-je te fesser pour que tu cesses d’être l’insolente petite salope que tu es, hum ? »
Punir Helena, c’était ce que Karen adorait faire, et elle comptait bien se faire plaisir avec elle. Elle leva à nouveau sa main, et donna une fessée supplémentaire. Les coups étaient puissants, mais en même temps très légers, car Karen canalisait sa force, se retenait, tout en lui administrant de magnifiques claques. Elle se mit à côté d’elle, une main en appui sur son dos, et, avec l’autre, continuait à la fesser. Les coups s’abattirent donc sur sa croupe, la main remontant et redescendant à chaque fois.
*PAF ! PAF !*
Karen la gifla joyeusement pendant une bonne minute, et la relâcha. Huntress s’affala sur le lit, et, à chaque fois, Karen n’avait pas manqué de l’insulter.
« Traînée... ! Catin... ! Petite pute... ! »
Power Girl la relâcha ensuite, et lui sourit, en la laissant couchée sur le ventre, puis la retourna, et s’assit à califourchon sur elle, posant chacune de ses mains sur ses seins, venant les malaxer.
« Oui... Vraiment insatiable ! »
Karen se courba vers elle, et déposa un tendre baiser sur ses lèvres, avant de le rompre, et d’aventurer sa langue sur elle, glissant dessus.
« Je n’en ai pas encore fini avec toi, ma catin... Loin s’en faut ! »
La Kryptonienne se redressa ensuite, puis se déplaça, et s’installa sur un fauteuil à côté, écartant bien les jambes. D’une main, elle se masturbait tout doucement, et couvait sur Helena un regard particulièrement libidineux. Elle sourit à nouveau, malicieusement, et reprit encore :
« Viens à quatre pattes, ma chérie... Viens me sucer, comme la belle petite chienne que tu es... »
-
La question de Karen semblait pertinente, mais elle devait sûrement savoir, en elle-même, que jamais Helena ne serait rassasiée en fessées, à moins de ne vraiment plus pouvoir s'asseoir, mais là c'était plus du domaine de la violence physique que du plaisir. Déjà, même en retenant sa force, la kryptonienne mettait de sacrées claques, qui résonnaient dans toute la chambre et faisait couiner l'humaine.
« Ah... ah... ah... »
Avec les insultes en plus, elle se sentait au paradis. Plus d'inquiétude, elle se laissait porter par l'excitation et le désir, priant pour que ça ne s'arrête jamais. Mais d'un seul coup, alors qu'elle était toujours chauffée, et bien loin de l'orgasme, Power Girl la relâcha et la retourna, l'allongeant sur le dos, avant de se mettre à califourchon sur son ventre pour empoigner ses seins, les malaxant avec force.
« Hhhmmm... aaahhh... »
Oui c'était bon, mais elle aurait clairement préféré continuer à être punie. Après un baiser, son amie se redressa et alla s'asseoir dans un fauteuil, écartant bien les jambes pour offrir un angle de vue parfait sur son sexe masculin érigé tel un piquet. Huntress la regarda avec des yeux emplis de passion, attirée par ce spectacle, et se fit un plaisir d'obéir à l'ordre suivant.
« Tout de suite maîtresse. »
Helena marcha à quatre pattes jusqu'au fauteuil, en ondulant du bassin le plus possible dans l'espoir de réveiller l'envie de Karen pour les fessées, et prit son mandrin en main, savourant sa chaleur et ses palpitations avant de le prendre en bouche. Très vite, elle se mit à bouger sa tête de haut en bas, prenant le membre en gorge profonde dès le départ, en bavant le plus possible et en faisant des bruits humides pour que sa maîtresse la traite de petite cochonne.
« Hhmm... ssllrrpp... »
Le sexe de la kryptonienne était une délicieuse friandise, que l'humaine savourait à sa juste valeur, mais elle aurait quand même préféré que cette grosse trique rentre entre ses fesses, ou même se faire biffler, une autre forme de punition. Pour l'instant, elle était une esclave obéissante, mais il ne fallait pas la pousser, sinon elle allait devenir vilaine, et ferait tout pour avoir ses fessées.
Helena continua sa fellation pendant de longues minutes, tout en astiquant les bourses de Karen avec ses mains puis, quand elle la sentit proche de jouir, elle sortit l'engin de sa bouche et l'astiqua énergiquement avec sa main jusqu'à ce que son amante ne balance la sauce, et répande son foutre sur tout son costume. Une fois le travail fait, elle recula un peu et se mit à genoux devant sa maîtresse, passant ses mains sur sa combinaison pour bien étaler le sperme juteux.
« Oh, regardez moi... je suis toute sale... je suis dégoûtante... une vraie petite cochonne... »
Puis elle se pencha en avant, mordillant sa lèvre inférieure.
« Maîtresse... qu'est ce qui arrive aux filles dégoûtantes comme moi ? »
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Karen connaissait l’incroyable potentiel masochiste de la femme. Elle savait qu’Helena ne voulait encore qu’une chose : des fessées supplémentaires. Et Karen pouvait tout à fait la satisfaire... Mais elle voulait aussi la voir agir en parfaite salope. Karen n’exagérait pas. Parfois, il arrivait qu’elle fesse Helena pendant plus d’une demi-heure d’affilée. Sur ce point, Huntress s’avérait particulièrement endurante, et Karen comptait bien encore la battre... Toutefois, avant ça, elle ne comptait pas résister à une bonne fellation. Elle sentit donc Helena poser ses lèvres sur sa queue, et la sucer de manière très provocante, en provoquant des bruits de succion très forts, caressant ses testicules avec ses mains. Celles de Karen étaient à gauche et à droite de son corps, se crispant parfois, et elle gémissait en serrant les lèvres. Helena se faisait plaisir avec elle, goûtant à sa délicieuse sucette, qui grossissait et enflait considérablement. Helena était très énergique, et toujours aussi talentueuse. Sa bouche filait d’avant en arrière, et, si Karen avait eu envie de poser ses mains sur sa tête, elle n’en fit rien, la laissant faire sa symphonie.
La Kryptonienne était très fière d’Helena, une élève magnifique, qu’elle avait initié au sexe et à la plus profonde des lubricités avec un talent incroyable. Oui, Helena était douée, particulièrement douée, et astiquait bien tout son appareil, que ce soit sa verge ou ses testicules. Elle les astiquait, les malaxait, et finit par retirer ses lèvres.
« He... Helena... »
Cette fellation durait déjà depuis de nombreuses minutes, et Helena sentait, à la dureté de cette queue, à son épaisseur et à sa longueur, qu’elle était sur le point de jouir. Toutefois, Helena refusa de la faire jouir dans sa bouche, en écartant ses lèvres, et la masturba alors, énergiquement. Karen soupira encore, en gémissant à nouveau, des gouttes de sueur glissant le long de ses joues. Ses seins étaient tendus au maximum, étirant sa combinaison, de telle sorte que, à travers ces derniers, on pouvait voir ses tétons. Power Girl gémissait donc, avant de sentir sa queue se roidir, se dresser... Et tout son corps expulsa alors son foutre, dans un grand cri de plaisir.
« HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA... !! »
Karen jouissait toujours de manière très généreuse, et, ici encore, ce fut le cas. Son corps expulsa d’impressionnantes quantités de foutre, heurtant le visage d’Helena, éclaboussant également son torse et ses seins. Power Girl se lâcha donc, et, après cela, elle vit Helena, de manière très impudique, se recouvrir de sperme, le sperme chaud de Karen, qu’elle étala sur son visage et sur son costume, la regardant ensuite à nouveau. Huntress était totalement partie, libérant une Helena terriblement perverse. Karen savait qu’Helena s’était rendue sur Terra, et qu’elle y avait rencontré une certaine Ishtar Naviento. Depuis qu’elle était revenue de Terra, la perversion d’Huntress avait cru encore sensiblement.
Le résultat, on le voyait maintenant. Helena n’avait plus aucun tabou, ou presque, à propos du sexe, et Karen sourit, avant de crisper l’un de ses poings. Elle répondit en agrippant les cheveux d’Helena, et tira sa tête vers l’arrière, un sourire malicieux venant se dresser sur ses lèvres.
« Les filles dégoûtantes comme toi méritent de grosses punitions ! »
Elle la relâcha alors, en la mettant à quatre pattes.
« Je ne pensais pas devoir te punir, Helena, mais, finalement, tu l’auras bien mérité ! Cependant, il faudra le faire dans une salle spéciale... »
Karen alla récupérer un fouet. Pour se déplacer, c’était mieux que d’utiliser ses mains.
« Tu vas aller à quatre pattes dans la salle de punition, Helena ! Et, comme tu es une vraie salope, tu ne mérites pas d’être considérée comme une humaine, alors... Aboie, petite chienne ! »
Et le fouet de Power Girl s’abattit brusquement sur les fesses d’Helena. La salle de punition était tout simplement le donjon local, une pièce sans fenêtres, abritant un chevalet, des croix, ses instruments de domination sexuelle, et également des instruments plus futuristes, comme des tentacules métalliques.
Karen n’aurait pas pensé aller aussi loin avec elle, mais, après cette magnifique fellation, qui l’avait transporté sur Neptune... Helena méritait un traitement digne de ce nom !
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Helena jouait les grosses cochonnes pour provoquer Karen, et cette dernière lui répondit en attrapant ses cheveux, tirant sa tête vers l'arrière avec un sourire annonçant de délicieuses choses à venir. L'humaine allait finalement avoir droit à sa punition, mais pas ici, il fallait une salle spéciale pour ça. Huntress fut sommée de se mettre à quatre pattes pour y aller, et sa marche commença avec un bon coup de fouet sur le cul.
« Aahh ! Waf waf ! »
Helena partit en direction du donjon en marchant comme une chienne, aboyant à chaque fois que le fouet s'abattait sur ses fesses. Ce n'était qu'un prémisse à sa punition, et pourtant elle aimait ça autant que si elle était déjà punie. Le claquement sonore, ses fesses qui chauffaient, l'humiliation d'être traitée comme une chienne... elle aimait ça à un point qu'elle ne parviendrait pas à exprimer si on le lui demandait.
« Arf... arf... haaannn ! »
C'était la première fois qu'elle avait été assez vilaine pour mériter d'être punie dans le donjon de Karen, et elle s'en faisait une joie d'avance. Une fois à l'intérieur, elle découvrit une pièce sans fenêtres, uniquement éclairée par des lumières tamisées, et une myriade d'instruments destinés aux châtiments corporels : croix, chevalets, menottes, plugs, godes, même des tentacules métalliques. Un attirail de dominatrice, fait pour corriger les sales traînées comme elle.
« Waf Waf ! Ah ah ah ! »
Helena, à genoux devant Karen, faisait la belle pour signifier son bonheur. La kryptonienne lui répondit qu'il était temps de la punir, et qu'elle comptait bien utiliser tous les outils de cette pièce pour ça. L'humaine s'en réjouissait d'avance.
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Chassez le naturel, et il revenait au galop... Quand Karen avait proposé une séance de sexe à Helena, elle n’avait eu en tête qu’une séance rapide, un quickie super-héroïque... Et voilà maintenant que le duo se trouvait dans son antre ! Cette pièce sombre, son donjon, symbole de la grande perversion et de l’étonnante lubricité de Power Girl. Finalement, Karen avait réussi à planter les graines du désir en Helena bien mieux qu’elle ne l’aurait cru, car Huntress avait, semble-t-il, totalement oublié la mission, leurs ennemis à combattre, au profit d’une bonne vieille séance de sadomasochisme, avec un zeste d’humiliation et de bondage. Elles étaient donc là, et, après avoir découvert la pièce, Helena se retourna, aboyant à nouveau. Karen, elle, avait allumé des bougies à distance, avec l’aide de sa vision thermique, permettant ainsi de doter l’ensemble d’un certain charme atypique, les instruments de torture se dévoilant sous le reflet des flammes.
« La dernière fois, je t’avais emmené dans ma pièce futuriste... Ici, il y a des instruments plus classiques, plus... Traditionnels. »
On pouvait donc décrire cette pièce comme sa deuxième salle de plaisir, un donjon nettement plus traditionnel, sans les instruments futuristes, les tentacules, les électrochocs, et toutes ces festivités. Karen se déplaça rapidement, observant les différents objets se présentant à elle.
« Mais je vais commencer par me changer... Dans cette pièce, je ne suis plus Power Girl, petite pute, je suis... Ta Maîtresse ! Et... Toi aussi, tu vas te changer ! »
Elle se déplaça à la vitesse de l’éclair, et Helena n’eut donc qu’à attendre quelques secondes avant que Karen revienne. Elle lui présenta sa nouvelle tenue, et laissa à Helena le temps de se changer, elle-même faisant de même. Comem on pouvait s’y attendre, Karen avait de magnifiques tenues en latex, et avait offert à Helena un ensemble noir léger (http://orig00.deviantart.net/a00a/f/2008/303/b/8/lyra_by_belsina.jpg), qui renforçait clairement sa position de soumise, tandis qu’elle-même opta pour un ensemble plus intégral, une combinaison noire complète (http://orig12.deviantart.net/c608/f/2013/092/1/7/karca_catsuit_04_by_malkiss-d6070bs.jpg) l’instaurant définitivement dans son rôle de Maîtresse, avec un corset par-dessus, la combinaison étant agréablement ouverte sur le devant (http://orig09.deviantart.net/0c2d/f/2013/092/0/6/karca_catsuit_05_by_malkiss-d6070g4.jpg).
Ainsi habillée, et prête à satisfaire ses envies fétichistes, Karen fit crisper ses doigts, faisant crisser le latex, puis se rapprocha d’Helena, et caressa ses cheveux, soulevant son visage.
« Allez, commençons ta punition... Va sur la croix ! »
Karen désignait sa croix de Saint-André, et aida naturellement Helena à s’y mettre, attachant ses chevilles et ses poignets, puis alla ensuite chercher un fouet.
« J’ai assez fessé ton cul pour le moment, je ne voudrais pas que tes seins soient jaloux... Et, pendant que je vais te battre, tu vas me supplier, Helena, me supplier de t’épargner... Crie bien fort, surtout, ma chérie ♥ ! »
Power Girl alla récupérer tranquillement son fouet, faisant claquer ses talons sur le sol, puis se retourna vers Helena...
...Et la punition put commencer !
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La séance de punition de Helena commença en beauté par un changement de tenue. Karen enfila une combinaison intégrale, avec juste une ouverture au niveau du torse, qui lui faisait un superbe décolleté, et l'humaine enfila un ensemble bien plus léger, composé d'une paire de sous-vêtements, de longs gants et des bottes. Excitée par le port du latex, elle mouillait déjà tandis que la kryptonienne approchait, crissant ses doigts dans ses cheveux. La soumise fut attachée sur la croix de Saint-André par les poignets et les chevilles, puis les premiers coups de fouets fusèrent sur son corps.
« Han ! Han ! Maîtresse... ayez pitié de votre salope ! »
Simuler des suppliques paraissait étrange pour Helena. En général, elle demandait plutôt à ce que la punition continue, s'insultait et se rabaissait... mais là, elle devait demander à Karen de l'épargner. Et malgré ses questionnements, elle ne voulait pas discuter les ordres de sa maîtresse.
« Épargnez moi... aahh... je vous en supplie... épargnez moi... même si je ne suis... qu'une grosse chienne. Hhhmmm ! »
Mais elle avait beau demander, ça ne faisait qu'attiser la fougue de son amante, qui la fouettait encore et encore, marquant son ventre et sa poitrine, sa peau rougissant sous les attaques du fouet. Helena aurait voulu hurler son plaisir, dire à quel point elle aimait ça et supplier Karen de continuer plutôt que d'arrêter, mais elle avait déjà du mal à articuler au milieu de ses râles de plaisir, et du bruit de l'air fendu par l'instrument qui la malmenait.
« Aahh ! Oohh ! Maîtresse... stop... pitié... haaannn... je n'en... peux plus... AAAAAHHHHH ! »
Après un énième coup de fouet sur ses seins, Helena Atteignit l'orgasme, et souilla sa culotte de latex avec sa mouille, qui jaillit en telle quantité qu'elle forma une flaque à ses pieds. Mais quand l'endorphine retomba, l'excitation retomba avec. D'un seul coup, l'humaine avait oubliée le plaisir et l'envie de faire l'amour, son entrain hérité de sa mère laissait place au sérieux de son père.
« Karen... je crois... qu'il faut... qu'on arrête... je dois... me reposer... »
Difficile de croire que c'était la même femme.
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*TCHAC ! TCHAC ! TCHAAACC !!*
Le claquement du fouet résonnait délicieusement dans le donjon. Karen harcelait le ventre d’Helena, ses seins, ses hanches, revenant en arrière, puis en avant encore. À chaque fois, le déplacement du fouet provoquait vers l’extrémité ce bang supersonique si agréable à entendre, et le fouet s’abattait sur elle, furieusement, hurlant contre sa chair, imprimant sa trace sur sa peau. Helena se débattait, hurlait, gesticulait, tout son corps se tendant, ses muscles se raidissant sous le fouet qui, inlassablement, venait lécher sa peau. Entendre Helena la supplier n’avait fait que la stimuler davantage, et elle continuait à la battre, encore, encore et encore. Le fouet fusait sur elle, claquant sur sa belle peau, heurtant son vagin, tapant régulièrement dessus, poussant la femme à l’orgasme.
Et, tandis que Karen sentait les battements frénétiques du cœur d’Helena, un sourire pervers se dessina sur ses lèvres. Elle continua à abattre le fouet, tout en gloussant, retournant ensuite la provoquer :
« Tu es vraiment une salope... Tu vas jouir en te faisant fouetter, petite cochonne ! C’est dégoûtant, tu es dégoûtante... Traînée ! »
Karen poursuivit avec un nouveau coup de fouet, mordant les tétons de la femme, jusqu’à la pousser à l’orgasme. Son corps était alors bien rouge, et le corps d’Helena se détendit tout le long de son orgasme, dans un ultime gémissement. Sa salive coulait le long de son torse, et la tête d’Huntress était penchée vers le bas. La jeune femme reprenait peu à peu ses esprits, et, tout en soupirant, avoua qu’elle en avait assez, et qu’elle voulait juste dormir.
« Hmmm... »
Pour seule réponse, Karen réfléchit un peu, puis ses lasers fusèrent, quatre petits tirs, qui brisèrent les liens d’Helena. Juste ensuite, Karen se rapprocha d’elle à grande vitesse, et l’attrapa entre ses bras, la maintenant contre elle, une main glissée sous ses genoux, l’autre sous son menton, en lui souriant.
« Très bien, Helena... On va se reposer... »
Power Girl quitta alors le donjon, et, quelques secondes plus tard, Helena se retrouva dans la chambre principale de Karen, au dernier étage de la villa. C’était une grande chambre, avec un lit énorme, et trois des quatre murs de la chambre n’étaient composés que de baies vitrées donnant sur l’extérieur. On voyait ainsi la belle piscine de luxe de Karen sur un côté, et, sur l’autre, un chemin qui menait à la jungle environnante.
Dans ce grand lit, Helena fut couchée en plein milieu, Karen juste au-dessus d’elle, un grand sourire sur les lèvres, son érection tapant contre les cuisses de la femme. D’une voix douce, elle lui murmura quelques ultimes mots, tout en retournant la pénétrer :
« Je vais t’accompagner dans ton sommeil, Helena... Ne t’inquiète pas, je serais calme... »
Elles finissaient presque toujours comme ça, dans le sexe, dans le stupre, Karen la pénétrant jusqu’à ce qu’elle s’endorme. C’était un petit rituel, et il était immanquable. Le latex crissa, accompagnant les craquements du lit, pendant que la Kryptonienne allait pénétrer son amante, l’embrassant, serrant son corps contre le sien, soulevant et abaissant sa verge en elle, y allant doucement, jusqu’à la faire jouir.
Helena s’abandonna ainsi contre elle, et le sommeil vint la saisir dans ses bras, et, même alors qu’elle dormait, Karen continua à la prendre, comme pour s’assurer qu’elle dormait bien, avant de s’affaler contre elle, et de laisser le sommeil l’attraper elle aussi...
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Helena aimait faire l'amour avec Karen, mais elle avait quand même ses limites. La kryptonienne la libéra de ses liens avec son laser oculaire, puis l'attrapa entre ses bras, la portant comme une mariée. En quelques secondes, l'humaine se retrouva dans la chambre de son amante, une grande chambre avec un énorme lit et un incroyable point de vue grâce aux baies vitrées. Elle fut couchée au centre du lit, et sa partenaire si mit juste au-dessus d'elle, tapant sa verge puissante contre ses cuisses. Huntress croyait pouvoir enfin se reposer, mais Power Girl vint à nouveau la pénétrer, en lui expliquant qu'elle allait s'y prendre calmement pour l'accompagner dans le sommeil. Elles avaient l'habitude de finir leurs nuits endiablées ainsi, mais l'humaine ne pensait pas pouvoir aimer ça dans ces conditions. Laisser ses envies primaires prendre le pas sur sa mission, surtout vu l'ampleur du danger… sa mère pourrait peut-être la comprendre, mais que dirait son père s'il la voyait ? Tourmentée par ses choix, elle ne se rendait même pas compte qu'elle sombrait peu à peu. Ses yeux se fermaient tout seuls, son corps ne bougeait plus, une petite partie de sa conscience l'aidait à voir que Karen se blottissait contre elle, l'embrassait tout en la pénétrant, mais le plaisir disparaissait pour ne laisser place qu'au néant du sommeil profond. Helena allait avoir besoin de plusieurs heures pour récupérer ses forces après ça.
Après deux heures de sommeil, un bruit d'alarme réveilla Huntress en sursaut. Paniquée, elle fila à la salle de contrôle de la tour sans même prendre la peine de se changer, et vit sur les écrans qu'un pic d'énergie magique dangereusement élevé venait d'apparaître au dernier emplacement connu du masque. Le mage l'ayant volé devait être en train de s'en servir. Power Girl arriva rapidement, et fut amusée de voir que son amante n'avait pas changée de tenue.
« Pas le temps de s'amuser. Il faut qu'on file dans les Balkans en quatrième vitesse. »
Mais bien sûr, pas question d'y partir en tenue sexy de latex. Du coup, la kryptonienne fila dans sa chambre et, en deux temps trois mouvements, elles furent toutes les deux en costume. L'humaine sauta dans son jet supersonique, et mit directement le cap sur la destination où le pic de magie avait été détecté. Vu que sa partenaire y serait en première, peut-être pourrait elle intervenir pour empêcher que la situation ne dégénère trop.
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Deux heures de sommeil, c’était peu, et, en même temps, beaucoup... Du moins, surtout pour Helena, bien plus noctambule que Karen. Dès que l’alarme, stridente, résonna, sa jeune amante bondit hors de ses bras, et fila vers l’ordinateur principal, proche de la chambre, pendant que KLaren, en grognant, bâillait profondément. Il y a encore quelques secondes, son nez reniflait le latex de sa chérie, et, maintenant, une alarme lui hurlait dans le crâne. Sa première réaction fut épidermique, et une rafale optique frappa l’alarme, située en hauteur, et la fit exploser dans un grésillement.
*Aaaaah, liberté !!*
Karen se releva ensuite, tout en grognant encore, les cheveux légèrement défaits, puis s’étira, et rejoignit ensuite Helena. Il y avait du nouveau dans la base ennemie, car le satellite de Karen avait repéré des anomalies magiques. Un pic anormal dans les Balkans, et Karen hocha donc la tête, après avoir, comme de coutume, brièvement maté le cul de sa copine. La fille de Superman était décidément moins mâture que celle de Batman, mais, pour autant, elle prenait ce qui se passait vraiment au sérieux. Pour elle, c’était surtout une manière de décompresser un peu, l’humour et la perversité étant les barrières de sa dépression après la mort de leurs parents.
Power Girl les rhabilla donc, puis, déposa Helena dans l’un de ses hangars, abritant un avion supersonique (http://images2.gamenguide.com/data/images/full/10010/arkham-origins-batwing-concept.jpg), ressemblant furieusement au Batwing. Pour réaliser ce Batwing, Karen s’était inspirée du X-43A Scramjet, un avion sans pilote conçu par la NASA, et qui avait battu le record du monde de vitesse d’un avion, en atteignant la vitesse de pointe de 11 236,68 km/h, soit... Mach 9.1. Outre une vitesse exceptionnelle, le vaisseau disposait aussi d’un camouflage thermique. Karen avait utilisé les travaux de la NASA pour le réaliser, ainsi que ses compétences kryptoniennes.
Il n’était plus question de s’amuser avec Huntress, et elle la laissa s’installer dans le cockpit, tout en se rendant près d’une console, et ouvrit la porte de sortie, donnant sur un long tunnel qui permettait au vaisseau de prendre de la vitesse. Elles se quittèrent néanmoins sur un bref baiser.
« À tout à l’heure ! »
Power Girl, dans sa combinaison blanche et sa caper rouge, fila à travers la rampe de lancement, et sortit au milieu de l’océan, s’envolant à toute allure dans le ciel, puis redescendit ensuite. Elle arriva dans l’espace en quelques secondes, et observa brièvcement la courbe de l’élégante planète bleue, tandis que le soleil vint l’englober, sans atmosphère pour restreindre ses pouvoirs. Karen en frémit sur place, puis redescendit ensuite à hauteur de l’Europe.
Le repaire des mercenaires était situé dans une campagne montagneuse assez aride, mais il n’y avait plus aucun habitant dans les maisons. Karen survolait le village, voyant des fermes à proximité. L’aube se levait lentement, et les questions commençaient à apparaître dans sa tête. Aussi bourrine et intrépide soit-elle, Karen se rappelait encore de ce combat contre le mystérieux mage. La magie était l’un des deux grands points faibles de son espèce, et elle avait trop tendance à se surestimer.
*Tout ce qu’il faut, c’est que je fasse attention...*
Elle surplombait le village, et finit par se poser. Avec sa vision spéciale, elle constata rapidement qu’il n’y avait pas âme qui vive dans le village. Où se trouvait la base des mercenaires ? Elle observa le sol, mais, sous la terre, il y avait une épaisse couche de plomb.
*Est-ce que tout ce village a été conçu par les mercenaires comme une couverture ? Ils doivent être très efficaces, dans ce cas...*
Ses pas foulaient le sol, la rapprochant d’une belle église située sur la place centrale. Restant silencieuse, Power Girl s’approcha de la place, avisant une fontaine... Et la cloche de l’église se mit soudain à sonner.
*Que... ?!*
Comment la cloche pouvait-elle sonner, s’il n’y avait personne? Intriguée, Karen s’approcha du perron de l’église, et sentit alors une épaisse brume arriver, tandis que la porte de l’église s’ouvrit. Elle fronça les sourcils, en voyant l’atmosphère s’épaissir autour d’elle, et entendit des corps désarticulés se rapprocher. Devant elle, Karen vit quatre individus (http://img110.xooimage.com/files/4/d/4/skulls-50fe4c8.png) s’approcher, ressemblant à des pantins désarticulés qui avançaient. Fronçant les sourcils, la Kryptonienne regarda à nouveau autour d’elle, et vit d’autres corps émerger des allées, ressemblant à des zombies, mais recouverts par des espèces de parasites qui flottaient autour d’eux. Si certains avaient des yeux bleus, d’autres ressemblaient juste à des cadavres réanimés.
La Kryptonienne venait de tomber sur des Skulls, des créatures étranges, qu’elle n’avait encore jamais affronté. Ces êtres aux yeux bleus étaient capables de manipuler des armes à feu, de se déplacer à grande vitesse, disposaient d’une force redoutable, et étaient, également, très résistants. Manipulant la Terre, ils pouvaient créer des cristaux de terre autour d’eux, en faire exploser à distance, et, surtout, quand ils étaient blessés, pouvaient se recouvrir d’une couche de protection en terre (http://img110.xooimage.com/files/9/3/2/skull_armor-50fe4d5.jpg), qui les rendaient particulièrement résistants.
Et, enfin, les Skulls pouvaient diffuser autour d’eux des parasites qui leur permettaient de réanimer le système nerveux des hommes morts. Ces zombies étaient relativement lents, sauf quand ils repéraient un être vivant, ou ils devenaient alors particulièrement vivaces.
Karen venait de faire sa première rencontre paranormale ici.
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Durant le vol qui, bien que rapide, lui sembla durer une éternité, Helena se tortura l'esprit à songer aux désastres que ce monde pourrait connaître à cause du masque. Et si Earth-1 connaissait le même sort qu'Earth-2 ? Tout ça parce qu'elle n'aurait pas été capable de contrôler ses pulsions de désir à l'égard de Karen. Rongée par la culpabilité, elle n'arrivait pas à contrôler ses pensées.
Calme toi, calme toi, calme toi...
Tout comme son père avant elle, la jeune femme prenait parfois son rôle tellement au sérieux qu'elle en négligeait sa propre santé. A ses yeux, il était de son devoir d'utiliser ses capacités hors du commun pour défendre le monde dans lequel elle vit, que ce soit celui-ci ou son ancien, et faire passer les vies des innocents avant la sienne. Une mentalité noble mais qui, dans ce genre de moments, pouvait très bien la mener à une issue fatale, et la faisait culpabiliser à mort le reste du temps.
Le radar de son avion se mit à sonner lorsqu'elle se retrouva dans une zone où elle pouvait atterrir à distance raisonnable du lieu où avait été détecté l'anomalie magique. Une fois son avion posée, elle descendit et activa le camouflage optique de l'appareil avant de se mettre en route. Le chemin à suivre n'était pas simple, mais ça n'allait pas suffire à l'arrêter.
Helena marcha pendant quelques minutes avant de voir des colonnes de fumée s'élever au loin. Convaincue que ça venait de Karen, elle pressa le pas et, une fois arrivée, découvrit un petite village abandonné, et son amie kryptonienne en train de se battre près d'une église avec des créatures ayant une allure humaine mais bougeant comme des pantins de bois tirés par des ficelles. L'ennemi était en surnombre et plutôt vif, Power Girl avait beau ne pas être en difficulté, elle n'avait pas une seconde de répit. Huntress courut dans sa direction, et deux ennemis la remarquèrent. Ils se mirent à la charger, et l'héroïne leur décocha deux flèches aveuglantes, qui n'eurent aucun effet. Étonnée mais pas à cours d'idées, elle sortit son bâton et les frappa tous les deux à la tête. Ils tombèrent, et elle se remit à courir vers sa camarade sans vérifier que l'ennemi était bien neutralisé, une erreur qu'elle n'aurait jamais commise si elle n'avait pas été aussi stressée.
Une fois aux côtés de Karen, Helena l'aida à repousser les sbires qui, d'une façon inconnue, revenaient toujours plus nombreux à chaque assaut.
« Karen ! Tu sais ce que son ces choses ? »
Car pour sa part, elle n'en avait aucune idée.
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*Ces mecs sont rapides et costauds ! Qu’est-ce que c’est que ces types ?!*
La Kryptonienne en frappa un au visage, et, malgré sa protection pierreuse, qui lui fit quand même mal aux jointures, il s’envola, décollant du sol pour passer à travers la porte d’une maison, s’écrasant ensuite contre un mur, terminant sa course dans le lit d’une petite chambre, qu’il pulvérisa. Au milieu de toute cette brume, Karne voyait les Skulls avec leurs lueurs bleuâtres, mais ces derniers se déplaçaient rapidement. L’un d’eux frappa alors le sol, et fractura ce dernier, le fissurant, la fissure filant droit vers Karen, où elle provoqua ensuite une explosion l’envoyant à terre. Le temps qu’elle reprenne ses esprits, elle vit un cristal de terre se former rapidement devant elle, avant de se mettre à chauffer, et à vibrer dangereusement.
Elle se releva à temps pour voir cet objet, qui explosa ensuite, la déflagration venant la souffler. Son corps voltigea, et heurta un lampadaire, le défonçant sur place, la femme s’affaissant ensuite sur un banc public, qui fut également arraché de ses gonds. Posant une main au sol, elle se releva ensuite, furieuse, et fronça les sourcils, envoyant ses lasers frapper le torse d’un Skull, faisant exploser ses protections pierreuses. Et, derrière la pierre calcinée, Karen vit un corps en flammes, une carcasse qui semblait être perpétuellement en feu, avec une peau cendrée parcourue de striures oranges. L’être s’avança lentement, puis se recroquevilla sur place, et s’enroula par un cristal, probablement pour se régénérer.
Ce fut tout ce qu’elle nota, car, ensuite, le premier Skull, celui qu’elle avait balancé dans la maison, atterrit dans son dos. Elle se retourna trop tard, recevant un puissant coup de poing qui la sonna sur place. L’homme l’avait agrippé au visage, et envoya son corps se fracasser sur le sol, défonçant les tuiles, puis la souleva, et la frappa à l’estomac avec son autre poing. Cependant, Karen n’avait pas encore dit son dernier mot, et ses lasers flamboyèrent à nouveau... Et firent même exploser la main de son adversaire, qui la relâcha, puis se reçut un puissant uppercut qui l’envoya défoncer une autre maison.
« Putain, vous allez me lâcher, bande de sangsues ?! »
Apercevant des bruits venant d’une ruelle adjacente, elle tourna la tête, et sourit en voyant Helena s’approcher rapidement, son bâton déployé. Plus question de badinages, cette fois, c’était du sérieux.
« Pas la moindre idée... Ce village est un village fictif, il y a du plomb sous nos pieds, donc, probablement un complexe militaire. »
Il n’y avait pas que ces ennemis aux yeux brillants, mais aussi les zombies qui accompagnaient, et qui avaient tous des uniformes.
*Probablement des individus originaires de ce complexe... J’ignore ce que cela signifie, mais, vu les blessures que ces attaques pierreuses m’infligent...*
Karen vit plusieurs cristaux fondre vers elle, et déclencha ses lasers, provoquant à chaque fois de puissantes explosions, puis l’un des Skulls se rua à toute allure vers elle, et ses poings heurtèrent les siens, dans un choc solide. La tête du Skull se recouvrit ensuite de Terre, et il frappa avec elle le visage de Karen, la sonnant en la faisant reculer. Helena s’interposa alors, mais son bâton sembla rebondir contre la tête du monstre. La jeune femme ne se laissa néanmoins pas déstabiliser, et opta pour un coup de pied retourné qui atteignit le torse de l’ennemi, mais, là encore, sans l’ébranler.
Néanmoins, Helena l’occupa suffisamment pour permettre à Karen d’armer son poing, et elle le frappa violemment au torse, provoquant une puissante onde de choc qui le fit rebondir à plusieurs reprises.
« Ils sont animés par la magie... J’ignore ce que tout cela cache, Helena. »
Les zombies ressemblaient à des marionnettes désarticulées, mais, en se rapprochant des deux femmes, ils se mirent soudain à courir en grognant, déployant leurs mains en avant.
« Occupe-toi d’eux ! »
Karen bondit soudain en l’air, et croisa la route d’un Skull, envoyant son genou dans son flanc, le balançant à travers l’église. Il défonça la double porte, fila le long du transept et de la nef, et termina sa course en explosant l’autel.
Au moins, il fallait reconnaître que, après cette courte nuit de baise, qui avait passablement frustré Karen par sa brièveté (mais elle ne l’aurait jamais dit à Helena), elle avait ici trouvé de magnifiques punching balls pour calmer ses nerfs !
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Helena avait besoin d'informations sur ses ennemis pour pouvoir les combattre efficacement, mais même Karen ne savait pas à quoi elles avaient à faire. Du coup, elles ne pouvaient que frapper et espérer. Au moins, s'il y avait du plomb sous le village, ça voulait dire qu'elles étaient au bon endroit. Huntress poursuivait le combat de son mieux, mais ses attaques semblaient n'avoir aucun effet sur les carapaces de pierre des Skulls. Quand elle vit que l'un d'eux s'en prenait à Power Girl, elle fonça dans sa direction et lui mit un grand coup de bâton dans la tête. L'arme rebondit contre son crâne, mais l'humaine enchaîna tout de suite avec un coup de pied en plein thorax. Toujours aucun effet. Néanmoins, ce fut une bonne diversion pour que la kryptonienne puisse frapper le monstre et l'envoyer au loin.
« Ils sont animés par la magie... J’ignore ce que tout cela cache, Helena. »
Encerclé entre ces monstres de pierre animés par magie, l'une des seules faiblesses de Karen, et les zombies en uniforme militaire, qui venaient vers Helena, il n'y avait pas vraiment d'échappatoire. Quand les zombies commencèrent à charger, la kryptonienne fila dans les airs, laissant à sa camarade le soin de se charger d'eux.
« Pas de problème. »
C'était nettement plus facile pour l'humaine de gérer des humains mous du bulbe que des créatures couvertes de roche. Elle se jeta dans la mêlée, et envoya ses ennemis au tapis un par un grâce à son bâton. Le problème était que, peu importe le nombre de fois où elle les frappait, ils finissaient toujours par se relever. Elle avait beau leur briser les bras, les jambes, la mâchoire, ils revenaient toujours. Heureusement, en réduisant leur mobilité, elle les rendait aussi moins dangereux. Habituée depuis longtemps à restreindre sa combativité pour ne pas blesser trop gravement ses ennemis, elle put allègrement se lâcher et démolir ces cadavres ambulants.
Derrière elle, sa camarade envoyait les Skulls dans le décor sans jamais réussir à s'en débarrasser pour de bon mais, quand l'un d'eux entra de force dans l'église lors de son impact, la kryptonienne remarqua quelque chose sous l'autel : un ascenseur caché, dissimulé sous du plomb pour qu'elle ne puisse pas le trouver. Immédiatement, elle mit sa camarade au courant, et cette dernière accourut pour y jeter un coup d'œil.
« Oui, je devrais pouvoir le pirater, mais il faut que tu me couvres en attendant. »
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L’un des petits plaisirs de Karne avait toujours été de voir Helena taper sur des sales types, ou s’entraîner. Ce n’était pas pour la surveiller, mais plus pour la mater. Helena était vraiment très belle quand elle se battait... Mais là, malheureusement, Karen fut privée de ce genre de petits plaisirs, affrontant les redoutables Skulls. La bataille, néanmoins, finit par se focaliser pour les deux dans l’église, car les Skulls les attaquaient toutes les deux. Helena la rejoignit donc, et elles se partagèrent les rôles. Les tirs-lasers de Karen explosaient les multiples cristaux que les monstres généraient, tandis qu’Huntress frappait fort. D’un coup de pied, elle brisa même les cervicales d’un soldat, envoyant le zombie s’écrouler sur le sol, avant de lentement se redresser.
Karen se reçut un coup de genou dans le ventre, et s’envola contre un mur, dévastant plusieurs bancs, et heurta violemment le mur, explosant un vitrail. Elle secoua la tête, et fusa, frappant le Skull avec force, l’envoyant près de l’autel pulvérisé, puis elle décolla rapidement, et s’abattit droit sur lui, genou en avant, et défonça le sol au passage en pulvérisant la couche protectrice du Skull. Son corps éclata, révélant la carcasse qui se dissimulait derrière cette épaisse armure de protection. Karen souffla alors sur son corps, et le congela, éteignant les flammes qu’elle avait pu apercevoir, puis frappa à nouveau, et explosa le Skull de glace en mille morceaux.
*Pfffiouh, un de moins !*
Ce ne fut qu’à ce moment que Power Girl aperçut, derrière les débris en bois, non pas des poutres, mais...
*Du plomb ?!*
Karen n’eut pas le temps d’en examiner plus, car un Skull la chargea encore, et elle atterrit au fond e l’église, contre l’orgue, et sentit le Skull agripper sa nuque d’une main, et la frapper dans les côtes avec l’autre main.
« Argh !! Pu-Putain, mais LÂCHE-MOI !! »
Elle sentit le bras repartir dans l’autre sens. Les coups du Skull l’avaient enfoncé dans l’orgue, puis dans le mur, provoquant une série de chocs sourds et stridents en rebondissant sur les tubes de l’orgue. Elle posa ses deux mains sur le mur, et banda les muscles, puis partit en arrière, sa nuque heurtant le visage du Skull. Ce fut comme si elle tapait dans de la roche. Elle eut des sifflements dans le crâne, mais déstabilisa le Skull, puis se retourna, furieuse, et lui décocha un uppercut surpuissant, qui déforma l’air autour de son poing, tout en le faisant décoller. Filant comme une flèche, le mutant défonça le plafond de l’église, et atterrit sur une maison plus éloignée.
Karen posa ensuite sa main sur la plaque de plomb qu’elle avait aperçu, et l’arracha d’un coup , l’envoyant rebondir contre le mur, et aperçut la crypte de l’église... Une crypte au demeurant très classique, avec des tombeaux, des murs décrépis, des toiles d’araignée... Et un ascenseur situé dans un coin de la crypte. Elle activa sa vision spéciale, et vit que, derrière ces murs en apparence normale, il y avait de seconds murs en plomb.
« Helena ! Il y a un ascenseur là-dessous ! »
Elle lui demanda de l’activer, et Helena acquiesça. Dans ce genre de domaines, Helena se montrait très utile, grâce à ses gadgets. Huntress bondit donc par le trou, et Helena envoya ses rayons laser autour d’elle, incendiant l’église, enflammant ainsi les zombies... Et le feu sembla prouver son utilité, puisque les corps désincarnés s’enflammèrent comme des torchères, et s’écroulèrent mollement sur le sol.
Un Skull planta sa main dans le sol, et Karen ne vit pas la ligne s’approcher, déformant le sol... Et explosa à ses pieds, l’envoyant à la renverse. Suite à cette explosion, un cristal supplémentaire se forma, et, tandis que Power Girl se redressait, depuis ce cristal, le Skull émergea, et posa sa main sur sa nuque, cherchant à l’étrangler. Karen posa ses deux mains sur son poignet, tout en gémissant et en se tortillant... Ce qui conduisit son ennemi à serrer le poing, et à l’abattre violemment sur son visage. Furieuse, Karen répliqua en déployant ses lasers, et transperça la tête du Skull, les faisant ressortir de l’autre côté, puis en profita pour repousser sa carcasse, avant de se relever.
Du sang s’échappait de ses lèvres, et elle avait affreusement mal au nez. Elle secoua la tête en se redressant, et se retourna vers les ennemis, puis entendit Huntress l’appeler. Visiblement, elle avait réussi à pirater l’ascenseur. Karen leva alors la tête, et tira sur les poutres de l’église, faisant s’effondrer le toit. Et, pendant l’éboulement de ce dernier, elle fila dans la crypte, et rejoignit Huntress dans l’ascenseur.
« Pffffiouh !! Tu parles d’un comité d’accueil... » soupira-t-elle, exténuée.
Elle allait vite se rétablir, bien sûr, mais... Le fait qu’elle soit si mal en recevant quelques coups était la preuve que la magie devait imbiber l’air...
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Pour pouvoir ouvrir cet ascenseur le plus rapidement possible, Helena devait faire abstraction de ce qui se passait autour d'elle, ce qui était difficile en sachant que Karen se battait avec des skulls pendant ce temps, mais c'était aussi pour éviter ces combats qu'elle devait agir vite. La kryptonienne enflamma l'étage supérieur de l'église, freinant la progression des zombies, mais les créatures de pierre ne se laissèrent pas arrêter aussi facilement. L'humaine entendait juste sa camarade se battre comme une lionne, elle ne tourna même pas la tête, les yeux rivés sur son séquenceur cryptographique (http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=457973Batsequenceur.jpg), cherchant la bonne fréquence pour activer l'ascenseur.
« Allez, allez... dépêche ! »
Elle tenta des dizaines de combinaisons, franchit un à un les pare-feus, et finalement parvint à trouver la commande pour appeler l'ascenseur.
« Karen, viens vite ! »
Sur ces mots, Power Girl détruisit le toit de l'église, s'engouffra dans la cabine en même temps que Huntress, et les deux femmes entamèrent leur descente. Instinctivement, l'héroïne jeta un coup d'œil aux blessures de son amie.
« Ouah... ils t'ont pas loupé. »
Quelques fractures au visage, des bleus et des ecchymoses sur tout le corps... Helena n'avait pas l'habitude de voir autant de blessures sur le corps invincible de sa partenaire. Ces bestioles ne l'avaient vraiment pas ménagé, mais elle n'avait aucune blessure vraiment grave et était toujours en état de combattre.
« Bon, ils vont sûrement nous attendre quand on arrivera en bas, donc tiens toi prête. »
Ne sachant pas trop à quoi elle allait avoir à faire, Huntress prépara ses meilleures armes, et une poignée de balles fumigènes. Quand la cabine s'arrêta, elle se tourna vers la porte et se prépara... pour découvrir une rangée de commandos et de skulls dans la pièce. Elle s'attendait à devoir se battre, mais ils n'étaient pas agressifs. Ils restèrent là, à les regarder. Une voix résonna soudain dans un haut-parleur.
« Bonjour mesdames. Si vous voulez bien avoir l'amabilité de suivre votre comité d'accueil, ils vont vous conduire à moi... et au masque. »
Pour l'humaine, ça puait le coup fourré.
« Et si on refuse ? »
Il y eut un léger silence, puis la voix lui répondit.
« Alors tant pis pour vous. »
Le haut-parleur se coupa, et les commandos pointèrent leurs armes vers le duo. Paniquée, l'humaine envoya ses balles de fumée dans leur direction et profita de la diversion pour attaquer. Sa cible était les soldats, elle laissait les Skulls à sa camarade.
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Karen sourit légèrement en se massant l’arrière de la nuque.
« Ne t’en fais pas pour moi, je cicatrise vite... Moi aussi, je suis habituée à recevoir des coups. »
Des deux, c’était toutefois souvent Helena qui finissait pour avoir des bleus et des ecchymoses, vu que, contrairement à son amie et amante, elle ne disposait pas d’une constitution kryptonienne. Karen ne s’était pas vraiment attendue à un tel accueil, et elle se prépara donc, bandant les muscles. L’ascenseur, malheureusement, était une cage recouverte de plomb, de telle sorte qu’elle était incapable d’y voir à travers. La cage métallique, elle, continuait à descendre, jusqu’à s’arrêter... Et les battants s’ouvrirent sur un grand hall ressemblant à ces bases futuristes qu’on trouvait dans les films d’espionnage, avec des murs froids, ternes, blanchâtres, plusieurs mezzanines en coin... Et une armée de gardes. Tête baissée, jambes écartées, ils semblaient inertes, et, alors que les deux femmes entraient, une voix forte et grave se mit à résonner à travers les haut-parleurs.
Karen répondit la première, en rejetant sèchement l’invitation de l’homme, ce qui amena tous les soldats à redresser leurs armes, les Skulls se mettant également en position. Helena se dépêcha de jeter plusieurs balles de fumée, et Karen banda ses muscles, puis fonça en avant... Pour se recevoir plusieurs flèches de kryptonite qui se plantèrent dans ses épaules. Dans un hurlement de douleur, la femme s’écrasa sur le sol, et le pied d’un Skull partit à la rencontre de son visage, dans un choc violent qui l’envoya s’éclater contre le mur, juste à côté de l’ascenseur.
« Aaargh... !! »
Elle finit à terre, crachant du sang. Les fléchettes de kryptonite avaient été tirées par des femmes (http://img110.xooimage.com/files/d/1/1/skull_camouflage-512c7bb.jpg) situées sur les mezzanines, des Skulls spécialisées dans un autre domaine que les autres : le camouflage et le soutien tactique. Huntress, de son côté, ne tarda pas à se retrouver avec un Skull, qui bloqua son bâton dans le creux de sa main, et la gifla sèchement, l’envoyant à terre.
Tandis que Karen reprenait son souffle, elle vit une porte s’ouvrir. Elle était à quatre pattes, en sueur, et vit tous les zombies s’écarter, se mettant en rang, au garde-à-vous, tandis qu’une étrange créature robotique s’approchait.
« Il faut toujours que ça se passe ainsi, avec vous, les justiciers... Dans le sang et la douleur. Vous n’êtes pas capables d’agir autrement, de manière civilisée. Pensiez-vous sincèrement avoir une chance avec votre approche si puérile ? J’ai déjà eu affaire aux Kryptoniens, je sais comment me défendre efficacement contre eux. »
Karen ne connaissait pas la personne qui parlait. Elle avait une voix froide, désincarnée, comme celle d’un cyborg. Les soldats formant sa garde rapprochée s’écartèrent alors, et, en relevant la tête, Karen put voir un homme qui serait sûrement familier à Helena, si elle avait fait ses devoirs. Dans un corps métallique, avec une tête cubique constituée d’un unique œil rouge, cyclopéen, et d’un torse montrant un visage grimaçant, le Docteur Arnim Zola (http://img110.xooimage.com/files/5/e/3/arnim_zola_-earth-616--511a60f.jpg), un génie criminel, ancien nazi qui avait travaillé dans les camps d’extermination, proche de tous ces « docteurs » malades et cinglés, comme le Docteur Mengele... Et l’un des barons de la redoutable organisation terroriste internationale HYDRA.
*C’était donc bien HYDRA, en Italie...*
Le Docteur Zola était un individu n’ayant pas la moindre empathie, ni la moindre forme d’amour. C’était un pur Aryen intellectuel, qui avait toujours mené des recherches génétiques visant à créer, à l’époque du Reich, des « super-soldats », puis avait ensuite poursuivi ses recherches en Afrique et, de manière plus générale, dans les ghettos et les pays pauvres sous l’égide d’HYDRA.
« Mes Skulls vous plaisent ? Ils sont ma dernière réussite... Encore largement améliorable, je vous l’accorde en toute modestie. Maintenant... Je sais que l’effet des flèches de kryptonite va se diluer sous peu, Power Girl, et que la tentation de sauter, et de gesticuler dans tous les sens, va être plus forte que les autres, alors... Je vous prie de regarder mon écran. »
Une image se forma alors, montrant un petit village local, qui semblait, lui, bien vivant, avec des fermiers, des gens se rendant dans l’église, ou déambulant dans les rues.
« Je peux lâcher instantanément sur eux une ogive qui les transforma en ces zombies décérébrés que vous avez vu dans mon village hanté. Alors, si vous ne voulez pas avoir la mort de plusieurs centaines d’âmes sur la conscience... Je vous prie de bien vouloir me laisser vous inviter à dîner. »
Karen avait encore du mal à répondre. La kryptonite et elle, ça faisait vraiment deux, mais elle était, néanmoins, suffisamment intelligente pour savoir que tout ça sentait le piège... Mais, d’un autre côté, avaient-elles, pour l’heure, vraiment le choix ? Zola était totalement imbu de sa personne. La meilleure option pour le battre, et comprendre ce qu’il voulait, c’était, peut-être, tout simplement de le laisser parler...
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Helena pensait que la fumée lui donnerait un avantage tactique, mais c’était sans compter sur les tireuses postées dans les mezzanines à l’étage supérieur, qui étaient encore vides une seconde plus tôt. Si elle les avait vu, jamais elle n’aurait pris le risque d’attaquer de front. Hélas, ce paramètre changea complètement la donne du combat : Karen finit à terre avec plusieurs flèches en kryptonite dans les épaules, du coup sa camarade ne put même pas atteindre les commandos avant d’être coincée par un Skull, qui lui prit son bâton et l’envoya à terre d’une seule gifle. Le temps qu’elle se remette les idées en place, un nouvel invité arriva pour se joindre à la fête, et ça ne fit pas du tout plaisir à Huntress.
« Arnim Zola ! »
Ancien membre du parti nazi, scientifique d’HYDRA, un individu sans cœur et sans scrupules, dont la folie avait pu traverser les barrières de l’âge en mettant son cerveau aux commandes d’un corps mécanique. Sa présence ici n’augurait vraiment rien de bon.
« Mes Skulls vous plaisent ? Ils sont ma dernière réussite... Encore largement améliorable, je vous l’accorde en toute modestie. Maintenant... Je sais que l’effet des flèches de kryptonite va se diluer sous peu, Power Girl, et que la tentation de sauter, et de gesticuler dans tous les sens, va être plus forte que les autres, alors... Je vous prie de regarder mon écran. »
Helena leva aussi les yeux vers cet écran, et elle y vit un petite village, bien plus animé que celui dans lequel elles avaient débarqué. Un petite village de fermiers sans défense, que Zola menaça de raser avec une ogive qui transformerait tout le monde en zombies, à moins que ses invitées ne se tiennent à carreaux. Huntress enrageait intérieurement de voir ce que cet homme était prêt à faire pour gagner, et surtout de ne rien pouvoir faire pour l’en empêcher, mais il fallait malheureusement qu’elle accepte ses conditions en attendant d’avoir une meilleure opportunité.
« Très bien Zola, on va te suivre, mais laisse moi retirer les flèches du corps de Karen ou elle va mourir. »
« Aucun risque, les doses de kryptonite ont été calculées pour éviter ça. »
« Je n’irai nulle part si on ne la soigne pas avant. »
« Tu n’es pas en position de négocier. Souviens toi... »
Il lui montra le village à nouveau, et elle crut bien perdre son calme, mais Karen lui demanda de ne rien tenter, qu’elle allait s’en remettre. L’humaine la regarda pendant quelques secondes, puis ravala sa rage et la prit sur son dos avant de suivre Zola et ses sbires.
Après quelques minutes, elles débarquèrent dans une grande salle à manger, avec la table dressée pour quatre personnes. Zola invita les deux femmes à s’asseoir, en leur rappelant bien qu’un geste de trop suffirait à les faire tuer, ainsi que tous les habitants du village. Huntress aida Power Girl à s’asseoir puis elle se mit à sa droite. Le scientifique s’assit en face d’elle, la dévisageant avec son œil rouge comme s’il cherchait quelque chose.
« Alors, pourquoi nous avoir conduites ici ? Tu veux nous offrir un dernier repas avant de nous tuer ? Ou alors la nourriture est empoisonnée ? »
« Oh non, rien d’aussi banal. Je veux juste vous proposer un bon repas et discuter un peu. »
« Et discuter de quoi ? »
« Pourquoi pas du masque que vous êtes venues chercher ici après que j’ai envoyé mes hommes le voler en Italie ? »
Là, Helena lui accordait de l’attention. Au même moment, des Skulls amenèrent les premières entrées sur la table, servirent les deux femmes et repartirent aussi vite.
« Mangez, je vous en prie. »
Huntress entra dans le jeu de ce dingue, espérant apprendre des infos utiles.
« Il y a trois mois, un individu non-humain venu d’Earth-2 est entré en contact avec notre organisation. Il voulait solliciter nos services pour retrouver un objet. »
« Le masque venu de son monde. »
« Exact. Mais comme nous ne sommes pas de vulgaires mercenaires, je lui ai demandé pourquoi ils étaient venus nous voir nous. A l’entendre, nous étions les seuls à avoir le matériel et les compétences requises pour voler ce précieux artefact. Il nous promit une somme coquette et des connaissances venues d’Earth-2, encore inconnues sur cette Terre. Il ne m’en a pas fallu plus pour accepter et monter une petite équipe. »
« Pourquoi n’est il pas allé le chercher lui-même ? D’après ce que je sais, il est assez puissant pour pouvoir le faire. »
« Vous lui demanderez vous-même, il est prévu qu’il nous rejoigne en cours de repas. »
-
« Vous... Il vous tend un piège... »
Karen était incapable de manger, et avait du mal à respirer. En sueur, elle se maintenait contre la table, son cœur battant lentement la chamade, une migraine épouvantable lui tordant le crâne. Ils étaient dans une grande salle à manger, d’inspiration victorienne, avec un grand lustre en hauteur, un escalier intérieur au fond menant à une longue mezzanine, et, au bout de cet escalier, de grandes fenêtres aux barreaux noirs donnant sur une nuit noire, avec des sapins et des conifères... Une vision holographique, à n’en pas douter. Pour parachever le tableau, un feu de cheminée crépitait dans un coin.
Zola avait expliqué aux deux héroïnes qu’il était en affaire avec un mage originaire d’Earth-2. Power Girl écoutait patiemment, tout en cherchant une ouverture... Mais comment faire ? Zola ne les tenait pas que par la puissance, mais aussi par la menace de condamner des innocents. Karen pouvait empêcher cette bombe d’exploser, mais, pour ça, il fallait qu’elle se débarrasse des pointes de kryptonite plantées dans son corps. Ce n’était certes pas mortel à court terme, mais, même une dose infime de kryptonite finissait par tuer. Plus le temps passait, et plus l’organisme de Karen se détériorait, ce qui se manifestait par de récurrents éternuements.
Le Docteur resta silencieux pendant quelques secondes, avant de se déplacer encore.
« Ah, je ne crois pas, Miss Starr. Voyez-vous, ce masque est très particulier, et, maintenant que je l’ai en ma possession, notre ami va être forcé de négocier avec moi.
- Qui... Qui est-il ?
- Un transfuge... Comme vous. Il vient d’Earth-2, et s’est retrouvé sur notre monde en vous suivant. Et, comme vous, il a végété pendant de nombreuses années, apprenant à découvrir où il était, et n’aspirant qu’à une chose : retourner auprès de son maître. »
Karen déglutit, tandis que Zola, prenant tout son temps, donna le nom tant redouté :
« Darkseid. »
Power Girl et Huntress venaient toutes les deux d’un monde parallèle à celui-ci, Earth-2, qui avait été ravagé par le conquérant Darkseid, un individu impitoyable qui existait en-dehors des dimensions, voyageant dans le Multivers depuis des éons, vaporisant des planètes pour nourrir sa propre planète artificielle, l’immense et abominable Apokolips. Darkseid avait attaqué Earth-2 en envoyant son général, Steppenwolf, tandis que lui-même s’était rendu sur ce monde. Son armée avait été défait par le sacrifice des principaux héros d’Earth-2 : Batman, Superman, Wonder Woman, Flash... Sur ce monde, Darkseid avait été repoussé par la formation de la Justice League. Karen et Helena, elles, étaient parties dans un tunnel dimensionnel, et, depuis ce jour, n’avaient pas réussi à retourner chez elles.
Arnim Zola continua ses explications, en indiquant qu’il s’était renseigné sur elles.
« Le Multivers, voyez-vous, me fonctionne. Grâce au SHIELD, j’ai entendu parler de vous deux, de vos expériences, de vos tentatives d’ouvrir des Portails dimensionnels pour retourner sur Earth-2... Mais, malheureusement, votre temporalité est bien trop éloignée de la nôtre. Ce masque, voyez-vous, est un item très particulier, car il constitue un catalyseur d’énergie extrêmement puissant. Je peux l’utiliser pour recréer un tunnel dimensionnel entre notre monde et Earth-2...
- Vous... Vous voulez ramener les forces de Darkseid ici...
- Voyez-vous, je suis un homme passionné par la recherche, par... Par la transcendance de soi. HYDRA m’a toujours fourni un moyen d’effectuer mes recherches, mais... Les Parademons de Darkseid représentent pour moi de fantastiques moyens de recherche. Mes Skulls ont été conçus à partir des informations que mon ami m’a transmise.
- Cet ami... Il a attaqué vos hommes en Italie, il vous trahira aussi...
- Je suis un Baron d’HYDRA, Miss Starr ! Croyez-vous donc que je ne sois pas au courant des faits de trahison ? Notre alliance mutuelle ne repose nullement sur une sympathie réciproque, mais sur le fait que nous ayons des intérêts communs. J’ai besoin de lui, et il a besoin de moi. C’est aussi simple que ça. »
Il n’y avait plus aucune humanité dans l’esprit du Docteur Zola... Mais est-ce que cet homme avait jadis été capable d’humanisme, de compassion ? C’était un scientifique cruel et dur, totalement amoral, uniquement tourné vers la recherche. Au sein du Troisième Reich, Zola avait créé des soldats allemands améliorés, les « Übermensch », et avait ensuite continué ses sinistres recherches. Les Parademons de Darkseid, quant à eux, étaient les légions de Darkseid, des mélanges abominables de magie et de technologie, des créatures hideuses et surpuissantes, qui avaient déferlé sur Earth-2.
Les flammes de la cheminée se mirent à brûler plus intensivement, tandis que le Docteur Zola continuait à parler.
« Vous avez rencontré l’un de ses disciples à Seikusu... Le Procureur Atokushi. Mais il a aussi commencé à faire ses propres troupes. Il a compris que, pour ouvrir le tunnel, il aurait, non seulement besoin du masque, mais aussi... Hum... Comment vous dire... Vu la distance qui sépare cette dimension de la vôtre, il ne faut pas juste ouvrir un tunnel, il faut aussi un point d’ancrage, et c’est là que vous...
- Les transfuges... Enfin !! »
Les flammes explosèrent alors, et une silhouette apparut. Un long manteau violet recouvrait le corps monstrueux de ce mystérieux mage, cet autre transfuge d’Earth-2, l’un des plus fidèles lieutenants de Darkseid, un redoutable mage infernal doté d’immenses pouvoirs, et qui jubilait en voyant que Power Girl et Huntress étaient entre ses mains...
Le redoutable DeSaad (http://img110.xooimage.com/files/0/f/c/desaad-51346dc.jpg) était là !
-
Helena jetait régulièrement des coups d'œil, dont l'état ne s'améliorait pas à cause des flèches en kryptonite toujours plantées dans son corps. Elle savait que Zola mentait, et que si elle ne se débarrassait pas rapidement de ces flèches, son amie allait mourir. Mais le baron d'Hydra les maintenait toujours sous contrôle en menaçant un village rempli d'innocents, du coup impossible de bouger. L'humaine dut se contraindre à rester assise pour le moment, ruminant sa colère tout en cherchant une échappatoire. Elle n'écouta qu'une partie du discours dément de Zola, comme quoi il était fasciné par le multivers à tel point qu'il était prêt à pactiser avec une créature qui allait sûrement le trahir à la première occasion et à risquer l'existence de ce monde en l'offrant en pâture aux armées de Darkseid, comme Earth-2 le fut.
Non... ça ne se reproduira pas. Je l'empêcherai.
Le comportement totalement inhumain de ce savant fou n'étonnait pas Helena, et elle savait que, tant qu'il aurait le doigt posé sur le détonateur d'une bombe, elle ne pourrait rien tenter. Et alors qu'il attaquait la partie sur le tunnel et le point d'ancrage, son fameux associé se joignit à la fête.
« Les transfuges... Enfin !! »
Huntress, et probablement Power Girl aussi, tomba à moitié de sa chaise, envahie par la peur de voir quel terrible visage se montrait devant elle : DeSaad, l'un des plus fidèles lieutenants de Darkseid, un magicien terriblement puissant et un être assoiffé de destruction.
« Comment... tu... tu devrais être mort. »
« Oui, à cause de vous, maudits héros. Mais par chance, j'ai pu rejoindre cette dimension, tout comme vous. Et bientôt, je pourrai rejoindre mon maître et lui offrir ce monde à dévorer. »
« N'oubliez pas notre marché : je vous donne le masque, et vous me conduisez dans votre dimension pour que je puisse l'étudier. »
« Bien entendu. Un marché est un marché Docteur Zola. Maintenant... le masque je vous prie. »
Dans un élan de désespoir pour tenter de sauver ce qui pouvait encore l'être, Helena se jeta sur Karen et arracha les flèches de kryptonite de son corps, espérant lui donner le temps d'agir. Hélas, les Skulls réagirent au pied levé et ceinturèrent l'humaine tandis que le groupe des tireuses ouvrit à nouveau le feu sur la kryptonienne.
« Non ! »
Au final, les choses n'avaient fait qu'empirer. Zola se leva lentement de sa chaise, alla vers Huntress et lui envoya son poing mécanique dans la figure.
« Vous les héros... vous ne savez jamais quand vous arrêter. »
Puisqu'il pensait avoir déjà gagné, il ne déclencha pas la bombe, et se dirigea vers DeSaad pour lui remettre l'artefact tant convoité : le masque qui allait lui permettre d'ouvrir un portail vers Earth-2. Helena tenta une ultime fois d'en appeler au peu d'humanité que pouvait avoir le baron d'Hydra, ou au moins à son sens de la survie.
« Ne faites pas ça ! S'il prend ce masque, c'est la fin du monde. »
En réponse, les Skulls la serrèrent plus fort pour lui couper le souffle.
« J'ai déjà découvert tout ce que ce monde a à m'offrir très chère. Qu'il disparaisse, ça m'est bien égal. »
Cette fois-ci, la situation était vraiment désespérée... à tel point que même l'humaine n'y croyait plus.
-
« Vous... Vous êtes cinglé, Zola ! »
Karen suait lourdement, pendant qu’un Skull était parti chercher le masque dans une pièce adjacente. Surpris, Zola se retourna vers la femme, et se mit à sourire.
« Vous devriez modérer vos paroles, ma chère Kryptonienne, vous prononcez vos derniers mots. »
Le Skull revint avec le masque, et Zola le récupéra. L’heure était grave, effectivement. Helena tenta une ultime démarche, mais le désespoir se lisait sur son visage, tandis que le sourire machiavélique de DeSaad, lui, vint à s’élargir démesurément. Il récupéra l’artefact, empli de suffisance.
« Enfin... Je n’ai maintenant plus qu’à l’utiliser dans ma tour, et je... »
DeSaad se tut brusquement en voyant les yeux de Karen rougir.
« Que... ?! »
Les lasers fusèrent alors, et frappèrent le mage au ventre, l’enflammant dans un hurlement de douleur. Surpris, Zola se retourna, tandis que les Skulls se déplacèrent. Power Girl s’envola alors, et frappa l’un d’entre eux avec un pied, tandis que les autres Skulls tirèrent en vain leurs fléchettes, atteignant le siège. Le Skull touché par Karen s’envola, et défonça un mur, s’écrasant dans une pièce adjacente.
« Co... Comment est-ce possible ? » s’exclama Zola, tellement surpris qu’il n’avait même pas encore pensé à déclencher les missiles.
Karen fila à nouveau, et frappa l’une des Skulls du plat de la main, l’envoyant, elle aussi, à travers un mur. L’autre tenta de réagir en attrapant un pistolet à sa ceinture, et lui tira en pleine tête. La balle se fracassa contre la tête de Karen, qui répliqua rapidement.
« Arrêtez-là !! »
Surpris, Zola tenta alors d’actionner la télécommande... Mais Helena réagit alors, et l’attaqua, faisant sauter la télécommande de la main du robot. L’œil rouge de Zola scintilla alors, et émit une onde de choc défensive qui repoussa Huntress, l’envoyant rouler sur le sol. Le docteur se mit alors à fuir rapidement, laissant les Skulls le soutenir. Sautant depuis la mezzanine en hauteur, l’un des monstres s’écrasa sur la table, défonçant cette dernière, mais Karen l’accueillit à l’aide d’un puissant uppercut. Elle tourna la tête vers la porte d’entrée, qui s’ouvrit sur plusieurs soldats, et les accueillit avec ses lasers, provoquant de multiples explosions.
Une alarme se mit alors à résonner furieusement dans la pièce, et Karen se retourna vers Helena. Elle nota, au passage, que le masque avait été repris par le scientifique fou.
« Tu vas bien ?! »
Helena était aussi surprise que les autres. Comment Karen avait-elle pu lutter contre la kryptonite ?
« Eh bien... Quand tu es intervenue, tu m’as enlevé les fléchettes, et, avant que les Skulls ne me tirent dessus, j’ai renforcé la résistance de ma tenue. N’oublie pas qu’elle est faite de nanofibres kryptoniennes. Les nouvelles fléchettes ne les ont pas traversé, mais il fallait aussi que je retrouve mes forces... »
Karen sourit à nouveau, et aida Helena à se relever.
« Maintenant, on va leur botter les fesses... Ils vont voir ce qu’il en coûte de s’en prendre à nous ! »
-
DeSaad prit le masque en main, et Helena s'était déjà mis en tête que le monde était condamné quand, à la surprise générale, Karen envoya un bon coup de laser oculaire directement sur le sorcier, qui fut projeté au loin en poussant un hurlement. Personne ne l'avait vu venir, et le temps que Zola et ses sbires aient compris ce qui se passait, Huntress trouva une ouverture pour se sortir de l'étreinte du Skull. Sa seule priorité maintenant était d'éviter que le baron d'Hydra ne déclenche sa bombe. Heureusement, il avait été assez étonné par le retour surprise de Power-Girl pour que sa partenaire ait le temps de l'approcher et, d'un coup de pied bien placé, elle vit voler la télécommande. Le docteur répondit par une onde de choc défensive qui envoya balader l'humaine sur plusieurs mètres. Quand elle se releva, une alarme retentissait dans tout le bâtiment et Karen se tenait auprès d'elle.
« Moi ça va, mais toi ça ne devrait pas. Comment tu as fait ? »
« Eh bien... Quand tu es intervenue, tu m’as enlevé les fléchettes, et, avant que les Skulls ne me tirent dessus, j’ai renforcé la résistance de ma tenue. N’oublie pas qu’elle est faite de nanofibres kryptoniennes. Les nouvelles fléchettes ne les ont pas traversé, mais il fallait aussi que je retrouve mes forces... »
Helena fut étonnée de voir à quel point son amie avait su réagir vite, même pour une kryptonienne. Mais elle n'eut pas le temps de se reposer car il fallait rattraper Zola, qui s'enfuyait avec le masque.
« Vite, il va s'enfuir ! »
Karen étant la plus rapide, elle fonça en un éclair vers le méchant, et Helena se retrouva bloqué quand tout à coup, DeSaad émergea des ruines totalement fou de rage.
« AAAAHHHH ! Je vais vous tuer ! »
Il envoya une rafale magique en direction de l'humaine, qui l'esquiva et envoya deux flèches dans sa direction, qu'il détruisit. Huntress savait que cet ennemi était très difficile à affronter, elle devait juste tenir le temps que sa camarade ne revienne. Ensuite, elle lui sortirait sa botte secrète, la flèche ''brise-magie'', et le problème serait réglé.
« Disparais ! »
DeSaad bombarda Helena d'attaques de magie, l'héroïne esquiva ses assauts et déploya son bâton pour contre-attaquer.
-
« Les missiles ! Déclenchez les missiles ! Stoppez-là ! »
Des alarmes résonnaient dans tout le complexe. Karen remontait rapidement le long d’un couloir, quand des tourelles de défense sortirent des murs, et balancèrent sur elle des lasers très puissants. Elle hurla de douleur en les recevant dans le torse, les tirs défensifs la repoussant. Karen contre-attaqua ensuite, les explosant violemment, puis poursuivit encore le scientifique fou. Elle ignorait alors qu’Helena était aux prises avec DeSaad, et, si elle l’avait su, elle aurait hésité à faire demi-tour.
Alors qu’elle détruisait les lasers, elle s’avança encore, défonçant des portes blindées. Ce complexe était relativement grand, signe que le docteur Zola devait s’y être réfugié depuis un certain temps. Elle arriva finalement dans une espèce de grand hall, avec un tunnel sur la gauche, et des missiles fusèrent depuis des tanks automatiques (http://orig02.deviantart.net/8e01/f/2010/004/a/0/mecha_zone__crab_tank_by_mecha_master.jpg) se trouvant au sol. Les lasers de Karen fusèrent encore, explosant les machines de combat, et elle s’approcha de Zola. Ce dernier était là, grimpant dans une Jeep. La voiture fila vers le tunnel, mais Karen s’interposa brusquement, et enfonça sa main dans le capot de la voiture, déchiquetant cette dernière, les roues arrières de la Jeep se soulevant brusquement. Le chauffeur, un zombie, tenta de l’attaquer en vain. Karen se dressa ensuite devant Zola, poings crispés. L’œil rouge de ce dernier envoya alors un tir qui atteignit la Kryptonienne au ventre, la repoussant sur plusieurs mètres.
« Je ne laisserai pas de vulgaires idiotes en tenue moulante m’arrêter !
- Keuf... C’est tout ce que tu as ? »
Karen se redressa en souriant, et Zola attaqua encore, déployant ses mains, envoyant des arcs électriques surpuissants. Les éclairs frappèrent Power Girl, la faisant hurler de douleur, tandis que toutes les lumières s’éteignirent brusquement.
« Pour qui me prends-tu ? J’ai amélioré mon corps pour pouvoir me préparer face à ce genre de situations ! »
Des fusées s’enclenchèrent autour des chevilles et des épaules du robot, qui s’envola, tandis que les éclairs cessèrent de crépiter. Karen, qui s’était agenouillée sur le sol, avec de la fumée s’élevant le long de son corps, redressa la tête, et fusa vers lui. Cependant, Zola s’entoura d’un bouclier défensif, véritable champ de force énergétique contre lequel Karen se heurta, avant que Zola ne ricane, et ne fasse éclater le bouclier, provoquant une onde de force qui repoussa Karne, l’envoyant défoncer un mur. Il tendit alors sa main vers le trou, et, à la manière d’Iron Man, envoya une décharge de plasma qui provoqua une explosion supplémentaire.
Zola fila ensuite par le tunnel, déclenchant ses fusées. Il n’eut que quelques secondes de répit avant que ses radards ne détectent la Kryptonienne, sur ses trousses.
« Qu’elle est collante... »
Il continuait à filer le long du tunnel, qui remontait. Karen le rattrapait rapidement, et, prudente, utilisa encore ses lasers, atteignant le dos de Zola. Déstabilisé, le robot heurta une paroi, et fit ensuite une série de rebonds, sur plus d’une trentaine de mètres, déstabilisé dans sa course. Il s’explosa finalement contre un mur, passant à travers, et atterrit dans une grotte, traversant plusieurs stalactites. Zola eut à peine le temps de se remettre de ses émotions que Karen était déjà sur lui, et le frappa sèchement, l’envoyant à travers la paroi.
Ceci eut pour conséquence de faire sortir Zola de la montagne, et il atterrit dans le village fictif que l’homme avait créé, et où Karen et Helena s’étaient rendues auparavant. Le robot fou avait atterri sur une rue, et Karen se posa face à lui, bras croisés.
« Tu as eu ton compte ?
- Incroyable... Une telle puissance... Les Kryptoniens sont vraiment des êtres exceptionnels. »
Zola se redressait lentement, et Karen, bras croisés, les décroisa, s’attendant à un nouveau coup... Mais Zola se releva juste. Karen entendit alors une puissante vibration venant de la vallée, et tourna la tête vers l’origine du bruit.
« Qu’est-ce que c’est que ça ?
- Les missiles dont je vous parlais. D’ici cinq minutes, ils détruiront les villes les plus proches.
- Espèce de...
- Tu comptes m’arrêter, Kryptonienne ? Ou aller sauver de pauvres innocents ? »
Karen serra le poing, furieuse.
« Je te retrouverai, salopard ! »
Elle s’envola alors, délaissant Zola, qui soupira... Puis enclencha l’autodestruction de la base.
Faute de pouvoir tuer la Kryptonienne, au moins se débarrasserait-il de l’autre... Et puis, maintenant qu’il avait enclenché les missiles, le S.H.I.E.L.D. serait là, tôt ou tard. Il fallait donc songer à dissimuler ses traces, ce que Zola fit donc...
-
DeSaad était un ennemi puissant et dangereux grâce à sa magie. Mais dans un combat au corps à corps face à Helena, il n'avait pas une chance. Son bâton déployé, l'humaine le frappa au ventre, le faisant plier, puis sur le haut du crâne. Un humain ordinaire aurait fini au sol, mais le sorcier répliqua en pointant ses mains vers elle pour lui envoyer deux décharges magiques. Huntress frappa une main avec son arme pour dévier la première rafale et esquiva la deuxième. S'en suivit un bon coup dans le genou droit pour affaiblir ses appuis, et elle termina avec un coup de pied retourné en plein visage, qui l'envoya directement au sol. Elle envoya directement deux carreaux sur son ennemi encore au sol, un rempli de produit inflammable et l'autre explosif, un mélange détonnant qui fit beaucoup de mal à DeSaad. Mais c'était loin d'être suffisant pour l'arrêter, ça n'était bon qu'à le mettre encore plus en colère.
« GGRRAAHH ! »
Il envoya une onde de choc tellement puissante que Helena fut repoussée en arrière de plusieurs mètres et termina sa course contre un mur. Le choc lui abîma quelques os, ce qui l'empêcha de continuer le combat efficacement. Le sorcier lui envoya une rafale en pleine poitrine, qu'elle esquiva juste assez pour ne pas mourir, mais son sein droit fut bien brûlé, heureusement qu'elle avait pu épargner son téton. Au sol, blessée et devant un mage tueur, elle croyait sa dernière heure venue, quand soudain une alarme retentit dans le bâtiment.
« Attention, autodestruction activée. 60 secondes avant détonation. »
Quand DeSaad réalisa que Zola l'avait trahi et avait toujours le masque avec lui, il s'énerva encore plus qu'il ne l'était déjà. Il envoya une dernière rafale du coin de l'œil pour en finir avec Helena puis se téléporta pour aller retrouver le baron d'Hydra et lui reprendre le masque. Heureusement pour elle, Huntress était encore en assez bon état pour bouger. Elle rampa de son mieux jusqu'à l'ascenseur, dans lequel elle monta. Elle appuya sur le bouton pour monter mais perdit conscience dans la cabine. Sa dernière pensée alla vers son amoureuse, qu'elle pensait ne plus jamais revoir.
Karen...
Elle ferma les yeux, espérant encore une fois que le destin la sauverait de la mort.
-
Karen n’attendit guère, et fit marche arrière, filant vers les missiles. Malheureusement, la destruction des missiles était prioritaire à la survie d’Helena. Zmeo n’avait pas menti, et Karen vit un missile s’enfoncer dans les airs.
*Merde ! Dépêche-toi !*
Usant de sa vitesse, Power Girl fila à toute allure, rejoignant l’engin de mort, et se posa sur ce dernier. Le faire exploser en l’air était bien trop dangereux, car il y aurait des retombées radioactives, alors elle chercha rapidement un panneau de contrôle, et l’arracha, révélant, sous ce dernier, un ensemble de câbles, de puces imprimés. Karen était, non seulement dotée d’une puissance surnaturelle, mais également d’une intelligence accrue. Elle avait appris le fonctionnement du guidage laser des missiles, et se dépêcha rapidement de geler ce système, puis passa dessous, et l’attrapa entre ses mains, avant de s’envoler, en l’emmenant avec elle.
*Allez, allez, plus vite, plus vite !!*
Karen s’envolait dans la stratosphère, toujours plus haut, toujours plus loin. Elle sentait le froid glacial sur son corps, et continua à s’envoler, la gravité tentant de la retenir. Ses doigts s’enfoncèrent dans la carlingue du missile, pour le retenir. Ce dernier allait bientôt exploser sous la pression, Power Girl pouvait le sentir... Et elle le relâcha donc, puis partit rapidement. Peu de temps après, une violente explosion retentit, et, même malgré la distance, la déflagration perturba la Kryptonienne, qui se mit à tomber comme une pierre, avant de peu à peu se rétablir.
Elle avait repoussé le missile, mais il fallait encore réussir à secourir Helena. Karen alla aussi vite que possible, jusqu’à revenir près des Balkans, au-dessus du village fictif... Qui explosa brusquement sous ses yeux. Il y eut une sorte de point brillant à hauteur de l’église, puis, juste après, dans un grondement terrifiant, le sol s’ouvrit violemment, vomissant des nuées de flammes.
« NON !! »
Karen vit de grandes langues de feu qui jaillissaient depuis le sol, faisant disparaître les maisons. Elle se dépêcha alors, et rejoignit le complexe souterrain. Le réacteur avait explosé, et toute la base était maintenant en train de s’effondrer sur elle-même. Karen enclencha alors sa vision spéciale, et fila rapidement. Elle recherchait Helena à travers les murs, mais la tâche était difficile, car il y avait beaucoup de murs en plomb.
*Merde, mais où est-elle ?!*
Power Girl était naturellement inquiète pour son amie. Alors qu’elle regardait autour d’elle, elle finit alors par repérer une cage d’ascenseur instable... Et une silhouette inanimée à l’intérieur. Karen se dépêcha rapidement, et défonça un mur, arrivant dans la cage. Tout autour d’elle, le complexe émettait d’antiques grincements, se fissurait, s’effondrant sur place, prêt à imploser et à s’écrouler sur son propre poids. Karen remonta rapidement, en évitant des débris, tirant dessus avec ses lasers... Puis la cage d’ascenseur lâcha brusquement, et Karen vit l’ascenseur tomber droit sur elle...
Quand Helena se réveilla, il n’y avait plus de complexe en train d’exploser.
Retour à la case départ.
Elle était couchée dans l’infirmerie de l’île de Karen, portant une chemise de patiente, de multiples pansements, et, le temps qu’elle reprenne ses esprits, Helena pourrait voir une belle et jeune infirmière (http://img110.xooimage.com/files/a/a/f/1-516eead.jpg) se pencher vers elle.
« Vous êtes réveillée, Wayne-sama ? Vous allez mieux ?! »
Visiblement, Helena n’était pas morte...
-
La mort… Tant de fois frôlée, jamais atteinte, Helena l'avait vue bien plus de fois que la plupart des gens ne le feront dans leur vie. Et cette fois, elle crut bien que c'était la fin. Après un coma d'une durée indéterminé, elle reprit conscience, sentant qu'elle était au chaud. Pas un bruit autour d'elle, hormis le bip régulier de son électroencéphalogramme. Quand elle ouvrit les yeux, pas de paradis dans les nuages, pas d'ange, elle était dans l'infirmerie de Starr Island, qu'elle avait souvent visitée, et une jolie infirmière était penchée au-dessus d'elle.
« Vous êtes réveillée, Wayne-sama ? Vous allez mieux ?! »
« Hhhmmm… qu'est ce qui… s'est passé ? »
« Starr-sama vous a amenée à l'infirmerie en panique. Vous étiez gravement blessée sur tout le corps, vous aviez plein d'os cassés et des brûlures au troisième degré. Nous vous avons opéré pendant presque une heure, puis vous avez été plongée dans le coma. Ça va bientôt faire deux jours. »
« Oh… »
L'humaine, épuisée et les idées embrouillées, intégra lentement ces informations tandis que la jeune infirmière la laissa se reposer. Si ce qu'elle avait dit était vrai, et il n'y avait aucune raison qu'elle en doute, alors Karen ne tarderait pas à débarquer pour voir comment elle allait. Et juste pour en être sûre, elle rappela l'infirmière.
« Un problème Wayne-sama ? »
« J'ai un service… à vous demander. »
« Demandez, je suis là pour ça. »
« Laissez moi voir… votre culotte. »
« Que… Quoi ? »
« Je dois… vérifier quelque chose. »
« Mais Wayne-sama, je… »
« S'il vous plaît… c'est important. »
La jeune femme hésitait un peu, mais sa patronne lui avait clairement demandé de « tout faire pour que sa patiente aille bien », et puis Helena n'était pas un vieux cochon de soixante-dix ans. Tant que ce n'était qu'un regard… Elle leva timidement le bas de sa blouse, qui était déjà très bas de base, et dévoila une petite culotte bien blanche avec une paire de jarretelles pour tenir ses collants.
« C'est bon, merci. »
« Pourquoi teniez vous tant à la voir Wayne-sama ? »
« Je voulais être sûre que je n'étais pas au paradis. Et je doute que les anges aient des culottes aussi jolies ou des porte-jarretelles. »
L'infirmière hésitait entre rire et s'indigner devant cette affirmation, alors elle se contenta de remettre sa blouse et de sortir, en notant quand même que sa patiente pourrait avoir besoin d'un autre scanner. Quelques minutes après sa sortie, ce fut Karen qui débarqua.
« Hey, coucou ma chérie. Alors… comment tu vas ? »
Helena n'avait toujours pas repensé à ce qui s'était passé dans les Balkans, donc elle allait bien.
-
Deux jours avaient passé depuis l’effondrement des Balkans. Comme prévu, le S.H.I.E.L.D. était venu inspecter les décombres. Karen aurait espéré être tranquille... Mais, aujourd’hui, dans son bureau, elle était face à deux agents, l’un portant des Ray Ban Aviator, affichant sur ses lèvres un sourire décontracté. Phil Coulson (http://img110.xooimage.com/files/2/0/2/phil-coulson-4f049b2.jpg) était en compagnie de Clay Quatermain (http://img110.xooimage.com/files/d/6/1/clay_quartermain-517a8f9.jpg), un élégant blond avec une barbe, qui avait un blouson de cuir et un jean.
« Je ne vois pas de quoi vous parlez...
- Un missile nucléaire qui explose dans l’espace ? Il y a peu de personnes qui peuvent se vanter d’un tel exploit...
- Je peux vous citer au moins dix personnes capables de faire ça. »
Ils étaient dans une grande salle de réunion, avec d’épaisses baies vitrées permettant d’éclairer toute la pièce, et une grande table ovale. Face à elle, Coulson et Quatermain ne se laissèrent pas démonter. Karen avait enfilé un élkégant tailleur blanc avec des bords noirs, lui donnant un air sévère, vu qu’elle avait resserré ses cheveux dans un étroit chignon. Elle avait presque un profil de maîtresse d’école, même si on pouvait, en l’occurrence, juste retenir le « maîtresse » pour la caractériser.
Coulson lui montra une série de clichés flous, pris depuis un satellite-espion, mais qui montrait, sur certains, une silhouette blanche avec une cape rouge qui soulevait un missile.
« Vous savez, je gère une compagnie, je n’ai pas le temps de faire ce genre de pitreries...
- Pour votre information, ce missile appartenait jadis à l’URSS, et fait partie des stocks d’ogives nucléaires que l’HYDRA a réussi à subtiliser, en profitant de l’effondrement du bloc soviétique.
- Eh bien, je suis ravie de savoir que des personnes bien attentionnées veillent sur nous...
- Hmmm... Et... Il y a aussi eu cet effondrement en Italie, il y a quelques jours... Où de multiples témoins mentionnent avoir vu une femme avec une chevelure blonde, une combinaison blanche, cracher des lasers avec ses yeux, et... Qu’est-ce qu’ils disaient d’autres, déjà ?
- Qu’elle avait une forte poitrine ?
- Ça, oui... Et... Il y a aussi cette femme qui portait une combinaison violette, et dont le portrait-robot dressé par les témoins ressemble très étrangement à nos images d’archive sur une certaine Huntress.
- Tout ça devient ridicule, Messieurs. L’Italie, les Balkans... Vous croyez vraiment que j’ai le temps de faire tout ça, tout en développant une compagnie comme la mienne ?
- Sans parler des débris d’un avion que nous avons retrouvé dans les Balkans... Et qui contient des pièces d’équipement classifiés appartenant exclusivement à votre compagnie...[/color]
- Oh... »
Elle savait de quoi il s’agissait.
*Oops !*
C’était le vaisseau qu’Helena avait utilisé pour rejoindre les Balkans. Dans la précipitation, ce dernier avait disparu dans l’effondrement de la vallée. Autant dire que le S.H.I.E.L.D. n’avait pas chômé. Karen aurait pu se confier à eux, mais, comme toujours, elle n’avait qu’une confiance relative dans le S.H.I.E.L.D., peinant à y voir autre chose qu’une organisation soucieuse de restreindre son indépendance. De plus, elle avait d’autres soucis, en ce moment, que le S.H.I.E.L.D... Comme DeSaad.
Coulson et Quatermain savaient qu’ils tenaient quelque chose, et Clay poursuivit :
« Nous vous avons autorisé à utiliser votre technologie surdéveloppée, pour peu que vous nous garantissiez être la seule à vous en servir. Ce qui implique deux choses, puisqu’il est établi que nous avons retrouvé votre technologie dans un chasseur détruit...
- ...Soit vous vous trouviez effectivement aux Balkans, et, auquel cas, ce serait une violation de nos accords...
- ...Soit on vous a volé votre technologie, et, auquel cas, ce serait...
- ...Une violation de nos accords... » compléta Phil.
Karen se pinça lentement les lèvres, en les regardant à tour de rôle, puis soupira encore.
« Écoutez, je... »
Sa montre bipa alors, et elle s’arrêta brusquement. Ce signal... Les joues de Karen s’empourprèrent, et elle se redressa brusquement, manquant de renverser sa chaise.
« Excusez-moi, Messieurs, j’ai une urgence, je reviens sous peu. »
Laisser seul deux agents du S.H.I.E.L.D. dans ses bureaux était risqué, mais ce signal l’avertissait qu’Helena venait de sortir du coma ! Et puis, elle aurait l’occasion de gérer plus en détail les tracas que le S.H.I.E.L.D. lui causait par la suite. Helena, pour l’heure, restait sa plus grande priorité. Karen rejoignit donc précipitamment le bloc médical, où elle aperçut Rose, l’infirmière en charge d’Helena, qui rougissait benoîtement dans le couloir.
« Ka... Karen-sama ! Wayne-sama est... Est réveillée !
- C’est pour ça que je suis venue... »
Le cœur de Rose battait furieusement dans sa poitrine. Sa tenue d’infirmière était très particulière, mais le bloc médical de Karen lui appartenait, après tout, et il était normal qu’elle impose à ses employées des tenues qui leur allaient bien. Vu ses rougeurs aux joues, et la manière dont son cœur battait frénétiquement dans sa poitrine, il ne faisait aucun doute que la jeune femme avait subi quelques avances d’Helena.
Sur cette bonne note, Karen rentra dans la chambre, et sourit devant Helena, qui, bien que fatiguée, semblait d’attaque. Quand elle lui demanda comment elle allait, Karen sourit, et s’assit sur le rebord du lit, puis posa une main sur la joue d’Helena, et s’empressa de l’embrasser.
« Hihi, c’est plutôt à moi de te demander ça, ma chérie... Mais, vu l’état dans lequel tu as mis ma pauvre Rose, j’en déduis que certains réflexes te sont déjà revenus... »
Elle n’était pas la fille de Bruce Wayne pour rien, après tout.
-
« Hihi, c’est plutôt à moi de te demander ça, ma chérie... Mais, vu l’état dans lequel tu as mis ma pauvre Rose, j’en déduis que certains réflexes te sont déjà revenus... »
« Oui… j'espère que je ne suis pas allée trop loin avec elle. »
La demande d'Helena envers Rose était effectivement étrange, mais ça restait, dans son esprit, un bon moyen de s'assurer qu'elle n'était pas morte. A moins bien sûr que le paradis n'ait rien à voir avec la vision qu'elle s'en faisait et que, au lieu d'être un lieu de paix et d'abstinence, c'était un lieu où on offrait tous les plaisirs désirés au cours de sa vie.
« Rassure moi… je ne suis pas morte hein ? »
Au moins, après l'avoir entendu de sa bouche, elle était sûre qu'elle était bien vivante. Entre temps, les souvenirs de leur combat dans les Balkans lui revinrent doucement, et elle commença à paniquer.
« Ou est DeSaad ? Et Zola ? Est ce qu'on a retrouvé le masque ? »
L'humaine tenta de se lever de son lit, mais n'arriva pas à le quitter, par manque de forces et aussi parce que Karen l'en empêchait. Malgré ses trois jours de repos, son corps n'était pas encore complètement remis du traumatisme et des blessures multiples qu'elle avait subi, ce qu'elle ne manqua pas de contester.
« Je vais très bien. Laisse moi me lever et tu verras. »
Mais elle ne quitta pas son lit, la krytonienne la maintenant sous ses couvertures.
« Bon d'accord, je reste dans mon lit. Mais dis moi au moins ce qui s'est passé. »
-
« Eh bien… Bien que je sois infiniment flattée que tu puisses concevoir l’Au-Drlà comme étant Starr Island, l’honnêteté me force malheureusement à te dire que tu es toujours sur Terre, et toujours bien vivante. »
Karen lui raconta ensuite comment elle l’avait sauté de l’effondrement de la base de Zemo. Elle l’avait sauvé dans l’ascenseur alors que tout s’effondrait, et les deux femmes s’étaient retrouvées sous les débris. Grâce à sa vision explosive, Karen avait réussi à ouvrir un passage, et était partie en emmenant Helena avec elle. Elle avait volé le plus vite possible vers Starr Island, et avait administré à Huntress des soins importants. Néanmoins, le corps d’Helena commençait à atteindre ses limites. Elle avait été grièvement blessée plusieurs fois depuis leur opération en Italie, et, même si elle disposait d’une constitution exceptionnelle, Karen avait dû lui administrer plusieurs séries de sédatifs et de tranquillisants, afin de lui permettre de se reposer, et ce quand bien même, au cours des opérations, Helena s’était réveillée à plusieurs reprises.
Son amante n’en conservait néanmoins aucun souvenir, ses réveils ayant été très brefs. Néanmoins, elle semblait maintenant rétablie, même si elle avait encore besoin de repos. Très rapidement, Helena enchaîna sur DeSaad, et Karen se pinça les lèvres.
« Zola et DeSaad se sont enfuis. DeSaad a malheureusement réussi à partir avec le masque. J’ignore où il se trouve, et je…
- Nous savons où il est », compléta brusquement une voix dans le dos de Karen.
Elle se retourna précipitamment, et ne fut guère surprise de voir Coulson et Quatermain s’approcher. Pour autant, elle n’était pas spécialement heureuse de les voir approcher, et serra nerveusement son poing.
« Je croyais vous avoir dit d’attendre dans la salle de réunion.
- J’en ai eu assez de ce jeu de dupes. Nous savons très bien à quoi vous jouez, toutes les deux. Vous, Helena Wayne, utilisez les ressources de Karen pour sauver la veuve et l’orpheline d’un bout à l’autre du monde. Et vous, Karen, êtes l’une des personnes les plus puissantes sur Terre.
- Vous pensiez sincèrement que nous laisserions une Kryptonienne se promener librement sur Terre sans la surveiller ? Nous sommes le S.H.I.E.L.D., Mesdames ! »
Karen n’avait rien à dire. Elle aurait encore pu continuer à nier, mais, en l’occurrence, ça n’aurait servi à rien. Elle soupira donc, et expliqua à Helena que le S.H.I.E.L.D. les avait vus, et que ces deux types, Phil Coulson et Clay Quatermain, faisaient partie de cet organisme dont elles se méfiaient.
« Nous faisons partie de l’équipe des bons, Mesdames. Darkseid est déjà venu sur ce monde, et, personnellement, je n’ai aucune envie de le voir revenir à cause des machinations de son mage.
- Maintenant qu’il a le masque, il va pouvoir ouvrir un portail vers Earth-2…
- Sauf si nous le stoppons avant.
- Parce que vous savez vraiment où il est ?
- Nous avons… Nos sources. Mais, avant ça…
- On doit s’assurer que vous n’allez pas nous faire faux bond, et agir seules de votre côté. Parce que, vu votre dernier succès contre DeSaad, je doute que vous y arriviez toutes seules…
- Et il serait idiot de notre part d’aller s’en prendre à quelqu’un comme DeSaad en se privant des bras d’une Kryptonienne et des capacités tactiques d’Huntress. Autrement dit, nous devons collaborer. »
Karen resta silencieuse pendant encore quelques instants, puis se retourna finalement vers Helena :
« Qu’est-ce que tu en penses ? »
-
Helena écouta calmement les explications de Karen sur la façon dont elle l'avait sauvée dans l'ascenseur alors que tout s'effondrait, puis ramenée sur Starr Island pour pouvoir l'opérer. Encore une fois, l'humaine devait la vie à sa camarade kryptonienne. Hélas, il y avait aussi de mauvaises nouvelles : Zola et DeSaad s'étaient enfuis avec le masque, et étaient maintenant introuvables. A cette heure-ci, ils auraient pu être n'importe où sur Terre. Et comme si ça ne suffisait pas, le S.H.I.E.L.D avait décidé de se mêler à la petite fête. Deux agents débarquèrent en trombe dans la chambre d'Huntress, et cette dernière soupira intérieurement.
Oh non, pas eux !
Helena n'aimait pas le S.H.I.E.L.D parce qu'il avait la fâcheuse habitude de vouloir agir dans le secret et à laisser les lois et les juridictions le restreindre. Malheureusement, Coolson et Quatermian semblaient déjà en savoir trop pour pouvoir les exclure de la mission, autant pour les secrets concernant le duo d'héroïnes que pour les infos sur l'emplacement du masque. Mais avant d'agir, Karen voulait être sûre que sa camarade allait la suivre.
« Ce que j'en pense ? »
Elle rassembla ses forces pour pouvoir se lever de son lit.
« DeSaad menace le monde d'extinction totale, et toute l'aide présente est la bienvenue, d'autant plus que je ne suis pas au meilleur de ma forme. »
Toutes ces batailles l'avaient passablement affaiblie, et maintenant elle n'était plus sûre de pouvoir assurer comme avant.
« Je suis d'accord pour les écouter. Qui sait, ça pourrait déboucher sur de bonnes choses. »
Oui, elle ne les aimait vraiment pas.
-
« Je ne vais pas vous faire languir plus longtemps, DeSaad se trouve au Congo.
- Qu’est-ce qu’il fabrique là-bas ? »
De la main, Coulson abaissa la manche de son costume, révélant ainsi sa montre, et appuya sur cette dernière. Comme dans l’un de ces vieux films autour de James Bond, le cadran de la montre se mit à briller, et émit une image holographique, montrant ainsi des photographies et des vues satellites.
« Il a construit une tour dans une région limitrophe entre le Congo et la Centrafrique, une région sinistrée à cause de la guerre civile qui règne en Centrafrique. »
Le conflit avait éclaté de 2013 à 2014, opposant les milices de la Seleka, organisme pro-musulman soutenant le Président en place, à des communautés chrétiennes, les anti-balaka. Même si le conflit avait été officiellement terminé en 2014, le pays en portait encore les stigmates. La Centrafrique était après tout l’un des pays les plus pauvres du monde, et son voisin congolais, lui, avait été durement éprouvé par des conflits récents, résultant du génocide rwandais. Autrement dit, DeSaad avait choisi une région extrêmement pauvre, livrée en pâture aux milices de la Seleka, qu’on appelait maintenant le FPRC (Front Populaire pour la Renaissance de la Centrafrique).
La Seleka était tristement connue pour les exactions qu’elle faisait, et, d’après les rapports du S.H.I.E.L.D., la région de DeSaad était sous le contrôle de groupes paramilitaires.
« La population y vit totalement asservie, et la zone est bouclée. »
Le repaire de DeSaad se trouvait le long de la rivière Mbomou, qui marquait la ligne de démarcation entre les deux nations. Un endroit isolé entre les montagnes, où DeSaad avait bâti son quartier général sur la sueur et les larmes des civils, asservis, transformés en esclaves, contraints de servir DeSaad. Grâce à sa magie, il avait subjugué les miliciens locaux, qui lui permettaient de contrôler la population. Comme toujours, Karen était très impressionnée par le degré de renseignements très pointu du S.H.I.E.L.D.
Coulson leur montra même une photographie de la Tour (http://img110.xooimage.com/files/f/4/a/desaad_tower-519491b.jpg). C’était une grosse structure grise dressée au milieu de la jungle, entourée par des miradors et un camp militaire.
« DeSaad a bâti sa tour sur des mines, et je suppose qu’il cherche des matériaux particuliers pour ses machines. Le plus inquiétant, c’est néanmoins qu’il utilise sa technologie et sa magie pour améliorer ses hommes.
- Comme les monstres que nous avions vu en Italie ?
- Exactement. Nous avons envoyé Black Widow sur place, c’est elle qui nous a fourni ces éléments. La région, comme je vous le disais, est pauvre. Il y a quelques villages et hameaux, des fermes, des scieries... De nombreux villages ont été détruits, et d’autres abandonnés, car les civils travaillent comme des forçats dans la mine de DeSaad. »
L’agent du S.H.I.E.L.D. ne leur épargna pas les photos les plus dures, pour bien leur montrer qu’il y avait urgence à intervenir. DeSaad opprimait la population, dirigeant par la terreur. Des gibets étaient dressés dans la grande ville locale, ainsi que des pelotons d’exécution.
« Quels sont vos plans ?
- Nous pourrions mener une opération en force, mais qui exposerait la vie des prisonniers de DeSaad. Pour cette raison, nous pensons qu’une opération d’infiltration est la meilleure option possible.
- Oui... Je suis d’accord. »
Coulson n’avait pas encore tout dit, et modérait son effet.
« Nous savons que votre entreprise reverse une importante partie de ses dividendes dans les ONG et les aides caritatives. Or, il s’avère, après examen de votre comptabilité...
- Comment avez-vous eu accès à mes données comptables ?!
- Nous sommes le S.H.I.E.L.D.
- Ah... »
C’était la réponse magique. Coulson reprit ensuite :
« Il existe une ONG située le long de la rivière Mbombu. Elle ferait la parfaite couverture pour se rapprocher de DeSaad sans qu’il ne nous repère.
- Je croyais que vous aviez déjà une agente sur place ?
- Elle ne peut pas assurer l’évacuation des civils seule. Il lui faut une équipe de soutien, un moyen d’évacuation rapide... Et, vu que DeSaad est proche de Zemo, nos couvertures habituelles sont sujettes à caution. C’est pour ça que je pense qu’une association entre vous et le S.H.I.E.L.D. me semble être la meilleure option possible. »
Laissant planer quelques secondes pour ménager son effet, il reprit :
« Qu’en pensez-vous ? »
-
Coulson ignora la pique d'Helena et entama directement dans le vif du sujet. Il fit apparaître un projection holographique et commença son exposé des faits : DeSaad avait construit son quartier général dans une région limitrophe entre le Congo et la Centrafrique. Profitant des conflits de la région, il avait usé de ses pouvoirs pour annexer le territoire et utilisait les miliciens locaux pour garder la population sous contrôle. Évidemment, personne n'osait s'opposer à un être doté d'une telle puissance, pas même le Congo, et ce malgré le risque d’empiétement sur ses frontières.
La suite ne fut guère plus réjouissante : la tour, construite au milieu de la jungle, semblait lourdement gardée par les miliciens et par les commandos améliorés qu'Huntress avait déjà pu voir en Italie. D'après les renseignements du S.H.I.E.L.D, les villageois travaillaient comme des esclaves pour récupérer des matériaux destinés aux machines du sorcier, et les photos furent particulièrement dures à regarder.
« Quels sont vos plans ?
- Nous pourrions mener une opération en force, mais qui exposerait la vie des prisonniers de DeSaad. Pour cette raison, nous pensons qu’une opération d’infiltration est la meilleure option possible.
- Oui... Je suis d’accord. »
« Et moi aussi. »
Foncer tête baissée serait trop dangereux pour les habitants de la région, qui n'étaient pas responsables de ce qui s'y passait. Heureusement, Coulson avait déjà un plan à proposer : utiliser une ONG situé dans le périmètre pour approcher sans éveiller les soupçons.
« Qu’en pensez-vous ? »
« Je marche. »
Helena n'hésita pas une seconde sur sa réponse, et elle supposa que Karen allait la suivre vu les enjeux.
« Cependant, je veux que les choses soient claires : nous faisons équipe sur cette opération, ce qui veut dire que nous ne sommes pas à vos ordres. Nous restons sur un pied d'égalité. »
Si Helena avait choisie de ne pas travailler avec le S.H.I.E.L.D à son arrivée sur Earth-1, il y avait bien une raison. Et malgré les circonstances, elle n'était pas prête à tout accepter de la part de ces deux agents.
Pendant que Coulson et Quatermain réglaient les derniers préparatifs avant le départ, Helena et Karen se préparèrent au mieux pour ce qui serait peut-être leur dernière mission. L'humaine, partagée entre la rigueur paternelle et l'affection maternelle, céda finalement à une pulsion soudaine d'émotions et se confronta à sa camarade kryptonienne, les yeux dans les yeux.
« Karen, je… c'est peut-être notre dernière mission… »
Elle tenta de l'interrompre.
« Laisse moi terminer ! Si on ne devait pas… revenir d'Afrique, je veux que tu saches… »
Elle l'embrassa tendrement et passionnément sur les lèvres, les bras enroulés autour de son cou, et se détacha d'elle après presque une minute d'étreinte.
« Je t'aime de tout mon cœur et de toute mon âme. Peut importe ce qui nous arrivera là-bas, sois sûre que ça ne changera jamais. »
-
Qu’Helena précise qu’elles coopéraient dans cette opération ne changerait, dans le fond, pas grand-chose. Elles allaient se rendre dans une région hostile, sous la coupe gardée de miliciens brutaux, sauvages, violeurs, connus pour leurs exactions multiples, et sous l’autorité d’un mage surpuissant. Dans de telles circonstances, elles allaient
nécessairement devoir suivre les ordres du S.H.I.E.L.D., ne serait-ce que parce que c’était grâce à l’organisation qu’elles s’infiltreraient. Mais, pour l’heure, en-dehors de ces considérations, les deux jeunes femmes se serrèrent mutuellement.
«
Je t’aime, Helena... Ne t’en fais pas, on va lui botter le cul, à ce foutu mage. »
Karen sourit. Comme à son habitude, elle était toujours aussi bravade, inflexible. C’était bien elle, la Kryptonienne, l’invincible guerrière, sans peur et sans reproche, qui ne reculait devant aucune adversité. Une présence rassurante et forte. Helena avait beau être la fille de Bruce Wayne, elle pouvait parfois se montrer nerveuse, a fortiori dans une telle situation, où elles avaient frôlé la Mort à plusieurs reprises. Karen sentit qu’Helena ne se contenterait pas des prétentions usuelles de son amie cette fois, et Power Girl, après quelques secondes, reprit :
«
Ce sera difficile, mais on va y arriver, Helena. DeSaad est puissant, mais, maintenant, on sait à quoi s’attendre. Je suis vulnérable à la magie, mais pas autant qu’à la kryptonite. Et puis, nous avons déjà affronté des magiciens. »
Power Girl hocha la tête, et embrassa encore Helena.
«
Je serais prudente... Mais, qu’on le veuille ou non, il va falloir suivre les ordres du S.H.I.E.L.D., cette fois. »
Elles n’avaient pas d’autres options, si elles voulaient s’en sortir.
Plus tardAéroport Kotakoli
Région de Mobayi-Mbongo
République centrafricaine(http://img110.xooimage.com/files/3/2/1/mobayi-mbongo-51a3189.jpg)
Le Jodel D-140 (http://img110.xooimage.com/files/f/e/f/17418e01-51a3199.jpg) survolait la rivière, perdue au milieu de la jungle. Une épaisse étendue d’eau, comme un bras bleu qui coupait en deux une vaste étendue d’arbres et de montagnes disparaissant à perte de vue. Depuis cet avion inconfortable, Karen essayait de se focaliser sur le paysage, plutôt que de bouillonner sur place. Elles avaient rejoint un Helicarrier du S.H.I.E.L.D. en Méditerranée, et avaient ensuite rejoint la région en se faisant passer pour des civiles, menant une opération humanitaire dans la région. Comme on pouvait le supposer, le plus important, pour l’heure, était de ne pas attirer l’attention, et, pour ça, il était nécessaire de bénéficier de cette couverture.
«
Nous survolons l’Oubangui, Mesdames. Ce que vous voyez, là, c’est l’un des rares exemples de réussite économique africain fonctionnant sans le soutien de l’homme blanc. »
Tout le long de la frontière entre la Centrafrique et le Congo, il y avait ce cours d’eau, l’Oubangui, qu’on appelait aussi la rivière Mbombo. Et, dans cette région, Karen vit un singulier spectacle. Au milieu du fleuve, des gardiens de fer étaient plantés dans l’eau, reliés entre eux par des câbles. Le barrage de Mobaye-Mongo (http://img110.xooimage.com/files/d/4/0/image006-51a31b6.jpg), officiellement inauguré le 24 novembre 1989, constituait un étonnant signe de modernité au milieu de cette région très pauvre, industriellement peu développée. Impossible de venir avec un jet ici, car il n’y avait pas de piste assez grande pour lui permettre de se poser.
Et, à côté de ce barrage, il y avait la petite ville de Mobaye.
«
Dites-vous qu’avant ce barrage, Mobaye n’avait pas l’électricité... »
Autrement dit, il avait fallu attendre 1989 pour que les quelques milliers d’âmes peuplant cette ville perdue puissent s’illuminer à autre chose que la bougie. Cette simple anecdote mettait bien en perspective les différences économiques et sociales criantes entre les pays développés et ces régions très pauvres africaines.
L’avion aborda sa descente, cahotant sur place, avant de se poser sur une piste de terre, bien loin des impressionnants aéroports japonais ou occidentaux. Il trembla sur place, avant de terminer sa course, soulevant quantité de poussières et de mottes de terres, pour finir par se stabiliser.
«
Et voilà ! »
Le pilote était un proche du S.H.I.E.L.D., qui les laissa descendre. La région était sûre, ici. C’était, pour Karen et Helena, une base de départ, avant de rejoindre des terres plus dangereuses.
Les deux femmes sortirent. Elles avaient peu de bagages, et, alors que Karen regardait autour d’elle, elle vit une Jeep se rapprocher lentement, remontant l’étroite piste d’atterrissage, pour s’arrêter près d’elles.
«
Madame Starr ? Madame Wayne ? -
C’est bien ça. Qui êtes-vous ? -
L’agent local du S.H.I.E.L.D... Sheva Alomar (http://img110.xooimage.com/files/a/7/a/sheva-alomar-51a31df.jpg). Montez, je suis là pour vous. »
-
Évidemment, Helena eut droit aux paroles rassurantes de Karen en réponse à ses inquiétudes de ne pas revenir de cette mission. Elle savait que ce serait difficile, mais elle était confiante en leurs capacités, et elles avaient le soutien du S.H.I.E.L.D, alors ça devrait aller.
« J'espère que tu as raison… »
Au moins, les choses étaient claires entre elles.
Quelques heures après, Huntress et Power Girl étaient dans un avion en direction de la mer Méditerranée. Arrivées sur un Helicarrier du S.H.I.E.L.D, elles prirent ensuite un autre avion, plus discret mais aussi plus lent. Si elles espéraient se faire passer pour des humanitaires, la discrétion était indispensable, à défaut de perdre de la rapidité d'action. L'humaine voyait bien que sa camarade trépignait d'impatience, mais elle savait qu'elle ne se précipiterait pas vu les enjeux de la mission. Après avoir survolé le barrage de Mboaye-Mongo, l'avion entama sa descente pour finalement se poser sur une piste de terre, non sans quelques secousses. On était loin des aéroports occidentaux modernes, mais Helena avait déjà du se poser dans de pires conditions que celles-ci, alors ça ne lui posa pas vraiment de problème. A peine descendue de l'avion, Helena vit une jeep approcher et s'arrêter près d'elle, avec l'agent local du S.H.I.E.L.D aux commandes, l'agent Sheva Alomar.
« Merci agent Alomar. »
Elles chargèrent leurs bagages dans le coffre et montèrent à bord. Le trajet fut l'occasion de discuter un peu de la mission.
« Alors, est ce que tout est prêt ? »
« J'ai déjà commencé l'évacuation des civils, mais il y a encore beaucoup de boulot. »
« On est là pour ça. Je vais installer le matériel pour notre opération pendant que Karen vous aidera à évacuer les derniers résidents. »
Une fois arrivée sur le site de l'ONG leur servant de couverture, Power Girl partit avec Sheva pour s'occuper des villageois tandis qu'Huntress prit les bagages pour les ouvrir dans la tente privée que le S.H.I.E.L.D avait prévue. A l'intérieur se trouvait sa tenue de super-héroïne, du matériel d'écoute et d'observation longue distance, ainsi que l'équipement dernier cri de Starr Industries pour Helena. Elle déploya le télescope large spectre et le dispositif d'écoute laser en direction de la tour de DeSaad. Impossible de faire un repérage par drone, il fallait donc se contenter du repérage longue distance. Aidée des images satellites du site sur les dernières 24 heures, elle put établir une cartographie précise des lieux et évaluer l'ampleur de la sécurité. Son amie kryptonienne et l'agent Alomar revinrent au camp juste au moment où elle terminait.
« Ah super vous voilà. Bon, j'ai pu cartographier le périmètre autour du domaine de DeSaad, mais j'ai besoin de vous agent Alomar. Vos connaissances du terrain vont nous permettre de mettre l'opération en place. »
-
La Jeep quitta la ville pour remonter le long de la rivière Mbomou. Le coin ne manquait pas de charme, et était un véritable retour en arrière. Karen avait le sentiment d’être dans une région intemporelle, sauvage et vierge, avec cette longue étendue d’eau qui longeait les arbres. La Jeep s’avançait rapidement, ralentissant néanmoins souvent en arborant des virages. Mal entretenue, la route était traversée par des racines, des nids-de-poule.
« Le barrage que vous avez vu est au centre des tensions actuelles. Les milices sont proches, et elles en ont pris le contrôle. Économiquement, ce barrage est un secteur très sensible.
- Et le gouvernement ne réagit pas ?
- Les gouvernements, précisa Shaïra. Ce barrage fait l’objet d’une convention datant de 1986 entre la Centrafrique et l’ancien Zaïre. Les deux États sont concernés, mais nient officiellement que le barrage ne leur appartienne plus. Il est entre les mains de la milice locale, l’UFLL. »
L’UFLL était un acronyme pour « United Front for Liberation and Labour (http://img110.xooimage.com/files/2/6/c/fc2_ufll_01-51afb00.png) », dont on pouvait voir les affiches de propagande dans la ville. Sheva leur expliquait que la situation était critique, et que le gouvernement n’avait tout simplement pas les moyens de lutter contre l’UFLL. L’agent Alomar tenait le volant en continuant à leur expliquer que l’UFLL était une milice apparue il y a quelques années.
« Elle est le bras armé de DeSaad. Pour l’heure, l’UFLL tolère la présence de l’USA, l’Union Solidaire Africaine, mais j’ai peur que tout cela ne risque de s’atténuer. »
Il fallut plusieurs heures pour rejoindre les zones litigeuses, et Karen put noter la multiplication de postes de garde. Des mercenaires locaux les regardaient méchamment, tout en les laissant passer, Sheva ayant, outre des documents officiels, des billets à offrir pour graisser la patte de ces « fonctionnaires » violents et cruels. C’est ainsi que le trio rejoignit un campement humanitaire composé de plusieurs tentes blanches, abritant les locaux de l’USA.
« L’USA sert de couverture pour les opérations d’infiltration et de récupération des civils, que nous extrayons ensuite la nuit par bateaux de l’autre côté de la rivière. »
La tour de DeSaad était ici relativement proche. Karen laissa Helena s’en rapprocher, tout en se renseignant sur le camp. L’USA était une couverture dissimulant les activités du S.H.I.E.L.D., et elle s’avouait surprise de voir les talents de l’organisation à créer une couverture légale. Le camp avait été bâti le long d’une église abandonnée, et, à l’intérieur, la crypte avait été reconvertie en centre logistique et informatique.
Helena finit par revenir, et rejoignit le duo dans l’église. La crypte était bourdonnante, avec de multiples ordinateurs, des cartes holographiques, le soutien d’un satellite-espion filmant en temps réel la Tour de DeSaad. Helena demanda à Sheva de l’assister, mais ce fut une autre femme qui répondit.
« C’est plutôt moi qui connais le terrain, Miss Wayne. »
Coulson leur avait parlé d’elle. Vu la difficulté de la mission, la légendaire Black Widow (https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/originals/69/70/c7/6970c7893af40d715c21e14b1aa633f8.png) avait été assignée à cette mission.
« La Tour est lourdement gardée, comme vous avez dû le remarquer. Quel est votre plan d’attaque ? »
-
Helena avait longuement étudié la zone et dressé plusieurs scénarios pour une opération furtive, mais avant de se décider elle avait besoin d'avoir plus d'infos sur le terrain. Une autre femme sortit de l'ombre pour lui répondre : Black Widow, que beaucoup considéraient comme le meilleur agent du S.H.I.E.L.D en activité. Elle lui demanda quel était son plan d'attaque. Huntress activa les cartes holographiques pour appuyer son explication.
« Après une étude poussée des défenses de DeSaad, j'ai pu établir trois options d'attaques.
La première serait de passer par la voie des airs. Le problème, c'est que les sbires de DeSaad surveille les airs. Si on veut passer par là, ça exige de faire un saut sans parachute pour ne pas risquer d'être vues, donc il nous faut un largage basse altitude pour qu'on puisse atterrir sur site sans se faire repérer. Karen n'a pas ce problème parce qu'elle peut voler, mais pour les gens sans super-pouvoirs, c'est une autre paire de manches.
La deuxième serait de passer par la jungle. La végétation peut nous permettre de progresser en limitant les risques d'être découvert. Mais pour ça, je vais avoir besoin d'infos précises sur la densité de la verdure autour de la tour. De plus, j'ai vu qu'il y a un périmètre autour du bâtiment qui est complètement défriché. Nous ne pourrons plus espérer nous cacher à partir de là.
La troisième serait de tenter de s'infiltrer en se cachant dans les livraisons de minerais amenés à la tour. C'est l'option la plus dangereuse et la moins sûre, mais c'est aussi celle qui nous permettra de nous approcher au plus près de DeSaad. Toute fois, j'aurais besoin d'infos supplémentaire sur l'organisation des livraisons. Et il nous faudrait aussi l'appui d'un contact en interne pour nous aider à passer. »
Dans ce pays, on pouvait obtenir de l'aide juste avec la bonne quantité d'argent, mais restait à savoir si les personnes corruptibles étaient aussi celles qui permettraient d'accéder aux camions de transport.
« Voilà mes idées. J'attends vos suggestions, et par-dessus tout, vos infos sur le terrain pour pouvoir se décider. »
-
« L’important est de ne pas agir de façon précipitée, répliqua rapidement Widow. DeSaad est là depuis des mois, au moins. Et, comme vous avez pu le remarquer, vous n’aurez aucun soutien des autorités légales, qui appartiennent toutes à l’UFLL. »
Karen acquiesça silencieusement. L’infiltration, ce n’était pas trop son point fort. Elle, elle était plutôt l’artillerie lourde, fonçant dans le tas. En fait, pour autant qu’elle s’en rappelle, Karen n’avait jamais accompli une seule mission d’infiltration. Quand il fallait crocheter discrètement une porte, elle, soit elle la défonçait d’un coup de poing, soit elle la faisait fondre avec ses lasers. Helena avait exposé ses options, et Natalia lui donnait ce qu’elle voulait savoir : des informations supplémentaires.
La Widow se rapprocha de la table numérique au centre, et appuya sur plusieurs boutons. Une carte holographique de la région flotta devant elles, comme dans tous ces vieux films d’espionnage, et elle fit apparaître plusieurs lignes rouges en pointillé, entourant la Tour et le site.
« Vous avez dû voir les caméras de sécurité, les patrouilles, les chiens... DeSaad est paranoïaque. L’endroit est protégé par ses runes magiques. Passer par les hauteurs est exclu, compte tenu de l’étroitesse de la zone. Nous serions repérées en moins de deux. Passer par la jungle est également difficile, même si cette option me tente. Le problème est que la zone est extrêmement surveillée, et que je ne serais pas surprise que DeSaad ait plus que les miliciens de l’UFLL pour le protéger. »
Widow avait eu le temps d’analyser la zone, et faisait un compte-rendu très lucide. C’était une jungle très dense, et elle ne s’était jamais trop approchée des clôtures électriques entourant le repaire de leur ennemi.
« Le mieux me semble en effet de passer par la ville proche, et de nous infiltrer par les camions de livraison. Ils sont fouillés, mais j’ai pu voir cette fouille de loin, il y a moyen d’échapper à ces contrôles. »
Après tout, on cherchait surtout à fuir de la tour, pas à y entrer.
« Officiellement, la tour est une exploitation minière, et, vu la pauvreté des lieux, les ressources acheminées par les camions viennent d’une ONG. C’est aussi ce qui explique pourquoi DeSaad tolère la présence de ce dispensaire. Sans la fourniture de nourritures et de médicaments, il aurait depuis longtemps perdu le contrôle sur la population locale.
- Donc, votre plan est de vous infiltrer dans la gueule du loup ? résuma Karen.
- Ça a toujours été ma stratégie. Nous disposons de contacts à l’intérieur, des miliciens de l’UFLL qui savent que DeSaad est un despote. Nous sommes en train de mettre sur pied une vaste opération d’exfiltration des prisonniers. Ce qui est sûr, c’est que, quand nous attaquerons, il faudra tout régler en une fois, que ce soit les prisonniers, ou DeSaad. »
Power Girl hocha la tête. C’était logique, de toute manière. Dès que les prisonniers seront libérés, DeSaad saura que sa position n’est plus sûre, et, soit précipitera ses plans, soit s’enfuira ailleurs... Ce qu’il fallait éviter dans tous les cas de figure.
« Les camions récupèrent des biens qui sont entreposés dans un entrepôt de la ville où vous êtes arrivées. C’est par là qu’il faudra commencer, quand tous les détails du plan seront prêts, et que ce dernier sera finalisé. »
Natalia reprit à nouveau, en se tournant vers Helena :
« D’autres questions ? »
-
Widow commença par insister sur le fait qu'il ne fallait pas agir dans la précipitation. Le petit groupe était seul face à toute l'armée de DeSaad, qui avait réussi à mettre l'UFLL dans sa poche. Elle passa donc sur la carte holographique et fit apparaître plusieurs lignes rouges en pointillé.
« Vous avez dû voir les caméras de sécurité, les patrouilles, les chiens... DeSaad est paranoïaque. L’endroit est protégé par ses runes magiques. Passer par les hauteurs est exclu, compte tenu de l’étroitesse de la zone. Nous serions repérées en moins de deux. Passer par la jungle est également difficile, même si cette option me tente. Le problème est que la zone est extrêmement surveillée, et que je ne serais pas surprise que DeSaad ait plus que les miliciens de l’UFLL pour le protéger.
Le mieux me semble en effet de passer par la ville proche, et de nous infiltrer par les camions de livraison. Ils sont fouillés, mais j’ai pu voir cette fouille de loin, il y a moyen d’échapper à ces contrôles. »
En utilisant les contacts du S.H.I.E.L.D au sein des miliciens et les camions d'acheminement de l'ONG qui leur servait de couverture, il était possible de pénétrer dans la tour en passant par la grande porte. Cependant, cela impliquait aussi une grande part de hasard : il suffisait que les miliciens se sentent d'humeur à mieux faire leur travail et tout tombait à l'eau. Cependant, c'était la seule option qui paraissait réalisable.
« Je vais avoir besoin d'infos sur les mesures de sécurité aux contrôles des camions pour préparer des contre-mesures, et de tout ce que vous savez sur l'architecture intérieure de la tour. »
Puisque l'objectif principal de la mission était de sauver les civils retenus prisonniers dans la tour, mieux valait savoir où ils se trouvaient avant de se jeter dans la gueule du loup. Et plus important encore, une fois les prisonniers libérés, il faudrait vite aller trouver le maître de la tour avant qu'il ne s'enfuie, ou pire, qu'il précipite son plan d'ouvrir un portail vers Earth-2.
Une fois ces infos en poche, elle prépara le plan avec Karen, Natalia et Sheva, envisageant autant d'options et d'aléas que possible afin de réduire drastiquement les probabilités d'échec de la mission. Il y avait trop d'enjeux pour laisser des choses au hasard.
« Bon, alors je résume une dernière fois pour qu'on soit tous d'accord.
Nous allons entrer dans la tour en nous cachant dans un camion d'aide humanitaire. Une fois la sécurité passée, on sort et on se dirige discrètement vers le bâtiment principal. De là, on rejoint la prison et on commence l'évacuation. A partir de là, le temps jouera contre nous, on devra donc se séparer en deux groupes : Karen et moi nous rendrons au sommet de la tour pour prendre DeSaad par surprise et récupérer. Pendant ce temps, Widow et l'agent Alomar termineront l'évacuation et s'assureront que les réfugiés arrivent à bon port.
Si jamais on se fait repérer avant, le plan est simple : Karen, tu files au sommet de la tour et tu empêches DeSaad de s'enfuir ou d'ouvrir le portail, pendant que moi, Widow et l'agent Alomar fileront aux cellules de détention pour permettre aux civils de s'enfuir. Une fois que c'est fait, on filera te rejoindre pour en finir avec ce mage démoniaque.
C'est bon pour tout le monde ? »
-
L’aide d’agents externes n’était pas de refus pour le S.H.I.E.L.D. L’organisation avait des ressources, indéniablement, mais avait affecté peu de métahumains pour cette mission, de peur qu’ils ne soient repérés par DeSaad. La présence de Karen était donc un risque, mais nécessaire. Ses pouvoirs n’étant pas d’origine magique ou mutante, il y avait aussi peu de chance que DeSaad ne la repère. Pendant qu’Helena et Natalia discutaient du plan, et qu’elle les écoutait, elle ne cessait, bras croisés, de regarder cette tour. Tout ça lui rappelait de mauvais souvenirs. DeSaad faisait partie des plus proches conseillers de Darkseid, de ceux qui avaient détruit son monde natal. Même aujourd’hui, elle se rappelait encore du chaos, de la destruction, des milliers de morts… En quelques heures, Darkseid avait tué des millions de gens en faisant apparaître des puits de téléportation dans des zones hautement peuplées. Son armée avait déferlé sur le monde, un chaos comme on n’en avait jamais connu auparavant. Toutes les armées nationales avaient été dépassées par les évènements, et le monde entier avait dû s’appuyer sur les super-héros pour coordonner une résistance mondiale. Karen et Helena étaient parties, et, aujourd’hui encore, elle ignorait si Earth-2 avait pu se reconstruire. Elle ne pouvait guère que spéculer sur les chances de survie de son monde.
Et voilà maintenant que le passé se rappelait à elle. Karen n’osait imaginer ce à quoi ce mage noir devait se livrer dans sa tour, aux expériences sinistres qu’il réalisait. Surtout, elle se sentait inutile contre lui. La magie avait toujours été le point faible des Kryptoniens, et elle, elle avait l’habitude de tout miser sur l’attaque. Ici, il allait falloir qu’elle se montre prudente, qu’elle fasse attention aux sortilèges de cet individu sinistre, qui voulait répandre le chaos sur ce monde.
« Power Girl restera en soutien. Je ne veux pas être médisante, mais, avec votre nature de Kryptonienne, si vous entrez dans la base ennemie, DeSaad vous sentira. Vous n’interviendrez que si les évènements dégénèrent. Je grimperai avec vous à l’intérieur de la tour, Helena, et je laisserai le soin à Alomar d’évacuer les prisonniers. »
Sheva Alomar acquiesça. L’idée était d’appliquer la stratégie du cheval de Troie, en faisant entrer des éléments, afin d’ouvrir les portes de la base ennemie, et permettre à des renforts d’approcher pour faciliter l’évacuation des multiples prisonniers situés à l’intérieur.
« Ce plan me va. De toute manière, j’ai toujours été plus douée pour défoncer des murs que pour m’infiltrer. Si jamais tu es en difficulté, Helena, je viendrais.
- En attendant, familiarisez-vous avec les lieux. Comme je vous l’ai dit, il me faut réunir plus d’informations sur nos ennemis, et planifier notre attaque. »
Karen acquiesça, et s’approcha d’Helena, venant enrouler son bras autour de sa hanche.
« On va en profiter pour découvrir les lieux… Faire les touristes. Après tout, je suis censée voir ce que votre ONG fait de l’argent que ma société vous fournit, non ?
- Vous avez une chambre à l’hôtel de Mobayi, intervint Sheva. Ce n’est pas du grand luxe, mais ce sera toujours mieux que rien. »
La Kryptonienne la remercia, puis demanda à Helena de la suivre. Le duo sortit du repaire du S.H.I.E.L.D., sortant à l’air libre. Karen huma l’air de la jungle, et regarda autour d’elle. Au-delà du dispensaire et des quelques tentes blanches, il y avait une végétation dense et luxuriante.
« Je refuse que ce monde connaisse le même sort que le nôtre, Helena. Mais je sais aussi que je suis faillible face à DeSaad et sa redoutable magie. Ce n’est pas un mage noir ordinaire, il vient d’Apokolips, l’un des endroits les plus abominables de la Création. »
C’était inhabituel de la voir ainsi. Karen avait toujours été sûre d’elle, affrontant crânement les dangers, sachant que rien ne pouvait l’abattre. Cette certitude, cette assurance inébranlable, avait toujours constitué le pilier de leur relation. Mais, après avoir affronté DeSaad à plusieurs reprises, Karen pouvait laisser s’exprimer ses doutes. Continuer à nier, ça aurait été faire preuve d’un aveuglement irresponsable.
Elle regarda donc son amie et amante, pour conclure :
« Cette fois, je crois que c’est moi qui vais avoir besoin de toi. Je dois trouver un moyen d’améliorer ma défense. Tu vois, moi, quand il faut se battre, je fonce toujours sur la cible sans réfléchir à me protéger, et… Face à quelqu’un comme DeSaad, une telle approche ne fonctionnera pas. Alors… Qu’est-ce que tu ferais, à ma place ? »
-
Le plan d'Helena ne souffrait d'aucune faille évidente, mais l'agent Romanoff tint quand même à le modifier un peu, en demandant à ce que Karen reste en soutien. Sa nature de méta-humaine la rendait plus susceptible d'être repérée par les sortilèges de DeSaad, il valait donc mieux qu'elle reste éloignée de la tour le temps de faire évacuer les civils. Sauf qu'Huntress n'était pas vraiment en accord avec cette partie du plan.
« On parle de DeSaad, pas d'un chef de guerre africain. Si on se risque à entrer sans Karen, on augmente nos chances de finir en charpie. »
Mais Power Girl semblait plutôt d'accord sur cette partie du plan, assurant qu'elle arriverait en renfort si la situation venait à dégénérer. Bien que peu convaincue par cette idée, l'humaine préféra acquiescer en silence plutôt que de partir dans des dialogues interminables.
Le début de la mission était prévu pour le lendemain, un peu avant l'aube, l'heure à laquelle les camions viennent déposer leurs marchandises. En attendant, Helena et Karen allaient pouvoir profiter de leur chambre d'hôtel au Mobayi et faire un peu de repérage du secteur.
« C'est parfait. On se revoit demain. »
Une fois sortie du repère du S.H.I.E.L.D, Huntress prit une bonne bouffée d'air avec sa camarade. Cet oxygène pur, presque vierge de tout polluant chimique, changeait bien de Seikusu, de même que ce paysage naturel à perte de vue. Power Girl en profita pour se confier à sa camarade, lui avouant qu'elle avait peur de faillir face à DeSaad et sa magie noire. Il lui fallait un moyen d'améliorer sa défense.
« Eh bien... »
Helena jeta rapidement des coups d'œil aux alentours, puis se rapprocha de Karen pour pouvoir parler plus bas.
« J'ai quelque chose à te montrer, mais pas ici. »
Les deux femmes prirent une jeep pour se rendre à leur petit hôtel perdu dans la savane. Comme l'avait dit l'agent Alomar, leur chambre était rudimentaire, elle contenait juste le nécessaire vital... plus une drôle de mallette en plomb.
« Je savais qu'ils nous enverraient ici, alors j'ai fait envoyer ce paquet ici dès qu'on est descendues de l'avion. C'est une invention que j'ai commandée à tes labos. »
Et fatalement, la kryptonienne se demanda pourquoi elle n'entendait parler de cet engin que maintenant.
« La dernière fois que j'ai voulu concevoir un appareil pour assurer ta sécurité, tu m'as interdit de le faire en disant que tu n'avais pas besoin de défense technologique. Je t'ai écoutée parce que je ne voulais pas qu'on se fâche, mais ensuite j'ai décidé de travailler contre ton consentement. Je savais qu'un jour, ce bijou serait utile. »
Elle ouvrit la mallette et en sortit un harnais qu’elle enfila à sa camarade par-dessus son costume. Il était assez compact et facile à porter.
« Tu te souviens de mes carreaux d’arbalète perturbateurs de magie ? Ce harnais utilise la même technologie, mais il est plus puissant. Il déviera une partie des rafales magiques de DeSaad et limitera les dégâts sur ton corps. Mais tu dois faire attention, c’est encore une technologie expérimentale, et face à un sorcier aussi puissant, ça ne pourra détourner qu’une partie de sa puissance. Donc essaie quand même d’éviter certaines de ses attaques. »
Helena ne pouvait pas s’empêcher de se faire du souci pour Karen, et ce malgré sa puissance incroyable. Elle avait agi dans son dos et en utilisant ses ressources, mais c’était pour son bien. Et maintenant, ses magouilles allaient enfin être utiles.
« Bien, maintenant que ça c’est réglé, si on allait faire ce repérage des alentours ? »
-
Karen était certes super-intelligente, mais il ne fallait pas croire qu’Helena était une idiote. Si elle ne disposait d’aucun superpouvoir, elle avait, en revanche, hérité de l’intelligence exceptionnelle de Bruce Wayne, le plus grand détective du monde, et elle avait accès aux immenses richesses de Starr Industries, l’entreprise de haute technologie florissante de Karen. De retour à leur petit hôtel à Mobayi-Mbongo, elle savaient, depuis la fenêtre, une belle vue sur la rivière Ubangi. Karen se retourna vers Helena quand elle lui annonça avoir inventé un dispositif capable de perturber la magie. L’appareil se présentait sous la forme d’un harnais, et, rapidement, Karen le scanna avec ses rayons-X. Au centre du disrupteur, il y avait un cristal.
« De l’obsidienne... Tu as été le chercher sur Terra, je suppose ? »
Sur Terra, les cristaux en obsidienne étaient utilisés principalement par les esclavagistes, car ils avaient l’incroyable capacité de perturber le fonctionnement de la magie. Toutefois, Karen savait que l’obsidienne ne fonctionnait pas contre les magies très puissantes. Elle savait aussi qu’il existait une variante plus puissante encore que l’obsidienne, le diméritium, ou dymérite, mais ce matériau était extrêmement rare. Karen hocha donc la tête en attrapant l’objet, et fila dans sa chambre pour l’enfiler, finissant en sous-vêtements.
« Je vais l’enfiler tout de suite, Helena... » annonça-t-elle par-delà la porte.
Elle glissa le harnais sur elle. Il était composé de lanières en cuir, et elle constata rapidement, en se regardant devant le miroir, que l’ensemble ne servait pas qu’à la protection, et sourit donc. Le harnais descendait jusqu’à son entre-jambes, ce qui fit qu’elle dut aussi retirer sa culotte, et retira également son soutien-gorge. Le cristal se trouvait au centre, et elle caressa la tenue, avant de se pincer les lèvres.
*Ce n’est pas raisonnable, mais nous ne sommes pas non plus à une heure près... Ou deux...*
Elle ressortit alors de la chambre commune, arrivant dans le salon. Helena s’apprêtait à partir, mais Karen lui sourit, avec une lueur pernicieuse dans les yeux, que son amie et amante devait bien connaître.
« Je parie que tu ne l’as pas conçu que pour ma protection, Helena... Parce que, sinon, tu aurais fait un simple collier, ou un pendentif... Et puis, ton harnais me gratte un peu là... »
Du doigt, elle désigna ses fesses, avant de sourire.
« Alors, il va falloir que tu m’aides à m’y habituer, ma chérie... »
Et, vu le ton employé, Karen ne souffrirait aucun refus. Elle attrapa ainsi le poignet d’Helena, et s’enferma avec elle dans leur chambre...
Trois heures plus tard...
Le soleil était en train de se coucher, et, le long de la rivière Ubangi, des pirogues remontaient la longue rivière. C’était un spectacle de toute beauté (http://img110.xooimage.com/files/2/e/f/mobayi_sunfall-51dac6b.png), que Karen pouvait voir, en étant assise sur l’herbe, à l’arrière de l’hôtel, au sommet d’une petite colline surplombant la rivière. La tête d’Helena était posée sur sa tête. Dans cet environnement sec et chaud, elles avaient quitté une chambre qui s’était transformée en sauna, et étaient donc sorties pour prendre l’air.
En bas, il y avait un petit chemin qui menait vers le « port » de Mobayi. Aucun paquebot, aucun entrepôt, mais une série de pontons et d’embarcadères en bois, où des pirogues venaient et repartaient. On trouvait essentiellement des pêcheurs, et, très rarement, quelques touristes. La région était trop isolée du monde pour pouvoir avoir beaucoup de tourisme. L’hôtel n’avait pas de WiFi, et Internet était balbutiant ici. Karen était connectée par satellite au réseau de son entreprise, mais, même avec elle, le réseau saturait aussi.
« On a du mal à se croire au 21ème siècle, ici, Helena... En d’autres circonstances, je serais ravie de faire des vacances ici. Te faire l’amour au milieu de cette rivière, par exemple, alors que le soleil se couche sur ton corps, ça doit être magnifique... »
La situation ne se prêtait guère à l’humour. DeSaad avait asservi toute cette région, et disposait d’esclaves qu’il tuait à la tâche. Mais il fallait bien se détendre, après tout. Et, au moins, Karen avait l’assurance que le harnais d’Helena était solide.
« Merci pour ton cadeau, Helena... »
-
Avant d'aller faire leur repérage extérieur, Karen voulut essayer le harnais qu'Helena avait conçu pour la protéger. L'humaine attendit dans le salon pendant que sa camarade se changeait dans la chambre commune. Elle regarda par la fenêtre, admirant le paysage des terres sauvages de l'Afrique au soleil couchant.
Si belle... et pourtant si fragile.
Dire qu'à seulement quelques kilomètres de cette vue paisible et chaleureuse se terrait un monstre attendant le moment propice pour faire venir son maître dans ce monde encore plein de vie. Les enjeux de la prochaine bataille étaient énormes et pesaient lourds sur les épaules d'une simple humaine.
Serais-je à la hauteur ?
Quand Darkseid avait envahi Earth-2, elle n'avait rien pu faire pour empêcher son monde pour tomber ou pour empêcher son père de donner sa vie dans un ultime acte héroïque. Forcément elle doutait de l'issue du combat aujourd'hui... Heureusement, quand la kryptonienne revint avec rien d'autre sur le dos que son nouveau harnais de protection, couvrant ses parties intimes, Helena se souvint qu'elle n'était pas seule.
Elle est toujours avec moi.
Sur le coup, elle fut tentée de sortir, mais Karen l'en empêcha, avec cette petite lueur malicieuse dans le regard qu'elle connaissait bien.
« Je t'assure que je ne l'ai conçu qu'avec des idées strictement professionnelles. Si j'avais quelque chose de plus petit, l'effet répulsif anti-magie n'aurait pas été suffisant. »
En tout cas, elle n'allait pas se plaindre du résultat. Quelques ajustements seraient nécessaires avant le début de la mission, mais pour le moment...
« Karen voyons... ce n'est pas sérieux. »
Le ton de sa voix était en total désaccord avec ce qu'elle disait afin de bien faire comprendre qu'elle en avait envie. Immédiatement après, sa camarade l'attrapa par le poignet et l'emmena dans leur chambre pour un moment relaxant avant de s'attaquer au repérage.
Trois heures plus tard, sur les bords de la rivière Ubangi au coucher du soleil, Helena et Karen étaient posées sur une petite colline surplombant la rivière. L'humaine profitait de cette superbe vue en gardant sa tête contre celle de son amoureuse, heureuse au possible après la superbe baise qu'elle venait de s'offrir avec elle. Difficile de croire qu'elle allait bientôt partir pour une mission dont elle n'était pas sûre de revenir vivante. Elle savait qu'elle ne pouvait pas occulter cette possibilité, mais elle ne tenait pas non plus à en parler. Et tant mieux parce que sa camarade amenait des sujets de discussion autrement plus amusants.
« Oui, ce serait amusant... »
Elle ne sentit pas d'humeur à lui dire que, contrairement à elle, qui était protégée par ses gênes kryptoniens, elle ne pouvait pas se risquer à se baigner dans cette rivière sans craindre que des microbes et parasites en tout genre n'essaient de rentrer dans son corps.
« Merci pour ton cadeau, Helena... »
« De rien. Au moins maintenant, on sait qu'il est solide. »
S'il pouvait tenir en place malgré les assauts sexuels fougueux d'une kryptonienne, il resterait en place durant un combat.
« Plus sérieusement, on devrait aller faire ce repérage. Le soleil va bientôt se coucher, et j'aimerais pouvoir dormir un peu. La journée a été fatigante. »
Entre son passage près de la mort, son voyage en avion, le décalage horaire et le sexe à l'hôtel, ça faisait beaucoup de fatigue accumulée, même pour la fille de Batman. Le duo partit explorer le périmètre autour de la forteresse de DeSaad, en prenant garde de rester caché. Helena fit un repérage au sol tandis que Karen s'occupa de la voie des airs. En une demi-heure elles avaient terminé.
« Parfait, on a ce qu'il nous faut. Rentrons vite. »
Une fois dans leur chambre, Huntress envoya les données recueillies à Black Widow par une connexion sécurisée, puis se débarrassa de sa tenue d'héroïne et se coucha en sous-vêtements dans son lit. La chambre était assez petite, du coup elle et Power Girl partageaint un lit deux places. Si elle n'avait pas tout ce voyage pour des raisons aussi dramatiques, elle aurait été heureuse, mais là elle ne pouvait plus se permettre de s'amuser.
« Je te préviens, pas de sexe. Tu peux me prendre dans tes bras si tu veux, mais là je veux dormir. »
Pour ceux qui la connaissaient bien, il était possible de voir que, derrière une apparente mauvaise humeur, la jeune femme essayait surtout de masquer son angoisse grimpante face à la dangereuse mission qui se profilait à l'horizon. Le sort du monde allait dépendre de sa réussite.
-
Pour rejoindre la forteresse de DeSaad, le duo emprunta une pirogue, plus discrète, en un sens, que de se promener à pied. Elles remontèrent ainsi le lit de la rivière, jusqu’à apercevoir la forteresse, qui se dressait au milieu des arbres. Elles purent ainsi voir que la base de l’UFLL disposait de son propre port, ainsi que de hors-bords plus modernes que de simples barques en bois. Il y avait des postes de mitrailleuses tout autour. Karen put voir un escalier en bois menant des quais de la base à la tour. Elles s’arrêtèrent quelques centaines de mètres avant, par mesure de précaution, et Karen s’envola ensuite, apercevant la forteresse ennemie depuis les hauteurs.
Autour de cette dernière, il y avait un cratère évoquant une mine, et, autour du cratère, des baraquements. Plusieurs barbelés séparaient le camp en différents secteurs, dont un où les mercenaires envoyaient les prisonniers, les entassant dans de grandes cages avec des toits en paille. Depuis des miradors, des gardes allumaient des projecteurs, et plusieurs chenils abritaient des chiens de combat.
*Je me demande pourquoi DeSaad a conçu sa forteresse ici, et ce qu’il cherche sous cette tour...*
Car les prisonniers de DeSaad creusaient bien. Karen retourna ensuite attendre Helena devant la pirogue, puis les deux repartirent, remontant la rivière jusqu’à la ville. Elles retournèrent dans leur chambre d’hôtel, et Helena indiqua vouloir juste dormir. Karen, toutefois, n’était pas dupe, et hocha la tête.
« Repose-toi bien, alors, Helena... Mais sache que nous allons nous occuper de lui. »
Karen n’avait pas un discours particulièrement encourageant à faire, car, pour l’heure, depuis le début de cette aventure, elle avait essuyé de sacrés revers.
« Nous sommes parties de rien au début, et, maintenant, l’ennemi est à notre portée... Crois-moi, il ne nous échappera pas ! »
Power Girl l’embrassa sur le front, puis la laissa ensuite dormir dans la chambre. Elle-même n’avait pas spécialement envie de sortir, et préféra donc sortir de l’hôtel, rejoignant la ville. Elle n’était pas forcément très grande, mais il y avait quand même quelques bars et autres échoppes où elle espérait pouvoir obtenir des informations.
La ville n’avait rien d’exceptionnelle. Karen vit quelques bâtiments en pierre, notamment au centre-ville. Peu de voitures, si ce n’est des Jeeps militaires appartenant à l’UFLL. De fait, la milice avait réellement pris le contrôle, et le poste de police de la ville (qui abritait aussi l’hôtel de ville et le service postal) était le siège local de la milice, avec plusieurs posters et affiches propagandistes sur le fronton. Les rares bars ouverts disposaient également des mêmes affiches, la ville étant sous coupe réglée de la milice.
Dans cet environnement, une étrangère comme Karen apparaissait forcément comme la cinquième roue du carrosse. Après une première approche dans un bar, elle partit rapidement. Les mercenaires la regardaient avec une lueur dans les yeux qu’elle ne connaissait que trop bien, et des regards concupiscents vers ses formes. Inutile de déclencher un esclandre.
*Aucune caméra du monde entier ne viendra jamais ici... Ces gens peuvent faire tout ce qu’ils veulent, il n’y a personne pour venir en aide à ces gens...*
Comment un pays aussi magnifique pouvait-il receler autant de cruauté ? Cette région était assurément l’une des plus pauvres du monde, et, même ici, même dans ce lieu abandonné, les gens continuaient à oppresser les autres. Parfois, Karen se demandait pourquoi son père avait voué sa vie à protéger les Terriens. Méritaient-ils vraiment cette aide, eux qui étaient si occupés à s’entredéchirer ?
*Je n’ai pas le droit de raisonner ainsi, ils ne sont pas tous comme ça.*
Karen entendit soudain du bruit, et fronça les sourcils.
« N-Non...
- Ta gueule ! »
Puis un claquement sonore, suivi d’un hurlement apeuré. Dans une ruelle, trois mercenaires étaient devant une fillette paniquée, qui était recroquevillée contre un mur.
« Pitié, laissez-moi... !
- Alors que tu as furètes près des entrepôts ? Ce n’est pas la première fois qu’on te repère, sale voleuse !
- On sait que tu recherches tes parents... Alors, on va te faire plaisir, le Maître recherche justement quelqu’un comme toi... »
L’idée sembla l’épouvanter, et elle tenta à nouveau de fuir, mais une main ferme se saisit de ses cheveux, et la jeta à nouveau au sol. Le mercenaire déboucla ensuite sa ceinture.
« M’en vais t’apprendre le respect, moi, sale... »
Il leva sa main, prêt à abattre la ceinture... Quand une force inconnue retint brusquement la ceinture. Surpris, le mercenaire se retourna.
« Que... ? »
Une indescriptible onde de choc le décolla du sol, et l’envoya s’écraser lourdement contre le mur. Karen se retourna ensuite vers les deux autres tueurs. Courageux, et sans doute un peu ivre, l’un s’élança vers elle avec un couteau. Karen dut surtout faire attention à ne pas le tuer par inadvertance. Elle le repoussa à son tour, et il passa à travers la fenêtre d’une maison abandonnée. Le dernier eut le réflexe de sortir son pistolet, pointant la femme.
« Putain, mais t’es qui, toi, je... Haaaa... ! »
Le pistolet de l’homme devint soudain brûlant, et il le lâcha... Puis Karen s’élança vers lui, les yeux rouges, et le saisit à la gorge, et le plaqua au sol.
« ’Me tue pas, pitié !
- Qu’est-ce que vous voulez à cette petite fille ?
- On voulait pas lui faire de mal à cette souillonne, juste... Juste l’impressionner ! Putain, putain, ‘me tue pas, ‘me tue pas...
- Pourquoi ?
- Elle furetait près des entrepôts ! Ils ont pas le droit de s’approcher ! Mais on voulait juste l’impressionner, pitié ! »
Karen grogna, consciente que les beuglements de l’homme risquaient d’attirer les miliciens situés dans le bar à côté. Elle le neutralisa donc, puis se retourna vers la jeune fille, qui pleurait dans son coin, recroquevillée près des poubelles. Karen fléchit le genou, et tendit sa main vers elle, ses yeux retrouvant une couleur normale.
« Hey... Tu vas bien, petite ? »
Aucune réaction. Karen se pinça les lèvres, en entendant des bruits de pas qui se rapprochaient.
« Petite... Je m’appelle Karen. Écoute, on peut pas rester là...
- J’veux mon Papa et mon Maman...
- Je vais les retrouver... Mais il faut qu’on parte. »
Karen finit par la prendre entre ses bras, et disparut rapidement, retournant vers l’hôtel.
Le temps d’arriver à sa chambre, la gamine dormait déjà profondément. Karen la regarda silencieusement, voyant les traces de crasse sur son visage, ses bras malingres, son corps souffrant de l’absence de nutrition...
*Bordel...*
Quelque chose lui disait qu’elle n’était pas encore au bout de ses peines et de ses révélations... Mais, pour l’instant, elle préféra laisser la petite dormir, tout en attendant l’aube.
-
Entre la journée qu’elle venait de vivre et ses blessures encore douloureuses, Helena avait vraiment besoin de repos. Cependant, son sommeil fut loin d’être calme. A chaque fois qu’elle trouvait le sommeil, des visions venaient la hanter : son monde en ruine, ravagé par l’armée de Darkseid, les héros tombant les uns après les autres, et finalement sa fuite avec Karen vers Earth-1… Elle aurai pu ne jamais réussir à dormir si ses souvenirs de sa camarade kryptonienne n’étaient pas aussi relaxants. Son soutien dans l’adversité, sa force au service de la justice, leur amour à la fois sentimental et physique… Peu à peu, elle parvint à se relaxer et dormir. Mais bien sûr, étant la fille de deux héros noctambules, elle n’eut pas besoin de dorlir beaucoup.
Helena se réveilla une heure avant le lever du soleil. Elle n’avait pas eu besoin de réveil, elle contrôlait son horloge biologique avec précision et savait quand elle avait assez dormi. Et quel ne fut pas sa surprise, à son réveil, de découvrir une petite fille africaine dans son lit, à la place où aurait normalement dû se trouver Karen. Cette dernière, qui n’était pas très loin, raconta à l’humaine ses péripéties de la nuit dernière.
« Je vois… Tu as bien fait de la ramener. »
La présence de DeSaad dans ce pays n’avait fait que jeter encore plus de désespoir et de souffrance sur ses habitants, alors qu’ils en avaient déjà bien assez comme ça. Cette enfant était la représentation physique de tout ce qui n’allait pas ici, et que l’opération d’aujourd’hui devait stopper. Certes ça ne résoudrait pas tous les problèmes, mais ce serait un premier pas.
« On doit se préparer et rejoindre le S.H.I.E.L.D au point de rendez-vous. Les camions de ravitaillement partent à l’aube. »
Si la kryptonienne put se préparer en un éclair grâce à ses pouvoirs, il fallut un peu plus de temps à l’humaine, qui se déshabilla puis enfila sa combinaison manuellement. Dans leur lit, la petite fille dormait toujours.
« Pas besoin de la réveiller. Amène-là sur le site de l’ONG pour qu’ils s’occupent d’elle, puis rejoins moi au point de rendez-vous. »
Karen prit l’enfant dans ses bras et s’envola vers le site de l’ONG pendant qu’Helena prit directement la direction de la tour de DeSaad. Une jeep conduite par l’agent Alomar l’attendait à la sortie de l’hôtel.
« Bien dormi ? »
« Oui, merci. Dépêchons nous, je ne veux pas faire attendre Black Widow. »
Le véhicule traversa les chemins de terre, s’enfonça dans la jungle et, au terme d’une bonne dizaine de minutes, atteignit finalement la position du rendez-vous, à moins d’un kilomètre de la zone d’où partait les camions de ravitaillement. Widow et Karen étaient déjà arrivés, l’opération pouvait commencer.
-
« Je crois que nous oublions certains éléments cruciaux. »
La phrase de Karen instaura un léger silence de surprise dans la salle de contrôle du S.H.I.E.L.D. Widow, qui avait plus ou moins pris les directions du projet, regarda la femme en fronçant les sourcils.
« Comment ça ? »
Karen regarda brièvement Helena, et se pinça les lèvres. Si Helena était la fille de Bruce Wayne, et assumait, dans leur duo, le rôle de détective, il ne fallait pas oublier que Karen, malgré son arrogance et sa propension à la provocation, était aussi très intelligente. Et, depuis le début de leur séjour en Afrique, elle avait le sentiment que quelque chose lui échappait, quelque chose qui était lié à ce qu’elle avait vu en Europe, contre les forces d’HYDRA.
Consciente que les autres agents attendaient ses explications, Karen se mit à parler :
« Cette fille que j’ai sauvée… Elle furetait près d’une série d’entrepôts situés au port de la ville. Ils sont étroitement surveillés par les miliciens de l’UFLL, et sont recouverts de plomb, de sorte que je n’ai pas pu voir ce qu’il y avait à l’intérieur.
- Ces entrepôts abritent la conserve de poissons, expliqua Sheva. Ils sont sous contrôle de l’UFLL, car ils fournissent de la nourriture à la ville. La gamine que tu as sauvé voulait juste manger. »
C’était une bonne hypothèse… Mais Karen n’était pas d’accord.
« Ce qui me trouble, c’est que, en analysant les environs, j’ai vu d’énormes câbles électriques, plantés dans le sol, qui partent du barrage hydroélectrique, et vont jusqu’aux entrepôts. Alors, je sais bien qu’il faut allumer des ampoules, mais cette consommation électrique me paraît anormalement élevée pour une simple conserverie de poissons. »
Widow se tut pendant quelques secondes après les informations de Karen.
« Alors, que suggérez-vous ?
- Huntress et moi avons vu des espèces de zombies dans la base d’HYDRA dans les Balkans. Je pense qu’ils étaient liés à la magie de DeSaad. »
Karen réfléchissait presque à voix haute, et se déplaça un peu.
« Pourquoi DeSaad est venu s’installer ici ? Je crois que nous négligeons une option importante. Nous sommes parties du principe que DeSaad ne cherchait qu’à retourner chez lui, mais…
- Quoi donc ?
- Darkseid a déjà tenté d’envahir ce monde, et a échoué… Alors, si DeSaad voulait juste rentrer chez lui, pourquoi aurait-il été voir HYDRA ?
- Pour récupérer le masque, non ?
- Il aurait pu l’obtenir sans lui. Non… Cette nuit, une hypothèse affreuse m’est venue. Celle selon laquelle DeSaad ne serait pas un simple réfugié cherchant à retourner chez son maître, mais envoyé par lui pour préparer la revanche de Darkseid. »
Karen avait fait des recherches pendant la nuit, notamment sur DeSaad, en consultant les archives que son père avait réunies. Elle avait ainsi découvert que DeSaad était l’un des plus proches conseillers de Darkseid. Difficile d’imaginer cet homme, ce puissant mage, venir sur un monde, et être prisonnier de ce dernier, sans aucun moyen de contacter son mentor. Widow, qui commençait à comprendre le raisonnement de Karen, reprit alors :
« La rivière Ubangi est l’une des plus grandes rivières d’Afrique. Et, vers le sud, elle mène droit au fleuve du Congo, et, en tenant compte des autres cours d’eau…
- DeSaad développe un virus, et compte utiliser la rivière Ubangi pour le répandre dans l’Afrique. Je suis sûre que cette conserverie de poissons dissimule un laboratoire où l’UFLL expérimente les produits que DeSaad fabrique dans sa base. »
Widow se tut pendant quelques instants, avant de taper rageusement contre la table.
« HYDRA l’aide, assurément… »
Karen hocha la tête.
« La tour de DeSaad n’est plus le seul élément dont il faut tenir compte, maintenant.
- Il faut que je me renseigne sur cet entrepôt, trancha Widow. Mais on ne peut plus retarder l’attaque de la tour, nous avons une fenêtre d’ouverture que nous n’aurons plus si facilement… »
Là aussi, Karen était d’accord.
Autrement dit, les choses venaient de se compliquer, et il avait fallu que Karen sauve cette petite fille pour pouvoir enfin le réaliser.
-
La mission était sur le point de débuter lorsque Karen se mit à parler de l'entrepôt près duquel furetait la petite fille qu'elle avait sauvée. En bonne détective, Helena ne put qu'admettre que sa camarade avait de bons arguments pour justifier sa méfiance : les murs en plomb, les câbles électriques reliés directement au barrage... Sa théorie comme quoi DeSaad se serait allié à HYDRA non pas pour récupérer le masque et rentrer chez lui, mais plutôt pour organiser une invasion de la Terre, était aussi effrayante que justifiée.
« Karen a raison. S'il voulait le masque, DeSaad l'aurait juste volé à Zola. Il voulait s'allier à HYDRA pour une raison plus profonde, sûrement quelque chose dont même Zola ne savait rien. »
Très vite, la discussion partit sur un possible agent biologique dans l'eau de la rivière Ubangi, ce qui ajoutait un objectif de plus à la mission : aller vérifier cet entrepôt et, si nécessaire, le détruire. Mais il ne fallait pas non plus oublier l'objectif principal, dont la fenêtre allait bientôt se refermer.
« On doit se séparer. »
Même si l'idée pouvait paraître idiote, c'était la seule chose logique à faire.
« S'il y a une menace biologique, il faut intervenir, mais on ne peut pas laisser notre fenêtre d'intervention se refermer.
Widow, allez à l'entrepôt et occupez vous d'HYDRA. L'agent Alomar et moi allons nous infiltrer dans les camions pour entrer dans la tour et évacuer les civils. Karen, tu resteras en soutien des deux groupes. Pas d'objection ? »
La configuration proposée par Helena avait été mûrement réfléchie : Widow pouvait facilement entrer dans l'entrepôt, détruire les installations d'HYDRA et ressortir sans se faire repérer, pas besoin d'être nombreux pour ça. En revanche, l'évacuation des civils allait nécessiter au moins deux personnes, et Helena tenait à tout prix à être sur place. Enfin, il était déjà prévu de laisser Karen en soutien en attendant de passer à l'attaque contre DeSaad. Le plan d'Huntress était valable, mais peut-être ne conviendrait-il pas à tout le monde.
-
Karen avait l’intime conviction qu’elles étaient passées à côté de quelque chose d’essentiel. Pourquoi choisir cet endroit ? Certes, on pouvait lui objecter qu’il était isolé, et donc parfait pour permettre à DeSaad de mener à bien ses plans. Mais, s’il avait vraiment voulu retourner sur Earth-2, il serait venu près de Seikusu, là où les lignes de faille dimensionnelles étaient les plus friables. Il ne se serait pas enterré ici. Power Girl avait donc fait parler son intelligence, et elle avait peut-être faux... Mais il y avait pour elle trop d’indices, trop d’éléments différents qu’il fallait relier, et qu’elle ne voyait pas comment relier autrement qu’en supposant que DeSaad cherche à préparer le retour de Darkseid sur cette Terre. Son maître avait échoué sur ce monde, et c’était là une défaite intolérable. Or, maintenant que Darkseid avait dompté Earth-2, plus rien ne s’opposait à ce qu’il revienne sur ce monde.
Helena finit par prendre les rênes, et commanda à Widow de se rendre dans la ville, pendant qu’elle et Alomar se rendraient dans la tour.
« Hum... Je tiens à vous rappeler que c’est moi qui commande cette opération, nuança Widow. Néanmoins, je ne vais pas me lancer dans une querelle d’égos, je sais de quoi Huntress est capable, tout comme je connais les performances de Sheva. Assurez-vous d’aider à l’évacuation des prisonniers, pendant que je me renseignerai sur cet entrepôt, ainsi que sur le barrage. »
Si Natalia avait eu davantage de temps, de moyens, et de ressources, elle aurait pu mener des investigations complémentaires. Le manque de données trahissait une certaine forme d’amateurisme auquel le S.H.I.E.L.D. habituait peu. Mais ici, dans l’une des régions les plus reculées du monde, Natalia avait dû faire avec les moyens du bord. Elle s’adaptait donc, et n’allait sûrement pas se priver d’une Kryptonienne et d’une justicière.
Widow se déplaça encore, et récupéra une sorte de clef USB, qu’elle tendit à Karen.
« Plutôt que de vous tourner les pouces, utilisez votre super-vitesse pour rejoindre un Hélicarrier. Cette clef cryptée vous permettra de passer la sécurité. Nous allons avoir besoin d’aide pour s’occuper de DeSaad et des réfugiés. »
Karen hocha la tête. L’idée n’était pas mauvaise, car elle ne mettrait que quelques minutes à rejoindre la base militaire de Seikusu, à décliner son identité, et à obtenir du soutien. En revanche, il faudrait plusieurs heures pour qu’un Helicarrier vienne. En attendant, elle ne ferait qu’un aller-retour à Seikusu, en tâchant d’y rester le moins longtemps possible, de manière à pouvoir revenir.
« Je pense que je devrais aussi trouver quelques contacts auprès des Avengers, on ne doit prendre aucun risque avec DeSaad.
- Je ne sais pas si vous en trouverez beaucoup, les Avengers sont en mission ailleurs. »
Power Girl haussa les épaules.
« Très bien ! On gérera sans eux ! »
Karen ne comptait pas trop traîner, et Sheva et Helena avaient, elles aussi, un horaire à respecter. Elles devaient embarquer dans les camions à hauteur de la jungle, dans une zone sauvage, où il serait possible de se faufiler dedans sans se faire remarquer par d’autres personnes que les membres de l’UFLL ayant choisi de se retourner contre leur organisation.
Le groupe ressortit donc, et Widow alla parler avec ses hommes. Elle décida de répartir le peu d’agents qu’elle avait en deux équipes, une qui irait soutenir l’évacuation des prisonniers, et une autre qui irait au village, afin d’aider Widow à sécuriser ce qu’elle trouverait dans l’entrepôt, et probablement à hauteur du barrage. Karen, de son côté, serra Helena une dernière fois dans ses bras.
« Fais-leur mordre la poussière ! »
Elle s’envola ensuite, et rejoignit l’autre côté du monde.
Sheva, de son côté, se retourna vers Helena.
« Allons-y, il faut rejoindre le point de rendez-vous. »
-
Widow rappela brièvement que c'était elle qui dirigeait l'opération, un fait qu'Helena avait souvent tendance à oublier ou à ignorer, mais plutôt que de partir dans des querelles inutiles, elle accepta le plan de la demoiselle, et partit en direction de l'entrepôt après avoir donné à Karen une clef cryptée qui lui permettrait d'accéder à un Hélicarrier du S.H.I.E.L.D pour envoyer des renforts. De leur côté, Huntress et Sheva allaient s'introduire dans la tour de DeSaad comme c'était prévu et procéder à l'évacuation des villageois prisonniers.
« Allons-y, il faut rejoindre le point de rendez-vous. »
« Je vous suis. »
Une fois au point de rendez-vous, elles n'auraient plus qu'à grimper dans le camion de marchandises qui les mèneraient directement dans la forteresse du sorcier. Tout le problème était maintenant d'atteindre ce point de rendez-vous sans se faire repérer. Heureusement, il y avait très peu de soldats en dehors du périmètre immédiat de la tour, et le duo arriva à la lisière de la zone boisée sans trop de problème. Devant elle, une route de terre coupait la jungle en deux, et on pouvait déjà sentir le sol trembler sous leurs pieds à l'approche des camions.
« Dans lequel doit-on monter ? »
« Le dernier de la file. Il sera conduit par nos contacts. »
« Combien de temps ? »
« On aura un peu moins de deux minutes pour monter et se cacher. »
Expliqué de la sorte, ç'avait l'air simple, mais on ne sait jamais. Quand le premier camion arriva près des deux femmes, elles se cachèrent dans les fourrés et ne sortirent qu'après le passage du dernier camion pour courir derrière. Helena monta la première, et aida Sheva à monter à son tour. A l'intérieur du camion se trouvaient des dizaines de casses de tailles diverses.
« Et maintenant ? »
« Il y a deux caisses au fond du camion avec des croix noires peintes sur le dessous. On monte dedans et on attend qu'on vienne nous faire sortir. »
Elles allèrent au fond et soulevèrent les caisses les unes après les autres, jusqu'à ce qu'Huntress en trouve une avec une croix peinte, puis l'autre juste à côté. Les caisses étant vides, elles purent entrer dedans sans problème.
Le camion s'arrêta en atteignant le point de contrôle à l'entrée de la tour. Deux hommes armés entrèrent à l'arrière pour inspecter la cargaison tandis que deux autres, avec des miroirs télescopiques et des chiens, cherchaient d'éventuels intrus cachés sous le camion. Cachée dans sa caisse, Helena réfléchissait déjà à un moyen d'entrer si jamais elle était découverte dès maintenant, mais les hommes n'ouvrirent même pas les caisses, ils se contentèrent de taper contre pour voir si quelque chose remuait. En effet, la jeune femme n'avait pas vu que les contacts de Natalia avaient inscrits sur les caisses « Ne pas exposer à l'air libre » afin de décourager les gardes de fouiner sous peine de déclencher la colère du maître. Le contrôle se termina sans encombre et le camion continua sa route. Le duo était maintenant officiellement infiltré dans la tour de DeSaad.
Au cours des minutes qui suivirent, Huntress sentit la caisse être secouée et déplacée, elle perçut des bribes de conversation autour d'elle, mais ne les comprit pas car elle ne parlait pas la langue du pays. Quand les mouvements cessèrent, un homme ouvrit et lui fit signe de sortir. Elle et Sheva étaient au cœur de la forteresse ennemie. Les gardes leur indiquèrent le chemin des cellules puis partirent. Ils avaient rempli leur part du marché, le duo devait se charger du reste.
« Je vous suis Sheva. »
-
Sheva Alomar était née en Afrique. Elle était originaire d’une famille pauvre, ses parents travaillant à une usine gérée par une multinationale américaine, Umbrella Corporation. À l’époque, tout le monde aimait Umbrella. Dans sa région, l’Usine 57 avait permis d’apporter la prospérité économique, l’électricité, des routes, la technologie… Sheva se rappelait encore de ce moment où, à ses six ans, elle avait regardé le Nouvel An à New York dans leur village, en compagnie de tout le monde. Elle avait vu la sphère lumineuse descendre sur Times Square. La télévision avait été une fenêtre sur le monde, et la preuve des bienfaits d’Umbrella… Et puis, quand elle avait eu huit ans, elle avait découvert l’envers du décor.
Officiellement, l’Usine 57 était une usine pétrochimique. En réalité, l’installation abritait un laboratoire de recherches, et Umbrella développait sur les villageois locaux de nouveaux virus biologiques. Quoi de plus surprenant, venant de la part d’Umbrella ? Sheva avait grandi dans une région similaire à celle de Mobayi-Mbongo, une région marécageuse située dans l’Afrique subsaharienne, où personne ne venait, et où aucun touriste ne viendrait jamais s’égarer. Un endroit parfait pour Umbrella. Cependant, les expériences avaient fini par dégénérer, et Umbrella avait envoyé leurs agents faire le ménage, en supprimant tous les villageois, afin d’endiguer une infestation. Sheva serait morte, elle aussi, si un voisin ne l’avait pas aidé à s’échapper du village.
Sheva aurait pu oublier ce drame, mais il n’en avait pas été ainsi. Son pays natal était alors dirigé par un dictateur, comme bien d’autres pays africains, et avaient le soutien officieux des grandes puissances occidentales. Et leur dirigeant était proche d’Umbrella. Sheva avait rejoint la résistance, afin de renverser le tyran. Et les rebelles avaient reçu une aide attendue… Celle du S.H.I.E.L.D. L’organisation luttait aussi contre Umbrella, car la firme, en jouant avec des armes biochimiques, entrait dans le cadre des prérogatives de l’organisation. Toutefois, on ne venait pas à bout d’une transnationale de la même manière qu’on affrontait des terroristes. La firme avait de multiples soutiens, des appuis politiques, et une armée d’avocats et de juristes pour couvrir leurs actions, acheter les témoins, et faire pression sur eux.
En tout cas, Sheva avait réussi à mettre fin à la mainmise d’Umbrella sur son pays. Elle avait donc des raisons personnelles de s’impliquer contre DeSaad, qui, à ses yeux, n’était rien de plus qu’un autre tyran, similaire à Umbrella sur le principe.
«
Ça fait des siècles que l’Afrique est du mauvais côté de l’Histoire. DeSaad n’est qu’un autre colonisateur parmi d’autres. »
Sheva se voyait comme étant relativement lucide sur son continent. Quand elle disait des «
siècles », elle aurait aussi pu dire des «
millénaires ». Il y avait eu les Européens, mais, avant ça, l’Afrique avait été envahie par les Arabes, les Ottomans, les Perses… On perdait le compte des empires s’étant installé au nord du Sahara. L’Afrique avait-elle jamais véritablement eu sa propre identité ? Sheva n’était pas surprise de voir à quel point le continent peinait à sortir de la misère, des horreurs de la guerre, de l’exploitation et de la colonisation. Les Africains n’avaient toujours connu que ça, ou, en tout cas, il n’y avait que de ça dont on se souvenait. Pourtant, née en Afrique, Sheva espérait quand même à des jours meilleurs.
Elles arrivèrent au lieu de rendez-vous. Là, rapidement, un camion arriva, avec des hommes qui faisaient partie de la résistance.
«
Dépêchez-vous, vite ! »
L’activité était étroitement surveillée, et, si le camion prenait trop de retard, les gardes pourraient être méfiants. En grimpant à bord du camion, Helena aurait pu remarquer que Sheva bénéficiait d’une sorte d’autorité naturelle. Ces hommes étaient les siens, ceux qu’elle avait formés à l’époque d’Umbrella. Depuis la chute de la firme, Sheva faisait partie de la section africaine du S.H.I.E.L.D., qui était très active. L’Afrique recélait en effet de ruines, de temples historiques, chacun abritant des artefacts et autres instruments magiques au potentiel destructeur. Elle avait même soupçonné que DeSaad creuse dans les mines pour chercher un trésor. Une hypothèse que Natalia n’avait pas écarté, mais qu’elles n’avaient pas eu l’occasion d’étayer, faute de temps et d’hommes à l’intérieur.
Relativement baroque, le plan consistait à s’infiltrer par des tonneaux. Autant dire que le voyage fut assez inconfortable à l’arrière du camion, les nid-de-poule se faisant particulièrement sentir. Pour autant, Sheva supporta le trajet, jusqu’à l’arrêt du camion. Elle entendit le chauffeur parler avec les gardes, puis une lampe-torche s’alluma à l’entrée.
Dehors, il faisait maintenant nuit, ce qui était mieux pour l’infiltration. Le camion démarra rapidement, et roula au pas, se rendant dans un entrepôt. Le chauffeur descendit, et s’entretint avec les autres.
«
Il y eut du mouvement à la ville… Deux camarades ont été retrouvés blessés. -
Ah oui ? demanda le chauffeur.
-
Le Maître s’est montré extrêmement intéressé par cette rumeur, d’autant plus que ça avait lieu près de l’entrepôt. Et la gamine… Elle a disparu. -
La gamine ? Quelle gamine ?! -
Celle qui furetait près de l’entrepôt. Ashim l’avait déjà vu, et était bien décidé à s’occuper d’elle… Il a dit au Maître qu’une femme blonde indestructible l’avait attaqué. Depuis lors, le Maître est nerveux, et s’est isolé dans la tour. Si j’étais toi, j’éviterais de trop m’en approcher. »
Visiblement, les aventures nocturnes de Karen n’étaient pas passées inaperçues. Sheva attendit silencieusement, jusqu’à entendre le bruit du portail en train de se fermer, signe qu’elle et Huntress étaient désormais seules dans l’entrepôt. Elle ouvrit alors le tonneau, et en sortit.
«
Bon… Si j’en crois les relevés satellites qu’on a pris, nous sommes près du port. La prison est située près des excavations, de l’autre côté. »
Elles, elles étaient dans la
zone de stockage :
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/0/sans-titre-521ae55.png)
-
Helena et Sheva auraient du profiter de l'effet de surprise pour leur mission d'exfiltration, mais à entendre ce que racontait les gardes de la tour, l'intervention de Karen la nuit dernière n'était pas passée inaperçue. DeSaad s'était retiré dans sa tour, nerveux à l'idée que cette femme soit bien celle à qui il pensait. Et s'il s'attendait à la voir arriver, l'effet de surprise n'était plus possible. Mais heureusement, Huntress eut une idée pour retourner cette situation à leur avantage.
S'il s'attend à voir Karen débarquer, il va mobiliser la plupart de ses forces contre elle. On passera plus facilement inaperçu.
L'héroïne suivit l'agent du S.H.I.E.L.D à travers la tour. Elles choisirent d'éviter les gardes pour le moment au lieu de les neutraliser, afin de ne pas risquer une alerte générale. Sheva avait suffisamment étudié la configuration des lieux pour pouvoir s'y orienter facilement, Helena se contenta de la suivre jusqu'à atteindre le quartier cellulaire, juste à côté de la zone des excavations.
« Beau travail Sheva. Allez, dépêchons nous de les libérer. »
Quatre soldats armés patrouillaient entre les cellules pour surveiller les prisonniers. Les deux femmes se séparèrent pour aller les neutraliser. Helena approcha d'un premier garde et l'immobilisa avant de passer son bars autour de sa nuque pour bloquer l'arrivée de sang vers son cerveau. En quelques secondes, l'homme perdit connaissance. Une deuxième garde approcha et vit Huntress, mais n'eut pas le temps de donner l'alerte avant qu'elle ne lui envoie un carreau d'arbalète anesthésiant. Elle craignit alors que les deux autres n'arrivent, alors elle décocha son autre arbalète de poing et se mit dans un angle, mais la seule personne qui vint à sa rencontre fut sa partenaire de terrain, qui s'était débarrassée des deux autres. Dans les cellules, les gens s'agitaient en voyant les deux femmes. Sheva leur fit le point dans leur langue tandis qu'Helena commençait à forcer les serrures.
« Du calme, on va vous sortir de là. »
Même s'ils ne comprenaient pas sa langue, l'héroïne sentit qu'ils avaient compris l'idée générale. A chaque cellule forcée, les occupants sortaient et l'agent Alomar leur indiquaient la direction jusqu'à l'équipe de terrain qui les faisait monter dans le bateau préparé pour l'évacuation. Il y eut quelques problèmes avec certains prisonniers qui avaient du mal à avancer à causes de blessures, mais dans l'ensemble tout se passa bien. Une fois le dernier homme en sécurité, le bateau partit avec l'équipe de soutien, laissant Helena et Sheva sur la plage.
« Bon, ça c'est bien passé. »
« Oui... un peu trop bien même. »
« Comment ça ? »
« DeSaad savait qu'on allait le poursuivre pour reprendre le masque. Et il savait aussi qu'on était déjà là puisque Karen s'est faite repérer hier soir. Et pourtant, il n'augmente pas la sécurité ? Pire encore, il reste cloîtré dans sa tour plutôt que de venir nous tuer ? Il mijote forcément quelque chose. »
La fille de Batman et Catwoman n'avait jamais cru à la facilité, et elle n'allait pas se mettre à y croire dans une mission où les enjeux étaient capitaux pour l'avenir du monde.
-
L’UFLL disposait d’une véritable armada. Il n’y avait pas que des soldats en treillis portant des fusils d’assaut, ils avaient aussi récupéré du matériel de guerre. Sheva et Helena, en remontant le long de la zone de stockage, virent ainsi des entrepôts et des garages abritant des chars d’assaut, des Humvee, ou encore des VBCI.
*Ces types sont prêts à combattre une armée entière...*
Au milieu du camp, la Tour de DeSaad se dressait, comme un phare sinistre. Ici et là, quelques points lumineux s’échappaient de cette tour. Sheva la regardait parfois, tout en se demandant ce qui pouvait bien se passer à l’intérieur. Pour le reste, elle avait effectivement étudié les lieux, à partir des informations fournies par satellite, mais aussi par les agents infiltrés au sein de la base. La sécurité était donc présente, avec plusieurs patrouilles. Fort heureusement, Sheva avait reçu une très bonne formation, et le duo n’eut pas trop de difficulté à s’avancer, tout en neutralisant les quelques gardes isolés. Huntress se montra particulièrement efficace, abattant à distance, à l’aide de carreaux anesthésiants, les sentinelles situées sur des miradors, permettant ainsi de faciliter la traversée.
Les deux femmes rejoignirent finalement les cellules. Il s’agissait d’une série de cages, posées à même le sol. Aucun bâtiment, juste une succession de grosses cages dans lesquelles on avait entassé les prisonniers. Sheva les observa à l’aide de jumelles, serrant les dents. Ils étaient fatigués, amaigris, épuisés, mourant à petit feu dans ces cages sinistres, soumis la journée à des chaleurs insoutenables, et le soir à un froid terrible. Hommes, femmes, et même enfants, DeSaad y parquait tout ce qu’il trouvait.
« Salopards... »
Il y avait pire que les étrangers venant piller l’Afrique... Il y avait les propres Africains qui choisissaient de les servir, de renier leurs principes. L’UFLL était encore pire, dans le fond, que DeSaad. Sheva et Helena repérèrent quatre gardes, patrouillant à travers les cages, par pairs. Elles n’eurent pas de difficultés à savoir quoi faire, et se rapprochèrent. Sheva se dirigea vers deux gardes, tandis que les prisonniers, pour ceux qui n’étaient pas encore trop affaiblis, se retournèrent vers elle.
Elle les attaqua dans le dos avec son arme. Les deux ennemis tombèrent comme des mouches, pendant qu’Helmena, elle, opta pour une approche non-létale. Sheva n’avait pas vraiment ce genre de problèmes, car, étant agente du S.H.I.E.L.D., elle disposait d’une autorisation pour faire feu, et, donc, pour tuer. On aurait pu discuter des impacts moraux, mais l’heure ne s’y prêtait pas vraiment.
« On ne pourra jamais traverser toute la base avec eux, ils sont trop fatigués, et trop nombreux. »
Sheva, tout en faisant ce constat, décida d’utiliser un camion. Une fois à l’intérieur de la base, les camions n’étaient plus contrôlés, et elle laissa Helena regrouper les prisonniers, pendant qu’elle-même alla chercher un camion, et le rapprocha de l’entrée.
« Allez, vite, grimpez, vous sortez d’ici !
- Mais... Qui êtes-vous ? s’étonna un homme.
- Les gentils », répliqua simplement Sheva.
Inutile de rentrer davantage dans les détails, d’évoquer le S.H.I.E.L.D., une telle organisation ne leur parlerait pas. Sheva opta donc pour autre chose afin de rassurer les plus indécis, en leur expliquant qu’elle faisait partie des services spéciaux de l’armée congolaise. Ce n’était pas totalement faux, en soi, si on faisait abstraction du fait que Sheva ne travaillait pas pour le Congo, mais pour une organisation internationale.
Ils grimpèrent tous dans la remorque du camion, puis Sheva fila dans la cabine de pilotage, et démarra. Elle avait enfilé rapidement un treillis sur l’un des gardes, avec une casquette. Une femme au volant ne manquerait pas de surprendre les gardes, et la femme tenait à éviter que l’opération de libération des prisonniers échoue à cause d’une simple erreur d’inattention. Elle démarra donc, et traversa rapidement le camp. Fort heureusement, tout se passa sans encombres, et elles rejoignirent les embarcadères.
Peu avant, Sheva laissa Huntress prendre de l’avance, en se débarrassant des quelques gardes situés le long des docks. Il fut impressionnant de la voir sortir du camion en route, déployant un grappin pour atteindre le toit d’un entrepôt, avant de se fondre dans le décor.
Sheva arrêta ensuite le camion, puis sortit. Elle contacta ensuite l’autre bord à l’aide d’un des projecteurs situés le long des embarcadères, et qui, en temps normal, permettaient aux agents de l’UFLL de surveiller la rive. Sheva avait été une véritable tornade de discrétion, pacifiant la zone de la dizaine de gardes s’y trouvant, dans une efficacité qui n’aurait pas déplu à son père ou à sa mère. Sheva s’empara donc d’un projecteur, le releva, puis l’éteignit et le ralluma successivement, s’exprimant en morse. Elle attendit ensuite quelques secondes, et sourit en voyant une lumière clignoter de l’autre côté.
« Les bateaux arrivent ! » jubila-t-elle.
Tout ce qu’il fallait faire, maintenant, c’était attendre. Il fallut une dizaine de minutes pour que les bateaux s’approchent. De grosses barques, sans un moteur, qui aurait pu attirer l’attention. Helena montait la garde, et Sheva aida les prisonniers à grimper à bord des embarcations. Certains la remerciaient déjà, d’autres agissaient en sachant qu’ils n’avaient pas vraiment d’autres options, mais beaucoup étaient surtout trop fatigués pour pouvoir faire autre chose que suivre.
Les prisonniers grimpèrent donc dans les bateaux, tandis que, les quittant, plusieurs commandos du S.H.I.E.L.D. s’approchèrent.
« Positionnez-vous dans un entrepôt. Les prisons sont vierges de monde, mais, en ce qui concerne l’intérieur de la tour, il y a peut-être encore des otages.
- Vous ne pourrez pas prendre cette base seule, Agent Alomar.
- C’est pour ça que je compte sur vous pour couvrir nos arrières. À deux, nous nous infiltrerons plus efficacement qu’un groupe entier dans la tour. »
Les renforts acquiescèrent, et Sheva retourna voir Helena, qui lui expliqua que tout ça... Était trop simple pour le moment.
« Ben... Dans ce cas, je suppose qu’il ne nous reste plus qu’à nous jeter dans la gueule du loup. Quoi que DeSaad manigance, ça doit se passer dans cette tour. »
Inutile d’espérer la rejoindre par la surface. Pour entrer dans la tour, il allait falloir passer par les mines, et donc retraverser à nouveau le camp pour rejoindre les prisons, et, de là, filer dans les grottes.
-
Le plan se déroulait sans le moindre accroc, ce qui était étrange pour Helena. Tout laissait supposer que DeSaad s'attendait à leur visite, et pourtant elles avaient sorti les prisonniers de la tour avec une facilité déconcertante. Pas de signal d'alerte donné par Black Widow ou Karen, donc normalement pas de problème de leur côté non plus. Tout ça sentait le coup fourré, mais elle n'avait hélas pas le temps de s'inquiéter de cela. Elle et Sheva repartirent en vitesse en direction de la prison, de là elles pourraient rejoindre les mines qui leur permettraient d'accéder à la tour sans risquer de se faire remarquer trop vite.
« Allons y alors. »
Le retour jusqu'à la prison se fit sans trop de difficulté, les gardes qui n'étaient pas déjà éliminés depuis leur passage à l'aller ne faisaient pas assez attention pour remarquer deux femmes se déplaçant comme des fantômes. Une fois sur place, elles retrouvèrent les quatre gardes neutralisés, deux d'entre eux étaient juste assommés, les deux autres étaient morts. Par sécurité, Huntress mit les corps dans les cellules, où ils seraient moins visibles si jamais quelqu'un était pris de l'envie de descendre voir ce qui se passe.
Le duo s'aventura dans les mines, Sheva en tête car elle connaissait mieux le trajet. La suivant d'un pas rapide, Helena continuait à s'interroger sur la facilité de la situation, et elle n'y voyait que deux explications : soit DeSaad craignait tellement Karen qu'il concentrait toutes ses défenses pour l'intercepter, soit il avait déjà commencé son rituel pour faire venir l'armée de son maître sur Earth-1. La première possibilité donnait un avantage aux héroïnes, parce qu'un ennemi inquiété commet des erreurs, la deuxième était plus inquiétante pour elles puisqu'elle les obligeaient à se dépêcher. Mais ne sachant pas de quoi il retournait, elle était obligée d'agir à l'aveugle, ce qui n'était pas vraiment pour la réjouir.
Alors qu'elles progressaient dans les mines, Helena dut s'arrêter sur ordre de Sheva. Des hommes patrouillaient dans les galeries.
« Je croyais qu'il n'y avait personne dans ces galeries ? »
Du moins c'était ce qui était prévu lors de l'élaboration du plan. Rien qu'en voyant ça, l'héroïne comprit que quelque chose clochait.
DeSaad s'attendait à notre arrivée, il a renforcé la sécurité.
Mais ce n'était pas quelques hommes en plus qui allaient les arrêter. N'ayant nulle part où se cacher, elles foncèrent droit vers l'ennemi. Il y avait deux soldats armés de fusils automatiques, ils tombèrent tous les deux en un éclair devant Huntress et l'agent Alomar. Mais ils n'étaient sûrement pas venus seuls.
« Que fait-on ? On garde le plan tel quel ? »
Il était hors de question d'abandonner la mission, mais on ne pouvait pas ignorer le fait que les informations utilisés pour établir le plan d'attaque n'étaient peut-être plus valables maintenant.
-
BLACK WIDOW
La ville était plongée dans une épaisse obscurité. Pas un bruit, pas un son, si ce n’est le bruissement de l’eau, les grillons, ou quelques autres animaux nocturnes… Ou les patrouilles des membres de l’UFLL. Et, comme il n’y avait aucun lampadaire dans les rues de la ville, personne ne voyait la solitaire silhouette se mouvoir à travers les ombres. Elle avançait rapidement, tout en veillant à neutraliser les gardes, pour éviter des soucis supplémentaires. Aussi rapide qu’efficace, elle bondissait sur eux, les neutralisant à l’aide de fléchettes électriques qu’elle tirait depuis ses poignets, et les dissimulait ensuite dans d’étroites ruelles.
Une Jeep circulait le long de la ville, décrivant une série de rondes, tout en s’éloignant parfois du centre du bourg pour se rapprocher des hameaux. Constamment, l’UFLL rappelait aux locaux sa présence, probablement pour éviter tout acte de rébellion. Natalia, elle, se rapprocha du seul bâtiment éclairé : le mystérieux entrepôt.
*
Et entouré de gardes… Sûr que ce n’est pas une simple poissonnerie.*
Elle ne pouvait que s’en vouloir de son manque de rigueur dans son enquête. Elle s’était intéressée à cet entrepôt, mais avait cru qu’il s’agissait juste d’une zone de stockage de l’UFLL, et, surtout, avait manqué de temps. Widow avait fait un choix : accompagner Huntress et Alomar, ou éclaircir ses doutes. Finalement, elle avait opté pour cette seconde approche, redoutant d’avoir loupé quelque chose d’important.
La poissonnerie était entourée par des clôtures, avec des projecteurs éclairant la zone, et plusieurs gardes. Natalia commença par grimper sur un proche toit, et passa plusieurs secondes, silencieusement assise, à faire du repérage. Elle identifia les gardes, leurs mouvements, et rechercha des points d’entrée. Quand on exerçait sa profession, on ne se jetait jamais contre les ennemis sans un minimum de préparation. Le repérage, l’observation, étaient absolument fondamentales, quitte à devoir parfois y passer des heures.
Mais, ici, Natalia eut tôt fait de repérer son passage, et se redressa lentement.
*
Allez… En position !*
Et elle bondit en avant, sautant depuis le toit.
SHEVA ALOMAR
Tout ça était bien trop facile. Sheva pensait comme Helena… Il se passait
quelque chose d’anormal, et ce précisément parce que tout fonctionnait bien trop bien. DeSaad avait récemment combattu les deux femmes, et devait se douter que son repaire ne serait plus dissimulé longtemps. Helena était donc nerveuse, tout comme Sheva, tandis que le duo s’enfonçait dans de sombres galeries. Il était difficile d’y voir quoi que ce soit, mais Sheva et Helena disposaient de lunettes de vision nocturne, fournies grâce au S.H.I.E.L.D., qui leur permirent de s’avancer jusqu’à rejoindre une grande grotte centrale.
Ce fut là que les femmes virent des lampes-torches, puis une patrouille s’approcha. Les deux hommes furent rapidement neutralisés, puis le duo s’approcha, Helena émettant des doutes. Sheva se contenta de hausser les épaules.
«
Nous n’avons pas d’autres options. C’est ce soir ou jamais ! »
Deux simples gardes, ça ne voulait rien dire, en soi. Peut-être s’agissait-il juste d’une patrouille isolée, d’une modification dans les plans de sécurité de l’UFLL. Sheva s’avança le long d’un couloir assez étroit, menant à un autre grand hall. Elle avait son pistolet pointé vers l’avant, en se demandant bien ce qui allait pouvoir se passer…
…Quand un caillou tomba sur son épaule.
La réaction fut immédiate, et elle se retourna, pour voir une silhouette massive tomber sur elle, et bondit en arrière, évitant une lame qui se ficha dans le sol. Des yeux flamboyèrent alors, et elle crut bien qu’elle allait se faire tuer quand Helena attaqua l’homme sur le côté, déviant ses tirs. Les lasers fusèrent de ses yeux, et découpèrent le mur à proximité, mais loupant Sheva.
«
Hmmm… »
L’homme se retourna vers Helena, et bloqua son autre coup, puis la frappe au ventre. Le choc fit décoller Huntress, qui s’envola sur une dizaine de mètres. Sheva s’était relevée entre-temps, et pointa son pistolet vers la tête de l’homme.
«
Rendez-vous ! »
Ce dernier la regarda en fronçant les sourcils… Et Sheva appuya sur la gâchette. La balle heurta violemment le crâne de l’homme, mais rebondit sur le sol.
«
Mon Maître m’a envoyé sécuriser les lieux. Il savait que vous passeriez par là. »
Sheva serra les dents, en constatant qu’il s’agissait d’un mutant. Le soldat de DeSaad (http://img110.xooimage.com/files/7/c/6/desaad_guard-5233d09.png) avait été injecté par des cellules kryptoniennes, grâce à ce mélange de magie noire et de technologie très évoluée arrivant d’Apokolips. Ses yeux flamboyèrent encore, et il tira à nouveau. Sheva bondit sur le côté, et tira encore.
Les lasers défoncèrent le sol, et provoquèrent un grondement… Le tir de l’ennemi avait atteint un pilier porteur, et Sheva entendit de nouveaux craquements, mais ne put guère en tenir compte, car l’ennemi s’élançait déjà vers elle. Elle roula sur le côté, évitant son coup de poing, qui troua le sol… Et provoqua des lézardes supplémentaires. Soudain, le sol se déroba sous le corps de Sheva, qui poussa un hurlement en se mettant à glisser, et heurta un rebord, puis s’affala sur un toit.
Sous la mine, il y avait la véritable cause des excavations archéologiques de DeSaad : un village ancestral (http://img110.xooimage.com/files/6/b/f/ancient_village-5233d33.jpg)...
-
Au moins, Helena et Sheva étaient d'accord sur le fait que, malgré ce changement dans la sécurité de la tour, il n'était pas question d'annuler la mission. Le temps jouait contre les héros, il fallait avancer envers et contre tout. Bien que nerveuse, l'héroïne suivit l'agent du S.H.I.E.L.D jusqu'à un couloir assez étroit, où elle se mit en alerte maximum. Ce genre d'endroit était tout à fait propice à une embuscade. Hélas, elle ne remarqua la pierre tombé du plafond qu'une fois qu'elle toucha le sol. Elle releva vite la tête, et aperçut une grande silhouette noire.
« Attention ! »
Alomar esquiva l'homme à temps. Huntress profita qu'elle était dans son dos pour le frapper dans les côtes avec son bâton. Elle fit dévier ses rayons oculaires, mais ne parvint pas à le faire plier. Elle le frappa à nouveau, mais il intercepta son coup et la frappa à l'estomac.
« Haaa ! »
Elle vola sur une dizaine de mètres avant de retomber lourdement au sol avec une vive douleur à l'estomac. Malgré sa protection, cet homme avait réussi à lui faire mal, ce qui démontrait une grande force. De là où elle était, elle vit Sheva tirer dans la tête de l'individu, ce qui ne fit rien d'autre que le fâcher un peu plus. De là, tout alla très vite : après un tir de laser et un coup de poing, le sol se fragilisa jusqu'à se dérober sous leurs pieds. L'héroïne attrapa son arbalète et tira une flèche-grappin qui se nicha dans le plafond, stoppant sa chute. Suspendue au-dessus du vide par son filin en fibre de carbone, elle dut attendre que la poussière se disperse pour découvrir la véritable raison des activités minières de DeSaad : un village en ruine caché sous terre. Cette découverte aurait pu être exceptionnelle s'il n'avait pas été dans ce contexte.
« Sheva ! Sheva, ou êtes-vous ? »
Elle eut pour seule réponse un tir de laser dans sa direction, qui coupa le câble et la fit tomber dans le vide. Elle atterrit en s'affalant sur le toit d'un des vieux bâtiments du village, et dût se redresser très vite pour éviter le laser suivant. Elle partit à la recherche de Sheva en slalomant entre les bâtisses en ruine pour éviter les attaques de son poursuivant. Soudain, elle aperçut sa camarade à l'angle d'un bâtiment, alors elle décida de créer une diversion. Elle tira deux flèches à pointe lourde vers l'homme, qui les désintégra avec ses lasers oculaires, puis envoya une bombe à fumée pour se dissimuler. Elle fila en un éclair et alla rejoindre l'agent Alomar.
« Si cet homme a été amélioré par Darkseid, alors il doit posséder des cellules kryptoniennes. Je sais comment on peut le vaincre. »
Helena sortit d'une des poches de sa ceinture une pointe de flèche en kryptonite, qu'elle vissa sur une de ses flèches. Elle chargea une de ses arbalètes de poing et la donna à Sheva.
« Je vais attirer son attention. Quand vous aurez un angle de visée, tirez. Et surtout ne le ratez pas, mes pointes de flèches en kryptonite sont limités. »
Le but premier de ces pointes était d'abord d'avoir un moyen de se défendre contre Karen si elle venait un jour à devenir l'ennemi de l'humanité, comme son père l'avait fait avec Superman. Elle était disposée à laisser une pointe entre les mains d'une autre pour vaincre un ennemi trop puissant pour être vaincu autrement, mais le tir devait être parfait. L'héroïne avait toute confiance en l'agent Alomar pour placer un tir parfait, elle devait juste attirer l'attention de l'ennemi et ses tirs de rayons Oméga.
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En véritable techno-mage infernal, DeSaad s’était livré à bien plus que des expériences visant à créer des zombies ici. Il avait visiblement utilisé des cobayes pour en faire des mutants, croisant leurs gènes avec des cellules kryptoniennes pour se faire une armée de Kryptoniens. Cet homme n’était toutefois pas aussi fort qu’un véritable Kryptonien, ce que Sheva avait notamment pu réaliser quand il avait frappé Helena... Mais il n’en restait pas moins particulièrement dangereux. DeSaad, malheureusement, était un vrai génie du mal, et Dieu seul sait quelles autres aberrations ce dément pouvait avoir conçu ici, ni ce qu’il prévoyait encore de faire.
Pour l’heure, Sheva avait atterri dans un village antique, enterré sous les grottes. Un vestige archéologique d’une ancienne civilisation, peut-être datant de l’époque des Zandé, ou même plus loin encore. Le passé de la Centrafrique était nimbé de mystères, et, même aujourd’hui, on manquait d’informations. Un tel village, c’était une véritable mine d’or. Pour autant, Sheva était sûre que DeSaad y cherchait autre chose, quelque chose qui n’avait rien à voir avec le souci de la recherche historique.
*Mais, pour l’heure, je dois me débarrasser de lui...*
Par miracle, Sheva avait survécu à sa juste sans trop de douleurs. Elle avait atterri sur un toit plat, et roulé sur ce dernier, ce qui avait amorti sa chute, et était ensuite tombée dans une rue. Le village avait été construit autour d’une rivière souterraine, de sorte que la rivière découpait le village en deux, avec, au fond, un temple. Et, rapidement, elle avait vu le super-soldat de DeSaad, qui la poursuivait avec ses lasers. Ses tirs avaient fragilisé une maison, la faisant s’effondrer, tandis que Sheva continuait à lui tirer dessus, tout en repliant. L’homme se déplaça rapidement en volant, mais sans, visiblement, bénéficier de la vitesse de Superman... Ce qui permettait à Sheva de survivre.
Occupé à la poursuivre, l’agent ne fit pas attention à Helena, ce qui fit que les deux flèches lourdes explosèrent contre sa tête, le faisant dodeliner, les charges explosives placées dedans provoquant une onde de choc, une boule de feu qui engloba pendant quelques secondes le Kryptonien muté. Ce dernier tourna alors sa tête vers Helena, mais une bombe fumigène éclata alors.
*Espérons qu’il ne maîtrise pas aussi sa vision à rayons-X que Superman...*
Ce n’était heureusement pas le cas, et Sheva vit un filin se planter sur un mur à côté d’elle, puis Huntress la rejoignit ensuite rapidement. Elles n’avaient que quelques secondes pour agir, et Helena, fort heureusement, avait un plan, impliquant des flèches à la kryptonite.
*Pourquoi elle a ça avec elle ?*
Sheva ignorait l’étendue de la relation de confiance entre Huntress et Power Girl. C’était Karen qui avait, à distance, forgé ses pointes, en récupérant dans l’espace des morceaux de kryptonite, et en les ramenant sur Terre. Au contact des radiations solaires émanant d’une étoile jaune, la kryptonite s’était transformée en ce minerai vert mortel, et, grâce à l’aide de machines, elle avait forgé des pointes de flèche. Les raisons étaient très simples à comprendre. Karen savait combien ses pouvoirs étaient immenses, et, même si elle n’était pas mauvaise, elle savait aussi que les Kryptoniens étaient très sensibles à la magie. Elle n’avait donc confiance qu’en Helena pour la stopper si jamais elle était victime d’une possession mentale.
« Entendu ! »
Sheva se mit à courir, et rejoignit un immeuble proche, où elle trouva un escalier, qu’elle se mit à grimper rapidement, pour rejoindre une fenêtre. Elle n’avait que quelques secondes, car, déjà, le tueur de DeSaad se concentrait sur Helena, et envoyait à nouveau ses lasers mortels. Il y eut une nouvelle explosion, puis Sheva rejoignit une fenêtre, avec un angle de tir.
« GO ! » hurla-t-elle.
L’entendant, le super-soldat tourna la tête, offrant à Sheva quelques précieuses secondes. Le carreau d’arbalète fusa, avec une lueur verte, et se planta dans la poitrine du l’homme, qui se mit à gémir.
*BANG ! BANG !*
Les tirs fusèrent, et frappèrent la tête du tueur, rentrant dans son crâne sans difficulté, sa super-résistance étant affaiblie par la kryptonite. Pour autant, les tirs, s’ils avaient pu le blesser, ne l’avaient pas tué.
« Utilise l’un de tes carreaux explosifs ! » hurla-t-elle encore, tout en continuant à tirer.
Les yeux du monstre brillèrent à nouveau d’une épaisse lumière rouge, et elle tira sur l’un de ses yeux, le crevant, ce qui fit enfin hurler le soldat de douleur. Il s’agissait sûrement d’un innocent à la base, mais, maintenant, ce n’était plus qu’un cobaye. Le tuer, c’était lui rendre service, car il n’y avait plus rien d’humain en lui.
DeSaad paierait pour ça.
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Helena jouait le rôle d'appât avec plus de brio qu'elle ne l'avait imaginé, évitant les lasers du serviteur de DeSaad, se dirigeant malgré la fumée des explosions derrière elle. Au signal de Sheva, le super-soldat tourna la tête, et ne vit le carreau d'arbalète que trop tard. Quand la kryptonite se planta dans son corps, il poussa un long gémissement de douleur. La jeune femme enchaîna avec deux tirs de pistolet en pleine tête, qui blessèrent l'ennemi sans le tuer. Au moins, c'était la preuve qu'il était affaibli. Sans ça, les balles auraient rebondi contre son crâne. Très vite, elle continua à tirer, en criant à Huntress d'utiliser un de ses carreaux explosifs. Rapidement, l'héroïne dégaina son arbalète et tira un carreau vers l'ennemi, qui l'atteignit en pleine tête. Lui qui était déjà borgne, le voilà aveugle et désorienté. Il tomba lourdement au sol, bien secoué mais pas encore mort. Ne pouvant plus se fier à ses yeux, il se décida à utiliser son ouïe, et repéra Helena par ses bruits de pas. Il se jeta sur elle en un éclair, la jeune femme eut à peine le temps de bondir sur le côté pour l'éviter, et tira dans la foulée. La flèche alla se loger dans une de ses jambes, il hurla de douleur et s'écroula. Il ne bougeait plus, il se contentait de rester par terre en souffrant. Et quand il essaya un peu de se relever, Huntress le frappa à la tête avec son bâton. Sheva arriva avec son arme, prête à l'achever, mais Helena hésitait. Son père lui avait toujours appris que même les pires méchants ne méritaient pas de mourir ainsi, de la main d'un héros défenseur, de quelqu'un qui se voulait meilleur qu'eux.
« On ne peut vraiment rien faire pour lui ? »
Elle connaissait déjà la réponse, elle savait très bien comment fonctionnait les améliorations apportés aux soldats de Darkseid, mais au plus profond d'elle-même, elle aurait vraiment voulu pouvoir faire plus pour ce pauvre homme, qui n'avait sûrement pas demandé à devenir ainsi. Elle se contenta donc de tourner le regard.
« Faites ce qu'il faut. »
D'une balle dans la tête, l'homme fut délivré de son supplice. Le duo repartit ensuite en direction du sommet de la tour, avec une motivation supplémentaire pour en finir avec DeSaad. Hélas, la suite du chemin fut encore moins évidente.
N'ayant pas les super-pouvoirs de Karen, Helena et Sheva étaient obligées d'emprunter la voie traditionnelle pour atteindre le dernier étage de la tour, là où se trouvait DeSaad : l'ascenseur. Malheureusement pour elles, il n'y avait qu'un seul ascenseur, nécessitant un badge. Leurs contacts avaient pu leur fournir un badge, mais puisque le sorcier savait déjà qu'il y avait des intrus sur son domaine, il avait pris soin de renforcer la sécurité autour de cet ascenseur, le point obligé par lequel elles devaient passer. Il y avait, au bas mot, une dizaine de gardes lourdement armés, et un autre super-soldat semblable au précédent. Autrement dit, pas question de se risquer au combat.
« OK. Et maintenant ? »
Pas question de reculer, mais passer allait être vraiment difficile.
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« J’aimerais qu’il en soit autrement. »
Jadis, cet homme avait dû être un individu aimant, avec une famille. Sur qui DeSaad réalisait-il ses expériences ? De simples citoyens ? Ou ses propres mercenaires ? Mais il n’était plus humain. Il était sûrement possible de le guérir, mais il aurait fallu avoir tout un équipement à disposition, et Sheva ne pouvait pas aussi prendre le risque de le voir reprendre ses esprits. Elle n’était pas une tueuse, contrairement à ce qu’on pouvait penser. Elle faisait ce qui devait être fait, son job, et se chargea donc d’achever l’homme, tout en se justifiant ensuite, restant silencieuse pendant quelques secondes :
« N’importe quel humain préférerait mourir plutôt que de vivre comme ça. »
Sheva s’avança ensuite, filant à travers le village antique.
« Cet endroit est vraiment fascinant. Je suis sûre qu’il doit y avoir des cristaux magiques là-dedans. »
C’était courant en Afrique. Le continent était très vieux, puisqu’il avait connu les premiers êtres humains. Et, tout en étant vieux, il était aussi très anarchique. Même aujourd’hui, retracer l’histoire du continent était difficile. L’Afrique avait été envahie à de multiples reprises : les Égyptiens, les Perses, les Turcs, les Arabes, les Ottomans, les Européens... Ils avaient envahi ces terres, implanté des colonies, forçant les peuplades locales à s’isoler davantage, à s’enfoncer dans la jungle, voire sous terre. L’une des grandes activités du SHIELD, en Afrique, était d’explorer d’antiques grottes et autres temples ancestraux, à la recherche de reliques.
Alors, tout en avançant dans cette ville souterraine, Sheva était intimement convaincue qu’elle recélait des trésors magiques que DeSaad avait utilisé à son profit. Quoi qu’il en soit, le duo rejoignit une sorte de monte-charges, au fond du village, dans des grottes. Elles s’arrêtèrent en chemin, car il y avait, devant, un solide poste de garde, avec des projecteurs, des tourelles de défense, et, surtout, au milieu, un autre super-soldat.
« Merde... »
Heureusement, ce dernier n’avait pas la super-ouïe des Kryptoniens, ce qui fit qu’il ne les repéra pas. Impossible de passer de force sans se faire transformer en gruyère.
« Eh bien... Tu as remarqué les stalactites au plafond ? Vu comment la zone est instable, si tu arrivais à décocher un bon carreau et à les faire tomber, peut-être que ça les amènerait à fuir ? En tout cas, ça disloquera ce barrage, et on pourrait profiter de la confusion pour passer. »
Restait toutefois la question du super-soldat. Dans l’idéal, il fallait donc que le tir d’Helena fasse tomber un stalactite sur ce dernier, afin de le neutraliser. Elles auraient ainsi une fenêtre pour passer, en profitant de l’élément de surprise.
Car Sheva ne voyait pas comment passer sans se faire repérer...
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La zone était complètement bouclée, impossible de passer de front. Néanmoins, Sheva remarqua que le plafond de cette zone était parcouru de stalactites instables, qui pourraient s'écrouler avec une secousse suffisante, comme par exemple un carreau explosif logé au bon endroit. Helena fit un rapide examen de la disposition des formations rocheuses en comparant avec les positions des soldats et du super-soldat, et détermina le meilleur endroit pour placer son carreau… ou plutôt ses carreaux. En effet, elle chargea ses deux arbalètes avec des carreaux dispersifs, des flèches spéciales qui, une fois tirées, allaient se fragmenter en une volée de petites flèches explosives qui allaient faire tomber les stalactites.
« Couvrez moi. »
Huntress se déplaça le plus furtivement possible vers son point de tir idéal, visa et tira vers le plafond. Les flèches se fragmentèrent en vol, et les petites flèches allèrent se loger tout autour de la stalactite placé juste au-dessus du super-soldat. En explosant, elles fragilisèrent toute la structure, qui finit par s'écrouler sur la tête des miliciens en bas et enterrèrent le super-soldat. Pendant que la masse se dissipait, le duo profita de la fumée soulevée et de l'effet de surprise pour passer rapidement. Grâce au badge, elles purent appeler l'ascenseur, mais il allait lui falloir un peu de temps pour descendre. Et pendant ce temps, le super-soldat eut le temps de se sortir des gravats. Ses yeux rougeoyants se fixèrent sur les deux femmes, prêts à les atomiser, mais Helena eut le bon réflexe de lui envoyer un fumigène au visage, l'empêchant de les viser.
Ding.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, Helena envoya un fumigène à ses pieds et entraîna Sheva dans la cage d'ascenseur. Elle appuya sur le bouton pour monter au sommet de la tour, puis utilisa la trappe de secours pour pouvoir grimper sur le dessus de la cabine, emmenant l'agent Alomar avec elle. Quelques secondes après, alors que les portes venaient juste de se fermer, une rafale de balles traversa la cabine. Une tentative désespérée des miliciens d'arrêter leurs ennemis, mais en vain. L'ascenseur était parti, direction le sommet de la tour.
« Jusqu'ici, tout va bien. Mais il faut s'attendre à d'autres problèmes. »
A quelques étages de leur but final, la cabine s'arrêta soudainement. Helena tenta de la faire repartir, mais sans succès. Elle avait été arrêtée à distance pour les empêcher d'atteindre leur objectif. Elle sentit ensuite la cabine repartir vers le bas. Un autre effort inutile. L'héroïne attrapa les câbles en titane utilisés par l'ascenseur et se laissa grimper, suivie de près par Sheva, jusqu'à atteindre le dernier étage. Là, elle utilisa une flèche corrosive pour ouvrir les portes scellés et sauta pour arriver finalement dans une salle d'accueil. Et contrairement à ce qu'elle appréhendait, il n'y avait personne pour surveiller.
Étrange…
DeSaad avait blindé la surveillance aux étages inférieurs de la tour, mais il avait laissé celui-ci sans aucune surveillance ? Pourquoi ? Si elle avait eu plus de temps, elle se serait posé la question, mais là, elle se contenta de pousser les grandes portes devant elle et se retrouva dans une grande pièce circulaire sans fenêtres, éclairée par des torches, avec le serviteur de Darkseid en son centre, occupé avec le masque. Elle tira une flèche dans sa direction, avec la ferme intention de le tuer.
-
BLACK WIDOW
L’araignée bondit depuis une vitre située sur le toit, et atterrit au milieu de l’entrepôt. Visiblement, la surveillance se trouvait principalement à l’extérieur, et elle avait neutralisé tous les gardes. Aucune réelle difficulté pour cette spécialité. La super-espionne avait été à la hauteur de sa réputation, attaquant vite et fort, neutralisant les mercenaires. Elle avait un permis de tuer, étant du S.H.I.E.L.D., mais se refusait à faire couler le sang inutilement, même si ces types de l’UFLL ne méritaient aucune pitié. Natalia s’était renseignée sur cette milice. Elle était très violente, multipliant les viols, les exactions, en toute impunité. Ces membres étaient souvent des mercenaires venant d’anciennes milices, et ces dirigeants étaient d’anciens chefs militaires tombés en disgrâce après tel ou tel conflit. L’UFLL n’était qu’une milice parmi tant d’autres en Afrique, mais sa particularité était d’être sous le contrôle réel de DeSaad.
Widow atterrit sur l’un des ponts métalliques entourant l’entrepôt, et fronça rapidement les sourcils. Au centre de l’entrepôt, il y avait un cour d’eau, et un bateau. Face à ce dernier, Natalia vit toute une série de barils, que les hommes de l’UFLL chargeaient à bord, sous le regard d’un individu au crâne dégarni... L’un des super-soldats de DeSaad, même si Natalia ignorait encore cette information. Les mercenaires chargeaient les tonneaux, et la femme se rapprocha, descendant en contrebas, atterrissant derrière un conteneur.
*
On dirait que j’arrive juste à temps...*
Elle portait sur le visage une visière spéciale (http://img110.xooimage.com/files/b/5/2/goggles_102091-50d063d.png), qu’elle utilisa pour zoomer sur les ennemis, notamment sur les barils. Qui sait quel virus infernal DeSaad avait-il mis là-dedans ? Peu à peu, Natalia commençait à entrevoir leurs plans, et à comprendre que Power Girl avait eu raison de vouloir s’intéresser à cet entrepôt. Le plus logique était sûrement qu’ils comptaient remonter le long du fleuve, ouvrir les barils, et en déverser progressivement le contenu. Et, comme Natalia le savait, ce fleuve filait à travers toute l’Afrique. Autant dire qu’une crise humanitaire considérable risquait d’arriver.
*
Enfin, maintenant que je suis là...*
Natalia se déplaça encore, aussi furtive qu’une araignée, ciblant tous les gardes, afin d’envisager son plan d’attaque. Elle conserva en dernier celui qui semblait les diriger, et qui se tenait sur le pont. Les barils étaient quasiment tous chargés, et le moteur du bateau ronronnait, signe qu’il était prêt à partir. Widow commença par utiliser un filin, et remonta vers le pont, puis se dépêcha de neutraliser les sentinelles postées en hauteur, fondant rapidement sur eux. Elle bondit ainsi sur l’un d’eux, et enroula ses jambes autour de sa tête, puis le renversa sur le sol, les couinements de l’homme étant étouffés par ses cuisses. De sa main, elle lança ensuite une fléchette anesthésiante, atteignant son comparse, qui eut juste le temps de tourner la tête, pour se recevoir la fléchette dans le cou, et s’écrouler ensuite sur place.
Black Widow se redressa ensuite, et sauta par-dessus la balustrade,e t atterrit sur un militaire. Les autres tournèrent alors la tête, et, depuis ses bracelets, elle lança une série de fléchettes, en neutralisant d’autres.
«
C’est qui, cette nana ?! »
Des coups de feu résonnèrent rapidement, mais Natalia, rapide et agile, se mit à courir, et glissa sur le sol, lançant alors depuis ses doigts un petit disque qui heurta la tempe d’un mercenaire. L’appareil se mit à vibrer, et cracha alors, autour de lui, une série d’arcs électriques, neutralisant ses adversaires. Natalia cibla ensuite un ultime ennemi... Mais, brusquement, le meneur fut devant elle, et l’attrapa à la gorge.
«
Ûrk ! »
Surprise, Natalia réagit rapidement, et lui tira une fléchette anesthésiante en pleine face. L’homme tituba, et relâcha sa poigne sur Natalia, mais la regarda ensuite avec colère, ses yeux se mettant à rougeoyer.
*
Oh merde !*
Pour elle aussi, les choses allaient se compliquer...
SHEVA ALOMAR
Leur stratégie fonctionna à merveille. Toute une partie de la grotte s’effondra, et Sheva s’avança rapidement, faisant feu sur les quelques mercenaires isolés. Leur principal problème restait le super-soldat, enterré sous les décombres, et, tandis qu’elles s’approchaient de l’ascenseur, ce dernier s’extirpa alors des débris. Sheva fit feu en vain sur lui, les balles rebondissant contre sa tête. Ses yeux se mirent à rougeoyer dangereusement... Et Huntress les sauva assurément d’une mort certaine, en décochant un fumigène qui aveugla l’homme. Les rayons-lasers fusèrent sur le sol et sur le plafond, affaiblissant encore l’intégrité structurelle de toute l’installation.
Sheva et Helena filèrent dans le monte-charges, et appuyèrent sur le bouton pour grimper. Les mercenaires se rétablissaient, et Sheva fit feu, en atteignant un en pleine tête. Les autres hurlèrent alors, et firent feu. Les balles heurtèrent les portes du monte-charges, puis ce dernier se mit à grimper. L’agente du S.H.I.E.L.D. rechargea son arme, tout en espérant que le super-soldat ne viendrait pas les poursuivre. Le monte-charges filait jusqu’au dernier étage, sans plafond. DeSaad avait dû l’utiliser pour transporter le matériel tout el long de sa tour, et, alors que le sommet approchait, l’appareil s’arrêta brusquement.
«
Merde ! »
La jeune femme se rapprocha de l’interrupteur, mais, même en appuyant ça, rien n’y fit, et le monte-charges se mit à redescendre. Helena réagit rapidement, et les deux femmes s’enlacèrent, puis elle leva sa main, et déploya un filin avec ses gadgets, leur permettant de rejoindre le dernier étage.
Après un couloir, le duo approcha d’une dernière porte. Sheva inspira lentement, consciente qu’elles étaient arrivées à la fin de leur parcours, et que, juste derrière cette porte, DeSaad les attendait. Les deux femmes se regardèrent une dernière fois, puis Sheva hocha la tête... Et elles entrèrent.
Le refuge de DeSaad était une grande pièce circulaire sombre, avec un pentacle au centre, et une grande baie vitrée au fond. Des piliers de marbre entouraient la salle, et des marches menaient à la zone centrale, située en contrebas des gradins. Huntress attaqua rapidement, et le carreau fusa vers DeSaad... Mais fut déviée en chemin, et alla se nicher contre le mur. DeSaad portait une longue robe violette avec une capuche, et releva la tête, révélant un visage grimaçant et des dents pointus.
«
Voici l’heure de mon triomphe. »
Sheva pointa son arme, et fit feu... Mais les balles, qui filèrent vers DeSaad, ralentirent brusquement, jusqu’à s’immobiliser en l’air.
«
Qu’espériez-vous accomplir en venant ici ? Pourquoi la Kryptonienne n’est pas là ? C’est elle que je veux, pas vous ! »
Sheva serra les dents, et bondit sur le côté, s’abritant derrière un pilier, évitant une série d’éclairs qui crépitèrent des doigts du mage noir. Sheva entendit soudain des cliquètements le long des piliers, et, quand elle se dégagea pour tirer sur DeSaad... Une langue violette jaillit devant son champ de vision, et s’empara de son arme, avant de la jeter plusieurs mètres à côté.
«
Que... ? »
Relevant la tête, elle blêmit en voyant, le long de sa colonne, un monstre se rapprocher (http://img07.deviantart.net/1445/i/2013/039/a/f/licker_by_ourlak-d5ua7jh.jpg). Un
Licker, et qui n’était pas le seul. D’autres descendaient, tandis que DeSaad retourna s’intéresser à son livre, comme s’il estimait que ces deux femmes ne méritaient même pas qu’il s’abaisse à les tuer.
-
La flèche fila vers DeSaad, mais fut déviée au dernier moment pour aller se planter dans un mur. Le sorcier releva la tête, l'air triomphant, mais s'énerva en voyant que Karen n'était pas là. Des éclairs noirs crépitèrent dans ses mains, et Helena se mit à couvert derrière un pilier de marbre pour éviter son attaque. Au milieu des éclairs, elle ne remarqua même pas ce qui glissait vers elle le long des piliers. Quand les éclairs cessèrent, elle dégaina son arbalète pour tirer, mais une langue jaillit soudain d'au-dessus pour lui faire tomber son arme. En levant les yeux, elle vit un Licker sur le pilier, dont l'apparence répugnante était aussi inquiétante que sa seule présence. En parcourant la pièce des yeux, elle réalisa que d'autres descendaient le long des colonnes, et que Sheva était déjà en train de se débattre avec l'un d'eux. Elle courut vers elle pour l'aider, et frappa le Licker à la tête pour l'envoyer au loin. Deux autres envoyèrent leur langue, qui s'enroulèrent autour des poignets de l'héroïne, et la tractèrent en l'air. Un troisième arriva pour la frapper, mais elle joignit ses pieds devant elle pour le repousser, puis attrapa les langues pour tirer dessus et faire tomber les Licker de leurs piliers. Une fois les pieds sur le sol, elle alla récupérer son arbalète de poing et dégaina la deuxième pour commencer à tirer sur les créatures. Elle se retrouva dos à dos avec Sheva, qui tirait aussi sur ces monstres.
« Visez la tête ! Et faites attention à leurs griffes ! »
Contrairement à ce que leur nom laissait supposer, les Licker n'utilisaient leur longue langue fourchue que comme arme secondaire. Leurs griffes longues et acérées, capables de découper du béton, étaient la véritable menace. Heureusement, un simple tir dans leur cerveau non protégé pouvait suffire à s'en débarrasser, à condition bien sûr de réussir à les atteindre malgré leurs déplacements hyper-agiles. Quand Helena réussit à en toucher un, deux autres attrapèrent ses chevilles grâce à leur langue et la traînèrent vers eux pour planter leurs griffes. Elle esquiva, leur mit un coup de pied à chacun pour les faire lâcher, et leur tira une flèche dans la tête à chacun.
Deux de moins !
Le duo continua de combattre, mais Helena n'était pas dupe : à elles seules, elles ne pouvaient pas vaincre DeSaad. Leur but ici était juste de l'occuper le temps que Karen ait terminé sa mission avec Black Widow, et qu'elle vienne ensuite ici pour botter le train de ce maudit sorcier.
Pour l'instant, je dois juste l'occuper...
Et occasionnellement ne pas se faire tuer !
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Les Lickers étaient des monstres redoutables, rappelant à Sheva ces monstres issus des programmes d’expérimentation d’Umbrella. Face à elle, l’un de ces monstres était proche, et, alors que Sheva réfléchissait à une manière de s’en sortir, le monstre s’apprêtant à l’attaquer, Helena intervint, et lui envoya son pied dans la figure, repoussant la créature qui, dans un hurlement de colère, se retrouva contre un pilier. Sheva roula sur le sol, et se dépêcha de récupérer son pistolet, puis se retourna, et tira sur le monstre. Une balle l’atteignit à l’un de ses bras, le forçant à se replier. Elle pivota ensuite pour aider Helena, mais constata qu’Huntress avait réussi à repousser les Lickers.
Dos à dos, les deux femmes voyaient les monstres se rapprocher, et Sheva appuya sur la gâchette, en visant bien... Et son tir transperça le crâne d’un de ces monstres, qui tomba sur le dos, remuant nerveusement ses bras et ses jambes, avant de s’étaler sur le sol. D’autres se rapprochèrent, dont un Licker qui bondit de colonne en colonne, et chercha à les attaquer par le haut.
« Attention ! »
Sheva bondit en avant, roula sur le sol, et se retourna, un genou à terre, pour tirer sur le Licker. Plusieurs balles s’enfoncèrent dans sa chair rosâtre, l’affaiblissant, et Huntress l’acheva en lui décochant un carreau d’arbalète qui transperça son crâne, ressortant de l’autre côté. DeSaad, de son côté, continuait à réciter son étrange mélopée, des énergies magiques tournoyant autour de lui, comme s’il s’indifférait totalement des deux femmes.
Les Lickers continuaient à attaquer, et Sheva et Helena durent s’éloigner progressivement, fuyant leurs attaques. Sheva se mit ainsi à courir, quand une langue fusa, et l’attrapa à la cheville. Elle tomba sur le sol, à nouveau, et, couchée, se retourna, canardant le Licker, jusqu’à sentir le percuteur de son arme taper dans le vide, n’ayant plus de balles.
*Merde !*
Elle se dépêcha d’appuyer sur un bouton sur son arme, faisant sauter le chargeur, et en récupéra un autre accroché à sa ceinture, mais vit un Licker descendre d’une colonne à côté d’elle. Sa gueule puante s’ouvrit, et sa langue jaillit, frappant Sheva à la main, lui faisant lâcher son chargeur. Cette dernière se pinça les lèvres, et le monstre bondit ensuite vers elle. Réactive, la jeune femme roula à gauche, évitant de justesse les griffes du monstre, qui raclèrent le sol, et récupéra son couteau de combat, puis s’élança vers le Licker.
L’arme blanche se planta dans le cou de la bête, la faisant couiner. Las, elle n’était pas morte, et frappa avec la tête le visage de Sheva, la repoussant. Le Licker, dont le couteau était toujours planté dans son cou, se rapprocha alors, et Sheva, par instinct, envoya son pied dans son visage, lui faisant gagner quelques précieuses secondes. Elle récupéra un nouveau chargeur, et tira cinq ou six balles à bout portant. Le Licker était si proche que, quand sa tête explosa en partie, son sang macula les chaussures de la femme.
Un autre sauta alors droit sur elle... Mais deux lasers rouges le frappèrent brusquement, tandis que la baie vitrée, derrière laquelle Sheva venait d’arriver, explosa au même moment. Le Licker tomba au sol, carbonisé, et Sheva sentit un fort courant d’air passer à côté d’elle.
Près d’Helena, les Lickers devenaient de plus en plus dangereux, quand une silhouette approcha. Usant de ses deux mains, la femme blonde à la combinaison blanche saisit les gorges de deux Lickers, et les broya sur place. Un troisième tenta de l’attaquer avec ses griffes en sautant sur elle, mais Karen répondit en faisant cracher ses lasers, une nouvelle fois.
« J’arrive à point nommé. »
Power Girl était de retour ! Les Lickers n’avaient plus aucune chance... Mais il restait encore la menace principale : DeSaad.
Et, en voyant la Kryptonienne arriver, ce dernier se mit à sourire, relevant la tête.
« Enfin... J’ai besoin du sang d’une Kryptonienne pour finaliser mon rituel. C’est une chance que tu sois finalement venue ! » claironna-t-il.
-
La situation se compliquait trop vite au goût d'Helena. Les Lickers semblaient de plus en plus nombreux, elle vidait ses carreaux d'arbalète sur eux et Sheva avait déjà consommé plusieurs chargeurs. Le nombre d'ennemis les avaient obligés à se séparer, et l'héroïne ne vit pas que sa camarade en était réduite au combat au corps-à-corps face à ces monstres. Quant à elle, elle peinait à garder les Lickers à distance. Dans un instant d'inattention, elle se fit désarmer et ligoter par les poignets, puis un troisième individu approcha pour tenter de lui asséner un coup mortel. Elle parvint à la repousser avec ses pieds, puis se débarrassa des deux autres. Elle voulut aller ramasser ses armes, mais un Licker les envoya au loin. Helena respirait fort en observant la pièce, et surtout DeSaad, qui continuait ses incantations en ignorant les deux femmes.
Bon sang Karen... dépêche toi !
Soudain, comme si le ciel avait entendu son appel, Huntress vit sa camarade Power Girl arriver en défonçant la baie vitrée, ses lasers oculaires allant frapper un licker. Elle fonça ensuite vers son amie super-héroïne pour éliminer les monstres qui l'encerclaient. Helena ne cacha pas sa joie de la voir arriver.
« Bon sang, j'ai jamais été aussi contente de te voir ! »
Et elle n'était pas la seule. Le sorcier apokoliptien, qui était resté inactif jusque là, se décida à rejoindre la bataille. Apparemment, il avait besoin de sang kryptonien pour finaliser son rituel, et si quelqu'un pouvait percer la peau invulnérable d'une kryptonienne pour en prendre du sang, c'était bien lui, puisque sa magie pouvait blesser Karen.
« Parce que tu imagines qu'on va te laisser faire ? »
Avec la présence de son amie, éliminer les Lickers fut une chose aisée. Helena ramassa ses arbalètes et commença à tirer en direction du sorcier tandis que Karen menait des offensives plus brutales. A elles deux, elles parvenaient à combattre efficacement DeSaad sans pour autant réussir à prendre l'avantage. Le sorcier se défendait bien, mais ses attaques visaient surtout Karen, sans doute espérait-il ne serait-ce que la blesser superficiellement pour ramasser quelques gouttes de son sang. Mais à force de se faire ignorer, Huntress eut largement le temps de préparer son attaque. Elle mit sa camarade au courant en murmurant car elle savait que sa super-ouïe entendrait ça.
« Quand il sera immobilisé, frappe fort. »
Juste après, elle attendit d'être bien dans le dos de DeSaad pour lui envoyer deux carreaux remplis d'une mousse spéciale. Quand ils explosèrent, la mousse recouvrit le sorcier des pieds jusqu'aux épaules, l'empêchant totalement de bouger. Ca ne tiendrait pas très longtemps, mais assez pour permettre à Power Girl de démolir la sale face de ce monstre.
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BLACK WIDOW
Cet homme n’était pas un agent ordinaire. Natalia évita son nouveau coup de poing, qui défonça un conteneur, et tira avec un carreau explosif en plein visage. De la fumée enveloppa la tête du super-agent, qui se rapprocha d’elle. Natalia roula sur le sol, se redressa, et lança des disques électriques, qui crépitèrent en se posant sur le torse de l’ennemi, semblant le déstabiliser pendant quelques secondes... Mais ce dernier réagit en crachotant des lasers. Un tir mortel venant d’un vrai Kryptonien, mais qui, ici, se contenta de projeter Widow en arrière.
«
Aaaahh... !! »
Dans un hurlement de douleur, la femme roula au sol, se rapprochant à nouveau du bateau, à l’arrêt. Le super-soldat de DeSaad arracha et brisa les disques entre ses doigts, puis s’élança à toute allure vers la super-espionne. Natalia bondit sur le côté, évitant encore la charge, et lança de nouveaux carreaux explosifs, peinant à voir quelle arme pouvait le vaincre.
*
Il dispose de pouvoirs kryptoniens, c’est indéniable... DeSaad a créé une nouvelle race de mutants !*
Ces phénomènes de foire n’étaient, fort heureusement, pas aussi puissants que les vrais... Ce qui n’empêchait pas le combat d’être particulièrement éprouvant. Natalia était forte, mais ce type boxait dans une autre catégorie, et elle n’avait pas de super-pouvoirs, elle... Si ce n’est d’être très agile. Le monstre fut à nouveau sur elle, et elle évita son coup de pied, avant de le frapper à la jambe, le renversant au sol en usant de sa vitesse, puis attrapa un nouveau disque électrique, s’apprêtant à le lancer... Mais l’ennemi se redressa déjà, et la frappa au torse avec le plat de sa main.
Encore une fois, Natalia s’envola, et son dos heurta un container, dans un claquement métallique fort. Elle s’étala sur le sol, sonnée, du sang coulant de ses lèvres, et, quand l’homme se rapprocha, un nouveau carreau fusa de ses bracelets. La main du super-ennemi attrapa le carreau en vol, qui explosa entre ses doigts. Natalia soupira encore, et le vit se rapprocher... Avant de s’arrêter en pleine course. Son ennemi tourna alors la tête, vers la Tour de DeSaad... Et se mit à partir, laissant Natalia reprendre son souffle.
«
Keuf... Un miracle n’arrive jamais trop tard, après tout. »
Elle soupira encore, et apposa sa tête contre le conteneur, reprenant son souffle.
POWER GIRL
L’harnais d’Helena protégea efficacement Karen des premières attaques magiques de DeSaad. Puissant, le mage noir n’avait pas besoin de Lickers pour se battre, et déchaîna la tempête, envoyant de multiples arcs électriques depuis ses doigts, ainsi que des cônes de cristal. Les lasers de Karen fusèrent, explosant la plupart des cônes en vol. Des tentacules noirs jaillirent alors du sol, autour de DeSaad, et frappèrent les filles. Sheva, restant en retrait, canardait les tentacules à distance, pendant que Karen en sentit plusieurs s’enrouler autour de ses bras. Ses yeux rougirent à nouveau, et elle explosa un tentacule qui lui fonçait droit dessus, tout en usant de ses muscles pour libérer ses bras, et usa de son super-givre, congelant plusieurs tentacules, et laissant le soin aux carreaux d’Helena de les exploser.
«
C’est fini, DeSaad ! Le S.H.I.E.L.D. arrive, mais nous t’aurons neutralisé bien avant. -
Crois-tu donc que j’ai peur de toi ? Ha ! Tu es tout ce qu’il me fallait ! Grâce à toi, je vais pouvoir revenir à Apokolips, et ton énergie permettra au Seigneur Darkseid de revenir sur ce monde ! »
Le combat était intense, et Helena, en utilisant Helena, réussit à lancer un carreau spécial, qui recouvrit de mousse le corps de DeSaad. Immobilisé, le mage vit alors Karen se ruer sur lui. Un puissant coup de poing fit exploser la mousse, et le mage s’envola comme une pierre, et heurta violemment un pilier, avant de tomber au sol.
«
Huuurrghh... ! »
Blessé, il l’était, mais DeSaad ne s’avouait toujours pas vaincu pour autant. Karen s’élança vers lui quand elle se reçut un coup sur sa droite, qui l’envoya défoncer une colonne. Les super-guerriers de DeSaad apparurent alors, rappelés par leur Maître pour le défendre.
« [oclor=purple]
Tu... Que sont ces abominations ?[/color] »
Helena ne tarda pas à lui expliquer sommairement ce qu’il en était, et Karen sentit une rage froide croître en elle. DeSaad avait osé utiliser le patrimoine génétique des Kryptoniens pour ses petites expériences ! Elle fonça sur l’un des monstres, et le frappa violemment. Son corps fila comme une fusée, défonça un mur, et alla s’écraser dans le fleuve. Un autre super-soldat l’attaqua avec ses lasers, et Karen répondit avec les siens, enflammant le monstre. Elle avait promis de ne pas tuer, mais elle voyait bien que ces mutants n’étaient plus que des coquilles vides. Les tuer, c’était les libérer.
«
Les gènes kryptoniennes ne se mélangent pas avec des gènes humaines de cette manière ! Tu en as fait des zombies, DeSaad ! Toi et ton Maître... Vous allez me le payer ! »
Karen était bien placée pour le savoir, car elle avait déjà fait des recherches pour tenter de doter Helena de pouvoirs kryptoniens. Mais toutes ses recherches avaient échoué, car il était tout simplement impossible de le faire. Seule la procréation permettait un mélange racial efficace.
DeSaad s’était pris pour Dieu, et le dément se relevait, avant de rire comme un illuminé, et leva les mains, puisant dans sa terrible magie.
«
J’ai fait avec la faible technologie terrienne, Karen ! Mais, en disposant d’une Kryptonienne, et des techniques de recherche d’Apokolips, je pourrais perfectionner ma solution ! Tu ne comprends pas ? Je ne me suis pas installé ici par hasard. Sous cette tour, il y a les vestiges d’une ancienne civilisation, qui utilisait des cristaux magiques pour se doter de pouvoirs surnaturels. Ils ont été les jalons de mes expériences. »
DeSaad avait analysé ces cristaux, et avait découvert qu’ils permettaient, en les mélangeant avec du sang d’animal, de doter les humains de capacités paranormales liées à ces animaux. Les tribus locales les utilisaient lors de rituels ancestraux, et DeSaad n’avait fait que transposer et adapter cette solution avec l’ADN kryptonien.
Des ondes noires vibraient autour de ses mains, et des tentacules supplémentaires jaillirent un peu partout. La magie de DeSaad se déchaînait, car il donnait absolument tout ce qu’il pouvait pour réussir à neutraliser Power Girl et ses alliées !
-
Le dernier coup porté à ce démon de DeSaad renforça la confiance d’Helena quant à ses chances de venir à bout de lui. Mais il ne tarda pas à se relever, et d’autres soldats mutants kryptoniens arrivèrent pour le soutenir, en commençant par envoyer Power Girl dans une colonne. Quand elle vit combien de ces choses entouraient le sorcier, Huntress se prépara à dégainer ses pointes de flèches en kryptonite à la première occasion, si cela devenait vraiment nécessaire. En attendant, elle préférait laisser sa camarade gérer ces monstres de la façon qu’il lui plairait. Et autant dire qu’elle était très remontée.
DeSaad répondit à ses provocations en lui expliquant qu’il avait fait ce qu’il pouvait avec la faible technologie terrienne. Il parla aussi de la caverne dans laquelle Helena et Sheva s’étaient retrouvés en combattant l’un des soldats mutants. Apparemment, les cristaux qu’elle contenait étaient utilisé par une ancienne civilisation, qui en tirait des pouvoirs. Ils les utilisaient avec de l’ADN animal, le sorcier avait fait la même chose avec l’ADN kryptonien. Mais ici, il y avait une grosse différence : l’ADN kryptonien n’avait pas assez de compatibilité avec le génome humain pour donner des résultats probants. Ces mutants n’étaient rien de plus que des zombies sans pensées et sans âme. Les recherches de Karen l’avaient bien démontré, seule la reproduction permettait un mélange génétique viable. Mais le dingue qu’elles affrontaient n’en avait rien à faire. Il déchaîna sa magie et fit apparaître plusieurs tentacules noires, qui filèrent vers les trois femmes pour les neutraliser. Huntress répliqua avec une salve de carreaux explosifs, qui dispersèrent l’énergie magique et détruisirent les tentacules. Elle chargea ensuite une flèche à ultraviolets, qu’elle lança droit vers le sorcier. La lumière l’éblouit, et ce manque de concentration fit disparaître sa magie pendant un court instant. L’humaine en profita pour se ruer à toute vitesse vers le masque. Après tout, l’objectif principal de la mission était de récupérer cet objet pour le mettre hors d’atteinte de DeSaad. Avec les mutants occupés par Power Girl et leur maître aveugle, c’était le moment idéal. Elle se rua entre les différents ennemis, glissa et sauta entre leurs corps, jusqu’à arriver tout près du masque. Elle était à seulement quelques mètres de lui, il ne lui restait qu’à tendre le bras.
-
Karen avait quantité de raisons d’être en colère. DeSaad avait utilisé l’ADN kryptonien pour créer des monstres, en contradiction avec toutes les valeurs de sa planète. La science ne devait jamais être utilisée comme ça, pour contrevenir à la Nature, et pour créer d’odieux monstres. À Krypton, il existait bien des mythes sur les dangers d’une science sans contrôle, des mythes similaires à celui de la Tour de Babel. La connaissance est ce qui permet autant à l’être humain de s’élever que de se perdre. Et elle en avait un échantillon sous le nez.
Les super-soldats l’attaquèrent, et trois crachèrent ses lasers sur elle, formant une onde rouge qui recouvrit Power Girl, la repoussant contre le mur. Elle en sortit toutefois indemne, avec de la fumée sur le corps, et fila vers eux. Son genou heurta le crâne d’un des mutants, l’envoyant s’écraser sur le sol, et elle frappa avec son poing la tête d’un autre, l’envoyant s’écraser contre le plafond, où il atterrit ensuite sur le sol. Le troisième se rua vers elle, et la frappa au visage. Karen réagit en envoyant sa tête heurter violemment la sienne, un choc qui lui brisa, non seulement le nez, mais aussi la boîte crânienne.
Pendant ce temps, Helena se rapprochait du masque, et allait l’attraper... Quand DeSaad, retrouvant la vue, leva la main vers elle, et généra des éclairs noirs. Il allait les lancer quand une balle traversa sa paume, et le fit hurler de douleur. Sheva venait de se trouver un angle de tir dégagé.
«
Salope !! -
Et tu n’as encore rien vu... » répliqua du tac-o-tac Helena.
L’agente tira à nouveau, et DeSaad utilisa son autre main pour générer un bouclier, contre lequel les balles se heurtèrent. Helena avait cependant accès au masque, et réussit enfin à s’en emparer. Une lueur éblouissante émana alors du masque, qui se mit à vibrer entre ses mains, avant de changer de forme
«
Qu’est-ce que... ? -
Helena !! » hurla Karen.
Power Girl se rua vers elle pour la secourir de cette tempête magique, mais un éclair jaillit du masque, et la frappa à l’abdomen, l’envoyant heurter le sol. Le harnais d’Helena l’avait protégé de cette attaque, mais la douleur n’en restait pas moins présente. Elle se redressa lentement, au milieu des gravats, tenant son abdomen d’une main. DeSaad, de son côté, vit son bouclier exploser quand un éclair le heurta. Sheva en profita pour tirer à nouveau, quand une nouvelle explosion magique sonna.
Le masque tomba des mains d’Helena, qui fut repoussée, et fila droit vers une colonne... Mais, fort heureusement, Karen s’envola vers elle, et l’intercepta en vol, venant heurter la colonne à sa place.
Le masque avait changé de forme, et trônait sur le sol, trois points rouges brillant dessus.
Un crâne doré venait d’apparaître, crépitant encore d’éclairs, un véritable halo énergétique l’entourant :
(http://img110.xooimage.com/files/3/3/3/golden-skull-527d235.jpg)
Des éclairs fusèrent encore, et Karen vit un grand éclair transpercer le plafond, faisant s’effondrer d’énormes morceaux de béton. D’autres éclairs filèrent aussi sous le crâne, pulvérisant les étages inférieurs, faisant vibrer toute la structure. DeSaad, blessé, chercha à se rapprocher du crâne, mais, alors qu’il allait s’en emparer, un énorme morceau de béton lui tomba droit dessus. Il tourna la tête en le voyant, et leva le bras comme pour se protéger, puis disparut dessous.
Le crâne sembla alors se calmer, et les éclairs disparurent, tandis que la lueur rouge brûlant dans ses trois yeux s’atténua également.
«
Vite, il faut partir ! »
Avant que la tour ne leur tombe dessus...
-
Profitant judicieusement du chaos général, Helena parvint à se frayer un chemin jusqu’au masque, mais dès qu’elle entra en contact avec lui, une intense lumière en émana. Elle sentit l’objet vibrer entre ses mains, se transformant peu à peu. Des éclairs magiques jaillirent du masque, allant frapper au hasard dans la salle, blessant Karen et DeSaad, mais ne firent rien à l’humaine, qui était pourtant bien plus proche de l’objet que la kryptonienne ou le sorcier. Elle s’accrochait fermement au masque, qui était de devenir autre chose, et ne le lâcha que lorsqu’une puissante explosion magique fut émise depuis l’objet, l’envoyant au loin. Heureusement, sa camarade n’était pas très loin, et elle se mit sur sa trajectoire pour amortir son impact contre l’une des colonnes de la pièce.
« Oouuhh… merci Karen… »
Helena se releva péniblement, parcourue de douleurs dans tout le corps après son petit vol plané, et découvrit que le masque s’était transformé en crâne doré avec trois yeux rouges. Il continuait à émettre des éclairs, et l’un d’eux transperça le plafond tandis que d’autre détruisirent le sol. Tout l’étage, voir peut-être même toute la tour, allait bientôt s’écrouler. DeSaad tenta de récupérer le crâne, mais il finit enterré sous un gros bloc tombé du plafond. Sa disparition fut vite suivie par un apaisement du champ électrique autour du crâne. Cependant, la structure était déjà considérablement compromise.
« Vite, il faut partir ! »
« Pas sans ça ! »
Helena voulut aller chercher le crâne, mais la chute des débris du plafond lui bloquèrent le passage. Du coup elle envoya une flèche grappin qui attrapa la relique et la ramena à elle. Ne connaissant pas les effets de cette chose, elle ne la toucha pas, elle la laissa attachée à sa ceinture.
L’ascenseur de la tour étant hors d’atteinte, les deux humaines s’agrippèrent aux bras de la kryptonienne, et le trio décolla en passant par la baie vitrée. Une fois bien éloignées, elles se posèrent dans une zone sûre et observèrent les étages supérieurs de la tour de DeSaad s’écrouler.
« Heureusement qu’on a pu évacuer les prisonniers avant. »
Le premier objectif de la mission était maintenant complété : le masque devenu un crâne était entre les mains du S.H.I.E.L.D, et le serviteur de Darkseid était hors d’état de nuire pour le moment. Mais il restait un problème : Black Widow n’avait pas donné signe de vie depuis un bon moment, le trio ne savait donc pas ce que cachait l’entrepôt d’HYDRA. Karen, qui assurait son soutien, avait du partir pour venir en aide à Helena et Sheva, laissant la femme seule. Natalia était une femme intelligente et un agent expérimenté, il n’y avait pas de raison qu’elle ait eu de problèmes, mais mieux valait vérifier.
-
« Je ne suis pas spécialement rassurée à l’idée de vous laisser un tel artefact entre les mains...
- C’est le rôle du S.H.I.E.L.D. de gérer ce genre de menaces. Tant que nous ignorons de quoi ce crâne est capable, il ne peut pas circuler ne liberté. De plus, je dois vous rappeler que vous n’appartenez pas au groupe des Avengers, ni à la Justice League. »
Karen ne trouva rien à dire à cela. Au moins, Coulson avait évité l’argument qui faisait le plus mal : sa vulnérabilité à la magie. Le masque d’Earth-2 s’était transformé en un étonnant crâne qui avait pulvérisé la tour, et, quand cette dernière s’était effondrée, les super-Kryptoniens de DeSaad étaient tombés en léthargie, comme s’ils étaient aimantés par cette tour. L’Hélicarrier du S.H.I.E.L.D. était ensuite arrivé, et tout avait été très vite. Karen avait retrouvé Black Widow sur le bateau, et avait constaté que, effectivement, DeSaad avait eu pour projet de contaminer l’Afrique subsaharienne. Fort heureusement, il en avait été empêché.
Le S.H.I.E.L.D. avait examiné attentivement la base de DeSaad, notamment les ruines de la civilisation antique se trouvant là. Ils avaient agi plutôt rapidement, car, même dans un endroit aussi isolé, la présence d’un Helicarrier ne passait pas inaperçu. Le gouvernement congolais était intervenu, dénonçant une « ingérence occidentale » qui avait provoqué un dysfonctionnement du barrage. Le S.H.I.E.L.D. avait envoyé ses agents dans la cité souterraine. Quelques Lickers y rôdaient encore, et avaient été abattus par les commandos de l’organisation, puis différents cristaux avaient été récupérés. En revanche, les agents du S.H.I.E.L.D. n’avaient pas retrouvé, dans les décombres, la trace du corps de DeSaad. Difficile de croire que le conseiller magique de DeSaad puisse être mort simplement suite à un éboulement.
Quoi qu’il en soit, la chute de la tour avait aussi entraîné la désorganisation de l’UFLL. Sa base principale était tombée, et le S.H.I.E.L.D. avait attaqué les proches villes, reprenant rapidement les quelques bastions de la milice. Officiellement, l’organisation en avait justifié par le fait de rechercher d’éventuels mutants injectés par DeSaad. L’UFLL était maintenant en proie à des conflits intestinaux. Karen n’était toutefois pas née de la dernière pluie, et savait que d’autres milices la remplaceraient.
Les réfugiés congolais allaient, quant à eux, rejoindre le Wakanda, qui s’était proposé de les héberger. Karen et Helena avaient cependant dû remettre l’étrange crâne doré aux scientifiques du S.H.I.E.L.D.
Ils étaient sur le pont de l’Helicarrier, maintenant. Power Girl, Huntress, et Coulson.
« L’agent Alomar va rester en Afrique, précisa Coulson à toute fin utile. Et, à tire personnel, je vous remercie beaucoup de votre aide. »
Sa main se tendit vers les deux femmes. Karen sourit brièvement, et la serra.
« Ne comptez pas sur nous pour rejoindre votre organisation.
- Je ne le demande pas. Officiellement, vous ne nous avez jamais aidé.
- Et c’est mieux ainsi. »
Karen et Helena avaient pu sécuriser leur position, et la Kryptonienne comptait bien continuer à enquêter sur DeSaad, convaincue que l’homme était toujours en vie. Elle comptait aussi se renseigner sur le crâne, et découvrir si ce dernier permettait vraiment d’ouvrir des Portails, afin de rejoindre sa dimension d’origine. Une aide dont Coulson ne comptait pas se priver, au vu de l’intelligence développée de la jeune femme.
La femme se retourna ensuite vers Helena, et lui sourit.
« Mission accomplie, ma chérie. »
Maintenant, elles allaient pouvoir rentrer chez elles !
Et profiter de leur victoire acquise...